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LIEUXSOUS TERRE D

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e là à y voir une occasion inespérée de dépasser le périmètre de balade octroyé… C’est en tout cas shootée à l’adrénaline de la sortie de territoire que je me suis dirigée du côté du massif des Bauges au cœur du Géopark classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Grotte de Prérouge, Arith, près de Lescheraines pour être exacte.

AU FOND DU GOUFFRE

Accompagnée de Matthieu Thomas, karstologue - mais aussi spéléologue accompli (ouf) -, c’est casquée, gantée et chaudement vêtue pour supporter les 5°C et les quasi 100% d’humidité, que j’ai allumé, fébrile, ma lampe frontale et pénétré la bouche grande ouverte, mais résolument peu accueillante, de mon hôte du jour. M’immergeant inexorablement un peu plus dans l’antre du gouffre, j’ai senti mon mental faiblir (euh… m’abandonner) à la vitesse de la lumière du jour qui disparaissait. Noir profond, ambiance posée. J’ai entendu mon cerveau claustro pousser des cris, des SOS étouffés aux synapses de mes muscles Effet confinement engourdis : “Eh ho les gars, vous êtes conscients du pétrin dans sûrement, j’ai eu lequel vous nous fourrez ? Et le comme envie de fil d’Ariane, il est où ? Vous savez m’exiler mille et une celui qui est censé nous sauver de l’égarement ?” fois sous terre pour Comme entrée en matière, il y a plus ne plus rien savoir rassurant, je vous l’accorde. de ce qui se tramait à la surface. Quitte à ENTRAILLES TENAILLES Un chouilla tenaillée par la peur (bon être enfermés dehors, ok, la terreur), j’ai bâillonné mon cerj’ai tenté la spéléo… veau, l’est prostré en position PLS, Drôle de porte de pour tenter d’évoluer dans ce milieu façonné par les eaux. Sol glissant, sortie. murs luisants. Tantôt debout les pieds écartés me tenant aux parois PAR GAËLLE TAGLIABUE qui m’encerclent de toutes parts, tantôt accroupie et bénissant mon couvre-chef de m’épargner les stigmates des nombreux coups de tête que je donne ci et là, n’ayant de toute évidence pas une conscience très affinée de la place que mon corps occupe dans un espace aussi étriqué… C’est en arrivant près d’un siphon profond d’environ 1 mètre, que la panique refait surface. On ne va pas sous l’eau, là ? Non, c’est réservé aux spéléologues plongeurs (ouf2, le retour). On prend la tangente pour passer par d’autres cavités, ça tombe bien, le Massif des Bauges en compte près de 2000 pour 500 km de galeries. L’embarras du © katalinks choix. Et c’est dans le dédale de ces chemins de traverse que j’enclenche véritablement le mode commando : à quatre pattes, en appui sur mes avant-bras tremblants, je m’allonge de tout mon long et me mets à ramper, haleter, grogner… Il est encore loin le bout du tunnel, parce que question bain de boue, on est bien, mais niveau détente, j’suis pas au max ? Et la lueur fût. La prochaine fois, bivouac et fondue à la frontale ? Vendu, j’apporte le pain, pas de risque de casse.

+ d’infos : karst-3e.fr

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