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Une offre – de nombreuses opportunités et perspectives

Pour un nombre croissant d’écoles de ski, le VTT représente une sorte de béquille, et la Kids Bike League un moyen éprouvé pour fidéliser la clientèle et générer des revenus supplémentaires. La petite école suisse de ski Giswil-Mörlialp s’investit elle aussi dans ce domaine, mais pour l’instant encore, surtout par idéalisme.

Un samedi matin, à la fin du mois d’avril. La cloche de l’église voisine sonne dix fois, et 21 enfants de l’école de VTT et du ski-club, âgés de cinq à 12 ans, s’élancent en même temps sur la prairie fauchée mais imbibée de pluie, qui ressemble par endroits à un marais. Là, ils sont attendus par Marcel Frangi, qui leur donne la bienvenue, leur adresse quelques paroles et conclut: «L’objectif, c’est qu’à la fin du cours cet après-midi, vos VTT soient couverts de crasse et qu’il vous faille les nettoyer.»

Débordant d’énergie, Marcel Frangi entretient depuis des années une relation étroite avec les sports de neige et le secteur des écoles de ski. Après avoir été professeur de ski à Parpan pendant 13 ans et dirigé l’L'école suisse de ski Loèche-les-Bains pendant trois années, il saisit il y a 12 ans l’occasion d’acheter école suisse de ski Giswil-Mörlialp. Il est impressionnant de voir ce qu’il a bâti depuis. Il a investi quelque 700 000 francs dans l’infrastructure, il a ouvert un magasin et s’est procuré du matériel de location qu’il a pris sur lui d’entretenir; une série d’offres proposées par un seul et même prestataire donc, avec pour but un processus de réservation simplifié au maximum et des prix justes. Objectif principal: attirer autant de personnes que possible sur le domaine skiable à taille humaine du canton d’Obwald. Les premiers succès se sont manifestés, les camps et les Sunrise Snow Days sont les plus partisans de l’offre. «L’année prochaine, nous organiserons 12 Sunrise Snow Days à la mi-saison, ce qui nous permettra d’accueillir 1 200 enfants. Ainsi, autant les téléskis, la gastronomie, les entreprises de location que l’école de ski gagneront quelque chose.»

Lenzerheide comme source d’inspiration

Ces Sunrise Snow Days nous livrent un bref aperçu de l’avenir, après une saison hivernale qui a été pour Marcel Frangi et son école de ski la deuxième meilleure en 12 ans. Le présent appartient à la deuxième passion de Marcel Frangi, le VTT. Il explique: «Ça faisait déjà un moment que l’idée de lancer une école de VTT me trottait dans la tête, mais il me manquait la main d’œuvre pour la mettre sur pied. C’est alors que Swiss Snowsports est venue s’adresser aux écoles, a présenté le produit que l’école suisse de ski Lenzerheide avait lancé avec l’école de VTT et la Kids Bike League, reformulée en fonction de la Swiss Snow League – et pour moi, tout était clair après deux minutes déjà. Je me suis dit: c’est ce que je veux faire, le moment s’y prête.»

Lenzerheide n’est pas la seule station où les écoles de VTT contribuent à se prémunir contre les effets du changement climatique si souvent cité, amélio- rer les affaires estivales, fidéliser les hôtes en vue d’une fréquentation sur toute l’année et proposer aux enseignant.e.s, idéalement, un engagement sur toute l’année. Ce modèle d’affaires est de plus en plus apprécié en général. À présent, Marcel Frangi s’investit lui aussi dans ce domaine. Si ses objectifs sont il est vrai moins ambitieux que ceux des grandes écoles, son investissement et son enthousiasme sont immenses.

En avril 2022, il était devenu clair pour lui qu’il fonderait une école de VTT en complément à l’école de ski – ce fut le coup d’envoi d’une période intense. Par la firme Von Rotz & Wiedemar à Kerns, il fit fabriquer des barres de fer pour les divers éléments dont il a besoin lors de l’enseignement du VTT, veilla ensuite lui-même à se procurer le bois et le revêtement nécessaires. Il acheta une remorque pour le matériel, qu’il pourvut astucieusement d’une publicité pour l’école de ski d’un côté et d’une publicité pour l’école de VTT de l’autre. Il se procura des tentes et des drapeaux, et s’équipa et équipa son team des tenues adéquates. «Il y avait là beaucoup de travail à faire, et nous avons, ma secrétaire et bonne âme de l’école de ski, Susanne Furger, et moi-même passé de nombreuses heures au garage», dit-il en jetant un regard sur cette période, avant d’ajouter: «Nous y sommes allés à pleins gaz, car mon slogan est: lorsque je fais quelque chose, je le fais comme il faut.»

Cela en a valu la peine, comme le prouve la matinée d’aujourd’hui. Les enfants apportent beaucoup de joie à leur travail. Surmontent les obstacles d’une manière ludique. Suivent les conseils des enseignant.e.s. Le manque d’assurance initial cède à une confiance en soi grandissante, et les aptitudes en pilotage progressent elles aussi. Des chutes? Elles ne surviennent que rare - ment, et les larmes ne coulent pas. On devine chez Marcel Frangi bonheur et fierté lorsqu’il passe auprès des divers groupes – dans la Kids Bike League, ils s’appellent: Marmotte, Chamois, Bouquetin, Bouquetin Pro Trail, Bouquetin Pro Bikepark et Bouquetin Pro Pumptrack. Simultanément, quelques femmes partent faire une randonnée. Ce sont les participantes du cours Ladies Bike, auquel les mères des enfants suivant le cours de VTT peuvent se joindre pour pratiquer du sport, elles aussi, plutôt que de se tenir passivement à l’écart et de regarder leurs enfants.

Manque de guides de VTT

Ce samedi ont lieu les premiers cours de l’année. L’écho est favorable, Marcel Frangi n’a eu vent d’aucun commentaire négatif la première année non plus, «mais à vrai dire, c’est le genre de chose qu’on ne te jette pas au visage», explique-t-il en riant. Jusqu’à la mi-septembre, on a prévu d’organiser des cours sur dix samedis; il est actuellement aussi utopique de prévoir davantage de samedis que de pouvoir vivre des écoles de ski et de VTT. Pendant six à sept mois par an, Frangi se consacre entièrement à l’école de ski; le reste du temps, il travaille comme contremaître indépen- dant de construction de routes. C’est la béquille, indispensable sur le plan financier, pour ce père de famille, qui se consacre aux sports de neige et au VTT avec passion. Il aimerait proposer davantage de cours encore, mais ceci est impossible pour le moment, faute d’un nombre suffisant de guides. Il explique:

«Les jeunes ne veulent pas saisir cette opportunité, ils ont d’autres projets. Ceux qui viennent ont plutôt plus de 35 ans, ce qui me laisse quand même un peu songeur. La relève manque à de nombreux endroits, nous dépendons là fortement d’idéalistes.» D’idéalistes comme lui. Frangi a déjà investi 35 000 francs dans l’école de VTT, une somme qui ne sera pas amortie dans dix ans. Il en est conscient, dit-il, avant d’ajouter: «Mais si nous voulons éloigner les enfants des écrans, il nous faut offrir quelque chose, quels que soient les obstacles et les coûts.»

Bien que les perspectives ne soient pas idéales, du moins sur le plan financier, le Grison ne tarit pas d’idées et d’objectifs.

L’hiver passé, il a demandé qu’on lui fasse un devis pour 40 VTT de différentes tailles, afin de proposer aux hôtes une alternative le cas échéant, lorsque la neige se fait désirer. «Je les aurais alors

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