Poujadistes centre ouest

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Source : « le mouvement Poujade [1953-1956] », Stanley Hoffmann, cahiers de la fondation nationale de sciences politiques, 1956

Au départ, les communistes soutiennent Poujade : c’est même un conseiller municipal communiste qui prévient Poujade du contrôle du fisc du 22 juillet 1953 ; de même, face au succès poujadiste aux élections à la CCI du Lot en décembre 1953, le président de la chambre dénonce la collusion de Poujade avec les communistes. Le bloc de départ du mouvement Poujade à partir du 22 juillet 1953 à Saint-Céré se situe dans le centre-ouest (Lot, Cantal, Corrèze, Haute-Vienne) ; dès 1954, il se répand dans les départements voisins (Puy De Dôme, Loire, Lozère, Gard, Hérault, Haute-Garonne, Dordogne, Gironde, Charente-Maritime, Vienne, Haute-Loire, Creuse, Bouches-du-Rhône et Var), et élargit encore rapidement son assise en 1955 (Oise, Nord, Isère, Drôme) Partout où le « petit commerce » et l’artisanat ont eu à souffrir de crises économiques localisées, Poujade a eu un succès assuré : c’est le cas avec les difficultés des producteurs de pineau des Charentes, cher à Max Brusset, qui ont aidé l’UDCA de Poujade à s’installer en Charente-Maritime, amené Brusset à défendre la Charente-Maritime avec la même ardeur qu’il avait mise à défendre les producteurs de pineau. C’est de cette manière que Brusset fournit à Poujade, de passage à Royan, un public de « paysan », disons de moyens et gros agriculteurs locaux. Les commerçants et artisans poujadistes ne sont pas, loin s’en faut, tous des « petits » : « gros épiciers » à Limoges, un « gros transporteur » de Saint-Privat, etc. Poujade est soutenu par la fédération départementale des épiciers de la Haute-Vienne, par l’Union des Commerçants et industriels de Dordogne, par le syndicat artisanal de Bergerac, etc. L’organisation du mouvement Poujade est confiée à Mr Condamine (un transporteur) en Corrèze, à un crépin en gros (« qui circule beaucoup) en Creuse. Lors d’une tournée antifiscale, Poujade fait un circuit qui le mène de Limoges à la Bourboule, puis à Ussel, Montmorillon, Royan, Châtellerault, en moins de 48 heures. Dans la Vienne, le mouvement Poujade organise une opération de « ramassage des patentes ». Dans un supplément à « fraternité française » de l’été 1955, l’organe du mouvement, Poujade écrit : « [...] le bastion inexpugnable de l’armée des braves gens en marche, ce sont ces régions du centre où une vieille race, dure comme le roc de ses montagnes, franche comme le vin de ses coteaux, a décidé de montrer à la france que la graine des hommes libres n’était pas perdue : Rouergue, Quercy, Auvergne, Limousin, Saintonge [...] » En mai 1954, le mouvement Poujade s’organise en Corrèze, suite à un contrôle du fisc, et où Poujade participe à l’organisation du mouvement. L’assemblée générale se tient le 5 mai 1954 à Tulle. Puis c’est le tour de la Dordogne, la Haute-Vienne en septembre 1954. dans le même temps, l’organisation progresse également dans le centre-ouest : la Vienne notamment a droit à « tous les soins » de Poujade, assisté ici de M. Nicolas, qu’il rencontre dès le début de 1954. sont également conquises, la Creuse, les Deux-Sèvres, mais surtout peut-être la Charente-Maritime, organisée par une « formidable équipe de jeunes » autour de Mr Bouyer et du syndicat des marchés de Royan. Dès octobre 1954, tout le Centre, la Vienne, les Charentes, les Deux-Sèvres, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire sont atteints ; lui échappent encore au sud de la Loire la Vendée, l’Aquitaine, la Gascogne, etc. Courant octobre 1954, une crise éclate au sein de l’UDCA, et une « inquiétude » s’exprime dans la Haute-Vienne, la Vienne, la Corrèze (dont le président Condamine est par ailleurs devenu trésorier du mouvement par Poujade). Poujade décide alors de réorganiser le bureau national de l’UDCA, avec l’aide de M. Béliard, président de l’UDCA de la Vienne et administrateur national. La crise porte sur des questions de trésorerie du mouvement…Le principal antagoniste de Poujade est alors Condamine, gros entrepreneur de travaux publics, propriétaire de ligne d’autobus, fils d’un ancien maire et conseiller d’arrondissement, trésorier de l’UDCA et président de l’UDCA de la Corrèze. La crise se termine à l’avantage de Poujade, alors qu’en Haute-Vienne, certains membres du bureau quittent le mouvement ; dans la Vienne, le président de l’UDCA se retire également, de même que dans la Corrèze. A partir du 17 octobre 1954, Poujade peut relancer son mouvement avec des hommes sûrs à ses côtés, dont M. Grant (Ussel), M. Bouyer (Royan). En 1955, lorsque le président départemental de l’UDCA du Maine-et-Loire est arrêté, M. Nicolas menace un préfet « digne de l’inquisition » de faire descendre 5 départements de l’UDCA sur la ville d’Angers. En mars 1955, une grève des boutiques de l’UDCA est lancée dans tout le Limousin. En 1955, Poujade décrète le boycottage aux élections cantonales de 8 parlementaires, dont M. de Gracia dans les Landes (RPF) et M. Raffarin en Haute-Vienne (agriculteur) Dans son discours de Royan, en août 1955 (cf. « l’Union » [?]), Poujade explique que : « J’ai le parrain de mon fils, qui est à Cognac. Nous nous sommes connus en prison en Espagne. J’ai été élevé chez les curés, lui est un instituteur laïc, libre-penseur, et nous sommes devenus les meilleurs amis du monde… Il nous faut nous faire des concessions et ne plus penser à ces petites histoires ». Meeting de Poujade à Limoge à la fin du mois d’août 1955, puis à Poitiers et Châteauroux. En août-septembre 1955, le « mouvement Poujade » relance ses actions spectaculaires, avec entre autres, l’invasion d’une perception des impôts en Charente-maritime (à Léoville), pour protester contre la décision d’un percepteur « sadique et désaxé ». Au cours des mois, qui suivent, les actions se multiplient et les percepteurs des impôts de Charente-maritime sont particulièrement malmenés. A Niort en Deux-Sèvres le 1° octobre 1955, l’UDCA tient une réunion en même temps que Pierre Mendès-France, envoie une délégation au meeting de se dernier, laquelle délégation revient au meeting poujadiste faire le procès de l’ancien président du conseil. Le mouvement Poujade a développé des « Unions parallèles » (union des agriculteurs, des travailleurs et des professions libérales) ; en août 1955 l’Union parallèle poujadiste de Charente-maritime participe à deux manifestations contre des percepteurs et envoie à l’une d’elle, à Archiac, une motion au ministère de l’agriculture pour signifier qu’aucune cotisation ne serait versée pour la retraite


vieillesse agricole tant que celle-ci ne serait pas réorganisée. L’Union des agriculteurs délaisse le massif central à la FNSEA qui y est puissante, mais son représentant national, Mr Dupont participe avec Poujade à des meetings communs aux agriculteurs et aux commerçants ; ainsi dans la Vienne, l’Yonne et la Vendée en septembre 1955 ; ce sont surtout des viticulteurs et des bouilleurs de cru qui sont visés. En août 1955, l’UDCA tend des perches à l’extrême-gauche, en organisant une grève des boutiques à Saint-Yrieix dans la HauteVienne en soutien à la grève des ouvriers de la céramique, et Mr de Quincy prend la parole lors d’un meeting des ouvriers en grève. Une grève des boutiques du même type en soutien aux ouvriers aura lieu à Saint-Junien le 25 octobre 1955, donnant lieu cette fois à une coopération entière entre UDCA et CGT. Cela fait partie d’une opération de communication visant à désarmer la méfiance des ouvriers à l’égard de l’UDCA. Cette campagne prend des formes très concrète et effectivement utiles aux ouvriers : ainsi le montant d’une collecte opérée lors d’un meeting de Royan (août 1955) est remis aux « ouvriers matraqués de Saint-Nazaire ». en CharenteMaritime, Bouyer est inculpé après la mise à sac de deux perceptions en octobre 1955. quelques semaines plus tard, Mr Nicolas, viceprésident national de l’UDCA à Poitiers, entre autres, est à son tour inculpé. Poujade a un mal fou à attirer dans son mouvement les intellectuels ! En mars 1955, il croit peut-être y parvenir : Marcel Pagnol lui dédicace ses « œuvres dramatiques » : « à Pierre Poujade, notre Camille Desmoulins, avec ma très vive sympathie »… Peu à peu, une dissidence se développe au sein de l’UDCA ; ainsi, les décisions du conseil national de juin 1955 sont accueillis avec des fortes réserves par les présidents départementaux de l’Indre-et-Loire te de la Charente de l’UDCA, respectivement Mr Chevret et Mr Armand ; ceux-ci sont blâmés au congrès de Paris la même année, mais non exclus. Mr Armand, ancien militant de mouvements d’extrême-droite, ne supporte pas Poujade, et il est à la tête de l’un des trois foyers de dissidence qui se développent alors. Mr Armand cherche des dissidents proches de ses idées dans l’Isère et les Basses-Pyrénées. Ils rejettent la stratégie interclassiste de Poujade et exigent que l’accent reste porté sur les intérêts des commerçants et artisans, et rejettent également la politisation de l’UDCA (c'est-àdire la transformation en parti politique). La « commission de vigilance » de l’UDCA exclut dès le 8 septembre 1955 Mrs Bos, Chevret, Armand, Bessac, Macé et des scissionnistes du Lot. Les dirigeants de la Corrèze sont à leur tour démis de leur fonction par lettre recommandée un peu plus tard. Plusieurs dirigeants de la Charente suivent Mr Armand et abandonnent l’UDCA. Poujade cherche ensuite à discréditer les exclus pour éviter le développement d’une organisation rivale : ainsi on apprend que Armand préconisait en février 1955 de marcher sur la chambre des députés. Aux « élections sociales » du 17 novembre 1955 (renouvellement du conseil d’administration de 121 caisses de sécurité sociale et de 111 caisses d’allocations familiales ; divisées en 3 collèges d’électeurs : salariés, employeurs, travailleurs indépendants), les poujadistes remportent de nombreux sièges : dans le collège des travailleurs indépendants, ils obtiennent ainsi des sièges à la Rochelle, Niort, Poitiers, Tours, Blois, Chartres, Orléans. Les poujadistes emportent également des succès aux élections consulaires (CCI) en décembre 1956 : en province, les succès poujadistes sont spectaculaires mais assurés par quelques centaines de voix dans la plupart des cas, la masse des patentés s’abstenant, même si la participation au scrutin est plus forte qu’aux élections précédentes : dans la Vienne par exemple, où l’UDCA l’emporte dans les deux catégories, le pourcentage des votants par rapport aux inscrits est de 60% ; dans la première catégorie, la liste poujadiste remporte les 4 sièges à pourvoir avec 728 voix, et dans la seconde catégorie elle remporte les trois sièges à pourvoir avec 2794 voix. Lors de ces élections, l’UDCA remporte aussi des succès entre autres dans la Charente, la Charente-maritime, les DeuxSèvres, (succès très net), l’Indre-et-Loire, l’Eure-et-Loire, la Gironde, le Cher, la Corrèze, la Haute-Garonne, la Haute-Loire, le Lot, le Maine-et-Loire, la Vienne. Les poujadistes se présentent aux élections législatives du 2 janvier 1956. Le conseil national de l’UDCA fixe sa tactique électorale du 2 au 4 décembre 1955 à Limoges. L’UDCA présente des candidats dans presque toutes les circonscriptions, et seuls 8 départements n’ont aucune liste poujadiste (dans l’ouest, la Creuse, le Loir-et-Cher, où ils appuient le RPF du Général de Gaulle dirigé localement par Robert Pesquet ; dans la Creuse, Poujade appelle au boycott de la SFIo, ce qui contribue à l’élection de 2 communistes et un radical). L’UDCA utilise lors de ces élections une tactique visant à accroître ses chances localement selon la sociologie locale, en se subdivisant en trois listes : 1°) « Union et fraternité française – Etats généraux (présentée par Poujade lui-même) » ; 2°) « défense des intérêts agricole et viticoles » ; 3°) « action civique de défense des consommateurs et intérêts familiaux ». Dans 7 circonscriptions, apparentement des listes poujadistes 1°, 2° et 3° (dont charente-maritime, Cher, Eure-et-Loir, Gironde, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, deux-sèvres, Vendée, Vienne) ; dans 16 circonscriptions, apparentement des listes poujadistes 1° et 2° (dont Charente, Loiret, Lot-etGaronne) ; dans 9 circonscriptions, apparentement des listes poujadistes 1° et 3° (dont Corrèze, Indre) ; dans 47 circonscriptions, la liste poujadiste 1° se présente seule. Soit 95 listes d’ « Union française », 39 listes de défense agricole, 32 listes de défense des consommateurs et de la famille ; la liste agricole est plus présente en milieu rural, la liste consommateurs plus présente en milieu urbain, sans que cela soit systématique. Sur ces listes, on note une énorme majorité de commerçant, et notamment de commerçant de l’alimentation ; les ouvriers sont rarissimes ; les professions libérales sont assez largement représentées. Beaucoup de ces « apolitiques » sont des anciens du PSF (4 cas), du RPF (8 cas), voire des radicaux ou de la SFIO. Dans la Seine, le mouvement Poujade présente comme tête de liste un parfait inconnu dans ce département, en l’occurrence photographe à Poitiers… ; Le Pen est présenté à Paris dans la circonscription où les bretons sont nombreux, autour de la gare Montparnasse…Lors de cette campagne, les consignes données aux « équipes d’action » du mouvement poujadiste sont suivies à la lettre et se traduisent par un déchaînement de violence à l’égard des adversaires : entre autres contre Mr Gaillard dans la Charente, Mr de Tinguy en Vendée, etc. Mr Gaillard doit même renoncer à tenir quelques réunions. Vers la mi-décembre 1955 a lieu une réunion de campagne à Paris à la salle Wagram : Mr Nicolas préside la séance ; originaire de Poitiers, il semble commettre un lapsus en expliquant que l’objet de la réunion est de présenter les candidats poujadistes des 6 secteurs de la Vienne ! la salle étant composée de curieux parisiens, éclate de rire. Poujade prend alors le micro pour voler au secours de Mr Nicolas, en déclarant que celui-ci a bien le droit de se tromper, que les poujadiste ne sont pas des parisiens, mais que les parisiens sont eux-mêmes pour la plupart des provinciaux et que les provinciaux doivent se donner la main, etc. attaque qui plaît à l’auditoire. Une partie de l’auditoire scande également lors de cette réunion : « Mendès haut et Court ! » et « Les juifs à Jérusalem ! » (il s’agit d’un commando d’étudiants…)… La réunion du 21 décembre 1955 à Paris rue de la Croix-Nivert donne lieu à des attaques violentes, et à des propos de Poujade fleurant l’antisémitisme. Lors de cette réunion sont également présents dans la salle : Mrs Le Pen, Sauvage, Marchal, De Quincy. On retrouve les étudiants antisémites de la réunion de la salle Wagram, ainsi qu’une 15aine de costauds portant brassard tricolore et insigne (coq), pour le service d’ordre de la réunion ; Résultats des élections législatives du 2 janvier 1956 : 2.483.000 voix pour les poujadistes, 52 députés, réduits à 41 après invalidations. Sur les 52 élus, 26 sont commerçants (10 du commerce d’alimentation, 10 de commerces divers, 6 négociants), et 26 autres sont artisans, patrons de PME, un directeur d’école catholique et deux « étudiants ». a l’époque, l’UDCA rassemble près de 360


000 adhérents (dont 2 675 adhérents dans la Creuse). Dans 12 départements, les poujadistes ont recueilli plus de 15% des voix des inscrits, notamment en Charente-maritime, en Indre-et-Loire, en Maine-et-Loire, en Deux-Sèvres. Dans le midi et dans l’Ouest, les candidats poujadistes obtiennent plus de 12.5% des voix des inscrits dans 23 départements, grâce aux votes des poujadistes des champs, notamment des petits cultivateurs dans l’ouest ; cet appoint aux vois des commerçants et des artisans est non négligeable notamment en Charente, en Vendée, dans l’Indre-et-Loire, dans le Maine-et-Loire. Une autre explication du vote Poujade consiste à comprendre le Mouvement Poujade de 1956 comme la continuation du RPF de 1951 ; et en effet, en 1956, le RPF nouvelle mouture (moderato) perd quelques 2.5 millions de voix. De plus, les analogies entre les deux mouvements ne manquent pas, tournés vers un électorat populaire d’extrême-droite. Mais cette hypothèse ne se vérifie que partiellement : en effet, le poujadisme a aussi attiré nombre de nostalgiques de Vichy, ce qui est moins le cas du RPF, même en 1951. La moyenne nationale des votes pour les poujadiste et de 9.2% des inscrits : elle est de 11.7% dans l’Indre, 13.8% en Vendée, 14.8% dans la Vienne. Le centre-ouest est avec le midi l’un des deux centres les plus solides du mouvement Poujade à ces élections : il obtient entre 15 et 20% des voix en Maine-etLoire, Indre-et-Loire, Deux-Sèvres, Charente-Maritime, et entre 12.5 et 15% dans la Vienne et en Vendée. En Charente-Maritime, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et3) obtiennent 1 élu, avec 45010 voix (16.2% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 8672 adhérents En Gironde (1° circ.), aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 1 élu, avec 37017 voix (10.5% des inscrits) En Gironde (2° circ.), aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1) obtiennent 1 élu, avec 26100 voix (12% des inscrits) En Indre-et-Loire, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 1 élu, avec 36626 voix (15.7% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 6238 adhérents En Loir-et-Cher, l’UDCA compte 4047 adhérents Dans le Loiret, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1 et 3) obtiennent 1 élu, avec 30434 voix (13.3% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 4931 adhérents En Lot-et-Garonne, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1 et 3) obtiennent 1 élu, avec 23875 voix (14.6% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 4232 adhérents En Deux-Sèvres, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 1 élu, avec 31648 voix (15.5% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 5571 adhérents Dans la Vienne, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 1 élu, avec 30522 voix (14.8 % des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 7105 adhérents En Haute-Vienne, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1) obtiennent 0 élu, avec 19392 voix (8.4% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 6704 adhérents En Vendée, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 0 élu, avec 35078 voix (13.8% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 3059 adhérents En Maine-et-Loire, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 0 élu, avec 56216 voix (17.5% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 6620 adhérents Dans les Landes, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1) obtiennent 0 élu, avec 9325 voix (5.4% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 263 adhérents En Eure-et-Loire, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1, 2 et 3) obtiennent 0 élu, avec 20957 voix (12.8% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 4006 adhérents En Corrèze, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1 et 2) obtiennent 0 élu, avec 12203 voix (7.3% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 5682 adhérents En Creuse, , l’UDCA compte 2675 adhérents En Dordogne, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1) obtiennent 0 élu, avec 27235 voix (10.7% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 6724 adhérents En Eure, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1) obtiennent 0 élu, avec 10821 voix (5.4% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 1258 adhérents En Charente, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1 et 3) obtiennent 0 élus, avec 17813 voix (8.7% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 1267 adhérents En Indre, aux élections du 2 janvier 1956, les listes poujadistes (1 et 2) obtiennent 0 élu, avec 19294 voix (11.7% des inscrits) ; dans le département, l’UDCA compte 4709 adhérents En 1951, le RPF (alors d’orientation nettement extrême-droite populiste) obtient plus de 30% des voix en Vendée, 25 à 30% des voix en Charente-maritime, en Gironde, en Loire-atlantique et en Maine-et-Loire, 15 à 20% des voix en Deux-Sèvres, dans la Vienne, en Charente, en Indre-et-Loire, et entre 5 à 15% dans les autres département du centre-ouest. Fin 1954, l’UDCA se dote d’une « commission de vigilance » nationale ; celle-ci fut désignée par le pré-congrès, et Poujade n’ayant sur elle aucun contrôle particulier, fit en sorte qu’elle reste une coquille vide ; parmi ses membres, Mr Laine (cher), Mr Labasse (Dordogne), Mr Mercier (Charente-maritime) ; en revanche, la commission de vigilance nationale mise en place en juillet 1955, et sur laquelle Poujade régnait en maître, joua un rôle majeur dans les purges internes à partir de cette date ; elle était composée entre autre de Mr Bouyer (Charente-maritime). Dans le bureau national nommé après le congrès de juillet 1955, on trouve entre autre Mr Nicolas (Poitiers), Mr de Tournay (Indre). Suite au congrès de janvier 1956, Mr Nicolas devenu député ne siège plus dans le nouveau bureau national (où ne doivent pas être admis les parlementaires). Mr Nicolas, photographe à Poitiers, vice-président puis président de la Vienne de l’UDCA, puis délégué national de l’UDCA, puis vice-président chargé de la propagande, puis député UDCA. Mr Bouyer, pâtissier à Royan, président de l’UDCA de la Charente-Maritime, puis délégué national, puis membre de la commission de vigilance, puis député ; Bouyer et Nicolas sont parmi quelques autres, les hommes de Poujade au sein de l’UDCA. Une commission spéciale est mise en place à Saint-céré le 23 septembre 1954 sur l’initiative du bureau national ; on y trouve entre autres : Mr Beliard, président de la Vienne de l’UDCA, Mr Tournadre, président de la Haute-Vienne de l’UDCA, Mr Majounie, trésorier de la Corrèze de l’UDCA, MM Reynaud et Boureau, vice-présidents de la Haute-Vienne de l’UDCA, Mr Pissars, trésorier de la Vienne de l’UDCA. Si d’une manière générale, la droite se montre réticente à l’arrivée de ce nouveau concurrent qu’est l’UDCA, on note cependant quelques ralliements : ainsi de Mr Brusset, ex-gaulliste député de Charente-Maritime, qui « mériterait à lui seuil une étude ». dès mai 1954, il soutient déjà l’UDCA dans son département (cf. le « démocrate des Charentes » du 29 mai 1954, où il écrit : « [...] nous donnons à cette jeune et dynamique union l’audience de nos colonnes ») ; en septembre 1954, avec son collègue Bignon, il dépose une proposition réclamant la suppression des polyvalents ; en décembre 1954, il conduit auprès du ministre des finances une


délégation de l’UDCA de son département (cf. « le démocrate des Charentes », 18 décembre 1954) ; en mars 1955, il introduit l’Etatmajor de l’UDCA au palais-Bourbon. Brusset joue aussi un rôle déterminent dans les groupes d’intérêt des classes moyennes non salariées ; il a créé dans son département un groupement de défense des classes moyennes, des travailleurs indépendants et du monde paysan, et son journal distille une idéologie anti-étatiste, anti-collectiviste et anti-ouvrière à l’état pur (exemple : « il serait équitable de taxer moins cher ceux qui n’ont rien à attendre de la collectivité que ceux qui sont pour elle une charge constante »). Son attitude ne plaisait pas à un certain nombre de gaullistes, mais dans les régions où l’UDCA était présente, les députés gaullistes, élus part une clientèle de droite composée en majeure partie des classes moyennes non-salariées, ont cherché à tirer parti du poujadisme en se faisant ses zélateurs. En mars 1955, Edgar Faure demande le vote de pouvoirs spéciaux ; une coalition mêlant des poujadistes, des mendésistes et des anti-mendésistes s’y oppose à l’assemblée ; parmi les députés anti-mendésistes des régions où l’UDCA est puissante, on trouve le radical Mr Gaborit de charente-Maritime. Incidents violents lors de manifestations poujadistes comme à Châteauroux (cf. le monde 24 avril 1956) Poujade s’oppose aux violences de son mouvement tant en Algérie qu’au parlement, cela au lendemain même de la participation de Bouyer (entre autres) aux manifestations hostiles à la politique algérienne de Guy Mollet lors des « évènements d’Alger »

Bibliographie : Sur Poujade de passage à Royan et Brusset, cf. le Monde du 6 août 1956. Cf. le Monde du 24 septembre 1955 Cf. le Monde du 30 septembre 1955 sur la démission des dirigeants de l’UDCA dans la Charente. Cf. le Monde 241 octobre 1955 pour Mr Nicolas, Vice-président de l’UDCA, membre de l’UDCA à Poitiers. Cf. « Fraternité française » du 26 novembre 1955 pour un portrait de Mr Armand. Cf. le « Démocrate des Charentes » du 29 mai 1954 Cet ouvrage a utilisé les archives de la presse régionale de certains départements seulement (mais ni la Vienne ni les Deux-Sèvres)


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