BAROMÈTRE BOURSIER
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BAROMÈTRE BOURSIER
4 Remettez une couche de return à votre portefeuille en ces temps incertains Le second semestre boursier s’annonce plus sombre qu’espéré avec une politique monétaire et une scène géopolitique plus incertaines que jamais. Sur quoi les stratèges boursiers misentils d’ici à la fin de l’année?
INTERVIEW
24 «Nous ne sommes pas près de lancer un ETF sur le bitcoin»
Aanand Venkatramanan, responsable des ETF chez LGIM
3 QUESTIONS À
10 «Les marchés émergents résistent beaucoup mieux qu’avant»
Tim Erskine-Murray, Expert investissements chez Baillie Gi ord
INTERVIEW
22 Martin Schmalz
Professeur à l’Oxford University «Les ETF peuvent éroder globalement le return des investisseurs»
EDITO
PETER VAN MALDEGEM
COORDINATEUR FONDS
Un régime fiscal à reme re sur le métier
Certes, elle ne figurera pas en haut des priorités du prochain gouvernement, mais une simplification de la fiscalité des fonds devrait au moins être reprise dans une note de bas de page de l’accord de coalition. Les investisseurs de notre pays, désormais très friands de fonds cotés (ETF), sont en effet toujours plus nombreux à être confrontés à une situation surréaliste.
Avec la montée en puissance des ETF, il est urgent de simplifier le régime kafkaïen des différentes taxes de bourse.
Aujourd’hui, la taxe boursière sur les ETF se décline en pas moins de trois taux différents. Plus kafkaïen encore, la taxe sur un ETF de capitalisation enregistré dans notre pays est 10 (!) fois supérieure à celle visant un ETF établi ailleurs. Comme on pouvait s’y a endre, la plupart des investisseurs belges choisissent des ETF sortant du champ de contrôle de notre régulateur national. Ces dernières années, ce e anomalie ne suscitait l’indignation que des professionnels du secteur. Mais, avec la montée en puissance des ETF par rapport aux fonds communs de placement traditionnels, il est urgent d’y me re fin.
Le ministre des Finances sortant, Vincent Van Peteghem (CD&V), avait pourtant prévu de simplifier et de rendre plus logique la taxe boursière sur les fonds et les ETF, mais comme sa réforme fiscale, ce projet n’a pas abouti. Il faut espérer que le prochain gouvernement reme e l’ouvrage sur le métier et procède à ces réformes nécessaires.
fonds en couverture
BAROMÈTRE BOURSIERLe second semestre boursier s’annonce plus sombre qu’espéré avec une politique monétaire et une scène géopolitique plus incertaines que jamais. Les stratèges financiers restent cependant optimistes pour les actions de qualité.
PETER VAN MALDEGEMLes marchés boursiers devraient terminer le premier semestre 2024 sur de belles progressions. Depuis le début de l’année, les 600 plus grandes entreprises européennes (StoxxEurope 600) ont enregistré des gains de 7%, et le top 500 des entreprises américaines de 14%. L’environnement n’était pourtant guère réjouissant avec une inflation tenace, une politique de taux d’intérêt incertaine et
des tensions (géo)politiques, comme on le voit encore aujourd’hui en France, qui ont régulièrement ébranlé les marchés.
Vents contraires
Ces temps agités animeront encore les marchés au second semestre, nous répondent les gestionnaires de fonds belges. Si les bourses anticipent déjà de moindres réductions du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), leur niveau à la fin de l’année reste difficile à prévoir.
«Nous optons pour la qualité à un prix raisonnable. Avec des entreprises parées à toute épreuve.»
WERNER WUYTS
DIERICKX LEYS
Aux États-Unis, où l’inflation est plus persistante, les perspectives sont encore plus floues. «Les marchés craignent déjà que les taux d’intérêt n’y baissent que légèrement», déclare Günter Van Rossem d’Orcadia Asset Management. Bernard Thant, d’Econopolis, ajoute: «Les taux resteront élevés pour plus longtemps». Les incertitudes géopolitiques sont également nombreuses. Les guerres à Gaza et en Ukraine, ainsi que les tensions entre la Chine et Taïwan, et la situation politique en
France pourraient peser lourd sur les bourses. «Les troubles géopolitiques n’impactent généralement les bourses que peu de temps, mais le conflit au Moyen-Orient suscite des inquiétudes pour les cours du pétrole, dont la flambée pourrait faire remonter l’inflation pendant une période prolongée. Dans ce cas, les banques centrales devront retarder davantage leurs baisses de taux d’intérêt», explique Erik Joly d’ABN AMRO Private Banking. Bernard Thant évoque encore les
tensions en Chine, dont l’impact sur l’Europe est souvent sous-estimé. «L’Europe est beaucoup plus dépendante de la Chine que les États-Unis et sort toujours affaiblie d’une guerre commerciale entre les deux pays. Parce que des droits de douane plus élevés sur les produits chinois aux États-Unis dopent les exportations chinoises vers l’Europe».
À ces éléments défavorables, il faut ajouter les valorisations élevées des marchés. Mais les stratèges boursiers nuancent d’emblée ce vent contraire.
«Si les valorisations des actions mondiales sont un peu supérieures à la moyenne sur 20 ans, on le doit surtout au marché américain et aux “Magnificent Seven” (les sept grandes valeurs Big Tech qui ont enregistré de bonnes performances, NDLR). En dehors des États-Unis, les valorisations sont conformes à la moyenne à long terme», souligne Patrick Moonen de Goldman Sachs Asset Management. Selon le stratège, même la valorisation des «Magnificent Seven» peut être justifiée «par leurs marges béné-
ficiaires a rayantes, la forte croissance a endue de leurs bénéfices et la solidité de leurs bilans».
Vent dans le dos
Malgré les facteurs de risque, les stratèges des marchés boursiers voient des signes positifs pour les actions. «Les risques plus élevés que d’habitude ne menacent pas la croissance économique. La croissance des bénéfices s’accélère. De plus, le momentum entretenu par la Big Tech et le risque plus faible de récession soutiennent le marché», dit-on chez KBC Asset Management.
D’autres stratèges soulignent que les bons résultats des entreprises sont la preuve d’un environnement économique favorable. «Les entreprises sortent tranquillement de la période la plus difficile et se redressent», observe Wim D’Haese (Deutsche Bank).
Ces bons résultats et la croissance économique ont également un impact sur les taux, selon Sebastiaan Grenné (Argenta). «S’ils restent à un niveau élevé, on ne le doit plus seulement à l’inflation, mais aussi à une croissance supérieure aux prévisions. Cela donne une tonalité plus positive aux marché des actions», dit-il.
Candriam pointe un autre facteur de soutien pour les actions. «Avec le début a endu du cycle de réduction des taux, les fonds du marché monétaire vont sans doute connaître des sorties de capitaux qui se dirigeront en partie vers les actions. Ces flux d’argent sont généralement persistants: lorsque les investisseurs commencent à prendre des positions sur les actions, cela dure généralement plusieurs mois, voire plusieurs
«Le plus grand risque est que les tensions au MoyenOrient fassent remonter l’inflation, qui resterait ainsi plus élevée pendant longtemps.»
ERIK JOLY
ABN AMRO PRIVATE BANKING
Quels sont vos secteurs d'actions favoris?
Quels secteurs d'actions évitez-vous?
Quelle région privilégiez-vous?
Quelle sera la hausse du marché d'actions dans les 12 prochains mois? (Moyenne attendue)
Quel niveau attendez-vous pour les 12 prochains mois?
Taux belge à dix ans Prix de l'or (dollar par once)
Prix du pétrole (USD/baril)
Leys, Econopolis, Goldman Sachs Asset Management, KBC Asset Management, Orcadia Asset Management.
années. Nous ne sommes qu’au début de ce e tendance», explique Ken Van Weyenberg (Candriam). Ces considérations justifient le ton positif des stratèges boursiers pour le second semestre. Wim D’Haese le résume ainsi: «La dynamique des actions est bonne avec une tendance à la baisse des taux d’intérêt, une accé-
lération de la croissance économique et des bénéfices des entreprises. Cela signifie que les étoiles sont bien alignées pour rester surpondéré en actions.»
Au niveau régional
Il convient cependant toujours de bien choisir les actions. «Nous optons
«Les astres sont bien alignés pour rester surpondéré en actions.»
WIM D’HAESE
DEUTSCHE
BANK
pour la qualité à un prix raisonnable. Des entreprises parées “à toute épreuve”. Celles qui surmontent les crises et en sortent souvent renforcées», souligne Werner Wuyts (Dierickx Leys).
Au niveau régional, les stratèges ne privilégient plus les actions américaines. C’est l’Europe qu’ils ont en ligne de mire pour plus de la moitié de stratèges interrogés. «Les valorisations des actions y sont plus faibles qu’aux États-Unis et de nombreuses sociétés intéressantes y sont cotées», explique Bernard Thant. Ce e valorisation n’incite cependant pas les stratèges à délaisser les actions américaines, bien au contraire. «L’Europe est la plus surpondérée, mais nous restons également surpondérés aux États-Unis. La dynamique et les résultats des entreprises américaines expliquent les valorisations légèrement plus chères», selon Günter Van Rossem. Goldman Sachs affiche un net penchant pour le Japon, «même si son marché souffre depuis un mois de la relative faiblesse de la conjoncture et des bénéfices des entreprises, mais aussi des craintes d’un resserrement de la politique monétaire pour freiner la dépréciation rapide du yen. Nous restons néanmoins positifs, car le Japon pourrait enfin me re fin à une période de déflation longue de plusieurs décennies et enregistrer une croissance nominale plus élevée. En outre, la gouvernance d’entreprise évolue dans le bon sens et les investisseurs japonais n’ont pas encore beaucoup investi dans les actions. Cela devrait soutenir une croissance des bénéfices à long terme plus élevée et
des valorisations plus importantes», estime Patrick Moonen.
Au niveau sectoriel, les préférences dépendent de la région. Aux États-Unis, la tech reste la favorite, avec des valorisations plus élevées, justifiées par une forte croissance des bénéfices. «Par le biais des valeurs technologiques, nous misons sur le potentiel à long terme de l’intelligence artificielle», explique Sebastiaan Grenné (Argenta).
En Europe, les banques et les assureurs ont la cote. «Avec la reprise de la croissance et des courbes de rendement plus pentues (lorsque les taux à court terme sont ne ement inférieurs aux taux à long terme, NDLR), les banques et les assureurs européens devraient briller», indique
KBC Asset Management.
L’industrie est également citée par plusieurs stratèges boursiers. «Le redressement du secteur manufacturier et les plans de dépenses des États devraient favoriser la rentabilité de l’industrie», estime Erik Joly.
KBC Asset Management met également en avant les petites et moyennes entreprises (small et midcaps). «Avec la reprise de la croissance économique, ces titres deviennent ne ement plus a rayants ce e année.»
Du côté des secteurs à éviter, citons l’énergie et les télécoms. Werner Wuyts y ajoute les matières premières. «Les matières premières et l’énergie sont des secteurs de type “on-off”. Ils affichent tantôt de très bonnes performances, tantôt de très mauvaises. Les télécoms sont plom-
«Le début attendu du cycle de réduction des taux va sans doute provoquer des sorties de capitaux des fonds du marché monétaire qui se dirigeront en partie vers les actions.»
KEN VAN WEYENBERG CANDRIAM
bées par de lourds investissements (5G, bande passante internet) alors que la concurrence est très forte», explique-t-il.
Leur préférence pour les actions ne conduit pas les stratèges à négliger le besoin de «sécuriser» le portefeuille. «Nous complétons les actions par des obligations d’État qui offrent des taux a rayants et servent de protection en cas d’incertitude géopolitique ou de risques pesant sur la croissance», explique Ken Van Weyenberg. Patrick Moonen estime également que les obligations devraient occuper une place importante dans un portefeuille mixte. «Les taux d’intérêt ont légèrement augmenté ces derniers mois, ce qui rend ces titres plus a rayants. Un taux d’intérêt réel américain (taux d’intérêt moins inflation, NDLR) à 10 ans supérieur à 2% est du jamais-vu ces dix dernières années. Les obligations d’État constituent donc une alternative intéressante pour les investisseurs défensifs. À moyen terme, nous restons favorables aux obligations d’État de la zone euro.»
Econopolis cite également les obligations des marchés émergents. «Celles-ci sont structurellement plus intéressantes que les obligations des marchés développés en raison du rendement plus élevé qu’elles offrent, même si l’on tient compte du risque plus important», explique Bernard Thant.
Le gestionnaire d’actifs n’oublie pas l’or qui «reste une assurance utile dans un portefeuille. Une éventuelle baisse des taux d’intérêt est fondamentalement positive pour le métal précieux.»
Les investisseurs qui pensent avoir raté définitivement le train de la hausse de l’action Nvidia se privent du potentiel boursier encore élevé de l’intelligence artificielle, a irme Neil Robson, gestionnaire de fonds et vétéran de la City chez Columbia Threadneedle.
KURT VANSTEELAND
Neil Robson, en bon Britannique «down-to-earth», nous épargne l’interprétation euphorique du dernier rapport trimestriel du concepteur de puces Nvidia. Le responsable de la sélection des actions mondiales chez le géant anglo-saxon des fonds Columbia Threadneedle préfère illustrer par une anecdote le potentiel de l’intelligence artificielle (IA). Dans son fonds Global Select, Nvidia est la deuxième position après Microsoft (voir le top 10).
«Aujourd’hui, le monde — ou du moins Wall Street et l’Europe — est à deux pas, mais lorsque j’ai commencé à travailler dans la City en 1986, je suivais principalement des actions espagnoles et italiennes pour un gestionnaire d’actifs à Londres. À l’époque, il fallait prendre l’avion pour Madrid en vue de rédiger un
rapport de quatre pages.
Aujourd’hui, le problème est inverse: le trop-plein d’informations. Je suis convaincu que l’IA peut rendre le travail des gestionnaires d’actifs plus productif. Prenez les comptes rendus des conférences d’analystes. Impossible de les lire tous. Mais si l’IA vous en fournissait de bons résumés? Vous pourriez alors en assimiler 15 fois plus et découvrir beaucoup plus de liens entre les entreprises et les secteurs.»
Le potentiel haussier de l’IA ne serait-il donc pas encore épuisé? On a peine à y croire en voyant le cours de son entreprise phare, Nvidia… Face à ces envolées, il y a deux types de réactions. La première: «Aïe, j’ai raté le coche. Trop tard, l’action est trop chère». La seconde: «Tiens, pourquoi l’action a-t-elle autant augmenté?». Nous croyons à la force du «stockpicking» chez Columbia Threadnee-
Le top 10 des positions du fonds Columbia Threadneedle Global Select
1. Microsoft (USA, 6,1%)
2. Nvidia (USA, 4,5%)
3. Amazon (USA, 4,2%)
4. Alphabet (USA, 3,5%)
5. Mastercard (USA, 3,1%)
6. T-Mobile US (USA, 2,6%)
7. TSMC (Taïwan, 2,6%)
8. Eli Lilly (USA, 2%)
9. Thermo Fisher (USA, 2%)
10. Micron Technology (USA, 1,9%)
dle. Nous choisissons donc toujours la seconde option.
Nous suivons Nvidia depuis longtemps. Au mitan de la dernière décennie, le groupe était surtout connu pour ses cartes graphiques pour jeux vidéos. Mais dès ce e l’époque, il était clair que la technologie de Nvidia était cruciale pour toute application nécessitant une grande puissance de calcul en une fraction de seconde. Le potentiel de l’IA s’est donc manifesté très tôt. La seule grande question était de savoir quand le décollage aurait lieu.
Rappelez-vous Facebook. Pour le géant des réseaux sociaux également, après son entrée en bourse en 2012, il a fallu un certain temps pour que les millions d’utilisateurs se traduisent en cash-flow, mais une fois que ce e «monétisation» a été une réalité, les choses ont évolué rapidement. Chez Nvidia, le point de bascule a eu lieu il y a un an: les prévisions de
l’entreprise pour le trimestre en cours étaient alors supérieures de 50% au consensus des analystes. Un tel écart est extrêmement rare.
Nvidia peut donc encore progresser fortement?
La question est de savoir si Nvidia possède un avantage concurrentiel. Selon nous, c’est le cas. C’est la nature même du secteur. IBM a dominé les ordinateurs centraux, Intel l’ère des PC et TSMC les smartphones. Et Nvidia ne se limite pas au matériel. Il y a aussi la couche logicielle, Cuda, au-dessus des processeurs. Bien malin celui qui comblera l’avance prise par Nvidia. Les centres de données d’acteurs clés comme Microsoft et Meta fonctionnent entièrement sur Nvidia, ce qui en dit long.
La croissance de l’IA dans son ensemble est-elle également garantie? En IA, nous avons dépassé le stade de
l’expérimentation. De nombreuses entreprises commencent à l’intégrer. J’en reviens à Microsoft. Son application cloud 365 est la plus grande base d’utilisateurs au monde, avec 70 millions d’abonnés premium qui utilisent l’IA de manière de plus en plus intensive via le chatbot CoPilot.
Avec quelles autres actions, peut-on miser sur l’IA?
Précisément les «cloud guys», l’oligopole formé par AWS (Amazon), Azure (Microsoft) et Google Cloud. À lui seul, AWS va a eindre les 100 milliards de dollars de revenus annuels, avec une marge bénéficiaire de 38%. Seul bémol, le secteur est extrêmement gourmand en capital, mais les marges compensent. Et où AWS & co commandent-ils? Oui, chez Nvidia...
Mais les énormes investissements en data centers offrent également des opportunités. Prenons les fabri-
«Les investissements en centres de données voient émerger des gagnants dans d’autres secteurs.»
cants d’appareils énergétiques tels que l’américain Eaton et le français Schneider. Autrefois ronronnants, ils sont aujourd’hui en plein essor. Eaton a longtemps coté à environ 14 fois ses bénéfices, aujourd’hui c’est 27 fois, comme Microsoft. Et puis il y a l’énergie nécessaire à ces centres de données. En Irlande ou en Virginie, on demande désormais aux entreprises qui veulent installer un data center d’apporter leur propre énergie. Une «utility» comme NextEra Energy y répond. Dans l’idéal, on vise à produire autant d’énergie renouvelable que possible, mais pour assurer l’approvisionnement de base, on a toujours besoin de turbines à gaz.
On remarque ainsi que l’IA produit également des résultats étonnants côté investisseurs. Contre toute a ente, les returns de la tech et des utilities sont désormais corrélés.
?TIM ERSKINE-MURRAY
BAILLIE GIFFORD
«Les marchés émergents résistent beaucoup mieux qu’avant»
Tim Erskine-Murray suit les marchés d’actions asiatiques depuis trois décennies, notamment, depuis 2015, chez le gestionnaire d’actifs écossais Baillie Gifford. «La forte hausse des taux d’intérêt américains n’a guère affecté les marchés émergents. Cela prouve à quel point ils sont devenus résilients.»
PETER VAN MALDEGEM1Les marchés émergents n’ont guère réussi aux investisseurs ces dix dernières années, sous-performant largement l’indice MSCI World. Pourquoi faudrait-il s’y intéresser?
Tim Erskine-Murray: «Si vous considérez la période comprise entre 2001 et 2010, l’histoire est tout à fait différente. Les marchés émergents sont intéressants pour plusieurs raisons. Tout d’abord, leur résilience s’est considérablement accrue. Les taux d’intérêt américains ont grimpé depuis 2022. Dans le passé, cela aurait déstabilisé les marchés émergents, mais pas ce e fois-ci. Prenons également l’exemple de la de e publique et du déficit budgétaire, deux indicateurs ne ement en faveur des marchés émergents par rapport aux pays développés. De surcroît, les marchés émergents sont aux avant-postes en matière de politique monétaire. Ils ont relevé tout d’abord leurs taux directeurs beaucoup plus rapidement, puis certains les ont déjà réduits au moment même où les pays occidentaux continuaient à les augmenter.»
2La démondialisation ne vat-elle pas nuire aux marchés émergents, encore très dépendants de l’Occident?
Erskine-Murray: «Ces craintes sont injustifiées. Certes, les investissements sont moindres en Chine, mais d’autres pays restent a rayants. Ainsi, nous voyons des entreprises technologiques taïwanaises investir au Vietnam ou en Inde plutôt qu’en Chine. Les investissements au Vietnam, mais aussi en Thaïlande et en Malaisie ont augmenté de près de 150% en 2023. C’est moins une démondialisation qu’une réorientation au sein des marchés émergents où, de surcroît, les opportunités d’investissement s’élargissent. Il y a quelques années, quiconque cherchait à investir dans les entreprises des secteurs fintech et e-commerce dans les marchés émergents n’avait que peu de choix. Aujourd’hui, ce panier est beaucoup plus profond. Enfin, la valorisation des actions des marchés émergents est relativement a rayante. Le ratio cours-bénéfice moyen est de 12, contre 18 pour les actions des pays occidentaux.»
Vous sélectionnez soigneusement les actions. Dans quels pays, sont-elles les plus et les moins a rayantes?
Erskine-Murray: «Si nous appliquons en effet une stratégie “bo om-up” (du bas vers le haut), le contexte macroéconomique nous importe, parce que celui-ci peut impacter le développement d’une entreprise. Par exemple, nous évitons la Turquie en raison de son cycle économique, ainsi que l’Afrique du Sud qui souffre par ailleurs du manque de liquidité des titres sur les marchés africains. S’agissant des actions chinoises, nous sommes positifs. Le gouvernement soutient davantage l’économie et les marchés de capitaux, et la crise immobilière semble s’être stabilisée. Au niveau sectoriel, les entreprises de semi-conducteurs, telles que TSMC à Taïwan, sont appelées à croître fortement. Le développement de l’intelligence artificielle va booster une grande part du secteur technologique. La transition énergétique offre également des opportunités. Nous pensons aux mines de cuivre, car la demande de cuivre va exploser.»
Les experts donnent leurs visions sur un thème spécifique dans le monde des fonds.
L’expertise Valor célèbre ses 30 ans. L’occasion pour Yoann Ignatiew, Associé-Gérant et Responsable de la gestion actions internationales et diversifiée Rothschild & Co Asset Management, de revenir sur les points-clés et la relation singulière avec le marché belge de cette expertise-phare.
“Ce succès international, nous le devons tout particulièrement à la Belgique”
Comment définiriez-vous le “style Valor”?
Ce qui caractérise la gestion Valor, c’est la flexibilité et l’opportunisme.
Cette volonté de s’affranchir des indices de référence ainsi que des biais de style et effets de mode, pour offrir une véritable gestion de conviction. Bien que parfois peu consensuels, nos investissements reposent sur des convictions fondamentales que nous assumons pleinement. La confiance et la proximité entre les membres de notre équipe assurent par ailleurs un circuit de décision court et une grande réactivité dans les actes de gestion, pour naviguer au sein d’environnements de marché extrêmement variés.
Justement, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre équipe?
En 30 ans d’histoire, l’équipe a nécessairement évolué, mais nous avons toujours cherché à préserver l’ADN qui fait la force de notre expertise. Elle se compose désormais de huit gérants et analystes aux profils complémentaires et très internationaux. Nous sommes ainsi
de la gestion actions internationales et diversifiée Rothschild & Co Asset Management
en mesure de couvrir des secteurs et zones géographiques très variés, en nous appuyant sur des spécialistes capables d’identifier des opportunités présentant un fort potentiel de création de valeur au sein de ces univers. Au travers d’échanges quotidiens, d’interactions fluides et constructives, nous nous assurons que chacun ait une conviction fondamentale forte sur l’ensemble de nos décisions d’investissement.
Pourquoi la Belgique est-elle un marché particulier pour vous?
Au fil du temps, Valor est devenu une expertise-phare de notre maison et une véritable franchise à travers l’Europe. Ce succès international,
nous le devons tout particulièrement à la Belgique. J’aime à dire que c’est un peu mon pays d’adoption. Les premiers investissements en provenance de Belgique datent du début des années 2000, avec plusieurs phases d’accélération au cours des deux décennies qui ont suivi. Cette expertise a amplement contribué à l’implantation de notre société de gestion dans le pays, et nous comptons actuellement près de 2 milliards d’euros d’actifs belges sur nos stratégies Valor. Je pense que ce succès tient au fait que les solutions d’investissement multi-actifs plaisent particulièrement aux investisseurs, et notre style de gestion dynamique a su se démarquer parmi ces dernières.
Que peut-on vous souhaiter pour les 30 prochaines années?
Nous espérons poursuivre notre expansion européenne, notamment au travers de marchés-clés tels que l’Allemagne et l’Espagne. Il a été assez émouvant de faire une rétrospective à l’occasion de cet anniversaire et de voir le chemin parcouru. Cet exercice a notamment mis en lumière l’importance de la transmission. Mais ce que je souhaite particulièrement, c’est parvenir à maintenir cette proximité avec nos clients, continuer à expliquer nos choix et partager nos analyses… Je pense que cette transparence est appréciée et a contribué à établir cette relation si particulière avec le marché belge.
Avertissements - Document publicitaire. Les informations, commentaires et analyses contenus dans ce document sont fournis à titre purement informatif et ne sauraient être considérés comme un conseil en placement, un conseil fiscal, une recommandation ou un conseil en investissement de la part de Rothschild & Co Asset Management. Bien que ce document ait été préparé avec le plus grand soin à partir de sources réputées fiables par Rothschild & Co Asset Management, il n’offre aucune garantie quant à l’exactitude et à l’exhaustivité des informations et appréciations qu’il contient, qui n’ont qu’une valeur indicative et sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Rothschild & Co Asset Management n’a pas procédé à une vérification indépendante des informations contenues dans ce document et ne saurait donc être responsable de toute erreur ou omission, ni de l’interprétation des informations contenues dans ce document. Rothschild & Co Asset Management ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux. En cas de doute, et avant toute décision d’investir, nous vous recommandons de prendre contact avec votre conseiller financier ou fiscal. Édité par Rothschild & Co Asset Management, Société de gestion de portefeuille au capital de 1 818 181,89 euros, 29, avenue de Messine – 75008 Paris. Agrément AMF N° GP 17000014, RCS Paris 824 540 173. À propos de la division Asset Management de Rothschild & Co - Division spécialisée en gestion d’actifs du groupe Rothschild & Co, nous offrons des services personnalisés de gestion à une large clientèle d’investisseurs institutionnels, d’intermédiaires financiers et de distributeurs. Nous articulons notre développement autour d’une gamme de fonds ouverts, commercialisés sous quatre marques fortes: Conviction, Valor, Thematic et 4Change, et bénéficiant de nos expertises de long terme en gestion active et de conviction ainsi qu’en gestion déléguée. Basés à Paris et implantés dans 9 pays en Europe, nous gérons plus de 31 milliards d’euros et regroupons près de 160 collaborateurs. Plus d’informations sur am.eu.rothschildandco.com
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Quelque 300 familles quittent le littoral panaméen pour s’installer dans ce village situé dans l’arrière-pays. Le gouvernement panaméen prévoit que d’autres côtes panaméennes le long de la mer des Caraïbes et de l’océan Pacifique seront menacées par l’élévation du niveau de la mer dans les décennies à venir. Les scientifiques s’attendent à ce que les inondations côtières coûtent un cinquième du produit intérieur brut mondial d’ici 2100 si aucune mesure n’est prise. Plus des deux tiers des plus grandes villes du monde sont situés sur le littoral où d’importantes infrastructures de transport et d’énergie sont installées.
© MATIAS DELACROIX/AP PHOTO
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Comment un héritier peut-il savoir si une personne défunte détenait un fonds de branche 23 (assurance vie)?
Pour savoir auprès de quelle banque un défunt avait un compte bancaire, vous pouvez, muni d’un acte de décès et d’un acte d’hérédité, effectuer une «recherche bancaire» par le biais de la fédération du secteur, Febelfin.
«Mais pour l’assurance vie, un tel dispositif n’existe pas», précise Barbara Van Speybroeck, porte-parole de la fédération des assurances Assuralia. S’il s’agit d’une assurance de groupe du deuxième pilier, les assureurs sont informés du décès d’une personne affiliée via la base de données Sigedis. «Pour les assurances vie souscrites à titre privé, aucun organisme public n’informe spontanément l’assureur», ajoute-t-elle.
Si vous ne savez pas auprès de quel assureur ou courtier le défunt était client, vous pouvez retrouver l’existence d’une police d’assurance vie en recherchant les documents d’assurance qui ont pu être conservés ou les paiements d’assurance qui ont été effectués. «Pour de nombreux contrats vie, les assurés reçoivent un relevé annuel ou une invitation à payer la prime, éventuellement par domiciliation.» VES
J’aurai 65 ans l’année prochaine. Pourrai-je alors continuer à bénéficier de l’avantage fiscal lié à
l’épargne-pension puisque l’âge légal de la pension sera de 66 ans en 2025 au lieu de 65 ans?
Selon la loi, un avantage fiscal ne peut plus être accordé sur les versements dans l’épargne-pension «à partir de la période imposable au cours de laquelle le contribuable a eint l’âge de 65 ans». En clair, vous pouvez effectuer des versements fiscalement avantageux jusqu’à l’année de vos 64 ans incluse. Tant que la législation fiscale n’aura pas été modifiée, il en sera ainsi. Le relèvement de l’âge légal de la retraite à 66 ans (en 2025) et 67 ans (en 2030) n’y change rien.
Ce e année, si vous versez jusqu’à 1.020 euros dans votre fonds ou assurance d’épargne-pension, vous bénéficierez d’une réduction d’impôt de 30%. Si vous versez entre 1.020 et 1.310 euros, la réduction sera de 25%.
L’épargne-pension ne doit pas être confondue avec l’épargne à long terme également avantagée fiscalement. Dans ce dernier cas, vos versements continueront à bénéficier d’une réduction d’impôts après l’âge de 64 ans, pour autant que votre revenu imposable le perme e. Pour un dépôt allant jusqu’à 2.450 euros (revenus 2024), vous bénéficiez ainsi d’une réduction d’impôt de 30%. L’avantage fiscal est compris dans la même «corbeille» que celui des prêts immobiliers pour la résidence principale contractés avant 2016 et celui des prêts pour une résidence secondaire. PVM
Michael Krautzberger (photo) devient responsable des investissements à revenu fixe chez le gestionnaire d’actifs allemand Allianz Global Investors. M. Krautzberger vient de BlackRock, où il jouait un rôle de premier plan dans le domaine des obligations européennes, entre autres. Il succède à Franck Dixmier, qui a qui é Allianz après près de 30 ans de carrière.
NOUVEAU FONDS
Candriam lance un fonds qui mise sur les solutions pour l’eau
Le gestionnaire d’actifs Candriam, dont les fonds en Belgique sont proposés par Belfius, lance un fonds qui investit exclusivement dans des entreprises cherchant des solutions à la pénurie d’eau qui nous menace. «Avec environ 1% de l’eau mondiale disponible pour la consommation et une pénurie d’eau prévue de 40% d’ici 2050, il est urgent d’agir», souligne le gestionnaire. Le fonds investira dans des entreprises qui purifient, transportent et distribuent l’eau et qui contribuent à réduire la consommation d’eau dans certains secteurs. Candriam élargit encore la gamme de fonds d’eau disponibles sur le marché belge. Le compteur affiche déjà 12 fonds dédiés à l’eau.
2e semestre 2024
Des experts du marché des fonds partagent leurs convictions
Les tensions géopolitiques se font sentir un peu partout dans le monde. Quel événement aura selon vous le plus grand impact sur les marchés financiers en 2024? Les élections présidentielles américaines devraient devenir un point d’attention majeur après l’été. Jusqu’à présent, la crise au MoyenOrient a eu des e ets macroéconomiques limités, avec des prix de l’énergie ayant peu progressé. L’administration Biden cherche à limiter les risques d’escalade dans la région, tandis qu’une administration Trump pourrait avoir une approche di érente. Les relations commerciales internationales sont également au cœur de la campagne, Joe Biden ayant mis en place des hausses de tarifs ciblées sur des produits importés de Chine. Une hausse généralisée proposée par Trump entraînerait des conséquences plus lourdes, notamment pour l’Europe. L’UE, attachée au libre-échange, pourrait être confrontée à des choix délicats, et à la fois subir des e ets négatifs sur ses exportations vers les États-Unis et devenir une cible privilégiée des exportateurs chinois.
Une démarche active cherchant à sélectionner les bonnes valeurs est probablement plus indiquée dans ce type d’environnement.
Quelle est la probabilité d’une réduction des taux cette année de la part de la BCE et de la Fed? Et que cela signifie-t-il pour votre stratégie patrimoniale?
Gilles Moëc, Chef Économiste du Groupe AXA et responsable de la recherche d’AXA IM
Nous anticipons une baisse plus précoce et plus importante des taux de la BCE que de la Fed, en raison de dynamiques d’inflation di érentes. Les répercussions sur les obligations pourraient être significatives, mais nous ne prévoyons pas de baisse marquée des taux
Nous n’en sommes qu’à la première étape de la révolution de l’IA
Les tensions géopolitiques se font sentir un peu partout dans le monde. Quel événement aura selon vous le plus grand impact sur les marchés financiers en 2024? Les élections européennes sont rarement présentées comme un enjeu important pour les marchés. À tort. Le pacte de compétitivité sera le principal texte à l’ordre du jour de la prochaine Commission. Il vise à développer des activités stratégiques sur le sol européen et à mettre en œuvre des mesures protectionnistes. En langage européen, on parle d’autonomie stratégique. Cela intervient alors que la Chine cherche des débouchés à l’international, en particulier en Europe, pour écouler ses excès de production déflationniste. Il faut donc s’attendre à une montée des tensions commerciales dans les mois à venir. C’est peut-être la fin de la naïveté européenne.
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Les investisseurs ont tort de négliger l’impact des élections européennes. Elles risquent de changer la donne pour l’industrie.
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Christopher Dembik, Conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management
d’intérêt à long terme. Le crédit “corporate” pourrait se révéler attractif, combinant un intéressant avec un “carry” niveau de risque plus faible. Une politique monétaire plus accommodante est aussi porteuse pour les marchés d’actions. Une démarche active, visant à sélectionner les bonnes valeurs, plutôt qu’une approche “généraliste” suivant les indices, est probablement plus indiquée dans ce type d’environnement.
La technologie demeure un secteur important pour les investisseurs. Quelles tendances méritent à vos yeux une attention particulière en 2024?
La révolution de l’IA. Nous n’en sommes qu’à la première étape, celle de la construction des infrastructures. Début mai, Meta a annoncé une hausse des dépenses d’investissement dans le domaine de 40 milliards de dollars juste pour 2024. Cela va bénéficier à Nvidia, qui est l’acteur incontournable sur ce segment. Par ailleurs, l’IA générative poursuit sa di usion avec des applications concrètes et monétisables dans la publicité numérique. L’étape suivante sera celle de la di usion de masse via les logiciels, ce qui devrait profiter aux fournisseurs de services cloud.
Quels investissements ou stratégies sousestimés ou moins connus considérez-vous comme potentiellement intéressants pour les investisseurs en 2024, et pourquoi?
L’Inde! Deux arguments-massues: la rapide digitalisation de l’économie – 22% du PIB, soit plus que dans beaucoup de pays européens – et l’accueil à bras ouvert des investisseurs étrangers. Ils peuvent détenir plus de 50% d’une société indienne des secteurs de l’assurance et de la défense. Du jamais vu dans un pays émergent.
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Quelle est la probabilité d’une réduction des taux cette année de la part de la BCE et de la Fed? Et que cela signifie-t-il pour votre stratégie patrimoniale? L’Europe est entrée dans une phase de baisse des taux du fait que l’inflation se résorbe sur tout le continent. Cela concerne la zone euro, mais également la Suisse, la Suède et plusieurs pays d’Europe centrale. De nouvelles baisses de taux sont attendues si la décrue de l’inflation se poursuit comme prévu. Aux États-Unis, l’inflation reste au contraire sur un plateau élevé. Il se pourrait que la Fed ne baisse pas ses taux cette année, ou une seule fois, ce qui ne nous surprendrait pas, car nous avions régulièrement alerté sur l’excès d’optimisme des marchés à ce sujet.
Quels investissements ou stratégies sous-estimés ou moins connus considérez-vous comme potentiellement intéressants pour les investisseurs en 2024, et pourquoi?
Parmi les segments qui nous intéressent cette année se trouvent les small caps européennes, dont les valorisations sont attrayantes après leur sous-performance liée à la hausse des taux. Sur les marchés obligataires, nous avons augmenté notre exposition au high yield et aux dettes subordonnées financières, en raison de leur portage élevé et du faible risque d’écartement des spreads. Enfin, en février-mars, nous avons renforcé notre position dans les valeurs technologiques américaines, particulièrement celles impliquées dans l’intelligence artificielle.
Dans le contexte actuel des marchés et des taux, quel conseil donneriez-vous aux investisseurs particuliers dotés d’un horizon d’investissement de 5 à 10 ans?
Lorsque l’on dispose d’un horizon de placement à 5-10 ans et que l’on est prêt à supporter une certaine volatilité, il est pertinent d’introduire une part prépondérante d’actions dans son allocation. Il peut aussi être pertinent d’y introduire de l’obligataire à haut rendement, qui a tendance à surperformer à long terme face aux segments plus “sûrs”. Le plus simple reste de confier son argent à un gestionnaire d’actifs qui investira cette somme de manière dynamique en cherchant à s’adapter à tout moment à la conjoncture économique pour tirer parti des opportunités de marché.
S’adapter à tout moment à la conjoncture économique pour tirer parti des opportunités de marché. “ “
Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques chez Lazard Frères Gestion
Les tensions géopolitiques sont omniprésentes. Quel événement aura selon vous le plus grand impact sur les marchés financiers en 2024?
Qu’importe le président qu’ils éliront, les États-Unis s’orientent vers une “détérioration contrôlée” de leurs relations avec la Chine. C’est le moteur de la rémondialisation. La rapide mise en œuvre de sanctions par les États-Unis émousse de plus en plus cette arme. Le risque majeur est que les États-Unis exigent de leurs alliés une grande loyauté allant à l’encontre de leurs propres intérêts. L’Europe, particulièrement, est exposée à ce risque. Une entreprise d’importance stratégique comme ASML se retrouve ainsi enfermée dans une prison définie par Washington. Aujourd’hui, le Trésor américain fait notamment pression pour que l’Europe impose des restrictions à l’importation de technologies vertes chinoises. Ce qui compromet les objectifs européens en matière de climat, entraîne une forte hausse des coûts et oriente l’Europe vers
Les États-Unis poussent l’Europe à entrer dans un conflit commercial avec la Chine, dont elle risque de ne pas sortir indemne.
BartChief
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Abeloos,
Economist chez Crelan
L’évolution
un conflit commercial avec la Chine, dont elle pourrait bien ne pas sortir indemne.
La technologie reste un secteur-clé pour les investisseurs. Quelles sont les tendances qui méritent une attention particulière en 2024? L’intelligence artificielle générative séduit les investisseurs. Mais l’IA au sens large est déjà présente depuis longtemps dans les applications industrielles, notamment.
Les tensions géopolitiques se font sentir un peu partout dans le monde. Quel événement aura selon vous le plus grand impact sur les marchés financiers en 2024? Nous surveillons un certain nombre de risques géopolitiques. Cependant, ceuxci sont par nature di ciles à prévoir avec précision, et les investisseurs ont tendance à surestimer leur impact sur les marchés financiers.
L’évolution vers un monde multipolaire est une réalité; le risque principal pour nous est une escalade de la guerre commerciale entre les ÉtatsUnis et la Chine par le biais de
Charles-Henri Kerkhove, Multi-Asset Investment Director chez Fidelity “ “
tarifs sur les importations. L’Europe se retrouve dans une position délicate entre les deux blocs.
Les investisseurs doivent analyser la résilience des sociétés en portefeuille par rapport à certains scénarios géopolitiques.
Quelle est la probabilité d’une réduction des taux cette année de la part de la BCE et de la Fed? Et que cela signifie-t-il pour votre stratégie patrimoniale? Nous pensons que la Fed ne réduira pas ses taux cette année, tandis que la BCE devrait le faire à deux ou trois reprises, à partir de juin. Cela dit, les deux banques centrales étant actuellement très dépendantes des données macroéconomiques, nous nous attendons à des ajustements en fonction des données sur l’inflation qui nous parviendront. Ceci implique une volatilité
Alors qu’une vague de réindustrialisation déferle sur l’Occident sur fond de fragmentation géopolitique, elle s’accompagne d’une forte demande d’investissements dans les applications d’automatisation et de robotique. Ce cycle d’investissements s’accélère, soutenu par diverses lois gouvernementales qui contribuent à financer la réindustrialisation des États-Unis, et atteindra son apogée vers 2026. Mais même en dehors de la dynamique cyclique, une croissance structurelle significative est observée, alimentée par les coûts élevés de la main-d’œuvre, la diminution progressive de la population active et la situation relativement obsolète des terres industrielles occidentales.
Selon vous, quelle est la probabilité que la BCE et la Fed réduisent leurs taux d’intérêt cette année? Et qu’est-ce que cela implique pour votre stratégie patrimoniale? Après sa décision sur les taux d’intérêt début juin, la BCE sera attentive aux signes indiquant que, compte tenu notamment de l’étroitesse du marché du travail dans la zone euro et du niveau élevé de l’inflation dans le secteur des services, l’inflation salariale commence à diminuer de manière durable, avant de procéder à de nouvelles baisses de taux d’intérêt. Mais la BCE devra surtout prendre en considération les indicateurs économiques américains et la politique monétaire de la Fed qui en découle. Et ce, afin d’éviter que se creuse davantage le di érentiel entre les taux en USD et en EUR et, par conséquent, que s’amorce une nouvelle appréciation du dollar. L’alliance d’une croissance économique américaine relativement solide et d’une inflation de base persistante suggère que la Fed n’abaissera pas son taux directeur avant le mois de septembre. Une attente déjà largement anticipée par les marchés.
accrue des marchés de taux et des devises pour le restant de l’année. Quant à notre allocation, nous sommes surpondérés en obligations d’État allemandes, sous-pondérés en bons du Trésor américain et en euros.
La Chine marque de plus en plus de son empreinte l’économie mondiale. Quelles sont les opportunités d’investissement qu’o re ce pays aux investisseurs belges?
On note un rebond du marché chinois des actions depuis le début de l’année. Le soutien politique s’est accru récemment, dont le secteur immobilier en di culté est le dernier bénéficiaire en date. Par ailleurs, les entreprises chinoises ont procédé à davantage de rachats d’actions, et les résultats supérieurs aux attentes des analystes ont été récompensés. En matière d’exposition sectorielle, nous avons une préférence pour les sociétés axées sur les consommateurs locaux. Partner Content o re aux entreprises, organisations et organismes publics l’accès au réseau de L’Echo, pour partager leur vision, leurs idées et leurs solutions avec la communauté de L’Echo.
Quels sont les investissements ou les stratégies méconnus que vous considérez comme potentiellement intéressants pour les investisseurs en 2024, et pourquoi? Nous entrevoyons un potentiel dans les small et mid caps européennes. Celles-ci ont nettement sous-performé les grandes capitalisations depuis la fin de 2021, date du début des hausses drastiques des taux d’intérêt. La raison en est que les small et mid caps sont plus sensibles au resserrement des conditions de crédit et à un environnement économique incertain. Toutefois, la stabilisation de l’environnement des taux d’intérêt et le fait que la zone euro s’apprête à passer d’une croissance quasi nulle à une croissance modeste plaident en faveur d’une reprise des positions dans cette classe d’actifs. D’autant plus que les prévisions de croissance des bénéfices de ces actions, supérieures à 10%, sont considérablement plus élevées que celles des grandes capitalisations, et que leur valorisation est donc nettement moins tendue.
La stabilisation des taux ouvre la voie à de nouvelles opportunités d’investissement, comme dans les small et mid caps européennes. “
Marc Danneels, Chief Investment O cer chez BeobankQuels investissements ou stratégies sousestimés ou moins connus considérez-vous comme potentiellement intéressants pour les investisseurs en 2024, et pourquoi?
L’e cacité énergétique des bâtiments devrait être incontournable. Cette thématique représente selon nous des opportunités d’investissments (Schneider, Saint-Goban, Carrier Global et Trane). Et face à la montée des risques géopolitiques, le secteur de la défense (Thales et Safran) devrait rester un des thèmes majeurs de l’année.
Des mesures telles que l’Inflation Reduction Act rendent l’investissement très attrayant pour les entreprises aux États-Unis. Les investisseurs devraient-ils miser pleinement sur le marché américain? Il est primordial de se positionner sur le marché américain, et notamment sur les secteurs qui vont bénéficier de l’IRA (369 milliards de dollars). Nous nous concentrons principalement sur trois secteurs, avec une pondération importante aux États-Unis qui devrait perdurer: les gaz industriels et l’hydrogène vert (Air Liquide et Linde); Schneider et Eaton, qui fournissent des solutions de gestion intelligente des réseaux afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité et d’optimiser la gestion de la demande d’énergie; les semi-conducteurs,
un bénéficiaire indirect de l’IRA, sachant que l’électrification accrue nécessite des puces puissantes, notamment pour les véhicules électriques – nous y sommes exposés via ASML, Nvidia et ASMi.
Dans le contexte actuel des marchés et des taux, quel conseil donneriez-vous aux investisseurs particuliers dotés d’un horizon d’investissement de 5 à 10 ans? Gardez une approche équilibrée entre les obligations d’État et le crédit corporate de qualité (investment grade). Restez à l’écart des obligations à haut rendement dont les valorisations semblent peu attractives. La courbe des taux étant inversée, favorisez les maturités courtes et une sensibilité faible. Enfin, sur le souverain, privilégiez les obligations indexées sur l’inflation afin de vous protéger contre une inflation tenace.
Face à la montée des risques géopolitiques, le secteur de la défense devrait rester un des thèmes majeurs de l’année.
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Alexis Albert et Augustin Picquendar, Gérants du fonds mixte DNCA Invest Evolutif
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Dans la prochaine édition de Outlook, le 11 décembre 2024, nous nous pencherons sur l’année 2025. Nous vous donnons rendez-vous à cette date!
Des experts du marché des fonds partagent leurs convictions 2e semestre 2024
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OBE
EJIKEME
CARMIGNAC
«Nous sommes assis sur plus de cash, vu le climat économique incertain»
Le Carmignac Portfolio Grandchildren vise le très long terme. Lors de la sélection des titres, une grande a ention est portée à leur caractère cyclique. «Vu la hauteur des taux d’intérêt et les perspectives incertaines en matière de bénéfices, nous avons aujourd’hui plus de liquidités que d’habitude», souligne Obe Ejikeme, gestionnaire du fonds de la société française.
PETER VAN MALDEGEM1Le nom du fonds ne fait pas mystère de sa vision à très long terme…
Obe Ejikeme: «Le fonds s’adresse en effet à des investisseurs ayant un horizon d’investissement très long. Cela nous permet de maximiser la loi des intérêts composés. Nous ciblons des entreprises de qualité qui peuvent a eindre une croissance durable de 15% par an et qui, selon nous, existeront encore dans 20 ans.
Le fonds n’a pas d’indice de référence. Nous excluons également certains secteurs. Par exemple, nous n’investissons pas dans les armes et les matières premières, et nous évitons les banques ou les entreprises de secteurs très cycliques. Nous choisissons également des entreprises qui versent peu ou pas de dividendes, parce qu’il est plus important pour elles de réinvestir leurs liquidités pour soutenir leur croissance future. En outre, nous n’investissons pas dans les marchés émergents, mais nous en profitons indirectement, par des entreprises qui y sont actives.»
2Prenez-vous en compte la valorisation des actions?
Ejikeme: «Comme nous sélectionnons des entreprises à taux de croissance élevé, nous acceptons de payer une prime par rapport à l’action moyenne. Notre portefeuille comprend donc généralement des actions chères. Mais cela perd de son importance si les bénéfices augmentent comme nous l’a endons. Si une entreprise peut croître de 15% par an, elle doublera en cinq ans. Ce qui nous importe, ce sont les fondamentaux. Prenons l’exemple de Novo Nordisk. Ce e société pharmaceutique a déjà une solide valorisation, mais elle croît à un rythme supérieur à 15% par an. Bien entendu, nous n’ignorons pas totalement les valorisations. Et nous examinons aussi la nature cyclique des entreprises. Les secteurs cycliques sont fragilisés actuellement par la hausse des taux d’intérêt, l’orientation des politiques monétaires et les perspectives incertaines en matière de bénéfices. Nous sommes donc assis sur plus de cash que d’habitude.»
3Le fonds mise également à plein sur la durabilité. Mais de quelle manière?
Ejikeme: «Ce e orientation découle naturellement de notre vision à long terme. Nous ne voulons investir que dans des entreprises qui ont un impact environnemental et social clairement positif. Selon les règles européennes de la SFDR, qui imposent aux fonds de se classer dans l’une des trois catégories de développement durable, notre fonds relève de l’article 9, ce qui signifie qu’il a des objectifs de développement durable. Au moins 80% des actifs du fonds sont des investissements durables conformes aux principes des Nations unies. Notre score de durabilité est ainsi ne ement supérieur à celui de l’indice MSCI World.
On peut d’ailleurs le vérifier assez facilement puisque le fonds a un portefeuille très concentré, quelque 40 entreprises, alors que le MSCI World en compte 1.500.»
INTERVIEW
Martin Schmalz se décrit comme un économiste financier passionné par l’interaction de la finance avec d’autres branches de l’économie. Ainsi, en 2014, il qualifiait la concentration croissante des actionnaires dans les sociétés cotées de danger pour la compétitivité au sein du même secteur, dans un article primé qui a fait sa réputation. En septembre dernier, Martin Schmalz publiait ce e fois un article sur les effets de la popularité croissante de l’investissement indiciel sur le return des investisseurs. «D’ici quelques années, la pertinence de ce e analyse éclatera peut-être au grand jour», souligne Martin Schmalz qui nous invite ainsi à ne pas sous-estimer la portée de ses recherches.
Pouvez-vous nous résumer les conclusions de vos recherches? Nous voulions étudier l’impact de l’engouement pour les fonds indiciels cotés sur le return des investisseurs. Nous sommes partis d’un modèle simple basé sur deux types d’investissements, à savoir les actions individuelles et les titres à revenu fixe tels que les obligations. En introduisant dans ce marché fermé un troisième investissement, un fonds indiciel, des glissements s’opèrent. Les
«Les fonds indiciels cotés (ETF) o rent de grands avantages aux investisseurs à titre individuel. Mais leurs éventuelles répercussions collectives doivent nous interroger. Ainsi, les ETF peuvent faire baisser les rendements attendus», écrit Martin Schmalz, professeur de finance, d’économie et d’immobilier à l’Université d’Oxford, dans une récente analyse.
BIO
Martin Schmalz
> Professeur de finance, d’économie et d’immobilier à la Saïd Business School (Oxford University).
> A travaillé également auparavant comme professeur assistant à l’université du Michigan.
> A reçu différents prix pour ses travaux de recherche (Memorial Fund Writing Award en 2019 et 2023).
investisseurs en actions individuelles optent davantage pour les ETF, car ils peuvent obtenir des rendements comparables avec moins de risques. Quant aux investisseurs obligataires, ils constatent qu’ils peuvent augmenter leurs rendements sans le risque des actions individuelles en choisissant un ETF très diversifié. Les deux types d’investisseurs pensent donc que les ETF leur profitent. Bien entendu, de nombreux autres facteurs influencent les cours des actions, mais ce qui ressort de l’étude, c’est que la popularité de l’investissement indiciel pousse les cours des actions à la hausse, réduisant ainsi le return a endu pour les investisseurs.
Quels enseignements les investisseurs doivent-ils en tirer? Pour l’investisseur individuel, il est manifeste que les fonds indiciels ne présentent que des avantages. Vous
investissez à faible coût et de manière diversifiée, tout en obtenant un rendement conforme au marché. En revanche, l’effet net de l’investissement indiciel au niveau collectif peut être négatif, comme le montrent nos recherches, pour le return des investisseurs. Les rendements obtenus par chaque investisseur seront inférieurs à ceux d’un monde sans fonds indiciels. En d’autres termes, la baisse des rendements a endus de l’investissement indiciel contrebalance les avantages d’une diversification à faible coût. Je ne plaide certainement pas en faveur de la suppression des fonds indiciels, mais je tiens simplement à souligner qu’il y a des effets secondaires à prendre en considération.
Outre l’hypothèse d’un marché fermé, votre modèle suppose également que les indices conservent la même composition. En réalité,
Martin Schmalz: «D’ici quelques années, la pertinence de cette analyse éclatera peut-être au grand jour.» DR
a montré que les prix des compagnies aériennes augmentaient sur les marchés où le chevauchement entre les actionnaires des concurrents augmentait. Pour que le capitalisme réussisse, il faut que les actionnaires s’intéressent aux intérêts d’une seule entreprise, et non à ceux de plusieurs entreprises du même secteur. Certes, les fonds indiciels ne sont pas les seuls responsables de ce e situation. Ce e tendance se retrouve également chez les gestionnaires de fonds activistes à effet de levier, et même Warren Buffe s’adonne à ce petit jeu en prenant des participations dans plusieurs entreprises d’un même secteur.
la composition des indices change fréquemment et des actions à valorisation élevée peuvent sortir de l’indice lorsque leurs cours chutent. En d’autres termes, le marché libre ne neutralise-t-il pas cet effet collectif de la surévaluation? Notre modèle part en effet de l’hypothèse que l’indice ne change pas. Mais en fait, cela a peu d’importance. Les fonds indiciels font monter la valeur des actions en raison de la demande supplémentaire, sans pour autant les hisser à un niveau de valorisation excessive. Dans le monde de l’investissement, deux axiomes se sont imposés depuis 50 ans. Primo, il n’y a pas d’arbitrages possibles sur le marché libre parce que le marché est toujours en équilibre. Secundo, la diversification est toujours bénéfique pour les investisseurs et peut conduire à des rendements plus élevés. Nous pensons que ce second
axiome pourrait bien être ébranlé dans les années à venir par la popularité croissante des fonds indiciels. D’ici quelques années, la pertinence de ce e analyse éclatera peut-être au grand jour.
Un autre effet secondaire de la popularité des fonds indiciels concerne la structure de l’actionnariat. Dans une analyse publiée en 2014, vous avez validé l’hypothèse selon laquelle la concurrence entre les entreprises pâtit du fait qu’elles ont le même groupe de gestionnaires d’actifs comme actionnaires. En 2019, les trois plus grands fournisseurs de fonds indiciels détenaient déjà 20% des actions des plus grandes entreprises américaines. Aujourd’hui, les trois gestionnaires sont déjà les principaux actionnaires de 88% des 500 plus grandes entreprises américaines. L’impact ne doit pas
«Je ne prône pas la suppression des fonds indiciels, mais je tiens à souligner qu’il y a des e ets secondaires auxquels il faut réfléchir.»
MARTIN SCHMALZ PROFESSEUR OXFORD UNIVERSITYêtre sous-estimé. Tout d’abord, ce e concentration affecte le vote dans ces entreprises et soulève des questions sur la gouvernance d’entreprise. Mais ce qui est au moins aussi important, c’est qu’un tel actionnariat commun peut affaiblir la concurrence, parce que les entreprises n’y ont pas intérêt. Elles adoptent un comportement monopolistique. Notre étude de 2014
Les gestionnaires d’actifs sont conscients de l’effet potentiel sur le comportement de vote. BlackRock, par exemple, permet aux actionnaires institutionnels de ses fonds indiciels de voter eux-mêmes dans certains cas. Pensez-vous que ce e solution soit suffisante? Les régulateurs se penchent sur ce e question depuis plusieurs années, et les gestionnaires d’actifs proposent également des solutions. Par exemple, il a déjà été proposé que les maisons de fonds ne détiennent qu’un pourcentage limité des actions d’une société, ou qu’aucun droit de vote ne soit a aché à ces actions. D’autres propositions visent à ce que les investisseurs (institutionnels) ne puissent acheter les actions que d’une seule entreprise par secteur. Mais ces règles ne résoudront en rien le problème. Si un gestionnaire de fonds a ribue à cinq banques de même taille une pondération de 10% chacune dans son fonds, il devra remplacer ce e pondération par l’achat de 50% d’une seule banque. Est-ce réaliste? Je suis réticent à me prononcer sur des propositions qui consistent à influer sur la politique, notamment parce que mes recherches ne tiennent pas compte de certains facteurs, mais je pense que le débat sur ce e question est très important.
«Tant que le bitcoin ne sera pas un actif réglementé, nous ne créerons aucun ETF sur celui-ci», précise Aanand Venkatramanan, chargé des ETF chez le gestionnaire d’actifs britannique Legal & General Investment Management (LGIM).
PETER VAN MALDEGEMAvec 1.400 milliards d’euros d’actifs sous gestion, Legal & General Investment Management (LGIM) est l’un des leaders de son secteur en Europe. Le groupe a bâti sa réputation sur ses solutions indicielles, mais ses fonds actifs, surtout ceux dédiés aux titres à revenu fixe, sont également très performants. LGIM a remporté plusieurs fois l’Award de l’Echo du meilleur fonds en obligations d’entreprise. En 2017, LGIM a élargi son offre de fonds (indiciels) cotés (ETF) en rachetant Canvas, la division européenne d’ETF Securities. «Les avoirs de nos ETF sont passés d’environ 3 milliards de dollars à 16 milliards de dollars depuis lors, répartis sur 50 ETF», explique Aanand Venkatramanan.
Le marché des ETF a connu une croissance exponentielle ces der-
BIO
Aanand Venkatramanan
> Responsable de la division ETF chez Legal & General Investment Management (LGIM).
> A démarré sa carrière chez Goldman Sachs et a travaillé également pour Barclays et RBS. A été professeur assistant à l’université du Sussex.
> Détient un PhD en Mathematical Finance et un master en mathématiques appliquées à l’université de Reading.
nières années, les trois leaders du secteur en détenant désormais plus de la moitié. Comment LGIM se différencie-t-il de ses concurrents?
Le marché des ETF passifs qui suivent les principaux indices boursiers est en effet devenu très vaste et enchevêtré. Nous essayons de nous différencier en misant sur les thèmes et styles d’investissement, les solutions à revenu fixe, les matières premières et la durabilité. Nous proposons donc principalement des ETF qu’on ne trouve pas chez d’autres maisons. Un exemple, notre ETF thématique sur les systèmes de paiement numériques, lancé en 2021. En outre, nous nous intéressons également aux matières premières qui bénéficient de la transition énergétique, comme le cuivre.
Ces ETF sont-ils exclusivement passifs ou en gérez-vous également activement?
En partant des niches choisies, nous
construisons nos propres indices sur lesquels nous basons ensuite l’ETF. En ce sens, nous nous situons entre la gestion active et la gestion passive. Dans le segment des actions, nous faisons largement appel à des analystes internes et externes. Pour un nombre limité de thèmes, nous avons recours à des indices proposés par des tiers.
Pouvez-vous donner un exemple? En rendement fixe, nous recourons souvent à des indices existants. Ainsi, nous proposons un ETF sur les obligations d’entreprises indiennes et chinoises.
En ETF actions, vous préférez miser sur des thèmes. Lesquels?
Selon nous, un ETF thématique a vocation à compléter un portefeuille très diversifié de chaque investisseur. Par exemple, notre ETF sur la robotique existe depuis 10 ans et a 800 millions de dollars d’actifs sous
gestion. Depuis 2015, nous proposons également un ETF sur la cybersécurité, qui est notre ETF le plus important avec plus de 2,1 milliards de dollars sous gestion.
Vous proposez également des ETF en matières premières? Qu’est-ce qu’ils ont de particulier?
Nous n’apprécions guère les indices de matières premières traditionnels, parce qu’ils ne perme ent pas aux fournisseurs de trackers comme nous de suivre parfaitement les cours de ces matières premières, en raison des produits dérivés (futures) qui garantissent le taux de suivi. Comme ces futures doivent être renouvelés régulièrement, vous perdez les rendements au passage. Les prix des futures n’offrent donc pas le même rendement que l’indice au comptant (qui suit purement le prix des matières premières, NDLR), surtout sur de longues périodes. Pour y remédier, nous utilisons la
«Nous nous intéressons aux matières premières qui bénéficient de la transition énergétique, comme le cuivre.»
AANAND VENKATRAMANANRESPONSABLE DES ETF
CHEZ LGIM
méthodologie de Barclays Capital.
Nous partons de l’indice des matières premières de Bloomberg, qui comprend les cours de 23 matières premières, et examinons ensuite la meilleure façon de profiter de l’évolution de chacune d’elles. Le prix du gaz, par exemple, grimpe surtout en hiver. Nous intégrons donc cet effet saisonnier dans l’indice, et ne suivons donc pas le prix du gaz pendant l’été. Pour d’autres matières premières également, nous ne suivons pas leur cours tout au long de l’année. L’or est impacté par un important effet dollar, le pétrole par l’environnement macroéconomique et les produits agricoles par la météo. Nous intégrons tous ces éléments de sorte que les pondérations des matières premières dans l’indice changent constamment. Nous tentons ainsi de profiter au maximum des évolutions des prix des matières premières. Ce e stratégie a fait ses preuves ces dernières années. Depuis 2011, notre ETF a largement ba u l’indice Bloomberg
Un dernier axe à épingler dans vos ETF est la durabilité. De quelle manière l’intégrez-vous?
La dimension ESG (environnement, société et gouvernance d’entreprise, NDLR) est très importante pour nous. Nous l’intégrons dans la plupart de nos ETF. Pour l’ETF en obligations d’État indiennes, ce n’est évidemment pas important, mais ça l’est pour les ETF qui investissent plus largement dans les obligations. Nous examinons également l’aspect «engagement». Nous proposons des solutions d’investissement passif, mais nous sommes un investisseur actif.
Dans votre gamme d’ETF thématiques, envisagez-vous d’y glisser un ETF dédié aux crytomonnaies? Nous tenons les cryptomonnaies à l’œil, mais tant que le bitcoin n’est pas un actif réglementé, nous ne créerons pas d’ETF sur celui-ci.
Les frais moyens des fonds gérés activement sont passés de 1,16 à 1,06% par an entre 2019 et 2023, selon une étude de l’Efama.
La fédération européenne des fonds (Efama) a publié ce e semaine son annuaire 2023, qui ne manque pas de statistiques très instructives sur le marché européen des fonds.
On y lit ainsi que les frais des fonds gérés activement sont passés de 1,16 à 1,06% par an entre 2019 et 2023. Pour les fonds passifs, les frais ont baissé de 0,23 à 0,21%.
Les moyennes cachent de grandes différences. Pointons tout d’abord les écarts importants entre les fonds d’actions et les fonds d’obligations. Les fonds d’actions actifs ont imputé en moyenne 1,23% en 2023, contre 0,21% pour les fonds d’actions passifs. Les fonds obligataires ont des frais moins élevés: 0,67% en moyenne pour les fonds obligataires actifs et 0,18% pour les fonds passifs.
Les frais des fonds mixtes — investis à la fois dans des actions et des obligations et qui sont très populaires en Belgique — sont presque aussi élevés que ceux des fonds d’actions purs, à savoir 1,21%. On peut noter que la tendance à la baisse des frais dans ce e catégorie s’est arrêtée l’année dernière. Les frais moyens sont passés de 1,3% en 2018 à 1,18% en 2022, mais ont donc connu une
En 2023, les fonds obligataires actifs ont mieux performé (après frais) que les fonds passifs.
petite hausse en 2023.
L’Efama s’est également penchée sur l’impact de ces frais sur les rendements. Après déduction de ces coûts, les fonds d’actions passifs ont réalisé un rendement moyen de 16,7% en 2023, contre 13,1% pour les fonds actifs. Pour les fonds obligataires, la situation est inversée. Les fonds actifs ont surpassé les fonds passifs de 5,9% en moyenne (5,1%).
Mais ces moyennes dissimulent également des différences, surtout s’agissant des rendements à long terme. Côté fonds d’actions, par exemple, les résultats varient selon le secteur dans lequel les fonds investissent.
Sur une période de 10 ans, les fonds technologiques passifs (13,4% par an) ont surpassé les fonds actifs (12,7%). En revanche, les fonds actifs ont été plus performants dans le secteur financier, avec une performance annuelle moyenne de 7% au cours des dix dernières années, contre seulement 4,5% pour les fonds passifs.
Au vu de ce e grande hétérogénéité du marché des fonds, l’Efama estime ainsi qu’il est trompeur de tirer des conclusions ou de choisir des fonds sur la base de la moyenne des rendements passés.
Erik van de Weele devient responsable des clients institutionnels en Belgique et au Luxembourg chez le gestionnaire d’actifs néerlandais Robeco. Erik Van de Weele travaillait auparavant chez Allianz Global Investors, où il a dirigé pendant cinq ans le développement du wholesale au Benelux. Antérieurement, il a également officié chez Janus Henderson Investors et ABN AMRO Asset Management.
ETF
Les fonds indiciels équipondérés en vogue
Confrontés à un S&P500 toujours plus dominé par quelques poids lourds, comme les «Magnificent Seven», les investisseurs sont nombreux à miser sur des fonds à pondération égale sur cet indice boursier américain très prisé. En clair, ces fonds indiciels accordent à chaque action un même poids sans égard à leur capitalisation bourière. Selon les chiffres de Morningstar, les avoirs investis dans ces ETF au cours des 12 derniers mois ont été multipliés par six, à 4,3 milliards d’euros. Dans les ETF traditionnels sur le S&P500, les 10 plus grandes actions pèsent jusqu’à 35% de l’indice. Cela signifie que les 490 autres actions doivent se partager les 65% restants. La concentration n’a jamais été aussi élevée depuis 25 ans.
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AE Allianz Global Equity-C
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AE Allianz Strategy Dynamic-CEURGHI13.06 47.8600 47.650016.19 | AI Strategy Dynamic-C
AE Allianz Strategy Neutral-CEURGLI13.06 26.9200 26.85003.70 | AI Strategy Neutral-C EURGNI13.06 10.7200 10.69003.68
AE Carmignac Emerging Patrim-CEURGNI13.06 34.3300 34.04000.91 | Allianz DNCA Invest Eurose-CEURGFE13.06 1118.7800 1121.02005.13
AE Carmignac Patrimoine-C EURGNI13.06 28.9800 28.79006.62 | Allianz DPAML Bds EM Sustain-CEUROKL13.06 1193.3300 1184.71003.22
AE FvS Multiple Opportun II-CEURGFE13.06 32.0300 32.10005.61 | Allianz GI ActiveInvest Bal-CEURGNI13.06 1111.2100 1112.06009.51
AE MG Optimal Income-C EURGLI13.06 24.3600 24.24005.55 | Allianz GI ActiveInvest Def-CEURGLI13.06 1003.7500 1003.64007.12
AE Oddo Avenir Europe-C EURARY13.06 65.2400 66.26008.55 | Allianz GI ActiveInvest Dyn-CEURGHI13.06 1274.6400 1276.710012.52
AE Oddo Emerging Income-CEURGFE22.03 33.9700 34.0900- | Allianz GI Defensive Mix-C EURGLI13.06 1089.8500 1089.87009.20
AE Oddo Optimal Income-C EURGNI13.06 23.4400 23.45005.78 | Allianz GI Gl Sustainability-CEURARW13.06 1949.3300 1943.330013.73
AE Oddo ProActif Europe-C EURGFE13.06 34.5900 34.85006.14 | Allianz Immo Invest-C EUR13.06 108.1900 109.8200-4.14
AE Pimco Diversified Income-CEUROKW13.06 25.6400 25.58005.64 | Allianz JPM Emerging Markets-CEURARG13.06 1073.6000 1058.95004.86
AE Pimco Glob High Yield Bd-CEUROKH13.06 28.0000 28.01007.07 | Allianz MainFirst Global Equ-CEURARW13.06 1763.0600 1757.050017.75
AE Pimco Global Bond-C EUROKW13.06 25.1500 25.10002.91 | Allianz Nordea 1 Gl Climate-CEURARW13.06 2115.5400 2137.17009.26
AE Pimco Income-C EUROKW13.06 26.9900 26.95004.37 | Allianz ODDO BHF Polaris Bal-CEURGNI13.06 1276.1600 1269.96009.97
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ArgLfe DPl Def Alloc-C
EURGNI11.06 784.5400 786.87004.49 | ArgLfe Resp Growth-C EURGNE11.06 856.9400 846.68004.30
ArgLfe Dyn Grwth-C EURGHI11.06 597.5500 589.570011.34 | ArgLfe Resp Gwth Def.-C EURGNI11.06 626.2000 621.86002.97
ArgLfe Dynamisch-C EURGHI11.06 1038.3100 1027.78008.77 | ArgLfe Resp.Materials-C EURASG11.06 59.5000 59.42008.34
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ArgLfe Gl Thematic-C EURASJ11.06 1013.4500 989.49009.67 | ArgLfe Zr Def.-C
EURGLI11.06 569.2300 568.90003.10
ArgLfe Lg Life-C EURGFE11.06 725.1600 722.90002.27 | ArgLfe Defensief-C EURGLI11.06 663.7900 661.56004.34
ArgLfe Lifest Dyn.-C EURARW11.06 1127.7000 1117.20008.89 | ArgLfe DP Dyn Alloc-C
ArgLfe Longer Life Dyn-C EURASJ11.06 922.7200 919.18004.59 |
DP
DP
DP
DP
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DPAM
DPAM B Bal Low Stgy B EURGNI13.06 145.7300 145.67008.07 | DPAM Inv.B Eq.Sus.Fd.Tr B-CEURASC14.06 167.5600 167.3900-3.09
DPAM
DPAM B Bd € Med Term B EUROER14.06
DPAM
DPAM B
DPAM B Eq.Europ.Divid.B-C EURARE14.06 311.1700 314.37008.99 | DPAM L Eq EMU SRI MSCI Idx B-CEURARX14.06 203.1200 206.690017.34
DPAM B Eq.Europ.Sust.B-C EURARE14.06 444.2400 448.730011.07 | DPAM L Eq Eurp Behav Val B-CEURARE14.06 56.7700 57.69006.89
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DPAM B Eq.Japan Index B-C EURALJ13.06 158.7800 157.570011.75 | DPAM L Eq Wrl SRI MSCI Idx B-CEURARW13.06
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DPAM B Eq.World Sust.B-C EURARW14.06 376.0200 374.030021.89 | DPAML Bds EUR HY ShTm B-CEUROKH14.06 142.3200
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DPAM B Equities US ESG Lea BEURALU14.06 108.8100 107.7900- | DPAML Eq Conv.Research B-CEURARE14.06 1673.0400 1689.25007.71
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Dierickx Leys
Dierickx Leys System C-D EURARW13.06 1291.3200 1312.96009.22 | DLF III Gl Grwth Eq R EURARW13.06
Dierickx Leys II Bd Corp C-C EUROER13.06 1352.0900 1349.74004.45 | DLF III Low Vol Eq IC EURARW13.06 2267.4000 2260.25003.68
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Dierickx Leys II Bond C-C EUROER13.06 1140.9100 1139.52003.29 | DLF III Patrimoine R EURGNI13.06 111.2600
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NM-Eq Sm&Md Cap-C
NM-European RE-R-D
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Pictet Asset Management (Europe) S.A. 15, Avenue J.F. Kennedy - L-1855 Luxembourg Tél +352 46 7171 7350 - www.pictetfunds.com
Pictet-Qst Glob Sust Eq-P-CEURARW14.06 268.0100 266.780016.28 | Pictet-Health-P-C EURASJ14.06 327.5700 326.36009.85
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