Magazine Strøm - Édition Automne / Hiver 2021

Page 1

Automne-hiver 2021-2022 / Numéro treize

C E N T R É S U R L ’ É Q U I L I B R E / A R C H I T E C T U R E / N AT U R E / S A N T É H O L I S T I Q U E




Crédit photo : Bianca Des Jardins


DOSSIERS THÉMATIQUES

Dans ce numéro ARCHITECTURE ET DESIGN 8

L’architecture de l’eau, en collaboration avec Hugues Lefebvre-Morasse I N S P I R AT I O N 12

Ode à l’or bleu : Une leçon de vie sous-marine, entrevue avec Mario Cyr MONDE 18

Remonter le courant : À la rencontre du passé, par Franck Laboue, Voyageurs du Monde SOCIÉTÉ 22

Il était une fois une famille recomposée, par Marie-Christine Saint-Jacques La belle-parentalité, entrevue avec Valérie Roberts SANTÉ HOLISTIQUE 30

Un passage bercé par l’eau : D’un bout à l’autre de la vie, par Jacinthe Roy-Rioux, collaboratrice monde et vie spirituelle L’homme et l’eau : Miroir d’une relation multidimensionnelle, par Jacinthe Roy-Rioux, collaboratrice monde et vie spirituelle Littératie émotionnelle et petite enfance : Reconnaître ses émotions pour mieux vivre ensemble, par Valérie Courchesne et Pauline Bodart Beauté holistique : Cinq secrets d’hydratation absolue, par Judith Ritchie C U LT U R E 4 8

Cinq livres pour plonger à l’eau, par Nicolas Gendron À TA B L E 5 2

Eau, source de vie, par Isabelle Huot Nager à contre-courant vers l’alimentation intuitive, par Marilou Morin-Laferrière

STROMSPA .COM

Recettes : Kanelbullar boréal et chocolat chaud, par Raphaël Podlasiewicz La saison des vendanges, par Stéphanie Dupuy

HUGUES LEFEBVRE-MORASSE

FRANCK LABOUE

MARIE-CHRISTINE SAI NT- JACQUES

VA L É R I E COURCHESNE

PAU L I N E BODART

JUDITH RITCHIE

NICOL AS GENDRON

ISABELLE HUOT

MARILOU MORIN-LAFERRIÈRE

STÉPHANIE DUPUY

Guillaume Lemoine Président / Emilie Lefebvre-Morasse Vice-présidente marketing et ventes, rédactrice en chef Caroline Croteau Directrice principale marketing et ventes / Myriam Dumont Directrice marketing Arianne Filion Chargée de projets, rédactrice / Jacinthe Roy-Rioux Créatrice de contenu Sarah-Maude Dalcourt Directrice photo / Bianca Des Jardins Photographe / Gaëlle Meslin Réviseure linguistique Guillaume R. Tremblay Directeur artistique, sept24.com / SLRR Cabinet de traduction Traduction

Impression TC Imprimeries Transcontinental Ventes publicitaires Christine Mailloux, cmailloux@stromspa.com, 514 761-7900, poste 4304 Pour collaborer au contenu Arianne Filion, afilion@stromspa.com Éditeur Strøm spa nordique, 1001, boul. de la Forêt, L’Île-des-Sœurs (Québec) H3E 1X9 Dépôt légal — ISSN 2369-5897 Bibliothèque nationale du Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Les opinions émises dans les articles du Magazine Strøm n’engagent que les auteurs. Les disponibilités, millésimes et prix mentionnés dans le magazine peuvent être modifiés sans préavis. Toute reproduction, en tout ou en partie, est interdite sans la permission de Strøm spa nordique. Tous droits réservés. Poste publication — 42293512

5


beaucoup plus puissante que nous. » OLIVER JEFFERS

Crédit photo : Bianca Des Jardins

« L’ idée même de sauver la planète est une fiction. Car, dans les faits, elle va continuer à tour ner autour du soleil, avec ou sans nous. À bien des égards, il s’agit de nous sauver nous-mêmes, de réécrire notre propre récit pour nous rend re enfin compte que la nature est


ÉDITORIAL

Accueillir l ’ hiver Notre terre abrite une nature puissante et fragile. Telle une mère, elle nous couve et nous rassure, nous inspire et nous apaise. Véritable guérisseur physique et spirituel, le contact avec plus grand que soi nous fait constater la beauté de l’infiniment petit. À quand remonte votre dernier appel de la nature ? Derrière ce sentiment viscéral se cache bien souvent un besoin de se recentrer. Dans la nature, muse universelle, se trouve l’eau. Élément fondamental du cycle thermal et de l’existence même du Strøm, l’eau au sein de nos refuges devient puissance tranquille, force de vie canalisée, énergie liée à son courant. Symbole sacré de la renaissance, de la purification et du rite de passage vers une vie nouvelle, elle nous nourrit de l’intérieur et nous fascine à l’extérieur. Elle nous pousse à explorer au-delà des périmètres terrestres à sa recherche ;

Dans ce numéro, nous remontons à la source avec un dossier consacré entièrement à l’eau. Une forme d’introspection nous poussant à honorer notre matière première. Une étape de transmutation et de reprogrammation dans laquelle nous accueillons les changements nécessaires pour mieux renaître. Nous abordons ainsi le plus fluide des éléments ; d'un passage sur Terre bercé par l'eau, à l’eau qui façonne le monde et son architecture, en passant par ses nombreuses vertus thérapeutiques, dont celles qui ressortent d’une immersion en eau froide. Comme l’essence de l’eau prend un tout autre sens en hiver, nous vous invitons dans ce numéro à réapprivoiser cette saison et ses cours d’eau gelés, de la montagne enneigée aux lacs de givre, en passant par le fleuve et la valse de la glace flottante. Depuis la création du Strøm, nous portons une attention particulière à l’eau. Nous nous assurons qu’elle respecte les plus hauts standards de qualité, afin d’offrir la meilleure expérience d’hydrothérapie possible. Nous sommes convaincus que les bienfaits de l’eau sur le corps, l’âme et l’esprit sont à la fois préventifs et curatifs. Pour lutter contre les effets collatéraux de la crise sanitaire sur le bien-être physique et mental des Québécois, la santé publique a reconnu l’expérience thermale comme un service essentiel. Ce statut est un pas dans la bonne direction. Afin de poursuivre notre mission, nous nous engageons à continuer de faire valoir ses bienfaits pour que, dans un avenir prochain, les praticiens recommandent la thérapie par l’eau dans des établissements certifiés, comme cela se fait par exemple en France. En effet, les Français peuvent bénéficier d’un séjour dans un spa, pris en charge par les autorités sanitaires françaises, lorsqu’un médecin prescrit un plan de cure thermale à son patient. En attendant de voir ce souhait devenir réalité, nous vous proposons une option emplie de douceur et de légèreté : l’hivernothérapie, soit la thérapie par l’hiver, qui passe notamment par l’hydrothérapie, la thérapie par l’eau. Cette saison, le Strøm vous fournira des astuces pour adopter l’hivernothérapie, passer d’agréables moments à l’extérieur, profiter des bienfaits de l’eau glacée et apprivoiser la saison froide pour mieux la traverser, avec bienveillance. Célébrons notre nature, célébrons l’hiver. Guillaume Lemoine Président du Strøm spa nordique

N OT R E FAÇO N D E VO U S I N V I T E R À C É L É B R E R Avec le code hiver20, profitez de 20 % de rabais sur tout achat à prix régulier de 100 $ et plus. Valide en ligne seulement au stromspa.com du 1er novembre 2021 au 31 mars 2022. 7

STROMSPA .COM

une source de vie qui donnerait un sens à notre propre existence.


Crédit photo : Cameron Venti

LA MAISON SUR LA CASCADE


ARCHITECTURE ET DESIGN

L’architecture de l ’eau En collaboration avec Hugues Lefebvre-Morasse, designer de l’environnement

L’E AU DA NS TOUS SES ÉTATS — L’eau est une source d’inspiration inépuisable. Au contact de l’architecture, l’élément fluide devient synonyme de complexité, d’adaptation ou encore de sublimation. Modifiant la configuration de nos espaces, d’une époque à une autre, l’eau influence le choix des formes et des perspectives, exposant le rapport entre l’humain et son environnement. Illustrant le besoin de contempler, d’harmoniser, de renforcer ou de se protéger, les traces de l’eau dans la création architecturale sont à la fois historiques et évolutives.

L E D I A L O G U E E N T R E L’A R C H I T E C T U R E E T L’ E A U

L’urbanisme moderne exprime ce besoin de protéger nos espaces côtiers et de célébrer la nature. L’harmonie qui en résulte démontre l’évolution des consciences collectives et le respect du littoral. La construction est matière solide, alors que l’eau est fluide. L’équilibre entre les deux peut être source de défis. Pour faire dialoguer l’eau et l’architecture, il faut renforcer la présence de l’eau plutôt que l’éliminer. Les structures qui en émergent créent un lien admirable entre l’eau et la terre, l’humain et son canevas. Cette tendance s’inscrit dans un désir de célébrer et de soutenir l’environnement au lieu de le dominer. La maison sur la cascade de l’architecte Frank Lloyd Wright visant à renforcer la chute plutôt que la réprimer en est un très bon exemple. L’ E A U E T L E D E S I G N

L’eau façonne le design, et son impact ne se résume pas aux conceptions résidentielles. Le Den Blå Planet, l’aquarium Blue Planet situé au bord de l’eau à Copenhague, au Danemark, s’inspire des tourbillons de la mer et des bancs de poissons. Son architecture arrondie reproduit le mouvement organique de l’eau, favorisant une navigation intuitive des lieux. Ressemblant à un tourbillon, la zone d’accès plonge les visiteurs dans un monde à part empreint d’une atmosphère navale. Dans le nord de la Chine, l’opéra de Harbin conçu par le cabinet chinois MAB Architects dévoile une architecture harmonieusement ouverte sur l’extérieur, se déployant au cœur des marais alentour de la rivière Songhua. À la manière d’un paysage, le chef-d’œuvre architectural présente des lignes fluides qui semblent avoir été créées par le vent et l’eau.

9

STROMSPA .COM

Plus qu’un sujet d’expérimentation, l’architecture de l’eau est une culture repoussant les limites, un rêve utopique, une nouvelle manière d’habiter le monde. Alors que la progression démographique croissante et les impacts du réchauffement climatique laissent entrevoir les impacts positifs et négatifs de l’eau, les villes étudient le potentiel de leurs espaces riverains. Une vision à la fois complexe, stimulante et génératrice de solutions.


Lanjarón, ville au sud de l’Espagne reconnue pour ses stations thermales, a vu son ancien abattoir transformé en musée de l’eau. Un projet de l’architecte Juan Domingo Santos mettant de l’avant l’architecture industrielle de l’époque tout en ouvrant les portes d’un nouveau récit : celui de l’eau. Le long de la rivière Lanjarón prend forme un espace contemplatif où l’omniprésence de l’eau sur le sol est dominée par des jeux d’ombre et de lumière. Les styles historique et moderne cohabitent avec harmonie tandis que l’émergence de contrastes dans le choix des matériaux crée échos et reflets, transformant le pavillon en espace pour éveiller les sens.

LE QUAR TIER IJ BURG , AMS TER DAM

L’ E A U C O M M E H A B I T A T

l’adaptation de l’architecture à la présence fluctuante de l’eau — un enjeu présent de façon globale depuis maintenant plusieurs années. Inspirante et contemplative, l’eau peut aussi devenir complexe ou redoutable en cas de catastrophe naturelle. L’exposition met en lumière des solutions alternatives, présentant des projets réalisés ou inventés qui intègrent l’eau de différentes manières : architecture flottante ou sous-marine, ponts habités, cités lacustres. En tant que nouveau territoire à développer, l’eau devient un élément architectural à part entière. Elle fait naître une forme d’architecture aux lignes fluides, mouvantes, présente dans le milieu marin, fluvial et lacustre.

Avec la croissance de la population mondiale et la montée du niveau de l’eau, les architectes sont à la recherche d’idées pour bâtir le monde de demain : constructions verticales, constructions sur l’eau, et, étonnamment, constructions sous l’eau. Le déploiement architectural aquatique s’impose comme réponse aux problématiques modernes, pour le plus grand bonheur des amoureux de l’eau. Des architectes des Pays-Bas étudient depuis plusieurs années la création de lieux harmonisés aux côtes et à la mer. Sur le port de Rotterdam, un pavillon flottant initié par DeltaSync et construit par Dura Vermeer est une première lancée vers l’urbanisation flottante. Le projet pilote sert pour le moment d’espace événementiel et artistique, mais à long terme, les entrepreneurs visent à développer toute une communauté de maisons flottantes.

Dans l’imaginaire de demain, les villes s’invitent aussi sous l’eau. L’architecte visionnaire Vincent Callebaut présente Lilypad, une ville amphibie et autosuffisante. Intégrant un grand réservoir sous l’eau, le projet est imaginé pour se développer tout autant au-dessus qu’en dessous de l’eau. Conçu pour être déposé en pleine mer, Lilypad adopte les courbes d’un nénuphar géant d’Amazonie ; une plateforme flottante s’harmonisant aux mouvements de l’eau. Des logements et des espaces d’affaires et de loisirs prendraient place autour du lagon central, qui recueillerait les eaux de pluie filtrées. Étudié aux Nations Unies et au parlement européen, Lilypad est un projet à la fois visionnaire et utopique.

À Amsterdam, le quartier IJburg est entièrement construit sur l’eau au moyen d’îles artificielles, mais une partie des habitations flottent tout simplement sur l’eau. En effet, pour pallier la montée des eaux soudaines et éviter les inondations, des maisons flottantes ont été bâties, permettant de s’ajuster naturellement au mouvement des vagues et aux impacts des éléments. « Quand l’eau rencontre l’architecture », une exposition du musée de la marine de Loire, répond à la question de 10

Crédit photo : Mattia Peiretti

ARCHITECTURE ET DESIGN


ARCHITECTURE ET DESIGN

Depuis près d’une décennie, les écoles s’invitent à leur tour sur l’eau. Les écoles flottantes de l’architecte nigérien Kunlé Adeyemi, reconnu pour l’école flottante de Makoko à Lagos, au Nigéria, évoquent elles aussi ce besoin de transformer la manière dont les zones autour de l’eau sont urbanisées en créant un système de construction durable, écologique et alternatif pour la population abondante des régions côtières. L’école flottante de Makoko a adopté une approche innovante pour répondre aux besoins sociaux et physiques de la communauté en considérant l’impact des changements climatiques et l’urbanisation rapide du continent africain. Le système Makoko est une structure en bois préfabriquée, modulaire, flottante et durable qui peut être rapidement et manuellement assemblée et démontée sur l’eau. Même si le projet pilote s’est effondré en 2016, il a été déployé avec succès dans cinq pays sur trois continents, et on promet la reconstruction d’une version améliorée dans les années à venir. L A C É L É B R A T I O N D E L’ E A U

La Maison fontaine est une création du collectif allemand Raumlaborberlin à l’initiative du Goethe-Institut de Montréal en coproduction avec le Quartier des spectacles. Le projet présenté en 2014 sur l’Esplanade Clark renversa la notion de l’eau comme bien public pris pour acquis, soulignant le libre accès à celle-ci. Au cœur de la Maison fontaine, une fine chute d’eau se déversait à travers le toit. Recueillie dans un bassin et redistribuée dans l’air sous forme de nuage rafraîchissant, l’eau en tant qu’élément fondamental à la vie fut repensée et réinterprétée. Facilitant le vivre-ensemble et l’interaction des participants, la Maison fontaine devint ainsi un lieu de célébration et de partage. Sources Bader, Markus. Fountain House. Raumlaborberlin, 2014 Gimbal, Julie. L’eau, source d’architecture. Partie 1. Lumières de la ville, 10 janvier 2017 K-Hoh, Sipane. Quand l’eau devient source d’inspiration. Détails d’Architecture, 17 juillet 2014 Maneval, Virginie. Sphère 2010 Dura Vermeer — Pays-Bas, Rotterdam. Bubble Mania, 28 novembre 2017 Morain, Odile. Et si la ville de demain se faisait sur l’eau.. France Info Culture, 5 mai 2015 Musée de la marine de Loire. Quand l’eau rencontre l’architecture. Châteauneuf-sur-Loire, France, 16 mai au 21 septembre 2015 NLÉ. Makoko Floating System. NLÉ Works, 2011 R, Hasina. Lilypad de Vincent Callebaut, une ville amphibie pour les migrants climatiques. Batimat, 14 novembre 2018 Rik, Neven. Les avantages incontestables de construire sur l’eau. Architectura.be, 11 août 2015 Urban Hub. Eau et design fusionnent pour une nouvelle architecture sur les fronts de mer urbains. Urban Hub, Des villes façonnées par l’homme, 4 octobre 2018

11


Crédit photo : Jean-Benoît Cyr

MAR I O C Y R , PLONGEUR EN E AUX FRO I DES ET CI NÉ A S TE


INSPIR ATION

Ode à l ’or bleu : Une leçon de vie sous-marine

Entrev ue avec Mario Cy r

Ayant commencé à travailler avec la caméra sous-marine en 1984, il a été approché en 1991 par National Geographic pour aller filmer les morses dans l’Arctique. C’est là que tout a vraiment commencé. Aujourd’hui directeur photo, caméraman sous-marin, professeur de plongée, propriétaire d’une école et d’un magasin de plongée, et conférencier dans son propre bistro familial, il ne s’arrête jamais, véritablement passionné par son métier. Entretien avec un homme qui n’a pas froid aux yeux.

De chacune des activités que vous faites ressort une dimension éducative. Cette transmission de connaissances fait-elle partie de la mission que vous vous êtes donnée ? « Oui, en quelque sorte. J’ai toujours aimé ça, parler de mon métier. Par contre, ce sont mes amis qui m’ont poussé à donner des conférences, car au début, ce n’était vraiment pas dans mes plans. Mais chaque fois que je revenais d’expédition, je recevais toujours beaucoup de demandes pour aller parler aux gens, pour aller rencontrer les familles, pour raconter mes histoires. Donc, à force, je me suis lancé dans les conférences, et ça se passe bien ! J’ai la chance d’avoir un parcours différent et inusité, alors ça intéresse les gens. » Vous êtes allé 42 fois en Arctique, vous y avez passé plus de deux ans si on met tous vos voyages bout à bout. Que pouvez-vous nous en dire ? « Je me considère comme un témoin privilégié de son évolution. J’ai commencé à y aller en 1991, et jusqu’en 1993, ça allait bien. Ces années ont été les dernières de glace et de froid normaux. À partir de 1994, les changements climatiques ont commencé à avoir un impact sur cette partie du monde, avec la fonte des glaces, la montée des températures. J’ai eu la chance d’y être quand ça allait super bien, jusqu’à aujourd’hui, où ça va beaucoup moins bien, et de pouvoir documenter les deux réalités.

13

STROMSPA .COM

À L A RENCONT RE DU SU PER BE — Né aux Îles-de-la-Madeleine, Mario Cyr a toujours été attiré par l’eau. Jeune, il passait ses étés sur les plages, et à l’âge de 16 ans, il s’est peu à peu intéressé à la plongée sportive, puis commerciale, qui lui a permis d’acquérir une expertise de plongée en eaux froides.


INSPIR ATION

Je me souviens du 1er mai 1995, où j’étais avec des guides inuits qui étaient tous vraiment surpris qu’il pleuve. Ils n’avaient jamais vu de pluie au début de mai, c’était très inhabituel ! J’ai assisté à des choses comme ça, où je n’avais peut-être pas personnellement de référent pour comparer, mais où d’autres personnes avec qui j’étais me disaient qu’il y avait un problème. Et aujourd’hui, en 2021, on doit aller dans l’Arctique deux mois plus tôt qu’en 1990 pour filmer exactement la même chose. Je filmais des baleines boréales le 15 juillet dans le bassin de Foxe, et maintenant, je dois y aller le 15 mai pour les voir au même endroit. La différence est énorme ! Un grand changement est aussi l’arrivée d’eau douce. Les glaciers fondent à une vitesse incroyable, et les changements climatiques augmentent la température de l’eau, donc il fait de plus en plus chaud. Par conséquent, beaucoup d’espèces de l’Équateur sont en migration vers l’Arctique et l’Antarctique, donc vers les pôles,

ne pourront pas toutes vivre là ! Il y a des conflits, des compétitions intraspécifiques, notamment au niveau de la nourriture. Il y a des espèces qui ne s’étaient jamais rencontrées, comme la morue de l’Atlantique et la morue de l’Arctique, qui se côtoient pour la première fois. Tout change, incluant les routes

pour pouvoir vivre dans une eau où la température est encore fraîche. On se retrouve avec des espèces qu’on ne voyait pas auparavant dans l’Arctique, mais elles

migratoires. Une augmentation d’un dixième de degré a le pouvoir de faire déplacer des bancs de poissons entiers, qui sont très sensibles à la température de l’eau.

Ce phénomène va mener à la disparition de certaines espèces, mais à la prolifération d’autres, comme les méduses par exemple, qui préfèrent l’eau chaude à l’eau froide. En contrepartie, si l’ours polaire ne s’adapte pas rapidement aux nouvelles conditions, il risque de disparaître. Tous les animaux marins sont actuellement en train de s’adapter, dans la mesure du possible, aux nouvelles conditions climatiques. La seule espèce qui ne s’adapte pas en ce moment, c’est l’humain. L’intelligence, en fin de compte, qu’est-ce que c’est ? C’est de pouvoir s’adapter à son milieu, et d’y vivre de façon harmonieuse. »

Est-ce que ces changements vous inquiètent ? « Pour ma part, j’essaie de ne pas être trop moralisant. J’ai choisi de parler des changements climatiques sous l’angle de la beauté, parce qu’il faut absolument préserver cette beauté-là pour les générations futures. Plusieurs y vont de restrictions, mais ce n’est pas mon approche. Mais si on me pose la question, oui, je suis extrêmement inquiet. Présentement, il est tard, probablement trop tard. Mais on peut toujours essayer de s’améliorer, parce que si on ne fait rien, on risque juste de multiplier le nombre de catastrophes par dix ou par vingt. » On parle souvent des déchets qui jonchent nos océans, mais qu’en est-il de la pollution sonore ? « Le son voyage quatre fois plus vite dans l’eau que dans l’air. Donc quand on dit que l’océan est le "monde du silence", ce n’est pas vrai ! C’est silencieux si rien ne se passe, mais s’il y a quelque chose, on l’entend quatre fois plus fort ! L’humain entend dans l’eau avec toute sa boîte crânienne, et non pas juste avec ses oreilles, et c’est le même principe pour les mammifères marins. Ils entendent même beaucoup plus que nous, donc tous les bruits des bateaux, de l’exploration minière ou pétrolière, ça les désoriente complètement, et beaucoup de mortalité est directement causée par la pollution sonore. »

14


INSPIR ATION

Au quotidien, la peur prend-elle une place importante, ou l’habitude fait en sorte que vous n’y pensez pas trop ? « La peur fait partie du travail, quand on plonge par exemple avec les morses ou les ours polaires. Et c’est bien, car c’est elle qui guide tous nos sens et qui nous fait prendre des risques calculés. Ce n’est pas quelque chose que j’ai déjà pensé à chasser de ma vie, j’essaie plutôt de la contrôler. » L’eau est reconnue pour son pouvoir apaisant, par le son qu’elle produit, son mouvement, sa fraîcheur. A-t-elle ce même effet sur vous, malgré l’intensité de votre travail ? « Oui, c’est extrêmement apaisant ! J’habite sur le bord de la mer, aux Îles-de-la-Madeleine, et c’est une chance incroyable de pouvoir vivre si près de l’eau. Même quand je plonge, à moins d’être très nerveux et d’être entouré d’animaux dangereux, ça me procure un bien-être total. J’en ressors apaisé, beaucoup mieux dans ma tête,

STROMSPA .COM

dans mon corps, dans mon esprit. On vient de l’eau, n’est-ce pas, donc je pense qu’à moins d'en avoir peur, il n’y a pas meilleur endroit où être. »

Crédit photo : Mario Cyr

U N P H O Q U E AU G R O E N L A N D, P H O T O G R A P H I É PA R M A R I O C Y R

15


INSPIR ATION

16



M O NT-SA I NT- M I CH EL , FR A N CE

Crédit photo : Selitbul

Crédit photo : Fuchs Photography

BRUGES, BELGIQUE


MONDE

R emonter le courant

À la rencontre du passé

À BON PORT — Au Québec, nous entretenons un rapport intime, voire presque mystique, avec l’eau. Le fleuve, épine dorsale de notre espace de vie, est également le lien vital auquel nous nous agrippons. Nous avons tous un morceau de fleuve, de ruisseau ou de lac bien à nous. C’est une invitation à méditer, un cabotage mental, mais surtout un appel à l’évasion. Une invitation à prendre le large, voguer en voilier ou arpenter le monde sur le pont d’un cargo. Les cours d’eau et les océans nous drainent vers d’autres ports, continents et cultures qui nourrissent des rivages inconnus. C’est le propre de l’homme de penser dompter les éléments, d’apprivoiser les mers enragées. Les flots ont cette capacité unique à nous ressourcer, des piscines des hôtels aux bords de plage où l’on se gorgera d’embruns. La vie nous connecte à cet élément essentiel ; le monde liquide nous invite à fendre les flots. En trois temps, évoquons l’eau et le voyage, de l’Afrique au Gange en passant par les rues de Rome.

À LA SOURCE

L’eau est source de tout. L’eau s’infiltre partout, dans les fjords, les chenaux et les deltas. Elle façonne la planète à son rythme, inexorablement. Elle fait son chemin et enserre les terres immergées. Il ne reste plus qu’à être spectateur impuissant de cet élément indomptable. On reste d’abord béat devant sa puissance aux geysers de Yellowstone. Puis statique face au spectacle de la marée délivrant le Mont-Saint-Michel. On plonge en son cœur parfois, tentant alors de percer le mystère de ce monde du silence. Souvent, on s’isole en son sein pour oublier et se régénérer. C’est en voguant sur le mythique delta de l’Okavango au Botswana que le flot de la vie vient nous happer. Ses eaux se dispersent en un labyrinthe aquatique à la beauté époustouflante. Îlots vierges sur une mer de nénuphars, roseaux, papyrus, palmiers d’eau verts et pirogues qui glissent lentement sur l’eau. Le soir, on entend gronder les léopards, et les buffles se frottent contre les pieux des camps sur pilotis. C’est en mokoro, frêle pirogue manœuvrée par une longue perche, qu’on se laisse emporter à ras de l’eau, vulnérable et fasciné, entre les lagons de nénuphars en fleurs. On guette les crocodiles, et les martins-pêcheurs colorés volètent d’un papyrus à l’autre. Sur la rive, on observe la course des cobes de Lechwe et le jeu des babouins. L’œil s’égare, l’horizon se fond, et le ciel immense suspendu comme un drap est transpercé par le vol des aigrettes blanches. On voudrait que le temps se fige ; mais contrairement aux apparences, ici aussi, il suit son cours… Q U A N D L’ E A U F A Ç O N N E L E S V I L L E S …

Du village lacustre aux villes flottantes, la relation urbaine entre l’homme et l’eau est éternelle. Chacun souhaite trouver son port d’attache, des canaux de Bruges aux briques rouges léchées par les flots du port d’Hambourg, jusqu’au village immémorial de Fort Cochin au Kerala. Misère et grandeur côtoient les mêmes flots, des palais du lac de Côme aux maisons sur pilotis de Kampong Ayer.

19

STROMSPA .COM

Par Franck Laboue, Voyageurs du Monde — voyageursdumonde.ca


MONDE

Partout en Europe, les hommes ont fait de l’eau l’ornement citadin par excellence. Vivifiantes, les fontaines sont telles des relais, embellissant de petits villages comme Raon-l’Étape dans les Vosges ou encore de grandes villes comme Rome, la Ville éternelle. Véritable cité d’eau, la capitale italienne ne compte pas moins de 2 000 fontaines ! Cinégéniques ou porte-bonheurs, nombre d’entre elles racontent aussi un pan de l’histoire romaine. C’est aux Romains de l’Antiquité — que les eaux du Tibre ne suffisaient pas à rafraîchir — que vient l’idée d’installer des fontaines. Plus de trois siècles av. J.-C., l’homme d’État Appius Claudius Caecus construit le premier aqueduc qui amène à Rome l’eau des sources situées au-delà de ses murs. L’histoire de la ville s’écrit ainsi au fil des fontaines — et l’on marche de l’une à l’autre, cherchant la fraîcheur de la bruine. Mais s’il devait n’en rester qu’une à Rome qui incarne la ville et déplace les foules ? Ce serait la fontaine de Trévi. Il faut aller au-delà des spectateurs pour en mesurer la beauté : très tôt, ou au crépuscule, quand tous sont

partis après avoir pris une photo et jeté une pièce dans le bassin, honorant la tradition et promettant de revenir. En son milieu trône le dieu Neptune entouré de chevaux marins et de deux autres statues, allégories de la Bonté et de l’Abondance. Aux cinéphiles, l’image de ce monument en fait surgir une autre : celle d’Anita Ekberg, s’y glissant tout habillée au clair de lune, face à un Marcello Mastroianni charmé. Cette scène emblématique de La Dolce Vita de Fellini (1960) achève d’en affirmer le potentiel romantique. Si, d’après l’adage, tous les chemins mènent à Rome, les fontaines de la Ville éternelle dépassent largement les frontières de l’Italie pour s’ouvrir sur le monde, entraînant avec elles les âmes voyageuses.

... ET APPRIVOISE LES ÂMES

et d’imperfections, donc de souffrance. Pour atteindre la moksha (l’équivalent du nirvana des bouddhistes), la fin de ces damnées résurrections, le fleuve et Bénarès, fondée il y a plus de 2 500 ans, sont la solution.

Des eaux du Jourdain accueillant les baptisés aux ablutions purificatrices à l’entrée des mosquées, l’eau est un réceptacle pour nos âmes. Et si se rapprocher de Dieu consistait alors à se rattacher à l’eau, élément réconfortant par excellence ? En Malaisie, les mosquées flottent sur la mer : on prie sur l’eau. Au Mont-Saint-Michel, l’accès aux pèlerins dépend de la marée : la nature nous soumet à ses soubresauts et cette idée d’inaccessibilité nous fascine. Peut-être est-ce en Inde que cette connexion fluviale et mystique est la plus intense ?

Il y a, d’une part, la vie. Solitaires, familles entières, jeunes couples, tout le monde procède à de soigneuses ablutions. Jeter offrandes et fleurs en vrac dans le courant va de soi, comme piquer une tête histoire de se dégourdir ou de s’enduire de la précieuse eau. Ambiance joyeuse ou recueillie : yogis en pleine méditation, enfants qui s’éclaboussent. Une poignée de buffles noirs se joignent à la compagnie ; on étend en grand les saris de toutes les couleurs et tout va bien.

Le Gange, le fleuve sacré. La ville de Bénarès est lovée sur une élégante boucle de la rive gauche du Gange, elle vit une relation intense avec le ciel. Ici, l’Inde se raconte dans un chaos de couleurs, de fumées, d’incantations, de foules pressées, de mantras sacrés, de regards fiévreux, de larmes aussi. Frapper à la porte de Shiva, c’est accepter de perdre ses repères et découvrir un ailleurs dont on ignorait jusqu’alors l’existence. Tout hindouiste doit se baigner une fois au cours de son existence dans le Gange à Bénarès. Le but ? Se laver de tous ces péchés qui se perpétuent au cycle des réincarnations, le samsāra, dans les mondes de matière

Et d’autre part, la mort. Bénarès est un dernier voyage souhaité. Le corps passe du brancard au sommet du bûcher. Restent les cendres, livrées aux eaux du fleuve. La joie de la famille est aussi extrême que sincère. Voici leur défunt libéré de ses renaissances obligées, enfin admis en l’état de pleine lumière auprès des maîtres de l’harmonie céleste. Mission accomplie pour un dernier voyage à Bénarès.

20


Crédit photo : Abir

LE GANGE, BÉNARÈS, INDE


Crédit photo : Bianca Des Jardins


SOCIÉTÉ

Il était une fois une famille recomposée

ÉVOLUT ION — Dans l’histoire de la famille, deux transitions importantes ont donné lieu à la constitution de familles recomposées, soit le veuvage et, bien plus fréquemment de nos jours, la séparation des parents. Dans les siècles passés, l’espérance de vie beaucoup plus courte que celle que nous connaissons aujourd’hui laissait plusieurs enfants orphelins de père ou de mère. De plus, le remariage des veufs et veuves était fortement encouragé par la société. Depuis quelques décennies, la présence des familles recomposées est favorisée par la transformation des valeurs et des attitudes à l’endroit de la vie de couple. On la souhaite satisfaisante et épanouissante. Si ce n’est pas le cas, de nombreux parents prendront la décision de se séparer. Ceci ne met toutefois pas fin à leur vie amoureuse. Il est en effet très fréquent qu’ils se remettent en couple avec un nouveau partenaire. Enfin, on l’oublie souvent, mais une proportion significative d’enfants au Québec naît au sein d’une famille monoparentale. Ils seront nombreux à voir un beau-parent arriver dans leur vie !

CO M B I E N SO NT- E LLE S ?

Une enquête réalisée auprès de parents québécois récemment séparés montre que 43 % d’entre eux sont de nouveau en couple deux ans après leur séparation. Parmi eux, 41 % habitent avec leur nouveau partenaire à temps plein et 41 % sur une base intermittente, chacun ayant conservé sa résidence. Oui, on peut être un beau-parent même lorsque les enfants ne sont pas là à temps plein, ou qu’on ne partage que certaines périodes de vie en commun. Notons aussi que 2 % des parents qui sont à nouveau en couple le sont avec un partenaire qui s’identifie au même genre qu’eux. Environ 132 000 familles québécoises sont recomposées, c’est-à-dire qu’elles impliquent un conjoint qui n’est pas le parent (biologique ou adoptif) d’au moins un des enfants. Cela représente une famille biparentale sur six, un ratio supérieur à celui du Canada. Il est difficile d’évaluer la proportion de beaux-parents qui sont des hommes ou des femmes. Il y a quelques années, plus d’hommes occupaient un rôle de beau-parent. Toutefois, on note une augmentation du nombre de pères seuls qui s’engagent dans une recomposition familiale, ce qui amène une croissance du nombre de femmes qui occupent un rôle de belle-mère. Celle-ci s’explique par les changements survenus quant aux modalités de garde des enfants depuis les années 1990. Enfin, soulignons que selon le recensement, la moitié des familles canadiennes homoparentales sont en fait des familles recomposées, et que la majorité des couples de même sexe sont composés de deux femmes. L E S PA R T I C U L A R I T É S D E L A V I E E N FA M I L L E R E C O M P O S É E

Dans le passé, beaucoup d’études ont été réalisées afin de comparer le bien-être et le fonctionnement des familles recomposées à ceux des familles biparentales intactes. Ce faisant, les chercheurs postulent d’une certaine façon que les familles intactes constituent une norme étalon, ce qui a pour effet indirect de dévaloriser les autres structures familiales.

23

STROMSPA .COM

Par Marie-Christine Saint-Jacques, TS, Ph. D., professeure titulaire, École de travail social et de criminologie, Université Laval


SOCIÉTÉ

Mais au-delà de cette question structurelle, les familles, qu’elles soient recomposées, monoparentales, homoparentales ou intactes, assument les mêmes finalités. Elles peuvent toutes rencontrer des défis, vivre des difficultés, être des lieux d’attachement. Aujourd’hui, on tente donc de mettre davantage l’accent sur les éléments qui particularisent la vie au sein d’une famille recomposée : • Appartenir à un vaste réseau relationnel alimenté tant par le couple recomposé et les enfants que par les liens créés dans les unions antérieures. • Avoir à maintenir des frontières plus perméables avec l’extérieur afin de faciliter la circulation harmonieuse des enfants entre les différents foyers. • Composer avec une vie familiale différente de celle que l’on avait probablement projetée. Pour plusieurs beaux-parents, cela peut être un bouleversement de passer du jour au lendemain d’une vie de célibataire à celle du quotidien avec des enfants. • Concilier deux histoires familiales, et parfois, comme couple, être à deux étapes de la vie différentes. • Jongler avec l’antériorité de la relation parent/enfant sur la relation conjugale. • Vivre au sein d’une famille où les liens ne reposent pas que sur ceux du sang. Prendre soin des enfants fait appel à la parentalité sociale plutôt qu’exclusivement biologique. Les enfants, entre eux, ne partagent pas tous des liens de sang, certains ont deux, un, voire aucun parent en commun. • Faire face au paradoxe qui découle de la faible reconnaissance du rôle de beau-parent : prendre soin des enfants comme un parent, mais n’avoir que très peu de droits à leur endroit. Sur le plan juridique, les beaux-parents sont quasi invisibles !

24

Crédit photo : Bianca Des Jardins

• Devoir lutter contre les stéréotypes négatifs (d’autant plus si on forme un couple recomposé de même sexe). Plusieurs études ont montré que les familles qui s’écartent du modèle traditionnel sont stigmatisées. Mais la situation tend à s’améliorer puisque dans de nombreuses sociétés, la diversité familiale est de plus en plus vue comme une richesse.


SOCIÉTÉ

AV O I R U N E N F A N T A U S E I N

D ’ U N E FA M I L L E R E CO M P O S É E

une réalité peu documentée, mais les familles qui l’ont vécue relatent souvent que l’arrivée de cet enfant envoie le signal que la famille, mais aussi le couple sont là pour durer. Cette naissance peut avoir un certain pouvoir unificateur en tant que centre affectif commun pour tous les membres de la famille, devenir un point de référence. Elle confère aussi un statut parental clair aux beaux-parents. Le beau-parent qui devient parent peut ressentir un lien plus proximal avec ce nouvel enfant qui est le sien, qui contraste avec ce qu’il ressent pour le bel-enfant. Des belles-mères devenues mères perçoivent la relation comme beaucoup plus fragile et contextuelle, alors que d’autres, maintenant qu’elles ont connu la maternité, trouvent plus facile de composer avec les enfants de leur partenaire.

Vivre en famille recomposée et occuper un rôle de beau-parent sont l’une des manières de faire famille à présent ! Cela comporte de petits et grands bonheurs, et des défis certains. Mieux comprendre les dynamiques propres à ces familles est un atout. Voici d’ailleurs une très belle source d’information made in Québec à consulter absolument : www.famillesrecomposees.com.

Sources Charton, L., Lopez Barrios, M., Pacaut, P., Gauthier Mongeon, J. (à paraître). Désirer un enfant en contexte de nouvelle union familiale. Dans SaintJacques, M.-C., Robitaille, C., Baude, A., Godbout, É., Lévesque, S. La séparation parentale et la recomposition familiale dans la société québécoise : les premiers moments. Québec, Presses de l’Université Laval. Desrosiers, H., Tétreault, K. (2018). Les trajectoires familiales diversifiées des jeunes nés au Québec à la fin des années 1990. Collection Portraits et trajectoires, ISQ, no 23. Saint-Jacques, M.-C., Baude, A., Godbout, É., Robitaille, C., Goubau, D., Pacaut, P., Biland, É., Dubeau, D., Régnier-Loilier, A. et collaborateurs. (2018). Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec (ELPSRQ), Université Laval, https://doi.org/10.5683/SP2/SJWLPK. Gold, J. M. (2017) Honoring the Experiences of Gay Stepfamilies: An Unnoticed Population, Journal of Divorce & Remarriage, 58:2, 126–133, DOI: 10.1080/10502556.2016.1268020 Gosselin, J., Doyon, J., Laflamme, V. et H. David (2007). “Être mère dans la famille recomposée : Défis de la conciliation des rôles de belle-mère et de mère biologique”, Psychologie Française, vol. 52, n° 2, 217–229. Lavoie, K., Saint-Jacques, M.-C. (2020). Lovers for a Time, Mothers for Life: Ecosystemic Analysis of Blended Family Experiences of Lesbian Mothers and Stepmothers. Child & Family Social Work, 24, 4, 946–954. Hadfield, K., & Nixon, E. (2012). Comparison of relationship dynamics within stepmother and stepfather families in Ireland. The Irish Journal of Psychology, 33 (2–3), 100–106. https://doi.org/10.1080/03033910.2012.708900 Miller A, Cartwright C, Gibson K. Stepmothers’ Perceptions and Experiences of the Wicked Stepmother Stereotype. Journal of Family Issues. 2018; 39(7):1984-2006. doi:10.1177/0192513X17739049 Ministère de la Famille (2018). « Caractéristiques et évolutions récentes des familles au Québec. Ce que révèlent les données du recensement de 2016 », Bulletin Quelle famille ?, volume 6, numéro 2, 17 pages. Saint-Jacques, M.-C. (2021). Reconnaître socialement et juridiquement le statut de beau-parent pour protéger les droits des enfants. Dans La jeunesse au carrefour de la famille, de la communauté, du droit et de la société Youth at the crossroads of Family, Community, Law and Society. Édité par Noreau, P., Goubau, D., Saint-Jacques, M.-C., Van Praagh, S. Québec : Éditions Thémis. Saint-Jacques, M.-C., Godbout, É. Ivers, H. (2020). People’s opinions and stereotypes about stepfamilies. Journal of Family Issues, 41(11), 2136–2159. https://doi.org/10.1177/0192513X198960600. Saint-Jacques, M.-C., Parent, C. (2015). La famille recomposée. Des escales, mais quel voyage ! Collection Parents, Éditions de l’hôpital Sainte-Justine, 239 p. Statistique Canada. (2012). Portrait des familles et situation des particuliers dans les ménages au Canada. Familles, ménages et état matrimonial : recension de la population de 2011. Ottawa : ministère de l’Industrie. Vézina, M. (2012). Enquête sociale générale de 2011 : Aperçu des familles au Canada — Être parent dans une famille recomposée : un profil. Statistique Canada. Ministère de l’industrie.

25

STROMSPA .COM

De nombreuses personnes aujourd’hui (mais c’était aussi vrai à d’autres moments dans l’histoire !) auront des enfants dans le cadre d’unions successives. Il en découle que plusieurs beaux-parents deviendront eux-mêmes parents au sein d’une famille recomposée. De nombreux éléments influencent la probabilité que les couples recomposés aient un enfant : le fait que les partenaires aient déjà des enfants, le nombre d’enfants, l’âge de ces derniers et le type de garde. En outre, il est plus probable qu’une belle-mère qui n’a elle-même pas d’enfant devienne mère, indépendamment du nombre d’enfants qu’a déjà le père. La probabilité pour un beaupère sans enfant d’en avoir est quant à elle plus faible si sa partenaire a déjà des enfants. La naissance d’un enfant au sein d’une famille recomposée est encore


VA L É R I E R O B E R T S

Animatrice, chroniqueuse culturelle, rédactrice et autrice, maman et belle-maman

26

Crédit photo : Tania Lemieux

SOCIÉTÉ


SOCIÉTÉ

La belle-parentalité

Entrev ue avec Valérie Rober ts

Dans les dernières années, Valérie est peu à peu devenue un modèle et une voix pour les beaux-parents au Québec. En 2020, son livre La blonde de papa faisait sa sortie en librairie, apportant reconnaissance et apaisement aux beaux-parents. En mai 2021, avec l’appui du ministre de la famille, Mathieu Lacombe, Valérie instaurait la Journée nationale des beaux-parents afin de célébrer ceux qui jouent souvent un rôle fondamental auprès des enfants. C’est avec authenticité et bienveillance qu’elle nous explique son parcours et sa mission.

Pourquoi avoir décidé de créer une journée de toutes pièces plutôt que d’amalgamer la célébration à celles déjà existantes de la fête des Mères et de la fête des Pères ? « Cette idée de Journée nationale des beaux-parents est née dans mon esprit quand j’ai commencé à passer du temps avec mes belles-filles, il y a six ans. Quand je les ai rencontrées, Simone et Léonie avaient 5 et 2 ans. Elles étaient jeunes, mais très tôt, nous avons eu des discussions sur la place que je prenais par rapport à leur maman. Au début, quand on croisait des gens dans la rue et qu’ils me complimentaient sur "mes filles", Simone et Léonie répondaient automatiquement "ce n’est pas notre mère, ce n’est pas notre mère !" Mais plus le temps passait, et moins elles ressentaient le besoin de le dire. Tout le monde le sait, de toute façon, que je ne suis pas leur mère. En tout cas, nous, dans notre famille, on le sait très bien ! Les filles associent plutôt mon rôle à celui d’une deuxième mère, mais le terme "maman" ne me revient pas à moi. J’avais donc l’impression que chaque fois que les filles, à la fête des Mères, soulignaient ma présence dans leur vie, elles sentaient qu’elles trahissaient un peu leur maman, ce qui est tout à fait normal. Il me paraissait donc plus simple pour les enfants de créer une autre journée complètement, pour éviter les conflits de loyauté et les malaises. Je trouvais ça ridicule et aberrant, considérant qu’il existe une Journée mondiale du Nutella et de la procrastination, qu’il n’y en ait pas pour des personnes, hommes et femmes, qui s’impliquent corps et âme dans une relation où l’enfant n’est pas le leur, mais qui le traitent comme tel. »

27

STROMSPA .COM

L’I M PORTA NCE DE L A RECONNA ISSA NCE — Animatrice, chroniqueuse culturelle, rédactrice et autrice, Valérie Roberts s’est fait connaître du grand public en 2007. Depuis 2015, elle forme un couple avec le chef cuisinier Martin Juneau. Elle est la belle-maman de ses deux enfants, et aujourd’hui nouvellement maman d’une petite fille, Lucie.


SOCIÉTÉ

Avec la sortie de votre livre, les gens ont trouvé un point de repère… « Oui, parce que c’est une situation qui est compliquée. Du jour au lendemain, il faut trouver sa place en tant qu’être humain auprès de son amoureux, mais aussi de ses enfants, et de l’ex-conjoint/conjointe, qui est l’autre parent des enfants. Plein de questions émergent en même temps : serai-je bien accepté(e) par tous les membres de la famille ? Est-ce que je pourrai faire de la discipline auprès des enfants, est-ce que je veux leur transmettre des valeurs ? C’est un grand défi, car tout ça dépend du parent avec qui tu es en couple, mais aussi de celui avec qui tu ne l’es pas. Même s’il n’est pas dans ta relation amoureuse et dans ta famille, il fait quand même partie du cercle de cette famille recomposée. Bref, tout ça est très complexe, donc quand en plus personne n’en parle et qu’il est difficile de trouver des ressources ou des livres sur le sujet, c’est normal de se sentir seul(e) ! »

Les filles associent plutôt mon rôle à celui d ’une deuxième mère, mais le ter me « maman » ne me revient pas à moi.

Des ressources pour les jeunes mamans et celles qui s’apprêtent à vivre la maternité, il en existe une panoplie. Mais pas pour les beaux-parents. Même le mot "belle-parentalité" n’existe pas. On a "coparentalité",

Justement, l’implantation de certaines infrastructures pour apporter du soutien aux beauxparents serait-elle nécessaire, à votre avis ?

"homoparentalité"… la majorité des parentalités ont un mot pour se définir, mais pas "belle-parentalité".

« La belle-parentalité touche un grand nombre de familles au Québec, mais on aime mieux faire comme si ça n’existait pas tant que ça, c’est un peu tabou. Il y en a plusieurs, des choses qui sont en place, sauf qu’on ne les connaît pas, et même quand on fait des recherches, on ne les trouve pas facilement. J’ai notamment découvert dans les dernières années le Réseau pour un Québec Famille, et la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). Par contre, ce n’est pas tout le monde qui a le goût de consulter une association pour s’améliorer dans son rôle de beau-parent. C’est un investissement en temps qui peut faire peur à certains. Aller à la librairie et acheter un livre, par exemple, c’est bien moins engageant.

C’est pour ça que je travaille avec l’Office québécois de la langue française pour le faire ajouter, et que je leur ai demandé qu’on se questionne aussi sur les termes "belle-parentalité", "beau-parent", "belle-mère", "beau-père". Parce que quand j’ai créé la journée, des gens m’écrivaient pour me dire "moi, mon gendre, je l’adore" ! Mais non, on ne parle pas de ça ! Ce n’est pas normal qu’il n’existe pas de mot spécifique. En anglais, on a step-father et step-mother, et fatherin-law et mother-in-law. En espagnol aussi, il y a des termes différents, dans beaucoup de langues à travers le monde finalement, mais pas en français. »

28


SOCIÉTÉ

Pourquoi, selon vous, parle-t-on très peu de cette réalité ? « On aspire encore beaucoup à vivre une relation amoureuse qui ne se terminera pas, à maintenir sa famille unie, donc c’est difficile d’admettre qu’il y a eu "explosion" au sein d’une famille. Je crois par ailleurs que les conflits qui peuvent exister entre un beau-père et un père, et entre une belle-mère et une mère, nourrissent le tabou. Je me suis d’ailleurs déjà questionnée publiquement à savoir si les beaux-parents devraient avoir des droits par rapport aux enfants. Je me rappelle avoir reçu beaucoup de commentaires outrés et surpris de la part de parents. Comme si la belle-parentalité enlevait quelque chose aux parents biologiques, alors qu’ils resteront toujours les parents de l’enfant. Et même : on dit tout le temps qu’il faut un village pour élever un enfant, mais mon Dieu qu’on ne veut pas que ce soit un beau-parent ! Pourquoi ? Moi, j’en ai eu des belles-mères dans ma vie : mes parents se sont séparés quand j’avais six ans. Est-ce que j’ai eu

beaucoup plus que l’on pense. Nous, c’est quelque chose qu’on a établi dès le début, ce souhait de discuter ouvertement avec les filles. "Quand quelqu’un dans la rue te dit que tu es ma fille et que tu es belle, qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que ça te fait de la peine, est-ce que ça te dérange ? Préfères-tu que l’on réponde que je ne suis pas ta mère et que l’on rectifie le tir ? Ou bien, toi et moi, on sait très bien que tu n’es pas ma fille et que je ne suis pas ta mère, et au contraire, on s’amuse avec ça et on blague ?" Les enfants n’ont pas demandé la séparation de leurs parents ni l’arrivée d’un autre adulte dans leur maison, donc il faut essayer de rendre la transition la plus facile possible. »

Comment faire pour préserver le bien-être des enfants lors de la création d’une famille recomposée, qui est une étape bouleversante pour tout le monde ? « Je ne pense pas qu’il y ait de secret. Il faut juste se rappeler qu’ils sont au centre de la famille, que ce sont eux qui sont trimballés d’une maison à l’autre, et que toi, en tant que beau-parent, tu arrives dans leur quotidien, mais ils ne t’ont pas choisi(e) ! C’est de réussir à faire partie de leur vie sans trop les chambouler, être à l’écoute de leurs besoins, de ce qu’ils vont t’exprimer. Les enfants sont tellement intelligents et comprennent

Pensez-vous que d’avoir soi-même eu des parents séparés aide à être un meilleur beau-parent ? « Il y a des modèles de belles-mères que j’ai eus et que je ne veux pas reproduire, et d’autres dont je voudrais m’inspirer. La belle-mère que j’ai depuis les 21 dernières années est une femme extraordinaire qui n’a jamais eu d’enfant, et qui a toujours considéré que, ma sœur et moi, on était les siens. Et ce n’était rien contre notre mère, au contraire : c’était tout pour nous. Mon père habite aux États-Unis, donc quand on allait chez eux, c’était nous. C’était "our girls". Donc lorsque j’ai rencontré les filles de Martin, je leur ai demandé si elles étaient à l’aise que je dise "mes filles" et "les miennes" quand je parle d’elles. Parce que moi, j’ai toujours trouvé ça flatteur, que ma belle-mère dise que je suis sa fille. Ça veut dire qu’elle est fière de moi et qu’elle m’aime. Je pense que si l’on parlait plus des familles recomposées, et qu’on voyait plus de modèles dans les médias, ça pourrait être inspirant. C’est juste important d’en voir davantage, tout simplement. »

29

STROMSPA .COM

des affinités avec certaines, y a-t-il des femmes que j’ai gardées dans ma vie ? Oui, évidemment. Mais est-ce qu’elles ont remplacé ma mère ? Jamais de la vie. Ma mère, c’est ma mère. »


Crédit photo : Bianca Des Jardins


SANTÉ HOLISTIQUE

Un passage bercé par l ’eau : D’un bout à l ’autre de la vie Par Jacinthe Roy-Rioux, collaboratrice monde et vie spirituelle

I M M ENSIT É — Sensibilité. Douceur et puissance. Notre relation à l’eau est empreinte de mémoires. Toute vie débute dans l’eau. Du monde intra-utérin jusqu’à la naissance. Source de vie, l’eau nous replonge à nos racines les plus profondes. Revenir à l’eau, c’est aussi revenir à soi.

L E M A S S A G E D A N S L’ E A U :

SOIN HOLISTIQUE TOUT INDIQUÉ POUR LES FEMMES ENCEINTES

Possédant les mêmes vertus qu’un massage sur table, le massage dans l’eau monte en popularité depuis plusieurs années, devenant sans contredit la muse des futures mamans. Pour les femmes enceintes, le troisième trimestre est empreint d’une sensation de lourdeur dans le corps. Le massage dans l’eau répond au besoin de retrouver une impression de légèreté grâce à la position du corps en suspension dans l’eau. La vague qui enveloppe le corps et la diminution de la gravité permettent de s’abandonner et de se laisser porter. En plus d’apaiser les tensions physiques et le stress, le contact avec l’eau apaise l’esprit, renforce la paix intérieure et encourage une connexion avec le bébé qui, lui aussi, baigne dans un environnement aquatique.

Le Flø, massage en eau chaude* Une technique à part entière créée par Pierre Blais et reconnue par la Fédération québécoise des massothérapeutes « Le massage sur table et le massage dans l’eau sont deux univers totalement différents », explique Pierre Blais, massothérapeute au Strøm spa nordique et créateur du massage Flø. Alliant les bienfaits de la flottaison et de la massothérapie, le massage Flø est une expérience de massothérapie intense et immersive offerte dans une piscine extérieure chauffée à 37 °C. Portant le corps tout entier, l’eau adoucit chaque mouvement et permet de retrouver une amplitude articulaire, un sentiment de légèreté, un soulagement des douleurs musculaires, articulaires et des tensions. L’intensité dans l’eau est bien unique. Lorsqu’une partie du corps y est massée, l’ensemble du corps en ressent parallèlement les bienfaits grâce au dynamisme du mouvement de l’eau. Véritable voyage au cœur des sens, le massage Flø offre un moment de lâcher-prise, porté par le courant. Enveloppée dans l’eau, la future maman flotte et s’abandonne à l’instant présent, en communion avec son bébé.

31

STROMSPA .COM

Dans cette perspective, l’eau est le commencement ou la continuité. Sous forme de soins holistiques ou de rituels de passage, l’eau accompagne la naissance, la vie ou la mort, marquant les grandes étapes de la vie.


SANTÉ HOLISTIQUE

L’aquamassage Veechi Un massage en eau chaude créé par Carole Dion-Veechi selon les principes ondulatoires de l’aquamouvance Au courant des années 1970, la Québécoise Carole Dion-Veechi met au point différentes techniques de mouvance dans l’eau : l’aquamouvance, qui s’apparente au yoga aquatique, puis l’aquamassage, dont il sera question ici. En utilisant l’ondulation de l’eau pour créer du mouvement, l’aquamouvance multiplie le mouvement en diminuant l’effort. En harmonisant le corps au mouvement de l’eau, l’ondulation qui en résulte crée de l’espace dans les articulations, entre les os et les muscles. Alors que le patient repose à la surface de l’eau à l’aide de flotteurs placés à la tête et aux chevilles, le thérapeute transmet à son corps une série de mouvements de vagues, de mobilisations, de bercements légers et d’étirements doux favorisant la détente et le relâchement. Lorsqu’une partie du corps est ciblée, la vague qui en résulte se propage dans l’ensemble du corps, ce qui accentue la détente. Vécue dans un bassin d’eau chauffée à la température du corps, l’expérience enveloppante est comparée au souvenir intra-utérin. « On se sent bercé comme dans les bras de notre mère », explique Carole Dion-Veechi.

Alors que l’aquamassage Veechi est reconnu pour sa technique de la vague, le massage en eau chaude Flø, qui s’apparente au Watsu (water shiatsu), favorise la relaxation par le biais de l’acupression, de l’étirement et du massage en eau chaude.

D O N N E R N A I S S A N C E D A N S L’ E A U

Démarche empreinte d’apaisement et de calme durant un moment de forte intensité, l’accouchement dans l’eau, pratiqué depuis des dizaines années en Europe, devient de plus en plus prisé ici, au Québec. Grâce à l’apesanteur, l’eau permet de s’abandonner à l’instant présent avec son corps comme guide, lui qui connaît le chemin. Si donner naissance dans l’eau est bénéfique pour maman, ce l’est tout autant pour bébé, qui pourra naître dans la même eau qui l’a bercé durant les neuf mois de la grossesse. Enveloppé par l’eau, le nouveau-né bénéficie d’une transition plus douce et d’un premier contact avec le monde empreint de calme. Une naissance différente, sous le signe du bien-être et de l’intimité. Au Québec, l’accouchement dans l’eau se pratique en maison de naissance, dans certains hôpitaux ou encore à la maison, où l’accompagnement d’une sage-femme est essentiel, tant pour le suivi de grossesse que pour l’accouchement. À cet égard, des chercheurs australiens ont notamment soulevé dans le cadre d’une étude en 2018 que 95 % des sages-femmes recommandaient aux futures mamans d’accoucher dans l’eau afin de diminuer la douleur liée à l’accouchement et d’accélérer le travail. Pour la future maman, accoucher dans l’eau est synonyme de réduction de la douleur des contractions et du stress. Cela permet aussi une amélioration au niveau des capacités respiratoires, de la dilatation du col de l’utérus et de l’élasticité des tissus et du périnée (donc une diminution du risque de déchirure). L’eau procure un effet d’apesanteur, de légèreté et une détente des muscles, ce qui favorise la mobilité du corps et l’efficacité des contractions. Pour bébé, on parle aussi de réduction du stress, d’un passage plus doux du milieu aquatique à l’air ambiant, d’un contact

peau à peau immédiat. Puisque les contractions de maman sont plus efficaces, le traumatisme de la naissance est moins marqué. En milieu hospitalier, les femmes qui utilisent le bain bénéficient elles aussi des effets relaxants de l’eau. Parmi eux, nommons le relâchement des muscles ainsi que la diminution de la résistance du corps et de la douleur liée aux contractions. Sécuritaire et présentant de nombreux bienfaits, l'accouchement dans l'eau peut être offert à toutes celles qui s'y intéressent, mais est contre-indiqué pour les femmes ayant une grossesse à risque.

32


SANTÉ HOLISTIQUE

B A I N T H A L A S S O P O U R B É B É : U N R I T U E L D ’A C C U E I L D A N S L’ E A U

Le Thalasso Bain Bébé est un retour aux sources, un soin de transition. Il permet au nouveau-né de retrouver ses repères en revivant des sensations vécues dans le ventre de maman. La naissance peut être douloureuse pour la mère, mais aussi pour le bébé. En tant que cérémonie d’entrée dans le monde, le soin thalasso procure au nouveau-né un apaisement, particulièrement bienvenu lorsque la naissance a été difficile, et devient souvent un beau moment de complicité entre les parents et leur bébé. Le Thalasso Bain Bébé est indiqué pour tous les bébés âgés de 3 à 4 jours et plus, et idéalement de moins de 5 semaines. D’une durée pouvant aller jusqu’à deux heures, le soin comprend le bain, le massage de bébé et la transmission d’informations et de techniques de massage aux parents. Dans une ambiance chaleureuse et tamisée, le nouveau-né est immergé dans une baignoire remplie d’eau à la température du corps, soit autour de 37 °C. Sous le jet d’eau, la spécialiste berce bébé et lui fait adopter différentes positions en lui tenant la tête et en laissant flotter son corps. Observé et écouté, il s’abandonne et se libère de ses tensions, retrouvant certaines positions qu’il adoptait dans le ventre de sa mère. C’est lui qui guide la séance. L’eau détend les muscles, assouplit les articulations, active la circulation sanguine et le système cardiovasculaire. À plus long terme, l’expérience favorise le sommeil de bébé et lui permet de développer un lien de confiance et de sécurité avec ses parents.

V I V R E L’ E A U , P E U I M P O R T E L’Â G E

Des bienfaits du bain quotidien ou de la baignade jusqu’à l’expérience de la thermothérapie, en passant par la pratique d’activités dans l’eau adaptées aux jeunes ou encore aux aînés, vivre l’eau sous toutes ses formes est source d’ouverture, de plaisir et d’abandon.

Certaines écoles se spécialisant dans l’aquamouvance offrent une sélection de cours, d’ateliers immersifs et de soins holistiques permettant de raffiner la conscience du corps en résonance avec l’eau. Communément appelée « bébé nageur » ou « bébé d’eau mouvance », la mouvance en eau pour bébé permet un développement moteur chez les tout-petits ainsi qu’une augmentation de la confiance et du plaisir dans l’eau. Certains cours permettent aux parents de se joindre à l’expérience afin de bénéficier eux aussi d’un accroissement du sentiment de confiance. Offerte aux adultes, l’aquamouvance, inspirée de la technique de la vague de Carole Dion-Veechi, présente l’aquayoga, les nages

ondulatoires ou encore la danse dans l’eau pour libérer le corps de ses tensions et développer la mobilité, la souplesse, l’aisance et l’épanouissement. L’aquayoga, l’aquadouceur et l’hydrothérapie sont des formules adaptées aux aînés qui misent sur l’étirement, la santé des articulations et le renforcement, tout en ciblant des problématiques spécifiques à ce groupe d'âge, comme par exemple l'arthrite. Dans l’eau, le corps est en apesanteur et retrouve une meilleure amplitude de mouvement. Le contact avec l’eau permet d’accroître la circulation sanguine dans le corps, d’améliorer l’équilibre, de réduire l’enflure des articulations et des jambes et de réduire le stress de l’ensemble du corps.

Destinée aux adultes, la thermothérapie repose sur un rituel de détente alternant le chaud et le froid, suivi d’une période de relaxation intense. Elle permet de diminuer le stress et de raviver le corps et l’esprit. L’expérience thermale contribue notamment à éliminer les toxines, à relaxer la musculature, à améliorer la qualité du sommeil et à fortifier le système immunitaire. Elle est propice à la bonne humeur puisque l’alternance du chaud et du froid

33

STROMSPA .COM

Au Québec, neuf techniciennes certifiées Thalasso Bain Bébé ont reçu la formation de la fondatrice Sonia Rochel et offrent le soin dans un centre spécialisé ou à domicile.


34

Crédit photo : Bianca Des Jardins

SANTÉ HOLISTIQUE


SANTÉ HOLISTIQUE

libère de l’énergie et des endorphines, hormones du bien-être. Certains spas comme le Strøm spa nordique innovent en présentant des événements ponctuels où les enfants peuvent à leur tour découvrir les bienfaits de l’expérience thermale, alors que la température des bains leur est adaptée. Lors des matinées familiales Børn, parents et enfants sont invités à vivre l’eau, un cycle thermal à la fois.

A Q U A M A T I O N : F I N I R S A V I E D A N S L’ E A U

L’aquamation, une nouvelle technique de crémation des corps dans l’eau, a fait son entrée au Québec en 2019, et les Québécois n’y sont pas indifférents. Éric LeSieur, propriétaire du complexe funéraire LeSieur et premier propriétaire d’une machine d’aquamation au Québec, explique en effet qu’alors que la force du feu peut en effrayer certains, l’eau semble être une option plus douce et moins radicale.

Le nom scientifique du processus en question est l’hydrolyse alcaline. Il s’agit du même processus qui se produit en nature lorsqu’un corps repose dans le sol. Une combinaison de débit d’eau doux, de chaleur et d’alcalinité est utilisée pour accélérer la décomposition des matières organiques. Conservant une température adaptée, l’eau n’atteindra jamais le point d’ébullition. Alors que le corps est composé d’eau à 65 %, la solution contribue à faire dissoudre les tissus humains. À la fin de l’aquamation, les os sont réduits en poussière et déposés dans une urne qui sera remise aux proches.

Du point de vue environnemental, l’aquamation propose l’impact le plus faible de toutes les options de fin de vie. Utilisant de l’électricité, le processus consomme beaucoup moins d’énergie que la crémation à la flamme, et surtout, ne repose pas sur la combustion fossile. Source de vie et d’espoir, de rêve et d’absolu, l’eau peut être mémoire de la vie, mémoire de la mort. Symbole aussi puissant qu’évocateur, elle représente le caractère originel, la force de vie qui en marque les étapes les plus cruciales, contribuant simultanément à la santé du corps, de l’âme et de l’esprit.

* Certaines restrictions peuvent s’appliquer. Des facteurs tels que la saison, la température extérieure ou les mesures sanitaires liées à la COVID-19 peuvent influencer la disponibilité du massage Flø en eau chaude. Veuillez téléphoner au Strøm spa nordique pour vérifier la disponibilité. Merci de votre compréhension.

Sources Au cœur de l’eau. Aquamouvance — Au cœur du mouvement. Au cœur de l’eau, 2020 Au cœur de l’eau. Aqua-massage Veechi — Au cœur de l’eau au cœur de soi. Au cœur de l’eau, 2020 Bébé d’eau mouvance. Plaisirs d’eau pour parents et enfants. Aquavie Mouvance, 2019 Brunelle, Anne-Laure. Accoucher dans l’eau, ce moment incroyable que j’ai vécu. Huffingtonpost, 31 janvier 2019 Institut Amelis. Balnéothérapie : ses bienfaits sur la santé des seniors. Institut Amelis, 21 août 2020 Juillet, Laurent. L’accouchement dans l’eau en 10 questions. Doctissimo, 16 avril 2019 Les éclaireurs. L’aquamation, un procédé écologique de crémation par l’eau. Radio-Canada Ohdio, 21 mars 2018 Martory, Julie. L’accouchement dans l’eau. Passeport Santé, juillet 2016 Ouimet, Sophie. Relaxant Aquamassage. La Presse, 13 décembre 2016 Simard, Myreille. Le bain thalasso pour bébé, un rituel d’accueil unique. Maman pour la vie, 7 octobre 2019

35

STROMSPA .COM

L’aquamation permet de conserver autant de souvenirs que la crémation. La famille recevant également une urne avec des cendres, les étapes du deuil n’en sont pas altérées, permettant ainsi aux proches de laisser partir l’être cher de façon saine.


À la découver te d ’entreprises d ’ ici

BUMBLE BLOOM :

F A I T E S - V O U S P L A I S I R AV E C U N C O C K T A I L

bumble bloom est un simili-miel, végétalien et biologique. Créé à base des produits de la pomme, sa texture et son goût sont semblables à ceux du miel. Notre mission : donner une pause aux abeilles !

Fait à base d'ingrédients naturels et sans agents de conservation, le 1642 Tonic est le complément parfait à votre visite au Strøm spa nordique.

DÉLICIEUSEMENT COLL ANT !

10 0 % QUÉBÉCOIS !

Rabais de 15 % sur toute commande au bumble-bloom.com avec le code STROM15

1642.ca 514 528-7533

L A Q V, F I E R S R E P R É S E N T A N T S

D É G U S T E Z N O T R E C R È M E D ’A M A R E T T O

E T D ’A I L L E U R S D E P U I S P L U S D E 1 0 A N S .

Retrouvez votre pastille La QV pour boire vos meilleurs crus.

Miele Crème présente les notes emblématiques de l’amaretto mariées à l’onctuosité de la crème laitière. Un délice incontournable à consommer sur glace ou dans un café chaud. Trouvez-le en SAQ.

laqv.ca

spiritueux-iberville.com

DES VIGNERONS ARTISANS D’ICI

DÉLICIEUSE

36



Crédit photo : Bianca Des Jardins


SANTÉ HOLISTIQUE

L’ homme et l ’eau : Miroir d ’une relation multidimensionnelle Par Jacinthe Roy-Rioux, collaboratrice monde et vie spirituelle

L’E AU QUI FA SCI NE — Pourquoi sommes-nous attirés par l’eau ? Pourquoi l’homme près de l’eau a-t-il l’esprit plus léger et le corps reposé ? L’eau est-elle porteuse d’énergie ? La science explique les effets remarquables de l’eau sur notre santé et notre bien-être, alors que les écrits et traditions du monde témoignent du lien inévitable qui nous unit à ses vertus.

Lʼ E S P R I T B L E U

Dans son livre Blue Mind, le docteur en biologie Wallace J. Nichols a rassemblé un groupe de scientifiques, de psychologues, de chercheurs, d’éducateurs, d’athlètes, d’explorateurs, d’hommes d’affaires et d’artistes pour répondre à la question. Son constat : les océans, les lacs, les rivières, les piscines, les spas et même les fontaines peuvent influencer considérablement l’esprit. L’apparence, le son et l’odeur de l’eau ont un impact sur le cerveau. Au contact de l’eau, l’esprit s’emplit d’une paix profonde, immersive et revigorante. Ce contact améliore les performances, augmente le calme, diminue l’anxiété et, par le fait même, pourrait accroître le succès professionnel. Nichols donne un nom au lien homme-eau : l’esprit bleu. L’esprit bleu fait référence aux changements neurologiques, psychologiques et émotionnels que notre cerveau subit lorsque nous sommes près de l’eau. Il s’agit d’un état naturel que nous connaissons instinctivement, mais que plusieurs d’entre nous ont oublié, trop distraits par le monde moderne. Cet état se caractérise par le sentiment de calme, de paix, d’unité, de bonheur général et de satisfaction dans le moment présent. Il s’inspire de l’eau et des éléments associés à l’eau, de la couleur bleue et du sentiment d’immersion. L’esprit bleu illustre non seulement le caractère essentiel de notre connexion à l’eau, mais aussi l’importance de s’en rapprocher. LʼA M O U R I N N É

En 1984, Edward O. Wilson, biologiste et naturaliste, a utilisé le terme biophilia pour décrire son hypothèse selon laquelle un lien intuitif entre la nature et l’homme est ancré dans les gènes de l’humain. L’homme est instinctivement lié à la nature, à l’eau, et ce, physiquement, cognitivement et émotionnellement. Le concept de biophilie renvoie au besoin inné de l’homme de s’intégrer au monde naturel. Ayant perdu ses repères, l’homme moderne doit renouer avec son amour fondamental pour le vivant. Un amour inné aussi fort qu’indispensable. Le contact visuel avec l’eau et la nature procurerait des effets rassurants et bénéfiques sur le cerveau. Aussi simple que cela puisse paraître, l’homme y retrouverait ce qui lui a permis de vivre depuis des siècles.

39

STROMSPA .COM

« L’eau est l’organe du monde », disait le philosophe Gaston Bachelard. Mais que se passe-t-il lorsque notre organe le plus complexe, notre cerveau, entre en résonance avec la caractéristique fondamentale de la planète, l’eau ?


SANTÉ HOLISTIQUE

Dans son livre Blue Rooms, John Jérôme, auteur américain, ajoute un élément important à tout cela : entrer dans l’eau, c’est aussi vivre le moment présent dans une totale proximité. Entre soi et l’eau naît l’intimité. « La terre est belle grâce à l’eau », explique John Jérôme à l’aide des exemples les plus éloquents. Dans l’œuvre de Jérôme, l’eau n’est ni marchandise, ni ressource, mais plutôt un cadre évolutif d’évasion, de plaisir et de reconnexion. Des joies psychiques de la baignade jusqu’à la présence de l’eau dans le monde naturel, la vision de l’auteur nous transporte dans un espace méditatif qui apaise l’âme en changeant la manière dont nous percevons ce qui pourrait d’entrée de jeu paraître banal.

LES E AUX SACRÉES

L A P O É T I Q U E D E L’ E A U

Chez les Égyptiens, au temps des anciennes civilisations, le Nil était un dieu à part entière, vénéré et honoré pour ses eaux, sa terre fertile et l’abondance produite par ses crues. Plus à l’est, chez les hindous, le Gange est reconnu pour ses eaux sacrées et purifiantes qui libèrent le croyant de ses péchés et l’âme des défunts. Au sud des États-Unis, le fleuve Mississippi reconnu comme « le père des eaux » est historiquement le fleuve sacré du peuple mississippien, abritant les esprits de la nature. Une force tout aussi porteuse de sens que de souvenirs.

En capturant l’image du ciel et de la nature, le cours d’eau fait miroiter son propre décor. De son reflet émerge une réalité nouvelle, une forme d’unité vouée à la rêverie créatrice. Multipliant les images et les possibilités, l’infini au sein du rêveur est aussi profond que les eaux qu’il observe. Ici, l’eau se fait muse ou encore source d’inspiration illimitée.

Purifiantes, vivifiantes, chargées d’histoires et de spiritualité, les eaux sacrées du monde entier ont une chose en commun : elles n’existent jamais seules. Interagissant avec l’ensemble du vivant, elles témoignent de l’universalité d’un lien, de l’union entre les fidèles et le divin.

En observant l’eau et ses mystères, le philosophe et poète Gaston Bachelard témoigne de la profondeur de l’eau par la contemplation, la rêverie, l’imagination et la psychanalyse de symboles. Un essai sur la poétique de la matière naviguant les eaux dormantes et les eaux claires, démystifiant la morale et la parole de l’eau.

Le ruisseau, la rivière, la chute ou encore la mer ont une voix que comprend naturellement l’humanité. L’eau se vit comme un long silence : « Il y a toujours un silence extraordinaire… On entendrait dormir l’eau. » (Pelléas et Mélisande, Maurice Maeterlinck)

Chaque fleuve détient un rapport culturel, symbolique et rituel qui lui est propre, mais des caractéristiques similaires s’observent, d’une région à une autre : la création de récits emblématiques, une dynamique relationnelle privilégiée, l’eau comme source de vie, le culte de l’offrande et de la purification.

Pour plonger dans le silence, l’âme recherche la nature endormie. Pour s’apaiser, elle se tourne vers les eaux dormantes.

U N E R E L AT I O N T R A N S D I S C I P L I N A I R E

Étudiée sous l’angle de la science, de la spiritualité, de la philosophie ou même de la poésie, la connexion entre l’homme et l’eau transcende les idées, les continents et les années, nous offrant un constat aussi simple que fondamental : auprès de l’eau, l’homme se retrouve et s’apaise. Ce contact avec l’eau, peu importe son ampleur, est assurément positif. Du bord de la rivière jusqu’à la mer, passant par le spa, la piscine, le jardin aquatique ou encore la fontaine, l’eau réunit, rassemble ou isole, réchauffe ou rafraîchit, purifie, allège, transporte et réconforte, ne laissant au passage personne indifférent.

40


Crédit photo : Phil Botha

Crédit photo : Avi Richards


Crédit photo : Bianca Des Jardins


SANTÉ HOLISTIQUE

Littératie émotionnelle et petite enfance : R econnaître ses émotions pour mieux viv re ensemble Par Valérie Courchesne et Pauline Bodart, psychologues

UNE ÉMOTION ET SON BESOIN

Pour comprendre pourquoi et comment développer son intelligence émotionnelle, clarifions d’abord ce qu’est une émotion. Utilisons pour cela une métaphore qui fait appel à un vécu commun à tous : celle du ventre qui gargouille. Personne ne s’étonne d’entendre un nouveau-né pleurer lorsqu’il a faim. Il ne nous viendrait pas à l’idée de lui répondre « Il n’y a pas de raison de pleurer, arrête ça tout de suite ! ». Une sensation désagréable envahit son petit corps, le dérange et il pleure. Le parent décode les pleurs et la situation, identifie le besoin du bébé, et s’apprête à le nourrir tout en le rassurant : « Oh ! Tu as faim ! Le lait s’en vient. » Grâce à ces précieuses interventions répétées de l’adulte, l’enfant apprend peu à peu à s’apaiser et à intégrer le lien entre le mal de ventre et la faim. Il apprend à tolérer l’attente de la satisfaction de son besoin, et ultimement, à le communiquer : « J’ai faim, je veux du lait. » Une émotion, c’est comme ce ventre qui gargouille ! Une émotion est un signal envoyé par notre corps pour nous faire part d’un besoin, et nous pousser à agir pour le combler. Antoine pleure lorsque papa le laisse à la garderie ? Son cerveau détecte un besoin de sécurité non comblé et l’exhorte à trouver un contexte et une personne bienveillante pour le sécuriser. L A R É G U L AT I O N É M O T I O N N E L L E

Face à l’arrivée d’une émotion, il nous faut percevoir nos sensations physiques, identifier nos pensées, reconnaître l’émotion qui se manifeste, décoder le besoin sous-jacent, contrôler nos comportements pour nous exprimer de manière adéquate et trouver l’action qui nous permettra de répondre au besoin. Tout un contrat ! Même pour un adulte… L’enfant aura donc besoin de longues années d’apprentissage et de pratique, avec l’aide bienveillante de son entourage qui l’accompagnera à travers la maturation de son cerveau, au départ bien incapable d’un tel exercice.

43

STROMSPA .COM

ACCOM PAGNEM ENT ET BI EN V EI LL A NCE — La littératie émotionnelle se définit comme l’habileté d’une personne à identifier, nommer et communiquer ses émotions. Si une personne développe cette facette de son intelligence émotionnelle, on la verra plus apte à mentaliser son vécu au lieu d’être dans la réactivité. Elle sera plus responsable d’elle-même, moins accusatrice envers autrui et aussi plus empathique.


SANTÉ HOLISTIQUE

Ce processus est encore très complexe pour de nombreux adultes qui ne l’ont souvent pas acquis pendant l’enfance. Ils en font parfois l’apprentissage en même temps qu’ils essaient de le transmettre à leurs enfants. Alors, voyons comment favoriser concrètement le remplacement d’une crise de bacon ponctuée de « tu es méchante, maman ! », en un plus mélodieux « je me sens fâché et frustré de ne pas obtenir ce jouet ».

À LA MAISON

Première astuce : Valider les émotions que vit l’enfant.

Deuxième astuce : Montrer l’exemple !

• « J’entends que tu vis beaucoup de colère parce que je t’ai dit non. »

Nommer nos émotions, en présentant nos propres moyens de régulation personnels, permet l’apprentissage par imitation.

• « Je vois que ça te rend triste de ne pas nous accompa gner en sortie ce soir » remplacera « On revient ce soir, tu vas bien t’amuser avec la gardienne, sois un grand garçon et arrête de pleurer. »

• « Je suis irritée lorsque je dois répéter plusieurs fois la même consigne. Je vais essayer une autre stratégie pour t’adresser ma demande. »

• « Tu as eu peur ! C’est vrai que ça surprend, quand un chien se met subitement à japper ! »

• « Je suis tellement en colère que je risque de dire des choses que je ne pense pas ! J’ai besoin d’un moment de retrait pour aller respirer et me calmer. Je vais sur le balcon et je reviens après. »

Troisième astuce : Enseigner le vocabulaire émotionnel.

Quatrième astuce : Pratiquer lorsque les émotions sont calmes.

Enrichir le vocabulaire autour des émotions nous permet d’apporter une nuance dans l’intensité de l’émotion vécue. En effet, il existe environ cinq émotions de base (six avec le dégoût), qui s’expriment différemment selon l’intensité de leur manifestation. Par exemple, sur le spectre de la colère, une contrariété est moins intense qu’une fureur. La peur se vit différemment lorsque l’on ressent une préoccupation ou de la terreur.

On peut jouer à identifier les différentes émotions dans le quotidien, dans des situations relationnelles, ou à travers les émotions des personnages dans les jeux ou divers produits culturels. Il est aussi pertinent de sélectionner des films, livres, jeux ou dessins animés qui enseignent aux enfants les différentes émotions. « Comment se sent ce personnage  ? Est-il joyeux  ? Comment le devines-tu ? Montre-moi comment tu es, toi, quand tu ressens de la joie ! »

LES SIX ÉMOTIONS

Joie

Surprise

Tristesse

Colère

Dégoût

Peur

Au-delà de toutes les astuces que vous pourrez lire et tenter d’appliquer, la clé afin d’avoir la disponibilité nécessaire pour vous intéresser au monde intérieur de votre enfant est de prendre soin de vos propres émotions. Il est essentiel de vous attarder à votre propre ressenti, de vous montrer indulgent envers vous-même dans ce processus et d’aller chercher du soutien si vous en ressentez le besoin.

44


SANTÉ HOLISTIQUE

D U P O I N T D E V U E S O C I É TA L

En plus de ce qui peut être mis en place à la maison pour favoriser la littératie émotionnelle, la société a un rôle important à jouer dans cette éducation. Comme le dit l’adage, il faut un village pour élever un enfant.

Première astuce : Exposer les enfants au matériel émotionnel. Il s’agit d’augmenter l’accès à du matériel lié aux émotions dans tous les milieux de vie de l’enfant, que ce soit à la garderie, à l’école ou ailleurs dans la communauté. • Apposer des affiches illustrant les émotions à l’aide d’images de style émojis, de personnages dessinés ou encore sur une roue graduée des émotions. • Mettre à la disposition de l’enfant des jeux éducatifs liés aux émotions (comme La planète des émotions), des livres (comme Et le lapin m’a écouté), des films (comme Sens dessus dessous), etc.

• La formulation « sois une grande fille, ne pleure pas » devrait être remplacée par « tu es triste que maman soit partie, elle reviendra te chercher après la sieste ». • Lors d’un conflit entre enfants, focaliser sur comment l’autre se sent, favoriser une réflexion autour des émotions de chaque personne. Ainsi, « que s’est-il passé ? » deviendra « qu’est-ce qui a amené ton ami à se sentir triste ? ».

Troisième astuce : Instaurer des programmes dans les institutions scolaires et services de garde, comme La météo intérieure, Dé-stresse et progresse, Roots of empathy.

En somme, plus on apprend aux enfants à comprendre ce qui se passe en eux, moins ils seront dans la réactivité et plus ils seront en mesure d’avoir des interactions respectueuses et être empathiques. Et en l’enseignant, les adultes en bénéficieront aussi !

L E C T U R E S P O U R E N A P P R E N D R E D AVA N T A G E

• Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Adele Faber et Elaine Mazlish, aux Éditions du Phare ; • Aux Éditions Marabout, les ouvrages d’Isabelle Filliozat, dont Au cœur des émotions de l’enfant, J’ai tout essayé ! Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans et Il me cherche ! Comprendre ce qui se passe dans le cerveau de votre enfant entre 6 et 11 ans ; • Les cahiers Filliozat, destinés aux enfants, mais avec des pages guides pour les parents.

45

STROMSPA .COM

Deuxième astuce : Former et outiller les personnes qui interviennent auprès des enfants pour qu’elles valident et accueillent le vécu des enfants.


SANTÉ HOLISTIQUE

Beauté holistique : Cinq secrets d ’ hyd ratation absolue Par Judith Ritchie, experte en beauté holistique

PREN DRE SOI N — Avec l’arrivée de l’hiver, il est important d’adopter un bon soin hydratant pour apporter souplesse et confort à notre épiderme. Toutefois, l’hydratation de la peau dépend aussi d’une approche plus globale. Voici quelques astuces pour une peau gorgée d’eau, à l’intérieur comme à l’extérieur, lorsque le mercure chute sous zéro.

SOS VENT

Si un bon bol d’air frais peut contribuer à bien oxygéner la peau, le vent froid et cinglant peut, à l’inverse, fragiliser l’épiderme et provoquer ainsi des gerçures et une sécheresse excessive. Les effets de ces bourrasques et de cette déshydratation se traduisent par un inconfort cutané et des tiraillements. Pour préserver votre film hydrolipidique, pensez à bien vous couvrir le visage, le cou et les mains en portant des gants et une écharpe. Restez également à l’abri des courants d’air ; votre peau vous remerciera ! UN MA SQUE S’IL VOUS PL AÎT

Si vous n’êtes pas déjà adepte des masques hydratants, c’est le moment de vous lancer ! Une fois par semaine, adoptez un rituel bien-être à la maison avec l’application d’un masque riche en ingrédients hydratants qui viendra nourrir votre peau durablement. Petite astuce : appliquez le masque sur une peau préalablement nettoyée et exfoliée pour une pénétration plus en profondeur. UNE HUILE DE BAIN

UNE BOISSON TIÈDE

Quoi de mieux qu’un bon bain chaud pour se détendre lorsqu’il fait froid ? Mais saviez-vous que le chlore utilisé dans certaines installations peut être très agressif pour votre épiderme  ? L’eau chaude dilate les pores de la peau et la rend encore plus sensible au chlore, qui génère des problèmes de « peau qui tire » et parfois même d’eczéma et de psoriasis. Pour profiter des bienfaits d’un bon bain chaud, ajoutez-y quelques gouttes de l’huile corps et cheveux de la gamme BORÉAL du Strøm spa nordique. À base d’huile d’argan, de jojoba et de vitamine E, elle régénère la barrière d’hydratation cutanée et laisse votre peau douce et satinée !

Certes, notre alimentation joue un rôle crucial dans la qualité de notre peau, mais la température des aliments et des boissons aussi. Selon la médecine traditionnelle chinoise et l’ayurvéda, la consommation de liquides trop frais aurait un effet négatif sur notre métabolisme, privant ainsi la peau de son énergie pour réparer son collagène. Commencez donc votre journée par une boisson chaude, évitez la glace dans les verres d'eau lorsque vous allez au restaurant et prenez l'habitude de sortir vos smoothies du réfrigérateur et de les laisser tempérer avant de les consommer.

U N N E T T O YA N T D O U X

Saviez-vous que de nombreux savons peuvent assécher la peau ? Pour préserver votre hydratation cutanée au moment de la douche, optez pour des nettoyants doux, naturels, et sans parfum synthétique. Si vous aimez l’aromathérapie, choisissez plutôt une huile essentielle qui vous fait du bien, et profitez également de ses bienfaits pour l’âme et l’esprit !

46



CULTURE

Cinq liv res pour plonger à l ’eau Par Nicolas Gendron, journaliste culturel

PREN DRE LE L A RGE — Ressource qu’on a trop longtemps cru inépuisable ou renouvelable, à la fois source de vie et or bleu que l’on s’arrache même s’il nous file entre les doigts, l’eau a de tout temps fasciné les artistes. Muse indomptable, puissance (sur) naturelle et instrument-à-vent-du-large, elle s’infiltre, s’impose et s’insurge au gré des humeurs lunaires et de la bêtise humaine. Regard mouvant sur cinq ouvrages qui en ont fait leur port d’attache.

PAS M Ê M E LE B R U IT D ’ U N F LE UVE

de Hélène Dorion (Alto, 2020) « Par le fleuve, on refait le trajet de l’amour et celui des conquêtes, on voit le bien et le mal au fond des mêmes eaux embrouillées du temps.  » Écrivaine reconnue pour la fluidité de ses écrits et la vastitude de sa poésie, récipiendaire du prestigieux prix Athanase-David en 2019, Hélène Dorion navigue ici entre le monde intérieur trouble de ses personnages et la beauté insondable des éléments. De Québec à Montréal, en passant par Charlevoix et le Bas-Saint-Laurent, sur trois générations et un siècle de petites et grandes dérives, Hanna découvre par fragments des pans voilés de l’existence de sa mère récemment disparue. « Mais sait-on jamais la vérité entière de nos parents ? » Et les poèmes peuvent-ils être des bouées quand le souffle vient à manquer ? En trame de fond, l’autrice partage avec nous sur Spotify les inspirations musicales ayant accompagné son écriture. Une (en) quête vibrante, qui nous mène jusqu’à la cale de l’Empress of Ireland, ce tristement célèbre paquebot ayant fait naufrage en 1914, près de Rimouski. Pour apprivoiser le brouillard. L A VAG U E G E LÉ E

de EMG (Tanibis, 2020) Diplômé en architecture, le créateur numérique et bédéiste français EMG (Tremblez enfance Z46) signe un deuxième album à la fois déroutant et délirant. Particulièrement interpellé par la bédétronique, soit délibérément créée par ordinateur, il consacre d’ailleurs à ce genre le blogue Néant Horizon. Dans La vague gelée, le dessin paraît pixellisé, évoque avec ses couleurs brutes les jeux vidéo des années 1990 et instille ainsi une nostalgie et une étrangeté qui épousent bien la douce folie du récit. Le surfeur Nicolas Marlin y apparaît en déroute existentielle, alors que son passé comme son grand-père ressurgissent sur la plage de San Telmo. Les hélicoptères et les bateaux de l’armée bouleversent sa compétition, et il boira la tasse non sans tout remettre en question. Au creux de la vague se terre la profondeur de ses souvenirs. Une découverte originale, imprégnée de fantastique et d’humour décalé.

48


CULTURE

N O U S S O M M E S L E S P R O T E C T E U R S D E L’ E A U

écrit par Carole Lindstrom et illustré par Michaela Goade, dans une traduction française de Gérard Muguet en collaboration avec Natasha Kanapé Fontaine (Bayard, 2021) Inspirée par les protestations de la Nation sioux de Standing Rock contre l’implantation d’un oléoduc ces dernières années et par de nombreux autres combats des peuples autochtones d’Amérique pour la préservation de l’eau, l’autrice jeunesse Carole Lindstrom, Anishinaabe/Métisse, imagine la prise de conscience d’une enfant face aux périls qui guettent l’environnement. Les aînés l’ont prévenue qu’un « serpent noir » menace l’écosystème de la planète, et qu’il faudra lutter avec chants et tambours pour lui faire entendre raison. L’illustratrice Michaela Goade, des Nations Tlingit et Haïda de l’Alaska, traduit à merveille le caractère précieux et sacré de notre interconnexion avec la nature,

dans tout ce qu’elle a d’enveloppant et de grégaire. Si «  L’eau est la première médecine  », comment ferons-nous pour traiter comme il se doit les êtres ailés ou rampants, « pour honorer la Terre Mère et toutes ses créatures vivantes, incluant l’eau et le sol » ? Une leçon de vies, au pluriel, oui, oui !

de Maude Barlow (Écosociété, 2021) De l’enfant qui prend acte du monde dans lequel il vit à l’adulte pour qui le militantisme est un geste de survie, on pressent parfois qu’il y a un bond de géant, et l’impuissance nous gagne. Sommité internationale des enjeux liés au droit à l’eau, ce «  bien commun  » que d’aucuns accaparent telle une marchandise, l’Ontarienne Maude Barlow est sur tous les fronts quand il est temps de « Faire barrage à la privatisation d’une ressource vitale » — le sous-titre de son nouvel essai. Comment peut-on s’opposer aux Coca-Cola et Nestlé de ce monde, aux compagnies minières et autres industries polluantes, qui pompent l’eau comme s’il n’y avait pas de lendemain ? Une fois passé le découragement de constats accablants sur la pénurie qui nous guette, l’activiste septuagénaire nous raconte les avancées du mouvement citoyen des communautés bleues, qu’elle a contribué à mettre sur pied et qui a essaimé aux quatre coins du globe. Et si, du bas vers le haut, de l’individu aux têtes dirigeantes, l’espoir pouvait affluer en éliminant l’eau embouteillée ? TO UT E ST O R I

de Paul Serge Forest (VLB, 2021) Par définition, personne n’attend l’œuvre lauréate du Prix Robert-Cliche, puisqu’il salue depuis 1979 l’excellence d’un premier roman. Robert Lalonde, Chrystine Brouillet, Roxanne Bouchard et Antoine Charbonneau-Demers figurent parmi les anciens primoromanciers récompensés. En 2021, c’est le médecin Paul Serge Forest qui s’ajoute à la liste, avec un récit maîtrisé et salin pour le moins inattendu. Originaire de la Côte-Nord, il y campe son intrigue irrésistible, plus précisément à Baie-Trinité, où le clan Lelarge voit son empire de fruits de mer être ébranlé par le zèle d’un fonctionnaire, les visées métaphysiques et aveuglantes d’un Japonais amateur d’oursins et le spectre de la crise des moules de l’Île-du-Prince-Édouard de 1987 ! Entrecoupée d’intermèdes juteux sur les délices de la mer qui feraient rougir Charles Tisseyre, cette histoire se démarque indubitablement par sa grinçante drôlerie, ses figures de proue échevelées et sa célébration décomplexée des fluides en tous genres. Goûteux à souhait.

49

STROMSPA .COM

À Q U I A P P A R T I E N T L’ E A U  ?


Crédit photo : Bianca Des Jardins


FONDATION S TR ØM

Les proches aidants sont toujours là, présents, attentifs et attentionnés. Ils accompagnent un proche, un parent, un conjoint durant l’épreuve, incarnant l’équilibre dans l’adversité. Ils sont la source de réconfort de ceux qui luttent chaque jour. C’est pour ces gens qui donnent tellement et sans compter que la Fondation a été mise sur pied, afin qu’ils puissent profiter d’un moment bien à eux. Nous voulons être à leurs côtés autant que nous le pouvons, les accueillir pour leur permettre de se ressourcer, de s’énergiser, de se recentrer, pour qu’ils continuent à offrir ce qu’il y a de plus précieux : l’équilibre, le courage et la sérénité. Pour en savoir plus : stromspa.com/entreprise/fondation-strom.

L A PROCHE AIDANCE EN QUELQUES MOT S

Qu’est-ce qu’un proche aidant ? Selon l’Appui national, le proche aidant est « une personne qui fournit, sans rémunération, des soins et du soutien constant à domicile à une personne ayant une incapacité significative ou persistante, susceptible de compromettre son maintien à domicile ». Le proche aidant peut ainsi prendre soin d’un parent vieillissant en perte d’autonomie, d’un enfant handicapé, d’un ami malade ou d’un voisin ayant été victime d’un accident. Statistiques • Au Québec, plus de 1 personne sur 4 est proche aidante. • Près de 50 % des proches aidants consacrent plus de 5 heures par semaine à prendre soin de la personne aidée. • La majorité des proches aidants au Canada sont des femmes. • Les proches aidants assurent 85 % des soins aux aînés. • Pour consacrer plus de temps à la personne aidée, 64 % des proches aidants ont diminué leurs activités sociales ou de détente. Source : Regroupement des aidants naturels du Québec, Portrait des proches aidants, ranq.qc.ca/services/statistiques

Information et ressources : RANQ / Regroupement des aidants naturels du Québec / ranq.qc.ca Conseils et écoute : L’Appui national et ligne d’écoute Info-aidant / 1 855 852-7784 / lappui.org

51

STROMSPA .COM

UN MOM ENT D’ÉQUI LI BRE — Chacun de nous connaît certainement, de près ou de loin, quelqu’un qui se dévoue quotidiennement à l’accompagnement d’un proche. Ceux que l’on nomme les pairs et proches aidants méritent que l’on prenne soin d’eux en retour. Nous avons voulu remercier ces personnes courageuses et inspirantes à travers la création de la Fondation Strøm – Aidant naturel.


52

Crédit photo : Bianca Des Jardins

À TABLE


À TABLE

Eau, source de vie Par Isabelle Huot, docteure en nutrition

AU C ŒU R DU COR PS H UM A I N — L’eau est essentielle à la vie. De l’enfance à l’âge adulte, lorsque malade mais aussi lorsqu’en parfaite santé, l’eau joue un rôle primordial et fait partie d’un mode de vie sain. Elle représente 60 % du poids corporel d’un adulte et est impliquée dans de nombreuses fonctions de l’organisme comme la régulation de la température corporelle, le transport des nutriments, le maintien du volume sanguin, la lubrification des articulations et la régulation de la pression artérielle.

La quantité d’eau à consommer au quotidien varie en fonction de différents facteurs tels que le niveau d’activité physique, l’âge et le sexe, mais aussi la température et l’humidité ambiantes, ainsi que la présence ou l’absence de certains symptômes comme la fièvre, les vomissements ou la diarrhée. Dans ces situations, les pertes hydriques sont augmentées et un apport supplémentaire en eau est nécessaire pour les remplacer et maintenir une hydratation adéquate. Au Canada et aux États-Unis, c’est l’Institute of Medicine (IOM) qui a établi les recommandations sous la forme d’apports suffisants (AS). Ils tiennent compte de l’apport en eau totale, incluant l’eau, les boissons et les aliments. Ces derniers comblent environ 20 % des besoins d’hydratation. Les aliments comme les légumes-feuilles, le concombre, le céleri, les melons et les petits fruits sont riches en eau. Par exemple, les fraises, le melon d’eau, la laitue, le chou, les épinards, le céleri et le brocoli sont tous composés de 90 à 99 % d’eau. Manger davantage de fruits et de légumes contribue nécessairement à maintenir un bon niveau d’hydratation. Si l’on exclut les aliments, l’AS recommandé pour les femmes de 19 ans et plus est de 2,2 L d’eau/jour et de 3 L/jour pour les hommes du même groupe d’âge. L’AS recommandé augmente pour les femmes enceintes et qui allaitent. Chez les enfants, les besoins en eau varient également en fonction du sexe et du groupe d’âge. Par exemple, pour les filles de 9 à 13 ans, l’AS recommandé est de 1,6 L/jour et de 1,8 L/jour pour les garçons du même groupe d’âge. Les principales sources d’eau de l’organisme sont, outre l’eau elle-même, les autres boissons, comme le thé, la tisane, le café, le lait, les boissons végétales et les jus, ainsi que les aliments, notamment les fruits et les légumes. Or, tout au long de la journée, le corps perd de l’eau dans l’urine et les selles, ainsi que par la respiration, la peau et la sueur. Le corps envoie un signal de soif lorsque la perte de poids causée par la déshydratation atteint 1 %. Lorsqu’elle atteint 5 %, des symptômes comme une sécheresse au niveau de la bouche, des maux de tête et une difficulté à se concentrer apparaissent. Enfin, lorsque la perte de poids due à la déshydratation atteint 10 %, elle peut être fatale. Il est donc important de remplacer les pertes hydriques régulièrement durant la journée afin de diminuer le risque de déshydratation.

53

STROMSPA .COM

NOS B ESO I NS EN E AU


À TABLE

L A C A F É I N E E T L’A L C O O L

Au niveau de la caféine, les recherches ne permettent pas d’affirmer qu’elle ait un effet diurétique pouvant mener à la déshydratation. Les études observent qu’au-delà de 180 mg par jour (environ 2 espressos), elle peut augmenter la miction de façon transitoire chez certains individus, mais sans nécessairement mener à la déshydratation. Les boissons caféinées, incluant le thé et le café, peuvent donc contribuer à l’apport quotidien en eau totale. Concernant l’alcool, son effet diurétique est médié par la suppression de l’arginine-vasopressine, une hormone antidiurétique qui indique aux reins de diminuer la miction et de réabsorber l’eau dans l’organisme. En supprimant cette hormone, l’alcool facilite l’élimination de l’eau par l’organisme. Par conséquent, la consommation d’alcool peut augmenter le risque de déshydratation, notamment à jeun. Consommer de l’alcool avec de la nourriture et en alternance avec de l’eau peut réduire ce risque.

A S T U C E S P O U R S AT I S FA I R E S E S B E S O I N S

L’eau n’est peut-être pas la boisson la plus attrayante pour tous, cependant elle devrait être la boisson de choix au quotidien. Voici quelques astuces pour vous aider à en consommer davantage : 1.

Commencez votre journée avec un verre d’eau. Une habitude plutôt facile à intégrer au quotidien, mais qui peut faire une différence.

2.

Ayez toujours une bouteille d’eau réutilisable à disposition. Vous pouvez aussi utiliser une bouteille d’eau graduée avec les heures de la journée pour vous rappeler de boire régulièrement.

3.

Aromatisez votre eau avec des petits fruits, des tranches de concombre, de lime ou de citron, ou encore avec des herbes fraîches, comme de la menthe ou du basilic. Vous obtiendrez ainsi une boisson goûteuse et personnalisable à l’infini.

4.

Pensez à servir de l’eau pendant les repas. Le simple fait de placer une jolie carafe d’eau sur la table peut vous motiver à en consommer davantage.

5.

Buvez de la tisane, du thé, du café, du lait (écrémé, 1 % ou 2 %), des boissons végétales ou des jus de fruits ou de légumes purs à 100 %. Ces boissons sont principalement composées d’eau et sont aussi de belles sources d’hydratation. Pour le thé et le café, ainsi que pour toute autre boisson caféinée, veillez seulement à limiter votre consommation de caféine à 400 mg par jour pour les adultes, soit environ huit tasses de thé ou deux à trois tasses de café, et à 300 mg par jour pour les femmes enceintes ou qui allaitent, soit environ six tasses de thé ou une à deux tasses de café.

6.

Utilisez une application pour suivre votre consommation d’eau journalière. Ce type d’application vous permet d’avoir une meilleure idée de vos apports actuels et de les augmenter s’ils sont insuffisants au moyen de rappels personnalisables. Des exemples d’applications incluent Aqualert, Plant Nanny, Waterlogged, Eau Reminder et H2O Aqualert.

7.

Soyez attentifs aux symptômes de la déshydratation : la soif, la bouche sèche, les maux de tête, l’urine jaune foncé, etc. Ces signaux envoyés par votre corps vous rappellent qu’il est essentiel de boire suffisamment et régulièrement.

Vous voilà maintenant mieux informés sur le rôle essentiel de l’eau pour le corps humain et bien outillés pour répondre à vos besoins hydriques quotidiens.

54


Crédit photo : Daiga Ellaby


Crédit photo : Bianca Des Jardins


À TABLE

Nager à contre-courant vers l ’alimentation intuitive Par Marilou Morin-Laferrière Dt.P., Certified Intuitive Eating Counselor, propriétaire de Manger en Harmonie et copropriétaire de Pratique Inclusive, en collaboration avec Clara Laflamme, graduée en diététique

AUTONOM I E ET A PPRENT ISSAGE — Le corps humain est fascinant. Il sait généralement ce dont il a besoin et emploie des mécanismes complexes pour envoyer des signaux au cerveau et voir ses besoins comblés.

P O U R Q U O I E S T - I L C O M P L E X E D E D É C H I F F R E R C E D O N T L E C O R P S A B E S O I N  ?

Quand on reçoit des messages différents provenant d’un peu partout, il n’est pas étonnant qu’on ne sache plus où donner de la tête. On se tourne donc vers des plans, des régimes ou des « styles de vie » qui dictent quoi manger, quand manger et en quelle quantité. Les moyens de communication d’aujourd’hui facilitent la diffusion de messages contradictoires. Il devient alors facile de se laisser porter par le courant. Ajoutons une certaine valeur morale aux choix alimentaires et à l’apparence physique, et on obtient une déconnexion et une méfiance totales du corps, et un degré de confusion certain. Il est tout à fait possible de se libérer des règles et des diktats qui régissent notre alimentation pour trouver un équilibre qui nous est propre. Apprendre à se fier aux messages envoyés par le corps malgré la pluralité des idées reçues entourant l’alimentation est faisable. Voyons comment. UNE SOLUTION BIENVEILLANTE

L’alimentation intuitive, développée par les diététistes américaines Evelyn Tribole et Elyse Resch en 1995, comporte dix principes où l’observation curieuse de ce qui se passe dans le corps et dans la tête est mise de l’avant ainsi que la remise en question des messages généralement véhiculés sur l’alimentation. Cette approche anti-régime mise sur la compassion et la bienveillance. C’est ainsi qu’elle nous guide vers le respect du corps en apprenant à lui faire confiance et à éprouver de la gratitude pour ce qu’il nous permet de faire. De nombreuses études ont démontré dans les dernières années les bienfaits de l’alimentation intuitive. Ne nommons que l’augmentation de l’appréciation de son corps, du plaisir de manger, de la sensibilité aux signaux corporels, de la variété d’aliments consommés ainsi que la diminution des comportements alimentaires troublés.

57

STROMSPA .COM

Il manque de carburant ? Le cerveau demande la sécrétion des hormones de la faim, augmente l’attrait de la nourriture et, entre autres, diminue les hormones du rassasiement. Tout ça pour nous amener à manger et ainsi fournir de l’énergie au corps en manque. Apprendre à écouter les signaux du corps pour décoder ses besoins et y faire confiance est cependant loin d’être chose simple.


À TABLE

POUR COMMENCER

La première étape consiste à reconnaître que les régimes ne fonctionnent pas à long terme. Plus de 90 % des personnes qui suivent un régime n’observent pas de perte de poids ou ne la maintiennent pas au-delà de deux ou trois ans. Les personnes qui ont perdu du poids suite à un régime reprennent le poids perdu ou plus que le poids perdu dans 66 % des cas. Il est suggéré que les « succès » soient atteints par l’adoption de comportements alimentaires malsains. Pour débuter, délaissez les réseaux sociaux, magazines, livres ou abonnements faisant la promotion de régimes ou positionnant le corps mince comme l’idéal à atteindre. Contester les standards de beauté présentés dans les médias et reconnaître la diversité corporelle permet d’explorer le respect, l’acceptation et l’appréciation du corps, soit trois facteurs contribuant à notre capacité à prendre soin de nos besoins pour notre bien-être global. CONNE XI ON AU COR PS

L’alimentation intuitive invite à honorer la faim en se donnant un droit inconditionnel de manger dans le plaisir, sans culpabilité. En enlevant les restrictions, l’attrait de l’interdit se dissipe et les aliments tendent à perdre leur pouvoir d’attraction. Cela nous permet de faire des choix en fonction de nos goûts et de nos besoins. Découvrir le plaisir de manger permet de tirer un maximum de satisfaction et de combler nos besoins culturels et sociaux. La considération du rassasiement aide à déterminer quand le repas est terminé et à maintenir l’expérience globale satisfaisante. Attention à la « police alimentaire » ! Cette voix qui dicte les règles à suivre et cause culpabilité, lorsque non respectée. Celle qui empêche de manger après une certaine heure, qui oblige la présence de certains aliments dans l’assiette ou encore qui en démonise d’autres. Quels messages avez-vous reçus en grandissant ? Quel impact ont-ils sur vos habitudes et comportements alimentaires actuels ? Manger ses émotions est souvent perçu comme un comportement à éviter. Toutefois, manger ne répond pas simplement à un besoin d’énergie ! Manger apporte réconfort, connexion, bonheur et plaisir. Est-ce qu’il est pertinent de diversifier sa boîte à outils afin de répondre à nos besoins ? Absolument ! Reconnaissons toutefois la résilience du corps dans l’adoption de mécanismes de compensation face à des émotions fortes et douloureuses. Le fonctionnement du corps humain est fascinant, même dans ces réflexes que l’on a tendance à pointer du doigt. Se connecter à son corps, c’est aussi ressentir les bienfaits reliés au mouvement : une diminution de la douleur, une amélioration du sommeil ou une meilleure gestion du stress par exemple. L’alimentation intuitive a pour but de répondre aux besoins physiques, émotionnels et psychologiques d’un individu en améliorant sa relation avec son corps et son alimentation. Quelle belle et douce façon de trouver son équilibre ! LI B ER TÉ ET AUTONOM IE

Ressentir les signaux du corps peut sembler impossible à faire et n’est pas accessible à tous, par exemple en raison d’une prise de médicament, d’un historique de troubles des conduites alimentaires, de conditions médicales, etc. Le soutien de professionnels de la santé est souvent nécessaire dans ces cas. Voici quelques questions qui peuvent vous guider dans votre démarche dès maintenant : • Que se passe-t-il dans mon corps quand il manque d’énergie ? • Comment est-ce que je ressens physiquement mes émotions et de quoi ai-je besoin pour y répondre ? • Quels aliments me fournissent de l’énergie et contribuent à mon bien-être et quels aliments, au contraire, ne me font pas de bien ? • Lorsque je mets mon corps en mouvement, comment est-ce que je me sens, qu’est-ce que ça m’apporte ? Écouter et avoir confiance en son corps, c’est retrouver son pouvoir et son autonomie. Et ça, je vous le souhaite.

58


Crédit photo : Bianca Des Jardins


À TABLE

Rituels hiver naux Le temps frais s’installe doucement, et l’on profite des après-midis à la maison pour cuisiner en famille. Le regard des enfants s’illumine devant la pâte à brioche s’enroulant sur elle-même, le chocolat fondant lentement dans le lait chaud, ou encore les guimauves colorées prenant forme sous leurs yeux. Une fois que tout est prêt, on savoure ce moment ensemble en sirotant notre boisson chaude accompagnée d’une brioche tout juste sortie du four.



U N E C R É AT I O N D E R A P H A Ë L P O D L A S I E W I C Z

Chef exécutif des restaurants Nord et du café Fika des établissements Strøm spa nordique

62

Crédit photo : Bianca Des Jardins

À TABLE


À TABLE

Kanelbullar boréal B R I O C H E T R E S S É E À L’ É R A B L E P A R F U M É E A U N A R D D E S P I N È D E S

DOUCEU R — La brioche à la cannelle, kanelbullar, est un incontournable de la pâtisserie suédoise. Elle se retrouve partout : dans les boulangeries et pâtisseries, dans les épiceries de quartier, et même dans les stations-service ! Elle est dégustée toute l’année et accompagne à merveille un café, un thé ou un délicieux chocolat chaud.

P R É PA R AT I O N

• Dans une casserole ou au micro-ondes, faire tiédir le lait. • Verser le lait dans un petit bol, ajouter la levure sèche et laisser gonfler 5 minutes. • Dans le bol du mélangeur muni du crochet à pétrir, mélanger la farine, le sucre et le sel.

• Ajouter les cubes de beurre un à un et pétrir le mélange 5 minutes supplémentaires. • Couvrir la pâte d’un linge et laisser pousser 1 heure, ou jusqu'à ce qu'elle ait doublé de volume.

INGRÉDIENTS

• Pendant ce temps, bien mélanger les ingrédients de la garniture jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse et homogène.

Pâte à brioche • 1 tasse de lait • 2 c. à soupe de levure sèche

• Lorsque la pâte a doublé de volume, l’étendre en un rectangle de 3 mm d’épaisseur à l’aide d’un rouleau à pâte.

• 3 ½ tasses de farine tout usage • ¼ tasse de sucre • 1 c. à thé de sel

• Répartir la garniture uniformément sur la pâte. Replier en 3, soit en amenant le côté droit vers le centre, puis en rabattant le côté gauche par-dessus. Aplatir légèrement à l’aide du rou leau à pâte.

• 2 œufs (1 œuf pour la dorure) • tasse de beurre non salé tempéré, coupé en petits cubes

• À l’aide d’un couteau ou d’une roulette à pizza, couper la pâte en bandes de 4 cm de largeur.

Garniture

• Faire vriller la bande de pâte et l’enrouler sur elle-même en effectuant un nœud. Répéter pour chaque bande de pâte.

• ¼ tasse de beurre non salé tempéré • ¼ tasse de cassonade • ¼ tasse de sucre d’érable

• Disposer les brioches tressées sur une plaque recouverte de papier parchemin, couvrir et lais ser gonfler 30 minutes.

• 2 c. à soupe de sirop d’érable • 2 c. à thé de nard des pinèdes réduit en poudre (ou cannelle en poudre) (voir note)

• Préchauffer le four à 350 °F (180 °C). Battre l’œuf restant et en badigeonner les brioches. • Cuire au four 15 minutes ou jusqu’à ce que les brioches soient bien dorées. Déguster lorsqu’elles sont encore chaudes.

Note : Le nard des pinèdes est un bourgeon boréal qui pousse généralement dans les champs de bleuets. Son goût rappelle celui de la cannelle, du clou de girofle et du miel. On peut se le procurer en ligne au racinesboréales.ca, ou au oceandesaveurs.ca.

63

STROMSPA .COM

• Faire un puits au centre, ajouter le mélange de lait et de levure ainsi qu’un œuf. Pétrir à vitesse moyenne pendant 5 à 7 minutes jusqu’à ce que la pâte se détache des parois du bol.

Portions : 12 à 15 brioches Temps de préparation : 30 minutes Temps d’attente : 1 heure et 30 minutes Temps de cuisson : 15 minutes


À TABLE

Chocolat chaud C H O C O L A T N O I R E T L AVA N D E — G U I M A U V E A U X P E T I T S F R U I T S E T M É L I L O T

Chocolat chaud Portions : 3 à 4 portions Temps de préparation : 20 minutes Guimauve aux petits fruits et mélilot Portions : 20 à 25 guimauves Temps de préparation : 45 minutes Temps d’attente : 2 heures INGRÉDIENTS

Chocolat chaud • 3 ½ tasses de lait de votre choix • ½ tasse de crème 35 % • 2 c. à soupe de miel de fleurs sauvages • 2 c. à soupe de lavande séchée (facultatif) • 250 g de chocolat noir en pastilles Note : Pour une occasion plus festive entre adultes, ajouter 15 ml (½ oz) de crème de cassis à la fin, par-dessus les guimauves.

Guimauve aux petits fruits et mélilot • 3 ¼ tasses de sucre en poudre • ¼ tasse de fécule de maïs • 8 feuilles de gélatine ou 4 c. à thé de gélatine en poudre, réhydratée • 1 tasse (120 g) de purée de petits fruits (voir note) • ½ tasse d’eau • 2 c. à thé d’essence de mélilot (ou de vanille) • ½ tasse de sirop de maïs • 2 blancs d’œufs Note : Pour faire une purée de petits fruits, faire chauffer les petits fruits de votre choix avec 10 % de leur poids en sucre, puis broyer au robot culinaire. Éventuellement passer au tamis afin de retirer les graines de framboises, par exemple. L’essence de mélilot est obtenue à partir des minuscules fleurs de cette plante sauvage qui pousse un peu partout au Québec. Son goût rappelle la vanille et comporte des notes d’amande et de foin fraîchement coupé. Très utilisée en pâtisserie, cette plante est même surnommée

P R É PA R AT I O N

Chocolat chaud • Dans une casserole, porter le lait, la crème, le miel et la lavande à ébullition. • Disposer les pastilles de chocolat noir dans un grand bol, puis verser le lait chaud sur le chocolat en le tamisant afin de retenir la lavande. • Émulsionner à l’aide d’un fouet ou d’un pied mélangeur. • Verser la quantité désirée dans les tasses et garnir de quelques guimauves aux petits fruits et mélilot. Guimauve aux petits fruits et mélilot • Dans un petit bol, mélanger ¾ tasse de sucre en poudre avec la fécule de maïs, et réserver. • Réhydrater les feuilles de gélatine dans l’eau. Pendant ce temps, dans une casserole, porter à ébullition la purée de petits fruits. Essorer les feuilles de gélatine, puis, hors du feu, les ajouter à la purée de fruits chaude et mélanger pour dissoudre. Réserver. • Dans une autre casserole, faire chauffer le sucre en poudre restant (2 ½ tasses), l’eau, l’essence de mélilot et le sirop de maïs jusqu’à une température de 121 °F (49 °C). Hors du feu, ajouter la purée de petits fruits et mélanger. • Pendant ce temps, monter les blancs d’œufs en neige jusqu’à l’obtention de pics mous. En fouettant, verser la préparation aux petits fruits en filet jusqu’à l’obtention de pics fermes. • Saupoudrer une plaque de cuisson recouverte de papier parchemin d’une petite quantité du mélange de sucre en poudre et de fécule de maïs. • Répartir uniformément la préparation sur la plaque, puis saupoudrer le dessus d’un peu du mélange de sucre en poudre et de fécule de maïs. Réfrigérer au moins 2 heures ou jusqu’à ce que la guimauve fige. • Couper en cubes de la taille de votre choix et rouler chaque cube de guimauve dans le mélange restant de sucre en poudre et de fécule de maïs. Conserver à température ambiante dans un contenant hermétique.

la « vanille boréale ». On peut trouver l’essence de mélilot en ligne au gourmetsauvage.ca.

64


Crédit photo : Bianca Des Jardins

STROMSPA .COM

À TABLE

U N E C R É AT I O N D E R A P H A Ë L P O D L A S I E W I C Z

Chef exécutif des restaurants Nord et du café Fika des établissements Strøm spa nordique

65


LE DOURO, PORTUGAL Crédit photo : Maksym Kaharlytskyi


À TABLE

La saison des vendanges Par Stéphanie Dupuy, sommelière

L’E AU — Irremplaçable et cruciale, elle est le dénominateur commun à toute forme de vie sur Terre. Son absence, au même titre que sa surabondance, peut créer des ravages, et la culture de la vigne ne fait pas exception à cette règle. Sans surprise, l’alimentation en eau de la vigne est décisive dans la croissance et la photosynthèse de la plante. C’est, entre autres, la disponibilité de l’eau qui détermine la quantité, mais aussi la qualité d’une vendange et, par conséquent, du vin.

Des précipitations en trop grande quantité peuvent être la source de nombreux maux de tête chez un viticulteur. L’eau affecte l’équilibre acide-sucre, un facteur déterminant pour l'excellence du vin. Un excès d’eau peut augmenter le rendement de la vigne. Elle produit alors plus de fruits, mais ceux-ci perdent de l’acidité, élément essentiel à l’équilibre d’un vin. Ils ont une plus faible concentration en sucre et sont en quelque sorte « dilués ». Un excès d’eau peut également créer d’importants problèmes phytosanitaires comme l’apparition de champignons dont l’oïdium ou le mildiou, des maladies de la vigne ravageuses. TROP PEU D’E AU

Une sécheresse intense apporte elle aussi son lot de défis. Un stress hydrique prononcé et prolongé entraîne des dysfonctionnements physiologiques. Les feuilles basses jaunissent, rougissent ou brunissent, la véraison (moment auquel les raisins prennent leur couleur) tarde à arriver et les grains flétrissent. La photosynthèse, la transpiration et le mûrissement sont ralentis, voire complètement arrêtés. Les rendements et la qualité des raisins sont affectés à la baisse. On le comprend, l’impact sur la vendange peut être catastrophique. Q U E L L E Q U A N T I T É , A L O R S  ?

Le besoin hydrique de la vigne, bien que primordial durant tous les stades de son développement, varie selon ces derniers. C’est entre le débourrement (éclosion de la feuille) et la floraison, puis enfin les vendanges que la disponibilité de l’eau est la plus importante. Cette eau peut avoir été stockée dans le sol durant les précipitations d’hiver ou encore, dans le cas de sols plus drainants, provenir de pluies qui seront alors bienvenues. Entre la véraison et les vendanges, il est préférable pour la vigne d’être sous un stress hydrique modéré. Autrement dit, la vigne doit manquer d’eau… mais pas trop ! Bien que cette carence, si raisonnable, entraîne une diminution de la taille des baies, elle permet surtout une augmentation de la concentration des composantes désirées dans le fruit telles que le sucre, les arômes et l’acidité. Ces événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus nombreux. Les millésimes pluvieux sont davantage perturbés par les déluges, et les années de sécheresse sont plus intenses qu’avant. Les changements climatiques laissent peu de marge de manœuvre aux viticulteurs. Si l’on ne peut empêcher la pluie de tomber, une solution existe pour pallier le manque d’eau  : l’irrigation.

67

STROMSPA .COM

TROP D’E AU


À TABLE

L’Espagne est d’ailleurs championne en la matière avec près de 40 % de sa superficie viticole irriguée. Bien que controversée, l’irrigation a comme avantage de garantir le rendement et la qualité. Chaque appellation possède un cahier des charges strict à ce sujet. Par exemple, pour les AOC de France, une demande de dérogation offre la possibilité d’irriguer entre le 1er mai et le 15 août, date après laquelle toute irrigation est interdite, et ce, jusqu’à la fin des vendanges. Pluies diluviennes et sécheresses mises à part, l’eau peut aussi jouer un rôle important sur le microclimat d’une région. Moselle, Rhône, Douro, Gironde, Loire, lac de Garde, Méditerranée… les plus observateurs d’entre vous savent peut-être déjà que les fleuves, lacs et mers sont situés au cœur des régions viticoles les plus emblématiques au monde. Et leur rôle va bien au-delà de la création d’un paysage de carte postale.

Les millésimes pluvieux sont davantage per turbés par les déluges, et les années de sécheresse sont plus intenses qu’avant.

LES FLEUVES

Les terrasses en pentes abruptes sont un dénominateur commun des vignobles situés en bordure de grands fleuves. Comme l’air froid est plus dense que l’air chaud, il se concentrera en bas de pente. Les vignes se retrouvent ainsi confortablement protégées des gels printaniers. L’eau a aussi la qualité de refléter les rayons et la chaleur du soleil sur la vigne. LES L AC S

L’eau prend plus de temps à se réchauffer et à se refroidir que toute autre matière. Par exemple, la température de l’eau d’une piscine monte beaucoup plus lentement que celle de l’air durant une journée, mais elle reste tempérée à la tombée du jour lorsque l’air est de nouveau frais. Le même principe se reproduit à grande échelle. On a tous déjà contemplé un lac fumant au petit matin. Eh bien cette chaleur, c’est la vigne à proximité qui l’emmagasine ! Non seulement la présence d’un lac tempère le climat, mais elle permet aussi d’allonger la saison de mûrissement. À l’inverse, un lac d’une région très chaude peut aider à modérer la température. LES OCÉANS

Bien que la proximité avec la mer comporte des risques pour la viticulture (humidité, pluies), les vignobles de climats plus chauds peuvent remercier les courants froids, les brises fraîches et les brouillards marins qui aident à préserver l’indispensable acidité présente dans les fruits. La mer peut même transmettre une salinité aux vins, un agréable plus !

68


À TABLE

MEINKLANG, ÖSTERREICH, BURGENLAND

13631119 — 17,15 $ Biologique/biodynamique

Vous avez sans aucun doute déjà vu passer les vins du populaire domaine autrichien Meinklang sur les tablettes de la SAQ, reconnaissables par une vache sur les étiquettes. Cette cuvée est un assemblage de muscat et des cépages locaux grüner veltliner et welschriesling. Une des particularités du domaine est sa proximité avec le lac Neusiedl, le plus grand d’Autriche. Peu profond, ce lac capte la chaleur durant la saison chaude et la redistribue la nuit et en fin de saison. Le résultat ? Des vins frais, juteux et harmonieux comme ce blanc où la pomme verte, la pêche, le poivre blanc et la lime ravissent le palais !

C H ÂT E AU R O U Q U E T T E S U R M E R , C U V É E A M A R A N T E , L A C L A P E

L’appellation La Clape tient son nom d’une ancienne île devenue aujourd’hui un massif qui s’étend sur 17 kilomètres de long et sept kilomètres de large, et qui surplombe la Méditerranée du haut de ses 214 mètres. Les 13 vents qui soufflent sur les plateaux inclinés vers la mer y chassent sans relâche les nuages, faisant de La Clape l’un des climats les plus ensoleillés de France. Avec son assemblage typiquement languedocien de grenache, syrah, carignan et mourvèdre, sa bouche ample et savoureuse rappelant la garrigue, le poivre et les petits fruits mûrs, la Cuvée Amarante est un incontournable de l’appellation.

FA M I L I A F E R N Á N D E Z R I V E R A , D E H E SA L A G R A N JA , RIBERA DEL DUERO

928036 — 20,85 $

Le Duero est un fleuve qui prend sa source à plus de 2 000 mètres d’altitude en Espagne et qui traverse le nord du pays jusqu’au Portugal (où il devient le Douro) pour finalement se jeter dans l’Atlantique. En aval, il creuse les coteaux portugais qui s’élèvent jusqu’à 700 mètres de part et d’autre de son lit, et en amont, sa présence tempère le climat de la Ribera del Duero où la réputation d’Alejandro Fernández n’est plus à faire depuis longtemps. Ce maître du tempranillo propose ici une cuvée riche en matière avec énormément de saveur et de caractère où le passage en barrique se présente avec délicatesse. Convaincant pour le prix.

69

STROMSPA .COM

713263 — 19,90 $


Crédit photo : Bianca Des Jardins


STRØM SPA NORDIQUE

Quatre refuges au fil de l ’eau L’EAU, CATALYSEUR DE BIEN-ÊTRE — L’eau porte en elle le souvenir de la vie sur Terre. Par ses diverses manifestations, elle contribue à la naissance et à la régénération, conférant pureté, guérison et renouveau. Au Strøm, l’eau peut être la source, le fleuve, le lac, la chute nordique ou encore le bain à remous. Si elle est l’élément de régénération par excellence, elle est aussi bien relaxante qu’énergisante. Source de vie, l’eau est profondément intégrée à la culture du bien-être, nous guidant vers un état d’équilibre. En influençant les choix architecturaux de chacun de nos établissements, le caractère unique de l’eau s’invite aux premières loges de l’expérience et contribue à la beauté des lieux. Parfois calmes, parfois en mouvement, les eaux nous entraînent vers une forme de détente où règne un sentiment d’unicité.


VIEUX- QUÉBEC

Crédits photo : Adrien Williams

SHERBROOKE


STRØM SPA NORDIQUE

L’architecture à l ’ écoute de l ’eau L’environnement dans lequel s’implante tout projet architectural est à la source de l’expérience. Déposées au bord de l’eau, les installations du Strøm ont un but en commun : s’effacer pour laisser parler le paysage. L’horizontalité architecturale y contribue harmonieusement en propulsant les vues et en orientant le regard. Avec l’eau comme point de départ, la simplicité de la géométrie architecturale se fond au paysage, le laissant nous habiter. Ce contact intime et ce sentiment de proximité permettent de renouer

Au Strøm spa nordique de L’Île-des-Sœurs, les points de vue sur l’horizon mettent en valeur le lac des Battures. Le grand sauna panoramique et la salle de détente Rød nous en font profiter grâce à leur fenestration immense, nous faisant oublier le bâtiment lui-même. Cadrer un élément entraîne un sentiment de proximité par rapport à celui-ci. Ici, se rapprocher du lac des Battures génère chez l’usager détente, contemplation et découverte.

En invitant l’eau au cœur d’une forêt dense, le Strøm spa nordique de Mont-Saint-Hilaire réinvente le paysage de sa station thermale. Pensés pour s’harmoniser à la beauté des lieux, les bassins à remous, les chutes thermales et nordiques ainsi que la piscine plein soleil peuvent être observés grâce à une fenestration grandiose aux lignes épurées, laissant entrevoir rythme et fluidité.

Conçu pour suivre le mouvement de la rive à travers l’exploration de l’espace, le Strøm spa nordique de Sherbrooke est implanté en bordure du lac des Nations, qui se veut un élargissement de la rivière Magog. Alors que le quai et la plage offrent une proximité privilégiée avec le lac, les volumes rectangulaires du bâtiment épousent la trajectoire de la rive. Fortement inspiré par l’histoire portuaire du Bassin Brown, le Strøm spa nordique du Vieux-Québec est un pont connectant les usagers au fleuve. La découverte du bâtiment est longitudinale au fleuve ; elle suit le mouvement des berges. La détente se déroule face à l’eau, en douce symbiose avec les courants, les galets et le déplacement des bateaux. En offrant des points de vue uniques sur le fleuve, celui-ci devient omniprésent, imprégnant l’expérience du visiteur et marquant la fluidité du parcours. Partout où le visiteur se trouve, le fleuve se vit. S T R Ø M : L’ É N E R G I E D U C O U R A N T

Évoquant la puissance et la tranquillité de l’eau, le terme strøm, emprunté aux langues scandinaves, désigne un courant, mais signifie aussi, au sens figuré, l’énergie liée au mouvement, au déplacement. Il illustre la force vive, canalisée, qui transporte avec elle les vestiges de sa source pour alimenter et transformer profondément le cours des choses ; il constitue la régénération vers un état d’équilibre.

73

STROMSPA .COM

avec la nature et les éléments, l’eau et la terre. Changeant de décor au fil des saisons, le fleuve, le lac ou encore les installations thermales ouvrent les possibilités d’exploration en reconnectant les usagers à l’immensité de l’environnement.


STRØM SPA NORDIQUE

B A I N S VA P E U R VÅ D

ÎLE-DES-SŒURS ET SHERBROOKE

L’eau est sans cesse en mouvement. Elle se présente dans le bain vapeur sous forme de minuscules gouttelettes flottant en suspension dans l’air. Lorsqu’elle entre en contact avec la peau, le processus de sudation s’active, contribuant à la régénération de l’eau du corps et nécessitant de s’hydrater adéquatement. Le cycle de l’eau au sein du corps humain se présente alors comme le reflet du cycle de l’eau lui-même.

RIVIÈRE STRØM VIEUX- QUÉBEC

Espace immersif brouillant les perceptions, le courant de la rivière Strøm permet à l’usager de se laisser porter. Alors que le grand bassin s’écoule vers l’extérieur, son courant transporte le nageur de l’intérieur vers l’extérieur de façon naturelle. À l’extérieur, la proximité du fleuve prend toute son importance, contribuant au sentiment d’immensité. Axé sur les contrastes, le circuit propose une expérience fluide entre l’intérieur et l’extérieur, la lumière et l’obscurité.

B A I N F L O T TA N T L A G A VIEUX- QUÉBEC

Intangible, sourd et mystérieux, le bain flottant Laga semble être une voûte inondée et intemporelle où règne une obscurité chaleureuse. Rappelant l’immensité de la mer Morte, sa solution au sel d’Epsom minimise les forces de la gravité et permet ainsi au corps de flotter sans effort. Grâce au relâchement du corps et à l’absence de points de pression, la flottaison offre une sensation de relaxation optimale.

PISCINE INFINIE VIEUX- QUÉBEC

Une visite au Strøm spa nordique du Vieux-Québec est aussi l’occasion de rencontrer la valse des eaux et des glaciers. Ici, au bout de la magnifique promenade Samuel-De Champlain, la piscine infinie qui longe le fleuve rappelle le passé portuaire du bassin Brown. Immergé dans l’eau, on ne fait qu’un avec le panorama changeant du fleuve, parfois calme, agité ou encore glacé.

PISCINE PLEIN SOLEIL M O NT-SA I NT- H I L A I R E

Creusée au pied de la montagne, la grande piscine plein soleil offre une vue imprenable sur le mont Saint-Hilaire. Les jets et remous ajoutent à l’expérience lorsqu’on prend quelques minutes pour s’asseoir sur la longue banquette dans l’eau. Le spectacle de la nature s’offre aux baigneurs qui profitent d’une eau chauffée à la juste température. Un incontournable des nageurs en quête de grands espaces.

74


Crédits photo : Bianca Des Jardins

B A I N VA P E U R VÅ D , S H E R B R O O K E

RIVIÈRE STRØM, VIEUX- QUÉBEC

PISCINE INFINIE, VIEUX- QUÉBEC

PI SCI N E PLE I N SO LE I L , M O NT-SA I NT- H I L A I R E


BAIN À REMOUS, ÎLE-DES-SŒURS

BA I N N O R D I QUE , M O NT-SA I NT- H I L A I R E

B A I N VA P E U R VÅ D , V I E U X - Q U É B E C

Crédits photo : Bianca Des Jardins

SAUNA SEC , VIEUX- QUÉB EC


STRØM SPA NORDIQUE

Le cycle ther mal Les Anciens connaissaient le pouvoir curatif de l’eau. Plus qu’un simple loisir, les bains thermaux d’autrefois se sont multipliés, devenant une véritable institution. Pratiquée depuis des millénaires, l’hydrothérapie est un rituel de bien-être qui repose sur l’utilisation externe de l’eau à des fins thérapeutiques. Basée sur l’alternance du chaud et du froid suivie d’une période de relaxation profonde, l’expérience thermale comporte de nombreux bienfaits. BAIN À REMOUS

L’immersion dans l’eau chaude procure une sensation de bien-être, diminue le stress et améliore la qualité du sommeil. SAUNA SEC

Le sauna permet d’éliminer la fatigue, d’oxygéner le corps, de renforcer le système immunitaire, de nettoyer la peau grâce à la sudation et d’éliminer les tensions musculaires. B A I N VA P E U R

BAIN, CHUTE OU DOUCHE NORDIQUE

L’immersion soudaine du corps dans l’eau glacée stimule le système sanguin, renforce le système immunitaire, améliore l’apparence de la peau et favorise l’installation de l’état de sommeil grâce à la baisse de température interne du corps. La période de détente qui s’en suit favorise la libération d’endorphines et permet de ressentir les bienfaits physiques et mentaux du cycle chaud-froid.

L A Q U A L I T É D E L’ E A U

Au Strøm spa nordique, la qualité de l’eau est au cœur de nos priorités. Après avoir reçu une certification reconnue, le personnel responsable de la qualité de l’eau des bassins procède à de nombreux tests journaliers, avant, pendant et après l’ouverture. Les nombreux paramètres régulateurs sont monitorés de façon complètement automatisée, et les ajustements se font automatiquement et en temps réel.

utilisés afin que l’entièreté du volume d’eau des bassins soit prélevée, acheminée vers la filtration, traitée et retournée ensuite aux bassins. Ce processus écologique permet la réutilisation de l’eau. Le Strøm spa nordique détient qui plus est la Certification SPA d’excellence, un gage de respect des plus hauts standards en matière de qualité de l’eau, mais aussi de professionnalisme du personnel, de la rigueur des soins et services prodigués ainsi que de la salubrité des établissements.

Des équipements mécaniques de filtration et de circulation de l’eau extrêmement performants sont également

77

STROMSPA .COM

Le bain vapeur favorise notamment une décongestion des voies respiratoires, le nettoyage de la peau, et prépare le corps à un sommeil réparateur.





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.