Guide PME de sensibilisation aux risques

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Sensibilisation Les Guides CGEM

Guides PME

DĂŠcembre 2008

aux risques


Édito La notion de prévention des risques a souvent semblé abstraite aux entrepreneurs car difficilement appréhendable de prime abord. De plus, la perception des risques évolue. Toutefois, les différentes occurrences de sinistres de toutes natures et leur coût humain et économique ont amené les entreprises à prendre au sérieux cette donne dans leur approche managériale quotidienne. Nous sommes désormais amenés à réfléchir de plus en plus avec cette donnée de base qui, quelles que soient les assurances, bouleverse des vies et des entreprises dans leur exploitation propre. Cette approche novatrice qui repose sur les principes de sensibilisation, de vulgarisation et d’harmonisation, a amené la CGEM à mettre en oeuvre ce guide. Celui-ci a pour but de mettre en évidence l’importance de la sensibilisation aux risques de toutes natures, dans un processus actif de réduction des vulnérabilités. Nous avons donc dû puiser dans les différentes recherches et études existantes ainsi que dans nos expériences respectives, afin de faire en sorte que ce guide soit le plus didactique et le plus convivial possible. Cette approche nous permettra de mettre cet ouvrage à jour et d’en faire ainsi un élément dynamique de cette notion de risque que nous côtoyons en permanence. Jamal CHAQROUN Président - Commission Prévention des Risques


Sommaire Préambule Introduction 1. Qu’est ce que le risque ? 2. Suis-je concerné ? 3. Pourquoi gérer les risques ? 4. Quels sont les enjeux ?

Typologie ou catégories de risques 1. Le risque naturel 1. Le risque industriel 3. Le risque professionnel 4. Le CyberRisk ou risque pour les Systèmes d’Informations et l’information 5. Sécurité de l’entreprise 6. Autres risques

Gestion des risques - le risk management 1. Identifier les risques 2. Evaluer les risques 3. Mesures de mitigation 4. Comment financer et couvrir les risques ? 5. Communiquer autour du risque

Prévention des risques 1. Prévention et prévision 2. Intervention immédiate 3. Diagnostic post-crise 4. Formations aux comportements face aux risques

Difficultés dans la gestion des risques et conseils de prévention 1. Perception des risques 2. L’incertitude liée au risque 3. Principes généraux de prévention 4. Mesures de prévention

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Conclusion

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Annexes

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1. Différentes définitions du risque 2. Exemples de grandes catastrophes naturelles et technologiques

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PrĂŠambule 4

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Introduction La sécurité a toujours été le propre de l’Homme ; ainsi avant de le maîtriser, l’Homme s’éloignait du feu qu’il percevait, au même titre que les animaux, comme un danger. Mais l’Homme après avoir suivi son instinct s’est servi de son intelligence et de ses apprentissages pour faire de la sécurité un concept concret, qui, à l’ère industrielle et postindustrielle, est devenu une nécessité première pour le bien-être de l’entrepreneur comme celui de ses salariés. La sécurité, selon la définition qu’en donne le «Petit Larousse», évoque une situation où l’on n’a aucun danger à craindre. Cette définition, reposant sur le principe de zéro risque n’est nullement adaptée aux activités humaines. Le risque est inhérent à l’Homme et à toute entreprise humaine. Cependant la prise de risque est mesurable et prévisible dans certains cas ; on parle alors de risque acceptable.

Ce guide, qui est le premier d’une longue série sur la prévention des risques, a pour vocation d’imprégner le monde de l’entreprise des risques existants et de l’importance de leur gestion. Nous souhaitons vivement que ce guide attise votre curiosité sur les facteurs de risque que vous côtoyez au quotidien. Nous espérons également vous convaincre de l’intérêt à donner, au sein de vos structures, à la sécurité et à la prévention des risques, non seulement pour éviter de gérer des drames, mais aussi et surtout pour contribuer efficacement à l’amélioration globale des performances de vos entreprises.

Mais tout entrepreneur prend des risques et ce, à divers niveaux. De fait, la notion de risque et de gestion des risques est donc apparue dans le secteur industriel, financier, tertiaire et toutes autres activités économiques.

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Qu’est ce que le risque ? Le risque est une exposition à un danger potentiel, inhérent à une situation ou une activité. Le risque désigne un danger bien identifié, associé à l’occurrence d’un évènement ou d’une série d’évènements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s’ils se produiront mais dont on sait qu’ils sont susceptibles de se produire dans une situation exposante. Le risque peut être défini comme un être mathématique (le produit de l’aléa par la vulnérabilité), voire comme un phénomène (risque d’un mouvement de terrains), comme une perception (situation à risques), qui découle d’une part, de l’existence d’un danger (facteur de risque ou périls) et d’autre part, de la présence de l’Homme dans la zone de danger (objet du risque). Il peut également qualifier un système complexe intégrant plusieurs niveaux de risques et plusieurs natures (risques techniques, financiers, environnementaux) comme le risque projet. La notion de risque est complexe et fait l’objet de nombreuses définitions (cf. lexique en annexe) mais il n’y a pas d’acceptation universelle.

Un risque est la possibilité de perte

Cependant, toutes les définitions mettent l’accent sur deux caractéristiques communes : - L’incertitude : un évènement peut se produire ou non. - La perte : un évènement aboutit à des conséquences indésirables.

Suis-je concerné ? On entend souvent dire que les accidents n’arrivent qu’aux autres, il faut en être conscient, le risque nul n’existe pas. Que ce soit dans le domaine de la vie privée ou de la vie professionnelle, nous prenons tous des risques, qui, la plupart du temps, sont calculés. Il en va de même des entreprises qui doivent faire face à toutes sortes de risques dépendant tant de leur taille que de leurs activités propres. Les dangers auxquels l'ensemble des entreprises est exposé sont tellement nombreux qu'il serait impossible d'en faire une liste exhaustive, cependant des milliers de risques entourent les entrepreneurs et tous doivent se préparer et se prémunir contre un risque réel inhérent.

Résultat indésirable Opportunité manquée

Probabilité d’occurrence

Risque Conséquences : importance de la perte

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Le risque possède deux dimensions : - La probabilité d’occurence - Les conséquences de son occurence

Po = Probabilité d’occurrence Pd = Probabilité qu’il échappe à la détection Une mesure du risque peut être conçue comme suit : Po x Pd x Coût des conséquences


Pourquoi gérer les risques ?

La gestion des risques permet aux entreprises de : - Sécuriser leur personnel - Gagner en productivité, - Protéger les installations, - Améliorer la qualité des produits.

Quels sont les enjeux ?

Si vous n’attaquez pas activement les risques lors de vos projets... Ils vous attaquent. « If you don’t activly attack the risk in your prioject...They will activly attack YOU» Tom GILB.

Les risques sont partout, l’important est de savoir les évaluer, les anticiper, les contrôler et les financer avec rigueur. Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour votre entreprise ? Si vous savez que vous avez protégé votre entreprise, vos préoccupations seront la productivité et les bénéfices et non plus des risques de pertes. Les sociétés qui optimisent la gestion de leurs facteurs risques bénéficient d’un avantage compétitif face à une concurrence qui en serait dépourvue. En effet, elles ont beaucoup plus de chances d’atteindre leurs objectifs dans les temps voulus. Elles seront également en mesure de prendre des risques calculés, du fait de leur meilleure appréhension des menaces et donc saisir plus d’opportunités.

• Les enjeux humains : Il s’agit des personnes physiques directement ou indirectement exposées aux conséquences d’un accident. Elles peuvent se trouver dans un lieu public, chez elles, sur leur lieu de travail, pendant le transport domicile / travail / domicile, etc... Le risque peut aller de la blessure légère au décès. Le type d’accident influe sur le type de blessures. • Les enjeux économiques : Un accident industriel peut altérer l’outil économique d’une zone. Les entreprises, les routes ou les voies de chemin de fer voisines du lieu de l’accident peuvent être détruites ou gravement endommagées. Dans ce cas, les conséquences économiques peuvent être désastreuses. • Les enjeux environnementaux : Un accident industriel peut avoir des répercussions importantes sur les écosystèmes. On peut assister à une destruction de la faune et de la flore, mais les conséquences d’un accident peuvent également avoir un impact sanitaire (pollution d’une nappe phréatique par exemple).

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T ypologie ou catĂŠgories de risques

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1. Le risque naturel Qu’est-ce qu’un risque naturel ? L’expression «risque naturel» s’utilise par opposition à celle de «risque technologique», mais elle n’implique pas que le risque soit la conséquence d’un phénomène exclusivement naturel ou que l’activité humaine n’y soit pas reliée. Le risque naturel est donc une menace qui provoque des dommages importants sur l’Homme, les biens et l’environnement.

Quels sont les types de risques naturels ? Les risques naturels peuvent être classifiés de la façon suivante : - Météorologiques/climatiques ; - Géophysiques ; - Biologiques ; - Anthropiques ; - Mixtes. Une grande partie des risques naturels est fortement liée aux conditions atmosphériques : • Risques dont l’aléa est exclusivement lié aux conditions météorologiques ou climatiques : - Tempêtes de vent ; - Vagues de froid ou de chaleur ; - Tornades et ouragans ; - Grêle ; - Chutes de neige exceptionnelles ; - Tempêtes électriques. • Risques dans lesquels interviennent d’autres facteurs, soit naturels ou anthropiques : - Avalanches (géologie, météorologie) ; - Inondations (météorologie, hydrologie) ; - Mouvements de terrain liés, dans certains cas, à la pluie (météorologie, géologie) ;

- Grands incendies de forêt ; - Sécheresses. • Risques naturels d’origine nonatmosphérique mais qui produisent un impact important sur l’atmosphère : - Éruptions volcaniques ; - Les situations de forte pollution atmosphérique (non naturelle) se situeraient à la frontière entre les risques technologiques et naturels. • Parmi les risques d’origine géophysique, on peut remarquer : - Séismes ; - Volcans ; - Subsidences ; - Glissements de terrains ; - Chutes de blocs ; - Avalanches ; - Ceux reliés à des problèmes littoraux, essentiellement l’affaissement de la côte et l’érosion. Certains de ces derniers risques peuvent avoir des déclencheurs d’origine météorologique ou anthropique.

Quelles sont les conséquences des risques naturels ? Les dommages occasionnés par les risques naturels peuvent être : - Directs (personnes, biens, agriculture et élevage, infrastructures, patrimoine culturel,…) ; - Indirects (interruption de chantiers et de systèmes de production, diminution du tourisme,…).

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2. Le risque industriel Qu’est-ce qu’un risque industriel ? Un risque industriel est un évènement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences, immédiates et/ou à long terme, graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens, l’environnement ou le milieu naturel. Il est lié à l’utilisation, au stockage ou à la fabrication de substances dangereuses. On recense différents types d’industries à risque (liste non exhaustive) : - Les industries chimiques, qui produisent ou utilisent des produits chimiques en grande quantité ; - L’ensemble des industries travaillant les produits pétroliers, depuis les raffineries jusqu’à la distribution, en passant par le stockage (exemples : sites pétroliers et/ou pétrochimiques) ; - Les stockages de gaz ; - Les sites de fabrication et de stockage d’explosifs ; - Les silos et installations de stockage de céréales, grains, produits alimentaires ou autres produits organiques dégageant des poussières inflammables ; - Les établissements utilisant des substances dangereuses, tels que les sites pharmaceutiques et sites agroalimentaires utilisant de l’ammoniac en quantités importantes dans le cadre des systèmes de refroidissement, ou encore les sites de traitement des déchets dangereux. Ces types d’industries peuvent générer des phénomènes dangereux, mais le phénomène dangereux n’implique pas forcément la présence d’un risque. Néanmoins, la classification des installations à risque repose sur le potentiel de dangers, indépendamment de l’évaluation du risque.

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Quels sont les effets d’un phénomène dangereux et les conséquences d’un accident industriel ? Un phénomène dangereux peut engendrer plusieurs types d’effets : • Les effets thermiques qui sont engendrés par la combustion d’un produit inflammable ou par une explosion. L’exposition à un flux thermique lié à un incendie ou à une explosion peut provoquer des brûlures à des degrés variables, en fonction de la distance à laquelle on se trouve. • Les effets toxiques résultent de la fuite d’une substance chimique plus ou moins toxique. Suite à une fuite de gaz toxique, l’inhalation d’une telle substance peut provoquer l’intoxication des individus exposés. C’est par les poumons que les produits pénètrent dans le corps. La peau et les yeux peuvent aussi être atteints. Selon que l’on est gravement touché ou pas, les symptômes peuvent varier d’une simple irritation de la peau ou d’une sensation de picotement de la gorge à des atteintes graves, comme des asphyxies ou des oedèmes pulmonaires. • Les effets de surpression résultant d’une onde de choc (déflagration ou détonation) provoquée par une explosion. Ces effets peuvent déstabiliser les structures matérielles (projections, effondrement des bâtiments) et causer des lésions chez l’homme (lésions internes au niveau des tympans et des poumons, traumatismes). • Les effets indirects qui peuvent se manifester sous la forme : - D’un dégagement de fumées toxiques lors d’un incendie ou d’une explosion ;


- D’une pollution accidentelle des eaux souterraines ou de surface en cas de déversement accidentel de liquide toxique, ou par les eaux d’extinction d’incendie. Un phénomène dangereux est caractérisé par son intensité et sa probabilité d’apparition, alors que les conséquences sont caractérisées par leur niveau de gravité.

3. Le risque professionnel Qu’est ce que le risque professionnel ? Le risque professionnel est l’éventualité d’occurrence d’un dommage sur une personne ou un bien exposé à un danger sur le lieu de travail.

Activité professionnelle

Situation dangereuse

• Situation dangereuse : Toute situation dans laquelle une personne est exposée à un ou plusieurs risques/phénomènes dangereux. • Risque d’un phénomène dangereux : Cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la santé. Cette définition constitue une approche qualitative du risque. Il précise l’origine ou la nature de la lésion ou de l’atteinte à la santé. Le mot risque est en général suivi d’autres mots (risque d’écrasement, de chute, de choc électrique, …). • Accident du travail : Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail, à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprises. • Maladie professionnelle : Une maladie est «professionnelle» si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou résultant des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.

Préjudice

• Préjudice : Le préjudice humain est principalement supporté par la personne qui a été victime d’un accident ou d’une maladie professionnelle. Mais le préjudice est aussi supporté par l’ensemble des partenaires de l’entreprise : - Baisse de production ; - Dysfonctionnements internes ; - Dégradation du climat social ; - Mauvaise image de marque.

Coût

Le préjudice a un COÛT

Risque

Accident Maladie professionnelle Atteinte aux biens Atteinte à l’environnement

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Exemples de phénomènes dangereux, situations dangereuses, dommages. Phénomènes dangereux Energie mécanique - Energie potentielle : - Masse en hauteur ; - Matériel lourd ; - Liquides et gaz sous pression ou chauds. - Energie cinétique : - Masse en mouvement

Dommages

- Rangement en hauteur, en chambre froide ou dans l’économat ; - Utilisation de four à vapeur ou de marmite à pression ; - Utilisation d’appareils qui tranchent, qui coupent.

- Pincement, écrasement, contusions, fractures … ; - Brûlures, infections ; - Coupures, plaies aux mains, amputation…

Energie électrique

- Utilisation d’un matériel électroportatif présentant un défaut d’isolement.

- Electrisation ou électrocution : - par contact direct avec un conducteur nu sous tension ; - par contact indirect avec des parties présentant un défaut d’isolement.

Energie thermique

- Intervention sur feux vifs ou fours.

- Brûlures.

- Utilisation de machines bruyantes.

- Détérioration de l’audition (surdité), troubles physiologiques (perte de vigilance, nervosité, perte d’équilibre,…).

- Utilisation de Karcher ou pétrin.

- Troubles neurologiques, vasculaires, musculaires.

Energie sonore

Energie vibratoire

- Utilisation de plaque électrique halogène ; - Opération de désinfection par UV ; - Désinfection par ionisation ; - Découpe de matériaux au laser.

- Brûlure de la rétine ; - Irradiation.

Energie chimique

- Utilisation d’eau de javel (acide) et de produit basique.

- Brûlures, décès… par inhalations.

Produits dangereux

- Nettoyage des friteuses, intervention sur des mécanismes comportant des matériaux de friction ; - Nettoyage par des produits solvants ; - Travaux de peinture (diluants).

- Allergies, irritation, intoxication par contact, inhalation de fluides, vapeurs, gaz, fumées, brûlures, décès, …

Non respect des règles ergonomiques

- Manutention d’éléments lourds encombrants, ou dans des positions inadaptées ; - Charge de travail trop importante sans possibilité de régulation de la part de l’opérateur ; - Intervention avec trop ou pas assez d’éclairage ; - Intervention à température ambiante faible.

- Tendinites, lumbagos, sciatiques suite à des postures contraignantes ; - Surcharge mentale, stress ; - Fatigue oculaire, perte d’acuité visuelle, éblouissement ; - Engelures, atteinte à la santé dues à un environnement de travail trop froid, trop humide.

Energie transmise par rayonnements - infrarouge - ultraviolet - rayonnements ionisants - lasers

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Situations dangereuses

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4. Le CyberRisk ou risque pour les Systèmes d’Informations et l’information Qu’est ce que le risque informatique ?

Quelles sont les catégories de risques ?

On qualifie généralement de risques informatiques, toutes les causes externes et internes qui peuvent compromettre l’efficacité d’un système, à l’exclusion de toute anomalie fonctionnelle (panne machine, bug, erreur de programmation...). La problématique des risques informatiques s’est complexifiée lorsque les entreprises ont pris conscience que les informations stockées ou véhiculées par les Systèmes d’Information représentaient une valeur patrimoniale supérieure à celle du Système d’Information lui-même.

La notion de risque informatique recouvre les atteintes aux informations (données et / ou programmes) utilisées par les entreprises. Ces atteintes sont généralement regroupées en trois familles (cf tableau en bas de page).

Quel que soit le secteur d’activité d’une entreprise, ce risque est devenu stratégique car il peut impacter : - La gestion des approvisionnements ; - La production ; - La gestion des ventes ; - La consolidation des informations financières ; - Etc.

Dommages matériels Toutes atteintes aux informations faisant suite à un dommage aux équipements informatiques.

Les risques sont classés en quatre grandes catégories : - Vol d’informations ; - Usurpation d’identité ; - Intrusion et utilisation des ressources systèmes ; - Mise hors service des systèmes et ressources informatiques.

Malveillance informatique Tous actes de malveillance commis à l’encontre du système d’information et conduisant à une corruption d’information.

Dommages immatériels accidentels Tous types d’erreurs empêchant le fonctionnement d’une entreprise : - Pannes, - Interférences…

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Quelles sont les conséquences des risques ? De la perte de temps en passant par la possible perte de confiance des clients et partenaires, une sécurité défaillante peut mener à : - Une perte d’information et de données : l’arrêt de l’informatique entraîne un ralentissement notable de l’activité, voire la paralysie de l’entreprise ; - Une perte d’image ; - Conséquences financières directes : coûts d’immobilisation, coûts du temps passé, coûts techniques. Généralement les scénarios étudiés dans le cadre de la mise en place de la politique sécurité d’une entreprise se concentrent sur des sinistres de type matériel, qui sont liés à une destruction physique ou à une indisponibilité des équipements informatiques (serveurs ou réseaux). Les Plans de Secours qui ont prévu la mise en place de solutions de remplacement (sites de back-up) en interne ou en externe apportent une réponse satisfaisante à ce type de sinistre. En revanche, toute la typologie de sinistres qui concerne les dommages immatériels, c’est-à-dire une atteinte aux données en l’absence de dommages aux équipements (destruction, ajout ou modification de données), n’a pas aujourd’hui de réponse entièrement satisfaisante. Ces dommages qui pourraient avoir le même type d’impact qu’un dommage matériel (indisponibilité ou dysfonctionnement des Systèmes d’Information pouvant conduire à un arrêt ou à une forte dégradation des activités de l’entreprise) ne peuvent pas être traités sous l’angle «protection» par la mise en place de solutions de back-up. En effet, une attaque sur des bases de données

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utilisées dans une chaîne de production pourrait entraîner de tels dysfonctionnements dans la production qu’un impact non négligeable pourrait apparaître notamment sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.

5. Sécurité de l’entreprise L’entreprise est de plus en plus souvent amenée à se munir de moyens de protection matériels et humains afin de préserver la bonne marche de son activité. Bien qu’il semble plus couramment admis que les activités dites sensibles doivent faire l’objet de mesures spécifiques de prévention des risques, il devient en revanche plus difficile d’évaluer avec pertinence son exposition à des risques tels que le vol, le sabotage, l’intrusion, l’espionnage industriel ou l’évasion de données… La plupart des grands groupes possèdent leur propre service de sécurité des biens et des personnes, tandis que les PME / PMI n’ont pas toujours les moyens ni le désir de créer des services entièrement dédiés à ce type de prestations. En effet, les risques encourus par les entreprises sont très souvent sousestimés. Pourtant, depuis ces dernières années, ces investissements n’ont jamais été aussi nécessaires. A la suite des actes terroristes du 11 septembre 2001, les acteurs de la sécurité et les prestations offertes en direction des entreprises se sont multipliés.


Aujourd’hui, la technologie aidant, le marché propose une large palette de solutions de protection, telles que : le contrôle d’accès, la télésurveillance, le gardiennage, la cryptographie, le transport de valeurs, les alarmes, les points de contrôle, les enquêtes, la protection rapprochée...

La sécurité fait désormais partie des principales préoccupations des entreprises. En effet, il en va parfois de leur survie. Elles devront prévoir les risques qu’encourent leurs biens et surtout leurs employés et leurs visiteurs.

Cependant, la mise en place de ces systèmes et/ou de ces services ‘humains’ suppose que l’entreprise ait préalablement cerné avec précision les risques qu’elle encourt. Un audit détaillé et très précis des risques auxquels sont exposés les biens et les employés s’avère fort utile.

6. Autres risques Type de risque

Définition

Risque sanitaire

Le risque phytosanitaire est la possibilité de propagation ou d’apparition de nouvelles pathologies, du fait des activités humaines. L’équivalent dans le monde animal est le risque zoosanitaire. Ces deux risques augmentent avec la mondialisation des échanges commerciaux, agricoles et agroalimentaire, ainsi qu’avec l’augmentation de la mobilité des biens et personnes.

Risque de réputation ou risque d'image

Le risque de réputation, ou risque d’image, correspond à l’impact que peut avoir une erreur de gestion sur l’image de cette organisation.

Conséquences

Exemples - Fléaux agricoles ou de l’élevage ; - Épidémies humaines.

Dans les pays développés, et étant donné la place des marchés financiers, on estime que l’image représente environ 60 % à 70 % de la valeur des entreprises.

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G estion des Risques / Risk Management

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Le « risk management » est un concept assez récent qui n’a fait son apparition que vers les années 1950 aux Etats-Unis.

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Identifier

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Communiquer

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Le « risk management » doit permettre à l’entreprise de continuer à fonctionner en cas de sinistre et de survivre dans les cas non prévus. Le risque nul n’existant pas, toute politique de gestion des risques veillera essentiellement à le diminuer, l’amoindrir.

Contrô ler

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Le but de cette démarche est double. Elle doit permettre : - De préserver la pérennité et le dynamisme de l’entreprise ; - D’entraîner le système à surmonter les difficultés à venir en les anticipant, les prévoyant.

Pour aboutir à une bonne gestion des risques 4 étapes sont indispensables. Ce sont : l’identification des risques, l’évaluation, la mise en oeuvre de mesures de mitigation et le financement des risques. Causes

Source du risque

Conséquences

EVENEMENT (occurence)

Impact

Produit Projet

Prévenir & Eliminer

Identifier

Processus Techniques de Managemenent de Risques

Questions à (se) poser : Que peut-il se passer de mal ? Quelles sont les causes ? Quelle est la probabilité d’occurrence ? Quelles sont les conséquences ?

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1. Identifier les risques

2. Evaluer les risques

Identifier : Chercher et localiser les risques avant qu’ils ne deviennent des problèmes

Analyser : Traduire les données sur les risques en informations pertinentes.

Les données servant à l’identification des risques peuvent provenir de deux sources : - soit l'entreprise a déjà vécu un sinistre par le passé, auquel cas elle dispose d'informations et d'archives, - soit le secteur d’activité est organisé et rassemble toutes les informations disponibles autour de sinistres antérieurs pour créer une base fiable pour toutes les entreprises du secteur. Les risques peuvent être classés en deux catégories : - Selon la nature du risque, on distingue les sinistres de patrimoine, de personnes, de responsabilité vis-à-vis des tiers, du fait des tiers (fournisseurs, clients…). - Les origines sont, quant à elles, accidentelles, naturelles, internes ou externes.

Evaluer : Evaluer l’impact, probabilité, durée, classifier et donner une priorité aux risques est indispensable. L’évaluation des risques est le facteur déterminant de toute prise de décision. Elle est trop souvent intuitive dans nos actions de tous les jours, mais gagnerait à être formalisée dans le cadre d’un projet industriel qui comporte une dimension financière. L’ignorance est la principale cause identifiée des sinistres. Deux éléments clés servent à l’évaluation du risque : - La fréquence d’occurence ; - La gravité (l’échelle de gravité doit préférablement se déterminer par secteur d’activité ou tout au moins par l’entreprise elle-même). Les différents stades de l’analyse du risque sont : - La définition de la cause ; - La définition du risque ; - La définition de l’impact et des conséquences.

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3. Mesures de mitigation Mitigation (d’origine latine : mitigare), signifie atténuation en matière de prévention de risques majeurs naturels. Il s’agit donc d’atténuer les dommages sur les enjeux pour les rendre plus supportables par la société. Pour cela il est nécessaire de développer une politique de prévention qui vise à réduire d’une part la vulnérabilité des enjeux et d’autre part l’intensité de certains aléas tels que les inondations, les avalanches, aléas liés à des phénomènes climatiques et géologiques. Définition Wikipédia. Planifier : traduire les informations en actions (décisions) de prévention ou de réduction. Mise en place des actions. La planification des mesures de mitigation et de contingence d’un risque, peu importe sa nature et ses attributs, pourra s’appuyer sur l’une des six stratégies suivantes : • L'acceptation : Cette stratégie correspond à une action concertée de « vivre avec » les conséquences d’un risque si celui-ci survient. Elle peut être prise en considération lorsqu’il est possible d’en assumer les pertes résultantes. Par exemple, il pourra s’agir d’opter pour un choix de développement ou de production tout en sachant qu’il comporte des lacunes mais pour lequel il sera facile en cas de sinistre de trouver des solutions de remplacement à moindre coût.

• L'évitement : Cette stratégie vise l’élimination du risque. Il s’agit, par exemple, de prendre la décision de ne pas entreprendre le développement d’une fonctionnalité particulière pour une application donnée. Elle est généralement prise en considération dans le cas où les pertes seront / seraient considérables si le risque survenait. Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une stratégie d’évitement consistent à accomplir les actions permettant d’éviter la situation qui génère le risque. • La réduction : Cette stratégie est couramment associée au concept de gestion des risques. Elle consiste à prendre toutes les mesures visant à réduire soit la probabilité que les risques surviennent, soit leur fréquence (s’il s’agit de risques récurrents) ainsi que leur impact dans l’éventualité où ils se produiraient. Cette stratégie est à adopter lorsque l’analyse des coûts le justifie. • Les réserves : Cette stratégie consiste à prévoir des suppléments en termes de délais, de budget, de ressources informatiques, de ressources humaines, etc. Elle peut être prise en considération dans le cas où il existerait des incertitudes quant à la consommation réelle de telles ressources. Les mesures de mitigation et de contingence correspondantes consistent à évaluer l’importance et la nature des réserves à prévoir et la période pendant laquelle elles devront être disponibles.

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• Le transfert (ou délégation) : Cette stratégie consiste à transférer le risque à un intervenant qui est plus à même de l’assumer. Elle est utilisée lorsqu’un tel intervenant est disponible et dans le cas où une stratégie d’acceptation s’avèrerait plus coûteuse que si le risque était assumé par l’intervenant en question. Le choix de l'intervenant et la négociation des clauses régissant les mesures de mitigation et de contingence prises par ce dernier sont les éléments essentiels à prendre en compte. • La recherche : La stratégie de recherche consiste en une quête d’informations supplémentaires. Elle est adoptée lorsque la connaissance du risque en question n’est pas suffisante pour choisir l’une ou l’autre des stratégies précédentes. Les mesures de mitigation et de contingence correspondant à une stratégie de recherche prennent la forme d’actions visant à recueillir les informations qui permettront d’adopter l’une des cinq autres stratégies. Une septième option s’offre à l’occasion, elle consiste à attendre que des événements surviennent et permettent éventuellement d’adopter l’une des six stratégies précédentes. Cependant, l’attentisme n’est absolument pas une stratégie de gestion des risques car elle est passive, n’implique aucune mesure particulière et met en danger l’avenir de l’entreprise. Suivre : Pilotage et suivi des indicateurs de risques et actions de prévention Contrôler : Corriger les déviations par rapport aux plans

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4. Comment financer et couvrir les risques ? Le financement des risques est un point important dans la gestion des risques. En effet, en cas de survenue d’un sinistre, l’entreprise doit pouvoir trouver les fonds nécessaires pour la réparation des dommages. Plusieurs cas de figure se présentent : • L’auto-assurance : L’entreprise compte sur des liquidités propres, les sachant suffisantes, pour garantir une immobilisation minimale de ses outils de production. C’est une méthode largement employée et ce, depuis longtemps par nombres d’entreprises marocaines. • La souscription à une assurance de risques : L’entreprise transfère ses risques en partie ou en totalité vers une assurance. L’opération d’assurance consiste à garantir un risque par le paiement d’une somme d’argent ; la prime, en contrepartie de l’engagement de paiement d’un règlement indemnisant les conséquences d’un évènement, le sinistre. Le mécanisme de l’assurance ne modifie pas la probabilité de survenance du risque, ni ses conséquences. Il se contente de transférer le risque d’un agent économique, l’assuré, à un ou plusieurs autres. Tous les risques peuvent être assurés, sauf les pertes et dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré.


Les objets sont couverts par une assurance de dommages. La réparation est indemnitaire et ne peut donc dépasser la valeur du bien assuré ni être recouvré plusieurs fois par la souscription d’assurances multiples.

• Les sociétés captives : On trouve cet exemple dans les multinationales, qui lorsqu’elles souscrivent à des assurances pour plusieurs risques, en viennent à créer leur propre société d’assurance.

L'assurance des personnes est, quant à elle, de type forfaitaire. La somme devant être versée par l'assureur à l'assuré peut être librement convenue entre les parties. Elle est fixée lors de la conclusion du contrat.

• Accords contractuels ou partage des risques entre entreprises d’un même secteur d’activité : La souscription à une assurance des risques doit toujours être bénéfique pour l’entreprise, cette dernière ne doit pas supporter une assurance trop lourde pour ses finances et qui ne soit pas en adéquation avec les risques qu’elle encoure.

L’assuré est alors protégé contre des évènements qu’il ne peut supporter seul. Il peut alors réaliser des activités risquées. L’assurance aide indirectement à la création de richesses. La compagnie d’assurance effectue, grâce à la souscription de nombreux risques similaires, une mutualisation des risques entre les assurés. Cette maîtrise statistique du risque permet à l’assureur de diminuer la volatilité totale de ses risques. La loi des grands nombres permet à l’assureur de connaître approximativement le montant des sinistres futurs. Il est important pour les deux parties que l’évènement soit assez rare, et que, pour ce qui concerne l’assurance, le fait d’être assuré ne modifie pas les comportements face aux risques, sinon l’assureur n’équilibre plus ses comptes. Certains cas comme les cambriolages, vols de véhicules ou accidents de moto sont un peu particuliers, dans la mesure où la question n’est plus de savoir si un évènement se produira, mais simplement quand il se fera.

L’assurance peut également ne couvrir qu’une partie de ses risques, les autres seront couverts par l’entreprise ellemême.

5. Communiquer autour du risque Communiquer : Fournir des informations et feedbacks internes et externes sur les activités, les indicateurs, les urgences, etc. Il va de soit, qu’en fonction des activités, des localisations, des risques liés à ces dernières, l’information donnée va être modulée pour s’adapter le mieux possible à un cas précis. De plus, l’information doit être compréhensible par tous car le non respect des consignes de sécurité est souvent un facteur aggravant en cas de sinistre.

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P rĂŠvention des risques 22

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1. Prévention et prévision La prévention comprend toutes les mesures établies avec anticipation afin de pallier, de diminuer ou d’éviter les dégâts produits comme conséquence du déclenchement du risque en question. Il s’agit de mesures prises à long terme en fonction des risques dominants. Généralement, elles incluent l’aménagement du territoire en fonction de la carte des risques et des actions à caractère structurel (oeuvres d’ingénierie, améliorations architectoniques, etc.) ou non-structurel (législation et réglementations sur l’occupation du sol dans des zones à risque, etc.). La prévention se rapporte à une planification pour un futur non nécessairement immédiat dans les limites de la durabilité.

La prévision a trait à l’anticipation du phénomène avec plus ou moins d’avance, ce qui dépendra du type de phénomène, puisque dans certains cas, la prévision n’est réalisable que quelques heures auparavant et la détermination du lieu qui sera touché est difficile (c’est le cas d’une crue torrentielle, par exemple). Il y a des phénomènes pour lesquels la prévision n’est même pas possible (séismes). Dans d’autres cas, la seule chose pouvant être anticipée est que les conditions météorologiques vont favoriser le déclenchement potentiel d'un phénomène pouvant être dangereux aux endroits présentant un certain risque (avalanches, glissements de terrain).

Elle nécessite des mesures qui doivent avoir une durée suffisamment prolongée en nombre d’années, c’est-à-dire qui ont un certain caractère statique par opposition au concept de prévision, plus dynamique et qui produit de l’information et des résultats constamment actualisés. La prévention des risques contribue donc à une meilleure compréhension des dangers potentiels et autres risques bien réels que rencontre l’entreprise, mais vise également à améliorer véritablement les conditions de travail.

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2. Intervention immédiate

3. Diagnostic post-crise

L’action immédiate fait allusion à la gestion du risque à la suite de son déclenchement : les tâches de suivi du phénomène, de sauvetage, d’évacuation, de coordination des acteurs impliqués comme celui des Pompiers ou des services de Protection Civile sans oublier les personnels formés au sein de l’entreprise pour agir en cas de crise avant l’arrivée des secours institutionnels. Prévention, prévision et gestion immédiate sont des aspects intimement reliés.

Il s’agit de l’étude des évènements passés pour améliorer la connaissance des facteurs impliqués. Le diagnostic post-crise fait généralement l’objet de recherches effectuées par des centres spécialisés ou universitaires. Cependant, on pourrait aussi inclure les études de retour d’expérience dans lesquelles sont impliqués aussi bien des techniciens que des scientifiques et dont l’objectif est d’analyser la gestion intégrale d’un désastre qui s’est produit, depuis le fonctionnement des systèmes de prévision et d’alerte jusqu’à l’évaluation des dégâts produits.

Une bonne gestion requiert une bonne prévision, mettant en jeu des mesures développées par la prévention, par exemple : des mesures structurelles ou d’occupation rationnelle du territoire, établies par rapport au risque, auront une influence sur les tâches de sauvetage. Par conséquent, on considère parfois la prévention, la prévision et les systèmes d’action et d’alerte comme faisant partie d’une dénomination unique. Dans ce cas, tout l’ensemble des actions est regroupé sous le nom de « prévention », parce qu’il s’agit de réduire les dégâts possibles occasionnés par la matérialisation du risque naturel en question.

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L’objectif est d’améliorer les actions futures en tirant les leçons des expériences positives et négatives qui se sont produites.


4. Formation au comportement face au risque Toutes ces démarches impliquent différents acteurs, mais on considère aujourd’hui que les principaux interlocuteurs face au risque sont la société et les individus qui la composent : ceci implique une sensibilisation et une formation de la population. Informer l’ensemble des personnes liées à une possible situation de crise est indispensable, pour cela, il faut, avec une certaine périodicité, prévoir des exercices liés aux risques. Il va de soi que ces exercices doivent se faire sans avoir prévenu au préalable qu’il s’agit d’un entrainement. Ces exercices répétés seront à même de montrer les points forts et les points faibles du processus mis en place.

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D ifficultĂŠs dans la gestion des risques et conseils de prĂŠvention

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1. Perception des risques La sensation de risque est un phénomène très subjectif, voir irrationnel, lié à la façon qu’a un individu de percevoir le monde qui l’entoure, ce qui dépend pour une bonne part du capital culturel de l’individu et de ses intérêts. Ces perceptions diffèrent nécessairement d’un individu à un autre. Il peut d’ailleurs exister un décalage d’appréciation entre les dirigeants et les employés, ces derniers ayant une vision nécessairement plus opérationnelle.

On voit à quel point la perception du risque peut être entravée ou amplifiée par des facteurs subjectifs, propres à chaque être humain, et même par des facteurs culturels ou conjoncturels propres à des communautés humaines.

2. L’incertitude liée aux risques L’incertitude liée au futur

Pour que la perception du risque ne soit pas entravée, il est souhaitable que l’entreprise mette en place un dispositif de veille, de manière à détecter les signaux, même faibles, le plus tôt possible. De fait, une personne n’est pas nécessairement consciente qu’elle prend un risque, et à l’inverse elle peut croire qu’il existe un risque, alors qu’il n’y a aucun danger. Ou bien encore, elle peut percevoir derrière l’appellation d’un risque potentiel des dangers sans rapport avec le risque réel. Par exemple, on a vu, lors du passage informatique à l’an 2000, beaucoup de personnes s’imaginer que, à cause du bug, les avions risqueraient de tomber le 1er janvier, les ascenseurs de tomber en panne, etc. alors qu’en réalité, le risque se situait essentiellement dans le domaine de l’informatique de gestion, et plus précisément dans les mainframes ; la micro-informatique, le web et les puces étant peu affectés. Le risque global, une désorganisation générale de l'économie, risquait de se manifester à d’autres moments que le 1er janvier 2000.

La première difficulté dans la gestion du risque est le fait que l’évènement concerné, le dommage, se situe dans le futur. De cette notion de futur dérivent les notions de possible, de probable et de potentiel. Le risque est une affaire de croyance. La première des croyances qui s’applique à la notion de risque concerne la vision déterministe (l’avenir est écrit) ou non déterministe (nous pouvons influer de par notre volonté sur le futur) qui influent sur notre capacité face au risque. Prévoir le futur impose de disposer d’un modèle. Ce modèle forcément réducteur, privilégie certains aspects par rapport à d’autres, amenant donc à des comportements différents selon les hypothèses choisies. Par exemple la gestion des risques professionnels dans une entreprise, aboutit à des priorités différentes selon qu’on la traite par un modèle économique (diminuer le nombre et le coût des accidents) ou humain (empêcher les accidents handicapants ou mortels).

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L’incertitude liée au facteur humain et culturel Le degré d’exposition et donc la conséquence néfaste sont souvent incertains, et notre propre connaissance ou ignorance de ce risque influe sur sa probabilité. Par exemple, la présence d’un panneau de signalisation routière indiquant un virage dangereux suffit parfois à diminuer fortement, voir supprimer les accidents dans ce virage. De plus, une fois le risque évité, et même si l’on est sûr qu’il existait des causes bien réelles de risque, il n’est pas évident que la réalité du risque soit reconnue a posteriori s’il n’y a pas eu de conséquence dommageable. Ainsi, dans le précédent exemple, l’absence d’accident peut amener à contester l’intérêt du panneau puisque «aucun accident ne s’y produit», voire à le supprimer.

C’est pourquoi, même si le risque comporte des caractéristiques statistiques, le réduire à cette dimension peut être trompeur. Une telle approche peut faire oublier des facteurs déterminants de son apparition, ainsi que le contexte nécessaire pour transformer un risque en accident. Certaines configurations de l’environnement (par exemple, une falaise au-dessus de la mer) peuvent provoquer des situations dangereuses (par exemple le fait de se trouver en hauteur au-dessus de la mer). Ces situations dangereuses débouchent sur des risques (par exemple un risque important de tomber et de se tuer). L’occurence de ce risque (l’accident) reste néanmoins potentielle et non avérée. D’une part cela peut donner l’impression que la situation ne va pas se dégrader (impression de sécurité), d’autre part cela rend difficile la prévision de l’accident : il faut imaginer un événement qui n’aura peut-être jamais lieu. Pour ce genre de risque quasiment non mesurable, concernant un danger potentiel contre lequel il est difficile de se prémunir, on préférera l’appellation d’incertitude ou d’aléas.

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3. Principes généraux de prévention

4. Mesures de prévention

• Eviter les risques ;

• Limiter le risque, c’est la prévention proprement dite : mesures visant à prévenir un risque en supprimant ou en réduisant la probabilité d’occurrence du phénomène dangereux ;

• Combattre les risques à la source ; • Evaluer les risques qui ne peuvent être évités ; • Adapter le travail à l’Homme (conception des postes de travail, choix des équipements et des méthodes de travail et de production), l’objectif étant notamment de limiter le travail monotone ou cadencé ; • Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;

• Prévoir des mesures pour combattre le sinistre si celui-ci survient, c’est la prévision ; on parle également de protection : mesures visant à limiter l’étendue ou/et la gravité des conséquences d’un phénomène dangereux, sans en modifier la probabilité d’occurrence. Elles impliquent :

• Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou ce qui l’est moins ;

- L’organisation d’actions de prévention de risques professionnels, d’information et de formation ;

• Prendre des mesures de protection collective et leur donner la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

- La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés ;

• Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent : la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales, l’influence des facteurs ambiants.

- La prise en compte des changements susceptibles d’intervenir (nouveaux produits, nouveaux rythmes de travail…).

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Conclusion 30

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Le risque est et restera toujours présent dans toutes les entreprises ; cependant pour minimiser les risques, les entreprises doivent prendre conscience que seule une gestion globale d’un point de vue organisationnel et stratégique peut donner des résultats concrets. Il s’agira par exemple de respecter les normes environnementales, gérer les conflits humains, respecter les droits de l’Homme et protéger les employés. Souvent les entrepreneurs ne pensent pas que la gestion des risques passe aussi par une gestion optimale du personnel, pourtant il est évident car humain, que les salariés éprouvent le besoin de se sentir protégés, valorisés. Souvent les lacunes de la gestion des ressources humaines mènent à terme à des négligences ou pire encore à la malveillance, qui souvent est, synonyme de catastrophe. Gérer l’ensemble des facteurs risques est impossible, il faut en être conscient, mais par une gestion solide des différents risques, les entreprises peuvent optimiser la prévention.

Au final, chaque entrepreneur jugera, jusqu’à quel point il compte anticiper les réglementations et participer à des initiatives volontaires. Ces choix devront désormais être de plus en plus expliqués et justifiés. C’est pourquoi, il importe que les décideurs remettent en question les notions convenues et s’intéressent aux nouvelles approches conceptuelles. Le concept de durabilité doit aussi être appliqué en politique sécuritaire et les agents économiques doivent en intégrer les principes dans leur philosophie d’entreprise. Le management et la maîtrise des risques nécessitent l’élaboration et le développement de nouvelles méthodes et d’outils de prévention, afin d’éviter les conséquences négatives des différents incidents ou accidents qui pourraient survenir dans une installation. Et permet aux entrepreneurs une sécurisation de leur personnel, un gain en productivité, l’amélioration de la qualité de leurs produits et la protection des installations.

Mais bien sûr, tout dépend de leurs priorités, de leurs objectifs, de leur Business plan et bien évidemment de leur volonté propre.

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Annexes 32

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1. Différentes définitions du risque

telle que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité du désastre”. Haroun TAZIEFF

Définition générale du risque - Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé. Petit Larousse (1997). - Danger éventuel plus ou moins prévisible. Petit Robert (1996).

Définition selon les sapeurs-pompiers Un risque est un péril mesurable dans son occurrence, menaçant des personnes, des biens, des activités ou l´environnement. Il survient généralement de façon inopinée. http://www.pompiersdefrance.org

Définition juridique du risque Éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage. Petit Robert (1996). Définition légale du risque Le risque est la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période donnée ou dans des circonstances déterminées. En conséquence, un risque se caractérise par deux composantes : la probabilité d’occurrence d’un événement donné ; la gravité des effets ou des conséquences de l’événement supposé pouvoir se produire. Directive Seveso 2 (1996) Définition du risque selon les assurances Evénement incertain contre la réalisation duquel on s’assure. Par extension, les assureurs appellent «risque» le bien sur lequel porte l’assurance : risque locatif, ou la personne assurée (un conducteur avec un malus important est appelé risque aggravé). http://www.desassureurs.com/ KIMASSURE/index.htm Définition selon les professionnels du risque “La définition que je donne du risque majeur, c’est la menace sur l’Homme et son environnement direct, sur ses installations, la menace dont la gravité est

Définition militaire Un risque revêt un caractère objectif au travers de la matérialité des effets qu’il peut entraîner, mais également subjectif par l’opinion que l’on se fait soi-même de la gêne qui en résultera, sans que l’on ne puisse jamais en dissocier les deux aspects. http://www.stratisc.org Définition du risque industriel Le risque industriel se caractérise par un accident se produisant sur un site industriel et pouvant entraîner des conséquences graves pour le personnel, les populations, les biens, l’environnement ou le milieu naturel. http://www.prim.net/citoyen/definition_ri sque_majeur/21_10_risq_industriel. html Définition du risque naturel Le risque naturel est un événement dommageable, intégrant une certaine probabilité, conséquence d’un aléa survenant dans un milieu vulnérable. Le risque résulte, donc, de la conjonction de l’aléa et d´un enjeu, la vulnérabilité étant la mesure des dommages de toutes sortes rapportés à l’intensité de l’aléa. A cette définition technique du risque doit être associée la notion d’acceptabilité pour y intégrer sa composante sociale. Commission interministérielle de l’évaluation des politiques publiques . Commissariat Général du Plan (1997)

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Définition du risque majeur Le risque est qualifié de majeur lorsque le phénomène est de grande ampleur et la vulnérabilité importante. Un risque est également qualifié de majeur lorsque, à l’occasion d’un événement naturel ou technologique suivi de conséquence sur les personnes, les biens et l´environnement, la population est susceptible de perdre confiance dans les pouvoirs politique ou économiques.

Bhopal - 1984 Dans le centre de l’Inde, Bhopal est le théâtre de la plus grave catastrophe chimique de tous les temps. L’usine de pesticides de la firme américaine Union Carbide laisse s’échapper un gaz nocif qui fera 8 000 morts dans les 3 jours qui ont suivi le désastre. Le nombre de morts est aujourd’hui estimé à plus de 20 000, plus un nombre gigantesque de victimes invalides à vie.

2. Exemples de grandes catastrophes naturelles et technologiques

Catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) - 1986 Il s’agit d’un accident nucléaire particulièrement grave survenu dans la centrale nucléaire Lénine sur un affluent du Dnierpr à environ 15 km de Tchernobyl et 110 km de Kiev, évacuation massive de la population, information tardive. Les conséquences de cette catastrophe se dénombrent aujourd’hui encore.

Explosion de la fabrique de poudre de Grenelle - 1794 A proximité de Paris, cette explosion a entraîné la mort de 1000 personnes.

Explosion à l’usine de la grande Paroisse à Toulouse - 2001 Une trentaine de victimes.

Incendie de la raffinerie de Feyzin, sud de Lyon -1966 Il conduit à confier au service des mines l’inspection des établissements classés (le décret impérial du 15 octobre 1810, définissait trois classes de manufactures, il a été repris par la loi du 19 décembre 1917). Seveso, Italie - 10 juillet 1976 La surchauffe d'un réacteur engendre la libération d'un nuage de dioxines. Quatre communes ont été touchées, il n'y a pas eu de morts dans l'immédiat mais plus de 37 000 personnes ont été impactées. Cet évènement très célèbre, a donné lieu en Europe à la Directive Seveso qui établi une classification des établissements selon leur potentiel de danger.

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Incendie à la SAMIR - 2002 Les dégâts furent importants, sans parler de la panique occasionnée. Canicule en France - 2003 Sécheresse sur tout le territoire français. Le déficit hydrique constaté par Météo France était sans précédent. De nombreuses personnes âgées sont décédées sous les effets de la chaleur (absence de climatisation). Effondrement d’un immeuble en construction à Kénitra - 2008 Le bilan des victimes est de 11 morts et 26 blessés parmi les ouvriers. Incendie de l’usine Rosamor à Casablanca - 2008 55 morts parmi les travailleurs.


Guide financé par la Fondation CGEM pour l’Entreprise

Le présent guide est destiné aux PME à titre purement informatif. Il ne saurait être exhaustif, ni répondre à des problématiques particulières. La responsabilité de la CGEM ne peut nullement être engagée à ce titre.

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NAPALM

Confédération Générale des Entreprises du Maroc 23, bd. Mohamed Abdou - Quartier Palmiers - Casablanca Tél : + 212 (0)22 99 70 00 Fax : + 212 (0)22 98 39 71 www.cgem.ma


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