TFE Louise Vanden Eynde - Filière terre crue en Belgique

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Université Libre de Bruxelles Faculté d’Architecture La Cambre Horta

Pistes pour l’élaboration d’une filière terre crue belge

Travail de fin d’études présenté par Louise Vanden Eynde en vue de l’obtention du grade de Master en Architecture

Sous la direction de Thomas Vilquin Année académique 2021 2022

Depuis quelques années, il y a un regain d’intérêt pour les matériaux de construction naturels. En effet, le réchauffement de la planète, dû aux émissions de gaz à effet de serre rejetées par nos modes de vie modernes, inquiète et nous oblige à nous interroger sur notre impact environnemental.

Toujours plus conscient de cette réalité, de nombreuses initiatives voient le jour dans différents secteurs. Celui de la construction polluant, très énergivore et producteur de déchets, n’y échappe pas.

En cela, l’utilisation de matériaux naturels en construction, quoique toujours trop peu utilisés, laisse entrevoir de belles perspectives. Pourtant, ces initiatives sont encore timides notamment à cause d’une certaine méfiance à l’égard de ces matériaux victimes de nombreux préjugés.

Afin de lutter contre cette injustice, du producteur à l’ouvrier mettant en œuvre le matériau fini, les professionnels du secteur (bois et paille en Belgique et terre crue en France) se sont rassemblés formant ce qu’on appelle une « filière ». En Belgique, la terre crue n’en profite pas encore malgré ses nombreux atouts (naturelle, abondante, réversible, peu énergivore…) Cette absence de réseau l’empêche de se développer au delà de l’auto construction à l’exception de certaines initiatives relativement isolées (ex : BC). La création d’une telle filière permettra aux professionnels du secteur de faire face à l’ensemble des difficultés auxquelles se heurte l’utilisation de la terre crue en construction (méconnaissance, prix élevés, manque de professionnels qualifiés et de réglementation…) et d’encourager la généralisation de ce mode de construction plus soucieux de l’environnement.

Pour ce faire, ce mémoire propose des pistes pour créer une filière terre crue en Belgique en répondant à la question de recherche suivante « Comment développer une filière de construction en terre crue en Belgique ? ».

Pour cela nous esquisserons d’abord les contours de la filière grâce à l’étude et à la comparaison de différentes filières de matériaux naturels utilisés en structure en Belgique et en France. Les similitudes dégagées de cette analyse seront utilisées comme des recommandations afin de constituer la filière.

Enfin, une feuille de route pour la mettre sur pied sera proposée.

Mots clé : Matériaux naturels Filière Terre crue Belgique Roadmap

Abstract

Remerciements

Je remercie mon promoteur Thomas Vilquin pour son suivi et ses conseils avisés ainsi que toutes les personnes que j’ai pu rencontrer sans qui ce travail n’aurait pas été possible : Gabin Wurtz (AMACO), Anton Maertens et Jasper Vanderlinden (BC Materials), Romain Bajeux (BeTerre), Odile Van der Meeren et Stephen Toumpsin, Hervé Jacques Poskin (Cluster Eco Construction), les membres du RBfCP, Emmanuel Malfeyt et Quentin Laffineur (Ecobuild)

Avant-propos

Ce mémoire est d’abord le fruit d’un questionnement personnel en réponse à plusieurs expériences vécues avec la terre crue.

Mon premier contact avec cette matière a eu lieu lors du workshop organisé par BC Materials pendant la SIP 2019. Cette découverte m’a tout de suite plu, en particulier le fait d’apprendre à manipuler la terre, ce qui m’a permis de percevoir le processus de construction dans son ensemble. Ce fut une bonne première approche.

Plus tard, l'atelier « architecture construite », m’a donné l’occasion d’expérimenter par moi même ce matériau ancestral. Avec mon binôme, nous avons notamment conçu et construit un abri de jardin en terre crue : résultat de nos expérimentations et preuve du potentiel de l’utilisation de ce matériau en construction

Par la suite, j’ai eu l’opportunité de participer activement à un stage pour enfants organisé par Archisanat « Construire en terre et en paille » . En initiant les enfants à la construction en terre à la fois de manière théorique avec des explications simples et ludiques, mais aussi de manière pratique en les laissant « mettre la main à la terre », je partageais déjà mes récents apprentissages. Je pense que ces trois différentes approches d’apprentissages « par le faire » : en apprenant en autonomie en guidant m’ont permis d’en apprendre beaucoup en très peu de temps sur la construction en terre crue.

Enfin, la réalisation de mon mémoire sur ce sujet m’a fait découvrir une nouvelle approche en approfondissant et en complétant mes connaissances sous un angle nouveau : celui de la recherche scientifique.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 13 1. CONTEXTE GÉNÉRAL 13 2. LA TERRE, UNE MATIÈRE POUR CONSTRUIRE ....................................................................................................... 14

ÉTAT DE L’ART 16 4. PROBLÉMATIQUE ET QUESTION D’ÉTUDE ........................................................................................................... 18

MÉTHODOLOGIE 19 CHAPITRE 2 : PRÉLIMINAIRES

21 1. FILIÈRE 21 2. CONSTRUIRE EN TERRE CRUE 23

2.1. Historique 23

2.2. Un matériau en terre crue : de l’extraction à la mise en œuvre en passant par la phase de transformation. 25

2.2.1. Phase 1 : La récupération de la matière première .....................................................................................25 2.2.1.1. Tests et certifications 25 2.2.1.2. Extraction de la matière 27

2.2.2. Phase 2 : La transformation de la matière en matériau 29

2.2.3. Phase 3 : La mise en œuvre du matériau 32 2.2.3.1. Demande 32 2.2.3.2. Conception 32 2.2.3.3. Construction 34

2.3. Les acteurs impliqués 35 2.3.1. Les producteurs et les fournisseurs de terre crue 35 2.3.2. Les revendeurs de matériaux en terre crue ...............................................................................................36 2.3.3. Les artisans ................................................................................................................................................38 2.3.4. Les formateurs et les organismes de formation : 40 2.3.5. Les fédérations : 40 2.3.6. Les chercheurs/chercheuses : 40 2.3.7. Les experts (référents techniques, bureaux d’étude, ingénieurs) 40 2.3.8. Les architectes et leur réalisation 41 2.4. Synthèse par phases 47 4. CONSTRUIRE EN PAILLE .................................................................................................................................. 49 4.1. La paille 49 4.2. Son potentiel pour la construction ................................................................................................. 49 4.3. Du champ au chantier 51 5. CONSTRUIRE EN BOIS

53 5.1. Le bois 53 5.2. Son potentiel pour la construction

Table
des matières
3.
5.
........................................................................................................................
CHAPITRE
...............................................................................................................
1. COMPOSITION DU CORPUS
2. COMPOSITION DE LA GRILLE D’ANALYSE
2.1.
3.
....................................................................................................................................
................................................................................................. 54 5.3. De la forêt au chantier 56
3 : ÉTUDE PERSONNELLE
59
59
61
Description de la filière 61 2.2. Description des activités effectives de la filière 61
ÉTUDE DES FILIÈRES 63 3.1. La filière terre crue française 63 3.1.1. AsTerre 63 3.1.1.1. Description de la filière 63 3.1.1.2. Activités effectives de la filière 64 3.1.1.3. Analyse FFOM 66 3.1.2. Collectif Terreux Armoricains (CTA) ......................................................................................................67 3.1.2.1. Description de la filière 67 3.1.2.2. Description de ses activités effectives.............................................................................................68 3.1.2.3. Analyse FFOM..................................................................................................................................71 3.2. La filière bois belge 72 3.2.1. Description de la filière 72
7. APPLICATIONS DES RECOMMANDATIONS ...........................................................................................................
7.1.
fondateurs
7.2.
fonds.......................................................................................
7.3. Potentiels freins
limites
CHAPITRE 4 : CONCLUSION ET PERSPECTIVES ................................................................................................ 99 1. SYNTHÈSE 99 2. ROADMAP ................................................................................................................................................ 100 3. PERSPECTIVES 101 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... 103 ANNEXES ....................................................................................................................................................
3.2.2. Description de ses activités effectives .......................................................................................................73 3.2.3. Analyse FFOM ............................................................................................................................................76 3.3. La filière paille belge 77 3.3.1. Description de la filière 77 3.3.2. Description de ses activités effectives 77 3.3.3. Analyse FFOM 79 5. COMPARAISON DES RÉSULTATS ET OBSERVATIONS 81 5.1. Description des filières 81 5.1.1. Historique 81 5.1.2. Organisation 82
89
Potentiels
89
Potentiels partenaires, soutiens et
90
et
92
108

Chapitre 1 : Introduction

Ce premier chapitre abordera d’abord le contexte général de la construction en proposant d'emblée une solution pour réduire l’impact énergétique de ce secteur, à savoir l’utilisation de la terre crue.

Celle ci sera ensuite évoquée plus longuement en abordant ses avantages mais aussi les difficultés qu’elle rencontre. L’une d’elles fera alors l’objet d’une question d’étude. En passant en revue les différentes parties du travail, la méthodologie adoptée pour y répondre sera expliquée de même que la conclusion vers laquelle ce travail tend

1. Contexte général

Nul ne l'ignore, l'empreinte écologique du secteur de la construction est conséquente; au point de compter parmi les plus polluants au monde. Cela est notamment dû à son importante consommation de matières premières, ses émissions de CO2 et sa production de déchets1

Afin de lutter contre ce constat, les professionnels de la construction se sont d’abord attelés à la réduction de la consommation énergétique des bâtisses. En effet, en augmentant les performances énergétiques des bâtiments neufs puis des rénovations (par exemple en les isolant afin d’éviter les déperditions de chaleur et en privilégiant l’utilisation des énergies renouvelables), on constate une réduction significative de l’impact énergétique. Néanmoins, il est important d’approfondir la réflexion en se penchant sur l’énergie grise, peu évoquée, littéralement cachée dans nos murs : celle utilisée, en amont, pour produire les matériaux de construction. Ainsi une réflexion sur leur provenance et sur l’énergie nécessaire pour leur production doit être prise en compte. Dès lors, privilégier des matériaux locaux en favorisant la réutilisation mais aussi encourager l’emploi de matériaux naturels, qu’ils soient d’origine biosourcée ou géosourcée, permet de réduire encore plus les émissions de CO2 émises par le secteur2.

1 Site web de BC Materials, page « Concept », consultable sur https://www.bcmaterials.org/fr_11_concept.html, consulté le 25/11/2020.

2 TÉTREL, Maud, « Je pollue la planète depuis des années. Je ne travaille pas dans le pétrole… je suis architecte », dans le 18h39, le 8 janvier 2020, consultable sur https://www.18h39.fr/articles/je pollue la planete je suis architecte.html, consulté le 21/06/2022.

13

L’utilisation de la terre crue, à la fois réutilisable, naturelle et peu énergivore, comme matériau de construction est donc une solution à prendre en compte afin de rendre la construction plus durable et écologique.

2. La terre, une matière pour construire

En plus des qualités intrinsèques de cette matière naturelle et saine la terre crue est un bon régulateur hygrométrique ; montée en murs massifs, elle procure une inertie thermique et une isolation acoustique intéressante. De plus, ce type de construction permet de répondre aux trois enjeux du développement durable : social, économique et environnemental. D’un point de vue environnemental, la terre crue est réutilisable à l’infini si elle n’est pas stabilisée au ciment. C’est une matière abondamment disponible tant en région rurale qu’urbaine (grâce aux nombreux chantiers) et pouvant être mise en œuvre sous tous les climats. En effet, on trouve des constructions en terre crue plus ou moins anciennes sur tous les continents habités3.

3 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 1 L’architecture de terre crue aujourd’hui Module 1 : Diversité de la construction en terre crue aujourd’hui Cours vidéo Consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/bf90a08e4f3d4b6a8b79c090a55223f8/d93588f3fa3 a4b4ebf640c605c2c1527/, consulté le 17/11/2020

14
Figure 1 Carte représentant la répartition des construction en terre crue dans le monde (MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 1 Module 1 Cours vidéo)

Elle est aussi facile à retravailler : un peu d’eau suffit à la rendre à nouveau malléable et elle permet des réparations faciles. De plus, elle est utilisable en structure (la structure

circulaire, déjà encouragée par la potentielle réutilisation infinie de cette matière. En outre, cela incite à une économie locale et donc met en valeur les compétences d’artisans de la région et privilégie la main d’œuvre proche répondant ainsi à l’enjeu social.

4 Site web d’Ecoconso, L’énergie grise des matériaux de construction, consultable sur : https://www.ecoconso.be/fr/L energie grise des materiaux de, consulté le 27/06/2022.

15

Autre argument favorable : l’utilisation de la terre crue en construction est compatible voir complémentaire avec d’autres matériaux5 qu’ils soient naturels, qu’ils proviennent d’une filière de récupération ou qu’ils soient « traditionnels ». Cette complémentarité peut être intéressante notamment pour le pallier le manque d’isolation thermique de la terre crue.

3. État de l’art.

Comme argumenté ci dessus, la terre crue possède de nombreux avantages. Malheureusement, son utilisation en construction est soumise à plusieurs problèmes qui freinent son développement.

Le mémoire de Dimitri Rosar « Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain »6 met notamment en lumière certains problèmes, réellement rencontrés et relatés lors d’interviews par des acteurs identifiés et impliqués dans la construction en terre crue ainsi que différentes solutions proposées afin d’y remédier.

Problèmes Solutions

La qualité de la terre extraite Privilégier l’utilisation de terre prête à l’emploi : traitée, sèche et de composition constante conditionnées en big bag

La sensibilité de la matière à l’eau La protéger en utilisant des toitures débordantes, des enduits à la chaux, des stabilisants

La mauvaise isolation thermique de la terre crue Développer de nouveaux systèmes constructifs, ajouter des fibres végétales Le coût élevé du matériau Demander des subventions pour compenser les prix 15 à 60% plus chers

La méconnaissance du matériau et des techniques de construction utilisées Combiner les rôles de concepteur et de bâtisseur

5 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 1 L’architecture de terre crue aujourd’hui Module 1 : Diversité de la construction en terre crue aujourd’hui Script vidéo Consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/bf90a08e4f3d4b6a8b79c090a55223f8/d93588f3fa3 a4b4ebf640c605c2c1527/, consulté le 04/11/2020.

6 ROSAR, Dimitri, Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain, p53 65 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020)

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L’absence de textes réglementaires, normatifs, AT,…

Normaliser les éléments en terre Requalifier le statut des terres excavées Certifier les mélanges Obtenir des labels

L’allongement des délais de chantiers Privilégier la préfabrication

La faible visibilité de ce mode de construction Davantage de communications et d’interactions professionnelles

La limitation de l’offre et de la demande Promouvoir le matériau pour augmenter la demande et donc baisser les prix

Pour ce travail, on peut les regrouper en 4 grands groupes :

Le manque de règlementation entrainant des problèmes d’assurance pouvant être remédié en légiférant la construction en terre crue.

Le manque de professionnels possiblement être résolu par la mise en place de formations reconnues.

Les « défauts » du matériau en lui même (sensibilité à l’eau, faible résistance mécanique, mauvais isolant thermique, mise en œuvre compliquée) pourraient être solutionné par l’innovation et des recherches scientifiques.

La méconnaissance du matériau et des techniques de construction que l’on peut pallier grâce à l’information et à la sensibilisation du grand public, des politiques et des professionnels et des futurs professionnels de la construction, en développant un marketing promotionnel.

Si ces différents obstacles freinent la construction en terre crue, l’existence d’une filière pourrait, comme nous le verrons par la suite, présenter une solution globale. Pour ce faire des pistes de développement de la filière ont aussi été évoquées par Dimitri Rosar dans son mémoire. Il propose deux leviers pour développer la filière terre crue belge7

La communication et la sensibilisation : en accueillant ou en développant des évènements et des expositions pour faire découvrir la terre crue au grand public. La recherche : afin d’améliorer les savoirs et les savoir faire.

De plus, ces pistes peuvent : encourager la collaboration entre secteurs, régions, pays…, favoriser l’émergence d’initiatives

17
7 Ibid p 25 26

mettre en avant l’innovation aider à la reconnaissance du matériau auprès du secteur du bâtiment aller vers une normalisation de ce mode de construction

Pourtant même avec une filière, des problèmes peuvent encore subsister voire émerger. On peut notamment le constater en France comme l’écrit Elvire Leylavergne dans son mémoire « La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives » 8 Si son travail s’attarde sur la proposition de pistes pour renforcer la filière terre crue française, il met aussi en évidence ses points faibles. Parmi eux, il y a le manque de coordination du réseau ; la filière terre crue française est répartie sur deux niveaux, un national et plusieurs régionaux, eux mêmes parfois subdivisés en antennes locales.

4. Problématique et question d’étude

Le manque de structuration de la filière terre crue française relevé dans le mémoire d’Elvire Leylavergne a aussi été évoqué lors d’une discussion avec des professionnels du secteur pendant ma recherche de question d’étude.

Après de nombreuses recherches, je me suis rendue compte qu’il n’existait, à ce jour, aucune filière de construction en terre crue en Belgique. Même s’il existe, comme nous le verrons plus tard, des réseaux plus globaux pour l’écoconstruction soutenant entre autres la terre crue ou des réseaux dédiés à la terre crue mais trop incomplets pour constituer une filière (ex : EarthBuild).

Ce travail se veut dans la continuité des travaux déjà réalisés et propose de s’attarder sur la manière de développer une filière terre crue en Belgique. Les matériaux naturels répondent à la fois aux enjeux du changement climatique et du développement durable ainsi qu’aux exigences de confort.

Ce mémoire va répondre à la question d’étude suivante « Comment développer une filière de construction terre crue en Belgique ? » ainsi qu’aux sous questions suivantes : « Quels sont les contours de la future filière terre crue belge ? » « et « Comment la mettre en place ? ».

8 LEYLAVERGNE, Elvire, La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Patrice Doat, 2012)

18

5. Méthodologie

Après cette introduction, nous aborderons les préliminaires afin de définir les critères d’analyse et de mieux comprendre le sujet et les termes utilisés.

Un troisième chapitre traitant de l’étude personnelle analysera des filières suivant la méthodologie explicitée ci dessous.

Après la composition du corpus, les différentes filières sélectionnées seront d’abord examinées selon une grille d’analyse en suivant les critères définis dans les préliminaires. Ensuite, elles seront étudiées sous le prisme de la méthode d’analyse FFOM9, plus nuancée, qui permet d’identifier leurs forces, leurs faiblesses, leurs opportunités et leurs menaces.

Un tableau récapitulatif synthétisera les différentes données et permettra de comparer les résultats et de faire des observations générales.

Les points les plus fréquents mis en évidence pourront finalement être retenus comme des recommandations pour la création d’une filière terre crue belge.

Une fois les contours de la filière définis, un dernier chapitre synthétisera ces différentes informations pour aboutir à la proposition d’une feuille de route, base du processus de mise sur pied de la filière. Il se conclura par des perspectives futures envisageables.

9 Méthode d’analyse permettant de mettre en évidence les forces et les faiblesses de l’objet analysé (facteurs internes) de même que les opportunités et les menaces (facteurs externes) liés à son contexte.

19
20

Chapitre 2 : préliminaires

Ce deuxième chapitre fournit des informations sur le sujet de recherche : qu’est ce qu’une filière l’utilisation de la terre crue, de la paille et du bois en construction.

1. Filière

Thibaut Bidet Mayer et Louisa Toubal décrivent le concept de filière dans leur publication datant de 2013 « À quoi servent les filières ? »10. Ils expliquent que ce dernier est apparu dans les années 50 et a évolué en fonction de son contexte et qu’aujourd’hui, il n’existe pas de consensus sur la définition du mot filière car plusieurs sens peuvent lui être attribués11

Il est donc important de définir ce terme tel qu’il sera employé dans ce travail.

Nous prendrons (en la précisant) comme référence la définition du dictionnaire en ligne Larousse qui définit ce terme comme un : « ensemble des phases d’un processus de production qui permettent de passer de la matière au produit fini vendu sur le marché » 12 Première précision, ce mémoire étant développé dans le cadre d’études en architecture, nous ne nous limiterons non à la phase de vente du produit fini, mais nous l'étendrons à la pose du matériau.

Deuxième précision, dans le point suivant, nous ne nous arrêterons pas à la description des différentes phases de ce processus comme le suggère la définition du Larousse. En effet, déterminer les différentes phases de vie d’un matériau en terre crue permettra surtout d’identifier tous les acteurs qui interviennent dans ce processus et qui formeront la filière. Car, selon Bidet Mayer et Toubal, le concept de filière s’est développé en réponse à une faiblesse de l’industrie française : son « manque de solidarité entre les entreprises d’une même chaîne de valeur. »13 Ainsi, au moins un acteur de chaque étape du processu s de la construction devra être représenté au sein de la filière.

Les trois piliers importants d’une filière sont donc : ses membres, leur coordination et leur communication interne et externe. L'analyse systématique de ces différents critères pour

10

BIDET MAYER, Thibaut et TOUBAL Louisa, A quoi servent les filière ?, Paris, Presses des MIMES, 2013.

11 Ibid p 15 16.

12 Site web du Larousse, définition du mot filière, consultable sur https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fili%C3%A8re/33720, consulté le 10/02/2022

13 BIDET MAYER, Thibaut et TOUBAL Louisa, A quoi servent les filière ?, Paris, Presses des MIMES, 2013, p 11.

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chaque filière permettra de délimiter leur contour en déterminant leur structure et leur fonctionnement.

Pour mieux les cerner, il est donc important de comprendre la façon dont elles se sont constituées depuis leur création (qui , comment et quand) en passant par leur situation actuelle (où se situent elles ? Comment s’organisent elles ? Comment se financent elles ? Quel est leur niveau d’intervention ?) pour finir par leur pérennisation (quels ont été les apports créés et relayés ?) et si une intervention extérieure a facilité leur développement.

Quant aux filières de matériaux naturels en particulier, il est indispensable que les acteurs y trouvent un intérêt et fassent preuve de motivation afin de travailler ensemble dans un but commun. Afin d’identifier ce dernier, on peut prendre comme référence les enjeux. (cf. supra p18 : Les matériaux naturels répondent à la fois aux enjeux du changement climatique et du développement durable ainsi qu’aux exigences de confort.)

Ainsi, l’objectif de la filière sera une réponse à ceux ci et peut consister en la promotion du matériau représenté dans la construction.

Cet objectif sera atteint notamment si des missions sont élaborées et axées sur des actions prioritaires (pas toujours utilisé par les filières) Suivant l’exemple du rapport final d’AsTerre14, les différentes actions de la future filière terre crue belge peuvent être fixées sur base des difficultés évoquées par Dimitri Rosar dans son mémoire ainsi que sur les pistes de solutions qu’il propose (cf. supra p16 18). Ces dernières peuvent être regroupées en quatre axes qui peuvent faire office de critères d’analyse pour d’autres filières de matériaux naturels :

La législation : pour faire évoluer la réglemention

La formation : des professionnels et futurs professionnels

L’innovation : technique notamment par la recherche L’information et la sensibilisation : des professionnels et futurs professionnels (pour générer l’offre), du grand public et des pouvoirs publiques (pour générer la demande).

Ainsi l’analyse des filières se fera en deux parties :

La description de la filière

La description de ses activités effectives

14 ASTERRE, Construire en terre crue, rapport final sur les obstacles au développement de la construction en terre crue en France, 2013.

22

2. Construire en terre crue

Pour l’élaboration d’une filière terre crue belge, l’analyse de différentes filières et une étude préliminaire sur ce matériau s’avèrent nécessaires. Pour cela, j’évoquerai : un historique de la filière terre crue belge les différentes phases de vie d’un matériau en terre crue. les futurs acteurs de la filière une synthèse qui résumera ces différentes informations.

2.1. Historique

L’ouvrage Terra Europae15 explique que, par le passé, en Belgique, ce sont les techniques du torchis et de la bauge qui ont été les plus utilisées. La plus connue est celle du torchis, très répandue du fait des grandes quantités de bois disponibles et des sols argileux.16

Figure 3. Carte du patrimoine belge en terre crue (Terra Europae, 2011)

En Belgique, ce mode de construction est pourtant peu intégré dans notre terroir, ce qui a conduit à sa disparition rapide ; même si des traces sont encore visibles à Bokrijk, véritable conservatoire de l'habitat traditionnel. Contrairement à la France qui a conservé une véritable tradition de cette culture constructive au point de faire partie de l'identité et de l'histoire locale. De nombreux édifices sont encore visibles témoignant d'une volonté de protection de ce savoir faire.

La révolution industrielle a favorisé l’utilisation des briques de terre cuite et de l’acier et le déclin s’est accéléré depuis la relance économique qui suivit la seconde guerre mondiale. Le besoin rapide de reconstruction à moindre frais et la perte des savoir faire allant de pair avec la disparition des artisans ont été autant d'arguments favorisant l'essor de nouveaux matériaux et techniques de construction. Comme les préoccupations écologiques n’étaient pas prioritaires à cette époque, le béton s’est imposé laissant de côté les pratiques ancestrales dont celles liées à la terre crue.

23
15 AKERMANN Kristina, ANDERSSON Jenny, BAVAY Gérard, et al., Terra Europae, Earthen Architecture in The European Union, Pisa, Edizioni ETS, 2011
16 Ibid p91.

Néanmoins, toujours dans Terra Europae17, une première initiative de regroupement de professionnels utilisant la terre crue a été formée, dans les années 1990, sous le nom de TerraMorpho. Cette association créée par le constructeur Peter Willems et les architectes Herman Remmers, Stéphan Ardui, Alexis Versele, Sjap Holst et Oswald Dellicour a réintroduit la technique de construction de paille d’argile développée en Allemagne par Franz Volhard, version moderne du torchis18. L'intérêt de construire avec des matériaux écologiques renaissant a permis l’édification d’une trentaine de maisons individuelles avec cette technique en Belgique. Cependant, depuis quelques années, la tendance au profit de matériaux écologiques plus performants énergétiquement a accéléré, de nouveau, la disparition de cette ancienne technique19.

Toujours en Belgique, une nouvelle tentative de filière a émergé il y a quelques années. Trois producteurs de matériaux en terre crue en étaient les fondateurs: Terre d’Hautrage, Argio et Argibat. D’autres acteurs occupaient aussi le terrain parmi lesquels des architectes spécialisés en terre crue comme Pierre Deru qui, avec Argio, l’utilisait même de manière structurelle. Vision trop grande, demande pas assez élevée, machines non performantes... autant de difficultés qui ont eu raison de ce projet ambitieux .Cette belle aventure a pris fin il y a trois/quatre ans à la disparition de ces figures marquantes (tous les trois ayant fait faillite bien que Argio et Argibat se soient reconvertis dans les enduits de terre).

Et l’engouement s’est essoufflé de plus en plus… De nos jours, seules rescapées au niveau wallon, les argilières d’Hins sont encore présentes sur les salons.20

Au vu des enjeux actuels, l’utilisation de la terre crue reste un vrai potentiel pour une construction écologique. Ainsi la mise en place d’une filière terre crue belge serait nécessaire pour promouvoir ce mode de construction, élément parmi d'autres vers une décarbonisation de la construction. 17 Ibid

24
18 Ibid, p92 93. 19 Ibid 20 Rencontre avec
Hervé Jacques Poskin directeur du Cluster Éco construction à Namur le 06 octobre
2021

2.2. Un matériau en terre crue : de l’extraction à la mise en œuvre en passant par la phase de transformation.

Afin d’identifier les acteurs de la filière, il est important de comprendre les différentes étapes de production d’un matériau en terre crue : de la récupération de la matière première en passant par la transformation de la matière en matériau jusqu’à sa mise en œuvre.

2.2.1. Phase 1 : La récupération de la matière première 2.2.1.1. Tests et certifications

Avant tout, il est important de connaitre la terre que l’on utilise. Pour ce faire, différents tests de terrain et en laboratoires peuvent être pratiqués.

Premièrement, les tests de terrain sont réalisés sur place. Ils sont tant qualitatifs qu’indicatifs. Nécessitant une certaine expérience, ils sont purement sensoriels et donnent une première estimation de la nature de la terre. Facilement réalisables, ils font appel aux cinq sens : l’odorat, l’ouïe, le goût, le toucher et la vue. D’après mon expérience personnelle, de la BD de Léa Rinino « Terre, freins et tensions de la filière terre crue française »21, des vidéos de la chaîne YouTube d’AMACO22 et le module de la séquence 3 du MOOC d’AMACO « Construire en terre crue aujourd'hui »23 : on peut sentir la terre pour en vérifier l’absence d’humus, l’écouter en la faisant rouler près de son oreille pour entendre les crissements des grains de sable, la goûter pour déceler sa teneur en argile collant sur la langue ainsi que la présence de sable crissant sous la dent.

On peut aussi simplement la manipuler avec les mains sous ses différents états (cf. infra p 29)

Le test du toucher au creux de la main est assez complet pour cela.

Il faut d’abord manipuler la matière sèche pour y déceler la présence de cailloux.

En pulvérisant les agrégats, on pourra aussi évaluer la quantité d’argile qu’elle recèle : elle sera élevée si la tâche est ardue.

21 RININO, Léa, Terre : freins et tensions de la filière terre crue française, 2021

22 Amàco l’atelier matière à construire, Essais de terrain pour la construction en terre crue, consultable sur https://www.youtube.com/playlist?list=PLr_Fjwu4UMLEantOq558RiZyIbsPBOsrt, consulté le 21/11/2020.

23 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 3 La terre, des matières premières Module 3 : Comment caractériser la terre à construire Script vidéo Consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/a980d4ea64c14f95a91a1adc8b2aacdd/fb839879ed9 34f81aa2b051f818716a6/, consulté le 17/11/2020.

25

En y ajoutant un peu d’eau, la terre passe à l'état plastique ce qui permet de réaliser une boule sur laquelle on imprime l’empreinte du pouce.

En l'imprégnant d'eau, on peut évaluer le temps d’absorption et donc estimer la teneur en argile ; plus le temps est long plus sa présence est significative.

Enfin, en ajoutant encore un peu d’eau sur la boule, la terre, désormais à l’état visqueux, s’étale sur la paume de la main.

En y versant à nouveau de l’eau afin d’évacuer les particules fines (argile et limon) la quantité de sable, qui reste sur la main, peut enfin être évaluée.

D’autres tests tactiles peuvent être aussi réalisés comme :

Le test du boudin/du cigare permet d’évaluer la plasticité de la terre en débitant des boudins plus ou moins longs (en dessous de 5cm la terre est peu cohésive, entre 5 et 10cm elle est moyennement cohésive et très cohésive au delà de 10cm).

Le test du lavage des mains a pour but d’ évaluer la présence de sable détectable par son aspect granuleux et d’argile par son aspect huileux. Celle ci est confirmée si le lavage de main est aisé (terre sableuse) ou non (terre argileuse qui colle).

Le test de la pastille permet d’évaluer trois aspects de la terre. D’abord son retrait et son gonflement en fabricant une pastille, puis sa cohésion sèche en la cassant en deux : le bruit caractéristique émis indiquera son taux d’argile.

Le test du bocal permet de visualiser les différents éléments constitutifs de la terre. Visibles par strates, les éléments les plus lourds flottent à la surface tandis que les plus fins sont déposés au fond du récipient.

Deuxièmement, les tests en laboratoire24 sont des tests scientifiques, plutôt quantitatifs, pratiqués de manière moins empirique en suivant des méthodes d'analyse et des protocoles plus rigoureux. Ils seront plus fiables car moins subjectifs. Ils permettent de mesurer et d'analyser les propriétés de la terre afin d’en définir les performances avec précision. Ils sont notamment utiles pour une question de certification indispensable aux ingénieurs qui engagent leur responsabilité et sont nécessaires pour des questions d’assurance.

Parmi ceux ci on peut notamment noter :

Test de résistance à la compression ex : test de l’éprouvette Test de granulométrie Test géotechnique

26
24 Ibid

Courbes granulométriques ex : fuseau granulaire (fuseau limite de distribution granulaire du pisé)

Il existe donc, comme on a pu le voir, différents tests pour analyser les propriétés de la terre. Il est important d’en mener plusieurs afin d’arriver à une conclusion objective.

Les deux grands types de tests (sur le terrain et en laboratoire) nécessitent des compétences, des expériences différentes mais sont néanmoins complémentaires même si leurs coûts divergent.

Le test ultime est de réaliser un prototype à l’échelle 1 :1 avec la terre et la technique utilisée puis de la laisser telle quelle durant les quatre saisons même si ça allonge considérablement les délais de chantier.

Dans tous les cas, il n’est pas envisageable de construire avec de la terre polluée, sans un minimum d’argile et contenant des matières organiques.

2.2.1.2. Extraction de la matière

Pour construire en terre, la matière première doit tout d’abord être extraite. Elle peut dès lors être issue des carrières ou des déblais de chantiers.

Dans le premier cas, la terre est potentiellement extraite loin du chantier, ce qui implique son transport augmentant ainsi le coût du projet mais surtout les dépenses énergétiques.

Le deuxième cas permet d’obtenir une matière première, de prime à bord moins coûteuse. En effet malgré l’absence de coût de transport, il est impératif qu’elle ne soit pas polluée. Dans le premier cas les terres sont livrées certifiées avec fiche technique par les carrières. Leur prix inclut les analyses de références. Sinon, on doit faire appel à un laboratoire agréé soit en amont par carottage soit en aval d’après des échantillons prélevés par un expert en étude de pollution des sols 25

Notons que nous sommes dans l’hypothèse où la terre extraite est valorisée en tant que matériau de construction. Cela signifie que, sur place, elle n’est pas utilisée comme remblai et, en sortant du centre de stockage temporaire, elle ne sera pas à nouveau utilisée comme remblai ou emmenée en centre d’enfouissement technique comme

25 PEREIRA GONCALVES, Anaïs, Terres de Bruxelles, p 91 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Bernard Deprez, 2017)

27

illustré sur le schéma ci dessous qui décrit le parcours classique des terres expliqué par Anaïs Pereira aux pages 90 à 101 de son mémoire intitulé « Terres de Bruxelles ».26

De plus, vu le nombre de tonnes de terres extraites chaque année, les centres de stockage temporaires sont vite satu rés Afin de lu tter contre cet engorgement, la meilleure solution est, si possible, de réutiliser cette terre directement sur le chantier en la transformant en matériau de construction27.

28
Figure 4. Cheminement d'une terre d'excavation (Anaïs Pereira Goncalves 2017)
27
26 Ibid p 90 01.
Ibid p100

2.2.2. Phase 2 : La transformation de la matière en matériau

Pour transformer la matière en matériau, il faut mélanger un certain type de terre avec une certaine quantité d’eau puis la rendre plus ou moins dense en la versant, en la tassant ou en la compactant. Ces facteurs dépendent évidemment de la technique de construction que l’on veut utiliser (même si aujourd’hui, ce n’est plus limitatif). Le test de Carazas illustre très bien ce fait. Il combine ces différentes actions, enlevant plus ou moins d’air, avec différents état de la matière.

Légende :

Sec = sec au toucher et impossible de modeler

Humide = humide au toucher, légèrement modelable en boule friable Plastique = facilement modelable, non fiable, ne colle pas aux doigts

Visqueux = difficilement modelable, colle aux doigts mais ne coule pas Liquide = qui coule

Sans oublier un dernier état de la terre : sec après séchage = la terre ne se déforme plus au toucher et est de couleur plus claire

29
Figure 5 Test de Carazas (MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence #3 Module 1 Activité )

Il faut noter que ce test s’applique généralement à différents types de terre pour les comparer. Ainsi l’obtention d’un matériau de qualité passe notamment par l’utilisation pertinente de la terre. Même si des reformulations sont possibles, certaines terres conviennent mieux à certaines techniques de construction. Une terre fine et argileuse est par exemple mieux adaptée à la terre allégée. L’ajout de fibres rend la terre adaptée à la bauge et au torchis. D’autre part, une terre graveleuse, contenant une part importante de grains dont la taille est supérieure à 2 cm, est à privilégier pour le pisé et la terre coulée. Néanmoins, connaitre le patrimoine en terre crue de la région est aussi primordial car il démontre plus encore la faisabilité de construire en terre à un endroit précis. En effet des exemples démontrent que la culture constructive locale peut prendre le pas sur les caractéristiques de la terre. On peut notamment trouver du pisé tant fin que graveleux.

La bonne combinaison de terre, d’eau et d’air définie, la transformation de la matière en matériau peut être réalisée à divers endroits, soit :

Sur site, on peut utiliser la terre disponible ou en amener depuis d’autres sites ou la faire venir de carrières ce qui implique des coûts de transport tant économiques

30
Figure 6. Quelle terre pour quelle technique? (MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence #3 Module 4 Activité)

qu’énergétiques. Cela implique la location de matériels devant être transportés sur le chantier ainsi que, en fonction de la technique utilisée (voir ci dessous), un espace de production et de séchage. Si les machines sont louées à des carrières, il se peut que, dans le cas d’éléments préfabriqués, fabriquer ces matériaux soit plus onéreux que d’amener directement les matériaux finis transformés par les carrières.

Dans les carrières, la matière peut être transformée à proximité du site d’extraction. Le matériau fini est directement conduit vers le chantier par transport routier par exemple. Le fait de fournir des mélanges prêts à l’emploi est aussi une option.

En usine, préfabriquer les matériaux permet d’éviter les temps de séchage sur chantier. L’élément déjà sec permet de rester dans des délais de chantiers habituels même si le cout carbone de cet acheminement n’est pas négligeable.

La préfabrication permet en outre de répondre plus massivement à la demande.

Quel que soit le lieu de transformation, l’acheminement de matériels et/ou de terres sur chantier est incontournable. Dès lors, là où la production ne nécessite que très peu d’énergie, la seconde cause de consommation énergétique est le transport. Il est donc important de privilégier les circuits courts.

Un autre paramètre à prendre en compte, lorsque l’on met en œuvre la terre crue, est son temps de séchage.

En effet, les techniques propices à la préfabrication, tels que les adobes (première forme de préfabrication) ou les BTC, nécessitent un temps de séchage avant la pose sur chantier juste après le modelage. Alors que des techniques où la préfabrication n’est pas toujours utilisée, comme pour la bauge, le pisé, le torchis, la terre coulée et les enduits doivent sécher après leur pose sur chantier. La protection contre les intempéries lors du séchage est donc différente. Alors que dans le premier cas, un endroit couvert est nécessaire, le deuxième nécessite « d’assurer la protection des parties laissées brutes au cours du chantier. […] Une protection doit être mise en place contre l’abrasion, les projections salissantes et l’eau de pluie. Particulièrement, un mur en terre doit être protégé de la pluie en tête de mur à toutes les phases sensibles du chantier, en particulier avant mise hors d’eau. » 28

28 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 5 : Les points clés pour mener un projet en terre crue Module 2 : Intégrer l’ouvrage en terre lors d’un chantier Cours vidéo Consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/000f919f6633460784a79dada0d919e2/fbf15e60f91e 4e65bf95e5a8b3f54012/, consulté le 29/11/2020

31

2.2.3. Phase 3 : La mise en œuvre du matériau

2.2.3.1.

Demande

Pour qu’un tel bâtiment sorte de terre, il faut avant tout une demande. Celle ci peut émaner de particuliers mais aussi d’institutions publiques.

Ces dernières peuvent en effet favoriser les ouvrages en terre crue par des édifices de grande envergure, véritables vitrines de ce mode de construction.

En matière de politique environnementale, une taxe carbone encouragerait l’emploi de matériaux naturels dont la terre crue, Le "privé" (organismes à marketing fort) peut également valoriser son image de marque par des choix de construction durable.

Toute publicité étant bonne à prendre, ces initiatives pourront dès lors faire découvrir et inciter les non initiés à privilégier ce matériau de construction.

En outre, il est important de ne pas négliger l’information et la sensibilisation du grand public mais aussi celle des professionnels notamment à travers des présentations, des expositions, des salons et autre marketing de masse qui pourraient être mis en place par la filière.

La sensibilisation des maîtres d'œuvre, des architectes, des ingénieurs, des entrepreneurs devrait idéalement commencer dès leurs études en inscrivant la construction en terre crue parmi les cours de base en matériaux de construction au même titre que tous les matériaux traditionnels plus classiques. De plus, leur formation doit être encouragée afin de pouvoir répondre à une plus grande demande (la demande créera l'offre) et ainsi développer le marché. Cela permettra entre autres aux architectes, ainsi assez armés, de recommander avec confiance ce matériau auprès de leurs clients sans surévaluer les prix par exemple.

2.2.3.2. Conception

Il existe plusieurs points d’attention lorsque l’on veut concevoir une construction en terre crue, car ce sont des architectures contextualisées dépendantes de leur territoire.

Par exemple, il faut tenir compte du climat sous lequel la terre crue va évoluer même si, comme expliqué précédemment, il existe des constructions en terre crue sur tous les continents habités et donc sous tous les climats.

En conséquence, bien que construire en terre crue sous nos latitudes soit tout à fait possible, il est nécessaire d'être attentif à certains points.

32

En effet, même si les façades en terre crue résistent bien à la pluie, absorbant l’eau avant de sécher, la présence prolongée d’une grande concentration d’eau peut occasionner une érosion importante faisant perdre à la terre sa résistance mécanique.29 L’érosion contrôlée ou encore l’utilisation de détails techniques complexes sont d’autres solutions pour lutter contre ce problème.

Dans tous les cas, l’adage « de bonnes bottes et bon chapeau » est pris au pied de la lettre par la mise en œuvre d’une grande toiture débordante ainsi que des soubassement étanches afin de lutter à la fois contre le ruissellement et les remontées capillaires.

Les zones sismiques, même si rares en Belgique, sont un autre élément à prendre en compte lors de la conception. Utiliser une technique porteuse est possible, mais nécessite des garanties obtenues sous réserve de justifications, d’évaluations ou d’autres études de faisabilité. Néanmoins, des techniques de remplissage sont à privilégier puisque la structure support joue le rôle parasismique. « Ainsi, les éléments de remplissage, en particulier un torchis bien fibré avec son comportement ductile (qui se déforme sans rompre), permet de limiter la chute d’éléments dangereux. »30

La clé est donc d’anticiper le plus possible en amont du projet. Ainsi, faire appel et tenir comptes de l’avis d’experts : artisans, bureaux d’études, ingénieurs… afin de mener au mieux son projet est préférable.

29 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 4 : La conception avec le matériau terre Module 1 : Principes de conception d’un bâtiment en terre crue Cours vidéo, consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/78591e1c2b284c9ca0ea76ccbfd9633f/d71db70178c 14f2c87ff643e806bfa16/, consulté le 23/11/2020.

30 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 2 : Des techniques de construction variées Module 3 : techniques de remplissages Cours vidéo, consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/78591e1c2b284c9ca0ea76ccbfd9633f/d71db70178c 14f2c87ff643e806bfa16/, consulté le07/11/2020.

33

2.2.3.3.

Construction

Une fois le projet dessiné, il faut le construire. Pour cela, faire appel à des personnes qualifiées pour la mise en œuvre, tels que des artisans, des référents techniques, des entrepreneurs ou autres ouvriers spécialisés, est primordial afin de fournir un travail de qualité.

Au moment de la réalisation des travaux, une attention particulière est nécessaire lors de la mise en œuvre sur chantier : « il est nécessaire de protéger les têtes de murs de la pluie et d’empêcher un effet piscine des dalles avant la pose de la couverture »31.

Afin de lutter contre la pénibilité du travail, l’automatisation des procédés peut être envisagée par exemple en faisant appel à l’assistance d’engins de levage ; ce qui permet en plus de gagner du temps. En effet, la mécanisation augmente le rendement tout en diminuant la main d’œuvre et donc le prix d’une construction en terre. Ainsi, si l’on veut ne pas privilégier cette piste, le développement d’une économie locale à l’échelle humaine est à privilégier.

Enfin, afin de faciliter le passage vers ce mode de construction plus vertueux, il peut être envisageable de privilégier des techniques s’adaptant aux compétences des professionnels (maçonnerie, calepinage, manutention…) et aux outils de production existants tels que les BTC, adobe…

31 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 4 : La conception avec le matériau terre Module 3 : Spécificités techniques des constructions en terre crue Cours vidéo, consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/1bfbcd931aca4ad9a60e38b4aa574790/b0f0a87e89 b34cbb839c842416fa193b/, consulté le 23/11/2020.

34

2.3. Les acteurs impliqués

Lors des différentes étapes de production, plusieurs acteurs entrent en jeu, chacun à un poste clé.

Une liste non exhaustive a été créée sur base des recensements des acteurs réalisés par Dimitri Rosar32 et Anaïs Pereira33 dans leur mémoire Lavie, Mango Itulamya dans sa thèse34.

Exceptés les personnes physiques, les personnes morales ont leur site web répertorié en annexe (annexe 1) ; preuve de leur existence.

2.3.1.

Les producteurs et les fournisseurs de terre crue

On peut diviser cette catégorie d’acteurs en deux groupes en fonction de la provenance de la terre : des carrières ou des chantiers.

Carrière Terres excavées

Précisions

« (…) possède une carrière d'argiles à Hautrage d'une superficie totale de 14ha. » 35 Les argilières d’Hins (Namur) ✓

Lebailly (Hainaut) ✓

Proposent des enduits, des mélanges à pisé et de l’argile en vrac dans le Brabant Wallon Walterre (Wallonie) ✓

S’occupe de « (…) la gestion, traçabilité et valorisation de terres excavées en Wallonie »36

32 ROSAR, Dimitri, Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain, p39 51 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020)

33 PEREIRA GONCALVES, Anaïs, Terres de Bruxelles, p81 89 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Bernard Deprez, 2017)

34 MANGO ITULAMYA, Lavie, Valorisation des gisements argileux pour la fabrication des blocs de terre comprimée, p37 38 (Université de Liège, Thèse de Doctorat, sous la dir. du prof. Nathalie Fagel, 2019)

35 Site web Lebailly, consultable sur: http://www.ernest lebailly.be/fr/argiles, consulté le 28/04/2022.

36 Site web de Walterre, consultable sur https://walterre.be, consulté le 08/03/2022

35

De Meuter (Bruxelles) ✓

Expert en démolition et travaux de terrassement qui s’occupe, entre autres, de la récolte et du recyclage des terres excavées en Région Bruxelles Capitale. Ils travaillent actuellement en collaboration avec BC Materials. Hoslet ✓

« Spécialisé dans la production et la vente de matériaux en vrac : sable, (…), graviers »37 Elle « exploite une sablière depuis plus de trente cinq ans à Chaumont Gistoux »38 2.3.2. Les revendeurs de matériaux en terre crue Il peuvent vendre des matériaux prêts à être mis en œuvre ou des mélanges prêts à l’emploi.

Revendeur matière première Enduits BTC Mélange pisé prêt à l’emploi

Mélange terre prête à l’emploi

Autres

BC materials (De Meuter) ✓ ✓ ✓ Argio ✓ Avant Tadelakt

Argibat ✓ Avant

+ formations + « volonté de création d’un réseau d’applicateurs professionnels

37 Site web de Hoslet, consultable sur : https://www.hoslet.be/fr/section/accueil, consulté le 28/04/2022.

38 Site web de Hoslet, page « sablière » consultable sur : https://www.hoslet.be/fr/section/sabliere/sabliere/intro, consulté le 28/04/2022.

36

agréés à travers la Belgique »39

Peter Steen & Co (Lebailly) ✓ ✓ Stuc & Staff16 ✓

Comptoir des argiles ✓ Carodec (Argilière d’Hins) ✓

+ formation + importation produit Claytec NB : entre parenthèses noms des fournisseurs des revendeurs.

Comme le montre le dernier revendeur, on peut ajouter à cette liste les importateurs

Ces derniers, à première vue étrangers à la filière doivent néanmoins être mentionnés car ils sont aussi une première forme de partenariat international.

Revendeur matière première (importateurs) Enduits BTC Mélange pisé prêt à l’emploi

Mélange terre prête à l’emploi

Autres

Druwind revend des produits Claytec ✓ ✓ 39 Site web d’Argibat, page « Actualités », consultable sur https://www.argibat new.com/fr/actualites/argibat new partenaire des professionnels en finition base dargile, consulté le 20/06/2022.

37

(Allemagne) à Waine, Liège40

Ecobâti revend des produits Argilus (France) à Liège, Tournais, Bruxelles, Wavre, Arlon, Namur, Sprimont

+ formations

✓ ✓

✓ ✓ stucs d’argile

+ « (…) l’HP2A, une alternative écologique au ciment, à base d’argile. »41 Ecomat revend des produits Tierrafino (Pays Bas) dans le Limbourg et à Anvers42

2.3.3. Les artisans Ils sont la catégorie d’acteurs la plus représentée. La plupart exerce dans le gros œuvre au sein d’entreprises. Comme nous pouvons le voir dans le tableau ci dessous, « Ils sont généralement spécialisés dans une ou plusieurs techniques de mise en œuvre de la terre crue (…) »43

40 ROSAR, Dimitri, Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain, p.47 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020) 41 Ibid 42 Ibid 43 Ibid p39

38

Techniques

Artisans

Het

Enduits argile (int)

Enduits chaux (ext)

Matériaux d’isolation Pisé murs

Pisé dalles Maçonneries Autres

Leemniscaat44 (Anvers) ✓ ✓ ✓ Odiloon Creation (Bruxelles) ✓ ✓ Bouwen met Leem (Bruges)

✓ ✓ ✓ Sol en terre crue + tadelakt Aardig Gedacht (Bruges) ✓ ✓ Druwind (Liège) ✓ BC materials (Bruxelles) ✓ ✓ ✓ ✓ Mortier d’argile Paille Tech (Namur) ✓ 44 a notamment participé à l’élaboration d’un mur en pisé « The Wall » à Tirlemont et à l’édification de la maison régionale d’Edegem « Fort V ».

39

2.3.4. Les formateurs et les organismes de formation :

Elea centre de formation en construction durable situé dans les locaux du cluster éco construction

BC Materials

Carodec

Ecobâti

2.3.5. Les fédérations :

Cluster wallon : cluster Éco construction

Cluster bruxellois: Ecobuild

Cluster flamand: Vlaams Istituut voor Bio Ecologisch Bowen en Wonen (VIBE)

2.3.6. Les chercheurs/chercheuses :

Pauline Lefebvre (ULB)

Gaëlle Faguet (ULB)

Dalia Perziani (ULB)

Erik Pelicaen (UHasselt)

2.3.7. Les experts (référents techniques, bureaux d’étude, ingénieurs)

Cédric Evrard (ingénieur)

BC (expert en terre crue)

Util (ingénieur)45

45 a notamment suivi les projets présentés par la suite : The Wall, La tour d’observation de Negenoord, Fort V à Edegem

40

2.3.8. Les architectes et leur réalisation

BC architects and studies a, entre autres, réalisé le Fort V, Edegem, 2015 (19 000 BTC porteuses)

Figure 7. Fort V (BC, 2015,consutable sur : https://www.bcmaterials.org/fr_152_fort v.html, consulté le 28/04/2021 )

De Gouden Liniaal Tour d'observation de Negenoord, 2016 (240m3 de pisé)

Figure 8. Tour d'observation de Negenoord (BC, 2015, consultable sur https://www.bcmaterials.org/fr_154_negenoord.html, consulé le 28/04/2021)

41
Photographie © Thomas Noceto et BC architects & studies Photographie © Philippe Dujardin

Figure 9 The Wall (BC, 2017, consultable sur : https://www.bcmaterials.org/fr_151_the wall.html, consulté le 28/04/2021 )

42
AST77 The Wall, Tirlemont, 2017 (35m3 de pisé) Photographie © Thomas Noceto

A2RC Musée Source O’Rama, Chaufontaine, 2005 (mur pisé 16,4m3)

Figure 10. Musée Chaufontaine (A2RC 2005, consultable sur https://www.a2rc.be/copie de fiche 118 cho new, consulté le 28/04/2021)

Karbon a, entre autres réalisé, la Maison bi familiale à Gembloux dont le remplissage est en briques de terre crue.

Figure 11. Maison bi familiale à Gembloux (Karbon'architecture et urbanisme, 2015, consultable sur http://karbon.be/fr/projets/habitat_individuel/maison_bi familiale_a_gembloux/, consulté le 28/04/2021)

43
Photographie ©Laure Nicod

Stephen Toumpsin a, entre autres, réalisé une maison à Liège (Stavelot) en 2014 en utilisation la terre du chantier comme enduit.

Figure 13 Maison enduit terre du chantier (2014, consultable sur https://www.maisonsetarchitectes.be/projets/batiment exemplaire de wallonie elle me botte, consulté le 08/06/2022)

44
Odile Van der Meeren a, entre autre, réalisé, en 2012, l’École de Couture Acier Terre au Niger (Finaliste au TERRA Award 2016) Photographie © Gustave Deghilage Figure 12. Ecole de Couture Acier Terre (2012, consultable sur https://ecoledecoutureniger.wixsite.com/terre, consulté le 07/08/2022)
45
Isabelle Prignot a, entre autres, réalisé un centre d’entrainement en construction durable « Terre Academie » 46 à Beauraing, Belgique Photographie ©Sophie Bronchart Figure 14. Terre Académie (Terra Europae, 2011) 46 Trad: Training centre in sustainable construction, “Terre Academie”, in Beauraing, Belgium. Architect: Isabelle Prignot. (photo: Sophie Bronchart)
46
Eva Gheysen Eerste Verstoring, Louvain, 2014 (tour pisé de 6m de haut utilisant 14t de terre) + Ief Spincemaille (artiste) Figure 15. Eerste Verstoring (Site web de BC Architects & Studies, 2014, consultable sur : http://studies.bc as.org/THE FIRST DISTURBANCE A RAMMED EARTH TOWER, consulté le28/04/2021

2.4. Synthèse par phases

Après avoir parcouru les différentes étapes de vie d’un matériau en terre crue ainsi que les différents acteurs qui entrent en jeu dans ce processus, nous pouvons maintenant définir clairement le terme filière tel qu’il sera abordé dans ce travail.

Sera donc considéré comme filière tout réseau dont au moins un acteur existant ou pouvant exister, par phase, sera représenté. Les différentes phases vont de l’extraction de la matière première à sa transformation en matériau fini mis en œuvre sur chantier.

PHASE 1

LA RECUPERATION DE LA MATIERE PREMIERE

Tests et certifications

EXPERTS

(artisans, laboratoires…)

Extraction PRODUCTEURS (carrières, entreprises de terrassement )

PHASE 2

TRANSFORMATION DE LA MATIERE EN MATERIAUX

PRODUCTEURS, REVENDEURS, MAITRE D’ŒUVRE ((semi)industriels, carrières, ouvriers…)

+ organismes de formation

PHASE 3 : LA MISE EN OEUVRE

Demande

MAITRES D’OUVRAGE (particulier, privé, public…)

Conception

MAITRES D’ŒUVRE (architectes, ingénieurs, bureaux d’étude…)

Construction

MAITRES D’ŒUVRE (artisans, entreprises de construction…)

+ organismes d’information, de sensibilisation ou de formation

47
48

4. Construire en paille

Si on se réfère à la filière paille existante, il s'avère rapidement nécessaire d'étudier en détail la paille elle même en tant que matériau, comme précédemment pour la terre crue, et son passage du champ au chantier.

4.1.

La paille

La paille est bien connue dans nos régions, car très répandue en Belgique. N’étant pas utilisée dans l’alimentation humaine, elle est souvent délaissée. Son utilisation dans un autre domaine, par exemple celui de la construction, ne viendrait donc pas concurrencer la filière agro alimentaire mais bien la compléter en exploitant la ressource dans son ensemble.

La valoriser, en plus d’éviter le gaspillage, permettrait d’offrir un complément de revenu à l’agriculteur, en diversifiant ainsi son activité.

4.2.

Son potentiel pour la construction

Quand on pense à la paille, on fait souvent référence à la paille de blé qui est la plus utilisée en constructio n O r, elle désigne la partie longue des céréales : la tige. Il en existe donc plusieurs variétés (blé, orge, avoine, épeautre, seigle, riz, maïs, sorgho…), chacune ayant ses propres caractéristiques : plus ou moins haute et creuse malgré tout reconnu e pour sa dureté et sa finesse.

Vu sa polyvalence, son emploi est possible dans d’autres filières notamment en biométhanisation. Il est toutefois important que son application en construction ne vienne pas concurrencer celle acquise par les agriculteurs. Utilisée, entre autres, comme litière ou dans l’alimentation animale, elle est aussi indispensable comme paillage pour protéger et revigorer les sols. Pourtant, la paille utilisée en construction peut être récupérée lors de la déconstruction et valorisée en rentrant à nouveau dans le schéma classique de revalorisation agronomique comme litière pour le bétail par exemple47.

De plus, toute paille n’est pas adaptée à la construction, les ballots doivent répondre à certains critères très stricts.

Sachant « qu’une maison individuelle représente l’équivalent de 500 bottes de paille, soit la production de 2,5 hectares de champs (1% de la production de paille équivaut à 1 500

47 APROPAILLE, La paille matière première, vadémécum issu de la recherche vers une reconnaissance de l’usage de la paille come matériau de construction, s.d., p86

49

construction)»48, on peut voir, au vu des informations concernant le volume de paille produit annuellement en Belgique et référencé dans le tableau ci dessous, « qu’il n’y a donc pas de conflit avec les besoins agricoles en paille. »49 Néanmoins, bien que ces chiffres ne soient pas récents et sachant que la construction a besoin d’un format particulier de ballot, une seule partie de la production totale est pertinente. Surface moyenne annuelle belge (ha/an)

Production moyenne annuelle en Belgique (t/an)

Évolution de la quantité de paille de 2007 à 2012 en Belgique (clair) et en Wallonie (foncé) Blé tendre 200 220 823 174 Orge d’hiver 43 937 164 674 Épeautre 10 381 43 716 Avoine 4 348 14 5674 48 INTERREG NORTH WEST EUROPE UP STRAW, La construction en paille, la nature au service de la performance, 2020, p2.

50
49 Ibid

Seigle 517 1 781

Figure 16 Données moyennes réalisées sur les années 2007 à 2012 concernant les céréales les plus cultivées en Belgique et susceptible d’être utilisées dans la filière « construction en paille » (Recherche aPROpaille, La paille matière première, Vers une reconnaissance de l’usage de la paille come matériau de construction, p22 26)

Figure 17 Quantité totale de paille produite (blé tendre, orge d’hiver, épeautre, seigle, triticale) de 2007 à 2012 (Recherche aPROpaille, La paille matière première, Vers une reconnaissance de l’usage de la paille come matériau de construction, p93)

4.3. Du champ au chantier

Dans les champs, la machine coupe la plante au niveau du chaume, Les grains sont ensuite séparés de la paille. Elle est transformée en ballots au moyen d'une presse. Différentes densités peuvent leur être conférées en fonction de l’usage choisi. Les ballots seront ensuite stockés dans des infrastructures répondant à différents critères : les protéger des intempéries ainsi que garantir une bonne ventilation entre les ballots et les parois de l'entrepôt afin qu’ils sèchent.

Figure 18 Composition des céréales (consultable sur https://jeretiens.net/difference entre foin et paille/, consulté le 05/03/2022)

Il faut aussi être attentif à l’éventuelle présence de rongeurs qui endommageraient les ficelles des ballots leur enlevant tout rôle structurel.50

50 APROPAILLE, La paille matière première, vadémécum issu de la recherche vers une reconnaissance de l’usage de la paille come matériau de construction, s.d., p57

51

Ses mises en œuvre sont multiples : remplissage/cloisonnage, isolant, porteu r.

La paille est donc un matériau naturel biosourcé, c’est à dire provenant de la biomasse végétale. Elle possède un bilan carbone neutre car, en plus d’être biodégradable et renouvelable, elle a capté du CO2 tout au long de sa croissance. C’est un matériau sain si sa production n’a pas été polluée par divers pesticides. Contrairement aux idées reçu es, elle est pe u inflammable ; grâce à la compacité élevée des ballots. Homogènes et peu transformés, ces derniers, à destination de la construction, sont assez réglementés. Ainsi taille, densité et taux d’humidité doivent être scrupuleusement respectés.

E lle peut être utilisée de manière très locale, ce qui permet de travailler en circuit court réduisant ainsi les temps de trajet et les émissions de gaz à effet de serre (GES ) tou t en valorisant les ressou rces, les savoir faire de nos régions et l’économie locale. Elle est aussi appropriée pour l’auto construction, ce qui permet de réduire les coûts.

De plus, elle possède des qualités isolantes qui assurent un bon confort thermique et acoustique. Ses très bonnes performances comme isolant naturel permettent d’éviter les déperditions thermiques et donc de réduire la consommatio n de d’énergie

52

5. Construire en bois

Comme pour la paille, l’étude du bois en tant que matériau de construction est nécessaire pour comprendre le fonctionnement de sa filière.

5.1. Le bois

La forêt belge s’étend sur près d’un quart du territoire. Grâce à une gestion durable et responsable, sa superficie ne cesse d’augmenter, offrant toujours plus de bois de qualité. 51

En fonction des essences (ex : douglas pour la construction et épicéa pour la pâte à papier) et des transformations successives plus ou moins élaborées, il peut prendre des formes et des usages multiples : combustible, emballage, mobilier, construction… Effectivement, lors de sa première transformation (cf. infra p56 57) dont nous reparlerons plus tard, les déchets produits sont revalorisés.

« En effet, les entreprises valorisent les dosses sous forme de plaquettes qu’elles destinent soit à la fabrication de pâte à papier soit aux usines de panneaux. Quant aux écorces, elles sont utilisées sous forme de compost ou servent de combustible pour l’alimentation des séchoirs internes. »52

Comme cela est expliqué dans le podcast datant de 2021 d’Anne Sophie et Mathieu Goyen

« Les Archi.culteurs » 53 (et relaté dans les prochaines lignes jusqu’au point 4.2,) parmi les nombreuses essences de bois existantes, on peut distinguer deux grands types de bois : les feuillus et les résineux.

Une première différence réside dans l’appellation même de ces deux types. Alors que les résineux produisent de la résine, ce n’est pas le cas des feuillus. De plus, sauf exception, les feuillus perdent leurs feuillent en hiver. Mais ils sont surtout structurellement différents.

Alors qu’un résineux est composé d’un long tronc principal pourvu de branches périphériques, le feuillu, lui, a un tronc avec des branches situées en hauteur.

Les résineux présentent l’avantage d’un passage aisé dans les machines. Les feuillus, moins rectilignes, plus courts et plus larges, nécessitent l’adaptation des machines compliquant ainsi le travail.

51 Site web Houtinfobois, consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/la foret/, consulté le 20/06/2022

53 GOUYEN, Anne Sophie et Mathieu, Les Archi.culteurs, 2021

53

Il en résulte que 85% du bois utilisé dans la construction sont des résineux car ils offrent un rendement supérieur, parfois malheureusement au détriment de la forêt.

Un autre impact sur la sylviculture est lié aux effets de mode. Le douglas, par exemple, est très tendance en construction. Or si les modes et les systèmes de production peuvent évoluer très rapidement, ce n’est pas le cas de la forêt. Sachant qu’il faut attendre au minimum 80 ans avant la coupe d’un arbre, voire 100 120 ans, et que les arbres de grande taille sont de meilleure qualité.

Le bon compromis serait en tenant compte de la repousse très lente des arbres, contrairement à la paille qui se récolte chaque année, d’avoir une vision sur le long terme, loin des fluctuations du marché.

Pour cela, on peut par exemple se tourner vers une structure forestière de type irrégulière qui abrite des arbres de tous âges, de toutes dimensions. Elle permet une production continue contrairement à une structure forestière régulière qui abrite des arbres du même âge, de dimensions similaires, ce qui engendre une coupe simultanée laissant la forêt à nu pendant de nombreuses années.

5.2. Son potentiel pour la construction

Le bois est l’un des plus anciens matériaux utilisés dans la construction car « au même titre que la terre et la pierre, le bois est l’un des trois matériaux premiers54

Ses applications sont multiples : il est utilisé tant en structure, comme revêtement ou encore comme isolant.

En Belgique, on compte 12 13% de nouvelles construction en bois55. C’est un mode de construction ancré dans notre pays et dont la fiabilité est démontrée tant par des anciennes que des nouvelles constructions. De plus son utilisation est encouragée par divers labels, mettant en avant la qualité des produits et par des primes à la construction initiées par les politiques.56 Ceci est notamment dû aux nombreux avantages que ce matériau procure.57

54 PEREIRA GONCALVES, Anaïs, Terres de Bruxelles (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Bernard Deprez, 2017) dans Anger, R., & Fontaine, L. (2009). Bâtir en terre. Du grain de sable à l’architecture. Paris, Belin / Cité des sciences et de l’industrie. p 52

55 Hervé Jacques Poskin, directeur du Cluster Eco Construction

56 Site web Houtinfobois,, page « Construction en bois », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/applications/construction en bois/, consulté le 20/06/2022 57 Ibid

54

Écologiquement parlant, le bois est naturel et renouvelable. Sa production est peu consommatrice en énergie et il est recyclable ou revalorisable en fin de vie. Il est de plus un véritable puits de CO2 indispensable à sa croissance. Il le stocke de manière temporaire dans ses fibres constituant ainsi la matière même du bois.

Au niveau socio économique, ce matériau peut favoriser les circuits courts, encourageant ainsi une économie locale et mettant en valeur les savoirs et savoir faire locaux. De plus, encourager une utilisation locale du bois permet de lutter contre l’illogisme de l’exportation de bois belge et l’importation de bois exotique qui entraine coûts, pollution et dépendance.

En ce qui concerne l’architecture58, le bois peut être utilisé, comme évoqué précédemment, comme élément structurel. Vu ses performances mécaniques et contrairement à la paille et à la terre, une construction en bois (caractérisée par le fait que tous les éléments portants sont en bois59) n’est pas limitée à R+2/R+3, ce qui permet de construire en hauteur réduisant ainsi l’étalement urbain.

A l’intérieur de nos maisons, le bois procure un certain confort. C’est un bon régulateur hygrométrique (s’il n’est pas traité) qui se distingue par sa très faible conductivité thermique. Il offre ainsi une isolation thermique et acoustique. Chaud au toucher, il apporte une sensation de bien être, une ambiance confortable et une atmosphère chaleureuse qui réchauffent nos intérieurs.

De plus, cela le rend aussi très avantageux en terme de consommation énergétique.

« La construction en bois constitue, de ce fait, une technique durable et prometteuse, permettant la construction de maisons basse énergie ou passives. »60

Enfin, contrairement à certaines idées préconçues, le bois offre une bonne résistance au feu. En effet, lorsqu’il brûle, une couche de charbon se forme en surface, ce qui permet de ralentir sa combustion. Ainsi, surdimensionner les éléments structuraux en bois permet de leur garantir une grande résistance au feu.61

58 Site web Houtinfobois,, page « Pourquoi le bois ? », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/pourquoi le bois/, consulté le 20/06/2022

59 Site web Houtinfobois,, page « Construction en bois », consultabke sur : https://www.houtinfobois.be/applications/construction en bois/, consulté le 20/06/2022.

60 Ibid

61 Site web Houtinfobois,, page « Pourquoi le bois ? », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/pourquoi le bois/, consulté le 20/06/2022

55

5.3. De la forêt au chantier

Avant d’être mis en œuvre dans les bâtiments sous la forme de poutres, colonnes, revêtements, fibres… le bois doit passer par divers stades. Tout commence par la production sylvicole qui a été évoquée précédemment.

Puis, la transformation de la matière en matériau qui se fait en deux temps.

Lors de la première transformation, l’arbre est scié, tranché, déroulé, séché et imprégné. Une deuxième phase transforme le bois (entre autres) en éléments de construction, que l’on peut ensuite mettre en œuvre sur chantier.62

Enfin, sa mise en œuvre sur chantier peut être assez rapide. Les éléments en bois sont généralement préassemblés, ce qui permet de travailler en filière (quasi) sèche, s’affranchissant ainsi au maximum des aléas climatiques.

Cette rapidité d’exécution permet en outre de faire des économies financières. Autre argument économique, une habitation en bois est beaucoup plus légère qu’une habitation traditionnelle et nécessite donc des fondations moins importantes. Cette technique permet en outre de bâtir sur des terrains à faible portance.63

62Site web Houtinfobois,, page « La filière bois belge », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/la filiere bois belge/, consulté le 20/06/2022

63 Site web Houtinfobois,, page « Construction en bois », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/applications/construction en bois/, consulté le 20/06/2022

56

Figure 19.Organigramme de la filière bois belge (Site web Houtinfobois,, page « La filière bois belge », consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/la filiere bois belge/, consulté le 20/06/2022

57
PRODUCTION CONSOMMATION 2 e TRANSFORMATION 1 ère TRANSFORMATION EXPLOITATION FOR E STIÈR E placages placages sciures dosses et délignures plaquettes bois ronds IM PORTATION IM PORTATION IM PORTATION IM PORTATION panneaux bois ronds sciages Séchage Imprégnation (facultatifs) Séchage Imprégnation (facultatifs) Séchage (systématique) Auteurs: Frère H. – Langendries D. – Georges M. S CI E RI E S PIQU ETS / P OTEAUX / TUTE URS PRODUCTION SYLVICOLE PAPETE RI E S NACE: 020/ CP: 146 NACE: 020 CP: 125.01 NACE: 201 CP: 125.02 NACE: 201 CP: 125.02 NACE: 201/ CP: 125.02 NACE: 202 / CP: 126 NACE: 202 / CP: 126 NACE: 201 CP: 125.02 NACE: 020 CP: 125.01 NACE: 361 CP: 126 CP: 126 NACE: 204 CP: 126 NACE: 203 CP: 126 ou 124 NACE: 511 / CP: 125.03 NACE: 211 CP: 129 131 (*) Charpente / Lambris / Parquets / Menuiserie extérieure et intérieure TRANCHAG E DÉROULAG E Imprégnation (facultive) PANN EAUX CONTR EPLAQUÉS PANN EAUX D E FIBR E S ET PARTICULE S B OIS SOUS RAIL ET SCIAG E S BRUTS E XTÉRI E URS NÉGOCE S ME UBLE S B OISS E LLE RI E CAISS E RI E S PALETTE RI E S ÉLÉM E NTS D E CONSTRUCTION* / PIQU ETS / P OTEAUX UTILISATE URS
58

Chapitre 3 : Étude personnelle

1. Composition du corpus

La base du corpus respectera la définition du terme filière tel que défini dans ce travail. : un acteur de chaque étape du processu s (du producteur à l’ouvrier mettant en œuvre les matériaux) devra être représenté.

Le travail se concentrant sur la création d’une filière de la construction en terre crue en Belgique64, nous nous attarderons d’abord sur les filières belges.

Les filières étudiées devront, à l’image de celle de la terre crue, représenter un matériau naturel qui devra avoir une application structurelle. Nous écarterons les organisations représentant plusieurs matériaux ; la filière terre crue se concentrant exclusivement sur un seul matériau.

Nous retenons :

Paille : « Réseau Belge francophone de la Construction Paille » (RBfCP)

Bois : « Confédératio n Belge du Bois » 65

Cette sélection étant trop limitée pour une comparaison efficace, nous élargirons le champs de recherche à la France, culturellement proche, et dont le climat est comparable, en partie, à celui de la Belgique : tempéré océanique. Cela nous permettra la terre crue doit être séchée naturellement et être

Figure 20. Carte des climats européens (consultable sur https://www.hgsem pai.fr/carto/?tag=cli mat, consulté le 05/08/2022)

Figure 21. Carte des climats européens

64 L’historique de la construction en terre crue a mis en évidence l’existence deux réseaux de la terre crue qui se sont constitués. Aujourd’hui, il n’existe plus de filière de construction en terre crue en Belgique, suivant la définition retenue dans ce travail.

Le matériau est quand même représenté par d’autres organisations, comme les clusters, qui promeuvent la terre crue et d’autres matériaux naturels ; en cela ils ne répondent pas aux critères de sélection.

De plus, un autre réseau « Earth Build Benelux » (page Facebook) représente, cette fois ci, exclusivement la terre crue mais est trop succinct pour être reconnu comme filière.

65 D’autres organisations représentent aussi la filière mais ne correspondent pas à la définition du dit terme comme: l Office économ ique wallon du bois (OEWB), Houtinfobois et re sources.

59

En France, la filière terre crue est représentée sur deux niveaux complémentaires ; chacun ayant son propre rayon d’action : national par : l’Association Nationale des Professionnels de la Terre crue (AsTerre) qui a une approche globale régional66 par: Terre crue Auvergne Rhône Alpes (TERA)

Collectif de professionnels de la construction en terre crue de Midi Pyrénées (ATOUTERRE)

Collectif Terreux Armoricains (CTA)

Ils opèrent chacun localement en fonction de leu r propre contexte Afin de limiter cette sélection, nous nous limiterons, en ce qui concerne le niveau régional, à une région ayant la même culture constructive que la Belgique : la côte nord ouest 67

Figure 22 et 22. Cartes du patrimoine en terre crue en Belgique (à gauche) et en France (à droite) (Terra Europae, 201)

Nous allons aborder, dans l’ordre chronologique d’apparition des filières, le niveau national de la filière terre crue française: AsTerre.

Ensuite, nous analyserons un de ses réseaux régionaux : le « Collectif Terreux Armoricains » (CTA).

Après, nous nous intéresserons à la filière bois belge représentée par la « Confédération Belge du Bois ».

Enfin, nous terminerons par le récent réseau belge de la construction en paille ; le « Réseau Belge Francophone de la Construction en Paille » (RBfCP).

66 Liste basée sur un recensement plus exhaustif de réseaux ne correspondant pas aux critères de sélection ; voir annexe 2.

67 Carte LEYLAVERGNE, Elvire, La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives (École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Patrice Doat, 2012) voir annexe 3

60

2. Composition de la grille d’analyse

Les critères pris en compte pour l’analyse des filières ont préalablement été définis lors des préliminaires (cf supra p21 22).

Pour récapituler de manière synthétique, pour chaque filière précédemment sélectionnées, nous explorerons la:

2.1. Description de la filière Historique

Date de création Fondateur Initiatives antérieures Organisation Type Locaux Structuration Gouvernance Niveau d’intervention Financement Membres Communication interne

2.2. Description des activités effectives de la filière Évaluation Critères Oui Non Précisions* * Si nécessaire Objectif : promotion de l’utilisation en construction du matériau représenté Missions

Légiférer Former Innover Informer et sensibiliser

61

Apports Créés Relayés Partenariat Effectif

A travers des collaborations Communication

externe NB : certaines filières peuvent avoir plusieurs objectifs et d’autres missions que celles proposées pour la filière (cf.supra p22).

La différence entre les deux étant que l’objectif est le but principal auquel on veut arriver et que les missions permettent des actions prioritaires axées afin d’atteindre l’aboutissement Ces dernières n’étant pas toujours mises en place, certaines filières pourront avoir des buts correspondant aux missions recensées pour la filière terre crue belge

62

3. Étude des filières

3.1. La filière terre crue française

3.1.1. AsTerre

3.1.1.1.Description de la filière

Historique

Date de création Fondateur Initiatives antérieures

Organisation Type Locaux Structuration Gouvernance Niveau d’intervention Financement Membres

2006

Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment de Haute Normandie Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande

Association du torchis Plutôt locales et dispersées sur le territoire

Association Rouen

Par groupes de travail (trois commissions) Conseil d’Administration National (France)

Cotisation des membres (20 à 500€ en fonction de la taille de l’entreprise) , dons, sponsoring 68 répartis en 3 collèges en fonction de leur type (associations, constructeurs et collaborateurs) dont 8 non recensés dans les catégories suivantes : 27 architectes et bureaux d’étude 15 artisans et entreprises de mise en œuvre 5 producteurs et distributeurs : 9 associations et centres de formation 1 organisme professionnel

Communication interne

Assemblée générale (AG) annuelle + réunions mensuelles du conseil d’administration et des commissions

63

3.1.1.2. Activités effectives de la filière Évaluation

Critères Oui Non Précisions* * Si nécessaire Objectif ✓ +

« Regrouper et promouvoir les entreprise Transmettre les savoir faire et développer des formations

Légiférer la construction en terre crue Favoriser les échanges interprofessionnels, avec les partenaires de l’acte de bâtir, au niveau national et européen »68

Missions

Légiférer Former Innover Informer et sensibiliser

✓ ✓ ✓ ✓

« Missions techniques : Établissement de textes de références Participation à la recherche Élaboration de guides Missions de formation

Réaliser des outils de formation Faciliter et favoriser la mise en place de formations d’étudiants et des professionnels Établir une charte de qualité Missions de communication Mettre en évidence les résultats des deux autres commissions auprès du grand public Promouvoir et développer l’utilisation de la terre crue

Sensibiliser et informer les professionnels et le grand public Accompagner les professionnels »69

Apports

Créés ✓ Les plus remarquables sont : les Assises de la Construction en Terre Crue, un annuaire des

68 Site web de l’AsTerre consultable sur https://www.asterre.org/a propos de/, consulté le 17/04/2022

69 ASTERRE, Dossier de présentation de l’association, 2014, p4

64

Relayés ✓

professionnels, une carte interactive, un panorama des réalisations.

Informations relatives : à l’actualité, aux évènements au matériau + mise à disposition de ressources : bibliothèque et références techniques

Partenariat

Effectif A travers des collaborations ✓ ✗ Non mentionné

Participation à des projets régionaux, nationaux, européens, transfrontaliers Communication externe ✓ Sites web, newsletters, page Facebook, rencontres dont les Assises de la Construction en Terre Crue

65

3.1.1.3. Analyse FFOM Forces

à Mise en évidence des points forts de la construction en terre crue

à Des initiatives antérieures ont permis d’acquérir de l’expérience à Le développement d’outils pour la promotion de la terre crue en construction dont : un annuaire des professionnels localisables sur une carte interactive, un lexique et l’organisation de rencontres professionnelles : Assises de la Terre crue

à La mise à disposition de diverses informations, renseignements et autres ressources relatives à la terre crue à La communication via site web, newsletters et réseaux sociaux (page Facebook) afin de promouvoir le matériau auprès d’un public plus large

Opportunités

à Née du regroupement de trois associations déjà existantes à Participation, organisation ou co organisation à diverses études, actions et travaux à A travers ses nombreuses collaborations, l’association compte de nombreux partenaires à Collaboration à des projets européens à Apport financier via les dons, le sponsoring…

Faiblesses

à Existence de deux sites web70 à Pages « mortes » dans le site web principal, peu mis à jour à Territoire très étendu (1 104 051 km2 contre 30 688km2 en Belgique) qui engendre un manque de coordination entre les différents réseaux régionaux et le réseau national

Menaces

à Limites du marché : pourcentage de nouvelles constructions en terre crue très faible à Pression des lobbies cimentiers

70 Ancien site consultable sur http://test.asterre.org/index.html, consulté le consulté le 17/04/2022 Nouveau site web consultable sur https://www.asterre.org, consulté le 17/04/2022

66

3.1.2. Collectif Terreux Armoricains (CTA)

3.1.2.1. Description de la filière Historique

Date de création Fondateur(s) Initiative antérieure

Organisation

Type

Locaux

Structuration

Gouvernance

Niveau d’intervention

Financement Membres

2012 Non mentionnés sauf Jean Luc Le Roux Groupe de travail ayant, entre autres, préparé le règlement intérieur 71

Collectif 72

Dans les locaux du réseau d’artisans et de professionnels « bio construction »73

Antennes locales et ateliers thématiques Par collège74 Régional : Nord Ouest de la France

« Cotisation des membres, subventions éventuelles, dons, vente de produits, de services ou de prestations »75

37 membres et partenaires76 dont 3 non recensés dans

71 Collectif terreur armoricain, Règlement intérieur, Préambule, 2014 , p1, consultable sur : https://ae0a1309 71bd 458e ae01 82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_3d87db81e599464c9f92674397690515.pdf, consulté le 28/04/2022

72 sous l’appellation juridique d’association cf. loi 1901 Collectif terreux armoricains, Statut, Article 1 : Constitution & dénomination, s.d. p1, consultable sur : https://ae0a1309 71bd 458e ae01 82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_d6a9bfb0b64745cca47a77dbdcc93e0e.pdf, consulté le 28/04/2022

73 Maison en Terre chez Gregory Bosi ; Montreuil le gast

74 « cumul de 60% des voix pour les trois collèges de personnes physiques professionnelles et praticiennes, 40% pour les cinq collèges de personnes morales. » Collectif terreur armoricain, Règlement intérieur, Principes retenus et adoptés, 2014 , p1, consultable sur : https://ae0a1309 71bd 458e ae01 82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_3d87db81e599464c9f92674397690515.pdf, consulté le 28/04/2022

75 Collectif terreux armoricains, Statut, Article 11 : Les finances de l’association, s.d. p2, consultable sur : https://ae0a1309 71bd 458e ae01 82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_d6a9bfb0b64745cca47a77dbdcc93e0e.pdf, consulté le 28/04/2022

76 Membres actifs et membres bienfaiteurs (personnes physiques, personnes morales, entreprises) Collectif terreux armoricains, Statut, Article 9 : Composition de l’association, n.d. p1, consultable sur : https://ae0a1309

67

Communication interne

les catégories suivantes : 6 organismes 9 architectes et maitres d’œuvre 16 artisans

Au minimum une assemblée générale (AG) par an 3.1.2.2. Description de ses activités effectives Évaluation

Critères Oui Non Précisions* * Si nécessaire Objectif ✓ + « La promotion des systèmes constructifs non industrialisés et plus particulièrement ceux pour lesquels le recours à la terre crue est prépondérant »

La défense et promotion de ses membres La promotion de l’innovation La transmission des savoir faire Le développement d’activités en lien avec les objectifs précédemment cités »77

Missions Légiférer Former Innover Informer et sensibiliser

✓ ✓ ✓ ✗

« retour d'expériences des chantiers, collecte des techniques existantes et patrimoniales, constat de traditionalisme ; prospective, innovation, validation des systèmes constructifs non industriels (SCNI), développement des techniques et recherche performancielle, réhabilitation, mécanisation, intensité sociale, énergie incorporée ; formation et validation des savoir faire par les

71bd 458e ae01 82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_d6a9bfb0b64745cca47a77dbdcc93e0e.pdf, consulté le 28/04/2022

77 Site web du CTA consultable sur : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/le collectif, consulté le 28/04/2022

68

Apports

pairs ;

veille réglementaire et retour d'expérience en amont : assurance, marchés d’intérêt, marchés publics, docs d'urbanisme, relation avec assurances, coordination entre corps de métiers ; atelier transversal ; qui pourrait etre le CA à animation, communication, porte parole, représentation, organisationnel, relations institutionnelles. »78

Créés ✓ Annuaire des professionnels localisables sur une carte interactive79

Figure 23. Annuaire des professionnels (Site web du CTA)

Une monographie terre qui regroupe différentes réalisations anciennes et contemporaines en terre crue.80

78 Collectif terreux armoricain, Règlement intérieur, Article 7 : Les ateliers thématiques, consultable sur : https://ae0a1309 71bd 458e ae01

82df5796e088.filesusr.com/ugd/b9f81f_3d87db81e599464c9f92674397690515.pdf, consulté le 28/04/2022

79 Pour plus d’informations : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/annuaire, consulté le 28/04/2022.

80 Pour plus d’informations : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/copie de bibliotheque, consulté le 28/04/2022.

69

81

Relayés ✓

Partenariat

Effectif

A travers des collaborations

✓ ✓

Une bibliothèque regroupant des thèses, des livres, des articles, des mémoires… traitant de la terre crue 81

Voir membres

Projet transfrontalier (CobBauge)

Participation à l’élaboration du guide des bonnes pratiques (partie sur la bauge) Création d’outil (malaxterre) 82

Communication

externe ✓ Site web83, évènements divers

Pour plus d’informations : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/bibliotheque, consulté le 28/04/2022.

82 Pour plus d’informations, consulter le site web du CTA, page « Nos actions » consultable sur : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/actions, consulté le 28/04/2022

83 Site web du CTA, consultable sur : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/, consulté le 28/04/2022.

70

3.1.2.3. Analyse FFOM Forces

à Mise en évidence des points forts de la construction en terre crue à Développement d’outils pour la promotion de la terre crue en construction dont : un annuaire des professionnels localisables sur une carte interactive à Fournit diverses informations, renseignements et autres ressources relatives à la terre crue à A ses locaux au sein des bâtiments du réseau d’artisans et de professionnels : Bio Construction

Opportunités

à Participation, organisation ou co organisation à diverses études, actions et travaux à A travers ses nombreuses collaborations, l’association compte de nombreux partenaires à Apport financier via d’éventuelles subventions et la vente de produits, de services et de prestations

Faiblesses

à S’étend sur quatre régions (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine), mais ses membres sont particulièrement regroupés dans une même zone aux alentours de Rennes. à Territoire très étendu (plus du double de celui de la Belgique : 65 000km2 contre 30 688km2) qui engendre un manque de coordination entre les différents réseaux régionaux et le réseau national mais aussi entre le collectif et ses antennes locales.

Menaces

à Potentiel manque de coordination entre le collectif et ses antennes locales à Limites du marché : pourcentage de nouvelles constructions en terre crue très faible à Pression des lobbies des cimentiers

71

3.2. La filière bois belge

3.2.1. Description de la filière Historique

Date de création Fondateur(s)

Initiatives antérieures

avril 2017

L’Union Nationale des Entreprises du Bois et la Fédération Nationale des Scieries Existence d’autres organisations représentant la filière (ex houtinfobois84, office économique wallon du bois85 (OWEB), re sources86…)

Organisation Type Locaux Structuration Gouvernance Niveau d’intervention Financement Membres Communication interne

Confédération Bruxelles Non mentionnée Comité directeur National Cotisation des membres + de 250 (indépendants, TPE, PME grandes entreprises…) venus de 4 secteurs : Travaux forestiers : 43 Exploitations forestières : 79 Scieries : 66 Négoces de bois : 98 Intranet, newsletter

84 https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/la filiere bois belge/ 85 https://www.oewb.be 86 https://www.res sources.be/fr/filiere bois/

72

3.2.2.

Critères Oui Non Précisions*

Description de ses activités effectives Évaluation

* Si nécessaire Objectif ✗

D’autres organismes s’en chargent.

Les objectifs de la Confédération sont : « Favoriser la proximité avec les membres Apporter de la plus value Accroître la visibilité de la filière »87

Missions

Légiférer Former Innover Informer et sensibiliser

✗ ✗ ✗ ✗

D’autres organismes s’en chargent.

Les missions de la Confédération sont : « Fédérer les entreprises du secteur Être leur point de contact privilégié Encourager le dialogue et les échanges interprofessionnels Informer

Aider les membres Contribuer au développement de la filière Améliorer la représentativité et la visibilité des membres Promouvoir l’image du secteur Être l’interlocuteur de référence »88

87 Brochure de présentation de la Confédération Belge du Bois, 2021, consultable sur https://www.confederationbois.be/wp content/uploads/2021/12/brochure ConfederationBelgeduBois 2021 fr.pdf, consultée le 28/04/2022.

88 Site web de la Confédération Belge du Bois, page « Qui sommes nous ? », consultable sur https://www.confederationbois.be/confederation belge du bois/, consulté le 28/04/2022.

73

Apports

Créés

Relayés

✓ ✓

Annuaire et carte pour trouver un professionnel89

Figure 24. Carte interactive pour trouver un professionnel (Site web de la Confédération Belge du Bois consultable sur https://www.confederationbois.be/trouver un specialiste, consulté le28/04/2022)

« Des études de marchés Des évènements tels que : les assises de la forêt initiées par les politiques

Des annonces telles que :

o La publication des Mercuriales des Travaux Sylvicoles 2022 éditée par l’Union des Entrepreneurs de Travaux Forestiers de Wallonie (UETFW)

o Les résultats du Wood Design, projet d’économie circulaire de design au départ de sous produits du bois porté par Flanders DC, Bos + et Hout Info Bois.

o Le lancement (2015) de la marque collective « bois local » initié par l’Office Economique Wallon du Bois (OEWB). Elle a pour but de mettre en valeur les ressources et savoir faire locaux en

89 Pour plus d’informations : https://www.confederationbois.be/trouver un specialiste/, consulté le 28/04/2022.

74

encourageant une consommation locale du bois. o »90

Des actualités à propos:

o « De l’état des secteurs

o Des revendications du secteur

o Des soutiens des politiques (Région Wallonne) pour le reboisement et la régénération des forêts

La visibilité de l’outil gratuit OiRA Bois permettant d’accroitre la sécurité des travailleurs de la filière »91

Partenariat

Effectif A travers des collaborations

✓ ✓ Partenaires belges et européens Ex avec Hout Info Bois : partage de l’outil pour trouver un professionnel (annuaire et carte)

Communication externe ✓ Site web92 sur lequel elle publie : interviews, publications, lettres ouvertes…

90 Pour plus d’information : https://www.confederationbois.be/news/, consulté le 28/04/2022. 91 Ibid

92 Site web de la Confédération Belge du Bois, consultable sur https://www.confederationbois.be/, consulté le 28/04/2022.

75

3.2.3. Analyse FFOM Forces

à Mise en évidence des points forts de la construction en bois à Création d’une carte interactive pour trouver un professionnel à Relais d’informations, actualités, évènements ayant un lien avec la filière à Communication via site web, newsletters et réseaux sociaux (LinkedIn) pour promouvoir le matériau auprès d’un public plus large à Active auprès de ses membres

Opportunités

à Née du regroupement de l’Union Nationale des Entreprises du Bois et de la Fédération Nationale des Scieries, deux organisations actives depuis plus de 60 ans.

à Profite de l’engouement de l’utilisation du bois local à Partenariats belges et européens offrant des avantages à Profite de l’implication des politiques dans la promotion du bois

Faiblesses

à Manque de développement d’outils à Représente majoritairement des entreprises à Sa représentation s’arrête aux négoces du bois ; il n’y a ni concepteurs ni constructeurs

Menaces

à Limites du marché : moins de 15% de nouvelles constructions en bois à Limite de la ressource en elle même ; régénération assez longue à La multitude d’organismes représentant la filière en Belgique ; chacun avec sa propre organisation et ayant développé ses propres initiatives à Les effets de mode

76

3.3. La filière paille belge

3.3.1.Description de la filière

Historique

Date de création Fondateur(s) Initiatives antérieures

Organisation Type Locaux Structuration Gouvernance Niveau d’intervention Financement Nombre de membres

23 octobre 202093 Non mentionné mais initiative Cluster Eco Construction Wallon Non mentionnées94

Communication interne

Réseau Cluster Éco construction Namur Non mentionnée Holacratie Wallonie et Bruxelles Fonds européens pour son lancement 11 dont : 7 architectes et bureaux d’architecture 1 fédération 1 producteur 1 centre de formation 1 entreprise de construction Réunion mensuelle

93 Lancée officiellement au salon Batireno/Énergie & Habitat de Namur Cluster Eco Construction, page « Actualités », consultable sur https://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/news/lancement officiel du reseau belge francophone de la construction paille, consultée le 28/04/2022. 94 Un historique de la construction en paille existe tout de même, voir annexe 4

77
✗ ✗
3.3.2. Description de ses activités effectives Évaluation Critères Oui Non Précisions* * Si nécessaire Objectif ✓ Missions Légiférer Former

Innover Informer et sensibiliser

Apports

Créés Relayés

✗ ✗ Non précisées

✓ ✓

Annuaire des professionnels 95 Une carte, évolutive, des réalisations 96

Figure 25. Carte des réalisations

Des informations relatives à la paille comme une bibliothèque 97 Ressources relatives à la construction en paille98

Partenariat

Effectif A travers des collaborations ✓ ✗ Non mentionné Notamment avec le Cluster Eco Construction (location locaux)

Communication externe ✓ Site web99 , page facebook100, LinkedIn101 95 Plus d’informations sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website/les membres 96 Plus d’informations sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website/carte realisations 97 Plus d’informations sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website/ressources 98 Plus d’informations sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website/la construction paille 99 Site web du RBfCP, consultable sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website, consulté le 28/04/2022. 100 Page Facebook du RBfCP, consultable sur https://www.facebook.com/reseaupaillebelgique, consultée le 28/04/2022.

101 Page LinkedIn, consultable sur https://www.linkedin.com/company/rbfcp le réseau belge francophone de la construction en paille/about/, consulté le 28/04/2022.

78

3.3.3. Analyse FFOM Forces

à Mise en évidence des points forts de la construction en paille à Développement d’outils pour la promotion de la paille en construction : carte avec les différentes constructions réalisées, annuaire des professionnels, informations relatives à la paille et autres ressources plus techniques à Communication via site web et réseaux sociaux (LinkedIn et Facebook) pour promouvoir le matériau auprès d’un public plus large à A ses locaux au sein des bâtiments du Cluster Éco construction

Opportunités

à Initiative du Cluster Éco construction qui fait lui même partie d’un réseau plus large des Clusters de Wallonie à Le projet européen Up Straw a fourni des fonds

Faiblesses

à Filière récente pas encore pérennisée à Fin du seul projet commun de la construction des nouveaux locaux du Cluster à Fin des fonds européens à Désintérêt des membres ; de moins en moins présents lors des réunions mensuelles

Menaces

à Limites du marché : on ne construit actuellement en Belgique que 50 maisons par an plus ou moins à Mode de construction encore marginale

79
80

5. Comparaison des résultats et observations

Après l’étude des filières, une comparaison des résultats permettra de tirer des observations générales. Elles pourront être utilisées comme des recommandations afin de délimiter les contours de la future filière terre crue belge.

5.1. Description des filières

5.1.1.

Historique

Date de création

Fondateurs

Initiatives antérieures

AsTerre 2006

CAPEB PNR Boucles de la Seine Association du torchis

CTA 2012 Jean Luc Le Roux et autres

Confédération Belge du Bois 2017

Union Nationale des Entreprises du Bois et Fédération Nationale des Scieries

RBfCP 2020

Plutôt locales et dispersées sur le territoire

Groupe de travail ayant entre autres préparé le règlement intérieur

Existence d’autres organisations représentant la filière

Initiative du Cluster Eco construction Voir annexe 4

De l’historique des différentes filières, il ressort : Premièrement, concernant la création des filières, elles sont souvent initiées par une personne morale, ou un regroupement, souvent expérimenté Cela a probablement contribué favorablement à leur émergence au même titre que les initiatives antérieures leur servant de base.

Deuxièmement : les français sont en avance dans leur développement. La filière paille belge a été créée en 2020 alors que la française s’est développée en 2006, la même année que celle de l’AsTerre .

81

5.1.2.Organisation

Type Locaux Structuration Gouvernance Niveau d’intervention Financement Membres

AsTerre Association Rouen Par collèges (3) Conseil d’administration National (France)

Cotisations des membres Dons Sponsoring

27 architectes et bureaux d’étude 15 artisans et entreprises de mise en œuvre 5 producteurs et distributeurs 9 associations et centres de formation 1 organisme professionnel

CTA Collectif

Dans les locaux du réseau d’artisans et de

Antennes locales et Par collège Régional (Nord Ouest de la France)

Cotisations des membres Dons Subventions éventuelles

6 organismes - 9 architectes et maitres d’œuvre - 16 artisans

82

professionnels «bio construction»

ateliers thématiques

- Vente de produits, de services ou de prestations

Confédération Belge du Bois Confédération Bruxelles Non mentionné Comité directeur National (Belgique) Cotisation des membres

- 43 dans les travaux forestiers 79 dans l’exploitation forestière 66 dans les scieries 98 dans le négoce de bois

RBfCP Réseau

Dans les locaux du Cluster Eco construction à Namur

Non mentionné Holacratie Régional (Belgique : Wallonie Bruxelles)

Fonds européens pour démarrer

7 architectes et bureaux d’architecture 1 fédération 1 producteur 1 centre de formation 1 entreprise de construction

83

Si le type de l’organisation ne semble pas ou peu influer sur la filière, (l’un de semble pas mieux que l’autre), par contre, une bonne structuration de cette dernière est primordiale pour son développement en subdivisant notamment les tâches.

En ce qui concerne la gouvernance, elle est majoritairement démocratique. Néanmoins, l’holacratie, même si les prises de décisions peuvent prendre plus de temps au début, permet de ne pas léser une partie des votants. La localisation des locaux semble aussi être un critère important. En effet, avoir ses locaux au sein d’un autre organisme ou les partager avec une autre filière ou fédération pourrait permettre de créer une dynamique ou renforcer un partenariat.

Accessoirement, des économies d’échelle au niveau administratif et logistique peuvent représenter un gain non négligeable, économique et écologique.

Quant à la zone d’influence des filières, on remarque que la dispersion et la démultiplication des entités sur le territoire (dû notamment, en France, à son étendue territoriale102) peuvent rendre leur coordination compliquée.

En Belgique, même si la superficie du territoire est nettement moins vaste (30 688km2), on constate :

Premièrement que les organismes représentant la filière bois sont nombreux entrainant des actions isolées disparates.

Deuxièmement, la filière paille, ne s’est pas développée de manière nationale car elle a bénéficié de fonds européens lors de sa création.

Néanmoins, un développement sur un territoire, comme celui de la Belgique, peut poser problème comme nous le verrons par la suite.

Financièrement, les filières puisent, à minima, une partie de leurs revenus dans les cotisations, souvent annuelles, des membres. Ces dernières peuvent varier en fonction de la ”taille” de l’adhérent (indépendants, PME, grosses entreprises).

Seul le RBfCP ne semble pas demander de cotisation (ou même en parler lorsqu’on veut rejoindre le réseau depuis leur web) sans doute grâce aux fonds européens qui leur ont été octroyés à leur création.

Des fonds provenant d’éventuelles subventions sont aussi évoquées par le CTA.

Les filières peuvent ou pourraient aussi compter sur la générosité de mécènes ou proposer des encarts publicitaires pour les filières plus développées à l’image de l’AsTerre.

102 la France métropolitaine compte 13 régions couvrant 551 695 km2 et le massif armoricain, quant à lui compte 65 000km2 qui s’étend sur 4 régions : Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine

84

Selon cette dernière, une participation aux frais peut être demandée lors d’évènements (ex : Assises Nationales de la Construction en Terre Crue) afin de les financer du moins partiellement.

Parmi les membres, il peut y avoir une sur représentation ou une sous représentation d’une catégorie par rapport à une autre.

Même si cela peut être dû à ”l’âge” assez récent de la filière, comme pour le RBfCP, cela peut aussi être dû au nombre effectif d’artisans, d’architectes et d’organismes sur le territoire même si une évolution peut être visible (cf. les cartes aux pages suivantes 86 87) comme le montre Elvire Leylavergne dans son mémoire.

Les artisans semblaient en effet être plus nombreux en 1999 qu’en 2012. Pendant cette période, ils ont été rejoints par d’autres acteurs du secteur.

En 2012, elle comptait près de « 650 professionnels répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain. Il est composé à 46% d’artisans, 16% de maîtres d’œuvre/ bureaux d’études, 16% de formateurs/organismes de formation, 5% de structures de sensibilisation, 9% de producteurs, 3% de structures institutionnelles, 3% de revendeurs et 3% de laboratoires de recherche »103

En Belgique, si on prend comme référence le mémoire de Dimitri Rosar, « Les artisans sont la catégorie d’acteurs la plus représentée dans la filière terre crue. Ils représentent à eux seuls presque la moitié des corps de métier actifs dans ce domaine. (…)

Les maitres d’oeuvre sont constitués des architectes et des bureaux d’études. Ils représentent un peu moins de 20% des professionnels de la filière terre crue (…) Les protecteurs et distributeurs constituent 10% des professionnels de la filière terre crue. »104 Ainsi une inégalité dans les membres du cluster pourrait être envisagée.

103 LEYLAVERGNE, Elvire, La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives, p 19 (École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Patrice Doat, 2012)

104 ROSAR, Dimitri, Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain, p39 44 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020)

85

Figure 26. Carte des professionnels de la construction en terre crue en France en 1999 (LEYLAVERGNE Elvire, 2012)

86

Figure 27. Carte des professionnels de la construction en terre crue en France en 2012 (LEYLAVERGNE Elvire, 2012)

87
88

7. Applications des recommandations

Le parcours de l’historique de la filière a mis en évidence ses acquis.

L’étude des filières a permis de mettre en avant certains facteurs d’émergences (similitudes ressorties lors de l’analyse des filières). L’analyse FFOM, quant à elle, a aidé à identifier les potentielles opportunités (facteurs externes positifs) de la filière:

Le regroupement d’associations déjà existantes et/ou de fondateurs expérimentés

La proposition d’une location de locaux au sein d’une autre fédération

La participation, l’organisation ou la co organisation à diverses études, actions et travaux

Des partenaires trouvés grâce aux collaborations

Des collaborations à des projets d’envergure : transfrontaliers, européens…

Un apport financier via des mécènes, le sponsoring, de possibles subventions

Ainsi pour la création de la filière, nous identifierons les potentiels fondateurs, les soutiens et les fonds ainsi que les limites.

7.1. Potentiels fondateurs

Même si, à priori, tout professionnel utilisant la terre crue pourrait participer à la création de la filière, l’études des filières a permis de se rendre compte que les fondateurs avaient déjà de l’expérience dans ce domaine.

Ainsi, parmi les acteurs de la construction en terre crue belge inventoriés au chapitre précédant (cf. supra 36 46), certains émergent grâce à leur implication et pourraient être reconnus comme potentiels membres fondateurs de la future filière terre crue belge : Les fondateurs des anciennes filières : TerraMorpho et du réseau des producteurs Odile Vandermeeren: architecte ayant participé à la création du réseau de terre crue FACT sahel + au Mali

Le groupe BC (Brussels Corporation) : pionnier dans la construction en terre crue en Région Bruxelles Capitale. Depuis 2018, son antenne « BC materials » valorise les terres d’excavation en les transformant en matériaux de construction. Il organise de nombreux workshop et formations. Il travaille aussi dans une optique d’industrialisation de la terre crue pour baisser les prix et d’augmenter les demandes.

Son autre filiale, BC architects, a réalisé de nombreux projets en terre crue

89

BC studies, pour sa part, est un « laboratoire d'innovation sociale, matérielle et architecturale qui mène des recherches approfondies sur l’impact écologique des matériaux et les processus de construction innovants »105.

De plus, le groupe compte de nombreux partenaires et participe à diverses collaborations.

7.2. Potentiels partenaires, soutiens et fonds

Les Cluster régionaux

o Le cluster éco construction wallon prône une construction et une rénovation durable en encourageant l’utilisation de matériaux naturels

Il a développé un annuaire des professionnels recensant entre autres des professionnels de la terre crue.

Il a créé également un label « produit bio sourcé » et soutient « deux filières qui sont liées à la construction en terre crue: la filière argile (BTC, enduits, pisé, bauge, adobes, chapes en terre crue, torchis) et paille (torchis et terre paille)»106 Il a d’ailleurs contribué à la mise en place de cette dernière représentée par le RBfCP ; il a donc une certaine expérience dans la création de filières.

o Le cluster de l’Institut flamand pour la construction bio écologique (VIBE) : semble avoir aidé à développer le réseau flamand de la construction en paille107

o Ecobuild Bruxelles : « contrairement au Cluster Eco construction wallon qui promeut l’utilisation de matériaux biosourcés, le cluster bruxellois a une approche plus large basée sur les 3 enjeux du développement durable appliqués à la construction : environnemental, économique et social. Il accompagne financièrement et fait du lobbying auprès de diverses instances pour promouvoir l'utilisation de matériaux biosourcés, augmenter la performance énergétique, ou implémenter une économie circulaire »108

105 ROSAR, Dimitri, Bâtir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain, p42 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020)

106 Ibid p50

107 Page facebook, site web en construction Information consultable sur https://rbfcpaille.wixsite.com/website/contact, consulté le 28/04/2022.

108 Rencontre Ecobuild (Emmanuel Malfeyt et Quentin Laffineur ) par Teams le 10/12/2021

90

Au vu de sa proximité avec l’économie circulaire, la potentielle circularité du matériau terre étant un de ces principaux avantages, utiliser son cadre légal pourrait être une piste à suivre.

Actuellement, la représentation de la terre crue par les cluster n’est pas suffisante. La filière terre crue ne viendrait donc pas les concurrencer mais bien les compléter.

Autres filière de matériaux de construction naturels (bois, paille,…) et fédérations de professionnels

Par exemple, l’un d’entre eux pourrait être l’ASBL Bâtisseurs Accueillants (Bat’acc) qui chapeaute le réseau de chantiers participatifs. Comme le réseau d’économie circulaire, le réseau de chantiers participatifs est un réseau complémentaire à la filière terre crue belge ; la terre crue se prêtant bien à ce mode de construction.

Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) : travaille, entre autres, à la normalisation de la construction en terre crue en développant des règles Écoles et universités afin de sensibiliser et former les futurs professionnels. Exemple d’établissements ayant proposé des activités autour de la terre crue :

o l’ULB à travers le workshop « construire en terre crue » organisé, entre autres, lors de la SIP 2019, o l’UCL notamment à travers le workshop « Objectif terre » organisé lors du printemps des sciences 2022, o UHasselt à travers son master complémentaire « Building Beyond Borders »

Ces établissements sont aussi une porte ouverte vers la recherche scientifique, indispensable afin d’innover. De plus, grâce à la légitimité de l’autorité universitaire, ils pourraient jouer un rôle dans la reconnaissance des formations comme le fait l’université d’Hasselt précédemment citée..

91

Ces derniers comme les clusters et les fédérations professionnelles, pourraient en plus de leur soutien, apporter des fonds même si d’autres sources financières sont envisageables comme :

Les fonds régionaux tels que Bruxelles Économie et Emploi109 qui a pour objectif de développer l'économie et l'emploi durable dans la Région de Bruxelles Capitale en octroyant différentes aides et subsides

Les fonds européens tels que le Fond Européen de Développement Régional (FEDER)110 qui a notamment co financé le projet européen CobBauge.

En effet ce soutien financier sera indispensable avant d’atteindre l’autonomie financière111. Des fonds privés venant, par exemple, des cotisations des membres seront aussi nécessaires afin de développer la filière.

7.3.

Potentiels freins et limites

Comme évoquée dans l’introduction, l’existence d’une filière pourrait présenter une solution globale répondant à la plupart des problèmes et obstacles qui entravent la construction en terre crue. Cela pourra notamment se faire : grâce aux différentes missions développées par la filière : légiférer, former, innover, informer et sensibiliser. en examinant les différentes forces des filières analysées.

Ainsi les forces potentielles (facteurs internes positifs) de la filière, déduites de la précédente étude, pourraient être : l’expérience acquise des initiatives antérieures

La mise en place d’une communication visant le grand public : via site web, réseaux sociaux…

La mise en évidence des points forts de la construction en terre crue

109 Pour plus d’informations : https://economie emploi.brussels

110 Pour plus d’information : https://ec.europa.eu/info/funding tenders/find funding/eu funding programmes/european regional development fund erdf_fr

111 APPROCHE PAILLE et RFCP, Guide méthodologique La structuration régionale des filières régionales de construction paille, 2018, p11.

92

Le développement d’outils pour la promotion de la terre crue en construction dont : un annuaire des professionnels localisables sur une carte interactive et un panorama des réalisations

La mise à disposition de diverses informations, renseignements et autres ressources relatives à la terre crue

Le développement d’actions et d’événements liés à la terre crue. De plus, les nombreux outils et ressources développés ou relayés par les différentes filières existantes, et récapitulés dans le tableau des deux pages suivantes, le prouvent.

93

Filières

Critères

APPORTS

CREES RELAYES

Annuaires des professionnels Carte interactive Panorama des réalisations Communication externe Informations relatives à l’actualité, aux évènements

Informations relatives au matériau

Mise à disposition de ressources

AsTerre ✓

✓ (ancien site)

✓ Sites web Page facebook - Newsletter

✓ Évènements et rencontres dont les Assises de la Construction en Terre Crue

✓ ✓ Bibliothèque et références techniques CTA ✓

web

Bibliothèque et références techniques

94
✓ ✓ ✓ Site
✓ ✓ ✓
✓ ✗ ✗

Confédération

Belge du Bois ✓ ✓ ✗ - Site web Magazine bois et entreprise (payant sauf si membre)

✓ (Un autre organisme s’en charge)

(Un autre organisme s’en charge)

RBfCP ✓ ✓ ✓

✓ Site web - Page Faceboook Page LinkedIn

✗ (même si potentielle journée « paille ouverte » évoquée)112

✓ ✓ Bibliothèque et références techniques

112 Rencontre avec des Membres du RBfCP lors d’une de leur réunions mensuelles sur le site du Cluster Eco-Construction le 15/11/2021.

95

Malgré cela, la filière pourrait être confrontée à certaines difficultés tant internes qu’externes.

Menaces potentielles

Le mode de construction encore marginal, les pressions des lobbies des cimentiers (et, en général, des matériaux dits « traditionnels » : acier, briques de terre cuites…,) ainsi que l’apparition de nouvelles techniques et matériaux « tendance »

Les limites du marché : le pourcentage de nouvelles constructions en terre crue est encore marginal : 0,01% lors des 5 dernières années depuis 2020 en France113 (alors en Belgique…)

Pistes de solutions

Devront être compensés, afin de lutter contre les idées reçues bien ancrées dans les mentalités, par la promotion de la terre crue en légiférant, innovant, formant, informant et sensibilisant sur ce mode de construction.

L’implication des politiques est ici essentielle. Cela permettra d’une part de montrer l’exemple en passant des commandes publiques. Celles ci seront de plus de projets intéressants pour la filière rassemblant l’ensemble des acteurs. D’autre part , en accordant des primes et subsides, ils encouragerait l’utilisation de ce mode de construction devrait aussi être envisagée. Simultanément, la mise en place d’une taxe carbone sur les matériaux « traditionnels » restreindrait quelque peu leur utilisation systématique

Les éventuelles initiatives individuelles

Pourront elles être évitées grâce à la présence même de la filière encourageant la mise en place de projets communs et de collaborations

113 MOOC Bâtiment Durable AMACO, Construire en terre crue aujourd'hui, Session 3, 2020 Séquence 1 L’architecture de terre crue aujourd’hui Module 3 : Dynamisme du marché et perspectives Sondage Consultable sur https://www.mooc batiment durable.fr/courses/course v1:AMACO+2019MOOCBAT04+SESSION03/courseware/bf90a08e4f3d4b6a8b79c090a55223f8/d3581cd9bb ca46d69cfe1a4e2982a7ce/, consulté le 14/10/2020.

96

Les spécificités de la Belgique : un pays avec 3 langues officielles divisé en 3 régions ayant chacune leurs règles propres (par exemple les normes d’assainissement variant d’une région à l’autre entrainant une réutilisation difficile des terres excavées en Belgique114) peut engendrer un manque de coordination.

Une filière nationale pourrait remédier à cela en uniformisant les normes et les législations.

Faiblesse potentielles

Une mauvaise communication externe dans le temps

Pistes de solutions

Avoir une bonne base de données : au minimum un annuaire des professionnels permettant de trouver facilement un professionnel (si possible localisables géographiquement) et un panorama des réalisations permettant de démontrer le potentiel de la construction en terre crue

La pérennisation de la filière et la fin d’un projet commun Travailler sur des projets communs impliquant un maximum d’acteurs de la filière

En période de crise, la suppression de ressources financières hypothétiques octroyées par l’État, par exemple, pour le lancement de la filière

Un désintérêt des membres

Une autonomie financière assurée au minimum par une cotisation annuelle des membres

Tenir une assemblée générale annuelle et organiser des groupes de travail restreints périodiquement

Il faut aussi noter que le rôle de la filière ne sera pas seulement de rassembler les membres autour de projets communs mais aussi de les représenter, de soutenir leur revendications et de défendre leurs intérêts.

114 PEREIRA GONCALVES, Anaïs, Terres de Bruxelles, p90 100 (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Bernard Deprez, 2017)

97
98

Chapitre 4 : Conclusion et perspectives

1. Synthèse

L’absence d’un réseau structuré de la terre crue en Belgique aussi dénommé « filière » nous a amené à étudier différentes filières de matériaux naturels. Le but est de les comparer et d'en tirer des recommandations afin de définir les contours de la future filière terre crue belge.

Il en ressort certaines similitudes identifiées comme des facteurs d’émergence ou des points d’attention lors de la mise en place de la filière.

En plus des membres potentiels recensés au chapitre 2, des potentiels fondateurs, partenaires et ressources financières ont aussi été identifiés.

A priori, tous professionnels utilisant la terre crue pourraient être reconnus comme fondateurs potentiels. Néanmoins, l’analyse des différentes filières a mis en évidence l’expérience des fondateurs des filières comme facteur émergent des dites filières. En raison de leur propre expérience les personnes listées ci dessous pourraient être identifiées comme fondateurs éventuels de la future filière terre crue belge ;

Les fondateurs des anciennes filières terre crue belge TerraMorpho et du réseau des producteurs

Odile Vandermeeren : co fondatrice du réseau Fact sahel + au Mali

Le groupe BC : incontournable en matière de construction en terre crue en Région Bruxelles Capitale.

Les partenaires potentiels pourraient être :

Les différents cluster régionaux : le cluster Eco Construction Wallon, le cluster flamand (VIBE) et Ecobuild Bruxelles.

Les deux premiers ayant une expérience dans le développement de filières (les filières paille) et le troisième étant en lien avec l’économie circulaire, complémentaire à la filière terre crue belge.

Autres filières de matériaux de construction naturels (bois, paille,…) et fédérations de professionnels (ex : les Bat’acc à la tête d’un réseau de chantiers participatifs ; autre réseau complémentaire de la filière terre crue belge)

Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) : qui développe les règles.

Écoles et universités qui, en plus d’être une porte ouverte vers la recherche scientifique indispensable afin d’innover, auraient la possibilité de développer des formations reconnues (ex : UHasselt)

Ces entités pourraient, en plus de leur soutien, apporter des ressources financières sans négliger un financement public comme par exemple des fonds régionaux (ex : Bruxelles

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Économie et Emploi) ou européens (ex : FEDER) indispensables pour développer la filière avant d’atteindre l’autonomie financière.

Des fonds privés doivent aussi venir l’alimenter; à minima la cotisation des membres, même si le mécénat, le sponsoring ou une participation aux frais (PAF) lors de l’organisation d’évènements sont envisageables Malgré cela, la filière pourrait être confrontée à certaines difficultés tant internes qu’externes. Ces points d’attention pourront par exemple être solutionnés grâce à la filière en elle même, son organisation et ses activités ou encore grâce à une intervention extérieure par exemple des politiques.

Au delà de l’objectif et des missions de la future filière terre crue belge évoquée au chapitre 2 (promouvoir l’utilisation de la terre crue en construction en travaillant sur cinq axes : la légifération, l’innovation, la formation, l’information et la sensibilisation), l’étude des filières a mis en évidence qu’une filière ne sert pas uniquement à rassembler les membres autour de projets communs ; son rôle est aussi de les représenter, de soutenir leur revendications et de les défendre.

2. Roadmap

Avant toute décision, cet avant projet devra être discuté lors d’au moins une réunion préparatoire avec les acteurs de la filière.

Pour ce faire, voici une feuille de route proposant les différentes étapes indispensables pour la mise en place de la filière.

1. Identifier les acteurs clés

2. Rencontrer les acteurs et définir leurs besoins

3. Définir un avant projet (fondateurs, partenaires et ressources financières potentielles, objectif et actions)

4. Réunir les acteurs clés et potentiels fondateurs lors d’une première réunion préparatoire pour leur présenter l’avant projet

5. Améliorer l’avant projet

6. Réunir les acteurs clés et potentiels fondateurs lors d’une deuxième réunion pour définir le projet définitif sur base de l’avant projet amélioré

7. Définir et distribuer les rôles de chaque acteur au sein de la filière

8. Réunir les ressources financières minimales de départ

9. Créer des outils de communication internes et externes

10. Proposer et développer des projets afin de pérenniser la filière

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3. Perspectives

Pour donner suite à ce travail, plusieurs perspectives sont envisageables :

Ce travail se concentrant sur la troisième et la quatrième indications (cette dernière se faisant après la remise de ce travail lors de sa présentation orale et les deux premières ayant été notamment réalisées par Dimitri Rosar dans son mémoire), une des perspectives de ce mémoire serait de travailler sur les autres points.

Proposer une évaluation de la ressource permettrait de démontrer le marché potentiel aux acteurs réfractaires.

Continuer l’exploration de la filière à ses différents stades de développement (en établissement des tableaux de bord par exemple). Cela pourrait être intéressant comme objectifs à moyen et long terme pour assurer la pérennité de la filière.

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Bibliographie

Ouvrages

ANGER, Romain, FONTAINE, Laetitia, Bâtir en terre : Du grain de sable à l’architecture, Paris, Editions Belin, 2009.

AKERMANN Kristina, ANDERSSON Jenny, BAVAY Gérard, et al., Terra Europae, Earthen Architecture in The European Union, Pisa, Edizioni ETS, 2011 XXX

BIDET MAYER, Thibaut et TOUBAL Louisa, A quoi servent les filière ?, Paris, Presses des MIMES, 2013.

GAUZIN MULLER, Dominique, Architecture en terre d’aujourd’hui ,Paissan, Editions Museo, 2017

Articles en ligne : BÉHEULIÈRE, Laura, « Construction. Émergence d’une filière paille », dans Terres et Territoires, le 18/01/2019, consultable sur : http://www.cd2e.com/sites/default/files/eco construction/filieres locales/, consulté le 09/04/2021.

DESHAYES, Philippe. «Le secteur du bâtiment face aux enjeux du développement durable : logiques d'innovation et/ou problématiques du changement », dans Innovations, vol. 37, no. 1, 2012, pp. 219 236.

POSTE, Aldo, « Le retour à la terre des bétonneurs », publié dans Terrestres, le 2/11/2020, consultable sur : https://www.terrestres.org/2020/11/02/le retour a la terre des betonneurs/, consulté le 26/03/2021.

SIMON, Frédéric, « Sols excavés : La plus grande source de déchets dont vous n'avez jamais entendu parler », dans Euractiv, le 13/01/2021, consultable sur https://www.euractiv.com/section/circular economy/news/excavated soils the

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biggest source of waste youve never heard of/?fbclid=IwAR2HetBiql2iS2Enopo36 M0Q4SOq6NU7M80KWP25_oH_WueKB_6btwJJg0, consulté le 13/07/2021.

TÉTREL, Maud, « Je pollue la planète depuis des années. Je ne travaille pas dans le pétrole… je suis architecte », dans le 18h39, le 8 janvier 2020, consultable sur https://www.18h39.fr/articles/je pollue la planete je suis architecte.html, consulté le 21/06/2022.

TROCME, Maxime et PEUPORTIER, Bruno, « Analyse de Cycle de Vie d’un bâtiment », dans Energie et développement durable, les 14 15/03/2007, consultable sur : https://www.researchgate.net/publication/43196121_Analyse_de_cycle_de_vie_d'un_b atiment, consulté le 06/07/2021.

Recherche/Rapports/études

APROPAILLE, La paille matière première, vadémécum issu de la recherche vers une reconnaissance de l’usage de la paille come matériau de construction, s.d.

ASTERRE, Construire en terre crue, rapport final sur les obstacles au développement de la construction en terre crue en France, 2013.

PLATEAU, Lou, HOLZEMER, Laurence, NYSSENS, Thiago, MARÉCHAL, Kévin, La filière éco construction, rapport de recherche pour l’Analyse dynamique de la durabilité vécue et mise en œuvre par les acteurs des circuits courts, CEESE ULB, 2016.

VAISMAN, Louise, La Paille, concurrences et complémentarité des usages en Ile de France, IAU idF, 2018

Mémoires:

LEYLAVERGNE, Elvire, La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Patrice Doat, 2012)

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PEREIRA GONCALVES, Anaïs, Terres de Bruxelles (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Bernard Deprez, 2017)

ROSAR, Dimitri, Batir en terre crue en Belgique : les obstacles d’aujourd’hui et les enjeux de demain (Université Libre de Bruxelles, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Isabelle Prignot, 2020)

Thèses :

MANGO ITULAMYA, Lavie, Valorisation des gisements argileux pour la fabrication des blocs de terre comprimée (Université de Liège, Thèse de Doctorat, sous la dir. du prof. Nathalie Fagel, 2019)

Sites web : AMACO, Comment construire en terre crue : techniques, consultable : https://amaco.org/, consulté le 29/12/ 2020.

ASTERRE, consultable sur https://www.asterre.org/, consulté le 17/04/2022

BC MATERIALS, consultable sur https://www.bcmaterials.org/index.html, consulté le 25/11/2020.

CLUSTER ECO CONSTRUCTION, consultable sur https://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/, consultée le 28/04/2022.

CONFEDERATION BELGE DU BOIS, consultable sur https://www.confederationbois.be/confederation belge du bois/, consulté le 28/04/2022.

CTA, consultable sur : https://webmaster50050.wixsite.com/terreux armoricains/le collectif, consulté le 28/04/2022

ECOCONSO,, L’énergie grise des matériaux de construction, consultable sur : https://www.ecoconso.be/fr/L energie grise des materiaux de, consulté le 27/06/2022.

105

HOUTINFOBOIS, consultable sur : https://www.houtinfobois.be/la foret et le bois/la foret/, consulté le 20/06/2022.

LAROUSSE, définition du mot filière, consultable sur https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fili%C3%A8re/33720, consulté le 10/02/2022

RBFCP, consultable sur : https://rbfcpaille.wixsite.com/website, consulté le 28/04/2022.

Séminaires, conférences, colloques : CONGRÈS INTERNATIONAL DU BATIMENT DURABLE, To build or not to build, 6 8/10/2021.

SEMINAIRE BATIMENT DURABLE, Terre crue et construction contemporaines à Bruxelles, 26/02/2021.

SEMINAIRE TRANSVERSAL LET LAVUE_ULB Filière Eco Matériaux, 11/06/2021.

Autres :

Guides :

o De bonnes pratiques : COLLECTIF, Guide des bonnes pratiques de la construction en terre crue, 2018.

o Méthodologique : APPROCHE PAILLE et RFCP, La structuration régionale des filières régionales de construction paille, 2018.

BD : RININO, Léa, Terre : freins et tensions de la filière terre crue française, 2021

Chaine YouTube : AMACO L’ATELIER MATIERE A CONSTRUIRE, Essais de terrain pour la construction en terre crue, consultable sur https://www.youtube.com/playlist?list=PLr_Fjwu4UMLEantOq558RiZyIbsPBOsrt, consulté le 21/11/2020.

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MOOC : MOOC Batiment durable : AMACO, Construire en terre crue aujourd’hui, session 3, 2020

PODCAST : GOUYEN, Anne Sophie et Mathieu, Les Archi.culteurs, 2021

Brochures :

o ASTERRE, Présentation de l’association, 2014.

o CONFEDERATION BELGE DU BOIS, Aidons à tirer le meilleur de la ressource forestière et de ses produits, 2021,

o INTERREG NORTH WEST EUROPE UP STRAW, La construction en paille, la nature au service de la performance, 2020.

Documents internes :

o COLLECTIF TERREUR ARMORICAIN, Règlement intérieur, 2014.

o COLLECTIF TERREUX ARMORICAINS, Statut, s.d.

Rencontres avec des professionnels :

o Gabin Wurtz (AMACO) : discussion téléphonique 08/03/2021

o Anton Maertens (BC Materials Bruxelles, Belgique) discussion téléphonique 16/03/2021

o Jasper Vanderlinden (BC Materials, Bruxelles, Belgique) : discussions téléphonique 19/03/2021.

o Romain Bajeux (BeTerre) discussion téléphonique le 08/07/2021.

o Odile Van der Meeren (ingénieure architecte) et Stephen Toumpsin (architecte) rencontre et travail avec dans le cadre d’un stage pour enfant « Construire en terre/paille » à Melin sur le site de la Fungaia. ayant eu lieu du 16/08/2021 au 20/08/2021.

o Hervé Jacques Poskin (Cluster Eco Construction, Namur, Belgique) discussion sur le site du cluster éco construction le 20/10/2021.

o Membres du RBfCP lors d’une de leur réunions mensuelles sur le site du Cluster Eco Construction le 15/11/2021.

o Emmanuel Malfeyt et Quentin Laffineur (Ecobuild, Bruxelles, Belgique) : discussion Teams le 10/12/2021.

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Annexes

Annexe 1 : « Atlas du secteur » professionnels + site web

Les producteurs et les fournisseurs de terre crue

Lebailly : http://www.ernest lebailly.be/fr/accueil

Les argilières d’Hins : https://www.hins.be Walterre : https://walterre.be, consulté le De Meuter : https://www.demeuter.be/?lang=fr , Recyterre : http://www.recyterre.be/ Hoslet : https://www.hoslet.be/fr/section/accueil

Les revendeurs de matériaux en terre crue

BC materials : https://www.bcmaterials.org/ Argio : http://www.argio.com

Argibat : https://www.argibat new.com Peter Steen & Co : https://www.mndf.fr/argiles Stuc & Staff : https://www.stuc and staff.be/fr/home

Comptoir des argiles : https://materiaux namur.com/191 comptoir des argiles Carodec : https://www.carodec.be/gamme

Et les importateurs

:

Druwid : http://www.druwid.com/fr/okologische baustoffe produkte.htm

Ecobati : https://ecobati.be/fr/produits/enduits/argilus Ecomat : https://ecomat.be/producten/detail/leemstuc

Les artisans

Het Leemniscaat : https://hetleemniscaat.be/ Odiloon Creation : http://www.odiloncreations.be/en/projects Bouwen met Leem : https://www.bouwenmetleem.be

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Aardig Gedacht : http://www.aardiggedacht.com/projecten Druwind : http://www.druwid.com/fr/okologische baustoffe produkte.htm

BC materials : https://www.bcmaterials.org/ Paille Tech : http://www.pailletech.be/

Les formateurs et organismes de formation

Elea : site web consultable sur https://elea asbl.be

BC Materials : site web consultable sur https://www.bcmaterials.org/fr_13_services.html

Carodec : site web consultable sur https://erp.carodec.be/event

Les fédérations

Cluster Eco construction https://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr Ecobuild https://ecobuild.brussels/ VIBE : https://www.vibe.be/

Les experts

BC Material et studies : http://architects.bc as.org/ Util : http://util.be/fr/

Les architectes :

BC architects and studies : http://architects.bc as.org/ De Gouden Liniaal : https://degoudenliniaal.be/ AST77 : http://www.ast77.be/ A2RC : https://www.a2rc.be/ Karbon : https://www.karbon.be/ Odile Vandermeeren : https://www.archisanat.be/ Eva Gheysen : https://www.evagheysen.com/

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Annexe 2 : Liste des réseaux promouvant l’utilisation de la terre crue Membres du Collectif ayant réalisé les Guide de bonnes pratiques :

« ARESO (Association Régionale d’Écoconstruction du Sud Ouest)

ARPE Normandie (Association Régionale pour la Promotion de l’Écoconstruction)

AsTerre (Association nationale des professionnels de la Terre crue)

ATOUTERRE (Collectif de professionnels de la construction en terre crue de Midi Pyrénées)

CAPEB (Confédération des Artisans et Petites Entreprises du Batiment)

CTA (Collectif Terreux Armoricains)

FFB (Fédération Francaise du Batiment)

FÉDÉSCOP BTP (Fédération SCOP du Batiment)

MPF (Maisons Paysannes de France)

Réseau Écobatir

TERA (Terre crue Auvergne Rhone Alpes) »115

Réseaux recensés par Véronique Galmiche à la page 8 de son étude datant de 2019116 :

Construction et réhabilitation en terre crue : points de vigilance »

« ARESO : dans le Sud Ouest concerne toutes les techniques ;

AS TERRE : réseau national regroupe les professionnels de toutes les techniques

ATOUTERRE : en Midi Pyrénées touche toutes les techniques ;

COLLECTIF DES TERREUX ARMORICAINS : en Bretagne s'attache principalement à la bauge ;

TERA : en Auvergne Rhone Alpes s'adresse essentiellement aux acteurs du pisé ARPE : en Normandie concerne toutes les techniques.

ECOBATIR : Réseau de professionnels de la construction écologique ;

CAPEB : Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Batiment ;

FFB : Fédération Francaise du Batiment ;

MPF : Maisons Paysannes de France...

CRATerre

L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ENSA)

L’ENTPE

115 COLLECTIF, Guide des bonnes pratiques de la construction en terre crue, édition 2018

116 Véronique Galmiche, Construction et réhabilitation en terre crue : points de vigilance, 2019, p 8.

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Annexe 3 : Carte patrimoine terre crue France LEYLAVERGNE, Elvire

« Cette carte met en évidence trois grands pôles de développement, étroitement liés à l’existence d’un patrimoine local : la côte nord ouest, de la Bretagne au Pas de Calais, liée à un patrimoine en torchis et en bauge, régions Rhône Alpes/Auvergne, essentiellement autour du pisé, le bassin Toulouse/Montpellier/Limoux, avec l’adobe, le pisé, la bauge, le torchis et des techniques mixtes. »117

117 LEYLAVERGNE, Elvire, La filière terre crue en France : enjeux, freins et perspectives, p 24 25 (École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Mémoire de fin d’études, sous la dir. du prof. Patrice Doat, 2012)

111

Annexe 4: « ligne du temps synthétisant toutes les étapes importantes de l’évolution de la construction en paille jusqu’à la situation actuelle en Belgique » issue du mémoire de Guillaume Dermine intitulé « Potentiel de développement de la construction en paille pour la ruralité wallonne », (2021, ULiège)

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