Soul Bmx Mag #82

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#82

Virgule

, La lune, pleine, me joue des tours, du cœur voilé de son iris elle me scrute et me conseille de débuter ce dernier édito par une majuscule. Trop tard une virgule aura anticipé le crépuscule d’une vie de soulardises. Cela fait 10 ans que je vous inflige mes points d’interrogations, et j’abandonnerai sur une facétie de ponctuation ;)?!. Le lâche n’a même pas le courage de son point d’exclamation qu’il ouvre déjà les guillemets en citant Mam’zelle Chazelle : « je ne suis que ponctuelle, une virgule au milieu de la vie est belle ». Il est vrai qu’au terme de la dictée des maux et merveilles, quand viendra le point final, se réalisera la prophétie. Diable, nous ne sommes donc que de passage (entre parenthèse), alors autant ne pas l’être. Quoi ? Sage. Autant s’en amuser, jouer, persévérer et avant de trop – passer le relai. Ainsi, point de suspension dans l’histoire de Soul, deux trois petits points à revoir et revoilà l’ado de 16 ans reparti sur de bonnes bases avec que du neuf : équipe renouvelée, format carré, maquette aérée, ligne éditoriale francisée, le tout figurez-vous gratuit et ce grâce au soutien enthousiaste de notre BMX local. Je vous laisse ainsi entre de bonnes mains, avec un petit pavé plein de bonnes choses, tandis que de mon côté, je saute soulagé de l’autre côté de la virgule , … heureusement, Ben

En couverture

Un coq Soul ? Par le génial Michaël Husser. À découvrir en page 122



#82

LA RELÈVE

LA PARENTHÈSE

SÉLECTIONNER Le matos

Multitool & Sac de Golf DK

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Tristan Jouandane

LE VÉLO

Névrosés

L’ANCIEN

LA GENÈSE

LA PIÈCE

CREW

Arnaud Wolff

Pascal Mintovt

Dugan x Lewis

K-mikaz

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DOSSIER

RENCONTRER Maxime Bonfil

Jason Eustathiou

INTERLUDE

VOYAGER

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Park riding

RÉVELER

OEUVRER

FIGURER

Berlin

COMPARER

Charles Tschumy

Bmx Bandits

Riders photographes

Vélos Fit, Fly, Premium

80

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99

106

ÉVOLUER

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Les magazines français

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Texte : Edouard Lassus

Photos : David Ver nois

L A RE L È V E

-T r i s t a n

J ou an d an e

DU HAUT DE SES QUATORZE ANS, TRISTAN EST CAPABLE DE PASSER TOUTE UNE JOURNÉE SUR SON VÉLO, À RIDER SANS RELÂCHE AVEC UNE GRANDE PERSÉVÉRANCE ET UNE VISION ORIGINALE DE CHACUN DES SPOTS SUR LESQUELS IL ENTREPREND UNE SESSION. MALGRÉ SON JEUNE ÂGE, IL POSSÈDE DÉJÀ SA PROPRE APPROCHE DU BMX, INFLUENCÉ À LA FOIS PAR LES TRICKS OLD SCHOOL ET LE RIDING CONTEMPORAIN. AVEC CE STYLE SINGULIER, TRISTAN SE DISTINGUE DES JEUNES DE SA GÉNÉRATION.

Âge : 14 ans Ville : Montluçon (Auvergne) Surnom : Christian Années de pratique : 6 ans Études : Je suis en 3ème. Pourquoi le BMX ? Parce que je fais ce que je veux avec, quand je veux et où je veux ! Ton 1er BMX : C’était un Décathlon bleu. Tes envies dans le BMX ? Me faire plaisir en vélo et, qui sait, peut-être mettre de nouveaux tricks… Ta session parfaite ? Tout simplement une session avec mes amis, où le temps permet de rouler, durant laquelle je ride en me faisant plaisir et où ça déconne (avec goûter inclus) ! Ta vie à 30 ans? À faire un boulot cool et intéressant qui me permettrait de rouler et de profiter du temps qui m’est imparti… 20-21/ LA RELEVE


Tout l’univers du vélo en 1 Clic

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Antoine Mallier

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Texte : Fanch Vuillemin

L A PA RE N T H È S E

-N é v r o s é s ?

Névrose : Affection psychique perturbant peu la personnalité et la vie sociale, et dont le sujet est conscient. (Larousse)

« QU’EST-CE QUE LE BMX POUR TOI ? » Pour tenter de répondre à cette « question-qui-tue », certains diraient maladroitement: « J’sais pas, le BMX c’est tout pour moi ! ». Tandis que les plus érudits paraphraseraient sûrement la poétesse Pauline Labrande ( a u t e u r e du recueil Fleurs de névrose) : «Pour moi le BMX est plus qu’un loisir, plus qu’une passion, il est un échappatoire, un médicament, une drogue, une confession, une psychanalyse, une introspection... Je ne pourrais pas vivre sans le BMX. » (Y’en a qui s’exprime bien non?!) Ben oui, faut pas te mentir, tes pensées, ton esprit sont en grande partie occupés par le BMX. Il t’obsède ! Tu ne t’es jamais dit que t’étais complètement taré quand tu charries des tonnes de terre, tout seul dans les bois, alors qu’il pleut à verse ? Ou quand tu passes des heures à penser, dessiner, voire maquetter ton spot préféré ? Ou encore, quand tu te dis que ce cours est

22-23 / LA PARENTHESE

vraiment trop long, alors que tu rêves d’une bonne session de BMX avec les copains (les copines) ? Ou même, quand t’es tranquillement en train de mater la télé, et qu’au second plan du film la vision d’un spot parfait te fait quitter le fil de l’histoire ? Pour Zac Gerber, cette “ double vision ” ferait même de nous des artistes : « It’s weird but that’s what makes us all artists. We can see something the rest of the world can’t. » Nous ne serions donc pas cinglés, mais tout simplement des artistes ! C’est vrai ça, il n’ y a qu’à observer les flateux danser langoureusement avec leur vélo ou évidemment les diggers sculpter passionnément dans les bois... Ces gestes dirigés vers un but précis, mobilisants le corps et l’esprit, afin de concrétiser un rêve, un projet... c’est une performance artistique ça ! Nous sommes donc des artistes ! Je le savais. J’en avais déjà entendu parler quelque part sur la toile ou dans les mags... La pratique du BMX relève de l’art ! Mais attends, attends ! Quel artiste n’est pas névrosé ? Ça me rappelle un truc qu’avait dit le grand boss de la psychanalyse, un certain Sigmund. Freud:

( ) « L’artiste se détourne de la réalité effective et transfère tout son intérêt, sa libido, elle aussi, sur les formations de souhait de sa vie de rêverie, à partir desquelles la voie pourrait conduire à la névrose ». Sacré Sigmund, toujours là pour nous remettre les pieds sur terre... ce rabat-joie ! Bon, je te laisse opter pour Zac Gerber ou Sigmund Freud, parce que moi, je ne suis pas sûr de vouloir faire un choix... Ce dont je suis sûr, en tout cas, c’est que j’ai beaucoup appris du BMX : patience, confiance, douleur, frustration, sociabilité, plaisir, courage, envie, différence... La vie de couple quoi ! L’amour en fait, la plus saine des névroses ! Alors, même si j’ai une affection psychique prononcée pour le BMX, c’est pas trop grave ! Finalement... PS: Maintenant, pour te marrer un peu, amuse-toi à remplacer le mot BMX par un autre dans ce texte un peu trop sérieux. Voici quelques idées dont je te fais cadeau : tricot, branlette, bowling, bridge, meurtre...


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Distribué par Ezco TT 20.75», 21» et 21.25», bases 13.25’’ à 13.75, ht 75°, st 71°, hbb 11.7», s.o. 9.25» Pattes «investment cast», ép. 7mm. 2,32kg. Brut verni, rouge mat & noir mat. Broc Raiford signature. Un vrai cadre très réactif pour le street moderne avec bases arrières courtes, angle de direction raide, boîtier haut et stand over très important pour bien caler la selle en Bus. Des finitions magnifiques.

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3 / TOTA L Killabee

Distribué par V2000 TT 20.4 », 20.7» ou 21», bases 12.9» en butée, 13.2» au centre, ht 75.5°, st 71°, s.o. 7.5», hbb 11.75». 2.1kg. . Black ED ou apple silver. Kyle Baldock signature. Cadre nerveux et compact, réactif au point d’être difficile à maîtriser sur de grosses hauteurs. Ne pas hésiter à le choisir assez grand ou à mettre un frein. 1

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Distribué par Ultimate V2 H 8.5 ou 8.75’’, L 28’’, up 1°, back 12°. Logo « CK » en relief . 840g. Chad Kerley signature. Guidon parfait pour les barspins. Une géométrie très classique, pas trop haut, pas trop large, et solide en plus.

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5 / K HE Lacey

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Co-distribué par Eurotop et Bmx Avenue Dan Lacey signature en collab avec Federal. Tringle en Kevlar pour gagner du poids et matériaux venant du MTB pour des flancs plus résistants. Disponible en 2,40’’ pour un poids bien fou (488g). ). On a vraiment hâte de les tester ! 42,95€ (folding : 54,95€)

6 / SN A FU Magical TL

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Distribué par Mythic 100% alu 7075 T6 usinée CNC. Déport 52mm. 284g. Noir, rouge, violet, jet fuel. Dessinée par Harry Main, cette potence topload assez longue ne remonte pas trop le guidon. Un bon compromis permettant d’ajuster ses réglages à ses envies.

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1 /CULT Trey Jones

Distribué par Frenchys TT 20, 20.5, 20.75 ou 21.25’’, cs 13.50’’, ht 75,4° ; s.o. 8.75 », hbb 11.7’’ Fabriqué aux USA, ce « Trey Jones » reprend le B Boy avec des renfort soudés aux bases arrière pour les pédales grinds (cf « the fifth » il y a 10 ans). L’angle de direction est très fermé afin de faciliter les nose whelling. Attention cadre sans peinture !

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2 /AN IMA L Bpe

Distribué par Frenchys Corps en plastique remplaçable séparément. poids : 425g. Système novateur sans roulements. La plateforme en plastique glisse simplement sur un axe de 17mm super gros. On peut donc facilement changer le plastique en gardant l’axe de la pédale.

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Distribué par Frenchys L 110mm, Diam 39mm, corps en Cr-Mo Triple butée et traitement thermique, revêtement en nylon/fiberglass. Spacer 3/8 inclus. 198g. Black. Scott Ditchburn signature. Innovation, des petites entailles pour maintenir le plastique en place.

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4 / COLO N Y Wasp

Distribué par Unleaded Corps Alu 6061-T6 forgé puis usiné CNC. Axe central femelle en Cr-Mo traité (kit axe mâle dispo). Driver 9t. 6 cliquets de 3 crans chacun et 6 ressorts. 415g. Un moyeu très attendu par les riders de park car inspiré par le déjà mythique Profile Elite, il permet d’avoir beaucoup plus de points d’engagements (plus de bruit aussi)…Version LHD dispo prochainement À partir de 149€

5 / F OUN D ATI O N Subprime

Distribué par Unleaded Manivelles 175mm sanko, traitement après soudure. Axe avec système 2 pcs, Cr-Mo traité, axe 19mm. RHD et LHD. 879g. Black ED complet ou version Brut avec vernis. Une marque française au pédalier plus light et toujours à l’excellent rapport qualité/prix. À partir de 129.90€

6 / BSD Donnasqueak

Distribué par Unleaded 2.25» (628g) ou 2.40». 110psi. Couche Silkworm, gomme spéciale «squeak» rythmant le riding agréablement. Alex Donnachie signature et do nc super polyvalent et rapide. À partir de 32.90€

7 / FEDERA L Stevie Churchill

Distribué par BMX Avenue TT 20.6’’ ou 21», bases 13.5’’, ht 75.3°, st 71°, s.o. 9’’, hbb 11.7’’. 2,4 kg. Dispo en Matt Black et Matt Blue. Un cadre de street moderne très attendu des fans de « LIL Stevie ». Réactif par ses bases courtes et sa direction raide, et solide grâce à ses doubles renforts.

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1 / HARO

Lineage

Distribué par V2000 TT 20.5», 20.75» et 21», bases13.75», ht 75°, hbb 11.5». Poids : 2.6 kg. La série Lineage reprend le look « vintage » du glorieux passé de Haro sur des pièces aux géométries et qualités modernes, et ce très beau cadre destiné à du riding aérien est aussi bien utilisé par les jeunes Jack Clarck et Pat Casey, que par les légendes Ryan Nyquist et Dennis Mc Coy.

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3 / O D Y S S E Y Chase Hawk Distribué par Frenchys Chase Hawk signature. Super slim et recouvert d’un tissu microfibre. Compatible avec toutes les tiges de selle Tripod. Dispo en noir. Le système tripod, inventé par Flybikes, est en train de conquérir le monde par sa simplicité et son poids mini.

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4 / M A C N E I L Full Guard

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Distribué par Unleaded Alu 6061-T6 usiné CNC, 25 dents, 3 points de fixation. Testée et approuvée par des centaines de riders depuis des années, le full guard est désormais disponible à moindre prix, elle est un must à avoir pour tous les amoureux de grinds.

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5 / STRESS Distribué par BMX Avenue Pédalier 2 pièces, axe 22 mm, manivelles 175mm, 907g. Stress est une petite marque russe qui a de grandes ambitions. Toutes les pièces sont très bien pensées et durement testées. Le design de ce pédalier super solide est fait pour limiter les coups aux malléoles. 119€ (chrome 129€)

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6 / I M PA C T classic

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Disponible chez Nature bike Aluminium 7075-T6 usiné CNC avec 3D. 25 dents uniquement (26,27,28 et 30 dents arriveront prochainement). Epaisseur 7mm. 67g seulement. Noir, Violet et Titane anodisés. MADE IN France. www.impact-technologie.com

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Texte : Vincent Lorioux

L A P I È C E – Mu l t i t o o l

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S ac

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RANDOM WRENCH TOOL Gold - Prix : 54,90 € Black - Prix : 54,90 € Caractéristiques : Un outil tout en un ! Clé à rayons de différentes tailles Clés Allen (5/6mm ) Clé à pédales Clé à pipe de 15/17 mm Idéal pour le sac à dos et très facile à transporter

LE BMX ET LES VOYAGES ONT TOUJOURS ÉTÉ LIÉS, DU SIMPLE ROAD TRIP AU PARK DE LA VILLE VOISINE, AU GRAND VOYAGE À L’ÉTRANGER, TOUT BMXEUR A BESOIN DE TRIMBALLER SON PETIT VÉLO POUR SATISFAIRE SES ENVIES. LE BMX IMPLIQUE CEPENDANT BEAUCOUP D’ORGANISATION POUR VOYAGER, IL NOUS FAUT UN CERTAIN NOMBRE D’OUTILS ET LES TAXES POUR VOYAGER AVEC UN VÉLO SONT NOMBREUSES DANS LES TRAINS ET LES AVIONS. GRÂCE À DES MARQUES COMME DK, PRÉSENTES DEPUIS TOUJOURS DANS NOTRE UNIVERS, ON PARVIENT À LE FAIRE UN PEU PLUS FACILEMENT. LES DEUX PRODUITS QUE NOUS PRÉSENTONS NE SONT PAS NOUVEAUX, ILS SONT UTILISÉS PAR DE TRÈS NOMBREUX PROS ET SONT MÊME DISPONIBLES DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, MÊME EN FRANCE, MAIS NE SONT PAS TRÈS CONNUS DES PLUS JEUNES. CETTE ANNÉE, C’EST GRÂCE À RACE CO QUE L’ON PEUT SE PROCURER CES INDISPENSABLES À TOUT BMX-GLOBETROTTEUR.

Le Multitool DK en est à sa deuxième version, un outil qui regroupe une demi-douzaine de clés. Avec sa couleur or, son usinage superbe et son imbrication astucieuse, je l’ai d’abord considéré comme un objet à mi-chemin entre gadget et produit de luxe. Mais après quelques sessions 28-29/ LA PIECE

G ol f

DK avec un tel outil dans le sac à dos, on devient vite accro. Ce qui est top, c’est de ne plus se soucier d’avoir tous ses outils avec soi. Avec un seul, on peut entièrement remonter un vélo (à l’exception des freins). Il y a même des clés à rayons usinées sur le bouchon. Bref c’est un superbe produit, disponible en deux couleurs, et pour seulement 54,90 €. Sac à vélo ou du moins sac de golf, brodé à l’effigie d’une soi-disante marque, DK a su faire les choses en grand afin de tromper les contrôleurs. Le but étant d’éviter d’éventuelles taxes liées au transport d’un vélo, autant dans les avions que dans les TGV. En plus d’être un bon trompe-l’oeil, ce sac est bien pensé pour ranger son BMX. Il faut séparer la potence de la fourche, enlever les pédales et éventuellement les pegs, et tout tient dans le sac. Il y a même des scratchs qui permettent de maintenir le vélo quand le sac est ouvert, puis des roulettes vous permettront de traverser les gares et aéroports. Avec les grandes poches sur le côté et un grand espace pour le vélo on peut aussi facilement caser une semaine de fringues dans ce sac. Bref, c’est le sac idéal pour voyager sereinement, un investissement (174,90€) à long terme qu’on ne regrettera pas.

HOUSSE DK GOLF Black/Black - Prix : 174,90 € Black/Green - Prix : 174,90 € Caractéristiques : Pour voyager incognito et éviter les taxes supplémentaires Possibilité de transporter Cruiser ou 20» Très bonne protection Roues intégrées Fabriqué en cordura rip stop Logo brodé avec la mention «DK GOLF» Disponible en Noir/Noir ou Noir/Vert


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photo : magali miquel

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Texte : Vincent Lorioux

Photos : Mathieu Rougeaud (Por trait)

LE VÉ L O

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P ro p e r

d ’Ar n au d

PRÉSENT SUR LA SCÈNE MÉDIATIQUE DEPUIS DES ANNÉES, LE TALENT PRÉCOCE D’ARNAUD WOLFF A ÉCLATÉ À TRAVERS LES VIDÉOS MARIE-JADE OU MÊME LORS DE CONTESTS OÙ SA ROUTINE ET SA POLYVALENCE FONT MERVEILLE. D’ABORD SUR SEASON PUIS DEPUIS QUELQUES MOIS INTÉGRÉ AU SEIN DU TEAM PROPER, LE STRASBOURGEOIS CONTINUE SA PROGRESSION, AVEC TOUJOURS AUTANT DE CHEVEUX, DE SOURIRE ET DE MOTIVATION À ROULER. C’EST DONC UN PLAISIR DE L’ACCUEILLIR DANS CES PAGES ET DE DÉCOUVRIR SES CHOIX DE PIÈCES À TRAVERS LES QUESTIONS DE VINCENT NOTRE EXPERT MATOS.

30-31/ LE VÉLO

Wol ff

Nom, âge, lieu de vie : Arnaud Wolff, 20 ans, Strasbourg. Taille : Je ne sais pas, mais pas très grand ha ha ! Sponsors : MArieJADE, Proper (Proper est distribué par Ezco : www.ezco.fr), Etnies, BMXGangster. Tu es un rider polyvalent, ton vélo doit l’être aussi ? J’aime bien rouler avec un vélo pas trop petit, assez stable pour rouler les courbes, pas trop court de l’arrière, les pneus à 5 bars. Des réglages spéciaux ? Gros pneus devant et derrière, lisse à l’arrière et dirt à l’avant. Selle haute ou basse, grosse ou petite ? Grosse selle un peu haute. Pegs plastique ou Cr-Mo ? Tu penses quoi du plastique ? Les deux ! Rien ne peut remplacer le bon bruit des pegs en Cr-Mo et le plastique c’est cool tu peux rouler des spots que tu ne pourrais pas forcément rouler avec des pegs en Cr-Mo… Toujours en K7 ? Pas tenté par le freeco ? Oui toujours en K7 ! Je n’aime pas le vide avant le premier tour de pédale ! Mais j’aime voir des gars rouler avec ! Transmission classique 25x9 ou plus fort ? 25x9 depuis toujours mais j’aimerais bientôt passer à du 28x9 Pourquoi as-tu choisi ce cadre ? Il est polyvalent, pas trop court pas trop bas ! Bien stable. As-tu une pièce fétiche ou que tu n’échangerais pour rien au monde ? Ma potence Animal que j’ai depuis 6 ou 7ans ! À quelle fréquence changes-tu tes pièces ? Vélo complet ou pièce par pièce ? Je change quand ça casse ou quand c’est vraiment usé, donc pièce par pièce !

guidon : Proper TTXL cadre : Proper BSH pédalier : Superstar poignées : Odi pédale : Cult potence : Animal selle : Demolition pneu av : Fly Campillera 2.35 pneu ar : Demolition Momentum 2.25 roues : Proper chaîne : Shadow Interlock fourche : Proper TTL couronne : Proper pegs : Demolition plastique Dumbchuck



Texte : Pierre Mercier

Photos : Valentin Flad

L ’ AN CI E N Pasc a l

Mi n t ovt

PASCAL FAIT PARTIE DE CES PASSIONNÉS DE BMX. TOUT OU PRESQUE DANS SA VIE FAIT RÉFÉRENCE AU PETIT VÉLO. DE LA RENCONTRE AVEC SA FEMME À LA CRÉATION D’ENTREPRISE ET D’ÉVÉNEMENTS. IL A SU ENRICHIR SON QUOTIDIEN PAR CE FIL CONDUCTEUR, « ANCIEN » SANS L’ÊTRE PASCAL ROULE TOUJOURS AVEC MOTIVATION. RENCONTRE AVEC UN JEUNE QUADRAGÉNAIRE QUI N’EST PAS PRÊT DE LÂCHER SON VÉLO.

Âge : 41 ans Ville : Combs-La-Ville Surnom : Skal Années de pratique du BMX : 31 dont du street et du dirt pendant 10 ans, puis le flat. Profession : responsable de magasin Ton 1er BMX : Raleigh Grifter

Pourquoi le BMX ? Dès mon plus jeune âge je faisais des petits sauts, des roues-arrière avec mon vélo, il y avait des pubs de BMX à la télé et dans la cité où j’habitais les « grands » avaient des BMX, c’était la belle époque. Le vélo était en moi depuis tout petit, je me suis donc tout naturellement tourné vers ce sport qui me donnait la possibilité d’être dehors avec mes potes à rouler et à me donner des sensations. Tes meilleurs souvenirs sur ton BMX ? Il y en a tellement… Le meilleur de tous est la rencontre de ma femme, Aurore, grâce au BMX, lors du Circle Cow 9 en 2008, contest de flat que j’organisais. La création de ma propre marque, Asphalt en 1994 et l’ouverture de mon magasin avec mon frère David en 2003, aventure qui s’est achevée en 2006. Ma participation à de nombreuses compétitions de Flat L’ouverture de mon club de flat en septembre 2001, qui est toujours actif en 2014. Ta session parfaite ? Seul ou avec des amis, le principal est de faire une session où je prends du plaisir en rentrant tout ce que je sais faire et en essayant des nouveaux tricks. Comment était ta vie à 15 ans ? (au niveau personnel, professionnel, du BMX…) J’étais au collège, je roulais presque tous les jours et je faisais du street et du dirt. Un peu de flat mais je trouvais ça trop difficile, ce n’était pas pour moi, sans penser qu’un jour c’est le flat qui allait tout m’apporter. C’est aussi à cet âge que j’ai commencé à crayonner des pièces de BMX sur mes cahiers dans les cours où je m’ennuyais. Je faisais des guidons, des cadres… C’était la fin des années 80 et le BMX commençait à décliner avec l’arrivée du VTT. Et le jour arriva où je me suis retrouvé tout seul à rouler. Je n’avais plus la motivation d’aller seul sur des bosses ou faire du street. Alors je me suis mis à rider devant chez moi en flat, tous les jours à partir du lycée.

LE VÉLO ÉTAIT EN MOI DEPUIS TOUT PETIT -

3 2 - 3 3 / L’ A N C I E N



Texte : Pierre Mercier

Photos : Voir légendes

L A GE N È SE

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À L’OCCASION DE LA SORTIE D’UNE COLLABORATION ENTRE ETNIES ET FIT QUI CONCERNE À LA FOIS L’ANGLAIS BEN LEWIS ET LE TEXAN TOM DUGAN, NOUS LEUR AVONS PROPOSÉ D’ÊTRE LES PREMIERS À PASSER À LA MOULINETTE DU SOUVENIR ET D’ÉTRENNER CETTE NOUVELLE RUBRIQUE “LA GENÈSE”. VOYONS VOIR CE DONT CES DEUX PERSONNAGES RADICALEMENT DIFFÉRENTS SE RAPPELLENT.

B EN LEWIS Premier BMX ? Je suis une merde…le vélo d’un pote récupéré dans sa cabane, je l’ai pété en deux jours. Premier saut ? Au park local, le tout premier jour sur le vélo de mon pote, je me suis bien puni mais j’ai adoré. Premier handrail ? Je devais avoir 17 ans, je me souviens avoir planifié le truc pendant la journée à l’école et heureusement je l’ai fait du premier coup sans me blesser. Premier os cassé ? Dans ma main, un barspin qui s’est arrêté aux trois quarts de tour et j’avais la main devant les couilles (rires). Le vélo a atterri et le bout de mon guidon m’a percuté la main. Première vidéo que tu as regardée ? S&M BMX Inferno. Premier roadtrip ? À Newcastle pour rejoindre mes copains de NSF. Premier sponsor ? Lord clothing à la bonne vieille époque. Premier contest ? Fuck…ça devait être un contest local à Rampworx. Première photo dans un mag ? Aucune. Première vidéo-part ? NSF 2. Premier cadre chez Fit, et pro-modèle actuel ? Le Benny L, maintenant en version 2. Premier tatouage / piercing ? Piercing du pont nasal. Première photo Instagram ? Une porte d’« abri anti-ouragan » que j’ai trouvée à Liverpool. (nb : suivez le @_bennyl) Premières Etnies ? Des Vallely à l’époque. La première fois que tu as rencontré Tom Dugan ? Etnies Europe trip… Il était agité mais une légende à lui tout seul. Il nous a amusés en permanence !! Pisser sur son team manager depuis une fenêtre du 4ème étage, c’est pas mal quand même. 34-35/ LA GENÈSE


Backward oppo crooked to fakie. Photo : Nathan Beddows


T O M D U G A N

3.6 lookback. Photo : Ed Docherty

36-37/ LA GENÈSE

Premier BMX : Un Dyno 16 pouces brakeless avec un seul tube de cadre. Une machine à crank flip. Premier saut : Quatre pneus et une planche, la meilleure façon de sauter ! Premier handrail ? Un petit rail plat devant un magasin d’Haysville dans le Kansas. Le bazar du coin était le spot de session, j’y ai appris icepick et tout ! Premier os cassé : La clavicule, lors d’une session très matinale à Riggs Park avec une fourche tordue, un peu court sur un saut, je suis passé par devant et je suis rentré chez moi en vélo… Première vidéo que tu as regardée ? Une vieille Props avec les King Of Dirts. Premier roadtrip ? Un trip en bus Greyhound jusqu’à Woodward East, cela a pris un peu de temps à s’organiser, j’ai dû recueillir des sous… Premier sponsor ? Fièrement Terrible One. Premier contest ? Un contest de dirt dans le nord de McPherson dans le Kansas avec un set up trails qui ressemblait à du park. C’était un sacré bon moment et j’y ai découvert les joies du faceplant… Première photo dans un magazine ? Une photo sur un hip à Woodward dans BMX Plus. Première vidéo-part ? Une bio dans la Props 72 et ma part dans la Empire « Bad Idea » Premier cadre chez Fit et pro-modèle actuel ? Le cadre TD350, on a juste refait la géométrie et on l’a appelé le « Dugan ». Premier tatouage/piercing ? Une main qui fait un signe « Hang Loose » sur ma jambe par Big Island (ndlr : le vieux pote de Mat Hoffman), il m’a dit : « Bienvenue du côté obscur ». Première photo Instagram : Ma fidèle—à l’époque—et classique SAAB 90’s quand je vivais sur les terres de la 316house dans le sud d’Austin. Premières Etnies ? La Etnies classique avec le “E” sur le côté, qui n’a jamais eu cette chaussure ? La première fois que tu as rencontré Ben Lewis ? D’une certaine manière, j’ai toujours su qui était Ben Lewis et il m’est difficile de me rappeler ma première rencontre « officielle » avec lui, mais maintenant je le connais bien et c’est un bon salopard comme je les aime !


BMX FREESTYLE BMX RACE ACCESSOIRES PROTECTIONS FRINGUES

Julien Thivet Rider Naturebike

www.naturebikeshop.fr / 06.21.31.60.41



Photo : Hugo Fonquernie

C R E W

K- mi kaz

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BM X


Texte : Edouard Lassus

QUELQUE PART DANS LE VAUCLUSE SÉVIT UN CREW DE TRAIL-RIDERS POURVUS D’UNE ÉNERGIE DÉBORDANTE ET D’UNE MOTIVATION À TOUTE ÉPREUVE. CE SONT LES K-MIKAZ ET POUR BIEN SITUER LES CHOSES, PRÉCISONS QUE CE CREW EST EN FAIT UN TEAM DE BMXEURS AU SEIN DE LA MARQUE DE FRINGUES UNDERGROUND CRÉÉE PAR ANTOINE TINLOT IL Y A PLUS DE QUINZE ANS. AUJOURD’HUI, ON S’INTÉRESSE DONC À CES QUATRE RIDERS QUI FORMENT DEPUIS UN PEU PLUS D’UN AN LE TEAM K-MIKAZ BMX. PARMI EUX ON RETROUVE TROIS FRANÇAIS ISSUS DE LA RACE ET UN URUGUAYEN VIVANT EN ESPAGNE QUI SEMBLE, LUI, PLUTÔT ISSU D’UNE CULTURE « STREET ». CETTE BANDE DE POTES PARTAGE DONC LE MÊME AMOUR POUR L’ÉTAT D’ESPRIT ET LES SENSATIONS PROPRES À LA TERRE ET AUX BOSSES, QU’ELLES SOIENT PETITES, GRANDES, LONGUES (SURTOUT LONGUES). LES K-MIKAZ APPRÉCIENT PARTICULIÈREMENT LE FLOW D’UN TRAIL BIEN SHAPÉ AVEC UNE POINTE DE RAIDEUR ET DE TECHNIQUE, ILS DISPOSENT D’AILLEURS DE LEURS PROPRES SPOTS : « LE BOIS » À CARPENTRAS QUI EST UN VRAI DÉFI TECHNIQUE ET « LA TRANCHÉE », À LORIOL DU COMTAT, OÙ ILS ORGANISENT LEUR JAM ANNUELLE DANS UN CADRE IDYLLIQUE AVEC BONNE AMBIANCE GARANTIE ! EN ATTENDANT DE LES RENCONTRER EN CHAIR ET EN OS, ON VOUS LES PRÉSENTE ICI.

40-41/ CREW

Photos : Voir légendes

LUCAS FONQUERNIE

24 ans - Loriol du Comtat

Issu d’une famille d’amoureux du vélo, Lucas aurait souhaité se diriger vers le motocross mais c’est au Bicross Club de Sarrians qu’il fera ses premiers tours de piste, en 1998. Par la suite il devient pilote élite et concourt sur des étapes de Coupe du Monde, en compagnie d’Adrien qu’il connaît depuis toujours et avec qui il encadre désormais les stages de BMX dispensés par l’association LLA. Pour l’anecdote, lorsqu’il était âgé de 13 ans son père a invité Patrick Guimez et Chris Deti chez lui. Les deux riders en ont profité pour transformer sa petite ligne de race, située dans le jardin de sa grand-mère, en une ligne de dirt qu’il n’a jamais cessé de creuser et de faire évoluer depuis ce jour… Un spot qui lui a permis de perfectionner ses tricks très poussés et son style, à la fois fluide et puissant. Lorsqu’il n’est pas sur son vélo ou en train de shaper des bosses, Lucas travaille dans un parc accrobranche au pied du Mont Ventoux ou se consacre, toujours entre potes, à l’un des cinq autres sports qu’il pratique ! Même s’il avoue ne pas être un grand fan de contest, Lucas adore la jam de La Source et prend énormément de plaisir à rider la Kill The Line. Un bon compromis avant de réaliser son rêve ultime : rouler le trail de Catty Wood !

SANTIAGO SAYA

18 ans - Lloret de Mar Tout juste majeur, Santiago Saya est originaire de San Jacinto, une petite ville perdue au cœur de l’Uruguay. Contrairement à ses potes, il n’a pas débuté par la race mais c’est aux alentours de treize ans qu’il découvre le BMX en regardant un kid rouler le champ de bosses de sa cité adoptive, Lloret de Mar. Un déclic qui le pousse à se dégoter et enfourcher un vieux bike d’occasion. Si Santiago fait aujourd’hui partie des K-mikaz c’est un peu le fruit du hasard puisque c’est un soir, au détour d’une rue catalane, qu’Adrien et Lucas l’ont rencontré. Des liens forts se sont vite tissés entre les trois compères et aujourd’hui Santiago poursuit son aventure entre l’Espagne, la France et l’Uruguay tout en se distinguant sur plusieurs contests (Happy Ride, Tranchée Jam, etc.). D’après ses amis, Santi c’est un peu le « cheval fou » de la bande, en même temps le jeune en a sous la pédale et s’avère toujours prêt à repousser ses limites, progresser et perfectionner ses tricks ! Les K-mikaz voient en lui un rider plus que prometteur et doté d’un certain talent, raison pour laquelle ils font tout leur possible pour qu’il atteigne le plus haut niveau. Santiago espère bien plaquer son « canonball to whip » en contest et compte aussi sur sa passion pour continuer à voyager et explorer tous les recoins du globe.


Santiago - Cannonball - Lloret de Mar Trail - P: Miguel Rosado

Lucas - Moto whip - Sheep Hills (USA) - P: Hugo Fonquernie


JORDAN GAUTIER 20 ans - Avignon

Jordan - La Tranchée Trail - P: Tristan Marbotte

42-43/ CREW

Photo : Hugo Fonquernie

Jordan est, lui aussi, un enfant de la race. Discipline qu’il a attaquée durant sa quatorzième année sur la piste des Clayessous-Bois, en compagnie de son chien qui, affirme-t-il, était plus doué que lui… Après avoir passé la majeure partie de sa vie en région parisienne, il est venu s’installer dans le Sud l’année dernière et c’est grâce au BMX qu’il a sympathisé avec Adrien, Lucas et Santiago. Il considère le trail comme un véritable mode de vie permettant de faire toutes sortes de rencontres mais surtout d’échanger et partager ses expériences et son approche de la terre et des bosses. Le tout en communion avec une nature au sein de laquelle il éprouve une certaine sérénité, que ce soit sur son vélo ou avec sa canne à pêche et ses potes ! Jordan est un rider qui aime les tricks simples et fluides avec une approche très aérienne des bosses. Quand il n’est pas en train de se mettre des grosses hauteurs sur son vélo, dont le cadre a été ressoudé deux fois, Jordan bûche pour obtenir sa Licence de Biologie ou bosse au rayon cycle de Décathlon. Une fois son diplôme en poche, il aimerait bien prendre un peu de temps pour bourlinguer à travers l’Australie et la Nouvelle-Zélande avant de se rendre à Austin et pourquoi pas y rencontrer son mentor, Chase Hawk.


ADRIEN LORON

21 ans - Carpentras Adrien fait partie de ces mecs qui s’investissent à fond dans leur passion en étant sur tous les fronts. Le BMX il l’a découvert à l’âge de sept ans, en s’essayant au water jump. Une expérience qui l’a marqué pour toujours et qui l’a mené sur tous types de terrains puisque, en plus du trail, il est également pilote pro en VTT et pilote élite de race, participant à plusieurs manches de Coupe du Monde. En parallèle à cela il a fondé sa propre entreprise, Fluide Vertical, spécialisée dans la conception de pistes, modules et bikeparks. Il gère également l’association LLA (à Carpentras) avec laquelle il organise des stages de BMX « multi-disciplines » afin d’accroître l’ouverture d’esprit des jeunes riders et les sensibiliser aux diverses disciplines qu’on retrouve dans le BMX. Bref, à 21 ans, Adrien a déjà une vie bien remplie et son parcours éclectique reflète parfaitement la personnalité et le riding polyvalent de celui qu’on peut considérer comme le porte-drapeau des trail-riders K-mikaz ! Quoi qu’il en soit son terrain de jeu favori demeure la terre, qu’il prend plaisir à façonner avec ses amis avant de s’élancer pour une bonne session. Ceci dit, il admet qu’il ne serait pas contre quelques lignes dans le bowl de Ruben Alcantara… Il apprécierait aussi partir à la découverte de la Nouvelle-Zélande et participer à une autre finale du Kill The Line, un de ses événements favoris avec la Tranchée Jam et le Crankworx ! Adrien -Table one foot - Le Bois - P: Hansueli Spitznagel




D O S S I E R P ar k r id in g

Alex Coleborn – flair to footjam fakie – par Clem Hencher



Texte : Soul crew

À TRAVERS CETTE RUBRIQUE « DOSSIER », NOUS NOUS APPLIQUERONS À TRAITER DES COURANTS, DES TENDANCES DU BMX, EN FAISANT APPEL AUX TÉMOIGNAGES DE RIDERS RÉFÉRENCES DANS CES MOUVANCES. LA PRATIQUE DU BMX EST SYNONYME DE LIBERTÉ, IL EST PAR CONSÉQUENT TOUJOURS DOMMAGE DE CLOISONNER CELLE-CI À TELLE OU TELLE PRATIQUE. TOUTEFOIS, DEPUIS QUELQUES ANNÉES, TANDIS QUE LES SPÉCIALISTES DU FLAT S’OUVRENT DOUCEMENT AU STREET, LES RACERS AUX CHAMPS DE BOSSES ; ALORS QUE DE PLUS EN PLUS DE MECS SE CONCENTRENT SUR LE STREET BIEN TECH, ON REMARQUE QUE D’AUTRES SE SPÉCIALISENT DANS LE RIDING DE RAMPES, DE GRANDES COURBES ET AUTRES FUN BOX. DEVANT CE CONSTAT, NOUS AVONS SOUHAITÉ NOUS PENCHER SUR CE STYLE DE RIDING, NON PAS QUE CE SOIT NOUVEAU, MAIS TOUT SIMPLEMENT PARCE QU’IL CONCERNE AUJOURD’HUI UNE PARTIE GRANDISSANTE DE RIDERS.

RETOUR EN ARRIÈRE

Et si tout cela avait commencé au début des années 90 avec la série des BS contests de Mat Hoffman qui allait prendre 3 ans plus tard une autre ampleur avec la création des Xgames par la chaine ESPN. De cette époque, on se souvient des légendes Dave Voelker, Dennis McCoy, Jay Miron, Dave Mirra et du déjà fameux Ryan Nyquist qui auront collectionné les premières médailles en adaptant souvent leur riding de Vert en Park. On se souvient également des rampes massives, des scores en direct, des ralentis. On devait être au début de l’ère moderne du BMX où même des icônes du style comme Joe rich ou Taj, des « streeteurs » comme Rooftop,

48-49/ DOSSIER

Photos : Voir légendes

Markus Wilke se prêtaient au jeu. De tout temps il y a donc eu des riders de tous styles sur les grosses compètes de BMX, de tous temps il y a eu des mecs au dessus du lot qui raflaient tout. Mirra a eu son époque, Nyquist le suivait souvent ; puis vinrent de nouvelles têtes. On en oublie forcément mais je pense à Scotty Cranmer, Daniel Dhers, Mark Webb qui auront apporté des tricks révolutionnaires grâce notamment à l’aide des bacs à mousse et rampes « rési » de Woodward ou de Greenville. Point d’orgue des Park-Riders, la fun box a eu droit à son exil à une époque, par exemple lors d’une Backyard Jam ou d’une Metro Jam où elle n’était plus la bienvenue. À une époque, la box semblait limiter les contests à des concours de balançage, laissant les autres modules faire valoir des riders qui ne pouvaient pas prétendre gagner, faute de gros tricks spectaculaires. On croyait la box enterrée, mais indispensable à l’échauffement des foules elle revint de plus belle, en mode step up et sécurisée par une grosse réception ou sous d’autres formes imaginées par des génies comme Nate Wessel. Simple Session, Fise, Worlds, Nass… Ils l’ont tous adoptée en même temps que s’est enclenchée une course effrénée au fameux « world first » avec toute une ribambelle de mecs amoureux de ce style de riding : Harry Main, Michael Beran, Kyle Baldock, Logan Martin, Kevin Peraza, Daniel Sandoval, Alex Coleborn, Pat Casey, et j’en passe. Désormais, avec l’explosion des réseaux sociaux, l’arrivée des energy drinks, les lives et youtube, ils comptent des milliers de fans et peuvent vivre plus confortablement, en captant des sponsors extra BMX. Posons-nous quelques instants sur les éléments-clés de ce type de riding, centré résolument sur la progression.

Harry Main – 720 corkscrew – par Nathan Beddows



STRUCTURES

« Ils ont vraiment tout ce dont ils ont besoin donc forcément ils apprennent en 1 an ce que nous on fait en France en 2 à 3 ans. » Maxime Degardin, l’un des riders français prometteurs, résume bien l’un des problèmes auxquels sont confrontés les riders de l’hexagone : le manque de structure d’entraînement. Au-delà de la qualité des parks qui de tous temps ont toujours été meilleurs dans les pays anglo-saxons (USA, UK, Australie), le véritable manque se situe donc ici, au fond du bac à mousse et sur le plastique moelleux du rési où s’apprennent en sécurité les tricks les plus engagés. Il est indéniable que Woodward par exemple a permis au niveau d’exploser, et sans cet outil difficile de suivre le rythme de la progression générale. Le bac à mousse permet de se lancer sur des figures jamais faites, de répéter le mouvement jusqu’à le maîtriser, puis de l’exporter sur le rési. Les Australiens ont leur Compound, les Anglais avaient le rési artisanal de Corby et désormais Unit23 s’est équipé. Et en France ? Il y a bien quelques bacs à mousse DIY par-ci par-là. Les meilleurs riders français sont donc obligés de s’échapper outre-Atlantique pour trouver de vrais spots où ils pourront essayer ce qui leur trotte dans la tête. Mais attention, à discuter avec les riders de ce dossier, on prend conscience que les structures ne font pas tout.

ROULER ET PASSER DU TEMPS SUR TON VÉLO, C’EST ÇA QUI VA FAIRE DE TOI UN MEILLEUR RIDER -

Daniel Dhers - Condor - Lima

50-51/ DOSSIER

Daniel Sandoval – whip air

ENTRAÎNEMENT ET HYGIÈNE DE VIE

Le mot est lâché et je sais, il sonne bizarrement lorsqu’on parle de BMX. Mais à un certain niveau, quand on prend autant de risques, de chutes, sur des mouvements aussi complexes que précis, on comprendra bien qu’une alimentation soignée et un entretien physique ne peuvent pas faire de mal. Ainsi, Michael Beran nous confit qu’il essaie juste de faire ce qui est le mieux pour son corps en général, il fait fréquemment du physio (callisthénie) et il est devenu végétarien sans aucun regret. Quand on voit les efforts à fournir pour faire un run de contest, on comprend mieux l’intérêt de prendre soin de son corps, à l’extérieur, comme à l’intérieur. Et figurez-vous, mais je n’ose croire que vous soyez dupes, que même les plus grands riders de park tirent leur motivation et progression du plaisir tout simple de rouler, et rouler encore. En effet, comme le dit très justement Daniel Dhers, « rouler et passer du temps sur ton vélo, c’est ça qui va faire de toi un meilleur rider ». C’est d’ailleurs un élément essentiel à comprendre, c’est que peu de riders se balancent sans savoir ce qu’ils font, comme ce fut peut-être le cas par le passé. Aujourd’hui, les mecs ne se lancent plus sur un combo de dingue sans l’avoir déjà essayé à l’entraînement, et souvent ils n’attendent que la foule d’un gros contest pour se donner un dernier coup de motiv’ et le tenter.


LA PROGRESSION EST EN MARCHE, ON NE PEUT PAS L’ARRÊTER… -

CONTESTS ET PROGRESSION

Maxime Degardin – drop flair à cestas – par Simon Cassol

Oui les contests sont le point d’orgue, l’aboutissement d’une période de progression discrète à l’abri de la foule, des juges, des caméras. Quand les streeteurs par exemple filment quotidiennement leur session à la recherche du set up qui va leur permettre de mettre en action leur imagination et leurs compétences, les riders de park accumulent des heures de practice pour acquérir cette fameuse routine qui les amènera pour certains à bluffer des foules et des juges lors des gros events. Le contest devient alors une sorte de jugement ultime, pour tester leur riding, leurs nouveaux tricks, à l’épreuve d’un run chronométré, et ce face à une foule qui les pousse à se surpasser. Et ça marche ! Combien de premières mondiales ont été réalisées pendant les finales des plus gros contests qui s’éternisent alors au grand dam des réalisateurs de LIVE. L’esprit sain de compétition se mêle alors avec le repoussement de ses propres limites, le tout souvent dans la bonne ambiance d’un groupe de mecs qui se retrouvent toute l’année sur les mêmes événements. Ils se régalent du riding des autres, se congratulent chaudement après les exploits de chacun, ils partagent cette même folie passionnelle de la progression. « La progression est en marche, on ne peut pas l’arrêter… » résume même Beran. Voyez donc dans cette émulation, la même qu’entre vous et vos potes lors d’une session au park, simplement à un niveau d’extraterrestre.


TU NE PEUX PAS JUGER ALEX KENNEDY ET LOGAN MARTIN DANS LE MÊME CLASSEMENT... -

Il est donc rare de voir des gars mécontents même si quelquefois les jugements peuvent paraître curieux pour les observateurs. Le jugement reste une des grandes questions, les juges doivent composer entre les critères de style, d’utilisation du park et ne pas céder à la tentation d’occulter ces derniers par le côté spectaculaire des gros tricks de fun box et quarter qui s’enchaînent. Pour aller plus loin, on se rangera évidemment auprès de l’avis de l’ami Beran qui trouve étrange que « Le Street et le park ne soient pas séparés sur certains contests, ce sont deux choses différentes, tu ne peux pas juger Alex Kennedy et Logan Martin dans le même classement...». Certes il y a de plus en plus de best trick street pour récompenser les streeteurs, mais comment effectivement s’y retrouver. Peut-être que les Jeux Olympiques nous trouveront une solution, eux qui doivent sans aucun doute lorgner du coté du BMX et skate pour renouveler les JO d’été au même titre que le snowboard et ski freestyle l’ont fait à Sochi. Est-ce que ça dénaturerait notre sport en poussant encore plus loin la pauvreté d’intérêt d’un run répétitif d’un Xgames ? Ou est-ce que ça nous ferait sourire de voir du BMX sur France 2 ? Je vous laisse juge.

Michael Beran – handplant 3.6 - par Jan Kanurek

52-53/ DOSSIER


JB Peytavit – wall to bike flip – par Nicolas Brunet


STYLE ET IDENTITÉ

Le jugement, en voilà un gros mot qui mériterait à lui tout seul la constitution d’un cercle philosophique. Et je pense ici à la petite rivalité par commentaires interposés entre streeteux et parkeux. Je ne pense pas que ce soit trop concret ou très sérieux, il n’y a pas de si mauvaise ambiance entre les deux groupes de riders mais il est indéniable qu’on a ici deux façons véritablement différentes de pratiquer le BMX. Rien que le look est différent et si j’osais le stéréotype, le rider de park qui aime bien Mark Webb ou Harry Main se laissera bien tenté par quelques tatouages, un débardeur léger, un casque griffé d’un marque aux couleurs d’une boisson énergisante, un jean slim laissant apparaître des protections bien utiles. Le vélo est plus court, plus léger dans l’ensemble car sans pegs, mais avec un frein, souvent bruyant. Des pushers comme Sandoval auront prouvé qu’il était possible d’allier riding brakeless et gros tricks avec style, vous en conviendrez. L’évolution du riding de park est-elle là ? On risque bien de ne pas s’arrêter d’être étonné par la progression constante et hallucinante de ces riders. C’est déjà un régal d’halluciner devant l’insanité des tricks sortis de nos jours, le futur nous promet des combos encore pire, tous ont des tricks dans la tête qui ne demandent qu’à sortir. La richesse du BMX restera toujours la diversité de sa pratique et la liberté de faire ce que bon nous semble sur nos vélos. Une forme de respect face à la diversité des pratiques en suivant la saine réflexion de Daniel Dhers qui conclut parfaitement cet article :

54-55/ DOSSIER

Logan Martin – flip - Simple Session 14 – par Nathan Beddows

LES GENS ROULERONT TOUJOURS À L’IMAGE DE CEUX AVEC QUI ILS ROULENT, COMME DES TRIBUS ET AU BOUT DU COMPTE C’EST JUSTE DU BMX, C’EST UNE GROSSE COMMUNAUTÉ AVEC DES STYLES DIFFÉRENTS ! -




REN C O NT R E R M ax i me Bo n fil


Intro : Pierre Mercier Entrevue : P.Mercier, E .Lassus & S.Cassol

MAXIME BONFIL FAIT PARTIE DE CES RIDERS ÉNIGMATIQUES QU’ON VOIT TOUT DÉCHIRER DEPUIS DES ANNÉES, MAIS DONT ON NE SAIT AU FINAL PAS GRAND CHOSE. ON LES VOIT PAR BRIBES NOUS ÉCLAIRER DE LEUR TALENT INDÉNIABLE, MAIS ON AIMERAIT EN VOIR TELLEMENT PLUS. À L’OCCASION DU LANCEMENT DE CE NOUVEAU SOUL, MAX NOUS EST APPARU COMME LA PERSONNE IDÉALE POUR ÉTRENNER NOTRE SÉRIE DE RENCONTRES AVEC LES MEILLEURS RIDERS FRANÇAIS. OR IL N’A PAS ÉTÉ SIMPLE POUR MAX ET SON POTE SIMON CASSOL DE PRODUIRE CETTE INTERVIEW EN PLEIN HIVER. ON EXCUSERA FACILEMENT LES CIELS GRIS QUAND ON VOIT LE NIVEAU, LE STYLE ET L’AMPLITUDE DE CE GARÇON PAS DES PLUS BAVARDS MAIS DONT LE RIDING PARLE POUR LUI. ON SE RÉGALERA DONC D’AUTANT PLUS DE CETTE INTERVIEW OÙ L’ON APPREND À CONNAÎTRE UN PEU MIEUX CELUI QUI SANS NUL DOUTE EST L’UN DES RIDERS LES PLUS EMBLÉMATIQUES DU BMX FRANÇAIS.

Alors, comment ça va Max ? Pour commencer cette interview peux-tu te présenter ? Ça va bien, merci ! Maxime Bonfil, j’habite à Albi dans le Tarn, pas très loin de Toulouse. Cela fait quelques années que j’ai vingt ans et j’aime l’Oasis goût tropical et les pizzas ! Où et quand as-tu débuté le BMX ? Et par quelle discipline ? J’ai commencé là où j’habitais à l’époque, à Castelnau-de-Lévis, un petit village près d’Albi. Il y avait une piste de race avec un club donc j’ai débuté par ça. Je pense que c’était vers la fin des années 90 ! Tu fais partie de la scène albigeoise, très active dans le milieu, où roules-tu là-bas et avec qui ? Oui c’est vrai qu’on a une bonne petite scène active ici, surtout grâce à l’asso de Nico (Cambon) Roots BMX. On a un park indoor, du coup je roule souvent là-bas notamment quand le temps est mauvais, et ça c’est plutôt pas mal ! Sinon, je ride aussi au park en béton d’Albi, à côté de la cathédrale et je roule avec les potes. Tu possèdes un riding plutôt polyvalent mais surtout une amplitude assez dingue, qu’est-ce qui t’a mené à développer ce 58-59/ RENCONTRER

Photos : Simon Cassol

style très fluide et aérien ? Je ne sais pas trop… J’ai toujours aimé être aérien et rapide dans mon riding, j’essaye d’être polyvalent, j’apprécie tous les spots… Je fais du BMX, point. Je ne veux pas m’enfermer dans une case, même si j’ai une préférence pour le bowl riding. Depuis le début j’ai toujours été inspiré par l’esprit des T1, cet aspect de liberté propre au BMX. Voilà, j’adore le riding de Matt Roe, Tom Dugan et Joseph Frans ! Au début tu roulais avec des freins, pourquoi avoir opté pour un riding brakeless ? Effectivement, au début quand j’ai lâché les freins, certains ont été surpris ! Par contre, il faut connaître l’époque. À ce moment-là je faisais beaucoup de fufanus, hurricanes et autres tricotages de spine. Mais je galérais toujours avec les réglages donc je les ai virés pour essayer et j’ai tout de suite aimé la « liberté » qu’offrait le riding brakeless, donc j’ai validé. À l’époque du Public Domain et de Twenty tu roulais seul. Sans Mayol au sein de Twenty et de Nico au sein de Public Domain on ne t’aurait jamais découvert ? Ah ! C’est possible, j’en sais rien… Mais c’est sûr que de rouler avec Nico ça motive ! Twenty, dont Alex (aka Mayol) était le boss, avait ses locaux à Toulouse, donc pas loin d’Albi, et venait rouler assez souvent au Public Domain (l’ancien skatepark d’Albi). C’est sûr que ça m’a aidé à être « médiatisé » vu qu’ils m’ont pris dans le team assez jeune. Du coup tu as ridé pour Twenty et ensuite tu as représenté Superstar. Peux-tu revenir sur ces expériences ? Twenty c’était quasiment au début de l’existence de la marque, j’étais tout jeune, j’avais du matos gratuit, donc c’était plutôt cool. J’ai eu la chance de pouvoir pas mal voyager avec le team, je pense d’abord à la première tournée à Barcelone en 2001. C’est un très bon souvenir ! Ensuite on était aussi allé aux Backyard Jam en Angleterre, on a fait la Props Megatour et encore d’autres trips… Et, il y a trois ans de ça, j’ai roulé pour Superstar seulement parce que Repier (Pierre Blondel ndlr) était team manager. C’est toi qui as décidé de quitter Superstar,

LE BMX EST UN MONDE AVEC UNE VISION ASSEZ UNIQUE DE LA VIE -

pourquoi avoir fait ce choix ? Oui ! (rires) L’histoire c’est que j’avais cassé mon cadre, donc je leur en ai demandé un nouveau. Mais pour l’avoir ils m’ont dit qu’il fallait attendre la nouvelle collection, c’est à dire plusieurs mois à ce moment-là. Du coup, je me suis acheté un bike et je leur ai dit au revoir… Tu n’as pas l’impression d’être quelque peu sous-médiatisé comparé à ton niveau ? Est-ce un choix personnel ou est-ce dû à ta « timidité » ? J’en sais rien, c’est pas un choix personnel mais c’est comme ça, c’est tout... Moi ça me va bien comme ça tu sais. J’ai eu quelques parutions dans des magazines ces derniers temps et ça fait toujours plaisir. Donc je n’ai pas à me plaindre non plus. On te voit rarement sur des contests mais généralement, lorsque tu y participes, tu es bien classé. Pourquoi n’en fais-tu pas plus ? En fait, je n’aime pas trop l’esprit de compétition et je supporte assez mal la pression, j’aime bien m’y rendre avec mes potes mais par contre je ne sais jamais si j’y participerai à l’avance ! Je n’ai pas trop confiance en moi en fait et ça dépend aussi de l’atmosphère du contest. Je suis capable du meilleur comme du pire mais pour le pire je suis le meilleur ! (rires) Enfin, l’ambiance du contest y fait beaucoup. Après, je peux me forcer comme au Roula3, je n’avais pas trop envie mais ça m’a bien réussi pour le coup !


Tireslide - VillaPiscina


LE VOYAGE N’EST PAS FORCÉMENT SYNONYME DE DESTINATION À L’AUTRE BOUT DU MONDE Invert - MableDavis

28-29/ VOYAGER

Tu passes pas mal de temps à voyager pour faire du BMX. Comment s’organise ta vie en ce moment niveau boulot et vélo ? Toujours facteur ? Non, je ne suis plus facteur mais c’est vraiment un beau métier ! Mais, ces temps-ci, j’organise ma vie par rapport à mes trips, c’est-à-dire que je bosse juste quelques mois et voilà ! D’ailleurs je remercie Alex #659 pour mon dernier boulot. Partir avec son BMX, ses potes (ou seul) c’est le top ! Ça permet de voir d’autres choses, d’autres cultures, faire des rencontres, rouler de nouveaux spots... En fait tu travailles simplement pour pouvoir subvenir à tes besoins et partir en trip pour faire du vélo ? C’est ça la vraie liberté et l’état d’esprit originel du BMX selon toi ? Oui voilà ! C’est un peu chaud parfois mais du coup j’ai vachement de disponibilité et le fait de voyager avec mon BMX est une des meilleures choses pour moi. Comme je te disais, ça permet de voir autre chose et ouais, c’est un peu ma vision originelle du BMX, les road trips, la liberté ! C’est ça pour moi le BMX, avant même d’être un sport, d’ailleurs si le BMX est un sport ce n’est plus du BMX ! Je voyage suivant mes moyens et c’est vrai que comparé à certains je ne voyage pas autant, mais avec les potes on bouge le plus possible même si ce n’est qu’en Espagne ! Le voyage n’est pas forcément synonyme de destination à l’autre bout du monde même si c’est incontestable que les States je kiffe à mort ! Tu es parti plusieurs fois à Austin, au Texas. Pourquoi aller là-bas ? Qu’est-ce que cela t’apporte ? Ouais Austin j’en ai toujours entendu parler depuis que je fais du BMX donc j’ai voulu aller voir et j’ai vraiment pas été déçu ! Austin c’est pas la grosse ville américaine, t’es pas perdu quoi, un gros village comme disait Anto Lille. Il y a aussi de la musique partout, des gros festivals, la 6th street, le Whole Foods Market, le Side Bar et pleins pleins d’autres choses…


Cancan seatgrab - CanĂŠjan


C’EST EUX QUI ONT FAIT LE SPOT DONC JE COMPRENDS QU’ILS PUISSENT ÊTRE RÉTICENTS ENVERS LE BMX ... MAIS IL FAUT LEUR MONTRER QU’ON PEUT ROULER LE SPOT AUTREMENT ! Au niveau ride il y a de purs spots et des bons gars ! Chaque fois que j’y suis allé c’était en mode « à l’arrache », c’est-à-dire que je réservais juste une semaine d’hôtel et puis on avisait. Mais, du coup, ça nous a permis de faire des rencontres, de nous intégrer et de vivre ça de l’intérieur ! Donc c’est encore meilleur même si ça nous a coûté quelques galères… You know what I mean Dech ? La première fois que j’y suis allé c’était avec Erwan. La découverte des US c’est toujours fou ! On avait un sac à dos, le BMX et voilà ! C’était parfait, trop de bonnes choses et de pures rencontres. La deuxième fois j’étais avec Simon et Stephen et on a rejoint le bon Dech là-bas! C’était tout aussi parfait même si je me suis blessé dès le quatrième jour et que j’ai pu rouler qu’à la fin du trip... Mais à Austin il y a de quoi bien s’occuper autrement. Finalement, j’y suis retourné en octobre et novembre dernier avec Simon. On y a rejoint Mike Molineri cette fois-ci et, entre les sessions, les événements (Nora Cup, Halloween Jam, Toast Jam..), les festivals (FunFunFun, F1), le championnat du monde local de billard opposant Mike à Simon et les sessions Whole Foods Market... C’était encore meilleur !! Pour finir je voudrais dire au passage un grand merci à Morgann « cashin’ out » Lahaie, à la 316 house, la Kink house, Joe Rich et aux locaux ! Aimerais-tu pouvoir y vivre ? Oui et non ! Je ne sais pas si je serais capable de tout quitter, surtout par rapport à tout ce que j’ai ici entre la famille et les potes. Maintenant, si l’occasion se présentait, je ne sais pas si j’arriverais à refuser ! Tu rides souvent La Kantera, à Algorta, spot mythique de la côte basque. Comment arrives-tu à te faire respecter, en tant que bmxeur, sur ce spot entièrement réalisé par un crew de skateurs locaux ? Ah ! C’est sûr que les locaux de la Kantera n’ont pas l’air de trop apprécier le BMX, mais bon il faut savoir se faire respecter et surtout respecter leur travail. C’est eux qui ont fait le spot donc je comprends qu’ils puissent être réticents envers le BMX et l’idée reçue du peg destructeur mais il faut leur montrer qu’on peut rouler le spot autrement ! Quelle est ta vision de la scène et de l’industrie du BMX en France ? Je ne suis pas trop au courant de ce qui se passe en fait, mais je pense qu’il y a une bonne scène en France ! On a vraiment quelques bon riders, je pense à des gars comme Ben Géa, Alex Valentino, Anto Lille, Nico Cambon ou Romain Viguier ! Et c’est assez éclectique donc c’est cool ! L’industrie c’est pareil, je ne suis pas trop au courant mais, de ce que je vois, ça n’a pas l’air facile d’avoir une marque ou un shop « BMX » en France. D’ailleurs, j’en profite pour vous conseiller un bon shop qu’il faut supporter : Captain Wheeling à Biarritz. L’idée de vivre du BMX t’a-t-elle déjà traversé l’esprit ? Non ! 62-63/ RENCONTRER


Cancan footplant - Barakaldo


Pocket cancan - Limayrac

Qu’aurais-tu aimé faire si tu n’avais pas pratiqué le BMX ? J’aurais sûrement aimé faire de la moto en compétition ! Moto cross ou vitesse, mais c’est trop cher, beaucoup trop cher même. Et en fait je ne regrette pas tant que ça parce que le BMX est un monde avec une vision assez unique de la vie. Qu’est-ce que t’apportes le BMX ? Que ressens-tu lorsque tu rides ? C’est dur à expliquer tellement ça fait partie de moi maintenant, c’est quelque chose de naturel ! Je ne sais pas si c’est comparable à une addiction mais c’est bon pour mon équilibre. Comme je te disais un peu avant, on a une vision assez unique et décalée de la vie, je trouve ça plutôt cool et ça me correspond assez bien ! Mis à part le vélo tu as d’autres passions : la guitare et le surf. Accordes-tu beaucoup de temps à ces hobbies ? Le surf, j’en fais pas souvent et je pense qu’il faut vivre au bord de l’océan pour bien progresser, mais

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c’est clair, c’est trop bon ! La musique, la guitare c’est beaucoup plus qu’occasionnel par contre ! Avec Loïc, mon pote qui fait de la batterie, on s’éclate vraiment ! On a un petit groupe à deux, guitare/batterie. On fait du blues énergique et c’est le kiff total ! La musique c’est très important pour moi, je peux vivre sans télévision mais je ne pourrais pas vivre sans musique. J’écoute des trucs assez variés comme les Misfits, Metallica, Johnny Cash, Slayer ou les Doors, la liste est très longue ! As-tu des projets personnels ou des envies particulières ? Oui, je pense repartir aux States très bientôt et puis à Malaga ensuite et bien d’autres arriveront. Sinon, comme envies... bah pourvu que ça dure ! Souhaites-tu rajouter quelque-chose pour conclure cet entretien ? Des remerciements ? Je tiens juste à remercier mes parents, mon frère et mes potes !


JE PEUX VIVRE SANS TÉLÉVISION MAIS JE NE POURRAIS PAS VIVRE SANS MUSIQUE -

360Turndown - Toulouse


oppotooth, Athènes. Shooté au Lumia 1020 par H.Picard


JASON EUSTATHIOU Bient么t sur les r茅seaux nokiapureviews

#shotwithlumia


RIDGESTONE

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VO Y A G E R -

Be r li n


Texte : Marc Dubois

IL Y A LES VOYAGES COURTS, INTENSES, AU PAS DE COURSE ET IL Y A LES SÉJOURS, LONGS, IMPLIQUÉS, AU PAS DE DANSE LOCAL. L’AN DERNIER, JE DÉBOULAIS À BERLIN VOIR MARC DUBOIS, EN QUELQUES JOURS ET UNE NUIT J’ÉTAIS CONQUIS PAR L’ATMOSPHÈRE DE LA RÉUNIFIÉE ; EN PARTANT JE VOULAIS EN SAVOIR PLUS, JE VOULAIS QUE MARC ME RACONTE, QUE HUGUES NOUS MONTRE CE QU’ILS AVAIENT VU, COMPRIS LORS DE LEUR EXPATRIATION. ILS ONT ACCEPTÉ DE PARTAGER TOUT ÇA AVEC NOUS, SANS FIGURES MAIS AVEC UNE SACRÉ STAR : BERLIN. Marquée par les grands bouleversements du XXème siècle et en constante mutation, la capitale allemande a su devenir en quelques années la nouvelle grande destination à la mode. Multiculturelle, libertaire et rayonnante par son originalité, la cité attire aussi de plus en plus de bmxers, et pour cause. Ici on peut sentir à la fois l’émulation d’une ville graillonnante et continuer toutefois de respirer ; et c’est donc assis sur sa selle qu’on se plait à divaguer à travers les larges et interminables avenues. Entre vitrines clinquantes de l’Ouest, terrains vagues et murs tagués de l’Est, un spectacle de grues remplit l’horizon. « Ici tout change vite, loin de là la ville-musée à la parisienne, Berlin se cherche » me résume Norman, un ami berlinois. Ancien no man’s land du mur, le nouveau quartier de Posdamer Platz a fait sortir de terre un vaste quartier d’affaires agrémenté d’espaces culturels aux allures démesurées. C’est là que s’offrent à nous quelques-uns des plus célèbres spots berlinois dont le parvis marbré et sécurisé du Kulturforum. La balade continue. Perdus dans les quartiers, fiez-vous à la Ferseh72-73 / VOYAGER

Photos : Hugues Mergaux

turm comme étoile du berger. La grande tour berlinoise surmontée d’une boule à facettes (en réalité une représentation de sputnik, le satellite soviétique qui fit trembler les US), présente en ses bases les célèbres plans inclinés, théâtre de bien des cascades. Attention c’est bien la dernière fois que les Oh et les Ah d’étonnement sont offerts aussi facilement, en effet on se rend vite compte que les spots ne se livrent pas si aisément. Si l’on ne prend pas la peine de fouiller, on peut pédaler des heures sans apercevoir le moindre bout de trottoir incliné. En attendant, il y a bien d’autres choses à faire à Berlin. À commencer par traîner dans les vrais bons coins alternatifs de la ville, je pense à la zone tampon Fridrischain-Kreuzberg. Ici, LE MUR a été conservé pour des raisons de mémoire et d’expression artistique, humaniste aussi. Les vastes terrains bordant ce symbole de la guerre froide sont devenus chauds mais pacifiques. Punks, anticonformistes, artistes, migrants bulgares, associations électro-créatives se partagent les immeubles décrépis, les usines abandonnées coincées entre le fleuve et les terrains vagues où les plus roots, camés pour certains, font vivre l’espoir d’une autre monde. Ces anciens bâtiments moroses ont repris vis sous le génie des street artistes qui y ont peint des fresques, des personnages gigantesques, toujours chargés de sens et souvent inspirés par l’histoire tourmentée de la ville. Derrière les banderoles anarchistes s’organise le squat punk immense, indélogeable et hyperactif de Köpi, où on s’oublie à transpirer et sauter partout ; ça sent fort, ça sent la sincérité. La preuve, derrière il y a du béton coulé. Nom de voir avec l’exubérance des places barcelonaises.


Hugues - Wall

ICI TOUT CHANGE VITE, LOIN DE LÀ LA VILLE-MUSÉE À LA PARISIENNE, BERLIN SE CHERCHE -


par cœur et savent qu’aux abords des avenues, bien planqués aux fond des allées se trouvent des spots plus incroyables les uns que les autres. À commencer par le sud de Sonnenalle, cette cité conquise par la vague d’immigration turque des années 90 où se trouvent d’innombrables rails plus tordus ou couillus les uns que les autres. Ailleurs, au milieu de blocs modestes, des plans inclinés de partout, avec par endroit un sub box ou un sub rail. Je me souviens encore de ce toit de chantier dans l’enceinte d’un ministère fédéral qui nous a permis une bonne session en plein après-midi. Dans tous ces endroits étonnants, l’impression est la même, les spots sont toujours à l’abri des cours et donnent rarement sur la rue. Rien à voir avec l’exubérance des places barcelonaises.

CODE : D.I.Y.

Plus au calme, dans les parcs au bord des lacs ou dans la rue, une jeune population venue de partout boit des canettes bon marché, la musique (très minimale quand même) s’échappe de partout, on entend parler toutes les langues. En été Berlin se transforme en paradis du chill, comme partout, mais…en mieux. Ce n’est pas à Paris qu’on tombera sur une free party. Les potes à Kojak font bien des rondes, mais ne sont pas aussi carrés que la bonne police de chez nous. Norman m’explique qu’ici on est peutêtre plus libre de faire ce qu’on veut, mais on est aussi plus responsable, c’est comme ça que les Berlinois peuvent s’approprier la ville. Ce climat permissif attire de nombreux jeunes de partout car oui, Berlin est bel et bien devenue la nouvelle capitale cool, après Barça, Londres, la mecque des hipsters. Mais remontons sur nos bécanes et traînons sur la plaza de Hasenheide, plantée aux abords d’un parc connu pour être le rendez-vous des junkies, et désormais rendez-vous de la scène BMX « plutôt street » berlinoise. J’y ai fait la connaissance de Tom et Ludwig, qui connaissant leur ville 74-75 / VOYAGER


EN ÉTÉ BERLIN SE TRANSFORME EN PARADIS DU CHILL, COMME PARTOUT,MAIS…EN MIEUX. -

Marc - Carve


Berlin est donc bien cool, en BMX ou pas d’ailleurs. Or, devant cette nouvelle popularité, les Berlinois sont partagés, autant il est sympa de voir leur ville au cœur de toutes les attentions, autant l’attractivité tire le niveau de vie et les loyers vers le haut. Il faut ajouter à cela le phénomène des « touristes de la fête » attirés par les quelques 200 boîtes de nuit ouvertes dont le fameux Bergain, probablement la référence actuelle en matière de techno. Les clubbers déversés en masse par les compagnies low cost viennent poser quelques galettes à chaque lampadaire la nuit et faire du safari

LES PROMOTEURS LORGNENT DE LEURS YEUX VÉREUX VERS CES QUARTIERS ALTERNATIFS CE QUI RISQUE INEXORABLEMENT D’ENTRAÎNER DES FERMETURES DE SQUATS, BARS OU BOÎTES DE NUIT À LA COOL. -

76-77/ VOYAGER

le jour. C’est dans ce climat déroutant qu’on peut entendre quelques hurlements de type « scheisse touristen ! » dans les bousculades du métro. La ville a donc tendance à s’embourgeoiser et les promoteurs lorgnent de leurs yeux véreux vers ces quartiers alternatifs ce qui risque inexorablement d’entraîner des fermetures de squats, bars ou boîtes de nuit à la cool. Car comme je vous l’avais dit, Berlin est en constante mutation et il paraît évident pour tout le monde que ce qui est permis aujourd’hui ne le sera peutêtre plus demain. Mais d’ici là on sera peut être vieux et aigris.





RE V E L E R C h a rle s

Downside whip - Toulon

-

Tschumy



Texte : Pierre Mercier

QUI DE MIEUX QUE LE JEUNE ET TALENTUEUX CHARLES TSCHUMY POUR ÉTRENNER CETTE SÉRIE « RÉVÉLER » DÉDIÉE COMME SON NOM L’INDIQUE À DES JEUNES POUSSES FRANÇAISES QUI SE FONT REPÉRER, SOUVENT PAR DES WEB VIDÉOS, PAR LEUR RIDING PROMETTEUR. ON L’AVAIT DÉCOUVERT EN DEHORS DU VAR LORS DU SOSH URBAN MOTION 2 AVEC UN EDIT BIEN PROPRE EN STREET QUI SE FINISSAIT PAR UN BACKFLIP 360° EN COURBE AUSSI VÉNÈRE QU’INATTENDU. LES VIDÉOS QUI ONT SUIVI ONT CONFIRMÉ QUE LA PROGRESSION ÉTAIT FULGURANTE, LAISSANT PRÉSAGER SANS DOUTE D’UN FUTUR TRÈS TRÈS BON RIDER FRANÇAIS. IL N’EN FALLAIT PAS PLUS POUR ATTISER NOTRE CURIOSITÉ. VOICI DONC SA PREMIÈRE INTERVIEW. Bonjour Charles, peux-tu te présenter en quelques mots ? Bonjour à tous, je m’appelle Charles Tschumy, j’ai 19 ans. Je suis né à Ollioules près de Toulon, je vis depuis à La Farlède, un petit village à dix minutes de Toulon. Je roule pour Foundation et Stranger grâce à Unleaded (ndlr : la news tombe pendant cette interview). Depuis combien de temps pratiques-tu le BMX et quel a été ton premier contact avec le petit vélo ? Cela fait un peu plus de trois ans que je pratique le BMX. Auparavant, j’ai roulé en skate durant six années au skatepark de

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Photos : Cedric De Rodot

La Farlède. J’y ai rencontré plein de gars qui roulaient en BMX. De là m’est venue l’envie d’en faire car je leur empruntais sans cesse leurs vélos.

web vidéos de riders comme Chad Kerley, Garrett Reynolds et Dennis Enarson sont autant de facteurs motivants qui m’ont inspiré et poussé vers cette forme de riding.

Qu’est-ce qui t’a le plus attiré dans le BMX par rapport au skate ? Ça changeait vraiment ! Puis la sensation que cela me procurait était plus intense, j’ai accroché direct !

Tu as participé à la deuxième édition du Sosh Urban Motion, un de tes web edits a même été partagé par The Come Up. Quel effet cela fait-il, de passer du statut d’anonyme à celui de rider reconnu pour son riding ? Cela a été un mélange de plein de choses, ça m’a fait un choc et j’ai vraiment halluciné ! Globalement, ça m’a fait énormément plaisir. Et, comme je te le disais, le but premier était de s’amuser, pas de se prendre au sérieux. Finalement, les choses ont évolué dans le bon sens.

Tu as été pas mal médiatisé sur le web en 2013 avec la sortie de trois edits. D’où sont venues cette motivation et ces initiatives ? J’avais déjà produit quelques edits avant 2013, mais ils étaient moins importants. Puis un ami, Kevin Mussato m’a encouragé pour qu’on réalise une nouvelle vidéo. On a été amené à beaucoup voyager dans les villes du Sud, ça m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes, découvrir des spots et des ambiances qui m’ont beaucoup motivé à poursuivre. Kevin est d’ailleurs à l’initiative de l’ensemble de mes vidéos qu’il a réalisées en 2013. S’il fallait te classer dans une catégorie, tu ferais partie de cette nouvelle génération de riders street qui excellent en nose et en grind. Quels éléments t’ont influencé vers ce style de riding ? J’ai commencé le BMX avec un frein que j’ai finalement enlevé au bout de quelques mois. Et puis, mes origines de skateur y sont aussi pour quelque chose. Tout ça additionné au visionnage de beaucoup de

Hormis le fait de proposer une approche vraiment technique en street, tu as réalisé un trick rarement vu, un backflip 360° en courbe. D’où t’est venu ce trick ? C’est un peu le fait du hasard. Mon objectif était de rentrer un flair et non un backflip 360°. Puis, lors de chaque essai ma rotation était trop importante, ce qui, au fur et à mesure, m’a mené à plaquer ce trick et non un Flair. D’ailleurs, je ne sais toujours pas faire de flair. J’ai même presque réussi à rentrer un backflip 540°. Comptes-tu réaliser ce trick en street ? Je compte bien essayer dès qu’un spot s’y prête!


Wall carve - Toulon


Axel to bus - Toulon 84-85/ REVELER


LORSQUE L’UN TENTE UN NOUVEAU TRICK, ÇA MOTIVE LES AUTRES À ESSAYER. -

Tu habites dans le Sud-Est, quels sont tes spots favoris ? Concernant les skateparks j’aime bien rouler à Hyères. Malheureusement, il a été peint récemment et glisse beaucoup, j’y vais donc moins régulièrement. Autrement, je roule souvent au Palais de la Glisse à Marseille et au skatepark de La Beaucaire à Toulon, même si ce type de spot peut vite s’avérer lassant. À part ça, je roule régulièrement en street sur les spots aux alentours de chez moi. Il y a le « spot perche » à Toulon qui est composé de marches et de curbs dont un énorme que seul Eliot Pillet a pris. Il y a également une bonne place à La Garde, avec des gaps de marches et des curbs. Le spot de Pôle Emploi à Aix est vraiment bien aussi ! Essentiellement des spots en dehors de Toulon, car la ville ne s’y prête pas vraiment. Sinon, dans quelles villes aimerais-tu aller rouler ? J’aimerais bien rouler à Miami et San Francisco pour leurs spots, mais également pour la plage, les filles et la météo ! Avec qui partages-tu le plus souvent tes sessions ? Leur approche du BMX influe-telle dans ton riding ? Je roule régulièrement avec Youssef, Hugo, Julien et Kevin. Forcément, le fait de rouler avec eux me motive et m’inspire. Lorsque l’un

tente un nouveau trick, ça motive les autres à essayer. Il n’y a pas de compétition entre nous, c’est une bonne ambiance ! Concernant tes études ou ton travail, où en es-tu ? As-tu une idée de ce que tu aimerais faire plus tard ? Je viens d’obtenir un Bac pro en Hôtellerie. Mais les horaires liés à cette profession ne sont pas idéaux et s’allient mal avec la pratique du BMX. Donc pour l’instant je travaille au McDonald et je profite de ma jeunesse. Je fais ce que j’aime : du vélo, puis je verrai bien plus tard, j’ai le temps ! As-tu des projets prévus dans les mois à venir ? Cet été, avec des amis, on a prévu un voyage vers l’Espagne pour visiter Barcelone, Madrid et Malaga. Merci d’avoir joué le jeu, as-tu des personnes à remercier ? Oui, j’aimerais remercier ma mère, car c’est grâce à elle si j’en suis là. C’est elle qui m’a offert mon premier BMX, ce n’est pas rien ! Puis Kevin Mussato, pour tout ce qu’il a fait pour moi, m’avoir poussé… Également Unleaded qui me soutient par le biais de Stranger et Foundation… Et tous mes potes avec qui je roule et tous les gens que je connais. Merci à toi, à Cédric et à Soul.




Photo : Nico Bernede


O E U V R E R B mx

-

Ba n d its


Texte : Edouard Lassus

CHAQUE RECOIN DE NOTRE DOUCE FRANCE REGORGE D’INITIATIVES, D’ACTIVISTES ET DE PROJETS AMBITIEUX QUI MÉRITENT LE DÉTOUR, C’EST LA RAISON POUR LAQUELLE NOUS AVONS CHOISI DE PERPÉTUER CETTE RUBRIQUE « ŒUVRER » INITIÉE PAR NOS AMIS DE FIGURÉ. POUR POURSUIVRE DANS CETTE DÉMARCHE NOUS SOMMES PARTIS DÉCOUVRIR L’ASSOCIATION ET LE SKATEPARK BMX BANDITS AU CŒUR D’UNE CITÉ BORDELAISE TRANSFORMÉE, DEPUIS QUELQUES MOIS, EN TEMPLE DU DIY GRÂCE À UNE BANDE DE POTES — DONT CERTAINS ÉNERVÉS DE LA MARQUE CHILLAX — BIEN DÉCIDÉS À PRENDRE LES CHOSES EN MAIN AFIN DE DÉVELOPPER LA SCÈNE BMX LOCALE SANS ATTENDRE QUE TOUT TOMBE DU CIEL !

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Photos : Simon Cassol

LE PROJET DARWIN : C’est sur la rive droite de Bordeaux, dans l’ancienne Caserne Niel, que le Projet Darwin a vu le jour en 2010. Un projet pilote visant à réhabiliter cette caserne militaire, désaffectée depuis 2005, en un « éco-système » regroupant des entreprises, des commerces, des associations, des habitations et divers lieux culturels. Bref, un véritable pôle d’activités économiques et culturelles qui fleurit dans une démarche éco-responsable basée sur le développement durable et les énergies renouvelables, tout en permettant la conservation de ces bâtiments en friche, partie intégrante du patrimoine historique de la ville. Un lieu bien connu des graffeurs de la région puisque depuis le départ des militaires, nombreux sont les street-artistes à être venus s’exprimer sur ces murs à l’abandon. La première structure à prendre forme dès le début des travaux de réhabilitation a été le Hangar Darwin, un skatepark indoor autogéré et construit avec 90% de matériaux de récupération, dans le respect de l’esprit du futur site et sous l’égide de l’emblématique skateur Seb Daurel. Outre le fait de s’être imposé comme le premier skatepark indoor de Bordeaux, le Hangar Darwin est devenu, au fil des mois, un lieu d’expression et de rassemblement de diverses associations locales. Fort du succès de cette initiative, les membres fondateurs de BMX Bandits ont pris cet exemple comme référence et ont décidé, à leur tour, de passer à l’action en créant leur association avant de dénicher un endroit propice à la construction de leur propre park !

L’ASSOCIATION BMX BANDITS : En l’espace de quelques mois, l’association BMX Bandits — destinée à rassembler les riders de la scène BMX bordelaise, développer celle-ci en organisant des événements tout au long de l’année et aussi permettre la création d’une structure adaptée à notre discipline dans l’enceinte du hangar Darwin — s’est faite remarquer au niveau local et national par son investissement et sa détermination. En effet, après avoir déposé leurs statuts en préfecture, les membres fondateurs et un poil hyperactifs (Maxence Oddone, Nico Bernede, Gaëtan « Papa » Autret, Vincent Preuilh et Nicolas Dufaure) ont été sollicités pour faire une démo lors d’une soirée étudiante. Une fois le bon plan accepté, ils ont eu une semaine pour réaliser une rampe démontable et transportable et c’est là que leur est venu le déclic de construire un park DIY ! Avec le p’tit billet récolté grâce à cette soirée, la bande de potes a investi dans une visseuse et quelques munitions avant de s’emparer, sans aucune autorisation, d’un hangar couvert de 1600m2 situé dans l’ancienne Caserne Niel.


Florian Girard Table one hand


Crew Bmx Bandits

LE PARK : C’est donc à quelques mètres du Hangar Darwin que les BMX Bandits ont décidé d’implanter leur propre park 100% BMX. Avec le soutien de Seb Daurel et sur le même modèle que leurs voisins skateurs, ces activistes de la scène bordelaise se sont affairés à nettoyer le lieu de ses tonnes de détritus tout en se lançant, sans aucun budget, dans la fabrication d’un park fait exclusivement de matériaux de récupération. Ils ont utilisé un grand nombre de palettes pour réaliser les plateformes et gabarits des modules et se sont servis de toutes les chutes de contreplaqué qu’ils ont pu trouver pour procéder au placage de ces derniers. Les gars ont également récupéré la mini-rampe de l’événement Bordeaux Cité Skate qu’ils ont rehaussée pour la recycler en quarters et spine. Un travail titanesque qui leur a demandé une bonne dose de motivation, un certain don pour le bricolage, beaucoup d’énergie et le coup de main de pas mal de potes (riders et profanes) de passage dans le coin ! Mais toute cette mobilisation s’est révélée payante puisque la réalisation de la première partie du spot s’est achevée au bout de deux mois de travaux intensifs. Une fois le park érigé, il fallait trouver un bon 92-93/ OEUVRER

moyen d’officialiser tout ça par une inauguration en grande pompe… Voici donc ce qui a donné lieu, début juillet, à la première BMX Bandits Jam dans une ambiance festive et détendue, renouant avec l’esprit originel de la culture BMX. Entre-temps les gars ont trimé pour installer l’électricité, fabriquer un bac à mousse et agrémenter le spot de quelques modules street récupérés auprès du shop Riot. Ils ont aussi déployé les grands moyens pour que le spot accueille l’expophoto du livre Manual – Creuse, riding et autres délices (dédié à la culture trail) avec vernissage, concerts et soirée de clôture, mais aussi quelques avant-premières de vidéos ainsi qu’une rétrospective photo retraçant la construction du spot. Et, depuis le 16 décembre 2013, le park est « officiellement » ouvert toute l’année, les mardis, jeudis et samedis. Les recettes réalisées par le biais des entrées au park (3€ la session / 45€ l’accès à l’année) et du bar associatif sont réinvesties par l’association dans l’acquisition d’outils et de matériaux permettant la confection de nouveaux modules, afin de proposer aux riders un spot en perpétuelle mutation !

Nicolas Bernede - Transfer wall

LANÇANT, SANS AUCUN BUDGET, LA FABRICATION D’UN PARK FAIT EXCLUSIVEMENT DE MATÉRIAUX DE RÉCUPÉRATION -


Maxence Oddone - Motocross


En outre, de nouvelles expositions ainsi que des concerts seront proposés de manière périodique afin d’animer le lieu tandis qu’une deuxième édition de la BMX Bandits Jam est d’ores et déjà programmée pour le 05 Juillet 2014. Franchement, pour un ghetto spot fait avec de la récup’ et pas mal de débrouille le résultat est assez bluffant, plutôt clean et bien complet avec une bonne variété de modules, dont certains plutôt originaux, de grosses courbes et des plans inclinés bien raides et engagés permettant de varier les enchaînements et balancer de gros transferts, sans oublier une ligne un peu plus street, le bac à mousse pour tenter de nouveaux tricks et l’inévitable coin chill, bien coucoun et toujours à base de vieux meubles auxquels ils ont donné une seconde jeunesse. Alors, si vous êtes dans les parages, on vous suggère d’aller découvrir ce spot unique et d’octroyer un peu d’huile de coude et d’énergie bienfaisante à toute cette bande de potes ! Simon Essongue - Double footplant

L’AVENIR :

FJ, Paul, Nico et Jules

POUR UN GHETTO SPOT FAIT AVEC DE LA RÉCUP’ ET PAS MAL DE DÉBROUILLE LE RÉSULTAT EST ASSEZ BLUFFANT 94-95/ OEUVRER

Même si tout ça demeure assez flou juridiquement parlant, entre interdiction et tolérance, les « bandits » du BMX font leur maximum pour obtenir une convention d’exploitation auprès de la Communauté Urbaine de Bordeaux. Un précieux sésame dont bénéficie le Hangar Darwin et qui leur permettrait de ne plus être considérés comme hors la loi. Un pari osé, risqué même, car en cas de problème c’est la responsabilité des représentants de l’association qui est en jeu tant que le park ne dispose pas de cette autorisation... Cependant, dans le cas où celle-ci leur serait accordée, elle ne serait certainement que provisoire le temps que le bâtiment qui abrite le park ne recouvre sa fonctionnalité finale… Mais, le chantier de réhabilitation de la Caserne Niel ayant pris du retard et le Hangar Darwin rencontrant un franc succès auprès des adeptes de cultures urbaines, les skateurs et autres associations occupent toujours ce lieu ! Un certain espoir demeure donc pour le park BMX Bandits. Si les gars obtiennent l’autorisation d’exploitation, gèrent leur spot de manière irréprochable, continuent de proposer des événements et développer le park, ils espèrent obtenir des subventions publiques et pouvoir rester dans le hangar le plus longtemps possible ou être relogés dans une autre structure couverte. Tout cela dans le but de continuer à proposer un véritable lieu culturel qui, en plus de la pratique, est un authentique espace de vie permettant de faire des rencontres, d’échanger, de partager et de monter des projets autour de cette riche culture qu’est le BMX. Un exemple à suivre !


Vincent Preuilh - Footplant




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FI G U R E R WOLFMAN Air, par Sandy Carson.

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HOMMAGE À NOS AMIS DE FIGURÉ AVEC CETTE PREMIÈRE GALERIE DE PHOTOS, QUI ONT LA PARTICULARITÉ D’AVOIR ÉTÉ SHOOTÉES PAR DES RIDERS CONNUS ET RECONNUS. PROFITEZ MAINTENANT DE CES IMAGES QUI MÉRITAIENT D’ÊTRE POSÉES SUR PAPIER GLACÉ ET RETROUVEZ BIENTÔT SUR LE SITE SOUL LES INTERVIEWS TRÈS INTÉRESSANTES DE CES BONHOMMES AUX MULTIPLES TALENTS.


JOSH HARRINGTON Xup Grind par Colin Mackay.

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TY MORROW

Halfcab par Daniel Benson.


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HOANG TRAN

Toboggan par Walter Perringer


JAMES CURRY

Crankslide tyregrab par Jason Colledge.

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360 toboggan par Keith Terra.


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HEAD TUBE

: 75º

D I S T R I B U T E D I N F R A N C E B Y E Z C O D I S T R I B U T I O N T: 0 9 . 5 1 . 1 0 . 5 0 . 5 7 | w w w. e z c o . f r | c o n t a c t @ e z c o . f r


Intro : Pierre Mercier

Texte & Photos : Vincent Lorioux

C O M PA R E R -

FITBIKECO

FLYBIKES

Mac 1

Neutron

PREMIUM Solo +

LE BMX FAIT PARTIE DE CES SPORTS OÙ SANS LA MACHINE, L’HOMME EST PEU. EN EFFET, CELA REVIENDRAIT À FAIRE DE L’AIR BMX… ON TIENT PEUT-ÊTRE UN NOUVEAU TRUC LÀ. BREF, QUE L’ON Y APPORTE DE L’IMPORTANCE OU PAS, VOUS SEREZ FORCÉ UN JOUR DE METTRE LES MAINS DANS LE CAMBOUIS ET DE COMPRENDRE COMMENT FONCTIONNE LA BÊTE. MIS À PART ÇA, CERTAINS AIMERONT CHINER LA PIÈCE ULTIME, CELLE CORRESPONDANT À LEUR RIDING, LEUR VISION DES CHOSES OU TOUT SIMPLEMENT POUR SON ESTHÉTISME. VINCENT, NOUVEL ACOLYTE DE L’AVENTURE SOUL, TÂCHERA AU GRÉ DES NUMÉROS DE VOUS PROPOSER UNE SÉLECTION DE MATOS QU’IL AURA PRÉALABLEMENT TESTÉ ET APPROUVÉ… N’AYEZ CRAINTE, VINCENT FAIT PARTIE DE CES MECS PASSIONNÉS PAR LA MÉCANIQUE AU SENS NOBLE DU TERME, VOUS POURREZ DONC SANS NUL DOUTE VOUS FIER À SES EXPERTISES.

108-109/ COMPARER


TECH BOX :

CADRE: top tube : 20,5’’ 3 tubes en Cr-Mo angle de direction : 75° - angle de puit de selle : 71° - bases arrières : 13.1” - hauteur boîtier de pédalier : 11.6” - stand over: 8.6” FOURCHE : pivot Cr-Mo, bras côniques GUIDON : Acier Hi-Ten 1020 hauteur : 8.5” POTENCE : Fit top load 50mm POIGNÉES : Fit Mac flangeless DIRECTION : roulements scellés intégrés PÉDALIER : Tubulaire Cr-Mo 170mm 8 cannelures BOÎTIER DE PÉDALIER : MID BB, roulements scellés COURONNE : Fit Crossfit Cr-Mo 25 dents PÉDALES : Odyssey Twisted plastic JANTES : Revenge SW1 MOYEUX : moyeu cassette 9 dents scellé, avant, axe de 10mm scellé BRAQUET : 25 x 9 CHAINE : KMC 410 H PNEUS : Fit 2.35” PEGS: 2 X 100mm SELLE : Fit Barstool pivotal TIGE DE SELLE: pivotal POIDS : 11,6kg

PRIX : 499 €

Thomas Charrier - Vador condor

FITBIKECO

Mac 1

Depuis quelques années, Fit propose des vélos complets aux noms des riders pro du team et élaborés avec eux. Cette année le Mac 1, basé sur le vélo de Shawn McIntosh, est à mes yeux l’un des plus beaux vélos complets à moins de 500€ de l’année. Les couleurs sont copiées sur les bikes de Shawn, les poignées sont les pro models de ce dernier et la selle est aussi un vrai produit haut de gamme. La géométrie est très polyvalente, top tube de 20,5’’, arrière court, adapté au rider mesurant entre 1m60 et 1m70. Le guidon est un peu spécial, copié du pro model McIntosh, je pense que c’est le seul guidon de vélo complet avec du « UP » (c’est à dire qu’il remonte aux extrémités), un débutant ne percevra pas la différence mais un habitué des guidons plats aura besoin d’un petit temps d’adaptation. Au guidon de ce vélo, on se sent vite en confiance,

sa géométrie classique est rassurante même si le cadre est trop petit pour moi qui mesure 1m76. C’est un vélo très orienté Street. Les bases arrières ont l’air d’être assez solides pour encaisser les chocs des grinds. Les roues Revenge disponibles depuis quelques années en France ont fait leur preuves et la potence topload respire la solidité. La grosse selle est parfaite pour faire des barspins sans meurtrir les genoux. On regrette que les patins de frein soient assez médiocres, il serait préférable d’investir une dizaine d’euros dans des patins transparents qui seront plus puissants et qui garderont la couleur des jantes. Pour conclure, ce Fit Mac est un très bon premier BMX, très polyvalent, il conviendra à tous types de riding, y compris les plus engagés. C’est un vélo qui permettra aux débutants de pouvoir toucher à tous les domaines du BMX.


TECH BOX :

Enzo Dupin - Bus

FLYBIKES

Neutron

Dès le premier coup d’oeil, ce Flybike Neutron retient l’attention, tout d’abord par sa couleur vert brillant du plus bel effet, une couleur qui change et qui rend ce vélo différent des autres. Ensuite, en regardant d’un peu plus près, des pièces familières nous sautent aux yeux. En effet, en créant Trébol, marque destinée aux vélos complets, Fly a repris le design des pièces haut de gamme, en le simplifiant pour diminuer les coûts. C’est assez impressionnant de voir tant d’équipement de qualité sur un vélo complet à moins de 500 €. Sur le papier, la géométrie est très réactive, le top tube de 20,6’’, les bases courtes et la fourche raide, conviendront parfaitement à un rider mesurant entre 1m60 et 1m70 voulant faire du riding technique (rotations, 110-111/ COMPARER

grinds, liptricks). Pour faire de gros sauts ou du Dirt, mieux vaut être un peu plus petit ou choisir un Proton, jumeau de ce vélo disponible en 21’’. Une fois au guidon, on est certain de rouler sur un Flybikes, le guidon avec sa barre centrale assez large, les gros pneus Ruben et la selle tripod sont très agréables à rider. Super réactif on a tout de suite envie de faire des tailwhips ou de repousser ses limites en rotation. C’est aussi super de pouvoir rouler brakeless en quelques minutes grâce aux tasseaux démontables. Bref, ce petit vélo est la référence de sa catégorie de prix, super beau et super bien équipé, il ne manque qu’une paire de pegs pour se faire plaisir partout.

CADRE : top tube : 20,6’’ 4 tubes Cr-Mo - bases arrières : 13,2’’ - stand over : 8’’ GUIDON : 100 % Cr-Mo 8,5’’ de haut, 28,5’’ de large FOURCHE : Pivot & bras côniques Cr-Mo, Offset 27mm POTENCE : Trebol Frontload, Alu 6061-T6 forgé POIGNÉES : Flybikes Ruben PÉDALIER : Trebol ICS 175mm D-shape 100% Chromoly / 8 cannelures, transmission à gauche (LHD) PNEUS : Flybikes Rampera Silkworm 2.15” et 2.35” FREIN : Trebol Alu MOYEU AR : Trebol 100% scellé / 9T / axe 14mmMOYEU AV : Trebol 100% scellé / axe 10mm / JANTES : Trebol double parois PÉDALES : Flybikes Ruben graphite SELLE : Flybikes Tripod Devon Smillie TIGE DE SELLE : Trebol Tripod en Alu COURONNE : Trebol 25T en Cr-Mo CHAINE : KMC 410 JEU DE DIRECTION : Intégré et scellé BB : Spanish scellé Tasseaux de frein démontables POIDS : 10.8kg

PRIX : 479 € dispo en Black RHD ou Green LHD


TECH BOX :

CADRE : top tube : 20,5’’ dispo aussi en 21’’, 1 tube Cr-Mo - angle de direction : 75° - angle de puit de selle : 71.5° - bases arrières : 13.75” - hauteur boîtier de pédalier : 11.5” FOURCHE : toute Cr-Mo bras côniques, cône de direction intégré GUIDON : Acier Hi-Ten 8,5’’ (8,75’’ pour le cadre en 21’’) POTENCE : front load 50mm PÉDALIER : Tubulaire Cr-Mo 175mm 8 cannelures BOÎTIER DE PÉDALIER : MID BB, roulements scellés COURONNE : alu 28 dents PÉDALES : Odyssey Twisted U-BRAKE : Tektro JANTES : Premium Samsara double paroi MOYEUX : moyeu cassette 9 dents scellé, avant, axe de 10mm scellé BRAQUET : 28 x 9 CHAINE : KMC 410 H PNEUS : Premium CK 2.4 avant, 2.2 arrière SELLE : combo Premium padded Poids : 11,5kg

PRIX : 469 € disponible en 20,5’’ et 21’’

Arthur Dubrunfaut - Condor

PREMIUM

Solo +

Premium est, comme son nom l’indique la marque haut de gamme de Haro. Les pièces sont depuis des années connues pour leur efficacité mais surtout pour être utilisées par un team de pushers tel Chad Kerley. Les vélos complets 2014 sont mieux que jamais, le Solo + est l’un des premiers prix de la gamme, la version améliorée du Solo, avec de meilleures jantes et plus de pièces en Cr-Mo. À sa sortie de la boîte, le Solo+ annoncé bleu mat est plus proche du violet, une superbe couleur qui attire tous les regards à l’arrivée sur un skatepark. L’esthétisme est renforcé par de gros pneus pro models Chad Kerley. Bref, il donne envie de rouler. La géométrie annonce un vélo très stable fait pour sauter et aller haut. Premium a aussi eu la bonne idée de monter une couronne plus grosse que la norme ce qui permet de rouler plus vite, plus facilement.

Au guidon, on retrouve un vélo vraiment très stable, le boîtier de pédalier très bas (11,5’’) force à tirer un peu plus le vélo que de normal. Il faut donc bien choisir la taille de son cadre, le 21’’ ne conviendra qu’aux riders mesurant plus de 1m75 au risque d’être très limité en street ou sur des figures techniques. C’est un vélo vraiment agréable pour faire des airs et des gros sauts, il est aussi top pour faire de très long manuals. En bref, c’est un vélo fait pour sauter, un vrai BMX, pas forcément moderne par sa géométrie mais très efficace pour progresser. On regrette l’absence de pegs et le manque de pièces haut de gamme. Il ne faut pas oublier que c’est l’un des vélos les moins cher de sa catégorie et sûrement l’un des plus solides.


Dossier : Shelter Doe

BIC ROSS MAGAZ INE

Souvenirs d’une découverte, par Alexis Desolneux

ÉV OL UE R

-L e s

m agazi n e s

d e

B M X

f ra n ça i s

À LIRE OU À REGARDER, LES MAGAZINES ONT TOUJOURS ÉTÉ UN MOYEN DE S’INSTRUIRE, DE S’ÉVADER, DE RÊVER SUR LES SUJETS QUI NOUS INTÉRESSENT. SI AUJOURD’HUI LE NUMÉRIQUE A MODIFIÉ NOTRE RAPPORT AUX SUPPORTS DE COMMUNICATION QUE SONT LES MAGAZINES, CEUX-CI SONT TOUJOURS D’ACTUALITÉ. ILS ONT ÉVOLUÉ SUR LE FOND ET LA FORME EN MÊME TEMPS QUE LA PRATIQUE MAIS ILS EXISTENT TOUJOURS GRÂCE À L’ENVIE ET LA DÉTERMINATION DE PASSIONNÉS. POUR BIEN COMPRENDRE LEURS HISTOIRES, J’AI DEMANDÉ AUX RÉDACTEURS EN CHEF DES PRINCIPAUX MAGAZINES DE BMX, ANCIENS ET ACTUELS, DE TÉMOIGNER DE LEURS MOTIVATIONS À SE LANCER DANS L’AVENTURE.

112-113/ EVOLUER

Oubliez tout ce que vous savez sur le BMX actuel (le street, le flat, le park tout ça…) et essayez d’imaginer un monde sans l’information instantanée d’internet. Si vous êtes gamins en 1982, à moins d’avoir été par chance au contact des pionniers du BMX en France quelque part en Bourgogne dès 1977, votre seul exemple, seule source d’inspiration et d’envie, c’est le motocross : faire comme « eux » avec votre vélo, quel qu’il soit d’ailleurs. Pédaler à fond, sauter et déraper. Ni « Race » ni « Freestyle », l’arbre n’a pas encore de branches… Ces rares pionniers français étaient eux-mêmes passés par là mais rien ou presque n’exposait leur existence et encore moins leur évolution avec déjà leurs premières pistes et compétitions (souvenez-vous, pas d’internet donc ultra underground !), ni leurs premiers magasins et autres commerces précoces d’importation de matos US. Rien ou presque avant que tout ça ne soit révélé dans ce numéro « Spécial Bicross » publié par les Éditions Larivière et la bible de la moto tout-terrain : « Moto Verte ». Diffusé dans tous les kiosques de France, combien de gosses comme moi sont tombés un jour de mai 82 sur ce numéro spécial dont la couv’, qui dépassait dans le rayon « sport et loisirs » chez mon marchand de journaux, laissait entrevoir une roue de vélo à pneu cranté, un bout de guidon, une plaque à numéro bricolée, une visière de casque et l’œil déterminé d’un rider en action sur une bosse de terre. Imaginez le choc, la joie, de se retrouver nez à nez avec la première publication française consacrée à « çà », de la première page


à la dernière, à ce que pas mal de gosses vivaient déjà dans leur coin d’une certaine façon. Moto Verte avait commencé à parler un petit peu de « vélocross » depuis environ un an et c’est aussi pour ça qu’on l’achetait, au-delà des photos de motocross. Mais ce jour-là, je ne suis ressorti de la boutique qu’avec ce numéro « Spécial Bicross ». Le vide était comblé, la formidable machine qui allait vite devenir Bicross Magazine était lancée et l’histoire durera près de dix ans, couvrant l’évolution fulgurante et inimaginable de ce qui n’était au départ que le Bicycle Moto Cross en 1982, jusqu’à la folie Freestyle d’un Mat Hoffman en 1991. Vincent Ranchoux (Bicross et Skate Magazine, Tracks, VTTmag) dernier ré-dac’chef de Bicross Magazine : Quels étaient les atouts et l’originalité de Bicross mag ? Son équipe de fracassés ! L’artiste Pierre Paret qui a énormément poussé sur le Free, Didier Coste un grand monsieur de la presse, pour moi un maître à ce niveaulà, un mec qui nous a fait rêver et capable de faire rêver n’importe qui. Il a vraiment géré le titre comme un beau magazine, sérieux et en même temps rigolo, t’avais un Montiel qui était juste un photographe extraordinaire qui a fait de vrais trucs et poussé pas mal de choses. Armen Djerrahian aussi qui tournait autour avec Underground puis Mental… Bicross Mag c’était un tout petit magazine mais avec une force énorme en termes de ressources

humaines…avec des gens qui y croyaient, qui avaient une nouvelle façon de voir la presse aussi, ça n’avait jamais existé ce genre de truc pour une génération et, très honnêtement, c’était un kiff total quoi ! (…) La force de Bicross Mag est aussi d’avoir réussi à créer cet esprit proche du lecteur, de faire rêver les mecs des USA. Faut dire que Bicross mag tombait également au bon moment et qu’en créant Bercy, Larivière a fait un coup fabuleux. Ça a donné une notoriété monstrueuse à la salle et au mag évidemment. Tous les ans, t’avais Bercy qui débarquait et pour nous c’était la Mecque. On était de région, on n’avait rien, on avait juste quelques pistes de bicross mais on était tout seul, et on tenait parce qu’il y avait Bicross Mag derrière. Tu as vécu la chute du mag, dans quel contexte est-ce arrivé ? Je suis arrivé au moment où c’était le début de la fin. On avait de moins en moins d’annonceurs, on avait rajouté « et Skate » au titre pour le faire durer, ce qui n’a pas plu au monde du BMX et ça peut se comprendre, mais hélas pour avoir des ronds à l’époque et sortir le mag on n’avait pas le choix. Puis les grosses marques se sont tournées vers le VTT qui arrivait et touchait une frange de la population beaucoup plus large. Il a fallu gérer cette transition du début des années 90 qui a été carrément la période de vache maigre du bicross où tout avait disparu, et il n’y a vraiment que les sur-passionnés qui ont tenu le choc et créé les bases de ce qu’est le BMX aujourd’hui.

X UP > BMX UP par le stagiaire

Faute de J’well injoignable dans son petit village près de Montpellier, nous nous sommes permis d’écrire quelques mots sur ce magazine qui a marqué le BMX français BMXup couvrait l’ensemble du BMX, avec un penchant tout de même pour la race. Porté par la douce personnalité de Cyril Orsatti aka J’well, BMXup était véritablement le fanzine amélioré d’un homme à tout faire épaulé par sa courageuse mère. Peintre sur casque à l’origine, devenu graphiste et photographe, son aversion pour l’orthographe lui faisait déléguer la rédaction à des contributeurs fidèles (Guilhem Caprili en race, Mikael Legrain en free notamment). Limité financièrement par une industrie balbutiante, le mag bimestrieloflexible tenait par des bouts de ficelle et suivait surtout l’actualité des grandes compétitions (courses de race, premiers Fise, Pessac, Worlds) alors qu’internet était encore balbutiant. Humble, populaire et de ce fait accessible aux plus jeunes, le mag prit un coup de vieux avec l’arrivée simultanée de Soul et Cream mais il tint étonnamment le coup pendant pas mal d’années, s’arrêtant en 2006 avant que son créneau ne soit repris l’espace d’une année par BMX Air de Jean-Hugues Curaudeau, puis plus récemment par l’éphémère 100% race BMX Racer.


BMXI C OS > C R E A M > A R T par Alain Massabova

En 1995, dix ans après mes débuts, le BMX connaît une crise sans précédent. Après avoir fait rêver toute une génération pendant 6 ans Bicross magazine s’arrête. Ne tenant pas à voir crever notre passion, avec mon crew Mexicos, on lance le fanzine BMXicos. L’aventure commence ! La rencontre d’Olivier Varma et le soutien de Reebok donnent de l’ampleur et le fanzine devient un magazine. Un an plus tard, le magazine de race, X-up fait son arrivée, je fusionne avec eux pour donner naissance à BMXup. Mais la fusion n’est pas probante et je reprends mon indépendance en lançant BMXicos en kiosque avec l’aide d’une boîte de presse. Au même moment les éditions Riva apparaissent et leur intérêt grandissant pour le BMX donnera naissance à SOUL avec une partie de mon équipe. La boîte qui éditait BMXicos ne me correspond plus et malheureusement après trois numéros, je décide d’arrêter et de me refaire sur un nouveau projet. Début 1999, avec Manu Sanz, Jimmy Petitet, Daniel Mini… et une vrai société d’édition je lance le magazine CREAM avec le concept de BMX lifestyle, un magazine de BMX pour tous. Mon but étant de toujours montrer la bonne image et développer le BMX devant le 114-115/ EVOLUER

grand public. 4 ans plus tard avec la montée en puissance d’internet la boîte doit fermer. En 2003, je rachète mon propre magazine Cream et en deviens l’éditeur. Me rejoindront successivement David Lombard et Patrick Guimez. Quelques « belles » années, deux sociétés plus tard, le mag connaît un dilemme, gagner de l’argent pour payer ceux qui font le mag avec des pubs ridicules ou rester underground et proche des riders mais sans sous… D’autant qu’en 2010, le commercial part avec la caisse, c’en est trop, j’arrête Cream. Après de faux espoirs nourris par le groupe de presse VéloVert/Decatlon pour relancer un nouveau mag, c’est donc déterminé que je décide avec mon équipe de lancer en indépendant, un mag qui me ressemble sur l’aspect international et lifestyle du BMX : A.R.T. ! Les riders et lecteurs sont au rendez-vous mais, une fois de plus, internet nous amène à transformer le mag en webzine. L’aventure continue, je ne publie le magazine en kiosque plus que deux fois par an mais le web prend le relais. Même si je ride toujours, je suis un oldschool avec cet attachement au magazine papier. Le magazine structure et fédère une passion. J’ai eu la chance d’apporter une suite à feu Bicross Mag en engendrant BMXicos, BMXup, Cream, ART. Près de 20 ans d’aventure dans la presse BMX et ce n’est que le début…

SOUL

chap1 par Lionel Cardoso

En 1997, après mon départ de l’association Mexicos et l’expérience du fanzine deluxe BMXicos, j’ai eu envie de créer un magazine qui traiterait de l’ensemble du BMX (pas seulement du freestyle). J’ai donc décidé de réunir ce que je considérais comme les gens les plus pointus de la scène BMX et qui seraient aptes à accomplir cette mission : Olivier Varma, Olivier, Alexis Desolneux, Frank Duflo, Stef (RIP). L’idée de base était de prendre son temps pour faire que chaque numéro soit un collector bien épais, presque comme un livre. Puis au fil des rencontres, notamment avec Vincent Guédès et Gervais Rousseau (Multiprise), le concept s’est épuré et on s’est plus rapproché de l’idée de faire un magazine avec une sortie tous les 2 mois grâce à l’éditeur RIVA (Sugar, Crazyroller). Le premier numéro sort fin juin 98 avec un format à l’italienne révolutionnaire…et éphémère, une année marquée par le premier Tournesoul, une tournée mémorable dans toute la France avec les meilleurs riders de l’époque. Je quitte le magazine au numéro 33 pour voguer vers d’autres passions et passe le relais à une nouvelle équipe au moment où internet change complètement la donne.


Chap2 par Ben Bello Pigiste depuis le 15ème numéro en binôme avec Olivier et Franck Guérard, Lionel me propose en 2004 de prendre sa suite au moment de l’épique Tourneslave dans les pays de l’est où je découvre un nouvel acolyte Hadrien Picard tout droit sorti de son mémoire de géographie. On ne restera qu’une année chez Riva avant d’être gentiment poussé vers l’indépendance. Avec Julien Pouplin le graphiste et Hadrien nous créons notre petite SARL de campagne. On gagnera 150€ chacun sur le premier numéro ha, ha ! Il faut dire qu’à l’époque nous avons en face la grande époque de Cream. Au fil du temps, nous améliorons le contenu du magazine et les ventes remontent au point de nous permettre enfin un dos carré-collé au n°59 pour la sortie du fameux DVD Douce France que nous produisons avec Daniel Mini et Alex Baret. Il s’en suivra beaucoup d’autres tournées, d’autres DVD exclusifs (Compression, Soulatour, Trilogie, Colony, Road Fools 13…et pour l’anecdote on a même failli avoir la Anthem 2). Soul a de nouveau de la gueule mais subit les nouveaux modes de consommation de l’information, sur internet ou à travers le gratuit Figuré. Ce dernier chamboule la donne…jusqu’au moment où Fabien nous propose avec surprise de se rapprocher de

nous. Vous l’avez suivi en fin d’année avec le communiqué annonçant notre fusion, désormais nous ne faisons plus qu’un seul mag, gratuit, avec une formule totalement différente et une nouvelle équipe rédactionnelle. Je m’étais toujours promis de faire comme Lionel avec moi, passer le relais quand il le faut, pour que Soul perdure et traverse les générations de bmxeurs sans jamais perdre de sa passion.

FIGURÉ

par Fabien Conry Avec Lilian, ce qui nous a motivés, c’était d’apporter à la scène BMX française un mag gratuit ! Nous voulions vraiment créer un média différent et facile d’accès pour faire connaître notre sport. Comme je l’ai souvent dit, nous n’avons rien inventé car le principe du mag gratuit existe depuis longtemps dans le skate, mais ce qui nous a motivé, c’était de l’adapter au BMX en France. Avec du recul sur l’aventure Figuré, le but ultime était de rendre accessible le BMX à tout le monde avec un mag gratuit et distribué gratuitement dans les shops, parks, assos, contests.. Et comme nous l’avions dit dans le communiqué annonçant notre fusion avec Soul, nous sommes ravis que ce principe se perpétue dans la nouvelle formule de Soul que vous tenez

dans vos mains et qui j’en suis sûr continue de faire vivre l’esprit Figuré même si avec Lilian, nous ne serons plus associés dans le développement du mag… Après cette lecture et en prenant du recul sur tout ce que vous avez lu par le passé, j’espère que vous aurez compris que le BMX en général et la presse BMX en particulier, est à l’image de ses protagonistes, une histoire de passion. Alors si l’envie vous prend, libre à vous de réaliser vos propres fanzines ou webzines comme ont pu le faire certains : ROOTS de Nico Cambon, YOUTH OUT OF STEP d’Alexis Desolneux, MULTIPRISE de Gervais Rousseau et 23mag d’Éric Rothenbusch pour ne citer qu’eux. Qui sait ? Vous serez peut-être les acteurs des médias de demain. Repères chronologiques : Bicross Magazine, 1982-1991 Tracks/Mental, 1992-1994 BMXicos, 1996-1999 X-up et BMXup, 1996-2006 BMX Air, 2002-2005 BMX Racer, 2012-2013 Figuré, 2012-2013 Cream, 1999-2010 puis A.R.T. de 2010 à nos jours Soul, 1998 à nos jours PS: 23mag.com pour plus d’infos sur tous les mags français.


Texte : Edouard Lassus

Photos : Hadrien Picard

OR G A N I S E R W i nt e r

R oul a

-

3

APRÈS S’ÊTRE ÉCLIPSÉ PENDANT UN AN, L’INCONTOURNABLE ROULA3 A FAIT SON GRAND RETOUR AU BEAU MILIEU DES FÊTES DE FIN D’ANNÉE, AVEC UN FORMAT ORIGINAL ET UN LIEU INÉDIT DANS LE GYMNASE DE SAINT-JULIEN-LES-VILLAS. VOUS AVEZ PU REGARDER LA VIDÉO SOUL SUR LE SITE ET AINSI VOIR MAX CHARVERON L’EMPORTER DEVANT JIMMY VAN BELLE, KEVIN KALKOFF ET UNE RIBAMBELLE DE NOUVELLES TÊTES DONT LE TRÈS PROMETTEUR QUENTIN DUPONT DE TROYES. MAIS PLUS QUE DE VOUS REPARLER DU CONTEST, NOUS NOUS SOMMES POSÉS QUELQUES MINUTES AVEC L’ASSO BRST ORGANISATRICE DE CE NOUVEAU RENDEZVOUS HIVERNAL.

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de Roula3 en 2012 ? Cela s’explique par des difficultés rencontrées en 2011, lors de la dernière édition sur le bowl de Troyes. Celles-ci n’ont rien à voir avec notre volonté de développer des événements. Cette année vous avez opté pour un contest indoor organisé entre Noël et le réveillon, chose peu commune, pourquoi ces choix ? Cette idée est née avec la commune de SaintJulien-les-Villas qui fait partie de l’agglomération troyenne. M. Daniel Picara, Maire de cette commune ainsi que son adjoint M. Marc Moreau, nous ont proposé de nous mettre à disposition ce superbe équipement sportif. Ce gymnase permet l’accueil de 1200 personnes assises.

116-117/ ORGANISER

Cette salle de sport qui nous est mise à disposition a de nombreuses contraintes vis à vis de son occupation. Avec Hoverall nous avions besoin de temps pour monter un véritable BMX park. C’est dans ce sens qu’on a réussi à trouver ces dates pour disposer de cette salle pendant quinze jours (une semaine de montage, trois jours de riding et trois à quatre jours de démontage). Êtes-vous satisfaits du niveau général et du nombre de participants ? Y’a-t-il eu des révélations ? Le niveau était élevé de par l’aire d’évolution mise en place. On a essayé de contenter le plus grand nombre en mettant l’accent sur les sauts et vu comment les pilotes ont roulé tout le week-end, c’est une belle réussite. Le nombre de participants est de 107 inscrits. Le fait d’avoir plusieurs catégories a permis de voir en finale des jeunes de huit ans comme Thomas Collignon et également des plus de trente ans comme Olivier Rolhion ou encore Jérôme Pointeau. La catégorie 13-15ans a permis de révéler le jeune pusher de Troyes, Alexandre Nancé. Quel bilan tirez-vous de cette première édition hivernale ? À quoi peut-on s’attendre pour 2014 ? Le bilan est plus que positif pour cette première édition hivernale. Les retours de l’ensemble des acteurs de ce week-end nous encouragent pour la suite. En 2014, les 7 et 8 juin, le club organise la 5ème et 6ème manche de la Coupe de France BMX race. Concernant le ROULA3, on va s’organiser pour faire une édition hivernale tous les deux ans. Merci à Soul pour le soutien sur cet événement et longue vie à vous pour ce nouvel opus. La bise des 3i1’s.


Jimmy VanBelle – Invert


QCM : Pierre Mercier

Photos : Guillaume Ducreux

CO CHE R

-A d r i e n

L e c om t e

Fred Debève ne t’aurait pas appris à faire du BMX tu ferais : Encore du VTT. Chut ! Il ne fallait pas le dire… De la trottinette. Footballeur au FC Metz. Le BMX, ça représente quoi pour toi ? Un sport. Des potes et des rencontres. Un vélo vraiment trop petit. Il paraît que tu as été major de promo en fac de droit ? Impossible je n’ai jamais été en fac de droit. Une réalité, beau travail d’investigation Ca veux dire quoi major de promo ? Metz, meilleure ville de France ? C’est évident depuis que l’on a repeint le bowl en bleu. Avec des mecs comme Fred Debève, Jimmy Talhi, Erwan Perelman, Jean Zébulon, et ceux que j’oublie c’est forcé ! Grave on y mange les meilleures quiches lorraines. Voyager aux US en 2013 avec Justin Fouque, Max Charveron et Jimmy Talhi c’était : Un calvaire, le camping-car sentait la transpiration à des kilomètres. L’occasion d’assister à la Texas Toast Jam et à la Nora Cup. Vivre le rêve américain, version court ! Être en stage chez Frenchys a été : L’occasion d’apprendre à parler Franc-comtois avec l’accent. L’horreur ils me faisaient toujours décharger les semi-remorques et ranger le stock ! Un bon moyen d’allier mes études et le BMX avec des potes comme patrons. Être sponsorisé Mutiny, Shadow et Vans t’a apporté ? La reconnaissance de mon riding. La richesse, je ne m’en sors plus, je paye trop d’impôts ! Une opportunité de voyager et de rencontrer de nouvelles personnes. Le trick dont tu ne pourrais te passer de réaliser ? Lookback One foot piss dog ! Invert En 2014, tu aimerais : voir Eastproshop rouvrir Voyager plus. Trouver un travail.

118-119/ COCHER


Adrien Lecomte

Quand la photo précède le texte, c’est qu’il y a prétexte à papoter avec l’auteur des plus beaux 3.6 invert de France. Adrien Lecomte coche pour nous quelques cases.

3.6 invert en Chartreuse




Texte : Edouard Lassus

Photos : MichaelHüsser sauf pré ci sé e s

I L L U S T R E R Mi c h a e l

H ü s s e r

MAIS POURQUOI CE COQ EN COUVERTURE ? C’EST LE RÉSULTAT D’UN PARI AUDACIEUX, CELUI DE CONFIER LA RÉALISATION D’UNE COUVERTURE À MICHAËL HUSSER QUI A SYMPATHIQUEMENT ACCEPTÉ D’INAUGURER NOTRE NOUVELLE FORMULE PAR UNE ILLUSTRATION DONT LUI SEUL A LE SECRET. GRAPHISTE, ILLUSTRATEUR, VOYAGEUR ET FLATLANDER HORS PAIR, MICHAËL HUSSER SE DEVAIT D’ÊTRE NOTRE PREMIER ARTISTE. VOYEZ DONC EN COUVERTURE LE RÉSULTAT DE CETTE COLLABORATION AVEC LE ROI DU STYLO À BILLE ET PROLONGEZ L’INTÉRÊT À TRAVERS UNE NOUVELLE VERSION DE LA RUBRIQUE « ILLUSTRER » DÉSORMAIS DÉDIÉE À DES ARTISTES ISSUS DU BMX, FRANÇAIS DE PRÉFÉRENCE. DÉCOUVREZ AINSI UNE PARTIE DE SON TRAVAIL ET NOTAMMENT SON INVESTISSEMENT DANS LA MARQUE DE FLAT FRANÇAISE ET ARTISANALE : HERESY.

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Salut Michaël, peux-tu te présenter ? J’attaque ma 31ème année pour la moitié de ça sur un BMX… Oh ! Prise de conscience subite de ce rapport mathématique. Je suis né à Colmar (Alsace) et vis depuis trois ans à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) en tant que graphiste/illustrateur à mon compte. Peux-tu évoquer ton parcours dans le BMX et, parallèlement, dans le domaine artistique ? Je ne vais pas aller jusqu’à la marque de mon premier BMX, mais comme tout le monde, j’ai commencé comme un acharné tout seul dans mon village, en passant par des contests, de chouettes rencontres à travers le globe et maintenant je suis aux antipodes (clin d’œil) de chez moi avec plus que jamais la même conviction : rider pour le plaisir. Pour ce qui est de mon parcours avec mes gribouillages, je dessine depuis tout petit, j’ai découvert au passage les joies du graphisme ou de l’art en général, et maintenant j’en ai fait mon boulot, même si on ne peut pas toujours appeler ça de l’art. J’aime mon taff et j’aime comment il me permet de continuer à rider. Quel est ton rôle et ton implication au sein d’Heresy Bikes ? Pote/graphiste/rider. J’ai eu l’occasion de bosser sur l’image de la marque avec Alexis, dessiner un guidon, rider du bon matos. Heresy a une taille humaine, on y est tous impliqués. Que peux-tu nous dire à propos d’Heresy ? Une bien belle rencontre, c’est une petite famille bien soudée, dans laquelle chacun a sa propre façon de vivre le BMX. Heresy est tout jeune, c’est un projet qui mûrit loin de toute pression et qui a besoin de temps, comme toute nouvelle marque, pour bien faire les choses.

Sur quels autres projets en lien avec le BMX as-tu collaboré ? Il y aura vraiment eu tous les supports que l’on peut trouver dans le milieu. Ça a commencé par des tee-shirts, des pubs, des maquettes de sites, pochette de DVD, logos, affiche de contest en Australie… Et finalement la petite perle : bosser sur l’exmagazine/livre australien Rebellyell. Avec toutes ces heures passées à chercher des idées, le BMX aura été un beau terrain de jeux graphique. Avec quelles autres marques as-tu travaillé ? Pour quels projets ? Hey, on dirait un entretien d’embauche ! J’ai pas écrit de CV depuis bien longtemps ! Pleins de choses ! Ça va de grandes boîtes (Décathlon, Puma, Canal+ Calédonie) à des entreprises à taille humaine, des associations, des instituts, être le graphiste d’un festival de zik, jusqu’à gribouiller sur une voiture pour Citroën. Bref, c’est ce qui me plaît dans mon boulot, je couvre beaucoup de domaines, pas de place à l’ennui.


Quelles sont tes influences graphiques et artistiques ? Bordel, je bloque toujours sur celle-là. Mais j’ai envie de dire tout ! La musique, les images qui t’entourent, des moments, l’art traditionnel des pays que tu traverses et tous ces artistes qui me sidèrent et dont j’en oublie bien trop vite les noms. Quelles techniques affectionnes-tu particulièrement ? Du stylo à bille tout précis à la bombe, l’aquarelle, ou le pinceau dégoulinant de peinture en passant par le numérique… Mais si tu me demandes un seul outil à emmener : Le stylo à bille.

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Photo : Fred Payet Photo : Fred Payet

Sur quels projets planches-tu actuellement ? Tes actualités ? Ben, il y a ce magazine de BMX français qui me demande de pondre une jolie couv’ pour sa renaissance. Je t’avouerais qu’ils me la mettent bien la pression là, mais je les remercie au passage. Pour les actus, je rentre de grosses vacances au Japon, donc là je relance la machine, mais bien envie d’aller peindre sur un mur. Merci pour l’interview et longue vie à Soul ! Merci à toi Mike, on est vraiment fier de t’avoir pour ce numéro historique. Retrouvez le reste de son travail sur son site : www.michael-husser.com



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E D IT IO N & PUBLI CI TE

Ben Bello contact@soulbmxmag.com

R E DACTI ON

Pierre Mercier pierre@soulbmxmag.com Edouard Lassus edouard@soulbmxmag.com & Alexis Desolneux

P H O T OGRAPHI E

Hadrien Picard hadrien@soulbmxmag.com & Simon Cassol Cédric de Rodot Guillaume Ducreux

G R A P H IS ME

Julien Pouplin julien@soulbmxmag.com

VI DE O Hadrien Picard hadrien@soulbmxmag.com Cédric de Rodot & notre large cercle de vidéastes amis

WEB

Xavier Magnan xavier@soulbmxmag.com & Jean Charles Risch Florian Gaillochon Quentin Labadens

C O NTR IB U TIO NS S O U L 8 2 Soul remercie Vincent, Shelter et Fanch pour leurs excellentes chroniques ainsi que les talentueux contributeurs de ce numéro : Michael Husser, Marc Dubois, Hugues Mergaux, David Vernois, Maxence Oddone, Nicolas Brunet, Valentin Flad, Hugo Fonquernie, Tristan Marbotte, Miguel Rosado, Hansueli Spitznagel, Jan Kanurek, Colin Mackay, Fooman, Keith Terra, Daniel Benson, Walter Peringer et les road fools one Sandy Carson - Ed Docherty

S O U L, A S U IVR E S U R S o u l b m x m a g .c o m

PROCHAIN SOUL

#83 Sortie le 1er juillet

Soulbmxmag édité par nous même : Soul Expérience Sarl 30 rue cambaceres 75008 Paris



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