Journal suisse d'horlogerie JSH, édition #01 2024 (EPHJ)

148e ANNÉE

® SINCE 1876

Innovation: Billight repousse encore les frontières de la luminescence! Si soudain, des cadrans entiers, des diamants ou des pierres précieuses, se mettaient à illuminer nos heures nocturnes?

Toujours plus performant, le centre d’usinage Bumotec 191neo allie efficacité et autonomie.

«Emprunter le public d’un autre, le temps d’une relation fugace ou d’un mariage, c’est créer de la demande»

Rap et collab’s, même combat!

Les rappeurs l’ont compris. Plus que des artistes, ils sont des marques: en début de chaque son, ils s’auto-annoncent, remercient leurs sponsors et s’invitent «parmi»! On appelle ça le «featuring»: tu invites un de tes pairs à performer sur ton LP et ce «collègue», à la limite ton «concurrent», t’offre au passage son audience. Ce «co-branding» intelligent mène à la multiplication des publics. Au monde de l’horlogerie, le dossier paru dans le journal suisse d’horlogerie JSH en 2023 détecte le phénomène naissant du «no-brand»: des indépendants qui, partant d’un concept-projet, deviennent quasi malgré eux de «vraies marques». Les collab’s appartiennent au même registre: le «cobranding», deux signatures associées pour créer un modèle ou une collection limitée. Elles sont donc des flirts entre marques horlogères consentantes, voire entre une marque et une signature à forte identité, artistique si possible. Emprunter le public d’un autre, le temps d’une relation fugace ou d’un mariage, c’est créer des souvenirs, de la rareté et de la demande. Tout commence par ces collectionneurs qui, insatisfaits de l’offre pourtant riche des catalogues horlogers, se lancent dans des demandes de personnalisation. Des ‘consomm’acteurs’ qui, les marques leur

refusent leur pièce unique, prennent le risque financier d’en commander plusieurs et de les écouler via leur communauté. En ce sens, le «père» des collab’s reste, Amr Sindi alias «The Horophile»: passionné au départ, il poste sur les réseaux ses goûts et son inclinaison pour le violet, puis se retrouve à la tête d’un «goût sûr» partagé par des milliers de followers, tous des clients potentiels. Aujourd’hui, son projetno-brand «kollokium» réalisé avec Barth Nussbaumer et Manuel Emch, fervent entrepreneur du genre, s’est transformé en fulgurant succès commercial! Dès lors, puisque ces collectionneurs fous se passionnent de plus en plus pour le «behindthe-scene» horloger, preuve en est leur présence croissante au salon EPHJ, un nouvel espoir est permis! Et si la collab de demain se faisait entre une marque et un cotraitant? Ô marques, toujours en quête de nouveaux clients, pourquoi ne placeriez-vous pas le feu de vos projecteurs sur une nouveauté faite en collab avec une signature représentant un matériau, un savoir-faire, un calibre, une décoration, un métier d’art ou une excellence industrielle?

Joël A. Grandjean Rédacteur en chef jag@jsh.swiss

©David Olifson

Moments EPHJ

Rendez-vous en 2025, du 3 au 6 juin

«Entretenir le lien, se montrer, est essentiel en tous temps: quand tout va bien pour préparer les moments durs, quand les temps sont durs pour créer des opportunités»

Alexandre Catton, directeur EPHJ: «Chaque année, c’est un régal de découvrir la capacité d’innovation et d’adaptation des entreprises participant à EPHJ et un plaisir de les accompagner dans leur communication entre deux éditions»

Salon EPHJ 2024: le monde de la haute précision

Année après année, EPHJ ouvre ses portes au mois de juin dans les halles de PalexpoGenève. Evénement incontournable dans le paysage de l’horlogerie-joaillerie, s’adjoignant les microtechnologies et les medtechs, il a fait sa place de longue date dans l’univers de la haute précision.

Créant les opportunités d’affaires en réunissant pendant 4 jours exposants et visiteurs venus des 5 continents, le salon offre une véritable caisse de résonnance aux savoir-faire et à la présentation des innovations des entreprises présentes, sur les stands et par l’entremise du Grand Prix des Exposants. Le Salon valorise également la transversalité et favorise, accélère, les possibilités de transferts de technologies, par l’intermédiaire du Challenge WatchMedtech et des rencontres qui se font sur le salon.

Avec la polarisation des ventes horlogères et ses effets sur les fournisseurs, ces derniers trouvent dans la diversification des secteurs d’activités une voie d’équilibre pour leur activité et de nouveaux débouchés pour leur expertise. Pour la troisième année consécutive, le Job Dating Day est organisé le vendredi en partenariat avec Job Watch. Une belle occasion pour les entreprises et les candidats de se rencontrer. L’actualité du marché horloger et ses conséquences sur tous les maillons de la chaîne de production seront largement débattues lors des tables rondes. La visite s’impose! _JSH/Rédaction

www.ephj.ch

Points forts: «Deux anniversaires particulièrement significatifs sont annoncés et célébrés en 2024 à l’occasion du salon: le bicentenaire de l’école d’horlogerie de Genève et le centenaire de la Société Suisse de Chronométrie. Longue vie à elles!»

JSH 2024 / #01

JSH® Magazine

Réservé aux personnels de l’horlogerie et de la joaillerie, en amont comme en aval du produit fini, à quelques aficionados, cette publication est soutenue par JSH Archives & Patrimoine, une association à but non-lucratif créée pour faire revivre le plus ancien magazine horloger, le Journal Suisse d’Horlogerie fondé en 1876, pour digitaliser et valoriser son patrimoine d’archives (1876-2002).

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Une reprise partielle des contenus journalistiques de JSH® Magazine est publiée également en français et anglais sur le magazine horloger en ligne www.Swiss-Watch-Passport.ch

Couverture: Monia Ghrissi, CEO de Billight et son équipe, entraînent les lecteurs du journal suisse d’horlogerie JSH dans les coulisses de la luminescence horlogère, là où le Swiss Super LumiNova, matière rare à l’origine de l’éclairage nocturne des garde-temps, gagne du terrain sur les surfaces d’habillage… Voyages de

réfléchissent!

03 Édito Rap et Collab’s 04 EPHJ 2025 du 3 au 6 juin

11 Expresso avec… une bicentenaire

16 Azania Soul music à l’expo

18 Orbiter Croustillances et anecdotes

33, 36, 38 Échos des fabriques 40, 52, 73 Bruits de couloirs, gros plans, 75, 83, 84 behind-the-scenes

94 Gaïa Denis Savoie, cadrans solaires

98 Observatoire Henri Grandjean

100 Revoir ma Normandie Musée

103 Archives JSH trésors retrouvés

104 Livres Prescriptions littéraires

106 Carte blanche Marco Gabella, collectionneur

La une du Journal Suisse d’Horlogerie fondé en 1876.

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11 AU 14 juin 2024

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Depuis plus d’un siècle, Dubois Dépraz marque de son empreinte l’industrie horlogère tant dans la conception, la fabrication et l’assemblage de mécanismes horlogers à complications que de composants et mobiles à haute valeur ajoutée.

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«Nous sommes heureux que chaque année nos élèves participent au concours de la SSC»

Expresso avec Christine Guyot et Stéphane Cruchaud École d’Horlogerie de Genève

Propos recueillis par Joël A. Grandjean

Cette année, c'est à l'EPHJ que l’école bicentenaire célèbre son jubilé. En 1924, le journal suisse d'horlogerie JSH publiait une pleine page annonçant les quatre jours de festivité du 100ème. L’histoire en marche!

Tristement endeuillé par le départ subi du bien-aimé directeur Pierre Amstutz, le déménagement de cette école mythique par laquelle sont passés nombre de nos célébrités horlogères actuelles, s’est concrétisé fin 2023.

La vie continue désormais, dans les nouveaux espaces éclairés et spacieux du complexe Tourbillon à «Plan-lesWatches». Un lieu mis à disposition par la nouvelle Fondation ForPro, entièrement financé par le propriétaire de Rolex, la Fondation Hans Wilsdorf. Lieu inspirant, motivant, en plein cœur d’un microcosme horloger peuplé de voisins prestigieux, de cotraitants légendaires et de signatures mondialement célèbres.

200 ans, vous ne faîtes vraiment pas votre âge?

Le nouvel emplacement de l’école au cœur de l’écosystème horloger dans des nouveaux locaux nous a offert un coup de jeune ou une certaine cure de jouvence. De même, les nouvelles conditions cadre de l’enseignement et de la didactique mises en place par le SEFRI (Ndlr: le Secrétariat d'État à la Formation, à la Recherche et à l'Innovation), nous oblige à revoir constamment nos moyens d’enseignement et notre pédagogie. Ce qui nous maintient jeunes. Et puis l’architecture proposée par nos nouveaux locaux, leur transparence et leur ouverture sur l’extérieur, sont des conditions qui nous poussent à nous réinventer et à rester agiles.

Savez-vous combien d’horlogers vous avez déjà formé en deux siècles?

C’est un chiffre difficile à obtenir mais depuis 1946, nous avons environ 1900 apprentis horlogers et micro mécaniciens plein temps et dual confondus qui ont obtenu leur CFC au sein de l'École d'Horlogerie de Genève.

De nombreux horlogers aujourd’hui célèbres sont passés par votre Institution. Des noms?

Nous ne tenons pas une liste des célébrités, mais lorsque nous les croisons, ils sont toujours reconnaissants du rôle de l’école dans leur parcours.

Êtes-vous capable en classe de repérer les stars de demain?

Très difficile d’identifier en classe quel futur horloger sera une célébrité! Nous pouvons imaginer lesquels seront de bons horlogers mais de là à devenir célèbres c’est plus difficile. D’ailleurs, les célébrités actuelles n’étaient pas forcément les élèves les plus scolaires.

Quid des élèves horlogères en 2024? Elles sont bienvenues évidemment et nos efforts de promotion se portent également auprès des candidates féminines. Actuellement, nous comptons régulièrement 20-25 % d’effectif féminin dans nos classes.

Vous avez perdu récemment votre directeur Pierre Amstutz qui incarnait

votre Institution durant plusieurs décennies? Quelles valeurs vous a-til laissées?

Des valeurs indélébiles que nous essayons de poursuivre dans ce nouvel écrin que nous lui devons: l’engagement pour la

Métiers d’horlogerie

Être horloger n’a pas toujours été noble. Au fil des crises de l’Histoire, c’était plus du registre des «petites mains» que celui des «doigts d’or». Aux temps pas si anciens où l’on parlait plus d’usines que de manufactures et où l’industrialisation forcenée comme l’arrivée du quartz compromettaient les espoirs de carrière, qui aurait pu prévoir l’incroyable flambée actuelle d’intérêt pour cette profession? Boostées par le storytelling mondial et la puissance statutaire d’une horlogerie suisse d’excellence, les formations du secteur font le plein et enfin, exercent aussi leur attractivité auprès de la gent féminine. Au point qu’il y ait plus d’appelés que d’élus…

valorisation de nos formations et la pro motion de l’école; l’enthousiasme comme moteur de toutes les actions menées spécialement lorsqu’il fallait développer des liens personnels et professionnels avec les acteurs de notre écosystème.

Christine Guyot et Stéphane Cruchaud ajoutent: «Aujourd’hui, la situation est portée par l’engouement général autour de l’horlogerie et les bons chiffres des différentes manufactures. Pour que le succès de nos offres d'apprentissage soit complet, il ne manque plus que cette évolution se fasse également pour le métier de la micromécanique et que l’ensemble du public prenne conscience du rôle prépondérant de ce métier dans notre industrie».

Et sur le plan purement scolaire?

La confiance dans les capacités des élèves à se dépasser, et souvent, à modifier leur parcours personnel et professionnel.

En 1924, vous organisiez à Genève 4-5 jours pour célébrer votre centième anniversaire. Et le dernier jour, au Palais de l’Athénée, naissait la SSC, la Société Suisse de Chronométrie. Gardez-vous des liens? Pour la célébration de nos jubilés, chacune des institutions a son programme défini. Nous avons néanmoins une activité commune, notre présence sur des stands voisins à l’EPHJ. L’organisation a permis aux directions des deux institutions de réactiver des liens et de valoriser un partenariat sur des opérations ponctuelles comme l’appui de nos élèves à l’accompagnement de la journée de congrès de la SSC. Nous sommes également heureux que chaque année nos élèves participent au concours de la SSC. Ils illustrent ainsi leurs compétences en réglage et bienfacture.

Fabrique-t-on toujours ses outils la 1ère année avant de s’attaquer à la montre elle-même? Le principe de la montre école existe-t-il toujours?

Bien que nous ayons adopté des modifications dans les plans d'enseignement, le principe reste toujours le même pour l'apprenti horloger et micro mécanicien.

«Nos élèves continuent à terminer et assembler une montre qui sera Poinçon de Genève»

Lorsqu’il arrive dans l’école, il commence par fabriquer son outillage. Pour les horlogers dès la première année, ils utiliseront cet outillage pour s’initier au travail sur mouvement. Ils termineront également par la fabrication d’un micromètre, qui reste une tradition à l’école. Nous avons la chance grâce au travail prépondérant des micro mécaniciens, qui nous fabriquent l’ensemble des composants de notre montre école, de pouvoir toujours proposer ce magnifique travail à nos apprentis horlogers. Ils continuent ainsi à terminer et assembler une montre qui sera Poinçon de Genève.

Votre récent déménagement vous at-il permis de découvrir des trésors qui sommeillaient dans vos anciens bâtiments?

Il nous a permis de trier, répertorier et pérenniser l’ensemble de nos archives avec l’aide d’un archiviste professionnel. A cette occasion, les cours manuscrits du Directeur de l'école lors du 100ème anniversaire, Eugène Jacquet, ont été triés et préservés.

ForPro, nouvelle Fondation

Structure de droit privé entièrement financée par le propriétaire de Rolex, ForPro occupe les 22'000 m² d'un bâtiment de l'Espace Tourbillon, dans la zone industrielle de Plan-lesOuates (ZIPLO). L’édifice a été acquis pour 125 millions de francs par la Fondation Hans Wilsdorf. _JAG

www.for-pro.ch

Qu’allez-vous en faire?

Ce travail préliminaire a été très utile pour l’historien Gérard Duc qui a rédigé l’ouvrage du 200ème. Il a pu s’appuyer sur des sources de première importance et certains trésors (…) Dès l'EPHJ, il est possible de souscrire à l'achat de cet ouvrage sur le bicentenaire de l'école. Nous présentons aussi quelques trésors aux visiteurs du salon. n

https://edu.ge.ch/site/cfpt-horlogerie/.

Azania, la légende «soul» à l’EPHJ

Joël Grammson

lle est partout, à Genève et dans le monde, via ses capsules musicales qui transcendent la toile ou via les soirées privées qui lui font côtoyer les cercles internationaux. Sa voix d’obédience soul, jazz et gospel, sait aussi parcourir sans complexe les chemins de traverses disco, funk, voire même classique.

Devenue phénomène ‘égérique’ pour avoir fait plus de 800 prestations, performé devant quatre présidents, Azania surprend tantôt façon seventies au détour d’une

La fameuse soirée des exposants du salon de la haute précision s’offre la chanteuse la plus cotée chez les horlogers de prestige. Azania débarque enfin dans le «cœur du métier», sur la scène de la cotraitance!

scène côté Jardin Anglais ou Broadway, entourée d’un band punchy toutes choristes dehors, tantôt sur la scène très ‘hype’ d’une soirée de marque prestigieuse où elle vole la vedette à la ‘gueststarisée’ Gwyneth Pal trow. Son CV, ponctué d’étincelles telles qu’une émission phare de M6 ou qu’une virée légitime au Montreux Jazz Festival, ne cesse de s’enrichir. Sa voix, humble et puissante, chargée des blessures d’un peuple qui lui prêta ses racines, est capable de taquiner ‘l’intouchabilité’ des standards immortels.

Également coach vocal et ambassadrice engagée de l’association sierra-léonaise «All As One Children’s Center», la chanteuse est aussi auteur-compositrice. Hélas, les presque 800 exposants et les plus de 20’000 visiteurs attendus à Palexpo n’ont pas tous le loisir de s’agglutiner au pied de la scène! Ouf, les absents pourront toujours se raccrocher aux pastilles musi cales qui ponctuent son site officiel. n

www.azania.com

LA MANUFACTURE AU CŒUR DE SON TEMPS

Joël A. Grandjean

Bertrand Piccard, anecdotes inédites

ntre le 1er et le 21 mars 1999, Bertrand Piccard et Brian Jones réalisent à bord du Breitling Orbiter 3 le premier tour du monde en ballon sans escale: 477 heures 47 minutes et 45’755 km. Tandis que Breitling célèbre à Genève en avril 2024 le quart de siècle de ce record, en présence des deux pilotes, je retrouve Gérard Sermier, ce pro des RP qui a tenu en haleine les médias du monde. On lui doit certainement la plus grande couverture médiatique horlogère jamais réalisée.

Karaoké juste avant l’envol

«Le soir avant le départ, Bertrand est transparent. La fenêtre météo est très étroite, et c’est le dernier moment pour décoller. Je l’invite en discothèque à Château-d’Œx. Nous accompagnent, à condition de ne rien filmer, Suzana Fenster et Vincent Fribault de Reuters TV. Ce soir, il y a karaoké à

As des relations publiques, Gérard Sermier fut l’artisan de la médiatisation mondiale de l’exploit de Bertrand Piccard. 25 ans après, il me révèle quelques anecdotes jamais encore publiées.

la discothèque. Bertrand monte sur scène avec moi pour massacrer une chanson de Johnny Hallyday.»

Thédy Schneider, jamais d’interview! «Centre de presse de Breitling Orbiter 3. William Heizer, journaliste de la TSR, insiste lourdement pour interviewer Teddy Schneider, patron de Breitling. L’homme est très discret. William m’explique qu’il voudrait connaître celui qui a soutenu cette aventure contre vents et marées pendant 3 ans. Je refuse. Thédy Schneider était à 2 mètres de nous!»

Crash aérien évité, à deux pas des journalistes «21 mars, arrivée! Une foule de journalistes s’agglutine devant l’écran géant installé tout proche du centre de contrôle. Les yeux sont rivés sur les images qui nous parviennent. Au même moment, à quelques centaines de mètres de là, un avion d’Iberia se pose sur le ventre à l’aéroport. Un «fait divers» passé inaperçu.». n

www.mediaimpact.ch

Tél.:+39

Moteur

Silicium, le temps change

Cette innovation qui se sert du matériau silicium, concerne l'entraînement des aiguilles des montres à quartz analogiques. Votre journal suisse d'horlogerie JSH en avait fait une petite news dans l'édition 2023 de l'EPHJ, sous le titre «Silmach, le cinquième élément».

Fidèle à l'équipe du journal suisse d'horlogerie JSH dès les années 1990, le journaliste

Timm Delfs, par ailleurs expert ès cadrans solaires, part à la rencontre, côté Besançon, d'une de ces start-up cristallisant des flopées d'espoir.

Il écrit: «Face à l'engouement pour les montres mécaniques, la technologie du quartz est souvent délaissée dans les reportages sur les montres et l'industrie horlogère. Effectivement, dans l'opinion générale, Il semble convenu que les montres à quartz sont tout simplement moins sexy que leurs sœurs mécaniques. Pourtant, hormis le phénomène des smartwatches, les montres à quartz analogiques représentent toujours la majeure partie de la production horlogère mondiale. Cette invention bisontine pourrait bien tirer son épingle du jeu».

Joël A. Grandjean

Timm Delfs natif de Bâle y réside encore. Il distille sa plume horlogère spécialisée aussi bien germanophone qu’anglophone dans de grands médias nationaux et institutionnels tels que la la NZZ am Sonntag, la NZZ, Bilanz, Armbanduhren et Horological Journal. Sans oublier le journal suisse d’horlogerie JSH, dont il est un fidèle correspondant depuis les années 1990. Cet ancien prof de lycée (anglais, italien) est aussi publié dans la Basler Zeitung ou dans des revues de détaillants comme Beyer à Zurich et Huber à Vaduz. _JAG www.zeitzentrale.ch

Révolution?

SilMach

C’est la contraction de «Silicium Machinery». L'entreprise, primée «Best of Innovation Award» par le CES 2024 est lancée dès 2003 par Patrice Minotti, ancien directeur du laboratoire du CNRS dédié à la micromécanique, établi à Besançon. Elle fait parler d'elle avec un pari fou et furieusement avant-gardiste: produire un drone en forme de libellule. Elle bénéficie dans un premier temps des fonds du projet 3S-MEMS qui vise à faire émerger une filière «sub-micromécanique» novatrice pour la conception et la fabrication de produits de type MEMS (Micro Electro Mechanical System) hybrides. Soutenue par le département du Doubs et par l'Union européenne, elle est promise à recevoir plus de 8 millions d'Euros. Et soudain, sans crier gare, développe des applications susceptibles de révolutionner l'entraînement des montres à quartz analogiques. _JAG www.silmach.com

Technologie du silicium, nouveau chapitre

Par Timm Delf

Depuis 1975, le moteur pas à pas Lavet s’est imposé sur les montres à quartz à mouvement analogique.

Lavet, ce tic-tac familier

Ce moteur remonte à une invention du Français Marius Lavet datant de 1936. Il ne gagne en intérêt que lorsque la miniaturisation des composants et les minuscules aimants en samarium-cobalt pour le rotor deviennent disponibles dans les années 60.

Au début du nouveau millénaire, le silicium, un semi-conducteur de l'industrie électronique, a fait son entrée dans l'horlogerie mécanique. Aujourd'hui, il pourrait également révolutionner les montres à quartz.

Depuis lors, le moteur, dont l’axe se déplace par pas de 180°, assure le tic-tac bien connu de nombreuses montres à quartz. C’est presque un miracle qu’il ait fallu attendre si longtemps avant que quelqu’un ne réfléchisse à une alternative.

Deux directions et une vitesse variable

La jeune start-up SilMach de Besançon, qui dispose d’une profonde expérience dans les

microsystèmes électromécaniques (MEMS) en silicium, a présenté en 2023 un moteur minuscule qui pourrait un jour détrôner le moteur Lavet. Il est en effet plus compact, nécessite moins d’énergie et n’est pas sensible aux champs magnétiques.

A ces avantages s’en ajoutent d’autres qui ouvrent des possibilités entièrement nouvelles aux fabricants de montres: le moteur peut être commandé dans deux directions

et à des vitesses différentes. Comme l’axe d’entraînement se déplace par pas très minces et précis (240 ou 360 sur 360°), il n’y a pas besoin de rouage supplémentaire: les aiguilles peuvent être placées directement sur l’axe d’entraînement.

Le dernier développement est une disposition coaxiale de deux modules d’entraînement, de sorte que les aiguilles des heures et des minutes peuvent être entraînées directement et indépendamment les unes des autres à partir du centre. L’entraînement indépendant permet de piloter séparément les aiguilles lorsqu’elles doivent assurer d’autres fonctions que l’affichage de l’heure, comme par exemple celle d’aiguille de boussole dans une montre multifonctions.

Démonstration horlogère

Pour illustrer par le concret la performance et le fonctionnement de ce nouveau type d'entraînement, SilMach a fabriqué la montre Timechanger en série limitée. Elle peut être acquise en ligne.

www.thetimechanger.com

Hormis le rotor, tout l'entraînement est constitué d'un seul élément en silicium: ni axes ni articulations, seulement de très fines lames flexibles

Comment ça marche?

Pour illustrer le fonctionnement, j’imagine un artiste de cirque qui, en équilibre sur une balle, avance et recule. Dans le cœur en silicium de SilMach, une petite roue en silicium de 2,3 ou 3,4 mm avec 240 ou 360 dents joue le rôle de la balle. Sur le pourtour denté de la roue, deux petits piedségalement pourvus de dents - assurent l’entraînement. L’un d’eux fait avancer ou reculer la roue, l’autre la maintient en position lorsque le premier est soulevé.

Les mouvements des deux pieds sont différents: alors que le premier effectue, pour simplifier, un mouvement circulaire, le pied de blocage ne fait que monter et descendre. Le boîtier de protection, qui protège l’ac tionneur et le rotor, ne mesure que 77,9 mm 2 pour une épaisseur de 1,1 mm (1,9 mm pour la nouvelle version coaxiale qui sera lancée fin

2024). L’actionneur proprement dit mesure 3,5 x 7 mm et 0,38 mm d’épaisseur.

Pour mettre les pieds en mouvement, on utilise le principe électrostatique, qui est notamment utilisé pour déplacer les membranes de grande surface dans les haut-parleurs haut de gamme. Des structures mobiles microscopiques en forme de peigne s’imbriquent les unes dans les autres et s’attirent ou se repoussent en fonction de la polarité de la tension électrique appliquée. n

www.silmach.com

Le confort repensé: gant innovant «Seconde Peau» à base de 88% de polyester recyclé

Mythique microfibre Keller Trading

Offrir à sa prestigieuse clientèle des fibres d’une qualité exceptionnelle et inégalée à ce jour passe chez Keller Trading par la pratique depuis toujours et pour toutes ses fibres, de tests de qualité réalisés par le Laboratoire Dubois à La Chaux-de-Fonds. Par-delà le cadre du polissage sur métaux précieux ou semi-précieux sont évalués le dégorgement des couleurs, la stabilité, la résistance, l’absence de micro-rayures et de «polluants éternels», ces fameux Pfas suspectés nuisibles aux systèmes reproducteur et hormonal, voire immunitaire. Seules les meilleures notes sont admises: «la santé de nos collaborateurs et de notre clientèle horlogère au contact quotidien avec notre microfibre, est une préoccupation majeure» explique Babette Keller Liechti.

Cette logique de qualité irréprochable s’applique aussi aux nouveaux développements qui font évoluer sa légendaire microfibre Haute Couture. Un matériau conçu à partir de fibres techniques, uniques, brevetées et bien entendu testées; des mailles qui absorbent et emprisonnent au cœur du tricot graisses et poussières, sans jamais les redéposer. «La haute densité de notre fibre, c’est la protection ultime des pièces horlogères et joaillières précieuses» ajoute François Matthey, directeur de cette PME fondée par Babette Keller Liechti et ancrée à Bienne, au cœur du tissu horloger.

Promus par les manufactures et les points de vente finaux, ces gants et serviettes à part, font définitivement partie du concept de bienfacture helvétique. Au point que leurs vertus gagnent du terrain dans d’autres secteurs… _JSH n

Les «Nations Unies» du Temps, il est question de secondes

Par Joël A. Grandjean

Il y a le Forum, certes, il y a surtout, en parallèle, des séances à l'adresse des scientifiques réunis. L'occasion, après débats et conférences de haut-vol, d'espérer des consensus suffisamment puissants qu'ils pourront convaincre les politiques. Car en définitive, c'est le pouvoir, et donc ses inévitables errances et sursauts d'égo, qui demeure seul habilité à valider les grandes décisions, fussent-elles indiscutables sur le plan scientifique. On se souvient de la fameuse conférence de Washington en 1884: ce n'est qu’après un mois de tergiversations que 25 nations décidèrent que le premier méridien serait Greenwich, c'est à dire là où la longitude est définie comme égale à 0!

Des minutes de 61 secondes?

Le temps se mesure désormais au moyen des horloges atomiques les plus performantes. Il est toujours plus précis. Le Temps Universel Coordonné (UTC), à savoir l'heure de référence internationale admise par presque tous les pouvoirs des pays depuis 1972, est calé sur le TAI (temps atomique international), une échelle de temps basée sur la seconde et justement établie par le fameux Bureau international des poids et mesures (BIPM) qui sera à Neuchâtel. Et dans la foulée, une règle UTC autorise les scientifiques du BIPM, à savoir le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS), à ajuster la différence entre le temps UTC et le temps astronomique.

Ainsi une seconde intercalaire, lorsque qu’on dépasse 0,9 seconde, peut être ajoutée fin décembre et ou fin juin. Cette option n'est jamais systématique et se décide envi-

Redéfinir la seconde abolir les fameuses secondes intercalaires ou réfléchir à un système horaire de la lune... Telles sont certaines des thématiques discutées pendant ou en marge du 37ème Forum EFTF revenu à Neuchâtel après 10 ans!

Prochaine course à la lune?

L'histoire horlogère contemporaine risque de connaître une nouvelle course à l'appropriation de la lune. Car il est question de doter notre satellite permanent de son propre système horaire. Il faudra donc décider d'un endroit où situer le méridien zéro, le «Greenwich lunaire.» Du coup, les neurones marketing des marques horlogères risquent fort de connaître de rivales ébullition. En effet, parmi les thèmes discutés à Neuchâtel en marge du Forum Européen du Temps-Fréquence (EFTF), cette problématique qui nous semble si éloignée des problèmes existentiels, titille pourtant à raison les scientifiques. _JAG

©Photo: Zoé Grandjean –Académie de Meuron

LeCDH20.20-1.4435refondu,spécialementdéveloppépar FCDHAcierspourl’habillagehorlogerhautdegamme.

Contactez-nous!

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Si le GPS est le système militaire américain, Galileo, reste avant tout civil, européen et muni d'horloges atomiques neuchâteloises. Ici un étalon de fréquence au Rubidium (Galileo).

ron 6 mois à l'avance. Car la Terre ralentit sa rotation, principalement à cause de la perte d’énergie due aux marées provoquées par la Lune. Ce ralentissement n'a rien de régulier. Par exemple, en ce moment le phénomène de la fonte des glaces du pôle Nord, qui déplace des masses d’eau vers l’équateur, ralentit visiblement la rotation de la Terre à la manière d’une patineuse qui freine ou accélère sa rotation selon que ses bras s’écartent ou se rapprochent du corps. Il arrive aussi que cette dernière s’accélère, par exemple entre 1970 et 2000, sans doute par l’action de courants magmatiques. A ce sujet, le professeur Dr. Hubert Kirrmann écrivait en 2017 dans Bulletin.ch, l'organe de Electrosuisse:

«Si l’on revient en arrière, à la naissance du Christ, le jour durait quelque 40 ms de moins et les dinosaures voyaient des jours d’environ 22 heures»

Abolition des secondes intercalaires

Sur proposition d'une commission technique suisse issue la CEI, l'association électrotechnique internationale fondée en 1906 pour élaborer des normes internationales dans les domaines de l’électrotechnique, de l’électronique et de technologies apparentées, il a été demandé en assemblée plénière à l’Union internationale des télécommunications (ITU, ex-CCITT), gardienne du temps, l’abolition de la seconde intercalaire.

Malgré des raisons techniques pressantes, l’ITU-R a repoussé la décision à 2023. «Ça n'a l'air de rien, mais si on ne se met pas d'accord, plusieurs systèmes risquent de dysfonctionner» indique le Professeur Gaetano Mileti Directeur adjoint du Laboratoire Temps Fréquence à l’Université de Neuchâtel. C'est semble-t-il déjà le cas aujourd'hui puisqu'il ajoute: «Dans les systèmes de navigation par satellite par exemple, une erreur d’une nanoseconde (Ndlr: 1 milliardième de seconde), provoque une imprécision de position de 30 centimètres».n

www.unine.ch/ltf

Les missions actuelles du Laboratoire Temps-Fréquence (LTF) sont héritées de celles de l'observatoire de Neuchâtel, une institution fondée en 1858 sous l'exhortation d’une poignée d’horlogers dont le chronométrier loclois Henri Grandjean.

«Professeur Mileti, allez-vous redéfinir la seconde?»

Propos recueillis par Joël

A. Grandjean

etour au bercail temporel de Neuchâtel, sur les traces encore vivaces de l'Histoire suisse et sur celle de la chronométrie mondiale, là où, sous l'exhortation d’une poignée d’horlogers emmenés entre autres par le chronométrier bâtisseur loclois Henri Grandjean, l'Observatoire fut fondé en 1858. Un lieu historique dont les missions actuelles incombent aussi au Laboratoire Temps-Fréquence (LTF), l’un des neuf domaines-clés en matière de recherche et d’innovation de l’Université de Neuchâtel.

Rencontre avec Professeur Gaetano Mileti, Directeur adjoint du LTF

«La communauté du temps-fréquence est très engagée dans le long processus qui aboutira à la redéfinition de la seconde, peut-être en 2030» indique le Professeur Titulaire, membre également de la «task force communication» du Comité consultatif du temps et des fréquences (CCTF). Qui donc peut être mieux armé pour répondre à mes questions puisque, selon la définition officielle, «le Centre Temps-Fréquence et Métrologie Optique explore et repousse les limites en matière de mesure du temps, de photonique et de métrologie.»

Pourquoi la communauté veut-elle redéfinir la seconde?

D'un point de vue métrologique, nous avons atteint le point où les meilleures réalisations de la définition actuelle, c'est-à-dire les horloges à fontaine à atomes froids de césium, ont été dépassées par plusieurs étalons à fréquence optique qui constituent déjà des représentations secondaires de la seconde. Certains de ces étalons ont atteint des incer-

Annoncés en décembre 2023 dans JSH, les plus de 400 scientifiques réunis en juin 2024 en congrès international à l’Université de Neuchâtel, se pencheront aussi sur la cruciale question de la redéfinition de la seconde!

titudes systématiques inférieures de deux ordres de grandeur (10-18) et des instabilités de fréquence correspondantes inférieures à celles des horloges à fontaine de césium (1016), et les progrès se poursuivent.

En d'autres termes?

L'exactitude des mesures de fréquence est donc limitée par la définition actuelle, plutôt que par le niveau technologique atteint par les équipes scientifiques les plus avancées. Cela remet en cause la reconnaissance de la seconde du SI (Ndlr: Système International d'unités inspiré du système

métriques) comme unité de temps commune universelle et peut entraver le progrès scientifique et technologique. Comme en 1967, cela incite la communauté à examiner des options alternatives et à choisir une nouvelle définition en phase avec les capacités technologiques contemporaines et capable de rester au sommet de la pyramide métrologique pour longtemps.

Redéfinir d'accord, mais par où commencer?

Les unités SI sont actuellement définies à l'aide de sept constantes fondamentales de

la nature qui ont des valeurs numériques fixes. La constante définissant la seconde, ΔνCs, est une fréquence de microondes qui est une caractéristique de l'atome de césium. Deux options principales sont envisagées pour redéfinir la seconde, de manière à ce qu'elle soit basée sur une transition optique et, par conséquent, qu'elle soit plus précise.

Quelles sont ces deux options?

La première consiste à sélectionnez une transition atomique optique unique à la place de ΔνCs et de choisir sa fréquence (νXy) comme la nouvelle définition de la seconde. La seconde est d'utiliser une moyenne géométrique pondérée des fréquences optiques de transitions atomiques spécifiques pour créer une nouvelle constante de définition.

Et après cette redéfinition, que se passera-t-il, qu'adviendra-t-il du Césium?

Les étalons de césium auront une incertitude supplémentaire de l'ordre de 1 x 10-16, ce qui ne sera pas significatif dans l'incertitude attribuée aux meilleurs étalons de césium tels que les fontaines. Du coup, les fontaines de césium deviendront une représentation secondaire de la seconde.

Les normes césium seront-elles dès lors encore acceptées par l'UTC (le Temps Universel Coordonné)?

Oui. Leur statut exact dépendra de l'option de redéfinition choisie, mais après la redéfinition, les anciens étalons primaires au césium seront considérés comme des étalons secondaires et seront inclus dans l'UTC de la même manière que les étalons secondaires sont actuellement utilisés pour piloter l'EAL.

Professeur, qu'est-ce que l'EAL?

C’est la première étape du calcul de l’UTC, qui est effectué à la fin de chaque mois en exploitant les données du mois passé. Cette étape consiste à calculer une moyenne pondérée des données d’horloges commerciales transmises par les laboratoires. Il y a environ 450 horloges au niveau mondial contribuant à l'UTC.n

www.bipm.org/fr/redefinition-second

POTENCE STAR

15285-140.92

Le SEC, moteur de connaissance

Lee Warrien / TàG Press +41

n effet, les problématiques liées à la réalisation d’assemblages électroniques concernent aussi cette part de l'horlogerie qui développe des mouvements à quartz ou qui intègre des assemblages électroniques dans ses machines de fabrication ou de tests.

Formation continue, l’engouement

Suite à un Tech-Day organisé en avril 2023 sur «le nettoyage et la tropicalisation des assembles électroniques», le SEC organisait deux séminaires de formation continue.

Une Tech-Class sur la technologie Flex et Flex-rigide et une sur l'essentiel de la Thermique pour l'électronique. La première se concentrait sur une approche «Conception 3D» de systèmes électroniques compétitifs et robustes, combinée à des exigences HDI haute densité et/ou HSD haut débit. La deuxième traitait des phénomènes phy-

Prochain Tech-Day

L'institution planche pour le deuxième semestre 2024 sur un de ses prochains événements. Le thème est encore appelé à évoluer: «les outils de contrôle non destructifs disponibles dans le secteur électronique.» Autrement dit, une journée thématique qui abordera notamment les technologies X-Ray et tomographie. A noter que d’autres outils disponibles pour le contrôle qualité d’assemblages électroniques seront également présentés.

Pôle d'excellence des métiers de l'électronique, le Swiss Electronics Cluster conforte sa légitimité par un programme de formations qui pourrait bien être élargi au secteur horloger.

siques intervenant dans les transferts de chaleur au sein des dispositifs élec troniques, soit des différents procédés techniques d’éva cuation de la chaleur dans ces dispositifs et du dimensionnement correct des procédés thermiques mis en œuvre dans les concep tions des équipements électroniques ou électriques.

Destinés principalement aux techniciens et ingénieurs en électronique et mécanique qui sont impliqués dans la conception et ou la fabrication des cartes électroniques, ou qui les intègrent dans leurs produits, ces séminaires de formation concernent aussi tout professionnel amené à gérer la qualité produit. Le résultat s'avère probant, en termes de fréquentation comme d'échanges, d'autant que plusieurs membres du SEC ont pu unir leurs compétences et travailler ensemble sur des «success stories» en devenir… Affaire à suivre! n

www.s-e-c.org

Métiers de l’horlogerie: Amandine, ambassadrice à treize ans!

AJdBLC/TàG+41

Printemps 2024, la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CP) a lancé une nouvelle campagne de promotion des filières d’apprentissage des métiers de l’horlogerie: l’institution donne la parole à la jeune chroniqueuse du magazine horloger bilingue Swiss Watch Passport by JSH, Amandine, connue sur Instagram sous le pseudo @watch_it_with-Amandine. Qui de mieux placé qu’une future étudiante en horlogerie pour partager avec d’autres jeunes de son âge sa passion, ses envies et motivations? Et pour transmettre ces étoiles qui brillent dans ses yeux à chaque nouvelle expérience, quoi de mieux qu’une immersion complète dans le SAV de sa marque préférée, chez Bulgari à Neuchâtel, avec le responsable de la formation? Découvertes, transmission, rencontres inoubliables autour de tous ces métiers extraordinaires qui font la richesse de notre industrie… En naît une campagne de communication online misant sur des photos et vidéos appelées à susciter ou développer des vocations. A retrouver sur les réseaux de la CP! n

www.metiers-horlogerie.ch

Insolite structure métallique

Alder / TàG Press +41

idèle au salon de la haute précision où son numéro de stand, «Q69» l’a rendu célèbre malgré lui, le BEMRC, le Bureau d’Etude Mécanique Romuald Capelle, expose en 2024 un énième exemple de ce qui peut se concevoir et se concrétiser dans ses ateliers.

Porsche électrique et remontoirs fous

Difficile de se montrer lorsque la posture de discrétion absolue que ce cotraitant valaisan adopte sur ses marchés comprend souvent la signature de contrats de confidentialité! Alors qu’il fait toujours le buzz avec le feuilleton de sa mise sur le marché d’une Porsche 356 totalement électrique dotée de finitions horlogères, incarnation aboutie des savoir-faire pluridisciplinaires que son bureau d’étude est à même de matérialiser, le BEMRC débarque en 2024 à Palexpo avec une structure métallique inspirante.

A chaque fois à l’EPHJ, pour le plus grand bonheur du journal suisse d’horlogerie JSH qui suit avec délice ses épopées, Romuald Cappelle et son équipe n’arrivent jamais à court d’idées ni d’objets insolites.

Pour créatifs de tous secteurs

Principalement composée de pièces usinées en aluminium et en inox, cette construction d’une grandeur avant habillage de 450 x 450, haute de 475 mm, peut être posée sur un meuble au milieu d’une pièce et inspirer autant les faiseurs d’écrins, de remontoirs que les fabricants d’objets ultra luxe.

A l’extérieur, on peut varier les plaisirs en usant de métal, de bois ou de verre, selon la finition souhaitée.

Placé sur le dessus, un écran tactile de 13.3’’ permet d’accéder aux différentes options d’écouter de la musique, de visionner des photos, de s’enquérir de la météo. Grâce par exemple à un lecteur multimédia installé sur une carte Rasberry. Des connexions en tous genres peuvent être imaginées, par WiFi ou Bluetooth. Sans oublier son port USB intégré et sa prise jack 3.5.n

www.bemrc.ch

Emmanuel

Contrôle de la mobilité: Isoma innove

Lee Warrien

PHJ 2024: «L’ISI-X-Scan permet de déterminer de manière efficace et précise si, par exemple, de minuscules diamants sont correctement fixés dans des montures de montre ou des composants électriques sur des circuits imprimés», commente le CEO Thomas Reber.

Alertes à l’écran: «Les objets examinés sont mis en vibration par induction. À l’aide de deux caméras haute résolution, il est possible de vérifier rapidement et précisément si les pièces sont correctement fixées.» Ce nouveau dispositif utilise un champ magnétique pour secouer respectivement faire vibrer périodiquement les objets examinés. «Les images prises avant et après l’oscillation sont superposées à l’aide d’un traitement d’images afin d’identifier rapidement les différences». Les pièces incorrectement fixées s’allument à l’écran. Dans les secteurs, ces contrôles optiques se font pièce par pièce. «Grâce au scan ISI-X, ils peuvent être soit complètement remplacés, soit beaucoup plus efficaces», souligne Thomas Reber. n

Spécialiste de la mesure optique en atelier, cette experte de la métrologie optique de haute précision présente un appareil qui révolutionne le contrôle de la mobilité des pièces de très petites tailles. Explications!

Fondée en 1947.

Isoma se concentre sur la technologie, l’innovation, l’ergonomie et la qualité. Elle fabrique des microscopes, des appareils de contrôle de la dureté et des systèmes de visualisation pour la production et le contrôle qualité pour l’industrie horlogère, médicale, électronique, automobile et aéronautique.

Mesure en série avec ISIscope CNC

En plus de l’ISI-X-Scan, Isoma présente en 2024 également son nouvel ISIscope CNC entièrement automatique. Tandis qu’une mesure manuelle se fait avec l’ISIscope traditionnel capable de détection automatique des arêtes, le nouveau dispositif ISIscope CNC est conçu pour la mesure en série avec un programme commandé par CNC. «Cette unité rend les fabricants de pièces de précision et les fabricants de microcomposants plus efficients dans leurs productions en série», souligne Thomas Reber.

www.etsm.ch

ETSM est une PME de plus de quarante collaborateurs spécialisée dans la sous-traitance mécanique générale

Ses ateliers composés de machines CNC usinent des pièces complexes en tournage, décolletage, fraisage et rectifiage.

Travaillant dans le secteur médical, horloger ou de l’industrie générale, ETSM maîtrise aussi bien le titane, les inox que des matériaux composites. La norme ISO13485 est appliquée dans sa production.

Avec plus de 40 ans de savoir-faire en mécanique de précision, nous sommes à l’écoute de vos spécifications techniques.

+41 21 800 90 80 info@etsm.ch www.etsm.ch

Nos certifications, le reflet de notre savoir-faire

Moteurs Badeco, à plein régime

Emmanuel Alder / TàG Press +41

Cet affichage digital de la vitesse, l'industrie le réclamait! La vitesse réelle, et non plus un pourcentage de celle-ci!

MX-2 Revolt sur la voie du must-have

Ce besoin d'affichage «live», issu d'ateliers soucieux du respect et de la duplication des gammes opératoires de plus en plus précises, trouve une réponse avec l'écran OLED dont ces nouveaux Badeco sont dotés. Et avec un software qui permet de différencier les différents moteurs Badeco tous rattachés à cet indicateur de vitesse.

L'autre prouesse, pratique et orientée confort des utilisateurs, c'est d'avoir pu intégrer le nouveau boîtier dans le format hyper compact du modèle MX-1 qui avait déjà révolutionné l'univers des micro moteurs avec son esthétique et son aisance à s'inviter sur n'importe quel établi. De plus, en lui ajoutant

Présenté pour la première fois ce printemps à Vicenzaoro et Inhorgenta, le MX-2 Revolt est déjà livrable et en passe de devenir le bestseller de Badeco

Avec sa nouvelle unité de contrôle MX-2 Revolt déjà livrable, la manufacture genevoise d’outils de précision propose une synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans ses autres consoles de la gamme Carbone. Démo à l’EPHJ!

Rencontre avec Amir Hoveyda, CEO-concepteur

Amir Hoveyda, en tant que concepteur et CEO, pour quelles raisons vos micro moteurs semblent à ce point appréciés?

Le fait d'être basé à Genève depuis 80 ans, au cœur des manufactures horlogères et joaillières, de pouvoir réagir rapidement aux demandes et à l’évolution des besoins professionnels est primordial. Et le Swiss made reste notre atout. Il est synonyme du savoirfaire manufacturier suisse, un vrai gage de qualité et de durabilité pour les utilisateurs… Le facteur service joue aussi un rôle puisque nous réparons dans nos ateliers des machines Badeco qui performent encore dans les manufactures depuis près de 50 ans!

Manufacture? Vous fabriquez à l'interne ce que vous concevez?

Nous sommes une manufacture intégrée depuis 2016, grâce à notre société sœur Geneva Prod. Elle nous permet une totale indépendance et une précieuse réactivité dans la production et le contrôle de qualité de nos composants. Cette entité nous permet surtout de tester nos nouveaux prototypes avant leur mise en production.

Geneva Prod est-elle ouverte à d'autres «clients» que Badeco?

C'est une société spécialisée dans le décolletage de composants de précision pour l’industrie, l’horlogerie et la joaillerie. J’ai créé cette structure au départ pour répondre aux besoins de Badeco. Et le j'ai également dimensionnée pour répondre à nos clients qui peinent à trouver un spécialiste en composants d’habillage capable de réagir vite, sur des quantités réduites et à des tarifs rai sonnables.

De quels composants s'agit-il?

Des couronnes, pous soirs ou correcteurs.

C'est d'ailleurs ce sa voir-faire de «couron nier» et cette précision horlogère qui nous ont permis de développer notre autre grande nouveauté

EPHJ: des apprêts de boucles d'oreilles qui pourraient bien révolu tionner le porté du bijou à l'oreille…

www.genevaprod.ch

un second connecteur, histoire de pouvoir brancher deux micro ou nano moteurs, le MX-2 Revolt affiche sa filiation avec le légen daire M3-ASF et son successeur le M4-ASF2.

Cerises sur le gâteau

Côté puissance, ça arrache même un peu plus. Alors que côté esthétique, la façade en carbone véritable continue d'incarner l'ADN Badeco. Enfin, en matière de fidélité et de politique de développement qui assure la compatibilité des "versions", ce MX-2 Revolt reste compatible avec tous les mo teurs de la gamme Carbone déjà largement répandus auprès des adeptes de Badeco: les traditionnels moteurs RS2000 Strong pour le travail appuyé ainsi que les moteurs RS3000 Nano, très légers et maniables, qui s’utilisent comme des stylos pour le travail de précision. n

www.badeco.com

Geneva Prod, société sœur de Badeco lui assurant son autonomie. Du décolletage de précision, des couronnes, poussoirs ou correcteurs... Idéal pour les petites et moyennes séries, de 1 à 500, voire 1'000 pièces.

Le configurateur fou de MPS Watch

Joël A. Grandjean

on, ce n’est pas de la science-fiction: le simple clic d’un client confirmant une commande à MPS Watch pourrait faire démarrer presque automatiquement la fabrication d’un composant conçu totalement sur mesure. C’est la révolution proposée à terme par BCube, un nouveau système de configuration et de dimensionnement de roulements à billes horlogers.

En quelques minutes, par le client lui-même

Simple, rapide, autonome: les clients de l’entreprise peuvent désormais, en quelques clics, interagir sur les géométries, les dimensions et les terminaisons de leurs composants. Au fur et à mesure de l’entrée des données, l’algorithme contrôle en continu la faisabilité du roulement ainsi que ses caractéristiques de fonctionnement, sans oublier les savants calculs qui évaluent sa résistance aux chocs. Si tout est conforme et dans les tolérances admissibles, BCube construit automatiquement le fichier .STEP 3D et l’envoie au client afin qu’il puisse l’intégrer dans sa construction.

«Une offre reprenant tous les paramètres renseignés peut être demandée directement sur la plateforme» explique l’instigateur de ce projet, Frédéric Chautems, directeur de MPS Watch qui confesse: «Il nous a fallu plusieurs années de développement et de programmation pour arriver à un tel aboutissement: BCube permet de réduire drastiquement les temps de développement des nouveaux produits, tout en diminuant le risque d’erreur.» Car le travail de développement exige inéluctablement de nombreux échanges qui éloignent de facto

En dévoilant au salon EPHJ 2024, son nouveau configurateur de roulements à billes, MPS Watch surprend l’univers de la haute précision horlogère en connectant directement les manufactures horlogères à ses savoir-faire.

L’avis du JSH

L’industrie 4.0, tout le monde en parle. Car l’enjeu des données recueillies par les machines en cours d’utilisation pourrait bien, grâce à des algorithmes conçus pour en extraire intelligemment les potentiels, changer la donne dans un secteur en permanente quête d’efficience. MPS Watch ajoute sa pierre à l’édifice en dévoilant son BCube, un outil dont le nom s’inspire des trois «B» de «Ball Bearing Builder». _JAG

les clients du temps qu’ils pourraient plutôt consacrer à l’innovation, à la création et aux spécialités.

Projet évolutif

La technologie de BCube, développée initialement pour les roulements à billes des masses oscillantes, est évolutive. «Dans un avenir proche, de plus en plus de composants seront disponibles à la conception sur BCube. Et des processus internes à l’entreprise seront automatisés grâce aux données du configurateur» conclut Frédéric Chautems.n

www.mpsag.com

Orkos, la montre en sûreté

Lee Warrien, TàG Press +41

Avec son innovant Sigma Code, un fermoir de bracelet doté d’un système mécanique de code ou de double-code, la maison Orkos ajoute quelques crans de sureté au port des montres de prestige.

Difficile, dans certains endroits, de se balader sereinement lorsque l’on possède un garde-temps qui fleure bon la valeur financière ou... sentimentale! Orkos fait donc le buzz avec son best-seller Watchlock, un fermoir qui verrouille la montre au poignet grâce à sa mini-clef tout droit sortie d’un kit cossu. Un système qui ravit aussi les têtes en l’air et les distraits...

Aujourd’hui, un autre brevet salue l’arrivée d’une évolution encore plus sûre, celle d’une mini-serrure à code ou double-code. Du

ALTAIR Consulting SA

coup, le rituel de la clef se mue en tournage de roues crantées dont le discret cliquetis ajoute au charme.

A faire tant d’émules dans l’univers des collectionneurs et des détaillants, la société, qui ferait l’objet de quelques convoitises actionnariales, pourrait bientôt séduire une marque qui se servirait de ses mécanismes ingénieux pour ancrer l’ensemble de sa production dans ce supplément de luxe et... d’âme. n

www.orkos-watches.com

Sous la loupe

Luminescences horlogères

Face à cette tirade de l’acteur humoriste français, que dire alors des planètes luminescentes que nous propose Billight, ce joyau industriel qui éclaire, la nuit tombée, une majeure partie des garde-temps de l’excellence horlogère suisse?

Pour avoir comme idéal «la révélation dans le noir des secrets des montres», l’entité s’érige en acteur majeur de la luminescence horlogère. Habilitée à travailler avec le Swiss Super LumiNova, ce matériau totalement inoffensif, unique et incontournable dans le secteur depuis que le radium et le tritium furent bannis des productions, la CEO Monia Ghrissi, entourée de son équipe, habille les éléments qui doivent étinceler la nuit.

Monia Ghrissi, CEO de Billight. Elle est à la tête de cet acteur de la cotraitance ancré à Satigny, qui maîtrise dans la périphérie genevoise la conception et la fabrication de capsules et de blocs 3D, à partir d’une technologie brevetée et d’outils développés à l’interne. Qui pratique aussi les arts traditionnels de la pose de Swiss Super LumiNova sur des réhauts par exemple, ou par décalque, sur toutes formes et nature de surfaces. Capable d’habiller plusieurs dizaines de milliers de cadrans par année ou d’emprunter la voie des explorations nouvelles et des prototypes, Billight est appréciée par les plus prestigieuses enseignes horlogères autant que par les indépendants

«La preuve que la lune est habitée, c’est qu’il y a de la lumière!»

– Francis Blanche

Innovation? Et si soudain, les cadrans euxmêmes se mettaient à inventer de nouveaux territoires créatifs de scintillances nocturnes?

Sous la loupe

Innovation? Et si des diamants et des pierres précieuses voyaient soudain leurs transparences sublimées lorsque la nuit tombe? Comme ces surfaces de cadrans apparemment endormies qui, soudain, transformeront la réactivité de leurs humeurs nocturnes en mille et une fêtes…

Au départ, il n’y avait que les aiguilles et les index, parfois les tours d’heure, puisque la raison première était de pouvoir lire l’heure la nuit.

Peu à peu, d’autres surfaces se sont prêtées à la réception de cette fascinante matière, totalement exempte de nuisances.

De quoi créer dans les cerveaux créatifs, de véritables bouillons d’idées, des explosions d’inventivité. Aujourd’hui, bien plus d’éléments de la montre se prêtent à l’accueil du Swiss Super LumiNova: les lunettes, les boîtes, les surfaces apparemment endormies des cadrans qui, soudain, s’animent de brillances insoupçonnées.

Dès lors que les reliefs sont devenus possibles, qu’ils peuvent être façonnés en 3D dans ce matériau, ils se substituent aux index ou à toute autre forme d’inserts, parfois même des indicateurs lumineux imbriqués dans un fermoir ou dans le disque tournant d’une lunette.

La technologie des blocs SLN, développée «in house» et brevetée, ouvre d’infinis champs de possibles et ce, quelles que soit les formes épousées.

Au-delà de cette fabrication de Blocs SLN, de «capsules» ou de «containers», l’innovation continue qui reste le moteur de Billight, repousse encore les limites du maîtrisable: à l’EPHJ, au salon de la haute précision à Palexpo, il se murmure que certaines nouveautés pourraient bien «électriser» les assoiffés d’unicité et de différence, les créatifs de tous bords.

Matière Revêtements & Couleurs

Le Gun Metal, tendance métal oblige, c’est urbain, contemporain. Évocation mate de la robustesse, d’une certaine froideur contenue, entre un gris anthracite et un noir profond. Couleur mystérieuse, altière et intemporelle, résolument maître d’elle-même.

Le Cuivré (photo panoramique).

C’est de la chaleur profonde mêlée à des nuances subtiles, distinguées, tactiles. Une armée de créatifs s’en empare et l’utilise pour véhiculer une sophistication et un raffinement sur toutes surfaces habillées, composants inclus. Couleur captivante, incarnation du luxe par excellence.

Poésie et ingénierie, 20 ans de tendances colorées Le 14 mai 2024, l’une des plus puissantes éruptions chromosphériques déplace les aurores boréales jusque sous nos latitudes. Autrement dit, une «tempête solaire» - le terme est utilisé à tort mais reste compris par le plus grand nombre - s’est amusée à emplir nos ciels de mille et une couleurs improbables.

2024 est aussi l’année du 20e anniversaire de Positive Coating, ex-spin-off de la Haute École Arc Ingénierie, fondée par Pierre-Albert Steinmann, scientifique devenu professeur de «Matériaux et technologies des surfaces» au retour de trois ans passés dans les laboratoires de la Nasa. Il détecte le frémissement de nouveaux besoins de couleurs dans l’horlogerie.

Devenue familiale, la société est depuis 2014 capable de produire de manière industrielle les revêtements utilisant le procédé ALD (Atomic Layer Deposition), une technologie de dépôts qui permet de déposer sous vide des films minces de matière grâce à des précurseurs gazeux. Depuis, soufflant de manière constante un vent d’innovations sur le secteur, Positive Coating distille ses teintes et ses nuances jusque dans le cœur des calibres horlogers.

Soudain, deux couleurs se distinguent, propulsées par un mix de tendances du monde et d’ingéniosités design. Le Gun Metal, alias le «canon de fusil» et le cuivré raffiné. Elles s’invitent à la célébration anniversaire au salon EPHJ. 20 ans déjà! _Joël A. Grandjean

www.positivecoating.ch

Touchez la différence

Leader mondial de la microfibre depuis 1991, Keller Trading a développé une fibre au tricot et à la composition uniques, élaborée à partir de microfilaments ultra-fins qui absorbent les plus fines particules de poussières et de graisse, sans les redéposer.

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Groupe Sercab, diamants et valeurs ajoutées

Emmanuel Alder

Àla tête de cet acteur leader depuis plus de 30 ans au monde de la haute-joaillerie et de l’horlogerie suisses, Anouk Fiaux et Michel Salvi (Ph 01) respectivement directrice commerciale et directeur général, se voient confortés dans leurs positions. Tous deux sont là quasi depuis le début. Elle était joaillière, lui exerçait le métier de boulanger avant de se former à la micromécanique. Ils participent désormais encore plus intensément à la croissance continue de l’entreprise et à sa percée grandissante dans les univers de l’habillage horloger et de la fabrication des boîtes de montres.

Message fort, promesse d’avenir

Les yeux rivés sur l’imminence de la transmission, à 63 ans, Ramon Iso est le fondateur de cette entité issue de la fusion de trois fleurons industriels. Il est l’incarnation d’une intégration réussie entre les savoir-faire fondamentaux, séculaires, et les technologies actuelles les plus abouties. Toujours impliqué dans la vie entrepreneuriale, il peut compter, aujourd’hui et pour les années à venir, sur le renfort de deux fidèles collaborateurs qui, par leur ancienneté de 25 ans dans l’entreprise, illustrent son faible turnover.

Fraîchement installé dans le complexe Tourbillon de ‘Plan-les-Watches’, Sercab consolide sa gouvernance. Visite guidée chez ce spécialiste des sertissages grain, mécanique, traditionnel, baguette et invisible, avec diamants et pierres de couleurs.

«Un groupe sertisseur concentré sur des fabrications à forte valeur ajoutée»

Celui que la presse avait surnommé le «SBF», à savoir le «Sans Bureau Fixe» en raison de sa fulgurante mobilité au sein de ses structures et de ses équipes, continue de privilégier le management à «visage humain». Il sait d’où il vient, à l’heure où, simple sertisseur issu de «premières armes» effectuées chez le maître joaillier Ludwig Müller, il tournait le dos à la brillante évolution de carrière que lui proposait une prestigieuse enseigne, pour se lancer dans l’aventure osée de l’indépendance.

MATIÈRE

Ramon Iso: une affaire de brillances...

L’éclat des diamants, des pierres précieuses ainsi que les scintillements intacts de l’enfance… Jeune sertisseur devenu patron, Ramon Iso conserve la fraîcheur de ses rêves d’enfant. Et acquiert de temps à autre une de ces Porsche mythiques dont il était capable de reconnaître, sur une route la nuit, les phares spécifiques. A l’image de sa carrière à 100 à l’heure, de la croissance en marche de Sercab, il y a cette jonction entre attractivité esthétique et destination à rejoindre. En toile de fond, une inconditionnelle concentration cerclée de règles de conduite et de gestes précis.

Vertige apprivoisé des chiffres Actuellement, il est de la race rare de ces patrons encore capables d’enfiler la blouse de l’artisan, de se poser sur un coin d’éta bli et d’échanger avec un sertisseur dont il partage les finesses de langage. Et les signes indicateurs donnent le vertige: 3300 mètres carrés de verre et de transparence dans l’un des complexes les plus puissants de l’essor horloger en périphérie de Genève (Ph 03-04), une fabrique aux Bioux (ph 05), Val’Heur, historiquement ancrée au cœur de la fascinante Vallée de Joux, 224 collaborateurs qui œuvrent à tout ce qui confine à l’excellence. Sans parler d’une indépendance entièrement bâtie sur des capitaux suisses et d’une posture d’embauche continue, orientée découverte et formation de nouveaux talents. n www.sercab.ch

«Sercab, l’intégration réussie des savoir-faire fondamentaux et des technologies actuelles»

Machine révolutionnaire chez un leader du laser?

JSH 1876 News

Repousser les frontières du micro-usinage? GF Machining Solutions s’y emploie depuis 70 ans et arrive au salon EPHJ avec sa nouvelle machine LASER S 500 (U).

Construite sur quinze années d’avancées pionnières en matière de technologies laser, cette unité révolutionne les contextes de répétabilité, de précision et de productivité. Cela concerne l’horlogerie, mais aussi tous les autres secteurs microtechniques.

Atouts et approche durable

«La technologie laser constitue une véritable évolution dans les fabrications horlogères: la finesse des faisceaux permet de travailler sur des composants de très petite taille tout en en assurant un niveau de précision élevé» précise l’entreprise. «De plus, les sources à impulsions laser ultra-courtes peuvent usiner une large gamme de matériaux avec différents rendus de texturation, évitant toute altération thermique de la zone traitée.» Enfin, cette technologie qui se substitue aux procédés chimiques ou traditionnels de micro-usinage et de décoration de pièces, s’inscrit dans une approche durable.

A découvrir sur le stand A74 où cette pionnière des premières machines d’électroérosion, à Genève et au Tessin, expose aussi ses autres solutions d’usinages avancées. n

www.georgfischer.com

MOMENTS

Metalizz, du neuf chez Altair

Lee Warrien, TàG Press +41

es deux-là, Paul-Henri Tinguely le fondateur et Emeric Lignier le repreneur, doivent beaucoup au salon EPHJ! C'est là qu'ils se rencontrent pour la première fois et qu'ils planifient la reprise en douceur d'une perle de la cotraitance horlogère et joaillière, née avec l'avènement de l'impression 3D et toujours dotée de quelques longueurs d'avance. Y compris dans l'univers des autres industries microtechniques.

Acquisition de la marque et des brevets

D'ailleurs, au nombre des expertises dédiées à ces domaines, comme l'incroyable «Gelsight» qui avait ébahi en 2023 les

La machine ou le service?

On peut soit acquérir la MetalFog qui permet d’effectuer cet embellissement à l’interne, soit utiliser Altair en envoyant une pièce 3D sortie des machines qu’elles continuent de commercialiser ou de toute autre machine à impression 3D. «La combinaison de la qualité de surfaces des imprimantes

EnvisionTec (D4K et ProXL) couplée à la métallisation permet de faire des prototypes plus réalistes dans des délais très intéressants…» confirme Emeric Lignier aujourd'hui seul aux commandes. _JG

Célébration du 26e anniversaire oblige, cette PME de Plan-Les-Ouates, pionnière et toujours à l'avant-garde de l'impression 3D, fortifie sa maîtrise de Metalizz: un rendu qui excite les créatifs et raccourcit les temps de validation.

visiteurs du salon de la haute-précision, à savoir une «valise-membrane» capable de relever, pour les reproduire fidèlement, toutes formes de reliefs, 2024 annonce le renforcement d'une maîtrise technologique dont Altair sera désormais la répondante.

En effet, sous l'appellation Metalizz se cachent une marque et des brevets fraîchement acquis. Une acquisition qui fait sens puisque Altair Consulting SA n'a cessé depuis 2017 d'en utiliser et d'en faire évoluer les solutions. Mieux elle a pérennisé la fabrica-

tion et la vente des machines MetalFog qui offrent aux marques, surtout à leurs créatifs, cette possibilité de présenter des pièces prototypes embellies et «métalizzées». Mine de rien, avant les mises en fabrication, ça accélère diablement les prises de décision!

Des délais courts? On parle de quelques jours! De quoi ravir les créatifs et les chargés de production en quête permanente de validations rapides. n

www.altair-consulting.com

Maroquinerie: expansion stratégique chez Baud Industries

Lee Warrien

LUne nouvelle expertise dédiée à la maroquinerie, un important agrandissement de la fabrique aux Verrières: tout démontre l’essor de cet acteur du décolletage et de l’assemblage haute précision.

es réjouissances sont à l’ordre du jour. A commencer pour toute l’équipe par ce bonheur de retrouver à l’EPHJ, entre instants conviviaux et fédérateurs, les fidèles clients, les visiteurs passionnés: 21 ans de fidélité, une vitrine exceptionnelle, et toujours intacte, la motivation des grands jours.

L’autre raison de se réjouir, ce sont les 1800 mètres carrés supplémentaires issus de l’ambitieux agrandissement annoncé pour 2025. Avec à la clef, la certitude de pouvoir y intégrer des équipements encore plus performants, une capacité de production augmentée et la création de nouveaux espaces de travail propices à la stimulation des équipes. Bref, une atmosphère favorisant les élans d’innovation.

Avec l’ajout de sa division maroquinerie, Baud Industries conforte son positionnement sur le marché et s’offre son troisième pôle luxe après la joaillerie et l’horlogerie. n

www.baud-industries.com

Nickel-free, le nouveau paradigme d’Alliance-MIM

Joël A. Grandjean

est acquis, se passer du nickel dans les aciers, c’est prendre le risque d’en perdre entre autres les vertus de polissabilité, d’abrasivité et de résistance à la corrosion. Grâce à la technologie MiM et aux principes connus des arts de l’injection, il est possible de conserver l’ensemble des propriétés de la matière, c’est à dire de ne pas avoir à complètement revoir les techniques d’usinage.

Panacea, la panacée?

Mine de rien, cette piste a des allures de révolution et seul un certain nombre de préjugés totalement compréhensibles au monde où les maîtrises abouties s’appuient sur des décennies d’expérience, peut lui barrer la route.

Rencontre avec un spécialiste convaincu ainsi qu’avec «Panacea», un alliage dont le nom fait déjà penser à une solution miracle: «un peu comme une voiture électrique avec une autonomie à1000 km et une recharge en 10 mn» lance Jean-Claude Bihr, Docteur en science des matériaux et spécialiste en métallurgie des poudres. Il dirige Alliance-MIM, une perle industrielle à une demi-heure de Besançon, habitée depuis sa fondation en 1994 par la quête de solutions innovantes.

Atouts indiscutables

«Au sujet de l’acier sans nickel qui s’usine très difficilement et ne se forge pas, le problème devient crucial et la métallurgie des poudres incontournable. Le procédé MiM, déjà familier des horlogers, permet d’obtenir, à des coûts compétitifs, des formes

Les défis de la durabilité! Si grâce aux aciers sans nickel à l’azote, l’horlogerie s’offrait plus de durabilité, d’inaltérabilité et moins de ‘rayabilité’? Cette option pourrait bien être une sacrée révolution dans l’univers des usinages...

complexes déjà massivement utilisées dans les composants de fermoirs, de mise à l’aise, dans les systèmes d’interchangeabilité, les lunettes etc...» détaille le PDG. «Ce processus moderne consiste à mettre en forme de la poudre sphérique très fine, 25 microns maximum, à l’aide d’un liant polymère et via les techniques de l’injection plastique. On passe alors à un procédé formatif où la pièce croît autour de ses trous. Ce mode d’élaboration utilise moins de matière et devient du coup très compétitif - le moule ne se finançant qu’une seule fois. D’autant que ni la complexité de la pièce n’intervient dans son prix, ni la dureté des alliages qui sont sous forme de poudre.»

Jusqu’ici, pour obtenir des pièces précises, bien définies et aptes au polissage, c’est à

Visualisation du feedstock, granulé composé de polymère et de poudre métallique à plus de 60% qui est la matière de base pour le procédé MiM

dire dotées d’une microstructure maitrisée et fine, on part généralement de demiproduit (plaques, barres, profilés) que l’on met en forme soit par étampage à froid puis usinage, soit directement par usinage. Cela fonctionne relativement bien avec les aciers 316L. Seule problématique, le coût élevé lorsque les formes sont complexes!

Dès lors, le nouveau paradigme d’AllianceMIM prend tout son sens: une révolution est en marche!

Depuis le stand P17 à Palexpo, sûr que les discussions et les démonstrations ne manqueront pas de challenger Jean-Claude Bihr et ses équipes le reste de l’année. Même au-delà…. n

www.alliance-mim.com

Évolution de la microstructure lors de frittage avec mise en évidence du retrait de 15% environ

Concrètement, comment ça marche?

Les granulés de poudre mélangés au liant plastique… Cette matière sera injectée dans un moule métallique, le même genre que ceux familiers de l’injection plastique, pour donner sa forme à la pièce. Puis, moule et matière se rencontrent sur la presse d’injection. Les granulés sont plastifiés puis la matière est injectée sous forme liquide dans l’empreinte qui est refroidie par le moule. La pièce est ensuite éjectée de l’outillage et le cycle recommence.

Résultat? Une pièce injectée, un mélange intime de poudre fine et de plastique. Le liant, vecteur pour l’injection, est alors évacué, la plupart du temps par sublimation. Le polymère est transformé en gaz et il est extrait de la structure pulvérulente. Reste qu’à la fin de cette étape, la pièce est métallique certes, mais fragile car les grains de poudre n’ont pas de tenue mécanique entre eux.

Arrive alors la fin du process qui consiste à consolider cette structure fragile par diffusion atomique à haute température dans des fours prévus à cet effet. «On parle du processus de frittage qui s’accompagne d’un retrait contrôlé. A la fin du frittage, on obtient une microstructure typique de métallurgie des poudres, des grains fins équiaxes sans aucun stress interne», assure notre interlocuteur.

«Think Plastic, Get Metal»

Ce slogan synthétise cette technologie hybride qui fait intervenir les modes de conception et la productivité de l’industrie plastique. Qui permet d’obtenir des pièces métalliques avec des alliages normalisés comme le 316L, les titanes, les aciers pour le traitement thermique ou bien les superalliages pour l’aéronautique.

AxNum propose des postes de travail clé en main pour l‘assemblage, le marquage et le vissage ainsi que des composants et modules pour fabricants de machines.

Dexel, culture de l'ingéniosité intuitive

Entouré de 120 «Artisans de l'Innovation», Elio Granito, fondateur de Dexel, passe sa vie d'innovateur à rendre invisible et accessible la complexité de ses boucles et fermoirs...

Le sens du détail? Dans son bureau, j'ai eu besoin de brancher mon ordinateur. J'ai cherché puis demandé la prise de courant. Elle était dissimulée avec soin, discrètement accessible, pratique et surtout préservée de la vue sur les câbles disgracieux.

La Dexellence...

J'ai soudain fait le parallèle. Et si cette réalité apparemment banale d'une prise élégamment soustraite aux regards ressemblait finalement à cette ingéniosité permanente, à la quête incessante de confort, de portabilité et d'intuitivité? C'est la signature de Dexel, sa marque de fabrique et, sous forme d'un clin d'œil déjà lancé depuis la fondation de l'entreprise en 1985, le concept de la «Dexellence»…

Adepte de la discrétion constructive qui consiste à tout mettre en œuvre pour que la brillance et l'évidence des marques éclatent sur les marchés, le fondateur reste en retrait. Il faut dire qu’il fait ses débuts au sein d’enseignes connues et qu’il dessine des cadrans pour les grands cadraniers d’alors. En creusant un peu, en balayant du regard les œuvres métalliques de plasticiens réputés, on comprend que son bureau est un pur territoire d'imagination.

L'homme se rappelle avec modestie d'où il vient, de son papa maréchal-ferrant. Il sait s'entourer d'une équipe managériale qui, lorsqu'elle prend les choses en main, l'autorise, voire l'incite, à se consacrer entièrement à son insatiable créativité. Je suis

Les «Produits horlogers» qui sortent de cette Manufacture sont intuitifs!

Obtenir une maniabilité intuitive, une évidence d’utilisation : la complication se trouve dans la simplicité

ici dans le bureau d'un créatif sans limites, doté d'un sens du fabricable, du manufacturable... Un inventeur entièrement dédié à transmettre ses fondamentaux et à noircir intelligemment ses cahiers de dessins. Incidemment, presque par inadvertance et puisque j'insiste, j'aurai même le privilège de voir passer une sorte de «recueil» de brevets. Un «fascicule» ouvert sur certains dépôts en cours ou à venir....

Trois expertises particulières

Dans nos contrées, toutes les manufactures horlogères de cette taille résonnent des mêmes bruits, des mêmes odeurs ainsi que

d'un nombre incroyable de métiers propres à cette industrie. Hormis le fait qu'une différence puisse déjà naître de l'optimisation des processus de fabrication, des flux de déplacements entre les différentes zones de travail, il existe chez Dexel trois particularités.

Au nombre de ces métiers qui font la différence, il y a cette «Task Force» Design & R&D. Un team de plusieurs professionnels entièrement dévoués au design, à la conception. Une équipe stimulée en éveil permanent et en connexion directe avec les départements sensibles de l’entreprise.

Joël A. Grandjean

«Constitués en force continue de proposition, ces femmes et ces hommes animent au quotidien une véritable plate-forme de propositions, n’hésitant jamais à joindre le geste à l’idée, à faire évoluer l’exploration à peine formulée» détaille Raphaël Granito, fils du fondateur, en charge de la direction «produits». Et d'ajouter: «S'il le faut, la suggestion sera même, dans certains cas, concrétisée au travers d'un

Humain et responsable La Manufacture de Produits Horlogers Dexel se distingue par un turn-over incroyablement bas comme en témoigne le noyau fidèle des 20-25 ans d'ancienneté. Sa parité 45-55 hommes-femmes reste modèle. La petite équipe des débuts, une dizaine de collaborateurs, s'est muée en une armée de talents. L'équipe directoriale incarne une bienveillance qui permet de tenir tête à la pression environnante en matière de recrutement. Ne sommes-nous pas en plein voisinage immédiat de très grands acteurs hor-

Elio Granito et son team de management ont su accompagner et canaliser une croissance qui se concrétise depuis 2019 par la construction d'une nouvelle Manufacture installée dans les environs de Bienne, au cœur d’une des plus importantes métropoles horlogères suisses. Un lieu confortable et humain habité par la foi et la vision fondatrices, doté de possibilités d'expansion. Une fabrique où il fait bon vivre, aux normes responsables les plus avancées. Des espaces pétris de valeurs qui participent à l'horlogerie suisse... d'excellence.

Dexel, vérité des provenances et des pratiques

Depuis 40 ans, la conscience RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) fait partie des valeurs fondatrices de Dexel. La Manufacture est membre du RJC (Responsible Jewellery Council), principale organisation mondiale de normalisation en matière de durabilité pour l'industrie de la bijouterie et de l'horlogerie. Elle y est certifiée selon les standards de la Norme «Chaîne de Traçabilité» (CoC) et du «Guide des Pratiques» (COP) qui définit les pratiques environnementales, sociales et éthiques, dans le respect des droits de l'homme.

Arts de l'assemblage par collage et laboratoire de tests

Puis, au cœur des nombreux métiers de Manufacture pratiqués chez Dexel, une expertise sort du lot: «En plus de toutes les formes traditionnelles et fondamentales d'assemblage, nous nous distinguons par l'art de l'assemblage par le collage (photo N°3)» souligne Raphaël Granito. «Cette maîtrise relève d'une pratique rare, de doigtés précis et sûrs, d'une expérience sur la durée et de la connaissance des liants, des épargnes, des colles, des poudres et des pâtes...» Car les matériaux ainsi assemblés ont souvent aussi leur mot à dire, puisqu'ils expriment au fil de chaque

minutieuse manipulation leurs aspérités, leurs inclusions, leurs réactivités.

Enfin, et cette nouvelle unité intra-muros percute auprès des clients, il existe chez Dexel un véritable laboratoire de tests (photo N°4) qui garantit la bienfacture de l'ensemble des composants horlogers conçus, développés et manufacturés au sein de la Manufacture. Rien ne part en livraison avant d'avoir séjourné dans cet espace intelligent de vérification: «Savoir qu’une production a été réalisée dans les règles de l’art, que les tolérances ont été respectées et transcendées de la première à la dernière pièce d’une série, c’est bien. C’est encore mieux de pouvoir le prouver, le garantir» détaille Raphaël Granito qui me fait visiter les lieux. Je comprends que la «dexellence» passe ici par de la spectrométrie, de l'analyse de résistances des matériaux, par les vieillissements accélérés de

Nouvelle manufacture et promesse d'avenir

En novembre 2019, la célébration de la première pierre a lieu en présence du Maire de Bienne Erich Fehr et de sa directrice de finances Silvia Steidle. L'ouverture au personnel arrivera le 12 août 2022. Finalement, la réinstallation aura totalisé 1’500 heures de travail, environ 600 cartons déballés, 48 trajets de camions, 17 bennes de déchets et 3’000’000 de pas cumulés. Éco-responsable, le bâtiment conçu conjointement par l’architecte Stéphane Horni (A&A Ateliers d’Architecture) et Elio Granito le fondateur de Dexel, concentre 9'000 mètres carrés et une cinquantaine de places de parc y compris à l'extérieur. Un étage de 1500 mètres carrés laissé volontairement inoccupé est offert aux promesses d’expansion.

tous les systèmes d'ajustement ou d'interchangeabilité. Car par exemple, un fermoir est fermé et ouvert un nombre incalculable de fois durant la vie d'un garde-temps. Il se doit d’être fiable. n

Nouveau site officiel: www.dexel.ch

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Cadrans I Aiguilles I Compteurs I Disques de quantième I Ponts I Micro-composants

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The Art of uMANUFACTURING

Métiers Viesdossierparallèles,

La basilique Saint-Plechelm. Construite vers 1150 en grès de Bentheimer dans le style westphalienroman, son clocher a été ajouté à l'église vers 1240. Vers 1480, le bas-côté sud, de style roman, a été agrandi et doté d'un aspect gothique. Après 1500, la sacristie a été construite et le presbytère agrandi toujours dans le style gothique. Très éclairée la nuit, l’horloge de son clocher…

Les remonteurs d'horloges

Tim et Bart, les frères Grönefeld, ces horlogers du nord de l'Europe, c'est une signature indépendante pétrie de Suissitude qui descend d'une légende née à Oldenzaal en 1896 avec la naissance de Gerhard Louis Grönefeld. Anciens du Wostep et de Renault & Papi, ces fils de Johannes Grönefeld alias ‘Sjef', perpétuent avec brio et toujours depuis cette petite ville des Pays-Bas à deux heures d'Amsterdam, la légende familiale: ils glanent régulièrement des trophées au Grand Prix d'Horlogerie de Genève et reçoivent leurs clients du monde dans les mètres carrés sélect du Whatches & Wonders. Ce qu'on sait moins, c'est que la nuit venue, au moins deux fois par année entre 2h et 3h du matin, Bart ou Tim, se livrent à une activité pour le moins surprenante: mettre à l'heure d'été et d'hiver l'imposante horloge de clocher de la basilique d'Oldenzaal qui se trouve à deux pas de l'atelier. «Notre grand-père Johan Grönefeld s'occupait de l'entretien du mouvement. Notre père, Sjef, né en 1941, y participait dès l'âge de 12 ans... En tant

qu'enfants, nous avons toujours suivi notre père et il nous forme maintenant à tout ce qui concerne ce mouvement.»

Un calibre monumental datant de 1913 et fabriqué par Eijsbouts dans le sud des Pays-Bas. «Il est doté d'un mécanisme de remontoir de 30 secondes et d'un mécanisme de sonnerie pour les demi-heures et les heures tapantes. En outre, il envoie un signal électrique pour une sonnerie toutes les 15 minutes. La nuit, le carillon se tait, mais la sonnerie des heures et des demi-heures est maintenue» explique Bart. «Nous montons une à deux fois par semaine dans le clocher pour mettre à l'heure le mouvement.» Quant aux passages des heures d'été ou d'hiver, «cela doit se faire entre 2 ou 3 heures du matin, car le cadran et les aiguilles sont bien éclairés.» Et il semble exclu que les habitants d'Oldenzaal, même en pleine nuit, puissent se passer ne serait-ce qu'une minute de leur repère horaire!

_Joël A. Grandjean

www.gronefeld.com

Tim et Bart (dr.) Grönefeld, gardiens de la précision horaire de leur ville historique d'Oldenzaal, à deux pas de leur atelier, sur fond du clocher de la basilique St. Plechelmus.

A temps perdus?

Horlogerie

et doubles casquettes

Joël A. Grandjean

Les métiers de l’horlogerie n’empêchent pas les passions et les talents de s’exercer en parallèle. Certains pourraient se reconvertir tant ils pratiquent leurs hobbies avec professionnalisme. Florilège!

Être quelqu’un d’autre «à ses heures?» En Suisse particulièrement, on aime bien catégoriser les personnes, les placer dans un cadre. Et les double-casquettes, c’est pas toujours bien vu au sein des «petits mondes» où tout le monde se connaît.

Susciter des vocations dans l’horlogerie?

Pourtant, ces couvre-chefs sont parfois portés avec talent et style! En parler, c’est donner envie aux prochaines générations d’embraser des carrières dans le secteur. Récurrente dans les pages «magazine» du journal suisse d’horlogerie JSH, cette rubrique légère et fraiche veut faire connaître les acteurs de l’actualité horlogère sous un autre angle. Histoire d’ajouter à la passion pour l’horlogerie, quelques doses

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Isabelle Guignet, journaliste et...

Trois casquettes, assumées avec charme et bienveillance déterminée. Deux dont elle vit, une qu’elle professe en hobby tendance pro. Fidèle à la rédaction du journal suisse d’horlogerie JSH, Isabelle Guignet, ancienne rédactrice en chef du magazine «Genève Sur La Terre», cumule les interviews du secteur et participe à la propagation de la «parole horlogère» chargée de transmissions et de ‘pétillances’. Armée d’un master en Journalisme et Communication, celle qui fit des débuts en radio ajoute à son cursus un diplôme de courtière immobilière et sévit pour le compte d’une régie prestigieuse. Ce qu’on sait moins, c’est sa vie secrète de musique et de théâtre. Actrice dans des troupes reconnues, elle foule les planches de Romandie et d’ailleurs, croise et toise une flopée de publics. Son ‘bout-en-trainisme’ légendaire fait la différence lorsqu’elle inter-

prète Talya, une sulfureuse femme qui met la pagaille dans les trois couples de la pièce «Les Belles-Sœurs» d’Éric Assous. Fidèle à son rêve d’enfant, deviendra-t-elle un jour actrice? A l’heure où les «coups de bol» amplifiés par la capillarité des réseaux transforment le post local en buzz international, tous les espoirs sont permis! En attendant, Isabelle confesse au sujet de l’art dramatique: «il m’aide au quotidien, dans l’aisance avec autrui, dans le choix des comportements à adopter, dans ma vie professionnelle.» Elle livre ainsi un pan de ses secrets existentiels auquel s’ajoute, sans complexes, le jeu de répliques qui «bidonnent» ses amis ou qui, suprême jouissance, transforme le cynisme en délice...

Denis Asch, horloger photographe

Il porte toujours deux montres, c’est sa marque. Conseiller expert horloger autant pour des clients privés que des institutions, il fait discrètement fructifier les collections sans jamais occulter le plaisir, le désir, les signatures indépendantes et de niche... Au fait, et son allure vestimentaire ne le trahit pas d’emblée, il est surtout un vrai horloger. Qui privilégie le réseau et les visites privées, peut-être pour avoir définitivement fermé boutique après avoir survécu à un traumatique braquage. S’il considère une «Lounge Chair» de Charles Eames comme l’objet design le plus intemporel, cet esthète impénitent confesse avoir cette réplique de James Dean pour maxime: «Dream as if you’ll live forever, live as if you’ll die tomorrow». Alors il part en quête d’infinités, de grands espaces. D’Afriquemère aussi, de grands fauves, de faune et de couleurs

31 juillet à Genève:

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«Regard», exposition Denis Asch Galerie Patrick Gutknecht, Genève

Dave-W. Grandjean, auteur en secret…

Il arrive à la maison, ouvre son sac: «C’est pour toi!» Il s’agit d’un roman policier qui contient une dédicace qui m’arrache quelques larmes. «Sur la trace des diamants perdus», c’est ‘son’ livre! Mon fils est un auteur, avec comme nom d’emprunt DWG, ses initiales devenues phonétiquement Dédou Bleveger, Il est publié chez un éditeur du Boulevard Malesherbes à Paris, les Éditions Baudelaire, présent sur toutes les plateformes, chez tous les libraires de France, de Suisse et de Navarre! «Dix ans de ma vie», me glisse-t-il. Je ne l’ai pas vu venir, en marge de son job d’historien et de conservateur adjoint du musée Audemars Piguet. Ça parle d’une enquête du comte William de Monfort, ça me fait penser à San Antonio et à son enfance où nous trainions nos basques dans les proches environs de Frédéric Dard. Je tremble à l’idée de le lire, d’en découvrir les reliefs autobiographiques et peut-être, tout ce qu’il ne m’a pas dit, n’a pas osé me dire. Je suis si fier, mon fils, cet auteur!

Commande du livre

Le livre «Sur la trace des diamants perdus» dans une librairie

Cédric Favre, éditeur et organisateur patenté

Est-il le seul journaliste éditeur du secteur à être aussi ingénieur et donc à écrire en sachant de quoi il parle? Cette boutade, j’aime aussi la servir à mes confrères journalistes horlogers lorsque j’évoque avec respect la plume de Vincent Daveau qui, avant d’être journaliste, auteur et pilier fidèle de la rédaction du journal d’horlogerie JSH, reste un vrai horloger. Donc, le boss de Polymedia, ce groupe de presse qui édite quatre publications dont la Revue Polytechnique fondée en 1898 et la plus que sexagénaire OberflächenPolysurfaces, aurait d’autres cordes à son arc? Alors étudiant en dernière année de télécommunications à l’École d’ingénieurs du canton de Vaud (l’EINEV, devenue depuis HEIG-VD), il devient organisateur de festivals! Au point de célébrer en 2024, c’était dans la presse, la ‘trentenairité’ de «son bébé» fondé en 1992. L’événement «Baleinev», must-have de la vie estudiantine, est un festival réputé de Romandie. Des dizaines de milliers d’élèves y ont fait la teuf et amassé des tonnes de souvenirs. D’autres talents? Cédric Favre, incontournable visage éditorial de la presse spécialisée, fut aussi pendant 30 ans Sapeur-pompier, spécialiste de désincarcération routière. Aujourd’hui, il occupe encore en parallèle, un poste à la direction de le Société Suisse de Santé et Sécurité au Travail.

www.polymedia.ch www.baleinev.ch

Métiers ProfessionDirectrice

«Poli-bloqué»: ce mot star du vocable horloger, connu des collectionneurs du monde, incarne l’univers hautde-gamme des terminaisons horlogères. Il exerce son pouvoir de séduction sur les roues à colonnes, les axes de barillets, les cœurs de chrono ou les têtes de vis de toutes formes… Sur la photo, la pose de composants sur un tasseau avant les opérations de collage et de blocage.

Vallée de Joux: D-Tec, décorations ultimate

Sous la houlette de l’entrepreneure Laetitia Dubois, presque 50 personnes œuvrent, au bord du lac de Joux, dans une pépite familiale indépendante qui mêle artisanats ancestraux et élans industriels maîtrisés. «Les gestes fondamentaux, le coup de main de l’opérateur, c’est irremplaçable» précise cette figure si discrète de l’excellence horlogère suisse. «Tout en pérennisant nos savoir-faire, nous devons face à la demande qui ne cesse de croître, industrialiser certaines actions telles que les collages ou les nettoyages». Une vision partagée par Jean-Daniel Dubois, son propre père, un ex grand capitaine d’industrie encore en mission de consulting.

Vocabulaire horloger, florilège

Sur la commune de L’Orient, dans cette vallée de concentration et de minutie, il se pratique un vocabulaire gorgé de poésies et de mots imagés dont les dictionnaires courants n’ont pas encore capté la truculence: la ‘trempe’, qui consiste à intervenir sur la dureté d’un métal, le ‘four à revenu’, les ‘porteurs’, ces tonneaux tournants qui s’inscrivent dans les arts du polissage fin, usant du frottis régulier de matériaux aussi

improbables que des bris de noix de coco... Il y a aussi les ‘collages’ en poudre ou liquides qui fixent la pose des composants sur les ‘tasseaux, la ‘mise en épaisseur’, le ‘pré-blocage’ qui gomme les raies de la mise en épaisseur, le ‘feutrage’ qui casse les angles et les adoucit...

Du côté des décorations de haut niveau, il y a encore cet ‘anglage touret’ (photo panorammique) qui s’exerce avec des meules en cuir et bois, le ‘cerclage manuel’ pour des composants plats; le ‘dressage’, ‘l’adouci’ et ‘l’étirage’ désignent tous trois une même opération tandis que le ‘colimaçonnage’ image un genre de reliefs. Enfin le ‘perlage’, le ‘diamantage’ ou encore le ‘Badeco’ qui génère des glissements métonymiques. Plus répandu et accessible, le terme ‘galva’ pour galvanoplastie, s’enrichit de la ‘mise en bouclard’, à savoir la fixation des composants dans des ‘paniers’, les bains de ‘dégraissage’, le ‘rhodiage’, le ‘nickelage’ ou les conjugaisons plurielles du ‘dorage’. Le tout sur fond d’un atelier mécanique à même d’usiner de manière autonome les outils et les ‘posages’. _Joël A. Grandjean

www.d-tec-dubois.ch

Laetitia Dubois, de D-Tec: «L’horlogerie d’excellence fait constamment face à ce dilemme: comment rendre esthétiquement belle une pièce, un composant, sans en altérer la fonctionnalité? Cela passe par des processus maîtrisés»

Pre-owned et professions de foi: le luxe prolongé

Isabelle Guignet

En pleine croissance, beaucoup grâce aux aficionados et aux collectionneurs, le marché du pre-owned séduit. D’ici 2030, il pourrait atteindre 35 milliards de francs selon Deloitte, cabinet qui analyse à la loupe l’industrie horlogère notamment.

Évolution des paradigmes

Dans la dixième étude que ce leader de l’audit publie en octobre 2023, il apparaît que le développement durable devient un enjeu capital, aussi bien pour les marques que pour les consommateurs: «34% d’entre eux choisiraient une montre fabriquée par une marque axée sur le développement durable, tandis que 25% seulement préféreraient une marque qui privilégie son image. Les jeunes générations donnent la priorité au développement durable plutôt qu’à l’image de marque».

Cette évolution des mentalités, comme des tendances, impose donc au secteur horloger d’intégrer le développement durable dans sa stratégie commerciale de base. Et c’est au croisement entre passé et avenir qu’on prend conscience que les deux fonctionnent ensemble. Le monde de la seconde main chargé de sens?

Maricela Lancoud, penser à l’humanité

D’origine péruvienne, celle qui vit en Suisse depuis plus d’un quart de siècle perçoit dans la seconde main un moyen de venir en aide à l’humanité et à la planète, tout en valorisant un produit doté de sa propre histoire.

«Les objets de luxe vendus en seconde main

Rencontre avec deux femmes qui incarnent la conscience environnementale, l’authenticité et l’accessibilité des pièces proposées en seconde main ou au travers d’une Fondation.

sont les témoins du savoir-faire d’un artisan, d’un peuple, d’un pays», confesse celle qui s’implique au sein de la Fondation Philippe et Elisabeth Dufour. La justice, le respect, la passion ainsi que la probité sont les valeurs qui animent le renommé Philippe Dufour et son épouse Elisabeth, co-fondateurs de la

Fondation, leur fille Daniela, Trésorière, et elle-même Vice-Présidente.

«Je côtoie des pièces rares qui racontent des histoires, parfois insolites, sur la marque certes, mais sur celle ou celui qui a participé à sa création», explique Maricela Lancoud.

Gamme complète de roues abrasives, brosses et disques de polissage, pâtes à polir. Fabricant européen

La seconde main, c’est aussi revenir à des valeurs authentiques et à la transparence en termes d’activité et de durabilité, tout en mettant l’accent sur le savoir-faire de l’humain qui a conçu le produit. «Ces gardetemps au savoir-faire saisissant sont fédérateurs chez les jeunes qui, par curiosité, tombent sous leur charme». Un facteur qui participe, en plus de la rareté de la pièce, à l’attrait grandissant du «déjà porté» en horlogerie. Sans oublier la confiance et l’expertise que l’acheteur cherche avant tout.

Vanessa Chicha, au service des icônes

Vanessa Chicha et son époux Fabien, tous deux issus du monde de l’horlogerie, l’ont bien compris: la seconde main est le nouveau modèle d’acquisition d’un bien de luxe. Il fonctionne grâce à l’expertise fournie par les maisons de ventes aux enchères ou les

détaillants experts. Alors, ils ont fondé Iconeek, une maison «familiale» d’enchères en ligne et en live d’œuvres d’art et d’objets de collection. Principalement axés sur les montres de luxe, ils œuvrent depuis 2014 à donner une seconde vie à des pièces minutieusement sélectionnées, provenant de marques de renommée mondiale, telles que Patek Philippe, Audemars Piguet, Rolex et bien d’autres…

Basés à Genève, son mari et elle-même, accompagnés de leur fille graphiste, mettent aux enchères des montres vintage rares, tout comme des modèles contemporains, particulièrement recherchés par les collectionneurs du monde. Horloger de métier, Fabien analyse chaque garde-temps et le certifie. Vanessa, pour qui l’univers du détaillant n’a plus de secret, se charge de la «commercialisation»: le meilleur des deux mondes réuni pour offrir annuellement

quatre ventes aux enchères, composées d’environ 150 lots chacune.

Selon Vanessa Chicha, l’attrait pour le marché du pre-owned ne se résume pas uniquement à la volonté d’agir pour la durabilité: «Ce qui séduit notamment la clientèle, c’est l’accès à des pièces rares», explique la directrice d’Iconeek. En effet, certaines pièces ne sont tout simplement plus disponibles en boutique, voire s’avèrent inaccessibles à qui n’est pas déjà, aux yeux de la marque convoitée, un client important, fidèle et régulier. Dans ce cas, l’argument du prix passe au second plan pour laisser place bel et bien à la rareté. Une rareté qui réclame expertise et confiance et qui permet à Iconneek de se distinguer dans le monde des enchères. n

www.dufourfondation.org www.iconeek.com

Icônes et graines

de star

Parmi les modèles vendus qui ont marqué la fondatrice d’Iconeek figurent une montre de poche Breguet & Fils de 1805, une «Montre Simple à une aiguille dite Montre de Souscription» adjugée pour CHF 75’000, ou encore une magnifique Patek Philippe vintage, Nautilus Jumbo, adjugée à CHF 112’500. «Nous aimons avant tout la belle horlogerie, et nous traitons toutes les montres de la même manière, quels que soient le prix ou la marque», revendique Vanessa Chicha qui sourit en feuilletant les pages des catalogues de ventes de ces trois dernières années. Une approche qui permet aux marques indépendantes telles que Furlan Marri par exemple, et aux enseignes historiques ressuscitées telles que Nivada, Vulcain ou Doxa, de trouver leur place au milieu des grands noms du domaine.

La noblesse augmentée du métier de «termineur»

Albert J. de Buttes LaCôte

II est fier de son métier de termineur! n’empêche: «Nous sommes le dernier maillons de la chaîne. Et les polisseurs sont toujours amenés à dépendre des aléas de qualité des métiers qui nous précèdent». Alors, grâce à la confiance de ses clients, il ajoute des services au sein de son atelier.

D’abord le rhodiage. Puis en 2022, il s’entoure de 3 bijoutiers joailliers qualifiés: «Cela me permet de maîtriser des projets de bijoux ou d’horlogerie plus joaillère, afin de suivre la tendance actuelle de l’importante demande du marché Genevois», explique-

Peu à peu, depuis qu’il fonde Termin’hor en 2019, Stéphane Bassi remonte les étapes de fabrication. En 2024, il ouvre Usin’Hor: 240m2 habités entre autres par des commandes numériques 5-axes de dernière génération.

t-il. Ensuite, il se rapproche d’un atelier de sertissage qui lui permet de confronter des avis techniques avisés à son expertise en terminaison. Il gagne dès lors en réactivité et ancre encore plus son activité dans le haut-de-gamme.

Enfin, l’ajout d’Usin’Hor Sàrl dans ses alentours proches, qui, en plus de ses deux machines Fanuc Robodrill 5 axes de dernière génération, dispose aussi de machines mécaniques conventionnelles, ainsi que d’un atelier de contrôle dimensionnel à la pointe. «En réunissant autour de la même

«Termin’Hor réunit désormais les métiersclés de la fabrication horlogère et joaillère: une touche industrielle à l’échelle artisanale»

table chaque métier du processus global, mes techniciens apportent leur savoir-faire et nous sommes force de propositions pour l’amélioration qualité de nos produits.

Au final, 15 personnes, un véritable esprit d’équipe, gage de cohésion, 7 pôles de compétences, un saut en qualité, une diminution des temps de passage et surtout une intégration intelligente. Une gamme de services qui va du «à la carte» à une approche globalisée «clefs en main». n

www.terminhor.ch

ORIENTER. PARTAGER. INNOVER. Au service de l’écosystème horloger genevois

Accompagnement & Coaching

Liens avec les hautes écoles

Animateur de l’écosystème

Formations ‘sur-mesure’ pour collectionneurs et entreprises

En parallèle de son entreprise de conception d'habillages horlogers, Angélique Chappuis enseigne aux futurs designers en objets horlogers à la Chaux-de-Fonds. Et développe des cours de culture horlogère.

ans l’habillage, le mouvement est juste une machine qui fonctionne régulièrement» expliquait à JSH cette professionnelle des habillages horlogers qui cumule plus de 29 ans d’expertise au service des marques.

Transmission: habillage horloger et… formation

Esthète, créative et intuitive, Angélique

Chappuis (ph 01) «habille» des mouvements ou des composants, des boîtes,

des bracelets, des fermoirs et tout ce qui confine au luxe. En 2018, en plus de sa société fondée en 2016, elle est engagée par l'École d'arts appliqués de La Chaux-deFonds, la fameuse école devenue l’année de son 150e anniversaire le Pôle arts appliqués CPNE (Centre de formation professionnelle neuchâtelois). Elle y dispense des cours de «Connaissances Professionnelles» pour les futurs designers en objets horlogers.

Durant la pause forcée qu’impose une situation pandémique mondiale, elle renforce sa présence sur les réseaux sociaux (ph 02) et découvre avec intérêt l’«Aliança dos relojoeiros do Brasil», un groupement d’horlogers qui lui ouvre des portes au Brésil, son pays de naissance. En Zoom (ph 03) et en brésilien, elle développe et teste des sessions de formation Swiss made qui connaissent un franc succès.

Connaissances horlogères, soif sans frontières

Autour d’elle, souvent, lorsqu’elle partage spontanément sa passion, Angélique Chappuis détecte un besoin quasi universel de connaissances horlogères. Forte de son expérience pédagogique, elle développe alors des leçons de «culture horlogère» s’adressant aux collectionneurs comme aux entreprises. Des formations «sur-mesure», à l’adresse par exemple d’entreprises du secteur horlogerie et joaillerie accueillant et formant de nouveaux collaborateurs.

«Le cours complet que j’ai développé pour les Brésiliens dure 32 heures, il est divisé

en deux niveaux, débutant et avancé. Nous étudions ensemble autant le mouvement mécanique, son fonctionnement, ses complications, que son histoire» annonce-t-elle. «Mais, ma leçon préférée est celle sur les diverses ‘certifications horlogères». n

www.angeliquehabillage.swiss

Albert J. de Buttes LaCôte

Bernard Favre ‘bétonne’ ses remontoirs

Joël Grammson

Poésies cinétiques, mouvements perpétuels, les remontoirs qu’inventent Bernard Favre sont des œuvres d’art ‘existentiellement’ nécessaires à la marche d’un temps beau et fascinant. Un temps où les montres mécaniques n’ont pas le droit de s’arrêter, surtout si elles disposent de complications calendaires perpétuelles. Et puisque les collectionneurs ne se contentent pas d’une seule acquisition, puisqu’ils cèdent parfois à la tentation de montrer leurs trésors, quoi de mieux qu’un socle en... béton? Contraste! Un matériau brut, résolument urbain, doté d’une contemporanéité froide qui tranche avec la ‘scintillance’ des rouages. Sauf qu’une telle matière, dans sa solidité structurelle, n’est pas naturellement disposée à se plier aux contingences de micro-objets. Bernard Favre remporte alors le défi de l’équilibre des finitions symboles de durabilité et d’ingéniosité artisanale. L’électronique du remontoir et les LED qui subliment les parois en verre du dôme autant que la surface des calibres ouverts, ont fait l’objet de ses attentions jusqu’au-boutistes. De l’art pour collectionneurs, mais aussi pour tout patron horloger désireux de se montrer digne face à la fluidité temporelle... n

www.bernardfavre.ch

Le SEC est le réseau des professionnels suisses des métiers de l’électronique qui est à votre écoute et vous aide à intégrer de l’électronique dans vos produits

• Vous cherchez une solution ? (Hardware, Design, etc.)

• Vous cherchez un partenaire ? (Fabricant, Sous-traitant, etc.)

• Vous avez des questions ? (Faisabilité, Fiabilité, etc.)

• Ou vous souhaitez rejoindre notre réseau ?

Des élèves qui en veulent!

Charlotte Ollivier correspondante JSH

arcelin David, 21 ans, habite la Vendée. Son arrière-arrière-grand-père, Benoît Longepe est à l’origine de son intérêt pour l’horlogerie. Il était horloger bijoutier et travaillait dans une des pièces d’un château en Loire-Atlantique. De son grandpère, il reçoit une montre de poche lui ayant appartenu. Ancienne et hors d’usage, elle l’intrigue. Curieux d’en comprendre le mécanisme, il se lance dans des études pour le découvrir. Une vocation est née puis, déjà, la création de Longepe, une auto-entreprise avec @longepe_france, son compte Insta-

Ils sont ambitieux, encouragés par Remy Cheval, un prof issu d’une longue lignée d’horlogers et assis sur trente années de carrière. Visite dans les environs de Nantes, au cœur d’une école qui enseigne l’horlogerie.

gram. La Suisse? Il se souvient d’un stage à la manufacture Jaeger-LeCoultre.

L’horlogerie, leur évidence

Lui, c’est Maëlan Legarrec, 21 ans, originaire de Riec-sur-Bélon dans le Finistère en Bretagne. La montre, c’est un objet qui l’attire. Peut-être grâce au présent que son père lui a fait pour ses 18 ans. Alors, après le BAC, il se forme encore... Toujours cette ambition qui règne en ces lieux d’étude. Et quand il aura son BMA, son brevet des métiers d’art, il se voit bien travailler en

manufacture puis ouvrir son propre atelier. Ce domaine le passionne et le pousse à se surpasser. Fier d’avoir trouvé sa voie, ravi de ce métier artisanal. C’est sûr, la Suisse l’attend, terre promise des montres hautde-gamme!

Enfin, Armand Groneau, 22 ans, première année de BMA horlogerie. Passionné par la découverte notamment de l’horlogerie indépendante, il est fasciné par des noms tels François Paul Journe, Philippe Dufour ou Kari Voutilainen. Des maîtres qui ont su s’affranchir des règles pour laisser parler leur créativité. Travailler, enrichir ses

Les Savarières, Saint-Sébastien-sur-Loire

Ce lycée public professionnel propose en deux ans le CAP horloger, à savoir le Certificat d’Aptitude Professionnel français, qui cible à choix les métiers d’ouvrier horloger, d’agent d’atelier ou de technicien horloger. Chaque année, plus de 150 emplois se libèrent. On compte 8000 artisans horlogers-bijoutiers en France.

Armand Groneau, 22 ans, en formation «métier d’art», fasciné par les horlogers indépendants

Salle de classe, dans les environs de Nantes

arrièrearrière-grand-père

Dubied renait au détour

d’un projet formateur

Pour célébrer 30 ans de sa création, le Centre Neuchâtelois d’Intégration Professionnelle (CNIP) de Couvet (NE) lance Dubied.swiss, une montre-école pluridisciplinaire…

Au programme, création d’une montrebracelet originale, design par des étudiantes en design, fabrication en grande partie à l’interne: un nom prestigieux revit! L’objectif? Permettre aux apprenants formés dans l’institution de s’identifier à un produit réalisé à l’interne et de trouver un sens supplémentaire à leurs efforts. Pourquoi Dubied? C’est que le CNIP est installé dans les locaux de cet ancien leader mondial de la machine à tricoter. Un nom symbole du riche passé industriel de la région.

Coïncidence non planifiée, le CNIP dégote par hasard sur eBay une ancienne montre de poche d’une série de cadeaux jubilaires offert parcimonieusement par le patron de l’époque, Monsieur Dubied. Il enregistre la marque et réserve Dubied.swiss, histoire d’offrir un cadre à ce projet de montre du 30e anniversaire.

Côté design, Amina Gavranovic et Melissa Simic, deux élèves de la filière de design d’objets horlogers du CPNE-AA, l’École d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds, gagnent le concours. Leur concept nommé «fil rouge» symbolise à la fois le fil du temps qui passe et le fil du tricot. De quoi inspirer graphiquement le dessin de la montre. Présentation officielle? Pas avant l’automne 2024. _ JAG n

www.dubied.swiss

connaissances, apprendre toujours plus. Cet «émerveillé» de l’évolution d’une horlogerie qui s’internationalise pense déjà à «l’après» et envisage une «alternance» l’année prochaine? L’expérience s’acquiert sur le terrain, pourquoi pas en Suisse? En attendant, il est reconnaissant de cette école qui encourage à ce point la créativité.

Échanges sans frontières

Un échange est en cours entre cet établissement des environs de Nantes et le CIP de Tramelan, le Centre interrégional de perfectionnement. Une collaboration déjà bien entamée qui permet à Fabrice Wuillemin, un enseignant proche du journal suisse d’horlogerie JSH, d’accueillir ses homologues français et… vice-versa.n

www.savariere.paysdelaloire.e-lyco.fr

Deux «susciteurs» de carrières, Fabrice Wuillemin (dr) et Remy Cheval, respectivement du CIP Tramelan et du lycée nantais

Marcelin David, à 21 ans déjà fondateur de Longepe, une signature hommage à son

Marché Festival Suisse de l’Horlogerie

«Une nouvelle cité du temps, dédiée aux métiers d’art, à l’excellence des horlogers indépendants»

20-22 septembre 2024

Indépendants et AHCI présents

Le parcours initiatique proposé au public permet de découvrir des signatures horlogères suisses prestigieuses avec notamment la participation de l’Académie des Horlogers Créateurs Indépendants (AHCI) dont Vincent Calabrese est co-fondateur avec Svend Andersen. Un bouquet de marques indépendantes a déjà annoncé sa présence et la présentation de nouveautés: Ba111od, Elka Watch Co, de Havilland, Curtit Watches et ses horloges… et bien d’autres.

Yverdon-les-Bains, le Festival entre au Château

Encouragé par une première édition couronnée d’émotion, de succès et d’une fréquentation particulièrement réjouissante, le Festival Suisse de l’Horlogerie revient armé de ses valeurs multigénérationnelles: visions culturelles, transmissions de savoir-faire, partages d’expériences et découvertes pour tous niveaux...

A l’aise avec son accessibilité idéale à mi-chemin entre arc jurassien, Vallée de Joux et Genève, cet événement généreux

qui avait fait se déplacer autant des cars entiers d’élèves que des légendes horlogères, s’installe en 2024 au Château et sur la fameuse place Pestalozzi.

S’inscrire au Festival

Le Château, CH-1400 Yverdon-les-Bains

Bourse horlogère et tables rondes

Autre temps fort, l’incontournable bourse horlogère qui rameute une foule improbable de passionnés d’horlogerie ainsi que des collectionneurs alertés on ne sait comment. L’occasion pour les publics de spectateurs de s’initier à l’histoire de pièces exceptionnelles riches de culture et de diversité. Au programme aussi, des panels accueillis sur la scène mythique du Théâtre de l’Échandole.

_Rédaction/JSH

www.festival-suisse-horlogerie.ch

École d’horlogerie

L’École Technique de la Vallée de Joux (ETVJ) qui fêtera ses 125 ans en 2026, sera présente avec ses enseignants et quelques apprentis, afin de partager son expertise et de perpétuer la tradition d’excellence éducative… chère à Pestalozzi. Son directeur Frédéric Schütz.

Festival: dimensions institutionnelles

Par le Swiss-Watch-Passport.ch

rigé par Pierre II de Savoie au 13e siècle, le Château d’Yverdon-les-Bains se trouve au cœur de la ville. À l’origine, il servait de forteresse et de résidence noble. De nos jours, il accueille le Musée d’Yverdon et région, le Musée suisse de la Mode, ainsi que le Centre Pestalozzi.

Pestalozzi, défendeur de l’éducation pour tous

La place Pestalozzi, située devant le château d’Yverdon-les-Bains, est un lieu emblématique dédié à l’héritage de l’éducation et à l’œuvre de Johann Heinrich Pestalozzi, un pédagogue suisse renommé mondialement, qui s’était installé au Château. Cet esprit éducatif sera particulièrement mis en lumière lors du Festival Suisse de l’Horlogerie, un événement soutenu avec engagement par le délégué de l’économie de Yverdon-les-Bains, Guillaume Abetel, qui célèbre à la fois les savoir-faire horlogers et l’éducation au travers des enseignants. Une fête qui contribue à la préservation du Patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Institutions présentes, femmes à l’honneur

Outre la présence invitée de l’École Technique de la Vallée de Joux (ETVJ) qui fêtera ses 125 ans en 2026, le Festival Suisse de l’Horlogerie recevra une institution suprarégionale majeure: l’Association Romande des Métiers de la Bijouterie (ASMEBI) enrichira l’événement en présentant diverses professions telles que le sertissage, les graveurs et les lapidaires. Des mondes parallèles à l’horlogerie, en constantes synergies. Un espace sera également dédié aux créatrices de bijoux, mettant en lumière le talent et la

Pour sa deuxième édition, le Festival Suisse de l’Horlogerie investit le Château d’Yverdon-les-Bains et sa place Pestalozzi. Des lieux ouverts au public, chargés d’histoire, à égale distance des pôles de l’horlogerie suisse.

créativité de ce secteur d’Art très apprécié par les femmes.

A l’heure de ces lignes, les thématiques des tables rondes qui se dérouleront dans le légendaire théâtre de l’Échandole attenant au Château ne sont pas encore connues. Ce qui est certain, c’est que ce lieu vibrera aussi aux émotions projetées sur grand écran: des contenus filmés proposés par le Musée international de l’Horlogerie (MIH) de La Chaux-de-Fonds ainsi que par l’institutionnel Arc Horloger. L’occasion aussi d’une pause assise pour ponctuer les visites de stand et les démonstrations des maîtres artisans. n

www.festival-suisse-horlogerie.ch

Écrins d’excellence

Xavier Dietlin transcende l’art de présenter les montres, chaque vitrine devient un théâtre où les regards s’égarent, captivés par l’élégance intemporelle des montres exposées: une symphonie visuelle. Il est aussi, avec Dietlin Artisans Métalliers depuis 1854, un partenaire fidèle pour cette 2ème édition.

www.dietlin.ch

Savoir-faire et espaces magiques

Cet événement rayonne grâce au soutien de Mathys Expo qui excelle dans l’art de créer des architec tures de stands pour sublimer l’univers de l’hor logerie. En près de 45 ans d’existence, cette société suisse s’est forgée une réputation de leader dans la réalisation de stands d’exposition et de solutions visuelles innovantes. De l’idée initiale à la production finale, tout est conçu et fabriqué dans ses locaux à Vernier, où des collaborateurs dévoués travaillent avec ardeur et passion. L’objectif de Christian Mathys, le directeur général, est d’offrir aux entreprises des solutions globales de communication, en transformant chaque projet en une expérience visuelle unique et mémorable.

www.mathys.pro

Exclusivité média, le boss de Rolex parle!

Ollivier Broto, TàG Press +41

IIl fallait s’y attendre, en devenant CEO de Rolex, Jean-Frédéric Dufour, ancien habitué des interviews quand il dirigeait La Manufacture Zenith au Locle, allait à jamais s’enfoncer dans le mutisme propre à sa nouvelle fonction. Sauf qu’une visite, celle du plus-que-centenaire horloger George Dubois, vient de changer la donne.

Scénario improbable

En cours de réalisation du reportage qu’il effectue sur Georges Dubois, «doyen des horlogers» à 103 ans, Nicolas Rossé à l’idée de l’embarquer faire un tour au salon Watches & Wonders. Secrètement, il rêve d’une rencontre entre celui qui eut pour premier patron Hans Wilsdorf et l’actuel CEO. Impensable! Soudain, la caméra tourne, la scène a quelque chose d’irréel: un patron de Rolex qui se laisse filmer! Au final surtout, un chaleureux moment entre le dirigeant actuel d’une entité employant environ 15’000 personnes et le simple horloger rappelant humblement à la face du monde qu’en 1941, lorsqu’il décoche son premier job au sortir de l’École d’Horlogerie de Genève, c’est pour rejoindre les ateliers Rolex où une quinzaine d’horlogers s’activent.

Minutes d’archives

Certes, Jean-Frédéric Dufour s’était exprimé peu avant face aux journalistes, mais en qualité de Président de la Fondation organisatrice du salon. Seuls deux précédents Rolex sont connus: l’un où Hans Wilsdorf en personne, qui vient de recevoir un prix, répond aux questions d’un journaliste. La vidéo circule encore sur le web. L’autre, c’est quand André J. Heiniger donne une interview à l’occasion de la création en 1976 des Prix Rolex à l’esprit d’entreprise.

A ces archives télévisuelles rares s’ajoute désormais une troisième prise, celle de Nicolas Rossé. n

www.x.com/Nicolas_Rosse

Un patron de Rolex qui s’exprime face caméra, c’était arrivé deux fois dans l’histoire. Nicolas Rossé, journaliste au téléjournal romand, réalise une troisième exception télévisuelle.

01. Georges Dubois de passage aux Watch Cafés à Genève, à la Maison de l’Horlogerie. Un événement JSH et Swiss Watch Passport by JSH

The ShowCase s’immisce dans la cotraitance

Lee Warrien / TàG Press +41

Au sein d’une manufacture, entre les étages, les bureaux ou les annexes situées hors-site, parfois même dans d’autres parties du monde, les interactions sont légion. Et souvent, que l’on soit à l’intérieur d’une marque, d’un groupe ou d’une perle de la cotraitance, elles se traduisent en déplacements, en temps morts. The ShowCase débarque pour raccourcir ces distances.

Développement produit accéléré et formation

Au-delà des kilomètres parcourus, des allées et venues entre les divers départements ou plus prosaïquement entre un partenaire et son client, il y a cette incroyable somme de temps perdu. Il en va de même au sein d’une même fabrique où les innombrables

Après avoir séduit les salons de marques et les pros de la vente, la révolution The ShowCase, de plus en plus précise, passe enfin la porte des manufactures et des ateliers fournisseurs. Nouveaux marchés à l’EPHJ!

va-et-vient entre les établis, les planches à dessin et les décisionnaires ralentissent les prises de décision, retardent les projets.

«The ShowCase transforme vos interactions et rend immédiates les prises de décisions avec les clients, les ateliers et les unités de production à travers le monde» rappellent Fabrice Rabhi et Denis Hayoun, les fondateurs de cet établi 4.0 capable de fabriquer des images et des vidéos en haute définition et en temps réel.

«Transforme

Et puisqu’elle peut prendre des photos de garde-temps ou de bijoux, qu’elle peut enregistrer des vidéos à des fins d’archivage, de contrôle d’entrée et de sortie, The ShowCase devient inévitablement incontournable pour la formation: expliquer en live ici un geste précieux, là une technique à transmettre ou une présentation produit. De quoi stimuler et motiver les équipes, les réunir par l’image et le son.

Efficace et écologique

Récompensée par les LVMH Innovation Awards dans la catégorie «Omnichannel & Retail», lors d’une cérémonie en présence de Bernard Arnault, The ShowCase arrive enfin au cœur du tissu de la cotraitance, là où le produit fini se conçoit, se dessine et se fabrique. Au sein d’entreprises habituées à repousser les limites de l’efficience, à réduire non seulement les coûts, mais aussi les bilans carbones. Ainsi, ce «raccourcisseur de distances», facteur au passage de cohésion, s’inscrit indéniablement dans une logique responsable. n

www.show-case.ch

Technical Watchmaker Show, cinquième édition

Lee Warrien / TàG Press +41

Placé sous le signe des savoir-faire particulièrement exigeants de l’arc jurassien et de leurs ramifications dans le tissu industriel suisse, le TWS transforme un lieu historique et insolite, les Anciens Abattoirs de la Chaux-de-Fonds (Ph 01), en opération «porte-ouverte», démonstrations d’expertises et présentation d’ innovations. Avec une orientation sur les métiers de l’horlogerie et une ouverture sur le large spectre des domaines microtechniques.

«Nous prenons en compte les remarques et les commentaires de nos exposants pour améliorer l’événement et répondre encore mieux à leurs attentes. Notre volonté est de réunir les meilleurs co-traitants horlogers pour proposer à nos visiteurs une palette de savoir-faire hautement qualitative et complémentaire», indiquent les organisateursinitiateurs, Vladimir Zennaro (Bergeon) (Ph 02) , Eric Zuccatti (Horotec), Julien Dubois et Johnny Veillard. «Le TWS se veut être une réelle plateforme d’échange

Le Technical Watchmaker Show (TWS) 2024 se tient comme à l’accoutumée aux Anciens Abattoirs de la Chaux-de-Fonds du mardi 10 au vendredi 13 septembre 2024.

offrant, l’espace d’une semaine, un terrain propice aux échanges et discussions constructives visant à développer des affaires communes dans un environnement agréable et confortable», ajoutent-ils.

Sur fond d’une convivialité particulière, ponctuée par des espaces à vivre comme un Lounge Café, un restaurant de qualité, une salle de conférences modulaire dument équipée, le TWS 2024 accueille une septantaine d’exposants pour près de 2300 visiteurs suisses et étrangers. Si l’entrée est libre, l’inscription reste toutefois nécessaire. Côté parking, des espaces en suffisance, et bien organisés. n

www.tws-swiss.com

MOMENTS

Collaboration avec le MIH

Le billet d’entrée au TWS vaut également pour visiter le Musée international d’horlogerie. Un partenariat culturel réjouissant, qui enrichit celui instauré avec Micronarc par exemple. Et qui complète un état d’esprit ouvert aux Start-Up actives dans les domaines des microtechniques, des nanotechnologies et autres innovations en lien avec les métiers de l’horlogerie au sens large.

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Marché Tendance

«Des synergies créatives qui intègrent le storytelling et constituent un facteur supplémentaire d’exclusivité»

L’Only Watch Ballouard x Cox Parmi les lots qui ont permis à la 10e édition d’Only Watch de lever 28,32 millions de Francs Suisses pour la recherche sur la myopathie de Duchenne, cette Upside Down Blue Feather unique a mis sous les projecteurs le travail si particulier de guillochage de l’artiste Brittany Nicole Cox. Sur un garde-temps de l’horloger AHCI Ludovic Ballouard. www.ballouard.com

Une collab’ pas comme les autres…

En jouant les détecteurs de tendances avec le dossier référence sur le phénomène du no-branding paru dans son édition de fin 2023, le journal suisse d’horlogerie JSH s’est aussi engouffré dans l’univers des collaborations. Un registre où les indépendants se distinguent particulièrement. «Le concept des collab’s est puissant dans l’horlogerie indépendante actuelle. Pour les horlogers comme pour les collectionneurs, cette pollinisation croisée de métiers et de compétences hautement spécialisés ouvre un champ de possibilités nouvelles entre artisans» écrit le journaliste Johnny McElherron. «Ce phénomène est généralisé, et ce depuis des années, même si cela pouvait se faire avec plus de discrétion. De plus en plus, ces synergies créatives deviennent mutuellement bénéfiques pour toutes les parties impli-

quées, car elles font souvent découvrir aux adeptes d’un artiste l’existence de l’autre». Il ajoute. «S’il s’agit souvent de connexions locales, des lieux où les artisans sont familiers les uns des autres et où les partages de connaissances se font naturellement, il arrive que la magie opère sur de longues distances, entre des êtres qui ne se sont jamais rencontrés mais qui, au hasard d’un événement, partagent un bout de leurs trajectoires».

Johnny McElherron nous raconte une collab étonnante, entre l’horloger de l’AHCI

Ludocic Ballouard et l’incroyable Brittany Nicole Cox, alias «Nico». Est-elle juste une guillocheuse vivant aux States? Non, elle est beaucoup plus: une multitalentueuse experte en restauration de montres anciennes et d’automates parmi les plus complexes. _ Joël A. Grandjean

Johnny McElherron: observateur privilégié du secteur, ami des indépendants et fondateur de «The Watch Press». Un journaliste fidèle à la rédaction du journal suisse d’horlogerie JSH. www.thewatchpress.com

Johnny McElherron

Talentueuses connexions

Entre l’indépendant Ludovic Ballouard à Genève et la guillocheuse Brittany

Nicole Cox dont l’atelier se trouve près de Seattle, sur la côte nord-ouest des États-Unis, la distance est de 8500 km et le décalage horaire de 9 heures...

occasion de travailler ensemble s’est présentée lorsqu’ils se sont rencontrés pour la première fois à Dubaï en 2021.

Une technique rare de guillochage

En tant que covedettes de l’excellent documentaire «Making Time», ils étaient déjà tous deux branchés sur le radar créatif de l’autre. En se rencontrant pour de vrai, l’attention de Ludovic Ballouard s’est portée sur les échantillons qu’elle avait emportés avec elle, notamment sur son travail si distinctif de guillochage. Brittany Nicole Cox a instantanément intéressé l’horloger. Le projet de leur future collaboration venait de germer.

Dans son atelier de Seattle, véritable caverne de trésors mécaniques, une ancienne machine à guillocher

Travaillant avec ses «chères» machines à ligne droite et à moteur rose, Nico, comme elle préfère être appelée, applique une technique rarement utilisée où les cadrans sont décorés sans usage de chaleur, faisant ainsi ressortir l’éclat naturel de leur métal non traité. En résultent des lignes et des vagues dont les scintillances sont positivement réactives à la lumière. Son travail sur la pièce unique «Upside Down» de Ludovic pour Only Watch, représente un fascinant motif de plumes. Tout simplement sublime! Il est inspiré de l’un de ses poèmes préférés, «‘Hope’ is the Thing with Feathers» d’Emily Dickinson.

Bagage artisanal et talents pluriels

Parler de Nico comme d’une maestria du guillochage est pourtant très réducteur. Car son habileté dans cette discipline traditionnelle n’est que l’un de ses nombreux talents dans le domaine de l’horlogerie. En fait, à l’instar de ce travail décoratif car-

JEUDI 19 SEPTEMBRE 2024 À 18H00 AU MIH

LA CHAUX-DE-FONDS

Le Prix Gaïa est la distinction de référence du monde de l’horlogerie. Il honore chaque année des femmes et des hommes dont les carrières sont dédiées à la mesure du temps.

PRIX GAÏA

CRÉATIVITÉ INNOVATION RÉFLEXION ORIGINALITÉ

«Nico s’est penchée sur certaines des pièces les plus complexes des trésors horlogers jamais créés»

rément éblouissant, cette désignation ne fait qu’effleurer l’expertise d’une maîtreartisane exceptionnellement prodigieuse dont les talents multiples ont fait l’objet de moultes récompenses.

Après avoir passé neuf ans à accumuler des qualifications, diplômes et lauriers issus d’Universités américaines ainsi qu’un Master obtenu au Royaume-Uni, elle a étudié et s’est forgée une réputation qui constitue l’autre face de sa carrière: son expertise sur certaines des pièces les plus complexes des trésors horlogers jamais créés! Ses travaux de restauration d’automates, de machines musicales mécaniques et d’horloges antiques historiquement importantes, l’ont amenée à voyager dans le monde entier. Pour le compte de musées d’Europe et des États-Unis qui font appel à ses services spécialisés.

Passeuse de passion Nico trouve également le temps de transmettre son savoir en enseignant. Elle dis-

pense des cours dans son atelier de Seattle, où, dans l’ambiance feutrée d’un espace en pleine activité, des étudiants peuvent s’essayer au tournage l’espace d’une journée. Quant à son site MechanicalCurios.com, il participe à faire rayonner le dynamisme de son immense talent. n

www.mechanicalcurios.com

5 È M E ÉD ITION - 202 4

TE C H N I CA L WAT C H MA KE R SHO W

LE S A L O N DÉDIÉ A UX M ÉTIE RS DE L A

M I C R O T E C HNIQU E E T DE L’H O R L O G E R I E

D U 10 A U 13 SEPTEMBRE 2024 À LA CH A U X -DE-FOND S

BILLETTERIE OUVERTE

EN T R É E GR AT U IT E

MARDI 9h00 - 18h00

MERCREDI 9h00 - 18h00

JEUDI 9h00 - 18h00

VENDREDI 9h00 - 16h00

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Prix Gaïa: une vie de cadrans solaires

Timm Delfs

Qui s’intéresse encore aux cadrans solaires de nos jours? Dans les villes et les villages, on en aperçoit encore aux flancs des églises et des mairies. Ils rappellent une époque où les horloges mécaniques étaient si imprécises qu’elles devaient être réglées en fonction du soleil.

L’œuvre d’une vie récompensée

Il semblerait que les cadrans solaires n’indiquent quasiment jamais l’heure exacte.

L’astronome Denis Savoie s’est spécialisé dans la mesure du temps à l’aide du soleil. Même la NASA en profite.

Tout au moins, leur heure ne correspond pratiquement jamais à l’heure indiquée sur nos montres ou nos téléphones portables. Pourtant, il existe encore aujourd’hui des personnes qui se penchent sur leur sort, qui s’engagent non seulement à préserver les constructions existantes, mais aussi à en promouvoir de nouvelles. L’un d’entre eux, un scientifique, spécialiste de l’histoire des sciences et astronome français, est Denis Savoie (ph 01). Récipiendaire en 2020 du

Prix Gaïa (Ndrl: le ‘Nobel de l’Horlogerie’) décerné par l’Institut l’Homme et le Temps du Musée international d’horlogerie (MIH) de La Chaux-de-Fonds, il a été récompensé pour l’envergure de son œuvre.

Naissance d’une vocation Je l’appelle, il est en randonnée dans le sud de la France! Cela ne le dérange pas de parler de sa passion pendant ses vacances. A la question de savoir comment est née

La NASA, d’Apollo à mars

«La demande la plus inhabituelle que j’ai reçue jusqu’à présent est venue de la NASA, l’agence spatiale américaine», raconte Denis Savoie, toujours au téléphone: «il s’agissait de déterminer les pôles géographiques de Mars: cela ne peut se faire qu’à l’aide d’une barre d’ombre, c’est-à-dire d’un bon vieux cadran solaire. Les Américains auraient tout aussi bien pu fouiller leurs archives, puisque cette méthode avait déjà été utilisée lors du programme Apollo». _TD

sa passion pour les cadrans solaires, il explique: «J’avais seize ans lorsque mes parents m’ont envoyé à Céreste dans un camp de jeunes sur le thème de l’astronomie. Comme nous ne pouvions pas observer les étoiles et les planètes toutes les nuits puisqu’il fallait quand même que nous puissions dormir un peu, nous observions souvent le soleil la journée et nous recevions des problèmes à résoudre.» Un livret, que leur avait remis les organisateurs du camp, leur sert de support pédagogique. Les jeunes ayant le droit de l’emporter chez eux après le camp, Denis Savoie se met à étudier encore et encore son contenu. Il traitait surtout des cadrans solaires et de la calculation de l’heure à partir de la position du soleil?

Alors, il veut savoir qui est ce Robert Sagot qui avait signé le livret. Il découvre qu’il s’agit d’un astronome à Paris qui avait fondé en 1972 la Commission des Cadrans Solaires (CCS), une association affiliée à la Société Astronomique de France (SAF). Avec pour objectif de répertorier les cadrans solaires de France, d’en préserver le patrimoine historique et d’en créer de nouveaux. L’adolescent prend alors son courage à deux mains et appelle le scien-

du 11 au 14 juin 2024

STAND NO. J66. PALEXPO - GENEVE, SUISSE

En 2006, Robert Sagot décède à 96 ans. Impressionnant, c’était un autodidacte!»

tifique. A son grand étonnement, celui-ci l’invite à venir à l’institut. «J’ai été reçu par un homme de cinquante-cinq ans mon aîné, qui ne se départissait jamais de son espèce de casquette. Le courant est passé tout de suite», se souvient Denis Savoie dont l’enthousiasme épate le scientifique. Au point qu’il lui confie régulièrement quelques devoirs à accomplir seul: «j’avais trouvé un maître qui m’incitait à étudier l’astronomie et à acquérir mes connaissances non pas dans les manuels, mais à partir de mes

propres observations et calculs». Président à 25 ans

En 1990, Denis Savoie a 25 ans, il succède à Robert Sagot à la présidence de la «Commission des Cadrans Solaires en France». Certains membres qui le rencontrent pour la première fois lors de la première assemblée, croient qu’ils ont affaire au fils du nouveau président», sourit-il. «Il n’est pas difficile d’imaginer que j’étais bien en-dessous de l’âge moyen de cette association».

Denis Savoie est aujourd’hui l’un des plus célèbres défenseurs au monde du savoir relatif aux cadrans solaires, soit l’art de la gnomonique. Parallèlement à son travail théorique ponctué de nombreuses publications, il reste avant tout un homme de terrain et réalise de nombreux cadrans solaires modernes non conventionnels. Son œuvre la plus monumentale se trouve sur la paroi du barrage du Castillon (Ph 02), qui retient la rivière Verdon au nord de Saint-Tropez. Sur ce cadran solaire géant, c’est l’ombre du bord supérieur du mur qui indique l’heure. Un autre cadran solaire inhabituel, «La Nef Solaire» se trouve depuis 1993 sur l’aire d’autoroute de Tavel Nord (Ph 03). Il a été réalisé en collaboration avec la sculptrice Odile Mir et l’ingénieur Robert Quedot. n

Cadrans solaires, bon à savoir

Pourquoi les cadrans solaires n’indiquent-ils pas notre heure normale?

La plupart des cadrans historiques indiquent ce que l’on appelle «l’heure locale vraie». Midi sur un tel cadran solaire, c’est lorsque le soleil a atteint son maximum à cet endroit et qu’il se trouve exactement au sud. Dans un lieu situé plus à l’est, ce moment se produit plus tôt, et dans un lieu situé plus à l’ouest, plus tard. Ainsi, avant l’introduction des fuseaux horaires à la suite de la Conférence internationale du méridien de Washington en 1884, chaque localité avait son propre calendrier, ce qui, avec l’expansion du réseau ferroviaire au 19e siècle, a conduit à une confusion des temps.

Notre heure d’Europe centrale (HEC) s’étend sur plusieurs degrés de longitude dans une grande partie de l’Europe centrale. Elle se réfère à l’heure locale moyenne sur le 15e degré de longitude à l’est de Greenwich. Les cadrans solaires situés à cette longitude indiquent approximativement l’heure sur nos montres. Toutefois, un autre facteur explique les écarts entre l’heure GMT et l’heure solaire: l’équation du temps. En raison de l’orbite elliptique de la Terre et de l’inclinaison de son axe, les cadrans solaires s’écartent périodiquement de l’heure moyenne au cours d’une année, selon un schéma précis. Comme son nom l’indique, le temps moyen constitue sa valeur moyenne. _Timm Delfs

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L’horloger majeur Henri Grandjean revit grâce au SAV

Ollivier Broto, TàG Press +41

agit-il d’une renaissance? Toujours est-il que grâce à Nicolas Commergnat (Ph 02), fondateur d’Alliance Genève Sàrl et surnommé «le restaurateur de l’impossible», pour être entre autres l’horloger référent de la maison de vente aux enchères Phillips, de nombreux trésors muséaux pourront disposer d’une analyse experte.

Outils high tech sources de fiabilité historique

Cet habitué des calibres anciens et des plus hauts records de l’horlogerie à l’encan use de sa «technologie Keyence» pour du Reverse engineering et pour reproduire sur plan des composants pouvant aller jusqu’à l’épaisseur du radium sur un index! Il dispose aussi d’un spectromètre de matières et peut donc définir la composition exacte d’un matériau ou de son traitement de surface, ce qui apporte souvent une précision indiscutable en matière de datation.

Historienne référente et grand collectionneur «En réponse à l’ensemble des pièces Henri Grandjean (1803-1879) (ph 01) qui se trouvent encore aux enchères, en ligne ou physiques, nous proposons aujourd’hui les pistes les plus crédibles en matière d’authenticité, qu’il s’agisse des matériaux, des dates de fabrication en rapport aux techniques des époques traversées. Également, de mettre en résonance cette expertise d’analyse avec la somme des don-

En confiant le SAV d’un grand disparu de l’histoire horlogère suisse à l’un des plus talentueux horlogers restaurateurs du 21e siècle, l’Association «Henri Grandjean, Valeurs & Héritage 1792» innove…

A peine mis en ligne, cet inédit «SAV officiel» dédié à une signature du passé, récolte régulièrement des données précieuses, parfois muséales, sur des montres appartenant à des particuliers et des collectionneurs par le monde: preowned-and-care@henri-grandjean.ch

nées historiques récoltées par l’historienne des sciences et des techniques Rossella Baldi, spécialiste de l’horlogerie du 18e siècle. Une chercheuse qui est à l’origine notamment de nombreuses découvertes liées à des horlogers célèbres, tels que Berthoud, Frodsham ou Houriet» communique l’association.

L’association «Henri Grandjean, Valeurs & Héritage, horlogers dès 1792» a également compté sur l’aide d’un collectionneur mondialement écouté, Dr. Helmut Crott, qui vient de se séparer d’une des pièces privées les plus représentatives de l’œuvre du grand Chronométrier Loclois, fils de David-Henri Grandjean, un horloger déjà fameux pour ses garde-temps complexes à automate: deux garde-temps «magicien» se trouvent au Patek Philippe Museum. n

www.henri-grandjean.org

55’000.--. la «Henri Grandjean» de poche, un garde-temps mécanique doté d’une conjonction rare de 8 complications, dépasse la barre des CHF 155’000.--, s’inscrivant ainsi, aux côtés de Patek Philippe, Rolex, A. Lange & Söhne et Audemars Piguet, dans le top 10 d’une vente mémorable.

Le Musée d’horlogerie du Locle, le Château des Monts, abrite, outre quelques pièces déterminantes attribuées au fameux chronométrier, un Fonds Henri Grandjean composé de documents rares.

Observatoire, précision-mère et Unesco

Rarement horloger suisse n’aura à ce point marqué son temps, l’histoire de la chronométrie, celle de sa commune, Le Locle, et même, comme Conseiller national, celle de la Suisse. On doit au chronométrier Henri Grandjean entouré d’autres horlogers de son temps la construction de l’Observatoire de Neuchâtel, une institution horlogère dont les plus prestigieuses enseignes se réclament encore et qui, dès 1931 jusqu’il y a peu, indiquait radiophoniquement l’heure officielle Suisse. On lui doit aussi la précision-mère installée au Locle (cité de la Précision) grâce au câble qu’il fait tirer entre l’Observatoire et l’école d’horlogerie du Locle dont il est aussi l’un des bâtisseurs. Enfin, entre autres traces architecturales

et sectorielles qu’il a laissées, on lui doit la construction du Quartier de l’An-Neuf (aujourd’hui Quartier du Progrès), qui en 2009 permet au Locle de se greffer sur la candidature de La Chaux-de-Fonds et d’inscrire l’Urbanisme Horloger au patrimoine mondial à l’Unesco.

Pionnier du branding et de la parité A l’époque, lorsque ce grand chronométrier livrait ses modèles aux marchés de l’Empire Britannique, Indes comprises, il apposait «Henry» sur les cadrans et les navigateurs des marines nationales de l’époque louaient la précision remarquable des chronomètres de marine manufacturés par Henri Grandjean & Cie, instruments de bord qu’ils avaient baptisés ‘Delights of Captains.’

Pionnier de la protection intellectuelle, il est le premier à «protéger» ses poinçons et le nom de ses marques, déjà 20 ans avant la création d’un bureau confédéral! Et il encourage ses pairs à faire de même. De plus, en associant très vite sa fille adoptive Oline à sa société, il joue les précurseurs en matière de parité. n

Horlogerie muséale en Normandie

Par Charlotte Ollivier, journaliste

établissement existe depuis les années 1980. Il a été créé dans une vieille ferme normande dotée d’une extension contemporaine par une association dont les locaux sont au sein du musée. Son ambition? Sauver la mémoire de la commune.

Un musée chargé d'histoire, fierté de la région, un patrimoine voué à disparaître sauvé grâce à une association qui collecte des objets, expertisés par une équipe scientifique. Visite…

Destin horloger Devenue cité horlogère dès l’installation du tout premier horloger Charles-Antoine Croutte en 1725, la commune Saint-Nicolas-d'Aliermont en Seine-Maritime, fête ses 300 ans d'horlogerie en 2025. Au 18e

siècle, la Franche-Comté et la Haute-Savoie détiennent 85% de l'activité horlogère française et la Normandie les 15% restants. Aucun lien avec la Suisse bien que dans les années 1950, des apprentis y soient partis.

Depuis Genève: exposition

«Mesurer les records»

Jusqu’en fin 2024: voiture, 7 h. Train ou avion via Paris. Puis métro et train direction Dieppe; enfin, 20 mn en voiture ou bus.

Les réveils Bayard, fondés en 1867 par Albert Villon, connaissent un succès mondial avec leurs cadrans à l'effigie de Mickey Mouse. Des PME dédiées à la mécanique de précision au service de l'aéronautique voient le jour dans cette commune normande à 1h de Rouen et environ 1h30 du Havre ou de Deauville. En 2023, une exposition sur les chronomètres marines permet de sensibiliser les visiteurs aux enjeux historiques de la longitude. Et de comprendre comment l'Angleterre puis la France en deviennent les premiers producteurs.

Échanges et rayonnements

Côté Haute-Savoie, le décolletage qui se développe. Les régions évoluent indépendamment, sans concurrence. Chacune avec

300 ans d’histoire et la machine à timbrer

Presque 3 siècles d'histoire horlogère réunis sur 350 m2 dont cette antique horloge à pointer (ancêtre de la timbreuse) signée Arthur Lambert, inventeur de la carte cisaillée. Pôle culturel unique en Normandie: 400 objets, machines, outils et documentation exposée au 48 rue Édouard Cannevel, Saint-Nicolas-d'Aliermont. Impliqué avec fierté dans des projets culturels: Chronospedia qui fédère plusieurs musées d'horlogerie, la Nuit des Musées, etc. _CO

TheRightPlace.ch

Charlotte Ollivier, journaliste

A l’aise en japonais et en anglais, cette journaliste originaire d’Alsace et désireuse de s’en rapprocher au détour d’une opportunité professionnelle prochaine, rejoint la rédaction du journal suisse d’horlogerie JSH. Bienvenue…

sa propre histoire. Aujourd'hui, les musées les lient. D’anciens ouvriers horlogers reçoivent des élèves des lycées techniques alentours. Un atelier de réparation génère des fonds qui sont reversés à l’association du musée. n

www.musee-horlogerie-aliermont.fr

Fabrice Guéroux

VRAIE

CULTURE

Archives complètes du JSH retrouvées

Communiqué de l’éditeur

Dans ses statuts comme dans son appellation même, «JSH Archives et Patrimoine» est créée en 2019 pour faire revivre le plus ancien journal horloger suisse lancé en juillet 1876, le Journal Suisse d’Horlogerie JSH.

Partage et ouverture, l’engagement

La valorisation des archives fait partie des intentions fondatrices. Pas question de verrouiller l’accès à cette formidable base physique de données, soit concrètement quelques armoires remplies d’anciens recueils reliés (ph 01). Des engagements ont déjà été pris avec «The Watch Library Foundation» ainsi qu’avec la «Fondation Horopedia», présidée par le mythique horloger Philippe Dufour et fondée par Marc André Deschoux (ph 02) à l’origine de «Watches TV», chaîne télévisuelle majeure du paysage médiatique horloger.

Joël A. Grandjean: «Ces trésors historiques sont cruciaux car l’horlogerie d’aujourd’hui puise dans son Histoire légitimité et créativité»

«Europa Star et le Journal Suisse d’Horlogerie figurent parmi les titres historiques de l’horlogerie, totalisant ensemble pas moins de 240 ans de couverture éditoriale! Ils incarnent un patrimoine essentiel pour toute l’horlogerie, dont ils continuent d’écrire l’histoire aujourd’hui, et nous pensons déjà à des projets originaux pour valoriser encore davantage cet héritage commun», se réjouit Serge Maillard (ph 03) éditeur d’Europa Star, Président et co-fondateur de la Fondation The Watch Library dirigée par Martine Depresle. n

www.jsh-journal-suisse-horlogerie.org www.watchlibrary.org www.horopedia.org

Récemment acquises grâce à de généreux soutiens, les archives complètes du Journal Suisse d’Horlogerie JSH seront utiles à l’ensemble du secteur…

Livre sur JSH: «L’ancre et la plume, le Journal suisse d’horlogerie, 1876-2001, acteur et miroir de la culture horlogère» par l’historien Sébastian Vivas, Conservateur du Musée Audemars Piguet. www.watchprint.com

Secteur et institutions. Le Journal Suisse d’Horlogerie JSH naît à La Chaux-de Fonds en juillet 1876. «Organe Officiel des Écoles d’Horlogerie de Suisse romande et de Suisse Occidentale», statut qu’il partage une année avec «La Revue Polytechnique» fondée en 1898, il devient en 1925 le Bulletin Officiel de la Société Suisse de Chronométrie créée une année plus tôt. Puis, pendant presque un demi-siècle, il est également l’organe officiel de la Foire de Bâle (BaselWorld).

CULTURE

Albert J. de Buttes-LaCôte

Prescriptions littéraires

Vraies et fausses montres, édition augmentée

L’auteur Fabrice Guéroux, expert horloger, s’est fait un nom en écrivant ce manuel de référence sur les contrefaçons horlogères. Il récidive avec cette édition augmentée. Sa plume n’a rien perdu de sa verve. Rolex, Omega, Audemars Piguet, IWC, est-on encore capable de distinguer la vraie de la fausse, à l’heure où la multiplication des canaux de vente de montres vintage rend quasi impossible les procédures systématiques de vérification? Qui vous dit dès lors que ce calibre est authentiquement celui qui colle à cette référence? Qui peut garantir que tel cadran n’est pas le fruit d’une soi-disant réparation qui aurait upgradé la pièce pour qu’elle bascule dans une catégorie ou une série plus demandée? Véritable guide, ce manuel affine le regard du lecteur et lui donne des clefs pour ne pas tomber dans la plupart des pièges: analyse minutieuse et méthodique, finitions horlogères, focus sur la qualité supérieure... Non content d’informer sur les réalités du marché de la contrefaçon, l’ouvrage s’appuie sur plus de 300 photos et illustrations pour illustrer la disparité entre le «frai et le vaux.» n

Le magistral «Daniels» en français

En fait, le vrai titre de ce livre est «La montre: principes et méthodes de fabrication». En raccourci, parler du dernier «Daniels», c’est reconnaître à son auteur, George Daniels (1926-2011), la notoriété qu’il mérite: autodidacte, fan de Breguet et auteur de plusieurs ouvrages qui instruiront encore des volées d’horlogers, il reste certainement l’un des maîtres horlogers contemporains les plus fameux. «Aujourd’hui, chacun sait que la fabrication d’une montre classique se répartit entre plusieurs métiers. George Daniels les a réunis dans son atelier où il ne conçoit pas uniquement ses montres, mais en fabrique tous les éléments, de l’échappement à l’habillement. Dans cet ouvrage unique, l’auteur expose des techniques qu’il a souvent perfectionnées. Il raconte les outils et instruments nécessaires pour le travail à la main et à la machine. Il décrit l’atelier idéal et son contenu. Phase après phase, George Daniels décortique la confection d’un garde-temps de précision. Il en illustre la plupart des opérations avec ses propres dessins qu’il accompagne de brèves légendes explicatives» s’enthousiasme l’éditeur Fabrice Mugnier. Un livre qui parle au profane et au passionné, à l’amateur et au pro. n www.watchprint.com

Watchprint, alias Fabrice Mugnier, est un éditeur libraire à la tête d’un catalogue horloger de plus de 800 références. C’est sur son stand, lors du Watches & Wonders que se trouve distribué le journal suisse d’horlogerie JSH, dont il reste un des grands éditeurs historiques.

CARTE BLANCHE

Collectionneurs, le grand retour! Exit les spéculateurs…

Par Marco Gabella, éditeur de Watchonista.com

En 1994, j’acquiers en brocante ma première montre de collection: une Omega Seamaster de 1948, hélas sans bracelet, mais au prix de CHF 40.—!

En ce temps-là, la valeur des montres bracelets, ces objets du passé, n’existe que dans les yeux et la culture de ceux qui s’y intéressent. Qu’il s’agisse de mobilier signé, d’affiches ayant fait l’Histoire ou encore de montres, le «passé récent» n’excite plus que de rares aficionados taxés de «nostalgiques».

Surgit soudain l’incroyable et improbable résurgence de la montre mécanique, alors que l’ère entière glisse inexorablement vers le tout numérique. Tout comme pour le marché de l’art, la mondialisation et la multiplication des acteurs propulsent ces montres de collection dans la catégorie «investissement». Dire qu’à cette époque, on pouvait encore acquérir, en montres neuves et sans grand-peine, à peu près toutes les références en catalogue, à l’exception de certaines, très recherchées, comme la Rolex Daytona!

Les «flippers» s’en mêlent Dès les années 2010, tandis que le marché de la montre de collection va de record en records, la forte demande pour certains

modèles neufs va progressivement doper les prix à la hausse. Se produit alors l’impensable: les maisons de ventes aux enchères, surtout pour les plus désirées, se mettent aussi à proposer des montres neuves dans leurs catalogues! En franchissant ce Rubicon, le marché place au même niveau les pièces de collection et celles de la spéculation.

Les collectionneurs originels sont dès lors éjectés du marché et les prix deviennent surréalistes. Progressivement, ils se voient exclus du segment du neuf dont les listes d’attentes deviennent interminables. Les acquéreurs sincères sont donc relayés par les «flippers», les spéculateurs et surtout, ces nouveaux acheteurs en quête d’installer de manière ostentatoire à leurs poignets, la réalité de leur richesse.

Dès 2022, la chute s’amorce enfin: la Rolex Daytona neuve de stock atteint en quelques mois son pic CHF à 60’0000.— pour dégringoler aujourd’hui à environ CHF 25’000.— Et alors que la tempête semble s’estomper, que même certaines références désirables rede-

«Quelle est la quantité réelle de montres neuves achetées trop chères qui ne retrouveront jamais leur cote passée?»

viennent accessibles dans des délais passés de plusieurs années à quelques mois, la question des stocks des acteurs du marché parallèle se pose: quelle est la quantité réelle de montres neuves achetées trop chères qui ne retrouveront jamais leur cote passée? Avec des acteurs systémiques comme Watchbox, qui par ailleurs détient des marques comme De Bethune, avec tous les «marchands» qui n’ont pu se débarrasser de leurs réserves au bon moment, qu’adviendra-t-il le jour où l’un deux voudra liquider son stock?

J’ose espérer que la face cachée de l’iceberg n’est pas aussi monumentale que ce que je suppose… En tous les cas, comme le dit l’adage, qui sème le vent récolte la tempête! n

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