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MAGAZINE-604

Daniel Southard-Catherine Day-Jayanta Roy-Louvière + Vanessa-Ken Browar and Deborah Ory-Pattricia Lay-DorseyPeechaya Burroughs-Stacy Kranitz-Steve Stokan-Trine Søndergaard


Daniel

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Daniel Southard Catherine Day Jayanta Roy Louvière + Vanessa Ken Browar and Deborah Ory Patricia Lay-Dorsey Peechaya Burroughs Stacy Kranitz Steve Stokan Trine Søndergaard

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The images published in this magazine are copyrighted to their corresponding creators.


Editorial This is an email we received the other day from a reader called Hope Greene: «I was not familiar with your magazine before seeing the call for Holga work on Facebook. Looking through all the past issues has been one of the most enjoyable things I have done over the holidays. Thank you for that pleasure.» This, I think, sums up nicely what we are trying to do. Happy new year to all

Voici un mél que nous avons reçu dernièrement, d’un lecteur s’appelant Hope Greene: « Je ne connaissais pas votre magazine avant d’avoir eu vent de votre appel à artistes pour votre numéro spécial Holga sur Facebook. Lire les anciens numéros fut un des moments les plus agréables de ces fêtes de fin d’année. Merci de ce plaisir ». Voici, en quelques mots, ce que nous essayons de faire avec le magazine. Bonne année à tous.


Daniel Southard

0 3 A field guide to plants

This series was born out of my lifelong fascination and recent frustration with field guides. While I love the concept of a ‘guide to the field,’ the tendency of these books to narrowly explore certain life forms through the natural sciences was not enough for me. After using them as they were meant to be used, as a companion to help understand the nature that surrounded me, I was left with the feeling that they didn’t answer or even ask some of the most important questions about the same field which they were describing. Although I was uncertain of what some of these questions were, I had an intuitive notion that the information presented kept me at a distance from what I really sought to know.

Cette série est née de ma fascination et récente frustration avec des guides géographiques. Bien que j’apprécie le concept d’un « guide de terrain », la tendance qu’ont ces livres de n’explorer qu’une partie des formes de vie à travers les sciences naturelles ne me satisfaisait pas. Après les avoir utilisés comme on doit les utiliser, comme un compagnon qui nous aide à comprendre la nature qui nous entoure, je suis parti avec le sentiment qu’ils ne répondent pas ou même ne posent pas les questions les plus importantes.. Bien que je sois incertain sur ce que certaines de ces questions puissent être, j’avais une notion intuitive que l’information présentée me gardait à distance de ce que je cherchais vraiment à connaître.

drsfoto.com











Catherine Day

1 3 Affliction

“Affliction” is a collection of images I have taken the last few years while a patient in various medical settings. Any of us who have had a need to be hospitalized or cared for by the medical world know how disorienting that can be. While feeling physically unwell, we rely on the help of strangers. The quality of light is either dim, or migraine inducing bright, the sounds hard and jarring. Everything about the environment is foreign and uninviting. Strange machines and equipment surround and interact with us. An overwhelming feeling of vulnerability pervades. As an artist, I am always looking for ways to see the world around me from within me. The connections I make to others through this process are due to our commonality. Narratives developed from my images are individual and personal, yet they are experiences shared by many.

« Affliction » est une collection d’images que j’ai prises ces dernières années, lors de mon sejour dans différents établissements hospitaliers. Tous ceux qui ont du étre hospitalisés ou soignés dans un environement médical savent à quel point cela peut etre désorientant. Tout en se sentant mal physiquement, nous comptons tout de même sur l’aide d’étrangers. La lumière est soit faible ou forte au point de nous donner la migraine, les sons durs et discordants. L‘‘environnement en entier est étrange et peu attirant. D’étranges machines nous encerclent et interagissent avec nous. Un immense sentiment de vulnérabilité nous imprègne. En tant qu’artiste, je cherche toujours des façons de voir le monde extérieur au travers de moi-même. Les connexions que j’établis avec les autres à travers ce processus sont dues à notre ressemblance. Les récits développés à partir de mes images sont individuels et personnels, et pourtant ce sont aussi des expériences partagées par beaucoup.

www.catherineday.net









Jayanta Roy

2 1 Singalila

Singalila National Park is a national park of India located on the Singalila Ridge at an altitude of more than 7000 feet above sea level, under the shadow of mighty Mt. Kanchenjunga, world’s third highest peak. In the Darjeeling district of West Bengal. Eastern part of India. I start visiting this place from very early age of my life, and it’s my school of photography, a place of natural learning by trial and error method. Here I learn a lot of thing not only about photography but also about nature and life. In those photographs I try to capture the beauty and mystery at the same time.

Singalila National Park est un parc national de l’Inde situé sur la Singalila Ridge, à une altitude de plus de 2100 mètres au-dessus du niveau de la mer, à l’ombre de l’imposant Mont Kanchenjunga, troisième plus haut sommet du monde, dans le district de Darjeeling, au Bengale occidental, la partie orientale de l’Inde. J’ai commencé à visiter cet endroit très tôt, et il est devenu mon école de photographie, un lieu d’apprentissage naturel d’essais et d’erreurs. J’y ai appris beaucoup de choses non seulement sur la photographie, mais aussi sur la nature et la vie. Dans ces photographies, je cherche à capturer à la fois la beauté et le mystère.

www.behance.net/jayantaroy











Louvière + Vanessa

3 1 Resonanta

Each photograph was made by creating a frequency on a homemade spectrograph representing one of the 12 notes in music. The images were printed on archival Kozo paper. Handmade stretchers were built to hold the Dibond which was primed and covered in gold leaf. The image was laid down over the gold and flooded with resin. Once dry, the piece is wet sanded to remove all reflections then a second pass of resin and polish was hand applied to specific parts of the piece.

Chaque photographie est le résultat de la création d’une fréquence sur un spectrographe maison réglé sur l’une des 12 notes de musique. Les images ont ensuite été imprimées sur du papier d’archives Kozo. Des cadres ont été construits à la main pour maintenir le Dibond, qui a été apprêté et recouvert de feuilles d’or. L’image a été posée sur l’or et recouverte avec de la résine. Une fois sèche, la pièce est poncée afin d’éliminer tous les reflets, puis une deuxième couche de résine et de vernis est appliquée à la main sur des parties spécifiques de l’objet.

louviereandvanessa.com









Vous êtes, ou vous connaissez quelqu’un qui est un pauvre photographe qui se débat avec le rectangle et qui aimerait essayer le format carré et etre publié dans le magazine ? Le tout nouveau programme de résidence d’artistes peut vous aider. C’est gratuit, ça dure de 3 à 6 mois et c’est ouvert à tous, quelque soit votre âge, votre sexe ou votre nationalité. Ce qu’il nous faut : Rassemblez des extraits de vos travaux et quelques info sur vous-mêmes. Mettez sur pied une proposition, mettant en lumière votre projet visuel et les raisons pour lesquels vous pensez que le format carré serait approprié. Envoyez le tout à editor@squaremag.org Ce que vous pouvez espérer de nous : Une évaluation et un retour sur votre projet d’un des membres de l’équipe de Square Magazine (mail, téléphone ou Skype). Une aide académique si necéssaire (par exemple en histoire de l’art ou en études contextuelles). Un article dans le magazine à la fin de la résidence. La promotion de votre travail via les réseaux sociaux et notre site web.


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Ken Browar & Deborah Ory NYC Dance Project

NYC Dance Project was created by the husband and wife team, Ken Browar and Deborah Ory. The project grew from the couples shared love of beauty, motion and expression. Through access to some of the top performers in the world, NYC Dance Project was able to document unique portraits of the dance community. Each shoot is prepared as though it were its own dance production, with thought going into the choreography, costumes and feeling for each image. The photographs are both a portrait of the artist as well as a study of movement. They highlight and emphasize both the artistic and athletic elements of dance. The images capture the simple moments such as the breath before the jump and while also sharing the passion and emotion that one experiences while dancing.

NYC Dance Project a été créé par un couple, Ken Browar et Deborah Ory. Le projet est né de leur amour partagé de la beauté, du mouvement et de l’expression. Grâce à leur accès à certains des meilleurs artistes au monde, New York Dance Project a pu documenter des portraits uniques de la communauté de la danse contemporaine. Chaque session a été préparée comme un spectacle, avec une réflexion centrée autour de la chorégraphie, les costumes et l’émotion. Les photos sont à la fois des portrait des artistes, ainsi qu’une étude du mouvement. Elles soulignent et mettent l’accent sur les éléments artistiques et sportifs de la danse. Les images capturent les moments simples comme le souffle avant l‘entrechat, tout en partageant la passion et l’émotion que l’on éprouve en dansant.

www.nycdanceproject.com











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Patricia Lay-Dorsey Tea For Two

On January 28, 1966 I have my first date with a man named Eddie. After saying good night and closing my apartment door, I lean against it and say to myself, «I’m going to marry that man.» Ten months later, I do. Forty-nine years to the day after that first date, I post a blurry b/w iPhone picture on Instagram with the caption, «I am trying to break my addiction to sharp focus.» Within months I have taken and posted hundreds of b/w soft-focus iPhone photos of my day-to-day life. What starts as an artistic and technical challenge soon becomes a new way of seeing. And the lens I use has nothing to do with aperture or ISO and everything to do with the life energies that surround me. During this the third coldest February in Detroit’s history, my husband and our life together at home become my primary focus. Not just what I see but what I feel. What I remember.

Le 28 Janvier 1966, je rencontrais pour la première fois un homme prénommé Eddie. Après lui avoir dit bonne nuit et fermé ma porte, je me suis appuyé contre elle et je me suis dit : « Cet homme, je le veux pour mari ». Il le deviendrait dix mois plus tard. Quarante-neuf ans jour pour jour après cette première rencontre, je postais une photo en noir et blanc floue sur Instagram avec la légende: « Je suis en train de me débarrasser de ma dépendance envers la mise au point. » En quelques mois, j’ai pris et posté des centaines de photos en noir et blanc avec le soft focus caractéristique de l’iPhone de ma vie au jour le jour. Ce qui avait commencé comme un défi artistique et technique devint vite une nouvelle façon de regarder les choses. L’appareil que j’utilise n’a rien à voir avec l’ouverture ou l’ISO, mais a tout à voir avec les énergies de vie qui m’entourent. Au cours de ce troisième février le plus froid dans l’histoire de Detroit, mon mari et notre vie ensemble à la maison sont devenus mon principal focus. Non seulement ce que je vois, mais ce que je ressens. Ce dont je me souviens.

www.patricialaydorsey.com







Are you, or do you know a poor rectangular photographer who would like to try their hand at the square format and be published in the magazine? If so, the Square Residencies programme is just what you need. It is free, it lasts three to six months and is open to all, regardless of age, gender or nationality (or photographic gear). Here’s what you need to do: Gather some of your work and some info about yourself. Put together a proposal, highlighting your visual project and why you think the square format would fit. Email the lot to editor@squaremag.org What you’ll get: On-going assessment and feedback on your project from members of the Square Magazine team (via email, phone and Skype). Academic help if needed (for instance art history and contextual studies). A slot in the magazine at the end of the residency. Promotion of the project via social networks and the magazine’s website.


Peechaya Burroughs

5 7 Untitled

My background is graphic design. I enjoy taking photos of everyday objects and common food. My main focus is on expressing personal views, ideas, stories and/or characteristics via these objects. I also enjoy experimenting with them, looking at them from different perspectives, and trying to relate the story to how people would see them.

Ma spécialité, c’est la conception graphique. J’aime prendre des photos d’objets du quotidien. Mon objectif principal est d’exprimer des idées, des histoires et / ou des caractéristiques personnelles au travers de ces objets. J’aime aussi expérimenter avec eux, en essayant de les voir sous une autre perspective, et essayer de raconter une histoire en en lien avec la façon dont les gens les voient.

www.peechayaburroughs.com











Stacy Kranitz

6 7 Norway metal

In the early nineties, several Norwegian bands laid emphasis on the primitive sounds of the historic metal bands, Bathory, Venom, and Celtic Frost. When these bands began recording albums their proximity and timing resulted in the specific sound of Black Metal. The lyrical concept of these bands focuses on Norse Mythology, the Viking warrior, Nature, and the brutality of the medieval era. These bands gained immediate notoriety for their involvement in a brutal murder, a suicide and the burning down of 12th century stave churches. A decades later these bands still hold to the same values and are influenced by the same themes. Some bands have gone on to embrace a larger mainstream audience. While others have stayed true to the underground. Black metal bands can now be found all over the world. The subgenre’s, Viking metal, Fantasy metal, Melodic Black metal, Tolkien metal, Doom metal, War metal, Vampiric metal, Medieval metal, and Troll metal, have expanded the sound and philosophy of Black Metal into new realms of musical aggression.

Au début des années 90, plusieurs groupes norvégiens ont mis l’accent sur les sons primitifs des groupes de metal cultes : Bathory, Venom et Celtic Frost. Lorsque ces groupes ont commencé à enregistrer des albums, leur proximité et leurs dates de sortie ont entraîné la création du son spécifique au Black Metal. Le concept lyrique de ces groupes se concentre sur la mythologie nordique, le guerrier Viking, la nature et la brutalité de l’époque médiévale. Ces groupes ont acquis une notoriété immédiate à cause de leur implication dans un meurtre brutal, un suicide et l’incendie d’une église du 12ème siècle en bois. 10 ans plus tard, ces groupes mettent toujours en avant les mêmes valeurs et sont influencées par les mêmes thèmes. Certains groupes ont conquis un public plus large, alors que d’autres sont restés fidèles aux tendances underground. On peut trouver des groupes de Black Metal venant de partout dans le monde maintenant. Les sous-genres de métal, Viking metal, Fantasy metal, Melodic Black metal, Tolkien metal, Doom metal, War metal, Vampiric metal, Medieval metal, and Troll metal, ont élargi le son et la philosophie du Black Metal dans de nouveaux domaines d’agression musicale.

stacykranitzprojects.com











Steve Stokan

7 7 Agua Nocturna

This series began the night I buried my father. After the funeral, the family gathered at my sister’s house. Many of us turned to the backyard pool to relax. Water is the source of life. It has the power to sustain, comfort and heal. These ghostlike figures represent the spirit. Although the body may perish, I believe the spirit continues within the next generation. My goal was to capture that spirit, and bear witness to the healing power of water.

Cette série a commencé la nuit où j’ai enterré mon père. Après les funérailles, la famille s’est réunie chez ma sœur. Nous nous sommes tournés vers la piscine du jardin pour nous détendre. L’eau est source de vie. elle a le pouvoir de soutenir, de conforter et de guérir. Ces corps fantomatiques représentent nos esprits. Bien que le corps puisse périr, je crois que l’esprit continue au sein de la génération suivante. Mon objectif était de capturer cet esprit, et de témoigner de la puissance de guérison de l’eau.

www.stevestokan.com











Trine Søndergaard

8 7 A room inside

“Everyone carries a room inside,” Franz Kafka writes in his diary. This room is a mental space, a private space that contains what cannot be shared, can hardly be thought, articulated, shown or uttered word for word. It is this space that the title of Trine Søndergaard’s solo exhibition, A Room Inside, revolves around. A Room Inside follows several photographic and thematic paths that intersect and engage in dialogue with one another. Faces disappear in blank reflections: together, ground surfaces, people veiled in antique lace and photographic objects visualize a field between invisibility and visibility and explore thoughts about the phases of life, identity and self-image.

« Tout le monde a une pièce de soi-même à l’intérieur de soi-même » écrit Franz Kafka dans son journal. Cet endroit est un espace mental, un espace privé qui contient ce qui ne peut être partagé, ce qui peut difficilement être pensé, articulé, affiché ou prononcé mot pour mot. Le titre de l’exposition solo de Trine Søndergaard, A room inside, référence cet espace. « A room inside » suit plusieurs chemins photographiques et thématiques qui se croisent et se livrent à un dialogue avec l’autre. Les visages disparaissent dans des reflets vierges : ensemble, la surface de la terre, les gens voilées de dentelle ancienne et les objets photographiques visualisent un champ entre invisibilité et visibilité et explorent des réflexions sur les phases de la vie, l’identité et l’image de soi. text by / texte de Camilla Jalving, curator, Arken Museum of Modern Art

trinesondergaard.com











Rédacteur en chef : Christophe Dillinger Direction artistique : Yves Bigot Relecture : lepoSs, Clément Coultas Layout: Alice Milner

contribute@squaremag.org We are always on the lookout for new talents. If you wish your work to be considered for publication, please send us a coherent series of 10 images maximum, 1000x1000@72dpi, plus a short intoductory text. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Si vous voulez nous présenter vos travaux, envoyez-nous une série cohérente de 10 images maximum, 1000x1000@72 dpi, avec un court texte explicatif.

www.squaremag.org

604-JAN16

Square Magazine is published by squaremag (uk).cic, registered at Companies House, Cardiff, UK, number 8933748. This is a non profit, Community Interest Ccompany.


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