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« Mitterrand, une histoire de français », T2, « les vertiges du sommet », Jean Lacouture, éditions Seuil, 1998 Juin 1981 : François de Grossouvre se voit confier le Sdece, Régis Debray le « tiers-monde ». Defferre au ministère de l’Intérieur, Jean-Pierre Cot à la Coopération, le Commerce extérieur à Michel Jobert (qui a servi chez Mendès et Pompidou) ; Jean-Pierre Cot a pour ministre de tutelle Claude Cheysson, considéré comme un homme aux « idées novatrices » en matière de coopération, et auquel Cot est tout dévoué. Cot commence par réclamer que la « coopération soit élargie à l’ensemble de la politique du développement (c'est-à-dire les dimensions financières notamment, jusqu’alors compartimentées entre différents ministères, dont les finances), qu’il rebaptise « comme-développement », expression rocardienne qui a le don d’agacer mitterrand. L’objectif de Cot est de faire exploser le système du pré-carré africain, en élargissant la politique « d’aide » à l’ensemble du tiers-monde, sans tenir compte des accointances néocoloniales particulières cultivées précédemment. Mitterrand rappelle Cot à l’ordre du pré-carré dès le 8 juin 1892. De plus, Cot a la fâcheuse habitude de faire précéder toute rencontre avec un des dictateurs de la françafrique par la lecture du rapport d’Amnesty International consacré à son régime, comme pour Eyadema ou Traoré (Mali). Le degré de rupture auquel sont prêts Cot et Mitterrand est lisible dans leurs relations respectives aux dictateurs africains : Cot abhorre Mobutu, Mitterrand également dans un premier temps, (refus que le sommet françafrique de l‘automne 1981 se tienne à Kinshasa, puis « réconciliation » de Mitterrand avec Mobutu dès 1982) ; Cot n’apprécie guère Boigny, qui reste pour Mitterrand un vieil ami, et Boigny demande à mots couverts à Mitterrand la tête de Cot ; Cot se rend au Ghana au lieu de se concentrer sur le pré-carré, et parle de développement plutôt que de coopération ; Cot accorde une importance jugée démesurée par Mitterrand au Cameroun, néo-colonie jugée accessoire ; Cot n’apprécie pas la réconciliation de Mitterrand avec Sékou Touré au moment où des rapports accablent son régime ; c’est Mitterrand qui insiste pour que Cot aille rencontrer Sékou Touré à l’hôtel de Marigny ; Cot s’exécute à contre-cœur, mais se fait accompagner par son directeur de cabinet, Jean Audibert ; Sékou Touré, visiblement au fait des réseaux socialistes « alternatifs » dont fait partie Cot, s’adresse à lui (et non à Mitterrand) pour exprimer sa haine à l’égard du soutien apporté à l’opposition guinéenne en france, avant que le Mansa syndicaliste, sans doute à cour de salive, ne lui flanque dans les bras ses œuvres complètes. La décision de Mitterrand de se débarrasser de Cot est apparemment liée à l’initiative de celui-ci de mettre fin au ministère de la coopération, à vocation spécifiquement africaine, transformé en « ministère de la coopération et du développement », élargi à l’ensemble du tiers-monde. Eyadema, Boigny et Bongo s’opposent à voir disparaître « leur » ministère et le font savoir par le biais de la cellule. Sous leur pression, le changement de nom du ministère à le soutien de Mauroy, pas celui de Mitterrand. Un des points de rupture entre Mitterrand et Cot est aussi lié au Tchad, les socialos parisiens se partageant entre partisans de l’islamiste Habré (la DGSE), Oueddeï (certains proches de Cot) et Kamougué (animiste du sud du Tchad, dont sont partisans certains proches de Cot). Le départ de Cot et l’arrivée de Nucci au ministère de la coopération a pour cadre les opération tchadienne qui manifestent explicitement le renouvellement des ambitions néocoloniales françaises. 1986 : sitôt installé au ministère de la coopération, Michel Aurillac remarque les « étrangetés » de la comptabilité de l‘association « carrefour du développement » de Chalier et Nucci, son prédécesseur. L’association a en effet indûment financé la conférence françafricaine de Bujumbura en 1984, et accessoirement une partie des frais de campagne législative de Nucci, député de l’Isère… Chalier sent le danger de poursuite judiciaires, demande le soutien de Mitterrand, qui l’envoie se faire juger. Ce faisant, Mitterrand encourage Chalier à se tourner vers Pasqua en échange de « révélations » juteuses sur les frais de campagne de Nucci, qui font les profits du Figaro pour toute l’année 1986. Nucci, protégé par l’immunité parlementaire, demande à comparaître devant la Haute-Cour de Justice, ce à quoi il n’est jamais convié. L’affaire Nucci commence à mettre en évidence les affaires liées au financement des campagnes du PS. 1949 : deuxième visite de Mitterrand en Afrique, à l’occasion d’un voyage en tant que ministre de l’Information, à Brazzaville ; il est accompagné de Danielle Mitterrand, de Pierre Chevallier (député d’Orléans et membre de l’UDSR), de Claude de Kémoularia (futur ambassadeur de Mitterrand à l’ONU) 1980, années : Mitterrand confie les « affaires africaines » à Guy Penne et Jean-Christophe Mitterrand. Guy Penne est alors un hautdignitaire de la franc-maçonnerie, et sénateur du Vaucluse. Michel Roussin, arrivé aux affaire sous le gouvernement de cohabitation Chirac, explique que Mitterrand « aimait charnellement l’Afrique », Thierry de Beaucé explique que Mitterrand était « incroyablement informé des ethnies, de leurs histoires, de leurs conflits ». Parmi les autres monsieur Afrique de Mitterrand, Jean Audibert, Bruno Delaye. Parmi les successeurs de Cot et Nucci au ministère de la coopération sous Mitterrand, Aurillac, Jacques pelletier, Edwige Avice, Marcel Debarge, Michel Roussin. Côté militaire, les coloniaux ont les mains libres en Afrique, comme le colonel Robert et le colonel Mantion, sans parler de la DGSE, auxquels Charles Hernu laisse carte blanche. 1957 : Mitterrand acclamé au congrès de Bamako par les « leaders » de la future françafrique. 1983 : Mitterrand gicle Jean-Pierre Cot du ministère de la coopération et le fait remplacer par Christian Nucci, lequel (alors député de l’Isère), se fait bientôt connaître pour avoir placé son directeur de cabinet, Yves Chalier, trésorier de l’association « carrefour du développement », officiellement chargée de former des cadres africains. Le bref passage de Jean-Pierre Cot au ministère de la coopération avait commencer à faire changer la donne françafricaine, mais l’arrivée de Nucci est une marche-arrière accélérée. 1988 : le refoccartisation de la politique africaine de la france semble à nouveau pouvoir être décapitée par l’installation de Rocard à Matignon (il a paraît-il été longtemps un militant anticolonialiste…[ ?]) et par l’installation de Pelletier (réputé indépendant des lobbies coloniaux, à la différence de prédécesseurs comme Nucci) au ministère de la coopération avril 1990 : Erik Orsenna (ou Arnoult) rédige une lettre adressée à Mitterrand par l’intermédiaire d’Attali : « ns ne pouvons continuer plus longtemps à lutter ouvertement contre les oppositions aux régimes en place et à expulser les opposants [...] . tout le monde sait qu’en Afrique, aujourd’hui, la corruption et le gaspillage obèrent les chances de développement. [...] » juin 1990 : Chevènement évoque devant Mitterrand le caractère insupportable de ces militaires français « qui se peuvent trouver sous des uniformes étrangers ». Le discours de la Baule, qui parle vaguement de démocratisation nécessaire (et d’où sont absents deux destinataires majeurs du discours, Boigny et Mobutu), mais surtout est suivi d’une conférence de presse où Mitterrand déclare que l’aide de la france sera « plus tiède envers les régimes [...] autoritaires [...] et enthousiaste vers ceux qui franchiront le pas avec courage ». Cette conférence de presse vaut à Mitterrand un regain de popularité dans toute l’Afrique subsaharienne, mais en revanche provoque la colère et l’étonnement offusqué d’Eyadema (qui explique que son peuple est tout )à fait demandeur du parti unique…), d’Habyarimana, de Bongo…


décembre 1981 : Jean-Pierre Cot a l’occasion de constater que les manifestations étudiantes de Libreville sont menées par des coopérants français, et que la répression est menée le plus violemment dans les commissariat par les policiers français. la cellule africaine socialiste était tenue entre autre par Jean,-Christophe Mitterrand et le député socialiste Jeanny Lorgeoux. Parmi les intermédiaires entre cette cellule de l’Elysée mitterrandienne et le régime d’Habyarimana, Jean-pierre Fleury, dont une des collaboratrice est la femme de Jean-Christophe Mitterrand, et qui dirige la société Adefi, dont l’activité consiste à espionner les opposants africains en France. En 1992, Jean-Christophe Mitterrand est remplacé par Bruno Delaye. Mitterrand est aussi attentif aux points de vue du général Quesnot, anglophobe.


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