Source : « François Mitterrand et les Charentes », Vincent Rousset, Editions Le Croît vif, 1998 FM évoque avec affection (dans « Mémoires à deux voix ») son ami d’enfance Claude Roy, écrivain, « vieil ami de Jarnac », qui allait non pas au collège Saint-Paul mais au lycée Guez-de-Balzac d’Angoulême. De son côté, Claude Roy dit de FM : « mon ami du versant clérical avait une boulimie de lecture aussi grande que la mienne, et ne me le cédait en rien dans le goût du style un peu vif et assez élégant » [dans « Le Cercle des poètes Charentais », article paru dans le Nouvel Obs du 11 janvier 1996] FM est attaché à la culture du terroir charentais, saintongeais, notamment au patois (l’un de ses ancêtres, Beaupré-Lorrain, ayant été diseur de fables et de poèmes. Il vante aussi volontiers les produits du terroir comme la goulebenéze. Philippe Mitterrand, le plus jeune frère de François, a continué à vivre dans les alentours de Jarnac, à Bourg-Charente, où il est propriétaire d’un domaine viticole. Philippe Mitterrand a d’abord repris la vinaigrerie de Joseph Mitterrand, puis a été maire de SaintSimon de 1959 à 1971 (sa femme Jacqueline Mitterrand a été maire de ce village à son tour à partir de 1977). Philippe Mitterrand a un fils, Antoine Mitterrand. FM rend aussi visite régulièrement (après-guerre) à sa sœur Colette Landry (qui a reçu en héritage la maison natale à Jarnac, édifiée à côté du temple protestant). FM est également très proche de deux autres de ses frères et sœurs, Robert Mitterrand et Geneviève. Philippe Mitterrand passionné de chasse, deviendra « conseiller des chasses présidentielles » en 1981… Jérôme Lambert est le petit-fils de Colette Landry. Philippe Mitterrand a eu une fille, Sophie Mitterrand (elle s’est mariée avec Dominique Lavena, lui-même fils du maire de Bassac). A l’église Saint-Pierre de Jarnac, où il a été baptisé, FM a eu pour curé le père Poitou (qui est resté curé de Jarnac jusque dans les années 1940) Un de ses camarades au collège Saint-Paul est Etienne Lhoiry ; FM a gardé des contacts avec celui-ci sous la 4° république, dans les années 1950-1960. Autre amie charentaise très proche et militante socialiste charentaise, Violette Fognet. Le milieu Jarnacais était assez hostile au FM devenu socialiste, et la commune semble être restée conservatrice (maires RPR) FM a aussi connu Maurice Voiron, maire de droite de Jarnac, dès sa petite enfance. Il a fréquenté l’école Sainte-Marie (à Jarnac) et l’école communale de Jarnac, « dont le directeur, Mr Chadouteau, a donné une coloration surprenante à mon enfance ». Autre personnalité proche de FM, Madeleine Chapsal, romancière et amie de Saintes de Mitterrand. Autre saintongeais ami intime de FM, Philippe Marchand, qui a été ministre de l’intérieur. Le clan charentais Mitterrand semble avoir eu une hostilité sourde et réciproque à l’égard de Danièle Mitterrand. Un autre point d’attache charentais de FM est la propriété de Touvent, sur la commune de Nabinaud, propriété de son grand-père maternel, Jules Lorrain, dans le sud Charente ; la propriété fait 100 hectares, dans un paysage déjà ressemblant à celui du Périgord. Il a passé ici les « plus belles heures de son enfance » avec ses frères, sœurs et cousins, d’après Marcel Albérola-Rèche (poète des rapatriés d’Algérie installé à Saint-Antoine de Brouillac, et auteur de « des pieds-noirs dans le jardin charentais de François Mitterrand »). A Nabinaud, FM est resté fidèle au curé local, Joseph Marcelin, curé de Laprade, « qui lui donna ses premiers éléments de latin ». il lui aurait rendu visite dès après-guerre en tant que ministre de la 4° république. Etienne Lhoiry, est le « mari de la pharmacienne d’Aubeterre » (lui-même est médecin dans ce même bled) Un peu plus au sud du sud Charente, FM a aussi es contacts, des amis d’enfance, en l’occurrence en Dordogne Rémi Robin, maire de Saint-Aulaye, et Jean-Pichardie, ancien officier et gouverneur outre-mer (Mitterrand à fait son service militaire dans la coloniale), vétéran d’Indochine et d’Afrique, « son plus fidèle contact à Petit-Persac »… La propriété de Touvent à Nabinaud a été rachetée et occupée par une Mme Gras, rapatriée d’Algérie. Cette Mme Gras, elle-même pied-noir donc, qui a habité la maison des aïeux de Mitterrand jusqu’en 1992 (et depuis environ 72 au moins), et semble avoir refusé à plusieurs reprises des offres de rachat de la maison par les Mitterrand, est la mère de Paul-Henri Gras, maire de Nabinaud dans les années 1990 et propriétaire d’une des deux métairie du domaine de Touvent. Celui-ci ne manifeste pas franchement de sympathie pour FM : sa mère considérait FM comme « le bradeur de l’Algérie française »… Le Collège catholique Saint-Paul d’Angoulême, fondé en 1878 près de la cathédrale Saint-Pierre, a accueilli en tant qu’interne FM de 1926 à 1934 (collège et lycée) ; là, FM a « intégré toutes les activités collectives et sociales, notamment dans le cadre de la Société Saint-Vincent de Paul. Il pratiqua, avec beaucoup de conviction, cette vie religieuse à laquelle nous étions formés et que les prêtres diocésains de Saint-Paul savaient si bien entretenir » explique Robert Mitterrand qui y a lui aussi été scolarisé. Le 18 mai 1947, FM vient à Saint-Paul en tant que ministre des Anciens Combattants de Ramadier (et sous l’étiquette de l’UDSR à laquelle il vient opportunément d’adhérer) pour apposer deux plaques gravées du nom d’anciens élèves morts dans « les divers combats de 1939 à 1947 de la deuxième guerre mondiale à l’Indochine » (extrait des archives de Saint-Paul)… A cette occasion, il « se recueillit devant les noms de jeunes camarades dont la plupart étaient liés à sa famille, tels que Henri Moreau de Rouillac, François de Bénouville (frère du général Pierre de Bénouville, héros de la résistance), ou encore Maurice Laporte Bisquit (avec lequel FM jouait au tennis à Jarnac). En 1983, lors d’une visite à Angoulême, après quelques hésitations, FM évite de se rendre dans son ancien collège. Antoine Mitterrand, le neveu de Tonton, est en 1984, au moment de la tentative de réforme de l’enseignement, professeur de sciences naturelles au collège Saint-Paul d’Angoulême (avant de reprendre l’exploitation viticole de son père) ; Antoine Mitterrand dut alors faire face à la « frange hostile » à son oncle du plateau d’Angoulême et du collège. Parmi les autres condisciple de FM à Saint-Paul, Pierre Chiron. A Saint-Paul, l’abbé Jobit fut le directeur de conscience et non seulement le professeur de philosophie de Mitterrand. Le père Jobit en question est né en 1892 à Angoulême, mais est allé faire ses études à l’école des hautes Etudes Hispaniques à la Casa Velásquez de Madrid de 1931 à 1932… il a Fm comme élève pendant l’année 1933-1934 ; ensuite, il entretient une correspondance continue avec FM. FM aurait tapé la thèse de doctorat ès lettres de l’abbé Jobit, portant sur « Kraus, philosophe allemand et le krausisme », soutenue à Poitiers en 1936 ; plus précisément, cette thèse portait sur « les éducateurs de l’Espagne contemporaine ». Autre tuteur de FM à Saint-Paul, le père Hirigoyen, né en 1903 à Cognac, professeur d’histoire de 1931 à 1934, qui aurait également entretenu une correspondance avec FM par la suite. Enfin le chanoine Clovis Coudreau, qui a succédé à Jobit mais après le départ de FM à Paris. En tout cas, les deux hommes ont échangé des lettres et ont eu des rencontres privées, ce qui témoigne d’une certaine proximité, sans que l’on puisse dire comment elle s’est initiée. Clovis Coudreau semble avoir été en tout cas très engagé religieusement et politiquement, paraît-il plutôt « à gauche »… (?). a la fin de sa vie, Clovis Coudreau traduit les textes grecs des moines de Ligugé. Par ailleurs, FM garda contact avec plusieurs de ses petits camarades de Saint-Paul : les frères Chiron (« amis du point de vue sentimental mais pas politiquement » ; en 1959, Pierre Chiron est militaire stationné au Maroc, et envoie un message de soutien à FM compromis dans l’affaire de l’Observatoire ; Roland Chiron présida pendant un temps l’Amicale des Anciens Elèves de Saint-Paul, et a été maire d’Angoulême avant Boucheron), le général Pierre Guillain de Bénouville (chef de la résistance et député RPR, il défend FM alors mis en cause pour sa participation à Vichy ; l’auteur de ce bouquin suggère que ce serait ce général et non son frère cagoulard qui aurait été scolarisé avec FM… ), le général Georges Fricaud-Chagnaud (né en 1923 à Angoulême, élève de Saint-Paul de 1933 à 1940)