D Festival 7 : Entretien [Florencia Demestri & Samuel Lefeuvre]

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Le Terrier Florencia Demestri & Samuel Lefeuvre / LOG Mardi 30 mai > Jeudi 1er juin • 20:00 Performance

Chorégraphie Florencia Demestri & Samuel Lefeuvre / Danse Ricardo Ambrozio, Florencia Demestri, Samuel Lefeuvre, Laureline Richard, Lief Weuts / Lumières Benjamin Van Thiel & Arnaud Gerniers /Musique Dimitri Coppe / Dramaturgie Olivier Hespel / Costumes Isabelle Lhoas / Assistant Jeremy Grynberg / Co-production Les Brigittines, Centre Chorégraphique de Nantes dans le cadre de l’Accueil Studio, Halles de Schaerbeek, Théâtre Marni / Accueil en résidence CDC Le Gymnase-Roubaix, CC Berchem, KC de Werf (Bruges), Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek, Grand Studio (Bruxelles), Ultima Vez, Space Belgica / Avec l’aide de la Fédération Wallonie - Bruxelles - Service de la Danse et de l’Association Beaumarchais-SACD (Bourse à l’écriture chorégraphique, et Aide à la Production) / Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre sont accompagnés par Grand Studio

Photo © Dieg Degtiarov

Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre signent leur deuxième écriture commune, entre danse et théâtre physique : un plongeon dans les abîmes d’un terrier, où il est avant tout question de sensations plus que de narrations. Une poétique souvent torve et intense, qui vous entraine dans des chemins sinueux pour mieux tordre votre perception de la réalité… des corps, de l’espace et du temps. Le terrier est un récit scénique sans finalité mais offrant une multitude de dénouements.


Quel est le rôle de la Boîte Noire dans « le terrier » ? Quelle est sa relation avec les interprètes ? Comment tentez-vous d’inclure le spectateur dans le « Terrier » ? Florencia & Samuel : Pour ce spectacle, nous avons choisi de considérer la Boîte Noire (l’espace physique de la représentation) comme un protagoniste à part entière et de lui donner même le rôle central dans le déroulement des évènements... Tout commence par l’intrusion sur le plateau d’une spectatrice. Une ligne narrative prend alors forme, en entremêlant ce que cette femme projette dans l’espace et ce que la Boîte Noire lui renvoie. Dans ce terrier, viendront ainsi s’accumuler et s’entremêler quatre protagonistes, les relations que chacun d’eux développera avec la Boîte Noire, et les interactions/entre-chocs entre ces cinq éléments. De quoi, en somme, développer un labyrinthe à fictions. De cette manière, nous développons un récit scénique avec une multiplicité de dénouements. Une manière pour nous d’inviter le public à lâcher le fil, à échapper à une dramaturgie du sens unique au profit d’une dramaturgie des sens (dans tous les sens du terme) ; de l’inviter en fin de compte à tisser sa propre poétique du plateau. Un principe d’incertitude règne au sein du « Terrier », sous quelle forme apparaît-il ? Florencia & Samuel : Nous voulons amener les spectateurs à questionner ce qu’ils voient. Selon Borges, « l’acteur, sur une scène, joue à être un autre, devant une réunion de gens qui jouent à le prendre pour autre ». C’est cette zone incertaine que nous interrogeons, ce glissement entre le réel et l’imaginaire où chacun, spectateur comme interprète, décide de croire (ou pas). Nous aimons donner à voir des corps, des personnages qui ne paraissent pas contrôler ce qui leur arrive, qui ne semble pas en savoir plus que le public lui-même. Nous avons notamment centré le travail chorégraphique du Terrier sur la question de la déformation : « détourner » les corps réalistes qui montent sur le plateau, transformer ces entités de prime abord familières


et quotidiennes en une matière de plus en plus étrange, sinon méconnaissable. Il s’agit d’une façon pour nous de semer le doute sur la frontière entre réalité et fiction, et par là même de creuser et de faire surgir de l’étrangeté... Comment la création lumière fait-elle pour rendre l’espace « vivant » ? Florencia & Samuel : Le travail de Benjamin Van Thiel & Arnaud Gerniers est, avec la musique, un des outils principaux qui rend cet espace vivant. Au final, il s’agit d’un labyrinthe dans lequel les interprètes, comme le regard des spectateurs, viendront se perdre. Nous avons effectué des recherches sur l’ombre et la pénombre, pour donner une matière dense à la Boîte Noire. Nous avons cherché au cours des résidences techniques des procédés qui peuvent rendre l’obscurité vivante. Dans le teaser, on perçoit directement que la musique participe à la sensation d’embarras, voire de malaise, d’angoisse. Cela est-il dû à la composition ou à des techniques particulières ? Florencia & Samuel : La bande-son est réalisée et mixée par Dimitri Coppe, musicien électroacoustique dont l’approche du son et de l’espace est en belle adéquation avec ce projet, tant pour ses enjeux dramaturgiques que chorégraphiques. Son travail de composition et de multidiffusion du son vient renforcer les ambiances créées sur le plateau et troubler d’autant plus les perceptions des spectateurs. Des sons voyagent dans l’espace de représentation, et dans l’espace du théâtre entier pour renforcer la porosité entre gradins et plateau, et alimenter le sentiment d’incertitude que nous voulons provoquer chez le spectateur. thelogcompany.be


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