Direction 288

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Direction N°288

MARS 2024

DOSSIER

RÉMU NÉRA TION

SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION NATIONALE

PROMOTIONS : EN PROGRÈS MAIS…

FAISANT FONCTION : TRAVAILLEUR TEMPORAIRE EN EPLE

LOGEMENT DE FONCTION : LES RÉSULTATS DE NOTRE ENQUÊTE

NOUVELLE FORMULE

SYNDICAT NATIONAL

DES PERSONNELS

DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION

NATIONALE

21 RUE BÉRANGER

75003 PARIS

TÉL. : 01 49 96 66 66

FAX : 01 49 96 66 69

MÈL : siege@snpden.net

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DIRECTION – ISSN 1151-2911

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Les articles, hormis les textes d’orientation votés par les instances syndicales, sont de libres contributions au débat syndical qui ne sont pas nécessairement les positions arrêtées par le

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SYNDICAT NATIONAL DES PERSONNELS DE DIRECTION DE L’ÉDUCATION NATIONALE LA REVUE DE RÉFÉRENCE MARS 2024 SOMMAIRE DOSSIER RÉMUNÉRATION MONTPELLIER À LA LOUPE 23 52
ÉDITO������������������������������������������������������������� 7 LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS 8 LE POINT SUR… 17 DOSSIER RÉMUNÉRATION 23 PROMOTIONS ���������������������������������������������� 33 ÊTRE FAISANT FONCTION ��������������������������� 40 LOGEMENT DE FONCTION �������������������������� 45 UNE ACADÉMIE À LA LOUPE ����������������������� 52 VERS DE NOUVEAUX STATUTS & RI ������������ 67 DIRIGER UN EPLE À L’ÉTRANGER ���������������� 70 LECTURES���������������������������������������������������� 78 NOS PEINES ������������������������������������������������� 79 Réalisation :  - Agence de communication de l’éducation - ekole.fr
DU
Direction

ÊTRE UTILE, C’EST PESER, CAR NOTRE VOIX EST REPRÉSENTATIVE ENSEMBLE... LE SNPDEN

CHAQUE ANNÉE, PRÈS DE 1200

SOLLICITATIONS DES ADHÉRENTS AU SIÈGE

ÊTRE UTILE, C’EST ÊTRE LÀ, UN MAILLAGE TERRITORIAL ASSURÉ PAR PLUS DE 230

CADRES SYNDICAUX ET COMMISSAIRES PARITAIRES

www.snpden.net

ÉDITO

À quand l’équilibre ?

Les personnels de direction ont vécu le mardi 9 janvier une situation totalement inédite : un Ministre qui, alors qu’il s’adresse à l’ensemble de la profession durant une visioconférence, devient Premier ministre !

Quelques jours plus tard, c’est Amélie Oudéa-Castéra qui était nommée

5 ans pour Jean-Michel

Blanquer, 1 pour Pap Ndiaye, 6 mois pour Gabriel Attal, 1 seul pour cette nouvelle Ministre, après une arrivée très compliquée et dont certains pourraient dire que l’« on n’a pas plusieurs fois l’occasion de faire une bonne première impression.» Rapidement remplacée par Nicole Belloubet, ce sont de nouvelles déstabilisations qui s’ajoutent à celles provoquées par les « ambitions » du Choc des savoirs�

Les nombreuses annonces ainsi faites sont contraires à notre vision de l’École et à celle de notre fédération Il n’y a pas à transiger : nous sommes profondément contre l’école à plusieurs vitesses, contre la ségrégation scolaire et contre les classes de niveaux

Il nous est alors apparu comme évident qu’un courrier d’alerte devait être remis à la Ministre Oudéa-Castéra, également transmis à sa successeure

Au-delà du fond, c’est une grave atteinte au principe d’autonomie des établissements et à celui de la hiérarchie des normes, puisque l’organisation pédago-

gique en classes et en groupes relève de la seule compétence de l’EPLE� L’administration doit donc modifier le Code de l’éducation par décret et non à travers un simple arrêté� Et, au-delà du fond et des textes, ce sont bien les moyens qui manquent�

Ce dossier était donc bien mal engagé ! C’est malheureusement devenu le mode opératoire couramment utilisé

Le Ministère réussit, plus globalement, un tour de force inédit : injecter plusieurs centaines de millions d’euros dans des dispositifs qui ne font que générer colère et insatisfaction ! C’est le cas pour le Pacte et les groupes de niveaux, à titre d’exemple

N’est-il pas temps de faire une pause, de cesser ce rythme effréné de changements et de mauvaises idées afin de travailler et de construire un projet fédérateur sur la foi d’un diagnostic partagé ? Peut-être rêvons-nous��� « Croyez en vos rêves, ils se réaliseront peut-être, croyez en vous ils se réaliseront surement » disait Martin Luther King Nous voulons croire en nos rêves pour nos militants, nos adhérents et nos collaborateurs !

Pour réformer, il faut convaincre, disait, quant à lui Durkheim

Les propos plus récents sur la Marseillaise, les uniformes, l’Instruction civique… nous plongent dans une école fantasmée et rétrograde qui donne l’impression que c’est le désordre et

l’irrespect qui règnent dans les établissements publics Alors que, pendant ce tempslà, certains établissements privés prospèrent sans contrôle, en aggravant la ségrégation scolaire�

Quand allons-nous parler des vrais sujets ? Quand allons-nous travailler la mixité sociale et scolaire ? Quand allons-nous réguler les équilibres nécessaires entre le Public et le Privé ?

Le SNPDEN-UNSA le demande depuis longtemps

Plus simplement : vers quelle École nous dirigeons-nous ?

Quelle École après 2027 ?

Il nous faut éviter le pire et proposer un projet valorisant notre École républicaine�

Vous tenez en main une nouvelle mouture de la revue Direction, profondément transformée et qui cherche à être la plus accessible possible. Nous espérons qu’elle vous donnera satisfaction… pour quelques années.

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Bruno BOBKIEWICZ, secrétaire général du SNPDEN-UNSA
DIRECTION N°288 - MARS 2024 • ÉDITO

LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS

Si l’année scolaire avait redémarré sur les chapeaux de roues pour les élus du SNPDEN en charge de répondre aux médias, avec 273 citations en septembre et octobre (cf� Direction 287, pages 8 à 13), les deux mois qui ont suivi, sur lesquels nous nous penchons dans cet article, se sont avérés plus calmes en termes de nombre de citations, avec 87 citations, à raison de 36 en novembre et 51 en décembre

1 • DES STATISTIQUES EN BAISSE

Cette baisse notoire des statistiques médias, en comparaison des données enregistrées sur les mois précédents, n’a cepen-

dant rien d’étonnant compte tenu de la période considérée En effet, à la même époque sur les années précédentes, la ten-

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Valérie FAURE Chargée de documentation au siège du SNPDEN-UNSA

dance était identique : les mois de novembre 2021 et 2022 enregistraient respectivement 49 et 59 citations, et les mois de décembre 2021 et 2022, 59 et 42 citations� Et si cette période s’est

logiquement moins prêtée aux interviews, c’est en raison tout simplement d’une part des vacances de Noël, trêve des confiseurs oblige, et d’autre part de la situation politique du pays, avec entre autres sujets

en cette fin d’année le conflit israélo-palestinien qui a occupé le devant de la scène, centrant plus les intérêts des journalistes sur les retombées de ce climat politique�

2 • DEUX PRINCIPALES THÉMATIQUES

EN

NOVEMBRE ET DÉCEMBRE

Représentant plus de la moitié des citations (51,73 % ), deux sujets, au coude-à-coude, ont principalement occupé les interviews des élus.

VIOLENCE ET SÉCURITÉ DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES

Les problèmes de violence et les questions de sécurité et sécurisation des établissements qui en découlent, ont constitué le sujet numéro 1 sur la période, à raison de 23 citations (26,44 % du total)�

Les élus ont ainsi été interrogés en novembre et décembre sur les faits de violences enregistrés dans les établissementsalertes à la bombe à répétition,

établissements sous tension, augmentation des contestations et du non-respect des règles, agressions d’enseignants, personnels menacés -, et notamment sur l’attaque aux tirs de mortier d’artifice devant le lycée La Martinière-Montplaisir de Lyon le 10 novembre, et dont les personnels de direction ont été pris pour cibles À ce sujet, le rassemblement des collègues de l’académie, à l’initiative du SNPDEN Lyon, pour réclamer un soutien du rectorat et de l’État, et des sanctions exemplaires pour les auteurs des faits, a ainsi été relayé par les médias locaux�

MU LTIPLICATION DES ALERTES À LA BOMBE : UN RISQUE DE BANALISATION DES INCIDENTS !

Depuis septembre, près de 800 fausses alertes à la bombe dans les établissements scolaires (MENJ) !

Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-UNSA, ces alertes sont «anxiogènes et se multiplient parfois plusieurs fois par semaine dans le même établissement». Il pointe le risque «d’une banalisation de ces fausses alertes : les réflexes

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS
Bruno BOBKIEWICZ, SG - BFM TV Carole ZERBIB, ESN - France Info TV

d’automatisation que nous avons bien intégrés actuellement risquent de décroître, et le jour où une alerte réelle surviendra, elle sera moins prise au sérieux». Par ailleurs, le secrétaire général indique que ces évacuations «loin des bâtiments et non au sein de l’établissement» génèrent «un nouveau risque». […] Si Bruno Bobkiewicz reconnaît que ces fausses alertes engendrent «la perte de beaucoup d’heures de cours», il réfute l’idée que «les enseignants reviennent pendant les vacances ou en dehors des heures de cours en raison de quelques alertes survenues dans l’année. C’est une annonce de communication politique, mais cela n’aura pas lieu, ou alors à la marge»

Dépêche AEF Info, 15 novembre 2023

LA PROFESSION A BESOIN DE MESURES FORTES !!

« Les faits au Lycée La Martinière Montplaisir restent marginaux mais démontrent la difficulté croissante d’un certain nombre de jeunes d’accepter qu’on leur dise non »

Gérard Heinz, président CNC, BFM Lyon, 10 novembre 2023

« On attend des mesures fortes, en termes judiciaires bien sûr, mais aussi en termes de sécurité pour nos établissements, et y compris pour le travail que nous menons ou quotidien... Nous ne devons pas être inquiets quand nous menons des conseils de discipline..., nous devons être en sécurité quand nous travaillons comme les autres salariés… ».

Philippe Grand, SA Adjoint SNPDEN Lyon, Le Progrès, 15 novembre 2023

L’INSTITUTION EST DE PLUS EN PLUS REMISE EN CAUSE

Selon Gwenaël Surel, SGA du SNPDEN, l’institution est de plus en plus remise en cause. « On a de plus en plus, à la fois des parents, à la fois des élèves, qui sont dans la contestation, qui souhaitent qu’il y ait des règles et des lois, mais surtout pas pour eux. Pour les autres oui, pour le collectif oui, mais surtout pas pour eux ! On se trouve donc face à des contestations de plus en plus importantes et qui génèrent forcément derrière des conflits et des problématiques à gérer presque quotidiennement ».

RTL, 22 décembre 2023

Plus spécifiquement en lien avec le sujet de la laïcité, plusieurs interviews ont porté, comme sur la période précédente, sur l’augmentation des atteintes à la laïcité, avec notamment la multiplication des contestations des programmes, contenus d’enseignements et faits historiques…, et une mise en cause directe des enseignants, comme par exemple au collège d’Issou dans les Yvelines S’est alors de nouveau posée la question des punitions en cas de perturbations des cours, de non-respect de la laïcité et des règles de vie scolaire en général

ZÉRO IMPUNITÉ, ZÉRO COMPLICITÉ (GABRIEL ATTAL)

« Il n’est pas possible que les élèves refusent les programmes de la République (…) » « Nous avons besoin de ces messages fermes et forts, pour qu’on sente que l’Institution est à nos côtés et que nous ne sommes pas seuls […] »

Carole Zerbib, ESN, France Bleu, 12 décembre 2023

Les divers faits de violence enregistrés sur la période ont éga-

lement fait immanquablement ressurgir la problématique de la sécurité et celle de la sécurisation des établissements : utilité des systèmes de protection des établissements, portiques de contrôle, caméras et systèmes d’alerte, boutons d’appels reliés aux forces de l’ordre, cellules de prévention de la radicalisation, repérages des troubles comportementaux des élèves, formation nécessaire des enseignants…

Dans leurs propos aux journalistes, les élus ont surtout insisté sur la question des moyens humains, toujours insuffisants dans les établissements pour l’encadrement et le suivi des élèves, et pour le repérage des potentiels risques

CHOC DES SAVOIRS ET ANNONCES MINISTÉRIELLES

Les annonces du Ministre Attal ont constitué le second sujet des interviews en novembre/ décembre, à quasi-égalité avec le premier sujet de cette période, à raison de 22 citations sur les 87 répertoriées, soit 25,29 % du total�

Le SNPDEN a été appelé à réagir à maintes reprises aux différentes annonces et à la pertinence des pistes avancées par le Ministre dans le cadre de la mise en œuvre de « son choc des savoirs », aussitôt la publication des résultats de l’édition 2022 de PISA début décembre�

Un choc des savoirs qui avance un projet d’école très éloigné de celui défendu par le SNPDEN-UNSA ! Résultat des évaluations et baisse constatée du niveau scolaire, retour du redoublement et dernier mot aux enseignants, stages de seconde, futurs groupes de ni-

veaux au collège en maths et en français, ouverture des collèges de 8 à 18h, DNB comme sésame obligatoire pour l’entrée au lycée et fin des correctifs académiques, classe « Prépa lycée » …, les sujets et les annonces n’ont pas manqué…, les réactions du SNPDEN non plus ! En revanche, les textes d’appui aux équipes pour la mise en œuvre de la prochaine rentrée sont toujours en attente à l’heure où ces lignes sont bouclées (fin janvier) Si, parmi les nombreuses mesures énoncées pour relever le niveau scolaire, tout n’est pas à rejeter - l’idée notamment que l’on puisse dégager des moyens supplémentaires pour prendre en charge les élèves les plus fragiles est une mesure intéressante défendue depuis longtemps par le syndicat -, le point d’achoppement demeure cependant la question des moyens

Les élus ont ainsi fait part de leurs inquiétudes quant aux modalités et aux conditions de mise en œuvre de ces annonces, et surtout avec quels moyens ! Ils ont insisté sur le fait que les mesures nouvelles relatives au choc des savoirs vont avoir des incidences fortes sur l’organisation des enseignements en collège et sur le fonctionnement des établissements� Et alors que les équipes de direction sont en pleine préparation de la rentrée

2024, le fait de ne disposer d’aucun texte d’appui est inacceptable !

LA PROGRESSION DES ÉLÈVES LES PLUS FRAGILES, UNE PROBLÉMATIQUE CONSTANTE DE L’ÉCOLE FRANÇAISE

« C’est une problématique constante, notamment à l’école française, d’être en capacité de faire progresser les élèves les plus fragiles, et on voit bien que notre système éducatif a ses limites de ce point de vue. (…) Car c’est facile de faire réussir les élèves en facilités scolaires et en réussite, mais c’est plus difficile de faire progresser ceux qui ont de grosses difficultés, et je crois que c’est l’enjeu n°1 des décisions qui doivent être prises, à savoir comment porter une attention sur ce public en particulier. Malheureusement, force est de constater que les années passent et que de ce point de vue, on ne progresse pas ».

LES GROUPES DE NIVEAUX, UNE BONNE INTENTION, MAIS...

« Cela pose des problèmes d’organisation, c’est-à-dire, qu’à partir du moment où on va de façon simultanée permettre à des enseignants de faire cours en même temps à des groupes de « besoins », cela nécessite des

alignements d’emplois du temps qui ont des conséquences dans l’organisation extrêmement importante. Donc il faudra travailler cette question. Mais si ça permet objectivement à un enseignant de prendre en charge un groupe d’élèves à effectifs réduits pour pouvoir mieux les accompagner, la mesure peut être intéressante. (…) Mais cela dépendra de ce qu’on met sur la table. Ça ne peut pas se faire à moyens constants. Si on a la volonté de prendre en charge des élèves en difficulté à effectifs restreints, il faut que des professeurs de français et maths soient recrutés, car cela va coûter beaucoup d’heures en plus, c’est certain. » Bruno Bobkiewicz, SG –BFMTV « 7minutes pour comprendre », 5 décembre 2023

REDOUBLEMENT À L’ÉCOLE : CELA NE FONCTIONNE PAS !

« […] Toutes les études internationales, toutes les études scientifiques montrent qu’un redoublement ne fonctionne pas, sauf s’il est accompagné de moyens l’année suivante, d’un tuteur, de temps supplémentaire pour aider cet élève, de renforcement. Or, actuellement, dans l’Éducation nationale, nous n’avons pas les moyens de mettre en place ces accompagnements, dans les trois-quarts des cas, ça n’existe pas. Donc nous n’étions abso-

Carole ZERBIB, ESN - France Info TV Frédéric VERNASSIER, SD du Doubs - France Bleu Besançon

lument pas favorables à cette mesure et nous l’avions exprimé clairement au Ministre […] ».

Audrey Chanonat, Secrétaire nationale – France Info Radio, 6 décembre 2023

NOUS REDOUTONS UN ÉCART ENTRE L’ANNONCE ET LA RÉALITÉ DES MOYENS ATTRIBUÉS.

Bruno Bobkiewicz «soutient l’idée de dégager des moyens complémentaires pour les élèves les plus fragiles» mais «s’inquiète d’un éventuel écart entre l’an-

nonce et la réalité des moyens attribués», estime-t-il dans un entretien à AEF Info le 14 décembre 2023, quelques jours après les annonces de Gabriel Attal pour un «choc des savoirs».

Selon le secrétaire général du SNPDEN-UNSA, les groupes de niveaux nécessiteront «2 300 ETP en maths et autant en français par niveau», soit «près de 19 000 ETP». Or, «il est évident qu’il n’y aura pas 19 000 ETP», affirme-t-il. Bruno Bobkiewicz alerte sur d’autres difficultés : une baisse de l’hétérogénéité des classes, le calendrier des

DHG, les «contraintes d’emplois du temps» ou «l’explosion du groupe classe». La prépa-lycée est en outre «la mesure qui nous pose le plus de problèmes» et risque de «déséquilibrer la carte de formation de la voie pro». […]

Extrait Dépêche AEF Info 704380, ©Erwin Canard, 15 décembre 2023

Intégralité de l’interview via le QR Code

3 • LES AUTRES SUJETS SUR LA PÉRIODE

PACTE ET INSUFFISANCE DE POSTES ENSEIGNANTS POUR 2024

Ce thème a fait l’objet en novembre et décembre de 12 citations, soit un peu plus de 13 % du total (13,79 % = 3ème position)

Pacte enseignants, faible adhésion au dispositif, problème de remplacements, un sujet dont il a beaucoup été question sur la période précédente, mais aussi

quid des formations des enseignants et des heures de cours perdues, et surtout annonces des postes pour la rentrée 2024, et insuffisances du plan de recrutement au regard des mesures prévues pour la mise en œuvre du choc des savoirs … ont été les sujets abordés dans les interviews�

LES CALCULS INSUFFISANTS DU MINISTÈRE : NOUS NE SOMMES PAS DES MAGICIENS !

Le syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA a

évalué à 19 000 le nombres de postes nécessaires pour mettre en place les groupes de niveau au collège, et donc à plus de 9 000 postes supplémentaires dès l’année 2024. « Avec 830 créations nettes seulement, de nombreux établissements n’auront aucune heure en plus. Sans moyens, nous ne pourrons pas mettre env place ces groupes de niveau. Nous ne sommes pas des magiciens » prévient Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-UNSA

Le Monde, 22 décembre 2023

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS
Frédéric VERNASSIER, SD du Doubs - France Bleu Besançon Stéphane LARRIEU, SA de Grenoble - BFM TV

LUTTE CONTRE LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

Après 74 citations en juin/juillet/ août, et 45 en septembre/octobre, le sujet du harcèlement scolaire a heureusement moins fait parler de lui, mais a tout de même continué à faire l’objet de quelques interviews, notamment au retour des vacances de la Toussaint, avec 10 citations sur les 87 répertoriées (11,49 % = 4ème position)

Les interviews se sont alors focalisées sur les moyens mis en œuvre pour endiguer ce fléau intolérable (programme pHARe, formation des équipes pour repérer les cas…), et surtout sur l’utilité des questionnaires d’auto-évaluation et leurs modalités de passation

QUESTIONNAIRES SUR LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

[…] Même son de cloche du côté du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d’établissement, où l’on s’inquiète de la « précipitation » du Ministère. « On demande aux enseignants de faire d’abord répondre les élèves aux questionnaires et ensuite d’animer une séance de réflexion et de dialogue autour du harcèlement. Mais beaucoup de professeurs ne sont pas formés pour ça et ça ne s’improvise pas », déplore Carole Zerbib, proviseure de lycée et

AUTRES SUJETS

SUJETS / INTERVIEWS

Situation

membre de l’exécutif du SNPDEN. Le Parisien, 8 novembre 2023

RÉFORME DU LYCÉE

PROFESSIONNEL

Le sujet a été évoqué à 6 reprises sur la période, soit 6,90 % du total des citations, dans lesquelles ont été évoqués les différents points de la réforme posant problème – questionnement autour de la nouvelle année de terminale, évolution de la carte des formations, PFMP et APLyPro, gratification des stagiaires – ainsi que l’appel intersyndical à la grève pour obtenir le retrait du projet de réforme

Pour finir, une dizaine d’autres sujets divers ont représenté au total 14 citations sur les 87 relevées sur la période

à Mayotte/Manque de moyens (en lien avec le déplacement du secrétaire général et de la secrétaire générale adjointe)

3

AVEC LE PORT DE L’UNIFORME... UNE

ÉCOLE FANTASMÉE ?

Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-UNSA se dit « très circonspect » au regard d’une expérimentation déjà en cours en Outre-Mer : « en Guadeloupe, à la Réunion ou à Mayotte, hormis le sentiment

RCF, 13 décembre 2023

« Notre mission n’est pas de gommer visuellement les inégalités mais de travailler à les gommer pédagogiquement. »

Bruno Bobkiewicz, SG, Le Monde, 14 décembre 2023

d’appartenance qui peut être un effet positif, cela n’apporte rien d’autre ». « Porter le même teeshirt ne va pas régler les relations entre élèves, c’est illusoire de le croire. Il n’y a pas, dans les établissements concernés, une amélioration du climat scolaire, ni moins de problèmes. On est sur une école fantasmée, où parce que les élèves auraient la même tenue, cela rétablirait une pseudo-autorité perdue. » ajoute le proviseur.

scolaire
Expérientation du port de l’uniforme 3 Métier Perdir (Évolutions carrière/Complexité rôle du chef établissement) 2 Modalités d’accès aux études de santé 1 Loi immigration/Demande de retrait 1 Décès d’Eve-Marie Barrois (ex-SA de Reims) 1 Gestion des lycées et baisse des aides de la région (Région AURA) 1 Rôle et missions des CPE 1 Sections internationales en collège/Question de mixité 1 TOTAL (16,09 % ) 14

Poids des sujets en nombre de citations

VIOLENCE ET SÉCURITÉ ÉTABLISSEMENTS = 26 %

ANNONCES ATTAL/CHOC DES SAVOIRS = 25 %

PACTE ENSEIGNANTS/MANQUE D’ENSEIGNANTS = 14 %

LUTTE CONTRE LE HARCÈLEMENT

SCOLAIRE = 12 %

RÉFORME LYCÉES

PROFESSIONNELS = 7 %

SUJETS DIVERS = 16 %

Poids des supports médias

LE

PRESSE ÉCRITE

La première place est toujours majoritairement occupée par la presse écrite qui représente sur novembre et décembre un peu plus de 62 % des citations (62,07 %), soit 54 citations sur les 87 relevées� En septembre et octobre, elle occupait une place identique dans les citations médias, avec une représentation de 62 % également

RADIO

Les passages à la radio ont représenté eux un peu moins de 23 % (22,99 %), soit 20 citations sur les 87 relevées, ce qui correspond à un poids un peu plus important puisque sur la période précédente, la radio couvrait 19 % des citations médias

TÉLÉVISION

Quant aux passages à la télévision, ils sont en légère baisse, soit un peu moins de 15 % (14,94 %), à raison de 13 passages sur les 87, contre 19 % précédemment

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POIDS DES SUPPORTS MÉDIAS EN % ET NOMBRE DE CITATIONS 23 22 12 10 6 14 54 20 13 168 53 52 192 48 37 92 25 16 Avril/Mai 2023 100% 80% 60% 40% 20% 0%
2023
/Oct 2023
2023 DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LE SNPDEN DANS LES MÉDIAS
Juin/Juil
Sept
Nov./Déc.
Bruno BOBKIEWICZ et Florence RIZZO (Manag’Educ) - Conférence Nationale - Janvier 2024 Mireille CHOVET, Audrey CHANONAT et Layla BEN CHIKH, ESN - Conférence Nationale- Janvier 2024

LE POINT SUR UNE SYNTHÈSE

DE NOS

POSITIONS ET DE NOTRE ACTION SUR LES DOSSIERS

D’ACTUALITÉ

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LE POINT SUR

Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ?

Depuis 18 mois, 5 ministres de l’Éducation nationale se sont succédé, avec des durées de maintien en poste qui semblent se raccourcir au fur et à mesure� Bien évidemment, les responsables politiques ont une certaine habitude de ces changements – personne n’est assuré de garder ses fonctions éternellement – mais l’École, elle, semble ainsi achever son cheminement vers l’instabilité généralisée

Si la crise sanitaire avait accéléré la transition vers un quotidien fait d’innombrables changements de cap, mettant les personnels, comme les élèves et les familles, dans une incertitude désormais familière, la structure même de notre institution et, à sa tête, la présence de notre Ministre, paraissaient assurer, au moins symboliquement, la pérennité� C’est chose révolue !

S’il fallait comparer avec ce qui nous est le plus familier, imaginons un EPLE dans lequel la direction changerait après 1 an, puis après 6 mois, puis de nouveau après 1 mois� Tous, nous savons parfaitement qu’il n’y aurait que deux issues possibles à ces changements : ou la tentation de la stabilisation par une forme d’autogestion (de la salle des personnels, de certaines équipes, etc ) ou le délitement en micro-unités fabriquant assurément autre chose qu’un « établissement local » et sa communauté scolaire�

C’est tout de même ce qui nous guette à l’Éducation nationale, d’autant plus lorsqu’il est bien difficile de savoir qui est vraiment le « pilote dans l’avion » : est-il à l’hôtel de Rochechouart ? Le copilote est-il à Matignon ? Quelqu’un peut-il vraiment contredire la tour de contrôle élyséenne ?

RETROUVEZ , NOTRE , LETTRE À LA , MINISTRE , www.snpden.net ,

L’IMPÉRATIF DE CONFIANCE…

Bien sûr, il y a les tenants, à une extrémité, de l’immobilisme� Position intenable dès lors que l’on se confronte aux résultats de notre École, à ses déterminismes sociaux et aux insatisfactions qui la parcourent� À l’autre extrémité, l’option du « mouvement permanent », du « déséquilibre perpétuel », préalables idéologiques à l’évolution radicale du système

Sur la ligne entre ces deux pôles, il semble toutefois que personne n’ait vraiment fait de choix stratégique raisonné� Les décisions donnent l’impression d’être les réponses opportunes aux tensions et aux sondages

Et l’on comprend bien que, dans une société incessamment parcourue par les crises, les éruptions sociales et les soubresauts, il soit difficile de « construire » Aux agriculteurs en colère, à l’hôpital craignant constamment pour ses effectifs, au climat accumulant désormais les records, à la guerre à nos portes, etc , les réponses sont évidemment très complexes et adaptatives Mais l’École, comme tous les échelons du corps social, a l’impérieux besoin de construire et de vivre la confiance, c’est-à-dire à de « se fier à quelqu’un » : la confiance entre les personnels et les autorités, la confiance entre les élèves et les enseignants, la confiance entre les enseignants et les familles, la confiance entre les personnels de direction et le Ministère Et ceci nécessite une construction partagée !

Au SNPDEN, c’est l’exigence quotidienne de cette construction collective et de cette confiance à garantir qui guide nos choix et nos actions�

… CONTREDIT PAR LES DÉCISIONS

A contrario, les récentes coupes budgétaires annoncées, contributions aux économies de près de 10 milliards d’euros annoncées par Bercy, ne sont pas non plus, à tout le moins, l’expression la plus marquée de la « confiance »� Un Budget Opérationnel de Programme (BOP) 141 « Enseignement scolaire public du second degré », amputé de plus de 123 millions d’euros dont 70 % de dépenses liées aux personnels (ce que le décret 2024-124 du 21 février 2024 labellise « Titre 2 »), celui de la « Vie de l’élève » (BOP 230) contribuant pour plus de 261 millions d’euros, dont 62 % en dépenses de personnels, ce sont là des signaux bien malheureux adressés à ce fameux « domaine réservé » que devait être l’Éducation nationale�

Le « choc des savoirs », quant à lui, n’en finit pas de se prolonger en secousses et répliques quasi-sismiques� En imposant une organisation des enseignements de français et de mathématiques au collège, sans véritables moyens pour la mise en œuvre, en s’affranchissant des études scientifiques des impacts sur les élèves, en négligeant ostensiblement les possibilités concrètes d’organisation dans les établissements, en confortant les personnels de direction dans des rôles d’agents de maîtrise voire d’exécutants, en considérant comme anecdotiques les désaccords de la très grande majorité des organisations syndicales, le Ministère fait peu de cas des conséquences et des traumatismes que ce « choc » pourrait entraîner

Nous poursuivons, sur ce sujet majeur, un engagement systématique et opiniâtre� Le 22 janvier, lors de notre rencontre avec la Ministre, nous lui remettions notre courrier d’alerte qui pointait tout à la fois une vision de l’École en contradiction avec nos valeurs, des choix qui ne s’accompagnent d’aucun texte réglementaire ou qui minorent le Code

/ 19 DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LE POINT SUR

RETROUVEZ , NOTRE LDD , www.snpden.net ,

de l’éducation et des décisions ignorant la réalité des EPLE Prolongé par notre Lettre de Direction (LDD) du 14 février qui recense toutes les actions que nous avons mises en œuvre et qui se poursuivent sur le terrain (mobilisations fortes de perdirs à Nantes, à Strasbourg ou à Paris ; pétition nationale et intersyndicale, interpellations des différents ministres…) Nos très nombreuses actions sont à la hauteur des mécontentements de la profession�

S’accompagnant d’une vision bien passéiste de notre École dans laquelle l’uniforme ressemble davantage à ce vernis de surface qui, espère-t-on, finirait par modifier l’essence des élèves qui le portent plutôt qu’à l’extériorisation de la fierté qu’ils auraient le souhait d’incarner ou de représenter, ce « choc » s’est également doublé de celui de la question majeure de la mixité sociale, notamment dans les établissements privés Si l’uniforme est un symbole, que dire de celui d’une Ministre blâmant l’École publique dont elle a été temporairement responsable ?

DES NÉGOCIATIONS SUR LE TEMPS LONG

Clamer que nous sommes persévérants, ce pourrait être pris pour une bravade Mais les négociations salariales que nous menons depuis 2021 avec le Ministère et durant lesquelles nous déployons nos arguments, nos témoignages et nos analyses du terrain, attestent de notre conviction qu’il y a toujours quelque chose à gagner pour les personnels de direction, en participant et en sachant identifier autant les points négatifs que les avancées pour la profession

Notre dossier consacré à ces modifications pour la rentrée 2024 (en page 25) souhaite vous éclairer sur les 4 axes d’évolution majeurs qui nous toucheront Bien sûr, le passage au RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) est l’élément le moins aisé à comprendre mais les exemples concrets que nous vous fournissons permettent de saisir que cette bascule nous est plutôt favorable

Outre la possibilité d’accéder à la hors-échelle « Bbis » en fin de carrière, perspective lointaine, on peut en convenir, et la revalorisation indemnitaire immédiate, la nouvelle vision d’une carrière significativement plus linéaire et moins « heurtée » est bien ce qu’il faut retenir de ces négociations Ainsi, bien que le passage à la hors-classe relèvera toujours d’une « promotion » (i.e. : un accès conditionné), le fameux « bouchon » d’accès, que Stéphane Sebert-Montels pointe dans son article page 33, sera amené à disparaître d’ici 5 ans� Il faut compléter cette modification avec celle de la disparition de la promotion à l’échelon spécial pour bien appréhender une carrière autrement plus fluide Notre persévérance a également payé avec l’engagement public du Ministre - désormais Premier ministre – d’étendre la prime des 1000 € liée à la mise en place du Pacte aux stagiaires, néo-titulaires et faisant fonction�

DES CHANTIERS EN COURS

Les avancées salariales ne trouvent nullement un aboutissement définitif avec leur entrée en vigueur au 1er septembre 2024� C’est simplement un cycle qui se termine, d’autant que nous avons encore bien des sujets à porter dans ce contexte-là (conditions de promouvabilité, entrée dans le métier et rémunération afférente…)� Mais, quasi consubstantielles des questions de rémunération, celles des conditions de travail sont actuellement en discussion� Un groupe de travail consacré à l’allègement et à la facilitation des tâches des perdirs s’est réuni à deux reprises Ces séquences de tra-

vail, en présence de la Direction de l’Encadrement, de représentants des services centraux du Ministère, de Secrétaires généraux d’académie et des organisations syndicales ont permis de dresser des diagnostics partagés et aussi, il faut le souligner, d’identifier une vraie bonne volonté des services ministériels�

Et, pour ne dévoiler que les prémices des réponses que nous commençons d’aborder, le premier principe qui nous fera avancer sera celui du nécessaire partage national des bonnes pratiques locales existantes et identifiées par les acteurs Quel étonnement, tout de même, de constater ces multitudes de pratiques ou de services fluctuants selon les territoires, notamment en termes d’outils numériques !

DES ÉCHÉANCES À VENIR, L’ENGAGEMENT DE TOUS !

Au mois de mai, notre Congrès se réunira à la Rochelle afin de fixer tout à la fois les horizons d’engagement de notre organisation et la nouvelle équipe nationale qui portera vos mandats (les candidatures vous seront présentées dans le prochain numéro de Direction) C’est un moment essentiel de notre réflexion partagée !

C’est pourquoi nous mettrons à votre disposition un accès à des moments-clés de ce Congrès avec, entre autres, la diffusion live des prises de parole des élus

Avant cela, il me faut insister très fortement sur l’engagement des élus à venir que les résultats de la première phase de la mobilité vont provoquer : ce sont plus de 220 collègues, élus de tous les départements de France, qui œuvreront à compter du 9 avril pour vous accompagner dans toutes les démarches, et afin de vous fournir toutes les informations nécessaires�

En les contactant, en leur donnant tous les éléments dont vous disposerez, à commencer par les résultats de votre propre mobilité, vous nous aiderez, vous vous aiderez à bénéficier des meilleures informations C’est cela également, l’expression de notre dynamique collective !

DIRECTION… DANS UNE NOUVELLE DIRECTION !

VOUS LA VOYEZ, VOUS LA SENTEZ, VOUS LA TOUCHEZ : VOUS TENEZ BIEN EN MAIN LA NOUVELLE MAQUETTE DE VOTRE REVUE SYNDICALE !

Nous avons fait le choix d’une modification en profondeur de la revue Direction, revue de référence parmi les personnels de direction

Au-delà de la modification du format, qui sera le même que notre hors-série L’Essentiel, nous avons voulu privilégier l’accessibilité et un design plus « moderne » Vous devriez ainsi gagner en lisibilité, dans des pages et des chapitres plus aérés, avec la possibilité de mieux identifier les dossiers thématiques au milieu des séquences habituelles

C’est l’occasion de remercier et de témoigner notre profonde gratitude à Johannes MUELLER, qui a été de tous les numéros depuis la création du SNPDEN en 1992� 287 numéros ! Nous avons travaillé avec passion et exigence, entre la France, l’Allemagne et le Japon, afin de proposer une revue toujours complète et ambitieuse !

Nous vous invitons à nous faire part de vos retours et de vos premières impressions (le terme est on ne peut plus adapté !) et à contribuer, pour cette revue qui est la vôtre, en contactant le siège du SNPDEN www.snpden.net / siege@snpden.net ou directement François : francois.resnais@snpden.net

Nous vous souhaitons de très bonnes lectures à venir !

/ 21 DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LE POINT SUR
Manifestation SNPDEN et UNSA Éducation - 1er février 2024 Eugénia AUZAS MOTA, SD de l’Ain - Conférence Nationale - Janvier 2024 Gérard HEINZ, président de la CNC - Formation des élus - Janvier 2024

DOSSIER

RÉMU NÉRA TION

/ 23

DE VRAIES AVANCÉES SALARIALES… À POURSUIVRE !

Nous partageons ici l’avancée des négociations, entamées il y a maintenant 3 ans Retrouvez ici notre première Lettre de Direction de l’année 2024, datée du 22 janvier

Si nous pouvons être satisfaits de plusieurs avancées obtenues à l’issue de ces négociations, il reste encore du chemin à parcourir, que nous arpentons d’ores et déjà !

DOSSIER

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le SNPDEN-UNSA a obtenu des améliorations importantes en matière de salaires et de carrière pour les chefs d’établissement, poursuivant les efforts débutés en 2021.

INTRODUCTION DU RIFSEEP

Mise en place du RIFSEEP à partir de septembre 2024, offrant une meilleure progression salariale, une sécurité financière en cas de mutation, et des avantages pour les personnels non logés, les faisant fonction et les perdirs en situation d’intérim.

Bien que n’atteignant pas le montant initial demandé, une augmentation annuelle symbolique de 1250 € a été obtenue, marquant une étape vers de futures négociations.

ACCÈS À

LA HORS ÉCHELLE « BBIS »

Progrès notable avec l’introduction de l’échelon spécial « Bbis », facilitant une progression linéaire de carrière et augmentant le plafond indiciaire.

CHANTIERS EN COURS ET À VENIR

Malgré ces avancées, des défis demeurent, notamment la revalorisation indemnitaire insuffisante, les conditions de promotion à la hors classe, et la valorisation de l’entrée dans la fonction.

AUGMENTATION DU TAUX DE PASSAGE À LA HORS CLASSE

Engagement pour un taux de passage à la hors classe de 21% d’ici 2028, favorisant une meilleure progression de carrière comparativement à d’autres catégories de personnels.

LA PRIME PACTE

Après une mobilisation intense, le SNPDEN-UNSA a obtenu une prime de 1000€ pour TOUS les personnels de direction, démontrant l’efficacité de son action syndicale.

EN RÉSUMÉ, CES AVANCÉES REPRÉSENTENT DES PROGRÈS SIGNIFICATIFS POUR LA PROFESSION, TOUT EN SOULIGNANT LA NÉCESSITÉ DE POURSUIVRE LES EFFORTS AFIN DE RÉPONDRE À TOUTES NOS REVENDICATIONS.

/ 25
REVALORISATION INDEMNITAIRE
1 2 3 4

1PLUS DE DÉTAILS

Après d’âpres négociations, menées depuis près d’un an, et qui prolongeaient celles de 2021, le SNPDEN-UNSA a enfin obtenu des avancées salariales qui sécurisent le parcours de carrière et améliorent le régime indemnitaire�

Il y a 3 ans, nous avions travaillé à l’augmentation de la rémunération à travers la revalorisation du régime indemnitaire (IF2R), avec une idée simple mais incontournable : ne plus perdre en rémunération en passant d’adjoint à chef, quelles que soient les catégories d’établissement� Nous avions accompagné cet objectif de celui de l’augmentation du taux de passage à la hors classe� En 2020, ce dernier était alors de 8,4 % Au 1er janvier 2024, il est désormais de 14 % Ces premiers pas ont guidé les négociations qui viennent tout récemment d’aboutir et se prolongent dans les horizons revendicatifs qui s’ouvrent devant nous

LES NÉGOCIATIONS 2023 DONNENT LIEU AUX

4 AVANCÉES SUIVANTES,

VALABLES À COMPTER DU 1ER SEPTEMBRE 2024

UNE BASCULE VERS LE RIFSEEP,

AVEC DES MARGES D’ÉVOLUTION DE RÉMUNÉRATION PLUS IMPORTANTES ET DES EFFETS DE « VERROUS » DE SÉCURITÉ EN FONCTION DE LA PROGRESSION DE CARRIÈRE

Régime désormais généralisé à la Fonction publique, le RIFSEEP1 entraînera la disparition de la NBI, de l’IF2R part « fonctions » et de l’IF2R part « résultats », au profit de l’IFSE2 et du CIA3, les 2 composantes du RIFSEEP

Les avantages du RIFSEEP par rapport à l’IF2R sont les suivants

• Sécurisation financière par maintien du montant du RIFSEEP en cas de mutation sur un poste de catégorie inférieure� Très grande limitation de la perte financière si la situation se renouvelle plusieurs fois ;

• Progression plus importante de la rémunération en cas de mutation « supérieure » à la situation actuelle, notamment pour les adjoints, et selon plusieurs cas de figures ;

1 - RIFSEEP : Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, de la Sujétion, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel

2 - IFSE : Indemnité Fonctions, Sujétions et Expertise, principale composante du RIFSEEP, versée mensuellement

3 - CIA : Complément Indemnitaire Annuel, versé annuellement

DOSSIER

• Valorisation financière possible en cas de stagnation sur un poste plus de 3 ans ;

• Avantage financier de +25 % de l’IFSE pour les personnels de direction ne pouvant être logés ;

• Valorisation financière des faisant-fonction et des intérims ;

• Valorisation financière en cas de mutation sur un poste de même catégorie ;

• Un régime général Fonction publique qui facilite des perspectives de « 3ème carrière »

QUELQUES EXEMPLES

Je suis principal(e) adjoint (e), je mute de catégorie 2 en catégorie 3, toujours sur un poste d’adjoint

Je perçois désormais

La Bonification Indiciaire (BI) de + 15 points => soit 886 € annuel /74 € mensuel

Une augmentation liée à la mobilité de 1 700 €

APRÈS NÉGOCIATIONS + 195 EUROS

Je suis principal(e)

Je mute de catégorie 2en catégorie 2

Je perçois désormais

Une augmentation liée à la mobilité de 700 €

AVANT NÉGOCIATIONS 0 EUROS

APRÈS NÉGOCIATIONS + 58 EUROS

Je suis chef d’établissement en catégorie 4 ou 4ex, je suis à 5 ans de la retraite

Je demande un établissement de catégorie inférieure (3, 2 ou 1)

Je conserve ma Bonification Indiciaire (BI) grâce à la clause de pénibilité (si je remplis les conditions, sinon je perds la BI)

Je maintiens désormais la totalité de mes indemnités de 4ème/4ex

- 111 À -388 EUROS

APRÈS NÉGOCIATIONS - 0 EURO

Pour tous les personnels de direction, en septembre 2024, avant mutation financièrement plus intéressante et promotion facilitée

Une augmentation indemnitaire de 1 250 € pour tous

AVANT NÉGOCIATIONS 0 EUROS

APRÈS NÉGOCIATIONS + 104 EUROS

/ 27
AVANT NÉGOCIATIONS + 74 EUROS AVANT NÉGOCIATIONS

SYNTHÈSE DES DIFFÉRENCES ENTRE L’IF2R ET LE RIFSEEP

CHANGEMENT DE SITUATION PROFESSIONNELLE

SITUATION

CHANGEMENT DE FONCTIONS D’ADJOINT VERS CHEF

AVANT APRÈS

Revalorisation Revalorisation

CHANGEMENT DE FONCTIONS DE CHEF VERS ADJOINT Baisse

CHANGEMENT VERS CATÉGORIE SUPÉRIEURE (FONCTIONS IDENTIQUES)

CHANGEMENT DANS LA MÊME CATÉGORIE (FONCTIONS IDENTIQUES)

CHANGEMENT VERS CATÉGORIE

INFÉRIEURE (FONCTIONS IDENTIQUES)

ABSENCE DE CHANGEMENT DE FONCTIONS

PROMOTION DE GRADE

LES CONGÉS

SITUATION

CONGÉ DE MALADIE ORDINAIRE

CONGÉ DE MATERNITÉ

CONGÉ DE PATERNITÉ ET D’ACCUEIL DE L’ENFANT

CONGÉ D’INVALIDITÉ

TEMPORAIRE IMPUTABLE AU SERVICE

CONGÉ D’ADOPTION

CONGÉ DE LONGUE MALADIE OU LONGUE DURÉE

NON LOGÉ DU FAIT DE L’IMPOSSIBILITÉ DE L’ADMINISTRATION DE FOURNIR UN LOGEMENT

Revalorisation (sauf entre établissements de 1re à 3e)

Pas de revalorisation

Baisse (sauf entre établissements de 1re à 3e)

Pas de revalorisation

Pas de revalorisation

Baisse si groupe IFSE inférieur Maintien si groupe IFSE identique

Revalorisation si groupe IFSE supérieur ou sous condition si groupe IFSE identique

Revalorisation sous condition de 3 ans d’occupation des fonctions

Maintien de l’IFSE perçue possible

Revalorisation possible tous les 3 ans

Revalorisation

AVANT APRÈS

Maintenue tant que l’agent n’est pas remplacé

Suspendue dès que l’agent est remplacé

Suspendue (agent remplacé ou non)

Montant identique à celui des agents logés

Maintenue (agent remplacé ou non)

Suspendue (agent remplacé ou non)

Montant majoré de 25% par rapport aux agents logés pendant la durée de l’absence de logement

DOSSIER

2 3

UNE REVALORISATION INDEMNITAIRE IMMÉDIATE

Notre deuxième revendication portait sur le montant de l’augmentation indemnitaire

Nous avions demandé que celui-ci soit de 2500 €, demande réitérée lors de la venue du Ministre à notre Conseil Syndical National du mois de novembre 2023� Ce montant a pu évoluer positivement pendant les négociations mais n’a pas atteint le montant que nous demandions� Il atteindra toutefois le montant symbolique de 1250 € – correspondant à une « part fonctionnelle » du pacte enseignant�

Notre engagement pour les négociations futures portera également sur une évolution de ce montant.

L’ACCÈS À

LA HORS ÉCHELLE « BBIS »

Après l’accès à la hors classe, c’est aussi l’accès à l’échelon spécial qui posait d’importantes difficultés Limité à 10 % de l’ensemble des personnels de direction, soit environ 1500 personnels, il plafonnait également à la hors échelle « B »� 2 avancées importantes sont à souligner :

• Avec l’accès à la hors échelle « Bbis », le plafonnement indiciaire passe de l’indice 1072 à 1129 ;

• L’accès à cet indice 1129 se fait de manière linéaire, sans étape de promotion, au bout de 7 années après l’accès à la hors classe�

C’est donc désormais une linéarisation de la carrière qui se met en place, en ôtant le sas d’entrée à l’ancien « échelon spécial » et en repoussant le plafond indiciaire.

/ 29

UN TAUX DE PASSAGE À LA HORS CLASSE EN HAUSSE ET PROPICE À UNE CARRIÈRE LINÉAIRE

Conformément à nos mandats, nous avons exigé un taux réellement significatif de passage à la hors classe qui permette de supprimer efficacement et rapidement le « bouchon d’accès » à cette hors classe Nous avons ainsi réaffirmé notre refus de nous contenter d’une progression du taux d’accès à la hors classe de 1 point par an entre 2025 et 2028� Donc : 18 % en 2028, c’est non !

Nous sommes encore loin du mandat voté lors du congrès de Colmar qui fixait le taux de passage à 30 % .

Néanmoins, nous avons procédé à de nombreuses simulations sur l’effectif des personnels promouvables ? mais également sur l’ensemble des personnels de direction� Celles-ci démontrent qu’un taux de passage à la hors-classe progressant de 14 % à 21 % en 5 ans permettrait à tout personnel de direction ayant en moyenne plus de 2 ans d’ancienneté dans le 10ème échelon de la classe normale de pouvoir bénéficier d’une promotion à la hors classe.

C’est donc cette revendication forte que nous avons défendue lors du Groupe de Travail (GT) du 22 décembre dernier.

Nous avons été entendus sur ce point puisque le Ministre Gabriel ATTAL, désormais devenu Premier ministre, s’est engagé, à la fois lors du Groupe National des Personnels de Direction (GNPD ou « Groupe Blanchet ») du 8 janvier 2024 mais aussi lors de la visioconférence du 9 janvier, à ce que ce taux de promotion à la hors classe soit de 21 % en 2028. Cette obtention d’un taux de passage à la hors classe à 21 % a été une rude bataille mais nous l’avons remportée.

Ce taux à 21 % met les personnels de direction dans une situation plus favorable que les inspecteurs, les enseignants ou toute autre catégorie de personnel sur la proportion de personnels promus à la hors classe tous les ans, si l’on regarde précisément non pas la proportion parmi les promouvables mais bien parmi l’ensemble du corps des personnels de direction�

Il s’agit là de réelles avancées qui viennent se cumuler avec celles que la profession a obtenues en 2021.

2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 7,33 % 8,25 % 8,40 % 9,5 % 11 % 12,5 % 14 % 15 % 17 % 19 % 21 %
4 DOSSIER

DES ÉTAPES FRANCHIES ET DES CHANTIERS À VENIR

Cependant, à ce stade, toutes nos demandes ne sont pas satisfaites et, dans notre démarche d’amélioration continue de la rémunération et des conditions d’exercice du métier, des chantiers demeurent.

• Le « butoir » de l’indice 1129, servant au calcul de la retraite n’est pas supprimé ;

• La revalorisation indemnitaire lors de la bascule vers le RIFSEEP, même si elle permet des gains perceptibles, n’a pas été à la hauteur de nos revendications ;

• Les conditions de « promouvabilité » à la hors classe doivent être revues ;

• Et, surtout, l’entrée dans la fonction est très insuffisamment valorisée ! Le différentiel est minime lorsque qu’il n’est pas désavantageux pour les nouveaux personnels de direction�

LA « PRIME PACTE », OU L’EXPRESSION DE NOTRE DÉTERMINATION SYNDICALE

Au printemps dernier, au lancement, dans l’urgence, du « Pacte enseignant », le Ministère annonçait, pour faire suite à nos demandes, une prime de 1000 € pour TOUS les personnels de direction, sans exception�

En novembre, nous apprenions alors que, pour des raisons règlementaires, les personnels de direction stagiaires (2022 comme 2023) ne seraient pas éligibles à cette prime, puisqu’ils ne bénéficient pas, aux dires du Ministère, de la part « Résultats » de l’IF2R Il en serait de même pour les faisant fonction et les collègues en retour de détachement Pour le SNPDEN-UNSA, ces explications n’ont jamais été acceptables !

Ainsi, dès ces annonces iniques, le SNPDEN-UNSA a lancé une pétition, très largement soutenue par l’ensemble du corps avec plus de 5800 signatures, en l’espace de quelques jours seulement Conjointement, nous soulevions, à chaque rencontre avec le Ministre ou ses services, l’impérieuse nécessité de généraliser cette prime à tous les personnels de direction� Ainsi, lors du GT du 22 décembre 2023, nous martelions une nouvelle fois, dans une ambiance tendue, notre refus de cautionner la décision initiale et portions la colère et l’incompréhension de l’ensemble de la profession, afin que le Ministère reconnaisse l’injustice de sa décision pour 2000 de ses personnels

Quant aux modalités ou aux supports d’octroi, peu importe le nom de l’enveloppe à laquelle il serait fait référence, qu’elle soit nommée, dans les comptes publics et sur les fiches de paie, « IF2R » ou « Part Résultats » ou « Pacte » ou « Prime RCD » … Pour le SNPDEN-UNSA, la promesse faite à tous les personnels de direction devait être tenue !

Les 1000€ promis devaient figurer sur les fiches de paie de TOUS les personnels !

Le Ministre a, cette fois encore, entendu la revendication portée par le SNPDEN-UNSA, et s’est engagé, le 9 janvier 2024, lors de la visioconférence, à permettre le versement de cette prime pour TOUS les personnels.

/ 31

Notre détermination et notre mobilisation collective pour une réelle équité de traitement ont payé et nous remercions tous les collègues qui nous ont soutenus dans cette action Nous avançons, avec pugnacité, responsabilité, avec des propositions concrètes et réalisables, pour des gains effectifs et perceptibles�

Être à vos côtés, c’est cela !

POUR Y VOIR

ENCORE PLUS CLAIR : RETROUVEZ NOTRE WEBINAIRE DU 24 JANVIER 2024

EN 4 ANS, QUELLES CONSÉQUENCES SUR MA FICHE DE PAIE ?

2021 2022 / 23

NÉGOCIATIONS SALARIALES DÉBUTÉES

AVANT LES AUTRES CATÉGORIES DE PERSONNELS :

150 € / MOIS

EN MOYENNE D’AUGMENTATION

NÉGOCIATION SNPDEN

NÉGOCIATIONS FONCTIONS PUBLIQUES UNSA, AUGMENTATION DU POINT D’INDICE

160 € / MOIS

EN MOYENNE D’AUGMENTATION

MESURE FONCTION PUBLIQUE

2024 / 25

NÉGOCIATIONS SALARIALES EN COURS

ESTIMÉES À :

188 € / MOIS

EN MOYENNE D’AUGMENTATION

NÉGOCIATION SNPDEN

AUGMENTATION MOYENNE PAR PERSONNEL DE DIRECTION ESTIMÉE À

498 € / MOIS

DEPUIS 2021

DONT 338 EUROS AU TITRE DES PERSONNELS DE DIRECTION

DOSSIER

PROMOTIONS :

EN PROGRÈS MAIS PEUT

MIEUX FAIRE !

Stéphane

SEBERT-MONTELS

CPN, membre du GRAC

Merci à Jérôme NAIME, SA de Dijon, pour sa contribution

Chaque perdir promouvable attend la publication de l’arrêté collectif de promotion à la fin de l’année civile avec un mélange d’espoir et de résignation� Le résultat en réjouit quelques-uns et permet à beaucoup de se dire “pas trop tôt”� Mais pour le plus grand nombre c’est la déception, le sentiment de manque de reconnaissance, voire une sourde colère qui l’emporte

Pourtant, ces dernières années ont apporté un vrai progrès Il suffit de regarder l’évolution des taux de promotion pour le constater�

/ 33
En % 2025 2024 2023 2022 2021 2020 2019 2018 à la hors-classe 15 14 12,5 11 9�5 8,4 8,25 7 à l'échelon spécial 10 10 10 10 10 9 8 7 NB : avant 2017 les perdirs étaient un corps à 3 classes : 1ère, 2e et hors classe TAUX DE PROMOTION

LA HORS CLASSE

UNE SI LONGUE ATTENTE

Le nombre de promus a lui aussi progressé, mais cette progression est insuffisante pour ne pas faire du 10e échelon de la classe

normale un long purgatoire pour une majorité d’entre nous Le nombre de promouvables n’est toujours pas descendu en dessous de la barre symbolique du tiers du corps Il existe bel et bien un “mur” de la hors classe et un “bouchon” au 10e échelon

Les promus de l’échelon 10 y ont patienté en moyenne depuis 6,5 ans Sans une évolution significative du taux, ce délai risquerait d’augmenter : 921 d’entre nous n’ont pas été promus tout en étant au 10e échelon depuis 6 ans et demi au moins, plus

que le nombre de promotions attendues l’an prochain avec un taux de promotion de 15 % Et 58 collègues entrés en 2001 dans le corps et bloqués à l’échelon 10 depuis 2017 doivent se demander si leur tour viendra�

PLUS DE PROMUS À L’ÉCHELON 9

3,4 % des promus étaient au 9e échelon en 2023, c’est 6,05 % en 2024 Une partie d’entre nous peut se réjouir de voir son mérite reconnu plus tôt� Et sur le plan symbolique, on peut le comprendre Mais est-ce un bon calcul sur le plan pécuniaire ? Eh bien non D’abord, et certains collègues vont en avoir la désagréable surprise une fois leur statut mis à jour sur leur

bulletin de paye, promotion ne veut pas automatiquement dire augmentation. Pour une partie des promus, il faudra attendre l’échelon suivant de la hors classe pour avoir un effet en paye. En pratique, si vous n’avez pas 2,5 ans d’ancienneté à l’échelon 10, la promotion n’a pas d’effet immédiat. Votre indice de reclassement est identique dans votre nouveau

À l’autre bout de l’échelle, il ne fait pas bon être trop jeune : 20 promus sont nés en 1975, seuls 21 promus sont nés entre 1976 et 1981

grade, seule la conservation de votre ancienneté acquise peut vous permettre un effet immédiat� Cela veut dire qu’une promotion produit ses effets maximum lorsqu’elle survient après une ancienneté au 10e échelon identique à la durée normale de l’échelon 9, soit 2,5 ans Le graphique suivant rend la chose limpide�

Promotion à la hors-classe 2024 2023 2022 2021 2020 2019 2018 Hommes 382 344 308 270 242 259 254 Femmes 394 353 314 259 235 216 199 Total 776 697 622 529 477 475 453 Promouvables Hommes 2766 2562 2853 2860 2853 2998 3204 Femmes 2786 2639 2785 2713 2679 2722 2863 Total 5552 5201 5638 5573 5532 5720 6067

100 000€

80 000€

60 000€

40 000€

20 000€

0€

600€

21

7 200€

60 840€

46 640€

32 400€

21 420€

32 400€

15 465€

75 060€

46 620€

24 600€

89 200€

103 500€

60 840€

75 060€

50 610€

36 390€

PROMOTION DEPUIS 9ÈME ÉCHELON CN SANS ANCIENNETÉ D’ÉCHELON

PROMOTION DEPUIS 10ÈME ÉCHELON CN SANS ANCIENNETÉ D’ÉCHELON

PROMOTION DEPUIS 10ÈME ÉCHELON AVEC 2 ANS 6 MOIS D’ANCIENNETÉ D’ÉCHELON

Cumul au fil des ans du bénéfice salarial obtenu après un passage à la hors classe, en fonction de la situation de départ�

Promouvoir les femmes en proportion de leur place dans le corps des personnels de direction, nous sommes pour. Mais si on suit notre raisonnement qui montre qu’être promu au

9e échelon est moins avantageux qu’être promu au 10e échelon dans la durée, alors nous ne pouvons que regretter que 72 % des promotions à l’échelon 9 soient pour les femmes. 12 % des promotions n’ont aucun effet financier immédiat et dans deux tiers des cas, ce sont les femmes qui sont concernées par ces promotions honorifiques.

AVEC EFFET FINANCIER

SANS

AVEC

SANS

/ 35
435€ 1
7
7
420€ 12 900€ 3 600€
335€
200€
200€ 9 060€
12 900€
4
ANNÉE
ANNÉE +2 ANNÉE +3 ANNÉE +4 ANNÉE +5 ANNÉE +6 ANNÉE +7 ANNÉE +8 ANNÉE +9 ANNÉE +10
+1
FINANCIER
EFFET
FINANCIER
EFFET
EFFET FINANCIER 43 % 8 % 45 % 4 % Femmes Hommes DIRECTION N°288 - MARS 2024 • PROMOTIONS

NÉGOCIATIONS SALARIALES 2024 : LA FIN DU « BOUCHON » À LA HORS CLASSE

Les perspectives : linéarité totale de la progression de carrière

AVANT

STAGNATION IMPORTANTE AU 10ÈME ÉCHELON

ACCÈS À LA HORS CLASSE AU BOUT DE 17 ANS D’ANCIENNETÉ EN MOYENNE

APRÈS

ACCÈS POTENTIEL À LA HORS CLASSE

AU BOUT DE 2-3 ANS DANS L’ÉCHELON 10

ACCÈS À L’ÉCHELON SPÉCIAL POUR SEULEMENT

10 % DU CORPS

FIN DE L’INDICE MAXIMUM : 1067 + BI

ACCÈS LINÉAIRE AUX DIFFÉRENTS ÉCHELONS

AVEC PROGRESSION TOUS LES ANS, SANS

QUOTAS

FIN DE L’ÉCHELON SPÉCIAL

FIN DE L’INDICE MAXIMUM : 1129 + BI

Comparaison % HC et ratio promus avec les autres corps

L’AVIS DU SNPDEN-UNSA

C’est à la fois le taux de promotion mais également les conditions de promouvabilité qui comptent et elles sont favorables aux personnels de direction

Linéarité de la progression dans les échelons pour la quasi-totalité du corps
TAUX D’ACCÈS À LA HORS CLASSE NOMBRE DE PERSONNELS NOMBRE DE PROMOUVABLES NOMBRE DE PROMUS % DE PROMUS PAR RAPPORT AU CORPS IA-IPR 30 % 1 500 315 94 6,2 % du corps IEN 30 % 2 800 440 132 5,7 % du corps ENSEIGNANTS 2ND DEGRÉ 23 % 392 350 ? 14 500 3,7 % du corps PERSONNELS DE DIRECTION 21 % 13 647 5 500 1 155 8,3 % du corps (5,7 % actuellement) 6,2 % 5,7 % 3,7 % 8,3 % % PROMUS / CORPS IA-IPR IEN Enseignants 2nd degré Personnels de direction

MÉRITE CONTRE ANCIENNETÉ ?

Nous ne défendons pas le principe d’une promotion à la seule ancienneté� Mais nous constatons que notre souhait de voir les collègues bénéficier d’une promotion à la retraite est loin d’être exaucé Sur 529 collègues promouvables nés avant 1963, 108 seulement ont été promus cette année� Nombre de ces personnels de direction partiront donc en retraite sans avoir bénéficié de la hors classe Nous serions même d’accord sur le prin-

cipe d’une promotion au mérite, mais pas tant que les ratios de promotion conduisent à ne pas promouvoir une part importante de collègues qui n’ont en rien démérité Et le mérite apprécié sur la base de notre invraisemblable dispositif d’évaluation annuelle, peut-il être légitime aux yeux de beaucoup de collègues ?

En l’absence de politique nationale, les lignes directrices de gestion académique ont implicitement fait des choix très différents. Ainsi, Versailles ne promeut que des person-

Promus et déçus : la part des échelons 10 non promus

nels à l’échelon 10, comme 13 autres académies et la Centrale� D’autres ont une faible proportion de promus à l’échelon 9, comme Créteil ou Nantes ou alors elles ont un faible effectif de promouvables, comme la Corse ou les Outre-mer� Enfin certaines académies ont massivement promu des collègues moins avancés dans leur carrière, pénalisant de fait les collègues qui patientent à l’échelon 10 : Dijon, Nancy-Metz, Normandie et Orléans-Tours ont fait ce choix�

ECHELON 10

PROMU

ECHELON 10

NON PROMU

HORSACADÉMIEAIX-MARSEILLEAMIENSBESANÇONBORDEAUXCLERMONT-FERRANDCORSECRÉTEILDIJONGRENOBLEGUADELOUPEGUYANE

PROMU ECHELON 9

/ 37
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
LILLELIMOGES LYON MARTINIQUEMAYOTTE
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
TOMTOULOUSEVERSAILLESTOTALGÉNÉRAL DIRECTION N°288 - MARS 2024 • PROMOTIONS
MONTPELLIERNANCY-METZNANTES NICE NORMANDIEORLÉANS-TOURSPARISPOITIERSREIMSRENNESRÉUNION(LA)STRASBOURG

L’ÉCHELON SPÉCIAL

Bloqué à 10 % du corps, l’accès à l’échelon spécial a atteint son plein rendement l’année dernière. C’est logiquement qu’il commence à décroitre à présent qu’il n’est plus alimenté que par les départs du corps de celles et ceux qui en étaient titulaires. Le ratio constaté entre promus et promouvables diminue donc notablement. Alors que 29 % des promouvables 2023 avaient été promus, seuls 17,5 % des promouvables sont promus en 2024. Dans les négociations, le SNPDEN-UNSA défend l’idée d’une carrière linéaire une fois que l’on a accès à la hors

classe, en faisant disparaître ce contingentement à 10 %.

Comme pour la hors classe, on constate des choix académiques assez différents. Certaines académies promeuvent des collègues qui ont accédé depuis très peu de temps à la hors classe. Cela se comprend pour des académies où il n’y a quasi pas de promouvables plus anciens, comme Créteil, Limoges ou Besançon. C’est à notre sens plus discutable de faire accéder à l’échelon promotionnel des promus de l’année précédente alors qu’il existe de nombreux

promouvables hors classe qui attendent. L’analyse est plus difficile à conduire car les critères d’éligibilité reposent sur des données que nous n’avons pas.

EN CONCLUSION

Sans un relèvement rapide et important de notre taux de promotion, le sentiment de manque de considération ressenti par nombre d’entre nous ne pourra pas se dissiper.

Promotion à l'échelon spécial 2024 2023 2022 2021 2020 2019 2018 2017 Hommes 134 224 211 189 169 249 160 / Femmes 118 155 152 124 125 157 109 / Total 252 379 363 313 294 406 269 289 Promouvables Hommes 806 774 841 Femmes 634 533 489 Total 1440 1307 1330 Ratio constaté Promus/Promouvables Hommes 16,63 % 28,94 % 25,09 % Femmes 18,61 % 29,08 % 31,08 % Total 17,50 % 29,00 % 27,29 %
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Groupe de travail lors de la Conférence Nationale - Janvier 2024 Fabrice TAFFANEL, SD du 93 - Conférence Nationale - Janvier 2024 Véronique ROSAY, ESN - Conférence Nationale - Janvier 2024 Bruno BOBKIEWICZ, Laurence COLIN et Carole ZERBIB, ESN - Conférence Nationale - Janvier 2024

« FAISANT FONCTION » OU « TRAVAILLEUR TEMPORAIRE » EN EPLE !

Gilles AUTEROCHE, secrétaire national en charge des retraites et des retraités

À intervalles réguliers, les rectorats ou les directions académiques sollicitent les chefs d’établissement pour recruter des faisant fonction (FF) de personnel de direction. Et ce, auprès de leurs enseignants ou CPE. Dans les couloirs ou dans certaines conversations privées, les cadres académiques ou départementaux déplorent que le « vivier » de FF soit déjà épuisé à la fin septembre.

Même le Ministère, à travers sa direction de l’Encadrement, reconnait cette difficulté de recrutement en raison des questions de rémunération dont on peut affirmer sans risque de se tromper qu’elle est peu attractive.

Un sondage effectué auprès des secrétaires départementaux du SNPDEN nous permet d’avancer qu’au 15 septembre 2023, il

pouvait y avoir environ 700 faisant fonction sur les postes de personnel de direction (soit presque 5 % du corps). C’est-àdire que près de 10 % des EPLE étaient impactés et fonctionnaient avec des « intérimaires » principal ou proviseur adjoint.

LE STATUT DE FAISANT FONCTION

Les missions confiées au personnel faisant fonction présentent par nature un caractère temporaire. Ainsi, durant la période du remplacement, et quelle que soit sa durée, le personnel affecté sur une mission de faisant fonction reste titulaire de son poste.

Le personnel faisant fonction continue à relever de son corps d’origine, tant pour sa gestion administrative que financière, et reprend ses fonctions antérieures dans son établissement d’affectation dès la fin de mission.

LA RÉMUNÉRATION

ACTUELLEMENT

Les personnels faisant fonction perçoivent la part « fonction » tenant compte des responsabilités et des sujétions afférentes au poste. Si cette part est inférieure au montant des indemnités à caractère fonctionnel perçues antérieurement, ils conservent le bénéfice de leurs indemnités, conformément à l’article 5 du décret 2012-933 du 1er août 2012 relatif à l’indemnité de fonctions, de responsabilités et de résultats des personnels de direction.

Les frais de déplacement des personnels seront compensés dans le cadre des modalités de

prise en charge des remboursements de transport (décret 2006-781 du 31 janvier 2006 modifié par le décret 2019-13 du 26 février 2019). Pour ce faire, le personnel devra établir une déclaration sur DT Chorus. Les frais seront pris en charge du lieu d’affectation du titulaire au lieu d’affectation du faisant fonction (sauf si le domicile est plus proche du lieu d’affectation de faisant fonction).

LES PROPOSITIONS DU MINISTÈRE

Un dispositif indemnitaire ad hoc devra être créé pour les personnels enseignants et d’éducation assurant l’intérim des

LA « RECONNAISSANCE »

Après 20 mois de faisant fonction, le FF est éligible à l’intégration par liste d’aptitude dans le corps des personnels de direction. Cela se fait sur proposition

L’exercice de ce type de mission ne crée pas de droits pour la nomination en tant que personnel de direction titulaire. Il faut candidater aux concours de recrutement de personnels de direction ou à la liste d’aptitude.

personnels de direction car le RIFSEEP ne permet pas de rémunérer ces agents. Les montants correspondraient aux montants socles de l’IFSE au prorata de la durée de l’intérim. Ainsi, les fonctionnaires assurant l’intérim des perdirs bénéficieront d’une revalorisation de leur rémunération comprenant outre l’équivalent de l’actuelle part « fonctions » de l’IF2R, l’intégration d’une fraction de la part « résultats » (1250 € bruts annuels) - l’intégration de la NBI (entre 2145 € et 4291 € bruts annuels) en cas de remplacement d’un chef d’établissement de catégorie 3°, 4° ou 4°exceptionnelle.

du Recteur après un entretien puis classement.

En 2023, ce sont 115 FF qui ont pu bénéficier de ces dispositions de recrutement. En 2019, il n’y avait que 50 postes pour les listes d’aptitude.

On notera également que parmi les admis aux concours, les FF représentent 42 % du total !

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • FAISANT FONCTION

Entretiens

Avec Claire Daubresse, faisant fonction dans l’académie d’Aix-Marseille et Loïc Villard, faisant fonction dans l’académie de Guyane

Loïc VILLARD Claire DAUBRESSE

CAPES de mathématiques et au PLP mathématiques-sciences physique. J’ai fait le choix du PLP pendant 16 ans dans les quartiers Nord de Marseille et j’ai ensuite été certifiée en mathématiques avant de me présenter au concours de personnel de direction.

Loïc : c’est une histoire de famille. Nous en sommes à la troisième génération d’enseignants. Après un passage dans l’industrie pétrolière, je suis devenu professeur en mathssciences et j’aspire aujourd’hui à évoluer dans mon nouvel environnement. Longtemps engagé dans le monde associatif et culturel, j’ai pu compléter mes compétences d’organisation et de communication à travers les différents postes que j’ai occupés.

DIRECTION : POURQUOI CET ENGAGEMENT ?

DIRECTION : DEPUIS QUAND ÊTES-VOUS FAISANT FONCTION ?

Claire : depuis le 6 juin 2022, où l’on m’a affectée dans un collège REP+ dans l’hyper centre de Marseille.

Loïc : c’est par un appel que le 28 août j’ai su que j’allais être faisant fonction dans un établissement historique sur le bord du Maroni en Guyane. C’est un ancien bagne dévolu aux femmes. Cette année est riche d’évènements car nous participons aux évaluations et allons vivre un moment magique : les 50 ans du collège !

DIRECTION : POURQUOI AVEZ-VOUS SOUHAITÉ EXERCER CES FONCTIONS ?

Claire  : admissible au concours 2022, j’avais envie de

continuer ma mue et de voir si je correspondais à ce que l’institution attendait d’un personnel de direction.

Loïc : grâce au soutien et aux conseils de l’équipe de direction, j’ai candidaté pour faire fonction. J’ai à cœur de rendre service à l’institution et cela confirme mon projet de carrière. Ce nouveau poste me permet d’endosser le costume de personnel de direction mais aussi de perfectionner mes connaissances dans le quotidien d’un EPLE.

DIRECTION : QUEL A ÉTÉ VOTRE PARCOURS ?

Claire : j’ai fait mes études à l’Ile de la Réunion puis obtenu ma maitrise de mathématiques à Marseille. Surveillante pendant 4 ans, j’ai ensuite été admise au

Claire : je suis profondément animée par la lutte contre les inégalités sociales. J’aspire à manager au sein de l’équipe de direction pour accompagner les membres de la communauté éducative afin d’œuvrer efficacement à la réussite de chaque élève. Je souhaite être au cœur du fonctionnement du service public qu’est l’École et piloter avec les équipes l’organisation de la transmission des valeurs de la République.

Loïc : pour la polyvalence du métier et l’interaction avec l’ensemble des membres de la communauté éducative. En étant sur un poste de direction, nous sommes sur le point « culminant » de notre EPLE. Nous avons donc la double charge

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • FAISANT FONCTION

d’organiser le quotidien mais aussi d’amorcer les évolutions nécessaires afin de garantir la réussite de tous. L’Ouest guyanais est une région à évolution démographique rapide. À mon sens, il est important que l’école insuffle une politique bienveillante et assure les conditions du bien vivre ensemble.

DIRECTION : COMMENT VIVEZ-VOUS CETTE PÉRIODE DE FF ?

Claire : c’est pour moi une réelle formation grâce au chef d’établissement avec qui je travaille en binôme. C’est une période d’auto-évaluation de mes compétences. Cela a été également pour moi, le premier mois, un travail sur mon positionnement et ma posture. Je vois cette période de FF comme une mise à nue de mes compétences. Sur le terrain, je me rends compte très rapidement des compétences sur lesquelles je peux m’appuyer et celles qui me restent à développer. J’apprends chaque jour un peu plus. Mais le rythme est intense

et il faut trouver le temps pour préparer le concours que je présente à nouveau cette année.

Loïc : les débuts dans un nouveau métier sont toujours une période délicate. Les attentes de la communauté éducative sont exigeantes : le collège doit être fonctionnel ! J’ai appris aussi à composer avec les particularités du territoire. J’ai abordé l’année scolaire comme un marathon. Il faut savoir anticiper, être rigoureux, et gérer au mieux son effort. L’expérience de ces premiers mois m’a permis d’acquérir cette « posture » propre à l’adjoint, entre écoute et cadrage, qui me permettra, je l’espère, de réussir le concours 2024.

LA PETITE ANECDOTE

Loïc : la réunion de pré-rentrée a eu lieu dans une salle non climatisée. Alors maintenant, je vous laisse imaginer 4 heures de plénières en costume cravate où il faisait environ 35 degrés, sous le regard bienveillant d’une soixantaine de professeurs heureux de découvrir

leur nouveau principal adjoint. Je n’en suis pas sorti indemne et j’ai très vite compris que le marathon commençait.

Claire : lorsque j’étais FF en collège REP+ sur Marseille, dans le cadre du projet « ligne du temps passage des témoins », les élèves ont réalisé un film et remporté le 3e prix de la mémoire. À l’occasion des 80 ans de la commémoration des rafles du Vieux-Port, la Ville de Marseille organisait une cérémonie de la mémoire le dimanche 29 janvier. En équipe de direction, nous avions décidé d’y inviter les parents des élèves porteurs du projet. Je voulais y croire mais je ne pensais pas qu’ils puissent répondre présents. Nous avons eu raison ! Quelle vive émotion de voir assis, ensemble, lors de cette commémoration, les parents d’élèves de confessions différentes. Parents unis par leurs enfants et leur projet réalisé au sein de l’École ! Images souvenirs que je garde précieusement.

LE SNPDEN ACCUEILLE LES FAISANT FONCTION DANS SES RANGS AVEC UNE COTISATION DES PLUS MODIQUES. TOUTES LES RESSOURCES DU PREMIER SYNDICAT DES PERSONNELS DE DIRECTION SONT À LEUR DISPOSITION AUSSI BIEN AU SIÈGE QU’EN ACADÉMIE. UN ACCOMPAGNEMENT SPÉCIFIQUE PAR DES ACTIFS OU DES RETRAITÉS PEUT LEUR ÊTRE RÉSERVÉ.

L’augmentation importante du nombre de faisant fonction reflète le défaut d’attractivité du métier de personnel de direction, avec un taux d’abandon au moment du recrutement qui approche les 10 % . Ce sont donc des postes qui restent vacants. À cela, il faut ajouter les ruptures conventionnelles dont il est difficile d’apprécier le nombre.

Mais ce sont bien les conditions d’exercice du métier, de plus en plus lourdes, qui génèrent de nombreux arrêts maladie de longue durée et donc des vacances de poste. Le SNPDENUNSA dénonce les horaires à n’en plus finir et le stress provoqué par des injonctions incessantes et des charges toujours plus importantes.

Stéphane SEBERT-MONTELS, membre du GRAC

Pascale LE FLEM, membre de l’ESN, Commission Métier

LOGEMENT DE FONCTION,

UNE ENQUÊTE QUI RÉAFFIRME NOTRE ATTACHEMENT À UN PRINCIPE ET UNE VRAIE EXIGENCE DE PROGRÈS

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Pour donner suite à la grande enquête réalisée en septembre 2023, la commission métier et le GRAC vous proposent un état des lieux sur les logements de fonction.

3 RENVOIS VERS DES ARTICLES OU DES SUPPORTS RÉCENTS CONSACRÉS AUX QUESTIONS DES LOGEMENTS DES PERDIRS

NOTRE

Chaque année, nous réalisons des entretiens conseil au moment où vous préparez vos dossier de mobilité. Un très grand nombre de questions tournent autour du logement de fonction. Car le logement est un enjeu fort dans les opérations de mutations. Hélas, trop souvent, les informations recensées sur le serveur ministériel sont inexactes. Elles sont surtout très incomplètes par rapport aux demandes des personnels de direction.

C’est pourquoi cette année le GRAC (GRoupe d’Accompagnement à la Carrière) a souhaité réaliser une enquête qualitative sur les logements. Comme le logement de fonction est aussi l’objet d’un travail de longue haleine de la Commission Métier, c’est en coécriture que nous avons réalisé l’analyse des résultats de cette enquête. Avec 2717 réponses hors doublons, c’est une belle réussite en termes de participation, et nous avons pu intégrer les informations à notre liste des postes sur le site. Sur ces réponses, 1095 s’accompagnent de commentaires, dont l’analyse qualitative nous a permis de faire émerger des sujets de préoccupations partagées. Merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de le faire cette année, cela a permis de mieux renseigner les collègues candidats à mutation en intégrant ces informations au tableau de postes et aux outils utilisés par les membres du GRAC en entretien conseil. Nous reconduirons cette opération l’année prochaine, à la fois pour mettre à jour les informations et également pour essayer de les compléter sur des postes qui n’ont pas donné lieu à une remontée cette année.

WEBINAIRE DU MOIS DE NOVEMBRE 2022
Bruno BOBKIEWICZ - Conférence Nationale - Janvier 2024

UN DROIT !

Le SNPDEN-UNSA porte avec constance et insistance le droit que nous avons d’avoir un logement de fonction pour les perdirs et que celui-ci soit décent.

Le syndicat se montre donc vigilant vis-à-vis de tout ce qui pourrait affaiblir ces droits. Nous sommes naturellement conscients et, de ce fait, très attentifs au fait que, selon les régions, l’âge et le parcours personnel, il existe des aspirations et des évolutions très différentes dans ce domaine. Pour autant, cet avantage en nature, inscrit selon des règles bien claires dans le code de l’Éducation, doit s’imposer aux collectivités. Et il ne doit pas emporter comme contrepartie une demande abusive de disponibilité permanente, les soirs, les week-ends, les vacances… quand, au même moment, ces mêmes collectivités “sanctuarisent” (sic !), les temps de repos et de vacances de leurs agents. Nous ne sommes pas contre ! Mais si et seulement si nos temps de repos et de déconnexion sont eux-aussi respectés !

IL EST JUDICIEUX DE RAPPELER, À CE TITRE QUE LA «DISPONIBILITÉ»

NE RIME NULLEMENT AVEC LE «DEVOIR DE SÉCURISATION». SI LE CHEF D’ÉTABLISSEMENT EST UN INTERLOCUTEUR DES SERVICES DE SÉCURITÉ, IL N’EST PAS, EN REVANCHE, UN AGENT DE SÉCURITÉ.

Le premier point qu’il nous faut souligner, si nous en doutions encore, c’est que la profession loge très majoritairement dans les logements de fonction. Près de 4 perdirs sur 5 logent, dans le logement prévu pour leur poste ou dans un autre, en NAS ou en COP. Parmi les perdirs qui occupent leur logement, 42 % en font un élément de notre identité “cela fait partie du métier, on

loge”. Comme on ne pouvait pas cumuler les réponses, il est possible qu’ils soient plus nombreux encore à le penser. Mais il est intéressant de constater qu’une partie non négligeable de collègues logent parce qu’ils ne sont pas assez bien payés pour se loger par eux-mêmes ou parce que leur poste est éloigné de leur résidence personnelle. Chefs comme adjoints sont concer-

nés, ce n’est pas une question d’étape de carrière. Pour beaucoup de collègues, le logement peut décider ou au contraire dissuader de passer le concours. Et une fois dans le corps, sans logement de fonction, notre mobilité serait économiquement ou géographiquement beaucoup plus difficile.

Pourquoi logez-vous ?

Cela fait partie du métier

Économiquement, vous avez besoin de cet avantage en nature

Votre résidence personnelle est trop éloignée pour vous laisser le choix

Vous auriez voulu une dérogation mais elle a été refusée

/ 47 42,2 % 28,8 % 26,4 % 2,6 %
DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LOGEMENT

DES LOGEMENTS D’UNE QUALITÉ TRÈS INÉGALE

Dans les commentaires, les collègues qui ne souhaitent pas loger mettent en avant des motivations en lien avec les conditions de travail. Il s’agit du besoin d’une “vraie coupure le week-end”, ou de la situation d’un conjoint “qui subit la mobilité du perdir”. Et si “un membre de la famille a besoin de télétravailler”, avec 45 % des logements n’ayant aucun accès à Internet, cela risque d’être compliqué ! Ce sont là des aspirations montantes, auxquelles

notre syndicat doit rester attentif. La question de l’accessibilité est un de ces marqueurs qui indiquent que le parc immobilier des logements de fonction n’est pas en avance sur le parc privé. Avec 15,8 % de logements accessibles, cela peut-être un vrai frein si un membre de la famille a besoin d’une accessibilité PMR.

L’équipement de la cuisine est aussi un sujet de préoccupation pour de nombreux collègues : le mot revient 116 fois dans les

commentaires. Seuls 28 % des logements disposent d’une cuisine équipée et de façon très inégale. La plupart du temps, elle est aménagée par un occupant qui à son départ la reprend ou la cède au successeur contre dédommagement. Il est regrettable que l’équipement des logements neufs ou rénovés ne prenne pas en compte ce besoin. Comme le dit avec verve un de nos répondants “je suis un cadre qui est obligé de vivre dans une

Accès à internet

Surface des logements de fonction

moins

de

de 50m2 de 91 à 120m2
50 à 70m2 de 121 à 150m2
avec TV Fibre
sans TV Non Câble vv 45,0% 16,2% 3,6% 2,5% 32,7%
de 71 à 90m2 plus de 150m2 ADSL
ADSL

HLM glauque, indigne de la fonction”. Ce n’est certes pas le cas de tous, mais avec près d’un logement sur dix insalubre ou dégradé, nous devons aider les collègues à se faire entendre. Un élément rassurant : très peu de répondants se retrouvent sans solution de logement alors qu’ils en attendaient une. Seuls 28 collègues déplorent ne pas disposer d’un logement. Cela est néanmoins problématique et nous en avons fait un cheval

de bataille ces dernières années pour faire respecter les droits des collègues à obtenir un logement dans toutes les collectivités territoriales. Ceci particulièrement dans certaines collectivités clairement identifiées, de l’ouest et du sud-ouest de la France. Car nous avons aussi observé un phénomène de “contagion” de collectivités, qui construisent des établissements neufs sans logement ou en nombre insuffisant au regard des obligations. Dans

quelques situations, à défaut d’obtenir un logement sur place, notre action a permis d’obtenir du département un logement par NAS dans un parc proche de l’établissement. Peu de collectivités connaissent les règles qui régissent le droit sur cette question. C’est pourquoi nous vous les avons détaillées dans des Direction précédents, ainsi que dans notre hors-série L’Essentiel N’hésitez pas à vous appuyer sur cet argumentaire au besoin.

LE CHOIX DE NE PAS LOGER

Etat du logement

Insalubre Bon

Dégradé

Très bien entretenu

Neuf Mérite un rafraîchissement

Pour 53 autres perdirs, le fait qu’il n’y ait pas de logement disponible les “arrange”. Le recueil d’informations collecté par la Commission Métier et le siège sur ce sujet confirme que certaines collectivités prennent des libertés avec le texte et que nous ne sommes pas devant une situation homogène sur le territoire. Pour celles et ceux qui ne voudraient pas loger, il reste la voie de la dérogation. Sur 499 demandes recensées dans l’enquête, une sur dix, seulement, fait l’objet d’un refus. Plus encore que le principe lui-même, de nombreux collègues contestent des délais déraisonnables et des critères trop variables selon les territoires, au point de susciter un sentiment d’iniquité. Une dérogation refusée peut être vécue comme une sanction financière par le collègue qui la subit. Et lorsque le médecin conseil du Rectorat a appuyé la demande à déroger, cela devient encore plus difficile à comprendre... Chaque collègue dans cette situation doit pouvoir trouver auprès de nous un accompagnement.

/ 49
37,0% 30,1% 7,9% 3,8% 1,6% 19,6%
DIRECTION N°288 - MARS 2024 • LOGEMENT

UN COÛT ?

La suppression de la taxe d’habitation pour la résidence principale a changé la donne pour celles et ceux d’entre nous qui ont à la fois une résidence personnelle et un logement de fonction. Nous y reviendrons dans la prochaine édition de L’Essentiel

L’augmentation du prix des fluides, alors que certaines collectivités ont gelé depuis plusieurs années les plafonds de prise en charge, fait qu’un certain nombre de perdirs doit payer un dépassement chaque année. La question de l’isolation des logements devient centrale. Elle revient 103 fois dans les commentaires, avec 32 fois l’expression “passoire thermique”. L’entretien et la maintenance peuvent devenir des sujets de crispation avec des collectivités territoriales aux pratiques très inégales. Nous avons de ce fait voté une motion au Conseil Syndical National (CSN) de mars 2023 afin de réclamer un bouclier tarifaire pour les logements mal isolés, dans l’attente d’une rénovation thermique.

QUELQUES SUJETS DE VIGILANCE

Pour beaucoup de sujets liés aux logements de fonction, la décision ne revient pas au chef d’établissement. Mais il en est quelques-uns qui sont d’éternels sujets de crispation et pour lesquels nous avons les moyens de répondre. Citons quatre exemples .

Les changements d’attribution de logements

Ils peuvent arranger les collègues présents à un moment, mais peuvent aussi polluer une arrivée suite à mutation. Faire déménager des collègues en arrivant n’est pas idéal. Se l’interdire et vivre dans un logement qui n’a pas le nombre de pièces adapté à sa famille n’est pas souhaitable non plus. C’est pourquoi nous rappelons ici que, chaque année, le chef d’établissement fait voter la répartition des logements au CA. Son rapport sera la pièce indispensable qui vaudra juridiquement. Il est ainsi possible de s’adapter aux changements et de modifier les attributions en transparence, en restant dans le cadre règlementaire.

La date à laquelle on libère son logement pour le suivant

Combien de collègues souvent en bout de chaîne, typiquement des adjoints stagiaires, se retrouvent à ne pouvoir emménager qu’à la rentrée, voire après elle. Cela se fait trop souvent au détriment de travaux de rafraîchissements (pourtant souhaitables pour 30 % des logements des répondants), impossibles ensuite lorsque la collectivité se fait une règle de ne laisser intervenir leurs agents que dans des logements vides. Dès qu’on le peut, lorsqu’on part à la retraite ou qu’on est en tête de chaîne, il est souhaitable de libérer les lieux tôt dans l’été afin de permettre un bon enchaînement des déménagements.

Les travaux

Dans certains établissements, les logements sont rafraîchis “sans concertation avec le nouvel occupant”, alors que pour le même coût, le résultat est souvent plus satisfaisant si les priorités de la famille arrivante sont prises en compte.

La sécurité et la salubrité

Les problèmes électriques (33 fois) et de ventilation (une quinzaine de situations) reviennent le plus souvent.

L’insistance des chefs d’établissement auprès de la collectivité territoriale est indispensable, avec l’appui du SD ou du SA du SNPDEN chaque fois que nécessaire.

La libre administration des collectivités territoriales est un principe qui ne permet pas d’avoir un traitement uniforme des situations, pour autant il semble normal de demander à la collectivité un traitement du locataire conforme à celui d’un parc privé et d’en assurer la qualité.

Nous renouvellerons cette enquête en septembre prochain, non seulement pour continuer à accompagner nos collègues dans leurs mutations, mais aussi pour donner des arguments à nos adhérents et à nos élus pour faire avancer ce dossier important.

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Layla BEN CHIKH, ESN et Gwénaëlle PIGAULT, SD du 74 Serge FAURE, SA de l'étranger - Conférence Nationale - Janvier 2024

UNE ACADÉMIE À LA LOUPE…

L’ACADÉMIE DE MONTPELLIER ET DU LANGUEDOCROUSSILLON

Au sein de la région Occitanie, l’ancienne région Languedoc-Roussillon, et ses cinq départements, reste le territoire de l’académie de Montpellier. Si le département de l’Hérault représente un poids démographique et scolaire conséquent, il n’est donc pas le reflet complet de la diversité des territoires. Surtout, la ville de Montpellier, moderne, dynamique, ouverte, connectée aux réseaux de transports, masque des réalités bien diverses.

Si nous avons souhaité insister dans cette présentation sur cet aspect de la géographie scolaire de l’académie, par une présentation complète et des illustrations typiques des différentes situations rencontrées, c’est bien en raison du pouvoir de séduction de notre territoire.

En effet, notre académie se distingue souvent au mouvement sur plusieurs aspects. Si l’on s’en tient à la première phase du mouvement 2023, Montpellier était l’académie la plus attractive (nombre d’entrants/nombre de sortants), mais aussi l’académie métropolitaine (Corse exceptée) présentant le plus fort taux d’accueil (32 %).

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Les conséquences locales sont évidentes : le mouvement à l’intérieur de l’académie est extrêmement contraint, générant une frustration forte chez les collègues. L’ancienneté moyenne avant d’obtenir un poste de chef est ici de 10 ans, là encore une des plus élevées… Elle continue à s’allonger d’année en année.

Cette attractivité n’est pas le fait des conditions de travail : dans une académie paupérisée (4 départements de l’académie au palmarès des 7 départements les plus pauvres de métropole, seule la Lozère échappe à ce triste palmarès), la population scolaire exige un engagement fort des équipes. D’autre part, le taux d’encadrement des élèves est particulièrement dégradé pour plusieurs raisons. Dans un des seuls territoires à la démographie encore positive, les délais d’adaptation de la carte scolaire aux réalités (constructions d’EPLE) et les inerties de transfert de moyens entre académies nous installent dans un déséquilibre de dotation de postes de personnels de direction constant. À cela s’ajoute un choix opéré de longue date de constituer de « gros » EPLE, réduisant mécaniquement ce taux d’encadrement. Nous ne comptons que très peu d’établissements de catégories 2 par exemple. Finalement, un perdir de l’académie encadre 40 élèves de plus que la moyenne nationale (361 élèves par perdir contre 321 au national).

Alors, certes, nous avons le soleil, mais la plage peut être lointaine, les distances internes importantes, et le ticket d’entrée peut avoir un goût amer : nombre de collègues ont accepté, pour nous rejoindre, de renoncer à un poste de chef pour devenir adjoint de lycée 4ex. Aucun ne s’est épanoui dans ce parcours.

Heureusement, nous pouvons compter sur une forte solidarité interne, l’action syndicale rassérène les collègues qui y partagent leurs expériences et leurs préoccupations. Le dialogue social est vivant et soutenu, en témoignent les nombreux groupes de travail auxquels nous sommes associés et la mise en œuvre de la charte des pratiques de pilotage qui bat son plein.

Les cadres syndicaux sont à la disposition de toutes et tous, au quotidien. Les collègues qui rejoignent ou souhaitent rejoindre l’académie sont accompagnés, nous répondons à leurs sollicitations avec plaisir et les comprenons parfaitement : il fait bon vivre par ici !

Le compte X-Twitter du SNPDEN de Montpellier : @SnpdenMTP

PRÉSENTATION DE L’ACADÉMIE

La géographie scolaire de l’académie de Montpellier : une organisation spatiale qui renforce le manque de mixité sociale

L’académie de Montpellier s’étend sur 5 départements, l’Aude, la Lozère, le Gard, les Pyrénées Orientales, l’Hérault. L’académie représente environ 4 % des effectifs globaux nationaux. Le territoire est divisé en trois grands types d’espaces. En premier lieu, un espace littoral très densément peuplé, qui concentre les centres de décisions et de dynamisme économique, les grands centres touristiques, la plupart des

grandes villes. En second lieu, une bande de plaine agricole, zone de développement périurbain, ou rurbain, avec des petits villages satellites des villes littorales, en plein développement, nécessitant la construction de nouveaux services, de réseaux, d’établissements scolaires. Enfin, une zone de moyenne montagne, voire de haute montagne pour les Pyrénées. Ce dernier espace est nettement en déprise, très rural ou avec des

zones marquées par une forte désindustrialisation (Cévennes, Montagnes Noires, Ouest audois, basses Pyrénées). Ce dernier type d’espace dispose cependant d’un maillage scolaire relativement dense, héritage d’un temps déjà très ancien. La situation sociale est aussi caractérisée par une concentration de problèmes sociaux. Quatre départements sont parmi les plus pauvres de France. La bulle urbaine de Montpellier ne doit pas faire oublier cette réalité sociale. L’héliotropisme est une autre caractéristique, que marque le développement du territoire.

Une des caractéristiques de l’Académie, c’est le dynamisme démographique unique dans le pays. La population augmente, et particulièrement la population scolaire. Tous les niveaux sont concernés, même si le premier degré semble avoir atteint son étiage. La pression sur le second degré est considérable, particulièrement dans les espaces littoraux et de rurbanité. Ce qui donne une première caractéristique de la géographie scolaire. Les classes sont pleines, 30 élèves en collèges, 24 en REP, 36 dans les lycées, classes complètes en LP. Les collèges de la vaste plaine viticole, sont pleins, et des constructions sont encore nécessaires pour couvrir le besoin. Les conditions d’exercice sont donc dégradées, les moyens d’enseignement, même en forte augmentation, ne permettant pas d’avoir des classes autre que surchargées. Cette situation est difficilement appréhendable, car la moyenne académique prend en compte les établissements de moyenne

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montagne, avec de très nombreux établissements ruraux avec des effectifs faibles, y compris par classe. C’est le cas des établissements de Lozère, dans leur totalité, de ceux des Hauts Cantons de l’Hérault, des Pyrénées audoises… Ces établissements parfois de moins de 100 élèves ont leur utilité, dans des espaces où les déplacements sont difficiles, les familles éloignées du cadre social, mais leur existence cache la réalité d’un espace éducatif très tendu dans les villes et les zones rurbaines.

Par ailleurs, cette structure bouscule la hiérarchie scolaire. Historiquement, les lycées sont peu nombreux, et sont souvent d’énormes unités, c’est le cas pour Ales, Nîmes, Montpellier,

Béziers, Narbonne, Perpignan, où l’on trouve des EPLE avec plus de 2300 élèves, parfois avec des GRETA CFA, ce qui donne des monstres de 3000 apprenants. La multiplicité de ces monstres scolaires, dont la direction a été encore rendue plus difficile dans les années 2010 par une série de fusions des EPLE de ces cités scolaires, est une caractéristique majeure de l’académie. Ces lycées, saturés, sont aussi marqués par un vieillissement, caché par des opérations immobilières ponctuelles. Ces établissements historiques sont malheureusement souvent en très mauvais état. La région Occitanie en est consciente, mais elle met en avant l’héritage délétère de

Chiffres et données

Population

2 937 000 habitants

12e rang national en termes de population scolaire

Élèves, étudiants et apprentis

784 043 en 2023, soit 150 000 de plus en 3 ans

Personnels de l’Éducation nationale :

49 028

Les personnels de direction de l’académie

531 personnels dont 49,72 % de femmes et 50,28 % d’hommes (contre 53,92 % de femmes et 46,08 % d’hommes à l’échelle de la France)

POUR ALLER PLUS LOIN

l’État, ce qui est aussi une réalité, même si la décentralisation date de 30 ans… De plus, la Région a été contrainte de construire, à flux tendu, des lycées neufs, principalement dans la couronne périurbaine des grandes cités littorales. Il y a un contraste, parfois abyssal, indécent, entre des lycées neufs, destinés aux classes moyennes et favorisées, et les vieux lycées de centre-ville, mal entretenus où restent des populations défavorisées. Les stratégies politiques, malheureusement pas plus présentes ici que sur le reste du territoire, construisent des cartes scolaires selon d’habiles réseaux, qui provoquent des conséquences sociales à long terme. C’est le cas à Alès,

Rectrice : Sophie BÉJEAN, depuis février 2020

2723 établissements scolaires (330 de plus en 3 ans)

L’âge moyen des personnels de direction à Montpellier est de près de 54 ans, soit 1 an de plus que la moyenne française.

28 indicateurs RAO de l‘académie de Montpellier –2022-2023

108 indicateurs RAO 2022

avec la construction du lycée de Saint Christol, mais aussi celui de Lunel, Sommières, Sérignan et Lézignan. Au prétexte de désengorger les casernes scolaires du siècle dernier, on a réduit la mixité sociale, et construit en retour des établissements d’évitement. Le mal est fait, il semble difficilement réversible aujourd’hui.

La région n’a, de toute façon, fait que renforcer durablement les prises de décisions des collèges. Les départements ont, là aussi, une démarche nettement clientéliste, tous départements confondus. Rappelons que la situation sociale du territoire est très complexe, le taux de pauvreté est un des plus forts de France. La géographie so-

ciale est là aussi très clairement identifiée : des centres villes anciens dégradés avec des quartiers prioritaires, accompagnés de cités sociales en banlieue proche, entourée de villages périurbains en pleine expansion démographique. À la suite de la construction des lotissements, il a fallu construire des collèges, essentiellement pour la classe moyenne. Toutes les villes du Languedoc et du Roussillon sont sur ce modèle : Lunel, Béziers, Narbonne, Nîmes, Perpignan, Carcassonne, Sète même, malgré les fortes contraintes géographiques, Agde. Seule Montpellier, la ville centre, échappe en partie à ce modèle, du fait de sa taille. Partout ailleurs, les collèges de centre-ville échappent

Collège

Lycée pro

rarement à une forte augmentation des populations défavorisées, au point de les voir se transformer en ghetto parfois. Les populations de classes moyennes se retrouvent dans les collèges neufs de la couronne périurbaine. Là encore, les populations sont séparées durablement. C’est parfois une caricature : l’exemple du collège de Bellegarde, au sud de Nîmes, est frappant. Ouvert avec un effectif de moins de deux cents élèves, il a permis aux élèves de Bellegarde d’éviter la fréquentation des élèves d’un quartier prioritaire de Nîmes, qui ont été réaffectés dans un collège devenu, par la suite collège prioritaire. Pour remplir le collège de Bellegarde, le département

Lycée GT

*Indice de Position Sociale, pour l’année 2022-2023

L’écart-type moyen est de 29,9 pour l’académie, de 27,3 pour les collèges privés sous contrat et de 30,7 pour les collèges publics ; l’écart-type étant une mesure de la dispersion des informations. Ainsi, plus le chiffre est faible, plus les données sont proches les unes des autres ou, encore, homogènes.

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DÉPARTEMENTS Nombre de collèges en 2022-2023 (Public | Privé sous contrat) IPS* moyen des collèges IPS* moyen des collèges publics IPS* moyen des collèges privés sous contrat Nombre de lycées GT en 2022-2023 (Public | Privé sous contrat IPS* moyen des lycées GT AUDE 33 (28 | 5) 100,3 97,9 113,4 11 (9 | 2) 110,6 GARD 71 (53 | 18) 101,8 97,8 113,5 29 (19 | 10) 111,7 HERAULT 101 (78 | 23) 106,4 102,2 120,8 43 (32 | 11) 117,5 LOZERE 17 (12 | 5) 105,3 103,5 109,5 8 (4 | 4) 115,3 PYRENEES-ORIENTALES 39 (31 | 8) 99,0 94,4 116,9 16 (12 | 4) 112,3 Moyenne de l’académie 103,2 99,3 116,5 114,4 Moyenne en France 104,1 100,1 117,1 114,8 DÉPARTEMENTS IPS* moyen des lycées GT publics IPS* moyen des lycées GT privés sous contrat Nombre de lycées PRO en 2022-2023 (Public | Privé sous contrat)
moyen des lycées PRO IPS* moyen des lycées PRO publics IPS* moyen
AUDE 107,7 120,8 9 (7 | 2) 90,7 86,7 104,5 GARD 109,5 117,3 22 (14 | 8) 91,0 85,0 101,4 HERAULT 114,0 126,0 29 (22 | 7) 94,0 88,3 111,9 LOZERE 118,1 113,3 6 (4 | 2) 99,9 91,7 104,1 PYRENEES-ORIENTALES 107,6 124,0 11 (10 | 1) 89,9 88,1 108,0 Moyenne de l’académie 111,3 121,5 92,6 87,4 105,8 Moyenne en France 109,8 124,4 91,1 86,5 104,3
IPS*
des lycées PRO privés sous contrat
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a proposé une carte scolaire retirant les élèves les plus favorisés du collège REP de la ville de Beaucaire, proche, fragilisant un peu plus le recrutement de ce dernier établissement. Les exemples sont légion, et dans tous les départements. Mais ces constructions nombreuses se font en plus des constructions de lycées. Les moyens de l’éducation ne sont pas pour autant augmentés en proportion. On se retrouve, et c’est là aussi une caractéristique de l’académie, avec des collèges de plus de 500 élèves avec un seul personnel de direction, une demi-secrétaire, et un CPE pour tout encadrement. C’est une des particularités de l’Académie, le sous encadrement, à tous les niveaux de la hiérarchie scolaire, et tout particulièrement en EPLE. Les populations très favorisées, elles, font le choix de la ségrégation sociale en mettant les élèves dans des établissements privés, souvent historiques.

La place du privé est faible dans l’académie, à peine 12 % des effectifs. Mais elle est socialement très colorée, dans les espaces peuplés, tout au moins. C’est le lieu refuge des classes sociales les plus favorisées. L’analyse des IPS est, de ce fait, très parlante, et démontre cette ségrégation sociale supplémentaire, souvent assumée par des tarifs élevés et des stratégies de sélection drastique. Un établissement, l’institut d’Alzon à Nîmes, occupe dans ce paysage une place avérée.

On a donc trois espaces scolaires : des vieux collèges de centres-villes à la population de plus en plus défavorisée, relevant d’éducation prioritaire, des collèges de couronnes

périurbaines pour les classes moyennes, et des établissements privés pour les classes favorisées. Bien sûr, les exceptions à la règle ne manquent pas, mais elles ne doivent pas cacher cette réalité. C’est le cas, par exemple, de nombreux établissements privés et historiques de campagne, qui vivotent, et ne choisissent pas vraiment leur public.

Un espace échappe à ces règles, c’est la Lozère. Le privé y est très implanté, et les établissements publics souvent en pâtissent. On se retrouve avec des établissements très peu peuplés. On parle parfois d’établissements de moins de 50 élèves. La résistance des politiques à la fermeture de ces EPLE minuscules, au prétexte du maintien du service public, est légendaire, et parfois même irrationnelle. Cela s’explique en partie par cette confrontation historique avec un privé puissant. Les EPLE de Lozère sont donc très compliqués. Éloignement, populations souvent complexes, enseignants locaux, qui sont chez eux, et vous le font savoir : les personnels de direction sont soumis à des pressions que l’on ne soupçonne pas. Par ailleurs, le très petit nombre d’élèves induit la nécessité de faire toutes les tâches. C’est un territoire difficile et délicat. Il sert également de zone de repli pour des publics issus de quartiers prioritaires que l’on souhaite mettre à la campagne. La fréquentation des trains du vendredi soir, au départ de Mende, et en direction de Nîmes, est une illustration parfois épique de ce phénomène.

Les LP ont une place un peu parallèle. Ils sont souvent considé-

rables, avec parfois des SEP de plus de 800 élèves, le LP Pierre Mendes France à Montpellier étant à plus de 1000... Ces établissements, pour autant, n’ont pas une offre suffisante pour imaginer accueillir toute la population des territoires de proximité de ces établissements. L’académie est là encore dans une situation à part : il y a plus de demandes que de places, il y a donc une réelle sélection ! Évidemment, il faut relativiser en fonction de la spécialisation : il y a plus de demandes en esthétique que dans le bâtiment à Montpellier... Mais il existe aussi toute une série de LP ruraux éloignés des centres villes, qui sont, pour le coup, évités, à la fois par le public local, pour qui ces établissements sont stigmatisants, mais aussi par les populations éloignées. C’est le cas de Lodève, de Bédarieux, de Saint Pons, de Quillan, de Villelongue del Monts… Ils servent aussi d’établissements tampons, dont la vocation est d’accueillir ceux que l’on ne peut, ou que l’on ne veut pas scolariser en ville. Ce sont, sans exception, des établissements très complexes, mal reconnus dans leur difficulté, car éloignés des centres. Leurs problèmes n’ont alors qu’une audience relative. L’enseignement professionnel est par ailleurs en grande concurrence avec des centres d’apprentissage considérables. C’est le cas dans l’Aude, mais aussi du côté de Béziers ou de Nîmes. Cet aspect, mal connu, explique en partie le maillage faible de la formation professionnelle initiale, publique ou privée. La récente réforme de l’apprentissage n’a fait qu’accentuer le phénomène.

LES ÉLUS DE L’ACADÉMIE

Je suis honoré de vous présenter ma fonction en tant que secrétaire départemental du SNPDEN pour le département du Gard. Mon engagement en tant que proviseur adjoint au lycée Philippe Lamour à Nîmes pendant les quatre dernières années a été le point de départ de cette aventure au sein du syndicat, et je suis fier de servir notre communauté éducative dans ce rôle depuis un an. J’ai également le privilège de servir en tant que coordonnateur de réseau de bassin, notamment pour «les ponts du Gard», une responsabilité qui me permet de tisser des liens et de collaborer avec de nombreux acteurs de l’éducation dans notre département. En plus de ces responsabilités, je suis impliqué en tant que formateur pour deux

groupes dans le domaine de l’éducation. D’une part, je suis formateur pour les AED (Assistant d’éducation) dans le cadre du programme «Adaptation à l’Emploi». D’autre part, je suis formateur pour les lauréats de concours PERDIR dans le domaine de la gestion des emplois du temps. Ces postes variés, bien que demandant du temps et de l’énergie, m’apportent énormément de satisfaction et d’enrichissement personnel. J’ai la chance d’acquérir une expérience diversifiée au sein du système éducatif, ce qui me permet de mieux comprendre les besoins et les défis auxquels nos collègues sont confrontés. Pour moi, l’une des plus grandes fiertés de mon rôle en tant que secrétaire départemental est la possibilité

d’aider et d’accompagner nos adhérents au quotidien dans leur carrière, ainsi que dans les moments clés de leur évolution professionnelle. C’est un engagement que je prends très au sérieux, et je suis toujours disponible pour soutenir nos membres et promouvoir l’amélioration continue de notre système éducatif. En conclusion, je suis enthousiaste à l’idée de continuer à servir notre communauté éducative en tant que secrétaire départemental du SNPDEN pour le Gard. Je reste dévoué à notre mission commune de faire progresser l’éducation et de soutenir nos collègues dans leur travail quotidien. Ensemble, nous pouvons accomplir de grandes choses pour l’avenir de l’éducation dans notre département.

L’engagement syndical au service des collègues a jalonné l’ensemble de ma carrière.

Depuis mon entrée dans le métier de personnel de direction, je suis investie dans le SNPDEN-UNSA. Je suis très attachée à tout ce qui consolide notre identité professionnelle. Ainsi, j’ai œuvré de nombreuses années en tant qu’adhérente SNPDEN élue au CSA de l’académie de Montpellier. J’ai ainsi pu représenter les collègues de notre académie dans plusieurs CSN et à un Congrès. L’investissement dans le SNPDEN a pu renforcer mes valeurs du service public d’éducation, ces valeurs fortes mises en avant dans les actions des membres du SNPDEN :

élaborer des motions montrant les spécificités rencontrées par les perdirs de l’académie de Montpellier et la richesse de leurs propositions, débattre avec les perdirs d’autres académies sur les axes qui sont au cœur de l’exercice de notre métier de perdir, créer du collectif, tout cela est un réel moteur professionnel. Depuis septembre 2022, j’ai renforcé mon engagement : SD de la Lozère, le plus petit département de l’académie mais avec une réelle complexité (géographique, structures, relations avec les diverses collectivités territoriales) et élue commissaire paritaire lors des dernières élections professionnelles et très fière de porter cette représentativité.

Mon parcours est celui d’un grand nombre d’entre nous : conseillère principale d’éducation dans des structures allant jusqu’à plus de 1000 élèves, formatrice détachée à l’université de Montpellier plusieurs années durant, j’ai exercé en tant que perdir dans des collèges et lycées (LEGT et LPO jusqu’à 2000 élèves), je suis partie quelques années à Auxerre. Mes divers engagements syndicaux depuis plus de 30 ans me permettent d’exercer une réelle liberté de pensée car je me sens plus encore « acteur » dans le système et cela me permet d’avoir une attitude positive et constructive au service des élèves et des collègues.

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Khalid SGHIR SD du Gard
L’ACADÉMIEX DE MONTPELLIER…X ET DUX LANGUEDOC-X ROUSSILLONX
Rania BOUMAZA-BONETTO SD des PyrénéesOrientales

Corina

SANTOMAGGIO

SD de Lozère

Je dirais que « sans engagement, point de bien commun ».

Au SNPDEN depuis ma première affectation, j’ai accepté le poste de secrétaire départementale cette année. Je suis personnel de direction depuis 2010, nommée dans l’académie de Lyon en lycée polyvalent. J’ai pu me former au métier grâce à des chefs bienveillants et qui ont su me faire confiance et me déléguer des dossiers rapidement. D’autres missions m’ont par ailleurs été confiées au sein du pôle culturel local en lien avec les

Laurent BANCHEREAU

SD des PyrénéesOrientales

Hervé CLAVERIE

SD de l’Hérault et coordonnateur des commissaires paritaires académiques

Mon engagement syndical a toujours été pour moi une évidence et ce pour plusieurs raisons : il complète et soutient ma

Je suis personnel de direction depuis 2005 après une première carrière de professeur des écoles pendant 9 ans à Orléans.

La vie m'a conduit dans le sud de la France. J'ai exercé les fonctions de perdir dans l'Aude et dans les Pyrénées Orientales.

J'occupe, depuis peu, et en succession de Sébastien MUREIL, les fonctions de SD des Pyrénées Orientales. Ce département, entre mer et montagne, est un départe-

fonction au quotidien, il me permet de confronter avec franchise et ténacité des idées, des expériences et des points de vue avec les collègues qui partagent la même fonction, mais n’ont pas forcément la même posture ; il me permet de débattre sur des questions d’actualité, de les analyser afin d’apporter des réponses concrètes aux situations professionnelles insatisfaisantes, de me positionner avec conviction dans le débat démocratique. Mon syndicalisme est offensif et consacre une bonne part de son énergie à défendre les intérêts des adhérents et également nos conditions de travail dans le cadre d’un rapport de force, condition indispensable de l’efficacité du dialogue social. Mon syndicalisme est créatif, car la mondialisation a résolument mis le cap sur une société

établissements scolaires du primaire et du secondaire. En 2014, j’ai rejoint un collège de l’Aude de catégorie 4 toujours en tant qu’adjointe. J’ai pu assurer en 2015 un intérim de principale dans un collège de Carcassonne sorti du réseau d’éducation prioritaire, confrontée à toutes les inquiétudes qui allaient avec ; cet intérim a duré 18 mois. Actuellement, principale d’un collège aux portes de Carcassonne, je me suis engagée dans la formation «laïcité et valeurs de la république» et «gestion de crise».

ment à taille humaine. Les échanges y sont faciles mais les défis à relever y sont nombreux. Entre autres particularités, le taux de pauvreté de ce département est l'un des plus élevé de France.

Être personnel de direction est à la fois passionnant et difficile. Notre profession connaît des évolutions, des mutations importantes. Les journées commencent, jalonnées d'imprévus, de surprises plus ou moins

de marché faite d’individualisme, l’engagement syndical au sens d’engagement au sein d’un collectif se voit aujourd’hui fortement remis en question.

L’enjeu syndical ne s’exprime donc plus uniquement en termes de défense des intérêts professionnels et des principes et valeurs du service public. Il va au-delà, et vise à donner du sens à une expression collective mise en tension, car morcelée. Mon syndicalisme est enfin ouvert et responsable dans un souci de transparence et d’efficacité : « Entre possible et impossible, 2 lettres et un état d’esprit ».

Je dirige le collège Jean PERRIN de Béziers, un établissement REP de plus de 800 élèves, très hétérogène, dont l’IPS est de 80. Il comprend 28 divisions d’enseignement général, une SEGPA,

Dans mes fonctions précédentes, j’étais CPE dans l’académie de Montpellier, sur des établissements de taille variable (de 300 à 1200 élèves) et dans des zones diverses : rurales et urbaines ou périurbaines, en REP ... Ma priorité a toujours été celle de porter les valeurs que nous partageons tous. Sensible à la mixité et au respect des personnes, ce que je demande aux élèves de faire dans mon collège, je l’applique à titre personnel et professionnel.

bonnes, de priorités diverses à prioriser !

Dans toutes ces priorités, il y en a une, suprême et primordiale : ne jamais rester seul ! C'est le sens de mon engagement au SNPDEN. Se rendre disponible, être à l'écoute, accompagner nos collègues sur les questions concernant les carrières et les difficultés du quotidien, défendre nos valeurs.

une ULIS, une plateforme d’accueil EANA (non francophones), un accueil NSA (non scolarisés auparavant) et un accueil EFIV (gens du voyage).

Les atouts : une équipe enseignante et éducative mobilisée, inventive, à l’écoute des élèves et qui veut les faire réussir. Preuve en est le taux 2023 de réussite au DNB supérieur à 80 %, à peine au-dessous de la moyenne départementale.

Les difficultés : comme dans bien d’autres lieux, il est difficile de travailler sereinement avec des familles qui se méfient de l’École ou qui sont démissionnaires. C'est aussi la très faible mobilité des élèves, fixés sur Béziers, ce qui pose de gros soucis d'orientation.

DES ÉTABLISSEMENTS DE L’ACADÉMIE

Le collège des Trois Vallées Bisite Florac-UPP Pierre Delmas

La Lozère, un département de l’académie de Montpellier, a le charme des régions de moyenne montagne. Le site principal du collège, Florac, est au cœur d’une vallée traversée par trois rivières : le Tarn, le Tarnon et la Mimente. En qualité de principale, j’apprécie de dérouter mes interlocuteurs en leur expliquant que je dois parcourir « un couloir de 27 km » pour rejoindre le bureau du principal adjoint au cœur des Gorges du Tarn : bienvenus à l'UPP Pierre Delmas sur Sainte-Enimie !

Au-delà de cette géographie rurale, la structure représente une échelle plutôt haute au nombre

d’élèves scolarisés : 232 élèves pour le rentrée 2023. Nous vivons comme dans un certain nombre de départements, la baisse démographique. Ainsi, sur l’UPP, nous scolarisons 17 élèves. Depuis la rentrée 2022, le choix pédagogique a été de constituer des classes bi-niveaux comme on peut en rencontrer dans le 1er degré : 6è-5è et 4è-3è. L’autre singularité est de compter parmi les personnels d’éducation des MI-SE CDIsés au nombre de 2. Cette réalité RH interroge les missions de ces personnes qui exercent depuis au moins 30 ans dans cette structure.

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L’ACADÉMIEX DE MONTPELLIER…X ET DUX LANGUEDOC-X ROUSSILLONX
UPP Pierre Delmas

La relation avec les partenaires extérieurs est installée : l’intervention annuelle des gendarmes, mobilisation des diverses associations de proximité, soutien des municipalités et de la communauté de communes (Comcom). La collectivité territoriale, le Conseil Départemental 48, est fortement impliquée dans la politique pédagogique et éducative. L’équipe de direction est soucieuse de garantir la cohérence dans la politique qu’elle met en place avec ses équipes pour éviter l’empilement des actions. En effet, le budget du Collège des

Trois Vallées ne permet pas de garantir une large ouverture culturelle et éducative : le point faible pour ne pas dire le frein à toute action est le coût des transports. Malgré les tentatives de concertation avec la région, il persiste des impossibilités de maillage.

Le Bisite n’offre pas les mêmes opportunités aux élèves : les effectifs d’une part, et la géographie d’autre part de chaque site ne rendent pas si simple l’unicité de l’EPLE. À Florac, nous offrons l’option LCA et la participation à la section spor-

tive Foot de la 6è à la 4è, l’AS offre des créneaux de pratique entre midi et deux avec les compétitions le mercredi. Sur le site de l’UPP Pierre Delmas, au cœur d’un des plus beaux villages de France (!), les enseignants sont sur des services partagés et très peu présents de fait sur le site. Toutefois, nous avons un SPEA dans la discipline Espagnol avec la mobilisation de la DGH pour des temps de PEAC et les activités offertes tous les mercredis après-midi dans le cadre de l’AS sont les sports de pleine nature (Canoé, escalade, randonnées, VTT…)

Le Lycée des Métiers du Bâtiment, des Travaux Publics et des

Arts Fernand Léger

Le Lycée des Métiers du Bâtiment, des Travaux Publics et des Arts Fernand Léger est implanté au sein de la commune rurale de Bédarieux.

Cette commune de 6000 habitants située à l’ouest du département de l’Hérault, au sein du

Parc Naturel Régional du Haut Languedoc accueille les 342 élèves de ce lycée professionnel qui offre à lui seul un éventail de 11 filières rares voire uniques sur le territoire français du CAP au Brevet des Métiers d’arts. Afin de permettre à nos élèves

issus de plus de 50 villes de pouvoir prétendre à une poursuite d’études dans la filière de leur choix, un internat du XXIème siècle offre 188 places. L’affectation au LP Fernand Léger se fait pour trois raisons principales :

- un déterminisme géographique : la mobilité via les transports reste restreinte et l’ailleurs effraie ;

- un déterminisme familial : un membre de la famille est passé par Fernand Léger ;

- un déterminisme scolaire : les autres établissements proposant nos filières sont très demandés, les élèves affectés chez nous le sont souvent par défaut et sont issus des QPV de Béziers ou Clermont l’Hérault.

Cependant, notre IPS(1) reste élevé du fait de l’existence de nos quelques classes de la filière arts (lutherie et arts décors peints) qui sont sélectives.

Aussi on retrouve sur cette zone

rurale les problématiques de décrochage « classique » mais aussi des problématiques plus urbaines (violences, trafics et autres).

Depuis l’an dernier, un très gros travail autour de l’attractivité du lycée a été lancé par la direction, en collaboration avec les enseignants, afin d’accroitre nos effectifs mais surtout d’attirer des élèves ayant un minimum d’appétence pour nos filières. Un partenariat de proximité existe tant avec les services régaliens qu’avec le maillage économique et culturel. Ce dernier permet de développer des actions éducatives et pédagogiques variées. La Région, à travers le Pass culture, permet aussi cette ouverture vers l’extérieure, élément indispensable pour ces territoires enclavés.

Malgré les efforts déployés par la Région et les collectivités locales, la mobilité reste restreinte sur nos territoires. Les

formations multiples offertes au LP Fernand Léger complexifient la gestion de cet établissement mais leur maintien est indispensable sur le territoire du Grand Orb.

C’est dans cet esprit que notre internat réserve une trentaine de places pour les élèves des deux autres lycées de la ville (proposant là encore des filières rares) et que notre lycée accueille l’antenne locale du GRETA-CFA de l’Hérault Ouest (une centaine d’apprentis du secteur du TP).

Aujourd’hui, le Lycée des métiers du Bâtiment, des Travaux Publics et des Arts est une enclave essentielle du service public car il apporte une certaine équité dans l’offre de formation faite sur ce territoire de l’Hérault appelé « les Hauts Cantons ». (1) Indice de Position Sociale : voir page 57.

LE COMITÉ SYNDICAL ACADÉMIQUE DES RETRAITÉS (CSAR) DE L’ACADÉMIE

Le CSA, sous l’impulsion de son secrétaire académique, Florent Martin, a rapidement donné un écho favorable à la décision de créer un poste de secrétaire académique adjoint (SAA) en charge des retraités. Claudine Golfier, membre du CSA depuis de longues années et retraitée depuis septembre 2021, a accepté cette mission avec l’aide de deux collègues, Dominique Vion et Catherine Bourgoin.

La toute première réunion de la Conférence Nationale Annuelle des Retraités (CNAR), le 29 novembre 2022, à Paris, a donné le ton de ce qui était attendu par notre syndicat. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général, a introduit cette réunion en abordant plusieurs sujets généraux et terminé par les terrains que pourraient investir les retraités volontaires. Sous l’impulsion de Gilles Auteroche, secrétaire national chargé des retraites et retraités, l’ensemble des SAAR ont fait le point des actions menées et ont partagé les objectifs nationaux quant à la place des retraités SNPDEN-UNSA, notamment la syndicalisation des

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retraités et l’accueil des lauréats concours et des nouveaux arrivants dans les académies.

Forts de ces objectifs, nous avons proposé une feuille de route pour l’année 2023.

Après avoir récupéré le fichier de l’ensemble des retraités de l’académie et pris contact avec l’UNSA retraités locale, nous avons posé différents temps afin de construire notre action.

Entendant la difficulté des SAAR de mobiliser les retraités, nous avons orienté notre première action autour d’un moment institutionnel et convivial début février. Invités à l’Assemblée Générale Académique (AGA), les retraités ont également été invités à partager un repas avec les actifs, suivi d’un temps d’échange avec Gilles Auteroche. Les quelques collègues qui ont participé ont été satisfaits de cet échange. Enfin, nous avons échelonné quelques actions sur la fin de l’année.

Juin

Formaliser un document avec les coordonnées des représentants locaux du SNPDEN-UNSA, quelques informations pour les élections, et s’il est prêt, le calendrier syndical 2023/2024.

Juillet

Participer à l’accueil des lauréats concours avec les actifs et donner ce document aux lauréats.

Premier trimestre 2023-2024

Participer à l’accueil des nouveaux personnels de direction de l’académie. Transmettre le document préparé en juin. Poser un entretien avec le responsable de l’UNSA Retraités. Inviter les retraités à l’AGA en leur proposant un temps convivial avec les actifs autour du repas et un temps spécifique pour les retraités et futurs retraités avec, si possible Gilles Auteroche, secrétaire national en charge des retraites et des retraités.

Relancer les nouveaux retraités qui apparaîtraient inactifs sur le fichier national.

Recenser les retraités souhaitant participer à des actions : prépa concours, rencontres, appui de collègues, etc.

Faire le point des possibles pour orienter la feuille de route de 2024.

Si la légitimité de nos actions au sein du SNPDEN-UNSA est évidente dès lors qu’elles sont approuvées par le CSA, il restera à travailler la reconnaissance par les services académiques ou rectoraux de ce CSAR, afin que des retraités qui accompagneront des collègues pour, notamment, leur dossier de retraite, soient entendus. Il sera intéressant, au cours de la prochaine CNAR, de partager sur ce point.

Les cadres académiques de notre syndicat sont plus que sollicités dans leurs missions syndicales sans avoir ni décharge ni aide supplémentaire pour répondre à leurs multiples missions et tâches professionnelles. Nous souhaitons nous positionner comme une aide en proposant des temps spécifiques à nos collègues retraités, mais aussi en apportant un soutien aux actifs dans, par exemple, la préparation au concours, l’accompagnement à l’entrée en fonction, la participation à des stages de formation avec les actifs, un accompagnement pour les collègues qui décident de prendre leur retraite.

Nous pensons en effet que les nouveaux retraités peuvent apporter des conseils techniques sur des interfaces informatiques

ou logiciels tels que les emplois du temps par exemple, des conseils organisationnels mais aussi dans la gestion RH d’un établissement. Nous pensons également que la distance naturelle qu’ont les retraités avec cette charge de travail des Perdirs, peut leur permettre d’accompagner des collègues qu’ils soient en difficulté ou pas, mais qui auraient juste besoin d’un temps de réflexion.

Comme l’a évoqué François Resnais, secrétaire national en charge de la communication, lors de la première réunion de la CNAR, dans la mise en place du suivi de l’adhérent « de la réussite au concours jusqu’après mon métier », les retraités doivent avoir une place à côté des actifs dans le suivi des adhérents.

Témoignages d’adhérents engagés

Alain BARTHES

Le SNPDEN-UNSA est un syndicat au service de ses adhérents ET un syndicat porteur de valeurs et capable de mobilisation. Notre expérience le montre, le syndicat est aussi un lieu de rencontres, d’échanges, qui permet de sortir du risque de l’isolement pour l’actif seul sur son poste, dans un métier certes passionnant mais aussi très exigeant, ou pour le retraité pour qui la transition est difficile. À côté des cadres académiques de notre syndicat et des actifs, les retraités volontaires ont toute leur place pour faire vivre le SNPDEN-UNSA et transmettre la nécessité d’adhérer à une organisation qui, depuis des années, a démontré son efficacité pour maintenir le dialogue, exiger des évolutions et faire reconnaître

Dominique VION

J’ai adhéré au SNPDEN en 2002, dès mon entrée dans le métier de perdir (mon militantisme est donc largement majeur…), et je continue à y participer activement encore aujourd’hui, alors que je suis retraité depuis 2016 (au fait, le mot « retraite » se dit « jubilation » en espagnol, et même « mise en sérénité de l’âme » en vietnamien : tout un programme, que je souhaite à tous ceux encore en activité…).

Bien sûr, quand on est « pensionné », on est plus éloigné de l’actualité, des vicissitudes voire des difficultés de notre métier. Mais ma participation aux instances départementales, académiques et nationales, et le maintien de riches contacts avec les actifs engagés, me permettent de ne pas être totalement « décroché ».

l’importance de notre fonction. J’ai été reçu au premier concours des chefs d’établissement en 1988. Participant à la formation des personnels de direction en 1989, nommé faisant fonction de proviseur adjoint au Lycée Joliot-Curie de Sète, j’opte ensuite pour la direction des collèges afin de rester dans l’académie. J’ai aussitôt adhéré au SNPDES en 1989, puis au SNPDEN lors de la fusion des 2 organisations syndicales (SNPDLP et SNPDES) en 1992. Militant actif, j’ai participé au congrès de PAU en 1993, où il s’agissait de transformer la FEN pour choisir entre l’UNSA ou la FSU : nous y avons fait le bon choix !

Je me suis engagé ensuite rapidement à prendre des respon-

Je suis, en quelque sorte, en situation de « sage » pouvant apporter modestement le fruit de mon expérience et ma réflexion et, en même temps (oups, une référence macronienne…), de « candide » pouvant interroger les camarades et les amener à préciser et approfondir (un peu d’humilité, mon garçon !).

En tous cas je me sens toujours aussi bien dans cette académie de Montpellier, toujours un peu atypique, un peu râleuse (il le faut bien quand on souhaite se faire entendre), mais toujours avec le souci de « tenir les deux rênes » du syndicalisme que nous voulons : syndicat de services et syndicat de valeurs, de conviction et de combat.

Précision qui compte beaucoup pour moi : le mot « service » a ici

sabilités au SNPDEN, élu dans les BD, CSA, CSN, commissaire paritaire et autres réunions institutionnelles académiques.

J’ai participé au congrès de Toulon en 2004, à celui de Nantes, et, entre autres, à la grande manifestation de Paris, en novembre 2006.

Adhérent aussi à la FGR jusqu’à l’impossibilité après notre adhésion à l’UNSA.

Enfin, je suis trésorier académique depuis 1998, candidat lors de chaque renouvellement de mandat à la demande des secrétaires académiques successifs. Retraité depuis 2009, et toujours aussi actif syndicalement !

Alain BARTHES

au moins deux sens : services fournis aux adhérents, mais aussi « se mettre au service » pour la défense du métier, de ses conditions d’exercice pour les élèves et pour un vrai « service public d’éducation » (expression trop souvent oubliée dans les discours et dévoyée dans les décisions et la réalité !).

Si j’ai encore foi et plaisir à participer à la vie syndicale et à lire cette revue, c’est pour toutes ces belles et bonnes raisons, et parce que des mots comme engagement, fidélité et cohérence peuvent encore avoir une résonnance et du sens.

Amitiés syndicales, et bonne continuation !

Dominique VION,

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Dominique FAURE, SA de Nantes - Conférence Nationale - Janvier 2024 Manifestation parisienne contre le choc des savoirs - 1er février 2024

VERS DE NOUVEAUX STATUTS ET UN NOUVEAU RÈGLEMENT INTÉRIEUR

Mandatée par le congrès de 2021, puis par le CSN de 2022, la commission vie syndicale (CVS) a travaillé à la refonte des statuts et règlement intérieur (RI) du syndicat.

Ainsi, un groupe de travail, qu’on appellera GT RI et Statuts, a été formé pour sa première réunion le 11 octobre 2022.

Le nouveau GT RI et Statuts s’est appuyé sur l’énorme travail qui avait déjà été réalisé, 10 ans auparavant, par le groupe précédent piloté par P. Charpentier, et constitué de M. Debuire, J. Bouvry, P. Cambier, J. Olive, P. Guittet, J.-J. Roméro, D. Pointereau (membres du Bureau National), M.-A. Leherpeur (SD92), C. Fletcher (SD44), I. Gouleret (SA Lyon), J.-M. Lasserre (SA Grenoble). Il avait commencé ses travaux en janvier 2013, après le congrès de Lille, en mai 2012, et avait abouti à proposer de nouveaux Statuts et RI, adoptés au congrès d’Avignon, en mai 2015.

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Le congrès de 2021 et le mandat du CSN de 2022 assignent au nouveau GT RI & Statuts un objectif de textes actualisés pour le congrès de 2024.

Le nouveau GT RI et Statuts de 2022 est constitué de 10 membres : 1 secrétaire général adjoint (Cédric Carraro), 2 membres de la Commission Nationale de Contrôle (CNC) (Gérard Heinz + Patrick Cambier), 2 membres de la CVS (Lydia Advenier + Michaël Vidaud), 1 retraité (Pascal Charpentier) et 4 élus académiques (Nathalie Kerbecci, SD 25/Acad. de Besançon, Jacques Guillain, Trésorier/Acad. de Lille, Eric Lathière, SA adjoint/Acad. de Paris, Cyril Coupaud, SD 91/Acad de Versailles).

Le groupe piloté par Lydia Advenier (Secrétaire nationale Vie syndicale) s’est réuni plusieurs fois, d’octobre 2022 à 2023, en distanciel comme en présentiel, et avait prévu de le faire à nouveau si nécessaire dans les mois à venir pour étude des ultimes ajustements.

LE CAHIER DES CHARGES EST LE SUIVANT :

INTÉGRER

SOUPLESSE, ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES ET NÉCESSITÉ

D’UNE

RÉACTIVITÉ FACE À NOTRE ACTUALITÉ, PRÉVOIR DES STATUTS PLUS GÉNÉRIQUES ET UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR PLUS DÉTAILLÉ, AFIN DE RÉPONDRE AU MIEUX À NOS BESOINS, DONNER UNE PLACE PLUS VISIBLE AUX ADJOINTS ET AUX RETRAITÉS, MODIFIER LES CONDITIONS ÉLECTIVES ET LES BASES ÉLECTORALES POUR PRENDRE EN COMPTE LES NOUVELLES INSTANCES, EN PARTICULIER LES CSIA.

Pour répondre à cette commande, le GT a opté pour des statuts génériques et un règlement intérieur étoffé, mais rien n’a été supprimé. C’est pourquoi, la première partie du travail a consisté à reprendre plusieurs articles ou parties d’articles des statuts pour les « basculer » vers le RI, en particulier pour tout ce qui concernait les modalités d’application.

Poursuivant sa démarche de co-construction et de principes validés, le GT RI & Statuts a proposé, suite aux motions adoptées par les CSN de 2022 et 2023, les orientations suivantes, à inscrire dans nos nouveaux textes :

AUGMENTER LE NOMBRE DE DÉLÉGUÉS DES DROM AU CSN, ACCROITRE LA VISIBILITÉ DES ADJOINTS EN LEUR CONFIANT

DES MISSIONS SYNDICALES, PERMETTRE LA PARTICIPATION DES COMMISSAIRES PARITAIRES NATIONAUX, DES COORDONNATEURS DES CSIA ET DE LA CNC AUX TRAVAUX SYNDICAUX, FAIRE ÉVOLUER LES MODALITÉS D’ÉLECTIONS À LA CVC ET CNC.

De plus, alertés récemment par la CNP Assurance (notre gestionnaire de contrats) sur l’irrégularité de notre caisse de secours décès alors que nous ne sommes pas affiliés comme assureurs, nous avons proposé la modification adaptée de l’article concerné. Aussi il nous faut préciser que désormais les nouveaux adhérents ne peuvent plus prétendre, à compter du 1er janvier 2024, au bénéfice de la

caisse de secours décès. En revanche, ceux qui l’étaient en resteront bénéficiaires. C’est en sens que l’article correspondant a été réécrit.

Certaines propositions, adoptées en mars 2023, pour être applicables dès le congrès de 2024 sans attendre celui de 2027, ont fait l’objet d’un débat en Conférence Nationale (CN) le 12 septembre 2023.

Ainsi, la réunion d’un CSN hybride, lors de la CN de janvier 2024, a été actée afin de se prononcer sur des articles modifiés permettant leur application dans le cadre du congrès de 2024. Ils sont rédigés dans cette version intégrant une nouvelle numérotation, suite à leur adoption par le CSN hybride de janvier 2024.

Également saisis par la section Étranger, nous avons, pour respecter les règles de représentativité au sein de l’UNSA Hors de France, précisé l’obligation d’appartenir au réseau AEFE, pour

les postes de responsable Étranger et adjoint, et aussi ajouté pour les responsables de zone, la 7ème zone : Océan Indien – Proche et Moyen-Orient.

C’est enfin lors de ce CSN hybride de janvier 2024 que le projet de statuts a été adopté par les membres, selon nos dispositions réglementaires qui prévoient que : « Les présents statuts ne peuvent être modifiés que par un vote du congrès acquis à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Pour être recevable, toute proposition de modification, à l’initiative de l’Exécutif Syndical National ou d’une académie, doit résulter d’un vote majoritaire du Conseil Syndical National.

Cette proposition de modification adoptée par le CSN doit être portée à la connaissance de tous les adhérents par l’Exécutif Syndical National au moins trois mois avant la tenue du congrès.

Toute modification des statuts doit être portée à la connaissance des adhérents par l’Exécutif Syndical National avant la fin du mois qui suit le vote du congrès. »

Je profite de cette présentation du travail abouti de ce GT RI & Statuts pour remercier tous les membres du groupe pour leur contribution, ainsi que tous les membres de la CNC et Valérie Faure, pour leurs relectures attentives du projet tout au long de sa rédaction et pour les corrections apportées.

L’INTÉGRALITÉ DES PROJETS EST À LIRE SUR NOTRE SITE

www.snpden.net /projet-de-modification -ri-statuts-2024/

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • VIE SYNDICALE
L'équipe de direction du lycée Français de Singapour - Toutes les photos de ce dossier sont celles de ce lycée

Diriger un établissement à l’étranger

Deux adjoints, deux parcours et une équipe à Singapour

1 • PARCOURS ET CONTEXTE

Sylvie

Après 2 missions en France, en collège et en LEGT, puis 6 années passées au Canada, dans un établissement homologué, partenaire de la MLF et de l’AEFE, j’ai traversé l’océan Pacifique pour m’installer en Asie, un continent méconnu dont je n’avais découvert que le Japon, il y a une douzaine d’années.

Ce n’était pas le seul grand changement car l’environnement (passer d’un continent à une petite île), le climat bien sûr (une variation de -20° à +30° et une unique saison), mais surtout le profil de l’établissement (partenaire vs conventionné), le public scolaire (92 %

d’élèves anglophones au Canada) ou les pratiques pédagogiques en vigueur au sein de l’établissement (IB vs système français).

Sans oublier l’alimentation (le sirop d’érable largement remplacé par la sauce au soja), et la langue (anglais vs singlish et mandarin).

Le changement et la nouveauté étaient au rendez-vous !

Un point commun, en revanche, des “paths” souterrains afin de se déplacer en ville à l’abri du froid au Canada, de la chaleur à Singapour. Au centre-ville, ces galeries à plusieurs étages relient des quartiers entre eux et permettent d’accroître la superficie des espaces commerçants. Singapour explore ainsi toutes les possibilités d’agrandir sa superficie.

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Sylvie ALLONAS Grégory BAILLEUL

J’ai été très vite conquise par Singapour, non pas parce que c’est une destination phare du shopping (érigé en sport national avec des malls et des petits commerces qui ne désemplissent pas), mais par sa dénomination de « ville jardin » à la végétation luxuriante, qui regorge de parcs et de réserves naturelles abritant des écosystèmes à découvrir.

Grégory

Après deux expériences en cité scolaire puis en lycée professionnel dans deux académies différentes, Créteil et Toulouse, j’ai fait le choix de m’engager dans un projet à l’étranger au sein de l’AEFE dans une zone géographique totalement méconnue.

Je retrouve le climat de mon expérience en Guyane avec un niveau de développement urbain et technologique totalement différent.

Un projet familial et professionnel qui naît de ma volonté de découverte tant professionnelle que personnelle. De la banlieue toulousaine à la mégalopole de Singapour, le dépaysement fut total.

Le contexte singapourien apporte une indéniable sécurité par la vigilance constante, une écoute des différentes religions et une discrétion de la part des habitants. Ce dernier point m’a particulièrement surpris après mon expérience en Amérique latine.

Nous voici donc tous deux proviseurs adjoints à l’IFS, arrivés à 3 ans d’intervalle à Singapour, cité-État située à 13 heures d’avion de la France, Singapour est le symbole du dynamisme économique, de l’innovation et du brassage culturel asiatique. C’est l’un des pays les plus développés d’Asie et du monde, faisant partie, en raison de sa forte croissance industrielle dans la deuxième moitié du XXe siècle, des “quatre dragons asiatiques, avec Hong-Kong, la Corée du Sud et Taïwan. Dépourvu de ressources naturelles, le pays dispose d’un secteur des services qui représente 67 % du PIB national, dominé par le commerce, les communications, les services aux entreprises, les transports et les services financiers.

La République de Singapour bénéficie d’un haut niveau de stabilité politique puisqu’il n’y a eu qu’un seul parti au pouvoir depuis l’indépendance (1965), le Parti de l’Action du Peuple, et le droit syndical est strictement réglementé …

Dans cette cité-État qui vit pleinement l’ère de la mondialisation et où la densité de population est la deuxième plus élevée au monde, l’ambiance y est sereine. Parmi la population, l’une des plus riches d’Asie, la communauté chinoise est largement majoritaire (74 % de la population), suivie des Malais (14 %), des Indiens (9 %) et des communautés d’occidentaux (3 %). On y parle quatre langues officielles : le malais, la plus répandue, le tamoul, le mandarin et l’anglais.

Singapour est l’une des villes les plus sûres du monde en termes de criminalité, et la vie s’écoule dans un respect mutuel et une grande tolérance envers les personnes, leur culture, leur religion. Notre calendrier scolaire reflète d’ailleurs cette particularité avec l’intégration de 2 jours fériés pour chacune des 4 principales religions.

De nombreux superlatifs qualifient Singapour dont celui d’être également la ville la plus chère du monde, ex aequo avec Zurich, et, vous l’avez certainement lu récemment, le système éducatif singapourien est devenu le plus performant, en lecture, en mathématiques et en sciences, parmi les 81 systèmes participants aux tests PISA.

De la taille de 7 fois Paris intra-muros, Singapour ne compte pas moins de 1700 écoles dont 260 écoles internationales. Parmi elles, deux écoles appartiennent au réseau de l’AEFE, La Petite École et l’International French School (IFS) qui se place en quatrième position des écoles internationales, en termes de nombre d’élèves.

Au sein de l’International French School, nous secondons le chef d’établissement avec 3 directeurs pour l’école primaire. Les 59 classes des niveaux d’enseignement du collège et du lycée sont réparties de manière mixte entre nous. Ce qui implique une grande polyvalence, une étroite collaboration et une coordination constante sur tous les sujets, mais surtout de former une équipe solide, soudée, basée sur des relations de confiance, ayant une même vision et des objectifs communs.

2 • QUEL EST

L’ENVIRONNEMENT DU LYCÉE : CIVILISATIONNEL, CONTRAINTES

DIPLOMATIQUES, GÉOGRAPHIQUES, TYPE DE PUBLIC, EXPAT' OU AUTRES ?

La Petite École française de Singapour, créée en 1967 par l’Association des Parents de France, a bien évolué. Avec ses 15 élèves à l’époque et sa première cohorte de bacheliers en 1986, elle est à présent considérée comme le « navire amiral » de la zone AEFE Asie-Pacifique scolarisant près de 3000 élèves dont 1250 au secondaire.

Après plusieurs déménagements successifs au fur et à mesure de sa croissance, l’établissement s’est installé dans le quartier de Serangoon qui, au fil du temps, a vu l’arrivée de nombreuses familles françaises d’expatriés devenant progressivement le quartier français de la cité-État. À ce jour, les Français seraient au nombre de 15000.

L’International French School de Singapour est un établissement privé de droit singapourien sous la tutelle du « Council for Private Education » avec le statut de “Charity” (non-profit institution). Des particularités la caractérisent en termes de gouvernance puisqu’elle est double avec un conseil exécutif, employeur des personnels de droit local et représenté au quotidien par un directeur exécutif en charge de différents services administratifs et de maintenance, et le proviseur, nommé par l’AEFE, qui pilote l’établissement, dispose de l’autorité hiérarchique sur les personnels enseignants et éducatifs, et de l’autorité fonctionnelle sur l’ensemble des personnels. Cette hybridation se reflète également au sein du conseil exécutif composé de membres individuels et de représentants des entreprises qui détiennent le statut d’Options de Fondateur (ODF). À chaque niveau d’enseignement, des places sont réservées aux enfants des employés de ces entreprises.

L’établissement, réparti sur deux campus, sur une superficie de plus de 5 hectares, est en cours d’agrandissement afin d’augmenter la capacité d’accueil à 4000 élèves, de la maternelle au lycée. Il est locataire d’un terrain, propriété des autorités singapouriennes.

L’IFS dispose de multiples infrastructures comprenant plusieurs gymnases, piscines, terrains de jeux, amphithéâtres, etc.

Les élèves sont originaires de 80 nationalités différentes, désormais, avec de très rares élèves singapouriens. En effet, sauf dérogation exceptionnelle, ceuxci sont tenus d’être scolarisés dans les écoles locales. Afin de refléter l’environnement international de l’école et la diversité du public scolaire (48 % d’élèves étrangers et binationaux), le Lycée Français de Singapour est devenu l’International French School (Singapour) en 2019.

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • MÉTIER

L’établissement a la dimension d’une entreprise de taille intermédiaire, comprenant plus de 400 personnels employés dont 1 proviseur, 2 proviseurs adjoints, 3 directeurs d’école et près de 270 enseignants originaires de 32 pays différents (dont 43 enseignants et personnels d’éducation détachés, 5 enseignants à mission de formation et plus de 220 contrats locaux).

À l’exception des enseignants de section internationale, une très grande majorité de professeurs, qu’ils soient locaux ou détachés, sont titulaires de l’Éducation nationale, Singapour bénéficiant d’une belle attractivité. Il s’avère cependant que l’augmentation du coût de la vie, le contexte international post-pandémique et les nombreuses opportunités d’emplois dans le monde réduisent petit à petit cette volonté d’intégrer l’IFS. Le recrutement d’enseignants, comme dans de nombreux pays, devient de plus en plus complexe.

Une attention particulière est portée au développement professionnel des personnels enseignants, éducatifs et administratifs avec un budget annuel alloué correspondant à 1 % de la masse salariale.

La montée en compétences visée concerne aussi bien les recrutés locaux formés pour une meilleure connaissance et compréhension du système éducatif français que les personnels titulaires de l’Éducation nationale, afin de s’adapter à un contexte multiculturel complexe et à des stratégies d’enseignement qui évoluent. Ainsi, IFS Academy, plateforme spécifique de gestion des formations internes,

offre à tous les employés, en complément du Plan Régional des Formations AEFE de la zone, la possibilité de suivre des formations dont certaines sont certifiantes, diplômantes et d’autres qui s’effectuent entre pairs.

À l’instar de nombreux établissements de l’AEFE, les élèves obtiennent d’excellents résultats aux examens, brevet, baccalauréat, à l’International General Certificate of Secondary Education. Parmi les 138 élèves de terminale qui passeront les épreuves du baccalauréat, en juin 2024, une première cohorte de 20 élèves visera l’obtention du BFI.

L’IFS de Singapour est également centre de coordination des examens du baccalauréat pour l’ensemble de la zone Asie Pacifique, ce qui nécessite un travail constant avec l’ensemble des établissements français, de l’Inde à l’Australie, en passant par la Chine et le Japon. Une zone extrêmement large, comprenant 37 pays, avec de multiples contraintes de calendriers scolaires et de fuseaux horaires. Accompagnés dans la construction de leur parcours avenir, par leurs professeurs principaux et une équipe d’orientation également composée d’enseignants, 55% de nos élèves de terminale poursuivent leurs études en France dont 11% dans des campus délocalisés. Les autres s’orientent vers des universités internationales au RoyaumeUni, en Australie, au Canada, à Singapour, en Suisse, ou dans d’autres pays d’Europe.

3 • ASPECTS PÉDAGOGIQUES SPÉCIFIQUES : ATELIERS, CULTURELS, AES, ETC.

Le plurilinguisme est l’un des piliers du projet d’établissement, avec un parcours bilingue français-anglais dès l’école maternelle, l’apprentissage d’une LVC dès la 4e, une section internationale britannique, deux options de section européenne et, depuis 4 ans, le développement d’un parcours Mandarin, Culture et Civilisation au collège menant à la SELO à l’entrée au lycée. Plusieurs dispositifs spécifiques d’accueil, French Pâquerette, French Pépite dans le premier degré, French Passerelle au collège, permettent l’accueil d’élèves néo-francophones provenant d’autres systèmes scolaires.

Ces parcours plurilingues répondent à une forte attente des familles aussi bien françaises qu’internationales. Ils visent à l’accueil des langues maternelles, à la maîtrise et au rayonnement de la langue et de la culture françaises, à la vitalité des langues et des cultures du pays hôte (mandarin et anglais) et au dynamisme d’autres langues à portée internationale (espagnol et allemand). Ils sont valorisés par des certifications tout au long du parcours.

L’offre culturelle est intéressante à Singapour mais limitée. Ainsi, pour permettre aux élèves d’étoffer leur Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle, un référent culture déploie beaucoup d’énergie pour organiser des conférences, des rencontres avec des artistes, journalistes, écrivains, des stages de théâtre,

ou pour accueillir des artistes en résidence à l’instar de Jérôme Ruillier, dessinateur et illustrateur, l’an passé.

Certains projets sont aussi menés en partenariat avec l’Alliance française et les services culturels de l’ambassade.

Des voyages de niveau sont organisés par l’établissement à raison d’un par cycle (GS, CE1, CM2, 5e et 2nde). De Singapour au Cambodge en passant par la Malaisie et l’Indonésie, ces voyages visent à faciliter l’intégration des élèves dans la classe, à améliorer l’entraide et la collaboration, le climat au sein de la classe. Une approche liée au développement durable et à l’éco tourisme est également adoptée dans certains voyages.

Les élèves développent des compétences transversales, psycho-sociales et leur intelligence culturelle grâce notamment à des échanges avec les populations et écoles locales. Depuis cette rentrée, une nouvelle coloration spécifique est

donnée aux classes de 4e par notre adhésion au projet de classes à enjeux maritimes, thématique et approche qui prennent une dimension tout à fait particulière ici à Singapour, deuxième plus grand port marchand du monde.

Le Comité d’Éducation à la Santé, à la Citoyenneté et à l’Environnement vise à mener des actions dans les domaines habituels de l’Éducation aux médias et la citoyenneté numérique, la prévention des addictions et la bonne santé physique et mentale, l’Éducation au développement durable et surtout, dans notre cas, pour l’adaptation au contexte local. En effet, chaque année, la police singapourienne intervient auprès de nos élèves afin de rappeler les règles strictes en vigueur à Singapour en ce qui concerne l’usage de la cigarette électronique, ou de sensibiliser nos élèves sur les très lourdes conséquences possibles en cas de consommation de drogues.

L’axe 1 du nouveau projet d’établissement « S’épanouir à l’IFS » promeut le développement holistique de l’élève avec notamment une place importante dédiée aux activités extra scolaires. Plus de 70 activités sont proposées, offrant 2200 places, dans le domaine des arts, du sport, des sciences, des langues, etc., encadrées par 120 intervenants, enseignants, AED ou intervenants extérieurs.

L’établissement n’est pas un îlot français à l’étranger, loin de là. Il s’intègre dans la zone en participant à de nombreux projets inter-établissements, des “Prozap” (projets de zone Asie-Pacifique) tels les Chorasies, des rencontres sportives, ou d’autres projets culturels en tant que porteur ou participant, confirmant ainsi l’important dynamisme de la zone L’IFS se doit également d’être perméable à son environnement. Elle s’hybride aussi au contact du pays hôte, de ses cultures et de ses langues. C’est de cette manière que nous pouvons offrir à nos élèves

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • MÉTIER

un double enracinement. Des contacts avec des écoles singapouriennes, allemandes, américaines, entre autres, autour d’échanges et de projets pédagogiques, viennent enrichir l’expérience de nos élèves.

La présence d’écoles internationales implique la nécessité de faire régulièrement évoluer notre offre pédagogique et éducative. Ainsi, par exemple, un Chromebook est mis à disposition de chaque élève. Trois années ont été nécessaires pour équiper les élèves de la 5e à la terminale.

Autre exemple, sur le modèle des écoles anglo-saxonnes, un centre de counselling a été inauguré en novembre dernier. Les trois counsellors qui y officient ont pour principale mission d’assister les élèves de l’école secondaire dans leur recherche de bien-être émotionnel et social et de les accompagner dans leur développement de compétences psychosociales. Ce nouveau dispositif intervient en complémentarité des actions menées par les personnels en place comprenant une équipe de vie scolaire pilotée par 3 CPE, un service de santé, un psychologue et des enseignants spécialisés pour la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers.

4 • QUEL EST L’INTÉRÊT D’ÊTRE PERDIR SUR CE TYPE DE POSTE ? QUELLES SONT LES QUALITÉS DONT IL FAUT FAIRE PREUVE ?

Vivre et travailler à l’étranger représente une expérience professionnelle, humaine et personnelle transformatrice et très enrichissante.

Tout au long de ce témoignage, vous avez perçu comment la vie de l’établissement s’organise,

loin de la France, avec beaucoup d’intensité et de nombreux projets, nécessitant la présence de deux adjoints ayant chacun une charge de travail équivalente à l’exercice de ces fonctions dans un établissement de 4e catégorie, en France.

Le sentiment d’isolement, que peuvent connaître certains collègues, se ressent, certes, du fait de l’éloignement géographique par rapport aux autres établissements, le plus proche étant situé en Malaisie, à Kuala Lumpur, à près de 400 km. Mais, avec une ambassade, un consulat et une Alliance française, la présence française est bien assurée et l’établissement peut également compter sur l’accompagnement de proximité d’un IEN, d’un conseiller pédagogique ainsi que du coordonnateur de la zone Asie-Pacifique pour l’AEFE.

Nous n’avons pas évoqué les parents d’élèves dont la collaboration avec l’école contribue, comme partout ailleurs, à la réussite des élèves. Dans les établissements français à l’étranger, elle relève des éléments incontournables. Le clientélisme manifesté par certains, mais également les différences culturelles et linguistiques, peuvent rendre les relations entre l’école et les parents complexes et ambiguës.

C’est pourquoi, il faut accorder une importance particulière à l’accueil des familles, à leur accompagnement dans l’adaptation et la compréhension du fonctionnement de l’établissement et de sa culture. Puis, il faut veiller à favoriser leur engagement dans les instances et les projets éducatifs en clarifiant leur rôle et la manière dont ils peuvent contribuer à la vie de la communauté. Les parents

de l’IFS sont impliqués dans les instances, en tant que délégués de classe, dans les actions d’un groupe humanitaire, dans l’accompagnement de sorties ou le forum des métiers et vont s’engager cette année dans des projets en lien avec le développement durable.

Avec les parents, il faut faire preuve de tact, de diplomatie, de bienveillance …et de fermeté. Mais n’oublions pas que ce sont eux également qui pourront donner de la valeur à l’éducation dispensée par l’école et qui pourront en être des ambassadeurs auprès de futures familles.

Pour Sylvie, être personnel de direction à l’étranger, c’est

- exercer dans un environnement complexe en raison de la structure de l’établissement qui s’apparente à une cité scolaire particulière scolarisant des élèves de la petite section de maternelle à la terminale ;

- travailler en étroite collaboration avec les directeurs d’école dans le cadre de la continuité des parcours, de la liaison inter-degré et de l’harmonisation des procédures ;

- évoluer dans un contexte international qui présente des défis uniques, culturels et linguistiques ;

- s’adapter à des environnements multiculturels en étant exposée à une grande diversité culturelle parmi les personnels, les élèves, les parents ;

- contribuer à l’éducation d’une communauté internationale d’élèves et favoriser le mélange des cultures ;

- développer des compétences interculturelles, des qualités interpersonnelles : le sens de l’écoute, de la communication et de la diplomatie, l’ouverture

d’esprit, l’empathie, la bienveillance, et bien d’autres.

Être personnel de direction à l’étranger, c’est aussi permettre d’ouvrir le champ des possibles en termes de projets et d’approches pédagogiques, afin d’apporter une réelle plus-value à notre “enseignement à la française”.

La rigueur méthodologique très présente dans le système français, la structuration de la pensée, la profondeur intellectuelle, la progression spiralaire et la formation citoyenne, ainsi que la dimension portée à la culture humaniste peuvent ainsi s’enrichir d’approches pédagogiques éprouvées à l’international et des apports des enseignants provenant d’autres systèmes éducatifs ou ayant exercé à l’étranger.

Cette approche est non seulement nécessaire afin d’attirer un public toujours plus exigeant dans un contexte concurrentiel international élevé, mais particulièrement bénéfique pour l’établissement et les élèves.

Pour Grégory, l’intérêt de ce type de poste est de pouvoir bénéficier de moyens importants pour mener des équipes et des projets vers la recherche de l’excellence scolaire pour tous. Nous sommes dans un contexte éducatif très concurrentiel à Singapour et la nécessité de remise en question est constante pour ajuster au mieux l’offre dans le cadre institutionnel défini.

Il est essentiel d’être attentif au contexte de l’étranger et de se projeter sur le long terme pour l’établissement dans un contexte où l’immédiateté pourrait être tentante.

La diplomatie et l’adaptabilité au quotidien permettent de mener les équipes vers la réussite.

Il faut alors accepter de déléguer devant la charge de travail tout en conservant les responsabilités et le pilotage. Pour finir, après 5 ans sur ce poste, le point essentiel reste l’exemplarité dans la mesure où vous êtes constamment observés, comparés, critiqués… La collaboration au sein de l’équipe de direction est alors essentielle pour s’assurer d’une cohérence globale des décisions.

5 • ANECDOTES

1 - Singapour est un haut lieu de la gastronomie multiculturelle. Tous types de cuisine y sont représentés. Le dépaysement est garanti du point de vue gastronomique également à tel point que je me souviendrai toujours de mon premier petit-déjeuner lors de mon arrivée. Hébergée à l’hôtel dans l’attente de trouver un logement, le seul mets proposé au buffet que je connaissais était des œufs durs ! Alors, il a fallu se lancer à la découverte des saveurs d’Asie.

2 - Il y a quelques années, l’école maternelle a eu la visite d’un invité surprise, un naja sumatrana, communément appelé cobra cracheur équatorial. Fort heureusement, il a été rapidement éconduit … et je n’étais pas encore en poste à l’IFS !!!

3 - Avec l’un des réseaux internet les plus rapides au monde, d’excellentes infrastructures informatiques, un gouvernement précurseur dans le développement des e-services publics, Singapour est une ville hyper connectée qui s’engageait déjà, dès 2015, dans le programme « Smart Nation ». En termes de vidéosurveillance, les caméras foisonnent dans l’espace public et les habitants ont eux aussi pris l’habitude de filmer ce qui leur déplaît ou un citoyen qui ne respecte pas les règles. Ainsi, il

nous arrive de recevoir des photos ou des vidéos de nos élèves qui, par exemple, ont circulé à bicyclette dans le quartier, un dimanche, en ne respectant pas le code de la route, ou ont joué bruyamment au ballon devant un hall d’immeuble. Une réponse de l’établissement concernant les mesures prises est attendue par le voisin scrupuleux, rapidement bien sûr !

4 - Adjoints à Singapour, c’est au minimum un projet prévu par jour, voire entre 1 et 5 projets quotidiens à gérer, organiser, superviser, en marge de la charge de travail habituel et sans compter la part d’inattendu qui va combler les moindres espaces temps restés vacants, alors il faut s’accrocher et deux adjoints, c’est indispensable ! Pour citer les propos d’une collègue, la direction d’une école est un métier où l’adage de Jean d’Ormesson trouve une résonance quotidienne … ou pas : «Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu.»

SITE DE L’INTERNATIONAL FRENCH SCHOOL DE SINGAPOUR : https://www.ifs.edu.sg/

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DIRECTION N°288 - MARS 2024 • MÉTIER

Lectures

Violence et justice

restaurative à l’école

LES AUTEURS

Max TCHUNG-MING a débuté sa carrière comme professeur d’EPS, il est désormais personnel de direction en région parisienne et formateur académique « climat scolaire ». C’est un cadre atypique de l’éducation nationale puisqu’il est également photographe et cinéaste.

Éric VERDIER est psychologue communautaire ; il conduit des recherches, anime des conférences sur les discriminations, la violence, la santé, le phénomène de bouc émissaire, les questions liées au genre et à la sexualité.

Les deux auteurs se sont rencontrés en 2011.

Éric VERDIER a théorisé le phénomène des « quatre postures ».

1. Le bouc émissaire défini comme victime, qui attire la violence à lui, qui a une estime de soi dégradée, qui se sent coupable d’une faute qu’il n’a pas commise, dont les stratégies de défense sont inefficaces, qui est soumis, qui a PEUR. Il est associé au verbe ÊTRE. Sa posture est celle de la SOUMISSION.

2. Le normopathe est le témoin passif du sort du bouc émissaire, c’est la posture majoritaire d’où l’ampleur du phénomène de harcèlement Sa posture est celle de la FUITE. Il est associé au verbe FAIRE.

3. Le pervers fait du mal consciemment, par plaisir de nuire, il est capable de repérer la vulnérabilité chez l’autre, en abuse, en jouit. Il

Max TCHUNG-MING, Eric VERDIER, éd. DUNOD, 2021

Eugénia AUZAS MOTA

SECRÉTAIRE DÉPARTEMENTALE DE L'AIN, NOUS PROPOSE UNE FICHE/ UN COMPTE-RENDU DE LECTURE DE CET OUVRAGE.

profite de la posture du normopathe qu’il manipule en se faisant passer pour la victime et de la faiblesse du bouc émissaire. Sa posture est celle de l’ATTAQUE. Il est associé au verbe AVOIR.

4. Le rebelle est celui qui a le courage de prendre des risques, il est capable de distinguer les trois autres postures et de dénoncer le pervers, est doté de valeurs humaines inaliénables. Il est associé au verbe VIVRE. Ces 4 postures correspondent à celles des victimes, des témoins, des auteurs et de ceux qui interviennent. Elles interagissent dans ce qu’Éric VERDIER appelle « le triangle de l’abus ».

QUELLE UTILITÉ

POUR LES PERDIRS ?

L’ouvrage se veut innovant sur le plan pédagogique et éducatif et présente de nombreuses études de cas dont le contexte, les témoignages sont retranscrits et ont permis de conceptualiser des dispositifs, des programmes, des jeux, des outils pour influer positivement sur le climat scolaire, prévenir et traiter des situations de harcèlement appelées ici des situations de boucs émissaires. L’ouvrage fait un zoom sur le programme « Sentinelles et Référents » né en 2010 à l’issue d’une intervention d’Éric VERDIER dans un lycée qui avait connu des situations dramatiques de suicide et de harcèlement. Certains dispositifs exposés ici proposent des alternatives aux sanctions, et aux conseils de discipline. C’est le cas de la commission de justice restaurative dont

la genèse et le procédé est ici détaillé (chapitre 10).

POUR QUI ?

Un ouvrage pour l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, professeurs, personnels de direction, CPE, élèves et parents compris. L’ouvrage ne se veut pas seulement théorique, même si la part laissée à l’analyse psychologique des situations présentées est belle ; il se veut avant tout pédagogique et éducatif. C’est pourquoi les auteurs proposent en annexe toutes les fiches outils, les protocoles de justice restaurative et « Sentinelles » qu’ils ont élaborés, éprouvés et validés tout au long de leurs recherches-actions.

LES "PLUS" DE L'OUVRAGE ?

Depuis quelques années déjà, des dispositifs tels que la médiation par les pairs ont cours dans les établissements scolaires. Le déploiement du programme pHARe de l’école au lycée a vu la généralisation de la méthode de préoccupation partagée (adaptation de la méthode créée par Anatol PIKAS) et la formation des élèves ambassadeurs (Cf. Harcèlement scolaire : le vaincre, c’est possible. La méthode de préoccupation partagée, Jean-Pierre BELLON, Bertrand GARDETTE, Marie QUARTIER, édition ESF, janvier 2020). Les propositions ici faites par les deux auteurs contribuent au même objectif, celui d’améliorer le climat scolaire, mais elles vont au-delà de la méthode de préoccupation partagée. D’abord parce qu’elles visent à prendre en compte les quatre postures, les formes de discriminations, le processus de discrimination, les étapes d’intériorisation des discriminations. Ensuite parce que les nombreuses fiches « clef en main » proposées par les auteurs présentent les objectifs visés par les mises en situation et les aspects pratiques à mettre en oeuvre. Certaines fiches-outils sont accompagnées de pistes d’analyse. On y trouvera également des outils spécifiques pour l’animation d’heures de vie de classe pour améliorer les relations entre élèves, informer la classe d’une « situation de bouc-émissaire » et proposer une réparation. Enfin, l’ouvrage propose deux protocoles : celui de « la commission de justice restaurative » et celui des « Sentinelles ».

ET POUR ALLER PLUS LOIN ?

Emmanuelle PIQUET éd. TALLANDIER

Le

harcèlement scolaire en 100 questions

RÉSUMÉ

Comment débute le harcèlement scolaire ? À quel âge ? Quelles questions poser à son enfant pour savoir s'il est harcelé ? Existe-t-il des profils types ? Que répondre aux enfants qui se demandent « Pourquoi moi » ? Quels rôles les adultes – parents ou enseignants – peuvent-ils jouer ? Comment sortir de l'isolement ? Comment se défendre d'attaques contre le physique ? Comment stopper un harcèlement par SMS ou sur Facebook ? Vous vous êtes sûrement demandé si votre enfant a déjà été harcelé à l'école. Vous avez raison ! Chaque année, plus de 700 000 élèves sont confrontés à ce fléau. Grâce à une praticienne spécia-

Sous la direction d'Éric DEBARBIEUX éd. Armand COLIN

Nos peines

L'impasse

lisée, décryptez les mécanismes harceleur-harcelé, identifiez les bonnes questions à poser à votre enfant, comprenez les erreurs à éviter et découvrez la manière dont vous pouvez l'aider de manière efficace. Le parti pris de l'auteure est très clair : apprendre à votre enfant à se défendre lui-même. Pour cela, Emmanuelle Piquet enseigne le « boomerang verbal » ou l'art de retourner la situation en appuyant là où la cote de popularité de l'attaquant peut basculer. Un livre indispensable pour outiller petits et adolescents avec des techniques qui leur serviront à vie.

de la punition à l'école

Des solutions alternatives en classe

RÉSUMÉ

Eric Debarbieux a dirigé cet ouvrage sorti en octobre chez Armand Colin. Partant du constat que l’inflation punitive entraîne plus de difficultés qu’elle n’en résout, Eric Debarbieux réunit dans ce livre plusieurs auteurs pour présenter des solutions alternatives et partager ce qui a été déjà expérimenté avec succès. À côté d’autres approches, Catherine Schmider nous

Nous avons appris, avec peine, le décès de :

Henryk BIALEK, principal honoraire du collège de Saint-Fargeau (acad. de Dijon)

Nicole GAURIATARCHAMBAULT, principale honoraire du collège Jean Moulin, CHARTRES (acad. d’Orléans-Tours)

Alain GUICHON, proviseur honoraire du lycée Xavier Marmier, PONTARLIER (académie de Besançon)

Jacques LEMUET, principal honoraire du collège Jean Monnet, COURÇON (académie de Poitiers)

Nous nous associons au deuil de leurs familles.

parle plus spécifiquement des possibilités offertes par La Communication Non-violente et par les Systèmes et Cercles Restauratifs. Elle présente ce qu’un enseignant peut mettre en oeuvre dans sa classe, qui contribue à une qualité de climat scolaire au quotidien et prévient la violence. Des témoignages d’enseignants viennent illustrer concrètement le propos.

Marie-Line VALQUIN, directrice EREA, Bonneuil-surMarne (acad. de Créteil)

Christophe BARRAULT, Principal du Collège des corbières maritimes, Sigean (acad. de Montpellier)

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