Jardin de Giverny

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Photographies : Patrice

THEBAULT



Le musée des impressionnismes Giverny n’est pas seulement un établissement culturel de premier plan reconnu internationalement, c’est aussi un très beau jardin. Conçu en 1991 par l’architecte Philippe Robert, puis fleuri par le paysagiste Mark Rudkin, auteur notamment du réaménagement des jardins du Palais-Royal à Paris, il convie le visiteur à un moment de ravissement. Structuré dans la forme et contemporain dans l’esprit, le jardin se découvre au long d’allées douces au regard et de parterres monochromes agencés de manière symétrique, donnant accès au bâtiment du musée, marqué par ses lignes sobres et élégantes. Le jardin a obtenu le label « jardin remarquable » en septembre 2006. Ce label consacre ici un jardin de caractère, véritable œuvre mouvante qui offre une floraison continue et variée, source d’émerveillement pour le visiteur au fil de sa déambulation. Lieu d’accueil de nombreux ateliers de peinture, cette nature structurée est un sujet d’inspiration inépuisable pour les artistes débutants ou confirmés, et un prolongement idéal de la visite du musée des impressionnismes. Vous découvrirez dans cet ouvrage toute la palette des plantes qui composent les « chambres » de couleur, les allées et la prairie. Puissent ces pages accompagner utilement la visite de ce jardin, que nous avons voulu comme une plongée dans l’univers fascinant de l’horticulture, un hommage à la nature et un voyage au cœur des thèmes impressionnistes. Jean Louis Destans

Président de l’Établissement public de coopération culturelle Musée des impressionnismes Giverny





En 1992, le musée d’art américain ouvrait ses portes à Giverny. Durant l’hiver 2008, il laissait place au musée des impressionnismes Giverny, dont la mission était désormais de montrer, à travers de grandes expositions, l’impressionnisme ainsi que les courants artistiques liés à ce mouvement emblématique de l’histoire de l’art. Dans la mesure où ce lieu rend hommage à la représentation de la nature chère au cœur des grands maîtres impressionnistes, il a paru naturel que le public soit accueilli par un jardin dédié à la couleur et à la palette du peintre. Dans le respect des lignes dessinées par l’architecte Philippe Robert, le fleurissement et la charte des parterres ont été confiés au paysagiste Mark Rudkin, auteur notamment du réaménagement des jardins du Palais-Royal à Paris. Structuré et contemporain, le jardin généreusement fleuri se découvre par une allée centrale, agencée de manière symétrique, qui présente au fil de la déambulation différentes « chambres » monochromes ou thématiques ou « pièces » de verdure. Les haies qui les séparent alternent des hêtres de semis aux couleurs variant du doré au pourpre et des thuyas émeraude aux douces nuances automnales. Les massifs se composent pour un tiers de plantes vivaces et pour deux tiers de plantes à court cycle végétatif, idéal pour un fleurissement printanier ou estival.

LE JARDIN





L’ENTRéE Placée au cœur du jardin, l’entrée principale du musée se veut un carrefour entre les galeries d’exposition et les chambres fleuries de couleurs. Le visiteur est d’abord invité à passer sous une treille de glycine blanche du Japon dont la floraison au mois de mai rend un vibrant hommage à Claude Monet. En été, des ipomées bleues viennent en égayer la structure, tandis que deux grands parterres de lavande exhalent leur parfum. Pour le visiteur désireux de se reposer, des bancs sont installés au centre des quatre massifs qui marquent le croisement entre l’allée centrale du jardin et l’entrée vers le musée. Encadré par des haies de buis, cet espace est fleuri de myosotis, de pensées ou de tulipes au printemps, et en été d’héliotropes ou d’agérates. De ce carrefour central, on accède aux chambres fleuries qui font référence à la théorie des couleurs : à droite, les trois couleurs primaires – le jardin cyan (bleu primaire), le jardin magenta (rouge primaire) et le jardin jaune –, à gauche, deux parterres représentant l’addition des couleurs, avec la chambre blanche, et l’absence de couleurs, avec le jardin noir, qui vient clore le parcours du spectre chromatique.




Ageratum (agérate) houstonianum ‘Bavaria’ Ageratum (agérate) houstonianum ‘Leilani’ Fagus sylvatica (hêtre commun) Heliotropium peruvianum ‘Marine’ Ipomea purpurea (ipomée ou volubilis) Iris xiphium ‘Blue Magic’ Iris xiphium ‘Hildegarde’ Lavandula angustifolia ‘Grosso’ Myosotis sylvatica ‘Ultramarine’ Thuya occidentalis ‘Émeraude’ Tulipe triomphe ‘Dreaming Maid’ Tulipe triomphe ‘Passionale’ Viola cornuta ‘Endurio Lavender’ Wisteria floribunda ‘Alba’ (glycine du Japon blanche)




NOIR

Structuré par ses haies, le jardin noir fait contrepoint au jardin blanc, situé à quelques pas de là. Les feuillages les plus foncés, ainsi ceux du sureau lacinié pourpre ou de l’eupatoire ‘Chocolat’, se rapprochent du noir pur, qui n’existe pas dans la nature. Le printemps voit s’épanouir les fleurs presque noires des tulipes ‘Queen Of Night’ et ‘Black Parrot’, tandis qu’en été c’est la série des dahlias nains simples ‘Mystic Ladies’ qui présente son beau feuillage sombre, métaphore au plus près de l’absence de couleur.




Aster ‘Lady In Black’ Cosmos atrosanguinea ‘Chocolat’ Dalhia cactus ‘Splendeur Noire’ Dalhia géant à fleurs simples ‘Tartarus’ Eupatorium rugosum ‘Chocolate’ Fritillaria (fritillaire) persica Ligularia britt ‘Mary Crawford’ Lysimachia ciliate ‘Firecracker’ Pennisetum (herbe aux écouvillons) setaceum ‘Purpureum’ Sambucus nigra ‘Black Lace’ Sedum telephium ‘Atropurpureum’ Tulipe double ‘Black Hero’ Tulipe simple ‘Queen Of Night’ Viola cornuta ‘Blackjack’ Viola labradorica




BLANC Tout de lumière et de douceur, le jardin blanc offre une ambiance apaisante et invite à un moment de nonchalance sur les bancs. En dépit de la discrète haie basse composée d’ifs qui délimite son massif, cette chambre fleurie est très ouverte sur le paysage. Il existe une multitude de variétés à floraison entièrement blanche ; parmi les plus pures plantées dans ce jardin, saluons la tulipe ‘Maureen’, la sauge farineuse blanche ou le dahlia ‘Princess White’. Iris, phlox, crambé ou gypsophile vivace fleurissent entre mai et juillet, tandis que cierges d’argent et anémones du Japon s’épanouissent à la fin de l’été. Des plantes au feuillage argenté, tel l’Helichrysum petiolare, ou au feuillage panaché blanc, comme la sauge hormin blanche, entrent également dans la composition du massif. Enfin, le doux murmure de l’eau dirige l’attention vers un petit bassin dissimulé derrière deux poiriers pleureurs à feuilles de saule.




Acidenthera bicolor Achillea ptarmica Ageratum (agérate) houstonianum ‘Niagara’ Anemona X hybrida ‘Honorine Jobert’ (anémone du Japon) Bellis perennis (pâquerette) ‘Super pompon blanc’ Bidens ferulifolia ‘Pirate’s Pearl’ Cleoma (cléome) hassleriana ‘Sparkler White’ Dalhia décoratif ‘Albion’ Dalhia pompon ‘Montréal’ Hedera (lierre) helix ‘glacier’ Muscari ‘White Magic’ Narcisse pluriflore ‘Cheerfulness’ Narcisse trompette ‘Mount Hood’ Pyrus salicifolia ‘Pendula’ (poirier pleureur à feuilles de saule) Stachys (oreille-d’ours) bysantina Tulipe à fleur de lis ‘White Triumphator’ Tulipe triomphe ‘Calgary’




BLEU Le jardin bleu est structuré par des haies qui forment deux rectangles se faisant face. Ces parterres très séduisants gagnent à être abordés par leurs extrémités, car le regard peut ainsi jouir de l’alternance des différents tons de bleu, dont certains tendent vers le lilas. Le printemps y marie les myosotis, les pensées, les jacinthes et les tulipes aux tonalités bleues ou mauves, des plus claires aux plus sombres (la tulipe dentelle ‘Recreado’ en est une digne représentante !) selon les variétés retenues. En mai et juin, c’est l’explosion des aulx d’ornement, plante très appréciée pour ses fleurs sphériques suspendues au sommet des tiges. Viennent ensuite les plantes annuelles, comme la sauge, le lobélia ou l’agérate… Le scaevoleaire, ou scaevole emule, et l’agastache bleue sont aussi des valeurs sûres. Cette harmonie de plantes estivales est soutenue par des dahlias aux tons plus ou moins violacés, parmi lesquels la variété ‘Santa Cruz’, aux magnifiques fleurs pompon. La catégorie arbustive est représentée par le très remarqué perovskia, dont les fleurs bleu lavande et les tiges argentées donnent du relief au parterre.




Ageratum (agérate) houstonianum ‘Blue Horizon’ Allium caeruleum Allium giganteum Allium ‘Gladiator’ Allium ‘Shubertii’ Commelina tuberosa Lobelia erinus ‘Half Moon’ Myosotis alpestris Nepeta (chataire) racemosa Perovskia atriplicifolia Salvia ‘Mystic Spire’ Salvia patens ‘Oceana’ Scaevola aemula Tradescantia andersoniana (éphémère de Virginie) ‘Zwanenburg Blue’ Tulipe dentelle ‘Curly Sue’ Tulipe triomphe ‘Negrita’ Viola cornuta ‘Bijou’




JAUNE Largement étendu malgré les haies qui l’entourent, le jardin jaune respire tout en préservant une certaine intimité. Ses couleurs vives et lumineuses ensoleillent la promenade. Les giroflées et les pensées forment la majorité des plantes de printemps, accompagnées de multiples variétés de tulipes et de narcisses, et parfois de jacinthes ‘City Of Haarlem’, à la très belle fleur orangée. En été, les œillets d’Inde, les rudbeckias et les tournesols sont largement représentés. Leurs nombreuses variétés permettent de multiplier les nuances et les hauteurs, et ainsi de rythmer le jardin. D’autres plantes surprennent le regard, comme la calcéolaire d’un jaune uni ou le magnifique rudbeckia hirta ‘Prairie Sun’, avec ses fleurs au cœur vert. En juin, les plantes vivaces telles que les céphalaires, repérables à leurs fleurs globuleuses jaune citron, les centaurées à grosse tête avec leurs pétales jaune vif, les hémérocalles aux trompettes jaunes et les lysimaches aux fleurs discrètes mais nombreuses égayent le lieu, tandis que de juillet à octobre deux arbres à papillons, répondant au nom de buddleia hybride Wereiana ‘Sungold’, produisent une multitude de fleurs jaune orangé.




Alchemilla (alchémille) mollis Bidens ferulifolia Calceolaria integrifolia Centaurea macrocephala Cephalaria gigantea Dalhia dentelle ‘Chabada’ Dalhia nain double ‘Gino’ Euryops ‘Sonnenschein’ Erysinum allionii Erysinum suffructicosum Lysimachia punctata Narcisse double ‘Golden Ducat’ Narcisse pluriflore ‘Scarlet Gem’ Tithonia rotundifolia ‘Goldfinger’ Tulipe à fleur de lis ‘West Point’ Tulipe perroquet ‘Texas Gold’ Viola X Wittrockiana (pensée) ‘Frou Fou Jaune Or’




magenta Dernière chambre du parcours, le jardin magenta, dont les couleurs oscillent entre le rose et le pourpre flamboyant, invite le promeneur dans sa prairie fleurie à la structure plus lâche. Il se reconnaît à ses quatre Photinia X Fraseri ‘Red Robin’, au feuillage rougeoyant et persistant. Deux d’entre eux sont taillés en forme de cône renversé, les deux autres en chapeau de champignon conique. Au printemps, les myosotis, les pâquerettes et les pensées accompagnent les tulipes et les jacinthes, mariant les tons clairs, comme celui de la pâquerette ‘Ruby Rose’, aux tons plus prononcés, comme celui de la tulipe ‘Don Quichotte’. En juin fleurissent les hémérocalles et les phlox. Puis, l’été venant, les massifs s’ornent de pétunias, de bégonias, de pourpiers, de cléomes et de cosmos. Parmi les variétés retenues sont souvent présents le dahlia pompon ‘Fatima’, d’un rose très soutenu, le bégonia ‘Brave Heart’, avec son feuillage vert sombre, et le cléome ‘Sparkler Rose’, robuste et très florifère. Et quand vient le mois de septembre, c’est au tour des anémones du Japon de déployer toute leur splendeur.




Anemona X Hybrida ‘Max Vogel’ (anémone du Japon) Antirrhinum (muflier) majus ‘Sonnet Rose’ Bellis perennis (pâquerette) ‘Habanera’ Cosmos bipinnatus ‘Sonata Rose’ Crinum powelli Dalhia cactus ‘Allegro’ Dalhia pompon ‘Ma Mère Grand’ Diascia barberae Jacinthe ‘Jan Bos’ Oenothera speciosa ‘Rosea’ (onagre rose) Petunia surfinia ‘Rose Star’ Physocarpus opulifolius ‘Diabolo’ Rheimannia elata Sedum ‘Ruby Glow’ Silena pendula (silène) ‘Ruberrina’ Tulipe à fleur de lis ‘China Pink’ Tulipe triomphe ‘Barcelona’




ROSIERS & AROMATIQUES Le petit jardin de rosiers et le jardin aromatique ménagent une transition qui adoucit le passage du jardin noir au jardin blanc. Le jardin de rosiers, avec ses deux carrés bordés de buis, évoque l’ambiance des jardins de curé et s’illustre en quatre variétés : le ‘Rapsody In Blue’ sur tige, avec ses fleurs bleues nuancées de magenta, le ‘Criterion’, aux fleurs simples et élégantes, et enfin ‘The Fairy’ et le ‘Fairy Crosy’, deux couvre-sols qui s’ornent d’une multitude de petites fleurs, rose clair pour l’un et rose foncé pour l’autre. Le jardin aromatique, de forme moins régulière, est composé de ciboulette, de sarriette, d’hysope et de thym. À la belle saison, l’oseille et le fenouil présentent leur variété pourpre et la rhubarbe montre sa haute hampe florale, avant qu’à l’automne l’asperge arbore son magnifique feuillage doré. Alors que toutes ces plantes vivaces poussent en terrain pauvre, le choix de les laisser fleurir leur donne une dimension ornementale au même titre que les autres fleurs du jardin. Et l’on n’oubliera pas les fleurs comestibles ou les légumes qui viennent parfois compléter ce massif.


Agastachia (agastache) urticifolia blanche ou bleue Allium schoenoprasum (ciboulette) Calaminta nepeta (calamenthe) Helichrysum italicum (plante à curry) Mentha suaveolens ‘Variegata’ (menthe panachée) Nicotiana sylvestris (tabac sylvestre) Origanum (origan) vulgare Rosier ‘Bobby James’ Rosier ‘Lavender Dream’ Rosier ‘Mermaid’ Rosier ‘Pierre de Ronsard’ Rosier ‘Westerland’ Santolina chamaecyparissus (santoline blanche) Valeriana officinalis (valériane officinale)




LA PRAIRIE

Ouverte sur une colline qui surplombe le musée, la prairie fleurie conduit le regard vers la nature environnante. De surface relativement importante, marquée par un léger relief, elle offre au promeneur quelques allées volontairement peu visibles depuis le jardin. Les coquelicots qui rendent hommage aux tableaux impressionnistes forment l’essentiel de sa floraison. D’autres plantes dites messicoles, beaucoup moins répandues et parfois même rares, les accompagnent, telles que bleuets, soucis, chrysanthèmes, rhinanthes, etc. L’ensemble fleurit de mi-mai à juillet avant d’être fauché pour confectionner des meules, autre sujet de prédilection des impressionnistes. En octobre, le terrain est ameubli pour préparer la saison à venir.






Ammi majus (grande ammi) Calendula arvensis (souci des champs) Centaurea Cyanus (bleuet annuel des champs) Chrysanthemum segetum (chrysanthème des moissons) Echinops ritro (chardon boule) Eucomis bicolor (fleur ananas) Legousia speculum-veneris (miroir de Vénus) Lychnis coronaria (coquelourde) Matricaria recutita (camomille commune) Melampyrum arvense (mélampyre des champs) Misopates orontium (muflier des champs) Ornithogalum umbellatum (ornithogale en ombelle) Phacelia tanacetifolia (phacélie à feuilles de tanaisie) Salvia pratensis (sauge des prés) Verbascum (bouillon blanc, molène) nigrum








La conception architecturale du musée des impressionnismes est un hommage à « l’esprit du lieu » de Giverny. Une lumière particulière, un adossement à la colline qui accompagne la vallée de la Seine, des cours d’eau qui ondulent parmi les champs et de nombreux murs entourant des jardins sont les composantes de ce site exceptionnel. Pour les respecter, j’ai souhaité créer un ensemble architectural qui s’inscrive avec harmonie dans le paysage. J’ai ainsi imaginé une architecture semi-enterrée, implantée suivant les lignes de niveau. Le musée ne laisse apparaître que ses murs de pierre, ses terrasses plantées et son environnement immédiat, composé de petits jardins évoquant des potagers normands, ainsi qu’un grand champ se prolongeant sous des alignements de pommiers. Trois galeries parallèles forment la partie principale du musée, éclairées par la lumière naturelle comme l’étaient les ateliers des artistes de Giverny au temps de Claude Monet. Unies visuellement par un vaste plafond incliné, les galeries ont des hauteurs et des proportions différentes et sont reliées par des rampes et des escaliers, permettant un parcours dans l’espace architectural. Peu enclin à faire un « geste architectural », ce qui est fréquent pour ce type de programme, j’ai tenté de faire dialoguer tableaux, lumière et végétation dans une même composition. Cette architecture tente aussi d’exprimer l’élégance et la discrétion de Daniel Terra, qui eut l’idée de ce musée, la détermination de le réaliser et qui en assura le financement. Philippe Robert

LE MUSéE















Philippe Robert et l’agence Reichen et Robert, maîtres d’œuvre de la Grande Halle de la Villette, de la reconversion du pavillon de l’Arsenal à Paris ou de la halle Tony Garnier à Lyon, ont livré en 1992 une création architecturale et paysagère qui s’attache, tout en respectant l’intimité du village, à respecter et mettre en valeur le paysage typique de la vallée de la Seine. Prairies, bouquets d’arbres, vergers, terrasses, parterres de fleurs, haies en sont les grandes composantes. Le musée s’inscrit à flanc de colline dans la pente naturelle du terrain, ne laissant apparaître que quelques murs opaques en pierre calcaire beige et des terrasses plantées, prolongées par des parterres entourés de haies. À l’intérieur du bâtiment, quelques baies orientées au nord ouvrent sur les collines de Giverny. À partir de jeux de niveaux, de la juxtaposition subtile des couleurs et des matières, du contraste de l’ombre et de la lumière, l’architecte a su créer une atmosphère particulière et, grâce aux ouvertures, faire dialoguer l’intérieur et l’extérieur. Deux grandes baies vitrées permettent en effet au regard du visiteur de traverser le hall d’entrée et de s’arrêter sur un coin de nature, tandis que, depuis les galeries, deux autres baies vitrées ouvrent sur la prairie fleurie. À l’intérieur, un parquet de chêne a été choisi pour les sols des salles d’exposition et l’auditorium, et un dallage de pierre pour celui du hall d’accueil. Cette atmosphère rend hommage à la nature, chère aux peintres impressionnistes, à travers une architecture qui la respecte et la célèbre.

Quelques chiffres

Surface du terrain : 11 422 m² Surface du musée : 2 861 m² Rez-de-chaussée : 1 924 m² Sous-sol et locaux techniques : 937 m² Galeries d’exposition : 1 038 m² Auditorium : 293 m² Librairie : 28 m² Restaurant : 176 m² Livraison du bâtiment : mai 1992

Flexibilité et fluidité des espaces intérieurs L’ensemble du bâtiment (salles d’exposition, auditorium, espaces d’accueil, restaurant) s’organise autour d’un vaste hall très lumineux : à gauche, les salles d’exposition, dont les plateaux sont décalés de façon à épouser la pente du terrain ; à droite, un restaurant de plain-pied s’ouvre sur l’extérieur grâce à une grande terrasse. L’interpénétration des espaces et la fluidité des circulations contribuent à faire « oublier » l’architecture, conçue pour favoriser la concentration des visiteurs sur les œuvres. Un mur réflecteur en pierre renvoie la lumière naturelle à l’intérieur des salles, laquelle est diffusée uniformément grâce à un plafond légèrement incliné. La coloration subtile de la lumière de Giverny et ses variations saisonnières sont ainsi prises en compte et sont partie intégrante de la conception architecturale. Dans chaque salle, une zone de plus faible hauteur, qui ne reçoit pas la lumière naturelle, est habituellement consacrée à l’exposition des dessins, des estampes et des aquarelles, plus fragiles que les peintures.




Editions Au fil du temps Route de Trinquies 12330 SOUYRI (France) www.fil-du-temps.com Direction artistique : Stéphane SICHI Textes : Emmanuel BESNARD, Diego CANDIL, Marina FERRETTI Relecture : Anne CHAPOUTOT N° ISBN : 978-2-918298-20-5 Dépot Légal : Juin 2012 Achevé d’imprimer en juin 2012 sur les presses de Graphi Imprimeur à Rodez, Aveyron


Patrice THEBAULT Photographe autodidacte, il se consacre aujourd’hui aux relations entre l’homme et son environnement et aux questions de patrimoine. Après de nombreux voyages à l’étranger (USA, Irlande, Maghreb, Antilles, etc.), il travaille actuellement sur des projets de livres (métro parisien, musée Champollion) au sein des éditions Au fil du temps, dont il est l’un des créateurs et qui ont déjà publié de nombreux ouvrages. Il collabore à de nombreux magazines français et étrangers (Le Figaro, Libération, Le Monde, FMR, éditions Bayard, etc.). Ses travaux sur le patrimoine sont patronnés par l’Unesco. Toutes les photographies sont réalisées en lumière naturelle, sans correction ni exagération.


ISBN : 978-2-918298-20-5

Prix de vente : 14,50 €


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