Le Chemin minier de Santa Barbara

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TITOLOCAPITOLO

LE PARCOURS

33

0


1

Portu Banda Laverie Lamarmora

iglesias ➜ nebida

Masua Galerie Lamarmora 1.12

sa

Rio

a aM

1.13

Fontanamare

s

1.11

Nebida

20

Campumari

M. Trubixedda

M. S. Giuseppe M. Coremo'

Église Santa Barbara Église Santa Barbara

P.Ta Mezzodi' 18

P.ta Su Pranu

Domus Nieddas Campu Pirastu

Pitzu Luas

M. Campu Pirastu

Bega Su Pitticheddu

M. S. Pietro

Genna Murtas

16

M. Arbu

M. Azzieddas

C. S. Pietro Serra Paurinu

M. Scorra

1.10

M. Meu Sa Punta S'Olioni 14

Cuccu Mannu

P.ta de su Callau Asceru

P.ta is Ollastus

Mine Santa Barbara

Cuccu Picciu Église Santa Barbara Agruxiau M. Agruxiau 1.9 Église S.G.Battista et Santa Barbara

Mine San Giovanni

Bindua

12

Sa P.ta 'e Candiazzus

M. Fenugu

S. Severino

Arcu De Is Moddizzis Carrière Cungiaus

Gare de Monteponi

P.ta Nebidedda

Monteponi 8

Medau Zedde 1.7

10

Cungiaus

1.8

6

1.6

Genna Maiori P.ta Is Coris

1.5

Église Santa Barbara

M. Casula

Vergine Maria

4

M. Gravellu

P.ta Gesus

Campera M. Cresia

C. Eca

C. Olla

Cuc.ru Suergiu

Mine de Campo Pisano P.ta Corona Menga

2

Église Santa Barbara

C. Sciascia

1.4

Iglesias

Campo Pisano

1.3

Sanctuaire du Buon Cammino

L

C. Cabitza

1.2

Église San Francesco 1.1

Cathédrale Santa Chiara P.ta Carcadroxiu

C. Piria Is Lois M. Palmas

Gennarta


D’Iglesias à Nebida

1

0m 0 km

5

LONGUEUR :

10

20,9 km

DÉNIVELÉ : MONTÉE 753

m DESCENTE 797 m

moyenne 7 heures

DIFFICULTÉ : TEMPS :

Informations Fondazione Cammino minerario di Santa Barbara, 70 rue Roberto Cattaneo, Iglesias, tél. +39 0781-24.132, info@ camminominerariodisantabarbara.org, www.camminominerariodisantabarbara.org. Off. de tourisme d’Iglesias, 1 place Municipio, tél. +39 0781-27.45.07, infoturistiche@comune.iglesias.ca.it, www.visitiglesias.comune.iglesias.ca.it. Syndicat d’initiative Iglesias, 13 rue Crispi, tél. +39 0781-31.170, info@prolocoiglesias. it, www.prolocoiglesias.it. Consorzio turistico per l’Iglesiente, 1 place Municipio, tél. +39 348-317.80.65 / 347-27.73.705, info@ctiglesiente.it, www.ctiglesiente.it.

Transports Gare ferroviaire d’Iglesias, 76 rue Garibaldi. La gare est reliée au port de Cagliari et à l’aéroport de Cagliari-Elmas. Service de taxi Zoppo Paolo, tél. +39 33862.42.141. Dan.Travel, minibus, automobiles avec chauffeur, tél. +39 0781-35.00.73 / 335-67.​ 62.964, info@autonoleggiodantravel.com,

NEBIDA

MONTE SCORRA

MONTE AGRUXIAU

MINE DE MONTEPONI

100

IGLESIAS

200

MONTE CASULA

300

MONASTÈRE DU BUON CAMMINO

400

15

20

25

www.autonoleggiodantravel.com. Location automobiles Piras Gianfelice, 22 rue Campania, Cagliari, tél. +39 07080.05.110 / 070-64.97.195 / 393-91.17.576 / 329-74.78.970, www.sardegnatrasferimenti. com, info@sardegnatrasferimenti.com, gianfelicepiras@sardegnatrasferimenti.com. Transfer in Sardinia, 73 rue Sassari, Cagliari, tél. +39 347-09.39.232, www.transferinsardinia.com, transferinsardinia@gmail.com.

Hébergement IGLESIAS : Posada del Convento, 5 rue Crispi,

tél. +39 347-99.74.433, remigiocabras@ gmail.com, 20 lits, cuisine à disposition, participation libre. Ouvert toute l’année. Hotel Artu, 15 place Sella, tél. +39 078122.492 / 0781-22.546, hotelartu@tiscali.it, 36 lits, 30-35 € (tarifs spéciaux aux groupes), ouvert toute l’année. Au départ du Chemin. Euro Hotel Iglesias, 34 rue Fratelli Bandiera, tél. +39 0781-22.634, info@ eurohoteliglesias.it, 50 lits, 35-55 € (tarifs spéciaux aux groupes), ouvert toute l’année. Au départ du Chemin. Hotel Sa Lolla, 2/4 rue Mameli, tél. +39 0781-25.11.20 / 346-12.48.343, info@hotelsalolla.com, 22 lits, 30 €, ouvert toute l’année. À 950 m du départ du Chemin. Pour la liste complète des structures

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iglesias ➜ nebida

d’hébergement, consulter le site www. camminominerariodisantabarbara.org, à l’onglet « hébergement » ou bien prendre contact avec le Consortium touristique de l’Iglesiente. NEBIDA : Posada Nebida, 351 rue Centrale, tél. +39 0781-24.132, info@ camminominerariodisantabarbara.org, en cours d’aménagement, il est recommandé de vérifier sur le site de la Fondation l’ouverture de l’établissement et les services disponibles. Auberge L’Agusteri, Village Tanca Piras, 37 rue S’Argiola, tél. +39 0781-25.21.36 / 348-55.09.​ 580, 14 lits, 35-50 €, ouvert toute l’année. B&B Pedra Rubia, rue Santa Margherita (sans numéro), tél. +39 320-84.10.636 / 348-85.21.863, info@pedrarubia.com,

www.bb-sardegna.com, 7 lits, 30-45 €, mars-décembre. B&B La Pigna, 21 rue Cala Domestica, tél. +39 334-94.74.224, spigamauri@gmail. com, www.lapignanebida.it, 6 lits, 55-65 €, fermé en février. B&B La Vecchia Montagna, 198 cours Pan di Zucchero, tél. +39 349-58.90.627, lavecchiamontagna@tiscali.it, 10 lits, 50-60 €, ouvert toute l’année. Vacanze Sud Ovest Sardegna, 37 rue S’Argiola, tél. +39 339-77.24.176, valeria78dag@alice.it, 6 lits, 20 € par personne, ouvert toute l’année. Nebida Vacanze, 3 rue S’Argiola, tél. +39 338-58.07.097 / 339-71.62.490, info@nebida.com, www.nebida.com, 16 lits, 25-35 €, ouvert toute l’année.

Dès la première étape, nous marchons sur les roches calcaires et dolomitiques les plus anciennes d’Italie, sur de grands gisements de plomb, zinc et argent qui pendant des siècles ont fait l’objet d’une intense activité d’extraction. Nous plongeons aussitôt dans le grand patrimoine culturel, environnemental et religieux de la Sardaigne. De la cité médiévale d’Iglesias jusqu’au village de Nebida, nous croisons des chapelles, églises et édifices de culte dédiés à la sainte patronne des mineurs. Le passage au sanctuaire de la Madonna del Buon Cammino offre à cette première journée une signification spirituelle particulière. L’étape est moyennement difficile, il ne s’agit pas tant de sa longueur que de deux passages en montée qu’il faut dépasser dans la première partie du parcours pour atteindre le col du Buon Cammino (341 m/snm) et les fouilles de Cungiaus (323 m/snm).

Nous partons du monument dédié à Quintino Sella (188 m/snm), sur la place du même nom de la cité médiévale d’IGLESIAS [1.1]. Nous quittons la place et entrons dans le centre historique en passant par la rue Matteotti, nous poursuivons sur la place Lamarmora puis empruntons les rues Sarcidano et Duomo pour arriver sur la place Municipio. Nous traversons cette place en diagonale en gardant sur la gauche l’ancienne cathédrale Santa Chiara [1.2] et le palais épiscopal, jusqu’à pénétrer dans la rue Satta, à partir de laquelle, après avoir tourné à gauche, nous arrivons à l’église San Francesco [1.3] : c’est ici que se trouve la première chapelle dédiée à sainte Barbe. En sortant de l’église San Francesco, nous continuons à gauche dans la rue San Marcello et prenons aussitôt à droite la SS126. Arrivés au tournant, 36


iglesias ➜ nebida

IGLESIAS. La Madonna del Buon Cammino indique aux pèlerins la direction.

nous continuons tout droit dans la rue Buon Cammino en laissant sur la droite la place Conte Ugolino et nous continuons en longeant sur environ 300 m les remparts médiévaux, pour ensuite prendre sur la gauche la route asphaltée qui mène au sommet de la colline, où ont été bâtis le sanctuaire et le monastère dédiés à la MADONNA DEL BUON CAMMINO [1.4] (339 m/snm). Le Chemin se poursuit en abandonnant la route asphaltée près de la barre d’entrée au sanctuaire et au monastère, et en prenant à gauche le chemin charretier qui, après avoir longé vers l’ouest la clôture du sanctuaire, mène à la localité Monte Cresia. Nous poursuivons le long des anciens chemins muletiers et charretiers des mineurs qui traversent les collines métallifères, bien signalées par les autocollants et les étiquettes en aluminium du Chemin, qui affichent la tour avec la flèche de direction de couleur jaune sur fond bleu. Ici, dans l’épais maquis méditerranéen, il est possible d’observer les premiers témoignages des anciennes activités minières (puits, carrières, galeries et fours à calcination). Parvenus au lieu-dit MONTE CASULA il est possible de prendre sur la gauche le sentier signalé qui mène au site archéologique du même nom [1.5] pour ensuite revenir sur nos pas et reprendre le chemin charretier qui, d’abord en légère descente puis en montée raide, mène vers le site minier de Cungiaus. Arrivés au sommet de la colline (323 m/snm) il est possible d’accéder par une grille à un terre-plein d’où observer en toute sécurité l’immensité des fouilles minières réalisées ces 2 000 dernières années. D’ici, nous descendons rapidement le long d’une route asphaltée à la MINE DE MONTEPONI [1.6] (176 m/snm). Nous accédons à la mine par un portail d’entrée sur le côté nord de la place Giovanni Paolo II, où se trouve l’église Santa Barbara [1.7]. Nous parcourons en montée la 37

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iglesias ➜ nebida

route principale du grand complexe minier, d’où nous pouvons observer les imposants témoignages des activités minières. Celui qui mérite une visite est le Pozzo Sella [1.8]. Après avoir longé sur la gauche le bâtiment des Archives historiques minières, nous continuons vers l’ouest, en traversant différentes installations abandonnées, jusqu’à parvenir aux ruines de la laverie Galletti. De là nous descendons le long des virages qui mènent au village minier de MONTE AGRUXIAU [1.9], auquel nous accédons après avoir traversé le périphérique nord de la ville d’Iglesias. Arrivés sur la place du village où se trouve la petite église dédiée à sainte Barbe, nous prenons sur la droite la route qui mène au village minier abandonné de MONTE SCORRA [1.10] (235 m/snm) en empruntant une confortable route carrossable récemment revêtue de béton. Après le village de Monte Scorra, nous laissons derrière nous la vallée d’Iglesias et nous continuons en descente sur environ 500 m jusqu’à atteindre le fond de la petite vallée qui abrite les ruines d’une ancienne laverie. Du fond de vallée nous reprenons la montée jusqu’à la bergerie Pittau, puis nous commençons la descente vers la côte avec la vue, vers le sud, du littoral de Fontanamare. Nous continuons encore sur la route carrossable jusqu’à prendre sur la droite la route asphaltée des camions. Nous la parcourons sur 1,3 km, puis nous prenons sur la droite un chemin charretier qui traverse les vieilles décharges minières et mène à la partie haute du village minier de NEBIDA [1.11], appartenant à la commune d’Iglesias. De là, nous observons la splendide côte de Nebida-Masua, et le Pan di Zucchero toujours visible. Au bout de la place faisant face aux petits immeubles des mineurs nous traversons sur la droite l’ouverture d’un muret et prenons un petit sentier qui longe en descente le centre habité. Nous trouvons l’entrée en briques de la galerie Santa Margherita, que nous laissons sur la gauche pour tourner encore à gauche et rejoindre la rue à plat qui nous mènera à l’église Santa Barbara [1.12]. Nous continuons en descente le long de la rue Sandro Pertini jusqu’à prendre sur la gauche la rue Corallo que nous parcourons sur environ 100 m pour ensuite prendre sur la droite le court tronçon de route qui nous mène sur la voie principale du village, la SP83. Nous nous rendons ensuite sur le côté opposé de cette route provinciale, à partir de laquelle nous rejoindrons, d’abord en marchant sur la droite puis sur la gauche, la place Belvedere [1.13] (145 m/snm), qui termine la première étape du Chemin.

Variante d’Iglesias à Monteponi (-7 km) Les randonneurs

souhaitant raccourcir cette première étape et la rendre plus légère peuvent suivre une variante qui permet d’éviter les remontées sur la colline du Buon Cammino, sur le mont Casula et aux carrières de Cungiaus : d’Iglesias nous rejoignons la mine de Monteponi en suivant la vieille piste cyclable en légère descente, que les mineurs utilisaient autrefois justement pour se rendre à Monteponi. Il s’agit d’un trajet d’environ 2,3 km qui court vers le sud-ouest sur le côté gauche de la chaussée à partir du bout de la rue Roma, proche de 38


iglesias ➜ nebida

MONTEPONI.

Édifice de décantation des fumées et cheminée de la fonderie.

la porte ouest (Porta Nuova) des remparts de la vieille ville d’Iglesias. Le début de cet itinéraire permet de voir, sur la gauche de la rue Cattaneo, la petite église Santa Barbara construite en 1910 par la société Monteponi pour promouvoir le culte de la patronne des mineurs. De plus, la petite église accueillait la statue de la sainte (normalement conservée à Iglesias) pendant la semaine annuelle où elle était portée en procession, sur ce même parcours.

À voir Iglesias Le territoire d’Iglesias est peuplé depuis le néolithique in-

férieur. L’abondance des ressources minières (argent, plomb et zinc) a attiré les grandes puissances de la Méditerranée : Phéniciens, Puniques et Romains, qui installèrent une intense exploitation des mines métallifères de la région de l’Iglesiente. Au Moyen-âge, la cité florissante prit le nom de Villa Ecclesiae sous la domination de Pise, lorsque suite au démantèlement du Judicat de Cagliari (1258) elle fut attribuée au comte Ugolino della Gherardesca de la famille Donoratico (le personnage décrit par Dante Alighieri au chant XXXIII de l’Enfer). Elle fut alors complétée de remparts et de tours de défense, le château-forteresse San Guantino fut bâti sur la colline Salvaterra, de nombreuses et splendides églises furent construites, un hôtel de la monnaie fut fondé où des « aquilini » d’argent étaient frappés. La vie des citoyens était régie par une importante charte dénommée Breve di Villa di Chiesa. Elle comportait également les règlements pour la gestion des activités d’extraction. Le comte Ugolino fit construire entre 1284 et 1288 la CATHÉDRALE SANTA CHIARA, unique cathédrale chrétienne dédiée à la sainte d’Assise. 39

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1

iglesias ➜ nebida

L’ÉGLISE SAN FRANCESCO est proche de la cathédrale. Ses premières fondations, de dimensions plus réduites par rapport à celles d’aujourd’hui, remontent à 1328, et elles sont liées à la présence d’un couvent de frères mineurs franciscains. La chapelle dédiée à sainte Barbe accueille plusieurs tombes, récemment restaurées à l’initiative de l’Association Pozzo Sella, indiquant les noms des mineurs décédés dans les mines de l’Iglesiente de 1922 à 1931. Ces noms représentent symboliquement tous les mineurs qui au cours des siècles ont perdu la vie dans le dur labeur de la mine, que nous souhaitons rappeler et auxquels nous voulons rendre hommage au début de notre chemin. Les passionnés de peinture peuvent admirer dans cette église le polyptique du retable de Mainas, une huile sur toile attribuée à Antioco Mainas (1537-1571).

Sanctuaire et Monastère du Buon Cammino Situé sur la

colline du même nom et dominant la ville d’Iglesias, il fut construit sur différentes périodes et selon des techniques architecturales variées dès la première moitié du XVIIe siècle. Il a été agrandi à partir de l’an 2000 pour accueillir le monastère de l’ordre des Clarisses. Le culte de la Madonna del Buon Cammino s’inscrit dans la continuité de celui de la Vierge Hodigitria d’origine byzantine comme sainte Barbe, qui signifie « guide du chemin » ou « conductrice ». Le passage par ce sanctuaire permet donc aux pèlerins randonneurs de commencer le chemin à partir d’un lieu de culte et de prière dédié à la Vierge du Buon Cammino, figure traditionnelle qui indique la direction aux voyageurs. Les sœurs clarisses du monastère du Buon Cammino appuient avec grande dévotion l’initiative du Chemin minier de Santa Barbara, pour lequel elles ont rédigé le texte du Testimonium. Elles accueillent avec joie et courtoisie les pèlerins, timbrent leur crédenciale et leur souhaitent un bon chemin par des chants et des prières. Il est conseillé de téléphoner pour visiter le sanctuaire, si possible la veille, au numéro de téléphone +39 0781-31.427.

Monte Casula Le site archéologique de Monte Casula se trouve

dans une cavité karstique dénommée grotte de Su Mrajani. Des vestiges liés au peuplement mais aussi à la fonction funéraire ont été retrouvés, allant du néolithique inférieur à l’époque de la civilisation romaine. La grotte comporte deux entrées : un puits elliptique de 6 m sur 4 avec une profondeur de 5 m, et un goulot d’1,5 m de diamètre qui s’ouvre au niveau de la campagne, sur le côté ouest de la grotte. Y faire étape permet d’éprouver l’émotion d’un passé vieux de huit mille ans et de commencer le Chemin dans un lieu habité par les premiers hommes parvenus sur ce territoire.

Monteponi La MINE de plomb, zinc et argent de Monteponi repré-

sente l’un des plus significatifs témoignages de l’épopée minière en Sardaigne. L’exploitation des riches gisements miniers a démarré sous 40


iglesias ➜ nebida

la domination des Carthaginois et des Romains. Après des hauts et des bas et de longues périodes d’inactivité, l’extraction des métaux connut une forte reprise au XIIIe siècle avec l’intervention des Pisans. Ils restaurèrent les vestiges des travaux romains, ouvrirent de nombreuses « fosses » de grandes profondeurs pour l’extraction de sulfures de plomb (galène) contenant de fortes quantités d’argent. Cependant, l’exploitation des ressources minières connut son apogée lors du deuxième versant du XIXe siècle, grâce à l’industrialisation présente dans toute l’Europe. La société Monteponi, constituée en 1850 par des entrepreneurs de Turin et de Gênes, devint l’une des plus importantes entreprises du pays, et représenta même l’excellence de l’industrie italienne à l’Exposition universelle de Paris en 1889. À voir notamment, l’ÉGLISE SANTA BARBARA, le palais Bellavista (ancien siège de la direction de la mine et en annexe la résidence du directeur, il accueille aujourd’hui le siège de l’université), les imposants bâtiments d’archéologie industrielle du POZZO SELLA, récemment restaurés et ouverts au public, et des entrepôts qui abritent actuellement les Archives historiques minières de Sardaigne. Sans oublier les bouleversements du paysage alentour, dus aux fouilles et aux décharges minières.

Monte Agruxiau et Monte Scorra Les mines de plomb et de

zinc désaffectées de Monte Agruxiau et Monte Scorra ont été exploitées de la fin du XIXe siècle aux années 1960. Le village qui s’est développé autour de la mine de Monte Agruxiau est encore habité par une trentaine de familles, tandis que celui bâti autour de la mine de Monte Scorra fut complètement abandonné aussitôt après l’arrêt de l’activité d’extraction.

Nebida Ses origines remontent au XVIIe siècle, lors des premiers

travaux d’extraction minière, entraînant tout autour la création d’un centre habité. Au début du XXe siècle, le nombre d’habitants atteignit jusqu’à 3 000 âmes, dont pratiquement un tiers travaillait dans les différents chantiers du complexe minier. L’activité cessa dans les années 1980. L’ÉGLISE SANTA BARBARA se trouve dans la partie haute du village. Aujourd’hui encore, les habitants de Nebida ont maintenu bien vivant le culte de la patronne des mineurs : la traditionnelle procession en son honneur a lieu chaque année.

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La mine reste en nous Vous voulez savoir ce qu’est la mine ? La mine a toujours été notre histoire, elle ne l’est plus désormais. Les mines de plomb et de zinc, celles dans lesquelles j’ai travaillé, sont les plus dangereuses à cause de la silicose. Cette maladie qui nous dévore les poumons, elle explose à l’intérieur quand on l’a déjà quittée la mine, on a changé de métier. Les anciens mineurs sont presque tous malades de silicose, ils meurent par manque d’air. À cause de leurs poumons percés. Les poussières de la mine continuent de tuer, même aujourd’hui.

La poussière. La poussière était omniprésente dans la mine, on ne respirait plus. Après les explosions, c’était terrible, on entrait et il n’y avait que de la poussière. La ventilation est venue plus tard. Certains mineurs s’évanouissaient par manque d’air et on les retrouvait par terre, quand la poussière était retombée. Morts. Morts au bout de leur tour. La fin du travail était le moment le plus dangereux. Des centaines d’explosions se succédaient. Les galeries se remplissaient du vacarme des explosifs. Les mines étaient amorcées l’une derrière l’autre, soulevant une immense poussière sur notre fatigue, notre désir de revoir la lumière.

Galeries, puits et fours. Dans la mine, on travaille à l’horizontale

le long des goulots qui suivent la veine du minerai. Puis, il y a les puits et les fours, les liaisons verticales entre les différents niveaux de la galerie. Elles servent à descendre et monter, à renouveler l’air, pour sortir le minerai. Dans la mine, on travaille de vide en vide, nous avons travaillé jusqu’à 60 m en dessous du niveau de la mer. Arrachant tout à la terre. On sortait trempés de la mine. La chemise dégoulinante d’eau et de sueur. Et quand on sortait, l’eau ne suffisait pas pour nous laver. La mine, elle reste en nous, ses relents de renfermé nous collent à la peau, l’odeur du minerai imprègne nos habits, notre corps. Plus la galerie devient étroite, plus on descend dans les viscères de la terre, plus il fait chaud, et plus l’air vient à manquer… Le plus beau jour dans la mine ? Celui où la prime de production a été indexée sur le prix du minerai. Ce fut vraiment une grande conquête. Dans les années 1960, nous formions un mouvement, nous luttions tous ensemble. Nous étions des ouvriers, et fiers de l’être. Puis, ils nous ont avalés, absorbés. On nous a mis à la retraite à 45 ans. À 45 ans, on s’est retrouvés désœuvrés, sans travail. Une bonne retraite et pas d’avenir. Je suis parti quelques temps et quand je suis revenu, ce qui m’a le plus frappé, ce fut de me rendre compte que les mines, c’était une histoire révolue. On a fait construire de belles maisons, on a arrêté de faire des enfants, et on a fini au bar. Gerardo Ancien mineur. Carbonia, juillet 2006 42


Nous allions à la mine à pied Je suis né à Montecani en 1930. À 17 ans, j’ai été embauché à Acquaresi et je travaillais à l’extérieur, en atelier. Mais en atelier, on ne gagnait pas grand-chose, alors j’ai dit au chef de service que je voulais descendre dans les galeries et ils m’ont transféré dans la mine, parce qu’on gagnait un peu plus. J’allais à pied à la mine de Scalittas en passant sur ce sentier, même la nuit, pour prendre le troisième tour, été comme hiver. La lampe à acétylène éclairait le sentier et comme la mèche s’éteignait quand il y avait du vent, on mettait un pare-flamme ou un bout de tôle devant la mèche, mais on marchait lentement, toujours po fai luxi a su mori (« pour faire de la lumière sur le sentier »). Gino 82 ans, ancien mineur. Nebida, 2012

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2

Porto Sciusciau

nebida ➜ masua

Oliveto Voie ferrée Scalittas-Cala Domestica

P.ta Cubedda

P.ta Bousse

Canale Grande

P.ta Sa Bidda

P.ta Pintau Gutturu 'e Sattu

P.ta Buccione

M. Nai

P.ta 'e Mesu

Sentier Miniere nel Blu Porto Flavia

2.5

Porto Bega Sa Canna

8

M. Guardianu

Plage de Masua

2.4

Masua 6

Porto Corallo

P.ta Cortis

2.6

M. Mordegu

Mine de Masua

M. Sai

P.to Ferru

Église Santa Barbara 2.3

Portu Banda

4

Cuccu Aspu Église Santa Barbara Laverie Lamarmora 2.2

2

Nebida

M. Trubixedda

2.1

Galerie Lamarmora

M. S. Giuseppe P.ta su Pranu

P.ta Mezzodi' Campumari

N.Ghe S. Pietro M. Azzieddas

Pitzu Luas

Fontanamare Rio Sa Masa

M. Coremo'


De Nebida à Masua

2

400 800

MASUA

100 200

PORTO FLAVIA

200 400

NEBIDA LAVERIE LAMARMORA

300 600

0m 0 km

LONGUEUR :

5

10

20

25

Hébergement

9,2 km

DÉNIVELÉ : MONTÉE 371

15

m DESCENTE 500 m

moyenne TEMPS : 3 heures et 30 minutes DIFFICULTÉ :

Informations et transports Off. de Tourisme de Iglesias, 1 place Municipio, tél. +39 0781-27.45.07, infoturistiche@comune.iglesias.ca.it, www.visitiglesias.comune.iglesias.ca.it. Syndicat d’initiative Iglesias, 13 rue Crispi, tél. +39 078131.170, info@prolocoiglesias.it, www.prolocoiglesias.it. Consortium touristique de l’Iglesient, 1 place Municipio, tél. +39 348-31.78.065 / 347-27.73.705, info@ctiglesiente.it, www.ctiglesiente.it.

Accueil Monte Nai, tél. +39 34562.60.889, maurizio.unali67@gmail. com, 6 lits, 15-20 €, ouvert toute l’année. À environ 3,8 km des parkings de Masua le long de la variante intérieure de l’étape 3. Centre scout Masua, tél. +39 0781-22.611 / 339-79.34.710, viviscout@yahoo.it, 64 lits, 20 €, ouvert toute l’année. Hors du chemin, à environ 2 km du parking de Masua sur la route asphaltée qui monte au centre minier de Masua. Si les structures n’ont pas de disponibilités, il existe d’autres hébergements à environ 3,4 km de Masua, dans le village de Nebida (voir étape 1), qui sont rapidement accessibles par les transports publics ou en taxi, pour revenir le lendemain au point d’étape. MASUA :

Nous abordons dès le début de cette étape plusieurs montées et descentes difficiles et nous plongeons au cœur de la beauté du paysage littoral, jusqu’à atteindre les falaises calcaires de Masua. La brièveté du parcours permet de visiter les extraordinaires bâtiments d’archéologie industrielle, de la laverie Lamarmora au grand œuvre d’ingénierie minière de Porto Flavia, bâti sur la falaise. Outre le magnifique paysage littoral, nous pouvons admirer ici les couleurs et la morphologie des formations géologiques qui évoquent l’évolution de la croûte terrestre dans cette ancienne région d’Italie.

Nous partons de la place Belvedere de Nebida (145 m/snm) et nous longeons vers le sud sur environ 270 m la SP83 jusqu’à prendre sur la 45


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nebida ➜ masua

droite le vieux sentier des mineurs (qui le parcoururent jusqu’au milieu des années 1950), qui descend avec de brusques virages. Nous atteignons ainsi l’entrée de la GALERIE LAMARMORA (S’Arribasciu) [2.1], à une altitude de 64 m/snm, à partir de laquelle nous empruntons le tracé de l’ancienne voie ferrée qui mène en légère descente, après avoir traversé deux courts tronçons dans la galerie, à la LAVERIE LAMARMORA [2.2]. Nous dépassons la partie supérieure de la laverie (61 m/snm), prenons le chemin charretier sur la droite qui devient rectiligne après deux virages serrés et nous le parcourons en montée sur 280 m. Ici, nous prenons à nouveau sur la droite en légère montée ce même chemin charretier qui nous ramène sur la place de départ, aux alentours de la promenade du Belvedere de Nebida (que nous conseillons de faire, pour la beauté du panorama). Nous retournons ensuite sur la place Belvedere, où nous rejoignons la SP83 qui traverse tout le centre de Nebida. Nous parcourons la SP83 sur environ 110 m et prenons à gauche la rue S’Argiola qui mène à l’entrée du Villaggio Tanca Piras puis aux petits immeubles des mineurs. Ensuite, nous nous dirigeons vers la périphérie du centre pour prendre en descente le sentier qui monte à 109 m/snm, en bas de la colline Perda Bianca. Nous prenons sur la droite le sentier qui mène en descente à la route asphaltée du fond de vallée, que nous traversons perpendiculairement pour prendre le sentier qui remonte sur le versant opposé, jusqu’à une altitude de 113 m/snm [2.3], d’où il est possible de rejoindre dans une légère descente la piste qui traverse le reboisement des collines alentour. Arrivés à ce point, nous prenons sur la droite cette piste à peu près plate et nous la parcourons sur environ 1,5 km en laissant d’abord sur la gauche, à environ 800 m, une piste en descente puis après 100 m sur la droite la piste qui arrive en montée du cimetière de Nebida peu éloigné, avec la vue d’un paysage particulièrement remarquable, pour ensuite prendre sur la droite la piste réalisée pour rejoindre une galerie de fouilles minières qui, en forte descente, mène au-dessus du charmant cadre de Porto Corallo. Nous laissons sur la gauche la belle crique de Porto Corallo et nous continuons sur la droite le long du chemin charretier plat, qui nous mène, en marchant sur le quai avec une vue splendide sur le Pan di Zucchero, au parking derrière la PLAGE DE MASUA [2.4]. Lors du passage sur les collines de Nebida à Masua nous marchons sur des roches conglomératiques connues sous le nom scientifique de poudingue ordovicien : les galets arrondis des roches cambriennes préexistantes sont cimentés dans une pâte à teneur élevée en oxyde de fer, qui apporte une couleur violacée à la roche et à la falaise. Du parking qui marque notre arrivée à Masua, nous prenons sur la droite une route blanche carrossable en montée jusqu’à trouver le tracé de l’ancienne voie ferrée minière, utilisée au siècle dernier pour le transport des minerais de la mine de Masua au complexe de Porto Flavia, où ils étaient chargés sur des bateaux à vapeur. Après une marche d’1,5 km nous arrivons à l’entrée de la galerie de PORTO FLAVIA [2.5] où nous pouvons participer à une visite gui46


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