JSH 1876, Hors-Série Faces Cachées (projet)

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A contre-emploi Métiers

Récidiviste. René Beyer endosse parfois la combinaison d’apiculteur. Il produit du miel à partir de ruches installées sur les toits de sa bâtisse séculaire au 31 de la Bahnhofstrasse à Zurich.

Talents parallèles, le dossier

Les masques tombent! Ils se prennent pour des pros dans des métiers qui ne sont pas officiellement les leurs. Et ils s’en tirent plutôt bien. Hors horlogerie, les voilà qui exercent, avec la noblesse des vrais amateurs, des jobs insolites, des hobbies passion. Leurs «secondes professions» nous les révèlent différemment, nous les rendent plus attachants…

René Beyer

Premier portrait de cette série, l’horloger propriétaire de la Chronométrie Beyer à Zurich, enseigne familiale synonyme de prestige. Le voilà qui s’est intronisé «animateur» télé. Il a acquis le matos et se déplace avec une équipe de tournage pour interviewer ses illustres invités… Comme le journaliste historien Nick Foulkes, auteur de livres horlogers et président du jury du Grand Prix d’Horlogerie. Coupez, la caméra tourne! Les «Beyer Talks», c’est le nom de son format-émission, se répandent sur la toile et entendent se tailler leur part d’audience dans le gâteau du streaming horloger.

Joël A. Grandjean

Conservateur, éditeur. Tels sont encore les autres métiers de René Beyer. Son Beyer Museum vient de fêter son 50ème anniversaire et son magazine «Beyond» en est à sa 35ème édition. Reste qu’il est surtout horloger, élève du fameux professeur Chaux-de-Fonnier feu Jean-Claude Nicolet, premier prix Gaïa.

Fabrice Guéroux
VRAIE

Visages en vue, les faces cachées

Joël Grammson / auteur-compositeur

Et si l’un des enjeux majeurs de l’horlogerie, à savoir organiser d’ici 2026 la formation d’environ 4000 nouveaux postes, passait aussi par la manière dont s’épanouissent certains en marge de leur métier. Le défi principal? Inciter les jeunes à se diriger vers le secteur.

Thiébaut Bentz, validé par Booba

On le réclame pour son expertise en marketing et produit. Son MBA Luxe en poche, il sévit dans ce domaine d’abord chez IWC puis au sein de Vacheron Constantin, A. Lange Söhne, les Boutiques Tourbillon, Jaquet Droz, Harry Winston, Maurice Lacroix. Certains de ses employeurs n’hésitent pas à l’impliquer dans la composition des mu-

Ils ont plusieurs vies. Leurs curiosités insatiables, leurs rêves d’enfant ou leurs talents naturels se réveillent dès que le temps leur en laisse le loisir. Portfolio de profils surprenants, parfois improbables, toujours touchants.

siques dont la communication a inévitablement besoin. D’ailleurs, il co-fonde l’agence Slide Music qui fabrique du sur-mesure musical et fait du sound designing, aussi pour l’horlogerie.

Sa collaboration entre 2016 et 2020 avec l’artiste Kamisa Negra (01), lui ouvre la voie des millions de vues, puisqu’une cover a été validée par Booba sous les feux cathodiques de la Nouvelle Star. Auparavant déjà, dans le cadre du label parisien Workaholic, il avait collaboré avec des artistes comme Bakar, Tunisiano ou… Diam’s. Son ambition? La production d’un nouveau projet musical avec au bout, une scène en 2023.

Thiébaut Bentz sous les couleurs de Maurice Lacroix

Aram Petrosyan, design et baguettes

Avec son arrivée au sein de la marque Kerbedanz nait le nouvel acronyme CDO, Chief Design Officer. C’est dire si sa position est vitale au sein d’une marque de niche, sise à Neuchâtel. Entre autres fééries d’un sur-mesure à haute valeur chronométrique ou joaillière ajoutée, il est connu pour avoir dessiné le Maximus, record du monde de la plus grande cage tourbillon jamais insérée dans une montre-bracelet. Après son école d’art, il étudie l’ingénierie en université polytechnique avant de se mettre à son compte pour dessiner des bijoux. Des arts joailliers à l’horlogerie, il n’y a qu’un pas. Il co-fonde la marque Kerbedanz. Dès lors, de son bureau à son studio, il n’y a que cette paire de baguette qu’il sait de temps à autre troquer contre ses crayons et pinceaux. Histoire de se retrouver, du haut de son tabouret de batteur et de ses cymbales «Zildjian», aux commandes de sa batterie brandée «Premier.» Là, il revisite ses idoles: Ian Gilan, voix emblématique de Deep Purple, Tommy Iomi des Black Sabbath.

Ok, il est resté très rock’n roll, très Van Halen ou Led Zeppelin. D’ailleurs, son batteur fétiche, John Bonham, n’est jamais loin. Vous ne regarderez jamais plus une Kerbedanz de la même manière. Difficile d’imaginer qu’un si grand écart soit pos-

sible entre les sonorités sauvages et éner vées et la douceur calme, rassurante, qui se dégage de ce créatif pur jus, jamais à court d’écoute et d’idées. «Pour moi, une montre est comme une musique. Il ne peut y avoir de fausseté. Chaque détail est comme une note pure. Parfois, j’ai l’impression que lorsque je regarde une montre, elle diffuse de la musique.»

Anais Josipovic, résilience et mental Intimement liée à l’expansion d’Acrotec, celle qui a failli être sportive professionnelle – elle pratique la natation dès l’âge de 6 ans et flirte avec la boxe jusqu’aux portes des Champion nats de France – débarque avec sa licence en Management chez Vardeco historique ment la première société du groupe. Esprit de compétition, mental de gagneuse. Mais la boxe l’éreinte un peu trop. Elle troque alors ses gants et ses trop fréquents coups à la tête, pour une autre envie de gagner: 14 ans déjà qu’elle franchissait le seuil de ce joyau naissant de la haute-précision indépendante. Rattachée depuis 7 ans à la holding, elle gère la «communication et l’événementiel» (02). Comme elle a encore du répondant, la voici qui rejoint, après le boulot, la Jura Fight Aca demy de Courroux. Elle y enseigne, aussi à des enfants, la boxe light-contact (03). Si elle reste désormais dans l’antichambre du sport d’élite, l’idée de combattre la titille parfois.

D’ailleurs, aux mômes qui suivent ses cours, elle inculque des valeurs qui surpassent la pure quête de performances et de résultats. «Ce sport réclame tellement de concentration et de dépassement de soi que dans le quotidien, tout parait plus simple, plus accessible», explique-t-elle. «Pour exister dans une salle de boxe, il faut savoir se placer, sinon on est dans les cordes ou on regarde les autres faire. C’est la même chose dans la vie professionnelle.»

Soudain, une autre discipline l’attrape au vol. Le yoga anti-gravity (04) ou yoga flight. Drôle de pratique qui, ouverte aux rouillés de l’exercice physique comme aux sportifs, mixe yoga, gymnastique, danse

SIMPLE CONVIVIAL SANS FIL

LE CHRONOMASTER ® AIR AVEC SON NOUVEAU TERMINAL WITSCHI. PRECISION IS PRECIOUS

MÉTIERS

et art des figures aériennes. «Se retrouver la tête à l’envers, ça vous remet les idées en place» assure-t-elle, tout louant les élongations consenties, l’anti compression, l’oxygénation des vertèbres ou du cerveau… J’irai certainement tester un jour sa formule. Ou, hasard d’une confession supplémentaire, l’inviter tout bonnement à rejoindre le designer Aram Petrosyan dans son studio. En effet, surprise, elle sait aussi taper sur une batterie…

Vincent Daveau, une plume journalistique sous l’armure

Vincent Daveau a l’horlogerie dans la peau. Horloger de métier, historien, il est aussi journaliste. Seulement voilà, il partage le peu de temps qui lui reste entre la navigation de plaisance sur un voilier de tradition et l’histoire médiévale. Ancien enseignant d’histoire géographie, spécialiste du MoyenAge durant ses études et de l’horlogerie au XVIIIème siècle, il a créé avec Ophélie Rivault, photographe inspirée par «l’Heroic Fantasy», une association de reconstitution médiévale pour son fils, lui aussi passionné par cette période.

Pas question de faire les choses à moitié. Ainsi, l’activité débutée avant la pandémie de Covid, amenée à maturation durant les confinements successifs, le pousse à réfléchir à une nouvelle vie. Sans renoncer bien sûr à son premier métier de journaliste spécialisé en horlogerie. Alors, avec son associée et sa petite équipe de combattants du XVème siècle, ils ont animé les kermesses d’écoles, participé à des week-ends médiévaux et présenté leurs propres spectacles sur un terrain acquis en bordure d’une rivière, en Normandie. Mais il manquait encore à cet horloger fou d’histoire, une vraie machine à remonter le temps.

Depuis peu c’est chose faite car ce chevalier des temps modernes vient d’acquérir le Château de Sorgues dans l’Aveyron, en France, afin d’offrir aux visiteurs de vivre une expérience médiévale immersive, le temps d’une soirée ou d’un week-end. En ces lieux nichés au creux d’une petite vallée où chante une rivière à truite sortant d’une

résurgence dans la falaise située à quelques centaines de mètres de là, il sera possible dès l’été de penser, manger et d’apprendre à se battre comme le faisaient les hommes et les femmes ayant vécu entre le Xème et le XVème siècle. Et pour les plus motivés, de suivre à partir du deuxième semestre 2023, des cours d’horlogerie afin d’assembler leur propre montre dans ce lieu pensé par son propriétaire pour offrir à tous une salutaire échappée: voyager dans le passé et profiter d’un moment unique pour reprendre la main sur le temps qui nous échappe à force de le laisser filer.

Stéphane Cornioley, cadrans et virtuosités

Dès l’âge de 5 ans, il souffle dans une flûte à bec. Puis dans une clarinette, enfin dans un saxophone. Mais il rêve de tâter du micro, d’être chanteur de rock. Les années 80 voient donc la naissance d’un groupe, avec les copains de son village. Au Mandement à l’époque, une région de Genève, quel ado n’avait pas goûté aux riffs de guitare du groupe Metro? Stéphane venait de passer du souffle au manche. Ambiance, souvenirs indélébiles, premier disque en 1994. Et un autre certainement en 2023, avec à la clef, quelques scènes festivalières. Professionnellement, son nom est synonyme en horlogerie d’une excellence rare. Il entre aux Cardraniers de Genève en 2005, il en est le directeur administratif. L’apparente simplicité d’un cadran, c’est ainsi qu’il le percevait

avant, s’ouvre sur un univers d’exigences. L’esthétique, certes, mais aussi la tech nique, les techniques. Devenue réfé rence au monde d’une horlogerie fine et ultra soignée, la fabrique qu’il dirige résonne de valeurs chères à cette musique qui ne l’a jamais lâché: «la créativité est omniprésente, celle des cadrans rentre en résonance avec celle de la musique. La musique est utile lorsqu’il faut comprendre et diriger une équipe. Car tous, pour travailler ensemble, doivent avoir un but commun, privilégier l’écoute, la cohérence et surtout, répondre à une vibration commune...» assuret-il. On parle ici d’un orchestre d’une quarantaine de musiciens...

Amande, jeune polymécanicienne

Propos recueillis par

Modèle? C’est aussi là qu’Amande vous en mettra plein la vue, côté hobby seulement, puisqu’au quotidien, c’est plutôt aux prises avec d’énormes machines que vous la verrez. Des unités de travail qu’elle maîtrise, qu’elle dompte, des matériaux en tous genres qu’elle façonne et usine.

Amande sait ce qu’elle se veut. Déjà à la naissance, ses pleurs décidés ont eu raison du prénom «Marie» que sa maman voulait lui donner. Ce n’est qu’en entendant «Amande» qu’elle s’est calmée, son père n’était même pas au courant. Son métier, elle le kiffe et s’y épanouit dans un atelier mécanique valaisan, le BEMRC.

Comment devient-on polymécanicienne?

Au début, je ne me sentais pas à l’aise de dire à mes parents que j’avais choisi d’arrêter le collège pour suivre une formation dans la mécanique. A ma grande surprise, c’est même mon papa qui m’a fait rencontrer une connaissance dans la polymécanique. Mes parents m’ont soutenue à 100%. Au niveau de mon entourage amical, cela ne choquait personne. Ni même mes profs. Par-contre certains membres de ma famille ne sont toujours pas très fiers d’avoir une ouvrière en tant que nièce ou petite-fille. Alors je me suis préparée pour l’apprentissage, notamment en faisant une troisième année de cycle.

Côté formation, par où êtes-vous passée?

J’ai fait un apprentissage de polymécanicien en 4 ans où j’ai appris tout sur l’usi-

S’offrir un avenir professionnel dans l’horlogerie, travailler avec elle ou pour elle, ce n’est pas réservé aux hommes. A l’heure où le secteur fait face à une pénurie de vocations, Amande Berclaz est un modèle à suivre…

Amande Berclaz, côté hobbies

«Je suis modèle photo à coté de mon travail et je m’intéresse aux voitures en particulier, aux propulsions. C’est d’ailleurs la raison de mon arrivée chez BEMRC pour son projet de la Porsche 356 électrique!»

©Photo Luis Nunez

nage conventionnel et numérique, sur ce qui relève du montage, de l’assemblage et de l’ajustage. Aussi bien sûr, le dessin technique, de la conception et de l’automation.

Est-ce nécessaire de se spécialiser ensuite?

J’ai fait mon apprentissage à Constellium pendant 4 ans. Après on peut partir à l’école d’ingénieur, ou suivre des formations internes aux entreprises. Je suis actuellement plusieurs formations où je travaille actuellement au sein de BEMRC SA. Mon boss Romuald Cappelle m’offre beaucoup d’opportunités.

Marquage Vissage Motion

AxNum propose des postes de travail clé en main pour l‘assemblage, le marquage et le vissage ainsi que des composants et modules pour fabricants de machines.

«Des petites pièces telles que celles d’une montre réclament beaucoup de minutie»

Étiez-vous beaucoup de filles dans la formation?

Depuis que je suis dans le métier je n’ai connu que quatre filles dans ce domaine précis…

Y a-t-il des prédispositions naturelles à avoir pour être polymécanicienne?

Il faut une certaine logique qui ressort lors de l’apprentissage, être bon en maths… Et chaque entreprise vous demandera différentes capacités. Si l’on travaille avec des petites pièces telles que celles d’une montre il faut beaucoup de minutie tandis que si c’est avec des pièces d’une tonne on aura besoin d’autres qualités telles que la force ou d’être apte de s’adapter à ce qui peux arriver. Chaque poste et chaque entreprise vous demandent diverses facultés et des formations spécifiques.

En étant femme, est-il plus difficile de trouver un emploi?

Il fut un temps où c’était plus dur de trouver un emploi, car toutes les entreprises n’avaient pas mis en place des vestiairesdouches et WC pour femme. Aujourd’hui, ça devient de plus en plus facile. Je me souviens d’une entreprise qui avait voulu m’engager après mon apprentissage mais qui n’avait pas encore les conditions requises selon la loi pour m’accueillir. Ça ne m’as pris que quelques mois à trouver un emploi après l’apprentissage.

Quels conseils à donner, garçon ou fille, pour exercer ce métier?

Il y a un sacré futur dans ce métier et les formations sont super intéressantes. Ce métier c’est le top si on n’aime pas la routine, c’est très diversifié.

Quelles sont les disciplines que tu préfères dans ce métier?

Avoir en tête une idée, pourquoi pas une invention, et pouvoir la réaliser de À à Z…

Je trouve ça tellement beau! n

Le saviez-vous?

Les femmes sont trop souvent les «petites mains» de l’horlogerie. La Fondation Prevhor dispose de formations subventionnées spécifiques pour les femmes. 43% des employés de l’horlogerie sont des femmes! La convention collective de travail (CCT) des industries horlogère et microtechnique contient des dispositions précieuses pour les droits de femmes au travail. Congé maternité, formation, retraite… Au fil du temps et des luttes, les femmes de l’horlogerie ont conquis des droits. Il n'empêche que d’autres combats sont encore à mener, notamment pour l’égalité salariale.

Emplois horlogers, en bref

La Convention patronale de l'industrie horlogère (CP) estime qu'il faudra former et recruter près de 4000 professionnels d'ici à 2026. En tête des cantons accueillant le plus de personnels issus de l’horlogerie, se trouvent Neuchâtel, Berne et Genève. Sur dix personnes employées par la branche, neuf travaillent dans l’«Arc horloger», composé de ces trois cantons ainsi que du Jura, Soleure et Vaud. Avec 3’332 employés supplémentaires en 2022, le nombre de collaborateurs actifs dans l’industrie horlogère en Suisse atteint des niveaux proches de ceux d’avant la crise du quartz entre 1970-1988, durant laquelle les effectifs avaient chuté de 90'000 à 30’000. _Source CP.

Le livre:

«Les pionnières du temps»

Sous-titré «Vies des ouvrières de l’industrie horlogère suisse (18701970)» cet ouvrage de Dre. Lachat Stéphanie démêle un impressionnant écheveau de données éparses. Il décrit des vies qui ont souvent laissé peu de traces écrites. Non, l’idéal de la femme au foyer n’a jamais concerné toutes les épouses. Oui, le travail en fabrique a pu être vanté pour les mères. Non, le travail à domicile n’est pas la destinée des travailleuses non qualifiées. Ce livre amène à déjouer bien des idées reçues sur les rapports entre hommes et femmes, l’horlogerie et l’emploi en général. Les femmes ont largement participé au succès de l’industrie horlogère suisse, dès ses premières heures. Qui étaientelles? Que faisaient-elles de «leurs» enfants pendant les longues heures passées à l’atelier? D’ailleurs, ont-elles davantage travaillé en fabrique, ou à domicile?

www.watchprint.com

Au cœur du dispositif de soutien aux entreprises

Accompagnement & Coaching

Liens avec les hautes écoles Animateur de l’écosystème genevois

Office de Promotion des Industries et des Technologies

www.opi.ch

©Photo Luis Nunez

Joël Grammson

LVies parallèles

Eric Zuccati, guitar hero! Les doubles-casquettes, à savoir ces talents qui habitent quelques personnages en dehors de leur activité professionnelle dans l’horlogerie, sont des incitations à rejoindre le métier.

e journal suisse d’horlogerie JSH avait déjà dressé dans une édition précédente, quelques portraits de traverse. La rubrique avait plu, elle avait ouvert quelques perspectives durables.

Des outils et le manche

Vie parallèle? Autant que les six cordes de ces guitares qu’il balaie énergiquement, énervé, rock’n roll… Le directeur d’Horotec, figure déjà vedette dans le paysage des outils horlogers et des fournitures horlogères, a le sens du show et des lieux habités. N’at-il pas, avec l’aide de Vladimir Zennaro et Johnny Veillard, respectivement à la tête de Bergeon et de Partner IT, transformé les Anciens Abattoirs de La Chaux-de-Fonds en une scène incontournable de l’horlogerie qui s’expose? Ils y ont installé le «Technical Watchmaker Show» (TWS), lieu de regroupement d’entreprises dédiées.

Les photos datent un peu, ça ne se voit pas, on y voit que du feu. Elles remontent à ce mini-festival très «corporate» organisé à même la devanture du bâtiment Horotec: sur scène, le responsable logistique, un Julien Oberson emprunté momentanément à son groupe Punkbilly, Marc Zuccati, son frère, arraché à son usuelle formation rock sévissant sous le nom de «Snurfu.» Et lui, transfuge de «68 Ratt», son band d’alors en version rock anglais.

Premières démangeaisons

«Mon aventure musicale commence sur les bancs de l’école par la flûte à bec puis le cornet à piston dans une fanfare locale.» Sauf que la guitare le démange vite et le détourne des kermesses dès l’âge de 14 ans. Jusqu’à 22, il y fait, dans diverses formations pop-rock locales, ses armes scéniques et… relationnelles. De belles rencontres féminines parfois! A l’aube de ses 40 ans, ses enfants presque élevés, il revient à la «miouze» via quelques cours avec des pointures de la guitare.

Prochainement, sur une scène d’ici ou d’ailleurs, dans un ou l’autre des tripots du pays, il se pourrait que vous croisiez ses riffs passionnels. Car il s’y est sérieusement remis. Tant au rock des Fifties avec un fidèle Stef à la contrebasse et au chant: «ça sonne pas toujours juste, mais ça sonne», dit-il modeste. Tant au sein d’une formation «soul» composée de trois sublimes chanteuses, trois guitaristes émérites ainsi qu’une basse et une batterie. Cette fois, côté voix, c’est le top. n

www.horotec.ch

Le SEC, plateforme des métiers de l’électronique, permet à ses membres de développer de nouvelles compétences, d’améliorer compétitivité et productivité, pour in fine maintenir et valoriser leurs personnels hautement qualifiés en Suisse :

Offres de formations de perfectionnement ou de bases

Conférences d’experts internationaux ou suisses

Et il intègre en son sein l’IPC Training Center accrédité de Suisse.

C’est aussi un réseau de professionnels à votre écoute, qui peut vous aider à intégrer de l’électronique dans vos produits.

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Contactez-nous

Métiers Viesdossierparallèles,

La basilique Saint-Plechelm. Construite vers 1150 en grès de Bentheimer dans le style westphalienroman, son clocher a été ajouté à l'église vers 1240. Vers 1480, le bas-côté sud, de style roman, a été agrandi et doté d'un aspect gothique. Après 1500, la sacristie a été construite et le presbytère agrandi toujours dans le style gothique. Très éclairée la nuit, l’horloge de son clocher…

Les remonteurs d'horloges

Tim et Bart, les frères Grönefeld, ces horlogers du nord de l'Europe, c'est une signature indépendante pétrie de Suissitude qui descend d'une légende née à Oldenzaal en 1896 avec la naissance de Gerhard Louis Grönefeld. Anciens du Wostep et de Renault & Papi, ces fils de Johannes Grönefeld alias ‘Sjef', perpétuent avec brio et toujours depuis cette petite ville des Pays-Bas à deux heures d'Amsterdam, la légende familiale: ils glanent régulièrement des trophées au Grand Prix d'Horlogerie de Genève et reçoivent leurs clients du monde dans les mètres carrés sélect du Whatches & Wonders. Ce qu'on sait moins, c'est que la nuit venue, au moins deux fois par année entre 2h et 3h du matin, Bart ou Tim, se livrent à une activité pour le moins surprenante: mettre à l'heure d'été et d'hiver l'imposante horloge de clocher de la basilique d'Oldenzaal qui se trouve à deux pas de l'atelier. «Notre grand-père Johan Grönefeld s'occupait de l'entretien du mouvement. Notre père, Sjef, né en 1941, y participait dès l'âge de 12 ans... En tant

qu'enfants, nous avons toujours suivi notre père et il nous forme maintenant à tout ce qui concerne ce mouvement.»

Un calibre monumental datant de 1913 et fabriqué par Eijsbouts dans le sud des Pays-Bas. «Il est doté d'un mécanisme de remontoir de 30 secondes et d'un mécanisme de sonnerie pour les demi-heures et les heures tapantes. En outre, il envoie un signal électrique pour une sonnerie toutes les 15 minutes. La nuit, le carillon se tait, mais la sonnerie des heures et des demi-heures est maintenue» explique Bart. «Nous montons une à deux fois par semaine dans le clocher pour mettre à l'heure le mouvement.» Quant aux passages des heures d'été ou d'hiver, «cela doit se faire entre 2 ou 3 heures du matin, car le cadran et les aiguilles sont bien éclairés.» Et il semble exclu que les habitants d'Oldenzaal, même en pleine nuit, puissent se passer ne serait-ce qu'une minute de leur repère horaire!

_Joël A. Grandjean

www.gronefeld.com

Tim et Bart (dr.) Grönefeld, gardiens de la précision horaire de leur ville historique d'Oldenzaal, à deux pas de leur atelier, sur fond du clocher de la basilique St. Plechelmus.

A temps perdus?

Horlogerie

et doubles casquettes

Les métiers de l’horlogerie n’empêchent pas les passions et les talents de s’exercer en parallèle. Certains pourraient se reconvertir tant ils pratiquent leurs hobbies avec professionnalisme. Florilège!

Être quelqu’un d’autre «à ses heures?» En Suisse particulièrement, on aime bien catégoriser les personnes, les placer dans un cadre. Et les double-casquettes, c’est pas toujours bien vu au sein des «petits mondes» où tout le monde se connaît.

Susciter des vocations dans l’horlogerie?

Pourtant, ces couvre-chefs sont parfois portés avec talent et style! En parler, c’est donner envie aux prochaines générations d’embraser des carrières dans le secteur. Récurrente dans les pages «magazine» du journal suisse d’horlogerie JSH, cette rubrique légère et fraiche veut faire connaître les acteurs de l’actualité horlogère sous un autre angle. Histoire d’ajouter à la passion pour l’horlogerie, quelques doses

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Isabelle Guignet, journaliste et...

Trois casquettes, assumées avec charme et bienveillance déterminée. Deux dont elle vit, une qu’elle professe en hobby tendance pro. Fidèle à la rédaction du journal suisse d’horlogerie JSH, Isabelle Guignet, ancienne rédactrice en chef du magazine «Genève Sur La Terre», cumule les interviews du secteur et participe à la propagation de la «parole horlogère» chargée de transmissions et de ‘pétillances’. Armée d’un master en Journalisme et Communication, celle qui fit des débuts en radio ajoute à son cursus un diplôme de courtière immobilière et sévit pour le compte d’une régie prestigieuse. Ce qu’on sait moins, c’est sa vie secrète de musique et de théâtre. Actrice dans des troupes reconnues, elle foule les planches de Romandie et d’ailleurs, croise et toise une flopée de publics. Son ‘bout-en-trainisme’ légendaire fait la différence lorsqu’elle inter-

prète Talya, une sulfureuse femme qui met la pagaille dans les trois couples de la pièce «Les Belles-Sœurs» d’Éric Assous. Fidèle à son rêve d’enfant, deviendra-t-elle un jour actrice? A l’heure où les «coups de bol» amplifiés par la capillarité des réseaux transforment le post local en buzz international, tous les espoirs sont permis! En attendant, Isabelle confesse au sujet de l’art dramatique: «il m’aide au quotidien, dans l’aisance avec autrui, dans le choix des comportements à adopter, dans ma vie professionnelle.» Elle livre ainsi un pan de ses secrets existentiels auquel s’ajoute, sans complexes, le jeu de répliques qui «bidonnent» ses amis ou qui, suprême jouissance, transforme le cynisme en délice...

Denis Asch, horloger photographe

Il porte toujours deux montres, c’est sa marque. Conseiller expert horloger autant pour des clients privés que des institutions, il fait discrètement fructifier les collections sans jamais occulter le plaisir, le désir, les signatures indépendantes et de niche... Au fait, et son allure vestimentaire ne le trahit pas d’emblée, il est surtout un vrai horloger. Qui privilégie le réseau et les visites privées, peut-être pour avoir définitivement fermé boutique après avoir survécu à un traumatique braquage. S’il considère une «Lounge Chair» de Charles Eames comme l’objet design le plus intemporel, cet esthète impénitent confesse avoir cette réplique de James Dean pour maxime: «Dream as if you’ll live forever, live as if you’ll die tomorrow». Alors il part en quête d’infinités, de grands espaces. D’Afriquemère aussi, de grands fauves, de faune et de couleurs

31 juillet à Genève:

BOÎTES,

CADRANS

ET AIGUILLES

H-Development vous assiste dans le développement technique de vos projets horlogers et vous fournit boîtiers, bracelets, cadrans et aiguilles. En lien direct avec les ingénieurs et techniciens des fabricants, notre équipe vous apporte des solutions, un service personnalisé et un suivi professionnel.

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«Regard», exposition Denis Asch Galerie Patrick Gutknecht, Genève

Dave-W. Grandjean, auteur en secret…

Il arrive à la maison, ouvre son sac: «C’est pour toi!» Il s’agit d’un roman policier qui contient une dédicace qui m’arrache quelques larmes. «Sur la trace des diamants perdus», c’est ‘son’ livre! Mon fils est un auteur, avec comme nom d’emprunt DWG, ses initiales devenues phonétiquement Dédou Bleveger, Il est publié chez un éditeur du Boulevard Malesherbes à Paris, les Éditions Baudelaire, présent sur toutes les plateformes, chez tous les libraires de France, de Suisse et de Navarre! «Dix ans de ma vie», me glisse-t-il. Je ne l’ai pas vu venir, en marge de son job d’historien et de conservateur adjoint du musée Audemars Piguet. Ça parle d’une enquête du comte William de Monfort, ça me fait penser à San Antonio et à son enfance où nous trainions nos basques dans les proches environs de Frédéric Dard. Je tremble à l’idée de le lire, d’en découvrir les reliefs autobiographiques et peut-être, tout ce qu’il ne m’a pas dit, n’a pas osé me dire. Je suis si fier, mon fils, cet auteur!

Commande du livre

Le livre «Sur la trace des diamants perdus» dans une librairie

Cédric Favre, éditeur et organisateur patenté

Est-il le seul journaliste éditeur du secteur à être aussi ingénieur et donc à écrire en sachant de quoi il parle? Cette boutade, j’aime aussi la servir à mes confrères journalistes horlogers lorsque j’évoque avec respect la plume de Vincent Daveau qui, avant d’être journaliste, auteur et pilier fidèle de la rédaction du journal d’horlogerie JSH, reste un vrai horloger. Donc, le boss de Polymedia, ce groupe de presse qui édite quatre publications dont la Revue Polytechnique fondée en 1898 et la plus que sexagénaire OberflächenPolysurfaces, aurait d’autres cordes à son arc? Alors étudiant en dernière année de télécommunications à l’École d’ingénieurs du canton de Vaud (l’EINEV, devenue depuis HEIG-VD), il devient organisateur de festivals! Au point de célébrer en 2024, c’était dans la presse, la ‘trentenairité’ de «son bébé» fondé en 1992. L’événement «Baleinev», must-have de la vie estudiantine, est un festival réputé de Romandie. Des dizaines de milliers d’élèves y ont fait la teuf et amassé des tonnes de souvenirs. D’autres talents? Cédric Favre, incontournable visage éditorial de la presse spécialisée, fut aussi pendant 30 ans Sapeur-pompier, spécialiste de désincarcération routière. Aujourd’hui, il occupe encore en parallèle, un poste à la direction de le Société Suisse de Santé et Sécurité au Travail.

www.polymedia.ch www.baleinev.ch

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