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DESTIN D’ENTREPRENEUR
by Sparse
Tony Foufin
Inventeur du soin dentaire low cost
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Il faut se rendre à l’évidence : aujourd’hui la santé, ça n’a pas de prix ! Tony Foufin en a fait son credo depuis une sérieuse déconvenue médicale.
Il y a cinq ans, une rage de dents le cloue au lit et l’empêche de faire tourner son garage. Les dentistes lui raccrochent tous au nez ou veulent lui extorquer un pot de vin de la valeur d’une Camaro pour passer prio. Carrément ! Tony est au fond du trou. « Bon Dieu, moi j’aime mettre les mains dans le cambouis, et là avec le feu aux chicots, à part être devant la TV, j’étais plus capable de rien. Un crève-cœur ! ». La larme à l’œil, Tony reprend une gorgée de son whisky japonais préféré et continue son histoire. Alors qu’il regarde John Wayne dans un western se faire retirer une balle du thorax sans moufter avec juste une lampée de whisky pour anesthésiant, Tony a un flash. Il rappelle d’abord tous les cabinets dentaires et leur conseille « d’aller se faire rectifier par le rectum ». Direct ! Sacré Tony, pas langue de bois le garçon, on vous avait prévenu. Ensuite, il regarde deux trois tutos dentaires sur Youtube, avale une demie bouteille de Jack Colson ©, se carre devant le miroir et s’arrache deux dents comme il a vu faire sur les tutos. Deux boîtes d’antidouleur plus tard et Tony déboule frais dispo à l’atelier sous l’œil admiratif de ses mécanos. Il vire tout le monde et grâce à la loi Bachelot, il reconvertit son affaire en cabinet d’urgence dentaire. Vu qu’il peut pas exercer lui-même sur les patients, Tony s’ouvre à toutes les initiatives. « J’ai recruté des personnes tellement motivées ! Les trois-quarts venaient des Carpates et rêvaient de découvrir la Bourgogne Franche-Comté : parole ! » Des gens qui en veulent apprennent huit fois plus vite, c’est connu de tous les CAP carrossier. Tony leur met direct une fraise dans les mains pour qu’ils s’entraînent 48h sur des vieilles boîtes de vitesses crantées. C’est ce qu’il a trouvé de plus ressemblant avec une dentition humaine. Ensuite, grand bain direct, avec des patients âgés ou des enfants. « On leur donne des bonbons en partant, donc comme ça ils sont toujours contents et on est sûr de les revoir, les coquins. » nous confie-t-il hilare. Malin le Tony, on vous l’avait bien dit ! Facture allégée et satisfaction. Depuis, ce natif du Jura rayonne dans toute la BFC et ouvre des cabinets comme d’autres font des kilos de saucisse. Et ça cartonne ! Surtout que les concurrents continuent de refuser du monde. « Nous on propose des formules aux clients, ils adorent ! C’est comme au restaurant : à la carte, les soins. Mais notre préférée, c’est évidemment la John Wayne. Le client remplace l’anesthésiant par du single malt. Puis on extrait les dents pourries au coupe boulon. A l’ancienne. » Résultat : facture
QUI A DIT QU’ON NE allégée de 50% et une grosse satisfaction pour Tony de voir qu’il POUVAIT PAS FAIRE RIMER y a encore des gens courageux qui
BUSINESS ET SANTÉ ? perpétuent les traditions. Le terroir, c’est sacré. Tony pense également aux enfants et a créé la formule Reine des neiges : il congèle la dent infectée à l’azote liquide et ensuite elle casse comme du verre. Ça fait rigoler tout le monde, et bien sûr le bonbon en partant ! Les EHPAD lui envoient des fournées de clients. Le matin, tournée des cavistes et l’après-midi, détartrage moitié prix à la queue leu leu. Le cœur sur la main, ce Tony. Les ancêtres l’adorent. Qui a dit qu’on ne pouvait pas faire rimer business et santé ? Actuellement, il se rapproche des distillateurs de whisky du cru : avec la hausse du prix de l’essence et les mutuelles qui ne remboursent plus rien, les clients font gaffe au porte-monnaie, et la formule John Wayne connaît une croissance exponentielle. Alors il espère que ses concitoyens et clients seront fiers de lui et peut-être lui érigeront une statue comme Rocky en a une à Philadelphie. Du Tony tout craché, ça !