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METRONOMY

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HOROSCOPE

HOROSCOPE

THE LOOK OF THE YEAR

Metronomy fait l’unanimité ici à la rédac’ ; chacun a son titre préféré, et c’est forcément jamais le même (ce qui est souvent gage de qualité). Hé ouais, tous les morceaux de ce troisième album sont des tubes. Et après avoir entendu Pigeon John et son groupe chanter a capella “The Bay”, pendant qu’ils finissaient leur dessert lors du festival Dièse, il a bien fallu se rendre à l’évidence : Metronomy était en train de conquérir la planète avec leurs morceaux doucement pop, lissés par une électro impeccable. La prouesse de cette formation étant d’arriver à rassembler des auditeurs de tous bords en nous offrant un album à la fois simple d’approche et pourtant riche en nuances.

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Par Sophie Brignoli (avec Monsieur Pop), à la Vapeur Photos Vincent Arbelet et P.O. Bobo

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Le numéro zéro était un numéro d’essai, un petit magazine avec un mix de certains articles du site qui avaient bien marché et quelques inédits. Ce Metronomy est l’une des premières interviews de Sparse en papier, et l’une des dernières de James Granville (aka Mr Pop) avec nous - RIP.

Vous êtes au beau milieu de la tournée en ce moment ?

Oui, on vient de finir la tournée en Angleterre, on va maintenant passer quatre jours en France et ensuite direction les États-Unis. C’est assez excitant.

Je voulais qu’on parle d’abord de l’aspect production sur l’album : es-tu toujours le seul à t’occuper entièrement de toute cette partie ?

Oui ! En fait, c’est comme ça que j’ai toujours travaillé, alors je trouverais ça difficile de confier cette partie de ma musique à quelqu’un. En revanche, sur ce nouvel album j’ai travaillé avec un ingénieur du son qui m’a aidé pour la partie studio. Je connais un peu ce domaine mais sans lui, j’aurais passé des heures et des heures sur l’ordinateur…

C’est la raison pour laquelle «The English Riviera» sonne très propre par rapport aux autres albums ?

Je pense oui. Avant j’utilisais des instruments que tout le monde peut avoir, des trucs un peu cheap.

Comment expliques-tu que ça a décollé vraiment pour Metronomy avec cet album, alors que c’est déjà votre 3ème ?

Peut-être que les autres albums étaient plus abrasifs. Mais c’est le travail de production à mon avis qui a fait que les gens se sont plus tournés vers cet album là. Peut-être qu’il est plus agréable à écouter, plus grand public et moins agressif. Ce qui est important de rajouter quand même, c’est que tout cela vient de la même personne, je n’ai pas changé, il n’y a pas d’autres producteurs sur l’album.

Est-ce que ça a quelque chose aussi à voir avec l’état dans lequel tu étais quand tu as écrit l’album ?

Oui bien sûr, il y avait une partie de moi qui voulait prendre une autre direction. «Nights Out» était beaucoup plus nerveux, avec pas mal de chansons très rythmées. Après ça, tu as envie de faire autre chose, pas forcément l’opposé mais quelque chose de différent. En tout cas il n’y a pas eu de volonté de faire un album commercial, et si personne ne l’avait acheté on serait quand même en train de le jouer en concert !

Tes albums précédents étaient plus mélancoliques, celui-ci un peu moins. Quel est le sentiment qui pourrait s’en dégager ?

En fait, «Nights Out» était vraiment un album de rupture pour moi. On peut le sentir dans les chansons, même si certains ne l’ont pas perçu comme ça et voyaient uniquement le côté festif de l’album. Et là, il y avait cette envie de faire des chansons qui parlent du sentiment d’être amoureux, d’être bien dans sa vie. Peut-être aussi que les paroles sont moins cyniques. Je me rends compte maintenant en regardant «Nights Out» avec un peu de recul que c’était sombre…

Est-ce que tu vas continuer à faire des remixes ?

En fait, je faisais des remixes quand personne ne savait qui était Metronomy, et c’était une façon intéressante de vivre la musique. Et plus j’en faisais, plus je me rendais compte que finalement je donnais certaines de mes idées aux autres. Maintenant je préfère me concentrer sur mes propres productions ou sur des collaborations. Alors oui j’ai fait celui pour Lady Gaga il n’y a pas longtemps car c’était marrant mais sinon je refuse à peu près toutes les propositions.

As-tu refusé beaucoup de monde qui voulait remixer les morceaux de «The English Riviera» ?

Euh, pas tellement, peut-être un ou deux. Comme je ne suis pas DJ, j’en écoute pas tellement et j’en joue pas tellement non plus. En revanche, ce que je peux dire c’est que celui d’Erol Alkan est impressionnant. On est toujours heureux quand on entend ça.

C’est ton remix préféré ?

Oui clairement. Il a fait le morceau comme j’aurais voulu qu’il sonne. Tu vois ce que je veux dire ? Il a repris les éléments déjà présents pour en faire une bombe house.

Quelle est la prochaine étape pour Metronomy ?

On va continuer la tournée aux États-Unis. Le programme est bouclé jusqu’au mois d’avril 2012. Quand tu sors un nouvel album et que tout à coup tu touches plus de gens, tu as très vite envie de leur proposer plus de musique. Mais quand les choses se passent bien, tu dois commencer par faire de la promotion et cela passe par une tournée. Ensuite, nous essaierons de refaire un album très vite.

J’ai appris que vous aviez fait une tournée avec Justice. Que penses-tu des nouveaux morceaux (Civilization et Audio Video Disco) ?

Je les ai entendus les deux mais j’ai dû les écouter sur mon ordinateur déjà pour regarder les clips, dont je suis généralement bien fan. J’ai pas vraiment imaginé ce que ça pouvait rendre dans un club. Ça a l’air intéressant, j’aimerais beaucoup entendre le reste de l’album pour savoir ce qui se cache derrière ces extraits. Je ne vais pas dire que je n’aime pas les morceaux, ce sont des amis. Le truc que j’ai remarqué à propos de ce style d’électro française c’est que le son de manière générale évolue lentement, ça sonne un peu comme leurs productions plus anciennes.

Ca sonne 2007…

Oui peut-être… Si tu voulais être cynique, peut-être que tu dirais ça, mais je ne le pense pas. J’ai besoin de l’écouter encore.

Tu sais qu’ils ont fait un film sur leur tournée US où ils se lâchent pas mal… Comment ils étaient lors de votre tournée ensemble ?

Je ne pense pas qu’ils apparaissent forcément à l’écran comme ils auraient voulu être perçus. En tout cas nous, on a passé un super moment avec eux pendant cette tournée. Ils connaissaient pas tant de monde que ça en Angleterre donc on a souvent été amenés à traîner ensemble. Ce dont je me souviens c’est qu’ils prenaient des amendes tous les jours parce qu’ils fumaient en loge. En France, tu peux t’en tirer facilement pour ce genre d’offense mais en Angleterre les mecs le prennent vraiment mal. Il ne s’est rien passé de dingue, mais on finissait pas non plus la nuit avec eux. Tu portes un t-shirt «Calvi on the rocks», c’est de cette

année?

Oui on a joué là-bas cet été, c’était à la fois un moment incroyable et horrible.

Pourquoi horrible ?

Quand je voyage beaucoup, il y a un truc qui se produit : je dois être sensible à la pression de l’air. Donc on était là, en train de jouer à Calvi, il y avait un super orage derrière nous et mon nez s’est mis à saigner sur la scène. C’était horrible parce que tu sais que les gens vont tout de suite penser que c’est lié aux drogues. Alors que c’était pas le cas. J’étais juste là à faire les cent pas, avec la tête en l’air, une serviette dans le nez… Mais l’endroit est très beau.

Quel est selon toi, l’artiste ou l’album à surveiller cette année?

Estime-toi chanceuse si t’as une réponse déjà, car ça fait bien longtemps que j’ai pas pris le temps d’écouter quelque chose !

Que penses-tu de James Blake par exemple ?

Dans le groupe on pense tous que c’est… bof. Je suis pas du tout réceptif à son travail. Je trouve ça drôle parce qu’il a une voix presque blessée, affectée d’une certaine manière. Alors que quand il parle, il parle comme moi. Mais quand il chante, ça fait comme ça : «woaaahhh» (Joseph prend une voix chevrotante). Je trouve ça vraiment étrange. Tout le monde aime sa voix, pourtant tout le monde pourrait chanter de cette manière. Bref, je choisirais donc un ami à moi, Michael Lovett qui a ce groupe, Nazca Lines. Ils ont sorti un single qui s’appelle Compass Point. Il est encore jeune mais ça va vite devenir très intéressant. C’est une sorte de version mâle de La Roux.

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