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DOSSIER
EST
PUBLIÉ
PA R
SMART
MEDIA
INNOVATIONS ET ÉNERGIES POUR DEMAIN
ET
N’ENGAGE
JUILLET 2015
PA S
LA
RESPONSABILITÉ
Hervé Jeanmart La double approche du progrès technologique
DES
ÉDITEURS
NI
DE
Sébastien Berg Radioactivité partout
LA
RÉDACTION
DU
VIF
/
L' E X P R E S S
Écomobilité Au travail à vélo
Smart energy L'alliée des énergies renouvelables
Agroécologie
En plein essor en Wallonie
La ville
Le futurisme a de l'avenir
PAUL FURLAN
« Il faut ramener les gens dans les villes »
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2 Édito Hervé Jeanmart
Le progrès technologique demande une double approche Le progrès technologique représente un atout pour faire face aux enjeux environnementaux. Mais il doit nécessairement se combiner à une réforme en profondeur de nos sociétés.
L’
état climatique et environnemental de la planète se dégrade suite aux excès des activités humaines. Plusieurs dimensions sont affectées à des degrés divers dont la plus connue est le réchauffement climatique. Face à cette situation, la piste du progrès technologique apparaît comme une voie logique, aisée et suffisamment crédible pour que l’on mise (presque exclusivement) sur elle.
Cette foi dans le progrès technologique est très souvent exprimée par les politiciens, les économistes, les écologistes… et les techniciens euxmêmes. Elle est sans aucun doute basée sur les innombrables succès obtenus par les scientifiques dans tous les domaines depuis plus de deux siècles: énergie, informatique, médecine, transport, télécommunication… Du point de vue environnemental et énergétique on ne peut que se réjouir de l’ensemble des technologies qui sont apparues ces
dernières années et qui continuent à se développer. Cela concerne avant tout la production d’électricité (photovoltaïque, éolien…) mais aussi nos autres besoins (habitations, transports…). Le progrès technologique semble nous proposer une issue qui permet de faire face aux défis environnementaux sans affecter la structure de nos sociétés. Or l’enjeu majeur ne se situe pas dans la technologie. Il est économique. Nous avons besoin d’énergie et de matières premières pour alimenter l’activité économique. Il s’agit d’une réalité physique. La croissance économique tant recherchée pour maintenir la paix sociale requiert une croissance de la consommation d’énergie. Au niveau mondial, cela se traduit par une observation majeure. Il existe depuis plusieurs décennies un lien de proportionnalité entre le PIB et la consommation d’énergie. Le progrès technologique ne permet que d’infléchir légèrement ce lien sans en changer la nature. Dans ce cadre, le développement des énergies renouvelables ne compense pas actuellement l’augmentation des besoins en énergie. Dans le futur, elles ne pourront
pas tout à la fois se substituer aux combustibles fossiles et assurer la croissance économique attendue. La consommation des énergies fossiles et les émissions de CO2 continueront à croître. Dans une économie croissante, les dommages à l’environnement ne pourront être que croissants.
Bonne lecture Clément Decasteau, Project manager
ÉQUIPE
On ne peut que se réjouir des technologies qui sont apparues ces dernières années
C’est peut-être une raison supplémentaire pour accélérer le progrès technologique. Mais les technologies sont toutes limitées par des contraintes physiques. Plus on progresse, plus on s’approche des limites et plus les gains sont faibles et difficiles à obtenir. On l’observe dans de nombreux secteurs ciment, verre, électricité, etc. De plus la machine économique annule aisément les gains technologiques via l’effet rebond.
Project manager: Clément Decasteau clement.decasteau@smartmediaagency.be Country Manager: Ellen D’hondt Rédacteur en chef: Elke Ramsdonck, redactie@smartmediaagency.be Équipe éditoriale: Aubry Touriel, Frédéric Vandecasserie, Corinne Detandt Photo en couverture: ©Paul Furlan Layout: Baïdy Ly Impression: Roularta Smart Media Publishing Belgium BVBA Leysstraat 27, 2000 Anvers, Tel +32 3 289 19 40, meerinfo@smartmediaagency.be www.smartmediapublishing.com
À PROPOS DE SMART MEDIA
Le progrès technologique est nécessaire et important. Il nous aidera à relever les défis du climat et de l’environnement. Cependant, il doit accompagner des réformes en profondeur de nos sociétés et de nos économies. Cette double approche est une condition nécessaire de succès. Bien sûr cette voie sera difficile et contraignante mais nous pouvons aussi la rendre très enrichissante. ■
Smart Media est un acteur de renom en matière de content marketing et de native advertising. Nos campagnes paraissent sous forme numérique mais également en format print dans les journaux majeurs. Une priorité mise sur le sujet, des médias créatifs: ce sont
Hervé Jeanmart, professeur à l'École Polytechnique de Louvain, UCL
nos ingrédients pour vous assurer une visibilité percutante auprès de votre groupe cible. Grâce à nos contenus qualitatifs, nous veillons à ce que vos clients, nos lecteurs, passent à l’action.
CONTENU 04 L'agriculture durable en Wallonie est en plein essor
08 L'alliée des énergies renouvelables
05 Le futurisme a de l'avenir
10 L'écomobilité en Wallonie
06 Interview: Paul Furlan
11 Radioactivité partout
05
06
10
A N N O N C E P U B L I C I TA I R E
ÉCO-CONSEILLER : L’ATOUT POUR UNE ENTREPRISE DURABLE Les projets environnementaux sont une priorité pour les organisations. L’éco-conseiller a un rôle clé : mettre l’environnement au cœur de l’entreprise. Comment intégrer les principes du développement durable dans une organisation ? Voilà la mission principale de l’éco-conseiller. Grâce à sa vision transdisciplinaire, il repère les enjeux environnementaux, identifie les acteurs clés pour initier un projet et met en œuvre des outils de gestion environnementale. L’Institut Éco-conseil, établi depuis 1989, a déjà formé plus de 800 éco-conseillers. Dans le cadre d’un programme en horaire décalé, les participants peuvent développer des actions concrètes au sein de leur organisation : la mise en place d’une éco-team, le développement d’un projet en faveur de la biodiversité, la gestion des
déchets sur le site de production, la mise en place d’un Système de Management Environnemental (SME), …. Les participants suivent des séminaires animés par des professionnels de l’environnement, de la gestion de projet et de la communication. Tout au long de la formation, ils procurent des avantages de taille à leur entreprise : réduction des charges, mise en conformité, innovations, motivation du personnel, …. Vincent, tuteur énergie et responsable du Service Logement dans un CPAS, témoigne : « La formation m’a donné une multitude d’outils pour lancer un projet environnemental et l’animer de manière participative. J’y ai appris à dégager une vision partagée du travail, à cibler des objectifs précis et définis collectivement. Le projet a permis d’intégrer la thématique environnementale au sein de l’institution (…) »
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Le CoRI développe un outil prédictif, rapide et simple d’évaluation des émissions de composés organiques volatils (COV) Contexte La pollution de l’air intérieur est une problématique devenue prioritaire dans les agendas des autorités nationales et internationales depuis le début des années 2000. Cet intérêt relativement récent pour cette problématique est la conséquence de plusieurs études qui ont mis en évidence que l’air que nous respirons est nettement plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il a été mis en évidence que les composés organiques volatils étaient en grande partie émis par les matériaux de construction et de décoration dont principalement les matériaux de recouvrement des sols, des murs et des plafonds pour lesquels le rapport entre la surface et le volume de la pièce est particulièrement élevé. Pour améliorer la qualité de l’air intérieur, il est donc important de choisir, voire d’imposer des matériaux de construction qui soient peu émissifs. Ainsi, cette dernière décennie, l’impact des matériaux de construction sur l’environnement intérieur a fait l’objet de nombreux travaux de recherche en vue d’élaborer des normes harmonisées d’évaluation des matériaux et des réglementations en la matière au niveau national et international. A une volonté identifiée de l’industrie de modifier ses procédés de fabrication et ses produits pour les inscrire dans un plus grand respect de l’environnement et de la santé s’ajoute la problématique de la qualité de l’air intérieur. Le secteur des peintures et vernis ne déroge pas à cette tendance. Dans ce cadre il a considérablement réduit les quantités de solvants utilisés traditionnellement grâce au développement de produits contenant peu ou pas de solvant (peintures à l’eau, en
poudre, séchant sous UV, à haut extrait sec). Néanmoins, contrairement à ce que l’on pense habituellement, les peintures et vernis à l’eau contiennent des solvants en plus de l’eau. Les peintures et vernis sont des matériaux qui émettent toujours des composés organiques volatils. Il en est de même des colles et des résines utilisés comme revêtements de sol.
Développement Le CoRI travaille actuellement au développement d’un nouvel outil de mesure normalisé qui complète mais ne remplace pas les méthodes de référence actuelles. Cet outil apportera une information rapide et suffisamment précise pour pouvoir catégoriser les matériaux en fonction de leurs émissions de COV totaux. Un tel outil sera non seulement utile aux fabricants pour évaluer leurs produits en développement mais il sera aussi essentiel aux organismes de contrôle en charge de vérifier les produits du marché. En effet, cet outil permettra de rapidement vérifier si un produit se trouve ou non en dehors des exigences. La VOC BOX en cours de développement est composée d’un détecteur de type phto-ionisation (PID), d’un ventilateur qui permet de brasser l’air vers le détecteur, d’un couvercle permettant l’introduction de l’échantillon et lors des mesures, d’un récipient en aluminium contenant l’échantillon. Le détecteur choisi a une gamme de mesure entre 0-200 ppm, ce qui correspond à une sensibilité de détection assez élevée et répondant aux exigences de fiabilité du système de mesure de COV à établir. Un logiciel accompagnant le capteur permet de contrôler les mesures et de calibrer le PID avant toute manipulation.
A ce jour, des peintures de gamme d’émission connues mesurées selon la norme ISO16000 et qualifiée selon le décret français ont été étudiées.
Conclusion La VOX BOX apporte une information rapide et suffisamment précise pour pouvoir catégoriser les peintures et vernis en fonction de leurs émissions de composés organiques volatiles (COV). Cet équipement consiste en un appareil transportable simple d’utilisation et qui permet de déterminer les COV totaux émis par une peinture ou un vernis sans recourir à des techniques d’analyse complémentaires en laboratoire. Il a également été observé que la cinétique mesurée dans la boite COV est représentative de la cinétique d’évaporation du ou des solvants de la peinture liquide et cette mesure est donc bien liée à la composition de la peinture et non au type de solvants utilisés. En fonction des peintures évaluées à ce jour, ce test permet la classification de celles-ci selon la législation française. Ce comportement est lié à la cinétique d’évaporation des solvants à partir d’une peinture liquide.
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4 Agroécologie Focus
L’agriculture durable en Wallonie est en plein essor Nourrir la planète Même si la quantité d’aliments produits permet de nourrir la population mondiale, certains producteurs dans les pays en développement souffrent de la faim en raison de l’arrivée de produits à des prix imbattables. Damien Stilmant envisage une piste pour leur venir en aide : « En utilisant des méthodes durables, on atteint une production supérieure à celle obtenue par une agriculture basée sur les principes mobilisés par l’agriculture conventionnelle dans nos pays ».
Blanc bleu belge: incompatible avec le bio Le blanc bleu belge est la race bovine emblématique en Belgique. Pourtant, selon Brecht Van der Meulen, elle n’est pas compatible avec l’élevage biologique: « Il faut presque tout le temps recourir à une césarienne en raison de la morphologie de la bête. » Or cette méthode est interdite par le label bio. De plus, le blanc bleu belge a une alimentation très intensive. Il est donc difficile d’obtenir cette vache, car il n’y aurait pas assez d’intrants biologiques.
Les City Trees Les City Trees, conçus par une start-up de Dresde, sont des panneaux publicitaires recouverts de plantes qui, grâce aux capteurs photovoltaïques et systèmes de récupération d'eau de pluie, sont complètement autonomes. Un seul City Tree absorbe environ 30 kg de dioxyde de carbone par an, soit autant que 20 arbres dans les rues, ainsi que 37 grammes de particules. Il en existe déjà des prototypes en Saxe et à Berlin. Le reste de l’Europe pourrait suivre rapidement.
L’agriculture durable permet de répondre à la demande alimentaire d’une planète de plus en plus peuplée. Plus de 10 % des exploitations agricoles sont de type bio en Wallonie. TEXTE AUBRY TOURIEL
Les Européens pourraient bientôt se retrouver avec du poulet aux hormones ou des organismes génétiquement modifiés dans leur assiette si les négociations commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis aboutissent. L’agriculture durable propose néanmoins une alternative à ceux qui se soucient de l’environnement et qui veulent préserver la biodiversité. Dans l’agriculture biologique, l’exploitant refuse l’utilisation de produits chimiques de synthèse comme certains fertilisants, herbicides et pesticides. L’une des particularités de l’agroécologie est de réunir des agronomes mais aussi des économistes, des sociologues dans la conception d’agroécosystèmes durables ancrés dans leur territoire. La Belgique n’est pas bonne élève au niveau européen: 5 % de la superficie agricole est consacrée au secteur biologique en Belgique alors que la moyenne européenne est de 5,5 %. Néanmoins, une énorme différence existe entre la Wallonie et la Flandre: 10,1 % des fermes sont bio au sein de la première, contre 1,4 % chez la deuxième. Brecht Van der Meulen, responsable de la campagne « agriculture » de Greenpeace Belgique, explique: « La grande ma-
jorité des exploitations en Flandre sont intensives, on y élève des porcs sur de petites surfaces. En Wallonie, il y a de nombreuses prairies et vaches laitières. C’est plus facile d’y appliquer les pratiques biologiques qui soulignent un lien entre productions et surfaces disponibles.» De plus, le gouvernement wallon a adopté, en 2013, un plan stratégique pour le développement de l’agriculture biologique en Wallonie . Objectif de ce plan:
doubler la surface consacrée à l'agriculture bio et recenser 1700 exploitations biologiques d'ici 2020. Selon monsieur Van der Meulen, ces objectifs sont en bonne voie de réalisation: le nombre
de producteurs en agriculture biologique a doublé entre 2007 et 2014. Un autre doublement d’ici 2020 est donc faisable après l’adoption d’une stratégie par le gouvernement wallon. L’agriculture durable est un précurseur qui questionne les pratiques mises en place auparavant par l’agriculture conventionnelle. Cette dernière vise à standardiser les pratiques. Or l’énergie mobilisée - pour les machines, la fabrication et le transport d’engrais
et d’aliments, nécessaires à cette standardisation - risque de se raréfier. Dans ce cadre, il va falloir trouver des solutions adaptées à tous les types de sol et de climat. Didier Stilmant, directeur ad interim du département
Agriculture et Milieu naturel au Centre wallon de Recherches agronomiques, constate: « La force de l’agriculture biologique, c’est de trouver des solutions locales afin de répondre aux défis à venir en collaboration avec les acteurs du terrain. » Pourtant, en 2014, seuls 2,3 % des aliments vendus étaient biologiques. Greenpeace explique: « La demande est beaucoup plus forte que l’offre en Belgique. On a besoin d’importations pour répondre à cette demande. Le secteur a le potentiel de s’agrandir, notamment dans le secteur maraîcher ou porcin. » La consommation de porc est assez forte, mais leur élevage bio en Wallonie est confronté à un blocage financier: le prix proposé par la filière de transformation est inférieur aux coûts de production. « Ceux qui se lancent dans la production de porc bio ont des difficultés à assurer leurs revenus s’ils ne développent pas leur circuit de valorisation », prévient Stilmant. Selon lui, il faudrait réorganiser en aval de la production: « Si on changeait les exigences de l’aval, en les construisant avec l’ensemble du secteur, il pourrait y avoir une forte augmentation de l’offre en produits bio sans trop de changements d’habitude pour les consommateurs. » Par exemple, les entreprises de transformation de pommes de terre sont demandeuses de Bintje, variété sensible au mildiou, une maladie fort répandue. Difficile à produire en agriculture biologique. Une variété plus résistante pourrait être produite de façon biologique, ce qui augmenterait la part de l’agriculture bio dans la consommation. Au final, l’environnement, les consommateurs et les entreprises en sortiraient gagnants.
La demande en produits bio est beaucoup plus forte que l’offre en Belgique. Le secteur a le potentiel de s’agrandir Brecht Van der Meulen
Futur Urbanisme 5
Inscrire la ville dans son avenir passera par un total bouleversement Pascal Daspremont
Le futurisme a de l’avenir S’il est un secteur où le réalisme et l’utopie sans limites jouent des coudes, c‘est bien celui de la ville du futur. Qui s’annonce nettement plus complexe et multidisciplinaire que prévu. TEXTE FRÉDÉRIC VANDECASSERIE
Tout le monde il sera beau, tout le monde il sera gentil, quand il s’agira de tracer les contours de la ville du futur? C’est de moins en moins évident. François Schuiten, dessinateur passionné par cette thématique, comme en témoignent sa récente exposition Revoir Paris et son implication dans la réhabilitation pour le futur de la gare de Schaerbeek en un Musée du Train, se rangerait plutôt parmi les réalistes. « Mais quand-même un peu rêveurs », rajoute-t-il. « Dessiner l’environnement urbain du futur est une manière de la comprendre et de se l’approprier. La ville est un concept de plus en plus abstrait, large et complexe. » Et c’est aussi l’avis de l’architecte Pascal Daspremont, qui a conçu le MICX (Mons International Congress Xperience), l’un des bâtiments érigés dans le cadre de Mons 2015, et splendide vaisseau amiral des centres de congrès belges à la pointe de la modernité. « Le MICX est un bon exemple de la
manière dont je vois le futur en termes urbanistiques. À la croisée de toute une série de disciplines », pointe-t-il.
La ville du futur contiendra à la fois du beau et du terrifiant
prochaines années. » Il faut surtout que chaque idée s’inscrive dans un cadre général et cohérent. Sinon, le concept-même de ville du futur n’a plus de sens. « Voilà pourquoi nous avons choisi un terrain à proximité de la gare de Mons pour ériger le MICX. Il n’aurait en effet servi à rien de penser à une construction dotée de performances énergétiques parfaites si le seul moyen de s’y rendre avait été… la voiture », conclut l’architecte.
François Schuiten
Car le métier-même d’architecte est appelé à beaucoup évoluer. En effet, au-delà du beau et du fonctionnel, les professionnels en la matière doivent dorénavant penser bien plus largement. Daspremont: « Ici, nous avons par exemple donné naissance à un bâtiment 100 % passif pour répondre au souci écologique qui sera vraiment prépondérant dans les
L’enjeu dépasse bien entendu le cadre de la mobilité. C’est carrément un changement de société qui se révèlera. « On ne s’en rend pas encore bien compte », conclut Daspremont. « Mais inscrire la ville dans son avenir passera par un total bouleversement. » Jusque dans des domaines où l’on ne s’y attend pas trop. Par exemple la politique de l’emploi. Où un vrai plan en matière de télétravail favorisera une ville de demain plus verte et plus respectueuse
Des bananes sur les Champs-Élysées Produire des fruits et des légumes dans des tours… L’idée a germé dans l’esprit fécond d’un urbaniste américain, Dickson Despommier, qui a imaginé un vertical farming. De même, deux architectes français, Augustin Rosenstielh et Pierre Sartoux, ont cogité sur une architecture de l’agriculture urbaine. Imaginant différents modes d’implantation de fermes verticales, comme une bananeraie sur les Champs-Elysées. Ou des parcs peuplés d’arbres fruitiers, dont la récolte se partagerait entre habitants de chaque quartier.
de l’environnement. Puisque les trajets domicile-bureau seront alors concrètement limités. Autre secteur impacté quand on pense à la ville du futur: la politique des déchets. Si le nombre de citadins augmente, il faudra penser à installer des centres de recyclage proportionnels. Une vision des choses bien plus large que les « simples » préoccupations urbanistiques ou architecturales, donc. Qui recoupe parfaitement la manière dont François Schuiten considère, lui aussi, l’avenir de nos cités. « Mais c’est justement parce que l’on a conscience des difficultés qui s’amoncellent dans la conception des villes du futur que l’on peut en ébaucher des projets qui ne soient pas naïfs. » Une chose dont il faut tenir compte: éviter les images d’Épinal. Genre les espaces verts et les petits oiseaux qui chantent. « Cette ville du futur contiendra du beau. Mais aussi du terrifiant. Si l’on ne comprend pas ça, on est juste naïf. »
Modèle de mobilité Pour ne pas gaspiller un espace déjà très limité, Singapour a opté pour la densité urbaine organisée: le métro arrive devant la porte des habitants, logés dans des immeubles très serrés autour de la station. Pour plus de facilité, métros et bus sont tous payables au moyen de la même carte à puce: l’ EZ-Link Card, un porte-monnaie électronique rechargeable, débité en fonction de la distance parcourue.
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prend le gaspillage en grippe ! La société belge traque le gaspi énergétique dans les entreprises !
entreprise de grande taille peut réduire sa note énergétique de 20 à 25% ! Je pense par exemple aux périodes d’intersaison. Où des magasins chauffent encore leurs locaux, alors qu’ils les refroidissent parfois en même temps, vu que la température change souvent. C’est une situation que nous pouvons diagnostiquer avec précision. Avant d’aider à sa résolution. »
Puisqu’une bonne gestion énergétique demande une vue précise plutôt que de vagues visions, il importe de faire scruter sa consommation par des professionnels. Et, grâce aux logiciels signés nanoGrid, il est possible, pour le directeur d’une chaine d’hôtels, de magasins ou de clubs de vacances, de voir quelles sont les implantations qui se comportent le mieux. Et celles où des efforts restent à accomplir ! « Mais notre objectif n’est bien entendu pas de pointer les mauvais élèves. Notre approche se veut constructive ! », explique le fondateur de nanoGrid Joost De Smedt. « On ne laisse pas le client se débrouiller seul. Mais nous l’aidons concrètement à diminuer sa facture. Parfois, une
Et si les additions des clients baissent, le nombre d’entités qui font appel à nanoGrid, lui, explose. « Nous bénéficions effectivement d’une excellente réputation. Car nous sommes à la fois sérieux, scientifiques et proches de nos clients », continue Joost De Smedt. « Actuellement, plus de 400 entreprises et sociétés nous ont fait confiance », conclut-il. Conscient que s’il n’y a pas de petites économies, il existe de grandes aventures. Dont celle que vit actuellement nanoGrid.
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6 Interview Paul Furlan
Énergie d’aujourd’hui et ville de demain Ministre de l’Énergie, des Pouvoirs Locaux, de la Ville et du Logement du Gouvernement wallon, Paul Furlan entend combiner développement durable, économies d’énergie et budget des ménages maîtrisé. Un objectif ambitieux exigeant un maximum… d’énergie. TEXTE FRÉDÉRIC VANDECASSERIE PHOTO ©PAUL FURLAN
D
e tous les défis qui guettent la ville de demain, c’est l’énergie qui s’annonce le plus ardu à relever. Puisque la démographie urbaine croît, il se situe entre la nécessité de produire plus d’énergie et celle de rendre les cités plus vertes. Un challenge qui ne fait pas trop peur au Ministre. Vous êtes aussi Ministre de la Ville. Quel est le plus gros défi des centres urbains de demain concernant l’énergie ? « Ramener les gens en ville, tout simplement! Pour éviter des dépenses énergétiques inutiles, notamment en matière de mobilité. Briser certains de nos modèles. Prenez par exemple la villa 4 façades à l’écart des villes. C’est une vision des années 70, complètement dépassée aujourd’hui. Ces maisons consomment bien trop d’énergie. Et leur localisation, décentrée, pousse trop souvent leurs habitants à utiliser leur voiture pour la moindre course. Il faut faire évoluer les mentalités. »
Les faire évoluer, certes. Pour en arriver à quelle forme de « ville de demain » ? « Multimodale et à la croisée des chemins entre écologie, innovation et mobilité. Je déposerai, en septembre, une motion expliquant ce que devrait être cette fameuse ville de demain, selon moi. Ce sera le fruit d’un long travail de réflexion et de concertation avec les autres ministres impliqués.
Cette motion débouchera sur du concret. Vous verrez. » Inévitablement on en vient à parler d’éoliennes… Quid de leur déploiement en Wallonie ? « Nous constatons actuellement un désamour clair, net et assez généralisé,
La meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée de la population envers ces structures. Qui, selon moi, vient surtout d’un manque d’information. Aujourd’hui, trop de Wallons pensent qu’ils vont se réveiller avec des éoliennes au milieu de leur jardin. Nous sommes en train d’établir un cadastre précis du nombre que l’on peut implanter sur tout le territoire wallon. Il n’y en aura ni une de plus, ni, je l’espère, une de moins. Nous allons assouplir leur implantation dans les zones où elles causeront le moins de nuisances. Mais pas ailleurs, bien entendu. » Quel est le principal souci d'un ministre en charge de l’énergie ? « Que la politique énergétique est un défi majeur pour nous, ici et maintenant. Mais aussi, et surtout, pour les générations futures. Il faut donc développer une vision à long
terme en la matière. Par ailleurs, il existe aussi une importante implication sociétale. Car il importe de maîtriser les coûts de l’énergie pour éviter que la facture du consommateur ne grimpe encore plus. Bref, il faut économiser les ressources. Ma devise de base est d’ailleurs que la meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée (rires). C’est l’un des constats qui sous-tend une partie de ma vision énergétique. » Et quelle serait votre vision? « Pour l’établir, nous nous basons sur des objectifs européens. Bref, nous nous inscrivons dans un contexte dont nous ne maîtrisons pas toutes les composantes. Nous établissons donc des hypothèses de ce que pourrait représenter la Wallonie sur l’échiquier énergétique européen. Même si, il faut bien l’avouer, nous sommes un peu dans le vague à ce niveau-là. » La définition d’une politique énergétique dépasse les frontières « naturelles » des régions et des pays ? « En effet. En 2010, le Gouvernement wallon avait mandaté la société Cap Gemini Consulting pour l’aider à définir sa politique énergétique et atteindre l’objectif européen qui imposait à la Belgique 13% d’énergie d’origine renouvelable, hors énergie off-shore, dans la consommation finale brute d’énergie en 2020. » Que s’est-il passé depuis ? « D’abord, il fallait absolument
« Trop de Wallons pensent qu'ils vont se réveiller avec des éoliennes au milieu de
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La villa 4 façades à l’écart des villes est une vision des années 70
redéfinir les objectifs wallons en veillant à maintenir le coût pour la collectivité à un niveau acceptable, tout en permettant le développement des énergies renouvelables. Ensuite, les choses ayant changé depuis 2010, nous avons intégré le nouvel objectif européen d’au moins 27 % en ce qui concerne la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique de l’Union Européenne à l’horizon 2030. Enfin, de manière générale, il fallait lever l’incertitude dans laquelle se trouve le secteur, qui ne dispose pas d’une vision post-2016, quant aux objectifs wallons en matière de quotas et enveloppes. » On fait comment pour tenter d’atteindre ces objectifs? « Chacun y mettra du sien (rires). Le Gouvernement wallon a donc adopté définitivement le projet d’arrêté instaurant un régime de primes aux particuliers favorisant les économies d’énergie et la rénovation des logements. Les travaux réalisés au domicile, en matière d’économies d’énergie, donneront droit à la prime "Énergie". Les travaux indispensables en matière de salubrité et de rénovation, eux, donneront droit à la prime "Rénovation". » Qui aura droit à quoi, dans le détail ? « Pour la prime "Énergie" ce sera dans le cadre d’investissements pour les logements d’au minimum 20 ans. Concernant des travaux en rapport avec l’isolation thermique du toit, des murs ou du sol. Sans oublier
e leur jardin »
l’installation de systèmes de chauffage ou d’eau chaude sanitaire performants. Comme une chaudière au gaz naturel à condensation, une pompe à chaleur pour l’eau chaude sanitaire, une pompe à chaleur chauffage ou combinée, une chaudière biomasse ou un chauffe-eau solaire. Pour la prime "Rénovation", cela concerne les travaux de toiture, l’assèchement, la stabilité et la salubrité des murs et du sol, l’installation électrique, ou le remplacement des menuiseries extérieures. Avec un plafond à 70 % des factures pour chacun des travaux. Le tout sans négliger l’aspect social des choses. » Et comment faire pour ne pas oublier cet aspect social? « En aidant les propriétaires qui en ont vraiment besoin. De nombreux ménages n’étaient pas capables de lancer un chantier énergétique car ils ne disposaient pas des liquidités. Résultat, on passait complètement à côté de l’objectif. Nous avons lancé le prêt à taux zéro, qui leur permettra de financer leurs travaux pour avoir droit aux primes. »
Smart Facts Si Paul Furlan n’avait pas été Ministre, il aurait… « …été guide de haute montagne ! Je suis un amoureux de la nature et du sport. J’ai récemment couvert le parcours Chamonix-Zermatt par les sommets de 3500 m à 4000 m.»
Un monde énergétique en « transition » permanente… Le fait qu’un Ministre coordonne des politiques s’inscrivant dans une perspective européenne, voire mondiale, n’empêche bien entendu pas les citoyens de passer à l’action dans un contexte local. C’est ce que l’on appelle désormais les « initiatives de transition » Qui naissent sans attendre que l’exemple vienne d’en haut. Des citoyens unissent leurs forces, créativité et énergie pour lancer des actions et projets concrets engendrant un changement positif dans leur lieu de vie. Les « initiatives » étant basées sur une vision positive de l’avenir et une position constructive vis-à-vis du monde politique. Plus d’infos: http://www.reseautransition.be
Touchons du bois Même s’il n’y a pas été fait allusion durant notre entretien avec Paul Furlan, le bois fait aussi partie des sources énergétiques de plus en plus envisagées pour l’avenir. Et donc, tous les acteurs potentiels du secteur ont été identifiés: propriétaires forestiers, agriculteurs, industries du bois, exploitants, sociétés de transport, de même que fournisseurs et installateurs de systèmes de chauffage au bois. Ce réseau devrait, d’ici peu, accoucher d’un rapport complet permettant au citoyen intéressé de disposer d’une information complète et précise sur le sujet.
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La Régie des Bâtiments est l’expert immobilier de l’État fédéral. Elle gère environ 7,5 millions de m2 répartis sur ± 1 200 bâtiments qui sont soit la propriété de l’Etat fédéral, soit pris en location. Un budget annuel d’environ deux millions d’euros est prévu pour la gestion d’un programme d’études et d’investissements en matière de développement durable. « Avant, le choix des études et des travaux se faisait en concertation avec la SA Fedesco en tant que partenaire externe. D’ici fin 2015, Fedesco n’existera plus ; ses missions seront intégrées à la Régie des Bâtiments » explique Laurent Vrijdaghs, administrateur général de la Régie. Dans tous ces projets, la Régie privilégie les installations à haut rendement (chaudières à condensation, récupérateurs d’énergie), ainsi que les énergies alternatives ou peu polluantes
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(cogénération, pompe à chaleur, panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, etc.). Les nouveaux projets sont souvent modélisés à l’aide d’outils de simulation thermique dynamique pour l’optimisation de la géométrie, des surfaces vitrées, des protections solaires ou autres. Depuis 2013, les bâtiments publics fédéraux sont fournis en énergie 100 % verte, issue de sources d’énergie non fossiles renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire, aérothermique, hydrothermique, la biomasse, le gaz de décharge ou le biogaz. « En 2015, la Régie a participé à l’une des plus grandes implantations de panneaux photovoltaïques en Wallonie au Centre de Physique du Globe situé à Dourbes. Au total, 1224 panneaux ont été installés sur le site, ce qui équivaut à 306 kWc » précise Laurent Vrijdaghs.
8 Actualité Smart energy
Si les charges flexibles étaient bien intégrées dans le réseau, il n’y aurait plus besoin de maintenir les centrales au gaz Damien Ernst
L’alliée des énergies renouvelables L’énergie devient de plus en plus chère, mais personne ne veut débourser plus. Heureusement, la smart energy combinée aux énergies renouvelables, permet de réduire non seulement l’empreinte écologique mais aussi les coûts liés à la production et à la distribution d’électricité. TEXTE AUBRY TOURIEL
Les énergies renouvelables présentent de nombreux avantages. Elles permettent, par exemple, de diminuer la consommation de carburants fossiles. Et donnent au consommateur la possibilité d’être acteur dans la production d’électricité. Pourtant, les énergies renouvelables ont un inconvénient: leur production se déroule de manière intermittente. « C’est à ce moment-là que les smart grids et les smart meters entrent en jeu », indique Grégoire de Pierpont, ingénieur civil et co-fondateur d’Enerdeal. Le smart grid ou réseau intelligent – est un réseau de distribution électrique qui a recours à des technologies informatiques afin d’optimiser la distribution entre les producteurs et les consommateurs. Grâce à des capteurs reliés à un réseau informatique, il ajuste entre autres la production et la consomma-
tion électriques en vue d’éviter des pics de consommation. Le smart meter permet de surveiller toutes les 15 minutes l’échange de puissances entre l’utilisateur/producteur et le réseau ainsi que de flexibiliser la consommation. Ce compteur permet dès lors au consommateur de gérer sa consommation en temps réel et d’adapter son comportement afin de réduire les coûts. Grâce à la smart energy, la facture énergétique du bâtiment est réduite mais aussi les coûts d’approvisionnement des moyens de transport écologiques. Selon Damien Ernst, professeur à l’Université de Liège, la filière photovoltaïque va ainsi arriver main dans la main avec les véhicules électriques: « Les prix des batteries et des panneaux photovoltaïques ne cessent de chuter. Ces derniers produisent principalement de l’énergie entre 11 h et 15 h, période
durant laquelle la majorité des voitures sont à l'arrêt. » L’expansion des voitures
Une véritable adaptation du réseau ne se fera que dans 20 à 30 ans Grégoire de Pierpont
électriques va néanmoins entraîner une hausse importante de la consommation électrique, affirme l'ingénieur « Un ménage consommera environ deux fois plus que ce qu’il consomme aujourd’hui, cette nouvelle problématique peut être compensée partiellement par la production d’énergie locale. »
« Pour le moment, en Belgique, on fait tourner des centrales au gaz onéreuses pour compenser les fluctuations. » Souligne le professeur Ernst. « Si les batteries ou les charges flexibles étaient bien intégrées dans le réseau, il n’y aurait plus besoin de maintenir ces solutions d'appoint. » La production d’énergies renouvelables est intermittente, elle demande beaucoup plus d’adaptation que les autres capacités de production. Selon le professeur d’université, de plus en plus de moyens de production font leur apparition, mais très peu d’avancées ont été réalisées pour les intégrer dans le système: « Pour le moment, la flexibilité n’est pas encore totalement au rendez-vous. Il y a encore du pain sur la planche. » De son côté, Grégoire de Pierpont estime qu'« une véritable adaptation du réseau ne se fera que dans 20 à 30 ans. »
« Nous passons d’un système centralisé et unidirectionnel à un système décentralisé et multidirectionnel », explique le cofondateur d’Enerdeal. L’infrastructure électrique va jouer un rôle clé dans ce cadre et le rôle des gestionnaires de réseaux va être décisif. Plusieurs initiatives visant à mieux intégrer les énergies renouvelables et la flexibilité dans les réseaux ont vu le jour en Belgique: en Wallonie, Gredor (gestion des réseaux électriques de distribution ouverts aux renouvelables) et en Flandre, Linear. Selon Grégoire de Pierpont, la rapidité avec laquelle un réseau intégré sera mis en place dépend fortement de la volonté des gestionnaires de réseau. « Et c’est au cours des dix prochaines années que l’on verra les changements arriver. »
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La biomasse, une énergie à votre portée L’énergie, nous en entendons parler tous les jours : black-out, débat politique sur le nucléaire, changements climatiques et raréfaction des ressources fossiles. Pourtant, les bioénergies, principales énergies renouvelables en Belgique, restent méconnues. Les bioénergies ce sont l’électricité, la chaleur et, en moindre mesure, les carburants produits à partir de biomasse, c’est-à-dire de matières premières d’origine végétale ou animale. Outre les combustibles standardisés de type pellets aujourd’hui bien connus, il existe d’autres solutions biomasse économiquement avantageuses pour les entreprises et les collectivités qui ont d’importants besoins en énergie (électricité et/ou chaleur). De nombreuses technologies sont en effet disponibles : par exemple les chaudières biomasse de haute performance ou la biométhanisation. Via ce processus, les déchets organiques sont collectés pour produire du méthane (gaz naturel) qui permet ensuite de produire de l’énergie verte. Energie aux multiples atouts, flexible, stockable, à faible impact environnemental, valorisant des ressources de proximité, elle participe au développement d’une économie locale, durable et bio-basée. Pour aider à l’émergence de projets dans les énergies renouvelables, des facilitateurs existent en Wallonie et à Bruxelles pour répondre à vos questions et vous accompagner dans la réalisation de votre projet. Facilitateur pour les bioénergies, ValBiom vous oriente vers une solution biomasse adaptée à vos besoins énergétiques.
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Les PME veulent un accès transparent à l’énergie
Les petites et moyennes entreprises
Smart grid, outil de
(PME) ont longtemps eu des difficultés
valorisation de la flexibilité
à accéder aux avantages octroyés
Avec l’arrivée des énergies renouvelables, la gestion de l’équilibre des réseaux est devenue plus complexe, d’où l’émergence de marchés intra-journaliers (intraday). Ces marchés ont le vent en poupe chez les industriels. Il est possible d’y acheter et d’y revendre de l’électricité dans la journée pour aider le réseau à garder son équilibre tout en tirant un profit. Elexys propose ce type de contrats (smart-grid) en utilisant des smarts meters industriels permettant par exemple de gérer à distance la production d’énergie renouvelable, le démarrage/arrêt de lignes de production, la mise en veille de réfrigérateurs. « L’objectif est en réalité de valoriser une flexibilité chez le client et de la mettre à la disponibilité du réseau dans le cas où le réseau rencontre des difficultés pour garder son équilibre », indique Éric Olivier.
aux grandes industries en matière de fourniture d’énergie. Cette période est désormais révolue pour ceux qui font les bons choix. Il y a cinq ans, une PME ou une petite industrie avait le choix entre un tarif fixe et un tarif variable (souvent indexé sur le pétrole). Seules les industries de tailles importantes avaient la possibilité de fixer le prix de l’électricité sur les marchés en plusieurs fois. Les PME étaient cataloguées comme des particuliers, elles n’avaient donc pas droit aux contrats flexibles et à la transparence, réservés aux grandes entreprises. C’est dans ce contexte qu’Éric Olivier et JeanCharles Carrette, déjà actifs dans le secteur des PME, lancent Elexys en 2010. Il s’agit du premier fournisseur spécialisé dans la livraison d’électricité et de gaz à avoir donné aux consommateurs moyens l’accès à des types de contrats innovants réservés jusqu’à alors aux grandes industries. Elexys est, par exemple, l’un des premiers défenseurs du contrat Belpex, la bourse d’échange belge de l’électricité. C’est d’ailleurs ce créneau qu’a exploité Elexys. « Nos contrats Belpex horaire permettent à certains clients d’engranger les fruits d’une formule tarifaire basée sur le marché SPOT alors que le risque encouru est parfois très faible », explique Éric Olivier, administrateur délégué d’Elexys.
Transparence Il n’y avait aucune transparence sur le marché il y a cinq ans. Les consommateurs moyens n’avaient accès ni à leur formule de prix ni à ses variables. Certaines variables étaient basées par exemple sur le cours du pétrole alors que le mazout n’alimentait plus nos centrales depuis longtemps. Le consommateur ne connaissait pas les conditions et les options disponibles lors d’un renouvellement de contrats. Les factures étaient également peu compréhensibles. « Chez Elexys, la formule qui nous permet d’établir le prix est publiée. Avantage pour le client : lors du renouvellement de contrat,
www.elexys.be
«La transparence et l’innovation c’est dans l’ADN d’Elexys» – Éric Olivier
il peut consulter la formule ainsi que l’index et son historique. La transparence et l’innovation, c’est dans l’ADN d’Elexys », constate Éric Olivier. Le marché de l’énergie peut fluctuer de plusieurs euros par mégawatt/heure (MWh) en quelques jours. Les fluctuations des marchés jour après jour sont supérieures aux marges des fournisseurs. Il est dès lors important de comprendre les tenants et aboutissants des marchés de l’électricité et du gaz. L’administrateur d’Elexys explique : « Les clients ont été poussés à comparer les fournisseurs sur leur marge (1 à 2 euros/MWh) alors que la vraie économie se trouve sur la manière d’acheter l’électricité : on peut épargner 5 à 10 euros/MWh. ». Chez Elexys, certains clients peuvent même régler eux-mêmes leur déséquilibre. Grâce à une technologie informatique simple à utiliser, ils ont un accès transparent aux marchés et ils agissent comme s’ils étaient un petit fournisseur.
PME ≠ particuliers La majorité des fournisseurs traitent une PME comme un particulier. Elle est dès lors obligée de passer par un processus assez long avant de pouvoir contacter un collaborateur qui ne connaîtra même pas son dossier. Éric Olivier estime que les PME ont droit à un service personnalisé jusqu’ici réservé aux très gros consommateurs : « Chez Elexys, les PME comme les grandes entreprises ont le numéro de téléphone direct d’une personne unique qui suit leur contrat du début à la fin ». Cette personne conserve une vue complète du dossier : contrat, facturation, paiements, déménagements, changements de raccordement, etc. L’ensemble des collaborateurs ont un profil analytique chez Elexys, car « pour bien accompagner un client, il faut comprendre le marché et les besoins des clients et non répéter de manière convaincante une histoire prémâchée ». En somme, les PME ne sont plus obligées de rester cantonnées sur des marchés réservés aux particuliers. Fini de penser que seules les grandes entreprises ont droit à des solutions innovantes en matière de fourniture d’énergie. Chez Elexys, elles bénéficient d’une transparence du prix, d’un service professionnel sur mesure et d’un prix correspondant mieux à la valeur moyenne des échanges entre les traders en énergie.
10 Experts Circulation
L’écomobilité en Wallonie Les transports en commun, le vélo et les véhicules partagés… Autant de moyens de transport synonymes d’une mobilité durable. Certains pensent que la Wallonie est à la traîne dans ce secteur. Où en est-on réellement ? TEXTE AUBRY TOURIEL
LUC GOFFINET Chargé Politique Wallonne & Recherche au Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens (GRACQ)
FRÉDÉRIC VAN MALLEGHEM Administrateur de Cambio Wallonie
YVON LOYAERTS Directeur général à la Direction générale opérationnelle de la Mobilité et des Voies hydrauliques
Comment promouvoir des transports respectueux de l’environnement en Wallonie?
« Il faut éviter des messages du type "faites du vélo, c’est bon pour l’environnement". Ce qui fonctionne mieux, c’est d’aller accompagner les gens. Les cyclistes reçoivent des conseils: comment se placer sur la route correctement? Comment éviter des endroits dangereux? Dès qu’il y a accompagnement, les gens ont plus de facilité à se mettre en selle. On peut citer l’initiative Deux mois, deux roues de la Maison des cyclistes à Liège, à Namur et à Ottignies. Pendant deux mois, des vélos électriques sont mis à la disposition des gens, qui reçoivent également une formation. »
« Le mieux est de penser en termes de système intelligent. Il est nécessaire de penser à l’utilisateur final sans chercher à le forcer à faire des choses dont il n'a pas envie. La réponse serait d’intégrer des solutions très complexes comme vélo, transport en commun, taxis collectifs, partage de voiture entre voisins/amis, partage de flottes, etc. Le défi est de taille: il faut que le citoyen lambda puisse à tout moment choisir le mode de transport le plus opportun, le plus intelligent pour lui et pour la collectivité tout en faisant en sorte que cela lui semble naturel, pratique et efficace. »
« Il existe en Wallonie divers types de plans de mobilité destinés à promouvoir l’écomobilité. Qu’ils soient communaux, intercommunaux, urbains ou provinciaux, leur philosophie est la même: ils cherchent à favoriser l’accessibilité qu’on dit "multimodale" (intégrée) aux différents lieux de vie et d’activité. Les communes qui comptent en leur sein un conseiller en mobilité et qui acceptent de financer une partie de l’étude sont éligibles pour élaborer leur Plan de Mobilité. En 2015, au moins 1,5 million d’euros viendront ainsi soutenir les efforts des communes pour élargir les trottoirs, créer des pistes cyclables ou encore surélever des passages pour piétons. »
Citez des exemples de projets réalisés grâce aux pouvoirs publics.
« Une partie des mesures du Plan Wallonie cyclable ont été mises en place sous la législature précédente. Ce plan vise à améliorer les conditions de la pratique du vélo et à augmenter son utilisation d’ici à 2020. Pendant 5 ans, il y a eu 10 communes pilotes: elles ont reçu 4,5 millions d’euros en vue d’appliquer des mesures pour l’aménagement-vélo. Le gouvernement a aussi mis en place une administration du vélo: des fonctionnaires s’occupent de ce thème au sein de la Région wallonne. C’était difficile de faire une politique pro-vélo s’il n’y avait personne pour assister les politiques. »
« En Wallonie, le soutien aux centrales de covoiturage est fort. Il existe également une flopée de projets qui sont pertinents et qui incitent à utiliser les ressources disponibles plutôt que de recourir à la voiture: Cambio, Autopia, Flexi-Tec. L’augmentation de l’offre et de la qualité du service public reste un énorme enjeu. Si on veut développer l’écomobilité et des alternatives pour lutter contre "l’autosolisme", je pense qu’il faudra continuer à miser dans la qualité des transports en commun, car ils sont la pierre angulaire du développement d’outils qui ne pourraient pas exister sans eux. »
« Tous vélos-actifs est une action spécifiquement dédiée à la promotion domicile-travail à vélo. De grandes entreprises de Wallonie sont aidées dans la mise en œuvre de politiques de mobilité favorisant la pratique du vélo au quotidien. Pour encourager les travailleurs, des incitants ont été mis en place: formations pour apprendre à se déplacer dans le trafic et gagner en assurance, prêts de vélos en test, audit des installations cyclables des entreprises, etc. Désormais, 28 organisations – plus de 100.000 salariés et étudiants – participent activement à la mise en place d’une politique de mobilité novatrice en faveur du vélo. »
Quel est l’avenir de l’écomobilité?
« En Wallonie, il y a un potentiel pour le vélo, le covoiturage et les voitures partagées. On est loin d’avoir atteint les limites du vélo en Wallonie. De nombreux déplacements se font sur des distances de moins de 5 km. L’avenir dépend des décisions politiques prises pour que la situation évolue. Jusqu’à présent, on dépense beaucoup d’argent dans les transports en commun, en l'occurrence 400 millions d’euros pour la TEC. Le Gouvernement wallon va investir dans le partage de la voiture et, pour le vélo, ce sera le RAVEL et le tourisme. »
« Nous sommes confrontés à plusieurs chocs économiques, sociaux et environnementaux. Il faut faire preuve d’une faculté de résilience, se réinventer pour trouver des solutions. On doit aller vers une amélioration du transport en termes d’efficacité, de pollution, de fluidité du trafic. Je suis enthousiaste sur ce point et fais confiance à notre capacité d’innovation et de notre besoin de bien vivre ensemble. Les grands groupes commencent à s’intéresser aux principes de mobilité durable. Quand ils utiliseront leur myriade d’ingénieurs pour trouver des solutions, nous aurons gagné. Le tout, c’est que le politique oriente ce grand groupe vers des solutions durables. »
« Le Plan Régional de Mobilité Durable pour la Wallonie (PRMD), pas encore approuvé par le Gouvernement wallon, vise à doter la Wallonie d’une vision prospective et transversale dans les domaines de la mobilité et de l’accessibilité, d’une importance capitale pour le développement économique de la région. L’année 2015 devrait voir l’approbation de la version définitive du PRMD et de son programme d’actions, ainsi que le début de sa mise en application. Pour la première fois, les autorités régionales bénéficieront ainsi d’un tableau de bord à long terme où les enjeux de mobilité seront analysés de manière transversale: l’évolution de la population, l’emploi, la fiscalité, l’environnement, l’aménagement du territoire. »
Chronique Sébastien Berg 11
Radioactivité partout ! On estime que l’exposition moyenne à la radioactivité en Belgique est de 5,52 millisieverts par an. D’où provient cette radioactivité et que signifie ce chiffre? TEXTE SÉBASTIEN BERG, EXPERT COMMUNICATION – AGENCE FÉDÉRALE DE CONTRÔLE NUCLÉAIRE
L
a Terre est constamment bombardée de particules de haute énergie: le rayonnement cosmique. Une partie est absorbée par l’atmosphère. Notre exposition à ce rayonnement est par conséquent dépendante de l’altitude. En outre, des radionucléides se trouvent partout autour de nous à l’état naturel: dans le sous-sol, dans l’air, dans notre alimentation et même dans notre propre corps. Ensemble, les rayonnements cosmiques et terrestres, ainsi que les substances radioactives naturelles que nous ingérons, sont responsables d’environ 19 % de notre exposition. Nous inhalons des radionucléides naturels. Le radon, un gaz radioactif émanant du sous-sol, est le principal responsable de notre exposition interne par inhalation. Le sud de la Belgique est plus touché par le radon que le nord. Si la croyance associe exposition à la radioactivité et centrales nucléaires, il faut savoir que les établissements nucléaires sont responsables de moins d'1 % de la dose reçue annuellement.
Près de la moitié de notre exposition annuelle à la radioactivité provient des applications médicales
Près de la moitié de notre exposition annuelle moyenne provient en fait des applications médicales diagnostiques: radiologie et médecine nucléaire. L’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) publie régulièrement une estimation de l’exposition moyenne annuelle à la radioactivité en Belgique pour démontrer l’impact des rayonnements ionisants sur notre vie et dégager des tendances au fil des ans. La radiothérapie n’est pas prise en compte parce que les actes de radiothérapie sont rares et la dose bien spécifique pour chaque patient. Ces doses ne sont donc pas applicables pour le "Belge moyen". A contrario, tout citoyen belge passe une ou plusieurs radiographies à un moment ou l’autre de sa vie. Le chiffre final obtenu pour la dernière estimation de l’AFCN est de 5,52 millisieverts par an. Il correspond grosso modo à un scanner CT du thorax. Il est surtout intéressant de comparer une source médicale de rayonnements à la durée d’exposition naturelle nécessaire pour atteindre la même dose (www.pasderayonssansraisons.be). Et d’avoir en tête le principe de justification: toute procédure d'imagerie médicale doit procurer au patient des avantages qui contrebalancent suffisamment tout préjudice potentiel résultant de l'exposition aux rayonnements, tout en considérant le recours à des techniques d'examen alternatives. ■
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