MTC ou médecine classique?

directrice du cabinet anisanis spécialisé dans la médecine traditionnelle chinoise

La thérapeute de MTC travaille selon le principe de Biao Ben. Ici, la priorité porte sur l’origine de la maladie –qu’on appelle aussi «racine» dans la médecine traditionnelle chinoise. Elle est diagnostiquée et traitée de manière holistique. C’est-à-dire à l’aide de thérapies qui sont établies sur mesure pour la personne et la cause de la maladie, par exemple l’acupuncture, les herbes médicinales, le shiatsu ou le Qi Gong.

Madame Rutz, supposons que je vienne vous voir en raison d’un état d’épuisement. Comment se déroule la consultation?

Nous commençons par un interrogatoire. Pour les nouvelles patientes et les nou-

MTC ne consiste pas à traiter directement les symptômes en urgence. Il s’agit plutôt d’examiner précisément la racine, en l’occurrence la cause de l’épuisement. Quel est le déroulement précis d’un tel interrogatoire?

On se renseigne dans un premier temps sur la demande principale – dans notre cas, sur l’épuisement. Étant donné que la MTC s’accompagne toujours d’un traite- nombreuses autres questions aux patient-es qui peuvent porter sur leur santé au quotidien – voire sur d’éventuels traumatismes ou sur des expériences durant l’enfance. Certaines questions peuvent même sembler insolites.

De quel type de questions s’agit-il?

Je peux vous demander votre heure préférée ou chercher à savoir à qui ou à quoi - sonnes, ce sera la religion tandis que pour d’autres, ce sera le football. Cela dit, il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. les personnes qui viennent vous voir?

De plus, l’interrogatoire est un moyen d’écouter attentivement et de faire des observations précises. Nous portons beaucoup d’attention à la tonalité de la voix, au choix des mots, ou encore à la capacité d’attention de la personne. Par ailleurs, nous analysons la couleur du visage et des lèvres et sondons l’odeur corporelle.

Pas tout à fait. Nous accueillons nos patient-es par une accolade. D’une part, c’est un moyen d’établir une proximité et, de l’autre, d’obtenir des informations sur l’odeur corporelle de la personne qui vient consulter.

Que se passe-t-il à l’issue de l’interrogatoire?

Environ une semaine après l’interrogatoire, nous posons le diagnostic. Plus expliquons très précisément la cause et tous les symptômes qui se manifestent. sation de la personne concernée. Ensuite, nous proposons un plan de traitement dressé sur mesure pour les patient-es en faisant appel à des thérapies comme l’acupuncture, le Tui Na ou le moxa.

Monsieur Jungi, supposons que je vienne vous voir en raison d’un état d’épuisement. Comment se déroule la consultation?

Étant votre généraliste, je pars du principe que je vous connais déjà et que je sais où vous en êtes dans la vie. Cependant, si cela fait longtemps que je vous ai vue, il est nécessaire de faire le point pour savoir et mentalement. Par ailleurs, je cherche à savoir s’il y a des symptômes physiques qui pourraient faire penser à une infection ou à d’autres maladies liées à l’épuisement. En dehors de l’épuisement, quels sont les symptômes possibles?

Pour obtenir un tableau complet, on étudie d’autres symptômes à l’aide d’une examen corporel a lieu pour obtenir d’autres résultats. Citons notamment la prise de la tension ou l’écoute du cœur et aussi jouer un rôle important. Que peut signaler la couleur du visage?

Une personne très pâle fera penser à une éventuelle anémie. Une personne au teint jaunâtre pourrait souffrir de troubles du foie ou de la bile. Ces deux cas peuvent être à l’origine d’un épuise- ment. Il faut alors examiner la situation en faisant des examens de laboratoire plus précis.

Une analyse de laboratoire estelle toujours nécessaire pour une anamnèse?

Non. Si je suis en mesure de déduire à partir d’une discussion avec mon interlocuteur-rice que l’épuisement est lié à un surmenage (professionnel ou privé), alors nous cherchons des solutions pouvant contribuer à atténuer les facteurs de stress. Et dans quels cas le laboratoire est-il incontournable?

Si je ne parviens pas à poser un diagnostic à partir de l’anamnèse et du recueil de doncauses de l’épuisement. Cela peut être une anémie, mais aussi un dysfonctionnement de la thyroïde.

Qu’en est-il de l’ordonnance de médicaments? - souvent pour recharger les batteries. En fonction de la situation personnelle, les médicaments peuvent être utiles. Dans la mesure du possible, je commence toujours par conseiller des produits naturels. sable, bien au contraire. spécialiste en médecine interne générale FMH, directeur sup-

Marc Jungi travaille comme médecin généraliste dans le cabinet de groupe Sanacare à Berne. Il accorde beaucoup d’importance àment de temps à ses patientes et à ses patients tout en examinant bien leurs besoins personnels. Car, pour lui, l’être humain est toujours la priorité.