Eglise sous vichy

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« l’Eglise sous Vichy, 1940-1945 », Michèle Cointet, Editions Perrin, 1998 [à propos de l’auteur : le ton de cet ouvrage est nettement en dessous de la réalité de ce que fut la collaboration de l’Eglise tant avec le régime de Pétain qu’avec l’Occupant. E manière absolument systématique, l’auteur minimise les méfaits du clergé et des catholiques, passe opportunément sous silence les « qualités » des personnalités et des mouvements cités. La subjectivité pro-cléricale est omniprésente, le parti-pris contre l’œuvre laïque scelle le dévoiement de cet ouvrage qui semble à première vue nourrir quelque prétention historisante. On y apprend peu, on y désapprend surtout. Le sous titre de l’ouvrage lui-même mérite quelque commentaire, puisqu’il est « la repentance en question » : ainsi, il est bien question ici de tenter de minimiser les crimes du clergé, sa complicité flagrante avec le régime vichyste, mais aussi avec le régime nazi. Michèle Cointet est née à Poitiers, est agrégée d’histoire, « docteur ès lettres », professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tours, et prétendument spécialiste de la france sous Vichy. Elle a écrit entre autres « Vichy capitale 1940-1944 », « De Gaulle et l’Algérie Française 1958-1962 ». parmi les mensonges éhontés de cet ouvrage, l’affirmation récurrente d’une opposition de vue totale entre les régimes fascistes et le catholicisme…] A Poitiers, la statue de la liberté érigée sure la place du pilori à l’instigation des franc-maçons de la ville se situe en plain cœur du quartier royaliste de la ville. Evêques et occupation : A Poitiers, le breton Lgr Mesguen est nommé dans une ville ou l’influence de l’Action Française est forte et le débat virulent avec les quelques professeurs catholiques de l’université ralliés au « nouveau cours pontifical ». sans choisir ouvertement l’un ou l’autre partis, il devient rapidement très pétainiste et est l’auteur d’une lettre pastorale en 1941 qui salue les « vertus sociales » du nouveau régime, et explique à ses ouailles que « le respect de l’autorité est agréable au seigneur »… Pendant l’Occupation, la vieille ville chrétienne et universitaire de Poitiers semble inerte. Le quartier pieux et savant s’étend de la rue Descartes, siège de la faculté de lettres, à la cathédrale ; il n’est pas animé, en dehors de la sortie des cours. Lgr Mesguen se sent en quarantaine dans cette ville ; il n’est ni savant ni poitevin, et les catholiques des environs ont toujours préféré un évêque vendéen, qui est pour eux un « poitevin du Bas-Poitou », à un breton. Mais le véritable malaise est ailleurs ; les catholiques poitevins, pourtant réputés pour leurs penchants réactionnaires, le trouvent trop proche de Pétain ; de plus il ne partage pas les sentiments anti-allemands que prisent les universitaires, jésuites et dominicains de la ville. Il s’en ouvre à Lgr le cardinal Baudrillard, qui partage les mêmes convictions collaborationnistes que lui et note en 1941 dans ses carnets : « Mgr Mesguen s’efforce de redresser le jugement de son clergé gagné par la propagande gaulliste. Décidément, le bon sens et l’esprit de discipline ne sont point la marque de ces cervelles ecclésiastiques ». Après guerre, André Latreille porte à Paris les accusations des catholiques poitevins contre Lgr Mesguen, auquel ils reprochent moins son ultra-pétainisme que la lâcheté qui l’a poussé à refuser de protéger des résistants chrétiens. Certains à Poitiers parlent même alors de jeter des grenades à l’évêché. Catholiques du sud-ouest et milice : bien que la plupart des catholiques français aient été plutôt pétainistes et anti-allemands, certains furent aussi collaborationnistes, que se soit à l’encontre des juifs que contre le communisme et toute idéologie de gauche ; c’est notamment le cas dans les châteaux du sud-ouest et de la Loire, dont quelques héritiers ont rejoint les rangs de la Milice. Ainsi de Jean de Vaugelas, de Bourmont, La Nouë du Vair. Politique scolaire pétainiste : La politique scolaire intéresse les milieux d’extrême-droite dès avant Vichy. Ces milieux conservateurs regroupent des enseignants catholiques dans des organisations syndicales et des revues, notamment dans la région parisienne ; Beaucoup de ces dirigeants et inspirateurs se retrouveront à Vichy, preuve des antécédents vichyssois sous la 3° république. Le Redressement Français fait partie de ces mouvements. L’impulsion est venue du Cercle Fustel de Coulanges, fondé en 1927 par des membres de l’Action Française, Henri Boegner et Georges Canteor, deux professeurs de lycée. Le Cercle est actif notamment à Poitiers, ainsi que dans les principales villes universitaires, où des enseignants réactionnaires l’animent : ils combattent contre l’école unique, pour l’élitisme, contre la laïcité, contre la franc-maçonnerie. Ils parlent d’un enseignement insérant fermement l’enfant dans la famille, la région, le métier. A partir de 1933, ils dénoncent la pacifisme et ressortent les vieux oripeaux du patriotisme revanchard. Le congrès de 1935 du Cercle Fustel de Coulanges est présidé par Albert Rivaud et Bernard Faÿ. Abel Bonnard participe à l’élaboration de la doctrine du Cercle, avec Jacques Chevallier et rené Gillouin. Quatre d’entre eux chercheront à devenir ministre de l’éducation sous Vichy. Albert Rivaud est nommé ministre de l’éducation nationale du régime de Vichy du 16 juin au 12 juillet 1940. Abel Bonnard sera à son tour ministre de l’éducation nationale du 18 avril 1942 à août 1944. Albert Rivaud est avant-guerre de toutes les tentatives pour imposer l’idée que « seul un recours au maréchal Pétain sauverait la france »…professeur d’université, il est philosophe mais surtout connu comme spécialiste de l’Allemagne, auteur d’un « Relèvement de l’Allemagne » dont il dénonce le dynamisme dangereux pour ses voisins. Il se montre d’abord peu crédule sur les possibilités pour Pétain de tirer parti de la Collaboration pour sa « révolution nationale ». Il publie également dans la « Revue des deux mondes » un « plan de réforme de l’école », que l’auteur de ce livre qualifie « d’indigent » ; pour Rivaud en effet, l’enseignement doit être « simplifié », « animé par l’instinct vital qui ne souffle que dans les régions » ; Rivaud, originaire de Poitiers, enseigne néanmoins à la Sorbonne. Les universités régionales seront promues, et recruterons soigneusement les étudiants, aggravant le tri et le caractère élitiste de l’institution au lieu de démocratiser l’accès à la culture universitaire. L’enseignement théorique sera limité, au profit du « terrain », le professeur deviendra le « guide » des élèves, « ce qui sera facilité par l’exclusion de l’université des étudiants paresseux » [sic]. Tous les ministres de l’éducation qui se succèdent sous Vichy ont pour caractéristique commune d’avoir été proches ou membres du Cercle Fustel de Coulanges. L’encadrement pétainiste de la jeunesse : en 1941, à la faveur de l’Occupation, les mouvements de jeunesse catholiques profitent de ce que les organisations laïques sont décimées et censurées par le régime pour imposer leur domination sur la jeunesse. Ainsi, sur un effectif de 5 200 000 jeunes de 14 à 21 ans en 1941, 2 560 000 sont encadrés par les mouvements chrétiens : 110 000 par le scoutisme français, 700 000 par l’ACJF, 22 000 par l’Union chrétienne des jeunes gens et jeunes filles, 28 000 par les compagnons de france, 1 200 000 par les cœurs vaillants et âmes vaillantes. Les patronages sont aussi à partir du début du 20° siècle « l’organisme le plus important de la conquête religieuse du peuple et l’arme maîtresse pour la formation des jeunes [...] Il devient un correctif puissant aux idées subversives que renferme trop souvent l’enseignement de maîtres enrôlés dans les milices du socialisme ou de l’anarchie [...] » [sic]…Parallèlement se sont développés les mouvements de jeunes bourgeois ; la première guerre mondiale a accéléré les initiatives de l’ACJF. En 1919, quelques étudiants proposent leurs services au vieux patronage de Reuilly, fondé 60 ans plus tôt par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ; ils « modernisent » le cercle d’étude du patronage, censé permettre le partage des savoirs. Sous l’impulsion de Robert Garric, étudiant bourgeois parisien, nostalgique du patriotisme de l’Union sacrée, disciple de Lyautey, ils forment des « Equipes Sociales » ; Jean Guitton, normalien, se charge des plus jeunes ; au programme, visites de musées et parties de campagne. La province est bientôt gagnée par les villes universitaires, à commencer par Strasbourg, Poitiers et ClermontFerrand, puis des villes plus petites et sans universités, comme Brive. Parallèlement, le scoutisme, anglo-saxon, connaît un grand


succès parmi les élites bourgeoises et compte 700 000 scouts en 1939. si le caractère protestant des origines du scoutisme effraie d’abord les curés, la bourgeoisie réactionnaire est séduite par l’uniforme militaire. La mentalité scoute française est nettement moins démocratique et plus élitiste que l’anglo-saxonne. Les lettres des scouts de Tours en 12939-1940 sont très révélatrice du caractère méprisant et hautain de ce petit milieu. L’idéologie du « chef » est très présente dans le scoutisme français. Les congrégations et la DRAC : la DRAC veut imposer pour les congrégations l’exigence maximal, c'est-à-dire la reconnaissance à leur égard du statut d’association ; du 18 avril au 1 juillet 1941, la DRAC réunit les supérieurs des ordres religieux qu’elle prétend avoir ralliés à ses objectifs [ce qui est largement faux, nombre de congrégations féminine et de jeunesse se montraient nettement moins exigeantes]. Il s’agit de pouvoir créer une congrégation sur simple déclaration officielle, comme une association, sans avoir à passer par une autorisation de l’Etat. La DRAC se montre même plus intransigeante que la conférence des évêques. C’est que la DRAC a le soutien du ministère de la Justice. A Vichy comme dans la zone occupée se joue une confrontation entre les collaborationniste proallemand souvent anti-cléricaux, et les collaborationnistes ultra-catholiques, pétainistes ou crypto-gaullistes. Le 14 avril 1942, Pétain signait la loi sur les congrégations. Il n’existe plus dès lors aucun délit de congrégation, et leur dissolution ne peut être demandée que par le conseil d’Etat. Cependant, l’autorisation de l’Etat reste de mise, comme sous l’ancien régime. Cependant, les congrégations se voient même reconnaître un statut de reconnaissance d’utilité publique ! Le fait de devoir passer par une autorisation de l’Etat, fusse en conseil d’Etat, déplaît à la DRAC, qui dès lors sabote la loi (mais n’hésitera pas à prétendre après guerre que ce sabotage était un « acte de résistance » !). De plus, la papauté, qui refuse la reconnaissance de congrégations échappant au contrôle de la Curie, participe au sabotage. La DRAC organise ainsi une réunion à Lyon en octobre 1942, réclamant plus, réclamation dans laquelle elle est suivie par la plupart des ordres religieux… Cette exigence est qualifiée par un conseiller du cabinet de Pétain comme la réclamation de « privilèges exorbitants que jamais nos rois les plus pieux n’auraient songé à lui abandonner [...] ». La position intransigeante des religieux, entraînés par la DRAC, relève du « syndrome de Solesmes » : la position délirante s’inspire d’une philosophie de la réaction contre-révolutionnaire à l’égard du pouvoir public, dans la droite ligne du « combat » de Dom Guéranger , abbé de la Sarthe qui rétablit en france la règle bénédictine, en fondant en 1832 l’abbaye de Solesmes et en 1853 le prieuré de Ligugé. Sur une ligne ultraréactionnaire, Dom Guéranger multiplie durant son existence les prises de positions ultra-réactionnaires contre les évêques (que cet ultrapapiste, cet ultramontain suspecte de gallicanisme), contre les autorités publiques et même ses amis. Son ultramontanisme virulent se retrouve parfaitement dans l’intransigeance de la DRAC. Celle-ci attend de l’Etat que celui-ci lui donne tous les avantages et toutes les libertés sans qu’elle ait elle-même à le reconnaître. La DRAC affiche également son hostilité à l’égard de toutes les congrégations d’hommes telles que les lazaristes, les sulpiciens, les pères du saint-esprit, et les missions étrangères (appelées « les quatre plaies de l’Eglise ») et les frères des écoles chrétiennes, et elle reproche également aux chartreux d’avoir demandé la reconnaissance légale. L’autre raison de l’échec de la loi sur les congrégations vient de l’opposition de l’Eglise elle-même et de Rome, qui préfère ne pas voir les congrégations, qui lui sont désormais bien soumises, retrouver trop de pouvoir. Bref, se sont les ultrapapistes que l’on peu remercier de l’échec de ce retour en force des congrégations ! en effet, comme sous l’ancien régime, l’Etat exige que les supérieurs des ordres lui soient plus ou moins soumis, en ayant notamment leur siège en france et non à Rome. Le régime de Vichy, s’il est favorable à un retour en force de l’Eglise, veut un retour en force de l’Eglise de france, selon une orientation gallicane assez affirmée. Catholiques poitevins et résistance : Lgr Mesguen en particulier ne peut plus faire réunion dans la bibliothèque privée des professeurs, car la bibliothèque de droit de Poitiers est alors peuplée d’esprit anti-allemands. Il lui reste par contre les réunions privées dans les grandes maisons grises du « plateau »…chez le professeur Savatier, le professeur Latreille, le professeur Pucelle ou le professeur Lefébure, on se rassemble pour organiser la résistance. Dom Lambert, bibliothécaire à l’abbaye de Ligugé, accompagné du curé de Smarves participe aussi à ces « goûters », auxquels assiste également l’avoué, Maître Renard. Le chanoine Duret, professeur au collège Stanislas et poète, y explique la perversité de la doctrine nazie en contradiction selon lui avec les principes du christianisme. Il est incarcéré à la Pierre-Levée avec Dom Lambert, avant d’être décapité à Wolfenbuttel. Epuration et clergé français : Latreille devient après guerre ministre des cultes. Le pape, soutenu en cela par Latreille, refuse la mise en cause des cardinaux dans la Collaboration, notamment Lgr Gerlier, Suhard et Liénart. Latreille est même favorable à ce que les archevêques collaborationnistes soient exclus de l’épuration. Mais De Gaulle exige que l’archevêque de Bordeaux, Lgr Feltin, soit soumis à une enquête. Mesguen en fit pas partie des rares évêques réellement poursuivis et contraints à la démission : il fut protégé en effet par son neveu, grand résistant, le RP Fleury, qui avait agi avec brio pour les juifs et les tziganes poitevins. Par contre, lorsque les déportés survivants de Dachau furent accueillis place de l’HdV de Poitiers le 2 juin 1945, Mesguen tint à être présent alors qu’il n’avait clairement pas été invité. Les déportés et représentants des mouvements de résistance lui demandèrent alors de se retirer et émirent le vœu qu’il soit éloigné d’un diocèse où tant de prêtres s’étaient illustrés dans la résistance. Latreille, alors ministre des Cultes, ne suivi pas les résistants dans leur demande… Antisémitisme et Occupation : fin novembre 1942, le commissariat général aux questions juives organise une enquête sur l’antisémitisme en France, dans la zone nono. 3150 personnes furent interrogées, ce qui permit de mettre en évidence le niveau d’antisémitisme régnant dans les différentes provinces de france : si l’ont observe le rapport à l’antisémitisme par rapport à la situation professionnelle, les étudiants arrivent largement en tête avec 81% d’antisémites déclarés, suivis par les agriculteurs et propriétaires terriens à 62%, les commerçants et employés à 55%, les professions libérales à 54%, alors que les ouvriers antisémites sont minoritaire parmi leur classe avec seulement 43.5% d’antisémites déclarés. Si l’on s’intéresse à l’origine régionale des antisémites, ; on constate que Limoges figure parmi les deux premières villes enquêtées où l’antisémitisme est le plus important, avec 85.6% d’antisémites déclarés, devant Toulouse, deuxième ville de l’ouest de se sombre palmarès, avec 52,1%. Mais nombre de villes ont été épargnées par l’enquête. Sauvetage des enfants juifs et conversions : dans le diocèse de Toulouse et ses environs, les catholiques organisent le sauvetage des enfants juifs en les plaçant dans des familles. Plus de 1500 enfants furent ainsi placés et sauvés. En zone occupée, l’action la plus importante en matière de placement des enfants juifs vint de la congrégation Notre-Dame-de-Sion, vouée en réalité dès sa création à la conversion des juifs au christianisme, sous les dehors d’un « dialogue et d’une meilleure compréhension entre juifs et chrétiens ». de la gare Montparnasse, les enfants étaient acheminés dans des familles d’accueil indiquées par le clergé local en Mayenne, Vendée, Eure-et-Loir, Dordogne, entre autres. Mais dans ces « sauvetage, la question des conversion fait tâche avec les buts humanitaires dont ces organisations catholiques se targuèrent après-guerre. Maurice Rajsfus en particulier se penche sur le cas de la congrégation Notre-Dame-de-Sion et l’affaire des enfants Finaly dans « N’oublie pas le petit jésus », et montre avec quel empressement les catholiques se sont voués à la conversion les enfants juifs récupérés. C’était sous l’Occupation une des principales inquiétudes et préoccupations des familles juives. Le cas des enfants Finaly est loin d’être isolé et anodin : Rajsfus a consulté 100 dossiers de l’œuvre de Notre-Dame-de-Sion, et constaté 33 baptêmes.


Lgr le Cardinal Baudrillart : recteur de l’Institut Catholique de Paris, « de style ancien » […no comment] ; Lgr Grellier : évêque de Laval, en Mayenne, adepte de l’Action Française et de la doctrine de Maurras, très « en honneur » dans la noblesse locale, qui le fascine et le soutien dans ses « œuvres ». Il nomme entre autre un prêtre royaliste à la tête du séminaire de Laval, en lieu et place de Emmanuel Suhard, qui y est alors professeur. C’est avec la plus mauvaise grâce qu’il se soumet en 1926 à la condamnation papale de l’Action Française. Lgr Emmanuel Suhard : fils de métayer, professeur au séminaire de Laval. Dès 1926, Lgr Maglione, le nouveau nonce apostolique nommé par le pape fait savoir à Suhard qu’il pense à lui pour devenir évêque de Sées, alors que Maglione s’efforce de réduire l‘influence de l’Action Française sur le clergé français. Nommé en 1928 évêque de Bayeux, puis au « prestigieux » évêché de Reims (rois de france…). Cardinal le 16 décembre 1935. Archevêque de Paris en 1940 à la place de Lgr Verdier. Lgr Martin : « jeune » évêque du Puy, nommé en février 1940 à 49 ans, a été aumônier des étudiants à Bordeaux en pleine crise de l’Action Française face au Vatican. A ce poste, il se lance dans « l’action catholique spécialisée » selon les préceptes du pape, enthousiasme les jeunes curés du coin, et son évêque Lgr Feltin le charge d’organiser la JEC, la JOC et la JAC ; il semble réussir à détourner l’énergie de la jeunesse bordelaise sensible au marécage de l’AF vers ces œuvres « sociales » de l’Eglise. Présent lors du pèlerinage au Puy des 12 au 15 août 1942. Lgr Louis-Joseph Gaillard, évêque de Tours : nommé archevêque en 1931 pour succéder à un prélat favorable à l’Action Française (Lgr Nègre), il développe l’action catholique sur Tours. Mais il est connu pour ses emportements contre la FNC (Action Catholique), dans laquelle il subodore un parfum de maurrassisme et d’ultra-conservatisme. Lgr Nègre : évêque de Tours avant 1931, il était ouvertement favorable à l’Action Française. Lgr Feltin, archevêque de Bordeaux : il demande à l’aumônier des étudiants de Bordeaux dont il est le supérieur d’organiser dans cette ville la JEC, la JAC et la JOC. Dans une lettre, il explique que « les catholiques fidèles à la doctrine de l’Eglise doivent [...] respecter l’autorité légitimement établie dans la patrie. Et quand celui qui la détient [Pétain] en a reçu l’investiture officielle de l’Assemblé nationale, quand il a manifesté dans le passé une héroïque vaillance et dans le présent un sens politique aisé, qui pourrait lui refuser respect, obéissance loyale et confiance ? ». Futur archevêque de Paris après guerre. Lgr Chassaigne : évêque de Tulle, il appelle sous l’Occupation et Vichy à « se défier de l’esprit critique »… Lgr Auvity : longtemps vicaire général puis évêque auxiliaire du diocèse de Bourges, se retire en 1935 (il n’a pas été nommé évêque de Bourges) dans son village de Germiny-l’Exempt (Cher) ; ultra-pétainiste devenu évêque de Mende en 1940, il explique à ses ouailles dans la « semaine religieuse du Gévaudan » qu’obéir « n’est plus un devoir civique seulement mais une obligation d’un caractère sacré ». Lgr Fillon : archevêque de Bourges sous l’occupation, présent lors du pèlerinage au Puy des 12 au 15 août 1942. Sacré-cœur et Commune de Paris : à Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque, disciple de Saint-François-de-Sales, « reçoit entre 1673 et 1675 des visions de jésus » [sic…of it all]. Au siècle suivant, le culte de cette nouvelle sainte et de ses « visions » reçoit l’appui de la reine Marie Leszczynska (épouse de Louis n° 15) et celui des jésuites. Le 25 mai 1899, le pape Léon n° 13 consacre l’humanité au « cœur de jésus ». En décembre 1870, deux bourgeois parisiens catholiques, Hubert Rohaut de Fleury et Alexandre Legentil, membres de la « confrérie charitable de Saint-Vincent-de-Paul », industriels ou « généreux » exploiteurs selon les points de vue, se proposent, lors de la défaite de la france face à la Prusse, de susciter la construction d’une basilique à Paris pour « la libération de la capitale, le salut de la france vaincue et la délivrance du pape » [question romaine, liée à la politique de Napoléon n°3 en Italie]. Le 24 juillet 1873, la chambre royaliste vote une loi « d’utilité publique » imposant à la ville de Paris la vente du terrain qu’elle possède sur la butte. Il s’agit pour ces braves industriels et leurs amis versaillais « d’expier » les « crimes révolutionnaires » de la Commune… d’un écrasement symbolique insultant la mémoire de celle-ci, par le triomphe d’un édifice versaillais, au sens profondément révisionniste et réactionnaire qui plus est. Certains prétendent que le choix de la construction de cet édifice aurait été antérieur ; certes, mais l’endroit choisi, lourd de sens étant donné le drame qui s’y est joué avec les massacres du prolétariat parisien perpétrés par les versaillais, ne l’est qu’en 1873. le 1° juin 1940, le cardinal et archevêque de Paris Lgr Suhard, consacre dans la basilique du sacré-Cœur « Paris et la france au cœur de jésus et de marie »… Du 12 au 15 août 1942, un pèlerinage rassemblant 120 000 jeunes est organisé au Puy. Il est organisé à l’initiative du père Doncœur et du père Forestier. Doncoeur est le « guide de la Route », branche « aînée » des scouts. Exilé 12 ans en Belgique à la suite de l’expulsion de sa congrégation, ce jésuite rentre en france en 1914 où il devient aumônier militaire ; c’est aussi l’un des animateurs de la très réactionnaire DRAC. Il est rédacteur aux « Etudes », puis participe à l’invitation de Jacques Péricard (« Debout les morts » ; mais surtout un des trois vice-présidents nationaux de la légion française des combattants) à « l’Almanach du combattant » (100 000 exemplaires), dans lequel il publie sa lettre ouverte à Edouard Herriot. Fondateur des éditions de l’Orante en 1934, il publie en 1942 « Péguy, la révolution et le sacré », qui se pose en apologiste et interprète de la doctrine du régime de Vichy, la contre-révolution nationale. Pendant l’Occupation, il remplace l’aumônier des routiers et à ce titre, engage les scouts dans le pèlerinage de 1942. outre, les scouts, y participent les Chantiers de jeunesse et les compagnons. Sur place, les groupes se rassemblent sous des bannières régionalistes, dans un hideux tableau mêlant folklore officiel vichyste, ordre militaire et décorum de procession. Dans cette cérémonie, il est question de la rédemption de la france : la france a péché en remettant l’Eglise à sa place, elle ne sera sauvé qu’en laissant l’Eglise reprendre son pouvoir sur le peuple et la société, tel est le message, quoi s’exprime sous la forme d’un chemin de croix [comme si le moyen-âge, ce long chemin de croix, n’avait pas suffit] ; la légion française des combattants est également présente. Les congrégations et la DRAC : la loi du 7 juillet 1904 interdit l’enseignement à toutes les congrégations, qu’elles soient ou non autorisées. Le congréganiste qui persistait dès lors à « enseigner » commettait un délit passible de pénalités. Les congrégations situant leur offensive cléricale exclusivement sur le terrain de l'éducation furent dès lors dissoutes en france, et leurs membres rejoignirent les sites de leurs congrégations installés dans les pays voisins, notamment en Belgique, Italie, Espagne, Angleterre. Après guerre, les religieux firent grand cas de leur participation à la guerre : face aux centaines de milliers de morts que fit la guerre, les quelques 9 281 religieux et 14 097 religieuses entrés « dans l’armée », comme brancardiers et dans les hôpitaux, ne pèsent pourtant


vraiment pas lourd…Mais l’idéologie de l’Union sacrée, qui n’a en rien fait disparaître des velléités réactionnaires et contrerévolutionnaire qui s’épanouiront ouvertement sous Vichy, leur fournit un prétexte pour se redonner une légitimité. La DRAC était la pièce maîtresse de cette nouvelle offensive cléricale de l’entre-deux-guerres, jusqu’à Vichy. C’est l’abbé Bergey, qui créé la DRAC, groupe de pression au parlement et de propagande dans le pays et la presse. En 1924, la DRAC est en pointe pour empêcher l’application des lois de la république en Alsace-Lorraine. La DRAC, qui revendique officiellement 30 000 adhérents, travaille également avec l’association des prêtres anciens combattants, qui en revendique 13 000. c’est de cet organisation que François Mitterrand est le lauréat à Bordeaux, en 1934. Et bien des partisans de la « révolution nationale » y ont fait leurs premières armes…la puissance et le retour en grâce des congrégations dans l’entre-deux-guerres n’est pas étranger à leur présence dans les colonies et leur rôle très actifs pour servir les intérêt des capitaux et de la diplomatie français. Abel Bonnard, éducation nationale et jeunesse : c’est le candidat poussé par les nazis pour le poste de ministre de l’éducation nationale de Vichy. Pétain n’y est pas favorable, du fait notamment de ses mœurs. Abel Bonnard est écrivain, poète et essayiste, membre de l’Académie française, mondain. En avril 1942, Laval revient au pouvoir, chasse Carcopino de l’éducation nationale et appelle à sa place Bonnard. Bonnard est un ultra-collaborationniste. Il est entouré d’une équipe qui partage sa ligne : Jacques Bousquet, fondateur des Jeunes du maréchal dans les lycées parisiens (devenu en 1941 directeur de l’Ecole des cadres de zone nord à La-Chapelle-en-Serval, rivale et version ultra-collabo de l’Ecole des cadres d’Uriage. L’Eglise se montre hostile à Bonnard, moins pour son philo-nazisme que pour ses mœurs et sa conception de l’éducation : il n’est pas l’homme de l’église catholique de france à Vichy. Bonnard créé les « Equipes nationales » ; cette idée est née de l’initiative de professeurs parisiens collaborationnistes et de la conduite des jeunes du Maréchal de Jacques Bousquet lors du bombardement de la région parisienne en mars 1942. il s’agit alors d’organiser les jeunes pour les faire servir à un « secours aux victimes civiles », c'est-à-dire une opération de propagande menée par les collabos. Mais les intentions cachées des Equipes nationales, c’est de créer un mouvement de jeunesse unique, sur le modèle fasciste, mais dans se version italienne plutôt que dans sa version franquiste, ce qui n’est évidemment pas du goût de l’épiscopat français, plutôt favorable au modèle fasciste espagnol. L’idée en effet que ce mouvement de jeunesse ne soit pas fondé sur une revendication de l’appartenance catholique et une propagande catholique déplait aux cléricaux, bien plus que son caractère totalitaire…rien en effet dans le serment des Equipes nationales ne fait allusion à la chrétienté. Finalement, en 1943, les mouvements de jeunesse catholiques sont intégrés aux Equipes Nationales, mais peuvent arborer leur appartenance catholique. Mais cet accord ne se fait que sur des bases locales faute d’entente définitive au niveau national, notamment sur l’influence réelle que peuvent avoir les catholiques dans ces mouvements. Alphonse de Châteaubriant et le groupe Collaboration : certains catholiques français sont attirés par l’idéologie nazie avant même la seconde guerre mondiale. Ecrivain spiritualiste, Alphonse de Châteaubriant s’est engagé dans la Collaboration idéologique comme président du groupe Collaboration. Il célèbre le régionalisme dans « la Brière », puis affirme dans « la réponse au seigneur » que « les peuples ne sortiront de la crise que par la foi chrétienne ». Les services de propagande nazie lancent leurs filets sur la france et en ramènent des « pacifistes ». le voyage d’enquête en Allemagne fait partie du rituel de ces collabos avant la lettre. Châteaubriant y est invité en 1935 et 1936, assiste aux jeux olympiques de Berlin, prend la parole devant les jeunesses hitlériennes, rencontre Goebbels ; il a des entretiens avec plusieurs religieux allemands. En 1937, il publie une apologie du régime nazi, « la gerbe des forces ». il vante une Allemagne qui a selon lui « réalisé l’unité des classes sociales », sans les abolir, bien au contraire… Châteaubriant s’oppose aux ultra-catholiques français qui dénoncent le paganisme nazi, comme d’Harcourt. Des bénédictins lui prouvent ainsi que même si les organisations de jeunesse catholiques allemandes ont été abolies et fusionnées dans les jeunesses hitlériennes, Hitler admet très bien la religion. Quant au racisme et à l’eugénisme, il les présente comme positifs… L’annihilation de l’individu par cette société totalitaire lui est aussi agréable…L’accueil de ce livre pro-nazi en france est mauvais. En 1937, Châteaubriant offre ce livre à Hitler qui le reçoit, et en dédicace un exemplaire au couple Abetz. Il revient encore par la suite 3 fois en Allemagne avant la guerre. Sous l’Occupation, Alphonse de Châteaubriant manifeste encore plus sa nazi-philie. Il publie le journal « La gerbe », qu’il quitte en mai 1941 ; il est depuis décembre 1940 le président du groupe Collaboration, soutenu par l’Occupant : Collaboration succède en réalité au « Comité FranceAllemagne » d’avant-guerre, association habilement manipulée par Otto Abetz. Dans le comité d’honneur de Collaboration, on trouve entre autre Lgr Baudrillart, le savant Georges Claude, des hommes de lettre tel Abel Bonnard, Pierre Drieu La Rochelle, Pierre Benoît, Abel Hermant. A travers des conférences germanophiles, Collaboration attire la bourgeoisie provinciale, avec l’assentiment le plus total de l’occupant. Professions libérales, industriels, négociants, cadres, enseignants sont assidus à ces manifestations mondaines. D’autres activités concernent un cercle plus restreint lors de séances dominicales. Les membres de Collaboration sont la plupart du temps par ailleurs membres d’autres mouvements collaborationnistes. La délation y est permanente. A la fin de l’Occupation, Châteaubriant se range du côté des ultra-collaborationnistes, en signant le manifeste du 3 juillet 1944, quitte la france en voie de libération et finit sa sinistre existence au Tyrol. L’abbé Bergey et « Soutanes de france » : le chanoine Polimann, « héros » de la guerre des tranchées, est ultra-collaborationniste et trouve le régime de Vichy trop compromis avec gaullistes et arrivistes ! il s’épanouit dans la fange de la zone occupée et devient propagandiste de la collaboration dans « la croix meusienne », dont il est directeur ; il échange aussi des articles avec le journal « Soutanes de france », autre journal collaborationniste dirigé par l’abbé Bergey. Le Collabo Lgr Baudrillart : la collaboration de Baudrillart est présentée par l’auteur de ce livre comme un « détournement des convictions du vieillard ». de fait, le personnage est anticommunisme, et plus largement, violemment opposé à toutes les forces de gauche. Alfred Baudrillart, né en 1859, meurt dans le Paris occupé. Après l’entrevue de Montoire, il se montre ultra-collabo. Il est à la tête de l’Institut catholique de Paris depuis 1907, où il créé une chaire d’histoire des religions et une chaire d’histoire de la révolution dont ion imagine sans difficulté le contenu révisionniste. En 1940, le cardinal Baudrillart appelle à collaborer avec les nazis. Le fait qu’i it été avant guerre germanophobe forcené montre bien que ces motivations fondamentale sont ailleurs. en revanche, il témoigne rapidement de la sympathie pour le régime mussolinien ainsi que pour Franco, sans se compromettre officiellement avec eux avant guerre. Baudrillart exprime aussi à ses pairs son admiration pour l’ultra-collaborationniste Châteaubriant. Il accepte volontiers de donner son patronage à la LVF Les cathos, la Légion Française des Combattants et la Milice : quand Laval créé la Milice le 30 janvier 1943, il compte en faire le prolongement ultra-collaborationniste de la très pétainiste légion française des combattants, dont la naissance en août 1940 avait attiré un « clergé ancien combattant » nombreux, avec la bienveillance de l’Eglise…nombre de dirigeants de la légion étaient des catholiques fervents, à commencer par son directeur général François Valentin, ancien président de l’association régionale de Loraine de l’ACJF. Jacques Péricard, un des fondateurs de la DRAC, est un des vice-présidents de la Légion. 10 ecclésiastiques figurent dans les comités départementaux et 192 dans les postes de direction des comités cantonaux et communaux de la Légion. Les grandes cérémonies de la Légion comportent presque toujours une messe légionnaire…La légion française des combattants, après une


certaine « popularité », finit par être vécue comme odieuse par une partie de ceux qu’elle avait « séduits », par la délation permanente à laquelle elle s’adonne localement. En 1941, face à cette impopularité croissante, l’Eglise demande à ses prêtres collabos de se retirer des instances dirigeantes de la Légion. En février 1942, Darnand créé au sein de la légion un groupe activiste, le SOL (« Service d’Ordre Légionnaire ») ; le prétexte du « danger bolchevique » est alors utilisé par nombre de catholiques pour rejoindre le SOL. C’est de ce Sol que naît la Milice le 30 janvier 1943. Jean Degans, chef du service de renseignement de la Milice, est un ancien de l’Action Française, catholique fervent qui prie longuement avant de s’adonner à ses séances de tortures et d’exactions. La Milice offre dans son hebdomadaire « Combats » une chronique catholique, qui s’en prend notamment à tous les tièdes au sein de l’Eglise, accusés d’être gagnés par la propagande gaulliste. Uriage, école des cadres des catholiques pétainistes, devient l’école des cadres de la Milice, bien qu’une partie des anciens membres d’Uriage aient rejoint la Résistance. Henriot, Feltin et Bergey : En décembre 1943, le milicien Philippe Henriot devient secrétaire d’Etat à l’information ; fils d’une famille d’officiers catholiques, professeur de lettres dans l’enseignement catholique à Sainte-Foy-la-Grande, il gère également le domaine viticole de sa belle-famille à Eynesse ; il écrit des articles dans la « Liberté du Sud-Ouest ». Il rencontre le curé de Saint-Emilion, l’abbé Bergey, qui amène Henriot à la FNC, dont Henriot devient un des orateurs, ainsi qu’à l’Union Républicaine de la Gironde. En 1932, il succède à l’abbé Bergey dans son siège de député. Il devient vice-président de la fédération Républicaine et président des jeunesses du parti. Avec lui, Vichy trouve un propagandiste zélé radiodiffusé. Henriot devient ultra-collaborationniste et combat au sein de l’Eglise tous ceux qui ne sont pas sur cette même ligne de collaboration intégrale avec le nazisme. Des résistants parviennent en se faisant passer pour des miliciens, à pénétrer au ministère de l’information et à abattre henriot. A Bordeaux, Lgr Feltin donne une messe dans laquelle il rend hommage à ce mercenaire catholique, un des grands inspirateurs des exactions de la Milice. Clergé français et épuration : après-guerre, l’épuration est plus que bienveillante à l’égard du clergé collaborationniste ; cependant, des listes de membres du clergé suspects ont été établies, sans être véritablement utilisées contre les personnes qu’elles mentionnent ; les listes de prêtres suspect I à III comportent entre autre les noms de : Feltin (Bordeaux), Harscouet (Chartres), Grente (Le Mans), Richaud (Laval) pour la liste I ; père Doncoeur, abbé Bergey pour la liste III. Les sanctions seront à la fois dérisoires et rares. Les protecteurs de Touvier à Saint-Michel-en-Brenne : Paul Touvier, membre éminent de la Milice a pu fuir l’épuration grâce à de nombreuses complicités, notamment dans le clergé français ; dès la mise à jour des responsabilité de Touvier dans le génocide juif et les déportations et l’ultra-collaborationnisme, lui et sa famille sont protégés de la justice et cachés dans des monastères : entre autres, Solesmes, Hautecombe (l’abbaye de Hautecombe a abrité à partir de 1922, une communauté de bénédictins de Solesmes), Fontgombault, Saint-Michel-en-Brenne (Indre), jusqu’à son arrestation finale le 24 mai 1989 au prieuré Saint-françois de Nice. Au départ, cette protection peut prétendre se faire sans parti pris, mais elle prend nettement le caractère d’une complicité idéologique dès lors que Touvier est accusé de crimes contre l’humanité. Touvier reçoit entre autre l’aide matérielle (3 000 FF par mois) des Chevaliers de Notre-Dame, dont le responsable du chapitre provincial à Paris et Jean-pierre Lefebvre et le créateur Gérard Lafont, et que la presse présente comme un lobby plutôt occulte et influent au Vatican.

Bibliographie : « Pétain-Franco, les secrets d’une alliance », Mathieu Séguela, Editions Albin Michel, 1992 « les carnets du cardinal Alfred Baudrillart 1935-1939 », Editions cerf, 1996 « gaullisme et antigaullisme en Aquitaine », Jacques Palard, Editions des Presses Universitaires de Bordeaux, 1995 « Paul Touvier et l’Eglise », René Rémond, Editions fayard, Paris, 1992 « Alphonse de Chateaubriant 1877-1951 », L.-A. Maugendre, Bonne, 1977. « Touvier, le dossier de l’accusation », François Bédarida, Laurent Greilsammer, G. Smadja, Editions du Seuil, 1996.


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