CINEMA FX FREECOASTER black/black RHD ou LHD: 279€ ttc
CINEMA FX FREECOASTER black/gold RHD ou LHD: 199.90€ ttc au lieu de 279€
MACNEIL ROCKFORD FREECOASTER RHD ou LHD black: 199€ ttc
PRIMO FREEMIX RHD ou LHD BLACK avec 2 hubguards: 279€ ttc
COLONY CONTOUR V2 FREECOASTER Black RHD ou LHD: 179€ ttc au lieu de 229€
COLONY CONTOUR V2 FREECOASTER oilslick LHD: 189€ ttc au lieu de 239€
FOUNDATION VHS FREECOASTER RHD ou LHD black: 175€ ttc
SUNDAY THUNDERCOASTER Black RHD: 169.90€ ttc au lieu de 219€
ROUE CUSTOM KINK EASTCOASTER RHD ou LHD BLACK + CINEMA 777: 199.90€ ttc au lieu de 271.90€
www.unleaded.fr //tél : 04 94 53 70 95 Livraison 24h en France metropolitaine
#87
Que seriez vous devenus si vous n’aviez pas rencontré le bmx ? Une question, une rétrospection à même de dévoiler toute la richesse de ce truc qu’on appelle sport, activité, passion, discipline selon dans quel monde on se trouve. Pour retrouver la mauvaise habitude de parler de moi, je me serais peut être corrigé dans une autre marge les concours de hotdog probablement – vu mon problème avec les horaires et le code de la route. Ou j’aurais pu resté insensible à aux choses qui me tourmentent aujourd’hui – thérapie motivée en cours. Je serais sans doute pire que ce que je suis, c’est pour dire combien je lui dois…à ce grand frère qui m’y a entrainé sans faire exprès. Par le biais direct ou indirect de ce vélo, j’ai fait les plus belles rencontres, dont certaines auront véritablement changé le cours de ma vie. Vous aussi je le sais. Et je souhaiterais tellement que cette révélation soit partagée par les nouveaux venus, qu’ils découvrent et aiment le bmx pour les valeurs fortes sur lesquelles il se fonde depuis des années. Mon obsolescence ne doit pas m’entraîner vers une condamnation radicale et inutile d’une période triste guidée par les facéties de la famille des Adam, qu’il soit #ghettostreetcred ou plutôt #midclassclean, dans les deux cas désespérément égocentriques. Mais les événements récents qui ont touché l’ensemble d’entre nous, jusqu’à nous enlever l’un d’entre nous, nous imposent de réveiller cette force qui nous a fait choisir le bmx et non pas le football où visiblement on ne peut même plus faire une sextape tranquille. Pourquoi avons nous choisi le bmx ? Pourquoi y avons nous consacré la moitié de notre vie ? Pour que ça finisse par des entrainements, des règlements, des jerseys bariolés ? Pour voir ses commerçants se chamailler autour d’un gâteau goulument entamé par le capitalisme gourmand ? Pour suivre la vie d’un Youtubeur loin d’être exceptionnel qui démontra récemment son ignorance en se comparant à DIG le média le plus classe et sincère depuis 20 ans ? Demandons nous pourquoi nous en sommes arrivés là, communiquons notre passion, notre histoire et défendons les valeurs du bmx. C’est inévitable, le bmx va continuer de se développer, avec plus de parks, plus de Fise, plus de stars, plus de followers, plus d’opportunistes…et à contrario réjouissons nous de la réaction associée qui verra bon nombre
Ben En couverture : Mimi Granieri, unlookdown dans une rotonde abandonnée de la SNCF. ©Guillaume Ducreux. Article complet en page 94
STE VE MCCANN
PLUS DE
Photo prise par: Steve McCann
ACCESSOIRES PLUS D E S A P P L I C AT I O N S E T LO G I C I E L S
Voir la gamme complète sur gopro.com
H4_1P_180x180_FRA_Soul-BMX_v3.indd 1
08.06.15 20:46
#87
LA RELÈVE
LA PARENTHÈSE Style libre
Maxime Charveron
Les nouveaux pédaliers
16
20
22
26
LA PIÈCE
SÉLECTIONNER
LA PIÈCE
LA GENÈSE
29
32
35
36
David Gomes
FlyBikes Tripod
ORGANISER
Le matos
Frein 34R
COMPARER
Chad Kerley
NL contest
Guillaume Marie-Sosnowski
Quatre saisons
FIGURER
RENCONTRER
40
42
50
60
VOYAGER
RÉVÉLER
LE VÉLO
Justin Fouque
Trip Apache
Gramone Woods
ŒUVRER
LOCALISER
EXPLORER
70
78
86
94
ILLUSTRER
Lille
OURS
Jimmy Petitet
Équipée
98
106
La rotonde
PHOTO: D.FEIL
OUT NOW!
SIZE: 9” / BACK SWE EP: 10º / UP SWEEP: 2º COLORS: SPLATTER, CHROME & FLAT BLA CK
DISTRIBUTED IN FRANCE BY EZCO DISTRIBUTION T: 09.51.10.50.57 // www.ezco.fr // contact@ezco.fr
HOFFMANN
BRUNO HOFFMANN FOR WWW.ECLATBMX.COM PHOTOS: FRED MURRAY / BEN MCPHERSON WWW.FRENCHYS-DISTRIBUTION.COM
THE AEON CRANK TUBULAR HEAT-TREATED 4130 CRMO ARMS 170 MM OR 175 MM 22 MM CRMO ULTRA HOLLOW AXLE BLACK / TRANSLUCENT GREEN / C.P. RSD & LSD COMPATIBLE EXPANDING SPINDLE SYSTEM (ESS) 901 G (31.78 OZ / 1.98 LBS)
Entrevue : Pierre Mercier
Ph oto : Pierre Me rcier
L A RE L È V E
-D a v i d
G o m e s
Gap bus - Aurillac
RENCONTRÉ SUR MON PARK LOCAL IL Y A DE CELA QUELQUES ANNÉES, CE SALE GOSSE COMME J’AIME L’APPELER AVEC AFFECTION, S’EST VITE FAIT REMARQUER PAR UNE FACILITÉ DÉCONCERTANTE SUR SON VÉLO. APPRENANT EN QUELQUES ANNÉES LES TRICKS LES PLUS DURS ! À L’INSTAR DE SES INFLUENCES, STEVIE CHURCHILL ET CHAD KERLEY, JE LUI SOUHAITE TOUT AUTANT DE RÉUSSITE SUR SON VÉLO. EN ATTENDANT, UN JEUNE STREETEUR DE PLUS À SURVEILLER QUI — JE L’ESPÈRE — FERA PARLER DE LUI DANS LES ANNÉES À VENIR. 16-17/ LA RELÈVE
Présentation : Je m’appelle David Gomes, j’ai 17 ans, je suis né à Tarbes. Je suis en seconde au Lycée Émile Duclaux à Aurillac où je vis actuellement et cela fait 4 ou 5 ans que je fais du BMX. Pourquoi le BMX ? Le BMX est un sport qui me libère de la vie quotidienne. Après les cours, quand je vais faire du vélo je me vide la tête et me change les idées ! Faire du vélo, c’est que du bonheur ! Ton premier BMX ? Mon premier vélo, je l’ai acheté 50€ à un pote. C’était une épave mais j’étais bien content !
Tes envies dans le BMX ? L’envie de voyager, de découvrir des milliers de spots, des milliers de paysages et rencontrer des gens de différentes cultures ! Ta session parfaite ? C’est une session avec les potes où l’on chille, on roule, on fait les «cons» et avant tout on rigole ! Ta vie à 30 ans ? À 30 ans, je serai sûrement toujours sur un vélo à partager une grande passion avec les plus jeunes.
Rider : Joris Coulomb Photo : Wes McGrath
TIRE RIDE
Chula Grips STOCK EN TEMPS RÉEL
PAIEMENTS SÉCURISÉS
LIVRAISON ÉCLAIR
LA GARANTIE DU MEILLEUR PRIX
CENTRES DE MONTAGE
4X
PAIEMENT EN 3 OU 4X SANS FRAIS
( )
Texte : Fanch Vuillemin
L A PA RE N T H È S E
-S t y l e
l i b re
Organisation : manière dont quelque chose se trouve structuré, agencé ; la structure elle-même.
JE M’APPELLE LORENZO ZANNETTI ET JE SUIS UN REPENTI. J’ai travaillé à la solde de l’organisation pendant plus de 15 ans. J’ai pas mal voyagé, j’avais de l’argent, du pouvoir... je faisais partie d’une famille. L’organisation contrôlait toutes les formes du BMX. On avait des infiltrés en flat, street, park et même dirt jusque dans les années 2000, au moment où cette branche fut réorientée vers les funbox, car il était plus simple pour l’organisation de surveiller les skateparks… On faisait la pluie et le beau temps dans le milieu, le système était bien rôdé. Tous les riders sous protection (ou voulant en faire partie) devaient se soumettre à notre doctrine. Ceux qui avaient «le niveau» dans chaque discipline étaient bien récompensés puisqu’ils prêchaient la bonne parole de l’organisation. Le boss leur filait une bonne place, un revenu et les habillait de la tête aux pieds. Mais ces gars-là étaient rares. J’officiais à la partie street avec Vincenzo, mon associé et ami. On était pas trop de deux pour cette discipline en plein essor à l’époque. Il fallait sillonner les rues, checker les images du web, etc. Bref, on s’assurait que tous les riders allaient dans le droit chemin. Avec l’expérience, j’avais mis au point une technique personnelle. Lorsqu’on me signalait un suspect, je l’observais en catimini puis je l’interrogeais toujours de la même façon : « Que fais-tu avec ton vélo ? » Si la réponse ne correspondait pas à
20-21/ LA PARENTHÈSE
la philosophie de l’organisation, je lui collais une baigne et lui montrais la marche à suivre : nose manual, hangover tooth, bus, whip... Même traitement, pour le gars qui osait pratiquer le street dans un park. Bim, un taquet ! On avait une crédibilité à respecter, merde ! En 2013, je pris la route pour le Wisconsin où j’avais repéré un riding différent. En arrivant sur le spot suspect, le contrevenant essayait de faire le plus de tours possibles sur lui-même, la pédale appuyée sur un potelet !!! Comme je lui posais ma question rituelle, il me répondit avec simplicité : « Bin, je m’amuse, pourquoi !? » Son comportement ne correspondait à aucun standard de l’organisation. Rien n’était sérieux avec lui, et pourtant il avait «le niveau». Car lorsque je lui demandai de faire un ice to hard 180 bus sur un curb situé à proximité, seulement 2 essais lui suffirent. Ce fut ma première rencontre avec Erik ! Je le laissais continuer son chemin, mais revins le voir à maintes reprises ; et on en fit des sessions ensemble ! Une fois, je le vis courir sur un banc et faire un décade pour retomber sur son vélo roulant à côté de lui ! Sa façon si particulière d’utiliser le mobilier urbain inocula bientôt en moi un sentiment intense de liberté. Comme lorsqu’à 4 ans je pédalais sur mon petit vélo rouge dans la cité ; comme quand j’avais enlevé mes freins à l’époque où l’organisation l’avait exigé… En définitive, je me mis à rider avec instinct tout ce qui se présentait sur mon passage.
Et puis un jour, tandis que je me jetais une Ciney brune au comptoir du Bella Sicilia, Vincenzo débarqua avec un air soupçonneux. Il sortit son téléphone et me montra une vidéo dans laquelle on me voyait rider un tourniquet avec le crew d’Erik. — « Qu’est-ce que tu fous bordel Lorenz ? » me dit-il avec les yeux de la mama quand j’avais fait une bêtise. — « Où as-tu chopé ça ? C’est un fake ! » m’offusquai-je. — « Te fatigue pas mec, me répondit-il froidement, le boss m’avait dit de te filer, j’ai filmé moimême… T’es mal mec ! » ajouta-t-il. J’eus bientôt à mes trousses tous les hommes de main que je côtoyais auparavant. Et je n’eus d’autre choix que de quémander la protection de la Cycling Independant Army en échange d’informations compromettantes pour l’organisation. Je dus m’enfuir en secret alors que ma famille explosait de toutes parts. Inutile de vous expliquer à quel point j’avais honte. La CIA changea mon identité et me trouva une habitation à l’étranger. Maintenant, j’ai une vie ordinaire, avec un boulot ordinaire dans une petite ville tranquille. Je roule pour moi, quand je veux et où je veux. J’encourage même les jeunes à s’amuser sur leur bike. Oh, il m’arrive encore de distribuer quelques baffes sur le park local, mais seulement aux dangereux gamins en trottinette !
Texte : Xavier Magnan
L E VÉ L O – Max i me
Photos : Thomas Pigeon
C h a r ve ron
C’EST LE TRANSFERT DE L’ANNÉE, MAXIME CHARVERON QUITTE WETHEPEOPLE POUR HARO. IL ÉTAIT ÉVIDENT QU’ON ALLAIT LUI DEMANDER LE POURQUOI DU COMMENT ÇA VA… ET TOUT CELA À DISTANCE TANDIS QU’IL SE BALADAIT À LONDRES.
et unique comme relation, comment tu décrirais ça ? Ha, ha !! La famille, nous sommes frères de connerie ! Au final, on fait la même chose et l’on s’entend très bien, du coup j’adore rouler avec Matthias. Il m’apprend énormément de choses sur un vélo et beaucoup plus à côté. Heureusement qu’il est là mon Matt !
Bonjour Maxime, tu viens de rentrer chez Haro, ça fait quoi de représenter une marque mythique ? Honnêtement je suis vraiment content de rider cette marque. Je la connais depuis que je suis petit alors c’est cool d’en faire partie aujourd’hui. Haro a toujours eu un bon team, avec Ryan Nyquist etc. Depuis, ils ont pris pleins de tueurs comme Dennis Enarson, Tyler Fernengel, Mike Gray… Alors l’idée de faire des trips avec tout ce monde m’a beaucoup séduit !
Depuis quelque temps on te voit presque exclusivement sans frein, c’est définitivement fini ? Je roule sans frein depuis un moment mais parfois j’en remettais un pour les contests. Si je le remettais aujourd’hui cela me gênerait.
Tu avais un cadre signature chez WTP, tu semblais bien tourner avec eux, qu’est-ce qui a provoqué ce changement ? Hé bien disons qu’avec le temps je ne faisais plus grand chose avec Wethepeople, puis Matthias a sorti son pro-model alors j’avais envie de le rouler. Son cadre me convient parfaitement et c’est celui de mon pote alors je suis doublement content ! Vous n’allez plus vous quitter avec tous les sponsors en commun que vous avez, c’est assez beau
22-23 / LE VÉLO
Et le freeco ça te branche vraiment ? Plus qu’une cassette en tout cas ! Au final je peux faire les mêmes tricks mais sans bruit, j’aime bien. Qu’est-ce que tu faisais à Londres ? Un truc de prévu avec Endless le nouveau mag anglais ? Non pas vraiment, en fait je suis resté chez Eisa Bakos quelques jours car j’étais en Angleterre à ce moment-là et il me manquait depuis le trip en Afrique du Sud ! On a ridé autour de Londres toute la semaine, vu le Greg Illingworth éclater des bowls avec des lignes du démon. Mais entre 15430 blagues, j’ai bien remarqué qu’il était occupé pour le mag qu’il sort. En tout cas, son projet est vraiment cool ! Il est motivé, passionné et bon dans ce qu’il fait alors ça fait plaisir !
Des remerciements ? Je remercie mes sponsors (Sosh, Rockstar Energy, Vans, Probikeshop, Haro, Velo2000) sans qui ce ne serait pas possible, ASI-management qui sauve ma vie régulièrement et tous mes amis qui se reconnaîtront. Un dernier mot ? PAN !
Cadre : Haro Bastille 21» Fourche : Haro Lineage Guidon : Haro Lineage Poignées : Cult/Vans Potence : Haro Lineage topload Pédalier : Éclat Maverick Pédales : Demolition plastique Couronne : WTP Turmoil 28t Roue avant : Éclat Bondi 36r Roue arrière : WTP Helix freeco/Éclat Polar 36r Pneus : Éclat Fireball 2.40 av/ar Pegs : Shadow plastique Selle/Tige de selle : mid Shadow/WTP Modifications/Customisation : J’ai gonflé les pneus à l’hélium pour gagner du poids…
Condor au Victoria Park dans l’Est londonien
© Crédit. ASI Management / Hadrien PICARD - Agence :
n o r e v r a h C e Maxim
Texte : Xavier Magnan
COM PA RE R – Les
p é d al i e r s
POUR CETTE NOUVELLE SÉLECTION DE MATOS, NOUS AVONS DÉCIDÉ DE NOUS ATTARDER SUR LES PÉDALIERS. PIÈCES MAÎTRESSES DE NOS BMX, ILS ONT BEAUCOUP ÉVOLUÉ CES DERNIÈRES ANNÉES. EN EFFET, UNE FOIS LE STANDARD DU BOÎTIER US DÉPASSÉ ET REMPLACÉ PAR LES NOUVEAUX SPANISH BB ET MID BB, LES MARQUES SE SONT ATTAQUÉES AUX MANIVELLES ET AUX AXES. PENDANT LONGTEMPS, LE 19MM A ÉTÉ LA NORME MAIS CE STANDARD VIT PEUT-ÊTRE SES DERNIÈRES ANNÉES AVEC L’APPARITION D’AXES EN 22MM VOIRE 24MM. POUR NOTRE TEST, NOUS AVONS DONC SÉLECTIONNÉ TROIS PÉDALIERS RÉPONDANT À CES CRITÈRES
26-27/ LA PIÈCE
ACTUELS : L’ÉCLAT MAVERICK EN ALUMINIUM AVEC AXE DE 22MM, LE FOUNDATION BIG BRO EN CRMO AVEC AXE DE 22MM ÉGALEMENT ET ENFIN LE DEMOLITION RIG EN CRMO AVEC AXE DE 24MM.
ÉCLAT MAVERICK
Comme nous l’indiquions dans l’introduction, les manivelles du Maverick sont en aluminium 7000 forgé. Il en découle un design assez imposant, plutôt original, sans soudures, qui se démarque des autres modèles alu existants. Il existe peu de pédaliers dans cette matière et il est clair que ce dernier sort du lot avec son style un peu futuriste
à l’image de la fourche Stream. Passé l’aspect visuel, il apparaît que la marque allemande a très bien pensé sa pièce avec des inserts en CrMo pour les fixations des pédales et le passage de l’axe. Absolument indispensables, ces derniers sont assez discrets et permettent le montage sans avoir peur d’abîmer les filetages notamment au niveau des pédales. Le pédalier est fourni avec de la graisse et deux jeux d’écrous de serrage : l’un en aluminium et l’autre en CrMo. Je vous conseille le montage avec les CrMo puis, si vous désirez alléger un peu votre vélo, remplacez-les par ceux en alu. Des outils de montage sont inclus dans la boîte, cependant l’ajustement des pièces est de très bonne qualité et je n’en ai pas eu besoin. L’axe de 22mm est largement ajouré pour gagner en poids.
L’une des premières idées qui me soient passées par la tête en tant que testeur était de faire des crank slides. J’avais un peu d’appréhension car l’aluminium est un métal plutôt tendre comparé au CrMo. Qui plus est, le crank slide est loin d’être le grind que je maîtrise le mieux. Vous imaginez donc la délicatesse avec laquelle je me suis posé sur les rails… plutôt violent. Étonnement, le pédalier a très bien résisté et là où je m’attendais à voir de grosses encoches dans l’aluminium, il n’y avait que de simples éraflures. Et gros avantage quand on apprend le crank slide, ça ralentit légèrement le grind, ce qui est plutôt appréciable. Le pédalier est resté rigide même après plusieurs semaines de riding, seul un petit coup de clé allen a été nécessaire pour le resserrer. Spécifications : Manivelles de 170 ou 175mm en aluminium 7000 forgé, inserts en CrMo traités thermiquement pour les pédales et l’axe, axe de 22mm creux à 48 cannelures, fourni avec graisse et outil de montage, montage droite ou gauche. Sans roulements. Disponible en noir, poli ou dark blue. Poids : 960g Prix : 199€
DEMOLITION RIG
Quand on voit les images de Dennis Enarson dans la vidéo Markit Zero, on se dit qu’il doit avoir sacrément confiance dans son pédalier. On a en fait la même impression en ouvrant la boîte. Les manivelles en CrMo de ce modèle signature sont plus qu’imposantes et on comprend mieux pourquoi lorsqu’on prend l’axe dans les mains. Et oui, 24mm c’est gros, du coup la taille des manivelles est conséquente. Massif serait son qualificatif tellement il l’est. Le tout est livré avec de la graisse et un outil de montage indispensable pour l’installation. J’avais quelques appréhensions avant de monter le pédalier. L’axe en 24mm apporte un gage de solidité surtout quand on sait qu’il est traité thermiquement tout comme les manivelles, mais je fais comment pour les roulements et ma couronne ? Pour répondre à la première interrogation, Demolition fournit les roulements avec son pédalier comme cela se faisait normalement il y a quelques années et ça je dois dire que ça fait plaisir. Cependant, ils ne s’adapteront que sur
des cadres avec un boitier Mid BB. Concernant la couronne, j’avais un peu peur d’être limité en choix du fait de la taille de l’axe. Après quelques recherches sur le net, il apparait que plusieurs fabricants proposent déjà des couronnes compatibles. J’ai ainsi pu monter une couronne Simple Bike Co en promotion pour seulement 17€. Au niveau du riding, aucun problème. Même après quelques sessions je n’ai pas eu à le resserrer. Aucun jeu n’est à signaler après les premières sessions ce qui est plutôt un bon point. Pour ce qui est des grinds, j’ai également fait mes superbes et délicats crank slides avec toujours une exceptionnelle gestion de la hauteur pour me poser… comme une bûche en fait et sur du rail carré. Résultat ? Pas de pocs, juste de la peinture éraflée. Par contre ça glisse un peu mieux que l’alu. Spécifications : Manivelles et axe en CrMo traité thermiquement. Disponible en 170 ou 175mm. Axe de 24mm creux, 48 cannelures. Compatible droite ou gauche. Fourni avec graisse, outil de montage, roulement et rondelles de réglage. Disponible en noir ou chromé. Poids annoncé : 895g. Prix : 199€
FOUNDATION BIG BRO
Une fois déballé, l’emballage très sommaire, sans graisse, roulements ni outils de montage, justifié par un prix très bas, laisse apparaître un joli pédalier tubulaire. Tout le monde connaît l’efficacité des manivelles tubulaires en CrMo, je ne m’étendrai pas là-dessus, à noter cependant qu’elles sont garanties 2 ans (contre la casse des soudures), un engagement de la part du fabriquant qui prouve la fiabilité du produit. Comme le Demolition Rig, ma première réaction fut la taille imposante des manivelles, mais une fois monté sur un BMX c’est loin d’être choquant. Passé l’aspect esthétique, le Big Bro s’est doté d’un axe oversize 22 mm traité 100% CrMo et les fans de la balance auront eux une bonne surprise car malgré cet aspect massif, il reste d’un poids très convenable avec ses 918g, contre 942g pour son cousin germain le pédalier Foundation Syndicate. Concernant le montage, rien de bien compliqué, il se fait aisément même si l’on regrette l’absence d’outil fourni pour insérer les manivelles (vendu séparément 9,90€). Vu le prix, on ne peut pas tout avoir.
28-29/ SÉLECTIONNER
Le pédalier fut confié à Killian Limousin, dont on ne présente plus le riding. Il roulait auparavant le pédalier Foundation Syndicate qu’il trouve quasiment identique esthétiquement, cependant la légère différence sur la forme de la manivelle procure au Big Bro une meilleure glisse en crank. Les quelques semaines de riding quotidien et intense n’ont pas encore altéré la résistance du pédalier et ce malgré les nombreux assauts de Killian en crank slide, pedal grind, gap et autres tricks mettant souvent à défaut certains pédalier. Celui-ci n’a montré aucun signe de faiblesse. Spécifications : Manivelles 175 mm, visserie et axe de 22mm CrMo traités thermiquement. Axe creux (CrMo 4140) 48 cannelures. Traitement interne et externe anti-corrosion. Garantie 2 ans contre la casse des soudures. Compatible droite ou gauche. Disponible en noir mat ou noir brillant. Poids : 918g. Prix : 109€
Texte : Xavier Magnan
LA P I È C E – F lyBi ke s
Tri p o d
FLYBIKES A TOUJOURS ÉTÉ UNE MARQUE INNOVANTE OU À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE : ALLÉGEMENT DES PIÈCES, INVESTMENT CAST ET INSTALLATION DE TENDEURS DE CHAÎNE SUR SES CADRES, PÉDALIERS 2 PIÈCES, SYSTÈME DE FREIN DÉMONTABLE… LA MARQUE A TOUJOURS EU POUR OBJECTIF LA SIMPLIFICATION ET L’AMÉLIORATION DE NOS PIÈCES, LE SYSTÈME TRIPOD EN EST UN PARFAIT EXEMPLE. Pendant de longues années nos selles utilisaient le standard du système à rails. Celui-ci offrait la possibilité de régler l’angle d’inclinaison mais aussi la position d’avant en arrière. Cependant ces rails avaient la fâcheuse tendance à se tordre si vous aviez le malheur de rattraper un trick sur la selle. Qui plus est, ces réglages n’étaient pas franchement utiles car la plupart des riders utilisaient la même position. Un peu plus tard est apparu le système Pivotal, lancé par MacNeil qui simplifia le montage des selles/tiges de
selle. Vous connaissez tous son fonctionnement car il est devenu un standard dans le BMX avec ses deux parties concaves et convexes crantées s’emboitant l’une dans l’autre. L’accès à la vis de réglages n’est pas des plus pratiques mais MacNeil avait lancé une énorme simplification du système même si la majorité des riders choisissait la même inclinaison. En parallèle des combos selles/tiges de selle faisaient leurs apparitions mais n’offraient aucun réglage si ce n’est la hauteur de la tige de selle. Et encore, vu les longueurs proposées, il y avait peu de marge de manœuvre. En 2011, FlyBikes se penche aussi sur la question et présente sa propre création : le Tripod. Encore plus simple et abouti que les précédentes réalisations, Fly est parti du postulat que deux réglages suffissent et que son installation doit être la plus simple possible, sans oublier la solidité. Une fois la pièce en main il est clair que le fonctionnement est à la portée de tous. La selle présente deux encoches dans lesquelles viennent se loger la partie supérieure de la tige de selle. Le
tout est bloqué par une vis Allen et une rondelle triangulaire directement sous la selle (fraisage vers le haut). Plus besoin de passer au travers de la selle comme le système précédent. Quelques tours de clés et le tour est joué. Si vous souhaitez un angle un peu plus prononcé, c’est-à-dire avoir la selle qui pointe un peu plus vers le ciel, il suffit d’inverser la position de la rondelle en la plaçant entre la selle et la tige de selle. FlyBikes a introduit le système Tripod dans le BMX avec succès car depuis quelque temps de plus en plus de marques se tournent vers ce dernier. En effet, il semble bien que l’on soit arrivé à un stade d’optimisation presque ultime : un montage enfantin, un look très propre et deux réglages répondant aux attentes des riders. Un kit complet FlyBikes (selle + tige de selle) vous coutera seulement 38€ tandis qu’à l’unité, il faudra compter une vingtaine d’euros la tige de selle (en fonction de la longueur) et entre 25 à 30€ pour la selle (en fonction du modèle).
24-25 / LA PIÈCE
Videos for all bikes on www.khebikes.com
EVO soul_04_14.indd 1
» CRMO FRAME — TT 20.75“ » CRMO CONE TUBE FORK » AFFIX PRO ROTOR SYSTEM » INTEGRATED SB HEADSET » AFFIX TOPLOADER STEM » CRMO 2-PC BAR — 8.15“ » FLYBIKES MANUAL LEVER » 48 SPLINE CRMO CRANK » 9 T FULL SEALED CASSETTE » FLYBIKES RUBEN PEDALS » KHE MVP 2.3” TIRES » WEIGHT 10.9 KG (24 LBS) » COLORS: SAND RED-BROWN
Photos: Arpad Izumi
OR BIZARRE COPPER
EUROTOP Sport · 213 route de Rouffach BP50586 Colmar cedex · eurotop@saico.fr
03.11.14 18:49
Texte : Ben Bello
SÉL E CT I ONN E R Le
ma t o s
1 2
1/ K TS
www.killthescooters.com Made in France 24€ frais de port + stickers inclus
2/ ECLAT AEON
Distribué par frenchys Pédalier 2 pièces tubulaires, full 4130 Cro-mo, traité thermiquement, montage LHD ou RHD, axe 22mm 48 cannelures, système ESS, manivelles 170/175mm. Black, trans green, CP. 910 grs
189,95€
3
3/ SUN DAY KNOX
Distribué par frenchys Couronne Aluminium 7075 avec Guard, logos gravés, dents 1/8», adaptateur 19mm. Dispo en 25 dents. Black, Raw. 144 grs.
64.95€
4/ V OLUME ANCHOR 4
5
Distribué par Ezco Fourche Broc Raiford signature 100% cr-mo, 28 mm de deport, pivot 163mm (butted interne & externe ) 1pc cromo 4130 usiné avec renfort interne traitée thermiquement après soudure, diam. des fourreaux plus large , pour pneus les larges. Bras “tapered” (affinés vers la base) avec espace pour hubguards, pattes «investment cast» 7 mm d’épr usinées CNC. Noir, chromée et Noir/Blanc Splatter. 164.95€ (Noire & Noire/Blanc Splatter) 169.95€ (chromée)
SUBR OSA BARRACO
Distribué par Sparkys France H 8.75» / L 28» / up 3° / back 10° Guidon Simone Barraco signature 4 pc 100% traité thermiquement, multi butted tapered 4130 chromoly, renforcé sur les parties mise à contribution. Traitement anti rouille, empreinte très marqué pour plus de fixation de la potence. Black ou Chrome. 910 grammes 32-33/ SÉLECTIONNER
79,99€
1
2
1 / STRAN GER BROOKS
Distribué par Unleaded H 9» ou 9.5» / L 28» / up 4° / back 11° Guidon Gabe Brooks signature 4pcs 100% Chromo multibutted , traitement thermique après soudure
79.90€
2/ STRAN GER ERIC L.
4 3
Distribué par Unleaded Poignées Eric Lichtenberger signature, 165mm x 30mm de diameter, Barends Tie Dye en Nylon 9.90€
3/ BSD RUDE TUBE
Distribué par Unleaded Pegs Dan Paley signature, corps en Chromoly traité thermiquement, Sleeve externe en Nylon remplaçable
19.90€
4/ BSD ACID
Distribué par Unleaded Fourche 100% Chromo, traitement thermique après soudure, dropouts Investment Cast 6mm d’épaisseur, Offset polyvalent de 30mm
149.90€
5/ MACN EIL ROCKFORD FREECOASTER
Distribué par Unleaded Roue freecoaster avec jante MACNEIL Dub double parois, soudée, rayonnage croisé 36 rayons en Chromoly forges + Moyeu MACNEIL Rockford Axe femelle RHD ou LHD
5
199€
6/ MACN EIL APEX
Distribué par Unleaded Potence aluminium 6061-T6 usiné CNC, vis pleines en Chromoly traité, Design Topload - Offset 48mm
44.90€
6
SÉL E CT I ONN E R Le
ma t o s
2
1
1/ P R I MO RICANY
Distribué par Unleaded Potence Sean Ricany signature alu 6061-T6 usiné CNC, vis pleines en Chromoly traité, Design Frontload, Offset 49mm 59€ ou 79€ en Oilslick
2/ COLON Y MONASH 2016
Distribué par V2 TT 20.8’’ et 21’’ / ST 75.5° / CS 13.1’’ / SO 9’’ / HBB 11.5’’ Cadre street, top tube et downtube 1.2mm d’épaisseur pour résister aux chocs, bases larges pour les pneus en 2.4’’. Couleur trans-orange ou trans-black. 2.4 kg
369€
3/ TOTA L HANGOVER 2 3
4
Distribué par V2 TT 19.8, 20.4, 20.6 ou 21 / ST 75° / CS 12.93 à 13.2 / SO 7.3’’ / HBB 11.5’’ Nouvelle version du cadre signature de Alex Coleborn. Tendeurs intégrés, down tube tapered 36mm à 32mm pour une meilleur jonction de tube, bases et haubans plus larges pour les pneus en 2.4’’. Orange fluo, vert fluo, noir fluo héhéhé 2.1kg
399€
4/ TOTA L
5
Distribué par V2 Rayons oil slick. Vendu par paquet de 40
87€
5 / TOTA L HANGOVER
Distribué par V2 Fourche Alex Coleborn signature 28 mm de déport, traité thermiquement, bras tapered, fluted et butted, pattes de 5mm d’épaisseur
169€
6/ TOTA L KILLABEE 6
Distribué par V2 Combo selle tige de selle, slim, dessus kevlar
39€ 32-33/ SÉLECTIONNER
Texte : Xavier Magnan
Photos : Xavier Magnan
L A P I È C E – Sy s t è m e
d e
f re i n
3 4R
CELA FAISAIT QUELQUE TEMPS QUE LA MARQUE 34R ATTIRAIT MON REGARD AVEC SON SYSTÈME DE FREIN COMPLET. UN LEVIER POUR DOUBLECABLE, UN ROTOR SANS ROULEMENT, SA PLAQUE ET UNE MÂCHOIRE DE FREINS, LE TOUT COMPLÉTÉ PAR UN JEU DE DIRECTION UN PEU SPÉCIAL. Le rotor ROTO TWISTER est composé de quatre pièces principales : une platine supérieure et une inférieure en alu 6061 T6 usiné CNC, une bague en plastique et une bague métallique pour assembler le tout. La conception est donc ultra simple et l’usinage vraiment propre. Vous l’aurez constaté, il n’y a pas de roulements. Ils sont remplacés par la bague en plastique. Pour les plus sceptiques sachez que mes craintes se sont envolées une fois le montage fini. La rotation fonctionne parfaitement et le jeu est minime et vous pouvez le démonter en deux secondes avec juste une petite pince. Quatre petites vis Allen sont présentes pour bloquer les câbles. Simple, propre et efficace. 30-31/ LA PIÈCE
Le levier CLITO est un modèle un doigt. Cela pourra en gêner quelques-uns tout comme le fait de devoir enlever la poignée pour le monter. Cependant ses qualités font vite oublier ce petit défaut. Ce dernier accueille les doubles-câbles pour un tirage direct vraiment fluide et il dispose d’une gravure 34R sur le dessous vraiment classe. La mâchoire de frein CLITO est aussi en aluminium 6061 T6. Elle est totalement usinée CNC avec un design « low profile » mais pas trop fine pour ne pas perdre en rigidité. Elle dépasse à peine du cadre sur les côtés ce qui est vraiment appréciable notamment pour éviter de se coincer les pieds en fakie. Des patins transparents et des bloque-câbles se glissant au millimètre près sont fournis. Une très belle pièce. Pour compléter le tout, et avoir un montage de frein et de rotor au top, 34R a fabriqué une plaque de rotor universelle se bloquant contre le pivot de la fourche grâce à une vis Allen. Cela permet de garder la plaque alignée en permanence. La marque tchèque propose aussi des kits gaines/
câble, haut et bas. En effet, les câbles doivent disposer d’embouts à petit diamètre. Enfin, cerise sur le gâteau, si comme moi vous vous amusez à passer de brakeless à un frein, et vice versa, sachez que 34R a conçu son jeu de direction ROTO V2 avec 3 vis Allen pour se fixer contre le pivot. Vous pourrez démonter votre potence et votre rotor sans avoir à tout re-régler. Au final, il s’agit sans conteste de l’un des meilleurs systèmes de frein et rotor que j’ai eu l’occasion de tester. Si vous recherchez la simplicité de montage et de réglage ainsi que la qualité de fabrication et de design, 34R répondra à vos attentes. À savoir que les couleurs vont du rouge au bleu en passant par le vert, violet, noir et argent.
PRIX ET POIDS :
- Rotor : 24,95€ / 36g - Plaque rotor : 14,95€ / 20g - Mâchoire : 64,95€ / 170g - Levier : 64,95€ / 65g - Jeu de direction : 24,95€ / 73g
Bus over fence - San Diego
36-37/ LA GENĂˆSE
Entretien : Édouard Lassus
Photos : Joey Cobbs
L A G E NÈS E
-C h a d
Ke r ley
NATIF DE SAN DIEGO, CHAD KERLEY A PASSÉ QUASI-
MENT TOUTE SA VIE SUR UN VÉLO PUISQU’IL A COMMENCÉ LE BMX PAR LA RACE, DÈS L’ÂGE DE 4 ANS. AUJOURD’HUI, C’EST AVEC UNE MAÎTRISE INCOMPARABLE DU BUS, UN STYLE DE DINGUE, DES COMBOS DE FOLIE ET UNE GRANDE TECHNICITÉ QUE CHAD S’IMPOSE COMME UN GRAND NOM DU BMX STREET À TRAVERS LA PLANÈTE. ET CELA À TOUT JUSTE 21 ANS… LE VAINQUEUR STREET DES X-GAMES 2013, IDOLE DE NOMBREUX KIDS, A ACCEPTÉ DE TÉMOIGNER DE SES PREMIÈRES FOIS EN BMX.
La première fois que tu as vu du BMX ? J’avais 4 ans. Ton premier BMX ? Un Redline beaucoup trop grand pour moi. Ton premier Bunny Hop ? Je ne m’en souviens pas très bien, j’étais jeune, je devais avoir 6 ans. Premier busdriver ? Dans l’allée de mon quartier quand j’avais environ 12 ans. Premier handrail ? J’avais peur alors j’ai trouvé un rail qui finissait dans un bac à sable. Premier tailwhip ? Au skatepark, en fly out depuis une box.
PREMIER SPOT ? CES LEDGES DE L’ALLÉE À CÔTÉ DE LA MAISON DE MES PARENTS, QUE JE RIDE ENCORE AUJOURD’HUI. -
Première session dans un bowl ? Au skatepark d’Ocean Beach à San Francisco. La première vidéo de BMX que tu as regardée ? Une vieille Props Megatour en VHS. Premier trick ? Un 180. Premier spot ? Ces ledges de l’allée à côté de la maison de mes parents, que je ride encore aujourd’hui. Premier sponsor ? Une marque appelée « Avant Garde ». 38-39/ LA GENÈSE
Premier rider préféré ? Garrett Reynolds. Premier contest ? Un contest local au skatepark de Clairemont, à San Diego. Première blessure sérieuse ? Un coude cassé. Première photo dans un magazine ? Un barspin depuis un toit shooté par Jeremy Pavia pour BMX Plus. Première part vidéo ? Pour le DVD The Hunt, en 2012.
Premiers dollars gagnés grâce au BMX ? C’est avec Premium BMX que j’ai eu mon premier salaire. Premier Pro Model ? Le cadre Premium CK. Premier trip ? Mon premier vrai trip c’était à San Francisco avec Lahsaan Kobza. Premier tour avec une marque ? C’était pour la Road Fools 18 avec Premium BMX en 2010. Première désillusion ? Je ne m’en souviens pas !
Corey Martinez - up luc-e grind to 3.6
Texte : Vincent Pietri
Photo : Bar tosch Salmanski
O R G AN IS E R N L
C o nte st
LES 22, 23 ET 24 MAI S’EST DÉROULÉE LA DIXIÈME ÉDITION DU NL CONTEST SUR LE SKATEPARK DE LA ROTONDE À STRASBOURG. UN PARK QUI, POUR L’OCCASION, A ÉTÉ AGRÉMENTÉ DE NOUVEAUX MODULES PAR L’ÉQUIPE HOVERALL AFIN D’ÉTOFFER LES PROPOSITIONS. BIEN ENTENDU LE CONTEST BMX A ÉTÉ L’UN DES TEMPS FORTS DE CE « FESTIVAL INTERNATIONAL DES CULTURES URBAINES » ! Pour fêter ses 10 ans le NL Contest a mis les petits plats dans les grands. Deux organisateurs à l’année, 200 bénévoles, 30 000 spectateurs, 250 riders, de nombreuses associations réunies autour d’un même événement pour faire de ce rendez-vous un des moments majeurs du Nord-Est de la France. Une volonté d’ouverture au grand public tout en offrant aux riders un spot et une ambiance euphorique. C’est le pari réussi de l’équipe associative « Nouvelle Ligne ». Ces passionnés ont accueilli sur un park modulaire revisité une belle brochette de riders pros venus se mêler aux nombreux amateurs avec entre-autres Corey Martinez, Joël Bondu, Daniel Wedemeijer ou encore notre bon Maxime Charveron. Bref, de l’énergie, de la passion, un spot qui tient la route, un bon plateau de riders… Il n’en fallait pas moins pour que cet anniversaire reste gravé dans les mémoires et relance l’organisation sur la prochaine édition. Rendez-vous au mois de mai 2016 sur un tout nouveau spot !
40-41/ ORGANISER
RÉ V É L E R G ui l l a ume
X-up one foot - Le Havre
-
M ar i e - S o sn ow ski
Entrevue : Édouard Lassus
Photos : Yorda
JE ROULE TOUT CE QUI SE PRÉSENTE, MÊME SI C’EST NAZE À PRIORI. AMOUREUX DE LA TERRE ET DES BOSSES DEPUIS SES DÉBUTS SUR UN BMX, GUILLAUME MARIE-SOSNOWSKI N’EST PAS POUR AUTANT LE GENRE DE RIDER FOCALISÉ SUR UN SEUL STYLE DE PRATIQUE. BIEN AU CONTRAIRE, LE JEUNE NORMAND S’AVÈRE DES PLUS ÉCLECTIQUES SUR SON VÉLO CE QUI LUI PERMET DE RIDER FACILEMENT TOUT CE QUI SE PRÉSENTE SUR SA ROUTE, TOUJOURS AVEC LA MÊME QUÊTE DE PLAISIR ET UNE VISION PLUTÔT LUCIDE DU BMX. SA BONNE HUMEUR, SON RIDING POLYVALENT ET SON PENCHANT POUR LE SECOND DEGRÉ ET L’AUTODÉRISION EN FONT UN COMPAGNON IDÉAL POUR TOUTE SESSION OU ROADTRIP. RAJOUTEZ À CELA UNE BELLE AMPLITUDE COUPLÉE À UNE BONNE DOSE DE PRODUCTIVITÉ ET VOUS AUREZ EN LA PERSONNE DE GUILLAUME LE CANDIDAT PARFAIT POUR CETTE INTERVIEW PLIÉE EN QUELQUES SESSIONS.
Salut Guillaume, peux-tu commencer par te présenter ? Salut ! Je m’appelle Guillaume Marie-Sosnowski, j’ai 24 ans et je viens de Ranville en Normandie, un petit village à côté de Caen. J’imagine qu’on doit souvent écorcher ton nom ? C’est pour ça qu’on te surnomme « saut à ski » ? Ouais c’est ça ! Ça fait peur à tout le monde, alors un jour Maël le gros maigre trouvait que Sosnowski ça sonnait presque comme « saut à ski ». Ça a bien fait marrer tout le monde et c’est resté ! Tu as fais du skate avant le BMX, comment as-tu découvert ce dernier et qu’est-ce qui t’a donné envie de laisser tomber ta planche ? Je sais pas trop comment j’ai découvert ça, j’en ai
44-45/ RÉVÉLER
d’abord eu un parce que ça avait l’air « cool » d’avoir un vélo comme ça ! Et je faisais du skate parce que quelques mecs en faisaient à côté de chez moi. Donc c’est le skate qui m’a amené à vraiment découvrir le BMX en rencontrant des gens sur les spots, etc. J’ai arrêté le skate parce que j’avais pas la patience de faire des trucs, et pas trop de choses intéressantes non plus… Le BMX offrait carrément plus de possibilités !
n’avoir qu’un park de merde comme spot principal !
Où et avec qui as-tu commencé le BMX ? Par quelle discipline as-tu débuté ? J’ai commencé dans mon village avec mon ami d’enfance, Romain Alvès-Condé, vers mes 13 ans. Ma discipline de prédilection au début c’était de rouler des tas de palettes et des talus, parce que c’est rigolo ! Maintenant le plus souvent je roule au park de Caen, avec Paul et les plus jeunes. Et puis il y a souvent des sessions avec tout le monde (Clément, Maskim, Fred...).
Et les sauts de thuyas c’est une histoire vraie ? Raconte-nous. Oui c’est complètement vrai, quand j’étais un enfant, avec mes copains on courait partout et on grimpait dans les arbres. Les thuyas nous servaient à descendre plus vite, co,
Et sinon tu skates toujours un peu ou plus du tout ? Je skate encore de temps en temps, surtout quand je vais à Bayeux, j’ai toujours une planche dans le coffre. Aujourd’hui tu es un rider plutôt polyvalent puisque tu roules aussi bien en trail qu’en park, en bowl ou en street, qu’est-ce qui t’as fait évoluer dans ce sens ? C’est probablement dû au manque de parks, en tous cas de parks de qualité dans le coin. J’imagine qu’être polyvalent permet de varier plus et donc de s’amuser plus souvent. J’ai évolué dans ce sens parce que c’est rare que je n’ai pas envie d’aller rouler. Donc je roule tout ce qui se présente, même si c’est naze à priori. Pourtant la scène de Caen n’est pas dégueulasse, loin de là… Tu penses que le manque d’infrastructures peut être bénéfique des fois ? Ouais on a une bonne scène à Caen, vraiment très riche et variée ! Je pense que ça peut être bénéfique parce que ça oblige à avoir une approche différente et peut-être à être plus motivé pour faire des choses. Mais bon ça reste quand même nul de
Tu peux nous en dire plus sur le Vin Rouge Crew ? Euuuh je sais pas comment dire… On pourrait écrire un livre là-dessus ! En gros, c’est des mecs qui font la fête souvent et des fois du vélo et des fois les deux en même temps. C’est Maskim qui a trouvé ce nom-là et puis des fois on l’écrit dans des endroits où l’on n’habite pas, ou dans des endroits où l’on habite aussi.
C’est peut-être pour ça que tu aimes te mettre des grosses hauteurs en courbe et en trail ! Qu’est-ce qui t’a influencé dans ce style de riding ? J’ai été attiré par ce style de riding car c’est ce qui me plaisait le plus dans tout ce que je voyais et parce que dès le départ ce sont les sauts que j’ai préférés en BMX ! J’ai aussi été énormément influencé par la vidéo Etnies Forward quand j’ai commencé et je le suis encore maintenant. Aujourd’hui, j’ai une nette préférence pour le trail mais dans l’ensemble j’aime surtout ressentir la vitesse et cette sensation particulière lors des sauts ! À part l’Alcatrail et le park de Caen, y’a beaucoup de spots dans le coin où vous êtes obligés de bouger souvent ? L’Alcatrail est à l’abandon depuis pas mal de temps maintenant… Il n’y a pas de park bien dans le coin, à part peut-être Bayeux mais ça reste petit et on tourne vite en rond, pareil pour le bowl de BenyBocage qui est chanmé mais pas bien grand. Enfin, pour une commune de cette taille c’est quand même extraordinaire ! Sinon, il faut faire au moins une heure de route et aller au Havre. Après il y a des truc intéressants en street à Caen mais il faut fouiner, se balader… On fait pas ça tous les jours quoi.
Tabletop - Woodywoodpecker Trail
Turndown - Woodywoodpecker Trail
Tu es d’ailleurs parti à Austin et Barcelone l’an passé, deux pélerinages pour tout Bmxeur. Quelle destination t’as le plus plu ? Je sais pas trop ce qui m’a plu le plus, faudrait que je retourne dans ces deux villes plus longtemps pour me faire une idée. J’ai passé une semaine à Barcelone avec les gars de Haute-Normandie. On s’est beaucoup baladé dans la ville, de jour comme de nuit ! «Holà cerveza beer»! (rires) Des bons souvenirs ! Perso, j’avais une épaule dans le sac donc j’ai pas trop roulé mais en fait personne n’a trop roulé je crois… (rires) Austin j’y suis resté une semaine aussi mais au milieu d’un road-trip de plus d’un mois à travers les États-Unis. Austin c’est ouf, la rivière au milieu de la ville, plein de bars, pas mal de trucs à rouler, etc. C’est vraiment la ville du BMX, bien plus que Barcelone je trouve. Pas pour les spots mais pour l’ambiance et l’omniprésence de la culture BMX. Enfin c’est un ressenti personnel !
46-47/ RÉVÉLER
À part ça tu vis donc à Angers pour tes études, comment ça se passe ? Oui je viens d’arriver à Angers pour un BTS en aménagement paysager, mais condensé sur douze mois. La ville est très belle mais j’ai jamais vu un park aussi merdique, c’est la violence !!! J’ai déjà rencontré quelques gars vachement cool au park, il y a une bonne entente avec les skaters donc c’est plutôt positif, mais comme je ne suis arrivé que depuis quelques jours j’ai pas vu grand chose encore. Sinon t’as quelques soutiens dans le BMX puisque tu roules sur du Mutiny via le shop normand « Les Trois Roux ». Avant tu roulais Shadow-Subrosa, explique-nous ce changement et comment tu as eu ces opportunités ? En fait, j’avais un vélo qui correspondait plutôt à Shadow-Subrosa quand tout ça a commencé mais quand j’ai pété mon cadre Subrosa il n’y avait plus un seul cadre de ladite marque qui
me plaisait. Et comme j’adore Mutiny depuis pas mal de temps, on a demandé à Sparkys si c’était ok pour eux donc je les remercie. J’ai eu cette opportunité simplement parce que mon pote Paul a ouvert le magasin et qu’il m’a proposé de le représenter en quelque sorte. Comment abordes-tu le BMX aujourd’hui et qu’est-ce que cela t’apporte ? Je m’étais un peu perdu ces derniers temps, sans vraiment m’en rendre compte au début mais je me suis vite fait dépasser par les événements… À tel point qu’à un moment je n’avais plus l’impression de rouler pour moi-même mais juste pour produire une image. Et puis à un moment ça m’a pas mal écoeuré, j’avais même plus envie de sortir rouler. Finalement, j’ai pris du recul par rapport à tout ça (enfin je crois) et maintenant je m’en balance, je sais pourquoi je roule, j’adore ça ! No foot cancan - Le Havre
SI TU VEUX QUELQUE CHOSE, FAIS-LE TOI MÊME, OU AU MOINS ESSAYE. -
toi-même, ou au moins essaye ». Tu prends des planches, des clous, un marteau, une truelle, une pelle ou une pioche et le résultat arrivera plus vite que les promesses d’un quelconque élu ou d’un représentant d’une fédération qui n’a que faire de l’âme d’une pratique, et pour qui seuls les gros sous comptent. Je connais toujours autant et même de plus en plus de gars qui roulent dans leur coin, sans arrière-pensée, pour le plaisir et on s’amuse bien ! Malheureusement, tu viens de te blesser à la Black Bike Jam, que s’est-il passé ? J’ai voulu faire un turndown, j’ai trop tiré et j’ai atterri en manual… J’ai posé le pied pour me rétablir mais ça ne l’a pas fait. Ce n’est pas trop grave, juste une grosse entorse de la cheville.
Downside whip - Herouville-Saint-Clair
48-49/ RÉVÉLER
Rien de mieux que de tracer dans la forêt à travers une ligne de trail sans personne pour te juger comme ci ou comme ça. La forêt est magique et se suffit à elle-même ! Je suis un peu triste de l’évolution que prend le BMX aujourd’hui, à tendre vers toujours plus de gros événements, toujours plus de tricks, toujours plus d’image et de faux-semblants. Je ne m’y retrouve pas du tout. Certains te diront que c’est trop bien, que grâce à ça on sera plus reconnus (pour quoi faire ?), qu’on aura plus d’infrastructures, etc. Ce à quoi je réponds : « si tu veux quelque chose fais-le
Bon rétablissement alors ! Veux-tu remercier des personnes ou rajouter quelque chose pour conclure ? J’aimerais vivement remercier tous les mecs de Caen qui font du bicross, en particulier ceux avec qui j’ai commencé et qui m’ont montré la voie : Romain, Gonzo, Maskim, Clément, Bernie, Matthieu Daumas, Lionel, Psycko, Antoine Bouchard... Ce sont parmi les meilleurs souvenirs que j’ai. Et tous mes soss’ que j’ai rencontrés après mais qui n’en sont pas moins importants ! Matthieu Marie, Maxime Monziol, Ben le secouriste géographe, Vincent, Frédé, Reun le Nonchalant, le mec de Terre Sainte, les gars de Bayeux ville en feu, tous mes dauphins du Havre et de Rouen et toute la Normandie réunie !!! Les mecs du Mans, de Chartres, Nantes, Rennes, Bordeaux… Un gros merci à Paul qui m’emmène tout le temps avec lui et qui en plus m’aide vachement grâce à son shop « Les Trois Roux » et merci à Sparkys qui facilite un peu le truc ! Toute mon équipe qui roule pas mais qui est toujours là, s’t’équipe piéton trop d’love. Merci à toi Édouard et à Soul, c’est gentil de nous accorder du temps. Et un gros merci à ma famille !
Intro : Hadrien Picard
Photos : Hadrien Picard
FI G U R E R Q ua t re
-
sa iso n s
Parfois certaines idées paraissent tellement stupides qu’on les trouve géniales, et inversement. Ce projet qui a germé dans nos têtes avec Matthias Dandois en 2012 est assez simple au final : aller rouler dans des endroits où un BMX n’a jamais mis un crampon, le tout guidé par l’esprit de Vivaldi. Sur le papier cela paraît simple. Dans la réalité beaucoup moins, mais celà en valait définitivement la peine. Merci à Red Bull pour l’opportunité.
50-51/ FIGURER
52-53/ FIGURER
54-55/ FIGURER
56-57/ FIGURER
58-59/ FIGURER
RENC O NT R E R J usti n
-
Fo uque
Entrevue : Pierre Mercier & Ben Bello
Photos : Louis Thomas
JE ME SURESTIME PARFOIS À ME DIRE « ÇA PASSE OU ÇA CASSE » -
IL EST INDÉNIABLEMENT L’UN DES RIDERS LES PLUS DOUÉS DE SA GÉNÉRATION EN FRANCE ET, À L’IMAGE DE SA PERSONNALITÉ, SON RIDING EST RADICAL, ENGAGÉ, QUELQUEFOIS ALÉATOIRE. MAIS ON NE POURRA JAMAIS LUI ENLEVER CETTE PASSION SINCÈRE ET BELLE D’UN PETIT VÉLO QU’IL VEUT PROMOUVOIR, ET CE MALGRÉ UNE MALCHANCE QUI LE SUIT DEPUIS QUELQUES MOIS. TOUT JUSTE REMIS D’UNE BLESSURE MALENCONTREUSE, JUSTIN NOUS A ACCORDÉ DU TEMPS POUR S’EXPRIMER AVEC DES MOTS FORTS ET DES ENVOLÉES TOUJOURS AUSSI AUDACIEUSES ; EN VÉLO AUSSI, IL EST FORT ET S’ENVOLE. C’EST POUR ÇA QU’ON SE REGALE ET QU’ON EST RAVI DE L’AVOIR ICI DANS NOS PAGES BIEN FUTILES. PROFITEZ-EN BIEN, VOICI JUSTIN FOUQUE. Salut Justin, comment vas-tu ? Peux-tu te présenter ? Salut à toi Pierre et à toi qui lit mon interview. Ça va plutôt bien en ce moment ! J’ai 26 ans, je fais du BMX depuis que j’ai 11 ans, j’habite Marseille centre-ville mais à la base je viens d’un petit village dans le Var appelé Ginasservis. Tu reviens de blessure — une blessure pas banale, tu nous racontes l’histoire ? Ce n’était pas en BMX, le soir d’Halloween je sortais de chez mes amis Billy et Steven vers minuit pour aller à une soirée déguisée puis des gamins sont arrivés de derrière, ils m’ont volé mon masque qui était dans ma poche, je les ai rattrapés pour le récupérer et leur faire la morale, je me suis fait balayer par derrière pendant que celui que je tenais m’a mis à terre. Je suis tombé sur l’épaule et le gamin sur moi. Ça a suffit pour 62-63/ RENCONTRER
que j’ai eu une entorse du ligament acromio-claviculaire stade 3 pour les connaisseurs. Je ne me suis pas fait opérer. Plus de bike jusqu’à avril et 20 séances de rééducation. Bon j’ai récupéré mon masque quand même ! Connaissant l’importance du BMX dans ta vie, comment as-tu géré ces quelques mois sans vélo ? J’ai travaillé à Decathlon jusqu’à la fin de l’année avec la clavicule en l’air mais bon il fallait bien. Sinon pas mal de musique et de soirées, j’avoue que ça n’allait pas vraiment moralement. De plus en février, j’ai eu une compression du nerf du coude, ça m’est arrivé en dormant, j’ai dû me faire opérer d’urgence car c’était assez sévère, je n’ai pas encore bien récupéré mes sensations au niveau du petit doigt de ma main gauche, bref c’était le bad. Mais bon, je me suis bien repris en main, j’ai un coach sportif pour faire du renforcement musculaire et tonique, c’est Willy Beljio pour ceux qui le connaissent — je te salue ! J’ai déjà pas mal récupéré et dans quelques mois je devrais être bien en forme. Comment se passe ton retour sur le vélo ? Doucement, doucement, mon épaule n’est pas encore au top, je roule plutôt tranquille en ce moment, j’essaye d’éviter de me faire mal car je reprends et mon corps n’est pas encore prêt à encaisser pour le moment. Mais bon, j’arrive toujours pas à me raisonner et ne pas me balancer sur des gros tricks comme des walls to flair et des gros rails, je me surestime parfois à me dire « ça passe ou ça casse » alors que mon état de fatigue ne me le permet pas et malheureusement ça casse. Mais bon quand ça passe je suis refais et puis le BMX pour moi c’est ça, le besoin de se surpasser à
des moments mais il vaut mieux être en forme et concentré à 100% pour mettre toutes les chances de son côté. Au-delà de l’anecdote malheureuse du soir d’Halloween, qui peut arriver partout, est-ce que Marseille est aussi tendue que ce qu’on veut bien nous présenter dans les médias ? Alors c’est un mec qui rentre dans le bus avec une kalash et qui dit : « Le premier qui bronche j’le bute. Et un mec au fond répond : « Merde je pensais que c’était les contrôleurs ». Non plus sérieusement, je pense qu’on a stigmatisé notre ville dans les médias avec les règlements de compte, au final ça se passe dans les quartiers pour des histoires de drogue mais surtout entre eux. Je ne me sens en aucun cas en insécurité, c’est vrai que quand je suis arrivé sur Marseille j’étais en pression par rapport à ce qu’il se disait, mais au final je me suis rendu compte que c’était partout pareil comme Montpellier, Paris, Lyon… et que si l’on fait ressentir aux gens mal intentionnés que l’on est en pression, ils ne peuvent qu’en profiter. Je suis déjà allé rouler dans les quartiers nord et tout s’est bien passé. En règle générale, décris-nous un peu cette ville mystérieuse de Marseille ? Je vous conseille de venir voir par vous-même, si j’y suis depuis tout ce temps c’est qu’il y a une raison, mis à part le bowl. Déjà on a le soleil, la mer, les calanques pour faire vite. J’habite dans le quartier populaire de la Plaine, cours Julien, qui est en ébullition : pas mal d’artistes de rue reconnus sortent de ce quartier, on s’y sent libre de faire ce que l’on veut, c’est aussi là où l’on peut assister à des concerts et autres fanfares en plein air. C’est le quartier du DIY. Après, je vous
Nacnac – Marseille, Prado
trop axée sur le street alors que le BMX freestyle n’est pas que street, il ne faut pas oublier le dirt, le park, le flat, le bowl… Je pense que oui le street va perdurer mais tout le reste va revenir en force et faire encore évoluer notre sport dans le bon sens. Quelles sont les personnes avec qui tu partages tes sessions ? Ça depend, je me retrouve souvent avec le bon Thomas Py en ce moment, sinon ça dépend de qui est là au moment voulu, souvent avec mes potes skateurs au bowl. Désormais en pleine possession de tes moyens, as-tu des projets en 2015 ? Après cette année de blessures, je voudrais rouler le plus possible ! Faire des vidéos et des trips, même si je dois les payer de ma poche, je voudrais garder cette liberté mais bon niveau argent ça risque d’être chaud. Si je trouvais un travail à mitemps je serais refait pour lier les deux. Sinon BMX Liberté, t’as pas un sou mais t’as un bike.
Pocket invert – Barcelone, Marbella
BMX LIBERTÉ, T’AS PAS UN SOU MAIS T’AS UN BIKE. -
conseillerai le vieux port bien sûr, lieu très touristique, le Mucem, le Panier (le plus vieux quartier de Marseille) et j’en passe. Pour finir la plupart des Marseillais sont très accueillants et dotés d’un franc-parler incomparable. Et niveau riding, comment est la scène ? Alors on a le bowl, le Palais (de la Glisse), la Soude, le bowl de Valmante et d’autres petits parks. Il y a du street à faire mais pas vraiment de crew qui roule la rue. Le plus gros de la scène BMX est concentré sur le Palais puis le bowl. Les gens roulent plutôt dans leur coin sinon. Quel genre de street a ta préférence, on a cru comprendre que ça restait basé sur la vitesse et les sensations, genre gros gaps et rails/ledges. Et que penses-tu de la mouvance street tech actuelle ? Ça va perdurer ? Oui exactement, je suis plutôt dans le street engagé. Je pense que la mouvance actuelle est
64-65/ RENCONTRER
Et niveau sponsor qu’est-ce que ça dit ? Je roule pour Vans France, tout se passe bien, ils me rincent en fringues et shoes, j’ai un peu d’argent tous les semestres, ils m’ont payé des voyages et autres et ça continue. On est vraiment dans une relation de confiance, je sais que je peux leur demander des choses, d’ailleurs ce sont eux qui me payent le coach sportif. Non ça me convient vraiment, ça me donne envie de faire plein de choses pour eux et ça me motive. Pour ma part, les sponsors en France qui ont des moyens financiers en conséquence devraient prendre exemple sur eux. Je roule aussi pour Demolition par Ezco, David Lombard super sympa m’aide comme il peut et me file pas mal de matos, j’aimerais faire plus pour lui car il le mérite vraiment. Et puis Haro qui est une marque très prestigieuse avec du matos de qualité. Je ne roule plus pour eux à l’heure où vous lisez cette interview à la suite d’un différent avec le distributeur V2000. Je préfère arrêter de représenter Haro si ce n’est pas basé sur une relation de confiance. Je n’en dirai pas plus. Qu’est-ce qui t’attire et t’influence dans ton riding ? De rouler avec des potes, du bon karma, du rock’n roll et ajouter ma petite touche personnelle dans mon riding.
Condor – Malaga, El Cable
MOI IL EST HORS DE QUESTION QUE JE CHOISISSE. JE FAIS DU FREESTYLE UN POINT C’EST TOUT. -
Cancan – Malaga, Ruben bowl
66-67/ RENCONTRER
NOUS ACCEP TONS LES CRITIQUES MAIS POURQUOI TANT DE HAINE Comme ce footplant downside whip de ta dernière vidéo ? Ça c’est fait en un soir au bowl où un ami skateur m’a suggeré de faire un no comply to tailwhip, j’ai un peu réfléchi et je l’ai appliqué en downside. Est-ce que tu te reconnais dans des gars comme Chad Osburn, Dan Foley, Matt Roe qui allient amplitude, vitesse, style et petites bidouilles trop styles en tyre slide et autres footplants ? Je ne me reconnais pas dans le riding de telle ou telle personne, je dirais que je m’inspire de plusieurs riders mais je ne suis pas fan de, ni copieur de. Bien sûr j’ai mes préférences de rider que j’aime voir rouler, je dirais Barbero, Peytavit et Mike Spinner (rires). Non bien sûr plutôt les riders que tu as cités et pleins d’autres du même genre… Je rajouterai Kevin Perraza et Pat Casey pour les riders de contests. Pour en revenir à ta dernière vidéo réalisée avec Cédric, il semble qu’elle ait eue quelques commentaires négatifs sur le montage, comment avez-vous reçu ces critiques ? Je pense juste que les commentaires sont mal exprimés, nous acceptons les critiques mais pourquoi tant de haine envers Cédric alors que c’est quelqu’un de très actif dans le milieu et que tout ce que vont gagner les haters c’est de degoûter les gens comme lui qui ne sont pas remplaçables. Que fais-tu en dehors du BMX, plage, musique, fêtes ? De la musique, je suis bassiste dans un groupe de rock punk, Slow Down Jordan, on a déjà fait une dizaine de concerts dont le Vans KillTheLine, on est en train d’enregistrer et ça devrait bientôt sortir si mon pote Léonard l’ingé’ son se motive un peu. Je joue dans un deuxième groupe aussi depuis le début de l’année, Diplomacy Parker, c’est un peu plus rapide, ça change. Des concert sont à venir. Sinon je me déplace en moto, des fois je fais du skate et la fête bien sûr, j’adore m’amuser ! Canette life ! Je me souviens que tu étais inscrit dans une formation (Brevet d’État) afin d’enseigner la pratique du BMX, où en es-tu ? Je détiens le BPJeps option cyclisme mention BMX, je suis président de l’association MFBmx sur Marseille qui a pour but de rassembler les pratiquants pour le moment puis quand viendra le moment, je me concentrerai plutôt sur les cours et initiations, enfin on verra bien mais pour le moment je le vois comme ça. La confrontation à la fédération française de cyclisme qui dispense ce genre de formation n’a pas dû être une partie de plaisir, peux-tu revenir sur cette expérience ? Ne m’en parlez pas, ils m’ont mis des batons dans les roues pour que
je n’aie pas mon diplôme. Ce sont des gens sectaires qui nous prennent pour des marginaux et disent que ce que l’on fait n’est pas du sport. Il ne faut surtout rien faire avec eux ni pour eux. En t’engageant dans une telle formation, je suppose que tu souhaites vivre de ta passion, cependant n’as tu jamais envisagé d’en vivre que par ta pratique ? Si bien sûr, je pense que beaucoup de personnes aimeraient pouvoir vivre du BMX en France, mais bon il faut être réaliste, cela ne dure qu’un temps puis il faut être au top niveau tout le temps. C’est un sport très dangereux et malheureusement pour nous en France, trop de riders acceptent de représenter des marques pour pas grand chose et en font beaucoup, ce qui fait qu’il est bien plus difficile de demander de l’argent et donc d’en vivre. Le seul moyen pour moi serait de partir à l’étranger et de vivre cette vie à 100% mais bon, je suis bien en France (rire) et qui vivra verra ! Qu’est-ce que tu ne supportes pas dans le BMX aujourd’hui ? Le côté compétition des fois, même si ça me plaît en général, mais la jalousie des uns envers les autres, les gens qui parlent de moi comme s’ils me connaissaient alors qu’on ne s’est jamais rencontré, ou les « on dit ». En général les gens faux ou les gens qui te jugent sans te connaître vraiment, j’ai horreur de ca, je préfère qu’on me dise en face ce qu’on a à me dire. À l’inverse et pour finir sur une note positive, Qu’est-ce qui t’a attiré et qui t’attire toujours dans le BMX ? Ce côté amusant du BMX puis cet esprit soudé entre pratiquants, le fait de pouvoir partir à plusieurs rouler des spots et passer de bonnes soirées. C’est le moment de conclure, n’hésite pas à remercier les personnes que tu affectionnes, ou souhaites-tu rajouter quelque chose ? Merci à toi et Soul pour cette interview. Merci mes sponsors VANS et DEMOLITION. Merci à Patrice de Riders Distrib qui ma toujours soutenu et aidé avec ses moyens, il a maintenant son emplacement au skateshop du Palais de la Glisse. J’espère rouler le plus longtemps possible ! Et amusez-vous bien avec vos bikes les copains ! Peace ! Ditch - Malaga
68-69/ RENCONTRER
Max Charveron - Table one hand - Leioa Š Doud
VOYAGER Tri p
-
A p ache
Texte : Pierre Mercier & John Garcia
CETTE ANNÉE ENCORE, UNE BANDE DE POTES ORGANISAIT LE WEEKEND DU PREMIER MAI LEUR VOYAGE ANNUEL VERS LA CÔTE BASQUE ESPAGNOLE, EN QUÊTE DE COURBES EN BÉTON. UN ROAD TRIP BIEN CONNU DE LA SCÈNE BMX FRANÇAISE QUI NOUS A DONNÉ ENVIE D’EN SAVOIR PLUS SUR CETTE VÉRITABLE ORGANISATION.
L’HISTOIRE DES APACHES
Tout débuta l’été 2009, alors que John (Garcia) l’initiateur de cette tribu partit faire un trip avec cinq potes et son camion de Biarritz à Bordeaux. Inspiré par son pote Freddy (Bermont) qui qualifiait tout ce qu’il faisait à l’arrache de « mode apache », ils nommèrent naturellement leur trip sur la côte atlantique : « TRIP APACHE », tellement c’était à l’arrache, d’après les dires de John. Deux mois avant ce TRIP APACHE, John et 12 de ses potes étaient partis cette fois sur la côte basque espagnole, comme ils avaient l’habitude de le faire depuis quelques années, afin de rouler le béton espagnol. Ce trip ne portait pas encore le prestigieux nom de « TRIP APACHE » mais ne vous détrompez pas, les esprits Apaches étaient déjà bien présents et c’est ainsi que naissait une longue aventure.
72-73 / VOYAGER
Photos : Voir légendes
LA TRIBU APACHE :
Un pèlerinage en terre basque espagnole qui a su créer un engouement et vu naître un véritable crew d’Apaches. En rite initiatique, on devient Apache dès son premier trip, il vous faudra juste survivre à l’arrache durant les jours qui le composent. Ainsi depuis 2009, le crew s’est étoffé, il est composé de Tarbais, de Palois, de Bordelais, de Toulousains, de Clermontois, de Parisiens, de Normands… Le crew est résolument ouvert, on n’y retrouve pas que des bmxeurs, en effet de nombreux Apaches sont skateurs, photographes ou encore musiciens. Composé de 12 Apaches en 2009, une moitié en BMX, l’autre en skate, ils se retrouvèrent cette année entre 60 et 65 et 22 véhicules avec 60% de bmxeurs et 40% de skateurs. La tribu s’agrandit d’année en année pour leur plus grand plaisir, il leur faudra juste plus de bières comme nous en témoigne avec sagesse et expérience le grand Apache John.
LE TERRITOIRE APACHE :
Le crew affectionne depuis sa naissance les terres du littoral basque espagnol, propice à son développement et son divertissement, grâce à ses nombreux ouvrages en béton. Leioa et Algorta furent les premières contrées visitées. Cependant, en perpétuelle quête de nouveau grand espace afin d’accueillir une tribu
toujours plus grande et avide de béton, ils se répandirent vers le Sud-Ouest de la côte basque et allèrent cette année jusqu’à visiter les contrées de Trapaga, Santander et Somo. Ils posèrent ainsi leur campement au grès des offrandes que leur faisait mère nature, une nuit sur la plage d’Algorta et l’autre dans le bowl de Leioa la première année, et cette année une nuit à la belle étoile sur la plage de Somo ou sur les falaises à quelques roues d’Algorta.
LE PÉRIPLE 2015 par John Garcia
Premier jour RDV à Leioa. Tout le monde arrive vers midi. Petit problème, l’embrayage de mon van casse à 200 mètres du skatepark… En attendant que le moteur refroidisse pour mettre les mains dedans, on rejoint les potes et ça ride tout l’après-midi dans ce grand skatepark où tout le monde trouve de quoi s’amuser. Pendant la session, Maxence et Dave jettent un œil à l’embrayage… Verdict : il est mort. Mon van reste là, les Apaches de mon van et moi-même repartirons dans d’autres voitures et on le récupérera dimanche soir pour le retour en France… En fin d’après-midi, direction un nouveau park construit en été 2014 à Trapaga, c’est à 10 minutes de voiture ! Le spot est éclairé et super cool, ça skate à fond jusqu’à 23h puis on bouge parce qu’on ne peut pas dormir sur place.
Apache crew - Leioa Š Doud
Winaï - Tireslide © Poulet
Direction le haut de la falaise à 5 minutes d’Algorta. On avait déjà dormi sur ce spot l’année dernière. Gros parking pour les véhicules, grande étendue d’herbe pour les tentes. On est au top, ça chille, boit quelques bibines en racontant des conneries puis au lit ! Deuxième jour, réveil avec gros panoramique sur le port et la plage du haut de la falaise, puis direction Algorta à 5 min. Le pool n’a pas changé, il est toujours aussi cool à rider donc la session matinale prend bien sa place pendant que d’autres sont déjà en terrasse à manger des tapas bien grasses. Début d’après-midi, on reprend la route
74-75 / VOYAGER
pour Santander à 1h15, on connaît déjà le spot, il est au milieu d’un grand parc vert, vraiment paisible. Les suivures s’enchaînent tout l’après-midi dans tous les sens, ça sieste dans les hamacs et dans l’herbe puis direction Somo à 20 minutes. Le skatepark est au bord de l’océan, il y a un parking pour les vans et du sable pour les tentes, la session skate sous éclairage dans le petit bowl prend place pendant l’apéro. Ça s’ambiance comme il faut jusqu’au bout de la nuit. Il est 2h du matin, Moustache nous sort sa machine à tatouer DIY qui fonctionne avec les piles du poste ! Bernede lève son pantalon pour se faire faire une belle flèche APACHE !
Antoine Morvan - Turndown © GRV
Yann Navarro - Santander © Doud
© GRV
Troisième jour, réveillés par le bruit des vagues, gros soleil ! On se retrouve tranquillement au bar à tapas pour un bon café ou une assiette de charcuterie. Certains sont déjà en train de carver le béton et PAF ! On entend crier au fond du park, Buzz est tombé sur le poignet. On est obligé d’appeler les pompiers vu la douleur. Résultat, déboîté et cassé ! Pendant ce temps-là Max est parti louer une planche de surf pour se réveiller ! Le dernier jour est là, on prend encore du plaisir à rouler le spot puis chacun commence à plier les
76-77/ VOYAGER
affaires, certains ont beaucoup de route à faire pour rentrer. On repasse donc à Leioa récupérer mon van et rentrer sans embrayage. Grande aventure ce retour de 300 kilomètres, il a fallu monter dans les tours pour que les vitesses passent à la volée sans trop faire craquer l’embrayage. Avec l’aide des potes à chaque péage pour pousser et le Dave collé à mon pare-choc avec son van pour passer la troisième à certains moments. Ouf merci ! On est à Tarbes ! À l’année prochaine !
David Barrère © Doud
Creative. Innovative. Different. #34Rbmx
You can buy all 34R BMX products @ topride.eu with free shipping to EU for orders over 150 â‚Ź. Do you want to sell 34R BMX products in your shop? Register @ bmxdistribution.eu and get your first order now.
Ĺ“uvrer -
G ramo n e
Wo o d s
Texte : Édouard Lassus
LA CORRÈZE EST UN DÉPARTEMENT QUE L’ON PEUT AISÉMENT QUALIFIER DE « RURAL ». AUTANT VOUS DIRE QUE LES PARKS ET LES SPOTS NE SONT PAS MONNAIE COURANTE DANS LE COIN ET QUE LORSQUE VOUS TOMBEZ SUR CE QUI S’EN RAPPROCHE, LA DÉCEPTION EST SOUVENT GRANDE. SI VOUS AJOUTEZ À CELA LE FAIT QUE LES ÉLUS LOCAUX ENTENDENT TOUT DE SUITE « RUGBY » LORSQUE VOUS PRONONCEZ LE MOT « SPORT », VOUS COMPRENDREZ FACILEMENT QUE DANS CES CAS-LÀ IL EST SOUVENT PLUS FACILE DE FAIRE LES CHOSES PAR SOI-MÊME PLUTÔT QUE D’ATTENDRE UN MIRACLE À LA SORTIE DU CONSEIL MUNICIPAL… C’EST APRÈS AVOIR FAIT CE CONSTAT — SOMME TOUTE ASSEZ TRISTE — QUE QUATRE POTES EN MANQUE DE SPOTS ONT DÉCIDÉ DE PRENDRE LES CHOSES EN MAIN ET DE SE LANCER DANS LA CONCEPTION DE LEUR PROPRE TRAIL : GRAMONE WOODS.
LA NAISSANCE
Tout débute en 2011 quand, par un bel après-midi d’automne, Lucas Leite (Leito) et Émile Meyjonade (Milouse) décident de partir à la cueillette des champignons et se retrouvent dans un bois où la composition de la terre (3/4 glaise, ¼ premium sableuse) leur semble en faire l’endroit idéal pour shaper leur futur champ de bosses. L’histoire ne nous dit pas s’ils sont revenus avec beaucoup de champignons mais en tout cas ils
80-81/ ŒUVRER
Photos : Kévin Proust
n’ont pas perdu de temps car les premiers coups de pelle ont été mis quelques jours plus tard en compagnie de leurs deux autres acolytes, Romain Cerou (Kenny) et Guillaume Demonchaux. Et c’est grâce à la générosité du père de Milouse que la petite bande a pu passer à la vitesse supérieure et se lancer réellement dans l’aménagement du spot en août 2011. En effet, ce dernier a acheté le terrain afin que les jeunes puissent se faire plaisir et concevoir le spot de leur rêve ! C’est donc à grands coups de pelles et pioches et surtout à la force de quatre paires de bras et d’une énorme motivation que tout cela a commencé à prendre forme par un grand défrichage, la construction d’une première cabane et la conception des premières vraies bosses. Grâce au soutien du père d’Émile ils ont ensuite pu louer une mini-pelle de 2.5t et aménager l’intégralité de la première ligne, la belle « Jeanne » !
« NO DIG, NO RIDE »
Tout trail qui se respecte se doit d’avoir une base humaine solide, des riders prêts à suer corps et âme pour imaginer, créer et entretenir le spot qui leur est si cher. Et comme dans toute histoire de la sorte il y a un certain turnover au niveau des protagonistes, chacun empruntant un chemin de vie qui lui est propre avec parfois des destinations ne permettant plus la même implication. Ainsi, au fil du temps les gars de Gramone ont perdu deux de leurs membres fondateurs : Guillaume Demonchaux et Milouse, parti suivre ses études dans les provinces slovènes. Bien heureusement, de nouveaux diggers ont rejoint la troupe et sont venus prêter main forte à Kenny et Leito. C’est alors que Guillaume Voissier (Gros Minet) s’est investi dans cette magnifique aventure avec toujours plus de motivation et d’envie pour le développement de ce trail, tout comme Thibaut Gregoire (Maman), Jonathan Audeguit (Djo). De son côté, Romain Grulois (Pelerin) du STO Trail voisin soutient également ses amis de Gramone Woods et vient régulièrement partager une session et donner un
vrai coup de main depuis maintenant deux ans. Un bel exemple d’échange entre diggers ! Pour assurer l’entretien et la pérennité de leur spot, c’est une véritable organisation d’entreprise qui s’est dessinée puisque le noyau dur du trail est présent en « CDI » tout au long de l’année tandis que certains ne sont là qu’en « CDD » durant l’été ou l’hiver et que quelques riders « saisonniers » sont de passage par intermittence. Un fonctionnement qui leur permet de maintenir le trail dans de très bonnes conditions, toujours propre et accueillant, cela aussi grâce à leur implication financière puisque chacun d’entre eux met la main à la poche lorsqu’il s’agit d’investir dans le matériel nécessaire à l’entretien du spot.
LES JOLIES FILLES
Comme tout spot DIY, Gramone Woods a connu des aménagements et des modifications dans sa conception. Aujourd’hui, il se compose d’une ligne principale, nommée « Jeanne » et attend la fin de la gestation de la belle « Marie ». De taille moyenne, « Jeanne » est rythmée de doubles, de hips (droite et gauche), de whoops, de virages et d’une bosse à tricks. Bref, une ligne complète qui a été remodelée régulièrement pour tenter de flirter avec la perfection et qui saura ravir une majorité d’amoureux de la belle terre et des formes généreuses. De son côté, « Marie » — qui n’en est pour l’instant qu’à un stade embryonnaire, devrait s’affirmer comme une ligne progressive et de très bonne taille ! Toute cela grâce à cette terre qui demande beaucoup d’efforts à la construction et au modelage mais qui, en guise de récompense, ne demande que peu d’entretien. « Juste des arrosages et de la poupou pour une bande de roulement optimale », dixit les locaux qui poursuivent activement le façonnage de la grande Marie dans le but d’organiser leurs premières jams sur ce trail des plus agréables.
Lucas Leite - Seat grab
82-83/ ŒUVRER
Guillaume Voissier - Table
Lucas Leite - Condor
UN HAVRE DE PAIX
La particularité de ce petit bijou à flanc de colline réside aussi dans la volonté d’en faire un lieu de paix et de sérénité où l’on prend plaisir à chiller en pleine nature, au milieu d’une faune et d’une flore riche et diversifiée. Des efforts importants ont été faits au niveau de l’esthétique et du confort du trail avec la conception d’une grande cabane, d’un barbecue et de bassins qui, en plus de faire office de réserve d’eau, sont joliment agrémentés de diverses plantes aquatiques. Tout cela « pour un plus grand confort entraînant une croissance exponentielle de la convivialité et un meilleur rangement du matériel ». Bien plus qu’un trail, Gramone Wood est donc un véritable lieu de vie où chacun se retrouve pour partager du bon temps, une session entre potes ou avec les riders de passage et bien entendu quelques 84-85/ ŒUVRER
REMERCIEMENTS soirées au coin du feu, saucisses sur le grill et breuvage à la main ! Gramone Woods est la preuve que tout est réalisable à partir du moment où l’on s’en donne les moyens et que l’on s’entoure de personnes qui partagent la même passion et les mêmes convictions. Il n’est pas nécessaire d’être en nombre, seulement motivé et prêt à donner de son temps et de son cœur à une nature qui bien souvent vous le rendra de la plus belle des manières. La Corrèze est un bel exemple de tout ça puisqu’une belle scène trail s’y est développée avec le Dark Side, le STO Trail et le Bikette Trail. Tout ça dans un rayon de 30 kilomètres et avec « une vision propre à chacun mais le même esprit de partage ».
« Merci à Milouse et son père pour le terrain, Pelerin pour ses coups de pelles et son sens inné de la réflexion. Notre « Maman » (Thibaut Gregoire) pour sa patience, Kevin Proust qui nous suit depuis le début avec son objectif et tous les diggers qui sont venus nous aider, aussi performant avec leur pelle, leur vélo ou leur foie à lever le coude. Le Lac du Causse pour les plantes aquatiques des bassins et, pour les diverses plantes et arbres, nous remercions les différentes municipalités aux alentours. Les personnes intéressées par notre spot peuvent nous contacter par Facebook et nous suivre sur Instagram (@gramonewoods et @gramonecat). Ce n’est pas parce qu’on a un trail que nous sommes sectaires ou des marginaux du petit vélo, nous sommes juste allergiques à certains parasites (cf. Soul n°65). »
Vianney Sabre - Downside Whip - Dunkerque Š Florent Delahaye
LOCALISER -
Li lle
Intro et questions : Édouard Lassus Texte : Julien « Mangoose » Massé
DIRECTION LE NORD, LE VRAI. PLUS PRÉCISÉMENT LILLE ET SES ENVIRONS ; LÀ OÙ L’HIVER EST RUDE MAIS OÙ LA CHALEUR HUMAINE RÉCHAUFFE L’ATMOSPHÈRE ; POUR DÉCOUVRIR UNE SCÈNE QUI BOUGE AVEC DE JEUNES RIDERS PROMETTEURS MAIS ÉGALEMENT DE BONS SKATEPARKS, UNE GRANDE VARIÉTÉ DE SPOTS ET QUELQUES ÉVÉNEMENTS SYMPAS. LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE LILLE EN FAIT UNE CONURBATION* INTÉRESSANTE POUR LE BMX PUISQUE PROCHE D’AUTRES VILLES FRANÇAISES ET EUROPÉENNES OÙ LES PARKS ET LES SPOTS NE MANQUENT PAS (ABBEVILLE, CALAIS, PARIS, BRUXELLES, LONDRES…). POUR NOUS PRÉSENTER CETTE SCÈNE, NOUS AVONS LE PLAISIR DE DONNER LA PAROLE À L’UN DE SES FERVENTS PROMOTEUR EN LA PERSONNE DE NOTRE BON « MANGOOSE ». C’est le Nooord, le fameux cliché de la France, rien que de dire que l’on vient de cette région donne le sourire aux gens… Ok, la météo est plus compliquée qu’à Aix-en-Provence, oui certains peuvent parler de manière complètement incompréhensible (même pour nous, hein !) Mais… Niveau spots pour rider c’est le paradis ! Skateparks, trails, bowls et street, tout y est ! Lille c’est 1 200 000 habitants avec son agglomération, la capitale des Flandres comme elle est appelée, a vu passer bon nombres de générations de riders tels que Julien Rocchisani, Greg Herbecq avec le fameux trail de la « Base 59 », puis Sébastien Declercq toujours accompagné de son pote Laurent Deroo.
88-89/ LOCALISER
Photos : Florent Delahaye et Frédéric Maciejewski
L’arrivée du skatepark couvert en 2005 a permis de faire monter le niveau d’un cran sur la métropole et surtout de faire grossir encore plus la scène. Bien que presque tous ceux de ma génération aient arrêté de rouler, j’ai toujours pu trouver du monde pour rider le park ou bouger en skatepark sur la Belgique ou Abbeville. Forcément, avec les tendances beaucoup de mecs ici sont en combo « Brakeless / 4pegs / Freeco » mais chacun y trouve son compte et son style de riding. Niveau spots de street tout a été plus ou moins bien rincé, République et sa fontaine, Nouveau siècle et son banc/bloc, Opéra et ses marches, Grand Palais et ses plans inclinés ainsi que le fameux spot des Tétons à côté de la gare Lille-Flandres, sous l’appareil photo de Kévin Saborit et Florent Delahaye. Ryjsel (Lille en Flamand) a toujours été le point central de tous les riders du coin, que ce soit pour les mecs du Touquet (Julien Renaux), Calais (Rémi Dufossé, Alexis Ignace, Mickaël Boulanger), Dunkerque (Kévin D’Hollander, John Fochesato, Simon Deschoo) Saint-Omer (Alex Hochart), Wingles (Cyril Berkane) Steenvoorde (Jean-Baptiste Copin) Cambrai (Clément Fournier, Alex Meyer, le fameux Rotulos et moi-même) et j’en oublie beaucoup car la scène à toujours été en constante évolution. L’ancien groupe de streeteurs lillois « GBS » (Papy, Chiken, JB, Coach, Sam, Zec, etc.) ont été pendant plusieurs années les instigateurs de nombreuses street jams et de vandalisme à coup de stickers. La scène lilloise ne peut donc pas se résumer qu’à une seule ville mais bien plus à tous les riders du nord de la France. Bien que notre scène soit plus discrète en terme de médiatisation, elle n’en reste pas moins active et l’arrivée de la jeune génération fait plaisir à voir surtout avec la Belgique, l’Angleterre et la Hollande pas loin pour le practice en bac à
mousse et rési’. Nous avons donc voulu mettre en avant les nouvelles têtes (et des plus anciennes aussi) avec Vianney, Amalric, Kenavan, Julien, Alexis, Loukiane et moi-même. Ils sont, à leurs façons de rider, ce que peut représenter le Nord en ce moment. Un mélange de park-riders cinglés (Alexis c’est cadeau) ou Loukiane avec son flip whip brakeless pendant le Wild Night Contest en 3 tentatives, Ken’ avec son flow de ninja, et les trois streeteux : Amal’, Vianney, et Julien.
AMALRIC FERRUIT
Âge : 22 ans Profession : Vendeur au Vans store Lille. Années de riding : 5 ans d’ici peu. Les spots à ne pas manquer : Le beau spot des nichons, les plans inc’ et le ledge de la Madeleine et le bowl de Courtrai. Tricks fétiches : T-bog et Condor. Comment décrirais-tu ta scène ? Petite scène vachement soudée avec de plus en plus de jeunes qui commencent à bien se lancer ! Ses atouts : Pleine d’énergie, pas mal de styles de riding. Ses inconvénients : Ça restera la météo. Que faire à Lille et dans le Nord ? Plein de choses ! On peut autant aller sur la côte profiter de la plage, que se la couler douce dans les bars du vieux Lille. Un endroit à découvrir : Le Golden Wave. Actus : Hâte de voir le projet du skatepark de Lomme aboutir.
* Une conurbation est un ensemble urbain constitué de plusieurs noyaux urbains (ou villes) dont les banlieues finissent par se rejoindre.
Amalric Ferruit - Toboggan - Dunkerque Š Florent Delahaye
Alexis Ignace - Tailwhip Transfert - Lille © Frédéric Maciejewski
VIANNEY SABRE
Âge : 22 ans Profession : Eeeuuuhh… j’ai pas assez d’une phrase pour tout dire sans que ça soit carnage, en gros je bosse un peu partout ! Années de riding : 5 ans Sponsors : Unrrun North, CBC. Le spot à ne pas manquer : EuraTechnologies à Lambersart ! Tu te croirais aux states ! Tricks fétiches : Downside Whip et Condor. Comment décrirais-tu ta scène ? On a un bon p’tit groupe de riders sur Lille, pas trop d’embrouilles ou quoi, donc j’me plains pas ! Ses atouts : On a tous à peu près le même état d’esprit, c’est ce qui est cool ! Ses inconvénients : Comme tout le monde le sait, dans le Nord il fait pas tout le temps ultra beau… Que faire à Lille et dans le Nord ? À ton avis… Faire la teuf, boire des bières et manger des welshs ! Un endroit à découvrir ? Le musée des BeauxArts ou alors la rue Solférino, tout dépend de ce que tu veux découvrir ! Actus : Avec un pote on gère actuellement la construction d’un skatepark dans notre ville (enfin !) Donc ça, le vélo, le taff et les soirées ! 90-91/ LOCALISER
ALEXIS IGNACE
Âge : 22 ans. Profession : J’étais vendeur chez Freegunshop à la cité Europe pendant 3 ans mais ça a fermé. Années de riding : 6 ans. Les spots à ne pas manquer : Le 80100 Abbeville, Halle de le Glisse à Lille et Zap Ados le skatepark de Calais. Tricks fétiches : Whip, vader et les gros transferts. Comment décrirais-tu ta scène ? Ma scène c’est le park Zap Ados à Calais, il possède un bowl et un petit bowl reliés par un volcano puis une partie street. Ses atouts : Les 2 bowls qui sont sympas à rouler. Ses inconvénients : Il n’y a pas de vraie funbox, c’est dommage. Que faire à Lille et dans le Nord ? À Calais on peut faire du shopping à la Cité Europe ou alors prendre le tunnel ou le bateau et aller en Angleterre. Un endroit à découvrir : Monter tout en haut du Beffroi de Calais, visiter le musée de la dentelle, etc. Actus : Vite retrouver un boulot pour pouvoir mettre de l’argent de côté et participer aux plus grosses compétitions de France car sans sponsor ça coûte vraiment beaucoup d’argent le BMX !
KENAVANH PHOMMASENE
Âge : 29 ans. Profession : Ingénieur packaging. Années de riding : Une dizaine environ. Les spots à ne pas manquer selon toi : Le bowl de Courtrai (Belgique), les plans inclinés du boulevard Carnot (Lille). Tricks fétiches : Bunny tailwhip, half-cab tailwhip, air motocross. Comment décrirais-tu ta scène ? Des riders motivés avec un bon niveau, qui roulent avec le sourire et dans une bonne ambiance, que ce soit en street ou en park. Ses atouts ? La diversité des styles de riding. Ses inconvénients ? Un park local couvert trop glissant, une fournaise dès qu’il fait plus de 20°C à l’extérieur. Peu de spots en street… Que faire à Lille et dans le Nord ? Goûter les spécialité du Ch’Nord (le welsh, le Maroilles, les bières…), apprécier la Grand’Place, la Citadelle et visiter nos voisins belges. Un endroit à découvrir ? Toute la région est sympa. À noter que les gens du Nord sont vraiment accueillants. Actus : Le projet « Move Your Feet », des illustrations drôles et simples à base de jambes façon cartoon (déclinées sur stickers, toiles, gifs, tote bag, pochoirs). Le design de toute la nouvelle gamme BMX Decathlon, qui arrivera en magasin à partir de septembre.
Kenavanh Phommasene - Bus - Dunkerque Š Florent Delahaye
Loukiane El Ghazouani - Bus - Lille © Frédéric Maciejewski
LOUKIANE EL GHAZOUANI
Âge : 20 ans Études : DUT Techniques de Commercialisation. Années de riding : 6 ans Les spots à ne pas manquer : La Halle de la Glisse évidemment et True Spin pour le bac à mousse. Trick fétiche : Backflip Tailwhip. Comment décrirais-tu ta scène ? Bien diversifiée et plutôt jeune. Ses atouts : La bonne ambiance entre nous. Ses inconvénients : Aucun. Que faire à Lille et dans le Nord ? Les boutiques et manger des moules frites. Projets : Faire les FISE Xperience pour rouler de gros modules, aller rouler en Angleterre et faire une vraie belle vidéo !
92-93/ LOCALISER
JULIEN RENAUX
Âge : 26 ans Études : Étudiant en alternance avec Btwin. Années de riding : 10 ans. Sponsors : Mon compte en banque et Capital Bike Crew. Les spots à ne pas manquer : République, le Forum, la Halle, EuraTechnologies. Tricks fétiches : Icepick, Truckdriver. Comment décrirais-tu ta scène ? Plutôt détente, avec tous styles de riding et de niveaux. Ses atouts ? La bonne ambiance, pas de prise de tête entre les riders. Ses inconvénients ? La pluie est le seul souci ! Que faire à Lille et dans le Nord ? Boire des bières de qualités et manger des welsh (spécialité au cheddar). Un endroit à découvrir ? La gare Saint-Sauveur pour profiter des concerts, du bar et des salles d’expos. Actus : Finir mes études, définir le vélo de demain, continuer à prendre du plaisir sur ma petite bicyclette.
Julien Massé - Nosepick whip - Lille © Frédéric Maciejewski
JULIEN « MANGOOSE » MASSÉ
Âge : 29 ans Profession : Directeur du Vans Store de Lille (29, rue de la vieille Comédie). Années de riding : Bientôt 12 ans. Sponsors : BMX Avenue, Gentlemans Factory et FOV tattoo shop. Les spots à ne pas manquer : République, Nouveau Siècle, les « Tétons », la Halle de la Glisse. Tricks fétiches : Tout… Tant que ça me donne le sourire ! Comment décrirais-tu ta scène ? Multiple et tranquille. Ses atouts ? Ça roule de tout (parks, street ou bowls en béton). Ses inconvénients ? La météo évidemment… Que faire à Lille et dans le Nord ? Euh… de tout ! Prendre l’apéro à la Treille, la gastronomie (le welsh), du shopping dans le vieux Lille, allez prendre l’air à la citadelle. Un endroit à découvrir ? Le « Golden Wave » c’est LE bar/boîte de Lille ! Jamais déçu, très bon public ! Actus : Un peu plus de dessin, custom de boards et un peu de tattoo pour la rentrée 2015-2016 !
Julien Renaux - Feeble Grind - Lille © Frédéric Maciejewski
EXPLORER La
Flo Barral - fakie suicide
-
ro to n d e
Intro : Ben Bello Texte : Guillaume Ducreux
Photos : Guillaume Ducreux
Bob
CEUX QUI SUIVENT LE TRAVAIL DE GUILLAUME DUCREUX SAVENT À QUEL POINT IL A LE GOÛT DES LIEUX INSOLITES ET PHOTOGÉNIQUES. ÇA TOMBE BIEN CAR IL A TOUT LE TALENT POUR RETRANSCRIRE ET TRANSMETTRE CES ATMOSPHÈRES BIZARRES, CES AMBIANCES VIDES QUI NOUS FONT QUELQUE CHOSE. EN Y AJOUTANT DES BMXERS VIREVOLTANTS, IL ENTOURE LE RIDING (ET DU TRÈS BON EN PLUS) D’UN ESTHÉTISME POST-APOCALYPTIQUE ASSEZ JOUISSIF, IL NOUS INTERPELLE ALORS SUR L’USAGE ET LE PASSAGE DES CHOSES, DES GENS, ÉPHÉMÈRES. C’EST AVEC GRAND PLAISIR QUE NOUS L’ACCUEILLONS À L’INTÉRIEUR ET À L’EXTÉRIEUR DE CE NUMÉRO SI PARTICULIER…VOUS COMPRENDREZ UN JOUR POURQUOI.
96-97/ EXPLORER
Les territoires évoluent constamment et ce qu’on laisse derrière nous est un miroir de nos comportements actuels et passés. La mutation des différentes zones rurales, citadines et industrielles a laissé un patrimoine architectural des plus éclectiques. J’ai une attirance pour ces zones en jachère. Je les approche au travers de la photographie pour stabiliser ces ambiances, garder une trace de zones qui subissent les affres du temps. Les différents aspects architecturaux, sociologiques et même historiques sont des éléments que je tente d’archiver. L’intervention doit être la plus discrète possible et se limiter au seul bruit de l’obturateur. Ce serait mentir que de dire qu’à chaque fois je ne transpose pas toutes les possibilités incroyables de ride qu’offrent ces lieux. Certaines friches sont cependant plus accessibles et il est possible avec un peu de motivation d’y construire de belles choses. Partant de ce constat et après être tombé sur un type de lieu d’habitude inaccessible, voire classé au patrimoine, nous avons décidé d’y établir un quarter éphémère.
Mimi Granieri - Flair unlookdown
François Torrecilla, de retour - Condor
L’équipe était constituée de Mimi Granieri qu’on peux définitivement surnommer Bob le bricolo, Flo Barral, François Torrecilla, Rémi Dunoyer, Guillaume Kolly, Chris Graux aka la faucheuse, Nicolas Terrier et Dalyl Bousnina derrière la caméra. Charriant toutes les matières premières qu’on pouvait récupérer à l’intérieur, nous avons essayé de construire un mécano géant. Allant du canapé kitsch dégueulasse jusqu’aux poutres de traverse et différentes choses non identifiables, nous avons réussi à dresser un quarter de 2 mètres. Mimi aux commandes de la visseuse a
98-99/ EXPLORER
réussi à donner, après plusieurs petites modifs, une courbe agréable dans ce lieu complètement insolite. La construction n’a pas été sans perturbations. En effet, de l’autre côté de cet immense hall se tenait une charmante demoiselle dans son plus simple appareil, prenant la pose pour un photographe venu chercher une toute autre esthétique du lieu... Il a fallu recentrer plusieurs fois ces jeunes loups pour qu’ils se remettent au travail. Une fois la structure plaquée toujours grâce aux matériaux glanés sur place, j’ai pu profiter du lieu
pour me balader et voir les assauts répétés sur cette courbe inédite. Au-delà du simple fait de rider une courbe DIY, ce endroit incroyable a rajouté pas mal d’excitation et de motivation. Il n’est pas banal de pouvoir rider et aménager même temporairement des structures telles que celle-ci. Les différents éléments constituant le module furent démontés. Le côté éphémère de la session l’a rendu encore plus atypique et mémorable.
Entrevue : Ben Bello
Ar twork : Jimmy Petitet
I L L U S T R E R J i mm y
Pe t i t e t
SON NOM EST UNE LÉGENDE DU BMX FLAT FRANÇAIS DE CES DIX DERNIÈRES ANNÉES. DEPUIS RETIRÉ DE LA SCÈNE, IL A TRANSPOSÉ SA MINUTIE, SON ÉNERGIE, SA CULTURE DANS UN TOUT AUTRE UNIVERS, CELUI DES ENSEIGNES DE SHOPS, QU’IL CRÉE DÉSORMAIS EN BOIS, DE LA FAÇON LA PLUS ARTISANALE QUI SOIT. LA PREUVE AVEC LE SUIVI DE LA PRODUCTION D’UNE ENSEIGNE SOUL CRÉÉE SPÉCIALEMENT POUR L’OCCASION PAR JIMMY PETITET. As-tu toujours dessiné en parallèle à ta carrière de bmxer pro? À l’époque du BMX je ne dessinais quasiment jamais, je ne suis pas un passionné de dessin, ce qui m’intéresse c’est le processus créatif et la pratique du flat me comblait suffisamment, je suis un peu mono-maniaque j’aime être à fond sur un projet. Qui est l’illustre illustrateur, passé ou présent, qui te fait vibrer ? J’ai toujours aimé le travail de Keith Haring, j’aime beaucoup le coté instinctif, évident et l’énergie de ses œuvres, il symbolise une époque et une culture qui m’inspirent beaucoup dans mon travail.
110-111/ ILLUSTRER
Quelle est la culture qui transpire derrière le style de ton époque Stereopanda et de celle d’aujourd’hui ? Pour l’histoire de Stereopanda, c’était d’abord l’énergie de trois personnes Alex Jumelin, Lionel Cardoso et moi, pour toute la création de la marque j’ai toujours travaillé en binôme avec Lionel, toutes nos idées étaient mises en commun pour produire les collections. Le délire de départ était de faire des vêtements que nous aurions envie de porter en nous inspirant de ce que nous aimions tous les deux : la musique, la pop culture et une certaine imagerie des pays qui nous faisaient rêver à travers notre pratique du flat, donc les États-Unis et le Japon. Maintenant mes influences sont plus les enseignes américaines autour des années soixante mais rien n’est figé.
tracer le bois de façon précise et je passe à la coupe des planches souvent d’épaisseurs différentes pour donner plus de dynamisme à l’ensemble, j’arrondis et je ponce tous les angles pour adoucir le visuel final et je passe à la mise en couleur, j’utilise de la peinture classique que je dilue et que j’applique en plusieurs couches afin de donner un rendu très lisse et j’assemble toutes les parties entre elles. Toutes ces étapes sont assez longues parce que j’essaye de donner un côté mécanique à l’ensemble alors que tout est fait à la main.
IL NE FAUT PAS SE DÉCOURAGER ET TOUJOURS ALLER DE L’AVANT MAIS TOUT CELA DOIT RESTER Comment es-tu venu à la fabrication de UN KIFF ET PRENDRE DE ces enseignes ? S’AMUSER AU QUOTIDIEN J’ai réalisé un travail autour de pochettes de disques vinyls où j’ai inventé des uniEST IMPORTANT
vers et des artistes fictifs sur des toiles au format carré. J’aime beaucoup le rapport à l’enfance et me suis inspiré des souvenirs et des idées souvent fausses que j’avais eues en regardant les pochettes de disques chez moi. Je trouve intéressant de faire un tableau et de créer un début d’histoire et que la personne qui le regarde la termine. Décris-nous le processus de A à Z de la construction de l’enseigne Soul ? Pour l’idée de base, je me suis inspiré d’un diner américain avec un code couleur dans l’esprit Miami. Puis je fais un croquis dessiné que je retravaille à l’ordi pour faire un dessin parfait en termes de dimensions, de lignes droites et faciliter le travail de typographie, j’imprime un patron qui m’aide à
Vois-tu un rapport avec la concentration et l’exigence du flat de ton époque lorsque tu fais tout ça ? La démarche est la même pour les deux disciplines, les deux demandent beaucoup de temps et, si tu veux que le résultat soit à la hauteur de tes espérances, il faut t’imposer de la discipline. Pour les deux il y a des moments difficiles où il ne faut pas se décourager et toujours aller de l’avant, mais tout cela doit rester un kiff et s’amuser au quotidien est important. Mais la similitude la plus frappante est le plaisir que tu ressens quand tu progresses. Est-ce que la découpe de bois peut devenir contraignante au point de limiter tes visuels ? Toutes mes productions sont faites à la main, il y a donc des contraintes techniques et tout n’est pas possible mais j’aime trouver des solutions pour les contourner et faire les pièces à mon idée. En fait, comme dans le BMX les obstacles sont juste mentaux, il ne faut pas se donner de limites et il faut se dire que rien n’est impossible. Au fait tu roules toujours ? Je ne roule plus mais je suis encore ce qui se passe, surtout le street et quelques mecs en flat, il se dégage une énergie des vidéos qui est très motivante. Contacts et sites de jimmy : https://www.behance.net/jimmypetitet https://instagram.com/jimmy_petitet
É D IT IO N & PUBLI CI TÉ Ben Bello contact@soulbmxmag.com
R É DACTI ON Pierre Mercier pierre@soulbmxmag.com Edouard Lassus edouard@soulbmxmag.com & Alexis Desolneux
G R A P H IS ME
Julien Pouplin julien@soulbmxmag.com
VI DÉ O Hadrien Picard hadrien@soulbmxmag.com & Romain Fel Antoine Sabourin
C O NTR IB U TIO NS S O U L 8 6 Xavier Magnan, Shelter Doe, Fanch Vuillemin, Vincent Pietri, Jimmy Petitet, Fabien « Yorda » Lefevre, Louis Thomas, Kevin Proust, Frédéric Maciejewski, Florent Delahaye, Joey Cobbs, Thomas Pigeon, John Garcia, Jérémie Carrere, Gervais Rousseau, Didier Sastourné, Bartosch Salmanski, Romain Fel.
P H O TOGRAPHI E Hadrien Picard hadrien@soulbmxmag.com & Simon Cassol Cédric de Rodot Guillaume Ducreux
S O U L,À S U IVR E S U R
S o u l b m x m a g .c o m
PROCHAIN SOUL
LE GUIDE Sortie à l’automne
Soulbmxmag édité par
[# b mxisfu n ]