Magazine CECN 07

Page 1

Centre des C. critures Contemporaines numériques

Center for Contemporary Digital Scripts

mag n°07 10/2007>03/2008 English version available on request at info@cecn.com

Le Magazine des écritures numériques et des arts de la scène Performing arts and digital scripts Magazine Programme des ateliers numériques

Digital Workshops program

Ville de Jeumont

en collaboration avec


Éditorial D’un point à l’autre par Pascal Keiser pascal.keiser@technocite.be www.interreg-fwf.org  Le site officiel d’interreg 4 FranceWallonie-Flandre, le programme de l’Union Européenne finançant le projet CECN. Les documents permettant la remise de dossiers de financement sont disponibles en ligne, ainsi que diverses explications sur le mode opératoire. Pour les personnes en dehors de la Région wallonne et de la région Nord-Pas de Calais, d’autres programmes transrégionaux sont disponibles autour des autres régions frontalières européennes. Le premier appel à projet Interreg 4 est prévu le 31 octobre 2007, le second a lieu en avril 2008.

Ainsi, M15/Numediart constitue une rupture dans les esprits et dans la pratique en Région wallonne, et en Région Nord-Pas de Calais. Pour la première fois, art et technologie sont considérés conjointement comme vecteurs de développement économique, et des moyens significatifs de recherche y sont associés.

Présentation générale du projet M15/Numediart. Base de départ de Numediart en lutherie/chant numérique : un exemple de chant sonore numérique développé à la Faculté Polytechnique de Mons avec voix émotive générée par un stylet et un synthétiseur vocal : www.dalessandro.be. Ce projet a été présenté au congrès Synthesis of Singing Challenge (SSC) of the Interspeech’07 conference (Anvers/Antwerpen). www.numediart.org

Point de départ

En 2004, nous avons lancé le pari de faire de la zone transfrontalière un espace pédagogique pour les métiers de la culture et les technologies numériques. Nous sommes partis de peu de choses, et notre objectif était de faire entrer un spectre large de la population dans la modernité de la pratique numérique. Après trois années, force est de constater que ce pari a été gagné. Interreg nous a permis, forcés, à structurer nos projets différemment, en partenariat avec d’autres acteurs et surtout, à déclencher une mobilité de personnes et de moyens des deux côtés de la frontière, à Dunkerque, Béthune, Armentières, Lille, Tourcoing, Cambrai, Valenciennes, Maubeuge, Jeumont, Mons, Charleroi ou encore Tournai. Dans ces douze villes, nous avons développé un maillage de formations, de résidences d’artistes, de techniciens, de coproductions, d’actions de sensibilisation vers le public dont ce magazine est un exemple. Sur cette unique année 2007, près de 400 personnes auront suivi des ateliers CECN dans la zone transfrontalière, la plupart dans des classes mixtes regroupant des stagiaires wallons et français, et sur cette même année plus de 20 compagnies auront été en résidence de création, bénéficiant d’équipements et d’infrastructures mixtes des deux côtés de la frontière.

Point de mire

Notre projet arrive à son terme fin de cette année. Déjà, nous travaillons sur les projets à venir, sur les enjeux futurs qui nous semblent importants. Ceux-ci s’articuleront sur le maillage transfrontalier déjà existant. De nouveaux partenaires nous rejoignent, notamment dans le champ de la danse (Danse à Lille, Charleroi/Danses) et de la musique (Art Zoyd, associé à Musiques Nouvelles), mais aussi Le Fresnoy/Studio National des arts contemporains. Ce magazine poursuivra sa route, avec un contenu légèrement modifié car les missions du CECN, qui deviendra M15*/CECN, et ses actions vont sensiblement évoluer pour la période de financement 2008-2011. Signe des temps, et dans la dynamique de Mons 2015, ville candidate au titre de Capitale Européenne de la Culture, la Région wallonne a lancé un nouveau programme d’excellence de recherche baptisé “M15*/Numediart ” sur les thématiques arts de la scène/technologies numériques. Porté par la Faculté Polytechnique de Mons et l’Université de Louvain (UCL), ce projet stratégique se propose de développer des laboratoires courts de trois mois associant chercheurs, entreprises et artistes, sur des thématiques définies autour de projets arts de la scène. Il se concentre sur trois axes directeurs : les interfaces corps/scène, les systèmes d’indexation hypermédias et la lutherie numérique. Plusieurs projets sont déjà lancés avec M15/Numediart, notamment avec l’auteur et metteur en scène québécois Daniel Danis autour d’interfaces tridimensionnelles permettant de positionner des mots ou éléments sémantiques en trois dimensions. Des collaborations sont en cours de développement avec Le Fresnoy/Studio national des arts contemporains. Ainsi, M15/Numediart constitue une rupture dans les esprits et dans la pratique en Région wallonne, et en Région Nord-Pas de Calais. Pour la première fois, art et technologie sont considérés conjointement comme vecteurs de développement économique, et des moyens significatifs de recherche y sont associés. * Les projets stratégiques dans le champ technologique et économique liés à Mons 2015, ville candidate au titre de Capitale Européenne de la Culture, prendront dès 2008 le préfixe M15.

O_REX © Crew 2007


sommaire • Ateliers numériques • Résidences numériques • Actions de sensibilisation

éditorial

Le CECN est une plate-forme novatrice de formation continue aux technologies digitales pour les professionnels des métiers de la culture.

06 Carte blanche à Anne-Laure Liégeois, karaoké mon amour

Elle est singulière par son aspect transfrontalier, par le fait qu’elle intègre à la fois des structures importantes de production et de diffusion théâtrales et musicales et des centres de formation continue, créant ainsi une dynamique transdisciplinaire entre formations en classe et sur plateaux équipés, jusqu’au plateau ‘blue-key’ pour incrustations. Les ateliers du CECN ont été lancés en septembre 2004 côté wallon. Près de 200 personnes ont pu en dix-huit mois d’activité affiner leur approche de l’histoire, de l’utilisation des technologies numériques mais aussi et surtout de leur sens dans le processus de création des arts de la scène. Ces ateliers peuvent déboucher sur des résidences numériques au cours desquelles espaces de travail, de répétition et matériel technologique hardware et software sont mis à la disposition des créateurs.

12 Louise Roussel, Ex Machina, les rapports entre l’art, la science et l’entreprise

• Digital Workshops • Digital residences • Growing public awareness The CCDS is an innovative platform for ongoing training in digital technologies for professionals engaged in cultural projects. It is unique in its cross-border approach, and for the fact that it represents an important framework for the production and presentation of theatrical and musical projects whilst being a centre for ongoing training, thereby creating a cross-disciplinary dynamic between workshop training and high-tech modules, including a ‘blue-key’ module on superimposition. The CCDS workshops were launched in September 2004 in the Walloon region of Belgium. Within the first 18 months almost 200 people were able to develop a new approach to history, to the use of digital technology but also especially to the creative process within stage arts. These workshops can lead on to digital residential courses during which specific areas for work and rehearsal are made available along with the necessary technological hardware and software.

03 « Timeline » l’utilisation de la technologie dans l’art au fil du temps Le Magazine des écritures numériques et des arts de la scène

Le Magazine des écritures numériques et des arts de la scène

08 Romeo Castellucci, voyage au bout du théâtre

16 Konic Thtr, le défi de la scène augmentée 18 Via 2007, zoom sur les Rencontres professionnelles arts de la scène/technologie Effet Papillon, Mylène Benoit, Cie contour progressif Dissident , il va sans dire, Laurent Hatat Blade Affection, Emilie Aussel Kiwi, Daniel Danis 24 Caroline David, retour sur Lille3000 et Futurotextiles 26 La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Franck Bauchard : écritures du spectacle et révolution de l’écriture 28 Luxembourg 2007, une Capitale européenne de la Culture aux frontières ouvertes 30 DOCAM, documenter les spectacles à composantes technologiques 32 Enghien-les-Bains, un réseau en construction pour les écritures scéniques liées au numérique 34 Thierry Coduys, IanniX, un méta-séquenceur en 3D 38 Actualités City Sonics 2007 : Mons-Maubeuge-Luxembourg-Sibiu 40 Numéros précédents 41 à 50 Programme des ateliers numériques Digital workshops program 51 52 54 56 58 59

Inscriptions & conditions d’admission Registration & conditions Planning Résidences numériques Digital residencies Lieux et opérateurs CECN Venues and operators of CCDS Plans d’accès / logements/ partenaires, Access / accommodation / partners Version anglaise English version (uniquement dans la version internationale du magazine disponible sur demande)

L’équipe du CECN The CCDS team

La Volupté Numérique © plex - www.plex.net


Artiste des réseaux Propos mis en forme par Philippe Franck

Agnès de Cayeux (France) est une artiste du réseau. Elle développe une recherche sur les relations à distance et les interactions en (et avec le) réseau. Elle conçoit des œuvres en réseau (In my room, pièce variable inspirée des chambres de discussion vidéo-chat du Web, Et si vous retardiez le temps, dispositif Internet posant une réflexion sur l’autofilmage et sur le flux de données à l’image, I’m just married qui confronte le réseau et la production numérique au corps vivant,…), réalise des films (Justagurl23, Level 7), accompagne le metteur en scène Jean-François Peyret sur cette question du vivant, de l’artificiel in le réseau au travers de dispositifs plateau/ réseau (tf2.asso.fr) et écrit des livres (elle vient de sortir une fiction Etre mutant, moi connectée aux éditions L’Eclose). Elle est également chargée du projet x-réseau pour le Théâtre ParisVillette en vue de l’ouverture, en 2008, d’une scène des arts en réseau et a dirigé avec Cécile Guibert l’essai Second Life, un monde possible aux Editions des Petits Matins. http://www.agnesdecayeux.fr

Ce que je ne sais pas quant à la circulation des données… J’aime regarder les données circuler. Je tente de percevoir. Je regarde ce geste banal, celui de l’amateur qui dépose peu à peu la syntaxe relationnelle à venir - sociale et identitaire. Cet exister. Nous devons habiter ces zones du réel et nous devons en activer les mouvements d’oscillations. Nous avons la chance de pouvoir vivre cette mutation. Nous devons traverser ce réseau comme un réel possible. Nous ne pouvons pas aujourd’hui nous en abstraire. Nous menons un combat singulier : celui d’affirmer le fait que nous n’y comprenons rien. Lorsqu’à partir de cette année 2000, je commence à habiter les réseaux, j’observe l’autre, l’amateur, sur les chambres de rencontres vidéo-chat, et je note minutieusement ses pratiques. Je mène des expériences avec lui, je suis lui et moi. Et je regarde l’autre dans ce geste banal s’emparer des outils et les détourner de leurs fonctionnalités, inventer une grammaire relationnelle, un jeu identitaire, des règles, des fondements, que sais-je ? Je le regarde se définir peu à peu dans cette aire mouvante comme cet être mutant. Cette manière d’être lui et lui et moi et tous les autres. Puis, il y a eu ce phénomène des blogs, cette entrée dans le Web 2.0, cette manière de s’exposer, de

Ce qui est impressionnant, ce n’est pas la capacité de conserver des données, mais la capacité de combiner des données. User du réseau pour ce qu’il est. De cette nature. La société commerciale profilant génétiquement sa communauté d’internautes signe ce contrat avec la société commerciale conservant toutes nos conversations écrites, nos adresses IP, nos heures de connexions, nos recherches d’informations… se mettre en scène, de se donner à voir, à lire, de cette exhibition radicale des corps et des mots. Un autre jeu identitaire. Et depuis peu, ces platesformes comme YouTube ou MySpace. De cette circulation à outrance des données. Puis, ces mondes possibles, ce standard à venir, Second Life et les autres. Je ne me lasse pas d’observer ce geste précis du désir de soi et lui et moi. Cette envie-là de l’accessibilité de l’autre à soi me touche parce que je la crois libre. J’espère qu’il s’agit ici d’un instant possible d’expression de soi et moi et lui qui participe de la compréhension de notre nouvelle identité dans ces aires du réel. Notes sur le site d’Agnès de Cayeux

Etre mutant , non connectée, édition l’éclose © Agnès de Cayeux

IIIII carte blanche

Carte blanche à Agnès de Cayeux

Être un artiste en réseau à l’heure du réseau planétaire… Ou bien être l’autre en réseau à l’heure du réseau planétaire. Je relis des textes du début des années 70 sur l’arrivée des premières BDD (banques de données), des actes de colloques menés par des sociologues, des informaticiens, des utopistes, des entrepreneurs, des décideurs. Voici plus de trente ans, Philippe Laure a écrit dans la revue de sociologie Projet (1973, numéro 14), Les français sur ordinateur, demain les banques de données : “ Pourra-t-on préserver sa vie privée, sa personnalité, sa liberté ? (…) Certains signalent un danger possible. Une ingérence grave dans le développement de la personnalité. En raison de la manière dont il est présenté par la banque de données, l’individu peut être amené à modifier sa propre personnalité pour la conformer à cette présentation. Il existe un autre danger, c’est que l’individu devienne trop conscient de son passé plutôt que de son avenir. Une telle domination de la vie privée par la technologie pourrait aboutir à une véritable pollution de la personne.”. Cet article me passionne, les autres textes lui ressemblent. Comment est-il possible, en dehors de la SF, que l’autre en réseau n’ait pas été envisagé à l’heure du réseau planétaire ? Comment est-il possible que l’autre, celui qui est simultanément à l’intérieur et à l’extérieur de ce réel n’ait pas été perçu ? Comment estil possible que cet exister in les réseaux, ce corps augmenté, cette nouvelle corporalité, ces nouvelles perceptions n’aient pas été pressentis ? En cette même année de 1973, l’artiste performer et vidéaste américain Vito Acconci fredonnait les paroles d’une chanson des Doors dans Theme Song “ I can see your face in my mind ”. (http://www.ubu.com/film/ acconci.html). C’est un geste fondateur. Lorsque certains signalaient un danger possible en ce début des années 70, les autres désignaient un possible. De la conservation des œuvres en réseau et du réseau des œuvres conservées… La question de la conservation des œuvres en réseau pose plus largement celle de la conservation des contenus du web. Le programme Dépôt légal Internet mis en place par la BNF est merveilleux. “ La Bibliothèque Nationale de France, responsable de la mémoire collective, est placée aujourd’hui devant un formidable défi : comment recueillir et sauvegarder, pour les générations futures, la trace de ce qui circule sur la Toile ? Mission sans laquelle notre époque serait, dans l’avenir, inintelligible. ” Le robot de ce programme de la BNF est remarquable. Il est chargé de conserver des données mais ce robot ne peut, bien entendu, pas remplir un formulaire. Le robot ne peut pas regarder encore parfaitement. Il ne peut pas garder les traces sensibles. Oui, le seul robot aujourd’hui efficace est celui de Google et de ses amis, de cette


“ omni-conservation ” des données en tout genre, cette ultra-surveillance dominée par ce monde privé et marchand. Ce qui est impressionnant, ce n’est pas la capacité de conserver des données, mais la capacité de combiner des données. User du réseau pour ce qu’il est. De cette nature. La société commerciale profilant génétiquement sa communauté d’internautes signe ce contrat avec la société commerciale conservant toutes nos conversations écrites, nos adresses IP, nos heures de connexions, nos recherches d’informations… Ce contrat-là entre ces deux sociétés-ci adjoint à de nouveaux programmes capables de dévoiler nos trajets, nos achats de toutes sortes est passionnant. Bref, ce “ grand bordel ” organisé mixe de manière subtile et mercantile toutes nos données sensibles et sensées. Ce n’est pas dangereux, c’est ainsi. Ce qui est dangereux, c’est l’esprit qui sous-tend la fabrication de cette avancée de notre World Wide Web. Tous ces amnésiques qui osent affirmer haut et fort qu’ils n’ont pas de passé, qu’ils opèrent aujourd’hui pour demain matin. Tous ces petits chefs d’entreprise qui relancent le marché, en imposent les règles parce qu’ils considèrent les choses sur une durée de 3 mois, nous disent-ils…C’est une stratégie marketing juvénile, celle des décideurs du web. Ces gens là sont indifférents à la question du devenir, à la manière dont nous pourrions nous noyer sur le World Wide Web ; ils ignorent l’Ophélie d’Heiner Müller ou la femme à la tête dans la cuisinière à gaz ; ils ne se préoccupent pas de la manière d’exister in ce réel dans quelques dizaines d’années mais préfèrent jouir à l’idée de l’acquisition de leur futur 4x4. Alors, oui, les œuvres en réseau peuvent se conserver mais sur quelle Toile et avec quels regardeurs ? Être mutant, moi connectée, écrire un livre à partir du réseau, figer sur papier les connexions et les mutations… Ce nouveau livre, Être mutant, moi connectée, est la seule de mes “ pièces ” qui restera mémorisée, stockée après la mort de Google, après ma propre mort, après la mort de mes disques durs ou de ceux des autres et ceci bien après la mutation de notre réseau composé de 0 et de 1 en un supra-réseau composé d’informations ADN. Le numéro ISBN de cette publication est son seul cadre d’exposition, c’est aussi ce pourquoi il se trouve isolé en dernière page de couverture, sans texte, sans signe, sans rien. Les 1024 exemplaires que je possède peuvent être brûlés, piétinés, déchirés, noyés, ou non lus ; ce livre existe et ne demeure qu’une information réduite à x chiffres. Une donnée consciencieusement répertoriée par nos institutions garantes. C’est une manière de dire ce moi connecté, ce devenir précis, ce néant. Exposer le net-art…. Le net-art est une page de l’histoire de l’art qui s’est écrite, très vite d’ailleurs, mais c’est une page tournée, que nous pouvons relire avec

tendresse. Le “ manifeste ” Introduction to net. art (1994-1999) des pionniers net artistes Nathalie Bookchin et Alexei Shulgin, a sans doute clos avec lui toute une série de gestes émis par des créateurs qui désiraient comprendre leurs propres démarches au travers de ce qui a été, pour nous tous, une révolution lisible et formidablement rapide de l’informatique. Je pense à l’ouvrage du sociologue/philosophe Pierre Lévy, Les technologies de l’intelligence/ L’avenir de la pensée à l’ère de l’informatique (Editions La Découverte, 1990) je me souviens qu’il terminait en évoquant Le Prince de Machiavel. Le net-art s’est dépossédé de lui-même. Parce que le média est devenu un médium, et que le médium s’est remédiatisé pour redevenir un média. Bref, un “ vaste bordel ” ! Nous n’y comprenons plus rien. Nous devons sortir du réseau. Nicolas Thély (chercheur et critique d’art qui a publié une thèse sur la “ web intimité ”) est très ferme sur cette question, quant à cette exposition de gestes incertains que nous avons certains déployés ici et là, sur le réseau Internet, nous nous sommes égarés. De son point de vue, celui de l’esthète, c’est une gageure de désirer

J’évoque ce désir trop proche, celui qui vient avec égarement à la surface de l’image et du mot. De ces/nos relations à distance. L’utopie désignée. Ce réseau-là comme une préfiguration sensible de notre propre évolution.

y recréer une salle d’exposition. La question de la perception est au centre de nos interrogations et il est vrai que nous nous sommes égarés et que nous nous devons aujourd’hui de sortir du réseau radicalement et envisager cette surface, ce territoire, comme un autre réel à questionner et non comme une salle possible d’exposition. Second Life et les autres Aujourd’hui, les uns et les autres plongent dans le monde virtuel de Second Life. Comment regarder les nouveaux mondes, les mondes persistants, les mondes virtuels, ce standard à venir, cette unique solution prévisible, ce “ truc 3.0 ” ? C’est la question que nous avons posée à 10 auteurs, spécialistes, théoriciens, plasticiens au travers de l’essai “ Second Life, un monde possible ” publié en octobre 2007 aux Editions des Petits Matins. Oui, comment interroger Second Life aujourd’hui ? Pour ce projet de scène des arts du réseau, x-réseau que nous menons avec le Théâtre Paris-Villette, nous avons convié le metteur en scène Jean-François Peyret (avec lequel je travaille depuis l’année 2000), l’artiste

polyvalent Philippe Quesne et la danseuse Corine Miret à jouer à ce jeu de l’observation, du regard. Nous les écouterons traverser Second Life et en interroger la surface. De la schizophrénie comme moteur créatif… Marc-Olivier Wahler, philosophe, critique et commissaire d’exposition récemment nommé à la direction du Palais de Tokyo à Paris, développe ce principe de la schizophrénie comme moteur créatif dans l’ouvrage collectif Fresh Théorie (éditions Léo Scheer, 2005). Les artistes qu’il cite sont des plasticiens, c’est-à-dire des personnes qui évoluent dans ce milieu de l’art contemporain, un art fortement contextualisé par son histoire, son cadre d’exposition et ses interrogations. Nous le savons. Cet homme soutient et accompagne ses artistes à la manière de certains éditeurs que je soupçonne d’être de grands romantiques, une manière forte et radicale, au service de la pensée et de la perfection. Lui tente de comprendre le geste de ceux qu’il regarde incessamment. Son texte pourrait être lu comme un manifeste. Ce n’est pas simple de dire à la première personne cette schizophrénie comme moteur créatif, car si nous la savons là, présente, et si nous la maîtrisons et la déjouons sans cesse comme un véritable instrument de travail à soigner, à désirer, nous ne sommes pas épargnés par cette figure de la folie qu’elle énonce. Cette si précise schizophrénie comme moteur créatif nous engage simplement à percevoir, à questionner autrement le réel, à exercer notre métier, celui de regarder. Être lui, lui, lui et moi… Du désir réel/virtuel en réseau et en net-art, “ corps extensible ” et “ amour mutant ”… J’évoque ce désir trop proche, celui qui vient avec égarement à la surface de l’image et du mot. De ces/nos relations à distance. L’utopie désignée. Ce réseau-là comme une préfiguration sensible de notre propre évolution. In my room (une chambre de lecture pour une femme et sept internautes, une installation vidéo et sonore créée au Théâtre Paris-Villette en 2005, mais aussi un livre, http://www.arte-tv.com/inmyroom) est une invitation à traverser cet espace public du réseau. Une manière aussi d’envisager la rencontre avec l’autre à partir de cette idée qu’au fond nous pouvons nous laisser surprendre par des pratiques nouvelles et inattendues. Un engagement à penser l’expérience de la relation à distance pour un autre visiteur : le lecteur. Sept écrivains ont accepté d’écrire pour cet objet de rencontre singulier : une chambre de lectures sur le web. Un geste littéraire dédié à l’amoureux des lettres. Une manière délicate de dire comme ce réseau-là peut nous enchanter, nous accompagner, nous transformer.

M#10 Marseille, Societas Raffaello Sanzio, mise en scène Romeo Castellucci © Philippe Franck Second Life © Agnès de Cayeux


CREW

Des environnements immersifs pour un nouveau cadre scénique Propos recueillis et traduits de l’anglais par Vincent Delvaux. Avec la complicité de Pascal Keiser

Eric Joris, figure emblématique du collectif CREW, rassemblant chercheurs et artistes de différents horizons, a mis sur pied un concept dramaturgique original, liant la technologie au cadre scénique. Par le biais d’environnements immersifs dans lesquels le spectateur-utilisateur est convié à participer, il crée un nouveau rapport d’intimité entre les acteurs et ce spect-acteur par le biais de l’interface technologique. Cette nouvelle forme de théâtre hybride brise les repères traditionnels de la narration et du rapport à la scène et centre la performance autour du spectateur lui-même. Rencontre avec Eric Joris, l’inventeur de ce genre nouveau qui nous en livre quelques clés de compréhension.

CREW est un collectif basé en Belgique avec Eric Joris comme figure de proue. Ce collectif rassemble des gens de différents horizons en fonction des projets à réaliser. De manière globale, CREW met l’accent sur le fait de mettre en oeuvre des performances à la croisée des arts vivants et de la technologie. Trouvant dans le théâtre expérimental un laboratoire où ils peuvent tester leurs propres travaux, des chercheurs de différentes universités développent des technologies originales en vue d’une utilisation dans les performances de CREW. Le dialogue permanent entre les développements en robotique et en informatique permet de stimuler l’imagination théâtrale, le design, la production de son et de texte. Le résultat artistique tend à l’hybridité, à un art technologique vivant qui trouble les catégories du théâtre traditionnel. CREW entend explorer comment ces hybridités peuvent être mises en œuvre, aussi bien en pratique qu’en théorie. Que se passe-t-il lorsque la technologie numérique fusionne avec la production et la réflexion au sein du cadre scénique, du moins tant que l’on puisse encore parler de scène ? http://www.crewonline.org/

CECN : Vous définissez votre travail et votre relation à la scène ainsi “ La scène est le lieu par excellence permettant d’exprimer la crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui et offrant la liberté d’explorer la possibilité d’une nouvelle interprétation de l’humain. Cependant, les spectacles de CREW ne sont pas pour autant basés sur une adoration aveugle de la pseudo ‘cyber-culture’ : ils abordent de manière critique la culture technologique dans laquelle ils s’insèrent ”. Quel est pour vous aujourd’hui cette façon critique d’utiliser la technologie au sein des arts de la scène ? Eric Joris : Cette citation nous renvoie à l’idée que la technologie peut nous altérer et nous transformer, et non l’inverse. Notre corps est à la fois fasciné et horrifié par la technologie. Aborder ce thème de manière critique signifie créer une situation ou un environnement dans lequel cette dualité devient artistiquement perceptible et fait éventuellement l’objet de débats. Dans notre cas, - l’utilisation de technologies immersives -, nous voyons vraiment se développer un aspect intérieur (ce que ressent l’utilisateur immergé dans l’environnement) et un aspect extérieur (ce que les spectateurs ressentent). Il est intéressant de constater que ces deux points de vue diffèrent grandement dans leur appréciation. Les uns vont apprécier entre autres cette façon de ressentir une forme d’intimité à travers une interface technologique, les autres percevront plutôt les fonctions de manipulation du dispositif. Cette façon de juger selon que l’on se place à l’intérieur ou à l’extérieur du dispositif peut être étendue, en pensant au rapport qu’entretiennent société et technologie dans une vision plus large CECN : Pourriez-vous expliquer votre démarche d’écriture pour le spectacle U ? Quels ont été les fondamentaux de cette écriture ? E. J. : Mon objectif de base a été de trouver un principe d’écriture tout court. Nous avions fortement l’impression qu’une autre sorte, un autre genre, une autre sensibilité et une autre façon de structurer le contenu, en bref une nouvelle façon d’écrire étaient nécessaires. Ainsi, nous avons contacté une écrivain (Saskia Decoster) qui était prête à nous accompagner pendant la création, à écrire et à expérimenter en direct. Le problème principal subsiste néanmoins : une narration dans un environnement interactif reste chose difficile. Si cet environnement est de nature immersive, la narration même en devient

problématique. Certains éléments narratifs s’opposent à la nature même des médias immersifs, du moins c’est ce qu’il me semble. Donc, dans U, nous utilisons différents niveaux de texte : 1) des textes qui ont pour fonction de guider l’utilisateur, 2) des textes qui implicitement contiennent une sorte de narration et 3) des textes plus fortement littéraires (que nous utilisons lorsque nous ne produisons pas d’images). Le problème est que la personne immergée dans l’environnement ne va percevoir qu’une partie du texte car nous maintenons constamment ses sens en éveil … il n’a donc plus beaucoup de bande passante pour le reste ! CECN : Comment passez-vous d’une démarche d’auteur de bandes dessinées à celle de directeur de projet multimédia ? E. J. : J’ai étudié la régie télévisée et filmique. La Flandre en tant que Région est un trop petit marché pour produire des films de manière régulière. Les bandes dessinées sont donc un peu le cinéma du pauvre. En pratique, on a seulement besoin d’un crayon et d’un peu de temps. C’était pour moi la première étape dans l’écriture d’histoires visuelles. J’ai tout de suite voulu élargir le spectre de mes bandes dessinées et le transformer en quelque chose d’autre, c’est pourquoi j’ai commencé à organiser des performances et des expositions. En 1995, l’Apple 6500 a fait son apparition, c’était le premier Power PC qui était assez rapide pour traiter le dessin sur une tablette en temps réel. J’ai commencé à faire des croquis et à travailler avec le numérique, en intégrant l’internet, les animations, le son et en désassemblant des jeux vidéos. À un certain moment, j’ai porté cela à la scène avec quelques compagnons d’aventure. Cela a donné Kaufhaus Inferno qui était à la fois un livre, une BD pour journal, un site interactif et une pièce de théâtre. L’étape ultime a été d’imaginer le développement de logiciel et de matériel en ayant un nouveau médium à l’esprit. C’est là que Philippe Bekaerts et Kurt Vanhoutte se sont joints à moi et cela marque le début de CREW. CECN : Dans la session d’explications que vous proposez en complément à l’expérience de U, vous mentionnez l’idée de prendre l’Alzheimer comme thématique. Pouvez-vous décrire la relation entre l’Alzheimer et ce projet d’un point de vue dramaturgique ? E. J. : Dans les spectacles précédents (comme

U_raging_standstill, au Festival Artefact de Louvain 2006 © Crew 10

11


pas représenter ou raconter quelque chose comme il devrait le faire dans un drame normal. Je me réfère généralement à l’acteur comme à un thérapeute décalé. En premier lieu, il doit observer de près et ressentir l’immersion de l’utilisateur. C’est un exercice très prenant car chaque individu est différent, certains vont même résister, mais en général un fort lien d’intimité peut être créé. C’est très amusant aussi. Le rythme de la récitation de l’acteur est entre autres lié à de légers mouvements inconscients ou des tics de la personne en immersion. Il doit donc s’en approcher le plus possible, entrer dans son esprit, établir la confiance et un lien d’intimité. D’une certaine manière, nous voulons que l’acteur coache la personne en immersion, qui, après tout, est vue comme le protagoniste principal de sa propre pièce. CECN : Pouvez-vous nous parler de votre nouveau projet O_Rex ? E.J. : O_Rex est un projet conçu pour un large public et se base sur un concept dangereux : peut-on utiliser les personnes en immersion en tant qu’acteurs dans une pièce sans qu’ils en soient conscients ? Les spectateurs regardent donc quelqu’un qui est en immersion, sans qu’ils aient à en faire l’expérience eux-mêmes. Comme dit précédem-

ment, nous considérons notre environnement immersif comme “ dissociatif ”. Œdipe Roi peut être considéré comme un cas extrême de dissociation et donc la tragédie peut servir de véhicule à nos objectifs. Nous utilisons aussi l’opéra de Stravinsky comme point de départ. La compositrice Laura Maes et le chanteur Maja Janter en ont fait quelque chose de tout à fait différent. D’un point de vue technologique, nous mélangeons des configurations immersives avec des choses plus scéniques, comme, entre autres, un nouveau système “ de visualisation endoscopique ” (composé de dix ordinateurs portables), monté sur des robots et qui scanne en permanence les mondes virtuels cachés.

De façon plus spécifique, UU (double U), explorera plus avant le potentiel immersif et télématique de la technologie au sein de U_Raging_Standstill : dans cette performance, les visiteurs sont accueillis individuellement et sont les protagonistes principaux de leur propre pièce à différents niveaux. Habillés et équipés d’un dispositif de visualisation monté sur la tête, le visiteur-utilisateur peut se déplacer physiquement dans un univers virtuel en temps réel.

CECN : Vous allez donner un atelier à Mons pour des étudiants de la zone Interreg, quel en sera le contenu ? E. J. : D’une manière générale, l’exploration de nouvelles formes de théâtralité et donc la technologie comme point de départ, plutôt que son insertion dans des structures théâtrales traditionnelles. Le résultat artistique de cela a tendance à être hybride, nous voulons dès lors approfondir comment ces hybridités peuvent être mises en œuvre, à la fois au niveau pratique et théorique.

U_raging_standstill, au Festival VIA à Mons 2007© Catherine Escutenaire

Notre corps est à la fois fasciné et horrifié par la technologie. Aborder ce thème de manière critique signifie créer une situation ou un environnement dans lequel cette dualité devient artistiquement perceptible et fait éventuellement l’objet de débats.

12

ceux que j’ai monté avec des acteurs paraplégiques), le mode de travail a consisté à utiliser le multimédia comme une prothèse. Mais en prenant les choses à l’envers, on peut considérer aussi la technologie comme un moyen de régression. De manière tout à fait sincère et sans feindre, certaines personnes se comportent à l’instar de personnes âgées au sein de notre système. J’ai aussi mentionné le problème de la narration. Casser la narration dans une histoire liée à l’Alzheimer est signifiant. Au lieu d’apprendre aux gens des choses sur l’Alzheimer, nous voulions donner la possibilité d’en faire l’expérience directement. On dit que toutes les trente secondes, nous transférons des pensées et des actions de notre mémoire à court terme à notre mémoire à long terme (ce qui ressemble furieusement à un processus informatique). Dans le cas de patients atteints d’Alzheimer, ce transfert est interrompu ou dérangé, ce qui signifie que la personne n’arrive plus à se construire une histoire et ne peut donc plus structurer son être. C’est exactement ce à quoi nous essayons d’arriver dans U. L’environnement immersif que nous avons réalisé est un outil dissociatif. Certaines personnes nous ont rapporté qu’il s’agissait même d’une expérience “ désincarnante ”. Dans U, nous réalisons parfois des enregistrements issus des pensées de l’utilisateur (bien qu’ils n’en soient pas conscients) que nous mixons à d’autres images préenregistrées et à

des fragments live. Il y a une perte de soi en tant que point de référence. En ce sens, nous sommes peut-être en train de manipuler la mémoire même des spectateurs. CECN : La partie technologique du spectacle est devenue plus fiable. Les premières performances souffraient de problèmes techniques. Comment avez-vous rendu le spectacle plus robuste pour lui permettre de tourner en Chine, en Ecosse ou à Mons, où la fiabilité de l’équipement technique était proche des 100% ? E. J. : Travailler avec des médias programmés et assemblés de manière expérimentale est en effet difficile. C’est seulement en jouant le spectacle (et par l’échec) qu’on peut identifier les bugs. L’échec fait donc partie intégrante du processus. Il semblerait sensé d’arrêter le développement une fois qu’une étape stable a été atteinte mais, comme dans la nature, cela empêcherait l’évolution. Ainsi Philippe Bekaerts et Vincent Jacobs sont constamment en train d’améliorer et de changer le logiciel et le matériel, avec le risque sous-jacent de rencontrer de nouveaux problèmes. De façon plus pragmatique, la connaissance vient de l’expérience : notre technicien sait ou peut reconnaître chaque erreur dans le système existant. CECN : Qui sont les acteurs dans U ? Comment les avez-vous coachés, quelle était la tendance dramaturgique pour l’écriture du texte ? E. J. : L’acteur dans notre performance ne doit M#10 Marseille, Societas Raffaello Sanzio, mise en scène Romeo Castellucci © Philippe Franck Vision immersive tirée de Crash 1.0 © Crew 2004

13


Daniel Danis

Kiwi

Propos recueillis par Vincent Delvaux

tent des micros HF et sont également filmés en nightshot. Sur scène, faisant face au public, une actrice sort de temps à autre de l’obscurité et s’adresse à lui. Des images apparaissent avec les deux enfants. L’actrice se tourne vers la caméra qui est sur scène et son visage apparaît finalement à l’écran. Dès qu’elle est dans la pénombre, elle est à nouveau filmée en nightshot. Le texte entre en résonance avec cette manière de filmer dans le noir car les situations vécues des enfants (notamment la prostitution) se passent dans un souterrain. Les deux personnages enfants forment une sorte de couple rescapé de diverses aventures et de descentes de police. Afin de créer des points d’ancrage avec la réalité, nous avons utilisé des tranches de films réalisés par Benoit Dervaux et des images photographiques de Cécile Babiole. Nous avons également pré-enregistré les acteurs et une partie des dialogues. Nous ne voulions pas trop appuyer sur l’élément cinématographique mais plutôt développer une esthétique théâtrale où, à certains moments, la caméra est prise à témoin et devient subjective. Nous avons joué sur plusieurs plans, celui du récit ainsi que sur celui des images de synthèse de Cécile Babiole.

KIWI, Daniel Danis © Krista Boggs

Daniel Danis s’intéresse aux arts visuels et technologiques. Il réalise plusieurs installations et écrit pour le théâtre. En 1993, sa première pièce, Celle-là, obtient le Prix de la critique à Montréal, le prix du Gouverneur général du Canada ainsi que celui de la meilleure création de langue française du Syndicat Professionnel de la Critique Dramatique et Musicale (Paris). Cendres de Cailloux a reçu le prix du meilleur texte original de la Soirée des Masques (Montréal), le premier prix du Concours International de Manuscrits du Festival de Maubeuge et celui de Radio-France International. Le Chant du Dire-Dire a obtenu le prix de la meilleure création de langue française du Syndicat Professionnel de la Critique Dramatique et Musicale (Paris). Le Langue-à-langue des chiens de roche a mérité le prix du Gouverneur général du Canada en 2002. E, roman-dit, a été créé par Alain Françon au Théâtre de la Colline en 2005 et a reçu le Grand Prix Littéraire dramatique en 2006 (France). Son dernier texte, Terre océane, vient de paraître. Ses pièces sont traduites en plusieurs langues. L’auteur a également écrit Le Pont de pierres et La Peau d’Images (pièce pour jeune public).

Marie Brassard, Peep Show, ©David Clermont-Béique

14

Daniel Danis, à qui nous avions confié une carte blanche lors de l’un de nos précédent numéro, est un artiste aux talents multiples : auteur, metteur en scène, esprit curieux des nouvelles technologies... Couronné de nombreux prix internationaux, son œuvre trouve l’adhésion de la critique et l’enthousiasme du public de ce côté-ci de l’Atlantique comme en Amérique du Nord et plus particulièrement au Canada où l’auteur vit actuellement. Kiwi, une pièce écrite en 1997 et portée à la scène aujourd’hui, reflète bien cette multiplicité d’approches, entre théâtre et cinéma. Conçue avec la complicité du cinéaste Benoît Dervaux et de l’artiste française Cécile Babiole, elle donne à voir de manière émouvante le quotidien tragique de deux adolescents dans la Bucarest d’aujourd’hui, Kiwi et Litchi, en marge de la société et tentant de survivre d’expédients. Plongée au cœur d’une œuvre rendue aussi possible grâce à la collaboration de différents opérateurs transfrontaliers qui en ont accueilli les diverses étapes de travail. CECN : Dans quel cadre s’inscrit votre résidence de travail à Mons ? Cela débouchera-t-il sur la présentation publique d’un spectacle dans le cours de la saison ? Daniel Danis : Grâce au projet Kiwi, j’ai pu initier une collaboration avec le CECN. L’aventure a débuté l’année dernière, suite à la rencontre au Grand Bleu à Lille, d’Eric Prigent et d’Alain Fleischer du Fresnoy, Studio National des arts contemporains qui m’ont accordé une bourse de travail pour créer Kiwi. Je suis par la suite entré en contact avec Pascal Keiser du CECN afin de mettre en œuvre une coproduction entre trois pays francophones (Québec, Belgique et France). Les étapes de travail se sont enchaînées assez

rapidement par la suite : nous étions au mois d’octobre 2006 au Fresnoy où nous avons travaillé pendant près de 3 semaines, en mars au Festival Via et il y a également eu une présentation courte de 30 minutes en avril et en juin. Il y a aussi eu une semaine de travail au Grand Bleu à Lille. Fort de notre expérience sur la manière de raconter une histoire, nous avons voulu tester des modes narratifs différents. Nous avons ainsi travaillé diverses manières d’adresser la parole : les deux acteurs enfants, Kiwi et Litchi, racontent leur histoire devant une caméra qui les filme en vision nocturne, comme des animaux sauvages. Les acteurs sur scène, placés dans le noir, por-

Depuis cinq ans, j’ai initié un travail d’ordre technologique en relation avec la scène. L’introspection des problématiques du rapport du corps à la scène et de la multiplicité du corps réel (notamment la pensée de ce que l’on est, le corps imaginaire, les avatars…) représentent une partie importante de mon travail. Ce qui m’intéresse sur scène, c’est de trouver et de montrer tous les possibles du corps. Certaines personnes peuvent être gênées de ne pas voir les acteurs, mais même si on ne les aperçoit pas, ou fugitivement, je demeure néanmoins convaincu que la présence des acteurs sur scène reste indispensable. Le texte est d’ailleurs récité en direct, même si certaines bribes sont pré-enregistrées. Je me suis posé beaucoup de questions sur la taille que l’écran devait occuper sur scène. Il me semble important que l’écran reste à taille humaine car si l’image et l’humain sont à même dimension, il peut y avoir un dialogue entre les deux, c’est une sorte de règle implicite que je me suis fixée. Ici, l’humain disparaît dans le noir mais reste présent à l’écran. Je suis attentif à ce que l’humain ne soit pas avalé. Lorsque l’on filme en vision nocturne, il n’existe pas pour ainsi dire de champ de profondeur, on est donc obligé de filmer en gros plan et d’être très proche des acteurs car le nightshot ne permet pas de filmer de loin. J’aime travailler sur le désagrégation de l’image, sur une image imprécise, en gros grain. Sur la façon dont l’être apparaît et disparaît dans ces zones troubles de l’humain. CECN : Comment se structure votre résidence de travail et de quelle manière l’aide du CECN a-t-elle

pu concrètement vous aider à progresser ? D.D. : Nous avons eu deux semaines de travail intensif à Mons à la Maison Folie, ce qui nous a permis de créer trente minutes supplémentaires dans le spectacle. Nous avons essayé d’équilibrer quelques éléments, notamment la façon de faire apparaître davantage l’acteur sur scène, même furtivement. Nous avons aussi assemblé l’ensemble des morceaux pour en faire un tout cohérent. Le texte préexistait et date de 1997 mais en le portant à la scène, nous avons voulu en renouveler le vocabulaire, entre cinéma et théâtre. À présent, il nous reste encore quatre jours de travail à la Petite Forêt et puis, à partir du 15 novembre, la pièce sera jouée au Grand Bleu à Lille. L’expérience à Mons a permis de consolider notre échange de partenariat avec le Manège, par l’intermédiaire de Daniel Cordova et de Pascal Keiser. Je tiens à dire que nous avons été extrêmement bien accueillis.

Depuis cinq ans, j’ai initié un travail d’ordre technologique en relation avec la scène. L’introspection des problématiques du rapport du corps à la scène et de la multiplicité du corps réel (notamment la pensée de ce que l’on est, le corps imaginaire, les avatars…) représentent une partie importante de mon travail.

CECN : D’un point de vue technologique, que retirez-vous de cette expérience ? Aimeriez-vous approfondir davantage certains aspects technologiques du spectacle ? Quels défis cela représentet-il ? D.D. : Les étapes de travail liées à la technologie ont été réalisées au Fresnoy mais il s’agit avant tout d’un dispositif assez simple, quelques ordinateurs, une caméra, des éclairages et les costumes,… J’ai voulu une esthétique minimale, avec pour seuls accessoires un escabeau et une nacelle. Il y a vraiment très peu d’objets sur scène. Le système de narration mêlé aux images projetées sur écran permet de s’imaginer l’endroit où vivent les deux personnages.

événements par l’interaction entre les objets du monde virtuel. L’idée est de créer un véritable espace poétique, aléatoire, dans lequel des éléments vont flotter et pourront être déposés sur une plaque narrative qui générera des images vidéos, du son, du texte, permettant aux visiteurs de repartir avec des traces de leur passage. D’une certaine manière, cela se rapproche de l’idée de Levi Strauss qui a parlé de grappes de sens et d’assembler des éléments d’un imaginaire. Je vais collaborer avec le chercheur Nicolas d’Alessandro, en association avec le département de géodésie de l’Université Laval à Québec et le Fresnoy, ainsi qu’avec Jean-Michel Dumas, mon compositeur musical. Je suis écrivain et j’ai déjà travaillé avec des crayons “ expanseur ” : j’écrivais sur des plaques en bois et Jean-Michel enregistrait, retravaillait et modulait le son et la voix en temps réel. On va approfondir ce principe avec Nicolas mais en transposant cela dans un espace virtuel. CECN : Existe-t-il au Canada des initiatives structurées autour de l’aide à la création scénique faisant appel aux nouvelles technologies ? En avezvous bénéficié par le passé ? D.D. : Kiwi a été financé par le Conseil des Arts du Canada, le CALQ (Conseil des Arts et des Lettres du Québec), la CITF (la Commission Internationale du Théâtre francophone) liée au Canada, ainsi que le Festival tout public Coups de Théâtre. Pour mes autres projets, j’essaie de trouver d’autres partenaires dans le domaine des sciences mais aussi dans le réseau des entreprises privées (j’aimerais impliquer un éditeur de jeux vidéos comme Ubisoft par exemple). Nous tenons cependant à ce que les développements technologiques réalisés pour et par nous puissent rester en open source car nous aimerions que ce travail puisse servir à d’autres. Peut-être que, la technologie évoluant, les machines seront un jour capables de déplacer des objets réels dans le monde virtuel, ou que des objets aléatoires répondront à d’autres objets aléatoires. Il sera très simple alors pour les utilisateurs de profiter de combinatoires narratives davantage liée à un imaginaire plus riche : il y a en effet tout un marché de gens qui ne s’intéressent pas aux jeux vidéos violents.

Avec le CECN, mon idée était aussi de lancer un partenariat à plus long terme. Ainsi, je devrais également prendre part au projet Numédiart (NDRL : cf. article dans ce magazine p.20). J’aimerais à cette fin réaliser un livre en trois dimensions : c’est-à-dire imaginer un livre virtuel dans lequel on pourrait naviguer et fabriquer des 15


Le Fresnoy

10 ans de création sans frontière Propos recueillis par Philippe Franck

Créé à Tourcoing, dans un ancien centre de loisirs remodelé par l’architecte visionnaire Bernard Tschumi, le Studio National des Arts Contemporains Le Fresnoy fête officiellement son dixième anniversaire d’activités pédagogiques et créatrices. Plus qu’une école pour les arts contemporains offrant un cursus hors norme, le Fresnoy est un formidable laboratoire à produire des œuvres uniques tant du fait d’étudiants issus des quatre coins de la planète et triés sur le volet que de grands artistes invités chaque année. Aujourd’hui, Le Fresnoy accentue ses collaborations transfrontalières et lance avec le CECN, un nouveau projet de formation conjointe. L’occasion pour Alain Fleischer, son directeur-inspirateur-créateur “ indisciplinaire ” et Eric Prigent, directeur pédagogique des étudiants de deuxième année intégrant les technologies numériques, de revenir sur cette aventure unique et de commenter ces nouvelles perspectives. Alain Fleischer, artiste multiforme (cinéaste, photographe, plasticien, écrivain) utilise tous les médias qui sont à sa portée. L’interrogation du mouvement et de l’image occupe une large place dans son œuvre prolixe et poétique qui a parcouru le monde. Il a réalisé de très nombreux films expérimentaux, fictionnels et documentaires. Ses photographies ont pour son sujet de prédilection le corps féminin. Ses romans (dont La Hache et le violon, Immersion et récemment L’Amant en culottes courtes) proposent au lecteur un voyage érudit, en jeux de miroirs, entre souvenir et devenir. Depuis 1989, il dirige également le Studio National des Arts Contemporains Le Fresnoy. www.lefresnoy.net

CECN : Le Studio National des Arts Contemporains Le Fresnoy fête officiellement cet automne son dixième anniversaire. Comment le projet initial a-t-il concrètement évolué depuis ses origines. Que reste-t-il de l’utopie de départ ? Alain Fleischer : En 1987, le Ministère de la Culture m’a confié une première mission pour l’implantation d’un lieu avec pour seule consigne d’en faire une sorte de “ Bauhaus de l’électronique ” et qu’il soit installé dans le Nord-Pas de Calais. Ce projet un peu fou était une grande utopie car pour moi, c’était tout ou rien. En effet, quitte à m’embarquer dans cette vaste tâche, je n’avais pas envie de proposer un projet raisonnable mais plutôt une aventure jusqu’au-boutiste et utopiste afin de ne rien regretter au cas où elle se réaliserait. À ma grande surprise, cette approche “ extrémiste ” a intéressé les pouvoirs publics et le Ministre Jack Lang l’a accepté rapidement. Aujourd’hui, on peut dire que tout a été réalisé à partir de cette utopie. Jamais on ne m’en a contesté aucun aspect et si quelque chose ne fonctionne pas, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Le projet est aujourd’hui tel que je l’ai imaginé. Depuis dix ans, on n’y a apporté que des aménagements mineurs. Un peu de formalisme que j’avais initialement évacué a été réinjecté. Par exemple, je n’avais pas pris le fait d’obtenir un diplôme à la sortie très au sérieux mais de fait, c’est important pour que les étudiants obtiennent des bourses. On peut donc dire que le projet pédagogique du Fresnoy est entièrement respecté et qu’il a fonctionné dès le premier jour. CECN : Comment les volets formation, recherche et création se complètent-ils aujourd’hui ? Qu’en est-il de la “ pédagogie du passage à l’acte ” que vous proposez aux étudiants avec leurs professeurs invités et votre équipe ? A.F. : Ce “ passage à l’acte ” que nous facilitons au Fresnoy intéresse concrètement et plus que jamais des étudiants issus de 45 pays ; ils veulent pouvoir développer au Fresnoy la création d’une oeuvre qui bénéficie de moyens professionnels, d’un encadrement de la part de grands artistes et de figures de proue des arts contemporains issus de toutes les disciplines (cinéma, musique, arts plastiques, arts numériques,…). Cette approche passionne les étudiants qui respectent ces professeurs-créateurs de haut vol. Le succès croissant de ce projet artistique et pédagogique nous donne un surcroît de travail qui

Datatron (prototype), installation de Ryoji Ikeda, coproduction Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains © Ryoji Ikeda 2007 16

demanderait aujourd’hui des équipes renforcées. Avec l’expérience, nous avons aussi découvert que les modes de production de ces projets ne sont pas les mêmes pour la création numérique que pour le cinéma tant au niveau de la nature que de la technique, de la maquette ou encore de l’ordre de travail. Ce projet numérique était intégré dès le départ et constituait même l’essentiel de la commande ; je n’ai pas voulu isoler, contrairement par exemple au ZKM ou à d’autres grands Centres multimédia, les arts numériques des autres pratiques. D’emblée, j’ai désiré les inscrire dans une continuité. Dans cet esprit, au Fresnoy un étudiant peut, par exemple, commencer en première année avec la photographie (le premier art d’une image non réalisée “ à la main ”) et terminer en seconde où lui sera demandé d’intégrer les technologies numériques et l’art en réseau dans son travail. CECN : Vous décrivez Le Fresnoy comme une œuvre, c’est aussi un processus, à l’instar de la création numérique toujours en développement… A.F. : Cette notion est au cœur de notre projet. Très concrètement, nous avons besoin au Fresnoy d’une grande veille technologique ; nous attendons beaucoup par exemple du directeur technique qui doit nous alerter sur la mise à jour du matériel. Nous cherchons à développer des collaborations comme celle avec le CECN qui permettent d’aller au-delà de nos propres limites. En effet, nous n’avons pas, par exemple, à demeure des chercheurs scientifiques. De même, nous n’avons pas accès à certaines spécificités technologiques qui seraient utiles pour nos étudiants. Nous avons lancé un grand projet avec l’université Duke en Caroline du Nord qui offre de vraies dimensions de recherche ; cela permettrait de mettre en relation des artistes avec des scientifiques. J’ai été surpris de constater que pour eux, leur modèle, c’était le projet du Fresnoy et qu’il désire, d’une certaine manière, l’implanter dans leur campus. Nous pouvons nous compléter avec d’un côté une expertise et une offre artistique de pointe et de l’autre l’équivalent scientifique et technologique. En France, on doit malheureusement constater qu’aucune université n’intègre dans sa structure une école d’art (pas seulement un département d’histoire de l’art), contrairement, par exemple, à l’université du Québec. Chez nous, ces enseignements sont séparés depuis toujours mais en 17


Night City, installation vidéo de Johan Berard, coproduction Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains et Association La Nouvelle © Johan Berard 2006

Amérique du Nord, c’est très différent. Je pense qu’il faut absolument que nous dépassions rapidement le réseau cloisonné des écoles d’art ou des universités pour créer des liens entre des institutions de nature et de compétence différentes. CECN : Comment a évolué la relation à la technologie par rapport à une certaine prédominance du cinéma auquel vous avez été toujours très attaché en tant qu’artiste et directeur du Fresnoy ? A.F. : Il y a un surmoi du cinéma sur tous les artistes du 20e siècle. Il est plus riche que la culture numérique qui en est à ses débuts tout simplement parce que le cinéma a 100 ans de plus. On peut constater que, concernant la création numérique, les étudiants français sont en général moins curieux et moins familiers que les étudiants étrangers. D’autre part, j’ai souvent remarqué, du côté étranger, une certaine méconnaissance, voire un manque de cinéphilie qui tranche avec une approche plus avancée du côté de la création numérique. Au Fresnoy, nos deux salles de cinéma donneraient au septième art une espèce de dominante mais c’est aussi lié à l’histoire du bâtiment qui a été un grand centre de loisirs populaires pour Tourcoing et la région. À côté de Godard qui est, pour moi, le Picasso d’aujourd’hui, nous présentons des réalisateurs moins connus car notre cinéma se démarque clairement du commercial ; il donne plus de visibilité à l’expérimental même si aujourd’hui on peut retrouver cette dimension prospective aussi dans des films grand public.

CECN : À l’occasion des 10 ans de création au Fresnoy, vous présentez dans neuf lieux de la région Nord-Pas de Calais, Territoires de l’image, une grande manifestation-exposition à géométrie variable sous le commissariat artistique de Madeleine Van Doren. Comment cette exposition reflètet-elle les productions du Fresnoy et son esprit ? A.F. : Madeleine Van Doren qui est une intervenante fidèle au Fresnoy, s’est tournée vers les divers commissaires des différentes éditions de Panorama en leur demandant leurs préférences. À partir de là, elle a constitué son programme en associant les œuvres (80 ont été sélectionnées sur un total de 450 produites depuis dix ans) entre elles et avec les lieux (Territoires de l’image propose un parcours dans la région entre découvertes artistiques contemporaines et patrimoniales qui passe par Tourcoing, Lille, Valenciennes, Lens et Béthune) avec une grande justesse dans son choix artistique et de présentation et un certain éclectisme qui reflète bien ce qui a été produit pendant dix ans d’activités au Fresnoy. Madeleine n’a aucun snobisme ; elle a “ rétabli des injustices ” en intégrant dans cette sélection des artistes qu’elle apprécie beaucoup et qui n’ont pas bénéficié de la visibilité que d’autres ont eu. CECN : On peut remarquer que la diffusion des productions du Fresnoy s’est renforcée considérablement ces dernières années. Peut-on aussi parler d’échanges réels entre le Fresnoy et ses partenaires ? A.F. : Le Fresnoy accueille de nombreux artistes

venus d’autres pays que la France et pour lesquels cela peut même être parfois une “ récompense ”. En effet, certaines institutions partenaires proposent à leurs lauréats cette prise en charge chez nous comme une sorte de prix. D’autre part, nous co-produisons une cinquantaine de projets extérieurs et les œuvres des artistes du Fresnoy rayonnent aux quatre coins du monde (récemment à la Fondation Miró à Barcelone, au Palais de Tokyo et à la Ferme du Buisson en région parisienne mais aussi en Corée ou encore au Mexique) mais aussi, et cela fait partie de notre cahier des charges, en région. J’ai été très positivement surpris que la Cinémathèque du Québec me propose voici plusieurs mois une programmation en hommage à notre dixième anniversaire. CECN : Une des caractéristiques forte du Fresnoy est que les professeurs et les étudiants sont embarqués dans un même bateau créatif. De Ryoji Ikeda à Chantal Akerman, des Straub & Huillet à Fausto Romitelli, de Gary Hill à Antonio Muntadas, de Jean-Luc Godard à Sarkis… Quels sont les compagnonnages que vous retenez plus particulièrement avec ces artistes invités qui sont pour certains des habitués de la maison, je pense au couple de réalisateurs Jean-Marie Straub et la défunte Danièle Huillet. Qu’attendez-vous de ces artistes intervenants ? A.F. : Les Straub ont, pour moi, une dimension symbolique. J’ai un grand respect pour leur exigence et leur rigueur mais je rejette dans leur état d’esprit, une forme d’archaïsme (ils rejet-

tent par exemple la vidéo). Les retombées pédagogiques sont très riches mais différentes si l’on compare à un “ vrai professeur ” car Jean-Marie Straub refuse cette posture. D’autre part, je dois parfois aller à contre-courant d’une profession de foi argentique radicale. Un autre cinéaste fidèle est André S. Labarthe, plus souple et très investi dans le suivi des étudiants comme l’est aussi l’artiste multimédia Antonio Muntadas. Dans un registre différent, Kurt Hentschlager (membre du duo autrichien Granular Synthesis) et le musicien électronique/artiste multimédia Ryoji Ikeda issus d’une génération qui a intégré les nouveaux médias, m’ont également marqué. Nous avons aussi travaillé avec des compositeurs italiens d’un grand éclectisme culturel allant d’un attrait pour le rock et l’électronique jusqu’aux esthétiques les plus contemporaines et interdisciplinaires. Le regretté et prodigieux compositeur Fausto Romitelli en est un bel exemple mais aussi son collègue et compatriote Andrea Cera qui est resté deux ans au Fresnoy ou encore le jeune compositeur Mauro Lanza et le vidéaste/musicien Paolo Pachini qui a créé avec Fausto Romitelli l’opéra visuel An index of metal. Je pense aussi à Andrea Molino, ancien directeur artistique de Fabrica Music (La Fabrica/ Fondation Benetton). On peut constater que, de manière générale, les musiciens sont plus ouverts au numérique ; il y a dans la sphère musicale, une plus grande tradition de l’innovation et de l’avant-garde artisticotechnologique. Pour répondre à la deuxième partie de votre question, j’attends de nos intervenants qu’ils continuent à être pleinement artistes, qu’ils ne deviennent pas académiques mais aussi, à l’inverse, qu’ils fassent montre de générosité et d’un vrai engagement, qu’ils ne viennent pas ici seulement pour produire une œuvre. Je crois au

plaisir de donner et de recevoir, tant pour les intervenants que pour les étudiants. Nous ne sommes pas un comptoir de banque ou de prêt de matériel de pointe mais une communauté d’artistes et d’intellectuels qui donnent une forme d’apprentissage certes différente mais, selon moi, au moins aussi valide qu’une pédagogie plus académique. Tout cela concourt à installer une ambiance particulière au Fresnoy que les intervenants doivent aussi prendre en compte. CECN : Aujourd’hui le Fresnoy renforce sa dimension transfrontalière notamment avec le CECN. Cela correspond-t-il aussi à une volonté de sortir d’un certain isolement ? Eric Prigent : Isolement ? Cela serait plutôt l’inverse tant nous avons de sollicitations de collaboration aux trois niveaux international, national et régional ! Au niveau transfrontalier, il faut noter déjà les nombreuses diffusions des œuvres réalisées par les étudiants du Fresnoy : Le Vooruit à Gand, les festivals City Sonics à Mons ou Happy New Ears à Courtrai, et bien sûr le CECN et ses Rencontres Professionnelles, ont eu d’ailleurs face à ces œuvres ou à ces prototypes une véritable curiosité et un vrai engagement. D’où l’idée, naturelle, d’aller aujourd’hui plus loin dans la mise en œuvre de collaborations liées à la formation, à la production et à la diffusion. Il ne s’agit donc pas d’isolement mais simplement d’intensifier les possibilités de collaboration, jusqu’ici ponctuelles, et de développer surtout la dimension “ recherche ”, que seul peut permettre ce “ croisement ” transfrontalier et européen. CECN : Dans cette logique collaborative, vous allez lancer des formations conjointement avec le CECN… E.P. : Outre cette relation primordiale entre l’ar-

tiste professeur invité et l’étudiant du Fresnoy, qu’évoque Alain Fleischer, nous développons en complément depuis plusieurs années nos propres dispositifs de formation intégrant des conférences, des rencontres mais aussi des ateliers/expertises dont le contenu est bâti en fonction des spécificités des projets artistiques des étudiants. Ces formations sont élaborées avec le concours de l’équipe technique du Fresnoy (département son, département film et photo, département construction de décors, département informatique, département vidéo et synthèse) et celui de collaborateurs techniques extérieurs, spécialistes dans leur domaine (traitement du son et de la vidéo en temps réel, compositing vidéo et image 3D, captation et interaction, réseaux, etc.). C’est d’ailleurs dans ce cadre que Clarisse Bardiot, chercheur et spécialiste des technologies appliquées à la scène, intervenait au Fresnoy auprès de nos étudiants ayant des projets de performance ou de spectacle, avant de rejoindre l’équipe du CECN. Les années passées, des actions ponctuelles se sont également mises en place avec des institutions ou des structures très diverses (Ircam/Paris, Khm/Cologne, Sat/Montréal, Pocket Film Festival/Forum des Images/Paris, etc) au niveau de la formation des étudiants, et qui permettent de découvrir “ l’état de l’art ” dans le domaine de la création numérique ou les perspectives technologiques, avec ce souci permanent de veille et d’investigation technique et artistique. La collaboration avec le CECN s’inscrit dans cette dynamique, avec la mise en place d’un cursus spécifique CECN/Fresnoy autour des technologies pour la scène, ou les installations interactives, ou encore autour des technologies numériques de traitement et de fabrication d’images.

M#10 Marseille, Societas Raffaello Sanzio, mise en scène Romeo Castellucci © Philippe Franck

18

19

Underconstruction , vidéo de Zenchen Liu, coproduction Le Fresnoy, Studio National des arts contemporains © Zenchen Liu 2007


M15/Numédiart

Un programme d’excellence pour soutenir l’industrie numérique et multimédia Propos recueillis par Vincent Delvaux

Lancé le 5 septembre dernier par la Ministre de la Recherche et des Technologies nouvelles de la Région wallonne, Marie-Dominique Simonet et le Professeur de la Faculté Polytechnique de Mons, Thierry Dutoit, le programme Numédiart a pour objectif de soutenir l’industrie du numérique et du multimédia en favorisant l’émergence d’un pôle d’excellence en ces matières, implanté en Wallonie. L’idée sous-jacente au programme est de partir de la recherche académique en s’orientant vers des applications pratiques réalisées en collaboration avec des artistes actifs dans ce secteur en perpétuelle évolution. En unissant les connaissances de pointe issues du monde scientifique, et spécifiquement des laboratoires de la Faculté Polytechnique de Mons et de ceux de l’Université Catholique de Louvain, au savoir-faire des entreprises wallonnes, la Région wallonne souhaite stimuler cet important secteur et créer des passerelles entre les mondes académique, culturel et entrepreneurial. Numédiart entend se structurer autour de trois thématiques principales : le premier axe, HyFORGE, concerne l’indexation multimédia avec pour objectif de permettre à un “ video jockey ” de re-

trouver en temps réel dans ses archives audiovisuelles l’extrait audio/video qu’il souhaite envoyer sur la scène. Le deuxième axe, CoMedia, vise à transformer l’artiste en chef d’orchestre multimédia, en mettant l’ordinateur à l’écoute et à l’affût de ses mouvements : en fonction d’un script pré-établi par l’artiste, des événements multimédia sont générés automatiquement, en synchronisme avec le déroulement d’une performance. Le dernier axe, COPI, concerne la mise au point d’instruments de lutherie numérique, libérant le musicien des contraintes physiques liées à la création des sons. L’occasion nous sera donnée dans les prochains numéros de revenir sur ces différentes thématiques en interrogeant les chercheurs, artistes et entreprises qui contribueront à leur donner corps. Nous avons voulu initier cette série en rencontrant Nicolas d’Alessandro, jeune chercheur sous la direction du Professeur Thierry Dutoit dans le domaine de la lutherie numérique, et que l’on a déjà pu voir à l’œuvre avec certains développements technologiques menés en collaboration avec le collectif MetamorphoZ et la metteur en scène Valérie Cordy.

CECN : Au sein du projet M15/Numediart, tu vas t’occuper plus particulièrement de lutherie numérique. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ? Nicolas d’Alessandro : La lutherie numérique pourrait être vue comme l’extension naturelle des techniques de lutherie, c’est-à-dire la fabrication d’instruments de musique, aux technologies de l’information, aujourd’hui présentes dans la moindre de nos activités. Ce serait pourtant n’adresser que assez naïvement un contexte qui est commun à l’ensembles des arts contemporains intégrant une forte contribution numérique. Il s’agit du flou de plus en plus important que créent ces composantes technologiques entre les différentes disciplines artistiques, et entre l’art et la technique de manière générale. En effet, la production de matériaux sonores n’est plus aujourd’hui l’exclusivité des musiciens (et donc des luthiers). Acteurs, danseurs, ou encore publics sont de plus en plus souvent à la source des contenus musicaux. Au sein du monde musical, la fabrication des outils sonores est souvent réalisée par les musiciens ou les compositeurs eux-mêmes. Du point de vue de l’ingénieur que je suis, la frustration technique de ces dernières décennies (comment fabriquer un nouvel instrument ?) a cédé la place à une frustration identitaire (pourquoi fabriquer un nouvel instrument ?). Dans ce contexte, j’essaie de garder une approche prudente. J’avance pas à pas et travaille principalement en me basant sur une description ouverte et objective - autant que faire se peut - de l’expressivité musicale. Je la définis comme la liberté d’interprétation utilisée par rapport à un langage donné, afin de transmettre un contenu émotionnel. Sur cette base, le travail de lutherie numérique peut se décliner en deux tâches. La première, exploratoire, consiste à identifier les langages et les qualités d’interprétation présents aux extrémités de la chaîne: le contrôle gestuel et la synthèse sonore. La seconde, très concrète, vise à fabriquer des objets hébergeant un dialogue cohérent entre l’expressivité capturée dans la gestuelle et l’expressivité des sons synthétisés. CECN : À quels types d’applications pratiques cette recherche peut-elle mener ? N. d’A : De plus en plus d’acteurs de l’informatique musicale s’accordent à dire que le protocole MIDI (norme d’interconnexion entre contrôleurs et synthétiseurs, datant des années 80, universellement utilisée aujourd’hui) vit aujourd’hui ses dernières années de gloire, principalement grâce aux performances de la transmission sans fil (Bluetooth, WiFi). Cependant, si le carcan de la transmission MIDI venait à exploser, la plupart des technologies de synthèse “ haute qualité ” actuelles ne seraient pas prêtes à accueillir des schémas de contrôle plus fluides. La majorité des produits commerciaux sont structurés autour du clavier-synthétiseur et ses caractéristiques “ par note ”. Comme je le dis souvent, la synthèse musicale grand public est l’exclusivité des cla-

vieristes. Il suffit de voir l’engouement des guitaristes pour la Variax* (pourtant assez limitée comparée aux grands “ synthés ”) pour sentir cette frustration. J’espère que les travaux réalisés aujourd’hui au sein du Pôle en Technologies de L’information de la Polytech.Mons, et désormais M15/Numediart, permettront, le moment venu, de prendre une place dans cette fenêtre d’innovation, pour produire des instruments numériques intéressants “ pour tous les autres ”. CECN : En terme de collaborations artistiques, vers quoi aimerais-tu te diriger ? Y a-t-il un artiste ou une compagnie avec qui tu souhaiterais collaborer ? N.d’A. : Ma réponse va sembler assez narcissique de prime abord. En effet, la première collaboration artistique que j’ai envisagé est simplement d’utiliser moi-même les instruments numériques développés dans le cadre de ces recherches. Etant guitariste depuis 20 ans, je puise d’abord dans mes propres désirs musicaux les “ spécifications ” des instruments que je fabrique. C’est ce qui explique le caractère “ manche de guitare ” du jeu main gauche sur la version 1 du HandSketch (instrument de synthèse de chant). Ensuite, bien évidemment, j’aspire à de nombreuses collaborations avec des artistes de tous milieux. J’essaie de rester très ouvert sur ce plan. J’étais convaincu que je travaillerais principalement avec des chanteurs, et ma première collaboration fut une metteur en scène, Valérie Cordy, grâce à qui j’ai beaucoup progressé. Donc, j’évite désormais les a priori. Pour le scoop, il semble bien que ma passion des cordes soit enfin rencontrée, puisque je vais prochainement travailler avec Jean-Paul Dessy et Musiques Nouvelles. CECN : Quels sont les défis majeurs techniques, financiers, industriels, artistiques inhérent à ce genre de projet ? N. d’A. : Sur le plan scientifique, on peut voir deux axes. D’une part, les contenus audionumériques (enregistrements de voix ou de sons instrumentaux) sont loin d’avoir livrés tous leurs secrets. Si l’on considère que l’interaction avec les matériaux sonores doit pouvoir se faire dans un continuum, et non plus note par note, il reste beaucoup d’efforts à réaliser dans la modélisation, et principalement la représentation “ dimensionnelle ” des qualités expressives. D’autre part, la compréhension des gestes musicaux, les règles qui régissent le transfert d’expertise (venant d’un instrumentiste “ classique ”), les possibilités d’innovation, de métissage (e.g. coupler l’archet et l’écriture), mais également l’attrait, l’esthétique et la sémiotique, trop souvent délaissée dans un simple bilan ergonomique. J’ai le sentiment qu’on est trop vite passé aux aspects “ intellectuels ” de l’interaction émotionnelle, et que le rapport physique et concret (Jean-Paul Dessy parle de l’intelligence du corps) avec la machine est resté sous-exploré. Les défis financiers et industriels sont assez

clairs. Dans le monde des technologies de l’information, la part belle est faite aux sociétés de service, à la rigueur, aux développement de logiciels. Lorsqu’on parle à son entourage de la volonté de fabriquer du matériel, on est vite pris pour un extra-terrestre, tant l’entreprise demande des fonds conséquents et amène une toute autre catégorie de problèmes. À l’heure actuelle, la majeur partie du travail sur le matériel va se faire avec la branche Electronique du Pôle TI, au travers de Numediart. En ce qui concerne la valorisation à plus long terme, je travaille actuellement à diverses possibilités. Je conviens que ce n’est pas simple. C’est in fine sur le plan artistique que je vois le moins d’embûches. Les rencontres que j’ai faites jusqu’à présent, en Belgique et à l’étranger, ont toujours été incroyablement enrichissantes, pleines d’ouverture et sans orgueil mal placé. Je ne crains donc pas le conflit art/technique que beaucoup prédisent, et je pense que M15/Numediart reflétera cet état d’esprit. J’y veillerai en tout cas ! Nicolas d’Alessandro a obtenu le diplôme d’Ingénieur Civil en Electricité à la Polytech.Mons en 2004. Il a réalisé son travail de fin d’études à la Faculté de Musique de l’Université de Montréal, sous la supervision de Caroline Traube. Depuis 3 ans, il travaille au sein du Pôle des Technologies de l’Information sur les problématiques de lutherie numérique, principalement liées à la synthèse de voix, dans le cadre d’une thèse de doctorat subsidiée par le FNRS. Dans ce contexte, il a déjà plusieurs fois collaboré avec des artistes, notamment au travers du projet MaxMBROLA. Impliqué dans le mise sur pied d’un nouveau programme de recherche FPMs/UCL, appelé Numediart, il collabore à la consolidation de cette thématique de lutherie numérique (axe COPI, Content-Oriented Performing Instruments) dans la région, avec une priorité aux projets interdisciplinaires. Variax : La société Line 6 a produit une guitare mutante : la Variax. Celle-ci n’a pas la prétention de rivaliser avec les Fender, Gretsh et autres Gibson, mais plutôt de les imiter... La Variax est en effet la première guitare à modélisation . La Variax se présente sous la forme assez classique... d’une guitare qui aurait emprunté le corps d’une StratoCaster (une large échancrure pour un meilleur accès aux frets aigues) et le manche d’une Les Paul (pour l’inspiration de la tête). La nouveauté se situe plutôt au niveaux des micros qui sont en fait des capteurs hexaphoniques intégrés au chevalet. Son rôle est de saisir les vibrations (de l’air = son) produites par chacune des 6 cordes et non de réagir de manière électromagnétique comme le ferait un micro classique. Les vibrations des 6 cordes sont ensuite directement transformées en signaux numériques qui alimentent un nouvel algorithme de modélisation mis au point à partir de plusieurs modèles de guitare célèbres. www.numediart.org

Hand sketch Tablette Musicale pilotée par stylet numérique © Nicolas d’Alessandro 2007 20

21


Transdigital

Recherche, Technologie et art entre Lille-Tourcoing, Gand et Mons-Maubeuge Propos recueillis et traduits du néerlandais par Vincent Delvaux

S’appuyant sur un vaste projet d’échanges entre trois régions frontalières, la Wallonie, la Flandre et le Nord-Pas de Calais, le projet Transdigital impliquera de multiples partenaires tels le Manège de Mons et celui de Maubeuge, le Centre d’art du Vooruit à Gand, Le Fresnoy /Studio des arts Contemporains à Tourcoing, Latitudes contemporaines à Lille et TechnocITé à Mons. Désirant créer un réseau de circulation de projets et de personnes, Transdigital a l’ambition de fédérer un tissu d’entreprises et de centres de recherche afin d’accompagner la création artistique dans le développement technologique. Nous avons interrogé tour à tour Pascal Keiser, directeur du CECN et Luc Dewaele, directeur artistique du Vooruit afin qu’ils nous livrent leur regard croisé sur cet ambitieux projet.

CECN : Pourriez-vous nous expliquer comment s’est formée l’idée sous-tendant ce projet tripartite impliquant le Centre d’art du Vooruit, les opérateurs de la métropole Lille-Tourcoing, le manège Mons/Maubeuge, CECN et TechnocITé ? Pascal Keiser : Nous venons de déposer ce projet à la fin du mois d’octobre au programme Interreg 4 en impliquant trois régions : la Flandre, la Wallonie et la France (Région Nord-Pas de Calais). Il y a deux ans, nous avions été contacté par le Centre d’art Vooruit (par son fondateur Eric Timmerman et Luc Dewaele). Ils souhaitaient visiter nos salles de formation et voir les équipements dont nous disposions, suite à la lecture du magazine CECN. Le Fresnoy lui, souhaitait renforcer sa dimension transfrontalière en intensifiant les possibilités de collaborations avec les opérateurs de la zone Interreg. Nous souhaitions également faire entrer de nouveaux partenaires significatifs dans le domaine de la danse tels que Latitudes Contemporaines et développer la recherche et la collaboration avec les entreprises dans le processus chorégraphique comme le fait déjà Gilles Jobin avec Latitudes Contemporaines. L’idée maîtresse pour le CECN est de dépasser les expériences réalisées autour de la production d’œuvres dans le domaine des arts de la scène et nécessitant l’apport de technologies, ou la simple approche pédagogique de formation (qui est néanmoins nécessaire et continuera dans le projet CECN). D’autres structures se sont inspirées de notre démarche, en France notamment, et ce depuis un an ou deux. Au CECN et avec nos nouveaux partenaires, nous avons voulu porter notre regard sur les enjeux des six ou sept prochaines années afin de développer un projet précurseur et moderne qui irait au-delà de la démarche de formation ou de l’accompagnement technologique de la production de spectacles ou d’œuvres, accompagnement qui reste, au niveau de structures culturelles seules, basique même si nous avons été précurseurs. Ce projet repose sur l’échange et sur la réalisation d’une plate-forme entre les trois métropoles, centrée sur la recherche, la technologie et l’artistique. Le cœur du projet consiste à faire se rencontrer artistes et chercheurs développant des nouvelles technologies, à créer un maillage entre les trois villes en s’appuyant sur les forces de chacune d’elles au niveau technologique en partant d’un tissu d’entreprises et de centres de recherche existants. Dans cette optique, chaque métropole apporte son expertise sur trois ou quatre

champs technologiques particuliers en termes de recherche et d’entreprises, et nous utilisons les structures culturelles pour faire se rencontrer ces acteurs scientifiques, ce qui est une évolution sensible au niveau de notre positionnement dans la cité. Pour Mons, il s’agira des technologies de studios virtuels, combinant images réelles et virtuelles en temps réel, la synthèse et la reconnaissance vocale humaine et instrumentale ainsi que les systèmes d’indexation hypermédia (ces projets seront développés dans le cadre de Numédiart, cf. article dans ce numéro en page 20).

Chaque métropole apporte son expertise sur trois ou quatre champs technologiques particuliers en termes de recherche et d’entreprises, et nous utilisons les structures culturelles pour faire se rencontrer ces acteurs scientifiques, ce qui est une évolution sensible au niveau de notre positionnement dans la cité.

Nous voulons amener les projets artistiques au centre de ce réseau afin qu’ils puissent se développer en liaison avec les entreprises et les centres de recherche des trois métropoles. Le but final est de déboucher sur des productions de spectacles, installations ou productions multimédia capables de circuler entre les trois régions, et de réduire le temps d’intégration des technologies dans les projets artistiques. CECN : Comment le CECN compte-t-il agir afin de stimuler les partenariats avec les entreprises ? P.K. : Au sein du projet Transdigital et avec nos partenaires, nous allons organiser des séminaires d’abord trimestriels la première année et semestriels par la suite. Ceux-ci sont destinés aux entreprises et aux centres de recherche afin que les acteurs, qu’ils soient des industriels ou des chercheurs, échangent et communiquent entre les trois régions, ces séminaires seront également ouverts aux

équipes artistiques. Ils se raccrocheront aux résultats de recherches obtenus dans le cadre du programme Numediart à Mons par exemple. Il est prévu que ces séminaires tournent entre les différentes régions, l’objectif étant de créer des contacts entre entreprises et centres de recherche. La plus-value pour les entreprises peut être vue en termes d’apports relationnels et de nouvelles opportunités de business. Dans une deuxième phase, nous allons collaborer avec les artistes de manière à ce que les projets artistiques puissent être accompagnés par les entreprises et les centres de recherche de manière structurelle par le biais d’aides en matériel lourd, en hardware et au niveau technologique en général. CECN : Sur quels types de productions cela va-til déboucher ? Quelles échéances vous fixez-vous pour réaliser vos objectifs ? P.K. : Outre les spectacles, cela peut également être des productions médias (des émissions TV en 3D par exemple), des poupées intelligentes qui peuvent interagir avec l’émission TV en cours, des spectacles interactifs, la création de tissus intelligents, des concerts avec de nouveaux types d’instruments numériques ou de la voix chantée de synthèse, etc ... Ce type de productions met en œuvre des concepts d’interactivité avancée. Certaines productions auraient déjà lieu en 2008, pour atteindre un rythme de croisière en 2009 et ce jusqu’en 2013. Nous visons un objectif de deux productions par an par métropole, donc un total de six productions importantes par an. CECN : Comment cette initiative va-t-elle s’articuler avec le programme de formations du CECN ? P.K. : Transdigital et le CECN sont deux projets complémentaires et différents en termes de contenu, de publics et de fréquence. Transdigital met en réseau des entreprises et des centres de recherche, et permet à des artistes de travailler avec leur support. Le CECN va continuer comme il le fait déjà en Wallonie et en Nord-Pas de Calais, avec des partenaires étendus (Charleroi/Danses, Danse à Lille, Le Fresnoy, Art Zoyd) à dispenser des formations en français à l’année sur l’usage « traditionnel » des technologies numériques dans les arts, et va s’ouvrir aux biotechnologies et à l’éco-art. Ces formations ne jouent pas sur la recherche et sont destinées à un large public de professionnels, demandeurs d’emplois ou intermittents, aux écoles supérieures d’art et

Lecture Tale of Tales, coproduction le Vooruit © Giannina Umeneta Ottiker 22

23


vont s’ouvrir aux écoles secondaires. Le projet Transdigital organisera des formations sur des thèmes très pointus avec artistes, ingénieurs, en français et en néerlandais, de manière séquentielle en accompagnement des séminaires trimestriels et semestriels et qui se dérouleront dans la ville accueillant ces rencontres. C’est donc très différent et très complémentaire. CECN: Quel est l’intérêt du Vooruit dans le soutien et la mise en oeuvre d’un tel projet ? De quelle manière cela s’intègre-t-il dans vos missions et votre programme annuel ? Luc Dewaele : Le Vooruit voit le numérique comme une priorité dépassant les disciplines ou les champs d’action et comme quelque chose d’inhérent au travail d’un centre d’art moderne. Ainsi, nous distinguons trois grands angles d’approche pour cette problématique. Pour les artistes : là où dans les formes d’art traditionnelles, la présentation ou le concert signifiait l’aboutissement du parcours artistique (accompagné éventuellement d’un cd, d’affiches ou d’un recueil de textes comme trace), l’entrée

en scène des médias numériques a ouvert le champ à une toute nouvelle gamme de perspectives dans la présentation de formes et dans les supports. De plus, les supports classiques tels les lp, cd et cassettes vidéo se voient entre-temps menacés dans leur existence même. De nombreux artistes sont avides d’explorer les nouvelles possibilités que les médias numériques leur offrent et se tournent donc ainsi vers les centres d’art. Le numérique élargit les possibilités d’expression et le champ d’action des artistes, il allonge également la durée de vie de projets artistiques éphémères et permet une diffusion majeure des projets. Pour le public : l’attitude de chaque visiteur est également influencée par le numérique : la manière même dont le public s’informe est en mutation, les médias numériques autorisant une bien plus grande interaction et une majeure participation du public : depuis les dvd, la vidéo à la demande, le streaming, les chats, les communautés sur le web jusqu’aux collaborations actives à des projets internet. Le public devient ainsi un véritable acteur, les possibilités de

participation, la manière de présenter, de conserver ou de mettre en vente les oeuvres s’étant élargies de manière exponentielle. Le numérique est soucieux de proposer des informations modulables et une distribution sur mesure, une interaction requérant la participation des spectateurs, la saisie personnalisée par le public de ses choix et préférences. De nouveaux réseaux (sociaux et culturels) se développent également grâce au numérique. Pour les structures : différents médias et producteurs de contenus se développent en parallèle, par delà les frontières du champ commercial ou subsidié. Tout comme les artistes, le public est également avide de surfer d’un medium ou d’une discipline à l’autre. Les fournisseurs de contenus culturels et les médias suivent donc cette tendance. Le Vooruit a été d’emblée l’un des centres d’art à offrir délibérément une riche palette d’activités multidisciplinaires. Dans ce contexte, nous voulons également explorer d’avantage la manière dont, dans un environnement extrêmement hybride, nous pouvons continuer à raconter une histoire artistique qui soit cohérente mais aussi insolite. Le numérique travaille par-

delà les frontières des disciplines (numérisation de l’art analogique/mélange du numérique et des arts vivants), des médias (collaboration au niveau des contenus avec des partenaires live, internet, supports papier, radio ou tv) ou des secteurs (enseignement, technologie, industrie culturelle, pouvoirs publics et société). Le Vooruit a fait du numérique, des arts médiatiques et de la sensibilisation à ces nouveaux champs et outils l’une de ses grandes priorités dans son plan stratégique pour 20062009. Auparavant, nous travaillions déjà avec un certain nombre d’artistes ou de compagnies qui utilisaient la technologie ou qui étaient actifs dans le champ des arts médiatiques. À travers notre ligne de programmation fricties/friction, nous cherchions à nous préoccuper davantage de l’encadrement, de la présentation et de la production des oeuvres. Ainsi, nous sommes – par manque d’un cadre de référence en Flandre – allés voir par delà les frontières la manière dont étaient abordées les différentes convergences citées plus haut entre l’art, le monde de la recherche et les technologies et c’est ainsi que nous avons pris contact entre autres avec le CECN, TechnocITé et le Manège. En Flandre, nous avons tissé un partenariat avec l’Institut pour les technologies à large bande (IBBT www.ibbt.be). Pendant ce temps, le numérique a pris une part croissante au sein de notre programmation et nous cherchons un ancrage et une manière d’élargir notre travail de recherche et l’input technologique nécessaire à ce genre de travail artistique. La collaboration au sein de Transdigital représente donc un étape cruciale dans cette direction. Nous essayons d’unir nos savoir-faire et nos points forts à ceux de nos partenaires pour développer ensemble un potentiel innovant de manière plus marquée. CECN : Quelle sera la contribution spécifique du Vooruit au sein de Transdigital en termes de soutien technologique, de recherche de partenaires dans le monde de l’entreprise ou dans le domaine de la recherche ? L. D. : Ces dernières années, le Vooruit s’est surtout appliqué à développer des formats de présentation et à mettre sur pied des applications qui nécessitent une large bande passante. Nous avons réalisé cela en collaboration avec l’IBBT, Belnet, Telindus et Cisco Systems. L’un des projets entrepris était un travail de recherche : le Virtual Arts Centre Of The Future (VACF), un projet de l’IBBT. Le Vooruit a en fait participé à deux projets de recherche : le WBA (Wireless Building Automation – réseau sans fil pour la gestion de bâtiment) et le VACF (Virtual Arts Centre of the Future – relatif aux nouvelles formes de communication et d’interaction dans un centre d’art virtuel du futur).

Implant par Workspace unlimited, coproduction le Vooruit © Giannina Umeneta Ottiker 24

La nouvelle plate-forme web que le Vooruit a lancé en mai 2007, est déjà un développement concret d’une partie des résultats de l’enquête VACF. Dans le projet VACF mené par l’institut d’enquête IBBT, les partenaires issus du monde industriel, culturel et académique ont cherché ensemble ce que représentent pour le secteur culturel les nouvelles possibilités offertes par le numérique et la culture électronique. L’accent était mis sur les nouvelles opportunités en termes de communication et d’interaction avec le public, avec l’œil rivé sur une participation culturelle plus intense et plus large. Le Centre d’art Vooruit a joué à cet effet un rôle pilote

Le Vooruit a été d’emblée l’un des centres d’art à offrir délibérément une riche palette d’activités multidisciplinaires. Dans ce contexte, nous voulons également explorer d’avantage la manière dont, dans un environnement extrêmement hybride, nous pouvons continuer à raconter une histoire artistique qui soit cohérente mais aussi insolite.

CECN : Avez-vous déjà une idée du type de projets artistiques que vous voudriez soutenir dans ce contexte ? Quel genre de technologie cela impliquerait-il ? L. D. : Nous comptons soutenir au moins trois types de projets : Les technologies d’immersion en 3D. Notamment grâce à la collaboration avec Crew/Eric Joris, nous explorerons davantage la manière dont les visiteurs peuvent coupler une expérience virtuelle avec une expérience live. Des espaces de collaborations virtuels et distants (technologies de tracking). À travers le développement d’espaces virtuel les expériences du monde réel et celles issues de la synthèse fusionnent. Ce projet se fera notamment en collaboration avec Workspace Unlimited. Des bureaux intuitifs (technologie multitouch) qui rendent possibles une interaction bien plus immédiate avec les données et la manipulation d’images. Cela va ouvrir la voie à des installations interactives et des expositions.

dans l’expérience, mais les résultats de cette enquête VACF sont utilisables et extensibles de manière générale à l’ensemble du secteur culturel. Le Vooruit a aussi participé à des études autour de la communication avec le public, au développement d’applications sans fil et d’interfaces de bureau intuitives et désire partager ces connaissances spécifiques avec ses partenaires au sein de Transdigital. Il va de soi que les artistes, les centres de recherche et les entreprises qui sont impliquées dans ces développements contribueront aussi aux projets collectifs au sein de Transdigital.

M#10 Marseille, Societas Raffaello Sanzio, mise en scène Romeo Castellucci © Philippe Franck 25


Time’s up

Construire des appareils pour expérimenter la réalité virtuelle Article par Tim Boykett, Time’s up. Mis en forme par Florence Laly et traduits par Marie Trincaretto

L’ organisation Time’s up est basée à Linz en Autriche. Laboratoire de conception et de construction d’appareils afin d’expérimenter des situations de réalité virtuelle, le collectif constitué d’artistes, d’ingénieurs et de chercheurs scientifiques, en lien avec le monde de l’entreprise, organise régulièrement des conférences. “ Data Ecologies ” est l’un de ces temps forts, il a eu lieu en juillet 2007, suivi de “ We can go on forever ” en août. La prochaine rencontre est en préparation : à ne pas rater ! Régulièrement vedettes du festival Ars Electronica, les installations interactives de Time’s up ont été présentées au festival Via (Maubeuge) et Exit (Créteil) en 1997 (Hypercompetition) , en 2000 (Hyperfitness), en 2000 ( Dust), 2002 (Bodyspin), 2005 (Gravitron). Dans un contexte de lancement de Digit@tion à Lille, il nous a semblé intéressant de proposer la réflexion avant-gardiste de ce collectif emblématique et singulier. http://timesup.org http://videodrome.timesup.org/

Organisé par Time’s Up à Linz, Autriche, Data Ecologies est une série de petits symposiums s’intéressant à la manière dont les systèmes d’informations (“ Data ”, les données) peuvent être considérés sous des perspectives différentes que nous réservons en général à des systèmes physiques complexes (“Ecologies”), et inversement. Trois rencontres ont eu lieu jusqu’à présent : en 2003, 2005 et 2007.

La physique numérique, défend le principe selon lequel notre univers est, au niveau le plus profond, un système numérique.

À l’origine de Data Ecologies (DE), un projet permettant de parler de certains thèmes qui nous sont chers, un croisement entre espaces physiques et médias, entre le réel et le virtuel. Plus particulièrement, il s’agissait de montrer combien ces deux mondes sont semblables sans intention de l’être, comment nous créons, dans un environnement bâti de toutes pièces, une dynamique en harmonie avec les dynamiques qui régissent le monde physique. Pas d’imitation, mais plutôt une similarité de structures, des homomorphismes partiels, entre systèmes de données et systèmes physiques. Nous nous intéressons aux similitudes entre structures émergentes aux structures de base très différentes dans les systèmes physiques et les systèmes de données. La première journée de DE03 a consisté en une série d’interventions sur le thème de la physique numérique, qui défend le principe selon lequel notre univers est, au niveau le plus profond, un système numérique. Karl Svozil, chercheur en physique théorique de Vienne, a brossé un rapide portrait de cette discipline à partir des premiers travaux de Conrad Zuse. L’un des postulats de certaines théories de la physique numérique veut qu’il existe une structure de base au sein de laquelle ces calculs numériques s’opèrent, une structure sous-jacente à l’espace. Hartwig

Thim est intervenu pour décrire ses travaux d’observation de certaines propriétés que la relativité d’Einstein devrait présenter. Aucune de ces propriétés n’ayant été concrètement observée, Hartwig avance que c’est peut-être la preuve qu’il existe un “ cadre favori de référence ” qui correspondrait à la structure de base à l’intérieur de laquelle un univers pourrait fonctionner. Ross Rhodes, quant à lui, a présenté un grand nombre de ses idées concernant l’étrangeté du monde physique d’une part, et du monde quantique d’autre part, et comment ces constats peuvent s’inscrire dans une vision numérique globale du monde. La seconde journée de DE03 a été consacrée à un atelier utilisant le système Framsticks, un logiciel qui permet de simuler l’évolution de la vie. Développé par une petite équipe en Pologne, Framsticks est le prolongement d’un grand nombre des idées amorcées par Karl Sims dans les premiers logiciels d’évolution qu’il a développés. L’atelier s’est penché sur certaines des options qui pourraient permettre un développement plus poussé de Framsticks pour une utilisation du logiciel dans des situations complexes telles que des interactions avec l’espace physique. DE05 s’est concentrée sur la célébration du centième anniversaire de la publication des articles d’Einstein qui ont bouleversé la compréhension alors consensuelle du monde physique. Nous avons eu la chance d’accueillir Ed Fredkin, Tom Toffoli et Dan Miller, qui ont présenté leurs théories en matière de physique numérique et expliqué à quoi toute l’interface entre le monde numérique et le monde physique pouvait potentiellement ressembler. Tom a ouvert cette rencontre par un éloquent discours démontrant les différentes manières dont un comportement connu comme relevant essentiellement de la physique (par ex. la thermodynamique, les effets relativistes) peut être observé dans des structures ordinaires, de la vie de tous les jours, comme des programmes informatiques simples ou des troupeaux de moutons. Ed a expliqué la manière dont il a développé le modèle SALT, qui consiste à décrire les structures nécessaires à l’obtention d’un comportement d’ordre physique chez un automate cellulaire en trois dimensions. Sur la base des résultats de ses recherches, Dan a décrit de manière très explicite un modèle SALT possible. Plus important, il a résumé les hypothèses et les grandes questions relatives à la

Environnement «TRG» présenté à KIBLA par FoAM © FoAM 2005 26

27


manière dont ces concepts de la physique numérique interviennent dans les environnements de jeu, surtout ceux où les jeux durent indéfiniment et où tout ne peut ou ne devrait être prévisible. Karl Svozil est revenu pour débattre du lien entre esthétique et algorithmes, de la relation entre la théorie de l’information et la rareté, dont proviennent certaines notions de ce que nous considérons comme beau. Nik Gaffney a exposé les grands traits de l’approche de FoAM, qui utilise des concepts de la physique comme fondement de “ trg ”, leur environnement de réalité mixte récemment présenté dans le cadre de KIBLA, en Slovénie. Jürgen Schmidhuber, quant à lui, s’intéresse depuis longtemps à la physique numérique ainsi qu’à ses diverses implications en robotique, en intelligence artificielle et dans des domaines connexes. Sa “ Théorie algorithmique du Tout ” repose sur l’hypothèse selon laquelle il n’y a pas de limite à ce que la base numérique de l’univers est capable de calculer, et donc elle peut être considérée comme pouvant tout calculer. Mais qu’en est-il pour nous, si tout est là ? D’une certaine manière – et c’est là que cela devient plus délicat, il en résulte que la plupart des choses ne se produisent pas, et que, dans un certain sens, la logique et un grand nombre d’autres notions s’assemblent pour nous donner cet univers empreint de régularité. DE07 a exploré la notion de complexité de manière générale. Kirsty Kitto a récemment achevé une étude longue et détaillée portant sur plusieurs aspects de la complexité et s’est intéressée aux différents modèles de définition de ce concept ainsi qu’aux problèmes résultant de ces définitions. Son étude de la complexité l’a menée à se concentrer sur les problèmes qui défient la méthode scientifique et nous contraignent à emprunter des nouvelles voies de recherche, de modélisation et d’analyse. Domaine majeur : l’étude de systèmes dits “ contextuels ” en ce sens que les systèmes adaptent leur comportement en fonction du contexte ou dépendent de ce dernier pour procéder à toute interprétation. Cette notion est étroitement liée à la problématique des systèmes ouverts, des systèmes interactifs et des systèmes capables d’auto-apprentissage et d’adaptation. Comment étudier de tels systèmes, déterminer ce qu’un système peut être, comment limiter notre champ de recherche de manière à trouver des réponses ? On peut attribuer le succès de la science, et en particulier ce qu’on appelle les “ sciences dures ” au fait qu’elles choisissent de répondre à des questions auxquelles l’on peut apporter des réponses. Kirsty fait partie d’un mouvement au sein du monde scientifique qui commence à examiner des questions légèrement en dehors du domaine des réponses prévisibles, des questions concernant lesquelles les méthodes menant aux réponses ne sont pas claires. Cependant, elle est assistée par un impressionnant arsenal d’outils scientifiques qui permettront peut-être d’approcher ces réponses. Ces outils 28

se déploient, entre autres, dans le domaine de la mécanique quantique, qui est utilisée pour traiter d’autres problèmes – par exemple, ceux traités par Peter Bruza dans ses recherches sur la structure des couches sub-symboliques dans les systèmes cognitifs. Spécialisé dans les logiques non standard et dans les sciences cognitives, Peter a observé des liens structurels étroits entre la manière dont la mécanique quantique et les modèles d’espaces sémantiques se comportent, et il laisse entendre que nous sommes capables d’étudier l’évolution de l’apprentissage dans ces espaces sémantiques à un niveau subsémantique. Lors de cette rencontre, soulignons le rôle important (mais en aucun cas central) qu’a joué le thème récurrent des arts et des sciences et de la relation qu’ils entretiennent. Maja Kuzmanovic, Pix, Hans Diebner, Julie Tolmie et Time’s Up s’intéressent plus généralement à ce domaine où les distinctions sont moins faciles à établir. Après avoir longtemps travaillé sur les liens entre sciences et arts au ZKM, Hans a élaboré les théories de l’herméneutique opérationnelle et de la science performative, qui tentent de battre en brèche le principe selon lequel les arts

L’utilisation de l’adjectif “ interdisciplinaire ” suppose l’existence de disciplines en tant qu’entités closes et séparées en premier lieu. Nous, membres de Time’s Up, aimons nous définir comme étant “ indisciplinés ”, dans le sens que nous refusons la notion de limitation pour les domaines dans lesquels nous choisissons d’être actifs. et les sciences, que ce soit dans leur nature, leurs motivations ou leurs techniques, sont à tel point différents qu’ils ne peuvent se rejoindre. Pix, un développeur de logiciels, est l’exemple vivant qu’arts et sciences peuvent s’unir, puisqu’il s’est retrouvé à jouer sur les deux tableaux – acteur et artiste multidisciplinaire, soucieux d’entretenir ses compétences en matière d’implémentation et d’ingénierie et confronté ensuite à la question du sens dans ses investigations esthétiques. Pix a un pied fermement ancré dans la technologie et un autre dans l’arène des arts, tout en maintenant un gros orteil d’amateur dans les sciences des systèmes complexes (oui, il a trois pieds!). Julie Tolmie, mathématicienne de formation, a consacré énormément de temps à l’étude de la communication des idées complexes issues des mathématiques et d’autres domaines et s’est retrouvée chargée

de la coordination d’une partie de VizNET, un réseau pour la visualisation basé au Royaume Uni. Les idées de Julie en matière de visualisation et son inclusion dans la formalité nécessaire à la visualisation scientifique, par opposition à la souvent très belle mais imprécise “ impression de l’artiste ”, apportent une autre contribution à la notion d’interrelation entre arts et sciences – qu’elle jongle avec les concepts de la narration ou de la physique des particules ou encore de la réalité mixte, la fusion reste homogène et cohérente. Si ce domaine central de l’interdisciplinarité constitue la force de cette rencontre, il y aura cependant toujours des problèmes de communication et des mots à sens multiples, voire contradictoires. L’utilisation de l’adjectif “ interdisciplinaire ” suppose l’existence de disciplines en tant qu’entités closes et séparées en premier lieu. Nous, membres de Time’s Up, aimons nous définir comme étant “ indisciplinés ”, dans le sens que nous refusons la notion de limitation pour les domaines dans lesquels nous choisissons d’être actifs. 2007 a été marquée par la disparition de Paul Watzlawick, qui s’était intéressé, entre autres choses, à la notion d’apprentissage, qui permet à des systèmes de s’adapter aux situations et d’apprendre à les manipuler et – idée peut-être plus importante – de parler d’eux, de communiquer. Selon ces Constructivistes radicaux, la réalité externe n’existe pas, et tout ce que nous percevons n’est qu’une construction. Bruno Marchal a joué un rôle central dans le développement de plusieurs idées qui formalisent cette “ Théorie du Rien ”, comme elle est appelée, par opposition à la “ Théorie du Tout ” si recherchée dans le monde de la physique contemporaine. La visualisation des processus revêt une importance croissante alors que nous essayons de nous faire une idée de ce que ces notions extrêmement abstraites peuvent bien signifier. Or on constate que la représentation s’accompagne de nombreux problèmes. Comment parler de l’émergence d’un espace tridimensionnel, comment parvenir à représenter quelque chose en trois dimensions tout en laissant la possibilité à cette représentation de ne pas être en trois dimensions ? Une représentation visuelle qui ne permet pas à l’image qu’elle propose de ne pas être ce que nous essayons de démontrer est comme un document infalsifiable ; elle ne nous dit pas vraiment grand chose. Kirsty attribue tout cela à la difficulté d’accepter les principes de la mécanique quantique, où la causalité cesse d’être aussi claire et où l’on se concentre davantage sur les liens entre les choses. Dans un certain sens, la visualisation réunit les aspects centraux de cette rencontre : comment percevons-nous, comment construisons-nous des représentations de processus abstraits qui utilisent les facultés de perception que nous, humains, avons développées, comment construisons-nous des représentations pour qui

l’ensemble de données et les processus ne sont pas uniquement des générateurs de nombres aléatoires, comment développons-nous un langage et une logique pour les espaces sémantiques complexes, comment pouvons-nous modéliser les complexités de ces choses? Le débat soulève une multitude de questions et ces rencontres ne prétendent pas trouver des réponses. Toutefois, les participants, tous issus de milieux très mixtes et interdisciplinaires, ont l’occasion de se joindre à des discussions qui ouvrent la voie à de nouveaux développements susceptibles de susciter leur intérêt, mais aussi le nôtre, et celui de bien d’autres encore. Hans Diebner est physicien. Après avoir travaillé avec les théoricien du chaos Otto Roessler, il se concentre sur la direction du groupe de recherche fondamentale au ZKM de Karlsruhe. Sa longue collaboration avec les artistes et les scientifiques lui a permis de développer plusieurs théories sur les similitudes et différences entre ces domaines, de la science performative à l’herméneutique opérationnelle. Ed Fredkin est un pionnier de la recherche informatique dans les années 1950 dont les travaux ont eu une influence majeure sur l’élaboration des théories d’une base de calcul pour la physique. Son SALT est un modèle en trois dimensions automates cellulaire en deux états. Il affirme que ce modèle démontre toutes les normes de l’espace et de la physique telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le FoAM, Fondation du Mesmérisme Apériodique (une des traductions parmi les nombreux acronymes), siège à Bruxelles et œuvre à l’échelle internationale dans la conception et la construction de systèmes de vie et de créativité. Leurs travaux ont porté sur une vaste performance/espaces participatifs pour la création d’un modèle média alternatif. Leurs travaux actuels portent sur le développement de systèmes écologiques axés sur l’utilisateur.

Nick Gaffney est co-fondateur du FoAM. Programmeur et designer, il est pour beaucoup dans la croissance du FoAM. Maja Kuzmanovic est également co-fondatrice du FoAM. En plus d’avoir joué un rôle majeur dans l’évolution du FoAM, elle a pris conscience des besoins de l’organisation de grandes équipes hétérogènes et a permis de créer des passerelles entre la physique, les textiles, l’électronique, de la performance, des entreprises, des gouvernements et de nombreuses autres personnes. Kirsty Kitto est chercheur en physique à l’Université Flinders d’Adelaïde. Après avoir travaillé sur le processus de travail physique, il a mis au point des modèles de la complexité et de l’émergence de systèmes complexes. Dan Miller a affiné la théorie de SALT d’Ed Fredkin et en a extrait les premiers exemples concrets. Il a également été un ingénieur du son auquel l’on doit des enregistrements majeurs tels que celui des Butthole Surfers “ American Woman ”. Ross Rhodes a activement communiqué sur les théories de la physique numérique, via le site bottomlayer.com. Le nom du site fait référence à l’idée qu’au niveau de la couche inférieure, à une échelle très réduite, inférieure à celle de l’électron et d’autres particules subatomiques, l’univers pourrait ne pas être physique mais plutôt de calcul.

Hartwig Thim est un professeur émérite de l’Université Kepler de Linz. Il a enquêté sur diverses idées de la théorie de la relativité et a fait plusieurs non-observations des phénomènes attendus, comme avec Michelson-Morly. Une explication de ces non-observations est un cadre de référence favori, idée selon laquelle il y aurait une structure de base fixe derrière l’univers. Cette idée est considérée comme hérétique par de nombreux physiciens contemporains. Tom Toffoli est un physicien de l’Université de Boston. Il a longuement travaillé sur l’apparition de similitudes entre les domaines de la physique et dans le comportement des systèmes numériques, ainsi que dans la théorie des automates cellulaires et de la mécanique générale. Il a montré, par exemple, comment un troupeau de moutons peut avoir des effets relativistes, et de petits programmes simples peuvent être considérés comme ayant des propriétés thermodynamiques. Conrad Zuse est un pionnier allemand de l’informatique qui a créé le premier ordinateur programmable, mais dont les travaux ont été largement ignorés au profit des travaux américains et anglais. Conrad Zuse a développé très tôt l’idée que notre univers repose sur une structure computationnelle.

Jürgen Schmidhuber est un scientifique de l’IDSIA en Suisse. Acteur majeur des recherches sur l’Intelligence Artificielle et les systèmes informatiques, sa “ théorie algorithmique du tout ” a généré la formation d’un groupe de discussion très actif autour de ce sujet. Karl Svozil : physicien théoricien à l’université technique de Vienne, son travail porte sur des modèles discrets de processus quantiques, ce qui montre que les processus de calcul discrets peuvent avoir un comportement quantique. Il a également travaillé avec des artistes sur des performances. Il a publié «Aesthetics and Scarcity» dans «Transient Reality Generators» (édition TOX, 2006) traitant de l’information des idées de beauté.

M#10 Marseille, Societas Raffaello Sanzio, mise en scène Romeo Castellucci © Philippe Franck 29


Eric Pottier

Régisseur vidéo pour le spectacle vivant : une nouvelle formation au CFPTS Propos recueillis par Clarisse Bardiot

CECN : En janvier 2007, le CFPTS a mis en place une nouvelle formation intitulée “ régisseur vidéo de spectacle - arts numériques de la scène ”. Pouvez-vous nous rappeler pourquoi le CFPTS a-t-il souhaité mettre en place ce cursus intensif d’une durée de 6 mois ? Eric Pottier : Le CFPTS essaie depuis 1974 de répondre aux besoins de formation professionnelle des techniciens du spectacle. Depuis toujours, le spectacle s’enrichit dans ses modes d’expression des différents outils techniques de son époque. La projection vidéo est aujourd’hui largement utilisée dans la danse, l’opéra et le théâtre. C’est un outil de scénographie nouveau qu’il convient de maîtriser dans son langage et sa technique. Avec cette formation, le CFPTS propose un cursus complet d’apprentissage des outils vidéo et de leurs modes d’expression. Il va ainsi au-devant de nécessités qui seront très vite criantes: le besoin de régisseurs maîtrisant à la fois les nouvelles technologies et les changements que ces nouveaux outils produiront dans les langages artistiques.

Le CFPTS, Centre de Formation Professionnelle aux Techniques du Spectacle est une association française conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication, et est l’organisme de formation dont la profession s’est dotée, depuis 1974, pour apporter les réponses pédagogiques les plus adaptées aux besoins de formation des personnels techniques du spectacle vivant. Depuis 2007, le CFPTS, en partenariat avec le CECN, a créé une nouvelle formation intitulée “ régisseur vidéo de spectacle - arts numériques de la scène ”. Retour sur la première édition de cette formation avec son coordinateur pédagogique, Eric Pottier.

Eric Pottier est responsable de la formation de régisseur vidéo pour les Arts numériques de la scène au CFPTS. Ancien élève de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière en section Son (promotion de l’année 1983), il est régisseur son pour la Compagnie du Théâtre de la Mezzanine. Participant au travail de création de la compagnie, il expérimente les outils numériques pour la diffusion sonore. De 1988 à 2002, Eric Pottier est responsable des formations professionnelles aux nouvelles technologies dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel au centre de formation Novocom à Montreuil sous Bois (93). Depuis 2002, il est responsable de la coordination technique et pédagogique au CFPTS et intervenant dans les formations aux outils numériques du son et de la vidéo dans le spectacle vivant. www.cfpts.fr

CECN : La formation fait intervenir de nombreux professionnels, sous forme de modules théoriques et pratiques très diversifiés (histoire du théâtre et des technologies, montage, bases physiques, éclairage, prise de vue, etc. ). Comment avez-vous conçu le parcours pédagogique ? E.P. : L’apprentissage des techniques vidéo fait appel à des connaissances complexes regroupant les domaines de l’informatique, de la lumière et de l’électronique. Nous avons demandé à des spécialistes de chaque discipline d’intervenir. La formation se déroule en trois phases, une première phase concerne l’apprentissage des connaissances fondamentales : informatique, vidéo, historique, langage de l’image; la seconde se concentre sur l’apprentissage des outils vidéo et informatiques et la troisième phase permet de mesurer ces acquis dans une dimension de création, notamment par la découverte des outils d’interactivité. CECN : Le CECN est partenaire de la formation. Certains de ses workshops (Isadora dans les arts de la scène, Max/Msp) ont été intégrés au cursus. Comment se sont-ils intégrés dans la pédagogie et quel a été leur impact ? E.P. : Le partenariat avec le CECN a permis de faire bénéficier le CFPTS d’une expérience pédagogique très enrichissante pour la réalisation de la troisième phase de formation. Les techniques numériques ouvrent de nouvelles voies dans les modes d’expression scénique et les techniciens doivent aujourd’hui être capables de comprendre les enjeux de ces expériences et proposer des réponses regroupant à la fois les techniques traditionnelles et des techniques numériques actuelles comme l’utilisation de capteurs, les traitements en temps réels et l’interactivité.

CECN : Dès sa première édition, la formation affichait complet, et semblait donc répondre à une véritable demande. Quel était le profil des stagiaires ? E.P. : La fonction de régisseur vidéo de spectacle est très récente et il serait très restrictif de délimiter aujourd’hui un champ de compétences et de responsabilités précis. C’est un métier en devenir et il se précisera en fonction des tâches qui seront demandées à ceux qui l’exerceront. C’est la raison pour laquelle la demande est forte. Cette formation est aujourd’hui accessible à des techniciens du spectacle (son, lumière, plateau), mais aussi à des scénographes, des décorateurs et à toute personne souhaitant s’orienter professionnellement dans l’utilisation du langage de l’image vidéo dans le spectacle. Il est cependant indispensable de pratiquer correctement l’outil informatique avant d’entrer en stage. CECN : Quels retours les stagiaires de la première promotion ont-ils donné sur la formation et comment envisagent-ils dorénavant leur carrière professionnelle ? E.P. : L’ensemble des stagiaires s’est révélé très satisfait de cette formation et a apprécié la richesse de son enseignement. Ils ont découvert aussi une technique et un mode d’expression très riche, mais qui demande beaucoup de pratique et d’expérience. Certains avaient déjà des projets de création en cours lors de leur formation et d’autres vont retrouver les structures d’accueil de spectacles qu’ils avaient quitté pour la durée de la formation. L’ensemble des stagiaires souhaite maintenant mettre à profit très concrètement ces nouvelles compétences et se confronter à des problématiques de création réelles. CECN : Une nouvelle session commencera début 2008. Comment envisagez-vous cette seconde édition ? E.P. : La seconde édition qui commencera à la fin du mois de janvier 2008 reprendra la structure de la première session en mettant à profit l’expérience acquise. Plus de temps sera consacré en début de formation à l’apprentissage des logiciels de traitement de l’image et à la maîtrise de l’ordinateur afin d’accéder plus rapidement aux autres outils. La dernière phase de la formation sera toujours consacrée à la rencontre des outils numériques et leurs expérimentations.

Formation régisseur vidéo de spectacle/arts numériques de la scène © Yann Le Herrissé 30

31


Mobile theatre par Clarisse Bardiot

Life : A user’s manual © Michelle Teran

Aujourd’hui, les spectateurs sont équipés de téléphones portables, PDA, GPS… Plutôt que de faire du théâtre sur Internet, des artistes proposent d’utiliser ces nouveaux supports. C’est ainsi que l’on voit apparaître un nouveau phénomène : du théâtre pour extensions mobiles. Dans une pratique renouvelée du nomadisme et du radio-théâtre, ces formes (qui préfigurent souvent ce que seront les jeux vidéo de demain) conjuguent la possibilité de localiser le spectateur et de le connecter à un réseau. Les technologies mobiles suscitent des spectacles en réseau d’un nouveau genre, initiées sur et par le réseau mais se manifestant dans l’espace réel. Ainsi des “flash mobs” ou rassemblements éclairs sont organisés, renouant ainsi avec les actions dada ou encore le happening. Apparu en juin 2003 à New York, ce mouvement s’est depuis répandu dans les grandes métropoles du monde entier. Organisés par l’intermédiaire d’Internet, les flash mobs sont des rassemblements ponctuels, dans des espaces publics, de centaines de personnes qui ne se connaissent pas. À l’heure dite, elles exécutent une action rapide (dessiner sur le sol, jouer au jeu de l’oie, faire une ronde…) et se dispersent aussitôt après. Les instructions sont tenues secrètes jusqu’à la dernière minute et transmises par email et par SMS aux participants, qui doivent respecter à la lettre le scénario prévu par l’organisateur anonyme. Le réseau est l’objet de la manifestation : les flash mobs, en occupant de manière fugitive et sans but des espaces publics, en les transformant pendant quelques minutes, sont une manifestation visible du flux des réseaux, voire des potentialités d’Internet et autres modes de communication mobiles

comme outil d’organisation des communautés1. D’une stratégie de délocalisation, de connexion à distance, de téléprésence, on passe alors à une stratégie de localisation; du cyberespace au monde physique. Ce phénomène est lié aux nouveaux modes de présence des spectateurs. Equipés d’un attirail mobile et sans fil (téléphones mobiles, PDA, GPS, iPod…), ils sont reliés en permanence à différents réseaux. Au théâtre, ce bric à brac électronique est malvenu car il perturbe la représentation. On demande donc aux spectateurs d’éteindre complètement toutes leurs extensions électroniques, pour que leur présence ne se manifeste pas pendant le déroulement du spectacle. Autrement dit, le nouveau statut du spectateur, son corpsinterface, n’est pas encore pris en compte dans les représentations qui conservent le face à face entre acteurs et spectateurs. On le renvoie à son ancien statut, alors que les signes, ou plutôt les signaux, de sa présence, se sont transformés. Aujourd’hui, les dispositifs de présence à distance s’intéressent de près à ce corps signal, ce corps récepteur et réceptif, mettant au centre du débat la mobilité, dans une pratique renouvelée du nomadisme. L’émergence de nombreux

festivals autour de la notion de mobilité semble prendre la mesure de ce phénomène. De plus en plus d’artistes réalisent des œuvres pour nos extensions mobiles et numériques. L’une des œuvres pionnières dans ce domaine est le concert de sonneries de téléphones portables, Dialtones, organisé par Golan Levin lors du festival Ars Electronica en 2001. En ce qui concerne le théâtre, quelques expériences ont d’abord été menées avec des walkman ou des audio-guides2. C’est par exemple le cas du metteur en scène Stefan Kaegi qui, avec son comparse Bernd Ernst, a créé Kanal Kirchner au festival Spielart à Munich en 1999. Le spectateur, muni d’un walkman, part dans les rues de Munich en suivant les instructions données par une voix enregistrée, sur les traces d’un libraire disparu de manière étrange. À la réalité de la ville une fiction se superpose, dédoublant la perception du spectateur entre ville réelle et ville imaginaire. Le spectateur devient alors un acteur de la ville imaginaire, engagé dans un thriller dont il est partie prenante, mû par une voix invisible dans les rues de Munich, où la vie quotidienne suit son cours normalement. Quelques années plus tard, Stefan Kaegi renouvelle l’expérience, cette fois au sein de la compagnie Rimini Protokoll, et passe du walkman au téléphone portable. Selon la compagnie, il s’agirait de la toute première représentation théâtrale pour téléphone portable. Nommé Call Cutta, ce spectacle a eu lieu à Calcutta du 26 février au 30 avril 2005. Les concepteurs partent de la situa-

tion des centres d’appels téléphoniques en Inde à destination de clients américains et anglais : dans les dialogues entre clients occidentaux et opérateurs, tout est fait pour éluder l’origine indienne des seconds, en commençant par nier ces signes distinctifs que sont les prénoms et les accents locaux. Call Cutta est basé sur le même principe de redoublement/dédoublement de la ville que Kanal Kirchner. Le spectateur suit les instructions qui lui sont données par un ou des acteurs situés dans un “ call center ”. Au travers d’une conversation qui va révéler la personnalité réelle des acteurs, dans un glissement du faux-américain au vrai-indien, le spectateur est guidé dans la ville, en fonction de différentes trames dramaturgiques : un récit d’espionnage, une pièce historique sur l’indépendance du Bengal… Parfois, l’appel est interrompu, le spectateur invité à prendre un café, il sera rappelé plus tard. Il est alors propulsé, le temps d’une pause, dans la ville réelle. Dans ce type de théâtre, la représentation s’invite directement chez le spectateur, dans ses extensions électroniques, dans son intimité. La perspective est renversée : il ne s’agit pas d’inviter le spectateur à se connecter sur le réseau, à se brancher sur une scène virtuelle, mais de rejoindre le spectateur là où il se trouve, et de faire du lieu où il est, de la ville dans laquelle il évolue, la scène potentielle, la scène virtuelle, du drame dont il va être partie prenante. Toujours en 2005, mais de l’autre coté de l’Atlantique, Robert Whitman, artiste s’intéressant depuis les années 1960 à l’intégration des technologies dans les représentations théâtrales, crée une performance pour des téléphones portables intitulée Local report. Celle-ci a eu lieu à cinq reprises, dans différents centres commerciaux américains. À chaque fois, Whitman confie à trente personnes volontaires des téléphones portables dernier cri munis de caméras vidéo, avec la consigne de filmer leur environnement quotidien en le commentant pendant une demiheure. Whitman monte les différentes sources audio et vidéo en direct. Le résultat est diffusé sur un écran dans le centre commercial et sur Internet. Cette performance est l’actualisation avec des procédés nouveaux d’une œuvre créée en 1972, News, dont la première a eu lieu à New York. Cette fois-ci, les personnes étaient éparpillées dans la ville et devaient appeler Whitman depuis une cabine téléphonique toutes les 5 minutes, pour lui décrire ce qu’ils voyaient. Whitman retransmettait en direct ces interventions sur une chaîne de radio, les coupant chaque fois que “ la personne qui appelait produisait une image cohérente ”3, refusant toute description cohérente, signifiante. Le titre de l’œuvre de Robert Whitman, Local Report, est en soit tout un programme : il s’agit bien de s’ancrer dans un lieu existant, d’en révéler la nature particulière, spécifique, en allant chercher le spectateur là où il se trouve. Et aujourd’hui, là où il se trouve, c’est à côté de son téléphone portable, en atten-

dant qu’on le lui greffe sous la peau. C’est ce que souhaite explorer un nouveau festival, First Play Berlin, dont la première a eu lieu en novembre 2006. Il s’agit d’un “ programme international de live media art – fusion de la performance et de la technologie mobile. Etendant les limites de l’interaction et de la participation, le regardeur est invité à naviguer dans des espaces virtuels en effectuant un voyage dans le monde réel, physique. ” Entre le jeu vidéo, l’art radiophonique et le théâtre, ces œuvres proposent de guider le spectateur dans des univers virtuels qui s’appuient sur l’espace réel, en le munissant de téléphones portables ou de PDA. Ainsi, dans Our House, Daniel Belasco Rogers propose au spectateur de découvrir la maison de son enfance et sa famille. Dans un local, au mur, des photographies jaunies sont collées. Lorsque le spectateur s’approche, la famille de l’artiste lui confie souvenirs et commentaires à l’oreille, tandis que d’autres images s’affichent sur le PDA qui lui a été remis. Dans Life: a user’s manual, Michelle Téran propose à un groupe de personnes une excursion dans la ville. Munie d’un système qui lui permet de capter les images filmées par les caméras de surveillances privées, elle révèle aux spectateurs des scènes de surveillance ordinaire. Autre oeuvre, qui utilise à nouveau le téléphone portable : Day of the Figurines, par Blast Theory, développée dans le cadre du programme “ City as Theatre ” du projet européen IperG. Tous les participants sont convoqués sur le lieu du festival. Ils choisissent une figurine, la baptisent, définissent sa personnalité. Puis ils la situent à un endroit précis d’une ville imaginaire. Au fur et à mesure des 24 journées suivantes, une journée représentant une heure dans le monde fictif, il va recevoir et émettre des SMS qui vont lui permettre de guider son personnage dans cet univers et entrer en contact avec d’autres joueurs. L’objet des recherches d’IperG est la création de “ pervasive games ”, dont la traduction littérale est donc “ jeux envahissants ”, et dont la caractéristique majeure est d’avoir lieu dans le cadre de notre vie quotidienne, provoquant une contamination entre le jeu et la vie. Autrement dit, il s’agit de créer de nouvelles manières de jouer en utilisant comme interface l’objet quotidien sans fil le plus répandu, à savoir le téléphone portable. Day of the Figurines est une première tentative dans ce sens, articulée autour d’une dramaturgie précise. Cette préoccupation pour l’espace physique dans lequel évolue le spectateur est au cœur d’un mouvement dénommé “ locative media ”, apparu en 20034. Les “ médias locatifs ” (au sens des prépositions locatives) sont nés de la combinaison des technologies mobiles et des systèmes d’information géographique (GIS : Geographic Information Systems) tels que le GPS, le wifi, ou encore les RFID. Cette combinaison permet de reconsidérer la manière dont on perçoit et on investit l’espace. Ou encore : comment habiter l’espace contemporain à l’heure de Google Earth et du téléphone mobile, lequel est aussi un

outil de surveillance de ses utilisateurs. On sait ainsi comment ce type de données a pu être utilisé par l’armée russe pour localiser et éliminer des chefs tchétchènes. Dans un autre registre, le laboratoire Senseable Lab au MIT développe des projets d’urbanisme et de gestion du territoire en fonction des informations fournies par les téléphones portables des citadins. De nombreuses recherches, regroupées sous les termes de Ubiquitous computing ou Ambient Intelligence, visent à développer un accès différent aux informations numériques en les rendant dépendantes de leur contexte de consultation. Le renversement de perspective est d’importance : il ne s’agit plus de créer un monde virtuel ex-nihilo, mais de construire un espace de données à partir d’un espace réel, et de jouer de leurs coïncidences ou de leurs dissonances. Cette stratégie opère la “ désacralisation pratique de l’espace ”5 qui pour Michel Foucault n’était pas encore effective. En effet, elle rompt les “ oppositions que nous admettons comme toutes données : par exemple, entre l’espace privé et l’espace public, entre l’espace de la famille et l’espace social, entre l’espace culturel et l’espace utile, entre l’espace de loisirs et l’espace de travail ”6. Les “ mobile theatres ” que l’on voit surgir ici et là depuis quelques années, bien au-delà du “ théâtre pour les oreilles ” dont ils renouvellent le genre, sont l’une des facettes poétique de ce phénomène, l’envers artistique d’enjeux politiques et économiques quant à l’évolution des technologies et de leurs usages. 1 Ce point est développé par Howard Rheingold dans son dernier livre : Smart Mobs : The Next Social Revolution, Cambridge, MA : Perseus Publishing, 2002. 2 Sur cet aspect, cf. Christopher B. Balme, “Audio theatre : the mediatization of theatrical space”, in Intermiediality in Theatre and Performance, Rodopi B.V., 2006, pp. 117-124. 3 Cit. in Local Report, http://www.whitmanlocalreport.net/ sub_project.htm 4 Cf. le dossier coordonné par Drew Hemment, “Locative Media”, in Leonardo Electronic Almanac, Vol. 14, n° 03-04, juillet 2006, http://leoalmanac.org 5 Michel Foucault, “Des espaces autres”, conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967, in Dits et écrits, T. IV, NRF, 1994, pp. 752-762. 6 Id.

Marie Brassard, Peep Show, ©David Clermont-Béique

32

33


IIIII actualités

IIIII actualités

Bains numériques#2 : Florence Corin remporte le prix de la création

City Sonics, de Strasbourg à Sibiu par Julien Delaunay

par Philippe Franck

Florence Corin, Philippe Jelli, Célne Verdan, Body intimacy #1 le poil © Mutin

(de gauche à droite) Audiofil par Lydwine Van der Hulst au festival Ososphère 2007 © Lydwine Van der Hulst Strange Boutique de Régis Cotentin et Pierre Bastien au festival Seconde Nature 2007 © Régis Cotentin Massages sonores par Isa Belle au festival Ososphère 2007 © Transcultures

La deuxième édition du festival Bains numériques organisée par le Centre des Arts d’Enghien les Bains a présenté trois journées et trois soirées intenses traversées par les enjeux art/ science du corps numérique en scène. Au programme, des “rencontres dansées” réunissant des chercheurs et des créateurs (dont la chorégraphe Myriam Gourfink autour de son projet Contraindre, Pedro Pauwels et Francis Lestienne, professeur à l’Université de Caen sur la question Handicap et sensorialité, Martine Epoch et Denis Poulin de Lartech, département de danse de l’Université du Québec et leur Sacre du Printemps, infochorégraphie de particules pour écran, Louise Poissant, directeur du groupe de recherche en arts numériques à Montréal sur les effets de présence et de virtualité). Il y eut aussi des présentations de spectacles mettant en scène le corps numérique avec notamment le musicien/ chorégraphe brésilien Helder Vasconcelos avec Por si sò, une création jouant avec un plaisir communicatif de la mémoire des racines autant que des traitements (pseudo) numériques, une belle soirée performance-cinéma spéciale Thierry De Mey qui a fait salle comble (en collaboration avec le Centre Wallonie-Bruxelles), 34

un solo chorégraphique à peine technologisé du prodigieux Hiroaki Umeda, l’étoile de la nouvelle danse nippone ou encore Underscore, une première expérience du chercheur/critique/créateur Armando Menicacci et de son comparse Christian Delecluse de D-Flesh, partition/matrice qui se donne à voir et à écrire en direct pour danseurs virtuoses dont le performer/chorégraphe Alain Buffard et l’irrésistible Prue Lang issue des Ballets Forsythe. Mention spéciale pour From inside, installation interactive de Thierry De Mey dans une version retravaillée où le visiteur peut choisir l’agencement de captivantes séquences de corps en mouvement entre une ville morte en Sicile, les rues de Kinshasa ou encore les studios de William Forsythe à Francfort. En ouverture d’un festival alliant convivialité et engagement, création et réflexion, le nouveau Réseau des Arts Numériques (RAN) regroupant, à l’initiative du Centre des Arts, une dizaine d’opérateurs culturels et laboratoires de recherche a présenté à un public de professionnels, ses trois principaux chantiers qui s’inscrivent d’emblée dans le concret : la conception d’un guide transversal

des arts numériques (sur Internet), la mise en place de laboratoires autour de projets pilotes artistiques et la réflexion autour de la formation initiale et continue pour les artistes et les techniciens. Les Bains numériques qui invitaient cette année Taiwan, le Japon, le Brésil et la Communauté française de Belgique, furent également l’occasion de remettre un prix à l’écriture au jeune chorégraphe français Philippe Combes (pour Morphotype) ainsi qu’un prix de la création internationale remporté par la chorégraphe/architecte bruxelloise Florence Corin avec le collectif interdisciplinaire Mutin pour son projet Body intimacy 1-le poil (soutenu par Transcultures et le CeCN), combinant performance chorégraphique live et travail en réseau à contributions multiples d’artistes et de chercheurs internationaux. On la retrouvera, après une résidence au Centre, au prochain Bains numériques en juin 2008 avec les deux autres projets lauréats, XXXXXX de l’énergique chorégraphe/metteur en scène montoise Julie Bougard et l’artiste visuel allemand Marc Stephan et Stories, opéra multimédia du compositeur/concepteur multimédia Siegfried Canto, opéra numérique bénéficiant d’un partenariat avec le Studio des Arts Contemporains Le Fresnoy.

Après une cinquième édition montoise mais aussi maubeugeoise (dans le cadre des Folies) couronnée de succès artistique, public et médiatique, les productions et artistes soutenus par City Sonics ont été particulièrement visibles à l’étranger en ce début de saison. Après avoir créé une installation audio-visuelle immersive et une vidéo électro baroque Strange Boutique (avec des musiques originales de JeanPaul Dessy, DJ Olive, Scanner, Pierre Bastien et Paradise Now) pour l’ouverture de l’extension des Brigittines, Centre du mouvement et de la voix à Bruxelles, le réalisateur Régis Cotentin a été invité au festival Seconde Nature (réunion des festivals Territoires électroniques et Arborescences) à Aix-en-Provence dans une mémorable performance d’ouverture, le 14 septembre, avec l’artisan sonore, “mécaniste ” et “ mini-trompettiste ” Pierre Bastien. City Sonics a également inauguré fin septembre, un partenariat avec le Festival Les Nuits électroniques de l’Ososphère installé à la Laiterie de Strasbourg qui a présenté, à des milliers de jeunes noctambules, les délicieux massages sono-

res d’Isa Belle, un City Sonics DJ set de Paradise Now diffusé à la radio ainsi que deux œuvres du plasticien sonore français Christian Vialard (directeur du label indépendant Tiramizu) et de la jeune musicienne néerlandaise Lydwine Van der Hulst fraîchement sortie du master/laboratoire d’art sonore Locus Sonus (Ecoles d’art d’Aix-enProvence et de Nice) dont City Sonics est un partenaire régulier. Dans le cadre d’un programme d’échanges avec l’ensemble roumain Hyperion (musiques contemporaines, électroniques et spectrales), des vidéos et films avec des musiques originales de compositeurs de la Communauté française de Belgique (Christophe Bailleau, Todor Todoroff, Jean-Paul Dessy) ont été présentées le 24 septembre à Sibiu, Capitale européenne de la Culture en 2007 avec Luxembourg, par Philippe Franck, directeur artistique de City Sonics. On avait par ailleurs déjà pu découvrir l’été dernier sur la scène de Ventilo, Yvat, jeune prodige bucarestois de l’électro et son compère Black Moon, réalisateur de films d’animation aussi dérangeants que captivants.

À signaler également que City Sonics/Transcultures vient de réaliser en partenariat avec le Parvis, Centre d’art de Tarbes et avec le soutien du FRAC Paca, Surfaces de propagation (aux éditions Monografik dirigées par le critique d’art Christophe Le Gac), élégant catalogue des œuvres récentes de Pascal Broccolichi, artiste sonore dont les Sonotubes à la Machine à Eau et les Hyperprismes aux Abattoirs ont fasciné les visiteurs des deux dernières éditions de City Sonics. Outre de belles photographies de ces intrigants Ovni sonores et une sélection de dessins 3 D de la série ULF/ Micropure également présentés dans City Sonics 2007, on y retrouve des textes du philosophe/ romancier Bastien Gallet, du critique/théoricien Alexandre Castant, de Philippe Franck et de l’artiste offrant une vision kaléidoscopique d’une œuvre aussi ouverte que radicale.

35


IIIII actualités

par Julien Delaunay

Numéristique, Sébastien Reuzé © Sébastien Reuzé, 2006

Festival lancé en novembre 2005, entre Bruxelles et Mons, par l’association Transcultures avec le soutien de la Communauté française de Belgique, en co-production avec le CECN et TechnocITé, les Transnumériques se sont situés à l’intersection des pratiques artistiques contemporaines et d’une utilisation créative des technologies numériques, croisant dans un premier temps, les enjeux attenant à la création et à la formation de ces transversalités en mouvement permanent. Du 15 novembre au 16 décembre 2006, la deuxième édition de ce festival fédérateur a étendu considérablement son champ d’action, ses partenariats et son public en réunissant à Bruxelles (Petit Théâtre Mercelis et quartier Matonge à Ixelles, en collaboration avec AV XL), Mons (à la Maison Folie et aux Abattoirs) mais aussi Liège (pour le trentième anniversaire de Vidéographie fêté au Palais des Congrès et au Musée d’Art Moderne et Contemporain/MAMAC) et en intégrant dans une programmation plus étoffée des collaborations transfrontalières avec Maubeuge (au Manège, davantage orienté jeune public), Lille (au Palais des Beaux Arts dans le cadre des Happy Days) et Paris (avec le Centre Marie Brassard, Peep Show, ©David Clermont-Béique

36

les transnumériques Wallonie-Bruxelles qui s’ouvrait pour l’occasion à la création numérique). Il s’agissait de mettre en place un réseau de coproductions, d’échanges de compétences et de collaborations diverses à long terme entre les structures et les villes associées. Les Transnumériques ont (co)produits et diffusés divers projets audio-visuels, numériques, musicaux prospectifs et interdisciplinaires de jeunes talents de la Communauté Wallonie-Bruxelles (METAmorphoZ, Thomas Israel, Christophe Bailleau ou encore les “ émergences numériques ” avec l’ESAPV Mons, ENSAV La Cambre et l’Académie de Liège) mais aussi d’artistes internationaux (Scanner, Intifada Osspring, Yvat+Black Moon, Sébastien Reuzé,…) utilisant, de manière innovante et poétique, les technologies numériques. Au total, ces premières expériences Transnumériques ont réuni, avec succès, plus de 5000 visiteurs mais également une centaine de projets et accueilli une cinquantaine d’artistes, chercheurs, formateurs, critiques, responsables de structures belges et étrangères dans un bouillonnement convivial. À partir de ces sources, Transcultures a réalisé un DVD-Rom présentant une série de documents vidéo, photo, audio captés pendant l’édition

2006 du festival, qui offrent des archives vivantes d’une manifestation résolument transversale ouverte à de multiples liens et pratiques artistiques et technologiques. Partant du réseau en mouvement des Transnumériques, Transcultures et ses partenaires ont également désiré ouvrir cet outil promotionnel qui ne prétend nullement à l’exhaustivité à d’autres artistes et structures impliquées dans le développement de la création numérique en Communauté française de Belgique. Une introduction à notre diversité digitale et à une plate-forme festivalière sans frontières. Pour se procurer ce DVD Rom promo gratuit, contactez Transcultures, contact@transcultures.net www.transcultures.net www.transnumeriques.be

IIIII actualités

DVD-Rom Les Transnumériques, un outil promotionnel pour les arts numériques en Communauté française et au-delà

De MutaMorphosis à Re:place 2007 : sciences, arts et technologies en débat par Philippe Franck

Création Bio Art par Louis Bec, annonce du colloque de Prague © Transcultures

À Prague et à Berlin, deux manifestations jettent un pont réflexif entre les derniers développements artistiques et scientifiques. Dans le cadre du festival tchèque Enter se tiendra du 8 au 10 novembre, le colloque international Mutamorphosis sous-titré Challenging arts and sciences. Le “ zoosystémicien ” Louis Bec, le performer post-évolutionniste Stelarc, le créateur de l’art télématique Roy Ascott, ou encore le “ chasseur de sons ” Peter Cusack figurent parmi les 70 intervenants chercheurs et praticiens qui donneront divers éclairages, sans doute passionnants, sur les notions de limites et d’extrêmes dans notre conception actuelle de la vie, de l’espace et de la connaissance. L’occasion également de redécouvrir, avec l’exposition, Point-Line-Universe organisée au Musée Kampa également dans Enter, le génie de Frank Malina, ingénieur en aéronautique américain, artiste cinétique et cybernétique, fondateur de la revue Leonardo éditée par les presses du MIT, qui fête 40 ans d’un formidable travail critique trait d’union entre la recherche artistique et scientifique. S’inscrivant dans la continuation de Refresh qui avait réuni, en septembre 2005, au Banff Center au Canada plusieurs centaines d’artistes, scientifiques, chercheurs, organisateurs, critiques et théoriciens issus de différentes disciplines, re: place 2007 propose à Berlin, du 15 au 18 novembre, le deuxième colloque international de

ce type sur les histoires croisées des médias, de l’art, de la science et de la technologie. Avec re :place, les organisateurs se focalisent sur “ la territorialisation et la migration du savoir et de sa production dans les contextes interdisciplinaires de l’art, de l’historiographie, de la science et de la technologie ”. Une dizaine de panels riches de contributions scientifiques et critiques d’un haut niveau international s’interrogeront, entre autres, sur les médias et la biologie, l’histoire des abstractions et des “ arts médiatiques ”, la théorie interdisciplinaire et sa pratique. Parallèlement des forums de discussion s’articuleront également autour de l’archivage des méta données, des rapports entre musique et arts médiatiques ou encore du renouveau du cyberféminisme ainsi que des présentations sur le temps du déjeuner (parmi lesquelles Clarisse Bardiot du CECN, sur les relations entre artistes et ingénieurs lors de l’événement historique 9 evenings).

http://www.mutamorphosis.org/ http://tamtam.mi2.hr/replace/

Marie Brassard, Peep Show, ©David Clermont-Béique

37


Programme des ateliers numériques Digital workshops Program Les ateliers numériques proposés par le CECN sont des formations continues conçues pour un petit groupe de stagiaires. Elles sont menées par des professionnels internationalement reconnus dans leur domaine, invités à transmettre leurs connaissances à la fois pratiques et théoriques. Chaque atelier comprend ainsi un état de l’art, des études de cas et une expérimentation sur le plateau. Du matériel récent et professionnel est mis à disposition de chaque stagiaire.

Parcours thématiques

S’il est possible de faire son programme “ à la carte ”, les ateliers sont regroupés en parcours thématiques qui mettent en avant des aspects importants soulevés par l’introduction des technologies dans les arts de la scène. Suivre les différentes formations proposées dans un parcours permet d’approfondir un aspect particulier. “ Images et écrans ” présente différents aspects de l’image projetée sur un plateau. “ Espace et corps augmentés ” se concentre sur la relation de l’espace et du corps aux technologies numériques, avec une ouverture sur la marionnette et la robotique. “ Design sonore ” est un parcours qui prend en compte différents aspects du traitement du son, depuis la transformation de la voix en temps réel jusqu’à la musique en réseau. “ Outils pour l’écriture interactive” s’attache plus spécifiquement aux logiciels utilisés dans les arts numériques. “ Réseau et mobilité ” s’intéresse aux différentes pratiques liées au réseau et aux dispositifs mobiles comme le téléphone portable, les puces RFID, le GPS, etc. “ Artistes associés ” concerne des ateliers avec des artistes qui sont également programmés dans la saison chez les différents partenaires du CECN, ou qui effectuent une résidence de création. Quant au parcours “ cursus entreprises ”, il s’agit d’ateliers menés en partenariat avec les entreprises innovantes de la région.

38

• Images et écrans • C trop court • Intégration de la vidéo dans les arts de la scène • Conception de scénographies visuelles et de régies vidéo • Parcours scénique pour trois leds et un bricolage poétique sonore • La vidéo numérique dans les arts de la scène • AnimaCtion 2D 3D • TéléVisions MultiCams • Virtual Studio • ‘UU’ (Double U) • Espace et corps augmentés • Isadora dans les arts de la scène • Marionnettes électroniques • Bioscope / espace relationnel • Scénographies interactives pour sons et corps en mouvement • Troika Ranch : Live-I (Live-Interactive) Workshop • Scénographies interactives : introduction à Isadora • ‘UU’ (Double U) • Design sonore • Logiciels libres pour les arts de la scène • Introduction au traitement temps réel de la voix et du son • Parcours scénique pour trois leds et un bricolage poétique sonore • Traitement temps réel de la voix et du son dans les arts de la scène • Scénographies interactives pour sons et corps en mouvement • La Lutherie Numérique, Extension des Corps Sonores • Outils pour l’écriture interactive • Isadora dans les arts de la scène et les installations interactives • Scénographies interactives : introduction à Isadora • Introduction à MAX/MSP • MAX/MSP dans les arts de la scène • Logiciels libres pour les arts de la scène • Conception et réalisation de capteurs pour des dispositifs interactifs • Scénographies interactives pour sons et corps en mouvement

• Réseau et mobilité • Relations à distance • Bioscope / espace relationnel • ‘UU’ (Double U) • Artistes associés • Zaven Paré (Marionnettes électroniques) • Daniel Danis (Parcours scénique pour trois leds et un bricolage poétique sonore) • Konic Thtr (Bioscope / espace relationnel) • Agnès de Cayeux et Thierry Coduys (Art en réseau) • Troika Ranch (Live-I (Live-Interactive) Workshop) • ‘UU’ (Double U) • Cursus Le Fresnoy / CECN • Isadora dans les arts de la scène et les installations interactives • Introduction à MAX/MSP • Introduction au traitement temps réel de la voix et du son • Parcours accompagné en production d’images numériques • Cursus entreprises • AnimaCtion 2D 3D • TéléVisions MultiCams • Virtual Studio

Des formations de 3 jours à 3 semaines •

La durée des ateliers évolue. Si nous restons fidèles au format d’une semaine pour la majeure partie des formations, nous proposons également d’autres formats : • des modules d’introduction de 3 jours, qui permettent une découverte d’un outil spécifique, ainsi qu’une expertise des projets. • Une formation à la marionnette électronique de 3 semaines réparties sur plusieurs mois et plusieurs lieux, et qui s’achève par une exposition. • Des formations de 2 semaines (Art en réseau, Live-I (Live-Interactive) Workshop, Scène augmentée / espace relationnel) qui permettent d’approfondir une démarche, de développer une maquette, d’expérimenter un projet. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez des formations spécifiques.

La complémentarité avec les formations de TechnocITé.

TechnocITé est le partenaire du CECN pour la formation. Cet organisme de formation continue propose de nombreuses formations logicielles traditionnelles qui sont complémentaires de celles proposées par le CECN (formation appliquée). C’est pourquoi nous vous indiquons pour chaque atelier du CECN des liens vers les formations proposées par TechnocITé. Pour plus de renseignements : www.technocite.be Partenariats Aujourd’hui, les ateliers numériques du CECN rencontrent un large succès. Nous continuons ainsi nos partenariats avec la Maison des Arts de Créteil et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), ainsi que le CFPTS (Centre de Formation Professionnelle des Techniciens du Spectacle). Ces structures intègrent des modules du CECN dans leurs propositions de formation. Des partenariats se nouent avec des centres de formation du Nord-Pas de Calais : Master scénographie interactive de l’Université de Valenciennes, écoles d’art de Valenciennes et de Cambrai, ainsi que le Fresnoy – studio national d’art contemporain (Tourcoing). En 2007-2008, nous renforçons la collaboration avec le Fresnoy avec la création de modules d’introduction, dans le cadre de la seconde année de son cursus, consacré à la création numérique sous toutes ses formes.

Dates limites d’inscription et lieux des formations •

Pour des raisons d’organisation, nous vous demandons de vous inscrire au plus tard deux semaines avant la date de début des ateliers. La date limite est indiquée pour chaque formation. Aucune inscription ne sera acceptée au-delà de cette date. Le CECN bénéficie grâce à son réseau de partenaires de l’accès à des lieux de formation de part et d’autres de la frontière. Cet aspect transfrontalier, que ce soit dans les lieux ou dans le mélange des participants français et belge, est pour nous essentiel. Les lieux de formation sont indiqués pour chaque atelier. Vous trouverez leur adresse précise à la fin du programme des ateliers.

39


C trop court

Par Picture Studio (FR), Aurélie Beaussart (FR), Jacques Taquet (FR), CELLOFAN’(FR), FX Cinéma (FR), SUPINFOCOM (FR)

Parcours images et écrans Dans le cadre de C trop Court – festival du film court, la Mairie de Jeumont organise une série d’ateliers destinés à un large public. Il sera ainsi possible de s’initier à la réalisation d’un journal télévisé, au cinéma d’animation, de comprendre les techniques de maquillage et d’effets spéciaux ou encore d’aborder les techniques d’images de synthèse. Le JT du Festival Pendant 3 jours, une équipe de journalistes professionnels, accompagnée de stagiaires, couvre le festival. L’objectif est de découvrir un véritable plateau de JT et l’envers du décor : préparation d’un JT, régie, tournage, reportages sur le festival. Les stagiaires, ainsi que le public du festival, sont conviés à participer et à assister au tournage du journal. Cet atelier sera animé par Picture Studio (société audiovisuelle), Jacques TAQUET et Aurélie BEAUSSART (journalistes). Participants : 15 jeunes de 16 à 18 ans pour le stage. Le public du festival est invité à assister à l’enregistrement. Dates : Jeudi 13 septembre de 17h00 à 21h00, vendredi 14 septembre de 10h00 à 21h00 et samedi 15 septembre de 10h00 à 20h00

Scénographies interactives : introduction à Isadora Par Jacques Hoepffner (FR)

Parcours : outils pour l’écriture interactive et en réseau ; espace et corps augmentés La rencontre entre arts de la scène et technologies numériques a suscité la création de logiciels spécifiques. Cet atelier est une formation intensive pour les artistes et leurs collaborateurs souhaitant utiliser le logiciel Isadora dans leurs projets. Outil facile d’accès, Isadora permet de créer des installations interactives et des spectacles où acteurs, danseurs, spectateurs, images, sons, robots… peuvent intéragir en temps réel. Au-delà de l’outil technique, de l’instrument, cet atelier se propose d’explorer, au travers d’expérimentations pratiques et de la réalisation de patches, l’interaction entre les différents éléments qui composent l’environnement scénique. Des logiciels et interfaces complémentaires, tels que Processing et Arduino, seront également abordés. Après les mathématiques et l’architecture, Jacques Hœpffner s’est immergé totalement dans l’image et la lumière. Photographe, il effectue des parcours qui le mènent autour du monde en se tenant à des motifs particuliers de l’activité humaine : le métal, les murs, l’eau, la création artistique. Dans son désir de manipuler la lumière sous toutes ses formes, il collabore avec différents créateurs, metteurs en scène ou chorégraphes, en mêlant la lumière et l’image pour le spectacle vivant. Créateur de vidéos et de dispositifs interactifs pour la danse et le théâtre depuis 1995, il est responsable de l’atelier son et interactivité à l’école d’arts de Rueil-Malmaison.

Sensibilisation au cinéma d’animation Deux ateliers consacrés au cinéma d’animation sont organisés par l’association lilloise Cellofan’.

Participants L’atelier s’adresse à la fois aux créateurs et aux techniciens. Des équipes peuvent se créer au cours de l’atelier.

Le premier atelier est une initiation au grattage sur pellicule : cette technique, expérimentée en son temps par McLaren, permet de réaliser un film sans caméra, en grattant directement de la pellicule vierge 35mm. Il s’agira ainsi d’aborder le fonctionnement du cinéma en général et plus spécifiquement du cinéma d’animation.

Méthodologie En partant d’un historique de la présence de l’image et du son dans l’espace scénique, les stagiaires créeront des dispositifs et des patches correspondant à leurs préoccupations artistiques ou professionnelles.

Participants : 8 personnes maximum dès 12 ans. Dates : Vendredi 14 septembre de 9h30 à 11h30

Objectif Prise en main des outils technologiques, maîtrise de la méthodologie de création d’un patch, compréhension des enjeux d’écriture liés à l’interaction temps réel dans les arts de la scène.

Le second atelier est une initiation au cinéma d’animation avec caméra : notions de bases sur le cinéma et l’animation (principe de la rémanence rétinienne, séquençage image par image, etc.), réalisation d’une courte séquence à partir d’un scénario et d’un story-board.

Pré-requis Connaissances informatiques de base, pratique de la vidéo et du son.

Participants : 10 personnes maximum dès 12 ans. Dates : Vendredi 14 septembre de 14h00 à 16h00

Contenu Jour 1 •historique des rapports de l’image et du son dans l’espace scénique, présentation du logiciel et des outils connexes, présentation de différents exemples Jour 2 • approfondissement des « acteurs » d’Isadora, élaboration de méthodologies de travail, apprentissage des outils associés (sounflower, VNC, réseau) Jour 3 à 5 • proposition de projets personnels, élaboration de méthodologies, écriture de patches

Maquillages et effets Spéciaux Cet atelier animé par FX Cinéma permettra de découvrir les techniques employées afin de réaliser les maquillages et effets spéciaux utilisés lors des tournages de films. Une exposition de divers travaux issus de films et de produits audiovisuels (clips, publicité...) sera installée. Le public pourra également se faire maquiller. Dates : Vendredi 14 et samedi 15 septembre de 14h00 à 18h30 Techniques d’image de synthèse Supinfocom, école de référence dans le domaine de l’infographie, expliquera la réalisation d’un court-métrage en images de synthèse avec ses différentes étapes : synopsis, note d’intention, scénario, story-board, animatique 2D, animatique 3D. Suivront un making-of avec les étapes de la modélisation de personnages, de rendu, de lumière, ainsi que la projection de quelques courts-métrages 2007 et les réponses aux questions du public. Dates : Samedi 15 septembre de 15h30 à 17h femmeuses #13, © Jacques Hœpffner

40

Lieu : tous les ateliers ont lieu à la salle de bal du Centre Culturel André Malraux de Jeumont (rue Hector Despret 59460 Jeumont). Inscription : l’inscription est gratuite. Il faut réserver sa place par téléphone au + 33 (0)3 27 63 96 63. www.filmcourt-jeumont.fr

TechnocITé, carré des arts, Mons : du 15 au 19/10 date limite d’inscription : 6/10 code : 3635 Auditorium Abel Dubois, Mons du 29/10 au 2/11 date limite d’inscription : 12/10 code : 3648

41


Intégration de la vidéo dans les arts de la scène

Conception de scénographies visuelles et de régies vidéo Manipulation d’ images live et enregistrées

Par Charles Carcopino (FR)

Par Fred Vaillant (BE)

Contenu Jour 1 et 2 • Introduction : présentation des participants et du formateur études de cas • Les outils de création : les caméras numériques, le logiciel de montage Final Cut pro™ d’Apple, le logiciel de compositing After Effects™ d’Adobe, le logiciel de création de DVD-Vidéo, DVD Studio Pro™ d’Apple. • Les outils de diffusion : les projecteurs et les lentilles, les régies de diffusion vidéo, les surfaces de projection. Jour 3 • Définition des projets • Tournage, montage et compositing

Parcours : Les écrans sur la scène

Parcours images et écrans

Les images projetées sont de plus en plus présentes dans les arts de la scène. Leur intégration suppose une compréhension des enjeux spécifiques à chaque production et une polyvalence certaine de la part des personnes impliquées. En effet, l’utilisation de la vidéo fait appel à la connaissance non seulement des types de surfaces de projection, des projecteurs eux-mêmes, mais aussi des appareils qui composent une régie de diffusion, ou encore des outils numériques capables de corriger et de manipuler l’image. La projection vidéo est une production dans la production.

Comment intégrer des projections d’images dans une scénographie ? Quels moyens techniques et quelles méthodologies mettre en œuvre ? Cet atelier permettra d’explorer les différents aspects de l’image projetée au théâtre, que cette image soit captée en direct ou bien déjà enregistrée. Après des études scientifiques, Fred Vaillant a entrepris en 1986 une recherche chorégraphique. Il a été l’interprète de différents chorégraphes pour lesquels il a créé une vingtaine de spectacles entre 1986 et 1999 présentés en Europe, Asie, et Maghreb. Il poursuit ensuite son parcours comme assistant chorégraphique à l’Opéra du Caire avant d’assister Michèle Noiret en 2001. Il collabore étroitement avec cette dernière et avec le compositeur Todor Todoroff en tant qu’assistant artistique et vidéaste. Parallèlement, il crée des projets visuels pour le théâtre (mises en scène de Virginie Thirion, Derek Goldby, Isabella Soupart, Martine Wijckaert), et pour des performances musicales (avec DJ Olive à la Biennale de Venise). Fred Vaillant enseigne la danse et anime des stages en Europe, Canada, Egypte, Maroc. Depuis 2004, il enseigne la “ Régie vidéo live ” et est consultant auprès des théâtres en équipements et installations vidéos.

Charles Carcopino est responsable du Studio de création audiovisuelle de la Maison des Arts et de la Culture de Créteil depuis l’année 2000. Le Studio est un centre de création et de production d’images dédié à la scène. Dans ce contexte, Charles Carcopino conçoit des installations vidéos et des dispositifs interactifs pour des scénographies de spectacles vivants et a collaboré avec de nombreux artistes de la scène. Il crée des vidéos et des installations pour de nombreux projets : des opéras (Les contes d’Hoffmann et Les Boréades mis en scène par Laurent Pelly ou Roland, de Stephan Grögler ), des spectacles de danse avec Blanca Li (Borderline, Alarme, Corazon Loco), des pièces de théâtre multi-formes (Alice au pays des Merveilles de Laurent Pelly, Dead Set avec Big Art Group) ou encore des spectacles musicaux (avec Jorge Orta et Pierre Henry à Nancy, ou Personal Music Computer de François Eudes Chanfrault au Centre Georges Pompidou). Il conçoit et gère également des dispositifs de diffusion pour des événements comme les fêtes d’ouverture et de clôture de Lille 2004 (Capitale européenne de la Culture), les festivals Exit à la Maison des Arts de Créteil ou le festival Territoire Electronique 2005 (Warp, Dalbin, Fondation Vasarely...). Participants Metteurs en scène, scénographes, régisseurs, techniciens du spectacle souhaitant avoir une introduction aux technologies vidéo dans les arts de la scène. Les travaux pratiques peuvent être réalisés en tandem artiste/technicien. Objectifs Comprendre et identifier les différentes composantes matérielles et logicielles de la projection vidéo. Identifier les méthodes de projection et être capable de choisir les bons outils de diffusion au regard des situations. En collaboration avec la Maison Folie

© Guy Delahaye

42

TechnocITé, carré des arts et Maison Folie, Mons du 22 au 26/10 date limite d’inscription : 6/10 code : 3516

Participants : L’atelier s’adresse aux créateurs, techniciens, artistes de la scène ou développeurs de projets intégrants de la vidéo. Méthodologie : Définition du projet, de la relation de l’image avec les autres “ acteurs ” en jeu, conception ou prise en compte de la scénographie, tournage et montage des séquences “ enregistrées ” en tenant compte des paramètres de diffusion, conception du schéma de branchement, achat de matériel spécifique, montage de la régie, “ conduite ” des différentes manipulations à effectuer pendant la performance... Objectifs : Maîtriser les outils vidéo existants pour obtenir une intégration optimale de l’image dans le projet artistique global. Pré-requis : Connaissances minimales en informatique, curiosité technologique, débrouillardise artisanale. Formations TechnocITé liées : Prise de vue en vidéo numérique, cycle AVID, Final Cut Pro, After Effect.

Contenu Jour 1 Présentation du formateur. Historique et aperçu des différents travaux qui se font dans le domaine du spectacle vivant intégrant des images. Exploration des grandes familles de matériel, données techniques de base et manipulation : 1) Matériel d’édition : Caméras, ordinateurs et périphériques, lecteurs DVD - VHS - disque durs. 2) Matériel de contrôle : Tables de mixages, switchers, splitters, routeurs, amplificateurs, contrôleurs Midi. 3) Matériel de diffusion : Projecteurs vidéo, TV, surfaces de projections. 4) Câbles et connectiques. Jour 2 Présentation de différentes configurations d’installations. Montage d’une installation basique et découverte des possibilités et des limites de chaque élément. Élaboration de schémas de branchements et montage de schémas existants. Règles d’installation. Apprentissage des logiciels de capture et de lecture d’images sur mac. Jour 3 Captation de séquences, montage et diffusion en mélangeant avec des sources Live. Tour d’horizon des logiciels de montage et de temps réel. Jour 4 Exercices pratiques et projets par groupes

© Fred Vaillant

Le Phénix, Scène Nationale de Valenciennes du 5 au 8/11 – date limite d’inscription : 19/10 code : 3517

43


Marionnettes électroniques

MAX/MSP dans les arts de la scène Formation initiale

Par Zaven Paré (BR), Jacques Hoepffner (FR) et l’Ecole des Beaux-Arts de Tourcoing (FR)

Par Philippe Montémont (FR)

Participants: Metteurs en scène, chorégraphes, marionnettistes, scénographes, régisseurs, artistes visuels. Les frais de logement des participants à Tourcoing et à la Chambre d’Eau seront pris en charge par L’école des Beaux-Arts de Tourcoing. Les matériaux utilisés dans les projets personnels sont à la charge des stagiaires. Pré-requis : Les participants doivent avoir une connaissance minimale de logiciels d’édition d’images et de traitement du son. Le suivi de l’atelier “ Conception et réalisation de capteurs pour des dispositifs interactifs ” est fortement recommandé. Contenu : Semaine 1 : Isadora Semaine 2 : marionnettes électroniques Semaine 3 : montage de l’exposition Exposition du 28 avril au 9 mai 2008 à la Chambre d’eau

école régionale supérieure d'expression plastique

Parcours : espace et corps augmentés, outils pour l’écriture interactive, artistes associés

Parcours images et écrans

Le CECN s’associe à l’Ecole des Beaux-arts de Tourcoing et à la Chambre d’eau pour un atelier en plusieurs étapes sur les marionnettes électroniques. Autour de l’œuvre et de la présence de l’artiste Zaven Paré, qui sera en résidence à la Chambre d’eau et à la Maison folie de Mons, les participants seront amenés à créer des machines spectaculaires, des objets poétiques apparentés à l’automate et au robot. De la mécanique à l’électronique et au numérique, ils exploreront les différentes facettes de cet univers. Les œuvres créées pendant cet atelier seront exposées à la Chambre d’eau. Les participants doivent s’engager à suivre les différentes étapes de cet atelier, à savoir : 1. Espaces et objets interactifs : introduction à Isadora, par Jacques Hoepffner Cette première étape est une formation intensive au logiciel Isadora. Outil facile d’accès, Isadora permet de créer des installations interactives et des spectacles où acteurs, danseurs, spectateurs, images, sons, robots… peuvent interagir en temps réel. Des logiciels et interfaces complémentaires, tels que Processing et Arduino, seront également abordés. Objectifs : prise en main des outils technologiques, maîtrise de la méthodologie de création d’un patch, compréhension des enjeux d’écriture liés à l’interaction temps réel dans les arts de la scène et les installations interactives. Après les mathématiques et l’architecture, Jacques Hœpffner s’est immergé totalement dans l’image et la lumière. Photographe, il effectue des parcours qui le mènent autour du monde. Créateur de vidéos et de dispositifs interactifs pour la danse et le théâtre depuis 1995, il est responsable de l’atelier son et interactivité à l’école d’arts de Rueil-Malmaison. TechnocITé, carré des arts, Mons, du 5 au 9/11/07 2. Marionnettes électroniques, par Zaven Paré La seconde semaine de formation est une approche pratique des méthodologies de création et de production propres au théâtre d’objets (électriques ou électroniques). Comment formuler ce type de projet, comment énoncer les problèmes techniques et les phénomènes de perception du public ? En prenant comme point de départ les marionnettes électroniques de Zaven Paré, cet atelier mettra à disposition des stagiaires des outils techniques et des pistes de travail aussi inattendues que variées, dans les domaines de la mécanique et de l’électricité, de l’analogique et du cognitif, de l’optique et de l’acoustique. Zaven Paré est un pionnier de la marionnette électronique et l’inventeur de nombreuses interfaces (mécaniques, optiques, électriques ou électroniques). Il a construit ses premières marionnettes électroniques à Montréal, puis en tant que metteur en scène pour Calarts, à l’initiative de Richard Forman. Son travail a été présenté au Henson Festival à La Mama à New York, à l’Institut International de la Marionnette, et au Brésil où il vit. Ecole des Beaux-arts de Tourcoing, du 11 au 17/02/08 3. Montage et exposition à la Chambre d’eau Pendant une semaine, les participants finalisent leurs projets, sous la conduite d’enseignants de l’école des Beaux-Arts de Tourcoing. Les marionnettes électroniques sont ensuite présentées dans le cadre d’une exposition ouverte au public, à la Chambre d’eau. La Chambre d’eau est une structure culturelle dont l’objet est le développement culturel des territoires et le soutien à la création artistique interrogeant des problématiques territoriales. Le projet de la Chambre d’eau se singularise par sa volonté de mettre en relation la création artistique contemporaine avec les territoires en créant les conditions nécessaires à des processus de création artistique fondés sur un échange entre artistes, territoires et habitants. La Chambre d’eau, Le Favril, du 21 au 25/04/08

Max se présente depuis plusieurs années comme le principal logiciel gérant les processus interactifs dans les arts de la scène. Cet atelier, destiné à des débutants sur Max maîtrisant l’environnement informatique, est une approche pratique à l’usage de Max. Dans une dynamique de projet, les participants réaliseront des mini-applications (patches) qui seront reliées les unes aux autres par un réseau local. Ces applications intégreront les contraintes inhérentes au spectacle vivant. Les points suivants seront abordés : Vidéo : lecteur de film; tracking avec webcam et envoi des coordonnées recueillies au réseau. Son : lecteur de fichier ; récupération des données de tracking de la webcam pour le positionnement dans l’espace d’une source monaurale. Lumière : petite mixette permettant l’enregistrement et la restitution d’états lumineux. Régie : interface de conduite globale (réseau) avec enregistrement/restitution de conduite. Sur tous les patches, le contrôle par MIDI est abordé. Philippe Montémont, régisseur de théâtre en tournée, est intervenant autour des problématiques du traitement temps réel et de l’interactivité à TechnocITé et à l’ISTS d’Avignon. Il possède une expérience de plus de dix ans dans l’utilisation pratique de ces technologies dans le milieu des arts de la scène et a pu, notamment au sein de l’ISTS, développer une approche pédagogique spécifique pour enseigner ces techniques émergentes. Il est le développeur de LightRegie120x, un « jeu d’orgues multimédia ». Objectifs : Comprendre la philosophie du logiciel Max. Développer une connaissance pratique du développement de patches. Participants : l’atelier s’adresse aux personnes oeuvrant dans le domaine des arts de la scène et désireuses de se familiariser avec les outils de gestion interactive. Formation conventionnée AFDAS

Contenu Jour 1: • présentation des stagiaires et du formateur installation et test des postes de travail, des systèmes de diffusion, de réseau. • Les fondamentaux de Max, la définition et la planification d’un patch, les “bonnes” habitudes à prendre, discussion des contraintes du spectacle vivant Jours 2, 3, 4 : • Les participants réalisent leurs patches, guidés par le formateur exposant à tous, notamment via le video-projecteur, les problèmes de développement de chacun. Jour 5 : • Interconnection des patches, tests en vraie grandeur. • bilan et rangement

© Nathalia de Mello

Formation réalisée en partenariat avec L’école des Beaux-Arts de Tourcoing et la Chambre d’eau

44

Date limite d’inscription : 19/10 – code : 3518

TechnocITé, Carré des arts, Mons du 12 au 16/11 date limite d’inscription : 27/10 code : 3520 du 19 au 23/05/08 date limite d’inscription : 02/05 code : 3531

45


Logiciels libres

Conception et réalisation de capteurs pour des dispositifs interactifs

Par Thierry Coduys et Cyrille Henry (FR)

Par Cyrille Henry (FR)

Contenu Jour 1 • Présentation du formateur et de la session • Panorama historique Jour 2 • Familiarisation avec les outils et principes de base des programmes Jour 3 • Études de cas Jours 4 et 5 • Exercices pratiques et projets par groupe

Parcours outils pour l’écriture interactive ; design sonore

Parcours outils pour l’écriture interactive

Les artistes utilisent de plus en plus les logiciels libres à leur disposition pour leurs nombreuses potentialités techniques mais surtout pour leur esprit communautaire. L’atelier présente un panorama des logiciels libres utilisés dans le domaine artistique : Pure Data / Processing / Supercollider…. Cette formation comporte trois modules. Chaque module s’intéresse à différents types de logiciels gérant les processus interactifs : son, vidéo et capteurs. Musicien, Thierry Coduys a travaillé de longues années comme assistant musical à la fois en indépendant et au sein de l’Ircam. Il a participé à la création de nombreuses oeuvres électroniques, collaborant étroitement avec des compositeurs tels que Steve Reich, Marc-André Dalbavie, Philippe Leroux, Tristan Murail, Marc Monnet, Philippe Hurel, Michael Levinas ou Luciano Berio. Il se spécialise ensuite pour des projets liant l’interactivité et le multi-art notamment par le biais d’outils comme la captation gestuelle et le temps réel. Avec La Kitchen, qu’il fonde en 1999 et qu’il dirige jusqu’en 2006, il devient un des leaders mondiaux dans le domaine des systèmes de captation et de l’électronique embarquée. Enfin, Thierry Coduys a une importante expérience dans l’activité pédagogique (Tempo Reale à Florence, Ircam, encadrement pour le CA d’électroacoustique, etc.). En 2006, il enseigne les nouvelles technologies à l’Ecole de Design de Nantes et à Louis Lumière.

L’objectif de cette formation est d’initier des metteurs en scène, artistes visuels, techniciens, régisseurs, aux bases de l’électronique, et de les familiariser avec les techniques utilisées pour l’interaction temps réel dans les installations interactives et les arts de la scène. Le langage de l’électronique et des capteurs, les problèmes liés à la captation ainsi que les contraintes des différents capteurs seront abordés durant cette formation.

Participants L’atelier s’adresse aux artistes, compositeurs, plasticiens, musiciens, performeurs, danseurs, vidéastes, techniciens et ingénieurs souhaitant intégrer les technologies numériques dans leurs créations et/ou s’inspirer des technologies existantes pour de nouvelles créations. Méthodologie L’atelier comporte une présentation des logiciels libres utilisés dans le domaine artistique, accompagné par des exercices pratiques permettant aux participants d’expérimenter concrètement les différentes possibilités techniques et artistiques offertes par ces logiciels. Objectifs L’atelier est l’occasion d’un premier contact avec les logiciels les plus utilisés dans le domaine artistique et d’une meilleure compréhension des outils informatiques à notre disposition aujourd’hui.

Cyrille Henry, artiste et développeur pluridisciplinaire, est spécialisé dans l’interaction entre le geste humain et l’informatique. Son travail s’est orienté vers les capteurs et la modélisation physique pour l’analyse gestuelle, les interfaces de contrôle informatique, ainsi que la synthèse sonore et visuelle en temps réel. Il a travaillé pendant 4 ans avec La Kitchen (comme responsable du département hardware) au développement d’interfaces de captation pour les utiliser dans un contexte artistique (spectacle vivant, danse, installation interactive, musique). Il est l’un des membres fondateurs du projet de performance audio-visuelle chdh. Depuis 2005, il travaille comme développeur / ingénieur indépendant autour de pure-data / Gem et de systèmes de captation. Participants Cet atelier s’adresse à des débutants souhaitant fabriquer et intégrer des systèmes de captation dans leurs spectacles ou leurs installations interactives. Cet atelier est vivement recommandé pour les personnes qui souhaitent suivre la formation sur la marionnette et la robotique.

Contenu : Jour 1 : • Introduction • Présentation du formateur et des participants • Présentation des défauts et avantages des différents capteurs

Méthodologie La formation proposée est avant tout pratique. Après une introduction sur les différents types de capteurs et les principes de base de l’électronique, les stagiaires réaliseront un prototype de système de captation.

Jour 2 : • Savoir lire une fiche technique • Apprendre à souder utiliser un voltmètre / oscilloscope

Prérequis Aucune connaissance en électronique n’est nécessaire. Des notions de technique et de mathématique sont recommandées.

Jour 3 : Bases en électronique numérique concevoir / souder / tester un circuit électrique analogique très simple initiation au transistor / ampli op

Pré-requis Connaissance minimale de l’environnement Linux.

Jour 4 et 5 : • Exploration et recherche à partir de projets du groupe • Présentation des travaux et discussion

Formations TechnocITé liées Linux

© Thierry Coduys

46

TechnocITé, Carré des arts, Mons du 19 au 23/11 date limite d’inscription : 02/11 code : 3521

© Cyrille Henry

TechnocITé, Carré des arts, Mons du 10 au 14/12 date limite d’inscription : 23/11 code : 3523

47


Programme prévisionnel des ateliers pour 2008 Parcours scénique pour trois leds et un bricolage poétique sonore

Par Daniel Danis (CA), Jean-Michel Dumas (CA) et Nicolas d’Alessandro (BE) Parcours images et écrans ; design sonore ; artistes associés Existe-t-il, au cœur de l’être, des apparitions d’images du monde et des <soi> se formant et se déformant qui interrogent le sens de nos autochtonocités, c’est-à-dire de notre légitimité à l’appartenance à la terre ? D’emblée, il faut inscrire cet atelier dans le cadre d’un travail pratique qui vise davantage un bricolage scénique en groupe qu’une formation formelle. Nous préconisons l’acquisition d’un vocabulaire lié à l’expérience scénique. L’art technologique, même dans des dispositifs simples, nous oblige à repenser la représentation tant au niveau du jeu que de l’espace habitable de l’actant. L’atelier aura pour base le texte Mille Anonymes de Daniel Danis dans lequel des mots sont absents et des situations évoluent dans un temps étrange autour de personnages qui se sont littéralement empierrés. En collaboration avec lemanège.mons Nouveau théâtre, le Manège, Mons : Du 29/01 au 2/02/08 date limite d’inscription : 12/01/08 code : 3524

Traitement temps réel de la voix et du son dans les arts de la scène Perspective historique, technologique et études de cas

Par Alexander MacSween (CA) Cie Infrarouge/ Marie Brassard Parcours design sonore La voix d’un comédien peut aujourd’hui être traitée numériquement, son souffle amplifié, la diffusion dans le lieu de représentation traitée par spatialisation du son, l’interaction entre les processus sonores et le jeu développés via des logiciels type max/msp. Après une introduction présentant l’histoire et la chronologie de l’utilisation du son dans les arts de la scène illustrée par des extraits sonores et vidéos et un survol des logiciels de création et de traitement de la voix et du son, un travail pratique par groupe est proposé. Ce dernier sera présenté et discuté par les étudiants. Gare de Jeumont, 25 au 29/02/08 date limite d’inscription : 08/02/08 code : 3527

48

Scène augmentée / Espace Relationnel

Par Rosa Sánchez et Alain Baumann [Kònic thtr] (ES) Parcours : espace et corps augmentés ; artistes associés Cet atelier explore la relation du corps avec son environnement. Celui-ci est profondément modifié par les nouvelles technologies de communication (téléphones portables, wifi…). Le corps y est à la fois un lieu de négociation, de discipline et un moyen d’expression et de signification. Par le biais d’une exploration des langages de communication interactive et de leurs possibles applications sur la scène contemporaine, les participants étudieront la relation corps-technologie-société ainsi que les visions multiples du corps et de ses représentations. En collaboration avec lemanège.mons TechnocITé, Carré des arts et Nouveau théâtre (le manège), Mons, Du 31/03 au 11/04/08 date limite d’inscription : 14/03/08 code : 3528

Ecritures interactives pour sons et corps en mouvement Introduction à Isadora

Programme prévisionnel des ateliers pour 2008 Relations à distance

Par Thierry Coduys et Agnès de Cayeux (FR) Parcours artistes associés, réseau et mobilité De plus en plus, y compris dans les arts de la scène, les artistes interrogent le nouveau territoire sensible des réseaux, ses potentialités mais surtout les enjeux relationnels et esthétiques qu’il soulève. Cet atelier permettra une approche artistique et technique de l’enjeu de l’utilisation des technologies réseaux dans la création artistique. Il proposera d’expérimenter et de concevoir différents dispositifs de relation à distance. Thierry Coduys et Agnès de Cayeux inviteront d’autres artistes (Lucille Calmel, net-artiste et Jean-François Peyret, metteur en scène – sous réserve) à partager avec les stagiaires expériences artistiques et réflexions personnelles. En collaboration avec CitySonics et Transcultures Mons, Le Frigo du 21 au 30/04/08

Par Armando Menicacci (FR)

La vidéo numérique dans les arts de la scène perspective historique, technologique et études de cas

Parcours outils pour l’écriture interactive ; espace et corps augmentés ; design sonore La nouvelle version du logiciel Isadora offre de nouvelles possibilités de traitement du son et de la vidéo. Après une découverte des principes fondamentaux d’Isadora, cet atelier prend comme point de départ la chorégraphie du spectateur et propose d’explorer la poétique de l’écriture interactive mettant en jeu le corps en mouvement et diverses sources sonores. Il s’agira alors d’interroger l’hétérogénéité des perceptions de l’espace et l’écriture du geste interfacé. En collaboration avec Le Phénix et l’Université de Valenciennes. Le Phénix, Scène Nationale de Valenciennes : du 14 au 18/04/08 date limite d’inscription : 29/04/08 code : 3529

Parcours : images et écrans Comment bien choisir et utiliser les outils de diffusion vidéo nécessaires à la production d’un spectacle ou d’un événement intégrant cette discipline ? Après avoir pris acte des différentes possibilités de gestion de sources et de mixage, il s’agira pour le participant de concevoir une régie vidéo efficace dans le contexte d’une problématique scénique imaginée. Quel projecteur utiliser, quelle puissance, avec quelle lentille ? Quelle source privilégier et pourquoi ? Enfin nous verrons comment créer une interface DVD adéquate en fonction des besoins de l’opérateur. Carré des arts, TechnocITé, Mons du 26 au 30/05/08 date limite d’inscription : 09/05/08 code : 3575

Par Yves Labelle (CA)

Dispositifs sonores interactifs Danse, installations sonores, musique électroacoustique et musique mixte

La Lutherie Numérique, Extension des Corps Sonores

Parcours : design sonore Cet atelier abordera les traitements et la spatialisation du son en temps réel et leur mise en relation avec des surfaces de contrôle et des systèmes de capteurs. Les différents types de traitement du son, dans le domaine temporel et dans le domaine fréquentiel seront passés en revue, avant d’étudier la projection multiphonique du son. La définition du mapping - c’est-à-dire des modes de correspondance entre les paramètres gestuels et ceux qui commandent les traitements du son - est centrale dans la définition d’un système interactif car il définit les règles du jeu. Nous montrerons combien ces choix influencent l’utilisation potentielle des outils. Dates : Carré des arts, TechnocITé, Mons Du 19 au 23/05/08 date limite d’inscription : 02/05/08 code : 3576

Parcours design sonore Machiniste aux commandes d’engins sonores depuis l’antiquité (l’orgue fut inventé à Alexandrie au troisième siècle avant J.-C.), l’art du musicien fut toujours d’animer l’inanimé, d’instrumentaliser son corps par la virtuosité et d’incorporer l’instrument au fil de l’évolution des sciences et des techniques. La lutherie électronique a ouvert depuis les années 1920 un fabuleux champ d’invention sonore. La lutherie est une extension du corps sonore qui parvient à transformer le rapport de l’homme et de la machine en un dialogue fécond. Ce dialogue doit être nourri par des créations originales imaginées à dessein par des luthiers électroniques et des musiciens oeuvrant à hybrider la langue des archets et l’idiome électronique pour inventer de belles, nouvelles et sonnantes machinations. L’atelier proposé se focalisera sur les pratiques instrumentales: capture, extension, imitation et invention de gestes musicaux, visant à la production de sons synthétisés et/ou mixtes.

Todor Todoroff (BE)

Troika Ranch : Live-I (Live-Interactive) Workshop

Par Mark Coniglio et Dawn Stoppiello (USA) Parcours espace et corps augmentés ; artistes associés L’atelier Live-Interactif (Live-I) est une formation intensive qui s’adresse aux artistes souhaitant explorer l’utilisation des technologies numériques interactives dans les arts de la scène. Cette formation est à la fois théorique et pratique. Donné par les directeurs artistiques de la compagnie américaine Troika Ranch, Dawn Stoppiello et Mark Coniglio, l’atelier commence par une introduction sur les outils numériques qu’ils utilisent, dont le logiciel Isadora, conçu par Mark Coniglio. Différentes expérimentations sur le plateau amènent les stagiaires à interroger les problématiques d’écriture spécifiques à l’introduction des technologies dans les arts de la scène : mise en scène de performers et d’images vidéo ; intégration de vidéo en direct et de processus en temps réel pour créer de nouveaux contextes et de nouvelles structures narratives ; création de “ media instruments ” contrôlés par le performeur ou le spectateur. En collaboration avec le manège.mons Le manège.mons, Mons du 2 au 13/06/08 date limite d’inscription : 16/05/08 code : 3577

par Jean-Paul Dessy (BE) et Nicolas d’Alessandro (BE)

Lieu et dates à définir

49


Parcours Le Fresnoy/CECN

Parcours Le Fresnoy/CECN Modules d’introduction aux outils pour l’écriture interactive. Introduction à Max/MSP Par Philippe Montémont (FR)

En collaboration avec Le Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains, le CECN met en place un parcours de formation spécialement conçu pour les étudiants de cette école. Ces formations sont ouvertes à d’autres stagiaires, dans la limite des places disponibles et selon les pré-requis mentionnés. Le Fresnoy, est un lieu de formation artistique, audiovisuelle et multimédia de haut niveau, destiné à des étudiants avancés. Durant un cursus de deux années – la première consacrée au cinéma et aux arts visuels, la seconde à la création numérique - l’objectif premier est de permettre à de jeunes créateurs de réaliser des œuvres avec des moyens techniques professionnels, sous la direction d’artistes reconnus et sans cloisonnement des moyens d’expression. Le Fresnoy présente, chaque année, l’ensemble des productions de ses jeunes artistes et des artistes professeurs invités dans l’exposition “ Panorama ”. Il propose également au public tout au long de l’année de grandes expositions d’art contemporain, des programmations cinéma, des concerts, spectacles, conférences... www.lefresnoy.net

Parcours outils pour l’écriture interactive Max/MSP est l’un des logiciels les plus utilisés pour les dispositifs interactifs temps réel. Cet atelier présentera des exemples d’utilisation de ce logiciel et les principes de base de son fonctionnement. Les projets des participants seront évalués et des éléments méthodologiques leurs seront proposés. Philippe Montémont , régisseur de théâtre en tournée, est intervenant autour des problématiques du traitement temps réel et de l’interactivité à TechnocITé et à l’ISTS d’Avignon. Il possède une expérience de plus de dix ans dans l’utilisation pratique de ces technologies dans le milieu des arts de la scène et a pu développer une approche pédagogique spécifique pour enseigner ces techniques émergentes. Il est le développeur de LightRegie120x, un “ jeu d’orgues multimédia ”. Le Fresnoy, Tourcoing, du 22 au 24/10 date limite d’inscription : 05/10 code : 3519

Introduction au traitement temps réel de la voix et du son Par Alexander MacSween (CA) Cie Infrarouge/Marie Brassard

Parcours outils pour l’écriture interactive ; design sonore La voix d’un comédien peut aujourd’hui être traitée numériquement, son souffle amplifié, le son spatialisé, l’interaction entre les processus sonores et le jeu développée. Après une introduction présentant des exemples d’utilisation du son dans les arts de la scène et dans les installations interactives, le formateur présentera un survol des logiciels de création et de traitement de la voix et du son. Les projets des participants seront évalués et des éléments méthodologiques leurs seront proposés. Alexander MacSween est une des personnalités de la scène sonore montréalaise contemporaine. Ses dernières collaborations dans le domaine des arts de la scène sont avec Robert Lepage (Zulu Time) et Marie Brassard (La noirceur). Le Fresnoy, Tourcoing, 21 au 23/11 date limite d’inscription : 7/11 code : 3522

Isadora dans les arts de la scène et les installations interactives Technologies de captation pour processus interactifs

Par Zandrine Chiri et Francis Bras / Interface-Z (FR)

Parcours espace et corps augmentés ; outils pour l’écriture interactive Cet atelier permettra à la fois une approche technique et artistique de l’enjeu de l’utilisation des capteurs dans les arts de la scène et les installations interactives. L’utilisation de capteurs permet aujourd’hui de rendre l’interaction entre le performeur et la technologie plus sensible, notamment en saisissant en temps réel des informations diverses issues de notre environnement. L’atelier est basé sur une pratique d’écriture de scénario interactif avec le logiciel Isadora. L’écriture de patches permettra d’explorer des dispositifs interactifs intégrant des capteurs. Zandrine Chiri et Francis Bras sont cofondateurs de la société Interface-Z, spécialisée dans la conception d’interfaces, de capteurs et d’actionneurs destinés aux artistes. Le Fresnoy, Tourcoing : 15 au 19/10 date limite d’inscription : 30/09 code : 3515

50

51


Parcours Le Fresnoy/CECN

Cursus Entreprises

Parcours accompagné en production d’images numériques. Parcours accompagné en production d’images numériques

Par Jean-Michel Kabemba

Parcours outils pour l’écriture interactive Atelier de production conçu en étroite collaboration avec Le Fresnoy, le “ Parcours accompagné en production d’images numériques ” a été créé pour répondre aux besoins de jeunes artistes ayant des projets faisant intervenir des images numériques, composites ou 3D. Chaque projet est expertisé par le formateur : définition des cahiers de charges de pré production, choix de méthodologies, mise en place des plannings organisationnels, formations de perfectionnement “ à la carte ”, suivi de production. Les principaux logiciels abordés sont 3DS Max et Combustion. Jean-Michel Kabemba est formateur en images de synthèse 3D, en compositing, montage vidéo et son pour le CGItrainer,centre ATC(Autodesk® Authorized Training Center) anciennement Discreet Center, de Belgique, et en 3D & FX à L’ILOI Discreet Training Center (Ile de la Réunion). Le Fresnoy, Tourcoing. Nous consulter pour les dates. Code : 3644

Au second semestre 2007, le CECN lance ses Cursus Entreprises. En lien avec les formations haut niveau du département Image & Son Numériques de TechnocITé, et fort d’une première expérience réussie sur le premier semestre 2007, le Centre des Ecritures Contemporaines & Numériques propose de nouveaux cursus de formations en relation directe avec des entreprises spécialisées dans la production audiovisuelle, visant à développer avec celles-ci, via des partenariats concrets et privilégiés, des formations répondant à des demandes de compétences sur des projets en cours ou en devenir.

Pré requis

Les modules d’introduction s’adressent à des personnes débutant dans le domaine des technologies numériques. Connaissances informatiques minimales souhaitées. Isadora et le parcours accompagné en production d’images numériques sont ouverts à des stagiaires ayant au préalable suivi une formation généraliste en arts avec spécialisations en cinéma, audiovisuel et arts de la scène.

52

53


Cursus Entreprises Anima©tion 2D 3D

TéléVisions MultiCams

Calendrier

Déroulement [Calendrier de sessions sur www.cecn.com]

Cycle de formation conçu à Charleroi en étroite collaboration avec la société de production Dreamwall, le cursus “ Anima©tion 2/3D ” répond aux besoins spécifiques en compétences liées à la production de séries d’animation 2D et 3D et à leurs différentes particularités. Initiés aux bases de l’animation traditionnelle, les stagiaires apprennent à maîtriser les techniques de production pour l’animation 2D et 3D. [www.dreamwall.be] Basé en Wallonie, Dreamwall est un nouveau studio d’animation et de graphisme né de la synergie entre le Groupe Media Participation (Dupuis) et la RTBF. Lieux Hornu, Mons, Charleroi. Prérequis Les stagiaires intéressés auront suivi auparavant une ou plusieurs formations du département ISN de TechnocITé en imagerie de synthèse (3DS Max, 3DS Viz, Maya, Xsi…) ou devront justifier d’un minimum de connaissances informatiques, notamment en navigation PC sur plate forme Windows, et d’un minimum de bases à la 3D, quel que soit le logiciel (3DS, Blender, Maya, Xsi…). A l’issue du premier niveau, le stagiaire présentera des travaux 2D ou 3D pour intégration définitive au groupe.

Journées d’initiation 3D 10 et 11/12 2 jours. 16 heures Journées d’initiation à la 3D. Sensibilisation aux principales caractéristiques communes ou spécifiques des logiciels de conception d’images 3D les plus répandus donnée en cours magistral. Formateur : Philippe Pappaert. Lieu : TechnocITé : Hornu, Auditoire du Château Degorge.

Initiation aux principes de base de l’animation traditionnelle en lien avec la 3D du 17 au 21/12 5 jours. 40 heures. Analyse de dessins, de poses fortes dans les trajectoires d’animation, lignes de force. Sensibilisation aux principales techniques et possibilités d’animation traditionnelles et nouvelles. Formateur : Ghislain Honoré. [Lieu et détail sur www.cecn.com].

Animation 3D Basic (Part.1/3) du 14/01 au 08/02/08 (semaines 3 à 6). 20 jours. 160 heures. 15 stagiaires. Formateur : Marc Urlus. Lieu : Charleroi.

Programmé en étroit partenariat avec NoTélé, le cursus “ TéléVisions MultiCams ” propose aux stagiaires de se former aux métiers du cadrage, de l’éclairage et de la réalisation en télévision Broadcast. Plusieurs niveaux de formations à la prise de vues, au cadrage multi caméras et à la maîtrise de la lumière en conditions vidéo sont complétés par des modules de spécialisation (ralenti à très haute vitesse, habillage antenne, spécificités XDCam…) aboutissant à des possibilités de réalisation créative pour faire face, en toute polyvalence, aux multiples situations de reportage, de captation extérieure, de direct télévisé et d’environnement de diffusion Broadcast. [www.notele.be] Située à Tournai, NoTélé est la chaîne de télévision de la Wallonie Picarde. Lieux Tournai, Mons. Prérequis Les stagiaires intéressés seront déjà des professionnels de l’audiovisuel, cadreurs, photographes, journalistes, Journalistes Reporters Images, monteurs, ou auront suivi auparavant une ou plusieurs formations du département ISN de TechnocITé en prise de vue en vidéo ou photographie numérique et devront justifier d’un minimum de connaissances et de compétences dans ce domaine. Une grande ouverture d’esprit, la volonté de travailler en équipe dans une ambiance positive, la polyvalence et la flexibilité seront des qualités nécessaires à développer.

Module obligatoire commun aux deux cursus: Niveau 1

Technique de prise de vue

Module de base obligatoire pour remise à jour des compétences minimales requises. Maximum 10 stagiaires, 40h.

Cursus “Prise de vue”: Niveau 1 Facultatif

Perfectionnement technique : Maîtrise des caméras numériques Broadcast Module de cadrage sur caméras numériques épaulé par un réalisateur. Maximum 10 stagiaires, 40h. Niveau 2

News créatif : le News en HDV (niveau “Correspondant”).

Module de spécialisation pour la prise de vue pour futur cadreur “correspondant”, caméraman travaillant seul ou en équipe avec un journaliste. Maximum 10 stagiaires, 40h. Niveau 3

Module de spécialisation pour la prise de vue sur caméras XDCam en conditions Broadcast. Maximum 6 stagiaires, 40h.

Cursus “Spécificités du Multicam”.

Du 18/02 au 14/03/08 (Semaines 8 à 11). 20 jours. 160 heures. 15 stagiaires. Formateur : Marc Urlus. Lieu : Charleroi. Du 25/03 au 18/04/08 (semaines 13 à 16). 19 jours. 152 heures. 15 stagiaires.

Niveau 2

Cadreur Multicam

Formateur : Stefaan Dutoo. Lieu : Charleroi.

Module de spécialisation pour futur réalisateur en conditions de prise de vues Multicam. Maximum 10 stagiaires, 80h.

Cursus annexe “ Super Toon ” Introduction à l’Animation de série “ Super Toon ” du 15/10 au 9/11/07 (semaines 42 à 45). 19 jours. 152 heures. 10 stagiaires. Formateur Marc Urlus. Lieu : Charleroi.

Perfectionnement à l’Animation de série “ Super Toon ” du 19/11 au 21/12 (semaines 47 à 51) et du 2 au 11/01/08. 33 jours. 264 heures. 10 stagiaires Formateur : Marc Urlus. Lieu : Charleroi.

Prochainement : Spécialisations. Opérateur ralenti. Maximum 6 stagiaires, 40h. Habillage avec PixelPower. Maximum 6 stagiaires, 40h. Technicien d’exploitation des équipements audiovisuels Maximum 6 stagiaires, 160h. Technique d’éclairage ou L’importance de la lumière en vidéo Niveau 1 : la lumière, notions. Niveau 2 : le poste d’ingénieur vision dans le multicam. Niveau 3 : l’éclairage en décors naturels et en studio.

News créatif : Prise de vue numérique en XDCam (niveau “Broadcast”)

Animation 3D Essential (Part.2/3)

Animation 3D Advanced (Part.3/3).

54

Cursus Entreprises

Module de spécialisation pour futur opérateur de prise de vues en conditions Multicam. Maximum 10 stagiaires, 40h. Niveau 3

Réalisation

Virtual Studio

En collaboration avec Animazoo et Neuro TV, le cursus a pour objectif de former les stagiaires à la conception et la réalisation d’émissions en studio virtuel avec décors 3D et animation live de personnages en images de synthèse. [www.animazoo-europe.com] Animazoo est une société spécialisée en Motion Capture (capture de mouvement). [www.neurotv.be] Neuro TV est une société innovante qui crée, développe et adapte des solutions complètes pour la télévision interactive, l’affichage 3D temps réel et le studio virtuel, grâce à son studio virtuel temps réel NeuroVS et sa technologie pour personnage virtuel NeuroTOON.

55


Inscriptions / conditions d’admission Registration / registration conditions

CFPTS / cecn Régisseur vidéo de spectacle Arts numeriques de la scène 700 Heures, 20 semaines, Durée hebdomadaire : 35 heures 12 participants Population concernée Régisseur son, régisseur lumière, musicien, vidéaste et toute personne sensibilisée aux arts numériques appliqués à la scène. Objectif Être capable de mettre en œuvre les outils de création, de traitement et de diffusion vidéo pour les Arts numériques de la scène. Comprendre et analyser les demandes artistiques et proposer des solutions techniques adaptées aux contraintes du spectacle vivant. Prérequis Connaissances de base en informatique. Etude du dossier de candidature. Entretien collectif préalable. Contenu A - L’environnement des arts numériques 1 - Historique du spectacle et des techniques Architecture et scénographie des lieux de spectacles. Terminologie scénique, les différents corps de métiers, les grands repères historiques. Langage de la lumière, du son et de l’image animée. 2 - Connaissances générales des arts numériques Histoire du son et de la vidéo dans les arts de la scène, innovation technologiques, artistiques et théoriques. L’interactivité et la technologie. 3 - Bases de physique : optique, son, électricité. Bases informatiques et vidéo. B - Les outils 1 - Captation d’image en DV et HDV La construction de l’image. L’élaboration d’une séquence du tournage au montage. Les choix de cadre et de mouvements. Prise de vue et éclairage. Description de la caméra et prise en main. La prise de son. La lumière et la prise de vue. 2 - Montage des images et des sons Les stations de montage : présentation matérielle et logicielle. Les étapes du montage : dérushage, numérisation, montage, corrections d’images, transitions et effets. Titrage et habillage. Traitements du son : mixages, niveaux, égalisations. 3 - Traitements informatiques et vidéo de l’image Construction d’image, outils 3D. Image fixe avec Adobe Photoshop et The Gimp. Animation avec Macromédia Flash. Effets vidéo avec Adobe After Effect. Incrustation vidéo en temps réel. 4 - Principes de compression et formats de fichiers vidéo Encodage des images et des sons. Supports de stockage. Réseaux informatiques et flux vidéo en streaming. 5 - L’éclairage scénique, la captation et projection d’image Photométrie et colorimétrie. Le matériel lumière : projecteurs, gradateurs, pupitres. Techniques d’éclairage et directions de lumière. 6 - Outils de projection vidéo et informatiques Les contraintes de la projection d’image. Les technologies de vidéo projection. Calcul de résolution et choix de matériel. Multi projection et chevauchement d’images. 7 - Les outils de régie et d’interactivité Interfaces pupitres lumières. Média Player et pupitres asservis.

56

Logiciels de VJ : Archaos, Résolum. Mélangeurs vidéo et trucages. Capteurs de mouvements et animation. 8 - Gestion de projets Analyse de la demande. Plan de travail. Estimation des coûts de création et de tournée. Dessin : synoptiques et plans d’installation. Conduite de régie. C - La régie en temps réel Ateliers de recherche et modules de formation en tandems créateurs/technicien. Des ateliers de recherche par équipe sur des thèmes retenus entre les participants et les référents de stage se déroulent sur toute la durée de cette période en alternance avec des modules de formation ouverts à des stagiaires “ créateurs ”. L’objectif de ces rencontres est de confronter les compétences acquises durant les deux premières périodes aux demandes artistiques de création. Modules en tandem créateurs/technicien (partenariat avec le CECN de Mons, l’INA, la MAC de Créteil). Attention la liste qui suit n’est pas exhaustive et peut être modifiée en fonctions des rencontres entre techniciens et créateurs. 1 - Gestion de mixage et régie vidéo numérique Conception d’une régie vidéo et système de vidéo projection 2 - Vidéo / Arts de la scène Intégration vidéo dans les arts de la scène, atelier de création 3 - Max MSP / Arts de la scène Régie son et vidéo temps réel avec le logiciel Max 4 - Isadora / Arts de la scène Interactivité, utilisation de capteurs Méthodes pédagogiques Cours théoriques - Travaux de groupe - Exercices Mise en situation. Intervenants préssentis F. BONNIER : régisseur lumière ; L. FORVEILLE : chef monteur; M. LUTZ : chef opérateur en prises de vue ; G. PICQUET : technicien en projection d’images ; E. POTTIER : ingénieur son et vidéo ; G. ROUSSEAU : chef opérateur en prises de vue ; R. VIGNERO: éclairagiste, régisseur lumière ; O. ZARAMELLA : ingénieur, responsable informatique du CFPTS. Validation Attestation de stage. Modalités d’inscription : Orientation : prendre contact avec le CFPTS (aide au choix du stage, évaluation des pré-requis, disponibilité de places dans la session choisie…) Inscription : faire acte de candidature auprès du CFPTS (cf. dossier de candidature) Vos interlocuteurs Information Bénédicte MARIAUX Administration Caroline DAYAN Pédagogie Béatrice GOUFFIER Téléphone : +33 (0)1 48 97 25 16 Email : contact@cfpts.com Session(s) Horaires des stages : 7h/jour entre 9h et 17h. du 28 janvier 2008 au 20 juin 2008 Lieu du stage CFPTS Bagnolet, 92, av Gallieni 93170 BAGNOLET

Projet Interreg IIIa France Wallonie Flandre co-financé par le FEDER Project Interreg IIIa France Wallonia Flanders co-financed by FEDER

1  Formations dans la région franco-wallonne CECN : Centre transfrontalier de formation arts vivants/technologies numériques CCDS : Transborder Education Centre living arts/digital technology • Les ateliers présentés dans ce magazine se donnent dans plusieurs lieux situés de part et d’autres de la frontière franco-belge, de sorte à favoriser des collaborations transfrontalières entre institutions, professionnels, formateurs et stagiaires. Les ateliers sont accessibles en priorité aux professionnels en Région wallonne et en Région Nord-Pas de Calais. Worshops presented in this magazine are given in Mons/TechnocITé Carré des arts (B) for professionals of Walloon Region of Belgium and Nord-Pas de Calais Region of France.

Conditions financières • Professionnels des métiers de la culture domiciliés en Zone Interreg Région wallonne* ou en Région Nord-Pas de Calais : gratuit • Professionnels des métiers de la culture domiciliés ailleurs en Région wallonne ou à Bruxelles : nous consulter • Professionnels des métiers de la culture domiciliés hors de ces zones : 250 €/jour Inscriptions en ligne sur www.cecn.com Questions administratives : +32 (0)65 76 67 10 Questions contenu ateliers : +32 (0)496 83 96 81 *la Zone Interreg Région wallonne couvre les arrondissements de Ath, Dinant, Mouscron, Mons, Neufchâteau, Philippeville, Thuin, Tournai, Virton, Charleroi, Namur, Soignies. Les stagiaires des autres arrondissements wallons et de la Région bruxelloise sont soumis à un quota.

2 Lieux des formations : Des plans d’accès sont disponibles sur les sites Internet des différents partenaires. • Mons : TechnocITé, carré des arts, 4a rue des Sœurs Noires – www.technocite.be Maison Folie, 8 Rue des Arbalestriers - www.maisonfoliemons.be Le Frigo, Les Abattoirs, Place de la Grande Pêcherie Le manège.mons, www.lemanege.com • Tourcoing : Le Fresnoy, studio national des arts contemporains, 22, rue du Fresnoy - www.lefresnoy.net Ersep, École supérieure d’art de Tourcoing, 36 bis rue des Ursulines - www.ersep-tourcoing.net • Valenciennes : Le Phénix – Scène Nationale de Valenciennes, Boulevard Harpignies - www.lephenix.fr • Le Favril : La Chambre d’eau, Moulin des Tricoteries - www.lachambredeau.com • Jeumont : La gare - www.mairie-jeumont.fr

3 CECN/CCDS à/in Paris : CFPTS Si vous êtes intéressé par la formation longue CIF du CFPTS à Paris, contactez le CFPTS If you are interested in the CIF  program of CFPTS, please contact directly CFPTS. Centre de Formations aux Techniques du Spectacle Tél : +33 (0)1 48 97 25 16 / fax : +33 (0)1 48 97 19 19 contact@cfpts.com www.cfpts.com

57


planning des formations / 2007-2008

planning des formations / 2007-2008

2007

2008

dates parcours

Septembre images et écrans

Octobre espace et corps augmentés outils pour l’écriture interactive

formations / dates / formateurs

lieu

code de la formation

Jeumont C trop court 14 au 15/09 Picture studio + Aurélie Baussart + Jacques Tatet +Cellofon + Fx Cinéma + Supinfocom (FR)

formations / dates / formateurs

lieu

Janvier images et écrans design sonore artistes associés

Parcours scénique pour trois leds et un bricolage poétique sonore 29/01 au 2/02 Daniel Danis (CA) Jean-Michel Dumas (FR) Nicolas D’alessandro (FR)

Mons Le Manège.mons

3524

Février outils pour l’écriture interactive espace et corps augmentés

Isadora dans les arts de la scène 4 au 8/02 Interface Z Florence Corin (BE)

Mons carré des arts salle 6+5

3525

espace et corps augmentés artistes associés

Marionnettes électroniques 11 au 17/02 Jacques Hoepffner (FR) et Zaven Paré (BR)

Tourcoing Beaux-Arts

3526

design sonore

Traitement temps réel de la voix et du son dans les arts de la scène 25 au 29/02 Alexander MacSween (CA)

Jeumont Gare

3527

Scène augmentée / espace relationnel 31/03 au 11/04 Alain Baumann, Rosa Sanchez (ES)

Mons S1: Carré des arts salles 5+6 S2: Le Manège.mons

3528

Marionnettes électroniques 21 au 25/04 Jacques Hoepffner (FR) et Zaven Paré (BR)

Le Favril Chambre d’eau

3518

outils pour l’écriture interactive espace et corps augmentés design sonore

Scénographies interactives pour sons et corps en mouvement 14 au 18/04 Armando Menicacci (FR)

Valenciennes Phénix

3529

réseau et mobilité artistes associés

Relations à distance 21 au 30/04 Armando Menicacci Thierry Coduys, Agnès De Cayeux (FR)

Mons Le frigo

3530

MAX/MSP dans les arts de la scène Formation initiale 19 au 23/05 Philippe Montémont (FR)

Mons Carré des arts salle 5

3531

images et écrans

La vidéo numérique dans les arts de la scène perspective historique, technologique et études de cas 26 au 30/05 Yves Labelle (CA)

Mons Carré des arts salle 5 + salle 6

3575

design sonore

Dispositifs sonores interactifs 5 au 9/05 Todor Todoroff (BE)

Mons Carré des arts salle macs

3576

Troika Ranch : Live-I (Live-Interactive) Workshop 2 au 13/06 Mark Coniglio et Dawn Stoppiello (USA)

Mons Maison Folie - Les arbalestriers

3577

Isadora dans les arts de la scène et les installations interactives 15 au 19/10 Interface Z Zandrine Chiri + Francis Bras (FR)

Le Fresnoy

outils pour l’écriture interactive et en réseau espace et corps augmentés

Scénographies intéractives : Introduction à Isadora 15 au 19/10 29/10 au 2/11 Jacques Hoepffner (FR)

Mons 15 au 19 : TechnocITé carré des arts 29 au 2/11: auditoire Abel Dubois

3635

images et écrans

Intégration de la vidéo dans les arts de la scène 22 au 26/10 Charles Carcopino (FR)

Mons 22 au 24 : salle 5 25 et 26 : Maison Folie Margin’halle

3516

outils pour l’écriture interactive images et écrans

Introduction à MAX/MSP 22 au 24/10 Philippe Montémont (FR)

Le Fresnoy

3519

Mars espace et corps augmentés artistes associés

Conception de scénographies visuelles et de régies vidéo. Manipulation d’images live et enregistrées 5 au 8/11 Fred Vaillant (BE)

Valenciennes - Phénix

3517

Avril espace et corps augmentés artistes associés

Marionnettes électroniques 5 au 9/11 Jacques Hoepffner (FR) et Zaven Paré (BR)

Mons 5 au 7 : carré salle 5 8 et 9 : Maison folie - arbas

3518

outils pour l’écriture interactive images et écrans

MAX/MSP dans les arts de la scène Formation initiale 12 au 16/11 Philippe Montémont (FR)

Mons Carré - salle 5

3520

outils pour l’écriture interactive design sonore

Logiciels libres pour les arts de la scène 19 au 23/11 Thierry Coduys (FR), Cyrille Henry (FR)

Mons Carré - salle 5

3521

design sonore

Introduction au traitement temps réel de la voix et du son 21 au 23/11 Alexander MacSween (CA)

Le Fresnoy

3522

Conception et réalisation de capteurs pour des dispositifs interactifs 10 au 14/12 Cyrille Henry (FR)

Mons salle 6

3523

Novembre écrans sur scène

espace et corps augmentés artistes associés

Décembre outils pour l’écriture interactive

3515

3648

Mai outils pour l’écriture interactive

Juin espace et corps augmentés artistes associés

58

code de la formation

dates parcours

59


Résidences numériques du CECN 2004-2007 Digital residencies of CCDS 2004-2007

• Le Manège.mons Théâtre/Multimédia • Denis Marleau/UBU compagnie de création « Le moine noir », « trilogie technologique »2004 Co-producteurs : Lille 2004, Capitale européenne de la Culture le manège.mons/centre dramatique Technologie : Production vidéo (réalisée à Montréal par UBU) • Valérie Cordy/Collectif METAmorphoz « Jtapeldekjpe » 2004 Co-producteur : théâtre des Doms le manège.mons/centre dramatique Technologie : Interactivité MAX/MSP, Synthèse Vocale (avec IRCAM), projections vidéos traitées en temps réel • « METAmorphoz » rétrospective VIA 2005 2005 Technologie : Interactivité MAX/MSP, Synthèse Vocale (avec IRCAM), projections vidéos traitées en temps réel • Sylvie Landuyt « Le sas » 2005 Co-producteur : le manège.mons/centre dramatique Technologie : traitement de la voix, projections vidéos • transitscape, collectif « Insert Coin » 2005 Producteur : transcultures (Bruxelles) Technologie son : micros , oreillettes HF • Patrick Spadrille «Mauvais Rêve» 2005 Technologie : développement d’un film d’animation interactif • Lorent Wanson « Minetti » 2006 Co-producteur : le manège.mons/centre dramatique Technologie : création vidéo • Laurent Hatat « Folley » 2006 Co-producteurs : Animamotrix (F), CDN Besançon (F), CDN Béthune (F) Technologie : création vidéo

60

• Jean-Michel Van den Eynde « Push Up » 2006 Co-producteur : le manège.mons/centre dramatique Technologie : création vidéo • Sylvie Landuyt «Alain l’africain» 2006 Co-producteur : théâtre de L’L, festival «enfin seul», le manège.mons/centre dramatique Technologie : traitement de la voix, projections vidéos • Régis Duqué «Modèles vivants» 2006 Co-producteur : théâtre de L’L, festival «enfin seul» Technologie : création vidéo • Bruno Lajara «Léon» 2006 Co-producteur MAC Créteil (F) Technologie : interactivité MAX/MSP, création animation • Transitscape «Call Shop» 2007 Co-producteur le manège.mons/maison folie Technologie : traitement de la voix, son : micros, oreillettes HF, vidéo • Laurent Hatat «Dissident, il va sans dire» 2007 Co-producteur : AnimaMotrix (F), CDN Aubervilliers-théâtre de la Commune (F) Technologie : création vidéo

Art Sonore • Transcultures «Citysonics 05» 2005 Co-producteurs : Ville de Mons, Transcultures (Bruxelles), TechnocITé et le Manège.Mons. Technologie : 20 installations sonores • Transcultures «Citysonics 06» 2006 Co-producteurs : Ville de Mons, Transcultures (Bruxelles) et TechnocITé. Technologie : 20 installations sonores • Transcultures «Citysonics 07» 2007 Co-producteurs : ville de Mons, Transcultures (Bruxelles), Luxembourg 2007 et TechnocITé Technologie : 20 installations sonores

Technologie : installations multimedia • Transcultures «Transnumériques» 2005 Producteur : Transcultures (Bruxelles), Avec le soutien de la Communauté Wallonie-Bruxelles, la Commune d’Ixelles et TechnocITé Technologie : installations multimedia • Transcultures «Transnumériques» 2006 Producteur : Transcultures (Bruxelles), Avec le soutien de la Communauté Wallonie-Bruxelles, la Commune d’Ixelles et TechnocITé Technologie : installations multimedia • Patries imaginaires «Présences» 2007 Co-producteur : FRAC Lorraine (FR), DICREAM (FR), Carré des Jalles Bordeaux (FR) Technologie : incrustation d’images en temps réel

Danse/Multimedia • Florence Corin «Aboulie» 2005 Co-producteur Grand Hornu Images, expo «mémoire de patrimoine» Technologie : capture de mouvement, animation 3D • Florence Corin «Blobettes» 2006 Co-producteur Recyclart (Bruxelles), théâtre de la Balsamine (Bruxelles) Technologie : interactivité, capture de mouvement, animation 3D • Mylène Benoit «Effet Papillon» 2006/2007 Co-producteur DICREAM (F), Le Cube (F), ars numerica, … Technologie : interactivité par capteurs corporels, projections vidéos • Michèle Noiret + Todoroff/Vaillant «Duo technologique» (working title) 2007 Co-producteur CCN Nancy/Ballet de Lorraine, Luxembourg 2007 (installation) Technologie : analyse, traitement de l’image, interactivité de mouvement 3D • Mossoux-Bonté «Khoom» 2007 Co-producteur : le manège.mons/centre Dramatique, Cie Mossoux-Bonté Technologie : création vidéo et animation 3D

• Le Manège.maubeuge Danse/Multimedia • Cie Michèle Noiret (BE) «Territoires intimes» 2004 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Lille 2004 Festival Borderline Théâtre des Tanneurs/ Le Vivat / Danse à Aix / MAC Créteil Théâtre d’Angoulême Technologie: AVID, montage Vidéo scénographie + captation multicam • Edyta kozak / Cie Made inc (PL) «Body patents» 2004 Coproducteur: Le manège Maubeuge / cecn Technologie : AVID, montage Vidéo scénographie + captation multicam Adobe / After effect • Cie Farid’O «La nuit avant les forêts» 2004 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Culture Commune. Initiatives d’artistes en danse urbaines (Fondation de France-Parc de la Villette) Technologie : AVID, montage Vidéo scénographie, Adobe Première / After effect • Thomas Duchatelet / Francois Chalet «Entre zéro et l’Infini» 2005 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Centre Culturel Daniel Balavoine Arques soutien du Centre National de la Danse Technologie : Protools / bande son, Flash, Captation multicam HD / montage Multicam HD, Avid Adrenaline HD • Cie Mylène Benoît «L’effet papillon» 2006 Coproducteur: Le manège Maubeuge / cecn / ars]numérica - Montbéliard Atelier d’Art 3000 - Le Cube, Issy-les-Moulineaux, Maison Folie de Mons / Avec le soutien du Centre National de la Danse technologie : Avid adrenaline HD / After effect.

Théâtre multimédia

Multimédia /Expositions

• Cie vies à vies / bruno Lajara «Léon le nul» 2006 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Mac Créteil

• Sérials Killers / François Chalet (CH) «Barbe Bleue» 2005 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / lille3000 / Mac Créteil Technologie Flash / authoring DVD • Exposition «Bombay Maximum City» 2006 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / lille3000 Technologie : Avid adrenaline HD / After effect. Réalisation de 5 films de création

Cirque /Multimédia • Cie Association W / Jean-Baptiste André «Comme en plein jour» 2006 Coproducteurs : Le manège Maubeuge / cecn, Le Prato Théâtre International de Quartier – Lille Les Subsistances – Lyon Le Manège scène nationale - Reims Association Tintamars – Langres L’Onyx-Laccarière – Saint-Herblain technologie: Captation HD / scénographie vidéo, Avid adrenaline HD • Cie Akys Project «100% croissance» 2006 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn, Wu Fa Biao Da / Les Subsistances, Lyon / TAIA/ Le Volcan - Scène nationale le Havre/ CCN de Franche Comté / L’espace périphérique technologie: Tournage HD / scénographie Vidéo Avid adrenaline HD / After effect. • Cie Adrien Mondot «reTime» 2006 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Le Manège de Reims Technologie : After effect / Photoshop

Musique /multimédia • Pfadfinderei & Modeselektor «Labland» 2004 Coproducteurs: Maison des Arts de Créteil / Le Manège - CECN / Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture / Dalbin Technologie : Protools / Mixage Dolby Digital • Orchestre Nationale de Lille/ François Boucq (Fr) «le livre de la jungle» 2006 Coproducteur: Le manège Maubeuge / cecn / lille3000 / ONL Technologie : Scénographie vidéo en relief After effect / Photoshop

Cinéma • Boxing Kinshasa 2005 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / Création du Dragon Technologie : Avid DV / After effect. Réalisation d’un film documentaire • Exposition «Bombay Maximum City» 2006 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn / lille3000 Technologie : Avid adrenaline HD / After effect. • Cie Théâtre de chambre / Christophe Piret 2005 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn Technologie : Avid adrenaline HD / After effect. Adaptation cinéma d’une scène du spectacle «Mariages» • Ghasem Ibrahimian (USA/Iran) 2004 Coproducteurs: Le manège Maubeuge / cecn Technologie : Avid adrenaline HD / After effect. Création d’un montage multi-écrans synchronisés • Créations du dragon (Be) «5 sur 5» 2005 Coproducteurs : Le manège Maubeuge / cecn / Créations du Dragon Technologie : Protools Mixage de 5 films documentaire sur la Louvière. • Dragons Films « Noël 347 » 2006 Réalisation : Michel Buer, Alice de Vestele Coproducteurs : Le Manège Maubeuge / Dragons Films. Technologies : Mixage 5+1 Dolby Digital du court métrage, Protools HD2

Multimedia • Transcultures Netd@ys Wallonie-Bruxelles 2004 2004 Producteur : Transcultures (Bruxelles), Avec le soutien de la Communauté WallonieBruxelles et de la Commission Européene, Direction Générale Éducation et Culture. 61


Lieux et opérateurs du CECN / Venues and operators of CCDS Une structure de production et de formation bi-nationale unique en Europe A unique bi-national production and training structure in Europe

Les lieux des ateliers numériques et des résidences numériques du CECN The venues of CCDS available for digital workshops and digital residencies

Mons (BE)

Maubeuge (FR)

Le Manège

Le Manège

Jauge / spectators : 580 pl Plateau / stage LxPxH :16x16x10 une salle de répétition + un espace d’exposition + une salle de lecture ouverture le 24 janvier 2006 / grand opening on january 24, 2006 : arch. Pierre Hebbelinck

Jauge / spectators : 600 pl Plateau LxPxH : 15,5 x 13,8 x 6,4m

Théâtre Royal

La Luna

Jauge / spectators : 1026 pl Plateau / stage LxPxH : 21 x 13 x 20m

Jauge / spectators : 1100 – 2000 pl Plateau / stage LxPxH : 17 x 12,75m x variable

Maison Folie/ Arbalestriers

3 villes partenaires (Aulnoye, Jeumont et Feignies):

le manège

scène transfrontalière Mons Maubeuge / cross-border stage Mons Maubeuge 110.000 spectateurs par an/billeterie (Belgique et France)/110.000 spectators per year (Belgium and France) 30.000 spectateurs par an/spectacles de rue (Les Folies/France) / 30.000 spectators per year/street shows (Les Folies/France) Total : 140.000 spectateurs/an 140.000 spectators/year

le manège.mons (BE)

le manège.maubeuge (FR)

• Centre Dramatique : 1 des 4 centres dramatiques en Communauté Wallonie—Bruxelles / 1 out of 4 dramatic centres in the Wallonia Brussels Community • Ensemble Musiques Nouvelles : l’ensemble de création musicale contemporaine de la Communauté Wallonie - Bruxelles / the contemporary music ensemble of Wallonia Brussels Community • Maison Folie : 5000 m2 intérieurs/extérieurs pour ateliers d’artistes, résidences numériques, projets associatifs / 5000 m2 indoor/outdoor for artist workshops, digital training, associative life • CECN : centre de formation aux nouvelles technologies appliquées aux arts de la scène/education and training centre for digital technolgies applied to performing arts • L’Agence Régionale de Développement Culturel /Regional cultural agency

• Scène nationale française • Maison Folie • Studio technologique vidéo : centre de production et réalisation vidéo / video production studio • CECN : centre de formation aux nouvelles technologies appliquées aux arts de la scène / education and training centre for digital technolgies applied to performing arts

Jauge / spectators : 180 pl Plateau / stage LxPxH : 12 x 10 x 6,9m

En réseau avec / networked with

La Maison des Arts de Créteil (FR)

TechnocITé  (BE)

INA (FR)

• Centre de compétence de la Région wallonne pour les technologies digitales de l’image et du son / Digital Image and Sound Education and training centre of Walloon Region. 500 m2, 6 salles équipées son, image, Mac, PC. 1000 personnes formées en formation continue en 2005 / 500 m2, 6 classrooms equipped with sound, image softwares, Mac and PC’s.

• L’institut national de l’audiovisuel a en charge  la conservation du patrimoine audiovisuel national, l’exploitation et la mise à disposition de ce patrimoine et l’accompagnement des évolutions du secteur audiovisuel à travers ses activités de recherche, de production et de formation. • The National Institute for Audiovisual is in charge of the access and the preservation of the national audiovisual heritage as well as research, production and training activities in the audiovisual field.

Maison Folie

Espace Gérard Philippe, Feignies

Ateliers d’artistes, résidences numériques 5000 m2 intérieur/extérieur dont trois salles de travail

Jauge / spectators : 330 pl (assises) ou 550 pl (debout) Plateau / stage LxPxH : 15,50x11,30x5,8m

Machine à Eau

Centre Culturel André Malraux, Jeumont

Espace polyvalent, station de pompage restaurée à l’identique Polyvalent space, previous water pumping station rebuilt, part of Mons landmark

Jauge / spectators : 730 pl Plateau / stage LxPxH : 10 x 9 x 8m

Blue Key

Théâtre Léo Ferre, Aulnoye

Le manège possède un plateau blue key mobile adaptable sur ces différents plateaux. Dimension maximale 12x10 mètres. Ce plateau peut être loué. Renseignements sur demande à info@cecn.com Le manège owns a mobile blue key studio suitable for all the stages presented above. Maximum size is 12x10 meters. We rent the stage space. Contact us for more info at info@cecn.com

Jauge / spectators : 600 pl Plateau / stage LxPxH : 13,20 x 9,6 x 4,5m

CFPTS (FR) • Le CFPTS est le plus grand centre de formation continue aux techniques du spectacle en Europe. Les partenaires sociaux l’ont fondé pour apporter les réponses pédagogiques les plus adaptées aux besoins de formation des personnels techniques du spectacle. Tous les secteurs techniques du spectacle y sont représentés en neufs grands domaines : Outils numériques appliqués à la scène, Son, Lumière, Plateau, Décor/ accessoires, Régie, Direction technique, Prévention des risques, Administration. Il se place au cœur d’un important réseau de professionnels du spectacle en activité qui facilite les échanges. • The Centre for Professional Training for Performing Arts Techniques is active in the life long training oriented towards the professional sector of culture.

photos : page de gauche, © B. Follet page de droite, D. Scoubeau sauf «la luna» : V. Vercheval

62

63


Plans d’accès / logements I Access / accommodation TechnocITé au / at Carré des Arts Mons (B)

ENGLISH VERSION

TechnocITé au / at Carré des Arts Mons (B) 4A rue des Sœurs Noires, 7000 Mons Belgium Autoroute/highway E19-E42 Sortie/exit 24, Mons Ghlin Direction Ring, sortie/exit Place Nervienne Parking Place Nervienne Carré des arts est à 500 m voir plan, Carré des arts is at 500 m check the map Mons en/by train Bruxelles/Brussels 50 minutes horaires sur/ timetables on www.sncb.be Paris TGV Thalys Paris-Mons 1h20, TGV direct le soir / in the evening depart à /departure 19h13 Paris gare du Nord, arrivée à / arrival 20h30 Mons 2h20, TGV Paris/Lille puis /then InterCity Lille/Mons, plus d’infos sur / more info www.tgv.com

Editorial

Auberge J.

60 Infotel

The magazine performing arts / digital scripts

Lille Accès Lille/Mons 45 min., InterCity www.sncf.com Loger à Mons / Sleep in Mons Hôtel INFOTEL, rue d’Havré (tél. +32 (0)65 40 18 30 www.hotelinfotel.be) Hôtel SAINT-JAMES, Place de Flandre (tél. +32 (0)65 72 48 24 et courriel: hotelstjames@hotmail.com) Auberge de Jeunesse du Beffroi / Youth hostel (tél. +32 (0)65 87 55 70 www.laj.be).

Opérateurs I Operators

Le manege

mons maubeuge

60

Carte blanche to Anne-Laure Liégeois

61

Romeo Castellucci Journey to theatre’s end.

63

Louise Roussel Ex Machina, the links between art, science and industry

64

Konic Thtr The challenge of the expanded stage

64

Focus on forums for professionals in the field of dramatic arts/ technology (Transitscape, Mylène Benoit, ‘Contour Progressif’ Company; Laurent Hatat; Emilie Aussel; Heïdi Ostrowski; Daniel Danis)

68

Caroline David looks back on Lille3000 and Futurotextiles

69

‘La Chartreuse’ Centre in Villeneuve lez-Avignons, Franck Bauchard: from text to hypertext and vice-versa

70

Luxembourg 2007, a European capital of culture with open borders

71

DOCAM, case-studies of ‘VAT’ productions Value Added Technology

72

Enghien-les-Bains An emerging network for theatrical scripts using digital technology

73

Thierry Coduys IanniX, a meta-sequencer in 3D

St James

Partenaires I Partners Ville de Jeumont

Co-financeurs du projet I Project co-financing

En collaboration avec

Projet Interreg IIIa France Wallonie Flandre co-financé par le FEDER Project Interreg IIIa France Walloonia Flanders co-financed by FEDER Avec le soutien de I With de support

ministère de la Communauté Wallonie - Bruxelles

Partenaires formation I Education program partners

Partenaires diffusion I Diffusion partners

64

Timeline, the use of technology in the Arts from a historical perspective

Partenaire production I Production partner

65


Editorial From here to there By Pascal Keiser pascal.keiser@technocite.be

are available on line. For those living beyond the Wallonia or NordPas de Calais regions, other inter-regional programs are available. The first dossiers for Interreg 4 projects will be considered after 31 October 2007, with a second phase in April 2008. www.numediart.org This provides a general presentation of the M15/Numediart project A start point for Numediart in digital instrumentation/song: an example of digital song developed at the Mons Polytechnique with emotive voice generated by stylet and vocal synthesizer: www.dalessandro.be. This project was presented at the Synthesis of Singing Challenge (SSC) as part of the Interspeech‘07 conference (Antwerp). *The strategic projects in the field of technological and economic developments linked to Mons 2015, candidate for the title of European Cultural Capital, will all carry the prefix M15 from 2008 onwards.

The start point. In 2004, we set ourselves the challenge of making our crossborder zone into a pedagogical arena for the cultural professions and digital technologies. Our goal was to involve people across the whole spectrum of society in modern digital practice. Three years on, the challenge has been met. Interreg program meant structuring our projects differently, in partnership with others. But more than that, it meant a greater mobility of people and resources on both sides of the border in Dunkirk, Bethune, Armentières, Lille, Tourcoing, Cambrai, Valenciennes, Maubeuge, Jeumont, Mons, Charleroi and Tournai. Twelve towns combining to provide highly qualified technicians, training, residential workshops, co-productions and public awareness campaigns of which this magazine is just one example. In 2007 alone, nearly 400 people will have attended a CCDS workshop, the majority being from France and Belgium (Wallonia region), whilst over 20 companies will have benefited from shared equipment and infrastructures for their residentials. The focal point. The end of this year sees the end of our project. We are already working on the future challenges for our existing cross-border ties. New partners are joining us, in the areas of dance (Danse in Lille, Charleroi/Danses) and music (Art Zoyd, associated with Musiques Nouvelles), as well as Le Fresnoy. This magazine will continue with a slightly modified content since the mission of CCDS, which will become M15*/CCDS, and its activities, will evolve noticeably over the financial period 2008-2011. In the light of Mons’ candidature to be European Cultural Capital for 2015, the Wallonia region has launched a new research school of excellence baptized “M15*/Numediart” for digital technology in the theatrical arts. Hosted by the Mons Polytechnique and the University of Louvain (UCL), the project proposes three month’s laboratory research for artists, researchers and firms linked to theatrical productions. The three main areas of research are: the human/stage interface, systems for hypermedia indexation and digital instrumentation. Several projects have already begun, notably with author and director Daniel Danis on three-dimensional interfaces for words or script. Further collaborations are planned with Le Fresnoy studio. In this way, M15/Numediart represents a break from traditional practice and mindset in the Wallonia and Nord-Pas de Calais regions. For the first time, art and technology are being taken into joint consideration as vectors of economic development, and significant research funds are being channeled in this direction. Further information: www.interreg-fwf.org This is the official site of Interreg 4, the European Union program financing the CCDS project. Relevant forms for financial dossiers

66

The magazine performing arts / digital scripts Carte Blanche by Agnès de Cayeux, network artist Interview compiled by Philippe Franck

What I don’t know about the movement of data… I like to observe data movement. I try to grasp it. I observe this simple gesture, the common citizen who little by little determines the next relational syntax – the social and common identity. It implies existence. We must live in these real arenas and activate their oscillating movements. We are fortunate to be able to live through this change. We must cross this network as a possible reality. We cannot view it abstractly today. We are engaged in a unique struggle; seeking to confirm that we don’t understand anything. As I started to move around networks from 2000 onwards, I observed the common man in the video chat-rooms and I carefully noted his behavior. I did experiments with him, I am he and myself. And I observe others grasping tools and wresting them from their original purpose, inventing a relational grammar, a game of identity with its rules, its basic principles, and whatever else. I watch its gradual definition, this changing being in this living landscape. This means of being him, and him and me and all the others. Then there was the blog phenomenon, this web 2.0, this way of selfrevelation, centre stage, for all to see, to read, this radical display of body and words. Another game of identity. And more recently these platforms such as youtube or myspace. This excessive supply of data. And then these parallel worlds, this new standard, Second Life and others. I never tire of observing this specific gesture that desires self and him and me. This desire to access the other touches me because I believe it is free. I hope that here there is an instant possible expres-

sion of oneself and me and him, who all participate in the understanding of our new identity in these real landscapes. Notes written on the website of Agnès de Cayeux To be a network artist within a worldwide network… Or to be the other person on a network within the network. I’m rereading text from the early 1970s about the advent of the first DB (databanks), colloquia held by sociologists, I.T. technicians, entrepreneurs and decision-makers. Over thirty years ago Philippe Laure wrote in the sociology review ‘Projet’ (1973, issue 14), “The French on computer today, tomorrow databanks: can one’s private life, personality and freedom be preserved?(…) Some warn of a possible danger. A serious interference in personality development. Because of the way he is presented by the databank, the individual could be led to adapt his own personality in line with the data. There is another danger, that the individual becomes too aware of his past compared to his future. Such domination of his private life by technology could genuinely lead to personality pollution.” This article inspires me, along with other similar texts. How is it possible, apart from in science fiction, that the other person on the network was not predestined at this time of worldwide network? How is it possible that he who is simultaneously within and without this reality could not be noticed? How is it possible that this existence in the networks themselves, this corporate increase, this new life-form, that these new perceptions had not been anticipated? In that same year of 1973, the artist performer and American video director Vito Acconci was humming the words of a song by the Doors in Theme Song “I can see your face in my mind”. (http://www.ubu. com/film/acconci.html). It’s a key moment. Whilst some were warning of possible danger in those early 70’s, others were highlighting possibilities. Conserving network productions and the network of conserved productions.. The question of conserving network productions leads to the greater question of conserving Web content. The Dépôt legal Internet programme established by the BNF (French National Library) is wonderful. “The French National Library responsible for the collective memory, today faces a formidable challenge: how to compile and preserve, for future generations, a record of what is circulating on the Web? Without which our era will be unintelligible for future generations.” The BNF robot in this programme is remarkable. It is tasked with data conservation, but cannot itself, of course, fill out a form. It cannot yet observe perfectly. It cannot keep an emotional record. Yes, the only efficient robot today is that of Google & co, this “omniconservation” of data of every kind, this ultra-surveillance dominated by this private world of market forces. What is impressive is not so much the capacity for storing such data, but the capacity for combining them. Using the network for what it is. Of this nature. One commercial company with a genetic profile of its net customers signs a contract with the commercial company that stores all our written conversations, our IP addresses, our connection times, our information searches…Such a contract between companies, combined with new programmes capable of tracking our journeys and our purchases of every kind, is quite remarkable. In other words, this organized “bazaar” arranges a subtle marketing mix of all our sensitive and sensible data. It’s not dangerous, it’s just the way it is. What is dangerous, is the spirit that underpins the ongoing construction of our World Wide Web. All these amnesiacs who boldly declare for all to hear that they have no past, that they are living today for tomorrow morning. All these directors of small companies who revive the market and impose their rules because they take a view over a three-month period, or so they tell us… These web decision-makers have a juvenile marketing strategy. Such people are indifferent to questions of tomorrow, or how we might drown in the World Wide Web; they’ve never heard of Heiner Müller’s Ophélie, or “la femme à la tête dans la cuisinière à gaz” (the woman with her head in the gas oven); they are not concerned with how to exist in this reality a few decades from now, but prefer getting excited about the next 4x4 they intend to purchase. So yes, network productions can be conserved, but on which Web and with whose oversight?

Changing being, the connected Me, to write a novel based on the network, to fix on paper the connections and mutations… This new book, Changing being, the connected Me, is the only one of my ‘works’ that will remain stored in the memory, stocked after the death of Google, after my own death, after the death of my hard drives or those belonging to others, be that well after the change from our present network composed of ‘0’ and ‘1’ to a super-network based on DNA data. The ISBN number of this publication is its only visible context, which is also why it is buried on the back cover page, without text nor sign nor comment. The 1024 copies that I have can be burned, trampled, ripped, drowned or unread; this book still exists yet remains merely as information reduced to x- number of figures. Data carefully collected by our governing institutions. It’s a way of referring to this connected Me, this singular appearance, this void. To Expose net-art… Net-art is a page in the history of Art which was written, in fact very quickly, but it’s a page that has been turned, that we can re-read with tenderness. The “manifesto” Introduction to net-art (19941999) by pioneer net artists Nathalie Bookchin and Alexei Shulgin, no doubt closed a whole chapter of gestures by creative artists who wished to understand their own approach through what was, for all of us, a visible and incredibly rapid revolution in I.T. The work by sociologist/philosopher Pierre Lévy comes to mind, Les technologies de l’intelligence/L’avenir de la pensée à l’ère de l’informatique (La Découverte publishing, 1990), I recall that it finished with a reference to Machiaveli’s Prince. Net-art dispossessed itself. Because this media became a medium, and the medium reinvented itself to become media once again. Really “bazaar”! We’ve lost the plot. We have to leave the network. Nicolas Thély (researcher and art critic who published a thesis on “web intimacy”) is very clear on this question, that by revealing these uncertain gestures here and there on the Internet, we have lost our way. From his aesthetic point of view, it was an impossible task to try to recreate online an exhibition hall. The issue of perception is at the centre of our questioning and it is true that we have become lost and we owe it to ourselves today to make a radical move out of the network and envisage this surface, this territory, as another reality to question and not as a possible exhibition arena. Second Life and the rest Today, many dive into the virtual world of Second Life. How should we view these new worlds, these persistent worlds, these virtual worlds, this emerging standard, this predictable unique solution, this “3.0 thing”? That is the question that we put to 10 authors, specialists, theorists and visual artists via the paper “Second Life, a possible world” published in October 2007 by ‘Editions des Petits Matins’. Indeed, how do we question Second Life today? Within this theatrical project for network arts, “x-réseau” that we are running with the Paris-Villette theatre, we invited director Jean-François Peyret (with whom I’ve been working since 2000), versatile artist Philippe Quesne and dancer Corine Miret to play this game of observation, of onlooker. We will listen to them crossing Second Life and question its surface features. Schizophrenia as a creative tool… Marc-Olivier Wahler, philosopher, critic and exhibition manager, recently appointed head of the ‘Palais de Tokyo’ in Paris, develops this principle of schizophrenia as a creative tool in the compilation Fresh Théorie (Léo Scheer publications, 2005). The artists that he quotes are visual artists, in other words those who are at the centre of contemporary art, an art-form strongly contextualized by its history, its exhibitions and its interrogative stance. Of which we are aware. This man supports and accompanies these artists in a strong, radical fashion just like certain editors whom I suspect are great romantics at heart, as they pursue pure thought and perfection. He is attempting to understand those he constantly observes. His text could be read as a manifesto. It is not simple to speak in the first person of schizophrenia as a creative tool, because if we know it is there, right now, and if we master it and thwart it continually as a genuine work tool to be cared for and desired, we are not spared in so doing by the madness that it expresses. This very specific schizophrenia as a creative tool simply challenges us to perceive, to question reality

67


in a different way, to accomplish our task, that of observing. To be him or him, him and me… Real/virtual desire on the network and in net-art, “extensible body” and “mutant love”.. I’m speaking of this oppressive desire, that which distracts us at the surface of an image or word. Of these/our long-distance relationships. Designated utopia. This network as a sensitive prefiguration of our own evolution. In my room (a reading room for one woman and seven internet users, a sound and video installation performed at the Paris-Villette theatre in 2005 – but also in bookform, http://www.arte-tv.com/inmyroom) is an invitation to cross this public arena on the network. A way also to imagine meeting others based on this idea that deep down we can allow ourselves to be surprised by new and unexpected experiences. A commitment to think through the experience of a long-distance relationship for another visitor: the reader. Seven authors accepted to write about this unusual encounter: a reading room on the Web. A literary gesture dedicated to lovers of letters. A delicate way of expressing how this network can enchant us, accompany and transform us. Agnès de Cayeux (France) is a network artist. She is researching long-distance relationships and interactions within (and with) the network. She writes network productions (In my room, inspired by video-chat rooms on the Web, “Et si vous retardiez le temps” [And if you slowed time] an Internet work that explores self-filming and the flow of data images, I’m just married, which confronts the network and live digital production…) produces films (Justagurl23, Level 7), advises director Jean-François Peyret on this question of real versus artificial in the network via network/production sets (tf2. asso.fr) and writes books (she has just released a fictional work “Etre mutant, moi connectée”[Changing being, the connected Me by ‘Eclose’ publications). She is also head of the ‘x-réseau’ project for the Paris-Villette theatre which anticipates the opening, in 2008, of a network arts set, and wrote with Cécile Guibert the essay “Second Life, un monde possible” published by Editions des Petits Matins. http://www.agnescayeux.fr

CREW/ Immersive environments for a new theatrical context Interview compiled by Vincent Delvaux

Eric Joris, emblematic figure of the CREW collective which draws together researchers and artists from different horizons, has launched an original theatrical concept linking technology to theatre. Via immersive environments which the spectator-participator is invited to explore, a deeper intimacy is created between actor and spect-actor via technological interface. This new form of hybrid theatre breaks with the traditional narrative and stage-set, and centres the performance around the spectators themselves. Interview with Eric Joris, the inventor of this new genre who shares with us some of his insights. CCDS : You define your work and your relation to stage the following way :”the stage is the location par excellence to express the crisis in

68

which we find ourselves at the moment and to explore the possibilities of a new interpretation of man. Nevertheless, the CREW performances are not based on blind worship of so-called ‘cyber culture’: they approach the technological culture in which they are embedded in a critical way”. What is for you today a critical way in the use of technology in performing arts ? Eric Joris : That phrase goes back to the notion that Technology is changing, or even mutating us, and not the other way around. Our body dreams about technology, and is horrified by it at the same time. ‘A critical way’ than means creating a situation or environment in which this becomes (artistically) perceivable, and eventually debatable. In our case, using immersive technology, we very much have an ‘inside’ (what the immersant experiences) and an ‘outside’ (what onlookers experience). Interestingly, both differ greatly in their ‘critical’ appreciation. The first being appreciated i.e. as a way to experience intimacy through a technological interface, the latter being seen mainly i.e. in its manipulative functioning. This being and judging of the ‘inside’ and ‘outside’ may well be extended to a larger picture, I mean thinking about technology and society in a wider view.... CCDS : Could you describe your writing approach for the show “U”. What were the basics of the writing ? E.J. : The basic goal was to find a writing itself. I mean: we strongly feel that another kind, another type, another texture, another sensibility, another way to structure content.. in short a new way of writing was required. So we went for a writer (Saskia Decoster) who was prepared to stay along with us during the creation period, and write and experiment on the spot. The main problem remains: a narrative inside of an interactive environment is difficult. If that interactive environment is of an immersive nature than a narrative will become even problematic. Some of the elements we need to recognize a narrative are opposed to that very nature of immersive media, at least so it seems to me. Therefore, in the U_performance we use different text levels: 1)texts which will guide you, 2)texts implicitly containing a kind of a narrative, and 3) stronger literary texts (which we use while producing no image at all). The problem is the immersant will only grasp a part of the text, since we are constantly challenging his senses, ...not much bandwidth left! CCDS : How can you switch from a cartoonist approach to a multimedia director approach ? E.J. : I studied film and television directing. Flanders as a region is small to produce movies on a regular basis. Comics are a bit the poor man’s cinema. In practical terms, they only require a pencil and an amount of time. That was a first step to tell visual stories. I immediately wanted to enlarge my comics’ into something else, so I started organising performances and exhibitons with them. In 1995 the Apple 6500 appeared, the first power PC which was fast enough to draw on a tablet in real time. I started sketching and working digitally, soon integrating internet , animations, sound, and dismantled computergames. At a given moment I took it to the scene together with other companinions: Kaufhaus Inferno, which was a book, a newspaper comic, an interactive site, and a theatre play at the same time. The ultimate step was to start dreaming and developing soft-and hardware with a new medium in mind, this is where Philippe and Kurt joined in, and which marked the beginning of the actual CREW. CCDS : In the explanation sessions that you propose in addition to the “U” experience, you mention the starting approach of Alzheimer. Could you describe the interference between Alzeimher and the project from a dramaturgy standpoint ? E.J. : In previous performances (like those with the paraphlegic actor) the working mode was to use ‘multimedia as a prosthesis’. But thinking the other way around, one may also consider technology as a way to regress. Meaningfully, some people start behaving as elder people inside of our configuration. I also already mentioned the problem with narratives. Breaking up the narrative, in an Alzheimer-related story makes sense. Instead of

learning about Alzhzeimer, we would let you experience it. It is said that each 30th second we transfer thoughts and actions from our short term to our long term memory. (it ressembles a computing process, doesn’t it?). In an Alzheimerpatients’ case, that transfer is interrupted or disturbed, which means that the person can no longer build up a history, and in that sense can no longer structure his being. This is exactly what we were trying to achieve in U. The immersive environment we made is a dissociative tool. Some people reported an out of body experience. In U we sometimes make recordings out from your own head (you are not aware of this) which we mix with other prerecorded imagery, and live fragments. You lose your self as a reference point. In that sense we might be mediating your memory itself. CCDS : The technological part of the show has become more reliable. The first perfomances had some technical problems, how did you make it more reliable to perform in China, Scotland or Mons where the reliability of the technical equipment was close to 100% ? E.J. : Working with experimentally programmed and assembled media is difficult indeed. Only by performing (and failing) we can identify bugs i.e. , failing is thus included. It would appear to be sound to stop developing once a state of stability has been reached, but just like in nature this would prevent evolution. So Philippe and Vincent are constantly improving and changing softand hardware with the underlying risk of running again into new problems. More practically, knowledge out of experience: our operator will know or recognize by now every failure in the existing system. CCDS : Who is acting in “U” ? How do you coach the actor/actress, what was the dramaturgy trend for the writing of the text going along with the performance ? E.J. : The actor in our performance does not have to represent or to tell something as he would do in a normal drama. As a practical hint I usually refer to the actor as ‘the disturbed therapist’. So, in the first place he has to closely observe and ‘experience’ the visitor-immersant. This is a rather addictive exercise, since every individual is different, some will resist, but a strong intimacy can be implemented. Great fun as well. The punctuation of the actor’s phrases are i.e. related to the slight unconscious movements or ‘tics’ an immersant makes or has. He has to get as close as possible to the immersant, get into his head, creating trust and intimacy. In a certain way we want the actor to coach the immersant, who after all is regarded to be the main protaogonist in his (own) play. CCDS : Could you shortly describe your new project 0_Rex ? E.J. : O_Rex is a project for a large audience, and has a somewhat dangerous concept at its origin: is it possible to use immersants as unconscious actors in a play (they are not aware of) at the ‘outside’? The audience is thus watching someone who is immersed, without having the immersive experience itself. As already pointed out, we consider our immersive configuration as ‘dissociative’. King Oedipus may be considered of an extreme case of dissociation and so the tragedy may well serve as a vehicle for our aims. We used the opera of Stravinsky as a starting point. Composer Laura Maes and singer Maja Janter turned it into a complete different kind of music. Technologically we are mixing immersive configurations with more scenical solutions, like i.e. a new system of ‘keyhole displays’ (10 laptops) which have been mounted on small robots and are permanently running around scanning the virtual hidden world. CCDS : You will give a workshop in Mons for interreg zone students, what will be the content of the workshop ? E.J. : Generally speaking: exploring new forms of theatricality, thereby taking technology as a starting-point, rather than embedding technology in traditional theatre structures. The artistic outcome tends to be hybrid; we want to explore how these hybridities can be operated, both on a theoretical and on a practical level. More specifically: UU (double U) further explores the immersive and telematic potential of the technology in U_Raging Standstill : in this

piece visitors are welcomed individually and will be the main protagonist of their own play, in different levels. Dressed and equipped with a head mounted display, the visitor-’user’ is able to physically walk around in a live virtual surrounding – mostly in real time. In UU two immersants start at the same time, with their heads exchanged: they look through each other’s head by means of the surmounted omnidirectional cameras. In order to proceed (i.e. crossing a street) they so have to use each other. We already had some weird short experiences inside this configuration, we integrated it in trials of O_Rex as well, but didn’t take it to it’s own format, untill now. *Immersant: the visitor,-spectator who is wearing the videogoggles and earphones, and as such is submergend, immersed in the medium CREW is a Belgium-based performance group. Eric Joris being its key figure, this production team has brought together people from different domains depending on the projects that were being made. On the whole, CREW has insisted on making performances at the melting point of live art and technology. Finding in experimental theatre a laboratory where they can test the progress of their own work, researchers from different universities develop original technologies for CREW to use in the performances. Permanent dialogue with the developments in robotics and computer sciences triggers the theatrical imagination of design and production, text and sound. The artistic outcome tends to be hybrid; technological live art troubles installed categories of theatricality. CREW wants to explore how these hybridities can be operated, both on a theoretical and on a practical level. What happens when digital technology really merges production and reflection within the context of the stage - insofar as one can still speak of a stage?

Daniel Danis, Kiwi Interview by Vincent Delvaux

Daniel Danis is a multi-talented artist: author, director, curious explorer of new technologies…Winner of numerous international awards, his work has met with critical acclaim and public enthusiasm on both sides of the Atlantic and especially Canada where he now lives. Kiwi, a work written in 1997 and now adapted for stage, was conceived with film producer Benoît Dervaux and French artist Cécile Babiole and explores the tragic daily life of two adolescents in Bucharest , Kiwi and Litchi, trying to survive on the edge of society. Different cross-border teams accompanied the different stages of this production. CCDS: What was the context of your residential work in Mons? Will a new production be performed during the season? Daniel Danis: Thanks to the Kiwi project, I began collaborating with CCDS. It all started at a meeting last year with Eric Prigent and Alain Fleisher from Le Fresnoy who gave me a grant for the Kiwi project. I then contacted Pascal Keiser at CCDS to launch a joint production involving three French-speaking areas (Quebec, Belgium and France). In October 2006 we worked for three weeks at Le Fresnoy, then again in March at the Via festival, followed by short 30-minute

69


presentations in April and June. We also worked together for one week at the ‘Grand Bleu’ in Lille. We wanted to test different narrative methods, so we placed the two child actors, Kiwi and Litchi, in front of a camera using night vision, as for wildlife shots. The other actors are in darkness using HF microphones and are also filmed using nightshot. On stage, an actress steps out of the darkness to occasionally address the audience. She turns towards the camera on stage and her face eventually appears on the screen near the two children. The text reflects this nightshot approach because the children’s experiences (especially their prostitution) take place in a subway. The two child characters form a kind of couple who manage to survive various experiences and police swoops. To provide real anchor points we used extracts from films by Benoit Dervaux and photographic images by Cécile Babiole. We also pre-recorded the actors and some of the dialogues. The aim was to create a theatrical aesthetic in which the camera becomes a subjective witness of both the narrative and the synthesis of images by Cécile Babiole. Five years ago I started a technical project relating to the stage. An introspective problem-solving approach to human stage presence and multiplication of real figures (notably thoughts, imaginations, avatars..) represent an important part of my work. What interests me is to demonstrate all the possible permutations. Some people are troubled if they don’t see the actors, but even if you only glance them, I’m convinced that their presence is essential. I gave a lot of thought to the size of the stage screen. If the person and their image have the same dimensions, there can be real dialogue between them. In this production, the actor may disappear into the dark, but remains visible on screen. When filming using night vision, there is no real shot length so we film in wide-lens and are very close to the actors. I like to work with an imprecise, disintegrating image, reflecting the way in which shadows appear and disappear in those troubled human zones. CCDS: How was your residential work structured and in what specific way did CCDS help you to progress? D.D.: We had a two-week intensive in Mons at the ‘Maison Folie’ which enabled us to produce a further thirty minutes of content. We tried to strike a balance so that the actors appeared more often on stage. On transposing the original text for the stage, we wanted to revise the vocabulary from cinematic to theatrical language. From November 15th, the play will be performed at the Grand Bleu in Lille. Our experience in Mons strengthened our partnership with the Manège thanks to Daniel Cordova and Pascal Keiser. I’d like to add that we received an extremely warm welcome. CCDS: From a technological viewpoint, what did you gain from this experience? Would you like to pursue any of the technological aspects further? What challenge does this represent? D.D.: The technological side was handled at Le Fresnoy but was relatively straightforward; a few computers, a camera, lighting and costumes… The aesthetics are minimal, with just a stool and cradle as props. The narration combined with images projected on the screen allows us to picture where the two characters live. I also wanted to begin a long-term partnership with CCDS, and therefore joined the Numédiart project (see article in this issue). In this context I’d like to produce a three-dimensional book; in other words, create a virtual book through which you can journey and create events, as objects in this virtual world interact. The idea is to create a poetical, random environment in which different elements can be superimposed on a narrative framework that will generate video images, sound and text allowing visitors to leave their personal imprints. In some ways it’s akin to Levi Strauss’ idea of ‘sense clusters’ and imaginary constructions. I will be in collaboration with researcher Nicola d’Alessandro, in association with the geodesy department of Laval university in Quebec and Le Fresnoy, as well as with composer Jean-Michel Dumas. As a writer I’ve already worked with “expansive” pencils: I wrote on wooden plaques and Jean-Michel recorded and modulated sound and voice in real time. We are going to develop this principle with Nicolas but in a virtual context. CCDS: Are there initiatives in Canada to assist theatrical productions using new technologies? Have you benefited from this in the past?

70

D.D.: Kiwi was financed by the Canadian Arts Council, the CALQ (Conseil des Arts et des Lettres du Québec), the CITF (International Commission for French-speaking theatre) as well as the public festival ‘Coups de Théâtre’. I’m also trying to find other partners from the world of science and private enterprise (I’d like to involve a video-game editor such as Ubisoft for example). We’d like any of our technological developments to remain ‘open source’ so that others can benefit, and maybe in the future we’ll be able to insert real objects into a virtual world. It would then be very simple to use narratives combined with far richer imagery: there’s a whole market place of people who aren’t interested in violent video games. Daniel Danis specializes in the visual and technological arts. He has produced several installations and written for theatre. In 1993, his first work Celle-là, won the Critics’ Prize in Montreal, the Canadian Governor General’s award and an award for Best Production in the French language by the ‘Syndicat Professionel de la Critique Dramatique et Musicale’ (Paris), who gave a similar award for Le Chant du Dire-Dire. Cendres de Cailloux received an award for best original text at the ‘Soirée des Masques’ (Montreal) and an award by Radio-France International. Le Langue-à-langue des chiens de roche earned the Canadian Governor General’s prize in 2002. E, roman-dit, was produced by Alain Françon at the ‘Théâtre de la Colline’ in 2005 and received the ‘Grand Prix Littéraire’ for theatre in 2006 (France). His latest work, Terre océane, has just been published. His work has been translated into several languages. The author has also written Le Pont de pierres and La Peau d’Images (for younger audiences).

Le Fresnoy, 10 years of creativity without walls Interview by Philippe Franck

Based in Tourcoing (northern France) in a former leisure centre converted by visionary artist Bernard Tschumi, The National Studio for Contemporary Arts Le Fresnoy is celebrating its tenth anniversary. More than a school of contemporary art, Le Fresnoy is a formidable laboratory producing unique work thanks to its students drawn from the four corners of the earth and the major artists who contribute to its annual curriculum. Widening its cross-border collaboration, Le Fresnoy is launching a joint training project with CCDS. An opportunity for Alain Fleischer, visionary “cross-disciplinary” creator-director and Eric Prigent, head of second year studies in digital technology, to recount their adventure and outline future ambitions. CCDS: Le Fresnoy is celebrating its tenth anniversary; how has it developed and what remains of the initial vision? Alain Fleischer: In 1987, The Ministry of Culture made an initial request for a kind of “Electronic Bauhaus” in the Nord-Pas de Calais region of France. This slightly crazy idea represented a Utopian ideal for me so I pulled out all the stops and proposed an extremely radical project so that I’d have no regrets if it were approved. To my great surprise my extremist approach appealed to the powers that be and Minister Jack Lang gave rapid approval. No aspect has

ever been challenged, and if something doesn’t deliver, I can only blame myself. There have only been minor changes over the last ten years, such as the reintroduction of certain formalities that I had initially rejected. For example, I hadn’t taken very seriously the awarding of diplomas, but realistically the students need them to obtain grants. CCDS: How do training, research and creative production interlink? How do you assess the “hands-on pedagogy” that is proposed to the students by the guest lecturers and your team? A.F.: This “hands-on” training at Le Fresnoy is particularly appreciated by our students from some 45 countries who want to produce work benefiting from the input of professionals and leading contemporary artists. Its growing success has led to an increased workload requiring additional team support. Production methods for such projects differ between digital productions and cinema and require different technical approaches at each project stage. Although digital technology was the thrust of our work, we never sought to isolate it from other disciplines as did other multimedia Centres such as ZKM. A student at Le Fresnoy could therefore begin with photography in the first year, and be asked to integrate digital technology and network art into their second year work. CCDS: You describe Le Fresnoy as a work of art, it’s also a process, akin to digital technology that is constantly evolving… A.F.: This concept is at the heart of our project. We need to be very technologically alert, and rely heavily on our technical director who has to keep us informed on the release of new material. We seek collaboration, such as with CCDS, to enable us to go beyond our own limitations. We don’t have our own scientific researchers or access to certain technologies which would be useful for our students. We launched a major project with the University of Duke in North Carolina in order to link artists with the world of science. I was surprised to discover that they wanted to transfer the Le Fresnoy model to their own campus! It is sad to note that in France not a single university has integrated a school of art, unlike, for example, the university of Quebec and elsewhere in North America. I believe that in France we must quickly break down the dividing walls to create links between institutions that teach different skills and content. CCDS: How has the technological side developed alongside your personal emphasis on cinema both as artist and director of Le Fresnoy? A.F.: There is a special focus on 20th century cinema, which is richer than digital culture simply because it’s a 100 years older. Generally French students are less familiar with digital technology, whereas foreign students display a certain ignorance, even animosity towards cinema. At Le Fresnoy, our two cinema venues imply a certain dominance, but that’s also due to the layout of this former regional leisure centre. Alongside Godard who is, in my opinion, today’s Picasso, we feature lesser-known directors since our cinema is nothing like the commercial market; we give opportunity for experimental cinema, even if this aspect is on the increase in some major productions. CCDS: For the 10-year celebrations you are presenting “Territoires de l’image” in nine different venues across Northern France, a major production/exhibition organized by artist Madeleine Van Doren. How does this reflect the productions and spirit of Le Fresnoy? A.F.: Madeleine Van Doren who regularly lectures at Le Fresnoy drew from the different editions of our Panorama review in order to select 80 out of a total 450 productions with clear links to the region (the area covered includes Tourcoing, Lille, Valenciennes, Lens and Béthune) and which represent ten years of activity at Le Fresnoy. There is no snobbery with Madeleine; she “righted wrongs” by including artists that she holds in esteem but who hadn’t benefited from the same visibility as others. CCDS: There has been a notable increase in Le Fresnoy productions over recent years. Has there also been real exchange between Le Fresnoy and its partners? A.F.: Le Fresnoy welcomes a number of foreign artists who have sometimes won an “award” offered by one of our partners as a form of prize. We also co-produce around fifty external projects and our artists’ work is now world-wide (Barcelona [Miro foundation], Tokyo,

Paris, Korea or Mexico) as well as regional. I was very pleasantly surprised when Quebec’s Cinémathèque proposed a programme a few months ago to celebrate our tenth anniversary. CCDS: One of the strengths of Le Fresnoy is that teachers and students have signed up for the same creative adventure. You have such artists as Ryoji Ikeda, Chantal Akerman, Straub & Huillet, Fausto Romitelli, Gary Hill, Antonio Muntadas, Jean-Luc Godard or Sarkis… which collaborations have been particularly memorable (I’m thinking especially of Jean-Marie Straub and the late Danièle Huillet). What expectations do you have of these invited artists? A.F.: The Straubs have a symbolic dimension for me. I respect their rigour, but don’t adhere to some of their archaism (for example they reject the video). Another film-maker who often lectures is André S. Labarthe who is more flexible and very committed to supporting the students, as is multimedia artist Antonio Muntadas. Kurt Hentschlager (member of Austrian duo ‘Granular Synthesis’) and electronic musician/multimedia artist Ryoji Ikeda have also impressed me. We have also worked with Italian composers showing great cultural breadth ranging from rock and electronic to the most contemporary experimentation. The late Fausto Romitelli is a fine example, as is his compatriot Andrea Cera who worked two years at Le Fresnoy, not to mention young composer Mauro Lanza and video director/musician Paolo Pachini who created with Fausto the visual opera An index of metal. I also recall Andra Molino, former artistic director of Fabrica Music. Generally, musicians seem to be more open to digital technology; they have a greater tradition for innovation and avant-garde technology. As for the second part of your question, I don’t want academic lecturers but fully committed artists who give generously and not merely to produce their own work. We are not here to loan out the latest technology, but to be a community of artists and intellectuals who offer a unique apprenticeship that is just as valid as a more academic approach. CCDS: Today Le Fresnoy is strengthening its cross-border ties, notably with CCDS. Does that reflect the wish to become less isolated? Eric Prigent: Isolated? It’s rather the opposite that is true, since we already collaborate internationally, nationally and regionally! At a cross-border level, our students have already created numerous productions featuring in Le Vooruit in Gand, the City Sonics festival in Mons, Courtrai’s ‘Happy New Ears’ as well as Professional Encounters at CCDS. This has led to collaboration based around training, production and broadcasting on a more regular basis, with the aim of developing the research dimension that is essential for a real cross-border European interchange. CCDS: As part of this collaboration, you are launching joint training programmes with CCDS… E.P.: Over the last few years we have organized conferences, meetings and workshops relating to our students’ specific artistic projects. The whole technical team at Le Fresnoy is involved (sound department, film and photography, design sets, I.T. department, video and synthesis) plus outside expertise from specialists in video and sound integration in real time, video compositing and 3D imagery, capture and interaction, networks etc. It was in this context that Clarisse Bardiot, researcher and specialist in theatrical technology, ran training at Le Fresnoy for students of performance or production, before she moved on to join the team at CCDS. Specific training events have also been held with a variety of other institutions (Ircam/Paris, Khm/Cologne, Sat/Montreal, Pocket Film Festival/Forum des Images/Paris etc) to explore state-of-the-art digital technology. The collaboration CCDS/Le Fresnoy has led to a specific course exploring technology for theatre, interactive installations and digital technology for image treatment and production. Alain Fleischer, cross-disciplinary artist (film director, photographer, visual artist and writer), uses every means at his disposal. The exploration of movement and imagery is at the heart of his prolific, poetical work to a worldwide audience. He has produced a large number of experimental, fictional and documentary films. The female form is the main subject of his photography. His novels (including ‘La Hache et le violon’ (The Axe and the violin), Immersion and recently ‘L’amant en culottes courtes’ (The lover in short trousers)

71


offer the reader a journey, in mirror image, between memory and future. Since 1989, he has also been the director of Le Fresnoy, National Studio for Contemporary Arts. www.lefresnoy.net

Numédiart, a programme to encourage excellence in the digital and multimedia industries Interview by Vincent Delvaux

Launched on 5th September this year by Marie-Dominique Simonet, Minister for Research and New Technologies in the Walloon region, and Thierry Dutoit, Professor at the Mons Polytechnic, Numédiart is now based in the Walloon region of Belgium. It’s focus is less on academic research and more on practical application via collaboration with artists in this constantly evolving sector. It seeks to combine cutting-edge technology from the scientific world (notably Mons Polytechnic and the Catholic University of Louvain) with industry expertise in order to link the academic, cultural and entrepreneurial worlds. Numédiart will be structured around three main themes: HyFORGE deals with multimedia indexation enabling a ‘video jockey’ to retrieve audiovisual archives in real time. CoMedia transforms the artist into a multimedia conductor: based on a pre-determined script, multimedia events are automatically computer-generated and synchronized with a performance. Finally COPI will produce digital instrumentation freeing musicians from the physical constraints linked to the generation of sounds. Our initial interview was with Nicolas d’Alessandro, young researcher tutored by Professor Thierry Dutoit in the field of digital instrumentation, who has already developed technology in collaboration with MetamorphoZ and director Valérie Cordy. CCDS: Within the Numédiart project you have special responsibility for digital instrumentation. Could you explain this in more detail? Nicolas d’Alessandro: Digital instrumentation could be viewed as the natural extension of the manufacture of musical instruments, with elements common to many contemporary art-forms integrating digital technology. Sound production is no longer the exclusive domain of musicians, with actors, dancers or even the public becoming more and more frequently the source for musical content. The production of instruments is often done by the musicians or composers themselves, and the technical frustrations of recent decades (how to produce a new instrument?) have given way to philosophical frustration (why produce a new instrument?). In this context, I adopt a cautious approach, using an open and objective description of musical expression. I define it as the freedom of interpretation used in any given language for communicating emotional content. There are two tasks to be tackled in the field of digital instrumentation. The first is to identify the languages and interpretive qualities present at the two extremes: physical mastery and sound synthesis. The second aims to produce objects expressing a coherent combination of physical and synthetic expression.

72

CCDS: What kind of practical applications could result from this research? N.d’A: More and more musical technicians agree that the MIDI protocol (dating from the 1980’s) is at a watershed, due largely to the advent of wireless communication (Bluetooth, WiFi). However, most high quality technologies used for synthesis today would not be adaptable, since the majority of commercial products are structured around the keyboard-synthesiser and its notations. You merely have to observe guitarists’ enthusiasm for the Variax* (although fairly limited compared to the top synths) to sense this frustration. I hope that today’s work at the Mons Polytechnic technological centre, and now Numédiart, will encourage innovation that produces digital instruments of interest “across the board”. CCDS : What would you like to see in terms of artistic collaboration? Is there an artist or company with whom you would want to collaborate? N.d’A: At the risk of sounding narcissistic, I first intend to use the digital instruments myself! Having played guitar for 20 years, the specifications I introduce reflect my own musical preferences, such as the left-handed guitar neck on version 1 of the HandSketch (voice synthesizer). Having thought I’d work primarily with singers, in fact my first collaboration was with director Valérie Cordy, and now my passion for stringed instruments will soon be fulfilled by collaborating with Jean-Paul Dessy and Musiques Nouvelles. CCDS: What are the major technical, financial, industrial or artistic challenges inherent in this type of work? N.d’A: On the one hand, the audio-digital content (voice or instrumental recordings) requires much further development. Moving from a series of notes to a continuum requires new models and a “dimensional” representation of expressive qualities. On the other hand, the capture of musical gesture, the rules governing the transfer of expertise (from a classical musician), the possibilities for innovation and mixture, or the aesthetics and semiotics are too often ignored. I have the impression that we’ve focused too quickly on the intellectual aspects of the emotional interaction, and that the specific, physical relationship with the machine (Jean-Paul Dessy refers to ‘physical intelligence’) has been largely overlooked. The financial and industrial challenges are quite clear. Priority is given to the service sector and software development. We alienate potential backers by talking of instrument manufacture which requires major funding. Most of the work will be carried out at the Electronics Department of Pole TI, via the Numédiart project. As regards long-term viability, the artistic domain appears to be the most straight-forward. The meetings that I’ve had so far in Belgium and abroad have been productive and very rewarding. I am therefore not apprehensive about a potential art/technology conflict predicted by many, and I believe that Numédiart will reflect this conviction that I will be seeking to implement. Nicolas d’Alessandro graduated with a Degree in Civil Engineering/ Electricity from Mons Polytechnic in 2004, and pursued further studies at the Music Department of Montreal University under the tuition of Caroline Traub. For the last three years he has been working within the Information Technology Department in the field of digital instrumentation, specializing in voice synthesis as part of a doctorate subsidized by the FNRS. He has already collaborated with several artists, notably on the MaxMBROLA project. Involved in the launch of Numédiart, he is working to develop digital instrumentation in the region (via COPI: Content-Oriented Performing Instruments), with priority given to interdisciplinary projects. Glossary: * Variax: The Line 6 Company has produced a ‘mutant’ guitar: the Variax, which is not seeking to rival Fender, Gretsh or Gibson guitars, but rather to imitate them…the Variax is in fact the first computer-modelled guitar! Its classical (guitar!) shape is based on a StratoCaster with its head inspired by a Les Paul. The novelty lies in its microphones which are in fact hexaphonic captors embedded in the bridge. They capture the vibrations produced by each of the six strings which are directly transformed into digital signals that feed a computer-modeled algorithm based on a number of famous guitar makes.

Transdigital, Research, technology and arts between Lille-Tourcoing, Gand and Mons-Maubeuge Interview by Vincent Delvaux

A major project for exchanges between three frontier regions, Walloonia, Flanders and French Nord-Pas de Calais, Transdigital involves a number of partners such as the ‘Manèges’ in Mons and Maubeuge, Le Fresnoy National Studio for contemporary art, Latitude Contemporaine in Lille, the Vooruit Art Centre in Gand and TechnocITé in Mons. Aiming to develop a broad network, Transdigital seeks to link companies and research centres to enhance technological development for artistic creation. We interviewed Pascal Keiser, director of CCDS, the Centre for Contemporary Digital Scripts, and Luc Dewaele, artistic director of the Vooruit, for their views on this ambitious project. CCDS: Can you explain the origins of this project originally conceived by the Vooruit, the operators in Lille and CCDS? Pascal Keiser: Two years ago we were contacted by Eric Timmerman and Luc Dewaele of the Vooruit Art Centre who wanted to visit our training facilities outlined in the CCDS magazine. The goal was to reinforce the use of digital technology in the dramatic arts and developping new collaborations with transborder partners. At CCDS, we are essentially looking beyond the use of technology in theatrical production and a purely pedagogical approach to training. We wanted to focus on the next six or seven years to develop a flagship product that would go well beyond this and generate a flow of professional or individual talent across the three regions. Our process therefore centres around exchange and a common platform for research, technology and Art. With this approach, each metropole offers its expertise in three or four technological fields. Mons’ contribution will be virtual studios, combining real and virtual images in real time, plus the synthesis and recognition of the human voice and instruments, as well as systems for hypermedia indexation (developed in the context of Numédiart – see article in this issue). The ultimate goal of course is to generate shows, installations or multimedia productions that can be performed across the three regions. CCDS: What action will CCDS take to stimulate partnership with local industry? P.K.: We plan to organise termly seminars in the first year, and then biannually thereafter for companies and research centres across the three regions. The interest for companies will be the business links and opportunities, and our second phase will involve collaboration with artists whose projects can then be supported by appropriate hardware and technological expertise. CCDS: What kind of productions might be generated, and what are your timescales? P.K.: In addition to shows there may also be media productions (TV programmes in 3D for example), intelligent dolls that can respond to the TV, interactive productions, or the creation of so-called ‘intelligent’ textile tissues and material. Certain productions will take place in 2008, with the majority occurring between 2009 – 2013.

We are aiming for two productions per year per metropole, therefore a total of six major productions per year. CCDS: How will this initiative link with the existing CCDS training programme? P.K.: CCDS will continue as before in the Walloon region with training in French throughout the year, but also with other partners across France (Le Fresnoy, Valenciennes University, Dunkirk, and the Schools of Art in Cambrai and Tourcoing). The Transdigital project will organise bilingual training in French and Dutch alongside the seminars that will take place in each host city. CCDS: What interest does the Vooruit centre have in supporting this project? How does it fit with your current plans and annual programme? Luc Dewaele: We see digital technology as a priority that is essential for every Modern Art Centre, and identify three distinct approaches to the question. For artists: Traditionally, a production or concert represented the end of an artistic journey (accompanied perhaps by a CD, posters or a compilation of scripts), whereas now digital technology has opened up a whole new range of production possibilities. Many artists, eager to explore these possibilities, are turning to Art Centres since digital media not only enables greater expression but also extends the lifespan of artistic projects. For the public: the way the public receives information is changing since digital technology enables greater interaction and participation: video on demand, streaming, chat rooms, web communities and even active collaboration with Internet projects. The public is thereby becoming actor, since the means of participation, conservation or sale or productions has increased exponentially. Digital technology can provide made-to-measure packages adapted to the public’s choice and preferences. New networks (social and cultural) can also develop thanks to the digital era. For structures: different media and frameworks are developing in tandem as the public eagerly surf from one medium or discipline to another, and providers are therefore following this trend. From the outset the Vooruit deliberately offered a rich choice of multidisciplinary activities as we seek to provide a coherent artistic context that remains cutting-edge. Digital crosses both inter-disciplinary boundaries (analogical art/ mixture of digital and dramatic arts), media (live shows, Internet, paper-based, radio or TV) and also different sectors (teaching, technology, the cultural industry, government and society). Raising public awareness for these new fields of digital technology and media arts is a major priority in the Vooruit’s strategic plan for 2006-2009. Having worked before with companies active in these fields, we were now focusing more on the framework and presentation of such productions. This led us beyond our immediate borders to contact such groups as CCDS, TechnocITé and the Manège. In Flanders, we formed a partnership with the Institute for broadband technologies (IBBT www.ibbt.be). Digital technology is increasingly present across our programme and we were looking to increase the scope of our research work and technological input. Our collaboration with the Transdigital project is therefore a crucial step in this direction as we seek to combine our knowledge and strengths with those of our partners and maximize our potential. CCDS: What specifically will be Vooruit’s contribution to the Transdigital project in terms of technical support, partnerships with industry or in the field of research? L.D.: In recent years the Vooruit has worked to develop presentation formats and applications requiring high-frequency broadband, in collaboration with IBBT, Belnet, Telindus and Cisco Systems. One research project is the VIRTUAL ARTS CENTRE OF THE FUTURE (VACF), a project by IBBT, and a second is with the WBA (Wireless building Automation) exploring wireless networks for building supervision. The new Internet platform that Vooruit launched in May 2007 is as a direct result of our work with VACF who were exploring the new possibilities open to the cultural sector by digital and electronic technology. The focus was on communication and interaction with the public, with a pilot scheme run by the Vooruit Centre that has implications for the whole sector.

73


We have also participated in studies exploring communication with the public, the development of wireless applications and intuitive office systems, and we intend to share our findings with our Transdigital partners. CCDS: Do you already have an idea of the type of artistic projects that you would like to support in this context? What kind of technology would be required? L.D.: We plan to support at least three kinds of projects: - Technologies in 3D immersion. Thanks especially to collaboration with Crew/Eric Joris, we will be exploring how visitors can combine both virtual and live experiences. - Tracking technologies. By developing virtual space, real and synthetic experiences can be combined. A project in collaboration with Workspace Unlimited. - Multitouch technology. This facilitates rapid interaction between data and image manipulation, and should lead to interactive installations and exhibitions.

Building mechanisms to experience virtual reality : Time’s up By Tim Boykett and conditioned by Florence Laly

The organization Time’s up is based in Linz in Austria. A lab that builds mechanisms to explore virtual reality, this collective group of artists, engineers and scientists, linked with the world of business, regularly organizes conferences. One such was ‘Data Ecologies’ in July 2007, followed by ‘We can go on forever’ in August. Regularly starring at the Ars Electronica Festival, their interactive installations have been presented at the Via festival (Maubeuge) and at Exit (Créteil, Paris) in 1997 (Hypercompetition), in 2000 (Hyperfitness) in 2000 (Dust), 2002 (Bodyspin), 2005 (Gravitron). In the context of the launch of Digit@tion in Lille, it seemed opportune to explore the avant-garde view of this unique emblematic group. Data Ecologies is a series of small symposia organised by Time’s Up in Linz, Austria, investigating the way in which informational systems (“Data”) can be looked at in ways that we usually reserve for complex physical systems (“Ecologies”) and vice versa. Three meetings have taken place, in ‘03, ‘05 and ‘07. The original core of Data Ecologies (DE) was a plan to be able to speak about some of the subjects close to our hearts, this crossover between physical and media spaces, the virtual and the physical. In particular the ways that these things are similar without being planned to be similar, how we build dynamics in a constructed environment that harmonise with those of the physical world. Not simulation, rather similarity of structures, partial homomorphisms if you like, between data systems and physical systems. We are interested in similarities between emergent structures based upon very different basis structures in physical and data systems. The first day of DE03 consisted of talks that traced around the ideas of digital physics, the idea that our universe is, at the deepest level, a computational system. Karl Svozil, a Viennese theoretical physi74

cist, gave an overview of the subject from the early work of Conrad Zuse. One of the implications in some digital physics theories is that there must be a basis structure within which these computations take place, a structure which underlies space. Hartwig Thim gave a talk describing his work trying to observe certain properties that Einsteinian relativity, according to his calculations, should have. As a result of the nonobservation of these properties, Hartwig claims that there is evidence to suggest that there is a “preferred frame of reference” which would correspond to the basis structure within which a universe could run. Ross Rhodes talked about many of his ideas about what is strange about the physical world and quantum strangeness and how this might all fit into a generally digital view of the world. The second day of DE03 was dedicated to a workshop using the system Framsticks for artificial evolution. Framsticks, which has been developed by a small team in Poland, extends many of the ideas initiated by Karl Sims in his early evolutionary software developments. The workshop looked at some of the options that would be available for a further development of Framsticks for its use in complex situations such as interactions with physical space. DE05 was concentrated upon the 100th anniversary of the publication of Einstein’s papers that overthrew the then-current consensus physical understanding. We were able to attract Ed Fredkin, Tom Toffoli and Dan Miller to come and give their ideas on digital physics and how the whole interfacing between computational and physical worlds might be. Tom opened the meeting with an eloquent talk demonstrating ways that behaviour that we know to be very physical, e.g. thermodynamics, relativistic effects, can be found is common, everyday structures such as simple computer programs or flocks of sheep. Ed spoke about his development of the SALT model, a description of the structures needed in order to obtain physics-like behaviour in a three dimensional cellular automata. Dan presented his results where one possible SALT model was explicitly described. More importantly, he managed to summarise the ideas and raise the issues of how these digital physics ideas relate to gaming environments, especially those environments where the games go on indefinitely and not everything can or should be planned in advance. Karl Svozil returned to discuss the question of aesthetics and algorithmics, how information theory and scarcity interrelate to inform certain ideas about what is regarded as beautiful. Nik Gaffney gave a talk outlining FoAM’s approach to using ideas from physics as the basis for their mixed reality environment “trg” which had been recently presented at KIBLA in Slovenia. Jürgen Schmidhuber has a long standing interest in digital physics as well as various implication in robotics, artificial intelligence and related areas. His “Algorithmic Theory of Everything” is based upon the idea that there is no limit on what a computational basis for the universe might compute, so it might be thought to compute everything. Given that everything is there, what do we get? Well, somehow (and that is the tricky part) we get the result that most things do not happen, that somehow consistency and a bunch of other aspects fit together in order to give, for us at least, this universe with its regularities. DE07 investigated complexity in all its generality. Kirsty Kitto has recently finished a long and detailed investigation of several areas of complexity and has investigated the various models of and problems with definitions of complexity. Her investigation of complexity has led her to be interested in those problems that are defying the scientific method and are forcing us towards new methods for investigation, modelling and analysis. One major area is the study of systems that are contextual, in that the systems adapt to behaviour in their context or depend upon their context for interpretation. This is heavily related to the problems of open systems, systems that are interactive, systems that learn and adapt. How do we investigate such systems, how do we determine what a system can be, how do we limit our area of investigation so as to be able to find answers. It can be said that science, in particular the so-called “hard” sci-

ences, are successful because they choose to answer questions that are answerable. Kirsty is part of a movement within the sciences to begin to investigate questions that are a bit outside the area of plannable answers, questions where the methods to move towards an answer are not clear. She is, however, bringing along a strong arsenal of scientific tools with which these answers might be approached. One of these tools is the area of quantum mechanics which is being used on other problems, for instance the investigations of Peter Bruza into the structure of the subsymbolic layers in cognitive systems. Coming from a background in nonstandard logics and cognitive science, Peter has noticed strong structural connections between the way that quantum mechanics and semantic space models behave and suggests that we may be able to investigate the development of learning in these semantic spaces at a subsymbolic level. One point of view of importance at the meeting, though by no means central, is the recurring theme of the arts and the sciences and how they interrelate. Maja Kuzmanovic, Pix, Hans Diebner, Julie Tolmie and Time’s Up in general fall within this area where the distinctions become harder to determine. After long working on the interrelations of the science and the arts at ZKM, Hans has developed the theories of Operational Hermeneutics and Performative Science that attempt to bridge this gap. Simultaneously Hans has been known to speak about the impossibility of bridging this gap, that the essential differences between the arts and the sciences, their motivations and techniques, cannot be broken down. One possible take on this is exemplified by Pix, a software engineer who has found himself being, on one side, a performer, an artist of sorts, while maintaining implementation / engineering skills and then finding himself confronted with the whole questions of meanings of his aesthetic investigations. Pix manages to maintain a position with one foot firmly in technology and another in the arenas of the arts, whilst dabbling a big toe in the sciences of complex systems (yes, he has three feet). Julie Tolmie, coming from a mathematical background, has spent considerable time investigating the communication of the complicated ideas from mathematics and other areas and has ended up coordinating part of the UK based VizNET network for visualisation. Julie’s ideas about visualisation and her inclusion of the formality needed for scientific visualisation as opposed to the often beautiful but inaccurate “Artist’s impression” offer another take on this bridging. Maja Kuzmanovic comes from a strong arts background but has no fear of the intricacies of physics and other sciences - whether she is juggling the balls of narrative or particle physics or mixed reality, the blending is smooth and coherent. This core area of interdisciplinarity is a strength of this meeting, however there will always be communication problems and words with multiple, perhaps even contradictory meanings. The use of the word “interdisciplinary” assumes the existence of disciplines as separate things in the first place; at Time’s Up we like to think of ourselves an undisciplined, in the sense that we do not accept these boundaries upon the areas in which we choose to be active. 2007 saw the passing away of Paul Watzlawick, whose interests included the investigation of learning, where systems adapt to situations and learn to manipulate them and, perhaps more importantly, to speak about them, to communicate. These Radical Constructivists talk about a nonexistence of an external reality and that all that we perceive being a construction. Bruno Marchal has been central in the development of several ideas that formalise this so-called “Theory of Nothing” as opposed to the sought-after “Theory of Everything” in contemporary physics. The visualisation of processes becomes of importance when we attempt to get an idea of what it is that these highly abstract notions might mean. There are a large number of problems assosiated with representation. How can we even talk about the emergence of three dimensional space, how can we represent something in three dimensional space that allows the possibility of that representation not being three dimensional? A visual representation that does not allow that its image is not what we are trying to demonstrate

is like a unfalsifiable statement; it doesn’t really tell us anything. Kirsty has raised the point that this is possibly related to the difficulty of getting one’s head around the ideas of quantum mechanics, where causality ceases to be so clear and one concentrates more upon correlations. In some sense visualisation brings together the core aspects of this meeting: how do we perceive, how do we build representations of abstract processes that utilise the perceptual facilities that we as humans have developed, how do we build representations that regard the data set and processes not just as random number generators, how do we develop language and logics for complex semantic spaces, how can we model the intricacies of all these things? There are a huge number of questions that arise and these meeting are not expecting to find answers. However the participants, all coming from highly mixed and “between the chairs” backgrounds, are able to have discussions that point to further developments of interest to them, to us, and to others. Biographies HansDiebner: Physicist. After working with chaos theoretician Otto Roessler he ran the fundamental research group at ZKM in Karlsruhe. After working with scientists and artists for a long time he has developed several theories of the similarities and differences between these fields including Performative Science and Operational Hermeneutics. Ed Fredkin: Computer pioneer from the 1950s. Has been influential in the development of theories of a computational basis for physics. His SALT model is a three dimensional cellular automata with two states. He claims that this model shows all the standard ideas of space and physics as we know it today. FoAM: the Foundation for Aperiodic Mesmerism (one among a plenitude of acronyms) is based in Brussels and internationally active in the designing and building of systems for living and creating. Past work has included extensive performance/participative spaces for mixed media creation. Current work involved developing very green user-oriented systems. Nik Gaffney: Co-founder of FoAM, generalist, programmer, designer. Has been responsible for a large portion of FoAM’s development. Kirsty Kitto: Physicist at the Flinders University in Adelaide. After basis work in Process Physics, has developed models of complexity and emergence in complex systems. Maja Kuzmanovic: Co-founder of FoAM. As well as being one major force behind FoAM’s developments, she has realised the organisational needs of large, heterogenous teams and has become a linkage between physics, textiles, electronics, performance, business, government and many other people. Dan Miller: Refined Fredkin’s ideas of the SALT model and worked out the first concrete examples. Has also been an audio engineer responsible for a number of important recordings such as the Butthole Surfers’ “American Woman.” Ross Rhodes: an active communicator of the ideas of digital physics, running the bottomlayer.com website. The name of the website refers to the idea that at the bottom layer, at a very small scale, smaller than electrons and other subatomic particles, the universe might not be physical but rather computational. Jürgen Schmidhuber: Scientist at IDSIA in Switzerland. Heavily involved in AI and general computational systems, his “algorithmic theory of everything” has spawned an active community of people discussing these ideas. Karl Svozil: Theoretical Physicist at the Technical University of Vienna. Work includes discrete models of quantum processes, showing that discrete computational processes can have quantum behaviour. Has also worked with performance artists and wrote “Aesthetics and Scarcity” in the book “Transient Reality Generators” (edition TOX, 2006) dealing with informational ideas of beauty. Hartwig Thim: Professor Emeritus at the Kepler University in Linz. Has experimentally investigated various ideas from relativity theory and has made several nonobservations of expected phenomena, as with Michelson-Morley. One explanation for these nonobservations is a preferred frame of reference, the idea that there is a basic fixed

75


structure behind the universe. This idea is regarded as heretical by many contemporary physicists. Tom Toffoli: Physicist at the Boston University. Has extensively worked on the appearance of physics-like behaviour in digital computer systems, as well as in the theory of cellular automata and general engineering. Has shown, for example, how a flock of sheep can have relativistic effects and small simple programs can be seen to have thermodynamic properties. Conrad Zuse: German computer pioneer, built the first programmable computer but has been widely ignored in favour of the EnglishAmerican version of history. Developed early ideas of a computational structure for our universe.

Mobile theatre by Clarisse Bardiot

director Stefan Kaegi who with Bernd Ernst created Kanal Kirchner for the Spielart festival in Munich in 1999. The spectator, furnished with a walkman, is directed into Munich’s streets following recorded instructions, trying to trace a bookseller who has disappeared in mysterious circumstances. Fiction is superimposed on the reality of the city as the spectator becomes an actor led by an invisible voice in this street thriller where daily life follows daily routine. Several years later Stefan Kaegi moved from walkman to mobile phone with the Rimini ProtoKoll company. Claimed to be the first production for mobile phone, Call Cutta took place in Calcutta from 26 February to 30 April 2005. The concept is based on telephone call centres in India for American and English customers: in conversations with the phone operators, everything is done to conceal their Indian origins by changing forenames and local accents. Call Cutta is based on the same principles as Kanal Kirchner. The spectator follows instructions from a ‘ call centre ‘ and is guided across the town according to differing theatrical scripts: a spy story, a historical account of the independence of Bengal...Sometimes the call is interrupted and the spectator encouraged to take a coffee-break while waiting to be recontacted. He is therefore propelled, during this break, into the real world of the city. In this type of theatre, the production invites itself along via the spectator’s electronic extensions. The perspective is inversed: the audience is not being asked to connect to the network, but is encountered where they are, which becomes both the potential and virtual stage for the drama in which they will participate.

Today’s spectators are equipped with mobile phones, pda, gps... Rather than producing theatre for Internet, artists are looking to integrate such technology via a new phenomena: theatre for mobile extensions. Combining nomadic and radio theatre, this approach can locate the spectator and connect him to a given network. Mobile technologies facilitate a new form of network production, initiated on and by the network but being ‘performed’ in the physical environment. Flash mobs made their appearance in this way in June 2003, at New York, and have since spread to major world cities. Organised via Internet, flash mobs are one-off gatherings in public places. At a given time they perform a rapid activity (drawing on the ground, dancing in a circle, etc) then go their separate ways. The instructions are kept secret until the last minute by the anonymous organiser and communicated by e-mail or text message to the participants who must follow them to the letter. The network is the goal: as flash mobs occupy and transform the public arena, they become the visible demonstration of the network, revealing the potential of Internet and other forms of mobile communication as an organisational tool within communities1. We are moving from delocalisation and long-distance connections to localisation: cyberspace in the physical arena. This phenomena is linked to new means of connectivity. Equipped with a range of mobile, wireless technology (GPS, iPod etc), people are permanently connected to different networks. In the theatre this represents an unwelcome interruption.Since spectators are asked to turn off all electronic equipment, theatre fails to recognise the spectators’ evolving interface and assumes an outdated model whereas the signs, or rather the signals of their presence, have undergone a transformation. Today this human signal, both receiver and receptive, has relaunched the question of mobility and nomadism. An increasing number of festivals exploring the theme of mobility is a reflection of this phenomena, with productions for mobile and digital technology. One of the pioneer works in this field was the concert for mobile phones, Dialtones, organised by Golan Levin at the Ars Electronica festival in 2001. Others experimented with Walkman or audio-guides2, such as

76

Again in 2005, but across the Atlantic, Robert Whitman created a production for mobile phones entitled Local Report, which was held on five occasions in different American malls. Each time Whitman gave the very latest in mobile phones with videocam to thirty volunteers who had to film and provide commentary on their daily environment for half an hour. The combined results were screened in the shopping mall and on Internet. This production was a remake of News, from 1972 which premiered in New York. Volunteers scattered across the city had to call Whitman from a phone-booth every 5 minutes to describe what they saw. Whitman played each comment on live radio, but cut the commentary every time that “the person calling communicated a coherent image”3. The title Local Report reflects the desire to be anchored in a real venue, to reveal its specificity by finding the spectator on his home territory. And today he can be found next to his mobile phone, waiting for the day when it can be grafted under his skin.

This preoccupation with the spectator’s physical environment has been at the heart of the « locative media » movement since 20034. Locative media are a combination between mobile technology and Geographic Information Systems (GIS), such as GPS or RFID. How should we understand contemporary spatial awareness in the day of Google Earth and the mobile phone, which is also a surveillance tool: we know that the Russian army used such information to locate and eliminate Tchetchen rebel leaders. Numerous research projects grouped under the heading ‘Ubiquitous Computing’ or ‘Ambient Intelligence’ are aiming to develop an alternative access to digital information by making them dependent on the consultative context. This reverse perspective is important: virtual worlds are no longer being created ‘ex-nihilo’, but rather within a real spatial framework. This strategy applies the “practical overlap of space”5, which according to Michel Foucault was still not effective. It should break through our preconceived ideas of “what is private and public space, family and social space, cultural and useful space, leisure and work space”6. The ‘mobile theatres’ that have emerged over recent years have gone well beyond simply ‘auditive theatre’ to become a poetical aspect of this phenomena, the artistic counterpart to political and economic considerations regarding the evolution of technologies and their applications. 1 This point is developed by Howard Rheingold in his latest book: Smart Mobs: The Next Social Revolution, Cambridge, MA: Perseus Publishing, 2002. 2 See Christopher B. Balme, « Audio Theatre: the mediatization of theatrical space », in Intermediality in Theatre and Performance, Rodopi B.V., 2006, pp. 117-124 3 Quoted in Local Report, http://www.whitmanlocalreport.net/sub project.htm 4 See compilation by Drew Heemment, « Locamotive Media » in Leonardo Electronic Almanac, Vol. 14, No 03-04, July 2006 http:// leoalmanac.org 5 Michel Foucault, « Des espaces autres », conference in Architectural studies, 14th March 1967, in « Dits et écrits » T. IV, NRF,1994, pp 752-762 6. Michel Foucault: idem.

Eric Pottier / Video director for theatrical production : a new training course at CFPTS Interview by Clarisse Bardiot

This is the theme of a new festival, First Play Berlin, held in November 2006 and defining itself as “An international programme for live media art – the fusion of performance and mobile technology. Stretching the boundaries of interaction and participation, the observer is invited to navigate in virtual space whilst remaining in the real world.” A mix of video game, radio art and theatre guides the spectator who is equipped with mobile phone or PDA. In Our House, Daniel Belasco Rogers invites the audience to discover his childhood home. As the spectator approaches some old photos pinned on a wall, the artist’s family provide a running commentary whilst other images appear on his PDA screen. In Life: a user’s manual, Michelle Téran proposes a city excursion using private surveillance cameras. In Day of the Figurines by Blast Theory, part of the ”City as Theatre” programme within the European IperG project, the participants choose a figurine, define its personality then position it in an imaginary town. Each player then sends and receives text messages to guide their character around the town and meet other figurines. The overall aim of such “pervasive games”» is to produce contamination between the game and real life by using the most common of daily objects, the mobile phone. Day of the Figurines is the first production to attempt this in a specific theatrical context.

review its initial launch with training coordinator Eric Pottier. CCDS: Your new training programme was launched in January 2007; can you outline the thinking behind this 6-month course? Eric Pottier: Theatrical expression has always been enriched by the technical tools available to each generation. Today, video projection is often used in dance, opera and theatre. It’s a new stage tool that should be technically mastered and this CFPTS training offers a complete apprenticeship in the use of video equipment and expression. The training anticipates the urgent need for video directors to master new technologies and the changes that this inspires in artistic representations. CCDS: A variety of professionals are involved in this training, via a wide range of theory and practical modules (the history of theatre and technologies, editing, physical theory, lighting, etc). How did you select the pedagogical content? E.P.: The mastery of video techniques demands detailed knowledge of I.T., lighting and electronics. We asked specialists to launch three phases of training. The first was a foundation course in I.T., video, history and the language of imagery; the second concentrates on the mastery of video and I.T. technology, and the third assesses competence via production, notably by the use of interactive tools. CCDS :The training is in partnership with CCDS, and some of its workshops (Isadora in theatrical arts, Max/msp) have been included in the course. What was their impact? E.P.: Partnership with CCDS greatly enriched the third phase of our training. Digital technology has opened up new means of theatrical expression and today’s technicians must be able to combine traditional and digital techniques such as the use of sensors, real-time integration and interactivity. CCDS: From the outset the training course was fully subscribed and clearly met a perceived need. What was the student profile? E.P.: The role of theatrical video director is relatively new and much in demand, which explains the large number of applicants. The course is available to theatre technicians (sound, lighting and stage) but also to stage designers and those wishing to pursue a career in theatrical video imagery. It is essential however to have a basic mastery of the I.T. equipment before enrolling. CCDS: What feedback have you had from the first students and what opportunities do they see for their future careers? E.P.: Most were very satisfied with the level of training and discovered a richness of expression which will require the experience that comes with practice. Some already had projects underway, and others will return to the theatrical context where they will seek to apply their new skills. CCDS: A new course will begin in 2008; how do you see its development? E.P.: The course starting at the end of January 2008 will follow the structure of the first and benefit from the experienced we’ve gained. More time will be devoted in the early stages to software used in the treatment of images and to computer skills that will provide faster access to other tools. The final phase will still focus on experimentation with digital technology. Eric Pottier is head of training for video directors in digital stage Arts at CFPTS. A former pupil at the ‘Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière’ in the sound engineering department (graduation in 1983), he is video director for the “Mezzanine” theatre Company. Involved in creative production with this Company, he works with digital tools for sound diffusion. From 1988 to 2002 he was responsible for professional training in new technologies for the cinema and audiovisual professions at the ‘Novocom’ training institute in Montreuil sous Bois, Paris. Since 2002 he has been in charge of technical and pedagogical training at CFPTS, and outside lecturer in digital technology for stage sound and video.

The CFPTS, ‘Centre de Formation Professionnelle aux Techniques du Spectacle’ (Professional Training Institute for Theatrical Technique) is a French institute established by the Ministry of Culture and Communication in 1974 to provide the most appropriate response to the training requirements within the theatrical profession. In 2007 the CFPTS, in partnership with CCDS, created a new training programme entitled “theatrical video director – digital technology in theatre”. We 77


news DVD-Rom ‘Les Transnumériques’, a promotional tool for digital arts in the French community and beyond

City Sonics, from Strasbourg to Sibiu Julien Delaunay

From MutaMorphosis to Re : place 2007 : science, art and technologies in live debate Philippe Franck

Julien Delaunay

Festival jointly launched in November 2005 in Brussels and Mons by the association Transcultures in coproduction with CCDS and TechnocITé, ‘Les Transnumériques’ are at the intersection of contemporary artistic practice and creative digital technologies. From November 15th to December 16th 2006, the second edition of this festival widened its scope and its audience via Brussels (Petit Théâtre Mercelis and Matonge quarter in Ixelles, in collaboration with AV XL), Mons (in the ‘Maison Folie’ and the Abattoirs) and Liege (for the 30th anniversary of Videotext hosted by the Palais des Congrès and the Museum for Modern Contemporary Art/MAMAC). There was also cross-border collaboration with Maubeuge (at the Manège, for younger audiences), Lille (at the Fine Arts Museum in the context of Happy Days) and Paris (with the Wallonia-Brussels Centre which opened its doors to digital production). The aim was a network of co-productions, exchange of skills and various projects for long-term collaboration. Transnumériques (co)-produced various audio-visual, digital, musical and interdisciplinary projects by young talents from the Wallonia-Brussels community (METAmorphoZ, Thomas Israel, Christophe Bailleau or “emerging digital talent” such as ESAPV Mons, ENSAV, La Cambre and the Liege Academy), but also international artists (Scanner, Intifada Osspring, Yvat + Black Moon, Sébastien Reuzé…) using digital technology in poetic and innovatory ways. Transnumériques represents over 5000 visitors, around one hundred projects and over fifty artists, researchers, critics, Belgian and foreign associations in a friendly melting pot. Based on this source material, Transcultures has produced a DVD-Rom showing a series of video, photographic and audio documents taken during the 2006 festival to record these multiple artistic/technological/cultural practices. Transcultures and their partners also wanted to offer this promotional tool to other artists and structures involved in the development of digital production in the French-speaking Belgian community. An introduction to our digital diversity and a festive platform without frontiers. To obtain your free promotional DVD Rom, contact Transcultures, contact@transcultures.,net www.transcultures.net www.transnumeriques.be

78

After the fifth, hugely successful, edition of City Sonics in Mons and Maubeuge, its artists and their productions are now featuring on the international scene. Such was the case for director Régis Contentin with his immersive audiovisual installation and baroque electrovideo Strange Boutique (with original soundtrack by Jean-Paul Dessy, DJ Olive, Pierre Bastien and Paradise Now) who was invited to the ‘Second Nature’ festival in Aix-en-Provence for a memorable opening performance on September 14th with “mechanistic” and “minitrumpeter” sound artist Pierre Bastien. City Sonics also joined forces with the electronic ‘Festival Les Nuits’ being held in the ‘Laiterie’ in Strasbourg which offered thousands of young night birds sound ‘massages’ by Isa Belle, a City Sonics DJ set by Paradise Now broadcast on radio, as well as two pieces by French video/sound artist Christian Vialard (director of the independent Tiramizu label) and young Dutch musician Lydwine Van der Hulst, a recent graduate of the sound/art laboratory Locus Sonus. In the context of an exchange programme with Romanian ensemble Hyperion (contemporary electronic), videos and films with original soundtracks by composers Christophe Bailleau, Todor Todoroff and Jean-Paul Dessy were presented on Sept 24th by Philippe Franck (artistic director of City Sonics) in Sibiu, joint 2007 European capital for culture alongside Luxemburg. Last summer the same venue introduced Yvat, a young ‘electro’ prodigy from Bucharest and his accomplice Black Moon, producer of disturbing yet captivating animated films. City Sonics/Transcultures has also produced, in partnership with ‘Le Parvis’ Art Centre in Tarbes and with the support of FRAC, an elegant catalogue entitled ‘Paca, Surfaces de propagation’ of recent works by Pascal Broccolichi, sound artist whose Sonotubes at the ‘Machine à Eau’ event and whose Hyperprismes at the ‘Abattoirs’ fascinated visitors to the last two City Sonics events. In addition to photos of those intriguing sound UFOs and a selection of 3D drawings from the ULF/Micropure series, there are texts by philosopher/novelist Bastien Gallet, by critic/theorist Alexandre Castant, by Philippe Franck and by the artist himself offering a kaleidoscopic vision of this radically open work.

In Prague and in Berlin, two events have engaged in thoughtful bridge-building between latest developments in the artistic and scientific worlds. In the context of the Czech festival Enter, to be held from Nov 8th-10th, the international colloquium Mutamorphosis subtitled “Challenging arts and sciences” will take place. “Zoosystemician” Louis Bec, post-evolutionary performer Stelarc, the creator of data communication art Roy Ascott or “sound chaser” Peter Cusack figure among the 70 researchers and practitioners who will share their insights on the notions of limits and extremes in our current understanding of life, space and knowledge. Another opportunity also to discover Point-Line-Universe organized at the Kampa museum featuring the genius of Frank Malina, American aeronautic engineer, kinetic and cybernetic artist who is celebrating 40 years of outstanding critical work in the realm of artistic and scientific research. Following in the footsteps of Refresh, held in September 2005 in the Banff Center in Canada for artists, scientists, researchers, organizers and critics from various disciplines, re:place 2007 is hosting in Berlin from November 15th-18th the second international colloquium on media, art, science and technological cross-fertilisation. The organizers intend to focus on “the territorialisation and the migration of knowledge and its production in the interdisciplinary context of art, historiography, science and technology.” A dozen international panels will explore media and biology, the history of abstractions and media arts, interdisciplinary theory and its practice. Discussion forums will examine archival storage, the link between music and media arts or the renewal of cyberfeminism as well as presentations over lunchtime (including by Clarisse Bardiot of CCDS on the links between artists and engineers during the historic 9 evenings production). http://www.mutamorphosis.org/ http://tamtam.mi2.hr/replace/

79


Les mag 1, 2,3,4,5 et 6 du CECN sont encore disponibles sur demande à info@cecn.com Mag 1,2,3,4,5 and 6 of CCDS are still available by e-mail request at info@cecn.com

1

2

1

«J’aime le défi que représente l’utilisation des nouvelles technologies : elles obligent à réfléchir différemment sur l’utilisation de l’espace, la construction chorégraphique, la présence des interprètes sur scène, la confrontation de temporalités différentes – donc la structure du spectacle, les rapports à la scénographie, à la lumière, au son. » Michèle Noiret, chorégraphe

2 Michèle Noiret, Bruno Cohen Denis Marleau, Thomas Duchatelet Alexander MacSween, Bud Blumenthal Scanner, DJ Olive Art Zoyd, Musiques Nouvelles

Caden Manson/ Jemma Nelson, Frédéric Flamand, Johanne Saunier/ Jim Clayburgh, Kim Cascone, Daniel Cordova, Fondation Daniel Langlois, Groupov, Florence Corin

3

4

«Le temps du bâti est lent, tandis que celui du corps est plus rapide. Quant à celui de la technologie, il est extrêmement rapide, nous sommes dans le règne de la vitesse absolue, de la perte de mémoire.» Frédéric Flamand, chorégraphe

3

«Aujourd’hui, nous disposons d’un énorme potentiel, mais cela ne veut pas dire pour autant que cela va engendrer de meilleurs spectacles. La technologie ne remplacera jamais la dramaturgie. » Charles Carcopino, vidéaste et artiste

4

« Je pense que le seul moyen d’exister dans une société où le corps est en passe de devenir virtuel est le langage. Si nous considérons par exemple la communication par Internet, tout passe par le langage. Il n’y a plus de corps. Le corps est devenu un gâchis d’espace. » Paul Pourveur, dramaturge

Charles Carcopino, Citysonics 2005, Michèle Noiret, Supinfocom, Transnumériques, Pierre Hebbelinck, Lille 3000, maison Folie de Mons...

5

Thierry De Mey, Marie Brassard, Adrien Mondot, Jan Fabre, Paul Pourveur, Didier Deschamps, City Sonics 2006...

6

5

“S’il s’agit d’informations telles que les données temporelles spatiales ou celles relatives aux comportements sociaux, c’est vrai que tout cela compte et constitue un pilier de mon travail. » Shiro Takatani, fondateur de Dumb Type

6

“Pour moi, la technologie numérique est liée à l’invisibilité, elle doit disparaître, tout en étant opérante. Si elle reste opaque, non transparente, alors il y a le danger de la démonstration, de l’artifice et de l’auto-célébration. La technologie doit être une métatechnique”. Romeo Castellucci, metteur en scène de la compagnie Raffaello Sanzio

Daniel Danis, Shiro Takatani Wayn Traub, Ars Electronica, La Cambre, Transmédiale Les Transnumériques, Hoverlord, Mark Coniglio

80

Anne-Laure Liégeois, Romeo Castellucci, Louise Roussel, Konic Thtr, Caroline David, Franck Bauchard, Luxembourg 2007, Les Bains Numériques, Thierry Coduys

81


L’équipe du CECN I the CCDS team ■ Chef de Projet/Project Head: Pascal Keiser Opérateurs : ■ TechnocITé (BE) Direction: Pascal Keiser Chef d’exploitation/Operation Manager: Richard Roucour Directrice adjointe/Administration : Catherine Dethy Production designer: Bruno Follet Responsable projets recherche et pédagogiques/ research and education programs : Clarisse Bardiot Responsable suivi ateliers/Technical support workshops Amélie Kestermans RP/PR/Communication Vanessa Vallée TechnocITé Château Degorge 23, rue Henri Degorge B - 7301 Hornu Belgique Tél : +32 (0)65 76 67 10 www.technocite.be Contact ateliers CECN France/Belgique : Pascal Keiser, pascal.keiser@technocite.be ■ le manège.mons (BE) Intendant général/general manager: Yves Vasseur Direction artistique/ artistic directors: Daniel Cordova/Centre Dramatique, Jean Paul Dessy/Musiques Nouvelles Anne André/Maison Folie Administration générale / General Administration Mauro Del Borello Gestion, coordination / management, coordination Denis Scoubeau www.lemanege.com

82

le manège.mons, scène transfrontalière asbl Rue des sœurs noires, 4A B - 7000 Mons Belgique Tél : +32(0)65 39 98 00 Fax : +32 (0)65 39 98 09 Contact résidences technologiques maison Folie : Anne André, anne.andre@lemanege-mons.be ■ le manège/scène nationale de Maubeuge (FR) Direction/director: Didier Fusillier Administration: Yves Vasseur assisté de/assisted by Pierre Laly Studio technologique/technological studio Responsable /manager: Bertrand Baudry www.lemanege.com Le Manège, Scène nationale de Maubeuge Rue de la Croix – BP 105 F - 59602 Maubeuge cedex France Tél :+33 (0)3 27 65 93 86 Contact résidences technologiques Pierre Laly, pierrelaly@lemanege.com Contact studio technologique Bertrand Beaudry, studiomanege@wanadoo.fr ■ Ville de Jeumont (FR) Service culturel Centre Culturel André Malraux Rue Hector Despret F - 59460 Jeumont France Tél : +33 (0)3 27 62 90 86 Patrick Robitaille www.mairie-jeumont.fr En collaboration avec: ■ Maison des Arts de Créteil (FR) Direction/director: Didier Fusillier Administration : Annette Poehlmann secrétaire générale/general secretary: Mireille Barucco Studio technologique: Responsable/Manager: Charles Carcopino Assisté de/assisted by: Julien Nesme

Maison des Arts et de la culture de Créteil 1 Place Salvador Allende 94000 Créteil France Tél : +33 (0)1 45 13 19 12 Fax : +33 (0)1 43 99 48 08 www.maccreteil.com ■ INA (FR) Direction formations/Education program Manager :  Jean-Emmanuel Casalta Responsable formations son/ Sound technology education program Manager : Kheira Berger Responsable projet/ Project Manager : Bergame Périaux Tél. : +33 (0)1 49 83 27 93 kberger@ina.fr www.ina.fr ■ CFPTS (FR) Direction : Jean-Claude Walter Responsable formations/Training manager : Béatrice Gouffier Tél : +33 (0)01 48 97 59 91 bgouffier@cfpts.com www.cfpts.fr Équipe rédactionnelle du magazine / Magazine editorial team ■ Editeurs/editors : Pascal Keiser et/and Philippe Franck ■ Coordination générale /cordinator : Vincent Delvaux ■ Journalistes/writers : Vincent Delvaux, Philippe Franck, Florence Laly, Tim Boykett, Clarisse Bardiot, Julien Delaunay, Pascal Keiser ■ Traduction : Steve Blackah ■ Conception graphique / Graphic design : Lapsus, Colin Junius www.oocolin.net www.transcultures.net

83


www.cecn.com I France: + 33 (0)6 82 73 40 97 I Belgium: +32 (0)496 83 96 81

Projet Interreg IIIa France Wallonie Flandre co-financé par le FEDER Project Interreg IIIa France Walloonia Flanders co-financed by FEDER Projet co-financé par le Ministère de la Formation de la Région wallonne Project co-financed by Ministère de la Formation of the Walloon Region Cover : Crash 1.0, au Rotterdamse Schouwburg 2004 © Crew

Editeur responsable/Editor : Pascal Keiser/CECN, 4A rue des Soeurs noires, B-7000 Mons. Magazine gratuit, ne peut être vendu / free magazine not for sale.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.