Manuel d'Architecture ou traité de l'art de bâtir_1832_Librairie encyclopédique de Roret

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MA~UEL

D' ARCWTECTURE.


OU VR AG ES

QUI SE Tno u·vE 'T CIIEZ LE MÊME LIBRAn tE.

llfA ' DEL nu TOJSEUR EN BAT IMENs, ou Tra d e l'A r t de toi rr tou les ou,,rarres de hât ime i té c por tée d lou t I mo ns, m nde ; ouvrarre indi. pen sab le a ux. t ect , in1: niru ,·s, <' pcr ts, vér ific ateu rs, pro prié tair e à l'usarrr drs 1wrs onn cs qui s'oc cup ent de la con qui fon t b:1tlo·; pnr M. stru L ebo ssu . 1 •• par tie, ter ras ct i ço1z11erlt:. ·11 "01. orn se e é de pla nch es. ?. fr. - Ou CIi! rnu n ' IER , cou ten aut l'A rt d e ca lci à chn u ri it pl:h re, de com poi er tou tes sor lcs ner la p ordi11 oi rr . ri 1, ,<frnuli de mo ques, ciln e ns ) pou zzo lane s arti fici e li ton ~, 1nns 1lt·1, briq ues cru es, pie rres et stuc s, ou m hr s fortit•cs pro pre aux. con s truc tio~ s; par (l'ros V J. .M, Bis ton . 1

~ 11

- 1)11 CnAnrP.NTIER, ou Tra ité ·com ple t et Art ; pnr \1 \J . JI anu s sim plif ié de et Bis ton (Va len tin ) vol . orn ,111 , ~ plan che . 2 ' édi ti on. s. 3 fr . 5o 0 11 MC'l'UIS IER MEUBLE S ET EN BAT de l'~IJ1111IA1t1, con tenaE,N' nt tou s les dét a ils util IMENS, de l' es sur la uat u d es boi A l111li1; ne t exo les trovolllt•r, d' n fair tiqu es, la. ma niè re de les tein dre , e tou te espèces d 'ou vra ges et de m e ble s, ci l<·H pol ir t ver nir , d 'exé cu ter tou C:l(:CS e t ,1 lll Al''J uete ri es; par M, . ' osban, tes sor tes de pl me nui sier -éb énist D eu :r:/b1111• lrlition . Deu x vol. orn és de pla nch es. 6f - D ll s1:nnu11rn11, ou Tra ité com ple t et sim art , d'o près 11• no te plif ié de ce fou rni es par p lu ieu rs Ser rur iers dis lio r,ués de lu 1•11pltolc, et réd igé par M. le com Un vol . orn ,1 plan te de Gra n pré ches. 3 fr - Du P~:, ·'l'nF. E n,~T SEu n, ouv rn;;n utile tan IMENS, DU D0llEun ET DU ' 'EllN ISt à ceu x qui exe rcen t ces arts qu' aux fobri ca ns 11 oui urs , et à tou tes les per son n es <{l•i vou dro nt d éco rer llrs -n, 111rs leu rs bab itat ion s, leu rs app par [. llif fnu lt. Qu atr ièm e éditio n, rev ue arte men s, e tc.; e t aug men tée. Un vol . 2

fr. 5o-c.


MANUEL

lt' ARCHITECTURE ou

TllAITÉ DE L'ART DE BATIR. COMPRENAftT

1..,. P1·l11clp s (lénéraux de cet art, la Géométrie apJJliquéc, I' 1111 lyso des l\Iatériaux employés dans la Construc!1011 , 1 ·s Lois des Bâtimcns, les Prix courans des Tra1111 , etc. , etc. , etc.

PAR ll[. TOUSSAINT, •11.cunzcT.E.

OUVl\AGB 01\NÉ D E PLANCHES.

SECONDE ÉD!TION , l\EVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE.

TOME PREJ\1IER.

PARIS. A. 1,A LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET ~ HIJl.t U.AUT EFEU I LLE, A.U COIN D.E CELLB DU )U,TTOll\.

18.32.



' IN T R O DtJ C. TI O ~/ .

l)ii•o que Yarchitecture est, après1'agricul tru·e, le pre-et le plus utile des arts, ce serait répéter une vél'll é Lriviale : chercher 11 tracer son ol'igine, sa marche 1•1, es progrès, non-seulement ce ~erait redire cc qtri ·a {· t écrit avant nous, mais cc serait aussi nous éloignc1· tlu but de cet ouvrage. La collectio11 encyclopédique des lnnuels étant essentiellement élémentaire, toute disN1wtaLion scientifique doit en être repoussée : · nons ne ,l •vons donc pas oublier que le Manuel ·d'architecture 1·sl. destiné aux personnes qui, ayant du got1t et des di positions }Jour l'une des notn:Preuscs professions qui ,:oJltribuen t ,à' l'érection des bâ timèns particu.liers 'et des t':dilices publics, ainsi qu'aux propriétaires, les uns et 1•s autres doivent y trouver particulièrement des 1101ious positiv,es qui les meltent à même de diriger et de Hurveiller les ouvriers; ainsi , dépouillant tout(: prétentl ou à la science, nous excJuons de ce petit traité tblis 1 •s termes scientifiques qui pourraient,pe pas être compris ; et lorsque, -fautç d'équivalcut dans le langage 01·dinairc, nous serons fo1·cé d 1y avoir• recours, ou en , t ,· uvera la définition au vocabt1laire qui se troù~'c à la lln du deuxième volwne. C'est presque toujours de l'igum·ance oi1 l'on est de 1; • · premiers élémens , que résultent les erreurs en c 11strnction, si communes depuis qnç.lque temps, les 1111prévoyances, la fausse évaluation des dépenses; les 1\tnicmens de bâtimens à pciuc achcYés•; les procès in1 ·rminables et quelquefois la rnine des personnes qui IJ livrent à des artisl;es. ou à des cntrc1Jrc11eurs sans ex111lc 1·


INTR ODUCTIO N. péri ence , lesquels ne poss édan t pas le& eonnaissan prat ique s de leur JJ\'ofessiol\, com prom etten t à cha insta nt les"in térêt s qui leur sont si imp rude mme nt c fiés. Qua nt aux propl"iétaires , cet ouvrage leur utile , en cc que, san!..?~ojr sond é toute s les prof deur s de l'n rt, ils pou rron t, en le consul t!lnt , diri avec succès l s ouvr iers qli'ils paie nt jour nellem dans leur s chât eaux , ou à lenr s ferm es, à utili ser -rnatériau.x. cp1i sci-aicnt perd us ; à évite r beaucoup d rétu·s et de doùb lc emploi , et mêm e dans •cert ains c •à ·composer eux- mêmes les plan s et, l'ensemble de bâ men s de, peu d'impb1·tance, au moy en des propo1:tio des ordr es et des différentes part ies des édifices · q nous indi quon s. : Il est très import.1nt pou r tous les prop riéta ires et entr opre n urs de bien_ <.:onnaître la législatio n qui rég · celte ma ticre , autr eme nt ils sera ient cont inue llem e , en ontr adic tion avec les lois et les ordo nnan ces, aura icnt i/t sout enir i, tout mom ent-d es lutte s, ouco nt l'artt oril , ou co_ntr.e des voi&ius qui a·ui·aicnt à fai rcsp ctc rl cnrs di:oits'; c'est 'pou rquo i nous avons anal ys succin tcme nt toutes lés disp ositi ons légal es, au moye -desq,1cllèS, pllis qu'o u se l!enferm era dans la limi te de lois et cl s di,oits respectifs -de cha cun, on 1?-laura à crai n dre ni cor.testations, ni procê:S. l'ious avons donn é, la géom·é trie- prat ique , tont c qui est nécessaire dans.les usages habi tuels pour facilite le toisé des oti,,tnges de bâti men s, soit en mesu res li néai rcs, soit en mesu res superfici elles ou cnbi ques tous les problêmes qne nous offro ns peuv ent s'app liqu er à quel qttcs parti es du mes urag e, et nous en avons présent é quelques exemples qui rend ront les autre s appl ica Lions faci les. Un petit trait é des poussées et des résistances deve nait nécessaire pou r les pers onnes qui, voul ant cons truir e clans ce1·taines local ités, crai ndra ient de faire des cons-

de


1 ' Tl\ODUÇTION. ,, , 11,111

vij

1rov (;,jbles qui COl)'l.promettraient la solidité,

,u il',,111plnyc1· 11al 11 propos bea ucoup d e m;itériaux, ,1,,, l1p111fniN1r \s dispendieux; a-vec les élémcns qlic nous p11 1•11 l 1111s, on s:inra quelles proportions devront être ,1, 1!1 11 11'1 tl nns lcs,oi:rèonstances l es plus cs!,dut1ï·m1ës. · 1 ',·1ll11•11 t· rlela Collection enc.rclopédif'Jitè dcsséi~nêcs 1 ,1,,,. 111·ts se proposant de public"r des rnanuelsspéc'ifrô.x I'" 11 d i:i ·un e aès brimches principales de l'aJ"td é bM.i r, 111111•, 1 US sommes renfermé ici dans les principes gé! 111\11111 ~ ; les entreprèneuts y joind1'on t"l e Manticl spéciJ l 1 ··· · , ,I,• l1•11r proks~-ion. nr,irnnt ·n·om, faire en tendre, pal'tîculière'rnent l:lc's l111hlpios des pro-vinces éloign ées dei la capital e, quï ne 0111, pas familiers aYec l es .mesures m étriques , nous 111111ij '.~onu;nes expl'im~ ·en 'toises, pieds et pouces , qui 111111 t c11 corc d' un usage plus généràl, m âlgré la simpliull dcsnouYcllcs dimensions, bien pc1·suadé, d'iiillcuJ"s, 11 1111 cc rie sera pHs un obstàcle pour les' p ersorin cs lnsl!'llilcs qui traduisen t ces anciennes m esu1·es ·en n /,u" •11 avec beaucoup•dcf;içilité•i bu poun-a c6nsultér, au urplus, })Our les r éductions, Je .~'lanuel des poids et mesures . ous avons njonté une sédc des prix courans des Lruvu ux de toute nnturc, que l'on exécule le 1,lus soutnl, tant dans ln cnpitalc que dan s les d t'· partemens. ous devons faire obsen'er cependant que ces prix sont R011Ycnt susceptibles d'être modifiés en raison des localité·, des rlifficultés et de la perfection du travai l, et des · ndntions dans les l)rix des malières premières et 1l • joltrnées d'o1n..-iers. Enfin, un vocabul aire des termes l es plus généra ux cl les phLS usités dans les bâtimens , terminera cc peti t traité. Tel est le but bien e,q>liqué dn 1Wanuol d'archileclttre, ou Traité élémentaire de l'art de bdtir, que nou.5 présent0us au public .1,·ec le désic d'êtr!l util e.


A VERTISSEJUENT SUR CETTE SECONDE ÉDITIO N.

L'âccueil favorable que le public a fait à la premiè re é lion de ce 111anuel , nous a engagé à le revoir et à le ren plus corn plet. Ainsi on verra, 1 ° que nous avons donné de nouvea ux vcloppcmen s au principes théoriq11es qui font l'objet chnpitre lll' 111icr ; 2° que nous avons ajouté clcs notions n cessaire s sur la Trieon omètie i:ectilïene, pour en faire co naître l'i111portance·; 3° les opérations sur le Toisé de cliv 9uv1·accs do co nstruction , et notamm ent sur le 111esura ge d ., vo1itcs.

. Ces div 1'608 auementations ont nécessité une planche J>lus pour l'int lli rrcnce clù texte. 'ous nvons porté les prix des travaux de bàtime nt po t 83, , et nous avons ajouté quatre profess ions qui avaie été omises li ln première édition. Enfin 1 vocabulaire est aussi plus complet.


MANUEL 1)' ARCHITECTURE ou

TRAITÉ DE L'ART DE BATIR~·

CHAPITRE PREMIER . .DUT ET MOYENS DE 1.'ARCTUT ECTunr..

1

1. Le but ,primilff de l'architec ture est la conservat ion êies l11 dlvidus et le bonh eur de la société; en d'antres termes., l'utilité publique et p~rticuliè re : l'homme isolé ne pensa ,l'nliord qu'à se défendre contre l'intempé rie des saisons et 11• attaques des bê tes féroces; et cette double nécessité lui •111:3éra l'idée première de la t:abane, tf~i, .6elon quelques nu11•111·s, a servi de type aux ortlres d'arch,!oc ture. 2. Quoi qu'il en so it .de colle opinion, combattu e avec ,·nison pa-r les auicurs moderues qui ont a.ban donné Je champ 11•s chimères , les homm es, d'aborcl sauvaues, se ré,missnn t "" société, et -formant peu à peu des corps de nations sous la co11dui1c tic chefs sages ou audacieux , se cr.&rent différens ~1ylcs d'architec ture pour élever et embellir leurs cités nouvrJ lcs. De là, dès les temps I.e plus rccu\és, l'i"'Jlosan te ar, hitccturc é!Jyptienn c, et l'élégante architectu re assyrienn e; 1ln11s les temps héroï<1ue s, l'admirab le et simple architectu re c•·rcquc, adoptée plus tard par les l\omain s, qui y ont encore ajouté en urandeur et en ma(lni ficeuce; enfin, dans le moyen â(le, l'architec ture mauresqu e e tuothic1u e: de ces d ifl't!r ntes créations qui ont toutes un cai:actère distinctif et pnrliculie r, il n'est r.csté comme classique que les ordres grecs romains· les autres types ne sont mis en usage que 11our 11!· objets de caprice, et ne sont employés rrénéralem cnt que aons le rapport de la décoratio n. 3. Sc prémunir contre les variations atmosphé riques dtt Il mat que nou~ habitons; satisfaire aux besoins diTI?rs nés

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••


MANUEI. 92 tlons, comme il est indiqué sur la 61,ure, et comme on les fait pour obten ir des t riangles équ ilatéraux; le troisi4mc arc dé~Tit de chacune de ces sections , est le 1,allie de la cannelure. 289. Les cannelures employées dans les ordres romai ns , (fig . 32 et 33), sont plus creuses, et, mrtiou de se joindre ensernl)le par des :n-êtcs .vives, elles laissent entt·eelles un can~ qui est d'environ mo itié ou un tiers de la largeur de la can nelure , et lccentrcdë ccs·cannclurcs, au lieu d'être en dehm·s · " comme l'exemple ci-dos us, est sur la circonférence même , ainsi que l'indiquent ces üe urcs. 290 . Quelquefo is ces rlornï·rcs cannelures sont .remplies d'une hazuclio que l'on y conserve jusqu'à un e certain e hauteur 'd o la colonne · par e cmple, jusqu'au tiers inférieur; les archit ctcs modem les o,vemp loyées souvent, ainsi <(Ile divers o,·ncmcn s, 11 0 11 r onl'i hir ces cannelures, comme 01> le voit encore ~u vicu ouv,·c. 291. Cc qu e nous venons de dire sur la Géométrie élémentaire 11ous pn1'1\1l suffi ant pour les applications usuelles à l'.arL do bùllr, t nous nous abstenons d'autant plus de nous appesantir sur celle sci 11 ce, qu'elle fait l'objet spécial de l'un des Mamwl:; qui composent la collecti on de !'Encyclopédie des Sciences et des Arts, où l'on trouve, ainsi que dans le }Yltmuel d' Arithmétique, tout cc qui manque ici ; nons devions éviter les rccl itcs •t nous occuper parlictdièrem.cnt tlcs principes uélléraux de l'art de bdtir.


D' ARCHlTEG TUl\E.

93

CllAPITl \E III. l'RI NC!l'ES GÉNfR AUX DE CONSTRUCT ION.

!A92. L.art ,le la construction n'est autre cho c que la mise en pratique des principes d' a,·chitecturc, dont 11ous avons donné une idée succincte au chap itre premier.

Des 'I, ·avaux en générar. §

1.

De l' A1·diilecte.

295. So it habitude de voir exécu ter des h·avaux de bâtimen s }l:lr des individu s qui n'ont fait aucune étude cl qui , par co11sé<1ucnt, i~norcnt même les premiers élémcn de l'art de consl.ruirc, cc qui se voit fréqu emmen t , surtout depuis qucl<jucs années; so it parce que 1'011 c s ·nt doué de c1uclquc lntclliccncc , on croi t assez cénérn lcmen t que ces travaux n'cx iccnt pas de (',l·andes conn aissances et 11'01Trc11t pas des difficultés sérieuses ; aussi celle erreur a-t-elle été, particuli èremen t dan s ces dcrnièrns années , fun este à une 1;..-andc quantité de propdétai rcs qui, s'étan t livrés à des spéculations mon strueu es, dont un artiste expérimenté les aurait détournés, ont consommé prompteme nt leur ruine ou celle des cntrnprcneurs appelés à coopérer ou à réaliser des plans aussi mal con çus que mal exécutés. Cependant on ne saurait être u·op persuadé, qu'abstraction faite <lu IJOÎ1t, de l'é tude et des connaissanc es acquises <lans les hcaux-a,·ts, l'architecte, pour ne pas commettre d'eneurs graves, toujours -préjudiciables , doit encore joi ndre à la théorie tous les élémens <le la pratique, les notions nécessaires <le la mécan ique, de la physique et de l'h istoire natw·elle, et que ces notions doiven t être fortifiées par une loncue expérience et par toutes les observa1io11s que cet artiste est journellement à même de faire dans 1'exercice de sa profession. 295. Il est indispensab le, en outre, que l'architecte soit (nmi lier avec les lois et ordonnances, qu' il on'llaissc bien les <·outumes et les usaecs du pays, nfin de J!révoir t d'éviter les


94 MANUEL contes tations ontro voisins , de faire valoir le& droit& de &on ~lient, de le présen cr de tolite usurpation, soit de la part particuliers, soit de celle des a~cns !f~ l'autor ité; enfin, de piu ne pas consn·uirc contre les réglemens .. 204. Il faut enfin 9.1t'un architecte connaisse bien les qualités, les défauts, les inconvéniens et le prix de tous les matériaux qu'il fait employ er, afin d'être en état de les dispose r comme il convient, non sculcmc1ll sous le rappor t des règles du f(OÛt, mais auss i sous ceJui, bien important, de la solidité et de la dur 'c; avec cette connai ssance, il pourra égalem ent prél'OÎl' les dépenses, à très peu de chose près. 20a. Il est tr'.s rare qu'un entrepreneu r, quelque intellir,ent qu'il soit, p11isse réunir tontes ces connaissances, s'ac<1ui èrcnt <1u'avec bcaucoµp de temps et d'aptitu qui ne de et une certaine fortune , do,i t les entrepreneurs sont rareme nt à mèmc de disposor lors<ru ils commencent :1 cxe1·cer leur profession; auss i voit-on presque loujours les proprié taires, qui ont voulu éviter l'intervcntioi1 q'un arcl1 itec1e, :)voir recours ensuite à lui, soit pour régler les contestations ({Ili s'élèven t cntr eux N leurs entrepr eneurs, soit pour modére r les ei.orLitans portés aux mémoi res, soil enfin pour reconn prix aÎlrc des malfnr ons, des erreurs ou des omissions. 296. J.,.,s honoraire~ do l'architecte sont fixés à cinq pour cent, ou un , inr,tièmc du montan t total des mémoi res de tous les travau: cdont il a fait les plans, dont il a suivi l'exécut ion et don t enfin il a v(frifié et rézlé les mémoires. Ces raires sont sul'flsans dans les constructions ordina ires; honomais pour celles qui exigent des essa is, des études, un grand nombre de dessins pour les distributions cl la décora1 ion , enfi hcauro up de détails partiels el dont les dil'flcultés d'exécu n tion réclarn qnt le concours et la présence habituelle d'un ou do p.lusiours i nspcctcurs, ces émolumcns s011 l auimen tés en raison de ,·es diverses circonstances, et il est accordé alors six, sept, et même sept et demi pour cen t, si l'on ne préfère payer à part les dessins terminés ou rendû s.

§ 11. De l'inspe cteur. 297. Pour êu·c bon inspecteur, il faut ètre architecte soi-• mème; les fon ctions de cet employé consistent à surveille• les travaux sui,•ant les plans et détails donnés, de prendr attachemens, soit écrits, soit figurés, de tous les ouvrage e les s qui


D'ARC HITCC TU I\ E. 1 96 doiv ,nt êu•c détrnits , ou cachés par d'autres ; tenir note des journ ées que l'on emploie pour l<, compte d la l'égie , c'està-dire, qui sopl payés p ar le propdé tai,·e, pour les ouvracc s non susceptibles d'ètrc me uré ni toisés, et enllo de constater les peséç$, des / ers , cui vrcs , plombs , Con tes, , etc. , employés dans les batimcns ou donn és en compte nux cntr&prcneur s.

§ m. Des Vérificateurs. I 298. Il est rare que l'architecte s'occupe lui-mêm e de la vérifica

tion et du r églcmen t iles mémoir es; c'es t nn vérill cateur qu'il ch arec ordinai rement de cc travail ponr son compte ; alors les atlachem cns pris dans le com·an t des travaux , lfti son t remis comme pièces de conviction à l'appui des mémoires produits par les <'ntrcpr eneurs; celle vérifica tio n se pa ie ordi na irement de un ,, deux ol •à deux et demi pour cent, en rai son de l'import a nce des travaux , de la nature, de la facilité et dn produit des 'opérations ; et cc prix est compté daJ1s les cinq pour cent qui sont alloués à l'a1·chite cte pour ses honorai res.

§ 1v. Des diverses nature s d'ouvragés de bâlimens. 299. L'archi tecte enJp'fün to, r our l'cxécl\tion do ses proj ets, le secoms de plusieurs professions , telles que La terrasse , La maçonn erie, La cha rpente , La couvert ure , La plombe rie, La fonta incrie, La scrntrc rie, La men uiserie, Le canclag c, La marbrer ie , La pocleric , La peintur e, La dorure, La \'itrcric , Le pavace . .500. Pour rendre plus sensibles et 11lus palpables les opé-


IIIANUEL . V6 râlions-prat iques de l'art de construjre, nous avons co11!)1osd on projet de château avec ses accesso ires, et nous y avon~ r éuni le plu d'exemples possibles; nous présenteron s chaque parti e de cette compos ition sous diverses hypoù,è es , et nous les suppo crons construites de di11ércntcs manières. :501. On sentira qne le cache adopté pour ces J\Ian ucls no nous pcrm cttl'a pas de nous étendre sufllsammcn t sur chacune des p:u·lics que nous tra iterons, et encore moin s de parler de certains ouvrar,es do luxe, qui ne s'exécutent que très ra1'Cmcnt t ,lnns les r,randcs villes; quarante vo lumes commo les llfan uels ne suffi raient pas polll' approfo ndir toutes les sciences q11i se ralla.chcnt à l'art de l'arch itecture et pour lesnucllc il faut suivre des cours très nombreux, très suiv is , puisque dix :t douze années d'études demandent ensuite à être appuyés de plusieurs années d'cxpériCL1CC, :50'..!. Les notions que l'on trouvera dans cc traité serviron t de cnidr, au défaut de ces connaissances posi tives, d'une part au ontr preneurs et particulièrem ent à ceux des caml'"llncs, ces derniers ne pouvant po int emprunter les secours de l'ni·t aussi facilement ni au si fréquemmen t que ceux clo8 wancl villes; cl'une autre part ils offl'i ront au propriéta iro qui se Fiait à didi;er ses construction s, les moyens de jui;or par lui-même si les ouvriers placés sous sa· dil'Cction , cx<Scutcnt, comme ils le cloivcnt faire , les différcns travaux qui leur sont commandés ; les principes que nous y développons pourront aussi lui ê tre utiles pour composer lui-même quelques plans qui n'exieent pas la réunion de toutes les ressources de l'art. Considéré sous cc point de vue, nous pcn sons que le )Jllanuel d' Architectu re ne sera pas moiu• utile <1ue tous ceux qui composent déjà cette intéressant collection. Al\TICLll li•

Des FouiUes.

:;05, La fouille des terres consiste à enlever , jusqu'à 1 profondeur indiquée par les plans d'un bâtiment, les tern·• qu'on doit en r eti rer pour foire les caves et les fondation , ces terres ont extraites avec des pioches et dc.s LOurn é<• 1 j etées sur beree, à la pelle, jusqu'à six pieds de profond 111 , et enlevées ensuite, soit à la brouette, soit au tombereau 1 des distances déterminées.


01

D' ARCHfTECTURE.

304 . Si 'la fouille a pin s de si~ pi eds de profondeur (,), on la jette sm· une bnn<Jucuc, c'es1 - h-dire sur un rc,lcn l de terre eon ;érvé h celle llauleur; si clic a plus de douze à treize pieds de profondeur, on con sc_rvc dcnx redents ou ban<JUClt cs : sur chacun e de ces banquettes est placée un homme qui r eprend à la pelle la terre qu e lui j cltc celui du fond, et ainsi ,le sui1 c jusqu'au dernier, qui les j ellc sur la bcrac au bord clc la fpui llc.

300. Le prix do ces fouilles est en raison, 1° clc la nature du terrain et des difficultés ciu'cll es présentent , si on est ohli(lé de les é1ayer t étrésillonn er, ou encore d'y foi,·c des èp11iscmcns; ::>.0 du nombre des ba11qucttcs; 3° de l'espèce de t1·ansporl et il e la quantité d es r ela is ; 4° et enfin si la fouille est l'aile en tranch ée ouverte oit en ri(lolc.

506. On appelle tranchée ouverte une fouille d'une {;ra nclc laracm· , où plusieurs ôuvriers peuvent travailler sur le m ême r ana , telles que celles fai tes pour clcs caves où ,les ca naux. On appelle l'igole les tran chées étroi tes dans lesquelles un ouvrier seul peut trnvaillcr, telles que celles faites pour des murs en fonda tion, pour des pienées, conduites d'eaux, et autTCS semblables . :507 . On ne se scrl des brouellcs pour le transport des terres que lorsque la di stance à parcourir est peu considé1·al,le ; mais lorscpte , au contraire, le déptl t est très éloi(;né et que la lowli tc le JJCrmet, on les charae dans des tombereaux pour les transporter aux lieux clc lc11r dest in ation; 1 JJrix de ces transpo rts est ordinairement com·enu d'avance; il diffère dans chaque pays, clans chaque loc..~lité, et même ,Jans chaque saison, ;1 cause des travaux de l'a(ll'icultur,e.

308. Nous allon s maintenant donn er quelques exemples ,lu toisé de la fouille d' un bâtiment: J, hâtcau (plan che 3) étant supposé à construire, il faut fairn

- ,. (,) Nous répelons c1ue nous emploierons presque toujours t,•" Ill 'Slll'eS de tois es' pieds et pouces, parce guc llOUS ne I' r1ln1ts point de vue que nous ecrivons part,culièremcnt 11011r 1 s entrepreneurs de 1a campagne, clont la plupart 11'n11t jnmnis pu s'habituer aux mesures métriques, quoi1111', ,Jlus soient d'un usage plus facile.

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