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CINÉ CULTE
by Sparse
Par Chablis Winston
Rappelle-toi tes « fiches profil » pour préparer le bac. Tout était résumé. On n’avait pas besoin de lire les bouquins pour en parler. Chez Sparse, c’est pareil pour le cinéma : on a regardé des classiques pour toi. Plus besoin de t’emmerder à mater ces trucs trop lents alors qu’il y a plein de super films avec des explosions sur Netflix. Ne passe plus pour un inculte mais deviens un vrai usurpateur grâce à Sparse et fais croire à tout le monde que tu as vu ces bijoux du 7ème art. ATTENTION MAXI SPOILER !
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LA FICHE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ (n°7)
Réalisateur : Robert Wise Genre : Comédie musicale et fausses bastons. Année : 1961 (On parle ici de l’original, hein ? Pas du remake de Spielberg !) Durée : 2h36
Le Pitch
Bah c’est Roméo et Juliette mais à New York dans les années 50. Les tourtereaux voudraient bien s’aimer mais leurs familles et leurs potes ne veulent pas. Le poids des préjugés. Sauf que… Spoiler !!! Juliette ne se suicide pas à la fin mais réconcilie les gangs. Happy end à l’américaine. « Euh Dédé, tu vas me changer la fin parce que c’est pas bankable du tout son truc à Shakespeare, là ». Ça se passe dans le west side de Manhattan. C’est dans le titre. À l’époque c’est un quartier pauvre, maintenant c’est un ghetto de riches. Dès le début, tu comprends qu’il y’a deux gangs : les Jets, le gang de blancs et les Sharks, les portoricains. Les blancs n’aiment pas trop les portoricains parce que ce sont des immigrés, alors que tous ces blancs débarquent aussi d’un bateau. Des polonais, des irlandais, des ritals... Bref, tout le monde est immigré mais visiblement déjà à cette époque-là, c’est le dernier arrivé que tout le monde déteste.
Le Casting
Robert Wise. Grosse machine de l’époque, qui a fait Le jour ou la terre s’arrêta, un blockbuster de science fiction des années 50 et qui fera ensuite des trucs genre La cannonière du Yang Tse avec Steve Mc Queen en 1966, ou encore Star Trek, le film en 1979. Le chorégraphe : Jerome Robbins, chorégraphe superstar de New York. Pour les acteurs, on retrouve Nathalie Wood dans le rôle de Maria. Elle a déjà joué dans La fureur de vivre avec James Dean, La prisonnière du désert de John Ford avec John Wayne, autant dire une superstar aussi. Richard Bremmer joue le rôle de Tony, l’amoureux de Maria. Il n’a pas fait grand chose d’autre à part jouer dans Le jour le plus long, mais comme y’a 95 comédiens ultra connus dans Le jour le plus long, personne ne s’en rappelle. On a aussi Georges Charakis dans le rôle du chef de gang portoricain, il a joué dans beaucoup de comédies musicales comme il est aussi chanteur et danseur. En France, il apparaît dans Paris brûle-t-il ? et Les demoiselles de Rochefort, quand même... Autrement, y’a une pléiade de danseurs dans le film, et comme tous les danseurs et circassiens, ils ne savent pas jouer… ils jouent très mal et c’est normal, c’est pas leur métier. Le personnage principal du film, c’est la musique. Composée par le grand Leonard Bernstein, chef d’orchestre, compositeur, directeur de l’orchestre philharmonique de New York entre 1959 et 1969. Elle est magnifique. West Side Story, tu peux écouter le disque sans regarder le film.
L’Ambiance
Le gang des Sharks aurait pu être un gang de blacks, mais portoricain c’est plus simple pour trouver des acteurs parce que des comédiens noirs, les producteurs n’en trouvent pas, ou n’en cherchent pas, ou ne connaissent tout simplement pas de noirs... Alors va pour les portoricains, tu peux prendre des blancs que tu bronzes un peu à coup de maquillage. Et ouais ! Les portoricains sont presque tous joués par des blancs, à qui on a mis un peu de sale sur la gueule, histoire de faire style. Je le salis un peu, il fait pauvre latino. Ça se faisait dans le temps, une sorte de black face latino. Dans le remake de Spielberg de 2021, ils ont eu le mérite de prendre des vrais latinos. Le chef des Sharks, c’est Geoges Charakis, qui, comme son nom l’indique, n’a rien à voir en vrai, de près ou de loin, avec la communauté hispanique… Sa sœur Maria, c’est Nathalie Wood. Pareil. Mais c’est pas grave, tu me rouleras les r et les j de temps en temps en parlant et le tour est joué. On le retrouve très bien dans la VF, le mauvais accent espagnol.
Alors Tony, l’ancien chef des Jets, tombe amoureux de Maria, la soeur du chef des Sharks… Ils se rencontrent dans une réssoi, ils se matent trois minutes, discutent deux minutes, et hop emballé c’est pesé. Plus rapide qu’une date Tinder. Les Sharks et les Jets, on appelle ça des gangs... Moi j’ai été élevé avec des films comme Menace To Society ou Les Affranchis, là c’est pas pareil. Ils passent bien leur temps à jouer avec des schlass, on dirait une démonstration pour Ginzou2000, le couteau de cuisine japonais. Mais en fait leur truc à eux, c’est de traîner en dansant, c’est tout. Pas un vol, pas un braquage… C’est cool de vivre dans un quartier avec des gangs comme ça. C’est Un, dos, tres le truc, c’est Fame. Les gangs terrorisent le quartier à coup de... Chorégraphies... On nous parle des bas fonds de New York, du ghetto, avec le truc le moins ghetto de l’histoire : musique classique et danse contemporaine… Comme si Patrick Dupont, le danseur étoile, devait jouer le rôle d’un camionneur violent. Je ne connais pas super bien le New York des années 50 mais niveau crédibilité ça semble très moyen. Les scènes de baston ? Les gars font des roues et des ATR, ou des petits cloche-pieds. Non mais t’es pas censé me parler d’une civilisation de violence, là ? Pendant les bastons, ils ont le syndrome Mc Gyver. Mc Gyver, il mettait une droite il évanouissait le méchant direct, en un coup. West Side Story, c’est pareil. Les gars font des entrechats et des petits sauts, mettent une gifle à l’adversaire, le gars s’effondre d’un seul coup. Street cred’. Je ne demandais pas un documentaire, mais un petit effort... West Side Story, c’est extrêmement beau, la musique, les costumes et la mise en scène, mais c’est aussi crédible qu’un épisode de Navarro.