SOS Villages d’Enfants associée à la Grande cause nationale 2011 / p 5
Villages de joie mars 2011 / n° 216 / 2 €
LA REVUE DES DONATEURS
Pour que frères et sœurs partagent la même enfance
DOSSIER
Les négligences mettent l’enfant en danger Si la maltraitance est facilement identifiable, les négligences sont, elles, plus discrètes. Pourtant, à plus ou moins court terme, elles sont sources de multiples carences chez l’enfant, susceptibles de mettre sa santé physique et psychique gravement en danger faute d’intervention.
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L’enfant en risque est celui qui connaît des conditions d’existence qui risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation, ou son entretien, mais qui n’est pour autant pas maltraité », déwww.sosve.org
finit l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (Odas). En France, les dernières études de l’Observatoire établissent que, sur 98 000 enfants signalés en danger, 79 000 sont considérés comme « en risque » (1). À l’origine de ce risque : les négligences, qui conduisent
à des carences graves chez l’enfant. Afin d’améliorer encore le repérage des enfants en danger, la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance a institué la création, dans chaque département, de cellules de signalement qui, sous l’autorité du conseil général, ont pour mission de centraliser l’ensemble des « informations préoccupantes » relatives à la protection de l’enfance. Quatre principales formes de négligences Selon l’étude menée par le Groupement belge des pédiatres de langue française (2), quatre principales formes de négligences sont répertoriées. La négligence dans la protection des jeunes
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Le mot du président
Répondre au plus près aux besoins des enfants Ce premier numéro de l’année 2011 souligne à quel point les besoins des enfants restent prioritaires. En France, 79 000 des 98 000 enfants signalés en danger souffrent de négligences pouvant entraîner de graves carences (cf. Dossier). La prise en charge dans un village d’enfants SOS donne une nouvelle chance aux fratries qui y sont accueillies, comme c’est le cas dans celui de Persan, qui vient d’ouvrir ses portes dans le Val-d’Oise (cf. Zoom). Dans le monde, où les négligences et les carences sont le lot de trop nombreux enfants, notre association élargit son action au-delà du village d’enfants SOS : les programmes de renforcement de la famille apportent aux enfants la prise en charge dont ils ont besoin (éducation/santé...) et accompagnent leurs parents vers l’autonomie (cf. Enquête). À l’occasion de la Journée internationale de la femme (8 mars), nous avons souhaité mettre en lumière des femmes d’exception. Elles sont présidentes de SOS Villages d’Enfants Liban, Madagascar..., vice-présidente de SOS Villages d’Enfants International (cf. En direct) ou femme médecin passionnée de danse à Madagascar (cf. Parcours). SOS Villages d’Enfants, mobilisée au sein d’un collectif associatif, se réjouit de l’attribution du label Grande cause nationale 2011 au thème « Pas de solitude dans une France fraternelle » (cf. Actualités). En s’appuyant sur le professionnalisme et l’engagement de ses équipes, SOS Villages d’Enfants poursuit sa mission, en France et dans le monde, grâce à votre soutien. Soyez-en chaleureusement remerciés. PIERRE PASCAL
Villages de joie. Magazine édité par SOS Villages d’Enfants / 6, cité Monthiers - 75009 Paris / Tél : 01 55 07 25 25 / Président : Pierre Pascal / Viceprésidents : Jean-Pierre Rousselot, Michel Rémond / Directeur général et directeur de la publication : Gilles Paillard / Rédacteur en chef : François-Xavier Deler / Impression sur papier recyclé : Imprimerie SIEP / Photos : Peter Dazeley, Robert Fleischanderl, Iván Hidalgo, Hilary Atkins, Senad Gubelic, Dominic Sansoni, Corinne Bian Rosa, DR / Publication trimestrielle éditée par SOS Villages d’Enfants / Abonnement annuel : 8 €. Prix au numéro : 2 € / Commission paritaire : N° 0112 H 81095 – ISSN : 0243.6949 – Dépôt légal à parution / Cette revue est accompagnée d’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletins d’abonnement/don). 2 / Villages de joie / MARS 2011 / N° 216 / www.sosve.org
DOSSIER • L’hygiène, un apprentissage élémentaire essentiel pour l’enfant. •
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enfants, tout d’abord : « Il s’agit, par exemple, d’enfants très jeunes laissés seuls à la maison pendant de longues heures ou d’enfants pouvant avoir accès à des substances toxiques, exposés à des risques d’accidents graves (risque de chutes...). » Les négligences éducatives graves ensuite, avec absence des apprentissages élémentaires comme le langage ou la propreté. Elles peuvent aussi se traduire par un défaut d’accompagnement scolaire ou d’intérêt pour l’univers de l’enfant, des carences d’hygiène avec le non-respect des soins élémentaires comme la douche ou le brossage des dents. « L’enfant vit dans un environnement chroniquement chaotique qui ne lui fournit pas les sollicitations indispensables à son développement cérébral. » Sont également identifiées les négligences de soins médicaux : l’enfant n’est pas soigné, ou mal, les prescriptions médicales ne sont pas suivies, ni les calendriers de vaccinations. Enfin, les négligences nutritionnelles sont, elles, dues à une alimentation insuffisante en qualité et/ou en quantité et risquent d’entraîner une détérioration de la santé de l’enfant. Des conséquences graves, physiques et psychiques Les conséquences des négligences sur le développement de l’enfant sont graves : arrêt de la croissance pondérale,
Sur
98 000
enfants signalés en danger en France,
79 000
sont considérés comme en risque.
avec plus rarement une stagnation de la croissance staturale ; risque d’accidents ou d’intoxications mortelles ; augmentation du nombre de maladies ; déficit d’acquisitions de base sur le plan de la sociabilité et intellectuel, etc. « Certains enfants présentant un déficit moyen du développement mental sont des enfants ayant vécu une situation de négligence prolongée pendant la prime enfance ». Un lien a d’ailleurs été établi, selon des études récentes, entre le stress chronique des enfants victimes de négligences et le constat de dérèglements hormonaux. Au-delà des conséquences physiques, les négligences aboutissent aussi généralement à un manque flagrant de limites et de cadre dont l’enfant a pourtant besoin pour se construire. En manque de repères solides, ces enfants, s’ils ne trouvent pas les soutiens nécessaires pour se reconstruire, seront des adultes en souffrance. (1) Chiffres au 31/12/2006 – La lettre de l’Odas, novembre 2007. (2) Quelques réflexions sur l’approche de la maltraitance de l’enfant, Le fruit d’une expérience, mai 2009.
Interview Sylvie Di Gioia, responsable éducative de l’Aide sociale à l’enfance (Alpes-de-Haute-Provence)
Du signalement aux premières mesures de prise en charge
L’accueil en village SOS : une continuité qui répare Anne-Violette Vachot est psychologue au village d’enfants SOS de Digne-les-Bains. Depuis 11 ans, elle est témoin des multiples carences que présentent les enfants accueillis.
Qu’appelle-t-on négligences et comment les repère-t-on ? On peut parler de négligences lorsque les parents ne prennent pas en compte les besoins fondamentaux de leurs enfants – santé, soins, sécurité, scolarité, protection – et que leurs comportements mettent en péril l’équilibre et la bonne évolution des enfants. Elles peuvent être de plusieurs ordres (défaillances, rejet, désintérêt…) et se repèrent grâce à divers indices : absentéisme scolaire, problèmes d’hygiène, enfants livrés à eux-mêmes, délaissés, etc. Comment les services sociaux sont-ils alertés en cas de suspicion de négligences ? Les services sociaux peuvent être alertés par les établissements scolaires, par les appels au 119 (numéro national « Allô Enfance en danger »), mais également par l’entourage, les voisins, les partenaires extérieurs (lieux de soins)… Comment se déroule la procédure de signalement ? Depuis 2007, chaque département a mis en place une cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) gérée par le conseil général. Elle centralise l’ensemble des informations relatives à des enfants signalés en danger ou en risque de l’être. Les signalements déclenchent une évaluation de la situation de l’enfant par les équipes pluridisciplinaires du conseil général en lien avec la protection de l’enfance. Quelles sont alors les solutions envisageables ? Si cela s’avère nécessaire, des mesures d’aide éducative sont proposées aux familles : action éducative à domicile (AED), intervention d’une technicienne en intervention sociale et familiale (TISF), etc. L’autorité judiciaire peut également être saisie s’il y a danger ou risque de danger pour l’enfant et si la famille n’adhère à aucune proposition d’aide éducative. Le signalement est alors transmis au parquet par la CRIP. Le parquet, par l’intermédiaire du procureur ou de son substitut, saisit alors le juge des enfants qui pourra, selon les situations, prononcer une mesure de protection comme une action éducative en milieu ouvert (AEMO), un placement en maisons d’enfants ou en famille d’accueil...
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Presque tous les enfants que nous accueillons au village d’enfants SOS ont souffert de carences, plus ou moins graves, explique Anne-Violette Vachot. Très souvent, il s’agit de carences multiples dont éducatives, les enfants manquent totalement de repères. Or, l’enfant a besoin de règles, de rituels. Le fait de prendre une douche, par exemple, de se coucher à heure fixe constituent des repères quotidiens structurants. » C’est ainsi qu’un enfant pourra se construire, avec le sentiment d’une continuité et d’une stabilité, qui lui apportera la sécurité intérieure nécessaire pour bien grandir. « Les enfants qui arrivent au village d’enfants SOS sont souvent très marqués, poursuit la psychologue. Nous avons, par exemple, toute une fratrie qui mangeait à même le sol, pratiquement livrée à elle-même, avec peu de bonnes sollicitations. La petite dernière avait passé la première année de sa vie sans être quasiment sortie de son lit et n’avait donc pas reçu les stimulations nécessaires à son arrivée chez nous, à l’âge de 2 ans ! Aujourd’hui, elle a 11 ans et est en CM2. »
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La petite dernière avait passé la première année de sa vie sans être quasiment sortie de son lit.
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Car heureusement ces dommages ne sont pas toujours irréversibles. Au sein de sa famille SOS, l’enfant peut apprendre à se reconstruire, pas à pas. « Dans ses fondements mêmes, le projet de SOS Villages d’Enfants répond aux carences de ces enfants. Il leur redonne tous les points de réassurance », explique-t-elle. La maison dans laquelle ils vont vivre en fratrie est un repère essentiel. Les enfants vont peu à peu se l’approprier, elle est une véritable enveloppe physique et psychique pour eux et ils n’en changeront pas tout au long de leur placement. La fratrie est également cruciale dans leur reconstruction. La mère SOS, enfin, constitue un repère affectif dans la continuité. « Progressivement, l’enfant redevient sujet et non plus objet », conclut Anne-Violette Vachot.
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En direct
TÉMOIGNAGES
Des femmes qui s’engagent La date du 8 mars est associée à la Journée internationale de la femme. SOS Villages d’Enfants est très concernée par le rôle des femmes, qui accompagnent les enfants au quotidien : les mères SOS ou les aides familiales. Mais au sein de SOS Villages d’Enfants, des femmes – par le monde entier – exercent également des fonctions stratégiques, en tant que présidentes d’associations nationales, voire au sein de SOS Villages d’Enfants International. Portraits.
Ghana Margaret Nkrumah, présidente de SOS Villages d’Enfants Ghana et vice-présidente du Sénat* de SOS Villages d’Enfants International Avec deux doctorats de droit et de lettres et après des études en Grande-Bretagne, le Dr Nkrumah a été la principale du collège SOS au Ghana, pendant 18 ans. Elle a remarqué alors que la plupart des enfants de SOS Villages d’Enfants n’avaient pas d’ambition personnelle du fait de leur manque d’estime de soi, qui entraînait le manque
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Les associations d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine doivent persuader leur gouvernement de prendre davantage leurs responsabilités en faveur des enfants vulnérables de leur pays.
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d’exigence de leurs professeurs et des adultes. Ainsi, au-delà de la qualité de l’enseignement académique, le collège s’est attaché à favoriser l’estime de soi des enfants et jeunes scolarisés. C’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un enfant. Au niveau international, le fait qu’elle soit une femme, et une femme africaine, lui donne une dimension spécifique au sein de SOS Villages d’Enfants et dans le monde en général. Elle croit fortement que chaque individu peut faire la différence. « SOS Villages d’Enfants International a évolué considérablement au cours de la dernière décennie, en étendant sa présence géographique, et aussi en élargissant sa vision, afin d’aider de plus en plus d’enfants du monde, en dehors des villages SOS. Elle a développé aussi son professionnalisme, en produisant des outils de référence et en partageant les bonnes pratiques. Cette croissance alliée à l’exigence de qualité entraînent de nouveaux défis pour les collaborateurs sur le terrain, qui doivent faire “plus avec moins”. Le personnel doit être plus qualifié et mieux 4 / Villages de joie / MARS 2011 / N° 216 / www.sosve.org
rémunéré, tout en restant animé par l’esprit qui était à l’origine de la création de SOS Villages d’Enfants. Les associations d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine doivent persuader leur gouvernement de prendre davantage leurs responsabilités en faveur des enfants vulnérables de leur pays. Elles devront également avoir une part active dans le financement de leur action, afin d’éviter de dépendre des dons en provenance de l’Europe. SOS Villages d’Enfants bénéficie de davantage de reconnaissance : notre modèle basé sur l’accompagnement d’enfants privés de soutien familial, autour d’une mère, des frères et sœurs et de la chaleur d’un foyer, est non seulement reconnu mais repris. L’enjeu est de pouvoir assurer la poursuite de notre action, en termes de financement. En outre, je prévois que les besoins des enfants seront encore plus importants à l’avenir, à cause de l’augmentation des catastrophes naturelles, des abandons ou des abus faits aux enfants, à cause de la pauvreté ou des conditions de vie moderne… Il nous faut prévoir ce futur. »
Liban Afifa Dirani Arsanios, présidente de SOS Villages d’Enfants Liban depuis 2001 dont elle est membre depuis 1974. Membre du Sénat International* depuis 2003. Un doctorat en études moyen-orientales l’a amenée à rejoindre le corps diplomatique du Liban, à occuper le poste de conseiller culturel à l’ambassade du Liban à Washington et à travailler avec les Nations unies, l’Unesco, la Banque mondiale… Son expérience professionnelle lui a donné une grande hauteur de vue et un solide réseau de relations. Après avoir découvert l’action de SOS Villages d’Enfants en 1974, elle apporte maintenant sa contribution aux niveaux national et international. Pour elle, la relation est très forte : il s’agit d’une famille ; les uns et
les autres sont attachés à une même cause, celle des enfants. Ce sentiment d’appartenance a apporté une grande sécurité à l’association libanaise pendant les 15 années de guerre. « Nous n’avons jamais eu le sentiment d’être isolés. » Selon elle, « le défi le plus important pendant les années de guerre était la sécurité. Les villages d’enfants SOS sont des oasis de paix et de respect : les enfants sont de confes-
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droits de l’homme à Madagascar et à l’international. L’Unicef a fait appel à elle dans le cadre d’un rapport sur la pauvreté, l’éducation des filles et des femmes. Elle a été consultante pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), notamment autour des droits de la femme de 2003 à 2006. Me Maria est sollicitée pour de nombreux forums, séminaires, colloques, conférences, nationaux et internationaux.
Je crois beaucoup à l’éducation, en particulier à l’éducation des filles.
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sions différentes, mais ils y vivent en harmonie, comme des frères et sœurs. C’est notre joie et notre fierté. Je pense que l’éducation est prioritaire, qu’elle peut contribuer à faire évoluer la situation. La prise de conscience des droits, de la dignité humaine est une valeur fondamentale. Elle mérite d’être enseignée à celles et ceux qui en ont le plus besoin, pour eux-mêmes et pour contribuer à une vie harmonieuse dans notre pays. Je crois beaucoup à l’éducation, en particulier à l’éducation des filles. Je pense que c’est un levier essentiel pour un développement humain durable et pour la paix. »
Madagascar Me Maria Raharinarivonirina, membre fondatrice et présidente de SOS Villages d’Enfants Madagascar « Maître Maria », comme on l’appelle communément, est avocate à la Cour, spécialisée en droit des affaires, qualifiée en droit international et juriste expert en droits de l’homme. En effet, Me Maria a toujours mené de front son parcours professionnel et un engagement personnel en faveur de la défense des
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Le bien-être des enfants est l’indicateur suprême d’une société démocratique.
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En 2010, elle a été nommée chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur et a reçu le Prix des droits de l’homme. Son vœu est que les instances publiques s’investissent davantage auprès de SOS Villages d’Enfants pour la mise en application de la Convention des droits de l’enfant. Me Maria milite en particulier pour la nomination d’un Défenseur des enfants à Madagascar car le bien-être des enfants est l’indicateur suprême d’une société démocratique.
* Organe statutaire de SOS Villages d’Enfants International.
A C T U A L I T Éen bref... isolés sont accueillis au village d’enfants SOS de Santo et 42 au village d’enfants SOS de Cap-Haïtien. Grâce à la générosité de ses donateurs et partenaires, SOS Villages d’Enfants a dédié un montant net de 1 577 000 euros à Haïti. 735 000 euros ont déjà été reversés pour les actions sur le terrain.
• Haïti : 1 an après > SOS Villages d’Enfants, active en Haïti depuis 1979, soutenait 4 000 enfants avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Actuellement, 14 000 enfants bénéficient d’une aide alimentaire, de soins médicaux et d’un suivi scolaire. Aujourd’hui, au-delà des enfants déjà pris en charge, 297 enfants
• Une distinction pour SOS Villages d’Enfants Madagascar > Daniel Paniez, directeur, a été nommé chevalier de l’Ordre national malgache : cette distinction lui a été remise le 10 décembre dernier au village d’enfants SOS d’Antananarivo par Mme la ministre de la Population et des Affaires sociales, en présence de 500 personnes.
• SOS Villages d’Enfants associée à la Grande cause nationale 2011 > SOS Villages d’Enfants, concernée par la solitude à laquelle sont particulièrement confrontés les jeunes majeurs à la sortie de la protection de l’enfance, fait partie du collectif de 25 associations mobilisé autour de la cause « Pas de solitude dans une France fraternelle », décrétée Grande cause nationale 2011. Pierre Pascal, président, et Gilles Paillard, directeur général, ont représenté SOS Villages d’Enfants à l’occasion du lancement officiel, le 22 décembre 2010, à l’hôtel de Matignon. www.sosve.org rubrique Actualités
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ZOOM
Persan : une nouvelle chance pour des fratries en souffrance C’est le 2 novembre dernier que les premières fratries ont rejoint le tout nouveau village d’enfants SOS de Persan. Des enfants de 4 à 11 ans victimes de graves négligences parentales, éducatives en particulier. Michel Tadjine, directeur, et Hakima Lasserre, psychologue clinicienne au village d’enfants SOS, apportent leur éclairage. ébut novembre dernier, le nouveau village d’enfants SOS de Persan, dans le Vald’Oise, a accueilli trois fratries, deux de trois enfants et une de deux. Trois jours plus tard, une autre fratrie de deux enfants rejoignait ces petits pionniers. Avec ces 10 enfants, deux mères SOS et une aide familiale, le village d’enfants SOS prend vie. De nouvelles fratries rejoindront le village SOS au fur et à mesure de la livraison des maisons, à raison de deux tous les mois et demi. Âgés de 4 à 11 ans, les premiers occupants du village SOS sont issus du Val-d’Oise, le conseil général étant le partenaire et le financeur du fonctionnement de la nouvelle structure.
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Des problématiques sociales importantes Les demandes d’admission sont adressées au village d’enfants SOS par le service demandeur de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « Les dossiers sont analysés par l’équipe du village SOS et les référents des enfants concernés, au sein d’une commission d’admission pour vérifier l’adéquation entre la demande de placement et la réponse du village d’enfants SOS »,
explique Michel Tadjine, le directeur. SOS Villages d’Enfants privilégie deux critères pour accepter l’admission d’une fratrie : la qualité du lien fraternel et l’adhésion des parents. Le lien fraternel, au centre du projet associatif, est évalué par les professionnels qui étaient en charge des enfants, avant le projet d’admission au village d’enfants SOS. « Le maintien du lien fraternel atténue la douleur de la séparation avec les parents, souligne Hakima Lasserre, psychologue clinicienne. Les enfants peuvent se soutenir les uns les autres. » Il est important également d’avoir une adhésion a minima de la famille, pour que la vie
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Le lien fraternel, au centre du projet associatif, est évalué par les professionnels en charge des enfants, avant le projet d’admission au village d’enfants SOS.
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des enfants puisse s’organiser sans trop d’opposition, pour les sorties, les orientations… En effet, la plupart des parents sont toujours détenteurs de l’autorité parentale. Avec l’adhésion des parents, les
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enfants sont moins tentés de croire à une décision arbitraire, injuste. Cela facilite également l’acceptation des enfants au placement, si douloureux soit-il. Une importante quête affective « Les négligences sont une forme de maltraitance », rappelle Hakima Lasserre. Certains contextes familiaux chaotiques ne permettent pas l’expression de la vie émotionnelle des enfants. Ils sont souvent dans une grande, voire une très grande quête affective. Les carences sont celles de l’abandon, non seulement physiquement, mais aussi affectivement. Au sein d’un village d’enfants SOS, les liens fraternels se renforcent, les enfants se soutiennent. Avec une certaine assise affective, ils tirent profit du placement. Parmi les fratries accueillies à Persan, l’une est placée « au secret », c’est-à-dire que les parents ne connaissent pas le lieu du placement – pour la protection des enfants. Pour eux, cette situation particulière génère une grande insécurité qui accentue la peur et la douleur d’un abandon : jusqu’à quand ? Pour évoquer sa fonction, Hakima Lasserre se veut garante du bien-être psychique des enfants, pour les aider à se construire et à accepter les défaillances parentales.
Info
Entretien
Info partenaires
partenaires Solidaime
Des achats solidaires
« Le placement, une parenthèse parfois nécessaire » Rattachée au conseil général, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) mène des missions de prévention auprès de familles en difficulté, mais aussi de protection de l’enfance au travers des mesures de placement. Entretien avec Thierry Kienzler, chef de service adjoint du territoire Rives de Seine de l’Aide sociale à l’enfance du Val-d’Oise. Quelles sont les missions de l’Aide sociale à l’enfance ? Notre action est orientée autour de deux grands axes. Le premier vise, au travers des aides éducatives à domicile, à accompagner les familles afin d’éviter que les situations ne se détériorent et ne conduisent à un placement. Des éducateurs travaillent alors avec les familles pour essayer de faire évoluer le système familial afin que les carences qui ont été repérées diminuent, voire disparaissent. Notre second volet d’intervention est la protection de l’enfance. Lorsqu’un enfant est manifestement en danger au sein de son foyer, ou tout au moins que le fait d’y résider en permanence est susceptible de nuire à son développement, il peut être bénéfique de le retirer de chez lui et de l’accueillir dans une structure adaptée. Cette décision intervient dans le cadre d’une mesure sociale, c’està-dire à la demande des parents, même s’il y a toujours une évaluation préalable et que, dans certains cas, ils peuvent être fortement incités à formuler cette demande. L’objectif de ces placements est, dans un premier temps, de protéger l’enfant et, dans un second temps, d’essayer de restaurer les liens parents/enfants de telle sorte qu’ils parviennent à entrer dans une relation profitable à chacun. C’est un travail sur la durée qui ne peut aboutir sans remise en question des parents et, dans certains cas, de l’enfant. Quelles sont les principales causes de placement d’un enfant ? Les maltraitances graves ou lourdes, tout d’abord, qui conduisent à un placement immédiat. Mais elles ne sont pas aussi nombreuses qu’on pourrait le penser. Le plus souvent, il s’agit de carences éducatives, de parents qui ne parviennent pas à mettre de limites à leur enfant depuis plusieurs années. De ce fait, les enfants sont souvent sans repères et éprouvent d’importantes difficultés à suivre une scolarité ou tout simplement à vivre avec les autres. Le placement est également préconisé dans les cas de mauvais traitements psychiques. Dans tous les cas, lorsqu’un enfant va mal et que l’on repère des dysfonctionnements, cela peut conduire à un placement. On estime alors que les difficultés sont telles qu’avant que des relations sereines soient rétablies entre l’enfant et sa famille, une séparation de quelques mois, voire de plusieurs années, est nécessaire. Lorsqu’il s’agit d’une décision judiciaire, le placement est dû au fait que, le plus souvent, les parents refusent de l’aide, qu’il est impossible d’évaluer la situation car l’enfant n’est pas accessible et qu’une mesure sociale d’accompagnement a déjà été mise en œuvre et a montré ses limites.
Solidaime donne du sens à vos achats ! En achetant des produits alimentaires (riz, conserves de légumes…) de la marque Solidaime, de qualité garantie par de grandes marques (Vivien Paille, Bonduelle…), vous soutenez des associations dont SOS Villages d’Enfants. En 2010, l’opération a permis de financer la construction d’une aire de jeux au village d’enfants SOS de NeuvilleSt-Rémy (59). www.solidaime.org •
Look Voyages
Pour la Tunisie Look Voyages soutient l’association SOS Villages d’Enfants et reverse 1 € par famille séjournant dans un de ses Clubs Lookéa au cours de la saison été 2011 (du 1er avril au 31 octobre 2011). Les fonds collectés participeront au financement du fonctionnement du village d’enfants SOS d’Akouda en Tunisie. www.look-voyages.fr •
Fondation Air France
Un soutien de longue date Air France soutient l’action de SOS Villages d’Enfants depuis 2004 en dotant l’association de billets gratuits, mais aussi par l’action de sa fondation : en 2010, la fondation d’entreprise Air France a contribué au financement de l’activité du programme de renforcement de la famille d’Idjevan en Arménie en faveur de 301 enfants. Une participation de plus de 26 000 € a permis de financer les dépenses liées à cette activité (soutien médical, éducatif, juridique, psychologique, économique…) et à la formation de ses équipes. http://fondation.airfrance.com •
Cuisinella
Une aide concrète L’enseigne Cuisinella poursuit en 2011 son engagement solidaire auprès de SOS Villages d’Enfants. 15 € sont reversés pour tout achat d’une cuisine de la gamme STAR. Les fonds collectés contribueront à financer la rénovation des cuisines du village d’enfants SOS de Carros (06) et à terminer l’équipement des cuisines du village d’enfants SOS de Persan (95). www.cuisinella.com •
Satas
Un engagement fidèle Partenaire de SOS Villages d’Enfants depuis 2007, la société Satas a remis à SOS Villages d’Enfants un chèque de 38 160 €, le 4 janvier dernier, lors de sa convention nationale. Cette année encore, la mobilisation de sa force de vente et de ses clients contribuera au financement du projet de rénovation du village d’enfants SOS de Marly (59), qui permettra aux enfants actuellement accueillis de grandir dans le meilleur environnement possible. www.satas.fr • www.sosve.org rubrique Nous soutenir
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Enquête
P R O G R A M M E D E R E N F O R C E M E N T D E L A FA M I L L E
Madagascar : la famille au cœur des préoccupations À Tulear, ville extrêmement pauvre de Madagascar, un programme de renforcement de la famille a été mis en place par SOS Villages d’Enfants afin de prévenir les abandons et de favoriser la réinsertion sociale. Les enfants des quartiers les plus défavorisés sont accueillis dans des centres de jour, nourris, soignés et scolarisés. Et leurs familles responsabilisées. n septembre 2005, deux centres de jourPMI ont été implantés dans deux quartiers très défavorisés, véritables bidonvilles de Toliara, une ville portuaire du sud de Madagascar. La population y vit en effet de façon très précaire, victime de misère, malnutrition, analphabétisme, dans un habitat élémentaire. Les revenus familiaux y sont très faibles et les dépenses mal calculées, souvent engagées pour des biens superflus, des cérémonies ou des funérailles. C’est la ville où l’on rencontre le plus grand nombre de cas d’abandon scolaire et de nonscolarisation. 51 % des jeunes âgés entre 15 et 19 ans ont abandonné ou ne sont jamais allés à l’école.
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51 % des jeunes âgés entre 15 et 19 ans ont abandonné ou ne sont jamais allés à l’école.
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Dans le cadre du programme de renforcement de la famille (PRF), les deux centres d’accueil de jour de SOS Villages d’Enfants mènent une action de prévention de l’abandon. « Des enfants de ces quartiers sont accueillis en semaine durant la journée, explique le docteur Jean-Marie Razafinjato, responsable développement Sud du village d’enfants SOS de Tuléar. Ils sont ainsi protégés des risques d’abandons comme des dangers de la rue. Ils sont nourris, soignés, vaccinés, scolarisés. » En parallèle, il s’agit de responsabiliser les parents et de les accompagner vers la réinsertion sociale. « L’acquisition d’une autonomie financière, 8 / Villages de joie / MARS 2011 / N° 216 / www.sosve.org
• Les enfants des quartiers pauvres sont accueillis dans les centres de jour implantés par SOS Villages d’Enfants afin d’y être nourris, soignés, vaccinés et scolarisés. •
physique et psychologique des parents nous paraît en effet une des solutions efficaces pour la prévention des abandons familiaux, poursuit Jean-Marie Razafinjato. De plus, la réintégration de la famille dans la société pourra contribuer à la prévention contre l’exclusion sociale. » Ce dispositif concerne 336 enfants (57 familles). De plus, SOS Villages d’Enfants intervient auprès des populations de ces quartiers, par le biais des centres de protection maternelle et infantile (PMI) : 2 216 familles en sont bénéficiaires. Un programme aux dimensions multiples Dans le cadre du programme de renforcement de la famille (PRF), les
familles bénéficient d’un très large accompagnement : les enfants sont scolarisés ; ils peuvent avoir un bon repas à la cantine ; les familles ont accès à l’eau potable et aux soins de façon curative et préventive, avec une participation financière symbolique ; l’aide au logement permet aux familles, sensibilisées aux énergies renouvelables, d’accéder à un logement de meilleure qualité. Au niveau économique, le PRF favorise la mise en place d’unités de productions familiales, en vue de l’autonomie financière. « Le but de tous ces engagements est de rendre ces familles autonomes après leur passage au PRF, souligne le docteur Jean-Marie Razafinjato. Ces familles peuvent ensuite être à leur tour acteurs de développement. »
• À la sortie du PRF, les familles sortantes transmettent symboliquement le flambeau aux nouvelles familles entrantes. •
Le but de tous ces engagements est de rendre les familles autonomes après leur passage au PRF. Le processus d’accompagnement des familles Trois phases interviennent dans le processus d’accompagnement des familles. Ainsi se succèdent une phase d’accueil, d’adaptation et de prise de conscience, puis une phase de consolidation et de développement et, enfin, une phase d’évaluation et de sortie du PRF. Les parents sont tout d’abord étroitement associés aux activités du centre de jour auxquelles ils participent. Ils bénéficient également de formations pour leur permettre de devenir progressivement autonomes et reçoivent un soutien à la recherche d’un emploi. Avec le temps, les parents retrouvent un travail ou créent une activité génératrice de revenus pour nourrir leur
famille. Responsabilisés dans leur devoir de parents, ils retissent des liens affectifs durables et peuvent alors s’occuper dignement de leurs enfants. La durée de l’accompagnement de la famille au sein du centre de jour dépend de la capacité de chaque parent à atteindre un niveau d’autonomie suffisant pour garantir le bien-être de sa propre famille ; elle est de cinq ans au maximum. À l’issue de cette période, chaque parent doit être capable d’assurer l’éducation, la scolarité, la nutrition et la santé de ses enfants. Au mois de juillet dernier, après cinq ans d’accompagnement, 60 premières familles et leurs 200 enfants ont célébré chaleureusement leur sortie du PRF et leur accès à l’autonomie. Avec le bonheur de leur propre réus-
Responsabilisés dans leur devoir de parents, ils retissent des liens affectifs durables et peuvent s’occuper dignement de leurs enfants. site, ces familles « sortantes » ont transmis le flambeau aux nouvelles « entrantes », leur donnant, avec SOS Villages d’Enfants, l’espoir d’une nouvelle vie.
T É M O I G N Atémoignages GES Une famille désormais solide Accompagnés par le centre de jour depuis 2005, A. Célestin et S. Florentine, un couple avec cinq enfants, sont sortis du PRF en juillet dernier. Lors de leur entrée dans le programme, il s’agissait d’une famille presque sans ressources. Elle était en danger parce qu’elle avait été expulsée par ses proches après une dispute à propos d’un terrain. Grâce à l’accompagnement du centre de jour, leur environnement familial est maintenant sécurisé. La famille possède désormais un élevage de porcs, une épicerie de céréales et une petite boutique. La mère a su tirer parti de la formation en pâtisserie qui lui a été proposée. La famille a pu acheter un terrain pour construire une maison plus saine et les enfants sont tous scolarisés.
+ sur
www.sosve.org
De l’apprentissage de la lecture aux bancs du lycée En 2005, Filiasy, un garçon de 14 ans, était analphabète. Il suit alors un cours d’alphabétisation et de rattrapage scolaire par le biais de l’Asama (Action scolaire d’appoint pour les Malgaches adolescents) pendant 10 mois. Filiasy décroche son certificat d’études primaires élémentaires en 2006 et décide alors de suivre le cursus scolaire normal en dépit de son âge. Il poursuit depuis ses études avec succès et se classe toujours le premier de sa classe avec 17,5/20 de moyenne. Actuellement, Filiasy est en classe de seconde au lycée et souhaite continuer ses études à l’université.
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Parcours
Ninah, médecin et passionnée de danse : une vie au service des enfants déshérités. Elle n’avait que 5 ans lorsqu’elle a décidé d’être médecin. Pourtant, Ninah Rakotonanahary est issue d’une famille pauvre de Majunga, le deuxième grand port de Madagascar, sur la côte ouest de la Grande Ile. Récit.
« J’ai senti que ma place était là… » 10 / Villages de joie / MARS 2011 / N° 216 / www.sosve.org
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À Noël, je voulais des accessoires de médecine et mon père avait réussi à trouver un petit stéthoscope en plastique… Je passais mon temps à ausculter les autres enfants… », se souvient-elle. Puis le père décède et la mère tombe malade. La jeune Ninah doit assumer seule la charge de la famille. « On ne mangeait pas toujours le midi. C’est peut-être pour cela que j’ai voulu me spécialiser dans les problèmes de nutrition », explique la jeune femme dans un grand sourire. La jeune fille obtient son Bac avec mention et, dans la foulée, une bourse au taux maximum lui permet d’entamer les études de médecine auxquelles elle aspire depuis toujours. À Antananarivo, la capitale de Madagascar, elle soutient brillamment une
• Le docteur Ninah est responsable de deux centres de jour SOS à Majunga et de sept maisons de placement disséminées dans le centre-ville. •
thèse sur la nutrition et sort major de sa promotion. Mais la jeune diplômée en médecine n’a pas oublié les enfants déshérités de Majunga. C’est là-bas qu’elle retourne après ses huit années d’études. Et c’est aux côtés de SOS Villages d’Enfants qu’elle décide de s’engager. « J’ai senti que ma place était là… et que la structure me permettrait d’avoir une action vraiment efficace. » Aujourd’hui, le docteur Ninah, comme tout le monde l’appelle, est responsable de deux centres de jour SOS à Majunga et de sept maisons de placement disséminées dans le centre-ville, « comme cela, les 35 enfants peuvent aller à pied à l’école et rentrer à midi chez eux car il n’y a pas de cantines dans les établissements ». S’imposer en tant que femme n’a pas été simple « Au début, c’était très difficile, confie la jeune femme, j’étais jeune et s’imposer en tant que femme qui prend des décisions et doit les faire appliquer n’a pas été simple… J’ai dû tenir bon et faire mes preuves. Mais maintenant cela va beaucoup mieux. » Ninah se bat sur tous les fronts. Les centres de jour SOS implantés dans des quartiers très déshérités accueillent régulièrement les mamans et leurs jeunes enfants pour des séances d’information sur la préparation des repas avec démonstration à l’appui ! Le médecin en profite toujours pour
distribuer de la farine épaisse pour une semaine car « c’est en mettant les conseils en pratique tout de suite que l’on prend de bonnes habitudes ! » Et puis les équipes du docteur Ninah suivent particulièrement une trentaine de familles en très grande difficulté. Les enfants les plus petits sont accueillis
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l’assurance et le sourire des adolescents, elle lâche, un rien amusée, « c’est grâce à la danse… ». Tous les week-ends, elle revient au centre de jour pour un travail un peu particulier : elle enseigne la danse, les danses contemporaines, le zouk, le rock, à ces jeunes des rues qui se découvrent… et
J’ai senti que ma place était là… et que SOS Villages d’Enfants me permettrait d’avoir une action vraiment efficace.
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à la crèche et les plus grands suivent des cours d’alphabétisation qui leur permettent ensuite de réintégrer l’école. Les parents sont aidés et guidés dans leur recherche de travail et bénéficient d’un soutien moral. Aider les adolescents déscolarisés La jeune femme, aujourd’hui âgée de 30 ans, avait d’autres idées en tête. Pour les adolescents déscolarisés qui glissent dangereusement sur la pente de la délinquance, elle a créé des formations professionnelles. Chaque jour, une dizaine de jeunes sélectionnés sur leur motivation se rendent dans les centres de jour SOS pour apprendre la coiffure, les soins esthétiques, la confection de paniers ou la menuiserie, des métiers qui ne connaissent pas le chômage à Madagascar ! La danse comme thérapie Docteur Ninah n’a pas livré tous ses secrets. Lorsque l’on s’étonne devant
découvrent grâce à elle un autre univers. Comme Noro, 13 ans. Ninah entend parler d’elle par une assistante sociale. L’enfant vivait avec 16 personnes dans une masure, abandonnée par ses parents et abusée par un jeune homme de 27 ans. Aujourd’hui, Noro a retrouvé les préoccupations d’une jeune fille de son âge. Elle apprend à lire et à écrire au centre de jour SOS, en même temps que le métier de coiffeuse. Mais c’est danseuse qu’elle veut être plus tard. « Lorsque je faisais mes études de médecine, j’ai dû travailler, explique le docteur Ninah, et pendant des années, je donnais des cours de danse, mon autre passion avec la médecine. Cela a été une thérapie et je suis sûre que danser peut aider à devenir quelqu’un d’autre. » Un pari réussi puisque les jeunes se sont produits en spectacle à Majunga devant une salle comble !
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10€
par mois pour faire avancer une fratrie dans la vie. Pour vous, AUCUN ENGAGEMENT sur la durée. Pour notre association, votre soutien régulier représente aussi UNE ÉCONOMIE DE PRÈS DE 50 % sur nos frais de gestion et de communication. En versant par prélèvement automatique un soutien régulier de 10 € par mois, vous permettez à SOS Villages d’Enfants d’entourer frères et sœurs à nouveau réunis de la tendresse d’une mère SOS, de leur offrir la chaleur et la sécurité d’une famille, une éducation solide et l’espoir d’un avenir. ■
TENDRESSE ■ ENCADREMENT ■ SOINS ■
ÉDUCATION
N’oubliez pas, 75 % de vos versements sont déductibles de vos impôts jusqu’à 521€*. 10€/mois, soit 120€/an ne vous coûtent donc réellement que 2,50€/mois soit 30€/an ! * Au-delà la réduction est de 66 % dans la limite de 20 % de votre revenu net imposable, avec possibilité de report de l’excédent sur un total de 5 ans.
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VOUS AVEZ ÉCRIT...
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Quelques-uns d’entre vous nous ont interrogés au sujet de notre présence, en fin d’année, autour de l’émission Plus belle la vie, diffusée sur France 3. Même si notre présence est indépendante du scénario, le titre de l’émission Plus belle la vie est un joli clin d’œil à la vocation de notre association, qui met chaque jour tout en œuvre pour que la vie des enfants qu’elle accompagne soit plus belle. Esther, par exemple, 9 ans, du Zimbabwe, en charge, seule, de sa petite sœur de 3 ans, Tina, au décès de leurs deux parents, disait : « Je n’aime pas ma vie », jusqu’à ce qu’elles soient prises en charge par SOS Villages d’Enfants. Là, elles ont trouvé la sécurité, l’affection et, pour Esther, la possibilité d’aller à l’école. De plus, la raison se joint au cœur car cette émission-phare bénéficie d’une très large audience. Dans le monde extraordinairement médiatique d’aujourd’hui, voilà qui contribue à la pérennité de notre association en nous aidant à la faire connaître. Ainsi, la notoriété de SOS Villages d’Enfants fait partie intégrante du dispositif de prise en charge des enfants dont nous avons la responsabilité. Cette notoriété sert bien les enfants, « pour que leur vie soit plus belle ». Nous comptons sur le soutien de nos amis fidèles pour nous accompagner dans cette démarche.
La Cour des comptes déclare « conformes, sans réserve », les dépenses « tsunami » 2006-2008 de SOS Villages d’Enfants France. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le rapport
du 13 janvier 2011 de la Cour des comptes : www.ccomptes.fr/ fr/CC/Accueil.html
Missions accomplies… … Au Togo, au village d’enfants SOS de Kara • Accueil pour sauver des enfants sans appui familial, exposés à tous les dangers : 8 nouveaux enfants ont été accueillis au village d’enfants SOS qui prend en charge au total 109 enfants dans les maisons familiales.
• Prévention de l’abandon autour du village SOS, pour permettre aux enfants de grandir dans leur propre famille : le programme de renforcement de la famille vient en aide à près de 480 enfants : alimentation, scolarisation, accès aux soins…
• La santé et l’éducation pour favoriser la scolarisation, la formation ou l’apprentissage : l’école primaire SOS est fréquentée par plus de 430 élèves dont 380 sont issus des familles défavorisées du voisinage.
Pour que frères et sœurs partagent la même enfance