D Festival 6 // Isaac y Diola // Antia Diaz & German Jauregui

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Antia Diaz & German Jauregui 7 > 9.06.16 20:00 - Marni (SALLE) Création Direction, chorégraphie et interprétation Antia Diaz & German Jauregui Créateur son Borja Ramos Créateur lumières Hadrien Lefaure

Merci à Ultima Vez, Zawp Bilbao, Anna Rubio et Sara Sampelayo.

© German Jauregui

Isaac y Diola


C’est à travers un langage spécifique du corps et de la création d’un paysage sonore et de lumière précis que ce duo se plonge dans des questions de nature suivante : comment grâce à la création d’un contexte discret, pouvons-nous dévoiler l’intime, ce qui réside à l’intérieur du corps ? Comment un acte de révolte du corps peut-il être une tentative d’évasion de la force de gravité? Comment la transgression peut-elle devenir l’arme qui permet de comprendre ce qui échappe à notre raisonnement ? Isaac y Diola se présente comme un voyage qui aborde l’énigmatique à travers le sensible.

CREATION

Un duo dont le noyau central est la vibration. Il émerge de la fusion de deux solos, créés tout à fait indépendamment et pourtant complémentaires, voire intimement connectés. Il réunit deux chorégraphes-danseurs, deux corps, deux perceptions – l’intime et l’universelle -, deux sensibilités.

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Entretien avec Antia Diaz & German Jauregui Nous avons constaté que, dans les spectacles programmés pour cette édition du D Festival, la dimension politique de l’art vivant est plus présente que jamais. Comment vous situez-vous en tant qu’artistes et chorégraphes par rapport à cette dimension politique ? Comment l’abordez-vous dans votre pratique et dans Ysaac y Diola en particulier ? Nous pensons que le simple fait de faire du théâtre aujourd’hui représente un acte de résistance, d’engagement, d’honnêteté; c’est une opportunité de mener une réflexion sur la nature de la condition humaine et de mettre au jour les complexités auxquelles nous sommes amenés à faire face dans notre quotidien. En développant un langage artistique, on questionne le réel, le quotidien, on remet en question, on fouille le mystère de ce qu’est être humain. Dans le cas de Isaac y Diola, nous nous occupons du corps, de l’état de vulnérabilité et de force qu’il dégage et de sa relation énigmatique avec le monde. Nous visons à approfondir, fouiller et même corrompre ces complexités qui échappent à notre raisonnement; creer, à travers de la fiction, une réalité parallèle à laquelle le spectateur se confronte et qu’il complète par sa propre interprétation, tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel. Quel est le point de départ de cette création ? D’où vous est venue l’envie de travailler ensemble ? Isaac y Diola prend sa source dans deux pièces antérieures, deux solos plus précisément. Ils ont été créés de manière indépendante, par chacun de nous, en 2007 et en 2009 . Le temps

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À partir de cette certitude, nous avons entamé un processus de distillation des deux solos afin d’en extraire les questions communes, le germe du nouveau projet. C’est dans l’observation du processus de maturation et de fermentation auquel les deux solos ont été exposés que nous avons trouvé l’élan premier de la pièce. Et quelle est cette matière première ? Autour de quel sujet se construit le spectacle et comment le traitez-vous ? Quelle image du corps développezvous dans votre pratique chorégraphique ? L’image de la vibration est à la base du spectacle. Le corps subit une vibration causée par la tension produite par un double mouvement : vers l’extérieur et vers l’intérieur. Ce qui compose notre organisme (les organes, les fluides, les os, les muscles ou les nerfs) mais aussi les sensations et émotions générées par l’expérience personnelle vécue par chaque individu ont une influence sur le corps, tout comme les « lois » universelles externes : la force de gravité, la force électromagnétique, et la force nucléaire qui affectent tout individu, planète ou univers.

CREATION

passé offre le recul nécessaire permettant d’y déceler certains signes qui induisent leur intime connexion. Nous avons trouvé, à la fois dans les affinités mais aussi dans les oppositions qui surgissent entre eux, une relation de complémentarité.

À partir de ce concept, deux images du corps s’imposent. D’un côté, nous

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nous préoccupons du corps comme lieu de collision entre le plus interne ou minuscule et le plus externe ou immense; d’un autre côté, nous voulons approfondir l’image du corps comme filtre qui favorise le pas, et qui crée un amalgame entre les éléments qui composent chacune de ces dimensions. Quel est l’impact de la musique dans la construction de la chorégraphie ? Comment la choisissez-vous ? Quel est son rôle ? Comment entre-t-elle en résonnance avec les corps ? Au coeur de notre travail nous nous appliquons à ce que le corps, de même que le texte, la lumière et le son ne soient pas utilisés comme supports ou décorations de l’action. Mais, au contraire que chaque élément ait sa propre ligne dramatique au même temps que l’union entre eux crée la texture qui forme la pièce. Dans le cas du son, nous collaborons avec le compositeur Borja Ramos. Nous travaillons parallèlement sur les mêmes prémisses et tout trouvaille, qu’il soit dans le champ musicale ou dans le corporel, determine l’évolution de l’autre. De cette manière, nous cherchons à creer un dialogue où musique et action se modulent et s’enrichissent réciproquement.

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