D Festival 7 : Entretien [Sara Sampelayo]

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Odium

Sara Sampelayo / Out of Order Mardi 30 mai > Jeudi 1er Juin • 21:00 Quelle violence peut encore nous choquer aujourd’hui ? Sara Sampelayo et Harold Henning offrent une sorte d’ode démontrant l’absurdité de la violence dans un projet intrépide et impertinent qui questionne nos habitudes de regarder, d’observer et de participer à la violence.Un champ de bataille où deux danseurs donnent à voir un kaléidoscope des images violentes qui font part de notre quotidien, à tel point qu’elles ne nous choquent plus, nous affectent de moins en moins. Un spectacle autour de notre perception éhontée et parfois Direction Sara Sampelayo / Création - Interprétation Sara Sampelayo & Harold Henning / Création lumière Bas Devos & Marlies Jacques / Texte Nele Vereecken / Création sonore Michiel Soete / Assistant artistique Michiel Soete / Costumes Sven Roofthooft & Sara Sampelayo /Avec le soutien du Théâtre Marni, Les Brigittines, la Fédération Wallonie Bruxelles -Service de la Danse, nadine, Bains Connective et le Centre Culturel de Forest.

Photo © Sara Sampelayo

Création danse


« Odium » ouvre une série de questions par rapport à la violence pour essayer de situer nos limites. Ta démarche semble concrète et sans concession, peux-tu nous éclairer sur ton le point de départ? Sara : Nous sommes constamment entourés de violence. Aujourd’hui nous pouvons tous, presque en temps réel, contempler les images les plus atroces d’une réalité décomposée. Nous sommes presque arrivés à considérer et nous avons souvent même accepté, que la violence est un mode valide de réponse aux conflits. Pour un grand nombre de personnes dans le monde, la violence semble faire partie du quotidien ; il s’agit d’apprendre à vivre avec pour survivre. Jʼai l’impression que nous sommes de plus en plus en train de nous habituer à la surcharge d’informations cruelles et insoutenables. Pourrions-nous parler d’addiction au flot de violence qui habite nos écrans ? Sommes-nous de ce fait, de plus en plus tolérants face à l’agression et la violence ? Et si c’est le cas, y-a-t- il a une cure possible de désintoxication ? Voilà mon point de départ, comment définir notre société par rapport à la violence : passif, intoxiqué, totalement tolérant... ? A cet effet, Harold Henning et toi lutterez véritablement sur scène. Sara : J’ai imaginé deux voraces, amoraux, deux antihéros réellement violents et cherchant à l’être autant que possible, jusqu’à ce que l’un d’eux se rende. Je voudrais pousser les scènes jusqu’au ridicule, dans la dérision, afin que tout devienne risible et stupide. Une espèce d’ode, à travers laquelle nous voulons démontrer le caractère insensé, illogique de la violence.


Souhaites-tu transmettre un message politique ? Sara : Mon envie c’est surtout de mettre le focus sur notre position en tant qu’individu face à des actes violents, dans tous leurs genres. Sur la puissance de la violence. Sur notre indifférence face aux actes de violence. Sur notre impassibilité... quand nous arrivons à ne pas nous laisser affecter, mais aussi, sur ce qui nous rend furieux, agressifs, violents. Les danseurs-lutteurs porteront une armure de plâtre : Comment exploites-tu cette contrainte au niveau chorégraphique ? Sara : Les corps fragiles semblent être préparés et protégés contre une quelconque attaque ou agression. Mais cette protection de survie s’avère être aussi le point le plus faible : le plâtre n’offre que peu de résistance. Au tout début, les danseurs semblent tous les deux forts, robustes et fermes; deux corps inertes, presque comme un hommage herculéen à l’homme surhumain. Mais petit à petit, le plâtre commence à révéler de légères fissures et le jeu de pouvoir démarre : on observe alors la véritable anatomie de lʼacte violent. sarasampelayo.com/outoforder


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