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Jean-Luc Mélenchon
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En s’invitant en fin de semaine à Dakar avant de se rendre à Kinshasa pour le sommet de la Francophonie, François Hollande a joué finement. Après avoir longtemps pesé le pour François Clemenceau et le contre de sa participation à son premier sommet francoafricain sur le continent noir, il a choisi finalement de se rendre au Congo. Pour y dire sa vérité sur sa conception des droits de l’homme et de la démocratie dans un pays, y rencontrer ses pairs avec qui la relation est parfois malheureusement incontournable, et saluer les opposants au Président Kabila, histoire de consolider un pluralisme menacé. Mais vu l’équilibrisme que suppose ce déplacement, François Hollande a donc choisi de s’arrêter auparavant à Dakar. Étape obligée depuis que le Sénégal fait figure des rares bons élèves de la démocratie africaine. De Senghor à Macky Sall en passant par Diouf et Wade, François Hollande saluera ces héros de la démocratie. Il pourra et devra s’essayer à un nouveau « discours de Dakar » qui, pour être crédible, devra dépasser la contradiction qu’il ne manquera pas d’apporter à Nicolas Sarkozy dont la fameuse phrase sur la place de l’homme africain « dans l’Histoire » était si mal passée. François Hollande veillera aussi à confier à ses interlocuteurs la crainte que lui inspire la situation au Sahel. Et la confiance qu’il a dans son plan de mobilisation des Européens, des organisations régionales africaines, le tout sous bannière des Nations unies, pour enfin intervenir au Nord-Mali. Laurent Fabius a condamné les attentats sacrilèges à répétition commis par les islamistes à Gao comme à Tombouctou. Jean-Yves Le Drian a mis en garde la semaine dernière, à Chypre, ses collègues européens contre un terrorisme djihadiste qui se rapprochait de nos frontières. François Hollande n’attend pas moins des chefs d’État de la région une prise de responsabilité dans cette affaire, quitte à ce que certains fassent le ménage dans leurs hiérarchies pour y débusquer les complices des trafiquants et des terroristes. Mais aucun de ces gestes ne portera s’ils ne sont pas accompagnés au mieux par un soutien militaire, au pire par un feu vert tacite de la part de l’Algérie. Avec son immense frontière avec le Mali, elle peut tout faire réussir ou tout faire échouer. Militairement, c’est la puissance la plus forte de la région. Mais l’Algérie, dont certains des chefs islamistes régnant désormais au Nord-Mali sont issus, ne tient pas à ce stade qu’une intervention africaine soutenue par les Occidentaux ne déborde chez elle après une guerre civile qui a fait plus de 100 000 morts dans les années 1990. François Hollande n’a jamais caché qu’il souhaitait normaliser une fois pour toutes la relation franco-algérienne. Il serait dommage que ce projet fort se heurte à une intransigeance d’Alger et mette en danger par là même une intervention au Sahel qualifiée, à raison, par la France de prioritaire.
Édito
Au sommaire • Aux Quatre Colonnes : L’heure de la sobriété budgétaire et de l’équité a sonné par Anita Hausser > p. 4 • Erasmus est un luxe par Éric Maulin > p. 4 • Économie : La câlinothérapie des départements en période de vaches maigres par Florence Cohen > p. 5 • L’agglomération marseillaise en quête de statut par Ludovic Bellanger > p. 8-9 • Acte III de la décentralisation : Les villes moyennes bien décidées à se faire entendre selon Christian Pierret > p. 10
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Les universités inquiètes pour leur avenir La situation financière des universités se dégrade. C’est une des conséquences techniques de la loi sur l’autonomie. Geneviève Fioraso annonce une rallonge de 250 millions d’euros pour 2013, déjà considérée comme sous-évaluée face aux besoins.
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eneviève Fioraso était attendue au tournant. « Je ne m’attends pas à me faire couvrir de louanges par les présidents d’université », a ironisé la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors de la présentation du budget de son ministère pour 2013. L’exercice paraissait pourtant réussi, avec l’annonce d’une hausse de 2 % du budget consacré aux universités, l’un des rares épargné par la rigueur. Mais cette hausse, ramenée à 0,3 % après inflation, est-elle susceptible de calmer la bronca qui sévit dans le milieu universitaire? Rien n’est moins sûr.
Alors que 19 universités françaises sont actuellement dans le rouge, dont 11 depuis deux ans, les présidents sont de plus en plus nombreux à tirer la sonnette d’alarme. Directement visée, la loi « LRU » (relative aux libertés et responsabilités des universités) portée par Valérie Pécresse en 2007. En vertu de celle-ci, les universités doivent désormais gérer l’intégralité de leurs dépenses, en particulier la masse salariale, qui représente quelque 80 % de leur budget. Une partie des dirigeants d’université estime que les dotations de l’État – qui
Et aussi
Hubert Védrine, la liberté au nom du père et de Mitterrand Hubert Védrine appartient au cénacle de personnalités politiques capables de manier avec talent le verbe géostratégique. L’ancien secrétaire général de l’Élysée sous Mitterrand et ministre des Affaires étrangères du gouvernement Jospin revendique ses passions pour Balzac et Proust. En politique, François Mitterrand le fascina, tout comme son père. > Lire l’Admiroir d’Éric Fottorino en p. 15
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Voici Hollande l’Africain
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représentent entre 70 % et 90 % des budgets des universités – sont sousévaluées par rapport à la réalité des dépenses. La ministre, elle, rejette la faute sur son prédécesseur et pointe le manque d’accompagnement de la loi LRU sur le terrain. « Il y a eu une autonomie bradée, on assainit les bases, explique-t-elle. Mais il s’agit désormais de remettre les universités devant leurs responsabilités de gestion. » Le dialogue s’annonce compliqué.
Tatiana Kalouguine > Lire en p. 6 et 7
Dossier
Les universités inquiètes pour leur avenir Suite de la page 1 a situation financière des universités françaises se dégrade. « La moitié d’entre elles ont un fonds de roulement inférieur à un mois et un quart ont une trésorerie négative en 2012 », analyse Louis Vogel, président de l’université Panthéon-Assas, qui préside également la Conférence des présidents d’université (CPU). Pour certaines, la situation est critique, comme à Angers où l’on s’attend à essuyer une nouvelle perte de 3 millions d’euros, après des déficits de 700 000 euros en 2010 et de 3,3 millions en 2011. Même les universités aux budgets équilibrés tremblent pour le prochain exercice. À Strasbourg ou Aix-
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implique 2 à 3 millions d’euros de travaux », témoigne François Paquis, le directeur général des services.
Plusieurs lacunes dans le calcul des budgets Bien que l’autonomie ne soit pas contestée par les dirigeants d’université, la plupart veulent un rééquilibrage des dotations pour mieux prendre en compte la réalité des dépenses. Ainsi la dotation de l’État ne prenait pas en compte jusqu’à maintenant l’ancienneté des fonctionnaires et les changements d’échelons, connus sous le nom de « glissement vieillissement technicité », ou GVT. À l’université Bretagne-Sud (UBS),
des universités. Un passif qui sera épongé en 2013 grâce à la rallonge de 250 millions d’euros accordée par Geneviève Fioraso. Mais les années suivantes ? « Il faut que l’État réintègre le GVT dans le transfert de la masse salariale », prévient Louis Vogel. Dans les facultés de médecine, la dotation de l’État ne couvre pas non plus la rémunération des médecins ayant le statut de professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) en surnombre. Ces fonctionnaires peuvent en effet, dans certaines conditions, continuer à exercer et percevoir leurs salaires après 65 ans, même après l’embauche d’un remplaçant.
Un « oubli » qui coûte cher aux universités. « Dans les principales facultés de médecine, le surcoût varie entre 500 000 et 800 000 euros », estime François Paquis. À l’université Paris Descartes, ce poste constitue un surcoût non compensé de 820 000 euros par an, précise-t-il. Enfin, l’autonomie implique de nouveaux coûts, qui n’auraient pas été correctement budgétisés, ajoute Louis Vogel. « Il faut des instruments de gestion, des systèmes d’information sophistiqués, une comptabilité analytique, du personnel formé et en particulier des contrôleurs de gestion », énumère-t-il. Autant d’investissements qui devraient permettre, dans un second temps, de faire des économies.
Des gels de postes au programme Mal préparées, les universités doivent bel et bien faire des efforts pour éviter le dérapage incontrôlé de leurs finances. Des plans d’économies ont été mis en place un peu partout. « Nous avons dû réduire les budgets de fonctionnement des services centraux : la documentation, les affaires internationales, l’information pédagogique, les services financier et informatique », indique Jean-Michel Le Pimpec. « Impossible de toucher à la masse salariale, précise-t-il. Mais nous avons décidé de geler quelques postes en 2012. » Pourtant, malgré 360 000 euros d’économies réalisées cette année,
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L’AUTONOMIE DES UNIVERSITÉS IMPLIQUE DE NOUVEAUX COÛTS QUI N’AURAIENT PAS ÉTÉ CORRECTEMENT BUDGÉTISÉS »
Marseille, les directions s’apprêtent à devoir faire des efforts pour boucler le budget 2013. À l’université Paris Descartes, c’est la sécurité même des bâtiments qui est en jeu. « Cela s’annonce compliqué car il nous faut dégager une marge d’autofinancement pour investir nos bâtiments qui ont été frappés d’un avis négatif par la commission de sécurité. Ce qui
au budget pourtant équilibré jusqu’en 2011, la situation se dégrade et le GVT est le poste qui a le plus augmenté depuis 2009, comme en témoigne le directeur général des services, Jean-Michel Le Pimpec. En France, le manque à gagner dû au vieillissement du personnel est évalué entre 35 et 45 millions d’euros pour l’ensemble
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Louis Vogel, président de l’université Panthéon-Assas, président de la Conférence des présidents d’université
L’université de Montréal bute sur le « printemps érable » « L’Université de Montréal a connu en 2010-2011 son premier exercice équilibré depuis 2005 », clamait la direction en mars 2011. Le triomphe aura été de courte durée. Après les manifestations étudiantes du « printemps érable » qui ont agité la province, le Parti québécois, victorieux aux législatives du 4 septembre, a décidé d’annuler l’augmentation des frais de scolarité prévue par l’ancien gou-
vernement. Pour la célèbre université, seconde du Canada en nombre d’étudiants (60 000), il faut désormais boucler le prochain budget avec 4,5 millions de dollars en moins. Pour sortir du rouge, l’université de Montréal n’avait pas ménagé ses efforts : au total 45 millions de dollars de coupes (7 % du budget) sur ses dépenses de fonctionnement sur sept ans, et le blocage du renouvellement de tous les postes
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vacants plusieurs mois durant. Mais elle a surtout beaucoup misé sur le renchérissement de la scolarité. Lors du dernier exercice, la hausse de 6,9 % avait permis de faire rentrer 6,2 millions de dollars dans les caisses. « À l’horizon 2016, la seule hausse de la scolarité devrait rapporter plus de 37 millions de dollars » sur un an, affirmait la direction l’an dernier. Aujourd’hui la situation est d’autant plus préoccupante que
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l’établissement est lourdement endetté – au Québec, les universités, gérées par le gouvernement provincial, ont recours à l’emprunt pour combler leur déficit. La dette cumulée de l’université s’élève à 144 millions d’euros et les intérêts lui coûtent chaque année 2 % de son budget. Pour les vingt prochaines années, les économies budgétaires ne profiteront pas à l’enseignement, mais au désendettement.
il signale que l’équilibre budgétaire de son établissement est de plus en plus incertain. L’université d’Angers quant à elle prévoit de supprimer 25 contractuels, de réduire les heures supplémentaires et les frais de fonctionnement. « Tout ceci ne suffit pas », note cependant le président, JeanPaul Saint-André, qui réclame « un rebasement de notre dotation afin qu’elle colle à la réalité et permette un fonctionnement plus sain ». En attendant, alerté par le président de l’université, le rectorat a mandaté trois inspecteurs en juillet dernier pour lui apporter une assistance comptable et stratégique. Il faudra sans doute aller plus loin dans les économies, « geler des postes de personnels partant à la retraite
Dossier notamment, avance Louis Vogel. Compte tenu de l’importance de la masse salariale dans nos budgets, c’est sur ce poste qu’il est le plus logique de faire des économies. »
Justifier l’argent public Pour l’an prochain, la ministre a promis une hausse « de 1,5 % à 3 % des dotations selon les universités ». Ces rallonges apporteront certainement du liant. Mais le paquet de 250 millions d’euros supplémentaires promis par le ministère doit être relativisé. Une fois déduite l’inflation, les 27 millions censés être alloués à l’embauche de 1 000 emplois nouveaux en premier cycle et les 35 millions au titre du GVT, il n’en restera plus grand-chose. Geneviève Fioraso assume, et met les présidents devant leurs respon-
sabilités : « L’autonomie ne se résume pas à demander des chèques au ministère. » Priorité est donnée à l’accompagnement et au contrôle des dépenses. « En tant qu’État stratège, nous avons besoin de justifier l’argent public, d’investir dans des outils donneurs d’alerte », ajoute-t-elle. Des équipes « d’ingénierie » composées d’inspecteurs et de personnels des rectorats auront pour mission de débusquer les sources d’économies cachées. Façon de botter en touche ? Certains ne sont pas loin de le penser. Le chercheur Pascal Maillard, membre du collectif Sauvons l’Université, estime que le gouvernement est en train de préparer les universitaires « à une acceptation résignée de l’austérité dans le cadre d’une politique de gestion de l’existant ».
Les fondations se multiplient Résignés, les dirigeants d’université ? Certains louchent déjà vers le privé pour s’assurer des recettes à l’avenir. Et développent la formation continue, l’apprentissage, les contrats de recherche, les chaires ou encore les fondations qui permettent de faire rentrer des ressources complémentaires. Depuis la loi du 10 août 2007 autorisant les établissements publics à recourir à ce type de financement, une trentaine d’universités auraient déjà lancé leur fondation afin d’attirer les capitaux privés. L’une des plus grandes fondations d’université en France a été créée à Strasbourg après la fusion de trois établissements alsaciens, début 2009. Deux ans après le début de la première campagne de levée de fonds, celle-ci a récolté 12 millions
d’euros (pour un budget de 420 millions). Les fonds serviront à financer des bourses, des projets de recherche, de formation ou la venue d’un professeur étranger. Une chaire de chimie est ainsi intégralement financée par l’assureur Axa. La fondation de l’université de Strasbourg emploie dix personnes à plein-temps, dont quatre chargées de lever des fonds auprès des entreprises. L’objectif est de lever 20 millions sur cinq ans. « Nous démarrons aujourd’hui pour être prêts dans quelques années. L’ambition est de devenir comme la Fondation X [Polytechnique, ndlr] et d’internationaliser la levée de fonds », note Jean Gagneux, le directeur financier. Même la petite université d’Angers, qui dépend à 90 % des subsides de l’État, ne rejette pas l’argent du
privé. Une chaire « Règles et marchés » a été créée en 2009 avec des entreprises de la région et un projet de fondation serait dans les cartons. « À ce jour les fonds privés nous servent essentiellement à financer des opérations ponctuelles et n’ont pas vocation à atteindre une part importante de notre budget », nuance cependant Jean-Michel Saint-André. On est encore loin d’un véritable complément de financement. À l’heure actuelle, l’ensemble des fondations d’université n’ont collecté que quelque 70 millions d’euros, soit l’équivalent d’une seule levée de fonds d’HEC. Une chose est sûre, comme le relève François Paquis : « En 2013-2014, ce ne sont pas les fondations qui vont permettre aux universités de sortir de la crise. »
Tatiana Kalouguine
« Aucune université n’est en faillite » nomie sur des bases solides et des transferts sincères : les universités maîtriseront alors pleinement l’évolution de leur masse salariale.
L’autonomie a été proclamée mais il n’y a eu aucun accompagnement dans la mise en place de l’autonomie des universités et les transferts ont été sous-évalués. Nos prédécesseurs ont construit le budget 2012 sur trois impasses : il manque 160 millions d’euros au titre des bourses (10e mois et rattrapage de 20 millions empruntés à un autre compte), il manque 62 millions de masse salariale, qui ont été promis aux universités en « préemptant » les crédits gelés (alors que le dégel n’est jamais acquis), et il manque entre 30 et 40 millions d’euros de GVT (glissement vieillissement technicité), qui n’ont jamais été budgétisés.
Certaines universités ont commencé à geler des postes, réduire le nombre de contractuels et limiter les heures supplémentaires. Où pourraient se trouver les réserves d’économies supplémentaires ?
Les dotations de l’État prendront-elles en compte l’ancienneté (ou GVT) dans les années à venir ?
Je comprends l’attente forte qui est exprimée par la Conférence des présidents d’université (CPU). Mais les faits sont là. Aujourd’hui, dans un contexte économique difficile, nous héritons d’une situation financière difficile et chacun peut comprendre que nous ne pouvons combler en quelques mois de gouvernement ces trois impasses. Mais j’ai toujours indiqué à la CPU que nous faisions une priorité, d’abord d’honorer les notifications de subvention promises aux étudiants et aux universités, ensuite, si possible, d’examiner la question du GVT. À moyen terme, c’est-à-dire à l’horizon 2014-2015, j’espère que nous serons parvenus à asseoir l’auto-
Sans vouloir tomber dans le catastrophisme, la situation est bel et bien à l’aggravation de la situation financière de certaines universités. Mais aucune université n’est en « faillite », comme je le lis parfois, et l’État continue d’assurer entre 80 et 90 % du financement des établissements. Notre priorité est d’inverser cette tendance et d’accompagner les universités pour identifier les causes des déficits et apporter une ingénierie permettant la mise en place d’un plan d’actions. Contrairement à la mise sous tutelle, prévue par un décret de 2008, ce processus se veut plus responsabilisant et respectueux de l’autonomie. Dans le même temps, je me suis engagée à remettre en chantier, à partir de 2014, le système d’allocation des moyens pour rétablir de l’équité et de la transparence dans le financement des universités. Plus que d’économies, c’est de ce rééquilibrage dont nous avons besoin. La création de 5 000 postes dans le quinquennat dont 1 000 en 2013, fléchés de façon prioritaire pour la réussite en premier cycle, permettra de réguler les situations des universités. Que pensez-vous de la multiplication des fondations et chaires d’université dont le but
est d’apporter des ressources complémentaires aux établissements ?
Le gouvernement a pleinement réaffirmé le choix national en faveur d’un enseignement supérieur accessible au plus grand nombre et financé très majoritairement sur les ressources publiques puisqu’il s’agit d’un investissement – gagnant – de la nation sur sa jeunesse. Dès lors, les ressources complémentaires que vous évoquez sont une chance et je les encourage pleinement, mais à condition qu’elles restent… complémentaires. À aucun titre il n’y aura substitution, même partielle, entre ce type de ressource et le financement de l’État. Certaines collectivités locales s’intéressent et participent financièrement au lancement des fondations d’université en espérant des retombées économiques sur leurs territoires. Est-ce une tendance que vous encouragez ?
D’une façon générale, je souhaite que l’État, les collectivités et les étab lissements, y compris leur fondation, coordonnent davantage leurs initiatives et programment de concert leurs investissements au profit de la réussite étudiante, de l’accès du plus grand nombre aux formations supérieures et de l’attractivité de nos universités à l’international. J’ai déjà évoqué la perspective de passer des contrats « de site » : c’est une première étape, et je prendrai d’autres initiatives pour améliorer la lisibilité, la cohérence et l’efficacité des différents financements qui irriguent un territoire.
Propos recueillis par T.K.
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Selon la Conférence des présidents d’université, les dotations de l’État ne permettent pas de couvrir les dépenses réelles. Quelle est votre analyse ?
Geneviève Fioraso. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors d’une conférence de presse, le 5 septembre.
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