Hom2 l'ombre

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« L’homme de l’ombre, éléments d’enquête autour de Jacques Foccart », Pierre Péan, Fayard, 1990 7 juin 1845 : l’amiral Augustin Gourbeyre, gouverneur de Guadeloupe, meurt de la fièvre jaune, une terrible maladie, fort répandue sur la côte d’ébène de l’Afrique… 1964 : Roger Frey, ministre de l’Intérieur, lance une « discrète » enquête sur les origines de jacques Foccart. Novembre 1899 : Guillaume Foccart est reçu dans la haute société des planteurs et usiniers békés de Guadeloupe et achète à Hippolyte Clayssen, un des gros békés de Guadeloupe, l’habitation Saint Charles (maison coloniale et son domaine). Derrière un parapet qui clôt la propriété, un cimetière d’esclave, une vaste fosse commune cachée par une épaisse végétation. La Guadeloupe est alors le théâtre de fréquentes grèves et émeutes, et à regarder les conditions de vie des ouvriers agricoles, on a de quoi se demander si l’esclavage a été aboli dans les années 1840…le député Légitimus, fondateur du parti Socialiste Guadeloupéen, est une véritable ordure qui travaille main dans la main avec les planteurs béké. 1903 : les travailleurs guadeloupéens se font encore plus exploiter que par le passé par le syndicat des usiniers békés, et le député « socialiste » Légitimus saute à pied joints dans la collaboration capital – travail, bras dessus - bras dessous avec Souques, le « roi du sucre » et représentant monarchiste des gros intérêts guadeloupéens. L’influe,nce des usiniers békés dans la structure du Parti socialiste guadeloupéen vaut à celui-ci des scores impressionnants aux élections…sur place Guillaume Foccart est un grand ami de ces industriels békés. 1902 : Vicomte Armand de la Loyère, gouverneur de Guadeloupe pour 2 ans ; il va favoriser à fond la collaboration Capital – « travail » (« Travail » désignant les « représentants des travailleurs » corrompus et larbins des békés). Il favorise fraude et manipulation électorale et s’immisce dans le jeu politique. Sous le regard intéressé de Guillaume Foccart, grand ami du Gouverneur. 1904 : en Guadeloupe, Léon Boullouche, un colonialiste qui revient d’Indochine où il a fortement abusé de l’opium et de l’alcool, remplace le gouverneur Vicomte Armand de la Loyère, dont les manipulations politiques sur l’îles deviennent trop visible. Boullouche va en fait s’employer à amplifier les manipulations, les fraudes et les violences du Vicomte Armand de la Loyère. On voit régulièrement chez lui les Guillaume Foccart, La Loyère, Louis Lignières, Clayssen et autres planteurs et usiniers békés prétendument « socialistes », avec leur complice « nègre », Légitimus, traître à la classe ouvrière guadeloupéenne. Guillaume Foccart est sollicité par tout ce beau linge pour se présenter maire à Gourbeyre, où il a acheté une maison de maître à Clayssen, les compères préparant la logistique de la manipulation du scrutin en conclave dans la résidence du gouverneur et dans les salons des maisons coloniales. Il accepte très volontiers de se prêter à cette mascarade pour le parti des descendants des esclavagistes. 5 juillet 1905 : élection frauduleuse de Guillaume Foccart à Gourbeyre, avec l’aide des békés, les descendants des esclavagistes. De nombreux « citoyens » du village travaillent comme domestique sur le domaine de Guillaume Foccart. Guillaume Foccart plaisantera quelques jours plus tard sur ce scrutin en s’appelant lui-même comme « l’élu de la fraude ». novembre 1910 : après avoir été réélu facilement par une nouvelle fraude à Gourbeyre 2 ans plus tôt, Guillaume Foccart le grand ami des békés de Guadeloupe, devient conseiller général du canton de Basse-Terre sous l’étiquette « républicain socialiste ». Au même moment des grèves sont réprimées sauvagement. Des accusations de fraudes sont une nouvelle fois lancées contre Guillaume Foccart. 31 août 1913 : alors que le maître pro-béké guadeloupéen Guillaume Foccart visite son père en métropole, naissance au château d’Ambrières appartenant à Louis Koch-Foccart (grand-père de Jacques), de Jacques Koch-Foccart, fils de Guillaume Koch-Foccart. 20 novembre 1913 : départ vers la Guadeloupe de Guillaume Foccart et sa femme, alors que le petit Jacques reste à Ambrières au château de son grand-père pour 3 ans. 11 mai 1916 : peu après la mort de Louis Koch-Foccart, départ vers la Guadeloupe du petit Jacques Foccart. 1918 : en Guadeloupe, l’élu de l’île Guillaume Foccart proteste contre la Compagnie générale transatlantique qui ne remplit pas ses obligations à l’égard de la colonie, défend les békés planteurs de cacao, de café, de canne à sucre, les producteurs de rhum de l’île. Il fait intervenir de nombreuses relations de la métropole à cette fin. Probablement des liens dont profitera plus tard Jacques Foccart, qui n’a alors que 5 ans. 3 février 1919 : Guillaume Foccart revend l’habitation Saint Charles, achète la plantation des pères Blancs (située de l’autre côté de Basse-Terre, 68 ha et 43 ares), et cesse en mai 1919 ses activité politiques sur l’île. En novembre 1919, la famille Foccart quitte la Guadeloupe et se réinstalle en Mayenne. Octobre 1919 : Jacques Foccart commence à 6 ans ses études à « l’Imac », c'est-à-dire le collège de l’Immaculée Conception de Laval. Juin 1931 : Jacques Foccart finit sa première et quitte le collège de l’Imac de Laval. 1933 à 1935 : Jacques Foccart reste en contact constant avec les Antilles en travaillant à Paris rue de Prony pour une société de commerce qui traite exclusivement avec la Guadeloupe et la Martinique. 20 octobre 1934 : Foccart fait son service militaire à la 17° compagnie de l’air ; il se rengagera ensuite 6 mois, jusqu’en avril 1936. Il y rencontre Henri Tournet, avec lequel il est alors très lié. Après cette date, Foccart prend des cours pour devenir sous-officier de réserve. 1° juillet 1938 : Foccart est nommé sergent de réserve.


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