Couvertures VDJ 208 Mars 2009:-
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SOS Villages d’Enfants N° 208 - MARS 2009 - 2 €
FOCUS
DOSSIER
60e anniversaire de SOS Kinderdorf International : une association singulière, des actions plurielles
L’avenir des enfants se construit à Persan
RENCONTRE
Dominique Versini, la défenseure des enfants
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SOS Villages d’Enfants (Association reconnue d’utilité publique le 8 mai 1969) 6 cité Monthiers - 75009 Paris - Tél : 01 55 07 25 25
Président : Pierre PASCAL Vice-Présidents : Jean-Pierre ROUSSELOT
et Michel REMOND
Revue de
Directeur Général : Gilles PAILLARD
Pour que frères et sœurs partagent la même enfance.
P. 3 à 8
EDITO
DOSSIER Une association singulière, des actions plurielles
P. 9
ENFANCE EN DANGER La Protection de l’Enfance : terrain le plus prometteur du lien social
P. 10 à 11 RENCONTRE Dominique Versini, l’enfant au cœur des séparations parentales
P. 12 à 13 REPORTAGE « Je suis née un mois d’août, à 10 ans… »
P. 14 à 15 FOCUS L’avenir des enfants se construit à Persan
P. 16 à 17 LE POINT SUR Le Vietnam : un pays en plein devenir L’actualité de nos projets
P. 18 à 19 ENFANTS D’ICI ET D’AILLEURS Les vertus éducatives des tâches domestiques
P. 20
LEGS & DONATIONS “Laisser une trace en faveur des enfants”
Votre soutien, adressé régulièrement ou en réponse à nos appels, a permis à notre association d’avoir des résultats financiers satisfaisants en 2008 et ce, malgré un contexte marqué par une grande instabilité. Nous tenons à vous en remercier chaleureusement car ensemble, nous avons la grande satisfaction de pouvoir honorer, dans de bonnes conditions, nos engagements vis-à-vis des enfants. 2009 est l’année du 60e anniversaire du premier village d’enfants SOS, construit à Imst en Autriche. Le Dossier rebondit sur cette actualité pour dresser un panorama complet des actions de votre association. (P. 3 à 8) Depuis les origines, notre association milite pour que les enfants puissent grandir dans un milieu familial. Or le récent rapport de la Défenseure des Enfants, alerte sur la situation des enfants, au cœur des séparations parentales : un enfant sur quatre ne vit pas avec ses deux parents. (Rencontre p. 10 et 11) Nous avons souhaité cependant vous transmettre un message d’espoir, celui que nous avons reçu de Valérie, qui a passé 8 ans au village d’enfants SOS de Marly-lez-Valenciennes. Valérie a aujourd’hui 34 ans, elle est mariée et a 2 enfants. Son témoignage est une belle illustration de la légitimité de la cause que vous soutenez, avec nous. (Reportage p. 12 et 13)
P. 21 à 22 PARTENAIRES P. 23 INFOS DONATEURS
@
RETROUVEZ-NOUS SUR INTERNET :
www.sosve.org
Vous pouvez également nous écrire par courrier électronique : ciziquel@sosve.org
En 2003, Anny Duperey, comédienne et écrivain, fêtait le 10ème anniversaire de son soutien à SOS Villages d'Enfants.
Pierre PASCAL Président
Robert Pires, "parrain foot" "J'ai dit oui, car pour moi tout ce qui concerne les enfants est important... Je me devais de m'impliquer par rapport à cette enfance qui n'a plus de structure familiale, des jeunes souvent séparés de leurs frères et sœurs... Il faut qu'ils retrouvent leurs rêves". Le footballeur Robert Pires, membre de l'équipe de France, champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000, soutient SOS Villages d'Enfants depuis 1997.
Laurence Ferrari, ambassadrice Crédit : C. Chevalin / TF1
Anny Duperey, "marraine de cœur" "Dès que SOS Villages d'Enfants m'a demandé mon aide, j'ai tout de suite dit oui. J'ai en effet moi-même connu, dans ma plus tendre enfance, la souffrance terrible d'être privée de mes parents et séparée de mon unique sœur. C'est une douleur qui reste à jamais gravée dans ma mémoire. Je trouve formidable que SOS Villages d'Enfants offre une nouvelle vie de famille à tous ces enfants en détresse."
Crédit : JB Autissier / Panoramic
Photo de couverture : Iofoto.
Ce numéro du mois de mars est notre premier rendez-vous annuel et j’ai plaisir à vous exprimer toute notre reconnaissance.
"Il est tellement important pour un enfant d'être soutenu par sa fratrie lorsqu'il a été victime de carences affectives, ou de maltraitances. SOS Villages d'Enfants leur évite de subir un deuxième traumatisme. La mission que je me suis fixée est d'aider l'association à collecter des fonds et recruter des mères SOS. L'enfance est une des seules vraies causes pour laquelle j'ai envie de me battre". Laurence Ferrari s'est engagée depuis novembre 2003 à accompagner SOS Villages d'Enfants en contribuant, grâce à sa notoriété, à sensibiliser le grand public et les institutions aux actions et au combat mené par l'association.
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Une association singulière, des actions plurielles Parce que l’enfant se construit sur des liens affectifs forts, SOS Villages d’Enfants s’engage depuis toujours à lui donner la possibilité d’avoir une vie de famille. Depuis la création du premier village d’enfants SOS à Imst en Autriche en 1949, notre association a conservé intact le coeur de sa mission et son projet est aujourd’hui reconnu dans sa singularité.
© Marzanna Syncerz - Fotolia.com
epuis qu’il y a tout juste 60 ans, Hermann Gmeiner a décidé de créer le tout premier village d’enfants SOS en Autriche, SOS Villages d’Enfants a fait bien du chemin. La Fédération est aujourd’hui présente dans 132 pays et compte 473 villages d’enfants SOS et 383 foyers de jeunes qui accueillent plus de 70.000 enfants et jeunes. Plus de 1000 structures complémentaires et programmes d’intervention SOS encadrent par ailleurs plus de 900 000 bénéficiaires. Pour SOS Villages d’Enfants, ce n’est pas un satisfecit. Juste la preuve que notre action répond, aujourd’hui comme hier, à un besoin. Le coeur du projet associatif est resté intact dans son principe : il repose sur l’idée simple que
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chaque enfant a le droit de vivre dans un environnement familial protecteur. Que la capacité d’épanouissement d’un enfant est liée à la façon dont il aura été aimé, entouré, encouragé. Et que l’enfance conditionne notre vie d’adulte. Comme le dit Boris Cyrulnik (voir page 4 du dossier), c’est au sein d’une “constellation de figures d’attachement” que l’enfant pourra nourrir des relations affectives stables et durables, acquérir des valeurs et partager des responsabilités.
Une vie de famille pour chaque enfant Pour des enfants vulnérables, très tôt exposés à des traumatismes et/ou à
des dangers, grandir avec leurs frères et sœurs dans un environnement familial est une ressource précieuse pour se reconstruire, s’épanouir, se projeter dans le monde et devenir des adultes autonomes et responsables. La réparation des blessures psychiques ou psychologiques de l’enfance ne peut en particulier avoir lieu que si, dans le cadre du placement, l’enfant a la possibilité de tisser une relation affective “au long cours” avec un adulte de référence qui restera à ses côtés pendant toute la durée du placement. Au sein des villages d’enfants SOS, les enfants se reconstruisent dans un climat de respect, d’affection et de sécurité, grâce à l’engagement d’une mère SOS qui sera à la fois le guide et le témoin de leur évolution.
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Equateur : pionnier des programmes de renforcement de la famille
Ces centres assurent pendant la journée la prise en charge des enfants des familles les plus démunies afin de permettre aux mères de famille, souvent des femmes seules, de travailler ou de chercher un emploi. Les enfants accueillis ont entre 11 mois et 12 ans. Ils vont à l’école ou participent à des activités d’éveil pour les plus petits, sont nourris, suivis au niveau médical et retournent dans leur famille le soir et en fin de semaine. Les parents participent à des ateliers de “bonnes pratiques familiales” ou à des thérapies de groupe lorsqu’il s’agit de familles en crise. Des cours d’alphabétisation et des formations professionnelles complètent le dispositif : formation d’auxiliaires de service, d’assistance aux personnes âgées, cursus informatique, etc. Les centres de jour en Equateur accompagnent aujourd’hui plus de 1700 familles soit 2800 enfants. Ils sont les pionniers du genre puisque c’est sur ce modèle qu’ont été déployés les centres d’accueil de jour de SOS Villages d’Enfants à travers le monde. « Il est important de dire que les familles ne sont plus à proprement parler des « bénéficiaires » de nos programmes mais qu’elles sont aujourd’hui partie prenante d’un processus de développement dans lequel elles prennent elles-mêmes les décisions qui les concernent. Depuis 2004, le modèle de gestion des programmes est même devenu communautaire puisque des comités de familles en partagent euxmêmes la responsabilité. » explique Cristina Wasner, Directrice nationale de SOS Villages d’Enfants en Equateur. Après avoir participé aux programmes de renforcement de la famille, près de 9 mères sur 10 disent s’être améliorées en tant que personnes tandis que près de 2 sur 3 estiment avoir de meilleures relations familiales. Les enfants sont quant à eux en meilleure santé, plus souvent scolarisés et bénéficient d’une meilleure insertion professionnelle.
© SOS Villages d’Enfants Equateur
Les programmes de renforcement de la famille sont nés à Quito en 1991, avec la création de « centres d’accueil de jour ». Ces nouvelles structures d’accueil ont été créées pour faire face à la situation familiale dramatique d’un grand nombre d’enfants de Quito.
Prévenir l’abandon Au-delà de son action dans les villages d’enfants SOS, SOS Villages d’Enfants propose par ailleurs un accompagnement aux communautés locales proches, afin que les enfants menacés par l’abandon puissent continuer à grandir dans leur famille et dans les meilleures conditions. Les programmes de prévention de l’abandon s’attachent à résoudre les problèmes majeurs au sein des familles car dans de nombreux pays en développement mais aussi en Europe (voir VDJ n°207), la précarité mais aussi des situations familiales dramatiques conduisent des parents à négliger, voire à abandonner leurs enfants. Sur le terrain, par le biais de partenariats avec des particuliers, des associations mais aussi les responsables de quartier, les programmes mis en oeuvre dans les communautés locales permettent non seulement aux enfants de grandir auprès de leurs parents mais aussi de veiller à ce qu’ils aillent à l’école, soient correctement nourris et bénéficient d’un soutien médical adapté.
La famille, berceau du développement Ce travail de soins et d’éducation se fait sous la forme d’un “contrat” avec les parents. Les équipes des centres de jour les aident à prendre conscience de leurs responsabilités parentales en les sensibilisant aux questions d’hygiène et de nutrition, d’éducation et de santé, ainsi qu’à leurs conditions d’habitation. Les centres de jour leur permettent aussi de bénéficier d’une
formation professionnelle, d’un soutien dans la recherche d’un emploi ou encore d’un accès à des micro-crédits... L’objectif est de mettre les parents en situation d’autonomie financière par un travail ou une activité génératrice de revenus qui leur permettra de prendre en charge leurs enfants, de les élever dans de bonnes conditions et de tisser avec eux un lien affectif durable.
Juan Carlos : un parcours réussi Juan Carlos vit avec sa mère, Doña María, et ses trois frères dans le quartier San Juan, un des faubourgs pauvres de Quito, la capitale de l’Equateur. Chaque matin, Doña María se lève tôt pour aller travailler et faire vivre ses quatre garçons. C’est au centre social El Tejar de SOS Villages d’Enfants qu’ont été découvertes les prédispositions exceptionnelles de Juan Carlos et qu’a été prise la décision de le mettre dans les meilleures conditions pour poursuivre sa scolarité. Grâce au dossier présenté par les professionnels de l’association, il a reçu une bourse qui lui a permis de poursuivre ses études au collège Carlos Zambrano. Aujourd’hui en classe de première, il vient d’obtenir une distinction récompensant les meilleurs élèves. De l’avis de tous, Juan Carlos ira loin…
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Les figures d’attachement, des « ports d’attache » sécurisants
La fratrie : un rôle déterminant dans l’histoire familiale Le lien affectif est un besoin élémentaire de l’enfant et il est étroitement associé à sa construction psychique, sociale et affective. A cet égard, la fratrie est un lien privilégié où le partage de la vie commune va fixer des repères, apporter une sécurité psychique et, en quelque sorte, constituer un « port d’attache » pour chacun de ceux qui la composent. Dans le cadre d’un placement consécutif à un traumatisme, le maintien du lien fraternel permet à l’enfant de se sentir « normal » : il a une fratrie, donc des parents. De plus, il est important pour quelqu’un, il existe pour l’autre et il sait que l’autre existe pour lui-même sans que cela le mette pour autant en danger. Par ailleurs, le lien fraternel joue aussi un rôle déterminant pour transmettre, transformer et refonder l’histoire familiale.
Un lien spécifique avec la mère SOS Une récente étude portant sur la mémoire de la vie en placement et le devenir des enfants accueillis dans le village d’enfants SOS de Marseille montre que les relations qu’entretiennent les enfants avec la personne qui les a élevés – la mère SOS - sont à la fois importantes et denses, et qu’elles le sont bien davantage que celles repérées dans les études relatives à d’autres placements. •••
Boris Cyrulnik “une constellation de sources d’attachement” Boris Cyrulnik brosse l’image d’une « constellation » de sources d’attachement, composée de différentes « étoiles » qui peuvent scintiller plus ou moins intensément selon les moments. L’essentiel est que l’une d’entre elles au moins brille assez pour que l’enfant puisse l’utiliser comme un repère. Il insiste par ailleurs sur le fait que tout tuteur d’attachement « unique » peut se transformer en prison affective s’il ne permet pas le détachement et le relais avec d’autres tuteurs, notamment au moment de l’adolescence. Ainsi, entre le référent unique et le trop grand nombre de « donneurs de soin », Boris Cyrulnik présente le droit, pour chaque enfant, de pouvoir bénéficier de références stables mais non exclusives : fratrie, adulte référent…
© Benno Neeleman
© SOS Villages d’Enfants Equateur
Un enfant a besoin de s’attacher pour grandir et s’ouvrir au monde extérieur. Les « figures d’attachement » lui apportent la sécurité psychique qui lui permettra de construire son identité, sa personnalité tout en développant des liens avec les autres.
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INDE : FORMATION AU LONG COURS POUR LES MÈRES SOS Il existe aujourd’hui 39 villages d’enfants SOS en Inde. Chaque année, 2 ou 3 villages d’enfants SOS voient le jour et il est par ailleurs nécessaire de remplacer les mères SOS qui partent à la retraite. Le recrutement des mères SOS comme celui des aides familiales doit donc être anticipé et préparé de longue date pour répondre à ces nouveaux besoins. Les mères SOS sont recrutées par l’insertion d’annonces dans les journaux mais aussi par la diffusion de messages dans les écoles, les centres d’aide pour la mère et l’enfant, les communautés villageoises, les associations de femmes…
VILLAGES DE JOIE N°208 ••• C’est d’ailleurs la mère SOS qui est perçue comme la personne ressource la plus aidante pour les “anciens” des villages SOS, surtout pour les hommes (83 % contre 65 % pour les femmes). Viennent ensuite le conjoint, les pairs de leur âge et la fratrie. Comme l’explique cette mère SOS : “Il faut qu’ils sentent que, quand ils sont avec nous, ils sont en sécurité. Du coup, ils peuvent penser à autre chose, ils peuvent s’investir dans plein de choses”. Cette expression spontanée renvoie directement à nombre de travaux en psychologie qui mettent en évidence
qu’un enfant ne peut investir le monde que s’il se sent en sécurité dans son environnement physique et social et que l’attachement à un adulte référent favorise l’apprentissage des rôles et des codes sociaux. Les relations d’attachement stables et sécurisantes acquises durant l’enfance permettront à l’adulte d’en instaurer de nouvelles tout au long de sa vie, dans son cadre professionnel, social et amoureux. De plus, en tant que parent, il pourra aussi plus facilement se situer comme tuteur d’attachement stable pour ses propres enfants.
Elles ont entre 25 et 38 ans, doivent être en bonne santé physique, équilibrées, faire preuve de maturité, être capables de prendre des responsabilités et des décisions. Célibataires, veuves ou divorcées, sans charge de famille, il leur est aussi demandé d’avoir été scolarisées pendant au moins 10 ans, afin de pouvoir participer activement à l’instruction et à l’éducation des enfants. Patience, capacités d’adaptation, confiance en soi font partie des qualités requises pour la prise en charge des enfants au quotidien. SOS Villages d’Enfants a également mis en place un dispositif de formation des mères SOS, qui ne s’arrête pas à la fin de leur mission mais se poursuit jusqu’à la préparation et l’accompagnement à la retraite. Les nouvelles mères SOS séjournent tout d’abord 3 semaines dans un village d’enfants SOS afin de confirmer leurs aptitudes à cette fonction. Elles suivent ensuite une formation théorique et pratique de 6 mois : concept de SOS Villages d’Enfants, prise en charge de l’enfant, santé et nutrition, rôle parental, problèmes de comportement, droits et protection de l’enfant, méthodes éducatives, scolarité et formation, économie domestique… Deux stages d’une durée de 3 mois chacun complètent le cadre de cette formation initiale.
De plus, des ateliers de 5 jours réunissent régulièrement les mères SOS d’une même région, faisant appel à leur participation active et aux échanges d’expériences. L’objectif est d’améliorer sans cesse la qualité de la prise en charge des enfants, en répondant à leurs besoins et en préparant leur avenir dans un environnement en perpétuelle évolution.
© SOS Villages d’Enfants
Pour les mères SOS qui sont en fonction, des sessions de formation continue de 8 jours sont prévues. Elles sont adaptées à leurs demandes et basées sur leur expérience et leurs préoccupations concrètes : difficultés liées à l’adolescence, travail en équipe au sein du village d’enfants SOS, orientation professionnelle des jeunes…
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Accompagner les enfants vers l’autonomie L’enfant est au coeur du projet associatif de SOS Villages d’Enfants et au sein des villages SOS, les équipes éducatives veillent à lui apporter bien-être et sécurité. Elles s’engagent aussi à lui assurer un accompagnement individualisé et de qualité pour lui permettre de s’épanouir et de devenir un adulte autonome et responsable. Elles envisagent l’enfant comme un adulte en devenir.
Depuis sa création, SOS Villages d’Enfants a toujours donné une dimension professionnelle à la mise en œuvre de sa mission. L’association a élaboré des programmes de formation, conçu des standards de qualité et mis en place des équipes éducatives où psychologues, éducateurs spécialisés et aides familiales accompagnent désormais les mères SOS dans l’exercice de leur quotidien au village (voir encadré Rémy Mazin, en page 6 du dossier). Car en matière d’éducation, comme le disait Bruno Bettelheim, “l’amour ne suffit pas”. Et cette mise en garde vaut a fortiori lorsqu’elle concerne des enfants aux histoires et aux parcours traumatisants. Régine Scelles, psychologue clinicienne explique : « Les enfants accueillis en villages d’enfants SOS sont loin d’avoir eu une enfance idéale et, de plus en plus fréquemment, ils ont souffert de graves maltraitances ; les recompositions familiales, la place problématique des pères, font qu’ils ont une histoire fraternelle et familiale qui est loin d’être “un long fleuve tranquille”. Il est fondamental pour les professionnels responsables de leur prise en charge de bien identifier et comprendre la genèse du lien pathogène s’ils veulent pouvoir le transformer. »
© SOS Villages d’Enfants
Un projet de vie individualisé En France et dans le monde, les équipes éducatives de SOS Villages d’Enfants centrent leur approche autour du projet individualisé de l’enfant. La mère SOS, les éducateurs et les autres membres de l’équipe éducative aident chaque enfant à construire un projet de vie afin de lui permettre de réussir sa vie sociale et professionnelle. Ce projet est envisagé au sens large puisqu’une place importante est faite aux activités d’éveil, au sport et aux loisirs, à
© Robert Fleischanderl
Le choix de la professionnalisation
l’organisation de la vie familiale aussi, afin d’aider chaque enfant à se découvrir et à s’épanouir avec les autres. Il tient compte du parcours, des envies et des aptitudes de l’enfant. Celui-ci participe aux décisions qui engagent son existence et apprend de cette façon à devenir acteur de son propre développement. En matière de scolarité, des programmes de soutien sont aujourd’hui généralisés pour donner aux enfants les meilleures chances de réussite. Avec 87% de réussite aux examens sur 45 diplômes, les résultats scolaires 2007 en France témoignent des résultats de l’effort particulier mis en oeuvre dans le domaine de la scolarité.
Favoriser l’autonomie des jeunes Différents programmes d’accompagnement sont mis en oeuvre pour préparer les jeunes adultes à leur vie “d’après”. L’objectif est de favoriser leur accès à l’autonomie et leur insertion dans le monde du travail. Des programmes d’encadrement les aident à faire les bons choix en matière d’orientation et de formation professionnelles. Des structures d’accueil dédiées aux adolescents (foyers de jeunes, maisons des adolescents) leur permettent de mieux appréhender l’autonomie au quotidien avant leur sortie du village.
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Maîtriser les enjeux de notre engagement Par Rémy Mazin, Directeur Général Adjoint de SOS Villages d’Enfants Le processus de professionnalisation est un élément essentiel de l’engagement des mères SOS parce qu’il leur permet de maîtriser les enjeux de cet engagement pour lui donner tout son sens, toute sa dimension. L’association française propose aux mères SOS des formations initiales et continues tout au long de leur carrière pour les aider à mieux comprendre l’origine, l’histoire et les différences des enfants que nous accueillons, la façon de mieux les appréhender aussi. Certains modules de formation sont par exemple consacrés à mieux comprendre les enfants en fonction du profil des
parents : incarcération, troubles psychiatriques, etc. Ces ateliers permettent aux mères SOS d’affiner leur écoute et de mieux ajuster leurs réponses, leurs comportements aux besoins de chaque enfant dont elles ont la charge. Il existe aussi des supervisions individuelles qui donnent aux mères SOS l’occasion de réfléchir à leur engagement, au type de relations qu’elles entretiennent avec les enfants, aux émotions qu’elles vivent. Au sein des villages SOS, nous organisons aussi régulièrement des groupes d’analyse de pratiques qui permettent une réflexion collective des équipes sur le fonctionnement du
village. Car la professionnalisation doit aussi, voire surtout, être envisagée au niveau d’une organisation collective qui aidera l’équipe à mieux travailler ensemble, à mieux se compléter. Il y a une notion essentielle de coéducation dans les villages SOS qui va donner aux mères SOS la possibilité de trouver des relais. Là où s’arrête la capacité d’agir de la mère SOS, quelqu’un doit prendre le relais : cela peut être le responsable du village, un éducateur, un psychologue, etc. Comme le dit le proverbe africain : “Il faut tout un village pour élever un enfant”.
Transmettre l’expérience : Mali, une doyenne forme les mères SOS de demain Mère SOS depuis 1988 au village de Sanankoroba, Rosalie Koné est aujourd’hui l’une des figures incontournables de SOS Villages d’Enfants au Mali. Au cours de ses 20 années au village, elle a acquis de l’expérience, suivi des formations tous les 2 ans et révélé des qualités humaines et professionnelles qui en ont fait une référence sur le terrain. Aujourd’hui, à l’âge de la retraite, elle vient d’accepter la proposition qui lui a été faite d’intégrer l’équipe pédagogique qui formera les futures mères SOS de l’association malienne. Aux yeux des dirigeants de l’association malienne, l’idée de s’appuyer sur l’expérience de Rosalie pour former la “relève” s’est imposée d’elle-même : « J’ai toujours aimé dispenser des conseils aux jeunes mères SOS de l’association lorsqu’elles me le demandaient. Cette proposition m’a comblée de joie parce que c’est un acte de reconnaissance de mon travail à SOS et surtout, parce que je vais pouvoir partager mon expérience avec les futures mères SOS. En participant à cette formation, mon rôle ne se limitera plus à une seule famille mais à l’ensemble des familles dont les mères SOS suivront cette formation. »
© SOS Villages d’Enfants Mali
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La nouvelle mission de Rosalie a débuté à Bamako, au mois de février dernier, dans le cadre de la formation initiale des mères stagiaires. Elle a traité 2 modules : « comment aider l’enfant à connaître ses points forts et l’encourager à les développer » et « le rôle de la mère SOS dans l’intégration sociale du village d’enfants SOS dans son environnement ». 30 futures mères SOS suivent cette formation initiale pendant un an (3 mois
de pratique dans les villages SOS et 1 mois de théorie, en alternance). Puis, elles signeront avec l’association un contrat d’un an renouvelable et seront chacune responsable d’une maison familiale en tant que mère stagiaire pour une année encore. A l’issue de cette deuxième année, elles signeront un contrat à durée indéterminée. Pour Rosalie, la retraite attendra encore un peu…
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La Protection de l’Enfance : © Christophe Fouquin - Fotolia.com
© J.L/ Sanchez : Journal de l'Action Sociale
terrain le plus prometteur du lien social Fondateur et Délégué général de l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS), Jean-Louis Sanchez est à l’origine de l’organisation des 3e assises nationales de la Protection de l’Enfance qui se tiennent les 30 et 31 mars à Lyon. Entretien. Villages de Joie : Quel regard portezvous sur la situation actuelle de la protection de l’enfance ?
dans le travail social, de s’appuyer sur les voisins, la famille élargie, les pouvoirs publics. En France on n’a pas su capitaliser les bonnes pratiques, on a une grosse carence de ce côté-là.
Jean-Louis Sanchez : Dans les 30 dernières années, la Protection de VDJ : Concernant plus particulièrement l’Enfance a bénéficié d’un certain le placement d’enfants, quelles sont nombre d’évolutions dues à l’ensemble les évolutions qui vous paraissent des politiques publiques. La nécessaires à apporter ? décentralisation a favorisé la réponse qualitative, permis d’humaniser le J-L S : Travailler à organiser un meilleur placement au profit de microrepérage des enfants en danger, établir structures, de créer des postes une meilleure coopération entre tous d’encadrants, de revaloriser le travail les acteurs au sein des cellules de des assistantes maternelles, etc. Avec coordination, faire en sorte que les la mise en oeuvre du RMI, on a observé départements utilisent les nouvelles une diminution du nombre d’enfants possibilités offertes par la loi en matière suivis du fait d’une précarité de prévention, etc. Le temps est venu économique lourde. En revanche, on de ne plus masquer les difficultés n’a pas beaucoup progressé sur mais aussi de s’inscrire dans la volonté l’évaluation de la prise en charge. En d’un partenariat de ce qui concerne les conviction et de Aides Educatives à L’action de contenu entre les Domicile, directeSOS Villages d’Enfants acteurs de la Proment gérées par les doit être encouragée. tection de l’Enfance, départements et les Aides Educatives en Milieu Ouvert, gérées par les associations, on a très peu d’analyses comparatives sur la manière dont ces mesures de protection sont mises en oeuvre dans les départements et sur leur impact. Enfin, il faut ajouter qu’il y a un gros travail à faire en amont sur tout ce qui a trait au développement social… Aujourd’hui, la Protection de l’Enfance se développe en direction d’enfants en situation de carences éducatives, lesquelles sont très souvent la résultante d’un isolement important des parents. Or cet isolement ne peut être réglé que si le tissu social est réactif, c’est-à-dire si on a la possibilité,
de l’Education Nationale, des conseils généraux mais aussi les acteurs municipaux. Je considère que cette situation nécessite de mettre en relief le rôle des maires dans le développement social car ils ont la possibilité d’agir avec l’ensemble de leur politique publique (sport, urbanisme, culture…) mais aussi grâce à leur politique sociale. D’ou la nécessité de faire, dans le domaine de la protection de l’enfance, le pari d’une “République des maires”*. La Protection de l’Enfance est le terrain le plus prometteur du lien social parce que nos concitoyens n’accepteront jamais qu’on minimise la solidarité qui
leur est due. Il faut se mobiliser autour de nouvelles pratiques collectives de développement social. VDJ : Quelles sont les particularités que vous voyez chez SOS Villages d’Enfants par rapport à d’autres associations qui agissent dans le domaine de la Protection de l’Enfance ? J-L S : SOS Villages d’Enfants a eu le mérite de répondre très tôt à des questions qui vont devenir centrales. L’action de SOS Villages d’Enfants se caractérise par une implication qui n’est pas uniquement professionnelle mais aussi une implication de sens, j’oserais dire militante. Et puis la mission de SOS Villages d’Enfants permet d’éviter une nouvelle fracture aux fractures déjà ressenties par l’enfant en danger. Maintenir les enfants ensemble me paraît indispensable. En France, une majorité des acteurs de la Protection de l’Enfance est consciente de la nécessité de préserver les fratries, en revanche les outils sont rares.
* Dernier ouvrage paru : “Pour une République des maires !” (L’Harmattan)
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L’enfant au cœur des séparations parentales La Défenseure des Enfants Dominique Versini a choisi de consacrer son rapport 2008 aux conséquences pour les enfants des séparations parentales conflictuelles. Elle y formule une série de recommandations qui permettraient de mieux protéger l’enfant des effets douloureux voire dévastateurs des ruptures familiales.
epuis les années 1970, l’instabilité conjugale s’accroît dans toutes les formes d’union : désormais, marié ou non, le couple est devenu plus fragile et se sépare davantage. La Défenseure des Enfants, Dominique Versini, indique que « aujourd’hui, un enfant sur quatre ne vit pas avec ses deux parents. Tout jeune peut ainsi être amené à subir des ruptures dans la continuité de sa vie familiale. Il faut donc aider les parents à passer le cap de la séparation de la façon la plus pacifiée possible, dans l’intérêt des enfants ». Dans le cadre de séparations parentales conflictuelles, les enfants sont en première ligne, pris dans l’engrenage de bataille familiale et judiciaire sans fin. « Parmi les réclamations que je reçois, presque 50% concernent des garçons ou des filles vivant des conflits familiaux » ajoute Dominique Versini.
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Face à cette fragilisation des unions doublée d’une judiciarisation à outrance des séparations parentales, la Défenseure des Enfants a choisi de consacrer son rapport 2008 à une
© juanjo tugores - Fotolia.com
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réflexion sur le droit de la famille et les pratiques des professionnels intervenant auprès des familles dans le cadre des séparations parentales conflictuelles. Elle y propose une série de recommandations qui pourraient permettre de mieux protéger l’enfant dans ces moments difficiles :
• renforcer l’information sur l’autorité
parentale conjointe et sur les droits de l’enfant afin de fournir aux parents, via l’inscription de ces droits dans les carnets de famille et de santé notamment, les moyens de mieux connaître leurs responsabilités et leurs droits, les obligations qui en découlent et les droits de l’enfant.
• inscrire dans la loi un dispositif de
médiation familiale pour inciter les parents à s’entendre autour du projet
Pour lire l’intégralité du rapport, rendez-vous sur le site de la Défenseure des Enfants : www.defenseurdesenfants.fr
de vie de leur enfant voire à les y contraindre en cas de désaccord.
• renforcer le droit de l’enfant d’entretenir des relations personnelles avec ses deux parents et avec un tiers qui a partagé sa vie quotidienne et avec lequel il a noué des liens affectifs étroits (beaux-parents, fratries…). • clarifier le droit de l’enfant à être
entendu dans les procédures qui le concernent en rendant obligatoire pour le juge de recevoir tous les enfants capables de discernement pour les informer de leur droit à être entendu. Et de déterminer les critères du discernement qui font l’objet de pratiques trop différentes d’une juridiction à une autre.
• adapter l’organisation judiciaire à la
complexité des situations familiales en faisant du Juge des Affaires Familiales un juge spécialisé bénéficiant d’une formation spécifique et en créant des pôles Enfance-Famille au sein des tribunaux de grande instance (TGI), avec l’appui de psychologues spécialisés.
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RENCONTRE
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Dominique Versini : “Aller vers une culture de la médiation” Villages de Joie : Pourquoi avez-vous choisi de consacrer votre dernier rapport à la situation de l’enfant dans le cadre de la séparation parentale ?
exemple. Il faut pour cela inscrire dans la loi un dispositif de médiation incitatif, voire obligatoire, afin que les parents puissent s’entendre autour d’un accord raisonné, négocié sur l’organisation de la vie de l’enfant avant leur audience devant le juge. Cela nécessite de créer des postes de médiateurs pour gérer les situations de conflits extrêmes et de les former à la gestion de la violence domestique, de la thérapie familiale…
Dominique Versini : Les chiffres de la Chancellerie indiquent que le contentieux de la famille représente chaque année 360 000 affaires, soit pratiquement les 2/3 des procédures soumises au Juge des Affaires Familiales. Aujourd’hui, les séparations parentales se passent mal dans près de la moitié des cas et le processus de haine s’accompagne d’une vraie souffrance chez les enfants. La majorité des motifs de saisine ont trait au non-respect des droits de visite et d’hébergement, suivies par les contestations relatives à l’exercice de l’autorité parentale avec par exemple des cas de déménagements ou de changement d’école sans en référer à l’autre parent... Cette situation est due à une mauvaise connaissance des principes de la coparentalité, instaurée par la loi de mars 2002. Il faut donc davantage informer les parents sur l’exercice de l’autorité conjointe, leur apprendre que même si l’on réside
Ce qu’il y a de plus préjudiciable pour un enfant, c’est la rupture du lien affectif avec les gens qu’il aime
avec son enfant, on a des devoirs, des règles à respecter. Les parents doivent en particulier savoir que les décisions importantes qui concernent l’enfant doivent être communes aux deux parents et que l’enfant a le droit de continuer à entretenir des relations avec son autre parent. C’est d’ailleurs un
VDJ : Vous plaidez par ailleurs pour une reconnaissance du statut du tiers… DV : Ces 30 dernières années, la famille a changé de visage, avec notamment une augmentation des divorces et des séparations. Or, les enfants ont noué des liens affectifs avec certaines personnes qui ont participé à leur vie quotidienne, se sont investies dans leur éducation et il est important de veiller à ne pas leur imposer des ruptures répétitives. Il est donc nécessaire d’agir dans l’intérêt de l’enfant en lui permettant, s’il le souhaite, de maintenir des relations personnelles avec des personnes qui ont joué un rôle © Ministère santé-solidarité/SICOM/Vincent Blocquaux
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La Défenseure des Enfants a remis son rapport annuel le 20 novembre dernier au Président de la République et au Parlement. Elle revient pour nous sur quelques-unes de ses recommandations.
droit fondamental qui figure dans la Convention internationale des droits de l’enfant. VDJ : L’une de vos recommandations porte sur un renforcement de la médiation familiale… DV : On doit tout faire pour qu’un accord soit trouvé entre les parents. Car on sait que ce qu’il y a de plus préjudiciable pour l’enfant c’est la rupture du lien affectif avec les gens qu’il aime. La médiation familiale est méconnue en France où elle est utilisée dans moins de 1% des cas traités. Il faut développer une culture de la médiation comme elle existe en Suède par
On doit tout faire pour qu’un accord soit trouvé entre les parents
dans sa vie : un grand-parent, un beauparent, un compagnon dans un couple homoparental, une assistante maternelle à qui l’enfant a été confié par l’Aide Sociale à l’Enfance, le membre d’une fratrie… Il s’agit d’assurer une continuité du lien affectif dans l’intérêt de l’enfant.
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REPORTAGE
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« Je suis née un mois d’août, à 10 ans… » Après 8 années passées dans un foyer de la DDASS1, Valérie* rejoint le village d’enfants SOS de Marly lez Valenciennes à l’âge de 10 ans. Elle y restera jusqu’à sa majorité. Aujourd’hui, âgée de 34 ans, mariée et mère de 2 enfants, Valérie estime avoir suffisamment de recul pour évoquer ce chapitre de son enfance passé au village d’enfants SOS. Une expérience qui a transformé sa vie.
a mère nous a abandonnées, mes deux sœurs et moi, dès notre plus jeune âge et je ne l’ai jamais revue. Avant sa mort, mon père venait quant à lui une fois par mois nous rendre visite au foyer de la DDASS où nous étions placées. Je me souviens de ce lieu comme d’une immense bâtisse grise, murée à la manière d’une prison. Nous y avons vécu, pendant huit ans, une vie privée d’affection et de chaleur humaine. La seule chance que j’ai eue est d’être toujours restée auprès de mes sœurs. Sans elles, comment aurais-je fait ? Elles veillaient sur moi. J’étais la petite dernière…
M
Le premier jour Un jour, nous sommes convoquées toutes les trois dans le bureau du directeur du foyer. Je crains le pire… La dernière fois, c’était pour nous annoncer la mort de notre père. Cette fois, nous apprenons que nous allons être accueillies dans un « village d’enfants ». Dans le bureau, il y a une femme que nous n’avons jamais vue. Je me souviens comme si c’était hier de son visage et de son sourire ce jourlà… Elle dégage quelque chose que je n’avais jamais connu : une tendresse dans chacune de ses paroles, une douceur dans chacun de ses gestes, elle nous laisse le temps de digérer chaque mot nouveau tels que « maison », « ensemble »... Elle nous apprend que nous aurons une nouvelle sœur. Jamais je n’oublierai cette entrevue. Dès le premier jour, Mimi illumine notre futur par sa présence. Promesse de se revoir bientôt… Promesse tenue.
Une vie transformée Imaginez ! Vous vivez dans une extrême pauvreté puis, un beau jour, vous êtes milliardaire ! Depuis ce jour, notre vie s’est transformée. Peu après la rencontre avec Mimi, quelques bagages jetés dans le coffre de la voiture du directeur et nous voilà parties… Adieu foyer, adieu solitude, adieu angoisse, adieu tristesse.
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Nous arrivons au village. Elle est là sur le pas de la porte, l’impatience se lit sur son visage ainsi que nombre d’autres émotions qu’avec mes soeurs nous partageons en silence. Elle est belle, grande, brune… Elle est surtout belle à l’intérieur. Sa fille est là aussi, elle lui ressemble, souriante, accueillante. Lors de cette première visite dans notre nouvelle demeure, tout nous paraît si beau et en harmonie. Une table remplie de friandises pour le goûter, décorée jusque dans le moindre détail, elle n’a rien omis, tout y est et surtout… Elle.
Vivre enfin en famille Ma maison, ma chambre, mon étagère à chaussure, ma serviette de table, mon lit, mon armoire… Tant de choses qui m’appartiennent pour la première fois. Et des choses simples prennent une autre dimension : un échange de regard, une parole, un geste. On s’apprivoise, on se cherche, on est bien. Très vite, un nouveau quotidien va prendre place. Il y fait bon vivre. Je suis née un mois d’août, à dix ans… Quelle belle saison ! Vivre enfin en famille…
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REPORTAGE
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Toutes ces choses qu’un enfant doit connaître
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Mimi répondait toujours au mieux à nos questions, à nos attentes. Grâce à ses compétences, à sa façon d’être, à son amour, nous vivions enfin normalement. Chaque geste du quotidien était un bonheur. L’aider à faire la cuisine, regarder un film ensemble, se promener… Tout était magique. Je buvais chacune de ses paroles et j’étais heureuse. Lui faire un câlin, se blottir contre elle, lui parler de mes angoisses… J’avais enfin du réconfort. J’aimais être à ses côtés, j’étais fière d’elle, elle nous apprenait la vie, la politesse, toutes ces choses qu’un enfant doit connaître. Elle disait souffrir des mâchoires à chaque baiser que je lui donnais car il durait longtemps et je ne voulais plus que ça s’arrête. J’avais besoin de la sentir et de lui prouver tout l’amour que j’avais pour elle. Mimi partait parfois en congés et c’était toujours un moment difficile. La simple vue de sa valise me pétrifiait, je savais qu’elle reviendrait mais que les jours passés sans elle seraient longs. Pour elle, c’était un repos bien mérité mais comme son absence me pesait ! Enfin elle revenait, souriante, reposée et de nouveau disponible pour nous, avec des cadeaux pour chacune, car même loin de nous, elle ne nous oubliait pas.
La famille en partage J’ai eu la mère la plus tendre, la plus respectueuse, la plus… Il est impossible de trouver des mots appropriés pour exprimer tout ce qu’elle représentait pour moi… Auprès d’elle, dix années de souffrance s’estompaient, se faisaient presque oublier. Elle a partagé avec nous sa famille : sa fille, sa maman, son frère, tout ce qu’elle possédait. Un jour, j’ai compris que le bonheur était enfin entré dans ma vie et que je devais le
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Il y avait sept familles SOS dans le village. Des fratries d’enfants, comme nous, chacune ayant vécu différents traumatismes. J’ai rencontré les autres enfants dès mon arrivée mais j’ai pris un peu de temps avant de m’intéresser à eux. Les mères SOS ont beaucoup de mérite car chaque enfant a sa personnalité, son vécu, ses souffrances, et au quotidien, elles se battent sans cesse avec les démons de notre passé pour estomper le mal qui est en nous, pour parvenir à nous rendre heureux, à nous donner confiance. Confiance en les autres, confiance en nous-mêmes.
conserver. Parfois, je pensais aux autres enfants, ceux que j’avais connus au foyer et qui avaient dû rester là-bas et à tous ces enfants qui n’ont pas eu la chance de trouver une famille. J’aurais aimé qu’ils aient tous ma chance.
Partir, revenir Et puis, il a bien fallu partir, laisser la place à d’autres enfants pour qu’eux aussi puissent profiter de ce bonheur. Après avoir décroché mon bac grâce à l’amour qui régnait dans mon quotidien, j’ai dû prendre un studio et vivre seule, avec un budget qu’on m’attribuait afin de subvenir à mes besoins. Pas facile à 18 ans de quitter la maison familiale (déjà !) et de gagner son autonomie. Cela s’est passé en douceur car Mimi, de même que toute l’équipe du village SOS, m’a encore accompagnée dans cette nouvelle étape. Jamais je ne me suis sentie abandonnée. Bien sûr, je ne suis pas partie bien loin, à quelques kilomètres à peine du village, et je savais qu’au moindre problème, je pouvais compter sur Mimi. Tous les jours je l’appelais, pour la rassurer et me rassurer aussi par sa voix, sa confiance. Je voulais qu’elle soit fière de moi, lui montrer combien elle était responsable de ma réussite. J’allais régulièrement lui rendre visite à la maison, où vivait une nouvelle fratrie d’enfants. J’aimais être là-bas avec elle et les « petits », partager leurs joies et surtout leur expliquer que, dans cette maison, le bonheur était à portée de main et qu’ils devaient en profiter. Leur faire comprendre que, grâce à Mimi, ils pourraient se construire sereinement
mais que de leur côté, ils devaient aussi veiller à prendre soin d’elle.
Fière Je ne sais pas ce que nous serions devenues sans Mimi, sans le village d’enfants SOS. Des séquelles du passé, bien sûr, il y en a et elles font partie de nous : cette manière de toujours éviter les questions familiales, de détourner la conversation pour ne pas avoir à raconter. Mais en vieillissant, on parle plus librement et on apprend à mettre ses douleurs de côté. Et puis un jour il faudra bien que je parle à mes enfants, car ils voudront savoir quelle est mon histoire, d’où je viens, qui étaient leurs grands-parents… On se prépare tous les jours à trouver les mots justes en les dédramatisant. Ce n’est pas évident de les coucher sur le papier. Mais de l’expliquer à mes enfants sera certainement plus difficile encore… Peut-être que mon expérience pourra leur servir. J’en serais fière. Pour l’instant, je suis déjà fière d’avoir exprimé tout cela, fière de pouvoir dire qu’il existe des gens merveilleux comme Mimi, fière d’avoir eu une sœur qui nous a partagé sa maman, fière d’être mère, fière de mes enfants et surtout fière d’être heureuse.
(1) Direction Départementale des Affaires sanitaires et sociales. Elle ne gère plus aujourd’hui l’Aide Sociale à l’Enfance (confiée au département –conseil général- depuis la loi de décentralisation de 1983). (*) Le prénom a été modifié dans un souci de discrétion mais le récit est authentique.
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L’avenir des enfants se construit à Persan La pose officielle de la première pierre du futur village d’enfants SOS de Persan a eu lieu le 22 novembre dernier. Ce village, qui ouvrira ses portes l’année prochaine, comprendra 10 maisons familiales jumelées ainsi qu’une maison commune. Il accueillera 45 enfants.
© SOS Villages d’Enfants
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De gauche à droite : Viviane Gris, Pierre Pascal, Arnaud Bazin.
La création de ce nouveau village d’enfants SOS, le 14e en France, répond à la volonté du conseil général du Val d’Oise de s’investir dans la prise en charge de fratries originaires du département. Elle s’inscrit dans un contexte de précarisation de certaines familles nombreuses de ce département, qui se trouvent, en raison de leur vulnérabilité familiale et sociale, dans l’impossibilité d’élever leurs enfants, souvent pour des raisons graves et de manière durable. Des besoins concernant des placements de fratries ont été identifiés par les services sociaux ou repérés lors d’accueils en urgence au foyer de l’enfance. Les groupes y sont actuellement organisés en fonction de l’âge. Ainsi, un tout-petit ira en pouponnière et un adolescent sera placé dans un autre établissement.
Par ailleurs, dans le cas d’un accueil familial, le nombre d’enfants est aujourd’hui limité à 3. Il n’y a donc plus de vie de famille pour les fratries nombreuses, qui se retrouvent « dispersées ». L’implantation du village d’enfants SOS de Persan permettra d’assurer, sur le long terme, la prise en charge de fratries nombreuses.
Pierre Pascal, Président de SOS Villages d’Enfants. « La non-séparation des frères et sœurs constitue pour nous un véritable impératif. Il nous paraît inacceptable que l’on puisse ajouter un nouveau traumatisme à celui résultant de la séparation d’avec les parents biologiques ou de leur disparition et nous pensons que c’est notamment
sur l’affection qui lie frères et sœurs qu’ils peuvent se reconstruire.(…) Je sais gré au conseil général d’avoir pris à son compte l’achat de ce terrain et d’avoir accepté cette procédure qui nous engage, ensemble, sur la durée. Le financement de la construction est assuré conjointement par le conseil général et par l’association, grâce à la générosité de milliers de donateurs, et l’engagement d’entreprises partenaires. Ils ont tous et toutes manifesté leur confiance dans l’intérêt de ce projet. » Viviane Gris, Vice-présidente du conseil général, en charge des Affaires sociales a déclaré que « Pour des enfants qui ne peuvent plus vivre dans le cadre familial, nous avons une nouvelle réponse qui nous permet de diversifier
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les modes d’accueil. » (…) « Les enfants ont un “avant” et un “après” » (…) “le “pendant” sera marqué par « la qualité de l’accueil et le travail de reconstruction ». Sans oublier “le travail avec les familles”. (…) Elle souligne que « l’une des maisons (du village) sera réservée à l’accueil d’urgence » (…) « C’est notre engagement de répondre à ce dont ces enfants ont besoin ». Viviane Gris adresse aussi ses remerciements à « tous ceux qui, dans l’avenir, permettront à ces enfants de vivre mieux. »
Ci-dessus : plan du lotissement ; en vert, les maisons du village d’enfants SOS
© SOS Villages d’Enfants
Arnaud Bazin, conseiller général et Maire de Persan, a tenu à souligner qu’au sein du conseil général, « tous ont été unanimement convaincus de l’intérêt de ce projet, qui s’inscrit dans les orientations du schéma de l’enfance que nous avons voté ». (…) « Il s’agit d’un partenariat entre une association innovante, dynamique et exemplaire, le conseil général, « avocat » de ce type de mode d’accueil, et la ville de Persan. » (…) « Les enfants du village ont vocation à être accueillis comme les autres Persanais » (ndr. ils bénéficieront de la médiathèque, de la piscine intercommunale, des clubs sportifs et de tous les autres services) (…) « Nous n’avons pas peur de notre jeunesse. C’est notre devoir à nous, collectivités, de leur garantir une place dans notre société. »
Ci-contre : schéma de la Maison Commune, avec escalier externe et schéma de 2 maisons familiales jumelées
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Originaire du Vietnam, le physicien Jean Tran Thanh Van a beaucoup contribué au développement des relations entre le Vietnam et SOS Villages d’Enfants dont il est l’un des administrateurs. Ce spécialiste en physique des particules, domaine de recherche de l’infiniment petit, revient pour nous sur son engagement auprès des enfants et des jeunes dans son pays natal. VDJ - Qu’est ce qui vous a amené à vous engager auprès de SOS Villages d’Enfants ? Mon épouse, Kim et moi, avons été orphelins très jeunes et élevés par nos frères et soeurs plus âgés qui se sont sacrifiés pour assurer notre subsistance et notre éducation. Pendant la guerre, plusieurs centaines de milliers d’enfants sont devenus orphelins. Notre passé nous a naturellement conduits à venir en aide à ces enfants déshérités. Nous avons rencontré Helmut Kutin en mai 1970, un orphelin du premier village d’enfants SOS d’Imst (Autriche), devenu directeur du village d’enfants SOS de Govap dans la banlieue de Saigon (devenue Ho Chi Minh Ville) (*). Sa foi et son amour pour les enfants du Vietnam ainsi que le concept des villages d’enfants SOS nous ont convaincus et nous ont fait adhérer à la grande famille SOS. J’ai d’ailleurs invité Pierre Pascal, Président de SOS Villages d’Enfants, à visiter les villages d’enfants SOS au Vietnam. VDJ - Comment concevez-vous votre engagement ? Ma conviction sur le plan éducatif est qu’il faut développer chez les jeunes une culture pluridisciplinaire en mettant l’accent sur les sciences fondamentales. C’est ainsi qu’avec Georges Charpak, lauréat du Prix Nobel de Physique, nous avons décidé de lancer le programme « La Main à la pâte » au Vietnam et organisé des sessions de formation à l’attention des enseignants vietnamiens avec la participation des professeurs français. L’association Rencontres du Vietnam que j’ai fondée en 1993 a permis de développer la recherche et les échanges scientifiques internationaux et a accordé des bourses d’études aux étudiants vietnamiens au Vietnam, que M. Odon Vallet a d’ailleurs plus tard largement contribué à enrichir. VDJ - Quelle est votre vision du Vietnam : son évolution, sa situation actuelle ? Suite aux guerres qui ont duré presque 40 ans et qui ont décimé des générations entières, le Vietnam s’est relevé.
© AEVN
© Rencontres de Moriond
Le Vietnam : un pays en plein devenir
Un des atouts du pays est sa jeunesse. Plus de 40% de la population a moins de 25 ans. Avec une tradition séculaire tournée vers les études, le Vietnam a une réserve de population active de haut niveau qui contribuera au développement économique du pays. VJD - Quel message souhaiteriez-vous adresser aux lecteurs de la revue Villages de Joie ?
a des ressources, des potentiels et des qualités intrinsèques pour se développer, mais il ne peut pas encore assurer tout seul les besoins éducatifs de la jeunesse qui a un dynamisme et un fort attachement aux études. C’est dans cet esprit de solidarité avec le Vietnam que j’invite les lecteurs de «Villages de Joie » à participer aux actions au Vietnam dans l’accueil et l’éducation des orphelins vietnamiens.
Pour le moment, le Vietnam est encore dans une phase de développement. Il
(*) Helmut Kutin est devenu depuis Président de la Fédération internationale SOS Kinderdorf
SOS Villages d’Enfants et Aide à l’Enfance du Vietnam (AEVN) Un partenariat de longue date. Le village d’enfants SOS de Dong-Hoi est cofinancé par l’association française SOS Villages d’Enfants et l’association Aide à l’Enfance du Vietnam (AEVN). Cette opération est l’aboutissement d’une étroite collaboration entre les deux associations. L’histoire de l’AEVN débute à Paris, en 1970, avec un groupe d’amis qui, animés par la volonté commune de venir en aide aux orphelins de guerre du Viet-nam, créent Aide à l’Enfance au Vietnam. Progressivement l’AEVN prend en charge les 350 enfants accueillis au village de Go Vap, construit en 1968, en pleine guerre, par la fédération internationale SOS Kinderdorf international. En 1971, suite à l’initiative de l’AEVN de créer un second village d’enfants à Dalat, SOS Kinderdorf International propose à l’AEVN de devenir membre de la fédération internationale. Depuis, l’association française SOS Villages d’Enfants et l’AEVN ont œuvré de concert pour l’ouverture et la gestion de plusieurs villages d’enfants SOS.
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L’actualitĂŠ de nos projets Cameroun Douala í˘ą
Depuis la pose de la première pierre du 3e village d’enfants SOS du Mali en juin 2008, le chantier avance sans accuser de retard. Les maisons familiales, ainsi qu’une partie de l’Êcole SOS, pourront ouvrir leurs portes aux premiers enfants pour la rentrÊe scolaire 2009-2010, Le recrutement des mères SOS et des aides familiales est terminÊ. Leur formation initiale, thÊorique et pratique, a dÊbutÊ en janvier 2009. Depuis dÊbut 2008, 20 enfants ont dÊjà ÊtÊ pris en charge dans des maisons louÊes à Kita. De plus, un programme de renforcement de la famille accompagne 185 enfants de la rÊgion.
Au cours de l’annÊe 2008, 11 nouveaux enfants -5 filles et 6 garçons âgÊs de 2 à 8 ans- ont ÊtÊ accueillis au village d’enfants SOS. Les 12 maisons familiales sont ouvertes et 50 enfants y vivent aujourd’hui. En 2009, 31 nouveaux enfants devraient être accueillis. Les 3 classes (petite, moyenne et grande section) du jardin d’enfants SOS sont frÊquentÊes par 67 tout jeunes Êlèves, dont 9 du village SOS et 58 de l’extÊrieur. Le centre mÊdico-social a ouvert ses portes en septembre 2008 et ses activitÊs au service des habitants des environs seront dÊveloppÊes en 2009. Fin 2008 le programme de renforcement de la famille bÊnÊficiait directement à 100 enfants issus de 30 familles.
Les travaux du 2e village d’enfants SOS armÊnien ont commencÊ en mars 2008. Ils devraient être terminÊs avant l’ÊtÊ 2009. Le recrutement des mères SOS et des aides familiales est en cours. Dès la fin de leur formation, la procÊdure d’identification et d’admission des enfants sera lancÊe. Ce nouveau village est destinÊ à l’accueil de 91 enfants dans 14 appartements familiaux. En parallèle, un programme de renforcement de la famille vient dÊjà en aide depuis 2008 à 100 enfants issus de 59 familles vivant dans l’environnement du futur village SOS. Ce programme bÊnÊficie des locaux d’une Êcole voisine, dans le cadre d’un partenariat avec l’Êtablissement.
France Marange í˘˛
Š Catherine Flore Ngo Biyack
Mali Kita
ArmĂŠnie Idjevan
Š AEVN
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Les travaux se poursuivent au village d’enfants SOS de Marange, en Moselle, qui bÊnÊficiera dès l’ÊtÊ prochain d’une nouvelle maison commune, agrandie et rÊnovÊe. L’extension de cette structure a en particulier pour objectif la crÊation d’espaces dÊdiÊs aux rencontres entre les enfants et leurs parents et l’amÊnagement d’une salle de soutien scolaire. Une salle de jeux est Êgalement construite.
Š SOS Villages d’Enfants
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Š SOS Kinderdorf International
Tunisie Akouda í˘ł DĂŠmarrĂŠe en juin 2008, la construction du village d’enfants SOS d’Akouda, près de la ville de Sousse, se dĂŠroule dans les meilleures conditions grâce Ă l’engagement des ĂŠquipes sur place et des autoritĂŠs locales. L’ensemble sera achevĂŠ au cours de l’ÊtĂŠ 2009 et les premiers enfants devraient ĂŞtre accueillis au mois d’octobre suivant. A terme, 112 enfants seront pris en charge dans 14 maisons familiales. Par ailleurs le ÂŤ programme de renforcement de la famille Âť est en place depuis avril 2008. Fin dĂŠcembre, 176 enfants de moins de 6 ans en ĂŠtaient les bĂŠnĂŠficiaires directs ainsi que leur famille (123 familles essentiellement monoparentales et très dĂŠfavorisĂŠes). Il concernera 200 enfants cette annĂŠe.
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ENFANTS D’ICI ET D’AILLEURS
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Les vertus éducatives des tâches domestiques
Dans toute famille, la participation aux tâches de la maison est un élément à part entière de la vie quotidienne et de l’éducation. Il en va de même dans les villages d’enfants SOS où ces activités partagées aident les enfants à se structurer, à être acteurs avec les autres de leur quotidien et à préparer leur accès à l’autonomie. es vertus éducatives des tâches ménagères sont réelles. Le fait de devoir y participer ouvre tout d’abord l’enfant à une forme de réalité. Elles l’aident à se structurer, à se confronter à un engagement, à dépasser lorsque c’est le cas, soit une forme d’instabilité, soit un comportement lymphatique ou agité, soit un refus systématique de toute règle…
des légumes, connaître le temps de cuisson d’un plat, prévoir un menu, mettre la table, débarrasser le couvert sont autant d’actes de la vie sociale qui leur seront utiles dans leur vie d’adulte… Il s’agit de leur faire découvrir les gestes à faire au quotidien et de leur apprendre à organiser leur temps et leurs ressources pour que le désir d’indépendance ne rime pas avec insécurité, impuissance voire échec, mais au contraire soit le moteur vers une autonomie assumée.
L
Cette activité permet aussi à chacun(e) de se situer par rapport aux plus petits et au plus grands : « Pourquoi est-ce moi je dois faire ça et pas mon frère ? » « Parce qu’il est encore trop petit, il apprendra aussi, mais un peu plus tard ». Elle apprend à l’enfant à « se tenir à quelque chose » dont les conséquences sont concrètes et visibles, par lui-même et par les autres. Il existe une finalité à court ou moyen terme qui donne du sens à ce qui est fait.
L’accueil sur un mode de vie familial permet aux enfants et aux jeunes de connaître les réalités de la vie quotidienne : entretenir sa maison, laver son linge, participer à l’épluchage
© Emmie Lamaswala
La participation aux tâches domestiques peut être également un temps partagé, une activité ludique, qui peut donner lieu à des échanges, à de nouveaux projets… et vise à faire prendre conscience à l’enfant qu’il peut prendre plaisir à une obligation et parfois y révéler un centre d’intérêt, un talent (pour la cuisine ou le jardinage par exemple). Dans le cadre d’un village d’enfants SOS, en France et dans le monde, il est important que les enfants et les jeunes n’aient pas le sentiment d’être « pris en charge » voire « consommateurs », comme dans un mode d’accueil de type collectif où l’initiative, la personnalisation sont plus difficiles à mettre en place. La vie dans une maison n’est pas la même que dans un internat. Dans leur maison, les enfants des villages SOS peuvent être acteurs pour euxmêmes et pour les autres.
© Marko Magi
© Hilary Atkins
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© SOS Archives
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ENFANTS D’ICI ET D’AILLEURS Quelques illustrations En France Les enfants sont sollicités et accompagnés par les mères SOS pour les tâches courantes. De plus, il est fréquent que les enfants rejoignent spontanément l’homme d’entretien du village SOS. Avec lui, ils apprennent à bricoler et réparer : fuites, joints, clous, portes, serrures, machines, vélos, jouets Ils entretiennent leur environnement : verdure, plantations, fleurs …
© Kathy Ferreira
Ces moments partagés autour du concret sont aussi l’occasion d’échanges personnels entre un enfant et l’adulte qui transmet son savoir. Ce moment est propice pour instaurer une relation privilégiée et favoriser la confiance en soi et en l’autre.
© Hilary Atkins
Archives
VILLAGES DE JOIE N°208 En Equateur Au village d’enfants SOS de Quito, chaque mère SOS est aidée par les enfants, en particulier pour la préparation des plats de fêtes traditionnels. C’est ainsi que pour Pâques, tout le monde participe à la préparation de la « fanesca », une sorte de soupe très épaisse qui représente beaucoup de travail et un savoir-faire certain. Une façon de donner à l’enfant la possibilité d’avoir accès à sa propre culture et de perpétuer la tradition.
En Roumanie Au village d’enfants SOS de Bucarest, un grand « nettoyage de printemps » est organisé chaque année. Feuilles mortes, branches, cailloux, débris, etc., sont ramassés au sein du village mais aussi dans les environs, et évacués pour être brûlés. Le travail est réparti entre plusieurs équipes, formées de participants de 6 à 60 ans.
A Madagascar
Au Vietnam
Dans la culture malgache, l’enfant doit apprendre très jeune à se débrouiller tout seul et à participer aux tâches domestiques. Il doit aussi apprendre à se lever avec le soleil, comme c’est l’usage sur la « Grande île » où l’électricité fait souvent défaut. Les enfants des villages d’enfants SOS, garçons et filles, se lèvent donc tôt afin d’allumer le feu puis de faire chauffer l’eau qui servira à la cuisson du riz consommé au petit déjeuner. Dans les villages d’enfants SOS, les enfants et les adolescents procèdent très régulièrement au rangement et au nettoyage de leur chambre.
Au village d’enfants SOS de Dong Hoi, chacun participe aux activités domestiques en fonction de son âge. Dans chaque maison familiale, les aînés aident leur mère SOS pour la cuisine, les plus jeunes contribuant quant à eux à l’entretien de la maison et des allées du village. Même les petits ont à cœur de nettoyer le terrain de jeux chaque aprèsmidi après l’école. Ce que tous préfèrent cependant, c’est de prendre soin du jardin potager de leur maison avec leur mère SOS. La cueillette et la distribution des premiers fruits et légumes sont une vraie récompense pour tous.
© Sebastian Posingis
[ TÉMOIGNAGES ] Alfredo 10 ans. Au village d’enfants SOS de Tela, au Honduras, un tout jeune cuisinier, Alfredo, est très fier de sa recette d’œufs brouillés, qu’il prépare le week-end pour les 10 personnes de sa “famille SOS” ! « Notre aide familiale, Margarita, nous apprend à faire la cuisine, afin de nous préparer à être autonomes lorsque nous rejoindrons le foyer de jeunes dans quelques années ».
Mircea, 14 ans, vit au village d’enfants SOS de Cisnadie (Sibiu), en Roumanie. C’est un véritable “garçon d’intérieur” : « Ce que je préfère, c’est rester à la maison, faire mes devoirs, lire… et aussi participer aux tâches domestiques ». Ce que confirme Gabriela, sa mère SOS : « Il apporte une aide très importante dans la maisonnée : il passe l’aspirateur, enlève la poussière, fait le ménage dans les chambres des plus jeunes enfants… »
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LEGS & DONATIONS
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“Laisser une trace en faveur des enfants” Célibataire et sans enfant, Hélène Midoux a choisi de léguer une partie de son héritage à SOS Villages d’Enfants pour que des enfants qui ne peuvent être élevés par leurs parents puissent grandir dans une maison, entourés d’affection. élène Midoux a travaillé pendant plus de 35 ans comme secrétaire pour l’Administrateur de la Comédie Française. Elle y a connu une vie riche et heureuse dans un milieu du théâtre qu’elle affectionnait tout particulièrement et où elle s’était d’ailleurs liée d’amitié avec plusieurs comédiens.
H
C’est peu avant sa mort, survenue l’année dernière, qu’elle a fait part à son petit-neveu, André Dubuc, de son désir de léguer une partie de son héritage à SOS Villages d’Enfants.
“Nous étions devenus très proches et j’allais la voir chaque dimanche pour passer un peu de temps avec elle. Un an avant sa mort, se sentant physiquement fatiguée, elle avait décidé de mettre de l’ordre dans ses affaires. Je dois dire que je n’ai pas été très étonné lorsqu’elle m’a communiqué sa décision de prendre des dispositions testamentaires en faveur de SOS Villages d’Enfants parce Hélène Midoux. que c’est un geste qui lui ressemblait. C’était une femme généreuse, qui avait bénéficier de la part la plus importante des valeurs fortes et qui savait ce de son héritage. “Sur la fin de sa vie, qu’elle voulait. Avant de partir, elle elle regrettait de ne pas avoir eu voulait être sûre de laisser une trace d’enfants. Elle m’a expliqué qu’elle concrète, matérielle, en faveur voulait faire ce geste pour que des d’enfants. A son décès, nous avons fait enfants puissent le nécessaire pour avoir un peu du gérer au plus vite sa Elle voulait faire ce geste pour bonheur que la vie succession comme que des enfants puissent avoir lui avait donnée. elle le désirait.” un peu du bonheur que la vie lui Elle disait avoir avait donnée. Hélène Midoux longtemps hésité nomme son petità répartir son hérineveu et l’un de ses tage entre plusieurs neveux, Gérard Laude, comme associations mais que son choix était exécuteurs testamentaires. Ceux-ci se fait. Elle avait entendu parler de SOS rendent chez un notaire pour la Villages d’Enfants par Anny Duperey, rédaction et l’enregistrement de son qui était une femme pour laquelle elle testament afin que, comme elle l’avait avait beaucoup d’estime et dont elle souhaité, SOS Villages d’Enfants puisse respectait les engagements. Elle avait
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par conséquent une entière confiance dans l’association. La somme qu’elle a versée à SOS Villages d’Enfants représentait environ la valeur de la construction d’une maison et elle était heureuse de penser que des enfants privés de famille pourraient y connaître, un peu grâce à elle, une enfance entourée d’affection, dans un cadre familial.”
Votre contact à SOS Villages d’Enfants : Joëlle LEPINOY, service Legs et Donations au 01 55 07 25 02 ou jlepinoy@sosve.org
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Construire ensemble SOS Villages d’Enfants bénéficie de l’appui d’entreprises qui lui permet de financer davantage de projets en France et dans le monde.
Les produits solidaires
© 2007 Yaffle Films (Meerkats) Limited.
La famille Suricate En achetant le DVD du film « La Famille Suricate », film animalier qui raconte les aventures d’un enfant suricate qui cherche à retrouver ses parents, ses frères et ses sœurs, vous soutenez l’action de SOS Villages d’Enfants en France et dans le monde. Disponible en magasin à partir du 15 avril 2009.
Pour joindre l’utile… à l’agréable
© François Pugnet / Face to Face
Suite au succès rencontré par la peluche « Gaspard le Chat » lors des fêtes de Noël, Margaret Milan, Fondatrice de la société Fnac éveil & jeux, a remis un chèque de 45 000 € à notre association pour soutenir le projet de rénovation et d’extension de la maison commune du village d’enfants SOS de MarangeSilvange. Les parents ont été séduits par le design original de cette peluche et ont été aussi très sensibles à la mission de SOS Villages d’Enfants. Aussi, Fnac éveil & jeux a souhaité renouveler son engagement en faveur des frères et sœurs en détresse à travers une nouvelle opération de produit-partage dans le catalogue printemps. Dès février 2009, pour chaque peluche « Miss Chat à habiller » achetée, 3 € nous sont reversés en faveur des enfants accueillis en France. Pour découvrir « Miss Chat », rendez-vous dans les magasins Fnac éveil & jeux ou sur le site www.fnaceveiletjeux.com.
© SOS Villages d’Enfants
© Stefan Pleger
En 2009, le réseau de Centres Conseil Schmidt s’engage aux côtés de SOS Villages d’Enfants pour soutenir son action en France. Ainsi, pour chaque cuisine de plus de 6 éléments achetée dans l’un des 257 points de vente en France, Schmidt reverse un don à notre association. Les fonds collectés grâce aux magasins participants contribueront à financer les travaux de rénovation et d’extension de la maison commune de Marange-Silvange. Rendez-vous en magasins et sur internet : www.cuisines-schmidt.com
Dans la famille Chat, je demande… Miss Chat
Gil Paillard, Directeur Général de SOS Villages d’Enfants et Margaret Milan.
Un mannequin de charme et de cœur Daxon renouvelle son engagement aux côtés de SOS Villages d’Enfants avec notre marraine Anny Duperey. Elle est à nouveau « mannequin d’un jour » pour le catalogue Daxon Printemps Eté 2009 avec 3 modèles exclusifs, une tunique, un gilet et un collier, vendus au profit de SOS Villages d’Enfants. Ainsi, pour chaque achat d’une de ces créations, 2 euros seront reversés à notre association jusqu’au 30 septembre 2009. Pour découvrir ces 3 modèles : www.daxon.fr
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Merci...
Le Groupe Pierre & Vacances a renouvelé en 2008 son soutien à SOS Villages d’Enfants en offrant des séjours de type familial au sein des villages clubs Pierre & Vacances de France. Près de 200 frères et sœurs et mères SOS ont ainsi pu partager des moments de détente et de loisirs. C’est aussi pour eux l’occasion de découvrir de nombreuses activités sportives et créer des liens avec d’autres enfants grâce aux clubs enfants, ce qui favorise la mixité sociale. Les Equipes des Villages Clubs Pierre & Vacances ont à cœur de tout mettre en œuvre pour rendre ces séjours inoubliables.
Un partenariat dans la durée Depuis 2 ans, la société Satas est engagée aux côtés de SOS Villages d’Enfants. L’opération de solidarité renouvelée en 2008 a permis de collecter plus de 47 000 € qui ont été remis à notre association à l’occasion de la convention nationale Satas le 5 janvier dernier. En plus de ce soutien financier important pour le village d’enfants SOS de Persan, Satas a monté un projet éducatif avec les enfants du village SOS de Châteaudun pour suivre le Rallye Aïcha des Gazelles dont l’équipage N° 118 a été également sponsorisé par la société.
© SOS Villages d’Enfants
Des séjours inoubliables
Dessin de Kelly.
Une précieuse recommandation
Gilles Paillard DG de SOS Villages d’Enfants et Jean-Dominique Guiter, PDG de Satas.
La Sunsmile Foundation, propriétaire de MEDIBEL SA, a souhaité renouveler son soutien à SOS Villages d’Enfants en accordant une subvention de 30 000 € en faveur du projet de rénovation et d’extension de la maison commune du village d’enfants SOS de Marange-Silvange (Moselle). Ce généreux don, attribué sur la recommandation de Monsieur Daniel Couécou, va contribuer à financer la construction d’une salle de jeux, la création d’espaces de rencontre parents - enfants et l’aménagement d’une salle de soutien scolaire pour les enfants qui grandissent au sein de ce village d’enfants SOS.
La nouvelle Fondation d’entreprise Accor a choisi de s’engager aux côtés de SOS Villages d’Enfants en finançant la construction d’une cantine scolaire dans le village d’enfants SOS de Douala au Cameroun. Au delà du soutien financier, le Groupe Accor apporte également son expertise technique pour concevoir les plans de la cantine tandis que les collaborateurs de l’hôtel Ibis de Douala participent régulièrement à des actions d'animation et de sensibilisation auprès des enfants accueillis au village d’enfants SOS.
© SOS Villages d’Enfants
© SOS Archives
Tous ensemble
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INFO DONATEURS
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Votre nouvelle revue en juin
Courrier des lecteurs « Votre association peut-elle bénéficier du nouveau dispositif de libération de l’Impôt de Solidaritté sur la Fortune (ISF) ? » Mme D. (59) Villages de Joie : L’association SOS Villages d’Enfants peut bénéficier des nouvelles dispositions fiscales liées à l’ISF à travers son établissement associé d’aide à la réinsertion au sens du code du travail, La Ferme du Major. Créé en 1991 à l’initiative de SOS Villages d’Enfants, cet établissement accompagne chaque année de jeunes adultes en difficulté sociale ou familiale. Leur insertion est favorisée par un accompagnement social individualisé, une formation de remise à niveau et une mise en situation de travail. Une convention lie nos deux structures et SOS Villages d’Enfants contribue au financement de cet établissement.
ette. Projet de maqu
Comme nous vous en faisions part dans le numéro de décembre dernier, nous travaillons à une nouvelle formule de votre journal. Nous souhaitons préserver la qualité de l’information, mais cherchons à en favoriser la lecture avec un accès plus immédiat, centré sur l’essentiel. La maquette, le nombre de pages, les rubriques sont repensées pour répondre au mieux aux attentes exprimées dans vos réponses à notre questionnaire. Vous découvrirez votre nouveau journal dès le prochain numéro, au mois de juin.
Directeur de la Publication : Gilles Paillard Rédactrice en Chef : Frédérique Clénet-Lécuyer Ont participé à ce numéro : Clémence Beck, Marianne Brivet, Sylvie Delcroix, Christel De Ridder, André Dubuc, Jean-François Ducrocq, Anne-Sophie Gerin, Marie-Claude Hamon, Joëlle Lépinoy, Rémy Mazin, Chantal Palitzyne, Pierre Pascal, Assia Sadaoui, Jean-Louis Sanchez, Jean Tran Thanh Van, Valérie, Dominique Versini, les associations nationales SOS Villages d’Enfants de : Equateur, Inde, Madagascar, Mali. Maquette : ORIENT EXPRESS - Tél. : 01 43 21 99 02 Impression : Groupe Maury imprimeur - Siège social : B.P. 12 - Z.I. Route d'Etampes - 45331 Malesherbes Cedex Routage : Pitney Bowes Asterion Direct Publication trimestrielle éditée par : SOS Villages d’Enfants Pour toute information : SOS Villages d’Enfants - 6, Cité Monthiers 75009 Paris - Tél. : 01 55 07 25 25 Abonnement annuel : 8 € / Prix au numéro : 2 € Commission paritaire : N° 0112 H 81095 ISSN : 0243.6949 - Dépôt légal : Mars 2009
Dans ce contexte, il vous est possible d’imputer sur votre Impôt de Solidarité sur la Fortune 75% du montant de votre don, dans la limite de 50 000 euros. Si vous décidez de nous apporter votre soutien dans ce cadre, vous pouvez nous adresser par courrier un chèque libellé à l’ordre de « La Ferme du Major » à l’adresse suivante :
SOS Villages d’Enfants A l’attention de Clémence BECK 6 cité Monthiers - 75009 PARIS Vous recevrez naturellement un reçu fiscal correspondant au montant de votre don au nom de la Ferme du Major.
« Nous sommes heureux d’apporter un soutien à votre cause. Nous éprouvons cependant un agacement à recevoir des cartes de vœux imprimées par l’association. (…) Les cartes de vœux sont de moins en moin ns utilisées à l’heure actuelle. Et surtout, personnellement, j’aime choisir la carte que j’envoie en n fonction de la personne à qui elle est adressée… » Mme J. (Paris) Villages de Joie : Nous comprenons bien sûr le désir de chacun de pouvoir choisir les cartes envoyées à titre personnel. D’autres donateurs nous ont cependant manifesté leur plaisir à pouvoir faire connaître ainsi notre action dans leur entourage. C’était d’ailleurs notre objectif. En effet, notre association joignait jusqu’à présent à ses messages de fin d’année un calendrier de Noël. Nous avons fait le choix cette année des cartes de vœux afin de toucher un plus large public, celles-ci nous paraissant être un bon relais auprès de la famille et des proches de nos fidèles donateurs. Une telle approche est par ailleurs plus économique pour trouver de nouveaux soutiens que l’envoi d’un message spécifique d’appel de fonds. De plus, elle bénéficie du « parrainage » de nos donateurs lorsque ceux-ci font la démarche d’envoyer les cartes à leurs proches.
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Couvertures VDJ 208 Mars 2009-F:-
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Mois après mois, j’ai besoin de toi ! SOUTIEN RÉGULIER SOS VILLAGES D’ENFANTS
Optez pour
le soutien régulier pour aider durablement les enfants.
Orphelins, abandonnés, maltraités… Il faut du temps pour panser les blessures des enfants abîmés par la vie. Il faut des moyens pour leur permettre de grandir et de s’épanouir avec leurs frères et sœurs jusqu’au jour où ils pourront quitter leur village SOS.
Aujourd’hui, nous avons besoin de vous chaque mois : Pour permettre aux enfants de vivre réunis sous un même toit Pour les entourer chaque jour de tout l’amour d’une mère SOS Pour leur donner une éducation dans les écoles SOS ou un soutien scolaire Pour construire partout dans le monde de nouveaux villages d’enfants SOS
Oui, je choisis le prélèvement mensuel automatique sur mon compte bancaire pour aider durablement tous les enfants des villages SOS.
Mois après mois, j’ai besoin de toi ! SOUTIEN RÉGULIER SOS VILLAGES D’ENFANTS
Je coche le montant de mon soutien mensuel :
7,5€/mois
15€/mois
20€/mois
35€/mois
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Numéro national d’émetteur
415 436
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BON DE SOUTIEN RÉGULIER
Codes Etablissement
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Clé R.I.B.
J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever la somme que j’ai cochée ci-contre en faveur de SOS Villages d’Enfants. Il est entendu que je pourrai mettre fin à ces prélèvements à tout moment, par simple appel téléphonique. Je recevrai un reçu fiscal annuel récapitulatif de mes versements.
Je retourne ce bon, accompagné d’un Relevé d’Identité Bancaire (RIB) ou Postal (RIP), dans l’enveloppe réponse jointe.
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