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pièce montée
Quand le cinéma appelle à la gourmandise P S Y C H O S E L’horizontal vanille Psychose est marqué par des compositions d’images faites d’horizontales et/ou verticales. Cest également un film que Hitchcock a voulu en noir et blanc. J’ai donc choisi une pâtisserie formée de couches successives noire, blanche et grise. De plus, je voulais, un visuel sobre et autour d’un seul goût, la vanille.
1 Psychose
A L F R E D H I T C H C O C K
Qui était Alfred Hitchcock ? Bon nombre de questions sur ses premières années au premier étage d’une boutique de fruits et légumes de l’East End londonien restent sans réponse. Les Hitchcock étaient-ils de petits commerçants ou de respectables négociants ? Leur catholicisme les confinait-ils au sein d’une minorité dans l’Angleterre protestante ? Hitchcock était-il, comme me le disait le scénariste Peter Viertel, un « cockney qui a réussi » ? Peut-être que seul un cockney était capable d’inventer ce personnage caricatural de sujet britannique qu’Hitchcock avait adopté aux États-Unis, là où il était connu comme le « Maître du suspense ». Quelle importance, au juste, accorder au fait que ses grands-parents étaient irlandais ? Il est vrai qu’Hitchcock a adapté à l’écran Junon et le Paon de Sean O’Casey et que Les Amants du Capricorne est l’un des rares films jamais réalisés sur la diaspora irlandaise. Sa fille Patricia m’a cependant confié ne pas avoir la moindre idée de l’endroit d’où venait ce trèfle à quatre feuilles en cristal posé sur la table de son salon, à Los Angeles. Est-ce qu’Hitchcock a été élevé à la dure ? Alors qu’il avait 5 ans, son père le remit au constable du village qui l’enferma dans une cellule, puis le relâcha cinq minutes plus tard en lui disant : « Voilà ce qu’on fait aux vilains petits garçons. » Épouvantable expérience pour un enfant. Curieusement, Hitchcock a raconté à François Truffaut qu’il était un enfant très sage, son père l’appelait même « mon agneau immaculé ». Mais il s’agit d’une épithète biblique employée à propos du Christ en tant que victime sacrifiée (Jean 17, 20, Pierre 1, 19). Hitchcock disait toujours qu’il voulait faire graver ces mots sur sa tombe « Voilà ce qu’on fait aux vilains petits garçons ». Peu importe de savoir qui était au juste William Hitchcock. Sa famille était réputée joyeuse, férue de pique-niques et d’excursions. Hitchcock hérita de ses parents sa passion pour le théâtre. Elle ouvrit la voie à celle, irrévocable, qui s’emparait déjà de lui lorsque à l’âge de 18 ans, trois ans après la mort de son père , il prit son envol.
Hitchcock hérita de ses parents sa passion pour le théâtre. Elle ouvrit la voie à celle, irrévocable, qui s’emparait déjà de lui lorsque à l’âge de 18 ans, trois ans après la mort de son père , il prit son envol.
Ode magistrale à la schizophrénie.
P S Y C H O S E
2 L’horizontal vanille
Monsieur Alfred Hitchcock est un véritable précurseur. Tous les ingrédients du cinéma d’aujourd’hui sont réunis dans ce film, pour notre plus grand plaisir : l’homme nous livre un road movie amoureux qui vire au cauchemar suite à un crime horrible, et nous invite au final à suivre une enquête policière teintée d’horreur et de suspense ! Que demander de plus ? L’épouvante pointe également le bout de son nez lorsque l’on aperçoit la morbide demeure pour la première fois, en contre-plongée depuis le petit motel de Norman Bates (Anthony Perkins : époustouflant). Le réalisateur utilisera toujours ce plan pour porter à l’écran cette fameuse résidence où vivent Norman et sa mystérieuse mère. Un plan qui sera repris par nombre auteurs afin de créer le climat malsain autour de leur maison hantée. Réalisé de main de maître, on suit l’enquête avec autant de minutie et de curiosité que son détective Arbogast jusqu’à découvrir l’incroyable vérité lors d’un twist final grandiose (également copié/collé dans de nombreux films d’épouvante). Du très grand cinéma !
Psychose est le film d’Hitchcock par excellence.
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Psychose
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L’horizontal vanille
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Psychose
Ingrédients 8 petits entremets ou 2 grands de 16 cm de diamètre Temps de préparation : 3 h Temps de cuisson : 20 mn
Croustillant duja vanille 70 g de poudre d'amandes 10 g de sucre glace 5 g de beurre 45 g de chocolat blanc 0,6 g de fleur de sel 25 g de feuilletine (ou 15 g de chocolat praliné + 10 g de crêpes dentelles) 1 gousse de vanille Crémeux à la vanille noir 75 g de lait demi-écrémé 100 g de crème liquide 50 g de vanille 25 g de jaune d’œufs 1 g de sucre en poudre 85 g de chocolat blanc 2 g de gélatine (1 feuille) 1 g de colorant noir charbon
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Biscuit à la vanille 85 g de poudre d'amandes 65 g de cassonade 20 g de blancs d’œufs 35 g de jaunes d’œufs 5 g de vanille liquide 1 gousse de vanille 20 g de crème liquide 15 g de sucre semoule 0,4 g de sel 70 g de beurre fondu 90 g de blancs d’œufs 35 g de farine 2 g de levure chimique 10 g de cassonade
Mousse au chocolat blanc vanille et pâte à bombe Mousse au chocolat blanc et vanille 90 g + 195 g de crème liquide entière 35 g de gousse de vanille 30 g de jaunes d’œufs (2 jaunes) 4 g de gélatine (2 feuilles) 130 g de chocolat blanc Pâte à bombe 45 g de jaunes d’œufs (3 jaunes) 45 g d’eau 15 g de lait en poudre 0% 10 g de glucose
Cecil B. DeMille et Alfred J. Hitchcock
L’horizontal vanille
De tous les cinéastes qui ont influencé Hitchcock, Cecil Blount DeMille est celui dont on se souvient le moins aujourd’hui. Pourtant, quand Hitchcock était jeune, il était l’un des cinéastes les plus importants au monde. La British Famous PlayersLasky, où Hitchcock débuta, était la filiale britannique du premier studio créé à Hollywood -le futur studio Paramount-, fondé par Cecil B. DeMille, Jesse Lasky et Adolph Zukor. Selon Patrick MacGilligan, c’est avec des femmes du département fiction, venues d’Hollywood pour former les Anglais aux méthodes de production américaines, qu’Hitchcock aurait appris le métier de scénariste. Avec l’une d’entre elles, Jeanie MacPherson, qui signa ou cosigna les scénarios de tous les films de DeMille de 1915 à 1949, il avait inventé ce que Stanley Cavell appelle la « comédie du remariage », un genre de films où des couples mariés se séparent puis se retrouvent. Les comédies estampillées DeMille-MacPherson racontent des histoires de femmes modernes. Situées dans des univers imaginaires et opulents, elles lançaient des modes en matière de vêtements, de mobilier… suivies par les classes moyennes récemment affranchies des mœurs victoriennes. DeMille commença par adapter des romans et des pièces pour les stars du théâtre newyorkais, tandis qu’Hitchcock trouvait la plupart de ses sujets et de ses acteurs dans le West End, le quartier des théâtres de Londres. Pour ratifier son statut d’artiste, DeMille dessina un médaillon à son effigie, qui apparaît au générique de ses films à partir de 1919. C’est en 1923 que la première autocaricature d’Hitchcock, un profil, a été publiée dans un quotidien -une autre façon de faire la même déclaration. Influence de DeMille encore depuis ses
tout débuts dans le cinéma, Hitchcock signait - signature qui devrait, plus tard, orner une quantité infinie de produits dérivés - « Alfred J. Hitchcock », même si peu de gens connaissaient la signification du « J ». Dans les années 1950, alors que chacun avait sa propre société de production au sein de Paramount, les deux seuls réalisateurs dont le nom faisait vendre un film étaient DeMille et Hitchcock, l’inventeur de la politique des auteurs et son brillant élève. Mais chez Hitchcock, cette imitation de DeMille n’était pas uniquement stratégique, et, au moment de son arrivée aux États-Unis en 1938, deux films de DeMille tenaient respectivement la première et la quatrième place de la liste de ses films préférés. Luc Moullet, qui fut le premier à observer la relation entre « les deux maîtres de Paramount », évoque dans les Cahiers du cinéma (n°102) leur « hantise de la perfection et des recettes », tout en relevant une différence de qualité « Qu’est-ce que La Mort aux trousses, sinon du DeMille plus intelligent, plus élevé ? ». Selon MacGilligan, le rôle joué par DeMille pendant la chasse aux sorcières incita Hitchcock à rejeter son idole. Peut-être était-il alors devenu un symbole commode de la paranoïa qui régnait pendant la guerre froide et du spectacle séduisant qu’il avait créé et dans lequel la culture américaine de la consommation pouvait s’admirer comme dans un miroir ? Deux illusions de plus en plus critiquées dans le cinéma hitchcockien d’après-guerre. Mais après tout, DeMille n’avait-il pas, aux yeux d’un jeune homme de l’East End de Londres, toujours représenté non seulement Hollywood, où il rêvait de tourner ses films, mais aussi l’Amérique elle-même ?
Dans les années 1950, les deux seuls réalisateurs dont le nom faisait vendre un film étaient DeMille et Hitchcock.
L’action démarre à Phoenix, Arizona. Une jeune femme, Marion Crane (Janet Leigh) qui est la maîtresse de Sam (John Gavin) dérobe dans un moment d’égarement une valise contenant quarante mille dollars que son patron lui avait demandé de déposer à la banque. À la nuit, elle s’arrête dans un motel peu fréquenté et tenu par Norman Bates (Antony Perkins) qui se confie à elle en lui expliquant qu’il vit dans la maison proche du motel avec sa vieille mère invalide et de caractère très difficile. Avant de se coucher, Marion prend une douche quand la vieille femme surgit et la poignarde sauvagement ! Norman réapparaît, fait disparaître le corps de Marion ainsi que sa voiture (avec les 40 000 $ dans le coffre) dans un étang proche du motel. Marion est alors recherchée par sa sœur Leila (Vera Miles), par Sam et par un détective d’une compagnie d’assurances (Arbogast) chargé de récupérer l’argent. Le détective se rend au motel. Norman le reçoit mais lui interdit formellement de rencontrer sa mère. Déçu, Arbogast part téléphoner à Leila et Sam et s’introduit dans la maison pour parler à la vieille dame. Il monte l’escalier mais il est accueilli à coup de couteau par la mégère. Leila et Sam vont voir le shérif qui leur apprend que la mère de Norman est morte et enterrée depuis huit ans. Ils se rendent tous deux au motel et Leila, en fouillant la maison échappe de peu aux coups de couteau fatals dans la cave de la maison. Démasqué par Sam, Norman perd sa perruque. Deux personnalités co-existaient en lui depuis la mort de sa mère dont il avait embaumé et conservé le corps dans la maison. Le film se termine sur le procès et l’internement de Norman (ainsi que la récupération de la voiture de Marion dans l’étang).
Dans ce film, le macguffin est l’argent volé par Marion au tout début du film. Il va sans dire que la suite des évènements le fait bien vite oublier. Psychose est un des plus grands succès d’Hitchcock. Tourné volontairement en noir et blanc, il n’a coûté que cent mille dollars et en a rapporté plusieurs dizaines de millions. Le film a eu deux suites dont la deuxième réalisée par Antony Perkins lui-même. Psychose est extrêmement épuré au niveau des décors et il est muet pour la moitié du temps (il comporte deux ou trois bobines sans aucun dialogue). La mise en scène est aiguisée comme le couteau qui sert aux meurtres à commencer par le générique qui montre des bandes noires et blanches entrelacées sur une musique stridente.
La mise en scène est aiguisée comme le couteau qui sert aux meurtres à commencer par le générique qui montre des bandes noires et blanches entrelacées sur une musique stridente.
Croustillant duja vanille Mixez ensemble les amandes et le sucre glace jusqu'à obtenir une pâte lisse. En chauffant, l'huile des amandes va ressortir et va lier l'ensemble. Faites fondre le beurre et le chocolat, puis mélangez-les avec tous les ingrédients. Étalez la pâte entre deux feuilles de papier sulfurisé et détaillez 2 croustillants de 15 cm de diamètre. Réservez au frais.
Biscuit à la vanille Préchauffez votre four à 170°c. Mélangez ensemble les 10 premiers ingrédients (jusqu'au beurre fondu). Fouettez les 90 g de blancs d’œuf en neige avec 10 g de cassonade. Incorporez une petite partie de ces blancs dans la préparation, puis ajoutez la farine et la levure tamisées. Incorporez le reste des blancs d’œufs. Versez 120 g de cette pâte dans un cercle de 15 cm de diamètre, posé sur une feuille de papier cuisson. Enfournez pour 15 mn. Laissez refroidir le biscuit 2 mn, et déposez le croustillant par dessus. Laissez refroidir au réfrigérateur, puis décerclez à l’aide d’un couteau. Retournez le tout, pour avoir le croustillant en-dessous, et replacez à l’intérieur du cercle.
Eternel duel entre lumière et ténèbres duquel triomphent la destruction et le meurtre. Hitchcock insiste sur l’opposition des lignes verticales et horizontales : la grue coupant l’horizon de Phoenix au début, Marion couchée et Sam debout dans les premières minutes de la scène de la chambre d’hôtel, la maison verticale par opposition au motel horizontal. Un autre thème cher à Hitchcock et largement exploité dans Psychose est l’opposition du bien et du mal et la notion de châtiment. Aucun des personnages de Psychose n’est réellement sympathique ni honnête.
Dès ce moment, l’auteur nous livre une œuvre aussi schizophrénique que son meurtrier. Tout est fracturé, divisé en deux, empli de miroirs reflétant le côté sombre de Norman Bates. Eternel duel entre lumière et ténèbres duquel triomphent la destruction et le meurtre. Ode magistrale à la schizophrénie. Œuvre d’un génie dégénéré qui a su surprendre et effrayer comme plus personne n’y parviendra.
Tout est fracturé, divisé en deux, empli de miroirs reflétant le côté sombre de Norman Bates. Crémeux à la vanille noir Placez la gélatine dans un bol d'eau froide. Faites bouillir le lait, la crème et la vanille. Fouettez les jaunes avec le sucre. Délayez avec le lait chaud, puis replacez le tout sur le feu, comme pour une crème anglaise. Faites chauffer jusqu'à ce que le mélange atteigne 83°c. Ajoutez la gélatine. Faites fondre le chocolat et versez la crème anglaise dessus. Incorporez ensuite le colorant noir. Mixez le tout au mixeur plongeant. Laissez refroidir, puis coulez 160 g sur le biscuit, toujours à l’intérieur du cercle. Replacez au réfrigérateur.
7 Psychose
Et puis, il y a cette fameuse scène de la douche… Combien de litres d’encre ont déjà coulé suite à ce moment inoubliable qui a traumatisé une génération entière ? Au point de devenir dans certains sondages la meilleure scène du cinéma américain. Pour cette scène, quelques ingrédients essentiels : une surprise totale, une lumière éreintante et 46 secondes de bonheur lue sous 70 positions de caméras différentes… Il aura en tout et pour tout une semaine de filmage pour en arriver à ce résultat. Janet Leigh confiera le calvaire qu’elle a éprouvé pour le tournage de cette scène, souffrant de son corps incessamment mouillé.
Mousse au chocolat blanc vanille et pâte à bombe Placez la gélatine dans un bol d'eau froide. Faites bouillir 90 g de crème avec la vanille, puis laissez infuser 10 mn. Ajoutez les jaunes d’œufs et faites chauffer jusqu'à 83°c, comme pour une crème anglaise. Ajoutez ensuite la gélatine. Faites fondre le chocolat et versez la crème anglaise dessus.Mixez au mixeur plongeant et laissez refroidir. Placez ensuite tous les ingrédients de la pâte à bombe dans un bol et faites-les chauffer au bain-marie à 70°C. Fouettez la préparation au batteur jusqu’à ce qu’elle devienne mousseuse. Incorporez cette pâte à bombe à votre mousse au chocolat blanc. Montez ensuite en chantilly les 195 g de crème liquide restant et incorporez-les à la préparation. Les figures récurrentes
Une psychose : entre réalité et illusion, identité et dédoublement
8 L’horizontal vanille
Et, d’entrée de jeu, le titre Psychose. La psychose, pour simplifier, fait sortir l’être humain de la réalité et altère le sentiment qu’il a de son identité. La psychose de Norman ne serait-elle pas, par exemple, dans le projet insensé - mais ô combien humain - de lutter contre le temps qui passe et la mort ? En exhumant sa mère, en la re-créant, en se désincarnant pour mieux la réincarner, il se donne l’illusion que le flux de sa vie s’écoule selon un ordre qui lui convient. Sur la scène de son théâtre intime, il joue à refuser le réel, s’en protège et satisfait, peu ou prou, son désir d’éterniser sa vie avec sa mère. Il faut imaginer SisypheNorman heureux… d’une certaine façon. Une psychose par ailleurs si ordinaire qu’elle nous pousse, par exemple, à prendre, brièvement ou durablement, l’image virtuelle de la salle obscure du cinéma pour la réalité ; ce sur quoi insiste Hitchcock par une volonté, d’emblée affichée, de distanciation et de mise en garde sur la nature des images que nous contemplons. Immédiatement après le générique, dès la première séquence, Hitchcock organise la première mise en abyme du film : cette séquence peut se lire comme la métaphore même de l’acte qui conduit le spectateur à se rendre dans un cinéma pour assister à une séance. En effet, le regard caméra choisit, dans la ville, un immeuble (comme le spectateur choisit un cinéma), s’en rapproche pour se retrouver face à une fenêtre entrouvert (de même, le spectateur se trouve face aux portes de l’entrée du cinéma presque fermées puisque la séance est commencée depuis le début du générique, soit deux minutes trente secondes. (cf. la recommandation portée sur l’affiche du film en 1960 : « Personne... Absolument personne ne pourra pénétrer dans la salle après le début du film. »), quitte la lumière du jour pour entrer dans le noir d’une chambre par ce qui peut s’apparenter à un quasi fondu au noir (pareillement, le spectateur entre dans la salle obscure du cinéma). La caméra de Hitchcock opère alors une mise au point de façon à donner à voir les détails de la chambre dans la pénombre : table, chaise, lit (le regard du spectateur doit, lui aussi, accommoder pour s’adapter au clair-obscur de la salle de cinéma). Le regard caméra est clairement dans la chambre, s’immobilise et donne à voir la scène à venir (le spectateur est alors installé dans son fauteuil et regarde la scène du film).
Tout au long du film apparaissent ces figures récurrentes conduisant inexorablement Marion vers son destin pour l’y emprisonner : les lattes des stores (horizontales); les lignes blanches (parallèles et horizontales) qui soulignent la route la dirigeant vers le motel de Norman ; la pluie dense (verticale) qui la force à s’y arrêter ; le cercle des phares dans la nuit ; celui des lunettes noires du policier qui l’interpelle et la surveille ; celui du trou dans la cloison du motel qui circonscrit l’œil du voyeur ; et, point culminant, le cercle de la pomme de la douche suspendu comme une menace au-dessus de Marion, à qui il n’est d’autre échappatoire que de s’abandonner à l’infernale spirale l’entraînant vers la mort et vers les ténébreuses profondeurs du néant (cercles et spirale). Toutes figures qui s’inscrivent comme autant de signes obsédants du film. Psychose, formellement, structurellement, dessine une véritable géométrie du destin et de l’inéluctable conduisant à l’enfermement et le spectateur-acteur se doit d’interpréter ces figures comme autant de signes pour comprendre le destin des personnages du film et, par identification, sa propre destinée. La présence et le retour de ces figures géométriques, combinés aux multiples polarités binaires qui se répondent par l’identique ou l’opposition, constitue la trame d’un réseau d’une rare densité, véritable toile d’araignée tissée autour des thèmes centraux de l’obsession, de la hantise et du dédoublement que l’univers musical du film, à l’unisson, relaie et amplifie.
Ce thème du double et ses connotations contamine l’ensemble Dans Psychose, le MacGuffin du film. est l'argent dérobé par Marion.
Ce thème du double et ses connotations (dualité/duplicité/ ambivalence/substitution) contamine l’ensemble du film qu’il s’agisse de rapports d’identité (symétries/parallèles/reprises/points communs) ou d’opposition (contrastes/inversions) qui se succèdent, se répètent, se combinent jusqu’à former l’architecture vivante d’un film reflet de la condition humaine présentée, selon son endroit et son envers, sa réalité et son apparence, à travers la conscience conflictuelle d’un Exil et d’un Royaume.
Dressage Décerclez vos 3 premières préparations et placez-les à l'intérieur d'un cercle d'un diamètre supérieur d'un à deux centimètres du premier : versez votre mousse vanille et chocolat blanc sur les bords et sur le dessus. Placez le tout au congélateur au moins 3 heures. Décerclez. N’hésitez pas à lisser le dessus avec une spatule si ce n’est pas parfaitement lisse. Recouvrez ensuite de spray velours blanc. Conservez au frais avant de déguster.
Le MacGuffin Le MacGuffin est un concept fondamental dans le cinéma d'Hitchcock. L'origine du mot viendrait de l'histoire suivante, racontée par Hitchcock : Deux voyageurs se trouvent dans un train en Angleterre. L'un dit à l'autre : " Excusezmoi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre qui se trouve au-dessus de votre tête ? - Oh, c'est un MacGuffin. A quoi cela sert-il ? - Cela sert à piéger les lions dans les montagnes d'Ecosse - Mais il n'y a pas de lion dans les montagnes d'Ecosse - Alors il n'y a pas de MacGuffin ". Hitchcock citait souvent cette histoire pour se moquer de ceux qui exigent une explication rationnelle à tous les éléments d'un film. Ce qui l'intéresse c'est de manipuler le spectateur, de le promener au fil de l'histoire et qu'il ait aussi peur que le héros ou l'héroïne de son film (Hitchcock aimait dire qu'il faisait ses films avant tout pour les autres et qu'il avait beaucoup de mal à comprendre ceux qui réalisaient par pur nombrilisme). Dans les films d'Hitchcock, le MacGuffin est souvent un élément de l'histoire qui sert à l'initialiser voire à la justifier mais qui s'avère en fait sans grande importance au cours du déroulement du film. Dans Psychose, le MacGuffin est l'argent dérobé par Marion à son patron au début du film, il va sans dire que la suite est tellement prenante que l'argent est bien vite oublié, mais c'est lui qui a initialisé l'histoire. Mais Hitchcock fait encore plus fort dans La mort aux trousses. Comme il le dit lui-même : " Dans ce film, j'ai réduit le MacGuffin au minimum. Quand Cary Grant demande à l'agent de la CIA à propos du méchant James Mason : " Que fait cet homme ? Oh, disons qu'il est dans l'import-export de secrets d'état ". Et c'est tout ce que nous devons dire. Mais toute histoire d'espionnage doit avoir son MacGuffin, que ce soit un microfilm ou un objet quelconque caché dans le talon d'un escarpin. "