SIRCuit de HP Hiver 2013

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“La fusion d’entrainement avec les sciences du sport et la médecine du sport”

de Haute performance HIVER 2013

Athlètes en vedette Kaillie Humphries Premier Canadien à gagner une médaille d’or au bobsleigh aux Jeux olympiques d’hiver

Sport Research Intelligence sportive www.sirc.ca

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Nous travaillons ensemble

La route vers le podium est pavĂŠe de connaissances www.sirc.ca www.sirc.ca

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Éditorial Nous sommes fiers de vous présenter la 8e édition de HP SIRCuit. Les entraîneurs et les membres de l’ÉSI seront particulièrement intéressés par ce numéro, car on y souligne des stratégies et techniques importantes pour améliorer les résultats de nos athlètes de haute performance. • • • •

L’article de M. Carl Petersen, le dernier d’une série de trois articles, présente des moyens pour aider l’athlète de haute performance à récupérer à la suite d’un exercice épuisant. Si vous n’avez pas lu les deux premiers articles, nous vous invitons à consulter le printemps et l’été 2012

Dans son excellent article, le Dr Saul Marks analyse les enjeux psychologiques des athlètes et nous partage ses réflexions au sujet de l’aide qu’il a apportée à ses athlètes aux prises avec des problèmes.

Les techniques de prévention du bronchospasme d’effort présentées dans l’article du Dre Jane Labreche sont particulièrement utiles aux entraîneurs ayant à œuvrer avec des athlètes s’exerçant par temps froid et/ou dans un milieu fermé tel qu’en patinage de vitesse et en natation, par exemple.

Debra Gassewitz Présidente et Directrice Générale SIRC

M. Will George, biomécanicien à l’ICS-Ontario, compare l’effet de la rétroaction immédiate et de la rétroaction retardée sur la performance des athlètes et nous présente des exemples concrets issus de son travail à Aviron Canada.

Tout en partageant nos connaissances, je vous invite à consulter le profil de l’athlète Kallie Humphries, à lire les articles et les commentaires dans le Club Journal de l’ÉSI, à visiter le Centre des ressources du SIRC et à prendre note des prochains événements dont le Sommet SPIN de cette année dans le nouvel Institut WinSport à Calgary du 16 au 18 septembre 2013. Au nom de À nous le podium, de SIRC et de toutes les personnes impliquées dans la production de HP SIRCuit, nous vous remercions pour vos précieux commentaires et nous vous invitons à continuer de nous en faire part. Ainsi, nous continuerons de produire une revue qui répond à vos questions de haute performance.∆

Jon Kolb, PhD Directeur, Sciences du sport, Médecine et l’innovation, À nous le podium

English version HP SIRCuit is partially funded by

Éditeur Directeur de création L’équipe de création Directrice des contenus

Debra Gassewitz David Roberts Kim Sparling Nancy Rebel

Collaborateur éditeur Merci beaucoup

Dr. Jon Kolb, ANP Cara Thibault, ANP Paul Dorotich, ANP Kaillie Humphries Nathan Cicoria et tous les collaborateurs

Centre de documentation pour le sport (SIRC) est la bibliothèque nationale du sport au Canada fondée il y a plus de 40 ans. Adresse: SIRC 180 rue Elgin, bureau 1400 Ottawa, Ontario, Canada K2P 2K3 Tél: +1 (613) 231-7472 Fax: +1 (613) 231-3739 Avis de non-responsabilité: les opinions exprimées dans ces articles n’engagent ni SIRCuit, ni l’éditeur, ni le distributeur, ni le comité de rédaction. Le SIRC ne donne aucune garantie ni ne fait aucune déclaration quant à la qualité, à l’exactitude ou au caractère exhaustif de son contenu. © 2013 SIRC. Tous droits réservés. La reproduction, le remisage, la transmission ou la diffusion en tout ou en partie de cet article sous quelque format que ce soit est interdit sans avoir obtenu au préalable la permission écrite du SIRC. Les demandes de reproduction de tout document protégé par droit d’auteur doivent être adressées par écrit au SIRC.

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Contenu

Performance La Performance 4 8

Athlètes et voies respiratoires Rétroaction simultanée vs retardée : biomécanique de l’aviron

Intelligence sportive 16

Anxiété de compétition et athlètes d’élite : nuisible ou aidante?

Médecine proactive et préventive 20 26

Fit to PlayMC - Récupération d’une haute performance (troisième partie) Psychiatrie du sport: Un domaine de la médecine mal desservi et souvent mal compris dans le monde du sport

Les Services 14 30 31 32 33

Athletes en vedette - Kaillie Humphries Restez au courrant @ SIRC Calendrier Lectures recommandées de SIRC Le club journal de l’ÉIS

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La performance

Athlètes et voies respiratoires Jane Labreche, Ph.D. - À nous le podium

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’asthme est un trouble fonctionnel des voies respiratoires caractérisé par une réaction accrue de la trachée (grosse voie aérienne) et des bronches (petites voies aériennes) à des stimuli. Ce trouble peut être associé à trois conditions : obstruction des voies aériennes, hyperréactivité des voies aériennes (HVA) et inflammation des voies aériennes. Chez les athlètes présentant un fort débit ventilatoire, on peut observer une bronchoconstriction induite par l’exercice (BIE). Lorsque les bronches se contractent, on observe un rétrécissement temporaire des voies aériennes au cours ou à la suite de l’exercice.

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Prévalence, risques et symptômes

Les signes cliniques de l’asthme chez les athlètes comprennent la dyspnée (essoufflement), la toux, la production de mucosités et le serrement thoracique. En 2002, le comité international olympique (CIO) a demandé une évaluation pour confirmer le diagnostic de l’asthme et pour justifier l’utilisation d’une médication. Cette action est à la base d’un document utile sur l’asthme chez les athlètes en compétition aux Jeux olympiques. Aux Jeux olympiques de 2006 et de 2008, l’asthme fut la condition clinique la plus observée; d’après des estimations, il y avait 8,2 % et 8,3 % des athlètes inhalant respectivement des corticostéroïdes et/ou des bêta-2 agonistes pour traiter leur bronchoconstriction et leur hyperréactivité des voies aériennes 11. Aux Jeux olympiques d’été, on observa la plus forte prévalence chez les cyclistes, les triathloniens et les nageurs ((~11-13 %). Aux Jeux olympiques d’hiver, on remarqua cette prévalence dans les épreuves d’endurance : ski de fond et patinage de vitesse (~13-16 %) 6.

Points importants • Dans le sport, les stimuli les plus fréquents sont l’air froid, les particules irritantes dans l’air (poussière, pollen, polluants atmosphériques) et les sous-produits du chlore • La principale cause (stimulus) est la perte d’eau par évaporation, ce qui assèche et refroidit la muqueuse respiratoire et déclenche une série d’événements • Chez un athlète d’élite exposé de façon chronique, l’inflammation continuelle peut éventuellement susciter un processus anormal de guérison aboutissant à un remodelage structurel des voies aériennes

Les activités sportives qui suscitent de forts débits ventilatoires sont les plus exposées à ce phénomène. Les stimuli les plus fréquents sont l’air froid, les particules irritantes dans l’air (poussière, pollen, polluants atmosphériques) et les sousproduits du chlore. Les activités sportives se déroulant dans des milieux environnementaux contrôlés relativement à l’abri d’irritants et sollicitant un faible débit ventilatoire sont dites à faible risque. Ces activités à faible risque présentent probablement plus un aspect technique ou se pratiquent surtout par intermittence plutôt qu’en mode continu. Cette sensibilité n’est pas nettement liée à des facteurs héréditaires même en présence d’antécédents familiaux d’asthme. En ce qui concerne les athlètes, l’explication réside probablement dans l’interaction entre l’hérédité (antécédents familiaux) et l’environnement (irritants, stimuli) 7. Chez quelques athlètes, on note la présence d’allergies et d’irritation gastrointestinale. Les allergies saisonnières et les reflux gastriques sont des comorbidités fréquentes.

lorsque l’intensité de l’exercice est élevée, la BIE s’aggrave si les voies aériennes sont hyperréactives. Les athlètes hypersensibles peuvent réagir à un stimulus relativement moins intense ou peuvent réagir de façon dramatique à un stimulus ordinaire.

Mécanisme/cause

La principale cause (stimulus) est la perte d’eau par évaporation, ce qui assèche et refroidit la muqueuse respiratoire et déclenche une série d’événements. L’augmentation de l’osmolarité (concentration de Na+, Cl-, Ca2+, K+) cause la libération de médiateurs de l’inflammation (leucotriènes, histamine, prostaglandines) qui suscitent la bronchoconstriction, le rétrécissement des voies aériennes, la contraction des muscles lisses et l’obstruction des voies respiratoires (figure 1) 1. À une plus haute intensité de travail, les grosses voies respiratoires n’arrivent plus à humidifier suffisamment l’air d’où le recrutement des petites voies respiratoires. Ces voies étant vulnérables, l’inflammation amplifie le rétrécissement des voies aériennes. De plus, www.sirc.ca

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Figure 1: Description de la réponse des voies aériennes à une crise d’asthme Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Réponse inflammatoire

L’inflammation se manifeste par une augmentation de la concentration de leucotriènes dans les expectorations des populations sportives 3 et la réponse est particulièrement plus marquée chez les nageurs 4. L’inflammation est associée à l’exposition à la chimie de la piscine et au nombre d’heures d’entraînement 2. Chez un athlète d’élite exposé de façon SIRCuit de HP

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chronique, l’inflammation continuelle peut éventuellement susciter un processus anormal de guérison aboutissant à un remodelage structurel des voies aériennes d’où l’épaississement de la muqueuse des voies respiratoires et la diminution du calibre des voies respiratoires 5. Chez les athlètes, les forts débits ventilatoires exposent l’épithélium des voies respiratoires à un plus grand stress par cisaillement et à une augmentation des gradients de pression transmurale, ce qui peut aggraver les lésions épithéliales 10. Un tel épithélium chez des nageurs et des triathloniens favorise la pénétration d’aéroallergènes (inhalation de gouttelettes d’eau) et, de ce fait, accroît l’hyperréactivité des voies aériennes.

types de test : direct et indirect. Pour un test direct, on utilise souvent la méthacholine qui stimule les récepteurs d’acétylcholine et entraîne une contraction des muscles lisses des voies respiratoires. Pour des tests indirects, on utilise l’exercice, l’hyperventilation eupcanique volontaire (HEV) et les aérosols hyperosmolaires (saline et mannitol). Ces tests suscitent indirectement une contraction des muscles lisses des voies respiratoires due à la libération de médiateurs. Le test à la méthacholine présente selon des études une faible sensibilité chez l’athlète; il semble que les médiateurs soient plus puissants en réponse aux stimuli indirects. Le test HEV (voir l’image) est la norme de référence actuelle, car il simule les besoins respiratoires de l’exercice. Le test de provocation comporte 6 min de ventilation maximale (sans exercice). Les tests aux aérosols analysent tout comme le test à la méthacholine la réponse suscitée par l’augmentation de la concentration des stimuli sélectionnés. Dans certains cas, on utilise le test de réversibilité aux bronchodilatateurs quand les valeurs de base du patient sont sous la normale, indiquant ainsi une obstruction des voies aériennes au repos.

Performance menacée

Tout rétrécissement ou toute lésion de la surface des voies respiratoires peut nuire aux échanges gazeux et limiter la livraison d’oxygène aux muscles sollicités à l’effort. Après avoir administré des corticostéroïdes à un groupe d’athlètes, on a observé une amélioration des échanges gazeux et de la performance 9. D’un point de vue mécanique, une plus petite voie aérienne augmente la quantité de travail de l’appareil respiratoire, les muscles de la respiration reçoivent plus de sang d’oxygène pour répondre à cette plus grande demande d’énergie à l’effort. À l’effort maximal, les muscles respiratoires privent les muscles locomoteurs d’une circulation sanguine, ce qui diminue la performance prévue 8. Les femmes sont plus sujettes à ce phénomène, car elles présentent généralement un plus petit diamètre des voies respiratoires et une plus faible surface pulmonaire, ce qui augmente le coût énergétique de la respiration comparativement aux hommes 13.

Figure 2: Exemple d’un résultat de test de fonction pulmonaire : normal vs voie aérienne obstruée Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Évaluation

Toutes les évaluations nécessitent des mesures des fonctions pulmonaires (spirométrie). On mesure les volumes et la vitesse de l’air avant et après une provocation. Le degré de rétrécissement est indiqué par la diminution du volume d’air expiré en 1 s (FEV1). La forme de la phase expiratoire de la boucle combinée aux résultats présentés indique un test positif (figure 2). Le protocole incluant une provocation donne un caractère distinct aux tests. Il y a deux principaux www.sirc.ca

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Image 1: Le test HEV

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La dysfonction des cordes vocales (DCV) est une condition qu’on peut confondre avec la bronchoconstriction 12. Les symptômes sont semblables, mais le mécanisme, l’évaluation et le traitement sont distincts. Les individus présentant une DCV ne répondent pas aux inhalateurs. On utilise le spiromètre pour identifier la présence d’une DCV, mais on l’observe durant la phase inspiratoire de la boucle (figure 3).

de l’air et, de ce fait, la livraison d’oxygène pour diffusion dans les alvéoles. Cette dilatation est associée à une période réfractaire ce qui procure une protection durant une certaine période de temps entre la phase d’échauffement et le début de la compétition. Pour profiter au maximum de cette période réfractaire, on conseille d’effectuer l’échauffement aussi près que possible du début de la compétition, et ce, pour optimiser le diamètre des voies respiratoires en plus d’améliorer la circulation sanguine dans les muscles sollicités.

Figure 3: Exemple d’un résultat de test de fonction pulmonaire : normal (A) vs DCV (B) Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Traitement

L’objectif d’un traitement est de diminuer ou d’annuler les symptômes, d’optimiser la fonction pulmonaire et de minimiser les effets négatifs sur la performance. On prescrit l’inhalation de bronchodilatateurs (β2-agonistes) à action rapide pour s’attaquer à la réponse constrictive. On les utilise pour prévenir une réaction (préexercice) ou pour alléger les symptômes (durant ou postexercice). Les effets sont immédiats. Souvent, on prescrit aussi l’inhalation de corticostéroïdes pour gérer la réponse inflammatoire. Seul un médecin peut prescrire ces médicaments et remplir le formulaire d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT). L’AMA autorise certains médicaments et en interdit d’autres. Les athlètes confondent souvent les symptômes de la bronchoconstriction et de l’inflammation (toux, respiration sifflante) avec les réponses « normales » à un exercice d’intensité élevée. Il faut confirmer le diagnostic de BIE par des mesures objectives pour bien identifier le traitement. Un bon traitement ne fait pas qu’optimiser la santé pulmonaire, il maintient la qualité de l’entraînement et maximise les résultats en termes de performance.

Il y a d’autres façons de prévenir les réactions associées à l’utilisation de médicaments. Il faut s’assurer que les corticostéroïdes sont pris (conformément à l’ordonnance) sur une base journalière pour diminuer la gravité du rétrécissement des voies respiratoires avec le temps. Les dilatateurs à action rapide (préexercice) sont utiles dans des conditions précises d’entraînement et de compétition au cours desquels on s’attend à une bronchoconstriction. Dans les activités d’hiver, il est indiqué de réchauffer l’air avant d’inhaler au moyen de tout tissu ou matériau pour couvrir le cou, la bouche et le nez.∆ Pour des références, cliquez sur ici

Prévention

L’échauffement est une composante importante dans la prévention et la diminution de la réponse constrictive. Chez la personne normale, l’exercice physique induit dans l’arbre bronchique une vasodilatation médiée par le système sympathique; cette vasodilatation augmente le mouvement www.sirc.ca

Dans une analyse documentaire récente, les observations réalisées révèlent que la meilleure stratégie d’échauffement et la plus consistante pour atténuer la bronchoconstriction est d’inclure des exercices d’intensité élevée et d’intensité variable dans la routine d’échauffement précompétitive 14.

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Dre Jane Labreche cumule plus de 10 ans d’expérience en tant que physiologiste appliquée œuvrant auprès d’athlètes olympiques et paralympiques. Sa thèse de doctorat traite de l’hypoxémie artérielle d’effort, d’asthme et d’œdème pulmonaire au cours de l’effort. Mme Labreche travaille présentement à titre de conseillère en sciences du sport et médecine du sport pour le programme « À nous le podium »

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La performance

Rétroaction simultanée vs retardée : biomécanique de l’aviron Will George, MSc - Institut canadien du sport en Ontario

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epuis quelque temps, les équipes internationales d’aviron évaluent les caractéristiques biomécaniques des athlètes à l’entraînement afin de leur donner une rétroaction constructive. Le but de la rétroaction est de susciter des modifications positives sur le plan technique pour augmenter la vitesse de l’embarcation et gagner des épreuves. www.sirc.ca

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Selon l’analyse documentaire, les principales caractéristiques biomécaniques influençant la vitesse de l’embarcation sont : • Accélération de l’embarcation (m/s2); • Angle total délimité par l’entrée de l’aviron et sa sortie de l’eau à chaque coup d’aviron : c’est la longueur de l’arc. • Angle de pénétration dans l’eau : c’est l’angle d’attaque • Angle de sortie de l’eau : c’est l’angle de dégagé • Quantité de force (N) générée à différents angles de la pelle Pour chacune de ces variables, on a défini des valeurs normales et des normes d’excellence pour les embarcations et les athlètes.3 De plus, c’est la synchronicité des athlètes (dans la même embarcation) en ce qui concerne chacune de ces variables qui augmente la vitesse de l’embarcation.4 Cette information au sujet de ces variables est pour les athlètes une source de rétroaction (externe) additionnelle leur permettant d’en apprendre davantage sur leur performance. Du fait que ce type de rétroaction présente plusieurs variables plus ou moins efficaces pour faciliter l’apprentissage chez divers individus dans toutes sortes de circonstances, il faut évaluer la modalité de rétroaction présentée aux athlètes. Parmi les variables de la rétroaction externe, on compte le contenu, le moment, la fréquence et le stimulus.6 Par exemple, des individus réagissent à la forme du stimulus et apprennent mieux quand le stimulus est visuel; d’autres individus réagissent mieux à des signaux auditifs.5 Un renforcement positif procure plus de bénéfices sur le plan de l’apprentissage; vient ensuite le renforcement négatif. En juin 2011, l’équipe d’entraîneurs et de soutien de l’équipe féminine U23 en aviron réfléchit à l’idée de modifier la méthode utilisée pour communiquer l’information sur le plan

• Les observations révèlent que l’ajout simultané d’un mode de rétroaction suscite des modifications à court terme du coup de rame mieux que ne le font des modes visuel et verbal de rétroaction retardée • Pour maintenir à long terme un apprentissage, il faut utiliser aussi la communication retardée des résultats • On doit utiliser avec prudence la rétroaction verbale simultanée, car elle a généralement un effet négatif sur la rétention des apprentissages quand on sollicite l’attention de l’apprenant déjà concentré sur la perception des signaux associés à la tâche à apprendre biomécanique. L’objectif est d’améliorer l’apprentissage en accélérant l’acquisition de technique, et ce, pour augmenter la vitesse de l’embarcation. En définissant la méthode de rétroaction pour communiquer les caractéristiques biomécaniques, diverses options se présentent. Par exemple, il faut utiliser le stimulus qui convient le mieux à chaque athlète. Pour vérifier la pertinence de la modification de la méthode, on réalise une étude de cas portant sur la stratégie de rétroaction à l’intention des membres de l’équipe U23.

Méthodes

On enregistre les mesures biomécaniques au cours de séances régulières d’entraînement d’une même journée; on utilise le système « Peach Powerline Rowing » (Peach Innovations Ltd, Cambridge, Royaume-Uni) (Figure 1 et 2). Ce système mesure l’angle de l’aviron et la force appliquée sur le pivot par les rameurs.

Figure 1: Système « Peach Powerline Rowing » Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Rétroaction simultanée depuis le bateau de l’entraîneur www.sirc.ca

Points importants

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On télécharge les données enregistrées au cours des séances et on les compare aux valeurs de l’étude précédente et on en déduit des caractéristiques optimales (Figure 4). On compare les données de chaque athlète à cette référence et on note les différences. Après un délai d’environ 3 h, on établit la méthode de rétroaction provenant de l’entraîneur et du technologue de la performance : une combinaison de rétroaction visuelle et auditive (données de la figure 3) pour identifier les éléments techniques méritant une attention particulière ultérieurement.

Figure 2: Système « Peach Powerline Rowing » Cliquer sur l’image pour l’agrandir

En plus de ces variables biomécaniques, le système procure d’autres données utiles sur le plan de la performance. 2,7 Ce sont : • Graphique de la force en fonction de l’angle de l’aviron des huit rameurs dans l’embarcation, • Production de puissance mécanique des athlètes, • Vitesse de l’embarcation. C’est la donnée la plus importante sur le plan de la performance, • Cadence de l’équipage. L’augmentation de la cadence se répercute souvent sur l’augmentation de la vitesse de l’embarcation. On enregistre les valeurs de ces variables au cours de la première séance d’entraînement (Figure 3). De plus, on calcule les valeurs moyennes de chaque rameur sur une distance de 200 m en l’absence de courant et de vent. Chaque couleur représente un rameur.

Au début, ce mode d’intervention connait peu de succès pour changer la technique et les caractéristiques biomécaniques des rameurs. Dans le but d’améliorer l’expérience d’apprentissage des rameurs, on essaie une nouvelle façon de communiquer la rétroaction. Après discussion avec l’entraîneur et les athlètes, la méthode d’apprentissage préférée de ces derniers est auditive. Une étude suggère que la rétroaction simultanée en mode auditif favorise l’acquisition d’une habileté dans les sports exigeant principalement des habiletés motrices.8 Dans le but d’atténuer l’amélioration des caractéristiques biomécaniques des rameurs, on instaure un mode de rétroaction auditive simultanée. Pour expérimenter ce mode de rétroaction, on inclut l’aspect technologique chez les membres de l’équipe féminine qui n’en ont pas fait l’essai antérieurement. Au moyen d’un dispositif additionnel, on parvient à transmettre simultanément les données enregistrées dans le bateau à un ordinateur localisé à environ 150 m. À la lumière de cette information simultanée, l’entraîneur est en mesure d’identifier au fur et à mesure qu’ils se présentent les meilleurs coups et les moins bons coups comparativement aux valeurs biomécaniques de référence.

Figure 3: Données enregistrées au cours de la première séance d’entraînement de l’équipe U23 Cliquer sur l’image pour l’agrandir

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Figure 4: Graphique de référence présentant la force en fonction de l’angle de la rame de chaque rameur dans un huit de pointe.7 Cliquer sur l’image pour l’agrandir

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Résultats Différences entre les figures 3 et 5 : • Augmentation de 21,04 % de la vitesse de l’embarcation, soit de 4,61 m/s à 5,58 m/s; • Diminution de 3,12 %, de la cadence, soit de 38,5 à 37,3 par min; • Augmentation de 9.,8 %, de la puissance moyenne, soit de 334 W à 367 W.

Ces observations étaient attendues, car selon une étude, l’ajout d’un mode de rétroaction améliore la perception associée à une tâche et, de ce fait, améliore l’apprentissage des habiletés.9 L’apprentissage est aussi plus aisé quand des facettes pertinentes d’une perception complexe sont présentées plus clairement par l’ajout d’un mode simultané de rétroaction.10 Mentionnons à titre d’exemple en aviron la sollicitation de groupes musculaires spécifiques à des moments donnés. Cependant, pour maintenir à long terme un apprentissage, une étude indique qu’il faut utiliser aussi la communication retardée des résultats.10 Et si vous donner le temps à un athlète d’intégrer ses perceptions de la performance, son apprentissage en sera meilleur.10

Figure 5: Données enregistrées au cours de la séance d’entraînement de l’équipe U23 incorporant une rétroaction auditive simultanée. Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Conclusion

Du fait que la performance (vitesse de l’embarcation) augmente entre deux séances d’entraînement incluant des modes différents de rétroaction, ces observations révèlent que l’ajout d’un mode de rétroaction suscite des modifications à court terme du coup de rame mieux que ne le font des modes visuel et verbal de rétroaction retardée. Néanmoins, on doit préciser que les conditions du milieu environnemental qui varient fréquemment ont probablement un impact sur ces observations.

Capture d’écran de données types Cliquer sur l’image pour l’agrandir

D’après une étude, on doit utiliser avec prudence la rétroaction verbale simultanée, car elle a généralement un effet négatif sur la rétention des apprentissages quand on sollicite l’attention de l’apprenant déjà concentré sur la perception des signaux associés à la tâche à apprendre.10 On a communiqué les résultats de la présente étude de cas à l’entraîneur de l’équipe U23; il les inclut maintenant dans sa stratégie de direction des athlètes. Néanmoins, pour confirmer l’efficacité de ces méthodes d’enseignement et pour améliorer davantage l’expérience d’apprentissage des athlètes, on devrait refaire après un bon bout de temps l’enregistrement des observations, l’analyse la performance et, de ce fait, l’évaluation de la rétention des habiletés.

Rétroaction retardée de la part de l’entraîneur à l’intention des athlètes

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Discussion En quoi cet article est utile à d’autres sports? Cette étude de cas est une analyse comparative. L’analyse comparative permet de comprendre et d’évaluer la position actuelle d’une entreprise ou d’un organisme en relation avec les meilleures pratiques et permet aussi d’identifier les secteurs et les moyens propices à l’amélioration de la performance.11 Elle ouvre donc la porte à l’analyse des écarts entre la situation actuelle et la situation désirée et aux moyens pour y parvenir. On peut appliquer une méthode semblable pour améliorer la performance dans tous les sports. Voici l’organigramme de cette méthode :

L’organigramme de cette méthode Cliquer sur l’image pour l’agrandir

d’une richesse inestimable. Méthodes de mesures des PIP. Les approches technologiques sont nombreuses. Une conversation avec un collègue ou une recherche sur Internet peut révéler une solution peu coûteuse et facile d’application. Par exemple, une application pour IPhone coûtant environ 10 $ mesure l’accélération du bateau. Style préféré d’apprentissage. À chacun son style d’apprentissage efficace quand on utilise diverses modalités de communication. On peut réaliser un apprentissage optimal au moyen de modalités de communication visuelle, auditive, tactile ou de participation. Il s’agit de demander aux athlètes leur style préférentiel. Méthodes de communication par rétroaction. Tel que mentionné précédemment, la rétention des apprentissages varie selon la modalité de communication par rétroaction. On peut améliorer l’apprentissage de l’athlète quand on sait comment fonctionnent les mécanismes de rétroaction et qu’on les combine à une approche de communication par rétroaction (nature, modalité, moment). Par exemple, dans un numéro antérieur de HP Sircuit (été 2012), M. Ryan Atkinson note ce qui suit : « une absence de rétroaction très précise au sujet des erreurs commises (p. ex. 0,03 s trop tôt)». ∆ Pour des références, cliquez sur ici

En quoi cet article est utile aux lecteurs de HP Sircuit? Même si cette étude de cas s’applique à un seul sport, elle présente divers aspects s’appliquant aux entraîneurs et au personnel de soutien dans divers sports. Par exemple : • Identification et recherche des valeurs optimales des principaux indicateurs de performance (PIP). L’analyse des meneurs mondiaux sur un aspect particulier (physiologie, biomécanique) dans un sport révèle les caractéristiques de l’exemple idéal qui ont le plus d’impact sur la performance. On y parvient par l’analyse documentaire ou par une évaluation sur place, par exemple. L’accès aux données historiques s’avère www.sirc.ca

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M. Will George est un technologue de la performance de l’Institut canadien du sport en Ontario (ICSO) localisé à Toronto et au Centre d’entraînement à l’aviron à London. Né en Grande-Bretagne, il a obtenu un diplôme de B.Sc. (2005) en ingénierie du sport à l’Université Sheffield Hallam et un diplôme de M.Sc. (2010) en performance humaine à l’Université Brunel. Aux études, il s’est spécialisé dans les techniques de laboratoire et en biomécanique de l’aviron.

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Committed to Making Canada a World Leader in High-Performance Sport

Faisons du Canada un meneur mondial dans le sport de haute performance

To find out more about Canadian athletes’ quest to own the podium, please visit us at

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Pour en savoir plus sur la quête des athlètes canadiens pour conquérir le podium, veuillez visiter

www.ownthepodium.org 13

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Athlètes en vedette Kaillie Humphries

Poste: Pilot Taille: 170 cm Poids: 73 kg Date de naissance: September 4, 1985 Ville natale: Calgary Résidence: Calgary Twitter: @Bobsledkaillie site web: http://www.bobteamhumphries.com

Parcours dans le sport : Kaillie a commencé dans le bobsleigh, à l’âge de 17 ans, et elle a passé les quatre premières années de sa carrière sportive en tant que frein en tournée de Coupe du Monde; elle a été sélectionnée aux jeux olympiques de 2006 et elle y a assisté. Après l’expérience olympique incroyable à Torino, Kaillie s’est annoncée rapidement comme l’une des meilleures pilotes de bobsleigh au monde, changeant de poste en saison 2006-07. Elle est entrée dans l’histoire en 2010 comme premier Canadien à gagner une médaille d’or au bobsleigh aux Jeux olympiques d’hiver, dominant la compétition et établissant toutes sortes de records et ce au très jeune âge de 24 ans. En 2011, elle a continué à laisser sa marque dans l’histoire, en tant que première dame canadienne à gagner au Championnat du Monde, complétant du coup un balayage en or des compétitions nord-américaines de circuit d’élite : les Coupes du Monde de Whistler et de Calgary, puis le Championnat du Monde à Lake Placid. Forte de seulement quelques mois d’expérience, Kaillie a réussi en tant que pilote presque du jour au lendemain. Elle a été première aux points en Coupe Europa 2006-07, avec trois victoires sur quatre épreuves; cette même saison elle a eu la médaille d’argent aux Mondiaux juniors. En 2008, elle a débuté en tournée de Coupe du Monde, et elle n’a pas tardé à décrocher sa première médaille - bronze - en tant que pilote de Coupe du Monde. Elle a fini cinquième au classement général cette saison-là. Dans sa deuxième saison de pilote, elle a ajouté à son compte deux médailles d’argent, mais c’était en 2010 qu’elle s’est montrée vraiment dominante, avec six records de départ et deux records de piste à travers le monde, et quatre médailles qui lui ont mérité deuxième place au classement général de Coupe du Monde.

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Ancienne compétitrice de ski alpin, Kaillie s’adonnait à ce sport jusqu’à l’âge de 16 ans. Elle rêvait de concourir en équipe nationale et gagner la médaille d’or olympique en ski alpin, mais elle s’est rendu compte qu’elle n’avait pas suffisamment de talent. Cependant, le bobsleigh lui a permis de réaliser tous ses rêves, et plus encore. Anciennement une skieuse alpine compétitive, Kaillie a concouru en Europe dans l’équipe du développement du Canada en ski alpin.

Née et élevée à Calgary, Kaillie s’engage à servir sa communauté quand elle rentre chez elle entre tournées, ainsi qu’en saison morte. Au temps des fêtes, Kaillie et sa famille donnent de leur temps à aider à servir des repas dans un programme de restauration d’un service pour les sans-abri. Kaillie joue aussi un rôle actif dans trois écoles primaires de la région de Calgary : Cedarbrae Elementary, Woodbine Elementary, et Big Rock School (Okotoks). Elle y travaille comme mentor; elle discute avec les élèves de l’importance de se fixer des objectifs dans la vie, d’adopter un régime d’exercice, et de dire «non» aux drogues. Dans cette vidéo produite par ANLP, Kaillie dit ce qui la motive à continuer même après avoir atteint les plus hauts niveaux de réussite. De plus, M. Nathan Cicoria, directeur de Haute Performance chez BCS traite de l’équilibre entre les besoins individuels des athlètes vétérans et les exigences plus vastes de l’ensemble des programmes de haute performance. Cliquez sur la vidéo pour voir l’entrevue complète.

Meilleurs en Carriére Pilote 2010 – Olympic Winter Games, Whistler, CAN: 1 2012 – World Championships, Lake Placid, USA: 1 2012 – World Cup, Calgary, CAN: 1 2012 – World Cup, Whistler, CAN: 1 2012 – World Cup, Konigssee, GER: 2 2011 – World Cup, La Plagne, FRA: 1 2012 – Overall World Cup Standings: 5 2011 – World Championships, Konigssee, GER: 3 2009 – World Championships, Lake Placid, USA: 5 2008 – World Championships, Altenberg, GER: 5 2010 – Overall World Cup Standings: 2 2008 – Overall World Cup Standings: 5 2010 – World Cup, Whistler, CAN: 3 2010 – World Cup, Igls, AUT: 3 2010 – World Cup, Königssee, GER: 2 2009 – World Cup, Altenberg, GER: 1 www.sirc.ca

2009 – World Cup, Lake Placid, USA: 3 2009 – World Cup, Whistler, CAN: 2 2009 – World Cup, Park City, USA: 2 2007 – World Cup, Lake Placid, USA: 3 2007– Overall Europa Cup Standings: 1 2007 – World Junior Championships: 2 2007 – Europa Cup, Igls, AUT: 1 2007 – Europa Cup, Cesana, ITA: 1 2007 – Europa Cup, Winterberg, GER: 1 Frein 2006 – World Junior Championships: 2 2003 – World Championships, Königssee, GER: 8 2005 – World Cup, Cortina, ITA: 4 2004 – World Cup, Calgary, CAN: 8 (Set Canadian Push Record) 15

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Intelligence sportive

Anxiété de compétition et athlètes d’élite : nuisible ou aidante?

Commentaire sur la littérature Nancy Rebel - Centre de documentation pour le sport (SIRC)

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e savoir peut procurer un avantage. L’intelligence sportive fournit à l’entraîneur, au scientifique du sport et au praticien les renseignements les plus récents pouvant aider l’athlète à monter sur le podium. Le SIRC reçoit chaque année des milliers de documents du monde entier depuis des revues sanctionnées par des pairs jusqu’aux guides pratiques que nos spécialisâtes de l’information analysent afin d’identifier des ressources propres à l’intelligence sportive. Dans ce numéro, nous jetons un coup d’œil sur les études traitant de l’anxiété de compétition.

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Cet article est également disponible en podcast, cliquez ici pour écouter

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Dans toutes les compétitions sportives, les athlètes de tous niveaux ont à vivre des sentiments complexes associés à l’événement. Force est d’admettre le rôle important des sentiments dans la réaction des athlètes à la compétition. En fait, il est question de la perception et de l’adaptation des athlètes aux dimensions affectives de leur meilleure performance. Cet article s’intéresse particulièrement à la notion d’anxiété de compétition au niveau élite. D’après des études, l’anxiété n’est pas seulement unidirectionnelle chez un athlète. Pour certains, l’anxiété nuit à la performance et pour d’autres, elle la facilite. Heureusement, d’après des études sur le sport de haute performance, les athlètes de niveau élite, comparativement aux athlètes sous ce niveau, considèrent les symptômes de l’anxiété plus facilitant. Cependant, il ne faut pas négliger l’influence variable de l’anxiété sur la performance de haut niveau. Les athlètes d’élite doivent s’adapter efficacement sur les plans mental et physique à la compétition de haut niveau. À ces niveaux de compétition, on dit souvent que les habiletés physiques des athlètes (en équipe ou pas) sont similaires et que la bataille se situe principalement sur le plan psychologique. On demande aux athlètes de faire constamment de leur mieux et on sait que l’anxiété de compétition est un des facteurs les plus nuisibles à la performance (Abrahamsen & Pensgaard, 2012; Coelho, et coll., 2012; Lundqvist et coll., 2011; Mellalieu et coll., 2008). Cependant, selon des théoriciens, l’anxiété peut s’avérer utile, car elle aide l’athlète à atteindre ses objectifs de performance supérieure (Hanton et coll., 2002,2003, 2005, 2008). D’après les observations de Wadey & Hanton (2007), plusieurs athlètes entretiennent la présence de l’anxiété précompétitive et au lieu de se détendre, ils se fixent des objectifs, utilisent l’imagerie et le dialogue intérieur pour canaliser l’anxiété vers de plus hauts degrés de confiance et une meilleure performance.

Points importants • L’anxiété de compétition est perçue comme nuisible ou aidante chez les athlètes d’élite • Selon les études, la direction de l’anxiété est une variable plus sensible que l’intensité de l’anxiété • On peut agir sur l’anxiété de compétition en retirant ses précurseurs ou en entraînant les athlètes à composer en leur présence

Directionnalité

La majorité des études sur l’anxiété de compétition porte sur trois composantes de la perception de l’athlète : criticité de la situation, niveau d’habileté et confiance en soi. L’anxiété de compétition influence la relation entre la confiance en soi et la performance (Kjormo & Halvari, 2002). Pour explorer la relation complexe entre l’anxiété et la performance, on utilise l’échelle modifiée d’anxiété du sport ou généralement l’inventaire de l’état d’anxiété de compétition (CSAI-2). Cependant, selon des études, ces tests de prennent pas totalement en compte la directionnalité des effets de l’anxiété. La directionnalité devient un facteur important dans la recherche sur l’anxiété dans le contexte où « les individus perçoivent l’intensité des symptômes associés à l’anxiété précompétitive comme des facilitateurs ou des obstacles à la performance » (Hanton et coll., 2008). Selon les études, la direction est une variable plus sensible que l’intensité de la réponse. On définit la direction en termes de perception favorable ou nuisible des symptômes de l’anxiété. Si un athlète pense qu’il peut tirer profit des sensations associées à un événement et qu’il peut atteindre un objectif prédéfini, il est plus à même d’interpréter les symptômes d’anxiété comme étant des facilitateurs de la performance. Inversement, si l’athlète pense qu’il ne peut pas composer avec les sensations et qu’il a peu de chance d’atteindre ses objectifs, il sera plus à même d’interpréter les symptômes d’anxiété comme étant des obstacles à la performance. Le niveau d’habileté est la variable qui, selon des études, détermine généralement la directionnalité des réponses des athlètes. On n’observe pas de différences d’intensité des

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athlétique. D’une part, les athlètes orientés vers l’égo sont généralement plus sensibles à l’anxiété de compétition à cause de l’évaluation externe de leur capacité; d’autre part, pour diminuer l’anxiété de compétition chez les athlètes orientés vers la tâche, on suggère de fixer un seul objectif à réaliser. L’anxiété de compétition chez les athlètes d’élite se manifeste dans un contexte axé sur la performance. D’après cette recherche, on devrait concevoir un contexte où l’accent est placé sur la maîtrise de la tâche à réaliser en compétition afin de diminuer l’anxiété associée à cet événement.

Équipe de soutien psychologique

réponses entre les athlètes d’élite et les autres; les athlètes d’élite perçoivent positivement les symptômes d’anxiété et présentent une meilleure confiance en soi (Hanton et coll, 2008). Le degré d’expérience suit le même schème : les athlètes ayant plus d’expérience en compétition perçoivent les symptômes d’anxiété de façon plus positive. Du fait que les athlètes d’élite présentent un plus haut niveau d’habileté et ont généralement plus d’expérience en compétition, ils sont plus à même de percevoir les symptômes d’anxiété de façon plus positive que les autres athlètes comme étant des facilitateurs de performance.

Entraîneurs et anxiété des athlètes

Les entraîneurs des athlètes d’élite jouent un rôle crucial dans la diminution de l’anxiété de leurs athlètes, car ils savent les prendre en compte. Des chercheurs ont analysé comment le milieu créé par l’entraîneur exerce un effet sur le degré d’anxiété des athlètes (Abrahamsen & Pensgaard, 2012). Conformément à des études, on peut agir sur l’anxiété de compétition en retirant ses précurseurs ou en entraînant les athlètes à composer en leur présence. Conformément au cadre motivationnel de la théorie des buts d’accomplissement, les athlètes d’élite s’exposent à des contextes de réalisation tels la compétition pour démontrer leur capacité athlétique perçue (aussi nommée degré d’habileté perçu). Les athlètes orientés vers l’ego présentent une anxiété associée à l’évaluation de leur capacité athlétique par rapport aux autres alors que les athlètes orientés vers la tâche présentent une anxiété associée à l’autoévaluation de leur capacité www.sirc.ca

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Comme on le conçoit aisément, le psychologue du sport peut jouer un rôle important dans la gestion des situations associées à une anxiété nuisible. Neil et coll. (2012) analysent une stratégie à deux volets pour améliorer la confiance des athlètes dans des circonstances spécifiques et insistent sur le développement des compétences psychologiques pour saisir les aspects positifs de l’anxiété. À l’instar du rôle des entraîneurs dans l’étude d’Abrahamsen & Pensgaard (2012), les psychologues peuvent aider les athlètes à se concentrer sur les réalisations et les améliorations personnelles à la lumière des expériences antérieures couronnées de succès et à leur donner les moyens pour modifier leurs comportements à des fins d’amélioration de leur performance. Le deuxième volet axé sur le développement des compétences psychologiques au sujet des aspects positifs de l’anxiété met en évidence la manifestation naturelle de l’anxiété de compétition et met l’accent sur les techniques de réflexion pour améliorer la conscience de soi et justifier la présence de l’anxiété. En plus du développement de la conscience de soi, on enseigne aux athlètes les techniques d’imagerie et de dialogue intérieur pour mieux préciser l’objectif. D’après la documentation existante, l’anxiété est un sentiment variable et très complexe dans la réalité des athlètes. En élaborant des moyens pour atténuer la réaction des athlètes et utiliser les aspects positifs de l’anxiété pour les motiver, on peut rendre un grand service aux athlètes de haute performance en quête de réalisation. ∆

Pour des références, cliquez sur ici

Nancy Rebel est la directrice des services de bibliothèque du SIRC. Nancy est responsable de gérer le contenu de la collection du SIRC et de la conception des données de son catalogue. Nancy a été responsable: de l’envoi du contenu pour les données de réputation mondiale de SportDiscus; d’aider à la coordination de l’envoi de terminologie interne et internationale et de la structure organisationnelle reconnue internationalement du SIRC Thesaurus en tant qu’éditrice.

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La médecine proactive et préventive

Fit to Play Récupération d’une haute performance MC

(troisième partie) Carl Petersen BPE, BSc(PT) - City Sports and Physiotherapy

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es athlètes, entraîneurs et les membres des sciences du sport et de la médecine doivent toujours s’assurer de maintenir un équilibre entre le stress associé à l’entraînement et une récupération convenable. Il y a des athlètes qui s’entraînent ou compétitionnent même en étant malades ou blessés et ils en font trop (trop tôt, trop vite, trop intensément) et s’exposent aux problèmes associés au surmenage, au surentraînement et aux blessures en résultant. À cause des obligations associées au travail, à l’école, à la famille et aux voyages, il est généralement difficile d’élaborer des directives en matière de récupération entre les séances d’entraînement et à la suite de compétitions. Les athlètes négligent fréquemment de bien appliquer les méthodes de récupération à moins d’être blessés; il faut donc inclure les stratégies de récupération dans les séances d’entraînement et les activités de compétition. Un entraînement intense de devrait jamais débuter tant et aussi longtemps qu’on n’a pas récupéré complètement de la séance d’entraînement, de la compétition, du voyage, de la blessure et de la maladie. Il faut accorder suffisamment de temps à la récupération et il faut ajuster les séances d’entraînement à la périodisation (temps faible, temps fort) en vue d’une compétition d’importance.

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Règles à court terme de reprise

Points importants

Tableau 1 Règles de la récupération à court terme

• Réviser la séance d’entraînement ou l’activité de compétition est une bonne façon d’évaluer le déroulement et d’améliorer la récupération sur le plan psychologique et émotionnel

Règles à court terme de reprise (quotient)

(adapté ensuite Petersen, 2003, Petersen & Nittinger 2007, Petersen, 2009)

Règle no 1 - Réhydration Règle no 2 - Refaire le plein d’énergie Règle no 3 - Exercices de récupération Règle no 4 -Réaligner l’organisme Règle # 5- Revenir à l’équilibre Règle # 6- Reconnecter au noyau Règle # 7- Libérer les tissus mous Règle # 8- Retrouver et maintenir la longueur musculaire Règle # 9- Réviser la séance d’entraînement ou la compétition Règle # 10- Revitaliser le programme de récupérationRegle #11 Relaxation Règle #12 - Repos (passif) * Les règles 1 à 3 ont été présentées dans la première partie et les règles 4 à 7 l’ont été dans la deuxième partie de cette série d’articles.

• On devrait conseiller aux athlètes d’utiliser les trois techniques suivantes : séance d’exercices de récupération, technique de libération des tissus mous et revitalisation du programme de récupération • L’organisme a besoin de temps pour récupérer de la fatigue et du stress, particulièrement si la fatigue s’est accumulée durant un bout de temps. Le sommeil est vraisemblablement la meilleure forme de repos

Règle # 8- Retrouver et maintenir la longueur musculaire

On devrait évaluer l’état de tension des groupes musculaires sur une base quotidienne et incorporer d’autres étirements, et ce, pour maintenir un bon équilibre longueur-tension dans tous les groupes musculaires. D’après des études, des étirements facilités selon l’approche en FNP (tendre-relâcher et contracter-relâcher) donnent de meilleurs résultats que seulement des étirements statiques (Enoka, 1994, Lucas & Koslow, 1984). Les étirements facilités sollicitent le réflexe myotatique inverse : les récepteurs nerveux dans le tendon sont sensibles à la contraction isométrique et contribue au relâchement du muscle. On peut utiliser deux méthodes : 1) contracter-relâcher : tendre le muscle agoniste, puis le relâcher et 2) tendrerelâcher : tendre le muscle antagoniste, puis le relâcher. Demandez à un partenaire (fiable) d’amener lentement le muscle au point de tension, d’appliquer une tension suffisante (environ 25-30 %) durant 6-8 s et de vous aider à augmenter l’amplitude de mouvement; en l’absence d’un partenaire, faites la manœuvre contre une surface dure (un mur ou un arbre). Faire la manœuvre lentement et être à l’écoute des signaux provenant des muscles. Des étirements statiques préalables à une activité physique ne préviennent pas les blessures dues au surmenage, mais des étirements statiques réalisés après la séance d’entraînement et avant d’aller au lit suscitent 50 % moins de blessures (Hartig & Henderson, 1999). On devrait maintenir durant 30 les étirements statiques jusqu’au point de tension et NON jusqu’à la perception de douleur et répéter 3 fois. On dit que de légers exercices d’étirement pratiqués durant la période retour au calme diminuent la douleur musculaire (Prentice, 1983). La pratique d’étirements statiques et de manœuvres de FNP après les séances d’entraînement favorise le maintien optimal de la longueur du muscle et du tendon. Les athlètes devraient élaborer leur propre série d’étirements à la lumière de l’évaluation réalisée par les membres de l’équipe des sciences et de médecine du sport; cette série devrait être ajustée en fonction de la charge d’entraînement.

Application pratique On peut effectuer les étirements après l’activité ou durant la séance dans le bain tourbillon

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Règle # 9- Réviser la séance d’entraînement ou la compétition

Réviser la séance d’entraînement ou l’activité de compétition est une bonne façon d’évaluer le déroulement et d’améliorer la récupération sur le plan psychologique et émotionnel. En aidant l’athlète à comprendre le processus aboutissant aux résultats incluant la fatigue, les émotions connexes et la réalisation de la stratégie, cela lui permet de s’approprier davantage le sentiment de contrôle sur ses performances (Peterson, 2003). Une approche systématique et constructive axée sur le processus plutôt que sur les résultats procure aux athlètes des objectifs réalistes de performance qu’ils peuvent gérer et superviser (Hogg, 2002). Cela permet d’évaluer objectivement la performance et de planifier les changements à effectuer dans les pratiques, à l’entraînement et en compétition.

Application pratique Commencez à rédiger un carnet d’entraînement et prenez des notes au sujet des pratiques (ce qui a bien fonctionné, ce qui a mal fonctionné) et programmez ce qu’il y à réaliser au cours des prochaines journées et des prochaines semaines. Vous pouvez vous améliorer seulement si vous reconnaissez vos faiblesses, faites le nécessaire pour les corriger tout en vous appuyant sur vos forces.

Analyser avec l’entraîneur les aspects positifs de la performance

Règle # 10- Redynamiser le programme de récupération

Les entraîneurs ainsi que les athlètes doivent reconnaître l’importance de la restauration et de la régénération à la suite d’intenses séances d’exercice et savoir utiliser les accessoires, les installations disponibles facilitant la récupération (Petersen, 1988). En plus du retour au calme, on compte parmi les autres modalités le bain-tourbillon, le spa, le massage et tout ce qui concerne les aspects psychologiques et nutritionnels de la récupération (Brukner & Khan, 2002). D’après des études portant sur l’élimination du lactate après 1) un repos passif, 2) un léger exercice (récupération active) et 3) un bain de contraste, le bain de contraste et la récupération active présentent le même degré de récupération. La récupération est significativement plus lente après un repos passif (Calder, 2003). D’après des études aussi, le massage sous l’eau (jets d’un spa) consécutif à une séance d’entraînement en plyométrie aide les athlètes à maintenir la production maximale de puissance des membres inférieurs. En revanche, un repos passif (sans activité) après une telle séance suscite une diminution significative de la puissance des membres inférieurs (Viitasalo et coll., 1995). Par conséquent, on devrait conseiller aux athlètes d’utiliser les trois techniques suivantes : séance d’exercices de récupération, technique de libération des tissus mous et revitalisation du programme de récupération. Les entraîneurs doivent aussi reconnaître qu’ils ont besoin de récupérer, car ils accomplissent beaucoup de tâches et le stress est énorme (Calder, 2003). Les séances de récupération procurent tant à l’athlète qu’à l’entraîneur l’occasion de se détendre, de récupérer et de se préparer pour la prochaine journée. Essayez une ou plusieurs des techniques de récupération suivantes. L’alternance du chaud et du froid procure de l’entrain et aide à éliminer les produits de dégradation et les métabolites en plus d’apporter de l’oxygène aux muscles fatigués. Douches Après la séance d’entraînement, allez sans attendre sous la douche pour nettoyer les pores de la peau et faciliter l’évacuation des produits de dégradation. N’oubliez pas que la peau est le plus grand organe de l’organisme. Prenez une douche fréquemment, particulièrement par temps chaud.

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Application pratique Suggestions de températures contrastantes Prendre un bain contraste est plus qu’un art qu’une science et dépend des installations accessibles à l’athlète. L’analyse documentaire révèle une durée des bains d’une température à la limite (supérieure ou inférieure) variant de 30 à 300 s suivie d’un bain à l’autre température; répéter durant 4 à 30 min (Wilcock et al, 2006). Bien qu’utile, cette information n’est pas révélatrice sur le plan des exemples pratiques à l’intention des athlètes. Voici des exemples qui se sont avérés efficaces pour redynamiser les athlètes ainsi que les entraîneurs. Chaud-froid (A) Chaud (confortable) durant 2 min suivi de froid (le plus possible) durant 30. Répéter 6 à 10 fois. Chaud-froid (B) Froid (le plus froid possible) durant 1 min suivi de chaud (confortable) durant 30 s. Répéter 8 à 10 fois.

Pression de l’eau (boyau) Jet d’un boyau d’eau froide durant 45 s à chaque jambe et durant 30 s à chaque bras suivi d’un jet chaud durant 30 s à chaque jambe et durant 20 s à chaque bras. Répéter 5 à 7 fois.

Chaud-froid (au moins 1 h après la séance d’entraînement) Commencer par une douche tiède à fraîche durant 3 à 5 min, puis s’assécher. S’installer dans un sauna sec durant environ 7 à 10 min suivi d’un bain (ou douche) froid durant 15 à 30 s, puis se reposer les pieds levés. On peut répéter cette routine 3 fois avant un jour de congé et seulement 1 fois avant une journée d’entraînement ou de compétition. Terminer par une douche tiède d’une durée de 3 à 5 min.

Règle # 11-Relaxation

Apprendre à récupérer et à relâcher procure un énorme avantage pour optimiser la performance. Les exercices de relaxation utiles tant au corps qu’à l’esprit aident à évacuer les produits de dégradation associés au stress. Ils sont aussi utiles dans la gestion du stress immédiat et à long terme. Recharger les piles ou refaire le plein d’énergie permet de retrouver la force mentale et physique pour l’entraînement et la compétition de haut niveau. Pour tirer le meilleur bénéfice de la relaxation, essayez différentes combinaisons de techniques et déterminez ce qui vous convient le mieux. Il y a plusieurs façons de se relaxer, et ce, tout en prenant en compte les préférences individuelles. Le mieux, c’est de combiner quelques techniques de relaxation préférées et d’élaborer sa propre routine. La relaxation physique peut inclure un bain sauna (lire le programme de récupération ci-haut), une course lente, une marche à pied et un massage. Parmi les autres techniques de relaxation, il y a la relaxation musculaire graduelle, l’entraînement autogène, la respiration contrôlée, le yoga, les étirements et l’imagerie. www.sirc.ca

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Applications pratiques A) Ne rien planifier du reste de la journée. En lieu, partir à l’aventure et explorer le milieu environnemental de votre domicile. B) Ralentir votre rythme de vie. Conduire plus lentement si vous êtes un habitué de la vitesse. Prendre quelques minutes de plus dans votre auto pour écouter la musique au lieu de vous lancer à l’extérieur.

Règle # 12-Repos (passif)

Le repos est un des principes essentiels de l’entraînement. L’organisme a besoin de temps pour récupérer de la fatigue ou du stress, particulièrement si la fatigue s’est accumulée durant un bout de temps. Le sommeil est vraisemblablement la meilleure forme de repos pour favoriser la récupération; les athlètes de haut niveau peuvent avoir besoin de 10 à 12 h de sommeil nocturne par jour (Hawley & Schoene, 2003). Le manque de sommeil contrecarre le métabolisme du glucose essentiel à la récupération musculaire et au fonctionnement cérébral. Le manque de sommeil peut empêcher l’organisme de s’adapter, ce qui augmente le risque de blessure. Vos muscles ont besoin de repos et de temps de récupération pour régénérer les tissus endommagés lors d’une séance d’exercice. Le manque de sommeil vous expose davantage à la maladie, car le stress vide le système immunitaire.

Application pratique Pour bien récupérer au cours de la nuit, réduisez la consommation de café et ne prenez pas trop d’alcool. Maintenez la température fraîche dans la chambre et évitez les douches chaudes avant de passer au lit, car une augmentation de la température interne rend le sommeil plus difficile. Évitez les siestes de l’après-midi, tenezvous en à un horaire en vous levant toujours à la même heure pour éviter de décaler votre sommeil.

Conclusion

Le défi de presque tous les entraîneurs et athlètes est d’identifier les compartiments spécifiques de l’organisme touchés par la fatigue et de choisir la bonne stratégie de récupération pour ramener l’organisme à un état normal de fonctionnement. Les entraîneurs, les soigneurs, les parents et les athlètes doivent reconnaître l’importance de la restauration et de la régénération sur les plans physique, psychologique et émotionnel consécutives à d’intenses séances d’exercice et de savoir utiliser les installations, équipements et accessoires disponibles facilitant la récupération ∆ M. Carl Petersen est un partenaire et directeur de la formation de haute performance. Il traite et forme des athlètes pour les garder apte à jouer pour une grande variété de sports. Tout au long de ses plus de 25 ans en tant que physiothérapeute et préparateur physique, il a travaillé avec de nombreux médaillés d’or à partir d’une variété des sports. Il a voyagé sur le circuit de la Coupe du Monde de ski de 1984 à 2003.

Pour des références, cliquez sur ici

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Invitation à soumettre un article pour la Bourse de recherche 2013 du SIRC Nous invitons les chercheurs canadiens à présenter le fruit de leur recherche dans le domaine du sport à la Bourse de recherche 2013 du SIRC. Cette bourse souligne l’excellence en recherche sur le sport au Canada. Les gagnants recevront un montant de 2000 $, seront inclus dans la collection du SIRC et profiteront d’une visibilité internationale auprès des communautés sportive et universitaire grâce aux moyens de diffusion du SIRC. La Bourse de recherche 2013 du SIRC récompense trois catégories de recherche :

• Étude de l’impact social du sport sur la communauté • Étude de l’impact de la recherche appliquée sur la performance et l’excellence sportive • L’impact des valeurs olympiques sur le développement d’une bonne santé mentale et sure la participation sportive Informations supplémentaires : • • • •

Les lauréats bénéficieront d’une visibilité internationale et recevront en plus des prix et un montant de 2000 $ Faire parvenir l’article de recherche au plus tard le 19 avril 2013

Le dévoilement des lauréats aura lieu au plus tard le 23 juin 2013 La presentation de la bourse se fera lors de la Journée olympique (lieu à determiner)

Pour de l’information supplémentaire, rendez-vous sur le site Internet :

www.sirc.ca/bourse

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Pour recevoir le SIRCuit de haute performance du SIRC ou les bulletins du SIRC,

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La médecine proactive et préventive www.sirc.ca

Psychiatrie du sport: Un domaine

de la médecine mal desservi et souvent mal compris dans le monde du sport Saul Marks, MD - Université de Toronto

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a psychiatrie du sport a été définie pour la première fois dans la documentation scientifique au mois de mai de 1992 dans un article de l’American Journal Psychiatry intitulé : « Aperçu de la psychiatrie du sport » écrit par le Dr Daniel Begel. La psychiatrie est un domaine spécialisé de la médecine depuis le milieu du dixneuvième siècle; toutefois, le rapport entre la psychiatrie et le monde du sport a souvent été mal compris. Le Dr Begel définit la psychiatrie du sport comme étant l’application des connaissances et des méthodes de psychiatrie au domaine du sport. Les athlètes d’élite sont soumis à un énorme stress somatique, mental et social. Même si la population s’intéresse beaucoup aux performances athlétiques, les études sur le fardeau émotif associé à ces événements héroïques sont présentes seulement depuis deux décennies dans la documentation scientifique. Depuis, il y a de plus en plus d’études dans les revues savantes et de présentations sur ce sujet dans les congrès scientifiques internationaux. Toutefois, les études réalisées dans ce domaine manquent de solidité scientifique quand il est question de prévalence, de phénoménologie et de traitement des troubles psychiatriques chez les athlètes. Même s’il y a eu peu d’articles scientifiques depuis les années 90 jusqu’en 2005, il y en a eu davantage au cours des années suivantes.2 26

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D’après des études récentes, la prévalence de troubles de santé mentale chez les athlètes est aussi élevée sinon plus élevée que dans la population normale.3,4 Par le passé, on croyait que les troubles de santé mentale n’existaient pas chez les athlètes de niveau élite, car on disait d’eux qu’ils étaient « émotionnellement très forts ». Dans le cas contraire, les troubles devaient ressembler à ceux de la population normale. La figure 1 ci-après présente en pourcentage les troubles psychiatriques les plus fréquents chez les athlètes. Dans cette figure, on n’y trouve pas le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA), car elle provient d’un article publié en France où ne croit pas que ce trouble existe. Dans presque tous les autres pays du monde entier, ce trouble ne fait pas qu’être présent, il occupe un fort pourcentage dans le monde du sport.5,6

• D’après des études récentes, la prévalence de troubles de santé mentale chez les athlètes est aussi élevée sinon plus élevée que dans la population normale • Les principaux objectifs de cette discipline médicale sont (i) optimiser la santé physique (ii) améliorer la performance sportive dans un contexte éthique au moyen de mécanismes optimaux d’adaptation et de renforcement psychologique positif et (iii) de traiter les troubles et symptômes psychiatriques • Ces cas illustrent de quelle façon le psychiatre du sport peut faire la différence non seulement dans le choix de traitement qui convient à l’athlète, mais aussi dans le diagnostic de troubles qui peuvent passer inaperçus dans le cabinet d’un médecin standard du sport a une bonne connaissance de la liste des substances interdites, des moyens d’obtenir l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques, de l’appréhension de l’athlète prenant un médicament et, même si ce phénomène diminue avec le temps, de la stigmatisation et le l’ostracisation possibles associées à la consultation d’un psychiatre.10

Figure 1: Diagnostic en pourcentage des troubles psychiatriques les plus fréquents chez les athlètes d’élite Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Parmi les troubles et problèmes absents de cette figure, notons l’utilisation de drogues améliorant la performance, les problèmes associés à la solitude, développement anormal ou stoppé des aptitudes à la vie quotidienne, les problèmes reliés au jeune âge, le harcèlement et les abus sexuels, les relations entraîneur-athlète, les agressions, le manque d’agressivité et de confiance et, en dernier lieu, les problèmes spécifiques au sport.2,5,6,7,9 Pour vraiment comprendre la psychiatrie du sport, il faut connaître les compétences du psychiatre du sport et ce qu’il a offrir de nouveau et adapté à l’athlète d’élite. Le psychiatre du sport est un médecin qui s’est spécialisé en psychiatrie. Il possède une expertise des troubles psychiatriques fréquents chez les athlètes d’élite et de leur méthode de diagnostic. Cela lui permet de traiter soigneusement les problèmes et les symptômes tout en occasionnant le moins d’effets secondaires. Il a une meilleure compréhension des difficultés vécues par les athlètes qu’il peut communiquer avec le consentement de ces derniers à l’entraîneur, aux coéquipiers, à la famille et autres personnes signifiantes. Le psychiatre www.sirc.ca

Points importants

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Les principaux objectifs de cette discipline médicale sont : (i) optimiser la santé physique (ii) améliorer la performance sportive dans un contexte éthique au moyen de mécanismes optimaux d’adaptation et de renforcement psychologique positif et (iii) de traiter les troubles et symptômes psychiatriques. C’est différent de la médecine interne et de la psychologie.2 Une fois le diagnostic établi, le psychiatre du sport a plusieurs options de traitement. Il peut optimiser les traitements en sélectionnant dans la documentation scientifique les médicaments qui minimiseront les effets secondaires chez l’athlète. Pour plusieurs athlètes et entraîneurs, la médication est vue comme un traitement de dernier recours, ce qui est compréhensible quand on pense aux effets secondaires et qu’il y a de plus en plus d’autres approches offertes. La psychothérapie, qu’elle soit de soutien, cognitivocomportementale, analytique ou de réduction du stress par la pleine conscience (RSPC) est possible tant sur le plan individuel qu’en groupe et en famille.3 La RSPC utilise la visualisation, l’imagerie, le yoga et la pensée pour contrôler les réactions émotionnelles et prendre du recul pour mieux comprendre les sensations vécues. 8 On peut aussi utiliser SIRCuit de HP

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des stratégies et des techniques d’amélioration de la performance, des traitements contre la toxicomanie et la dépendance, l’entraînement aux habiletés mentales et des groupes d’entraide. Voici deux cas pour démontrer l’utilité du psychiatre du sport.

Cas no 1

JB, 21 ans et sprinteur sur de courtes distances, ex-membre de l’équipe nationale sénior vient de commencer une année universitaire après une compétition au championnat national d’athlétisme sénior. Il a raté de peu les qualifications pour l’équipe nationale, ce qui constitue un revers majeur. À peine quelques semaines après le début de la nouvelle année universitaire, sa petite amie le laisse sans crier gare. Au fur et à mesure que le semestre progresse, son entraîneur note une baisse de performance chez JB. Irritable, il est aussi en retard aux séances d’entraînement. Même si ses résultats scolaires chutent, JB attribue cette situation à des « problèmes de sommeil » et que tout le reste va bien. Ses coéquipiers commencent à penser que le problème est « entre ses deux oreilles ». Après plusieurs rencontres avec son entraîneur, on l’invite à consulter le médecin de l’équipe qui, lui, le réfère au psychiatre du sport.

démontre en outre qu’en posant des questions spécifiques et en comprenant le monde du sport, le psychiatre spécialisé procure à l’athlète une belle opportunité de retour sur la piste. Le figure 2 présente les symptômes de dépression chez un athlète. La dépression est fréquente dans le monde du sport et se présente à plusieurs reprises dans la carrière d’un athlète. Un athlète peut tout autant souffrir de dépression qu’une personne dans la population en général. À la suite d’une commotion, l’entraîneur et l’équipe des services intégrés (ESI) devraient être au courant du risque de dépression chez l’athlète.13 Le surentraînement peut aboutir à l’épuisement physique et à la dépression. De plus, on peut effectuer beaucoup trop d’exercices et s’entraîner davantage pour se protéger contre la dépression sous-jacente. Finalement, la retraite du sport d’élite est une période extrêmement à risque de dépression chez un athlète.

Après quelques consultations en psychiatrie du sport, JB admet qu’il présente d’autres symptômes que ceux de l’insomnie seulement. Il se sent triste, est irritable, manque d’appétit et a des difficultés de concentration. Il se sent coupable de la fin de sa relation avec sa petite amie, est découragé et a des idées suicidaires. Après avoir diagnostiqué une dépression, le psychiatre du sport lui propose un traitement médicamenteux : le Wellbutrin XL. Initialement, il se refusait de prendre des médicaments, quels qu’ils soient. C’est qu’il avait été témoin d’un coéquipier prenant un antidépresseur qui lui a causé de la fatigue et une baisse de performance. Il hésitait aussi à prendre toute médication qui pourrait être sur la liste des substances interdites et on lui avait dit de se tenir loin des drogues. Après une longue conversation au sujet de la légitimité de ses préoccupations et après lui avoir donné l’assurance que le médicament n’était pas sur la liste des substances interdites, il accepte de commencer le traitement médicamenteux. On lui communique les tenants et aboutissants de la médication; l’antidépresseur présente peu d’effets secondaires et favorise le regain d’énergie et le retour à la normale de la concentration. Après 6 à 8 semaines de traitement, JB semble être redevenu ce qu’il était, sauf qu’il continue ses consultations avec son psychiatre du sport. Ce cas illustre comment l’expertise d’un psychiatre du sport peut aider un athlète à reprendre l’entraînement dans un court délai et à retrouver son niveau de performance. Cela www.sirc.ca

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Figure 2 : Signes et symptômes de la dépression clinique Cliquer sur l’image pour l’agrandir

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Cas no 2

LM, une jeune femme âgée de 17 ans, est une plongeuse aux performances inégales. Elle a été membre des équipes nationales junior et sénior et a gagné des médailles internationales. Un jour, lors d’une séance d’entraînement, des difficultés apparaissent dans l’accomplissement d’un plongeon. Elle ne fait que s’arrêter au bout du tremplin; de plus, elle se racle la gorge de façon répétitive. Cela se produit de plus en plus jusqu’à ce qu’elle ne complète presque plus son plongeon. Au cours des mois qui suivent, elle s’arrête à tous ses plongeons et elle a de plus en plus de difficulté non seulement à compléter la séance, mais aussi à effectuer tous ses plongeons. LM et son entraîneur sont de plus en plus frustrés. Elle rencontre dans un premier temps le médecin de l’équipe qui l’envoie en consultation auprès du psychiatre du sport.

Conclusion

La psychiatrie du sport est mal desservie dans le monde du sport. Même si on ne connait pas tous les avantages que procurent des consultations auprès d’un psychiatre spécialisé dans le traitement des athlètes, il y a de plus en plus d’études scientifiques plaidant en faveur de ce soin spécialisé pour l’amélioration de la performance des athlètes d’élite. Des relations professionnelles se définissent avec d’autres professionnels tels que les psychologues du sport et les médecins du sport pour ne nommer que ceux-là. Il y a même des équipes professionnelles et d programmes d’aide aux équipes gérées par des psychiatres. La Société internationale de psychiatrie du sport (SIPS) a été fondée en 1994 pour faire progresser la spécialité de psychiatrie du sport. La SIPS est ouverte à tous les psychiatres du monde entier et aux autres cliniciens intéressés par le domaine; elle met à la disposition des équipes sportives d’élite une liste de psychiatres du sport. Le site Internet de la SIPS est une bonne source d’information : www.sportspsychiatry.org. On a ajouté un « s » à sport pour s’ajuster à l’appellation anglaise de la médecine du sport et pour favoriser l’établissement de plus en plus de collaboration avec les ESI. Du fait des pressions de plus en plus grandes sur les athlètes d’élite, les psychiatres du sport constituent une autre ressource pour l’amélioration de leur performance au niveau international. ∆

Après avoir rencontré le médecin de l’équipe, LM admet qu’elle devient de plus en plus perfectionniste afin de plaire à son entraîneur, ex-champion olympique. Obsessive, elle ne fait que penser à réaliser le plongeon parfait et plus elle s’acharne, plus elle ne parvient pas à plonger. Elle aimerait stopper ses pensées et ses comportements, mais elle n’y parvient pas. Le diagnostic est établi : trouble obsessivocompulsif, un trouble anxieux : on lui prescrit le Zoloft, un des bons médicaments. LM prend du poids et se sent paresseuse. Après une consultation auprès du psychiatre du sport, on remplace le Zoloft par du Cipralex lequel présente beaucoup moins d’effets secondaires chez les athlètes. Elle perd du poids et se retrouve telle qu’elle était. Lentement, ses plongeons s’améliorent. Après une consultation, le psychiatre du sport saisit de toute évidence qu’elle souffre de THADA. Elle s’inscrit dans une thérapie cognitivo-comportementale individuelle pour apprendre des techniques de concentration sur la tâche en cours à effectuer. Même si ses plongeons sont meilleurs, elle n’est pas encore au niveau où elle était. Comme on sait qu’un psychostimulant est un médicament de choix pour traiter le THADA, son psychiatre du sport remplit le formulaire d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques afin de lui prescrire du Concerta, un psychostimulant. La qualité de ses plongeons s’améliore à tel point qu’elle se qualifie pour le championnat national. Elle continue sa thérapie cognitivo-comportementale et se met à apprécier autant son sport qu’auparavant.

Pour des références, cliquez sur ici

Ce cas illustre de quelle façon le psychiatre du sport peut faire la différence non seulement dans le choix de traitement qui convient à l’athlète, mais aussi dans le diagnostic de troubles qui peuvent passer inaperçus dans le cabinet d’un médecin standard. L’athlète d’élite ne reçoit pas seulement les traitements optimaux auxquels il a droit, mais il améliore aussi sa performance. www.sirc.ca

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Dr Saul Marks détient un poste de chargé de cours au département de psychiatrie de la Faculté de médecine, de la santé et de la maladie de l’Université de Toronto. Il s’intéresse particulièrement à la psychiatrie du sport. Il est membre du comité exécutif de la Société internationale de psychiatrie du sport. Il est le secrétaire bénévole du comité de médecine sportive de la FINA et membre du comité d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques du CCES. Il a été membre du CA de Diving Plongeon Canada de 2002 à 2010.

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Restez au courant @ SIRC Où trouver...

Après avoir regardé les Jeux olympiques de Londres 2012 cet été et remarqué que plusieurs athlètes utilisaient des rubans Kinesio, je me demandais si ces rubans améliorent la performance et/ou préviennent des blessures. Avezvous des documents sur ce sujet? M. Kenso Kase, un chiropraticien japonais, a été le premier à se servir des bandages kinesio (KT) dans les années 70 pour favoriser la guérison des tissus lésés tout en maintenant la pleine amplitude de mouvement, contrairement aux bandages traditionnels qui restreignent le mouvement. Au fil des années, plusieurs athlètes de renom ont utilisé ces bandages et, depuis les Jeux olympiques de Londres, leur popularité a monté en flèche. et plus encore

Cher SIRC...

Nouveaux livres @ SIRC

Il semble y avoir beaucoup d’information sur la périodisation de l’entraînement des athlètes individuels, mais il n’y en a pas beaucoup pour les équipes. J’aimerais particulièrement savoir si vous avez des articles sur la phase de compétition dans la périodisation pour les sports d’équipe.

Burkett, Brendan (2010). Sport Mechanics for Coaches. Champaign, IL: Human Kinetics.

La périodisation procure une structure saisonnière des phases d’entraînement et de compétition afin d’optimiser les adaptations à l’entraînement dans un sport donné. La phase de compétition des équipes sportives peut varier grandement en fonction de la force de l’opposition, du temps de récupération entre les matchs et du lieu de la compétition.

Findlay, Susam (2010). Sports Massage. Champaign, IL: Human Kinetics.

Huber, Jeffrey J. (2013) Applying Educational Psychology in Coaching Athletes. Champaign, IL: Human Kinetics.

et plus encore Skolnik, Heidi, and Chernus, Andrea. (2010) Nutrient Timing for Peak Performances. Champaign, IL: Human Kinetics.

Saviez-vous que... Dans la majorité des études, la phase dégressive de l’entraînement améliore la performance de 2 à 4 %

Tanner, Rebecca K., and Gore, Christopher J. (Eds.) (2013). Physiological Tests for Elite Athletes. 2nd ed. Champaign, IL: Human Kinetics.

lire l’article www.sirc.ca

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Calendrier Pour d’autres événements, veuillez consulter le calendrier SIRC des congrès.

janvier 2013 30-31

The 2013 Canadian Sport for Life National Summit Jan 30-31, 2013 Gatineau, QC

février 2013 21-24

13th STMS World Congress of Tennis Medicine Buenos Aires, Argentina

25-27

II Conference on Communication and Sports University of Coimbra, Portugal

26March 3

18th International Hypoxia Symposium Lake Louise, Alberta

mars 2013 1-3 2-5

14-15 19-21 26-29

MIT Sloan Sports Analytics Conference Boston, MA

IV International Congress on Sports Medicine, Exercise Science, Physical Education and Sports Madgaon, GOA, India Tackling Doping in Sport 2013 Twickenham Stadium, London

The Biomedical Basis of Elite Performance London, United Kingdom

International Conference on Sports and Exercise Science Bangkok, Thailand

avril 2013 1-6

10-13

13-14 17-21

www.sirc.ca

International Sport Science Online (Web-base) Conference Malé, Maldives

2013 International Association of Physical Education and Sport for Girls and Women (IAPESGW): Physical Education and Sport - Promoting Gender Equity Conference Havana, Cuba 42nd Annual Sports Medicine Symposium Boston, MA

2013 American Medical Society for Sports Medicine 22nd Annual Meeting San Diego, California

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Les lectures recommandées de SIRC Quand 30 000 articles passent sur votre bureau chaque année, vous commencez à remarquer des tendances ainsi que la recherche qui semble particulièrement stratégique. Nous sommes heureux de souligner des articles importants qui ont attiré notre attention.

TRAITEMENT GÉNÉRAL

PRÉVENTION DE BLESSURE

Respiratory physiology: adaptations to high-level exercise. McKenzie, D. C. (2012). British Journal Of Sports Medicine, 46(6), 381-384.

Skin Manifestations of Athletes Competing in the Summer Olympics. De Luca, J. F., Adams, B. B., & Yosipovitch, G. (2012). Sports Medicine, 42(5), 399-413.

Strength Training for Athletes: Does It Really Help Sports Performance? McGuigan, M. R., Wright, G. A., & Fleck, S. J. (2012). International Journal Of Sports Physiology & Performance, 7(1), 2-5.

Transcontextual Development of Motivation in Sport Injury Prevention Among Elite Athletes. King-Chung Chan, D., & Hagger, M. S. (2012). Journal Of Sport & Exercise Psychology, 34(5), 661-682.

PSYCHOLOGIE

ENTRAÎNEMENT

Adaptation Processes Affecting Performance in Elite Sport. Schinke, R. J., Battochio, R. C., Dube, T. V., Lidor, R., Tenenbaum, G., & Lane, A. M. (2012). Journal Of Clinical Sport Psychology, 6(2), 180-195.

How Do Coaches Experience Psychological Momentum? A Qualitative Study of Female Elite Handball Teams. Moesch, K., & Apitzsch, E. (2012). Sport Psychologist, 26(3), 435-453.

Perfectionism and Athlete Burnout in Junior Elite Athletes: The Mediating Role of Motivation Regulations. Appleton, P. R., & Hill, A. P. (2012). Journal Of Clinical Sport Psychology, 6(2), 129145.

The Value of Emotional Intelligence for High Performance Coaching. O’Neil, D. A. (2011). International Journal Of Sports Science & Coaching, 6(3), 329-332.

Perfectionistic Profiles Among Elite Athletes and Differences in Their Motivational Orientations. Gucciardi, D. F., Mahoney, J., Jalleh, G., Donovan, R. J., & Parkes, J. (2012). Journal Of Sport & Exercise Psychology, 34(2), 159-183.

PÉRIODISATION

The Role of Reflection in Sport Expertise. Jonker, L., Elferink-Gemser, M. T., de Roos, I. M., & Visscher, C. (2012). Sport Psychologist, 26(2), 224-242.

Periodization Paradigms in the 21st Century: Evidence-Led or Tradition-Driven? Kiely, J. (2012). International Journal Of Sports Physiology & Performance, 7(3), 242-250. Case Study: Nutrition and Training Periodization in Three Elite Marathon Runners. Stellingwerff, T. (2012). International Journal Of Sport Nutrition & Exercise Metabolism, 22(5), 392-400.

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Le club journal de l’ÉIS L’objectif du club journal de l’ÉIS est de partager les articles «à lire» sur les applications axées sur la fine pointe de la performance, les variables de l’entraînement/ la compétition et les interventions médicales proactives, choisis par des experts du service de la performance représentant plusieurs disciplines professionnels associées aux équipes intégrées de soutien.

Preventing motor skill failure through hemisphere-specific priming: Case from choking under pressure.

Beckmann, J., Groepel, P, & Ehrlenspiel, F. (2012) Journal of Experimental Psychology: General, online September. Le titre et l’article sont en anglais

Commentaire par Dr. Judy Goss

Il y a des athlètes qui, sous pression, améliorent leur performance simplement en pressant une balle ou en fermant le poing gauche avant la compétition. Estce vraiment le cas? Au cours de trois expérimentations avec des joueurs de soccer, de badminton et des judokas, les chercheurs ont évalué les aptitudes des athlètes durant une pratique et, par après, en compétition stressante devant une grosse foule ou une caméra vidéo. Les athlètes droitiers qui, avant la compétition, ont pressé la balle de leur main gauche risquaient moins de casser sous la pression que les joueurs droitiers qui ont pressé la balle de leur main droite. Voici ce qui en est : chez les athlètes de haut niveau, plusieurs mouvements sont devenus automatiques et ils n’atteignent vraisemblablement pas la conscience. Quand l’athlète est sous pression, il a plus tendance à se concentrer sur ses propres mouvements qu’à se fier à ses années de développement des aptitudes motrices. Quand on pense trop, ça peut nuire à la tâche à réaliser. Penser et ruminer sollicitent l’hémisphère gauche alors que les comportements automatiques sollicitent l’hémisphère droit. En pressant la balle de la main gauche, on active l’hémisphère droit et on diminue le risque d’une mauvaise performance. Les chercheurs mentionnent que l’action de presser une balle n’améliorera pas une performance reposant sur la force ou l’endurance. Cette stratégie convient davantage aux athlètes dont la

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performance est basée sur la précision et la réalisation de mouvements complexes. De plus, cette recherche n’a été réalisée qu’auprès d’athlètes droitiers.∆

A scientific nutrition strategy improves time trial performance by ≈6% when compared with a self-chosen nutrition strategy in trained cyclists: a randomized cross-over study.

Hottenrott, K., Hass, E., Kraus, M., Neumann, G., Steiner,M., & Knechtle, B.(2012). Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism,37, 637–645. Le titre et l’article sont en anglais

Commentary by Heather Hynes

Cet article décrit comment un protocole d’apport alimentaire élaboré scientifiquement peut avoir un effet direct sur la performance d’endurance à vélo. Dans l’étude, on compare l’apport alimentaire librement choisi par l’athlète à celui élaboré scientifiquement et on en vérifie l’effet sur la performance dans un contre-la-montre. Da façon à souligner l’importance de l’apport exogène de sucres, on soumet les participants à un exercice d’endurance sollicitant 70 % du VO2 max avant la performance contrela-montre sur une distance de 63,37 km (40 miles). On décrit la recherche et les directives d’alimentation pour l’endurance qu’on utilise pour l’élaboration du protocole d’alimentation à caractère scientifique. Les participants enregistrent leur propre stratégie alimentaire avant le début de l’exercice pour confirmer que cette stratégie n’est pas influencée par l’essai scientifique. Les différences observées dans cette étude respectant un plan croisé aléatoire sont significatives. Comparativement au protocole d’alimentation choisi librement, le protocole d’alimentation élaboré scientifiquement suscite une meilleure performance significative au

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contre-la-montre (128 min vs 136 min) et une plus grande production de puissance (212 ± 36 W vs 184 ± 34 W). Cet article présente la description complète de la stratégie d’alimentation élaborée scientifiquement qui peut s’avérer très utile dans un contexte de l’entraînement quotidien des athlètes d’endurance. ∆

Sensor fusion: let’s enhance the performance of performance enhancement.

Lee, J.B., Ohgi, Y., and James, D.A. (2012). 9th Conference of the International Sports Engineering Association. Procedia Engineering, 34, 795-800. Le titre et l’article sont en anglais

Commentary by Allan Wrigley

Cet article est particulièrement pertinent dans le milieu d’entraînement habituel du fait de la prolifération des systèmes inertiels que les entraîneurs, athlètes et scientifiques du sport peuvent se procurer commercialement. Cet article justifie à partir d’arguments solides l’appariement de ces dispositifs de capteurs inertiels à des vidéos afin qu’une bonne information soit communiquée, interprétée et appliquée à des fins d’amélioration de la performance. Les personnes répondent à la présentation visuelle de l’information si c’est signifiant contrairement à la présentation pêle-mêle de chiffres ou d’un ensemble de lignes brisées provenant de capteurs inertiels. En ajoutant une présentation visuelle aux mesures de la performance, on peut obtenir une évaluation quantitative du mouvement et donner un sens à ces mesures en lien avec la performance, ce qui, en fin de compte, facilite l’apprentissage. L’article présente des exemples intéressants concernant le cricket, le football australien, la natation et la réadaptation post-traumatique. Même si l’article est de nature très technique, il s’adresse à un public plus vaste tout en soulignant les implications sur le plan de la performance de haut niveau et des milieux de compétition. ∆

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