« le mystérieux docteur martin, 1895-1969 », Pierre Péan, 1993, Fayard Pierre Cot : député radical socialiste de la Savoie, proche de Mendès-France, sous-secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères en 19321933 et ministre de l’air en 1933-1934. après avoir rendu visite à Litinov, ministre bolchevique des Affaires Etrangères, il milite pour l’alliance franco-bolchevique contre le fascisme. Il continue à rencontrer Navachine et Litinov ; le fasciste royaliste Henri Martin le fiche en 1935 comme « appointé par les soviets. Très intime avec Navachine » Mars 1936 : création d’un « conseil supérieur secret » réunissant Henri Martin, le colonel Groussard et Eugène Deloncle, qui deviendra en fait le cerveau de la Cagoule. 10 juin 1936 : une perquisition au siège du PNRS permet à la police de découvrir des plans de Paris sur lesquels figurent tous les sites majeurs des institutions de la 3° République. En réaction à cette perquisition est créé le CSAR (comité secret d’action révolutionnaire, extrême droite) ou OSARN (la Cagoule, dont la structure est calquée sur celle de l’armée). Henri Martin fait partie de l’Etat-major et s’y occupe du renseignement ; 1923 : Plus socialiste que communiste, Navachine accepte de servir d’agent officieux à la délégation bolchevique de Rakowski qui souhaite négocier avec le gouvernement français radical-socialiste. Il est mené auprès d’Arthur Artouzov, patron du KRO (contreespionnage bolchevique de la Tcheka) qui surveille notamment les activités des russes blancs en France. Il va en devenir un agent, se chargeant notamment de la relance des relations commerciales franco-bolcheviques. Il est envoyé en Russie. 1926 : revenu de Russie, Navachine commence ses activité de rapprochement franco-bolchevique. Il rencontre le planiste Pierre Cot et se lie d’amitié avec plusieurs hauts fonctionnaires ; il est aussi affilié à la GLF au 30° degré (chevalier kadosch) 16 janvier 1936 : Navachine parle devant les frère de la loge Louise-Michel du Droit Humain sur le thème de « l’économie de demain » ; il commence aussi à pénétrer les milieux des russes blancs et de l’extrême-droite. Il s’approche en particulier du Colonel de La Rocque. Il n’est pas aimé des russes blancs parisiens car il a dénoncé les tentative de séduction hitlériennes auprès de ceux-ci. Il lutte activement contre la montée de l’anti-sémitisme. Il est prouvé que Navachine renseignait les service bolchevique mais aussi français sur les groupes fascistes et nationalistes d’Europe. 27 février 1936 : signature du pacte franco-bolchevique malgré les pressions de l’extrême-droite et de l’Etat-major de l’armée française. Le 2° Bureau de l’armée et la Cagoule sont prêts à tout pour empêcher l’alliance avec les bolcheviques. Tout. 1936, fin : le 2° Bureau note avec lucidité la nature réelle du régime bolchevique stalinien en Urss : « une politique strictement nationaliste, de plus en plus indifférente aux concepts de propagande internationale révolutionnaire… » ; il note aussi que loin de favoriser des troubles et des tentatives révolutionnaires de gauche en france, Moscou semble tout faire pour les empêcher. Les journaux d’extrême-droite et leurs leaders au contraire font courir les rumeurs les plus délirantes sur les tentatives putschiste du gouvernement de front populaire et dénonce le peu d’aide accordée aux « républicains » espagnols, en passe d’être placés sous la coupe bolchevique. 1936, fin : le général Giraud, gouverneur de Metz, a promis son concours au Cagoulard Deloncle en cas de « soulèvement communiste » ; lors d’une réunion de l’OSARN, Giraud approuve le soutien que Deloncle et Duseigneur lui proposent : tenir le pays pendant que le militaire s’occupe de tenir les frontières, en cas d’action communiste. De Gaulle assiste à cette réunion. 25 janvier 1937 : assassinat de Navachine par Jean Filliol (le tueur de la Cagoule). La Cagoule était renseignée sur Navachine par le 2° Bureau et la Sûreté nationale, qui sont persuadé qu’il fait partie de la Tcheka (ancêtre du KGB) ; en fait, Navachine était francmaçon (grand maître des loges de Kiev av 1914), mais pas tchékiste, « juif, bolchevique, lié à la finance apatride », bref tout pour déplaire à Henri Martin et ses amis. Octobre 1936 : Léon Blum et Staline se mettent d’accord pour un « soutien accru » à l’Espagne et à un effort conjoint dans la lutte antifasciste ; Blum accepte à ce titre la venue de nombreux agents bolcheviques du NKVD et du Komintern à Paris pour accroître les réseaux d’action, de livraison d arme et de renseignement. 11 septembre 1937 : alors que la Cagoule fait sauter le siège parisien du patronat français, les journaux d’extrême-droite qui sont ses complices accusent le Komintern d’en être l’auteur. 14 janvier 1938 : le ministre de l’intérieur Marx Dormoy expose à la presse les crimes de la Cagoule, ses activités pro-fascistes et profranquistes, voire pro-nazies ; de nombreux cagoulards qui croyaient lutter contre un coup d’Etat communiste tombent des nues, alors que l’action française se moque de ses anciens amis manipulés par la police et ses provocateurs. Le 26 juillet 1941, Dormoy sera assassiné par d’anciens cagoulards. 24 janvier 1940 : le chef cagoulard Henri Martin sort de la prison de la Santé. Il reprend immédiatement ses contacts avec ses amis fascistes et les mêmes au sein du 2° Bureau. 2 mars 1939 : Pétain nommé par Daladier ambassadeur de france auprès de Franco… Loustanau-Lacau fait l’intermédiaire dans des tractations secrète entre Pétain et Laval. Des rumeurs de complots organisés autour de la personne de Pétain circulent. 11 octobre 1939 : les deux cagoulards Lémery et Alibert débarque à l’ambassade de france en Espagne franquiste pour convaincre Pétain de se préparer à un coup d’Etat préparé par leurs soins. Pétain demande alors à rentrer à Paris, mais Daladier s’y oppose. 1° mai 1940 : Paul Reynaud propose à Pétain un portefeuille de ministre d’Etat. Beaucoup d’agitation dans l’entourage (cagoulard) du maréchal… 10 mai 1940 : Hitler lance ses DB sur la Hollande et la Belgique
18 mai 1940 : Pétain à Paris, où la vice-présidence du conseil lui est proposée par Reynaud. 8 juin 1940 : Pétain quitte Paris le premier. 10 juin 1940 : l’Italie entre en guerre. Le gouvernement français quitte Paris. Reynaud et de Gaulle (sous-secrétaire d’Etat à la guerre) se dirigent sur Orléans 11 juin 1940 : conseil suprême interallié à Briare sur l’initiative de Churchill, qui encourage à la poursuite des combats contre Hitler, alors que Pétain est déjà demandeur d’une « armistice ». A son retour à Londres, Churchill communique une note au War Cabinet : « Pétain s’est révélé un homme dangereux. Il a toujours été défaitiste, même pendant la première guerre. D’un autre côté, Reynaud a paru tout a fait décidé à continuer la lutte et le général De Gaulle [...] était partisan d’une guerre de guérilla ». 13 juin 1940 : Weygand se sert d’une invention d’un complot communiste (« Thorez est en train de constituer un gouvernement à Paris ») pour faire plier le gouvernement en faveur de l’armistice ; mais son coup de versaillais n’échappe pas à Mandel, ministre de l’intérieur, qui hurle avec colère : « on vérifie les ‘’informations’’ avant d’en saisir le gouvernement ! » ; Weygand enchaîne sur un furieux plaidoyer pour l’armistice et quitte la salle en claquant la porte…Pétain enchaîne sur le même thème… 14 juin 1940 : des nazis sur les Champs-Élysées. 16 juin 1940 : Pétain est désigné pour constituer un gouvernement. Victoire des cagoulards civils et de leurs amis militaires, les « sioux ». 17 juin 1940 : alors que l’armistice n’est pas encore signée, Pétain lit à la radio un message demandant l’arrêt des combats ! Déboussolées, les troupes françaises se laissent capturer par la Wehrmacht…le cagoulard Alibert, nommé sous-secrétaire d’Etat à la présidence du conseil fait arrêter Mandel, celui qui avait lutté contre la Cagoule, puis le relâche sur pression de quelques parlementaires. 22 juin 1940 : Pétain accepte presque avec joie les conditions humiliantes posées par Hitler, et « négociées » par le cagoulard Alibert. 9 juillet 1940 : le cagoulard Alibert devenu ministre de la justice fait adopter un texte qui donne tout pouvoir à Pétain pour proposer une nouvelle constitution, mettant fin à la 3° République. La « révolution nationale » cagoularde est lancée, et ce sont les anciens de la cagoule qui sont à la manœuvre. Autour du maréchal Pétain, de nombreux cagoulards : Deloncle et Alibert, Lémery (ministre des colonies), le commandant Bonhomme, le docteur Ménétrel, le colonel Groussard. Henri Martin également, qui vient se mettre à la disposition du commandant Mollard qui dirige le 2° Bureau, sur recommandation du colonel Groussard. Jeantet également, autre cagoulard est à Vichy. Parmi eux une césure apparaît entre la tendance Deloncle, « internationaliste » fasciste pro-nazi, et Henri Martin, national-fasciste « antiboche ». le premier monte sur paris, le second reste sur Vichy. 22 juillet 1940 : alors que les nazis n’ont rien demandé de tel, le cagoulard Alibert est à l’origine de la législation sur le statut des juifs. Août 1940 : la néo-cagoule se sépare en deux groupes fonctionnels mais reliés : Deloncle, le général Lavigne-Delville, Harispe, Jacques Corrèze, Filliol, Duseigneur, Eugène Schueller (créateur de la marque « Monsavon »…) à Paris ; Martin, Méténier, Groussard à Vichy ; Jeantet assure la liaison entre les deux groupes. En « zone libre » comme en zone occupée, des groupes visant à contrôler Etat et population son constitués par les néo-cagoulards : le MSR (Mouvement Social Révolutionnaire, issu du « Mouvement des faisceaux [...] » du même Deloncle créé en 1939 ; zone occupée, 3.000 membres au bas mot), l’Amicale de France (zone libre), le C.I.E., la Légion des Combattants ; en plus des précédents cités, on trouve à la tête du MSR André Tenaille et Fauran ; Deloncle veut organiser des groupes armés autour du MSR, reconnu par Pétain : il trouve pour cela des financement auprès de Laederich (industriel à Epinal) et Eugène Schueller (chimiste fondateur de l’Oréal en 1907). Le « Centre d’Information et d’Etude » (C.I.E.), projet de super police politique, est confié par Deloncle au colonel Groussard, qui s’attache pour cela les services de Lémery et de Alibert. Le C.I.E sera une milice consacrée à la lutte anti-communiste et anti-gaulliste. Le C.I.E est constituée d’une branche civile (renseignement, indics) et d’une branche « GP » ou « action » (milice elle-même, en uniforme) ; pour le recrutement, les chefs cagoulards vont mettre a profit leurs anciennes relations. Dans le C.I.E, on trouve parmi les responsables : de Duge de Bernonville (Marseille), Degans (Montpellier), Darnand (Marseille), et dans le Service de Renseignement (C.I.E-SR) de Henri Martin, Charles Detmar (section anticommuniste), De La Fabrègue (section politique), Charles Boudet (section antimaçonnique), Alfred-André Le Renard (alias Le Goupil, aux archives), Rouyat (alias « Bob », camouflage du matériel militaire), Pierre Nord (alias André Brouillard, ex-sioux et ex-Chef du 2°Bureau pour la région parisienne, assure le contact entre le colonel Baril du 2° Bureau et le C.I.E), Le Diberder, Massias, Fayolle, Yves Daude (ancien de l’action française), Jean Bruel (ancien de l’action française), Charles Pidoux (ex-Cagoulard de Montpellier). La Légion française des Combattants est récupérée à son fondateur Xavier Vallat (ex-cagoulard), par Groussard pour le compte de Deloncle ; on y trouve le colonel Heurteaux (ancien du grand conseil de la Cagoule), Loustanau-Lacau. L’Amicale de france est elle aussi composée essentiellement d’anciens cagoulards, sur une idée de Deloncle ; elle est présidée par le professeur Vaudremer (proche de Henri Martin et ancien du haut conseil de la Cagoule) et animée par Gabriel Jeantet. C’est un centre de propagande de la « révolution » nationale. 24 octobre 1940 : entrevue de Montoire, qui divise l’extrême-droite française et cagoularde, sans pour autant que les contacts ne soient rompus : d’un côté Laval, Deloncle, Déat et Doriot ; de l’autre Pétain, Ménétrel, Jeantet (soupçonné par Martin d’être un agent de Deloncle), Martin, Méténier. 29 novembre 1940 : réunion de Laval, Darlan, Fernand de Brinon avec l’ambassadeur Abetz et le général Walrimont à l’ambassade d’Allemagne à Paris, pour coordonner les opérations militaires visant à récupérer les territoires africains pris par les gaullistes et les anglais. Pour cela, Laval et Déat veulent commencer par virer les cagoulards monarchistes et ultra-conservateurs de l’entourage de Pétain, pour y placer des cagoulards pro-nazis. 10 décembre 1940 : au cours d’une nouvelle réunion à l’ambassade d’Allemagne à Paris, Laval décide de faire bombarder Freetown en complément d’une attaque maritime et de bombarder Fort-Lamy au Tchad. Pétain qui est sollicité pour garder sa neutralité par les anglais et les américains, décide avec les cagoulards pro-vichystes Alibert, Martin et Labarthète de se débarrasser de Laval.
Décembre 1940 : le C.I.E tourne casaque et envisage de se faire financer par l’IS (Intelligence Service, britannique). Groussard qui se tourne vers la « résistance » est pour, Henri Martin est contre, il ne veut pas entendre parler des anglais. Dans le même temps, Heurteaux et Loustanau-Lacau se servent de la Légion française des Combattants contre Deloncle, pour monter des réseaux de « résistance » (« Navarre » ou « la spirale »), qui transmet des renseignements militaires sur la zone occupée au War Office. Loustanau entretient des relations avec l’autre cagoulard Groussard et avec un troisième Cagoulard, le capitaine Fourcaud (un des premiers parachutés en france par De Gaulle) et lui confie des documents à remettre à De gaulle, avec une demande de financement ; mais De Gaulle reste très méfiant à l’égard des cagoulards, de leur omniprésence simultanée dans tous les milieux. Heurteaux met aussi en place sur Paris un réseau de renseignement appelé « Hector ». Henri Martin commence aussi à voir fréquemment l’excagoulard Paul Dungler, chouchou de Pétain, auquel celui-ci donne argent et facilité pour le montage d’un réseau de « résistance » en Alsace. Dungler se présente comme le « premier résistant de france ». 23 septembre 1940 : le gouverneur Boisson de l’AOF fait tirer sur la flotte franco-britannique qui passe au large de Dakar. 4 août 1940 : les deux premiers parachutés de Londres en france : les cagoulards Maurice Duclos (alias Saint-Jacques) et Béresnikoff. Saint-Jacques retrouve par la suite le cagoulard collaborationniste Jeantet qui le mène à Vichy. Février 1941 : dissolution du C.I.E ; Henri Martin monte une structure de renseignement politique, avec le soutien et le financement de Pétain, avec lequel il est en contact via Ménétrel. Labat et Detmar poursuivent de leur côté leur delirium anti-judéo-bolchevomaçonnique… le « SN » (service noir) de Henri Martin recueille toutes informations sur la SFIO, les communistes, les francs-maçons, les juifs, les radicaux, tous ceux qui ont participé au Front populaire. Avril 1941 : Henri Martin, tout en continuant à travailler pour Pétain dans son SN, met celui-ci au service de Darlan et du 2° Bureau, qui le finance à hauteur de 200.000 FF / mois, notamment pour observer le MSR de Deloncle, lequel MSR surveille aussi le SN de Martin sous la direction du 2° Bureau. Le SN à environ 12 hommes à Vichy (Bob Rouyat, De Place, Robert Dumont [futur Sdece], MarieThérèse Baron, Constant Cormont, Paul Nicalais, Jeanne Huyge, Pierre Fayolle (alias « consul », chargé du renseignement sur les gaullistes), Yves Daude (lutte contre les réseaux gaullistes et communistes), George Le Diberder, Jean-Pierre Pochet, Jean Bichon, Jean Chalduc. Tous ceux là disposent d’une trentaine d’agents régionaux, parmi lesquels Dungler et de nombreux ex-cagoulards, plus une multitude d’HC sortis tout droit du répertoire d’Henri Martin. Le fils de Martin, Gilles Martin, travaille aussi pour le SN. Daude fabrique des faux-papiers avec Guyot, un imprimeur de Grenoble. Martin entretient aussi des contacts avec des notables en Bretagne et en Alsace. L’objectif final de Henri Martin est de se débarrasser des nazis après avoir nettoyé le pays de tout ce qui s’approche de la gauche. En fait la même année, l’Abwehr (services secret nazis) se sert du SN de Martin, auprès duquel elle introduit un agent (« Armand »), pour infiltrer le 2° Bureau, grâce aux contacts du SN avec le 2° Bureau : « Armand » prétend en effet pouvoir fournir des renseignements sur la Wehrmacht et les services allemands ; ce qui va permettre à ceux-ci de connaître un des canaux de renseignement franco-anglais, et abondamment l’intoxiquer ; c’est la raison pour laquelle Henri Martin n’est pas inquiété. Mais les réseaux personnels d’agents d’Henri Martin lui permettront d’apprendre cette infiltration. 16 août 1941 : le SN de Henri Martin envoie un ordre à ses agents pour arrêter et torturer Jean Miallon, un émissaire du PC de Genève, d’ou partent les mots d’ordre pour le Pcf clandestin et la résistance communiste. De même pour les gaullistes, que Martin livre également à la police de vichy et à la Gestapo. 5 septembre 1944 : les espions militaires américains basés à Alger obtiennent des renseignements sur la « pénétration synarchiste » supposé parmi les gaullistes : y apparaissent Gaston Palewski (directeur du cabinet De Gaulle), Henri Frenay, Louis Joxe, le colonel Passy (DG du BCRA) le commandant Pélabon, le capitaine Guillaumat (futur PDG d’Elf Aquitaine et père de la bombe atomique française) ; reste que l’existence même de la « synarchie » est largement contestée. La synarchie martiniste est une société maçonnique parfois associée à la Cagoule, qui n’en serait qu’une émanation mercenariale, quoique dans le même temps les cagoulards s’en soient servi sous l’occupation et le régime de Vichy pour écarter certains fonctionnaires proches du pouvoir. Il est probable que ce soit une invention émanant du milieu même de la Cagoule, voire de l’ambassade d’Allemagne en france ; il a été élaboré par Deloncle, Laval, avec le soutien du conseiller d’ambassade nazi Achenbach. 19 juin 1941 : arrestation de Cheikh Hamahoullah sur ordre du gouverneur ultra-vichyste d’AOF Boisson. Boisson le fait mener dans son palais du gouverneur de Dakar, devant une assemblée de marabouts réunis pour la circonstance : Boisson interpelle le cheikh : « pourquoi ne reste-tu pas tranquille ? Si tu es si turbulent, c’est parce qu’on ne t’a pas encore embêté. En tout cas tu vas souffrir, et je te promets que tu ne verras plus cette terre d’Afrique » ; le cheikh répond en se moquant de ces marabout dont la poitrine est pleine de médailles coloniales. Boisson l’expédie en Algérie et le condamne par simple arrêté à 10 ans d’emprisonnement. De là il sera déporté début 1942 en france au centre d’internement d’Evaux-les-Bains, où il trouve Henri Martin, Léon Jouhaux, Marcel Bloch (alias Dassault), Bertie Albrecht, etc. Il y meurt le 16 janvier 1943 des suites de mauvais « soins ». Les autorités coloniales se gardèrent bien d’annoncer sa mort, et sa dépouille, d’abord jetée dans une fosse commune pour « indigènes », fut transférée en 1956 au Soudan (Mali). 1941 : Weygand signe un accord à Alger avec Robert Murphy, représentant spécial de Roosevelt ; ce dernier attache une importance particulière au devenir de l’Afrique, car il craint un « débarquement nazi aux Etats-Unis » via l’Afrique de l’ouest ! Murphy suggère à Weygand et donc indirectement à Pétain de lui demander certains produits nécessaires aux colonies françaises, telles que charbon, pétrole et cotonnades ; ceci pour que Vichy ne soit pas tenté de laisser les nazis se saisir de l’administration de l’Empire colonial français. Autour de Murphy, on croise aussi le Cagoulard Lemaigre-Dubreuil, financier occulte de la feuille d’extrême-droite « l’insurgé » avant guerre. Lemaigre-Dubreuil est un antigaulliste et un cagoulard adepte de la « révolution nationale », qui compte sur les Etats-Unis pour maintenir cette « révolution nationale » tout en débarrassant la france des allemands. Pour Lemaigre-Dubreuil, De Gaulle est l’homme de Paul Reynaud (droite « modérée », militariste, atlantiste, pro-européen, pro-anglo-saxon dans ses grands traits, alors emprisonné par le régime de Vichy), lequel est sa bête noire. Lemaigre-Dubreuil et Murphy s’accordent à écarter De Gaulle comme chef de la « résistance » à imposer après-guerre et tentent de placer à ce poste Weygand ; or celui-ci, admirateur sans borne de Pétain, et défaitiste de la première heure, refuse et fait un scandale qui vaut leur arrestations à de nombreuses personnes. Bref, une sous-merde réactionnaire et ultra-conservatrice. 23 octobre 1942 : le cagoulard Lemaigre-Dubreuil et l’américain Robert Murphy s’entendent pour la mise en place d’un réseau de « résistants » français et américains d’extrême-droite : on y trouve notamment Jean Rigault (ex-cagoulard), Sylvestre Van Hecke (cagoulard proche de Henri Martin), Henri d’Astier de la Vigerie (royaliste proche du cagoulard Henri Martin), Rigault, et Tarbé de
Saint-Hardouin ; le groupe est appelé « groupe des Cinq » ou « comité des Cinq ». Ce groupe est épaulé par des officiers du 2° Bureau qui « n’acceptent pas la défaite », mais n’en ont pas moins « une certaine idée de la france ». Les américains acceptent de considérer Giraud, qui a pu s’évader d’une prison alsacienne grâce à Dungler, comme chef officiel de la « résistance ». Giraud est très apprécié des pétainistes, tant en métropole que dans les colonies et en Algérie tout particulièrement. C’est qu’américains (Roosevelt en tête) et cagoulards partagent dès cette époque une haine anti-bolchevique identique, et Roosevelt cherche à préparer une alliance franco-germano-américaine afin de se retourner contre la Russie une fois le régime nazi abattu. Décembre 1942 : Giraud assume la direction, civile et militaire de l’Afrique française, soutenu par les Américains et par certains pétainistes déçus, qui le considèrent comme une solution de rechange face à de Gaulle. 8 novembre 1942 : de Londres, De Gaulle apprend la mise en place du plan Torch conjoint entre SR vichystes, cagoulards, Giraud et américains ; il est vert de rage, mais ne comprend pas la complicité des américains avec Vichy, et est persuadé que Pétain va faire en sorte d’empêcher le débarquement en Afrique du nord. En fait les américains sont au mieux avec vichy et les milieux collaborationnistes. Le centre de la résistance se déplace de Londres à Alger, et par là même d’une coalition gauche & centre-droit à une coalition d’extrême-droite. Suite à l’accord Darlan-Clark, c'est-à-dire de Vichy et des Etats-Unis, De Gaulle estime que « ce fait dépassera, par ses conséquences futures, la capitulation de Bordeaux »… en 1942, c’est à Darlan que l’administration coloniale de l’AOF se rallie, et non aux « alliés » et encore moins à De Gaulle et la « France libre ». 20 au 24 décembre 1942 : le cagoulard Lemaigre-Dubreuil est à Washington pour un contrat de réarmement de l’armée française. Il apprend le meurtre de Darlan et la prise du pouvoir de Giraud, son « poulain ». En fait l’assassinat de Darlan a été décidé par les coachs de Giraud, apparemment à l’insu du plein gré de ce dernier. L’objectif était de porter au pouvoir le Comte de Paris, commanditaire ultime, mais que les comploteurs monarchistes n’avaient pas réussi à « placer » auprès des anglais et des américains. Certains gaullistes semblent s’être compromis dans le complot. De Gaulle et le comité de Londres hurlent également contre le cagoulard Lemaigre-Dubreuil et sa bande de fascistes qui trustent toutes les relations avec les Etats-Unis. 23 février 1943 : l’agent de l’OSS Henry Hyde, marié à une baronne française monarchiste, partisan de l’extrême-droite française « anti-nazie » et de Giraud et opposé à De Gaulle, arrive à Alger pour former une branche française de l’OSS. Il apparaît que le choix des Etats-Unis de Giraud et de l’extrême-droite française plutôt que De Gaulle n’est pas sans lien avec les amitiés entre le général Donavan (fondateur de l’OSS) et le commandant Daru (représentant du SR français à Washington). Avec le cagoulard LemaigreDubreuil et ses amis des services français, l’agent de l’OSS cherche donc une solution de rechange à De Gaulle et à Giraud, lequel est trop un militaire et pas assez un politique. Les gaullistes décident alors de cesser toute relation entre les maquis et l’OSS durant l’année 1943. 30 mai 1943 : Churchill et Roosevelt se mettent d’accord pour une coresponsabilité de Giraud et De gaulle à la tête du CFLN, qui n’est qu’une unité de façade. Novembre 1943 : Giraud et sa clique cagoularde semblent évincés du CFLN mais gardent en fait la haute main sur les forces armées et les services secrets, notamment les relations avec l’OSS et l’agent Hyde. Ainsi « l’OSS-French-Desk » reste un repère de « dissidents » cagoulards et pétainistes anti-gaullistes, dirigés par Lemaigre-Dubreuil, mais aussi l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry, ami intime du fondateur de l’OSS, Donavan. On y trouve encore Dungler. Celui-ci vient de refuser de rallier son réseau de résistants alsaciens à ceux conduits par le BCRA et donc contrôlés par De Gaulle, ce qui ne manque pas d’intéresser Henry Hyde, de l’OSS, qui lui donne des moyens financiers et matériels. Dungler et les cagoulards veulent installer Giraud chef de la résistance sur toute la france. On imagine la joie des résistants communistes, socialistes et gaullistes si un tel événement s’était produit ; c’est qu’en fait Giraud tient la résistance militaire (ORA + SR). Le jeu des américains via l’OSS est de doubler les réseaux de résistance reliés au BCRA. Pour cela, l’OSS-FD (french desk : les cagoulards), l’ORA, les SR français (2° Bureau) sont associés aux agents anti-hitlériens de l’Abwehr avec lesquels les Etats-Unis sont en contact, pour négocier une paix séparée avec l’Allemagne après un assassinat d’Hitler. Mais les réseaux alsaciens de Dungler refusent de le suivre dans une alliance avec les américains, et préfèrent les anglais. Et les propos des résistants alsaciens après-guerre montre qu’à partire de leur refus, il a cherché à saboter leur réseau…et que par ailleurs ils n’ont jamais vu la couleur du financement de l’OSS… 11 juin 1955 : le cagoulard Lemaigre-Dubreuil est assassiné par la « Main Rouge », émanation du « lobby gaulliste » du Sdece, qui pourchasse alors les nationalistes marocains, que Lemaigre-Dubreuil soutien. 2 août 1945 : rédaction d’un rapport de la DST faisant état des activités du général Giraud dans les dernières heures de la guerre : fin 1944, Giraud est en suisse avec les services de renseignement allemands et des cagoulards ; il est considéré comme le chef des maquis blancs, et d’accord avec le général Georges (lui-même très proche des cagoulards) pour une action commune en france en liaison avec Brinon et les agents de vichy, pour des parachutage d’armes données par les nazis afin d’aider les maquis blancs à descendre des FTP communistes ; fin 1944, Giraud a encore des contacts avec Darnand, le créateur de la Milice. Août 1945 : Henri Martin considère De gaulle comme l’homme de Moscou ; il entreprend donc de remonter un réseau équivalent à celui de la Cagoule ; il commence le recrutement : Yves Daude (alors journaliste à l’AFP…), des contacts réguliers comme Roger Wybot (ancien du C.I.E sous Vichy, devenu après guerre DG de la DST à sa fondation et tout aussi anti-bolchevique que Martin…), Marc Bergé (DG des RG…), mais aussi dans le Sdece et l’armée, à l’assemblée nationale, dans les banques, parmi les fonctionnaires et notables divers ; le commissaire Dides (anti-bolchevique), le préfet Baylot (préfet de police à paris à partir de 1951 ; il participe au réseau anti-communiste de la PP monté par Dides, ce qui conduira Mitterrand ministre de l’intérieur à le mettre à l’écart, le jugeant trop compromis à l’extrême-droite…), Hélion de Charrette (ex-action française), Henri d’Astier de la Vigerie (ex-Cagoule et ex-vichyste, il e,ntretient des relations étroites avec le DG du crédit Lyonnais Wyriath), André Blumel (qui le met en contact avec les sionistes juifs d’Israël avant la naissance de l’Etat hébreux ; cela ne peut que plaire à Henri Martin, qui n’a « rien contre les juifs » mais hait les « apatrides »), le russe blanc De Harting (puissant, méconnu, très bien renseigné sur l’Est ; proche de Ribière, un DG du Sdece ; ancien chef de l’ORA très proche du général Revers et de nombreux galonnés de l’Etat-major, y compris ceux du renseignement militaire, dont les anciens de l’ORA ; ce lien fournit à Henri Martin un accès indirect sur le Sdece), Robert Dumont (officier à la DGER puis au Sdece, ancien du SN de Martin en 1941 et 1942), le colonel Fourcaud (ex-cagoulard et n°2 du Sdece après-guerre), Dungler, le colonel Miller (ancien de la « résistance » blanche, de l’ORA) ; des taupes dans le Pcf ; Henri Martin semble aussi bénéficier « d’opérations Totem » (échanges de renseignements entre services du même camp), et collabore avec l’Organisation Gehlen (ancien responsable nazi de l’Abwehr en URSS, Gehlen a marchandé avec la Cia la plus importante documentation jusqu’alors accumulée sur
l’Urss ; il a fondé une organisation semi-privée rattachée au gouvernement de RFA) ; il reprend aussi contact avec des anciens de la Cagoule comme Métenier, Bouvyier, Empis, Vallet, Jeantet, lesquels à leur tour seraient en relation avec les députés Loustanau-Lacau et… Mitterrand ( !), mais aussi avec l’ancien DG de la Sûreté, Bertaux, probablement par l’intermédiaire de Blumel et Roger Stéphane, journalistes de l’Observateur… il travaille aussi beaucoup les milieux catholiques (notamment avec Jean Ousset, fondateur du mouvement intégriste « Cité catholique ») ; Jean Violet (impliqué plus tard dans l’affaire des avions renifleurs, ancien camelot dans l’action française et cagoulard, ancien MSR de Deloncle, ami du cardinal Giovanni Benelli, considéré comme ‘’l’homme du Vatican’’, futur HC du DG du Sdece le général Grossin…) 1955 : Henri Martin participe au lancement de l’UDCA, ; le parti de Poujade et du petiot Le Pen… 31 mars 1954 : le maréchal Juin déclare lors d’un traditionnel « banquet des anciens » à Saumur, en présence du sénateur Debré (gaulliste) et du général Zeller, qu’il faut faire rendre raison à l’Etat… 4 avril 1954 : tentative de coup d’Etat, appelée également « premier complot gaulliste » ; le Maréchal Juin (élevé au rang de maréchal en 1952, partisan de Giraud pendant la guerre, puis finalement rallié à De Gaulle…), soutenu entre autres par le général Zeller, le général Blanc et une bonne partie de l’Etat-major d’Indochine préparent un coup d’état à l’occasion de la manifestation traditionnelle militaire de l’étoile, qui doit réunir une quantité impressionnante de militaire, une bonne partie de l’Etat major et les anciens d’Indochine. En fait, la chose est préparée par Jacques Foccart, Roger Frey, etc. avec pour objectif de ramener De Gaulle au pouvoir ; ceux-ci ont eu vent des propos du maréchal Juin… le Maréchal Juin s’est exprimé quelques jours plus tôt contre la CED ; De Gaulle descend à l’hôtel La Pérouse en prévision du coup pendant la manifestation ; à Versailles, les chars ont reçu ordre de se préparer à « descendre sur Paris » ; le colonel Mirambeau, chef de cabinet du chef d’Etat-major de l’Armée de Terre le général Blanc, et « l’écrivain » Roger Delpey, se rendent en Normandie avec une lettre à donner de la part de Blanc au maréchal Juin lui demandant de participer à un coup d’Etat. Celui-ci se « dégonfle », l’opération est annulé, ce qui n’empêche pas le préfet Baylot de faire le coup de poing au milieu des politiques, frappant Pleven et Laniel, accusés de traîtrise en Indochine, et en Europe avec la CED…la chose a été préparée autour de l’Association des Anciens d’Indochine. avril 1953 : création de l’Association des Anciens d’Indochine, avec pour secrétaire général Yves Gignac ; on y retrouve Michel Debré, Christian de la Malène et certains généraux opposés à la CED. Au total, 28.000 cotisants dont 8.000 militants actifs… Henri Martin est très intéressé, et de leur côté, les gaullistes en sont déjà. C’est Robert Lalfert qui recommande Henri Martin à Yves Gignac. 1955 : Henri Martin fonde le « Grand O », également appelé « la Cagoule de la Rive Gauche », où il invite régulièrement Yves Gignac, secrétaire général de l’Association des Anciens d’Indochine, dont il ne se sépare plus. Les réunions ont lieu au domicile de l’avocat Girard, un proche de Henri Martin, ou dans le pied-à-terre du « marquis d’Angosse-Mieule, baron « chouan » financier de Henri Martin. On trouve à ces réunions Couraud (le président de la FNSEA), Fernand Vangraefschepe (président de la chambre d’agriculture du Nord), le président du syndicat (patronal) des « Routiers », un ingénieur EDF (chargé de couper le courant dans le cadre d’un putsch), le secrétaire général du syndicat (patronale) de la boulangerie, l’avocat Girard, Pierre de Villemarest (journaliste AFP…) ; Yves Gignac (SG de l’Association des Anciens d’Indochine), Henri Martin, le général Bouvet (commandement de la région militaire de Paris, sous les ordres de Zeller), le général Cherrière (ex-cagoulard, nationaliste, colonialiste et anti-bolchevique, lequel devient après avoir quitté son poste en Algérie en désaccord avec Soustelle le « grand A » du « grand O »…), le général Lionel-Max Chassin (ami de StExupéry, ce grand copain de l’OSS ; n°2 du « Grand O » ; Gignac et Henri martin entretiennent aussi de bon contacts avec le général Salan, qui s’améliorent avec le temps, à l’approche de mai 58) ; chacun des militaires du groupe s’active pour former ses réseaux dans l’armée. Avec l’aide du colonel Schramm et de Jean Eschbach (un agent de Henri Martin), Pierre de Villemarest créé un mouvement intitulé « Résistance à la désagrégation de la France et de l’Union française », véritable organe de coordination entre l’armée et tous les groupes fascistes, nationalistes, colonialistes, monarchistes en France et dans l’Empire, par exemple avec l’UDCA de Poujade, à l’insu de celui-ci, une partie du RPF depuis sa dissolution ; Pierre de Villemarest est secondé dans la mise en place de cette nouvelle Cagoule par jean Gavignet (Sdece) ; côté « SO », on trouve des « anciens d’Indo », des réfugiés hongrois, des légionnaires. Henri Martin est cependant persuadé que le détonateur qui va « faire sauter la république » se trouve en Algérie ; pour cela il entre en relation avec Robert Martel (jeune colon de la Mitidja), lui-même en contact avec Reygasse. 25 août 1955 : en Algérie, Robert Martel (maurrassien et catho ultra) et Reygasse participent à la création de l’UFNA (Union française nord-africaine), avec pour président Boyer-Banse. Robert Martel finit par écarter Reygasse, jugé trop proche de Soustelle, de l’UFNA, qui devient rapidement un mouvement très important en Algérie dans les milieux coloniaux. 6 février 1956 : Guy Mollet est reçu à coup de tomates par Robert Martel et ses amis de l’UFNA en Algérie. Le commanditaire est Kovacs (foccartien). Dans l’après-midi, les hommes de martel armés de fusils occupent la rue Sadi Carnot et attendent le feu vert de Jean-Baptiste Biaggi (foccartien) pour… renverser la République, en prenant le palais d’Eté où se trouve Mollet. L‘ordre ne vient pas, et Robert Martel comprendra par la suite qu’il a été manipulé par des gens qui ne sont pas prêts à aller au bout de la contre-révolution, à savoir cette fois, les gaullistes…après ce coup d’état avorté, Robert Martel rencontre des intermédiaires comme le journaliste Pierre Joly (belge, colonialiste congolais et algérien à la fois, fils d’un ambassadeur belge en France, et auteur de « contre révolution, stratégie et tactique »…), la fille d’un riche industriel Rolande Renoux (une mystique occultiste passionnée par les sociétés secrètes) ; Jean Bovagnet est envoyé à sa rencontre par la « Nouvelle Cagoule » (Henri Martin et ses acolytes), et bientôt être rejoint par Pierre Joly. Rolande Renoux présente Jean Bovagnet et Pierre Joly à Robert Martel. Plus tard, Martel est présenté à Henri Martin qui lui explique qu’il est tombé le 6 février dans une manœuvre de provocation montée par Biaggi, lequel ne va pas aussi loin que le « Grand O » en a pour sa part l’intention. Martel est sous le charme. Juin 1956 : l’UFNA, qui a plagié une directive du gouverneur Lacoste, est dissoute ; les militants de l’UFNA rejoignent les milices clandestines et « contre-terroristes » de Kovacs (proche du général Faure, lequel ne leur cache pas qu’il prépare un putsch). 1956 à 1958 : les complots de renversement du gouvernement français se succèdent en Algérie, la palme revenant aux gaullistes. Le docteur Henri Martin et sa « Nouvelle Cagoule » sur la seconde marche du podium. 16 janvier 1957 : attentat manqué de la « bande à Kovacs » contre Salan, Rodier tué, Cogny et des gaullistes emmerdés. Salan est lié à la « Nouvelle Cagoule » par le biais de son chef de cabinet, le colonel Thomazo.
14 juillet 1957 : « règlement de compte » entre indépendantistes algériens à Paris, annoncent les médias : il n’en est rien ; en fait, le n° 2 de la willaya de la région parisienne a été flingué par les amis d’Henri Martin et de sa « Nouvelle Cagoule », De Villemarest et Jean Gavignet, aidés de 4 acolytes (dont deux « musulmans »), pour le compte de la DST qui leur a livré nom, adresse et rôle. De Villemarest sera l’auteur de plusieurs autres assassinat de ce type, sans l’autorisation officielle de la « maison martin » ni des services spéciaux français, mais avec leur aval au moins tacite. De Villemarest (alias « 78 » du « service Action et Renseignement » à la DST) bénéficie en tout cas de renseignement au sein du Sdece (Gavignet), de la DST, de l’organisation Gehlen, des services italiens, belges, hollandais et même bolcheviques. 1958 : en début d’année, Henri Martin apprend à Robert Martel que lors d’une réunion maçonnique internationale à Brunswick a été décidé le retour du général De Gaulle au pouvoir avec l’aide de Soustelle et l’émission d’un « franc lourd ». Martel part alors à la rencontre des colons algériens pour répercuter la pensée « martienne », à savoir que le retour du général De Gaulle ne signifierait nullement l’Algérie française mais la décolonisation. De leur côté, l’avocat Biaggi et d’autres se démènent sans compter pour contrer les menées de la « Nouvelle Cagoule ». décembre 1957 : Delbecque, membre du cabinet de Chaban-Delmas, devient le conjuré n°1 de la conspiration gaulliste en Algérie ; en 5 mois, il va faire plus de 28 voyages en Algérie. Il est en contact avec Thomazo, l’homme de Salan, pourtant également en contact avec la « maison Martin », mais qui ne la suit pas contre De Gaulle. 18 janvier 1960 : le général Massu, opposé à la politique algérienne gaullienne explique dans une interview au Süddeutsche Zeitung que l’armée « a la force et la fera intervenir si la situation le demande ». 24 janvier 1960 : émeutes et barricades d’extrême-droite à Alger ; organisé par les partisans d’Henri Martin et de sa Nouvelle Cagoule en Algérie, mais contre son avis ; en effet pour Henri Martin le moment est mal choisi. 9 au 13 décembre 1960 : les activistes proche de Henri martin et de la nouvelle Cagoule en Algérie fomentent des émeutes lors du voyage gaullien en Algérie ; bilan : 120 morts. 22 avril 1961 : les généraux français en Algérie Challe, Zeller et Jouhaud, aidé par un régiment de paras, prennent le pouvoir à Alger. Bientôt rejoints par Salan. Challe annonce bientôt sa reddition, alors que Jouhaud et Salan sont pris en charge par Robert Martel (ami de Henri Martin en Algérie). La rébellion sanglante de l’OAS commence. Henri Martin mais à sa disposition ses réseaux.