NUMÉRO TRENTE - HUIT / Very Bad Trip
NUMÉRO TRENTE HUIT Juillet - Août - Septembre 2014
PHOTOGRAPHES
& rédacteurs
Directeur de la publication
Fred DEMARD Rédaction
Fredd, LB, Jojo Publicité
Loïc BENOIT Publicité Web
Loïc Benoit Manu Schenck Clément Le Gall Sergej Vutuc Fabien Ponsero Benny Gonsolin Cédric Crouzy Guillaume Ducreux Jean Thomas Tschirret Vincent Perraud Alex Pires Davy Van Laere Kévin Metallier
Joseph BIAIS Graphisme
Seb JOLY 8
soma
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Jean Thomas Tschirret Cédric Crouzy Benny Gonsolin Sergej Vutuc
Chloé BERNARD BS Nosegrind, CROLLES © Clément LE GALL
RÉDACTION SOMA est édité par LES ÉDITIONS DU GARAGE SARL 13, rue de L’Isère 38000 GRENOBLE ISNN : 1959-2450 info@somaskate.com Imprimé en France chez AUBIN IMPIRMEUR Toute reproduction, même partielle, publication, édition, ou sous n’importe quelle autre forme, est interdite, sinon on vous envoie LB pour vous parler de ses peines de cœur.
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NUMÉRO TRENTE HUIT
MARU BS Disaster, SOMA - FUKUSHIMA © Sergej VUTUC
Juillet - Août - Septembre 2014
LE JEUNE
SUAS
À L’OUEST
Première board d’Uryann Raudet : « Une décathlon avec une saucisse dessus ! ». Rien à ajouter.
Maxime Genin, Robin Bolian, Vincent Milou et Eniz Fazliov.
La petite équipe de Converse FR en vadrouille de Nantes à Bordeaux. Attention, ça wallride dans tous les sens !
P.16
P.46
P.74
LA JEUNE Total look camo pour la pétillante Laurine Lemieux qui nous présente la collection printemps-été 2014 de défonçage de bowl.
P.18 EXPÉRIENCE FUKUSHIMA Sergej Vutuc est une expérience à lui tout seul, et quand il voyage, il ne fait pas les choses à moitié.
P.22 DU SKATE AU SAHARA Ils savent plus quoi inventer pour faire des parus les mecs… Allez, la prochaine fois on va sur la lune !
P.34 10
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TOUR DU MONDE À l’heure où l’on fini ce mag, Benny est déjà reparti à l’autre bout du monde. On l’arrête plus !
P.54 SAMMY IDRI Quel putain d’énergumène lui ! Il est bon ce Sammy, mais il est pas facile à attraper…
P.62 #COUCHRIDING Sam Partaix, Rémy Taveira et Ludo Azemar savent profiter de la vie. Pas du style à se laisser emmerder.
P.70
SPRING CLASSIC À NAPLES Les meilleurs skateurs de mini rampes se font dorer la pilule sous le soleil de Napoli.
P.84 TOMMY GUERRERO Une petite rencontre avec un de ses premiers héros de skate, ça ne se refuse pas, même si ça fait un peu flipper…
P.88 VRAC Très sado-maso le vrac ce mois-ci…
P.92
NUMÉRO TRENTE HUIT
Edouard DEPRAZ BS Smith Grind, BORDEAUX © Manuel SCHENCK
Juillet - Août - Septembre 2014
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INTRO Si vous ne savez pas encore quoi faire cet été, ne bougez pas, on a deux ou trois trucs en magasin avant que, par dépit, vous alliez skater sur l’autoroute du soleil comme le gars au-dessus… Et puis si vous savez déjà quoi faire, le Grau-du-Roi comme tous les ans, prenez quand même le temps de lire ce magazine, vous y apprendrez peut-être un truc ou deux. C’est qu’on s’est creusé la tête comme jamais pour vous trouver de chouettes idées de destinations. Des trucs simples et sans chi chi, accessibles à tout le monde. Comme les dunes de Merzouga, en plein Sahara, par exemple. Si c’est possible ! Loïc et Joseph, les deux mecs sponsos stickers chez Soma ont embarqué leurs potes et quelques plaques de bois dans leur gros camion pour aller skater des dunes et bouffer du sable (p. 34). Bonne idée non ? Il y a aussi cet hurluberlu de Sergej Vutuc qui a eu la fulgurance d’aller skater les ruines de la ville de Soma en plein cœur de Fukushima (p. 22). Quelle idée de génie ! Et puis, vous ne serez pas emmerdés par les touristes là-bas, c’est plutôt calme, même en été. Vous n’êtes pas encore convaincus ? Il y a aussi la très bonne idée de tout envoyer bouler : travail, copine, appart’, pour partir faire le tour du monde pendant un an et demi comme notre pote Benny (p. 54). Vous vous ferez plein de chouettes souvenirs et vous reviendrez complètement fauchés, sans job, sans appart et avec une nouvelle copine qui habite à l’autre bout du monde. Comment ça c’est pas dans votre budget ? Faites un effort aussi. Bon, pour bouger à moindres frais, on vous propose le voyage intersidéral, avec Sammy Idri (p. 62) qui plane tellement qu’il n’est jamais vraiment avec nous (celui-là il est un peu tiré par les cheveux, oui). Le voyage dans le temps aussi, avec l’interview de Tommy Guerrero (p. 88) (sacrément capilo-tracté celui-là aussi). Bon, vous avez compris, on a deux ou trois destinations qui sortent de l’ordinaire dans ce numéro. Mais on a aussi, un bon vieux trip, simple et vraiment à portée de main. Celui d’une bande de potes qui louent un van et qui partent squatter les canapés des skateurs locaux des villes qu’ils visitent (le tour Cons, p. 74). C’est depuis toujours, la meilleure recette pour se forger le caractère, apprendre la vie, se taper des barres de rire et faire du skate pendant les vacances. Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde, ni même à l’autre bout de la France. Il vous faut juste la bonne équipe, une casquette, un K-way, de la crème solaire et c’est parti pour la rigoulade. # 38
LE JEUNE
Kickflip - LYON - Photo : Loïc Benoit
URYANN RAUDET
Age : 18 ans Lieu de naissance : LYON Lieu de résidence actuel : LISBONNE Années de skate : ça fait 7-8 ans que ça me possède Que fais-tu de ta vie ? Je profite magueule, je skate,
et je me suis mis au surf depuis un moment, je vagabonde à gauche à droite pour découvrir toujours plus de spots et de scènes de skate car c'est comme cela que je progresse le mieux et que je vie ma vie de la façon la plus enrichissante. Et à côté de ça je finis mon BTS commerce international. Vidéos de référence : Toutes les vidéo Antiz, Baker 3, Flip Extremely Sorry et plus récemment la Emerica MADE et la Zero Cold war. Première board : Decathlon avec une saucisse dessus ! Où seras-tu et que feras-tu dans 15 ans : J'en serais sûrement à mon deuxième ou troisième tour du monde en van avec des skaters recrutés dans le monde entier pour faire des trips de skate de malade, que vous pourrez mater en blu-ray ou je ne sais quelle nouveauté que la technologie nous offrira à ce moment là ! Sponsors: Abs skateshop, Doble skateboards et Fallen footwear 16
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LA JEUNE
BS grab transfer - CROLLES - Photo : Clément Legall
LAURINE LEMIEUX Age : 16 ans Lieu de naissance : Le Havre Lieu de résidence actuelle : Toujours Le Havre Années de skateboard : Deux ans Que fais-tu de ta vie : Je suis en troisième,
je passe mon temps avec mes copains et je skate. Vidéos de référence : J'en ai pas forcément de préférées. Première board : c'était une "Tricks" , et ensuite une Jart en 7,75. Où seras-tu et que feras-tu dans 15 ans :
J'aimerais ouvrir un skate shop en Australie Sponsors : Space Monkey, Defocus, Sportmax, Igwis. 18
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L’ MATOS
Boards Element Evan Smith / Cliché « Where is JB ? » par Jon Horner 8’’ / Frank « Many Franks » 8,125’’ / Radio / Witchcraft « Crucified » 9’’ Leatherman skate tool – Casquettes « 5 panels » de ouf Blaze « logo » / DC x Cyrcle / Carhartt « Mitchell Starter » / Cliché « travel cap » Element « Oasis » - Tish LRG logo Lifted de techos et un p’tit panda à rayures pour chiller – Chapeau de paille « Alvarez » Volcom pour partir en tour du monde avec Benny – BBQ portable avec glacière intégrée Santa Cruz – les tongues Vans à flamands roses pour le camping de Port Camargue – DC «Rob Dyrdek» pour rire.
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E=MC2
JOURNALISME TOTAL Soma
UNE EXPÉRIENCE RADIOACTIVE S K AT E R F U K U S H I M A Il y a ce slogan « man will survive » et le rêve qu’il véhicule. Le fait est qu’il restera toujours quelque chose en suspens. On ne connaîtra certainement jamais toute la vérité. Il est difficile de parler des faits, de ce qui s’est réellement passé à Fukushima et quelles sont les implications au niveau régional mais surtout quel sera l’impact au niveau mondial. Trois ans après la catastrophe de Fukushima, je me suis dit qu’il était temps pour moi d’aller découvrir ce pays et ce continent. Un continent qui a des milliers d’histoires à raconter, absurdes parfois et l’art du Zen. Cela faisait quelques années que je m’intéressais à ce style de skate et cette esthétique particulière qu’on retrouvait dans toutes ces vidéos japonaises. Je voulais rencontrer la scène locale, échanger avec eux, leur faire découvrir mon travail, mes fanzines, mes photos et découvrir ce qu’ils avaient à m’offrir.
Texte et photos : Sergej Vutuc
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Rich Adler Ollie Up to Wallie TOKYO.
n fait qui m’a frappé, c’est que depuis la catastrophe, il y a toujours quelque chose dans l’air : la politique, la confiance, la défiance. Plutôt la défiance d’ailleurs. Il est difficile de faire confiance aux politiques quand on sait que tout est basé sur l’intérêt des lobbies et des grandes corporations.
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s’ouvrent à moi. Le PFK crew de Fukuoka me propose une expo ainsi que Maru qui m’offre la galerie de son skateshop à Sendai. Un rapide coup d’œil à une carte me laisse un sentiment mêlé d’excitation et d’angoisse. Pour rejoindre Sendai, il me faudra passer par Fukushima, situé juste en dessous. En me rendant au Japon, j’avais plutôt prévu de voyager vers le Sud que vers le Nord…
Je me souviens, alors que j’étais encore un enfant dans les années 80, je vivais en Bosnie, ex-Yougoslavie. J’étais en train de jouer dehors quand soudain, ma mère m’a crié de rentrer, que personne ne devait rester dehors. Très loin, au nord de la Russie une catastrophe s’était produite. Mais on ne peut pas contrôler les vents… Avec le temps, les choses s’effacent et dix ans plus « UN DÉCOR QUI AURAIT PU tard, sur les marchés en Croatie, plus ou moins ÊTRE IDYLLIQUE SI LA MER sous le manteau, on trouN’ÉTAIT PAS REMPLIE vait de la confiture à très bas prix. Tchernobyl se DE DÉTRITUS ET QUE bradait sur le marché noir.
D’après l’ambassade, la radioactivité n’est pas un problème tant
qu’on ne vit pas sur place. Les études démontrent que l’intensité de la radioactivité n’est pas si importante qu’on pourrait le croire. PourL’ARRIÈRE-PLAN N’ÉTAIT tant, tout le La semaine avant mon monde n’est départ, j’avais partagé PAS SOMA, LA VILLE pas du même mon temps à courir entre avis. Je décide la chambre noire, où je DÉTRUITE DANS LA PROtout de même développais frénétiqued’y aller. Je ment, et le copy shop pour VINCE DE FUKUSHIMA. » prends le pari faire imprimer mes fande risquer ma zines. Puis, après un vol de santé pour me 14 heures, occupé à récufaire ma propre idée de la situation. pérer de l’hyperactivité des derniers jours, j’étais à Tokyo. C’était ma première fois en Asie et comme à mon habitude, je voyageais seul. Pour une fois, je pouvais me Après un trip au sud pour « Save promener avec l’appareil autour du coup, sans craindre de South », le génial park construit par me faire agresser. J’avais donc tout du parfait touriste asiale PFK crew entre jungle et surf tique en montant dans le train pour Shibuya, le quartier où beach, je remonte dans le Shinkanj’avais rendez-vous avec mes amis installés au Japon. sen (le TGV nippon) pour une toute autre mission, tout au nord. Il y a Il me faudra deux heures à tourner plus ou moins en bien des années, j’ambitionnais de rond pour réussir à faire correspondre l’adresse, essendevenir un jour photo journaliste. Je tiellement composée de chiffres et un lieu réel. Une fois voulais partir sur les zones de guerre installé, en checkant ma boîte mail, de nouvelles portes avec mon appareil dans le but de
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changer le monde avec les images que j’en ramènerais. C’est un sentiment similaire que j’ai à nouveau en regardant défiler le paysage à travers la fenêtre. Mais rapidement, l’excitation fait place à la confusion. Le ciel est sombre, il pleut sur Fukushima, un décor entre le documentaire historique et le film d’anticipation. Je repense à une photo de Maru dans un vieux SB Journal, le magazine japonais. La couverture du magazine disait simplement « Hope » et sur cette photo il skatait un toit. Un toit bleu à côté de la mer. Un décor qui aurait pu être idyllique si la mer n’était pas remplie de détritus et que l’arrière-plan n’était pas Soma, la ville détruite dans la province de Fukushima. Par la fenêtre, je scrute le moindre vestige du désastre, mais je ne vois que des usines aux enseignes connues qui me donnent le sentiment que tout est rentré dans l’ordre. Je passe une partie de la nuit à discuter avec Maru. On parle de morale et
d’éthique dans le skate et dans la vie en général. De notre rôle dans la société… Des enfants. La guerre et les catastrophes ont forgé nos convictions, mais le skateboard aussi a changé notre façon de voir les choses et nous a aidé à définir notre rôle dans la société. Nous décidons de partir tôt le lendemain matin. Nous chargeons la voiture avec du matériel photo, des pelles, de quoi nettoyer, réparer les spots et nos boards. Sur une des boards est inscrit le message « Don’t Do It », comme un signe, une mise en garde.
Yojiro FS Grind over death box PFK Skate Center FUKOKA.
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Laurence Keefe ollie to Five-O - TOKYO.
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1.
Laurence Keefe WWW.VI SUALTRAVE L ING. COM
Laurence, tu es Anglais mais je sais que tu as vécu dans différents pays, tu as notamment habité à Barcelone pendant une longue période avant de venir t’installer au Japon. Comment prend-on une telle décision alors que ce pays a connu une catastrophe comme celle de Fukushima ?
En fait, je suis arrivé quatre jours avant le séisme du 11 mars. Je suis arrivé directement après un skate trip en Asie du Sud-est et j’ai décidé de chercher un travail et d’essayer de vivre un moment ici. Le tremblement de terre a été une surprise totale, mais je n’ai réalisé l’ampleur des dégâts que lorsque j’ai vu à la télé que le catastrophe faisait la une sur la BBC. J’ai hésité à partir mais le Visa que j’avais obtenu était une chance comme on en a qu’une fois dans sa vie donc j’ai fini par choisir de rester. Bien sûr, c’était une période plutôt stressante, mais j’ai eu tellement de très bonnes expériences au Japon que je suis content d’être resté. Mes amis croates qui vivent au Japon m’ont dit qu’ils essayaient de n’acheter que de la nourriture importée, surtout pour leurs enfants. Tu fais la même chose ?
C’est difficile de savoir quel est l’impact réel de la radioactivité. Généralement, j’évite toute nourriture venant de la mer et je ne bois que de l’eau en bouteille, mais parfois, je me dis qu’il faut profiter de l’instant, j’envoie tout chier et je vais me faire un sushi ! Il est évident qu’on ne peut faire confiance ni aux médias, ni au gouvernement pour ce qui est de l’information sur la sécurité alimentaire au Japon, ils ont même fait passer une loi pour rendre illégal toute divulgation d’information par rapport à la radioactivité. Mais d’un autre côté, les médias occidentaux réagissent de façon très exagérée, ils élaborent des scénarios catastrophes, sans fondement scientifique, faisant de Fukushima le début de l’apocalypse. Or, le fait est que personne n'est encore mort des suites de la radioactivité ici, alors que beaucoup se sont suicidés après avoir étés forcés d'évacuer leurs maisons et renoncer à leur travail. J’ai ressenti cette confusion dans l’information également, personne ne sait comment dénouer le vrai du faux, qui croire et ne pas croire, alors qu’il faut faire des choix de vies primordiaux. En même temps, le Japon a une histoire liée aux catastrophes nucléaires, d’abord dans le Sud avec Hiroshima et Nagasaki, qui se sont reconstruites depuis. Comment vois-tu l’après-Fukushima ?
Personne ne sait quels seront les effets de la radiation sur nous, mais il y a d’autres aspects du style de vie que je me suis choisi qui, je le sais, auront des effets négatifs et réduisent mon espérance de vie. Comme boire tous les soirs, ne pas dormir suffisamment et n’avoir que de la bière et du poulet à chaque repas ! Pour être tout à fait honnête, je pense que le skateboard détruit mon corps bien
plus que la radioactivité et pourtant, je continue d’en faire. Une des choses les plus difficiles à gérer pour moi ici est l’inquiétude des amis et de la famille. Certains semblent ne pas y réfléchir à deux fois, mais d’autres m’envoient continuellement des articles pour m’informer sur le fait que je serai mort dans trente ans, ce qui a pour effet de non seulement me donner des crises d’angoisse, jusqu’à ce que la routine de la vie me les fasse oublier, mais qui a aussi pour effet de me faire culpabiliser de causer du souci aux gens qui m’aiment en restant ici. Quand tu voyages autour du monde tu te rends vite compte à quel point cette planète est flinguée et tu apprends à apprécier les petites choses de la vie. Il est plus simple de voir les aspects positifs des choses quand on a de quoi comparer. Pour tous les problèmes que connaît le Japon en ce moment, c'est l'un des seuls endroits où personne dans la rue ne te veut le moindre mal ou cherche à te voler quelque chose. Les gens se traitent avec respect, il n'y a pas de terrorisme et en dehors de la possibilité d’empoisonnement dû à la radiation, la nourriture est bonne et saine. Tu as une position dans le skateboard qui est vraiment intéressante, particulièrement si l’on considère que c’est un phénomène mondial et que, grâce aux médias, on peut suivre son évolution aux quatre coins du monde. Avec Visual Traveling, tu explores le monde avec ton skateboard et pourtant, tu as du mal à avoir des boards ?
C’est un des inconvénients à toujours voyager seul, ne pas faire partie d’un team solide. Mais cela n’est pas très grave, FTC prend soin de moi pour ce qui est des boards et je n’aurais jamais pu faire partie de Visual Traveling si j’étais resté chez moi au lieu de partir seul. Je n’ai pas à me plaindre.
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2.
Maruyama « MARU » Shintaro
SKAT E BOARDE R PRO ET PROPRI O DE BRIDGE SKATEBOARD SHOP
Sendai, la ville où tu vis se trouve non loin de Fukushima, mais tu étais à Tokyo lors du Tsunami il y a trois ans, n’estce pas ?
Je n’avais jamais imaginé qu’une chose pareille pourrait arriver un jour. On a évidemment pensé à déménager, mais en se renseignant sur le niveau de radiation, on s’est dit que si on faisait très attention à notre nourriture, il était possible de rester. Un des moments forts pour moi au Japon, fut quand on a visité les plantations de riz et de fraises dans la région de Fukushima. La question de l’alimentation est évidemment importante pour toi, est-ce vraiment possible de rester vivre ici avec un enfant ?
Je pense que les gens qui ne vivent pas au Japon ne peuvent pas comprendre pourquoi certains essayent de continuer à vivre malgré les effets de la radioactivité. Tu as été un des premiers skaters à retourner à Fukushima pour chercher des spots. Tu m’as dit que cela a engendré des réactions négatives même parmi la population locale.
Oui, cette question est vraiment délicate. Il y a des gens qui essayent de continuer à vivre à Fukushima. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à aller skater là-bas ? Peut-être que j’avais l’impression que je ne pourrais pas comprendre ce que c’était de vivre là-bas si je n’y allais pas. Peut-être que je ne voulais pas accepter le désespoir, et c’est pourquoi je suis allé skater ces spots comme si de rien n’était.
Takeshi Yamada FS Rock SOMA - FUKUSHIMA.
Oui, j’étais à Tokyo, j’étais allé rencontrer des gars à propos d’un contest de skate, mais ma femme et ma fille de un an étaient à Sendai. La vie s’est arrêtée après le tremblement de terre. Les moyens de communication, les trains, les avions, les autoroutes, plus rien ne fonctionnait. J’ai réussi à rentrer à Sendai trois jours après. J’avais emprunté la voiture d’un pote. Normalement il faut quatre heures pour faire la liaison, mais il m’a fallu vingt heures ce jour-là. Il y avait d’énormes trous à éviter dans la route. J’ai pleuré de joie quand j’ai appris que toute ma famille était saine et sauve.
Les séismes sont choses communes au Japon. Pendant les trois semaines que j’ai passées ici, il y en a eu un à peu près chaque jour. Étais-tu préparé à une telle situation ? Et comment se fait-il que tu sois resté vivre à Sendai ?
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MARU FS Boneless SOMA.
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Takahiro Morita WWW.FAREASTSKAT E NE T WORK. COM
Morita, tes parts et tes vidéos en général sont bourrées de messages et de métaphores sur notre place dans la société. Quel est ton point de vue sur le nucléaire, notamment sur son histoire au Japon et quelle leçon en retires-tu ?
Je ne comprends pas ces conflits perpétuels dans le monde. Ça m’a toujours intrigué depuis que je suis gamin. Les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki étaient un message clair pour le monde et les Japonais en particulier qu’il fallait éliminer les guerres de nos vies. Il faut qu’on arrive à se défaire du nucléaire. En tant qu’humains, nous ne sommes pas capable de contrôler la puissance de cette énergie. Nous en sommes à un point où nous devons faire une pause pour réfléchir. Nous devons réaliser que certains foulent au pied la liberté d’autres pour satisfaire leur cupidité. Nous ne pouvons pas nous contenter de ne penser qu’aux gens qui vivent maintenant. Nous devons nous battre pour les générations futures ainsi que pour ceux qui ont vécu leurs vies au maximum. Nous devons venir à bout de notre cupidité. Le skateboard a été un très bon entraînement mental pour moi. Que tu sautes des marches, grindes un rail ou skates devant des gens… Peu importe que tu sois fort ou pas, le skateboard est un moyen de se dépasser, c’est un moyen ludique de développer tes capacités. Je veux que le genre humain se débarrasse de toutes les armes et adopte le skateboard comme nouvel instrument pour changer le monde. Mes video-parts sont mon message. Mais ce message n’appartient pas seulement à moi. J’apprends énormément des sessions avec mes potes. Chaque fois que je skate dans la rue, des idées surprenantes me viennent d’en haut. J’ai toujours eu le sentiment que mon skateboard était comme guidé par une puissance divine. Mon skateboard est sacré et magique à la fois. « Skaters must be united » est un slogan fort que tu essayes de pousser dans le skate. Quel est la nature de ce message ?
C’est un message simple qui s’applique aux skaters mais également aux êtres humains. On ne peut pas vivre seul. Il est toujours plus drôle d’avoir un compagnon pour skater. Plus on est, mieux c’est. Nous vieillissons tous. Nos corps ne fonctionneront pas toujours de la même manière. Je veux profiter de la vie à tout âge, et j’ai besoin d’avoir des amis qui en feront autant. Les amis s’entraident, s’encouragent, se motivent et se respectent mutuellement, dans la session, comme dans la vie. Le monde nous observe. Ils observent les vraies valeurs des skaters. Les humains n’arrivent pas à s’entendre et c’est pour cela qu’il y a des conflits. Nous, les skaters, avons le pouvoir de stopper cela. Cela prendra du temps, mais si tous ceux qui connaissent la joie de faire du skate se donnent la main nous pourrons nous débarrasser des conflits. C’est ce que je désire profondément et c’est pourquoi je dis : « Skaters must be united ».
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BLEDI
LABESS ROYA Soma
CARTE POSTALE
DU DÉSERT Des mecs en skate dans le Sahara
Qui n’a jamais rêvé de skater les gigantesques étendues de sable des dunes Marocaines ? Personne ? Oui, effectivement, l’idée est quelque peu saugrenue. En y réfléchissant un minimum, on peut même se risquer à dire que c’est franchement n’importe quoi. Et pourtant, on l’a fait. Cela faisait deux ans que l’idée me trottait dans la tête et l’organisation aura pris presque aussi longtemps, on a donc tous eu le temps de se rendre compte que skater sur du sable était complètement con et de faire machine arrière. Mais au printemps dernier, on était tous là, au coeur du Sahara avec du sable de partout, dans les pompes, dans les roulements, dans les cheveux, dans les yeux… Quelle aventure, ma bonne-dame, quelle aventure ! Avec : Charles Collet, Phil Zwijsen, Sam Partaix et Joseph Biais. Texte et Photos : Loïc Benoit
Joseph Biais Slappy Fifty avec une replaque de type « snowboard ». Ce fut fut l’un des plus engagé de cette journée, il a valu 2 côtes fêlées à Charles, et un plongeon sans les mains, pour l’ami Jojo !
on père m’a fait décou- Merzouga, c’est un joli village situé dans le sud Marocain vrir le Maroc et à 30 Km de la frontière Algérienne. La vraie carte posl’Afrique en 1987, je tale : les dunes, le soleil, le ciel bleu, les chameaux et n’étais encore qu’un puis mon père et ses potes avec leur gros camion et puis sale gosse, encore pire mes potes et moi avec nos skateboards… qu’aujourd’hui et je m’initiais aux voyages à l’arrache, avec les moyens Nous sommes donc partis en février dernier. Une équipe du bord. Ça aura été le premier partie quatre jours en avance en gros camion jusqu’à d’une longue série et ça aura surtout Sète, puis deux jours de bateau et enfin 1200 Km à 85 été une très bonne école pour mes Km par heure sur des routes peu fréquentables. L’autre premiers skate trips avec mes potes et tous ceux qui ont suivi. Faire le maxi- « IL N’Y AVAIT PAS MOINS DE 800KM mum avec un minimum de budget, telle est en effet D’UNE ROUTE DE MERDE AVANT ma philosophie et ce trip Marocain en est une D’ATTEINDRE LES DUNES, LE TOUT bonne expression. Pour mon père, c’est la même AVEC UN POIDS LOURD DE TYPE chose, voilà presque quinze ans qu’il descend ASSISTANCE DU PARIS DAKAR» des voitures (non volées) au Burkina Faso, au Sénégal et en équipe (les sportifs de haut niveau) partis en avion jusqu’à Mauritanie. Il a même monté des Marrakech… L’équipe s’est donc réellement formée aux écoles sur place… En gros, son pieds des dunes dans un campement digne d’un Paris Macba à lui, c’est le désert du Sahara. Dakar. Frigo, congel, chaise longue, micro-ondes, vidéo projecteur, sèche cheveux et j’en passe ! Bon bref, pendant trois jours nous nous sommes gavés de luxure dans Il y a deux ans, après une virée marocaine avec mes potes d’Antiz, je le sable, le tout sur fond de ciel bleu, perdus au milieu me suis dit qu’il serait sympa de par- de nulle part, sans logos ou réseau 4g pour nous rattratir dans les dunes de Merzouga avec per… Trois jours d’innovation, car je ne pense pas qu’on tout ce petit monde mélangé : mes soit nombreux à avoir trimballé un plancher de 25 potes d’un côté et mon père et ses mètres carrés dans les dunes du Sahara. Les photos potes de l’autre. Avec quelques parlent d’elles-mêmes, c’est pas tous les jours qu’on voit plaques de contre-plaqué et un peu de une bande de connards skatant dans un décor pareil. bonne volonté, ça devrait marcher. Et bien sachez qu’il y a une deuxième face à la carte postale, moins reluisante, moins glamour, mais plus proche de la réalité… Même si l’idée initiale de ce projet remonte effectivement à deux ans, je me suis réellement penché sur « la logistique de terrain » deux semaines avant le départ. J’ai bien sûr attendu que tout le monde ait pris son billet d’avion pour m’y mettre. Tout paraissait assez simple à organiser. Dans mes souvenirs, les dunes n’étaient qu’à 200km de Marrakech, et je me disais qu’en 2014 une autoroute aurait été construite. Et bien en fait non. Il n’y avait pas moins de 800km d’une route de merde (passant par un col à 2300M d’altitude et donc enneigé) avant d’atteindre les dunes, le tout avec un poids lourd de type assistance du Paris Dakar, atteignant les 80km/h en descente, vous voyez le topo. Mais bon, ça encore c’est un détail…
M
Le point qui suit ne concerne que moi même, mais ça me fait plaisir de partager ça avec vous : quelques jours Réunion brainstorming autour du rainbow rail fabriqué au préalable pour l’ami Vincent.
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Le campement quasi de luxe, avec le gros camion de Franck mieux equipé que les cuisines « Mobalpa »
« TOUT CE BORDEL POUR SEULEMENT UN JOUR DE SKATE DANS LE DÉSERT, JE NE VOUS LE FAIS PAS DIRE, C’EST UN PEU COUILLON. »
avant le départ, j’ai commencé à avoir super mal au ventre et après quelques visites chez le toubib, il a fini par découvrir un caillot de sang entre mon rein et ma vessie. Impossible donc de partir dans le désert ! Étant donné que j’étais l’instigateur de tout ce bordel, impliquant onze personnes dont j’étais le point de liaison et que ce projet avait coûté pas mal de thune (merci Vans et RedBull), ça posait un léger problème que je manque à l’appel… Je ne dis pas ça pour me la raconter, mais pour une fois, je servais vraiment à quelque chose. J’étais pourtant sur le point d’annuler quand un super chirurgien motivé, aventurier, et ravi de rencontrer un passionné de skate, a tenu à me prendre en main. « t’inquiètes, tu vas partir avec tes potes et ton planché dans le désert » qu’il m’a dit. Trois heures après, j’étais dans une chambre d’hôpital avec de la Bétadine en guise de gel douche. J’ai donc été opéré deux jours avant le départ, afin de me poser un tuyau de 25 cm entre mon rein et ma vessie, le tout sans cicatrice, totalement introduit par voie naturelle… Un grand moment. Je vous épargne les détails scabreux. J’ai quand même laissé partir de Lyon le gros camion « Paris Dakar » avec mon père et ses deux potes : Yvon et Franck, et j’ai acheté un billet d’avion super cher depuis mon lit d’hôpital, afin de rejoindre l’équipe des skaters
Phil Zwijsen l’hyperactif enBoneless pour le plus grand plaisir et ahurissement des touristes à dos de chameaux et de passage dans le coin ! 38
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CARTE POSTALE
DU DÉSERT à Marrakech. Tout rentrait dans l’ordre jusqu’à ce que l’avion de Phil prenne du retard et oblige l’équipe à se diviser, s’en suit un stress avec le sac de Phil non-présent à l’arrivée, je vous épargne là aussi les détails, même si ce coup-ci personne ne se fait enfiler de sonde dans l’urètre… Bref, on perd deux jours sur le planning, ce qui ne nous permet pas de passer plus d’une journée dans les dunes. Tout ce bordel pour seulement un jour de skate dans le désert, je ne vous le fais pas dire, c’est un peu couillon. En même temps, un jour par un cagnard inimaginable à se rouler dans un tas de sable situé juste à côté d’une route nationale et un site de vues panoramiques fréquenté par des dizaines de 4x4 par jour, c’est amplement suffisant… Imaginez des touristes balançant des « ouh ouh » au loin, en nous faisant signe tels des marins à la dérive, tout en se demandant quelle bande de connards était assez folle pour tirer des plaques de bois dans les
Franky L’BeauGosse et son camtar de ouf.
dunes, avec des skates sous les pieds ! Nous, à force, on les a zappés… Et surtout j’ai évité de vous les mettre dans le cadre de la photo ! Je n’ai pas encore vu, à l’heure ou j’écris ces lignes, le clip de mon ami Ludo Azémar (le filmeur de la bande), mais j’espère qu’il n’a pas fait la boulette… Sinon, niveau cadrage, on a aussi évité de vous montrer une bande d’esclaves des temps modernes en train monter un faux campement berbère pour le compte d’un Club Med quelconque… Vous voyez la photo de couverture avec Phil en boardslide ? Et bien dites-vous qu’à cinquante mètres, au pied de la dune, une équipe de manards s’attelait à installer des algecos et autres panneaux solaires, le tout bien camouflés sous des draps et autres tentures riches en artisanat local ! On s’éloigne un peu de la carte postale…
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Charles Collet et son Kickflip magique, le tout à midi, au zenith du soleil, juste avant la pause dejeuné organisée et orchestrée pour l’ami Franck.
« VOUS VOYEZ LA PHOTO DE COUVERTURE AVEC PHIL EN BOARDSLIDE ? ET BIEN DITES-VOUS QU’À CINQUANTE MÈTRES, AU PIED DE LA DUNE, UNE ÉQUIPE DE MANARDS S’ATTELAIT À INSTALLER DES ALGECOS ET AUTRES PANNEAUX SOLAIRES »
« VIDER VOS CHAUSSURES REMPLIES DE SABLE APRÈS CHAQUE ESSAI. DORMIR TOUT HABILLÉ DANS SON DUVET. COMMENCER À SKATER À 9H30 DU MATIN CAR VOUS ÊTES DEBOUT DEPUIS DEUX BONNES HEURES ET QU’APRÈS RÉFLEXION, VOUS RÉALISEZ QU’IL N’Y A RIEN D’AUTRE À FAIRE. »
Par contre, pour ce qui est de notre campement
et du confort annoncé plus haut dans ce texte, je ne vous ai pas trop menti. Sauf peut-être pour le micro-onde et le sèche cheveux, faudrait voir à ne pas trop déconner non plus. Franck, le pote de mon père, un sacré gaillard tout tatoué, bien baraqué, beau garçon (oui c’est toujours mieux) est le propriétaire de cet énorme camion de type « la jeunesse marocaine te jette des pierres quand tu passes dans les petits villages ». Suréquipé en électricité, eau, robinet, frigo, trois lits, bières fraîches et glaçons pour le Ricard… Son kiff c’est de poser des vacances et des jours de congés sans solde pour emmener des gens faire du quad et de la moto dans les dunes. Du coup, l’organisation c’est son truc, il adore, et je peux vous dire que le Franck, il nous a mis bien pendant trois jours (oui avec Charles et Franck nous sommes restés trois jours dans le désert, contre deux jours pour les autres), c’est simple, il a tout géré, bouffe, logistique du campement, gestion des cubis, rationnement des feuilles de PQ…
Désert pole jam !
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Phil Zwijsen Crook sur un background quasi vierge !
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CARTE POSTALE
DU DÉSERT
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Les vieux et les jeunes ; tous autour d’un bon pastos.
Tout. En parlant de confort matériel, quand dans ton équipe de champions tu prends un certain Sam Partaix, t’es sûr d’être aux petits oignons niveau nouvelles technologies et donc création de besoins inutiles, comme le besoin de trouver une sorte de cadre blanc de grand format en vue de s’en servir comme écran géant, car oui, le mec possède un vidéo projecteur de poche qui marche sur batterie et sans ordi, du coup, ça s’est fini dans la tente avec une projection sur la toile, en plein désert… Ou encore le besoin de monter au sommet de la dune à la nuit tombée en vue de chopper la pauvre 3G marocaine avec son iPhone dernier cri et ainsi mettre à jour ses comptes Instagram et FB avant tout le monde. Oui, grâce à lui, ce tour avait donc tous les défauts de beaucoup d’autres tours… Pour finir d’écorner la carte postale, imaginez-vous, en vrac : finir en mode « autruche », la tête dans le sable après toutes tentatives de hammers. Vider vos chaussures remplies de sable après chaque essai. Dormir tout habillé dans son duvet car il fait cinq degrés de l’autre coté du bout de tissu qui vous sert de maison. Commencer à skater à 9h30 du matin car vous êtes debout depuis deux bonnes heures et qu’après réflexion, vous réalisez qu’il n’y a rien d’autre à faire. Devoir prendre une pelle et tenter de faire un maximum de spots en une journée parce que votre pote photographe (encore plus chiant depuis qu’il a une sonde dans le bide) vous met une pression de dingue. Devoir sauter sur des trucs super balèze à skater pour faire taire le gars avec sa sonde qui pendouille… Alors… La carte postale. Elle vous plait toujours ?
Moi en tout cas, j’y retourne quand vous voulez les mecs, parce que c’était quand même une vraie bonne aventure ? Merci à mon père, ses potes (Yvon et Franck), mes potes (Titou, Joseph, Phil, Sam, Charles, Ludo), Ali Tamara, le Maroc, mon super chirurgien, Vans, RedbullMedia et tous les grains de sable de ce satané désert Marocain.
Sam Partaix Rock Fakie.
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NUMERO TRENTE HUIT
Maxime GENIN Crooked Grind, BORDEAUX © Manuel SCHENCK
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Robin BOLIAN BS ollie, LA KANTERA / © Clément LEGALL
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ERENTERRIA / BS Smith Grind, Vincent MILOU
© Clément Le Gall
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Eniz FAZLIOV Fity-Fifty, BARCELONE / © Fabien PONSERO
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FRAM
SAC À DOS Soma
V
Permanent
ACATION
Benny autour du monde
Texte et Photos par Benoît Gonsolin
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Il y a deux ans, notre pote Benny a décidé qu’il n’était pas un bourreau de travail et que le stress de la vie parisienne n’était plus fait pour lui. Du moins pour un temps. Pas de femme, pas d’enfants, de l’argent de côté, aucune vraie raison de rester… Il a demandé une année sabbatique à son patron et il est parti en Amérique du sud avec son sac à dos et son skateboard sous le bras. De l’Argentine à l’Inde, en passant par une grosse dizaine de pays, il n’a pas fait semblant de voyager pendant cette année et demie. Alors bien sûr, il n’a pas fait que skater, loin de là, mais il a quand même skaté des ditchs interminables, il a skaté devant des milliers d’écoliers médusés, skaté avec de vraies vedettes, françaises et américaines, fait pivot to fakie sur une minirampe sur une plage paradisiaque, fait pivot to fakie sur les grosses courbes rouges avec des trous en Chine, fait pivot to fakie à FDR, fait pivot to fakie sur un spot DIY indien… Bref, c’est pas parce qu’il était en vacances qu’il a chaumé l’Benny. Quand il est rentré, on était franchement jaloux ici, alors on lui a demandé de vous raconter son périple, pour que vous aussi, vous puissiez être jaloux.
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Andrew Torralvo Half Cab - ALBUQUERQUE
Josh Zickert Rockslide - FDR
Tony Manfre FS wallride - ALBUQUERQUE
Tony Manfre Kickflip to fakie - ALBUQUERQUE
ous voyez cette photo de Sturt avec Matt Hensley skatant un chapeau de cowboy géant ? (Sturt+hensley+cowboy+hat sur Google.) C’est peut-être la photo de skate la plus iconique qui soit, la plus connue en tout cas. Selon la légende, ils étaient partis de San Diego, avaient conduit 2000 km jusqu’à Seattle, skaté dix minutes avant de se faire virer et reprendre la route direct pour San Diego. Les plus matheux d’entre vous en auront déduit que ça fait 4000 bornes aller-retour contre dix pauvres petites minutes de skate, mais que ça valait amplement le coup.
V
Je n’ai plus vingt ans aujourd'hui, je suis même plus près du double pour tout vous dire et je n’ai donc plus l’énergie pour skater tous les jours, mais c’est à ce moment de ma vie que je me suis dit qu’il fallait que je fasse une pause, que je parte vraiment, pour plus de dix jours. Les quatre dernières années passées à bosser pour DC shoes, à Paris, ne me laissaient plus assez de temps et surtout plus assez de motivation pour skater. À quoi bon vendre des chaussures de skate toute la journée si je perdais petit à petit le goût de pousser le bout de bois ? L’idée de prendre une année sabbatique commençait à germer. J’avais un peu d’argent de côté, le décès de ma
mère, six ans plus tôt m’avait permis de gonfler mon compte en banque et cette année à découvrir le monde, rencontrer, observer des gens et des cultures me semblait un beau moyen de dépenser cela intelligemment. Mais attention, les vacances permanentes, se la couler douce au soleil, ça demande un minimum d’organisation. J’ai commencé par me demander quels pays je voulais voir absolument et quels endroits j’avais envie de skater. Si je voulais éviter la pluie, qui n’était absolument pas dans mon programme (apparemment, je me suis barré la bonne année), il fallait établir un bon plan de route. Autre point important, le budget, un mois passé en Australie par exemple, équivaut à quatre en Inde. Il faut donc savoir ruser. Sinon, il y a toujours la solution de bosser quelques heures dans un hôtel et d'être nourri/logé en retour ou les « working holidays visas » pour ceux qui on moins de 30 ans. En Australie, c'est vraiment un bon plan.
« À QUOI BON
C’est à partir de ce moment-là, quand j’ai
VENDRE DES
CHAUSSURES DE
eu vent de cette anecdote, que j’ai commencé à me dire qu’il fallait arrêter de sans cesse se trouver des excuses pour rester chez soi, sur ses spots qu’on connaît par coeur. J’ai donc essayé de bouger un maximum de ma ville de Lyon, tout seul ou avec les potes. Puis il y a eu la vidéo de Fred Mortagne, Menikmati, qui m’a fait réaliser qu’on pouvait skater encore plus loin que les destinations classiques comme Barcelone où SF. Déjà, quand j’ai ouvert mon shop en 1998 (Wall-Street à Lyon, pas cher mon frère), j’ai commencé à aller tous les ans en Californie pour des salons professionnels, des « voyages d’affaires » qui se transformaient toujours en vacances skateboard. Puis il y a eu tous ces skateparks en Oregon et l’envie d’aller voir ça de plus près. Bref, je ne cherche pas à vous faire l’exposé complet de toute ma vie, mon œuvre, ni même à faire une compète de Miles avec vous, mais vous l’aurez compris, le skateboard est la raison pour laquelle j’ai pris goût aux voyages.
SKATE TOUTE LA JOURNÉE SI JE
PERDAIS PETIT
À PETIT LE GOÛT DE POUSSER LE
BOUT DE BOIS ? »
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Bref, le 6 janvier 2013, je largue les amarres, direction l'Argentine et le soleil avec comme programme : Paris / Buenos-Aires / Santiago/ Île de Pâques / Lima / Îles Galapagos / NYC / Mexique / Amazonie / Sydney / Hongkong / Canton / Bangalore / Hanoi / Bangkok / Goa / Paris. Soit environ 111000 km en avion, 280 heures de bus, 22 000km en bagnole, 8 boards (merci Gégé et Cliché) et quelques centaines de Mojitos.
Buenos Aires et la Patagonie ne sont certainement pas les endroits les plus propices au skate. Par contre, c’est vraiment très très bien pour les barbecues et la viande incomparable, le tango et les yeux verts des filles. Après trois mois passés dans l'hémisphère sud où, soyons francs, je n’ai pas skaté des masses, direction NYC pour retrouver la plus fitté des équipes : Joseph Biais, Loïc Benoît, Bastien Duverdier, Victor Pellegrin (article « Sur la route » Soma n°34). Leur mission était de traverser le pays de droite à gauche. Un voyage que je déconseille de faire à vrai dire. Toute la partie Est situé au milieu du pays est une ligne droite chiante à mourir. Partez plutôt de Chicago ou de la Nouvelle-Orléans. Ensuite, c'est fantastique ! Les U.S., c'est tous les jours l'aventure : des paysages de dingues, on se retrouve à tirer avec un 9mm dans la forêt, à skater des ditchs de deux kilomètres de long et voir les drogués à la meth' à Albuquerque, skater sur des rochers dans des parcs nationaux, trouver un bled qui s'appelle Two Guns avec une pool abandonnée en plein désert… Ils en sont un peu trop fiers, mais ils ont un beau pays. J’ai ensuite passé un mois en Australie, je serais bien
resté un peu plus longtemps, mais pour ça il aurait fallu que je trouve un travail alors j’ai préféré filer au plus vite en direction de la Chine, à Canton et Shenzhen. Bon là, il faut vraiment y aller. Le marbre est omniprésent, tout semble fait pour nous. Pour l'instant, les vigiles et les flics se fichent de ces jeunes occidentaux aisés qui jouent à la planche à roulette et les rues ne grouillent pas de monde comme à Bangkok. Et puis, c’est un très bon pays pour déguster tortues, cafards et autres scorpions qu’on choisis encore vivants avant d’être frit devant vous, à même la rue. Un bon décalage avec l'Australie où tout est aseptisé. À ce moment-là, cela fait déjà dix mois que je suis parti,
et je n’ai pas vraiment vu le temps passer. Ma prochaine étape est Bangalore en Inde. Quatorze millions d'habitants, tout le bordel que vous pouvez imaginer, en pire et chiasse garantie à un moment ou un autre. Je rencontre Holystoked, un crew de skaters. Un an auparavant, ils avaient construit un park en béton en compagnie de Al Partanen et Chet Childress en seulement quatorze jours. Le skate n'a que quatre ans en Inde, donc ils sont surmotivés en permanence. Pour promouvoir le skate dans le pays, ils fabriquent d'autres spots à Hampi, Kovalam ou Goa et organisent des évènements, filent des boards aux enfants du quartier pour leur mettre le pied à l’étrier. Une bonne équipe ! Ils m'ont proposé de faire une démo avec eux et faire une initiation au skate dans une école. Une école de 5000 gamins en uniformes, qui applaudissent à chaque tentative de 3-6 flips… Je suis loin d'HDV et c'est cool ! La fin du voyage se rapproche dangereusement, c’est le
moment de reprendre contact avec le service du personnel pour préparer mon retour dans la société… Mais comme reprendre mon job ne m'enchante guère et que
mon boss ne semble pas avoir trop envie que je revienne non plus, nous décidons d’un commun accord de mettre un terme à notre collaboration et je file au Vietnam. Un skater québécois rencontré deux mois plus tôt à Hongkong me rejoint. Il m'avait montré la vidéo incroyable de Patrik Wallner, « The Killing Season », où Jerry Hsu et quelques autres achetaient des motos pourries pour relier Hanoi à Saigon en s'arrêtant sur les spots. On a donc décidé de faire tout pareil, et comme eux, on s'est tapé de la pluie nonstop rendant la mission skate difficile. Puis, pour bien faire comme Jerry Hsu, mon pote fini par se crasher au milieu de nulle part et il se paye même le luxe d’y laisser ses deux dents de devant. La suite se fera en bus… Malgré tout ça, le Vietnam est magnifique, et il y a des bons spots. Par contre, comme les locaux ne parlent pas anglais, être bon en dessin est un vrai plus. Toutes bonnes choses ont une fin,
et je suis donc rentré en France. Ça faisait du bien de revoir les potes, la famille, et surtout d’avoir enfin de vrais compagnons de skate. Je ne vais pas vous mentir, pendant mon périple, j’ai pas mal accumulé les sessions solo, et au bout d’un moment, les sessions avec les copains, les vrais, finissent par vous manquer. Je suis resté un mois en France et puis je suis retourné faire un tour de trois au Pérou, pendant un mois histoire de bien boucler la boucle. Jusqu’à la prochaine fois… Voilà donc en résumé ce que j’ai fait
pendant mon année sympathique. Après hé, mon périple n’a rien de vraiment exceptionnel, sauf pour moi bien sûr. Je ne suis ni le premier, ni le dernier à partir. Des milliers de « riches occidentaux » font ça tout le temps. Mais quand on a l’occasion de le faire, ce tour du monde, même si ça paraît un peu fou au départ, il ne faut pas hésiter et puis, vous voyez, ça peut même impressionner les mecs de Soma qui vous harcèle à votre retour pour leur faire un article… Oh, et merci à tous ceux qui m’ont hébergé !
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Benny NHA TRANG - VIETNAM © Alex Moore
Benny IZAMAL - MEXIQUE © Chris
Benny LOS LOBITOS - PÉROU
Benny GUANGZHOU - CHINE © David
Benny GOA - INDE © Fil Jedra Szak
Ollie BS Air - ST ETIENNE © Guillaume Ducreux
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NO - ITW
VOYAGE COSMIQUE Soma
S A M M Y I D RY
Textes : fredd - Cédric Crouzy - JT Tschirret
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Crooked Grind - LYON © Guillaume Ducreux
Frais comme un Gardon © PATATE
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BS Crailslide - CHATILLON D'AZERGUES © Guillaume Ducreux
ammy Idri est un jeune homme poli et courtois, bien sous tous rapports, malgré, parfois, pas toujours, une moustache d’un goût douteux. C’est un garçon qui fuit le stress et les situations tendues comme la peste et qui sait toujours tirer le meilleur de chaque session. Le genre qui s’amuse des heures avec un bout de trottoir qui roule pas mais qui disparaît à la moindre tension. Mais Sammy, et je pense que tous ceux qui le fréquentent seront d’accord avec moi, c’est surtout un drôle d’oiseau. Une espèce d’oiseau qui vole très haut, et qui plane longtemps, longtemps… Certainement pas un de ces oiseaux exotiques et prétentieux qui se la racontent avec leurs plumes de toutes les couleurs, ni même un pigeon à la grise robe qui à mon regard se dérobe. Non, lui, ce serait plutôt une sorte de condor. Un putain d’condor avec des ailes grandes comme ça, qui plane au ralenti au-dessus de la Cordillère des Andes, le genre dont on aperçoit le vol majestueux au loin mais qui ne s’approche de la civilisation qu’en de très rares occasions…
S
Whoa, qu’est-ce qui m’arrive ? Je me demande si on n’a pas mis de la drogue dans mon café tout à l’heure, je me mets à planer presqu’autant que Sammy… (Ça va, j’ai encore de la marge, il est bien perché le jeune…). Bon, pour faire court, on connaît Sammy depuis un bon moment et on ambitionne depuis la première fois qu’on l’a vu skater de faire de lui une vraie vedette. Mais ça n’est pas toujours chose facile. On essaye de le prendre avec nous quand c’est possible, notamment en Tour sans fin (d’ailleurs, c’est quand le prochain ?)(Tura si tu nous entends), on essaye, on essaye, mais... En même temps, il est cuistot cinq jours sur sept, dans un p’tit restau (sympa) donc c’est pas simple d’aller dénicher l’animal. Ce weekend pourtant, on y croyait, il venait faire des photos avec Loïc à Lyon, il était excité comme tout, prêt à sauter sur tout ce qui bouge, mais alors que je m’apprêtais à sauter moi aussi dans le train pour le rejoindre à Lyon, et l’interviewer, voilà ce que je reçois sur mon téléphone 3G dernier cri de ouf : « Le 5 mai 2014 à 09:46 Salut fred c’est une alerte à la fuite… J’ai des soucis d’organisation avec moi-même et vraiment du mal à rester en place. C’est pourquoi je rentre à Nîmes, je me rattrape dès que je peux. J’espère que tu comprendras à quel point il est con le jeune ! À bientôt amigo. -Sammy » Il était arrivé la veille au soir, et il repartait déjà dans sa Cordillère des Andes de Nîmes, sans qu’on ait eu la chance de l’entr’apercevoir. Il était tombé sur une possible source de stress en débarquant (une histoire de photographes)( Loïc n’y est pour rien pour une fois) et il a fui direct… C’est relou parfois les condors, et pourtant, impossible de lui en vouloir au jeune, parce que Sammy, c’est l’meilleur, et puis aussi, avec des ailes grandes comme ça, s’il nous en met une à travers la gueule, on va s’en souvenir. Finalement, comme vous pouvez le voir ici, on s’est débrouillé, et c’est donc sur un happy end qu’on commence cette interview. Oui, c’est un peu bizarre de commencer par une fin, même happy, mais Sammy aussi il est capable d’être bizarre… Dans le bon sens du terme.Ah, et comme ni lui ni moi n’avions le courage de nous lancer dans une interview, on a préféré laisser parler ses deux amis, Choup et Patate, qui côtoient le phénomène depuis un bon moment. -fredd
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e me considère extrêmement privilégié d’avoir partagé pas mal de temps avec Sammy, parce qu’il est une source de jouvence à lui tout seul. Il vous ramène à ce que le skateboard, et la vie en général, a de plus fun à vous offrir. Au-delà d’une capacité spécifique à exécuter des figures complexes, c’est son style qui vous marquera si vous avez l’occasion de le voir skater. On le compare souvent à un chat, parce qu’il retombe toujours sur ses pattes, bon gré, malgré. Sur le plan psychique, c’est quelqu’un de très ingénu et influençable. Il vit un peu dans le monde des bisounours… Mais il grandit, il mûrit. Il y a environ 1 an, il s’est pris son propre appartement à Nîmes (histoire de réduire le nombre incessant d’aller-retour qu’il faisait en bus depuis Anduze pour venir skater dans la « grande ville ») et ça lui a mis du plomb dans la tête, je crois. De toute façon c’est en faisant des erreurs que l’on apprend. Et Sammy ne demande qu’à apprendre. À côté de ça, il bosse comme cuistot. Alors quand il n’arrive pas à accorder son emploi du temps avec les copains pour une session, il part skater tout seul. Depuis quelques temps aussi, il se construit ses propres spots en rajoutant un bout de béton par-ci, par-là … Bon, il n’a pas le même taux de productivité qu’un véritable ouvrier du bâtiment, mais c’est plus par plaisir qu’il fait ça. Y’en a qui jardine, lui il fait du béton. Depuis quelques temps, on a plus trop le temps de se voir tous les deux, mais de ce que j’en entends, il a l’air de bien aller. Il bouge pas mal à Lyon apparemment pour aller voir le gars de Diligent skateboards, son nouveau sponsor. Ah, il dessine beaucoup aussi. C’est une de ses échappatoires. C’est très enfantin et onirique ce qu’il gribouille, comme lui. C’est un brave gitan comme on dit chez nous, et je vous souhaite d’avoir la chance de passer du temps en sa compagnie.
J
Une fuite de condor en pleine auto-restructuration. © PATATE
Cédric « Patate » Crouzy
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FS Ollie - LYON Š Guillaume Ducreux
Wallride Rock Tirette to fakie - LYON Š LB
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BS TailSlide Chez Rekiem - FUNLAND © PATATE
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oilà huit ans déjà, nos roulettes se croisaient pour la première fois. Sammy était timidement venu toquer au portail pour demander s’il pouvait skater ma mini. En une session, j’étais conquis, Sammy le cévenole avait un truc en plus : la Classe !
En plus d’avoir un style irréprochable, le Sammy ne fait rien comme les autres jeunes. Pas besoin de tout un crew pour aller faire la session ou du béton, c’est seul « avec sa connerie » (comme il dit) qu’il s’exprime le mieux. Il n’est ni accro à son téléphone, ni à facebook ou au réseau social dernier cri cool du moment, ni à une quelconque série à la con et il ne pense pas conso à gogo non plus. Et les tricks à la mode, le dernier petit plus vestimentaire type casquette five panels à motifs hawaïens ? Il s’en tape aussi ! Voilà qui nous fait un bien mauvais citoyen mais tellement humain : d’une gentillesse à toute épreuve, jamais vous ne l’entendrez « talk-shitter », se plaindre ou faire son auto-promotion. Bref, malgré lui, Sammy Idri a tout du parfait anti héros, toujours à fond et peu bavard : le pote de session idéal. Pour illustrer mes propos, permettez-moi de vous conter les aventures de Sammy en Oregon : Avec le nom qu’il porte (origine kabyle certifiée), Sammy s’est permis de se rendre pour la première fois en Namérique espadrilles aux pieds et petit short de rigueur, avec pour seul bagage un petit truc tout mou en toile, mi-baluchon mi-sac plastique ! A partir d’Amsterdam, il n’a laissé personne indifférent et surtout pas les douaniers. On a même loupé une correspondance à Seattle tellement ils avaient envie de faire la connaissance du phénomène ! Une fois arrivé, il n’a pas mis beaucoup de temps à se rendre compte que son mal de dents, persistant depuis plusieurs mois, avait lui aussi traversé l’Atlantique ! Ça ne l’a pas empêché de shredder comme il se doit et du spot de Brooklyn Street (DIY made in Portland - RIP) à Lincoln City en passant par Hood River, il ne s’est pas plaint une seule fois ! Il lui arrivait de tirer la gueule mais toujours discrètement. Et pis il avait sa « javel », boisson verte fluo kiwi-chimique-3000 en bonbonne de trois litres, pour s’anesthésier les molaires. Après bien des péripéties, Sammy finit son pèlerinage à la mini Unheard où il explosa littéralement en offrant aux locaux un véritable feu d'arty tricks.. Si vous n’avez toujours pas réussi à faire le tour du personnage, c’est son plus petit fan, Marius, 6 ans, qui le décrit le mieux : « Sammy, il est bien, il est pas méchant, il est fort en skate. Après je sais pas. » JT « Choup » Tschirret
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WI-FI
# HASHTAG Soma
#COUCHRIDING Texte : Fredd Photos : Vincent Perraud
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Alors oui, bien sûr, c’est toujours un peu curieux ces sponsors hors skate. Quand il s’agit du salon de tatouage de son pote, on trouve ça normal, mais quand il est question de forfait de téléphonie mobile, tout de suite on est en droit de se questionner sur le rapport avec le skateboard. J’adore Sam Partaix, il skate comme un vrai champion, il est ultra
polyvalent, sa copine est mignonne et je ne trouverai jamais rien à lui reprocher, pourtant, il n’est pas le dernier à choper des commanditaires qui sortent un peu de l’ordinaire. Et donc à s’attirer les critiques de toute part. Il a même un deal pour sa gomina… Attention, je ne critique absolument pas, ce serait d’ailleurs plutôt déplacé étant donné que quand un annonceur hors skate se présente dans le hall d’entrée des Éditions du Garage, je peux vous dire qu’on lui déroule le tapis rouge… Mais ceci ne vous regarde pas et revenons donc à nos agneaux : à savoir Sam et Rémy (et Ludo et Tadashi) en Amérique, faisant du couch surfing. Belle idée quand même ! C’est sympa d’aller de canapé en canapé, tout en faisant de belles rencontres, et puis c’est écono-
mique… Bon, en vrai, ils ont surtout fait du camping car, de l’hôtel, pas mal squatté chez Tadashi et leur équipe se composait également d’un réalisateur, un assistant réal, des mecs en Bmx, une snowboardeuse, un scribouillard et j’en passe et des meilleurs. Bref, y’avait deux camping cars, une voiture et c’était donc une vraie grosse organisation. Là, tout de suite ça fait nettement moins Nature et Découverte... On se rapproche plus de la caravane du cirque Pinder, mais au final, selon leurs dires, c’était pas si pesant que ça et puis, qui est-ce qui faisait du skate dans tous ces spots mythiques pendant qu’on les suivait sur nos téléphones portables ? Oui, ils ont bien eu raison de partir les jeunes, si on savait faire du skate, on ferait pareil. Surtout qu’ils se sont marrés pour de vrai, ils ne faisaient pas semblant pour battre des records de likes sur Insta. C’est sûr qu’ils savent profiter les gars, et puis, ils sont gominés comme des dieux, sauf Ludo qui a tendance à se rapprocher dangereusement de la dreadlock, mais ceci est un autre problème qu’on abordera peut-être un jour dans un futur article, plus tard...
@remy_tav#fssmith#artospool
@remy_tav#feeblegrind#americafuckyeah#ditchdeouf
S
ouvenez vous le printemps dernier quand Sam Partaix et Remy Taveira étaient partis surfer des canapés aux U.S.A. Hashtag couchriding, hashtag americandream, hashtag spotdeoufoftheday. Ils avaient inondé les réseaux sociaux avec leurs photos de paysages de cartes postales et de spots mythiques. Surtout Sam d’ailleurs, il ne plaisante pas avec Instagram et tous ces trucs. Il est connecté jusqu’au cou. Très honnêtement, il y a peu de chances que vous soyez passés au travers. C’est possible, mais peu probable. Bon ok, pour les quatre hurluberlus qui ne maîtrisent pas encore le social networking et qui ont d’autres intérêts dans la vie que d’espionner méthodiquement la vie (très) romancée des gens qu’ils ne connaissent pas vraiment sur Internet, sachez que Sam est sponsorisé par Sosh, les forfaits téléphoniques, et qu’à ce titre, il est amené à faire plein de trucs plus ou moins bizarres, comme se promener dans Paris avec un semi-remorque transportant une mini-rampe, ou, et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui, voyager en camping-car aux U.S.A. avec ses potes Rémy et Ludo (Azemar) et Tadashi, le photographe de LowCard. J’ai pas complètement bien saisi le concept, mais en gros, je crois qu’ils étaient censés faire du couch surfing en se rencardant avec des gens par facebook et consorts et les internautes pouvaient aussi leur imposer des défis. C’est un peu confus dans mon esprit, mais ce que je retiens de leur histoire, c’est qu’ils ont skaté des pools, des ditchs, des spots DIY, des skateparks mythiques, et tout un tas de spots vraiment géniaux et que c’est tout ce qui compte vraiment.
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Samuel PARTAIX - FS Rock’n’roll - Mammoth mountain
Je ne savais même pas qu’on pouvait faire du snowboard en Californie... Et bien si, à Mammoth Mountain il y a même un des meilleurs snowpark du monde. Donc session snowboard le matin et session dans le mythique bowl de Mammoth (the Volcom brothers park) l’après-midi. J’ai aperçu ce camion skatable juste à côté du bowl. C'est toujours plus marrant de skater des trucs pas fait pour être skatés. Donc me voilà parti à escalader la clôture du parc pour pénétrer dans une entreprise pleine de gros trucks américains. J’avais quand même peur de me faire tirer dessus parce qu’aux U.S. dans les propriétés privées, on ne sait jamais...
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Remy Taveira - BS Noseblunt - SF
Pas de géolocalisation sur magazine papier, mais vous arriverez vite à situer ce spot... Le back noseblunt sur le bank devant le Golden Gate, c’est un peu le cliché de San Francisco (avec le couché de soleil et tout), mais on s'en fout parcequ'on est des putains de touristes. Français en plus ! Vu qu’on était de passage pour seulement deux jours à SF on s’est dit que ça ferait un bon souvenir de la Californie. C’est toujours mieux qu'un selfie devant le pont. Grave SF !
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CONS
WEST SIDE Soma
UN TOUR « NORMAL » DES CONS TOTALEMENT
À L’OUEST L’équipe : Karl Salah, Ben Chadourne (version filmeur), Paul Grund, Roman Gonzales, Armand Vaucher, Greg Cuadrado, Tristan Vergnault, Luidgi Gaidu,Pako Pion et Vincent Touzery. Texte et Photos : Alex Pires
Karl Salah FS Smith Grind - NANTES.
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On ne va pas vous mentir, quand Luidgi, le team manager, nous a annoncé que pour diverses décisions prises au sommet de l’état, on n'allait plus à Athènes comme convenu, mais plutôt à Nantes et Bordeaux, on a un peu déchanté. Mais en soit, vous en avez vu combien des articles de tours en Grèce cette année, hein ? À croire que le billet Paris/Athènes est devenu moins cher que le ticket de train pour se rendre à trois heures de Paris. Rien que dans le numéro précédent de Soma, vous y avez déjà eu droit et sûrement aussi dans le prochain numéro de la concurrence ! Alors bien sûr, on n’a pas skaté sur les dunes du Sahara, ni sur des ruines radioactives, ni même dans le fief de la Camorra, mais on a fait du bon skate, on s’est tapé des bonnes barres de rire et c’est tout ce qui compte. Soyez donc les bienvenus dans un “tour normal”.
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Vincent Touzery Wallride Pop out.
C
’est avec une bonne gueule de bois, conséquence de l'avant première parisienne de la static IV la veille, que nous sommes tous, avec plus ou moins de retard, montés dans le van en direction de Nantes. Après le classique arrêt au shop local, Click en l’occurence, nous faisons la connaissance de Tristan qui s'était proposé d’héberger la troupe le temps de notre séjour dans la ville (encore merci Tristan !). Une fois installés, nous nous redirigeons vers Click afin d'assister à la surprise
concoctée par Thibault Fradin (le mec derrière le comptoir). Il avait décidé d'inviter les amis d'Armand Vaucher afin de projeter pour la première fois sa part filmée pour le shop. Bonne ambiance, bonne énergie, le tour était lancé. Histoire de ne pas faire trop d'efforts, certains en profitent pour repérer des spots aux abords même du shop. Le tour se déroule sans encombre et nous sommes tous agréablement surpris par la quantité de spots et l'atmosphère détendue qu'offre Nantes. On en profite même pour aller voir la mer et les spots de Saint-<Nazaire.
Après quatre jours passés à squatter
à huit chez Tristan, il était quand même temps qu'on le laisse tranquille ! On décide alors de se rendre à La Rochelle pour la journée voir les gars de chez Crime et skater quelques spots en centre ville. Bordeaux n'est qu'à une heure de route et puis là on sait où aller, Paul et Ben qui sont déjà dans le van vivent en coloc dans le fameux château où nous avons déjà tous nos habitudes. En route ! Ah oui, le principe de base de ce tour était de
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Paul Grund Switch Fifty-Fifty - NANTES. Greg Cuadrado Wallride Nollie out - NANTES.
« LA PLUPART D'ENTREVOUS NE POURRONT PAS SE RENDRE AU JAPON, AU MAROC, À NEW YORK OU ENCORE À ATHÈNES CET ÉTÉ. ALORS PARTEZ EXPLORER LA FRANCE, OU LE DÉPARTEMENT D’À CÔTÉ.
»
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Roman Gonzales Switch Wallride Nollie out - NANTES. Pako Pion BS Feeble - LA ROCHELLE.
constituer une petite équipe afin de rendre visite aux shops soutenant Converse et les skateurs locaux. Et en particulier, le but était de rendre visite aux petits jeunes, Armand à Nantes et Pako à Bordeaux. Sauf qu'une fois dans le van, le choix est pris de faire monter Pako directement à Nantes, et puis le courant passant bien avec Armand, on décide au bout de quelques jours à Nantes de le faire descendre à Bordeaux avec nous. C’est peut être un peu confus là, retenez juste qu’on s’est arragés pour garder les deux jeunes avec nous tout le long du tour. Bien plus logique et convivial. Et puis ça règle la question de savoir qui allait faire la vaisselle ou prendra le couchage le plus pourri ! Une fois à Bordeaux, le stop chez Riot s'impose, accueil royal assuré par Seb.
On évite les spots du centre ville histoire de changer un peu et de profiter
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d'avoir pour une fois un van sur place. Et puis les récentes collections d’amendes de Paul et Ben découragent vite le Luidgi qui a loué le Van... On se permet même de pousser jusqu’à Arcachon afin de voir la mer et se faire virer de tous les spots par une police municipale digne de la bande des gendarmes de Saint-Tropez.
Un grand merci à Tristan, Pablo, Paul & Ben, Thibaud, François, Seb, Hugo, Converse, Drake et Pétula !
Histoire de finir en beauté, devinez qui nous croisons à Bordeaux le dernier soir ? Toute la caravane
Greg Cuadrado Switch 180 to Manual 360 out. BORDEAUX
Static qui était là pour la première bordelaise. Un bon sentiment de déjà vu, une dernière soirée et hop, nous étions tous à l'heure dans le van cette fois-ci, direction Paris, avec la gueule de bois ! Ce trip reste l'un des plus simple auquel j'ai eu la chance de prendre part. Et la simplicité, c’est très bien aussi. Je ne pense pas trop me tromper en disant que la plupart d'entre vous ne pourront pas se rendre au Japon, au Maroc, à New York ou encore à Athènes cet été. Alors partez explorer la France, ou le département d’à côté. Et si vous passez sur la côte ouest, n'oubliez pas d'aller rendre visite à Thibault chez Click, François chez Crime et Seb chez Riot, ça aide toujours pour profiter au maximum de la ville !
Armand Vaucher Ollie - ARCACHON.
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VANS SPRING CL ASSIC Texte
Photos
FD
LB
NAPLES 2014
Aurélien Giraud Tucknee.
C’EST PAS POUR SE VANTER, SURTOUT QU’IL N’Y A PAS DE QUOI, MAIS CHEZ SOMA, DEPUIS LE TEMPS QU’ON TRAÎNE DANS LE MERVEILLEUX MONDE DE LA PLANCHE À ROULETTE, ON A ACQUIS UNE CERTAINE EXPÉRIENCE DANS LE DOMAINE DES CONTESTS EUROPÉENS. ON EN A LOUPÉ QUELQUES-UNS ÉVIDEMMENT, MAIS ON EN A VU PAS MAL QUAND MÊME. DES TRÈS BIENS, DES CARRÉMENT POURRIS, DES MOYENS. MAIS, MALGRÉ NOTRE GRANDE EXPÉRIENCE, ON N’ÉTAIT PAS ENCORE ALLÉ À LA SPRING CLASSIC, LE FAMEUX CONTEST DE MINI RAMPE AVEC DES MECS VENUS D’UN PEU DE PARTOUT. D’APRÈS CE QU’ON EN ENTENDAIT, C’ÉTAIT VACHEMENT BIEN. TRÈS BONNE AMBIANCE, SUPER BON NIVEAU… JUSQU’À L’AN DERNIER, ÇA SE DÉROULAIT À VARAZZE, EN ITALIE, UNE PETITE VILLE DE BORD DE MER. MAIS COMME JE VOUS LE DISAIS, ON N’A JAMAIS DAIGNÉ Y METTRE LES PIEDS. ON A ATTENDU QUE VANS DÉCIDE DE FAIRE DÉMÉNAGER LE CONTEST À NAPLES, POUR ALLER VOIR DE QUOI IL EN RETOURNAIT. HÉ OUI, PARCE QUE NAPLES C’EST UNE VRAIE VILLE DE BONHOMME ! PAS DE LA PETITE VILLÉGIATURE MIGNONNE POUR FAMILLES EN CONGÉS PAYÉS. DEUX MILLIONS D’HABITANTS, UNE CRIMINALITÉ RECORD, UN VOLCAN ET UNE ÎLE EN ARRIÈRE PLAN POUR FAIRE JOLI, UN CULTE SANS LIMITE POUR MARADONA. UN VRAI PETIT COIN DE PARADIS…
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Daan Van Der Linden Bs air.
ous avez lu ou vu Gomorra ? Le livre/film sur la camorra, la mafia à Naples. Tout ce qui y est décrit est absolument incroyable et pourtant totalement vrai. Depuis la publication du livre en 2007, son auteur, le journaliste Roberto Saviano est sous protection policière permanente. Merde, nous aussi on est des journalistes ! Nous aussi on peut enquêter sur un sujet brûlant. Même pas peur. Aucun sujet, si chaud soit-il ne peut nous arrêter : « faut-il continuer à inviter des Français dans les contests européens ? », « pourquoi Danny Carlsen ne bouge t-il jamais les bras ?»,« est-il bien judicieux de réunir Covolan et Mocquin ? », « quand Aurélien Giraud se décidera t-il à revoir ses influences à la hausse ? », « Alex Sorgente n’est-il qu’un beauf ? ». On était remontés à bloc en allant à Naples… Pourtant, dès la sortie de l’aéroport, dans la navette qui nous conduisait à l’hôtel, on s’est dit qu’on n’allait pas faire les mariolles longtemps… La ville est
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un véritable décor de film. Tout est délabré, la nature reprend ses droits de partout et la collecte des déchets a l’air de se faire uniquement quand les mecs y pensent. C’est tous les mauvais clichés sur Marseille, mais en mille fois pire. Même Mocquin qui n’est pas un enfant de choeur a tout de suite compris que si par le
plus grand des hasards, il lui arrivait de se bourrer la gueule pendant ce contest, il valait mieux ne pas trop aller parader en ville… Voilà, j’ai planté le décor de la chanson, passons au sport. Et commençons par parler de l’équipe de France. Ils n’étaient que six à cause du forfait de Ribéri, mais ils étaient beaux comme tout. La jeunesse de France notamment, Aurélien Giraud, Robin Bolian et Vincent Matheron. Ils skatent fort les minots, ça va donner de sacrées vedettes plus tard. Vincent et Robin se tirent bien la bourre, c’est assez chouette à voir. Des 540° comme si de rien n’était, des tricks au coping aussi... Impec ! Aurélien Giraud, c’est
autre chose, il est un peu moins étiqueté « bowlrider » que les deux autres, c’est pas qu’il ait une approche plus street parce qu’il passe la moitié du temps à voler dans tous les sens, mais, c’est différent. Soyons clairs, il est vraiment incroyable. Il est capable de tout, mais… Mais au lieu de se prendre pour Grant Taylor, comme devrait le faire toute personne de goût, il se contente de nous faire une sorte de sous-Sheckler qui ne fait pas vraiment rêver, et c’est un peu dommage si je puis me permettre. Et puis les juges qui étaient au moins aussi cons et vieux que moi (sauf qu’en plus ils étaient anglais, alors ça compte double) étaient bien de mon avis et ne se sont pas gênés pour ne pas le mettre en finale (je crois que la casquette redbull, c’était carrément éliminatoire dans leur tableau de jugement)(y’avait aussi un Italien dans les juges, mais c’était un Warrior, alors hein…). D’ailleurs, y’avait aucun Français en finale. Mais rien à voir avec une éventuelle querelle franco-anglaise. Ça n’existe pas dans le skate ces trucs-là. Je ne crois pas.
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Non, le problème c’est que sur les trois jeunes cités précédemment, y’avait déjà deux casquette RedBull et un Bolian qui n’a pas eu de chance et chez les seniors, Guillaume Mocquin était en pleine dépression (« j’arrive pas à skater », « c’est fini », « pourquoi elle rappelle pas »), Covolan était bourré comme un coing du matin au soir (bravo, continue comme ça) et Victor Pellegrin, il a beau être génial, c’est quand même un mec du street… C’est pas la débâcle, mais c’est pas comme ça qu’on va ramener la coupe du monde les enfants !
de skater, on lui la garde de côté pour la prochaine fois. Allez, je rajoute Ross McGouran, Phil Zwijsen et Tim Zom dans cette liste de « héros incompris », vous-même, vous savez pourquoi. Non ? Bein vous devriez. Bon, maintenant qu’on a parlé des artistes passons aux finalistes : Martin Cattaneo, le mec qui a gagné était
vraiment bon, un méchant spécialiste du footplant et du handplant avec toutes les variations possibles et imaginables en magasin. Pas vraiment un profil de champion
et fort, il a tout niqué et deuxième, c’est amplement mérité. Dannie Carlsen. Lui c’est dingue. Il a une
espèce de paralysie bizarre de tout le haut du corps. Les bras ne bougent jamais. Ils restent le long du corps en toute circonstance. Je pense que même si on le jetait du 34ième étage, il garderait les bras le long du corps en donnant une drôle d’impression de somnoler. C’est troublant cette particularité physique, surtout quand il passe son temps à faire des trucs super techniques et super casse-gueule. C’est pas ma tasse de thé, tous ces blunt 3-6 flip out et autres half cab blunt flip to fakie, mais faut reconnaître, qu’il est balèze au coping et qu’il n’a peur de rien. Mason Merlino. Le mec de l’Oregon qui
vient faire une compète de mini en Italie, comme ça. Y’a vraiment un truc dans l’eau là-bas, en Oregon, les mecs sont carrément au-dessus du lot. C’est peut-être aussi qu’ils ont tous grandi dans des immenses courbes en béton, ça peut aider. Même maintenant qu’il vit à San Diego (là où il y a Washington Street, comme par hasard), il reste un gars de l’Oregon. Champion !. Rob Smith. Le lendemain du contest, Man-
Alex Hallford Bs air.
« MON CONSEIL À L’ORGANISATION POUR L’AN PROCHAIN : IL SEMBLERAIT QUE SAN PEDRO SULA AU HONDURAS SOIT LA VILLE LA PLUS DANGEREUSE DU MONDE DONC IL VA FALLOIR Y PENSER SÉRIEUSEMENT »
chester City, son club, était en finale du championnat anglais de Foot. Rob est un authentique supporter, interdit de stade et tout et tout. Faut pas le chercher avec ça. Bref, je ne sais pas si c’est ça qui lui a foutu la niaque, mais il nous a sorti tout l’attirail de bizarreries dont il a le secret. Des drops tordus, des Saran Wrap Body Jars, et même un mac twist, grabbé en indy comme Cardiel, quasi rentré. Il était on fire et le lendemain, il est arrivé pile à temps chez lui pour fêter la victoire de Manchester City. Björn Lillsöe : Très honnêtement, j’ai pas grand-chose à dire sur lui. Il était bon, évidemment, sinon il ne serait pas là, mais j’étais trop occupé à regarder les autres, pour vraiment pouvoir m’exprimer sur le sujet. Désolé monsieur Bledsoe, euh Lillsöe, pardon. Une conclusion ? Oui bien sûr. Un contest
Quelques autres qu’on n’a pas vus en finale
mais qui valaient tellement le coup d’œil : Jonas Skroder (je ne sais pas faire le o barré, désolé), Denis Lynn, Daan Van Der Linden et Daniel Cardone. Je dirais la même chose pour les quatre, le talent à l’état pur, la classe, la vraie, sans jamais donner l’impression de faire le moindre effort. Eux, vraiment ils faisaient plaisir à voir. Je crois que Jonas et Daan ont gagné un best trick chacun, ce qui n’est pas volé, mais ils méritent tous une médaille. Oui, Mocquin aussi, mais comme il n’a vraiment brillé qu’une matinée, à l’échauffement, et qu’après il n’a pas arrêté de dire qu’il était nul au lieu
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pourtant, du coup ça fait doublement plaisir que ce soit un mec comme lui qui gagne. Et c’est chouette aussi, du coup, qu’un mec comme Alex Sorgente termine dernier de la finale pour qu’il puisse aller se plaindre du jugement dans la minute sur Instagram. Quel bouffon lui ! Qu’il retourne faire les x-games et qu’il laisse la Spring Classic tranquille. Le deuxième, Alex Hallford, un Anglais, était épatant. Il ne payait pas de mine, mais il skatait de ouf comme on s’autorise à le dire dans les milieux autorisés. Alors bien sûr, il est anglais, comme 90% des juges, tout ça, mais en bon français je le dis haut
de mini, même à Naples, ça peut faire peur, on se dit qu’à un moment ou un autre on va forcément finir par s’ennuyer. Mais détrompez-vous bonnes gens, ce n’est absolument pas le cas, le spectacle vaut le petit détour par Naples et puis ce sera jamais aussi chiant qu’un contest de street ! Sinon, si je peux y aller de mon conseil à l’organisation pour l’an prochain : il semblerait que San Pedro Sula au Honduras soit la ville la plus dangereuse du monde donc il va falloir y penser sérieusement et pour la musique, j’ai été gentil, j’ai pas parlé de l’espèce de groupe que vous nous avez dégotté, The Hives là, mais bon, faites gaffe la prochaine fois !
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TOMMY GUERRERO Interview par Fredd & Benny Photo par Loïc Benoit
TRÈS HONNÊTEMENT, JE N’AVAIS AUCUNE ENVIE DE LA FAIRE CETTE INTERVIEW. COMME SOUVENT AVEC CE TYPE DE PERSONNAGES QUI ONT BERCÉ MON ADOLESCENCE, JE PRÉFÈRE NE JAMAIS AVOIR À LES RENCONTRER DE PEUR D’ÊTRE DÉÇU. ET SI, EN FAIT, DANS LA VRAIE VIE, CE TYPE N’ÉTAIT QU’UN SOMBRE CONNARD ? J’AURAI DONC PASSÉ TOUTES CES ANNÉES À TENTER D’IMITER, AVEC UN SUCCÈS TRÈS RELATIF, UN ABRUTI… « NE JAMAIS RENCONTRER SES HÉROS » EST UN DICTON PLEIN DE BON SENS. J’Y SUIS DONC ALLÉ À RECULONS. C’ÉTAIT UNE CHOUETTE APRÈS MIDI, À LYON. AVEC MON POTE BENNY, ON AVAIT TUÉ LE SPOT DES PLANS INCLINÉS DE CHARPENNES, OU L’INVERSE, ET JE L’AVAIS CONVAINCU DE M’ACCOMPAGNER POUR POSER DEUX OU TROIS QUESTIONS AU STREETER DE LA BONES BRIGADE, AU MEC DE REAL, DE FORTIES, DE LOOSE GROOVES AND BASTARD BLUES... OUI, ON AVAIT RENDEZ-VOUS AVEC UNE PUTAIN DE LÉGENDE SUR LE TOIT DE LA SUCRIÈRE, LA SALLE DANS LAQUELLE IL ALLAIT DONNER UN CONCERT QUELQUES HEURES PLUS TARD. PETITE APPRÉHENSION DONC, MAIS AU BOUT D’ENVIRON QUATRE SECONDES, ON A COMPRIS QUE TOUT ALLAIT TRÈS BIEN SE PASSER. TOMMY GUERRERO ÉTAIT ENCORE PLUS COOL QU’ON L’ESPÉRAIT, POURTANT, IL VENAIT DE CASSER LE VAN DE LA TOURNÉE, IL ÉTAIT EN RETARD POUR INSTALLER LE BORDEL ET FAIRE LES TESTS DE SON, MAIS IL A PRIS LE TEMPS DE NOUS DONNER UNE BONNE LEÇON D’HUMILITÉ ET DE SIMPLICITÉ. HA, ET LE CONCERT ÉTAIT VRAIMENT GÉNIAL, NE CROYEZ PAS CE QU’IL RACONTE DANS L’INTERVIEW, IL EST VRAIMENT TRÈS BON !
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Donc, si j’ai bien compris, tu viens de sortir un album, « No Man’s Land » et tu es en tournée à travers l’Europe comme une vraie Rock Star.
Oui, mais vous vous êtes marrés non ? C’est tout ce qui compte. On en fait trop avec les tricks de toute façon…
Ha ha oui voilà, une vraie rock Star !
Et tu pourrais re-jouer du punk rock aujourd’hui ?
Vous verrez ce soir ! Tu as l’habitude de faire ce genre de tournée ?
Non ! Pas du tout. Seulement au Japon, c’est le seul endroit où je fais des tournées habituellement. Je n’ai pas de groupe à la base, donc, pour pouvoir tourner, je dois engager un groupe. C’est la première fois que je prends la route avec ce bassiste et ce batteur. Le guitariste par contre, il voyage avec moi depuis des années, mais il est de NY. Donc tout cela coûte beaucoup d’argent. Merci Levi’s !
Oui, ils m’ont aidé. Sans eux, je n’aurais pas pu faire ce Tour, mais je paye quand même les deux tiers de la note. Donc si tout se passe comme prévu, je vais perdre pas mal d’argent sur cette tournée… Ha ha. Mais ça va, c’est cool, au moins je n’aurai pas le regret de ne pas l’avoir fait. Et ça s’est super bien passé jusqu’ici, on s’amuse bien, tout roule. Ça n’est pas la première fois que tu tournes en Europe, est-ce que cette tournée te rappelle les Tours avec la Bones Brigade par exemple ?
Absolument ! C’est la même chose. Le train, le taxi, l’hôtel, tout le monde dans le van, faire une démo, donner un concert, retourner dans le van, aller manger, retourner à l’hôtel, c’est pareil. Sauf que le skate est nettement plus douloureux…
En préparant cette interview, je me demandais si Cab t’avait influencé à faire de la musique mais d’après ce que je comprends, tu as commencé bien avant de le rencontrer.
Oui, je jouais déjà avant de le rencontrer, mais on a joué ensemble. On a même enregistré un morceau qui était sorti dans une compil « skate rock » de Thrasher. C’était autour de 86/87. Il vivait à une heure de SF, à San José. On y allait de temps en temps pour faire des petits concerts, à Santa Cruz aussi et lui faisait la même chose avec son groupe à SF. Tu joues depuis vraiment longtemps en fait…
Oui, depuis toujours, je devrais être bien meilleur que je le suis ! (rires) Pareil avec le skate… Quand est-ce que la musique est devenue quelque chose de « sérieux » ? Quand as-tu commencé à enregistrer ?
« ÇA N’ÉTAIT PAS UN CHOIX, C’EST PAR NÉCESSITÉ QU’ON S’EST MIS
Et tu aimes toujours ça ?
J’adore ça. J’aime voyager. Regarde, c’est incroyablement beau ici. C’est tellement beau que ça a l’air faux. C’est pas possible une vue pareille, ça doit être un hologramme…
À ‘’ FAIRE DU STREET ‘’ »
On enregistrait déjà quand on était gamins, j’ai plein de cassettes de l’époque. Autour de 81 / 82 avec mon groupe « Free Beer » on avait même enregistré pour deux compilations. Une pour Alternative Tentacles, le label de Jello Biaffra et on avait enregistré un Live aussi, qu’on avait fait à Berkeley. J’ai commencé à enregistrer en solo quand j’avais 19 ans. Avec mon premier chèque de Powell, je me suis acheté un petit enregistreur à 4 bandes et une boîte à rythmes. J’ai des tonnes d’enregistrements en fait… Ils sont tous aussi pourris les uns que les autres, mais ils sont bien cachés, au fond d’un placard… Tu as été le premier pro en street je crois ?
Mark (Gonzales) et moi on est passés pro en même temps en 1985 à Sacramento.
Quand et comment t’es-tu mis à la musique ?
C’était pas un peu curieux, à l’époque, d’être pro en Street ?
J’ai commencé à jouer avec mon frère autour de 78-79. On a eu différents groupes avec lui et avec Bryce Kanights. J’avais douze ou treize ans, j’étais influencé par le punk rock qui arrivait tout juste de l’Europe, du Royaume-Uni en particulier. J’ai vu les Ramones en 78 et j’ai accroché tout de suite. Mais j’avais vu les Sex Pistols à la télé aussi, c’était incroyable à l’époque.
Ça l’était oui, un peu. Surtout que j’ai grandi en skatant de la vert’, j’ai fait plein de contests de vert, mais quand tous les skateparks autour de chez moi ont fermé, on s’est retrouvé à skater dans la rue. On faisait parfois la route pour aller skater la rampe d’untel à deux heures, mais je n’avais pas de voiture. Bryce Kanights en avait une, quand il avait 16 ans, alors on bougeait tout le temps ensemble.
Ton style a un peu changé depuis.
Donc le Street s’est imposé par manque de rampe.
Dans la musique ? Oui, ça a changé. Comme dans n’importe quel domaine, on évolue. C’est bien le changement, on ne peut pas se contenter de faire la même chose en permanence. Il faut évoluer pour rester intéressant et pour être intéressé soimême. Tu peux faire le même trick encore et encore parce que c’est marrant et tu peux jouer la même musique aussi, mais tu as envie de progresser, dans le skate comme dans la musique, tu veux constamment apprendre des tricks…Enfin, en skate, ça devient difficile d’apprendre des nouveaux tricks au bout d’un moment… Tu te contentes de réapprendre ce que tu as perdu !
Oui, ça n’était pas un choix, c’est par nécessité qu’on s’est mis à « faire du street ».
Ah çà ! On revient de la session là, je peux te confirmer qu’on n’apprend plus rien de nouveau…
Ça dépend de ce que tu entends par « hill bombing ». Est ce que c’est un mec qui droppe la plus grosse colline et qui part tout droit ?
Tu réalisais à l’époque que ce que tu faisais était le début de quelque chose qui allait prendre un telle ampleur ?
Non ! Absolument pas. Toujours pas en fait ! Quand tu fais quelque chose, tu es dans le moment, tu n’analyses pas l’impact que ça aura. Tu le fais pour toi, c’est quelque chose de très égoïste. En tant que spécialiste et « maire de SF », peux-tu nous dire qui est, selon toi, le meilleur Hill Bomber ?
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Dans ce cas-là, il y a un paquet de gars qui était vraiment chauds. Moi, mon approche était différente. Je « surfais » plutôt… Mais il y avait des gars qui n’avaient vraiment peur de rien. Sean Young ?
Sean Young bien sûr ! Mais avant lui il y avait toute la bande de Julien Stranger, Micke Reyes, Joey Tershay aussi, le mec qui fait Ace trucks maintenant, il volait littéralement ! Et il y a ce gars aussi qui était avec eux « P2 », et Noah Peacock ! Il y avait un paquet de gars. Ils étaient un peu plus jeunes que moi, ils ont bien pris le relais, c’est sûr. Ils fonçaient vraiment, « salut les mecs, on s’voit plus tard ! ». C’est marrant bien sûr, c’est une bonne montée d’adrénaline, mais je préférais quand même skater les bumps, les marches, tous les obstacles qu’il y avait sur mon chemin, plutôt que passer tout droit le plus vite possible. J’ai toujours été impressionné par le fait qu’ils croisent des routes à fond la caisse. Je ne connais pas bien les règles de la route à SF, mais on est bien d’accord qu’il y a moyen de mourir ?
Oui ! Avec les voitures, les bus, les taxis, les rails de tramways… Mais il ne faut pas oublier que le skater a un œil plus affûté que la moyenne. Le mec qui ne met pas son clignotant, mais on sait quand même qu’il va tourner… Ce genre de choses. Il faut être sur le qui vive, c’est sûr… Tu travailles toujours chez Deluxe ?
Oui. Mais je n’y suis pas de 9h à 17h. Jim Thiebaud y est de 6h à 22h, il bosse non-stop, même quand il est chez lui. C’est un vrai bourreau de travail. Sans lui, Deluxe serait déjà aux oubliettes. Je lui en suis extrêmement reconnaissant, parce que je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas un bosseur, pas à ce point en tout cas. Quel est ton rôle exactement chez Deluxe ?
Je m’occupe de Krooked. Pendant dix ans, j’ai fait le graphisme, les boards, les pubs, mais plus maintenant. Je fais toujours les pubs, parfois les guest boards, mais on a d’autres artistes maintenant. Ça doit être super simple de Bosser avec Mark Gonzales !
(silence) Je plaisante !
On se connaît depuis très longtemps avec Mark donc c’est cool mais… C’est dur ! Il est à New York et il est tout le temps occupé. C’est toujours compliqué pour ne serait-ce que récupérer ses dessins. Je me souviens que les gars de Cliché m’expliquaient la galère que c’était de faire des trucs avec lui. Ils recevaient les dessins par fax…
Oui. Il envoie des informations et derrière, il faut les mettre en place. Il n’envoie pas une déco de board finie, jamais, c’est à toi de scanner ses dessins, les nettoyer, puis les assembler et les mettre en couleur pour arriver au produit final. Mais c’est cool, lui voit ça plutôt comme une collaboration entre nous deux. Mais j’ai commencé à développer des tendinites, le syndrome du canal carpien à cause de l’ordinateur et du stress…
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Et c’est lui qui obtient tout le crédit !
Ha ha, mais c’est bien comme ça. Bref, j’ai arrêté. Je ne pense pas que je sois fait pour ça. Je crois que mon rôle maintenant, c’est de faire de la musique et pas de colorier les dessins de Mark. Et puis, très honnêtement, c’est mieux pour Deluxe que d’autres fassent ce boulot à ma place… Je ne pense pas que les humains soient faits pour ce genre de travail. Pour passer autant de temps derrière un écran d’ordinateur. Tu t’adresses aux bonnes personnes ! Si je pouvais passer moins de temps derrière mon ordinateur…
À toi de trouver le moyen de t’en éloigner le plus possible. On n’est pas fait pour ça… Le progrès technologique est allé trop loin, trop vite, c’est effrayant. On n’est pas censés se transformer en machines. Pareil pour le skate !
Ha ha oui. C’est incroyable aujourd’hui. Je n’arrive même pas à comprendre à quel point certains sont devenus techniques et consistants. C’est ahurissant. C’est très bien, je n’ai rien contre cet aspect du skate, mais je préfèrerais toujours voir skater Dennis Busenitz, ou Tony Trujillo ou quelqu’un comme ça, mais c’est juste mon point de vue. Je ne rejette pas ce type de skate technique, mais on a tous nos préférences. C’est juste incroyable de voir jusqu’où le skate est allé et je suis surtout content de ne pas avoir à skater comme ces mecs. Aujourd’hui, une carrière professionnelle c’est trois ans alors que c’était dix ans auparavant. Il y a des tonnes d’amateurs qui sont aussi bons que les pros. Je pense que le skate est divisé en deux mondes assez distincts, il y a d’un côté le skate sportif, axé sur la performance et puis d’un autre côté, il y a le skate qu’on connaît, qu’on pourrait presque qualifier de soul skating en référence au soul surfing.
J’ai essayé de regarder la Street League à la télé une fois, mais j’ai pas réussi. Pourtant, je suis déjà allé à deux ou trois de ces très gros contests, et le skate y est incroyable, c’est fou à voir. Mais c’est cette manière ultra formatée qu’ils ont de présenter le skate qui est insupportable. (Là, on est tellement d’accords qu’on commence à parler de nos enfants respectifs, je vous épargne ça, il nous montre sur son téléphone des vidéos de son gamin de dix ans en train de skater, Benny nous parle de voyages et d’un ditch de deux kilomètres de long à Albuquerque… Bref, ça sent la fin, on s’égare) Pour conclure, quel est le dernier trick que tu as appris, ou réappris ?
Oulah ! Des ollies, je ne fais plus que des ollies. Par-dessus des hips et des banks principalement. J’ai fait des kickflips l’autre jour, mais c’était tellement n’importe quoi que j’ai préféré arrêter. Il me faut cinq ou six essais pour faire un kickflip, puis deux autres essais pour en faire un correct… Pffff.
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DAVY VAN LAERE Absolutely Queer Texte : FD - Photo : DVL
Davy Van Laere, le photographe Belge, a skaté pour Death Box, l’ancêtre de Flip, quand il était jeune et beau. C’était en 1440. Avant Jésus-Christ... À cette époque, il avait même une board à son nom. Et ça, c’est la classe quand même. Sur un CV pour bosser dans une banque ou chez Carrefour, c’est peut-être pas nécessaire de le préciser. Mais dans une conversation, sur la plateforme d’un bowl, ça en jette toujours un peu de dire « oui, j’ai été pro dans l’temps »… En même temps, c’est pas trop son style à Davy de se la raconter. Et puis, quand on voit la board qu’il a eue, il a peut-être même aucune envie que ça se sache… Bon hé, bien sûr, je plaisante. Au contraire, il a plutôt de quoi être fier, mais une chose est sûre, il ne s’attendait pas à cette board quand on lui a proposé de passer pro, en 1993 (ce coup-ci c’est la bonne date)… Voyez donc ce que Jeremy Fox, le fondateur de Flip et de Death Box a à dire sur cette fameuse planche, et notamment sur cette photo qui a servi pour une pub dans le magazine Poweredge.
« Je me souviens qu’on avait fait cette board comme un moyen se moquer de ces stars d’Hollywood qui faisaient tout un battage médiatique autour de leur « coming out ». Bien qu’il était évident que ces vedettes le faisaient pour relancer leur carrière, il y avait en fait à cette époque une association derrière elles, qui militait pour que l'homosexualité soit mieux acceptée du grand public.
J’avais d’abord proposé cette idée de board à Alex Moul. Mais Alex était jeune et il a eu peur de se retrouver exposé aux critiques sur un sujet comme celui-ci. Alors je me suis tourné vers DVL. Davy était plus qu'heureux de se joindre à la fête et a lui-même fait cette photo le mettant en scène, pour
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soma
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la pub de sa board. Ce fut probablement l'une des pubs de skate les plus scandaleuse et drôle jamais réalisée. Le skateboard a toujours été avant-gardiste et tolérant. Nous pouvons êtres fiers d’avoir des amis de toutes couleurs et tout types grâce au skateboard, tout le monde est traité de la même manière et surtout, nous n'avons jamais ressenti le besoin de nous en vanter ! » Jeremy Fox
EN VRAC
Soma (MANISA)
Soma
VILLE DE LA RÉGION DE MANISA EN TURQUIE, OÙ 301 PERSONNES ONT PERDU LA VIE LE 13 MAI 2014 DANS L’EXPLOSION D’UNE MINE DE CHARBON.
PETITE VILLE DE LA PROVINCE DE FUKUSHIMA AU JAPON FORTEMENT ENDOMMAGÉE PAR LA CATASTROPHE NUCLÉAIRE DU 11 MARS 2011.
SoMa QUARTIER DE SAN FRANCISCO EN CALIFORNIE OÙ JUSQU’ICI, TOUT VA BIEN.
Un design destiné à l'origine à TYRONE OLSON qui a préféré la "T sport" qui ne s'est pas vendue. DAVE MAYHEW a osé et il a pu prendre une retraite confortable peu après... Fred DURST de LIMP BIZKIT, en grand fan de la D3, est en grande partie responsable du succès de la chaussure.
SCIENCE-FICTION :
La légende de la
D3
À CE JOUR, LA D3 RESTE UNE
ÉNIGME AINSI QUE L'UN
Sortie en 2000 et toujours dispo SUR WWW.CHIENCAPUCHE.COM
Simplicité et pureté des lignes, idéal avec un p'tit pantacourt de sport
DES PLUS GRAND SUCCÈS COMMERCIAL DU SKATE BUSINESS.
L’DÉE DE GÉNIE qu’on n’a pas eue La compétition est rude de nos jours, la presse papier doit sans cesse se réinventer
pour tirer son épingle du jeu. C’est pourquoi les Éditions du Garage, notre maison d’édition, judicieusement installée dans mon garage, lance un nouveau titre : « maso skateboard & souffrance ». Un magazine qui traitera principalement de drops de Jojo (tapez « lighthouse drop uncut » sur youtube), de boîtes de Charles Collet et de runs de contests de Romain Covolan complètement bourré. Pour ce premier numéro, sans trop se la raconter, on a eu quelques bonnes idées d’articles, avec des collaborateurs prestigieux. Jugez vous même : « Skater à poil, bourré, sur trois roues » une nouvelle de Brewce Martin « Un staphylocoque sinon rien » un récit de voyage de Guillaume Mocquin « Diététique et phytothérapie » avec le docteur Tom Penny « Test : orthèses & prothèses » par Ben Schroeder
Bref, c’est un très bon premier numéro de maso qui vous attend dans toutes les bonnes pharmacies et cabinets de kinésithérapie de France.
Putain, on va encore cartonner avec ce mag !
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soma
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3 EN VRAC
avec TOP Michaël MACKRODT Photo : Kévin Métallier
MICHAËL EST D’ORIGINE FRANÇAISE, OU ALLEMANDE SELON LES HUMEURS, IL EST CENSÉ VIVRE À BERLIN, MAIS PASSE LE PLUS CLAIR DE SON TEMPS À FAIRE TAMPONNER SON PASSEPORT AUX QUATRE COINS DU MONDE. C’EST LE GENRE DE MEC QUI AURA DES TONNES DE TRUCS À RACONTER À SES PETITS-ENFANTS, MAIS IL Y A PEU DE CHANCE QU'ILS LE CROIENT…
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ENDROITS IMPROBABLES dans lesquels tu te sois
retrouvé à skater
Dans le centre culturel Russe complètement dévasté à KABOUL en Afghanistan
À côté d’une statue de Buddha gigantesque à FOSHAN dans le sud de Guangzhou en Chine
Des monuments incroyables en SIBÉRIE 96
soma
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TROIS
trois
VILLES POUR le skateboard
choses à ne pas faire
New York
Ne jamais perdre son passeport
Taipei
Ne JAMAIS arnaquer un conducteur de taxi en Mongolie
Paris (Mais il y en a plein d’autres)
EN VOYAGE
On ne devrait pas boire trop de Vodka avec un Russe quelconque en Sibérie. Ils ont tendance à avoir l’alcool mauvais !
Phil ZWIJSEN - BoardSlide - MERZOUGA - MAROC © Loïc BENOIT
« Sur le Gange ou l´Amazone Chez les blacks, chez les sikhs, chez les jaunes Voyage voyage Dans tout le royaume Sur les dunes du Sahara Des îles Fiji au Fuji-Yama Voyage voyage Ne t´arrêtes pas Au d´ssus des barbelés Des cœurs bombardés Regarde l´océan Voyage voyage Plus loin que nuit et le jour Voyage Dans l´espace inouï de l´amour Voyage voyage »
Desireless Voyage Voyage