Sabato Interieur (28 septembre 2024)

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SABATO 28 09 24

DESIGN

QUARTZITE, RÉSINE ET TERRE À PISÉ

Comment les NOUVEAUX MATÉRIAUX influencent les intérieurs

CHANGEMENT DE DÉCOR

Des pavillons de jardin, à la table d’hôtes de NICOLAS MISERA en passant par les hôtels arty

Kashima. Michel Ducaroy Made in France

Vous feuilletez aujourd’hui un numéro de Sabato regorgeant d’intérieurs inspirants, de superbes maisons d’hôtes et d’hôtels exceptionnels. Ce n’est pas une raison pour zapper le sang, la sueur, les larmes et, surtout, la poussière qui ont précédé ces projets éblouissants, ni les innombrables heures de travail acharné, réunions de chantier, devis et échantillons pour naliser les choix.

Vous l’aurez deviné: chez moi, la rénovation bat son plein. On démolit murs et plafonds; on refait le carrelage des salles de bain; plusieurs podiums sont même en cours d’installation (oui, une longue histoire) -aujourd’hui, mon univers semble recouvert en permanence d’une ne couche de poussière et c’est avec un plaisir non dissimulé que je m’en échappe.

J’adore les chambres d’hôtel impeccables, surtout si elles sont sublimées par une généreuse dose d’art et de design, comme celles présentées en page 50. Je me vois tout

aussi bien dans l’un de ces pavillons de jardin (ou chambre d’amis). Mais ce que j’attends avec le plus d’impatience, je bous littéralement, c’est de passer des soirées au Barracuda, le premier restaurant du groupe Big Mamma à ouvrir ses portes en Belgique (page 82). Mamma mia, on l’attendait celui-là! À Londres, décrocher une table dans l’un des établissements du groupe relève plus de la prouesse qu’autre chose. Presque un dé . Il faut dire que l’atmosphère, l’ambiance, la déco et la musique entraînante y sont incomparables. On en oublierait presque qu’on y vient aussi pour manger. Reste à voir si cette formule, transposée sur la place Flagey à Bruxelles, aura autant de succès. À suivre!

AN BOGAERTS RÉDACTRICE EN CHEF

TERRE À PISÉ, QUARTZITE ET RÉSINE SONT LES NOUVEAUX

MATÉRIAUX QUI FONT VIBRER LA DÉCORATION D’INTÉRIEUR

BIG MAMMA À BRUXELLES LA CUISINE ITALIENNE DANS UN ÉCRIN ART DÉCO ULTRA EXTRAVAGANT

ACCUEIL À LA COOL TROIS EXEMPLES DE CHAMBRES D’AMIS NICHÉES DANS LA VERDURE

CASA MISERA

Bienvenue chez le chef étoilé Nicolas Misera

LES FINES BULLES DU CHAMPAGNE RUINART, SOURCE D’INSPIRATION DE L’ARCHITECTE SOU FUJIMOTO

AU RESTAURANT JACOBIN

À BRUGES, UNE CUISINE

SOIGNÉE SANS CHICHIS

GO GO GADGET

LE KIT INTERNET DE SPACEX EST-IL HYPE, HYPER RAPIDE OU HYPER FONCTIONNEL?

CARTE SUR TABLE

Le samedi de Charlotte Rigo, gérante de l'enseigne de design bruxelloise Dominique

Rigo: balade avec Sully, ratatouille maison et doudous pour une bonne cause.

Reportage: Natalie Helsen Photo: Alexander D'Hiet

MON SABATO CHARLOTTE RIGO

Lectrice assidue de la rubrique Mon Sabato, Charlotte Rigo nous prévient d’emblée: «Je pourrais vous décrire le samedi parfait de mes voisins, mais ce ne serait pas exact.» En e et, depuis 30 ans, le samedi de la gérante de Dominique

Rigo, l’enseigne de design d’intérieur fondée par son père il y a 50 ans, est une journée de travail. «Pour une boutique, c’est la journée la plus chargée de la semaine: les couples ont en n le temps de venir ensemble.» Inutile de lui demander quel est son marché préféré. «Je n’y vais jamais sauf, peut-être, le dimanche.»

8H30 - «Je me lève le plus tard possible. Comme cela ne me prend pas beaucoup de temps pour me rendre au magasin, j’en pro te pour faire pas mal de choses en une heure. Un café noir à

la main, je consulte mes mails et les actualités. Ensuite, je fais une petite promenade dans la forêt de Soignes avec Sully, mon chien, que j’ai adopté en Roumanie. Cette petite demi-heure est exactement ce dont j’ai besoin.»

9H30 - «La première chose que je fais en arrivant au magasin, c’est mettre de la musique, sinon je cogite trop. En fonction de mon humeur, je choisis une playlist pop ou jazz sur Spotify ou une playlist de ma lle cadette. Même si je suis très organisée, mon bureau est un vrai capharnaüm. Pendant que je m’occupe de ma boîte mail, l’équipe arrive et la journée de travail commence. Contrairement à la semaine, où l’administration et les fournisseurs prédominent, le samedi est une journée consacrée à la vente. C’est ce jour-là que la plupart des rendez-vous sont programmés.»

12H30 - «Je mange une salade ou quelque chose que j’ai préparé la veille avec des produits de qualité. Ma bonne adresse pour les courses? (elle sourit) Je fais mes courses en ligne chez Delhaize depuis des années, et

GÉRANTE DE L'ENSEIGNE DE DESIGN DOMINIQUE RIGO. DÉCORATRICE. FAIT DU CROCHET POUR LA BONNE CAUSE.

elles sont livrées au moment où mon aide-ménagère est à la maison. Je préfère passer le peu de temps libre dont je dispose à visiter une exposition ou à voir des amis.»

13H00 - «Le samedi, le magasin est en perpétuel mouvement. Mon bureau est un peu à l’écart, mais je tiens à en sortir régulièrement pour saluer les clients, y compris ceux que je ne connais pas encore. Cela me permet de mieux cerner leurs attentes et leurs besoins. Si je prends encore autant de plaisir à travailler six jours sur sept, c’est parce que mon travail est en parfaite adéquation avec ma philosophie de vie: plus que vendre un produit, je cherche à o rir du confort et du bien-être, même s’il ne s’agit que de six chaises.»

18H30 - «Mon père sortait beaucoup, mais après une longue journée de travail, je préfère me retirer au calme. Beaucoup de mes clients fréquentent les mêmes adresses que moi et, bien que mon travail soit une passion, il y a des moments où j’ai juste envie d’être seule. C’est l’heure de fermeture et je rentre chez moi.»

CEUX QUI ME CONNAISSENT

BIEN SAVENT QUE LE SOIR, JE PRÉFÈRE RESTER DANS MON CANAPÉ, UN VERRE DE VIN BLANC À LA MAIN.

19H00 - «Mes lles viennent me rendre visite. Nous sommes très proches, et elles le sont tout autant entre elles: depuis qu’elles ont quitté la maison pour aller faire leurs études à Bruxelles, elles partagent un petit appartement. Les voir s’amuser autant et pouvoir passer un bon moment avec elles est une immense erté.»

20H00 - «Tant qu’il fait encore jour, je sors Sully. Avec un peu de chance, nous pourrons pro ter d’une belle promenade sous le soleil couchant.»

20H30 - «Si je pouvais, je dînerais tous les soirs au Bozar, le restaurant de Karen Torosyan. Quand c’est moi qui cuisine, je fais simple et sain: une ratatouille accompagnée d’un bon poulet ou bien des pâtes fraîches avec des tomates, de l’ail et de l’excellente huile d’olive. Un repas simple et authentique, ce qui correspond à ma personnalité.»

21H00 - «En général, on me perçoit comme une personne qui court toute la journée d’un endroit à l’autre, mais ceux qui me connaissent bien savent que le soir, je préfère rester dans mon canapé, un verre de vin blanc à la main - de préférence un pouilly fumé. Ensuite, c’est l’heure de mon yoga mental, autrement dit, le crochet. Depuis des années, en collaboration avec une association de bénévoles, je crochète des petites pieuvres qui seront les doudous destinés aux prématurés de l’hôpital CHIREC à Bruxelles.»

1H00 - «Je me couche tard. Entre le retour à la maison, manger, me détendre et me préparer doucement à aller dormir... il est déjà 1 heure du matin. Heureusement, le lendemain, je me lèverai heureuse de faire quelque chose que j’aime.»

3 BONS PLANS

1. ESPACE CONSTANTIN CHARIOT

« CETTE GALERIE VIENT D'OUVRIR SES PORTES, MAIS JE LA RECOMMANDE VIVEMENT. » RUE PIERRE DECOSTER 110 À FOREST, WWW. ESPACECONSTANTINCHARIOT.

COM

2. ATLAS OF FURNITURE DESIGN

« FEUILLETER CET IMPRESSIONNANT OUVRAGE DE RÉFÉRENCE SUR L'HISTOIRE DU DESIGN

DU MOBILIER EST UN PUR PLAISIR. »

ÉDITÉ PAR VITRA DESIGN MUSEUM, DISPONIBLE EN LIBRAIRIE.

3. CHÂTEAU MARTET - LES VIGNES DE COMPOSTELLE « DÉGUSTER CE VIN BLANC COURONNE MA SOIRÉE DU SAMEDI. »

DISPONIBLE NOTAMMENT CHEZ DE CONINCK, 376 RUE VANDERKINDERE À UCCLE, WWW.DECONINCKWINE.COM

&ÇÀLÀ

La mixologie vue par Lionel Jadot. Une nuit dans le premier atelier de Poltrona Frau.

Lize Feryn et Aster Nzeyimana mettent en ligne leur label de mode pour tous.

Pharrell Williams, artiste brillantissime.

TO DANCE

HORLOGE VINTAGE

L’ICONIQUE HORLOGE MURALE

« BALL CLOCK » , CONÇUE PAR GEORGE NELSON, CÉLÈBRE SES

75 ANS AINSI QUE LES 25 ANS DE SA RÉÉDITION PAR VITRA.

L’OCCASION IDÉALE POUR LANCER UNE NOUVELLE RÉÉDITION, CETTE FOIS DANS LES COLORIS DAWN’, ‘SUNRISE’, ‘SUNSET’, ‘DUSK’ ET EN ÉDITION LIMITÉE.

DISPONIBLE À PARTIR DU 1 ER NOVEMBRE, 325 EUROS. WWW.VITRA.COM

CLUBBING NUMÉRIQUE

Pour être honnête, on ne sait pas trop à quoi nous attendre, mais c’est précisément ce qui fait tout le charme de Woom, qui promet une expérience nocturne inédite dans un espace immersif à 360°.

Plus-One Gallery et Artist Proof Studio s’unissent pour lier art numérique, musique et clubbing. Lors de la soirée inaugurale, le 5 octobre, l’artiste Victor Verhelst plongera l’audience dans son univers virtuel «Trippy Vegas» avec un VJ set.

WWW.WEAREWOOM.BE INSTAGRAM: @WEAREWOOM.BE

TO STAY BELLE NUIT

Existe-t-il des endroits en Italie qui ne sont pas envahis par les touristes? Le village de Tolentino, dans les Marches, est un de ces trésors cachés. Cependant, la récente ouverture de l’Interno Hotel pourrait changer la donne, car il ambitionne de devenir le rendez-vous des amateurs de design. Installé dans un bâtiment monumental qui abritait les premiers ateliers du célèbre label de design Poltrona Frau, il propose 25 chambres et 5 suites, toutes uniques.

La particularité de ces espaces réside dans le fait que chaque chambre a été décorée par un designer di érent ou avec les créations d’un designer/label de design spéci que. On peut ainsi passer la nuit dans la chambre de Nendo, de Giò Ponti, de Thonet ou de Cappellini (en photo). L’hôtel propose même des formules permettant de changer de chambre chaque nuit tout au long de son séjour.

À PARTIR DE 149 EUROS. WWW.INTERNOMARCHE.IT

TO VISIT

MIXOLOGY

L’architecte d’intérieur et designer bruxellois Lionel Jadot ne se contente pas d’exceller dans son domaine: il est également passé maître dans l’art de rassembler des talents, comme en témoigne Zaventem Ateliers. Cet espace multi créatif, installé dans une ancienne papeterie, accueille artistes, designers et artisans. C’est donc logique qu’il ait été choisi comme curateur de la nouvelle foire Curated, axée sur le ‘collectible design’, soit des objets artistiques utilitaires produits en petite série.

44 designers y présenteront leurs créations, comme le fauteuil rose bonbon ‘Eye Candy Armchair’ de la créatrice de mobilier anversoise Amber Dewaele, les réalisations du Français Aurélien Veyrat qui travaille avec des briques de récupération, ou le chandelier de la maison belge Aether/Mass.

Cette foire prendra ses quartiers dans le Mix, l’ancien immeuble de bureaux de la Royale Belge, transformé en espace d’accueil sous toutes ses formes - hôtel, restaurants, food market, wellness et salles de coworking. Un choix logique: c’est Lionel Jadot qui s’est chargé de la décoration de cette nouvelle adresse et qui a sélectionné plus de 50 créateurs pour concevoir mobilier, textiles, luminaires et objets.

DU 11 AU 13 OCTOBRE, ENTRÉE GRATUITE, INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR WWW.MIX.BRUSSELS/CURATED

«Quoi de plus cool qu’un homme de 65 ans qui porte avec aisance le même costume qu’une femme de 20 ans?» L’actrice et créatrice Lize Feryn se réjouit du succès du premier pop-up store à Anvers du label Melange. Un accueil positif qui se poursuit avec une nouvelle étape: une boutique en ligne.

Ce projet a été conçu par l’actrice et le journaliste Aster Nzeyimana, avec l’ambition de contrôler tous les aspects d’une marque de mode, de la conception

des silhouettes au choix des tissus, en passant par l’organisation des séances photo et la vente.

La mission que le couple s’est donnée est ultra actuelle: proposer une mode non genrée. Cette direction est parfaitement illustrée dans les nouvelles images de campagne où Lize et Aster jouent les mannequins avec des nalistes de ‘Belgium’s Next Topmodel’, Oran et Aissata.

TO SHOP

ALLIANCE TITANESQUE

«Partner let me upgrade you», chantait Beyoncé, la chanteuse américaine et également derrière une collaboration très remarquée avec Ti any & Co. Et la maison joaillière, qui appartient désormais à LVMH, a beau a cher 187 printemps, elle a compris tout l’enjeu des collabs et les enchaîne: Nike, Supreme, Patek Philippe, Fendi et même Rimowa. Dernière en date, et pas des moindres: l’incontournable Pharrell Williams.

Plusieurs fois aperçu arborant d’extravagantes lunettes en diamants (20 carats!), signées Ti any & Co of course, le directeur artistique pour Louis Vuitton

Homme, n’a jamais caché son penchant pour les bijoux: «Jewelry is the punctuation mark of a person», avoue-t-il. Aujourd’hui, c’est un second volet d’une collection unisexe «Ti any Titan par Pharrell Williams» qui voit le jour, tirant son inspiration du trident de Poséidon, souverain de la mer et roi de l’Atlantide. C’est aussi un subtil clin d’œil à Atlantis, le quartier à Virginia Beach où Pharrell Williams a grandi. Dé ant les conventions du design de la joaillerie ne, les pièces juxtaposent le motif en forme de lance, des diamants, les maillons, avec des perles d’eau douce à haute brillance de plus de 11mm.

LUMIÈRE GRAPHIQUE

LA BOUTIQUE EN LIGNE ZANGRA, CONNUE DEPUIS 15 ANS POUR SES LAMPES ET INTERRUPTEURS EN PORCELAINE, OUVRE SON PREMIER MAGASIN IRL. POUR L’OCCASION, NYNKE TYNAGEL ( EX - STUDIO

JOB ) A CONÇU TROIS LUSTRES GRAPHIQUES COMPOSÉS DE LAMPES ZANGRA.

5.000 EUROS, QUAI AU FOIN 39 À BRUXELLES. WWW.ZANGRA.COM

NIGHTS IN WHITE SATIN

On dit que «dormir est le nouveau sport». Cette maxime encourage les fabricants de lits à redoubler d’e orts pour améliorer la qualité du sommeil de leurs clientèle.

Ainsi, pour sa dernière édition, le lit ‘Donatello’ de Magnitude est revêtu d’un tissu nommé ‘Distressed’ et est accompagné d’oreillers plus moelleux que jamais. Un encouragement à lire au lit avant de plonger avec délice dans les bras de Morphée.

WWW.MAGNITUDE.BE

Shokz lance une nouvelle version des écouteurs ultralégers ‘OpenRun Pro’, les ‘OpenRun Pro 2’. Ces derniers combinent la technologie de la conduction osseuse et celle de la conduction aérienne, ce qui permet d’écouter ses playlists ou ses podcasts avec une qualité sonore exceptionnelle, tout en n’étant pas totalement coupé des sons environnants. Disponible en noir discret et en orange vitaminé.

DE SIGN

Terre à pisé, quartzite et résine: zoom sur ces nouveaux matériaux. TikTok, prescripteur de tendances déco. Une nuit au musée, petit-déjeuner compris.

A

LE MARBRE ET LE BÉTON SONT-ILS TROP VUS? TERRE

À PISÉ, QUARTZITE ET RÉSINE COULÉE SONT PRÊTS

À DÉTRÔNER CES VALEURS ÉTABLIES. LES GRANDS

ARCHITECTES NICOLA SCHUYBROEK ET GLENN SESTIG

LES UTILISENT DÉJÀ. «AUCUN AUTRE MATÉRIAU N’OFFRE AUTANT DE POSSIBILITÉS.»

MATERIAL

REPORTAGE: IRIS DE FEIJTER

CI - CONTRE LE DESIGNER LUKAS COBER EST CONNU POUR SON UTILISATION INNOVANTE DE LA RÉSINE SYNTHÉTIQUE ET DE LA FIBRE DE VERRE. CETTE IMAGE EST TIRÉE DE SON EXPOSITION À LA GALERIE OBJECTS WITH NARRATIVES AU SABLON À BRUXELLES.

CI - CONTRE LE PISÉ EST UN DES MATÉRIAUX LES PLUS POLYVALENTS, RAPPELLENT DRAGA & AUREL.

À DROITE. LA COLLECTION

PURPLE NEBULA DU STUDIO

OBJECTS OF COMMON INTEREST.

01.

La résine, le nouveau

verre

Qu’est-ce que c’est? Une matière synthétique, composée de deux éléments que l’on mélange puis que l’on coule dans un moule avant de la laisser durcir; d’où son nom complet, résine de coulée. «Le terme de résine est générique: il y a toutes sortes de résines -époxy, polyester, acrylique ou polyuréthane- chacune avec une composition chimique et des propriétés di érentes», explique Sotiris De Wit, producteur de résine qui, dans son atelier, fait travailler 20 personnes pour les grands noms du monde du design et de l’art. Pourquoi est-elle intéressante? «Je ne connais aucun autre matériau aussi polyvalent que la résine. Formes, couleurs et nitions: tout est possible», explique le designer Laurids Gallée, un Autrichien installé à Rotterdam. Il connaît ce matériau sur le bout des doigts, car il conçoit et fabrique des objets en résine. Diplômé de la Design Academy d’Eindhoven, il a travaillé chez S.T.R.S., le plus célèbre atelier de résine d’Europe, fondé par le Belge Sotiris De Wit. La designer Sabine Marcelis loue également la polyvalence de la résine: «La lumière et la transparence sont au centre de mon travail. La résine s’y prête parfaitement, car elle peut être transparente ou opaque; brillante ou mate.»

Quand la résine a-t-elle percé? Il y a 10 ans, quand Sabine Marcelis a présenté des néons en résine. Cependant, ce sont les ‘Candy Cubes’, dans les boutiques Celine, qui l’ont vraiment fait connaître. Son ascension s’est faite en parallèle de celle de Sotiris De Wit, avec qui elle partage son studio.

Je ne connais

aucun autre

matériau qui soit aussi
polyvalent que la résine. Toutes les formes, toutes les couleurs et toutes les nitions sont possibles.

Il a appris le métier auprès de Vincent De Rijk, qui s’est fait connaître dans les années 1990 grâce à des maquettes en résine pour le cabinet d’architecture OMA de Rem Koolhaas à Rotterdam.

Quels sont les inconvénients? Elle est moins dure que le verre et donc moins résistante aux gri es. Elle est moins solide aussi: pour qu’un plateau de table ne se déforme pas, il doit avoir une épaisseur de 4 cm. Cependant, le principal problème est son empreinte écologique: la résine est un produit chimique toxique pour l’homme et l’environnement. «Dans mon atelier, nous ne travaillons qu’avec de la résine de polyester», explique De Wit. «Je travaille avec une résine biosourcée composée à 22% d’éléments naturels et je teste une nouvelle version à 66% -j’espère arriver à 90%.»

Il est impossible de refondre la résine, mais on peut la déchiqueter et l’ajouter à une nouvelle résine, ce qui donne un aspect terrazzo. La complexité du processus de coulée est un autre point négatif. De Wit: «Il nous arrive encore de rater notre coulée. L’humidité, la force avec laquelle on mélange les deux composants, la température: tout in ue sur le résultat nal.»

Et le prix? «La résine n’est pas bon marché, mais c’est surtout le processus, à forte intensité de main-d’œuvre, qui la rend coûteuse», pose Laurids Gallée, dont le canapé en résine coulée se vend entre 10.000 et 15.000 euros. «J’utilise une résine de polyester résistante aux UV pour que mes pièces ne se décolorent jamais. Cependant, ce type de résine rétrécit lors du processus de coulée: je dois donc mouler un grand bloc, qu’il faut ensuite sculpter et polir à la main pendant des heures.»

CI - CONTRE UNE TABLE

D’APPOINT DE LA SÉRIE

‘TRALUCID’ DE LAURIDS GALLÉE.

CI - DESSOUS LES CÉLÈBRES

‘CANDY CUBES’ DE SABINE MARCELIS.

Le studio de design Objects of Common Interest a trouvé une solution à ce problème, explique sa cofondatrice, Eleni Petaloti. «Il y a quelques années, nous avons repris le studio new-yorkais d’Ovidiu Colea, qui a mis au point une recette et une méthode très e caces. Nous l’avons transféré à Athènes, où nous disposons d’un atelier où nous produisons tout nous-mêmes.»

Où peut-on en voir? «La galerie bruxelloise Objects With Narratives, spécialisée dans le design de collection, présente des pièces en résine signées Laurids Gallée, Cobra Studios et Lukas Cober. Et les créations d’Objects of Common Interest sont à la galerie Nilufar à Milan, qui propose aussi des pièces de Draga & Aurel, Studio Nucleo et Flavie Audi.»

Dada Engineered

À DROITE À FLORENCE,

PIERATTELLI ARCHITETTURE A

CHOISI DU QUARTZITE POUR

Qu’est-ce que c’est? «Une pierre naturelle qui se forme quand le grès est soumis à une forte pression et à une chaleur extrême. Principalement extrait au Brésil, le quartzite n’a rien à voir avec le composite de quartz.»

Pourquoi est-il intéressant? «Le quartzite est aussi résistant et facile à entretenir que le granit. En d’autres termes, il résiste aux jets d’acide, aux casseroles brûlantes et aux gri es comme le granit, dont il n’a ni le look années 90 ni la connotation funéraire. Esthétiquement, le quartzite se rapproche davantage du marbre, tout en o rant une vaste palette de couleurs et de motifs.»

CI - CONTRE L’ARCHITECTE

GLENN SESTIG A EU À

L’UTILISATION DU QUARTZITE

POUR THE BAKERY DE JOOST

ARIJS À GAND.

Quand le quartzite a-t-il percé? Selon le fournisseur de pierres naturelles BMB, l’o re et la demande de quartzite ont considérablement augmenté. «Nous avons constaté une nette augmentation de la demande ces trois dernières années. De plus en plus de nouvelles variétés arrivent sur le marché. Face à cette demande, les exploitants cherchent de nouvelles carrières.» Le concessionnaire Brachot - qui a plusieurs carrières - a rme que la demande augmente d’un quart par an. Sophie Bekaert, directrice artistique chez le négociant en pierres naturelles Hullebusch, con rme: «La semaine dernière, j’étais en Italie pour acheter du quartzite et le choix est nettement plus étendu qu’avant. Honnêtement, je trouve que le quartzite ne correspond pas tant que ça au marché belge. On trouve beaucoup de couleurs vives et arti cielles, comme des bleus pétants ou des verts éclatants, avec une nition brillante, ce

Le quartzite, le nouveau marbre

Le quartzite offre la dureté du granit et l’élégance du marbre.

À DROITE UNE RÉALISATION DE HULLEBUSCH EN TAJ MAHAL, UNE VARIANTE DU QUARTZITE.

qui n’est pas raccord avec le style sobre des intérieurs belges. Nous optons donc plutôt pour des teintes claires, des motifs discrets et une nition mate et brossée.» Le détaillant de pierres naturelles Van Den Weghe nous con e que seuls 20 à 30% des quartzites ont de belles couleurs, comme le «Taj Mahal» crème. Au moment de faire son choix, il faut se demander quelle est la plus belle pierre pour l’usage prévu.

Quels sont les inconvénients? «Le quartzite est extrêmement dur, mais il est aussi parsemé de petites ssures. Pour éviter qu’il se casse lors du découpage, on pratique le ‘résinage’: on injecte de la résine synthétique dans un bloc de quartzite sous vide. Autre point négatif: le quartzite a un look and feel plus froid que le marbre ou le travertin.»

Et le prix? Le quartzite est plus cher que le granit, mais dans la même gamme de prix que le marbre. Par contre, certaines variétés rares, comme le quartzite rose, sont beaucoup plus onéreuses. «Les coûts de façonnage aussi sont plus élevés que pour le marbre, car des outils spéci ques sont nécessaires pour scier ce matériau extrêmement dur», explique Bekaert.

Qui l’a déjà utilisé? L’architecte Glenn Sestig a choisi le quartzite «breccia imperiale» pour la boulangerie The Bakery (Gand). «Il présente les motifs délicats et les couleurs profondes du marbre. Sa dureté et sa durabilité sont des atouts», ajoute Sestig. Et l’architecte bruxellois Marc Corbiau a réalisé une salle de bain complète en quartzite.

CI - CONTRE L’ARCHITECTE

PETER ZUMTHOR A REVÊTU

DE QUARTZITE LES THERMES DE VALS EN SUISSE.

Où peut-on en voir? Les thermes de Vals, en Suisse, conçus par l’architecte Peter Zumthor, sont un exemple emblématique du quartzite: elles sont recouvertes de 60.000 plaques de quartzite issu des carrières de Vals.

03. Le pisé, le nouveau béton

Qu’est-ce que c’est? Le pisé -ou terre à pisé- est une technique de construction consistant à compacter un mélange d’argile, de terre, de sable et de gravier couche par couche entre deux panneaux de co rage, créant une texture strati ée caractéristique. En anglais, elle porte le nom de «rammed earth».

Est-ce nouveau? Pas du tout. Le pisé est une technique de construction traditionnelle. Certains bâtiments en pisé ont plus de mille ans et sont encore intacts, comme ceux de Sanaa, au Yémen, où l’on peut toujours voir des édi ces en pisé de 13 étages. On trouve également des églises et des bâtiments publics en pisé dans le sud de la France et en Allemagne. Cette technique connaît un regain d’intérêt grâce à l’importance accordée à la construction écologique et durable. L’entreprise bruxelloise BC Materials joue un rôle de pionnier dans ce domaine: elle produit du pisé, forme des entrepreneurs, propose des kits prêts à l’emploi pour les amateurs, développe des projets sur mesure pour les architectes et explore de nouvelles applications. «Nous avons modernisé cette technique grâce aux machines et connaissances actuelles», explique Ken De Cooman, cofondateur de BC Materials.

Pourquoi est-il intéressant? Le pisé est entièrement recyclable. Et il permet de recycler un déchet, comme la terre excavée, pour en faire une ressource. En n, il n’est pas nécessaire de cuire le pisé, ce qui permet d’économiser de l’énergie. «Outre les avantages écologiques, le pisé a également un e et béné que sur la santé», souligne De Cooman. «Le pisé crée des murs dits ‘respirants’, qui régulent l’humidité de l’air. De plus, il a la capacité de xer les particules toxiques, puri ant ainsi l’air intérieur. En somme, le pisé s’intègre parfaitement dans la philosophie de la construction saine. Et ce matériau a aussi d’excellentes propriétés acoustiques.»

Quand le pisé a-t-il percé? BC Materials est le pionnier au Benelux: «Nous avons commencé en 2019 et depuis, la demande double chaque année. Nous étions à 2.000 tonnes l’année dernière et nous atteindrons les 4.000 cette année. Cela reste un produit de niche, mais nous sentons qu’il intéresse de plus en plus de monde.»

Quels sont les inconvénients? Le pisé n’est pas aussi solide que le béton. Cependant, des essais sont en cours pour produire des planchers porteurs en pisé renforcés par du bois. D’ici cinq ans, cela deviendra réalisable», prévoit De Cooman. «De plus, avec notre climat humide, c’est compliqué de réaliser des façades en pisé. C’est possible, mais cela exige beaucoup de savoir-faire et d’expérience.»

Existe-t-il des alternatives? Une option intermédiaire très répandue est le béton damé, ou «rammed concrete».

Comme le pisé, il est appliqué en couches entre des panneaux de co rage avant d’être compacté. Cette ancienne technique est tombée en désuétude avec l’apparition du béton armé. L’architecte Peter Zumthor l’a remise au goût du jour pour la Kapelle Bruder Klaus à Wachendorf, en Allemagne. En Belgique, des architectes comme Glenn Sestig et Bruno Erpicum l’ont aussi déjà utilisé. «On obtient l’esthétique strati ée du pisé, combinée à la solidité du béton», explique Bram Maes, coordinateur de chantier et spécialiste du béton. Ce procédé peut aussi être utilisé pour le mobilier, comme les banquettes arrondies du nouveau restaurant Dunas à Knokke, conçu par l’agence de design Grain.

Et le prix? Le pisé est plus coûteux que le béton, principalement en raison de son exécution très gourmande en main-d’œuvre, car il est compacté manuellement. Cependant, une révolution vers la robotisation est en cours, précise De Cooman. «En Suisse, des panneaux préfabriqués en pisé sont déjà produits de manière automatisée. Le cabinet

Le caractère durable et respirant du pisé en fait un matériau idéal.

CI - DESSUS ON PEUT

FABRIQUER SOI - MÊME LA

« LAMPE À TERRE » EN SUIVANT

UN WORKSHOP DONNÉ PAR BC MATERIALS.

CI - CONTRE LES

ARCHITECTES HANNE

ECKELMANS ET NICOLAS

COECKELBERGHS ONT

UTILISÉ DU PISÉ POUR

FAÇONNER LE MEUBLE DE

CUISINE DANS LEUR MAISON À MOLENBEEK.

d’architecture Herzog & de Meuron a même construit un grand entrepôt avec ces panneaux. Nous testons actuellement une version liquide du pisé, qui pourrait être coulée en tant que revêtement de sol. C’est beaucoup plus rapide, et donc moins coûteux.»

Quels architectes l’ont déjà utilisé? BC Architects, la société mère de BC Materials, réalise des bâtiments en pisé depuis 2012. L’architecte bruxellois Nicolas Schuybroek vient de livrer une villa en pisé à Wilrijk où il l’a utilisé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Grâce à l’architecte Peter Van Impe, du bureau Ast77, le plus haut mur en pisé d’Europe se trouve en Belgique: pour sa maison de Tirlemont, il a érigé un mur de plus de 15 mètres de haut en pisé.

Où peut-on en voir? Dans la réserve naturelle de Negenoord, dans le Limbourg, se dresse une tour d’observation en pisé conçue par le bureau d’architecture De Gouden Liniaal. À Anvers, le concept store Moose in the City et le café Nives possèdent chacun un comptoir en pisé. Dans le showroom bruxellois du cuisiniste Firmax, on peut admirer une grande table en pisé.Toujours à Bruxelles, la galerie Maniera propose une lampe en pisé conçue par Bernard Dubois. À Arles, dans le sud de la France, BC Materials a également construit un grand atelier en utilisant du pisé.

La maison des architectes Mathieu Luyens (40 ans) et Julie van De Keere illustre comment les objets peuvent acquérir une dimension immatérielle. Ici, rien n’est laissé au hasard: presque tout le mobilier vient de la mère de Luyens, décédée en 2022. «Quand j’étais étudiant, elle s’est consacrée à l’aménagement de mon studio. J’ai acheté le canapé ‘Soriana’ de Tobia Scarpa pour Cassina sur ses conseils. Je le considère comme le début de ma collection.À l’époque, il n’était pas aussi prisé: il m’a coûté 1.000 - 1.500 euros. Pour un canapé d’occasion, cela me semblait beaucoup, mais ma mère m’a appris qu’une pièce spéciale a son prix.»

Aujourd’hui, ce canapé, devenu très tendance, vaut dix fois plus. «Je n’en ai jamais eu d’autres», con e Luyens. «Quand nous avons emménagé ici, nous l’avons fait retapisser. J’envisage depuis un moment d’acheter un canapé plus grand, mais cela impliquerait de me séparer de tellement d’autres pièces,

L’univers des collectionneurs est fait de rêves, de possessions et (parfois) d’obsessions. Cette semaine: l’architecte Mathieu Luyens, dont l’intérieur est un hommage à la passion de sa mère pour le design.

comme ses chaises Eames, que c’est hors de question. Ma mère m’a o ert la chaise ‘AWC Windsor Chair’ et les fauteuils ‘Barcelona Chairs’ de Ludwig Mies van der Rohe pour Knoll Studio lors de mon installation dans un vrai appartement.»

PAS DE CACOPHONIE

La mère de Luyens, Brigitte De Lange, lui a légué des créations de l’architecte et designer française Charlotte Perriand, comme les chaises chromées ‘Les Arcs’ avec assise en cuir. «J’ai acheté des rééditions de Perriand comme la table basse, les tabourets, ainsi que la table de réunion et les chaises de bureau», précise Luyens. «De temps en temps, nous intégrons une nouvelle pièce qui s’harmonise avec les pièces héritées, comme la table de cuisine de Knoll et les chaises ‘Tulip Armchairs’ d’Eero Saarinen en noir. Ou le tabouret de bar

‘Bertoia’, la lampe de cuisine et la table en aluminium de Fractall. Notre intérieur est un mélange, mais sans cacophonie. C’est un assemblage éclectique, où tout trouve sa place.»

«Forte» est le premier quali catif qui vient à l’esprit de Luyens pour décrire sa mère. «Lorsqu’elle entrait quelque part, on la remarquait tout de suite. Elle était joviale et appréciée, et elle adorait bavarder. Elle savait donner aux gens l’impression qu’ils venaient de rencontrer leur nouvelle meilleure amie, et elle ressentait la même chose. Mais elle pouvait aussi être ferme et directe.»

«Dans les années 90, elle se rendait chaque mois dans son magasin préféré à Merelbeke, que ce soit pour acheter un coquetier ou un fauteuil de B&B Italia, ou une pièce de Vitra ou d’Alessi. À Ostende, elle se rendait chez White Interiors: c’est là que son goût pour le vintage s’est développé: elle y a acheté cette ‘Lounge Chair’ et cet ‘Ottoman’ de Charles et Ray Eames.»

COLLECT & SHOW

MATHIEU LUYENS

REPORTAGE: BERT VOET

PHOTO: WOUTER MAECKELBERGHE

De Lange adorait acquérir de nouvelles pièces, mais vu l’espace limité, beaucoup ont été stockées. «C’est dommage», explique son ls, «car l’humidité et la moisissure peuvent les abîmer. Lorsque mon frère et moi avons quitté la maison, nous avons pu choisir des pièces pour nos appartements. Ce transfert s’est fait de manière progressive. Comme mon frère Laurens s’intéresse moins au design, c’est ma mère qui a aménagé son intérieur, ce qui fait qu’il possède des pièces très tendance. Après son décès, il nous a su d’une demi-heure pour nous répartir ses biens, sans estimations.»

À GAUCHE CHAISE VINTAGE EN FRÊNE 'PLYWOOD GROUP DINING CHAIR', VITRA. SUSPENSION GUBI MULTILITE PENDANT NEUVE, LOUIS WEISDORF ( 1972 )

CI - CONTRE CHAISE LONGUE ET OTTOMANE, CHARLES ET RAY EAMES ( VITRA ) TABLE BASSE 'HENGE', FRACTALL; LAMPE 'ROY', VIABIZUNNO.

«Ma mère avait tout en triple, y compris les assiettes, les couverts et les verres. C’est magni que, et je lui en suis reconnaissant, mais j’ai réalisé que les héritages peuvent aussi être contraignants: il y a peu de choses que j’ai choisies moi-même. Nous avons également hérité de sa 'casa payesa', une des plus anciennes fermes authentiques d’Ibiza. Mais Julie et moi ne tenons pas vraiment à une résidence secondaire, car nous aimons parcourir le monde. C’est ce qu’on appelle un problème de luxe.À Ibiza, ma mère a également acheté les ruines d’une ancienne nca. Elle était fascinée par son histoire et rêvait de ce qu’elle pourrait en faire. Nous sommes en train d’y construire quelque chose pour nous. J’ai hâte de l’aménager, mais encore une fois, je n’aurai pas besoin d’acheter grandchose. Sa maison d’Ibiza est déjà remplie de design et elle avait même installé deux conteneurs dans le jardin pour stocker le reste.»

VÉRITABLES TRÉSORS

«Nous possédons facilement une centaine de meubles. Quand elle voulait vraiment quelque chose, le budget n’avait plus d’importance. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle n’achetait que des pièces onéreuses. Elle dénichait aussi de véritables trésors dans les brocantes et sur les marchés aux puces. Elle vendait rarement - on peut dire qu’elle avait tendance à tout conserver.Vers la n de sa vie, elle avait même développé une petite addiction au shopping, également en matière de mode. Mais les meubles vintage, c’est comme une bonne voiture de collection: en général, on récupère le prix d’achat. Et les rééditions sont aussi devenues extrêmement populaires. Depuis notre déménagement, il y a moins de cinq ans, certaines des pièces achetées neuves ont déjà vu leur valeur doubler.»

«Chaque pièce évoque une émotion ou raconte une histoire. Comme le seau à glace Alessi, que j’ai vu à la maison durant toute mon enfance. Parfois, il s’agit aussi du souvenir du jour où nous avons acheté un objet ou des endroits où ces pièces étaient utilisées. Chez ma mère, chez mon frère, ou là où nous avons vécu. Pour moi, ce n’est pas une question de cupidité. Si ces objets sont plaisants à posséder, ils sont avant tout un hommage à ma mère, qui m’a appris très tôt à distinguer un meuble ordinaire – sans même parler des produits Ikea – d’une véritable pièce de design. Bien sûr, je peux illustrer ce savoir: prenons la table basse ronde ‘Rio’ de Charlotte Perriand pour Cassina. Avec ses parties dépliées, on a presque l’impression qu’elle a été découpée en morceaux. Elle est fabriquée avec des matériaux nobles, comme le bois massif et le rotin. Mais ce qui la rend unique, c’est la façon dont tout est assemblé: on ne voit pas une seule vis, comme si les éléments tenaient ensemble par magie. On pourrait se dire: ça, je pourrais le faire. Mais quand quelque chose semble extrêmement simple, c’est souvent le signe d’un design abouti, qui exige un véritable savoir-faire. Un peu comme les maisons de Ludwig Mies van der Rohe que nous avons vues à Chicago. Oui, ma décision de devenir architecte est sûrement liée à la passion de ma mère pour le design.»

À GAUCHE, EN HAUT

CHAISE 'TULIP ARMCHAIR', EERO SAARINEN POUR KNOLL.

EN BAS LAMPE 'SNOOPY' ÉDITION LIMITÉE EN NOIR MAT, FLOS.

À DROITE, EN HAUT TABLE BASSE 'RIO 529', CHARLOTTE PERRIAND POUR CASSINA

EN BAS BOUT DE CANAPÉ BACKENZAHN 'E15' ET CANAPÉ 'SORIANA', AFRA & TOBIA SCARPA POUR CASSINA.

EST-CE RÉSERVÉ AUX BOOMERS DE CHERCHER DE L’INSPIRATION DÉCO SUR INSTAGRAM OU DANS LES MAGAZINES? AUJOURD’HUI, LES TENDANCES LES PLUS EN VOGUE SONT SUR TIKTOK. EN EFFET, LA PLATEFORME PROPOSE BIEN PLUS QUE DES DANSES ET DES MÈMES. SABATO RÉVÈLE LES QUATRE MEILLEURES TENDANCES POUR CEUX QUI N’ONT PAS (ENCORE) DE COMPTE TIKTOK.

TOK

REPORTAGE: IRIS DE FEIJTER

CI - CONTRE TOUTE LA PIÈCE, RADIATEUR COMPRIS, EST PEINTE DANS LA MÊME TEINTE. LE MONOCHROME EST TENDANCE.

COLOUR DRENCHING

QU’EST - CE QUE C’EST? Une tendance déco qui consiste à envelopper une pièce entière dans une seule couleur. Murs, plafonds, portes, plinthes et radiateurs: tout a la même teinte. Parfois, même les meubles, rideaux et objets se fondent dans cette harmonie monochrome. Autrement dit, un accent poussé à l’extrême, comme si une bombe de peinture avait explosé dans la pièce. Avec des couleurs vives, l’e et est spectaculaire, mais le résultat est tout aussi réussi avec des tons neutres. Le monochrome peut sembler monotone, mais une fois qu’on voit les résultats, il devient évident qu’il n’est pas ennuyeux.

QUI A LANCÉ CETTE TENDANCE?

L’idée des pièces monochromes existe depuis longtemps, mais TikTok a donné un nouvel élan à cette technique de peinture, en raison de son rendu à la fois radical et photogénique.

ENVIE D’ESSAYER? Le «colour drenching» demande de l’audace et de la persévérance, car il s’agit d’un projet ambitieux. Cependant, le résultat en vaut la peine, car il peut totalement métamorphoser une pièce. Les petits espaces paraissent souvent plus grands, et l’uniformité de la couleur atténue les distractions visuelles. Idéal pour la chambre à coucher! Pour varier les e ets, on peut jouer sur les nitions mates et brillantes, ou même opter pour di érentes nuances de la même teinte. Notre conseil: un «colour drenching» dans une teinte sombre crée une ambiance luxueuse et opulente.

PROFONDES SONT LES

SIGNES PARTICULIERS DE CETTE TENDANCE.

MOODY MARTINI

QU’EST - CE QUE C’EST? Comme son nom l’indique, cette tendance évoque une ambiance festive, feutrée et conviviale. C’est le type d’intérieur dans lequel pourraient se retrouver James Bond ou Audrey Hepburn - et un dry Martini. Pour recréer l’atmosphère sulfureuse des clubs chics à l’éclairage tamisé, on mise sur des couleurs profondes comme le vert émeraude, le rouge rubis et le bleu lapis-lazuli. Mais aussi sur des tissus luxueux comme le velours, des surfaces brillantes et des détails en laiton, une nition laquée, sans oublier des matériaux luxueux tels que la loupe d’orme et le marbre. Le Moody Martini est ra né, chaleureux et opulent. Selon les observateurs, cette esthétique s’inscrit dans la mouvance ‘newstalgia’, mix de vintage et de contemporain.

ENVIE D’ESSAYER? Pour transformer son intérieur en club chic, l’éclairage est essentiel: il doit être chaleureux et tamisé. Les murs sombres et les rideaux opulents renforcent cette atmosphère feutrée. Côté mobilier, on opte pour des pièces vintage aux accents chromés ou dorés à combiner avec des objets comme une carafe en cristal et ses verres assortis. Cheers!

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FRIDGESCAPING

QU’EST - CE QUE C’EST? TikTok le dé nit comme ‘romanticizing your refrigerator’. En d’autres termes, c’est l’art d’organiser le contenu de son frigo de manière esthétique, en créant un ensemble photogénique et harmonieux. On peut pousser l’exercice aussi loin que possible: on peut remplacer les emballages moches par de jolies coupelles en porcelaine, des paniers en osier ou des carafes en verre -nous avons même vu une botte de poireaux dans un vase Art déco! D’autres ajoutent un éclairage d’ambiance, des eurs fraîches et même des photos encadrées, souvent déclinés autour d’un thème précis, inspiré de séries comme «La Chronique des Bridgerton», «Outlander» ou «Le Hobbit».

QUI A LANCÉ CETTE TENDANCE? C’est la blogueuse et designer Kathy Perdue qui a inventé ce terme en 2011. À l’origine, il s’agissait juste d’un frigo bien organisé avec des bocaux en verre, mais la tendance actuelle est beaucoup plus créative et décorative.

ENVIE D’ESSAYER? Si, après avoir personnalisé son intérieur dans les moindres détails, on a envie de s’attaquer à cet endroit snobé par les décorateurs, go! On utilise sa plus belle vaisselle du dimanche et, si on manque d’inspiration, la TikTokeuse américaine Lynzi Judish (lynziliving) publie toutes les deux semaines une nouvelle thématique de fridgescaping.

INSTAGRAM & TIKTOK: @LYNZILIVING

CI - CONTRE POUR BIEN

FAIRE COMPRENDRE QUE

L’ON N’EST PAS QUE DES SCROLLEURS ÉCERVELÉS, ON PEUT CHOISIR DE MONTRER

QU’ON LIT VRAIMENT.

BOOKSHELVES WEALTH

QU’EST - CE QUE C’EST? Contrairement à ce que prétendent les critiques qui voient TikTok comme un repaire de scrolleurs sans cervelle, la plateforme est aussi le terrain de jeu des amoureux des livres. La tendance «Bookshelves wealth», qui consiste à exposer èrement ses étagères remplies de livres, en est la preuve. Cela donne évidemment lieu à des clichés esthétiques de beaux livres, mais, souvent, l’accent est aussi mis sur la personnalité et l’originalité, avec des piles de livres de poche qui semblent a rmer un goût réel pour la lecture. Ces compositions de livres sont agrémentées d’objets personnels comme des souvenirs de voyage, ce qui rend une bibliothèque aussi unique que celui qui l’a composée. Certains y voient un contrepoids à notre existence virtuelle. Dans la même veine, on trouve aussi #BookTok, un hashtag populaire qui permet de partager des conseils de lecture.

ENVIE D’ESSAYER? Il su t d’une pile de livres (lus), de quelques objets personnels et d’une étagère, d’un rayonnage ou d’un placard. On peut concevoir une ‘bookshelf wealth’ aussi imposante ou modeste qu’on le souhaite, car, l’essentiel, c’est qu’elle ait du caractère, qu’elle soit personnelle et qu’elle invite à lire davantage.

Découvrez les collections dans un showroom près de chez vous. Asse, Bruges, Braine L’Alleud, Châtelineau, Drogenbos, Geel, Hasselt, Hognoul, Knokke, Korbeek-Lo, Lochristi, Malines, Namen, Oostende, Roulers, Schoten, Sint-Martens-Latem, Sint-Niklaas, Wevelgem, Wilrijk, Zaventem ou sur juntoo.be

REPORTAGE: THIJS DEMEULEMEESTER

PHOTO: ALEXANDER D’HIET

Comment vous sentez-vous? «Ça dépend des jours. Parfois, j’ai un jour sans, mais dans l’ensemble, je suis plutôt heureux. Je ne peux pas vraiment me plaindre: tout le monde est en bonne santé, les a aires marchent bien. J’ai plein de nouvelles idées et de beaux projets se pro lent à l’horizon.»

Que faites-vous en ce moment? «D’ici la n du mois, nous devons meubler un appartement entier pour un client privé à Milan. Pour lui, nous développons de nouvelles pièces, certaines adaptées pour l’extérieur, d’autres dans des matériaux que nous n’avions jamais utilisés avant. C’est très excitant. À la mi-octobre, je présenterai une exposition solo à Thema, le salon de design et d’art qui se tient à Paris en même temps que Design Miami/Basel. Nous y dévoilerons un bu et en acier brûlé. Et nous sommes en train de travailler sur une commande importante pour une nouvelle galerie de design qui ouvrira ses portes n octobre à Munich. En novembre, j’organise une autre exposition solo dans notre showroom à Anvers, où je présenterai des pièces réalisées dans de nouveaux matériaux, comme le noyer américain que nous traitons à l’huile noire.»

Qu’est-ce qui fait votre journée? «Quand tout se passe bien à l’atelier. Quand je prends la voiture et que je constate qu’il ne me faut que 30 minutes pour arriver au lieu d’une heure. Quand je ne suis pas submergé de mails ni d’appels. Mais ma journée n’est vraiment réussie que quand je peux arriver ici très tôt, quand je vois les premiers rayons de soleil pénétrer dans l’atelier et que je peux me concentrer tranquillement sur mes créations. Ces moments du matin sont pour moi les meilleurs de la journée. Le soir, je me consacre surtout à la communication.»

Avez-vous fait votre chemin? «Il y a sept ans, lorsque j’ai commencé à concevoir mes propres meubles et objets, je n’aurais jamais imaginé arriver là où j’en suis aujourd’hui. Je suis er de ce que j’ai accompli en si peu de temps, d’autant plus que je peux partager cette aventure avec mon père, ma mère et ma sœur, qui travaillent avec moi à l’atelier. Nous recevons des commandes venues du monde entier, mais les clients les plus prestigieux n’attendent pas de moi que je me comporte comme une superstar.»

«Je suis arrivé dans ce métier un peu par hasard; en réalité, j’avais une autre passion. J’étais designer d’intérieur et je dirigeais une galerie où j’exposais principalement des pièces d’art et de design africain. Comme j’avais beaucoup d’idées, j’ai commencé à concevoir et à produire des objets, ce qui a créé une forte demande. Ce n’était pas prévu, mais c’est devenu mon activité à plein temps. J’en suis heureux.»

Que devez-vous faire de toute urgence? «Je dis oui trop facilement. Je me rends compte que, parfois, c’est trop. Je n’ai pas peur d’accepter des projets un peu fous, comme pour Fendi. Ce n’est qu’en faisant qu’on progresse dans la vie. Je n’ai pas peur

LA BEAUTÉ DU GESTE

ARNO DECLERCQ

Dans cette rubrique, nous donnons la parole à ceux qui pratiquent la beauté du geste au quotidien. Cette semaine: entretien avec le créateur de mobilier Arno Declercq à propos de barbecues entre amis, de comportement de superstar et d’évasion en vacances.

CI - CONTRE ARNO DECLERCQ DANS SON ATELIER OÙ IL FAÇONNE DES MEUBLES MINIMALISTES EN BOIS ET EN ACIER INSPIRÉS DE L'ART ETHNOGRAPHIQUE.

SON PREMIER MEUBLE EN ACIER

«En ce moment, je travaille sur mon premier meuble en acier, une armoire baptisée ‘Igbo’ que je dévoilerai au mois d'octobre, au salon du design Thema à Paris.» En Afrique de l'Ouest, ce terme désigne des piles de troncs d’iroko qui peuvent atteindre plusieurs mètres de haut, une essence qu’Arno Declercq utilise beaucoup pour ses pièces de collection. «Ces piles m’ont inspiré la forme des façades de l’armoire, ainsi que la sculpture que j'ai présentée cette année à Milan», explique-t-il. Cet objet d'art exige beaucoup de travail de soudure et de réflexion à

Je ne suis pas ingénieur. Je résous les problèmes sur le terrain et quand je fais des erreurs, je repars à zéro.

de commettre des erreurs et je n’ai pas honte si une de mes créations ne se vend pas bien. Ce sont autant d’occasions d’apprendre. À long terme, cela rend mon œuvre plus pure.»

Qu’est-ce qui vous empêche de dormir? «Trouver du personnel a toujours été compliqué. Aujourd’hui, les gens de mon âge ne sont pas aussi motivés que moi. Heureusement, j’ai une bonne équipe que j’espère pouvoir garder. Je m’inquiète parfois de ne pas dégager su samment de temps pour imaginer de nouvelles créations. Je dois partir en vacances pour pouvoir dessiner tranquillement, à l’ombre d’un arbre. Je tiens à continuer à me dépasser tout en relevant de nouveaux dé s.»

Avez-vous déjà fait une boulette? «J’ai parfois du mal à respecter le planning. Il m’arrive de procrastiner et de vouloir accomplir trop de choses à la fois, ce qui me conduit

l'atelier. «Quand nous avons placé pour la première fois les portes de l’armoire, elles étaient complètement de travers. En plus, elles se sont avérées trop lourdes, ce qui la faisait pencher vers l’avant. Dans ces moments-là, je râle un peu, je prends un café et puis je trouve une solution. Je ne suis pas ingénieur, je n’ai pas suivi de formation en soudure ni en menuiserie. Quand je commets des erreurs, j’en tire des leçons et je repars à zéro.»

Thema, du 15 au 20 octobre à Paris.

parfois à manquer de temps. Dans ces moments-là, je dois prendre du recul et revoir mon planning. À l’atelier, nous jonglons avec des délais à court et long terme. Comme nous travaillons généralement sur plusieurs types de projets simultanément, la gestion de l’espace dans l’atelier est parfois compliquée, même si nous disposons d’un des plus grands ateliers du bâtiment de Zaventem Ateliers. Avec mon équipe, j'essaie d’optimiser au mieux la production. Oser bien communiquer est essentiel et, heureusement, j’ai beaucoup progressé dans ce domaine au l des ans.»

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CI - CONTRE ARNO DECLERCQ

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SYDNEY: ON PEUT DÎNER

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D’ART CLASSIQUE SE VISITE EN UNE HEURE, ICI, C’EST COMME SI L’ON DORMAIT DANS L’ŒUVRE D’ART.»

DORMIR

REPORTAGE: VEERLE HELSEN

À GAUCHE LE BYBLOS

ART HOTEL: SORTI DE SON ÉCOSYSTÈME HABITUEL, L’ART DEVIENT UNE EXPÉRIENCE SENSUELLE TOTALE.

À GAUCHE LE DOWNTOWN L.A. PROPER HOTEL: ACCUEIL SOUS UN CHEF - D’ŒUVRE DE MORGAN PECK ET ABEL MACIAS.

CI - DESSUS LES HÔTELS AMMOS: CHAQUE PIÈCE MET EN VALEUR LE TRAVAIL D’UN OU DE PLUSIEURS ARTISTES.

Si les hôtels d’art ne sont pas nouveaux, ils sont en plein essor. Dans un monde où règne la standardisation à la booking.com, l’excentricité est un atout précieux.

En entrant dans l’hôtel Downtown L.A. Proper, on est accueilli par un imposant et sculptural comptoir de réception noir, conçu par la céramiste locale Morgan Peck. Au-dessus du réceptionniste tout sourire ottent un crocodile et un paon entourés d’un kaléidoscope de faune et de ore, une création d’Abel Macias, un autre artiste local. L’hôtel occupe un bâtiment style ‘California renaissance revival’ des années 20. Macias a été invité à décliner son univers animalier éclatant sur les murs et le plafond de la réception, conférant ainsi au Proper une touche à la fois ancienne, contemporaine et spectaculaire.

C’est avec cet établissement que Proper, une chaîne américaine réputée pour son portfolio ra né d’hôtels design,gure dans le nouvel ouvrage consacré à l’art et aux hôtels, «The World’s Best Art & Design Hotels». Ce livre richement illustré présente pas moins de 28 adresses dans le monde entier où le design, mais surtout l’art, entraînent les clients dans une aventure inattendue.

Si les hôtels d’art ne sont pas nouveaux, ils sont en plein essor. Dans un monde où règne la standardisation à la booking.com, l’excentricité est un atout précieux.

L’ART SANS MUSÉE

Les adresses présentées sont bien plus que de simples lieux où passer la nuit au cours d’un voyage: elles o rent l’occasion de découvrir des artistes déjà reconnus ou émergents, des techniques locales de tissage, de céramique et de peinture, ou même des collections privées impressionnantes.

Pour admirer la fresque contemporaine qui

orne le

plafond voûté

de

la piscine

du

Grand Mazarin,

il faudra faire une séance de dos crawlé.

À DROITE THE FIFE ARMS

EN ÉCOSSE: PLUS DE 16.000

ŒUVRES D’ART, DONT

D’AUTHENTIQUES PICASSO, FONT DE CET HÔTEL UNE EXPÉRIENCE MUSÉALE.

«On pourrait aller jusqu’à les quali er de galeries nouvelle génération», suggère son auteur, Corynne Pless. Ce dernier est artiste peintre et critique d’art pour le magazine ‘Architectural Digest’. «Alors qu’une exposition d’art classique se visite en une heure, ici, on passe la nuit dans une œuvre. Il s’agit d’une expérience immersive.»

Dîner dans le jardin intérieur de l’hôtel Capella à Sydney, sous la sculpture cinétique de Lonneke Gordijn et de Ralph Nauta, o re une sensation bien di érente de celle ressentie dans les salles d’un musée. Il en va de même pour la Villa Palladio à Jaipur, où même les lits à baldaquin sont peints à la main. L’art devient alors une expérience totale, libérée du cadre abstrait auquel nous sommes habitués.

À l’hôtel, l’art se vit d’une manière radicalement di érente de celle qu’on connaît dans un musée ou une galerie. «Les clients sont dans un état d’esprit plus ouvert. Quand ils voyagent, ils veulent découvrir d’autres sources d’inspiration et d’autres cultures.» Il y a davantage de disponibilité mentale pour accueillir de nouvelles impressions, car il n’y a ni urgence ni stress lié au quotidien qui les attend le lendemain ou plus tard dans la journée. Les clients se sentent également plus libres, sans gardien de musée ni galeriste pour les surveiller du coin de l’œil.

DESTINATION À PART ENTIÈRE

À GAUCHE LE GRAND

MAZARIN À PARIS: CET HÔTEL

MUSÉE AU CŒUR DU MARAIS

POSSÈDE PLUS DE MILLE

ŒUVRES D’ART.

Ces hôtels élèvent l’art et le design au rang de destination à part entière. Chaque détail devient un support narratif. À Cap Karoso, sur l’île indonésienne de Sumba, la cofondatrice de l’enseigne, Evguenia Ivara, souhaite que ses clients s’imprègnent également de la culture et des traditions locales. On peut évidemment partir à la rencontre d’un van-

Plan de travail sur-mesure avec le produit Bealstone® Terrazzo

CI - DESSOUS LA VILLA

PALLADIO À JAIPUR: LES PLAFONDS DÉCORÉS ET LES LITS À BALDAQUIN TRANSFORMENT LA NUIT EN RÊVERIE ROMANTIQUE.

Contrairement aux musées, il n’y a pas de gardiens sourcilleux qui donnent l’impression d’être constamment surveillé.

nier, mais aussi découvrir la réalisation de l’artiste Kornelis Ndapakamang, qui a tissé 65 kilos de coton indonésien sur le mur situé arrière de la réception. Cette commande rend hommage à la technique ancestrale du tissage ikat, faisant de l’hôtel le porte-parole de l’identité d’une destination. Corynne Pless cite également un autre exemple: le Grand Mazarin, au cœur du Marais à Paris, qui abrite plus de mille œuvres d’art et se mue ainsi en musée à part entière. L’hôtel a été entièrement conçu par Martin Brudnizki, architecte d’intérieur américain réputé pour son maximalisme ra né. Pour ce projet, il a fait réaliser des œuvres in situ, comme la fresque qui orne le plafond voûté de la piscine. Pour l’admirer dans toute sa splendeur, il est recommandé d’entamer une séance de dos crawlé.

En n, le Fife Arms, en Écosse, recèle plus de 16.000 œuvres d’art. Oui, vous avez bien lu: 16.000! Les propriétaires, Iwan et Manuela Wirth, sont des collectionneurs d’art qui possèdent également plus de 20 galeries à travers le monde sous le nom de Hauser & Wirth. L’hôtel présente même sur ses murs d’authentiques œuvres de Picasso, dont une à la réception et une deuxième dans la salle de lecture. Celui de la réception semble même détourner le regard au moment où l’on pianote son code de carte de crédit sur le terminal. Les œuvres sont accrochées sur les murs tapissés de papier peint écossais spécialement conçu pour cet espace. Les Wirth organisent pour leur clientèle des visites guidées de l’hôtel, où chaque chambre a été transformée en espace d’art par un artiste di érent.

La sélection de l’ouvrage est aussi pointue que les établissements ra nés qui gurent dans ces 256 pages. Ils repoussent sans sourciller les limites de la chambre d’hôtel et réinventent le concept même de musée. En e et, combien de musées connaissez-vous où l’on trouve une œuvre peinte directement sur le comptoir à l’accueil?

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S’INSPI RER

Les plus belles chambres d’amis sont lovées dans des pavillons de jardin sereins.

POURQUOI LOGER VOS INVITÉS DANS UNE CHAMBRE AUX MEUBLES DÉFRAÎCHIS ALORS QUE

VOUS POUVEZ LES ACCUEILLIR DANS UN PAVILLON DE JARDIN? VOICI TROIS CHAMBRES D’AMIS EXCEPTIONNELLES OÙ L’ON SÉJOURNERAIT VOLONTIERS. «C’EST UN PEU COMME UNE DESTINATION DE VACANCES, MAIS À 30 MÈTRES DE CHEZ NOUS.»

CHAMBRE

Joris Van Apers a construit dans son jardin un pavillon au charme authentique avec des matériaux de récupération.

À première vue, la maisonnette dans le jardin de Joris Van Apers et son épouse Caroline ressemble à une étable rénovée alors qu’elle est neuve, mais réalisée avec des matériaux anciens, spécialité de Joris Van Apers. «Quand on intègre des matériaux de récupération à une construction neuve, il est plus di cile de la dater: elle devient intemporelle», con e Van Apers, qui conçoit et réalise des intérieurs empreints d’histoire en puisant dans un stock de planches, poutres, cheminées et carrelages anciens. Pour cette maisonnette, il a utilisé un vieux container trouvé chez un ferrailleur. «Il m’arrive d’aller y faire un tour pour dénicher des pièces à récupérer. Ce container était très abîmé, mais ses couleurs passées m’ont séduit: j’y ai vu deux cœurs», raconte-t-il. Il a donc fait aplatir les parois qu’il a ensuite découpées pour les façades de la cuisine et dont il a transformé les pro lés d’angle en poignées. «J’ai choisi les pièces les plus expressives pour ces façades. Ce vieux métal est très résistant. Il donne à la cuisine un caractère décontracté et artistique, en harmonie avec l’esprit du bâtiment.»

Cette maisonnette est aussi une chambre d’amis, mais pas seulement: c’est aussi un atelier. «Mon épouse est herboriste

et elle y prépare ses plantes. Ma lle y joue de la batterie ou y reçoit ses amis. Mais on peut également y passer la nuit: nous avons installé un lit sur la mezzanine», explique-t-il. «Moi, je l’utilise surtout pour travailler au calme. Cela dit, cet atelier est aussi un lieu convivial. Nos invités y accèdent directement par le jardin, sans passer par la maison. C’est un peu comme une destination de vacances, mais à seulement 30 mètres de chez nous.»

LAMBRIS DE RÉCUP’

De l’extérieur, le pavillon a che une sobriété exemplaire. À l’intérieur,Van Apers a privilégié la récupération, ce que l’on voit aux textures superposées et aux patines uniques. «Tous les planchers en bois sont recyclés, les poutres datent du XIXe siècle et même les tuiles et les briques ont déjà vécu. Pour l’escalier, je n’ai utilisé que des lambris que j’avais en stock, tout le bâtiment est un méli-mélo de chutes et de récupération.»

L’élément architectural le plus remarquable est l’escalier, qui au lieu d’être dissimulé derrière un mur, est a ché comme une sculpture suspendue. «J’aime mettre les escaliers en valeur. Les marches peuvent parfois sembler un peu

désordonnées, mais en les dissimulant derrière une rampe haute et close, on crée à la fois une sensation de calme et une touche de mystère. De plus, nous en avons pro té pour aménager un coin cosy sous l’escalier. Installé dans ce fauteuil, on se croirait sous un arbre.»

JAPONISME

La principale source d’inspiration de ce pavillon? Le Japon qui fascine Van Apers. «Les panneaux coulissants ltrent merveilleusement la lumière du matin ou les luminaires en papier de riz, des rééditions d’Isamu Noguchi. Même la manière d’accéder au bâtiment est inspirée du Japon: on emprunte des pas japonais en pierre qui mènent à un plateau également en pierre, légèrement en contrebas, où l’on se déchausse automatiquement», détaille-t-il. Même les célèbres chaises ‘Costes’ de Philippe Starck trouvent ici une résonance nippone: «Je les connais depuis les années 90, mais je les ai redécouvertes il n’y a pas longtemps dans un espace artistique sur l’île de Naoshima. Elles étaient si bien intégrées que j’ai voulu les installer dans mon pavillon.»

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JEWELLERY FOR WALLS

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L’opticien Eddy Blondé a une maison d’hôtes décorée avec des objets récupérés un peu partout et même dans un parc d’attractions.

L’opticien Eddy Blondé à Anvers était réputé pour la qualité de ses lunettes, mais aussi pour sa décoration excentrique. Bien que le magasin ait été repris depuis, Eddy Blondé n’a pas renoncé à sa passion pour les curiosités. Il vient de s’installer à Vremde, près d’Anvers, où il s’est lancé dans la rénovation d’une ancienne ferme. «Les bâtiments étaient vides depuis six ans. La rénovation a duré six ans.»

MISE AU VERT

«J’ai toujours rêvé de vivre dans un grand espace entouré de tous mes objets», poursuit-il. «Avant, je louais un garage pour les stocker, mais il est vite devenu trop petit. Comme je voulais de l’espace, du ciel et de l’air, j’ai cherché à m’établir au vert et j’ai trouvé à Vremde ce que je cherchais. Il y a même su samment d’espace pour organiser des événements ou des expositions.»

Le domaine compte une ferme, une étable, une grange et une maisonnette. Même si cette dernière était une ruine, Blondé l’a intégrée à son projet de rénovation. «J’aurais pu la démolir, tant elle était en mauvais état, mais je la trouvais juste trop mignonne. Et si je l’avais dé-

molie, je n’aurais plus eu le droit de reconstruire quoi que ce soit à cet endroit. Je l’ai donc entièrement désossée avant de la reconstruire.»

VOYAGE À DOMICILE

Cette maisonnette est aujourd’hui une maison d’hôtes, aménagée dans le style maximaliste caractéristique de l’opticien. Sur la terrasse, un immense soleil côtoie un cactus récupéré dans le village de cow-boys provenant du parc d’attractions Bobbejaanland. À l’intérieur, les trouvailles hétéroclites sont légion: une armoire hollandaise, une salle à manger années 50, une kitchenette rétro, des céramiques allemandes colorées, des photos de Frieke Janssens.

Inutile de chercher ce qui les rassemble, sinon le goût éclectique de son propriétaire. «Le design des années 50, 60 et 70 évoque bien plus le plaisir, la fantaisie et la liberté que ce qui se fait aujourd’hui», justi e-t-il. «Je ne tiens pas compte des tendances déco. Je fais juste ce qui me plaît. Si j’avais écouté ceux qui sont censés avoir du goût, je serais mort d’ennui depuis longtemps.»

«Tout l’art est de vivre chez soi comme si l’on était en voyage», disait l’écrivain néerlandais Godfried Bomans. Une façon de voir les choses qu’Eddy Blondé a choisi de suivre. «Je vis dans ma villégiature. Je n’ai

Je n’ai pas besoin de parcourir mille kilomètres pour me sentir en vacances.
L’idée, c’est de vivre chez soi comme si l’on était en voyage. Je préfère acheter un pot de peinture plutôt qu’un billet d’avion.

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besoin ni de parcourir mille kilomètres pour retrouver l’ambiance d’une maison de vacances ni de changer de décor. Je préfère acheter un pot de peinture plutôt qu’un billet d’avion. Dès que la porte de mon domaine s’ouvre, on entre dans un autre monde, un monde où je suis le roi.»

Un roi qui ne se contente pas de paroles: il part réellement en vacances au sein même de son domaine: en hiver, quand chau er la ferme devient trop coûteux, il s’installe pour quelques mois dans sa maisonnette.

SUR DES ROULETTES

Blondé a rme que sa passion pour la collection n’est pas un trait de famille. «Mes frères et sœurs me prennent pour un fou. Mon père disait: «Eddy ne connaîtra jamais de crise de la quarantaine, car il n’est jamais sorti de l’adolescence». Toute ma vie, j’ai conçu des vitrines, des étalages et des intérieurs, guidé uniquement par mon instinct. J’achète ce qui me plaît, même si c’est du kitsch pur ou quelque chose dont personne d’autre ne voudrait, comme des poissons en verre ou de fausses meules de fromage que j’achète en trente exemplaires! Ma règle d’or est la suivante: quelque chose de laid devient beau s’il est en grande quantité. J’aime créer des mises en scène chez moi comme je le faisais dans les vitrines. C’est pourquoi j’installe des roulettes sur le plus de meubles possible, même les plus lourds, a n de pouvoir les déplacer facilement. Je crois que je serai jouette toute ma vie!»

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Plutôt que de faire démolir la maison voisine, l’entrepreneur Peter Scheyltjens l’a rénovée pour en faire une maison d’hôtes avec billard et vue sur l’étang.

Avec son épouse, Kristel Patteet, Peter Scheyltjens a fondé Advipro, une entreprise active dans l’industrie pharmaceutique et biotechnologique. En 2020, le couple a eu l’occasion d’acheter la maison années 60 de leur voisin dans l’idée de la faire démolir pour faire fusionner les jardins. Mais, après ré exion, cette villa méritait mieux. «Elle était un peu trop petite pour en faire une maison familiale, mais comme il s’y trouvait deux chambres et d’une salle de bain, nous l’avons utilisée pour y accueillir nos amis qui souhaitaient passer la nuit ici, par exemple après une soirée avec nous.»

CAFÉ DU MATIN

Depuis la rénovation, réalisée par l’architecte d’intérieur Arjaan De Feyter, la famille Scheyltjens utilise le pavillon bien plus souvent qu’elle ne l’aurait imaginé. «Quand nous recevons de la famille ou des amis, c’est toujours ici que ça se passe. C’est super de prendre l’apéro au bar ou de jouer au billard. Nos lles l’utilisent parfois comme salle d’études ou boîte de nuit. Et pendant la journée, il sert de bureau à domicile

Quand nous recevons de la famille ou des amis, c’est toujours ici que ça se passe.

S’APPRÊTE

pour nos deux sociétés. Avec cette vue sur l’étang, c’est un cadre de travail très paisible», déclare-t-il. «De toute façon, mon épouse et moi y venons chaque matin pour prendre un café. Les poissons de l’étang l’ont bien compris: dès qu’ils nous entendent arriver, ils sont là, prêts à être nourris.»

Ce pavillon de jardin est beaucoup plus élégant que la plupart des ‘man caves’, une qualité à laquelle De Feyter a prêté une attention particulière. «Dans cet espace, il devait régner une atmosphère de calme et de sérénité, mais aussi de générosité pour y organiser des événements festifs animés. C’est cette dualité qui rend ce projet si spécial», explique-t-il. «Comme nous tenions à préserver l’ambiance sixties de la maison, nous avons conservé les anciens plafonds en lambris, les portes et les poignées d’origine.»

Ce qui a véritablement transformé l’espace, c’est l’agencement. Un bar couvert de carrelage rouge foncé a été installé au cœur du séjour. «Derrière ce bar se trouve une cuisine équipée dont les appareils sont dissimulés derrière les portes des placards», con e De Feyter. «Le long du patio, nous avons placé une baie vitrée qui donne presque directement sur le nouvel étang, ce qui permet de voir danser les ondulations de l’eau sur le plafond. Il y a aussi une fenêtre discrète qui permet d’entrevoir une voiture de collection.»

UN PROJET UNIQUE

Ce pavillon présente certaines caractéristiques d’une grande chambre d’hôtel, comme des garde-robes ouvertes permettant aux invités de déposer leurs valises et d’accrocher quelques vêtements. «Nous avons conçu ces

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Dans cet espace, il devait régner une atmosphère de calme et de sérénité, mais aussi de générosité pour y organiser des événements festifs animés.
C’est ce qui rend ce projet si spécial.
À

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dressings en fer forgé pour les associer aux étagères en noyer massif.»

Les couleurs ont été soigneusement harmonisées. L’extérieur du pavillon est peint dans un ton sombre, ce qui crée un contraste avec la verdure du jardin, conçu par Koen Mennes. À l’intérieur, les poutres d’origine ont été teintées en foncé pour se fondre parfaitement avec la palette de couleurs et les matériaux. «La teinte bordeaux de l’intérieur a été choisie dans un deuxième temps. Au départ, Arjaan De Feyter avait pensé au noir, mais après avoir fait plusieurs essais, nous avons réalisé que ce ton terracotta s’harmonisait beaucoup mieux avec cet espace», explique Scheyltjens.

Ce pavillon de jardin a vu le jour en tant que projet de con nement pour De Feyter, mais les propriétaires lui ont ensuite con é la rénovation de leur maison principale. «Nous disposions d’une maison de vacances dans notre propre jardin, à seulement 30 mètres de la maison», commente Scheyltjens.

«En ce qui me concerne, cette rénovation a été un projet très original», ajoute De Feyter.

«En e et, je ne pouvais pas l’aborder comme une maison classique, car sa fonction était différente. Le pavillon a été conçu de manière à pouvoir s’adapter facilement à d’autres usages à l’avenir.» L’architecte sait de quoi il parle: il vit actuellement avec sa famille dans son pavillon de jardin. «Un pool house sans piscine. Nous y resterons jusqu’à ce que la rénovation de notre maison soit achevée», explique-t-il.

«C’est assez compact, mais confortable, et cela nous permet de pro ter de notre jardin d’une tout autre manière.»

BON APPE TIT

Bienvenue chez Nicolas Misera. Big Mamma arrive à Bruxelles. Le nouvel espace pétillant de Ruinart. Kitchen roulette: panna cotta, framboises d’automne.

Shopping art de la table.

Testé et approuvé: le restaurant Jacobin à Bruges.

BIENVENUE À LA

Quiconque réserve un dîner privé chez le chef étoilé Nicolas Misera s’attable dans un hôtel particulier du XVI e siècle, où Axel Vervoordt et Kanye West ont laissé leur empreinte. Sabato a eu le privilège d’y être accueilli.

CASA MISERA

Vous habitez vraiment ici? C’est bien votre cuisine privée?» Huit convives, tous médecins, se tiennent dans l’embrasure de la porte, un peu intimidés. Samedi soir, un peu avant 19 heures: la bande d’amis peine à croire qu’elle se trouve dans la cuisine du célèbre chef étoilé Nicolas Misera, dans son hôtel particulier du XVIe siècle en plein centre d’Anvers. «Oui, c’est bien notre cuisine. Demain matin, nous prendrons le petit-déjeuner ici avec nos deux enfants, et cette table sera couverte de yaourts!», plaisante le chef. «Au fait, bienvenue à tous. Asseyez-vous et faites comme chez vous. Que diriez-vous d’une coupe de champagne pour commencer?»

Au début, les convives sont un peu déconcertés, ce qui est compréhensible, puisqu’ils sont les premiers à participer à un «private dining» chez les Misera. Mais, très vite, la glace se brise. «Une fois à table, ils se sont complètement détendus. Une discussion animée s’est engagée et, durant le dîner, certains se sont levés pour s’installer sur notre canapé, près de la cheminée. S’ils voulaient prendre l’air, ils allaient sur la terrasse en emportant leur verre de vin. Ils ont même monté le volume de la musique - les Rolling Stones. Et ils se sentaient su samment à l’aise pour venir me rejoindre en cuisine pendant que je préparais le repas», témoigne Nicolas Misera.

CI - CONTRE C’EST DANS CET

HÔTEL PARTICULIER DU XVIE

SIÈCLE EN PLEIN CENTRE

D’ANVERS QUE NICOLAS

MISERA CUISINE POUR DES CONVIVES EN PETIT COMITÉ.

«Nous voudrions garder une part de mystère, mais j’espère que cet endroit deviendra un lieu où les clients se sentiront chez eux», con ait Nicolas Misera à Sabato à propos de son restaurant qui venait d’ouvrir ses portes. Deux ans plus tard, cette ré exion s’applique aussi à ses dîners privés. «Nous fermons le restaurant le samedi pour recevoir chez nous. Nous souhaitons que nos convives, maximum 16 personnes, vivent une soirée sympa. Nous leur proposons un menu huit services, mais je demande carte blanche. Ils ne savent ni ce qu’ils vont manger, ni dans quel décor ils vont se trouver. Bien qu’après ce reportage, ce dernier aspect risque de perdre un peu de son mystère», commente Yasmin Weyn.

ROCK’N’ROLL STYLÉ

L’épouse de Nicolas Miseta est aussi l’hôtesse du restaurant (que ce soit à la maison ou au Nieuw-Zuid) et l’architecte de la vibe Misera. «Pour ce genre de dîner privé, je choisis tout au feeling: la nappe, la vaisselle, les couverts, les verres en cristal, les eurs, la musique, les bougies et le parfum d’ambiance. L’atmosphère ne doit pas être formelle, mais plutôt rock’n’roll stylé. Le service chez nous est aussi soigné qu’au restaurant. Le champagne est dans un seau à glace en argent, et si vous quittez la table un instant, à votre retour vous trouverez votre serviette soigneusement repliée. Bien sûr, rien de tout cela n’est obligatoire: aucun inspecteur Michelin ne viendra évaluer notre service à domicile. Mais, pour nous, ces petits détails font partie du tout.»

Ce qui fait aussi partie de l’expérience, c’est de se perdre. Les clients qui obtiennent l’adresse privée ont souvent du mal à trouver l’entrée, car elle est bien cachée dans une ruelle du XVIe siècle, à l’ombre de la cathédrale, la Vlaeykensgang. Dans les années 60, alors que les maisons Renaissance délabrées menaçaient d’être démolies, le marchand d’art Axel Vervoordt est intervenu: avec l’aide de son père, il a acheté l’intégralité de la ruelle pour «restaurer et réhabiliter ces maisons oubliées».

Ce premier projet de restauration a jeté les bases de l’empire Vervoordt, mais il a aussi failli le mener à la faillite. En 1969, Vervoordt a 21 ans, comme Hans Misera, le père de Nicolas, qui décroche cette même année sa première étoile Michelin avec L’Huîtrière à Blankenberge, devenant ainsi le plus jeune chef étoilé du pays. Axel Vervoordt transforme les

À DROITE DANS LA SALLE À MANGER OÙ SE DÉROULENT LES DÎNERS PRIVÉS, UN TABLEAU DE MISERA SENIOR EST ACCROCHÉ PRÈS DE LA TABLE, COMME SI LE PÈRE VEILLAIT SUR SON FILS.

Nous voulons que les convives vivent des expériences inoubliables.

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entrepôts et les maisons historiques en lofts, appartements, boutiques et restaurants. Puis, en 1986, il déménage au château de ‘s-Gravenwezel avec toute sa famille. Son ls Boris n’a que 12 ans, mais il reviendra habiter dans cette ruelle historique après ses études, en 1997, et ce pendant 27 ans. «BorisVervoordt vivait et travaillait dans ce loft, comme c’est le cas pour nous aujourd’hui», explique Nicolas Misera. «Il y organisait des dîners, des concerts, des vernissages et des fêtes. Nous voudrions à notre tour écrire de nouvelles histoires ente ces quatre murs. Joost Zweegers, le chanteur de Novastar, m’a promis de venir jouer un soir si nous installons un piano. Et quand Nick Cave viendra à Anvers le mois prochain pour deux concerts, il pourra venir dîner ici. Nous veillerons à lui o rir une compagnie digne de l’occasion. Nous voulons que les gens vivent des expériences inoubliables chez nous.»

RUELLE HISTORIQUE

En s’installant dans la Vlaeykensgang et en y organisant des dîners privés, le chef écrit une nouvelle page dans l’histoire gastronomique de la ruelle. En 1973, le chef Roger Souvereyns y avait ouvert Sir Anthony Van Dijck, le grand restaurant repris par Marc Paesbrugghe en 1979. Au sommet de sa gloire, l’établissement arborait deux étoiles Michelin, que Paesbrugghe a rendues en 1992 pour suivre une nouvelle approche culinaire. «Je me souviens d’être allé dîner avec mes parents chez Sir AnthonyVan Dijck», raconte Nicolas Misera. «Marc était un ami d’enfance de mon père. lls ont collaboré pour faire de grands banquets au casino d’Ostende, où mon père avait été nommé chef par la familleVanmoerkerke. C’est là qu’il est devenu le chef culte de la jet-set.»

Le slogan «À la vie d’artiste» du restaurant de Nicolas Misera est un hommage à son père, Hans Danneels, qui, après une carrière mouvementée en tant que chef, s’est réinventé en tant qu’artiste sous le pseudonyme de Misera. Depuis la mort de Danneels en 2015, Nicolas, son plus jeune ls et le seul de ses quatre enfants à être devenu chef, porte èrement ce nom. Dans la salle à manger où se déroulent les dîners privés, un tableau de Misera senior est accroché près de la table, comme si le père veillait sur son ls. Hélas, il n’a pas pu voir Nicolas décrocher sa première étoile Michelin en 2023.

L’intérieur en clair-obscur du restaurant Misera a été conçu par Bjorn Verlinde, mais son minimalisme sophistiqué n’aurait pas convenu à la Vlaeykensgang. «Le bâtiment avait déjà une patine et une texture uniques. Quand la lumière y pénètre, c’est comme un tableau. Ici, c’est le temps qui a été le seul artiste pendant 400 ans», explique Weyn, qui a travaillé pendant 10 ans pour le concept store Graanmarkt 13.

Bien que l’ambiance wabi-sabi desVervoordt soit encore palpable,Weyn ne se laisse pas intimider par ses prédécesseurs. «Avec notre famille, nous écrivons ici notre propre histoire. Nous sommes aussi des collectionneurs d’art et, durant notre temps libre, nous écumons les marchés d’antiquités et les boutiques vintage. Nous avons déjà rapporté d’Italie, de France et du Portugal de magniques pièces empreintes d’histoire, que nous combinons, par exemple, avec une superbe armoire héritée du père de Nicolas.»

TRANQUILLITÉ

L’an dernier, lorsque Nicolas Misera et Yasmin Weyn se voient proposer cet immense bâtiment de quatre étages via Immodôme, il était vacant depuis plusieurs mois déjà. «Yasmin était impressionnée par le bâtiment, qu’elle trouvait beaucoup trop grand et un peu humide. Par contre, moi, j’ai immédiatement été séduit», se souvient Nicolas Misera. Peut-on y voir l’audace héritée de son père? «Yasmin et moi nous connaissons depuis un peu plus de cinq ans. Durant cette période, nous avons déménagé quatre fois, eu deux enfants et ouvert notre propre restaurant étoilé. Jean, notre plus jeune ls, est né deux semaines avant l’ouverture de Misera. C’est vrai, notre vie est assez trépidante.»

CI - CONTRE YASMIN WEYN A SU CRÉER UNE AMBIANCE SPÉCIFIQUE GRÂCE À UNE SÉLECTION SPÉCIFIQUE DE VERRERIE, DE CÉRAMIQUE ET DE VAISSELLE. À GAUCHE, EN BAS LA CHAMBRE À COUCHER DONT LES MURS ONT ÉTÉ RECOUVERTS DE PLANCHES USÉES PAR BORIS VERVOORDT.

Pourtant, ils a rment avoir trouvé une tranquillité sans précédent dans leur maison de la Vlaeykensgang. «Nous vivons en plein centre-ville et pourtant, c’est incroyablement paisible», explique Misera. «Avant, nous habitions une jolie maison à Berchem, près d’un parc et de bons magasins spécialisés. Mais je trouvais ça trop compliqué pour les déplacements. Maintenant, nous sortons de chez nous et nous sommes en ville.»

Pour être honnête, après 27 ans sous la gestion des Vervoordt, le triplex avait besoin d’un coup de neuf. Les Misera ont donc commencé par rafraîchir la cuisine et les chambres des enfants. «L’une de ces chambres aurait accueilli le rappeur américain Kanye West pendant trois semaines», raconte le chef. La famille vit au deuxième étage, tandis que les dîners privés se déroulent dans leur salon bordeaux, au premier. «J’admets que vivre sur deux étages n’est pas toujours pratique, mais ce qui est agréable, c’est que pendant les dîners privés, les enfants dorment juste au-dessus. Le babyphone se trouve dans la cuisine.»

Nicolas Misera et Yasmin Weyn dorment tout en haut, dans l’unique chambre à coucher que Boris Vervoordt avait à l’époque lambrissée de planches usées par le temps. «Le matin, j’ai l’impression de me réveiller dans un chalet des Alpes, mais depuis la terrasse, on voit la tour de la cathédrale», témoigne Misera. Il rêve de transformer cette terrasse en espace pour l’apéritif. À l’époque de Boris Vervoordt, la terrasse intégrée servait de «lapidarium», soit une bibliothèque extérieure conceptuelle créée par l’architecte paysagiste Erik Dhont, où Vervoordt laissait une collection de pierres se couvrir de mousses végétales. «Boris a laissé quelques-unes de ses pierres ici», explique Weyn. «On nous a dit qu’il est parti avec beaucoup de nostalgie. Depuis, il n’est plus jamais revenu, mais nous espérons l’accueillir un jour à l’occasion d’un dîner privé.»

RESTAURANT MISERA, MICHEL DE BRAEYSTRAAT 18 À ANVERS. RÉSERVATIONS « FINE DINING » PAR TÉLÉPHONE, AU 03/644.16.65, OU VIA NICOLAS@NICOLASMISERA.COM INSTAGRAM: @RESTAURANT_MISERA

REPORTAGE: AN BOGAERTS

COME TO

CETTE SEMAINE, SUR LA PLACE FLAGEY À IXELLES, LE BARRACUDA, PREMIER RESTAURANT BELGE DU GROUPE FRANÇAIS BIG MAMMA, OUVRE ENFIN SES PORTES. QU’EST-CE QUI REND LES RESTAURANTS BIG MAMMA SI SINGULIERS? CHACUN DE LEURS 26 ÉTABLISSEMENTS SE DISTINGUE PAR UN INTÉRIEUR EXCENTRIQUE. SABATO A RENCONTRÉ APOLLINE LUGGER, HEAD DESIGNER. «LA LIMITE ENTRE MAUVAIS GOÛT ET SEXY EST TÉNUE.»

Impossible d’ignorer le nouveau restaurant Barracuda quand on passe place Flagey. Rideaux de velours, lampes vintage, enseigne XL au-dessus de la porte et puma en porcelaine: tout attire le regard.À l’intérieur, dans ce qui fut la Maison de la Radio, le personnel de salle se laisse porter par les sons de George Michael, tandis qu’en cuisine, on teste de nouveaux appareils. Apolline Lugger se consacre quant à elle à l’éclairage. Celle qui est head designer auprès de Studio Kiki, la division design du groupe français Big Mamma, annonce: «Nous mettons un point d’honneur à créer la bonne atmosphère et, là, l’éclairage joue un rôle essentiel. Nous travaillons trois ambiances: lunch, apéritif et soirée -chacune requiert un éclairage spéci que et je suis venue véri er tout cela.»

Elle est arrivée ce matin même de Londres, où elle s’est installée il y a cinq ans, quittant Paris pour prendre la direction de l’équipe de design. «Avec notre équipe de 15 personnes, nous nous consacrons à l’aménagement et à la décoration des restaurants Big Mamma.» Aujourd’hui, il y en a 26 - Paris, Londres, Munich, Milan, Barcelone et Berlin (voir encadré). Tous ont cette touche italienne qui est la marque de fabrique de Big Mamma.

Apolline Lugger n’est autre que l’épouse de Victor Lugger, qui a fondé Big Mamma en 2013 avec Tigrane Seydoux. Ni Lugger ni Seydoux n’ont de racines italiennes et pourtant, tous leurs restaurants sont résolument italiens, que ce soit dans l’assiette ou dans l’atmosphère. «Quand on pense bonne cuisine, on pense Italie. Pour la décoration, c’est pareil: l’Italie est notre source d’inspiration», avoue Lugger.

CI - CONTRE HEAD DESIGNER

CHEZ STUDIO KIKI, APOLLINE

LUGGER CHAPEAUTE TOUT

LE VOLET DÉCORATION DES ÉTABLISSEMENT DU GROUPE

BIG MAMMA.

«Comme le dit souvent Tigrane, il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Le jour où nous penserons que nous faisons tout bien, ce sera le début de notre déclin.»

CARTE POSTALE ITALIENNE

Bien que toutes les enseignes partagent cette même inspiration italienne, on ne peut accuser Big Mamma de reproduire à l’identique une formule à succès. Chaque restaurant a son ambiance, ses accents, ses couleurs et son design. «Nous partons toujours d’une page blanche», explique Lugger. «Pour Bruxelles, nous nous sommes inspirés de l’architecture du bâtiment. Ici, dans la Maison de la Radio, nous avons ressenti une vibe Art déco que nous avons transposée dans l’agencement intérieur. Pour le moodboard, nous nous sommes inspirés d’une terrasse blanche et verte que nous avions vue en Italie, comme une carte postale italienne. Une fois ce moodboard nalisé, nous avons envoyé l’équipe de Studio Kiki sur le terrain pour trouver les matériaux et objets adéquats.»

Les camionnettes prennent alors la route a n de dénicher, dès l’aube, quelques pièces uniques sur les brocantes. «Les sculptures de femmes dorées tenant une lampe à la main sont parfaites pour le Barracuda», pointe Lugger. «Ces éléments créent une atmosphère chaleureuse et accueillante. Toutes les lampes sont di érentes, comme les bu ets et les vases, et c’est précisément cela qui donne ce caractère authentique.»

Studio Kiki est une entreprise internationale composée de talents venus de France, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Liban, du Portugal et d’Italie, chacun apportant sa vision de la déco d’intérieur. «Ce que l’un considère comme kitsch peut être un trésor pour l’autre», précise Lugger. «Cette interaction est positive. Certains membres de l’équipe ont travaillé dans l’industrie du cinéma, où ils créaient des décors.»

L’AGENCE TOUS RISQUES

Le nom de Barracuda évoque un poisson dangereux, alors qu’il fait surtout réfé-

rence à B.A. Baracus de la série des années 80,‘The A-Team’, L’Agence tous risques en français. Un clin d’œil subtil à ce personnage musclé se trouve dans les toilettes, à côté d’un portrait du manager de Barracuda, qui occupe également une place d’honneur dans le couloir. «L’humour est le l conducteur de nos créations. Nous ne nous prenons pas trop au sérieux: nous mettons un collier de perles autour du cou d’une statue; nous encadrons des foulards comme des œuvres d’art; nous explorons les limites de ce qui est perçu comme beau. Le carrelage noir et doré du hall d’entrée et des toilettes? Il est tellement laid qu’il devient beau.»

Choisirait-elle le même chez elle?

«Jamais de la vie! C’est cela qui, justement, fait la valeur ajoutée de nos établissements. Pendant deux heures, on est plongé dans un univers totalement di érent. Aujourd’hui, tout le monde parle d’expériences et c’est ce que le groupe Big Mamma fait depuis plus de dix ans.»

COINS INSTAGRAM

Une visite aux toilettes su t à illustrer ce que Lugger entend par «expérience». Le carrelage, à la fois particulier et magni que, mène à des espaces ornés de textes en néons et de miroirs. Une fois installée sur le trône (excusez la tournure personnelle que prend soudain ce reportage), je réalise que les citations lumineuses sont conçues pour ceux qui souhaitent prendre un sel e sur ou près des toilettes. «Nous y ré échissons dès la

conception», explique Lugger. «J’ai quarante ans et donc, je n’ai pas grandi avec Instagram, ce qui n’empêche pas d’être consciente de son in uence. C’est pourquoi nous créons au moins cinq coins Instagram originaux dans chaque restaurant. En réalité, il s’agit de créer des souvenirs. Il n’est même pas nécessaire de penser à Instagram: si quelqu’un repart d’ici en se souvenant de cinq éléments amusants ou intéressants, nous sommes comblés.»

Dans des villes comme Londres et Paris, il faut s’estimer heureux si l’on parvient à obtenir une table dans l’un des Big Mamma. Croyez-en l’expérience de quelqu’un qui a eu la chance de dîner dans cinq d’entre eux: décrocher une réservation demande un engagement total et une concentration de tous les instants. «Nous ne savons pas si cela sera aussi le cas à Bruxelles», sourit Lugger, qui précise que plusieurs raisons ont motivé le choix de la capitale belge pour y ouvrir leur 26ème établissement. «Nous avons eu l’occasion de nous installer dans ce superbe bâtiment et comme notre restaurant de Lille fonctionne très bien, cela nous a confortés dans l’idée que Bruxelles pourrait également faire l’a aire. De plus, il y a ici beaucoup d’expatriés qui connaissent peut-être nos autres établissements européens.» Son époux explore-t-il des pistes hors d’Europe pour d’éventuelles nouvelles implantations? «Nous n’avons pas encore de projets concrets, mais nous restons attentifs aux possibilités extra européennes», révèle Apolline Lugger.

LAYERS OF LOVE

Outre les coins Instagram, l’éclairage et les éléments vintage et quelque peu kitsch, deux autres aspects sont essentiels dans la décoration des restaurants Big Mamma. «L’agencement représente un dé pour chacun d’entre eux. En tant qu’équipe de design, nous voulons éviter qu’il y ait ce que l’on pourrait appeler une «mauvaise table»: où qu’il s’installe, le client doit passer une soirée inoubliable et ce n’est pas du tout évident à réaliser.

La lumière, c’est très important. Nous travaillons toujours à partir de trois ambiances: pour le lunch, l’apéritif et le dîner.

CI - CONTRE EDMONDO

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À PARIS ( PIGALLE ) . LE PROJET EST FINALISÉ PAR DES « LAYERS OF LOVE » , DES PETITS ÉLÉMENTS QUI APPORTENT LA TOUCHE FINALE.

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Nous achevons chaque projet avec nos «layers of love» qui sont les touches nales, des petits objets d’art ou de décoration qui parachèvent l’ensemble: une statuette ici, un cadre là, une plante ailleurs... L’astuce consiste à savoir dire, au bon moment: maintenant, c’est su sant.»

Cela dit, la notion de «su sant» est toute relative chez Big Mamma. Disons qu’ils ajoutent juste ce qu’il faut de ces couches d’amour, voire un peu plus, mais c’est précisément ce qui fait leur charme et leur caractère unique. Tout au long de la soirée, on ne cesse de découvrir de nouveaux détails: un foulard Gucci encadré; un portrait de deux hommes transgenre; des carreaux qui semblent remplis de champagne... «Nous prenons toujours en compte les sensibilités et les coutumes religieuses de chaque lieu. À Londres, par exemple, nous avons installé une statue de la Vierge avec des gants de boxe, ce que nous ne pourrions pas faire partout!» (rires)

On en oublierait presque que si l’on vient chez Barracuda, c’est pour manger. Dans sa cuisine, le chef Francesco Fronda prépare des classiques italiens tels que vitello tonnato, pizza napolitaine et tiramisù. «Nos chefs ne voient pas d’inconvénient à ce qu’on parle autant du décor», certi e Lugger. «Ils considèrent que c’est un honneur de travailler pour le groupe Big Mamma. La cuisine italienne typique reste la base, et elle doit être impeccable. Mais est-ce que le décor compte autant? J’oserais dire que oui.»

BARRACUDA, PLACE EUGÈNE FLAGEY 18A À 1050 BRUXELLES. WWW.BIGMAMMAGROUP.COM

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8300 OVS Decoratie

Knokke +32 (0)5 062 78 60

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Kortrijk

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VISION.

SIÈCLE PLUS TARD.

Reims regorge d’histoire: la cathédrale où les rois de France furent couronnés, les vignobles d’exception et les kilomètres de crayères où reposent les meilleurs champagnes. Parmi eux, le plus ancien: Nicolas Ruinart fonde sa maison en 1729 avec une méthode transmise par son oncle, le bénédictin

Dom Thierry Ruinart. Cependant aujourd’hui, le président, Frédéric Dufour, souhaite que Ruinart ne soit pas uniquement associé à cette histoire séculaire. «Je voudrais que l’on nous connaisse également comme la plus moderne des maisons de champagne», explique-t-il en arpentant le chantier vêtu d’un gilet jaune uo, suivi par une horde de journalistes.

Frédéric Dufour et son équipe ont déjà élaboré un champagne issu de cépages adaptés au changement climatique et le château est prêt à entrer dans une ère nouvelle. Un nouveau centre d’accueil, agrémenté d’un jardin d’art attenant, pourra bientôt accueillir quelque 50.000 visiteurs par an. Même ceux qui n’auront pas réservé de visite des crayères, où est conservé le champagne, pourront pro ter de cet espace pour savourer une collation accompagnée d’une coupette. «J’ai attendu 53 ans pour avoir un endroit où l’on puisse trinquer au champagne, même le dimanche», con e le président.

Le choix de l’architecte qui allait concevoir cette prouesse architecturale s’est imposé à Dufour: «Je ne voulais pas collaborer avec un ‘simple starchitecte’, mais plutôt avec quelqu’un qui incarne la nouvelle génération et je retrouve ce même respect pour des valeurs qui nous sont chères, la simplicité et la nature, dans le travail de Sou Fujimoto.»

Sabato: Quelle a été votre principale source d’inspiration?

Sou Fujimoto : «Cela peut sembler simple, mais c’est l’apparence de la mousse de champagne s’élevant dans un verre qui m’a inspiré. Ce qui m’a particulièrement séduit chez Ruinart, ce sont les contrastes. D’un côté, un produit séculaire avec un long processus de maturation dans des caves sombres et, de l’autre, un résultat nal frais et léger. Une maison ancrée dans des traditions séculaires tout en embrassant l’innovation, ainsi qu’en témoignent les artistes contemporains que Ruinart met en lumière chaque année.»

«Cet aspect frais et léger m’a guidé dans la conception de cette forme singulière: le toit présente la courbe des bulles, mais l’élément le plus marquant est l’asymétrie du design, qui confère à l’ensemble une harmonie unique. Le dégradé du vitrage, allant du transparent à l’opaque, évoque une coupe de champagne tout en o rant une solution durable pour protéger les visiteurs du soleil. Même vu de l’extérieur, le bâtiment dégage une impression de légèreté, presque de ottement.»

Quelle expérience souhaitez-vous o rir aux visiteurs lorsqu’ils entrent dans un de vos bâtiments? En d’autres termes,

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Obliger les gens à vivre l’architecture de manière spéci que m’ennuie. Nous vivons dans un monde diversi é; les gens, les sensibilités et les origines sont très différentes.

que doit o rir un bâtiment bien conçu? «Un bâtiment bien conçu ne doit pas être trop orienté vers une fonction spéci que, mais permettre aux visiteurs de l’utiliser comme ils le souhaitent et de s’approprier l’espace en fonction de leurs besoins. Un bon bâtiment est généreux et o re une grande liberté.»

«Prenons l’exemple de ce nouveau centre d’accueil. En référence aux caves et à la roche où reposent les bouteilles de champagne, sous nos pieds, j’ai conçu une entrée longue et étroite, o rant une expérience presque cérébrale. Ensuite, grâce aux grandes baies vitrées, on découvre une vue dégagée sur le château - le dégradé du vitrage évoque une scène onirique. Pour moi, c’est une expérience très forte.»

«L’espace est généreux, lumineux et ouvert. Il n’y a pas de formes architecturales rigides qui imposent une direction. Seul le doux dénivelé du toit suggère subtilement une orientation et invite les visiteurs à explorer chaque recoin. L’idée n’est pas que l’on puisse faire n’importe quoi dans un bâtiment bien conçu, mais que celui-ci guide subtilement, sans imposer de mouvements spéci ques.»

Cette philosophie semble presque à l’opposé de celle de l’architecte moderniste du Bauhaus, dont les bâtiments étaient conçus comme des prescriptions rigides sur la façon optimale de vivre. «Bien sûr, j’ai énormément de respect pour les grands maîtres et leur travail. Ce qu’ils ont créé à leur époque était remarquable. Mais nous sommes un siècle plus tard, et bien des choses ont changé.Aujourd’hui, obliger les gens à vivre l’architecture d’une manière très spéci que me paraît ennuyeux. Nous vivons dans un monde diversi é, avec une multitude de gens, de sensibilités et de milieux di érents. Dans ce contexte, il est plus intéressant de créer quelque chose qui embrasse cette diversité et invite à explorer l’inattendu.»

«Prenons les bâtiments que j’ai conçus pour l’École polytechnique à Paris. Le cahier des charges était clair:‘Créer un espace pour la nouvelle éducation’. L’enseignement traditionnel est hiérarchique et linéaire: le professeur ici, les élèves là. L’information est

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PERMET AUX VISITEURS DE DÉAMBULER DANS L’ESPACE DE MANIÈRE LIBRE ET FLEXIBLE. DEVANT LE PAVILLON, UNE Œ UVRE DE MARCUS COATES.

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LÉGER ACCOMPAGNÉ D’UNE COUPE DE CHAMPAGNE.

monodirectionnelle, et c’est sur ce principe que sont construites les salles de classe. J’ai proposé l’inverse: une architecture qui encourage le mouvement. Les étudiants et les enseignants peuvent choisir librement où et comment s’installer, en fonction de leurs besoins. Il s’agit d’espaces en escalier, presque des passerelles, avec di érents niveaux et atmosphères adaptés à diverses situations: travailler seul, en petits groupes ou donner une conférence devant un large public.»

Quels sont, selon vous, les plus grands dé s de l’architecture moderne? «Un des principaux dé s consiste à trouver des solutions aux changements rapides et profonds de notre société. Comment appréhender l’évolution des relations entre les individus et l’espace? Comment repenser l’espace public dans un monde en constante mutation?

Un dé majeur est de trouver des solutions aux changements rapides et profonds de notre société.

Au XXe siècle, l’architecture était centrée sur la fonction d’un lieu: travailler, étudier, se reposer... Aujourd’hui, tout se mêle, et l’approche strictement fonctionnelle a perdu de sa pertinence. La exibilité est un concept ambigu, mais je l’entends dans un sens positif: nous ne sommes pas des machines conçues pour fonctionner de façon uniforme et répétitive à l’in ni.Aujourd’hui, on fait une chose et demain, une autre: c’est cette dynamique entre les di érents aspects de notre quotidien qui crée la richesse et la complexité de nos vies.»

Cette évolution rend-elle la présentation de vos projets plus facile ou plus di cile? «Que ce soit au Japon, en Chine ou en Europe, où nous avons des bureaux, je constate que les clients saisissent de mieux en mieux ces bouleversements sociétaux majeurs. Autrefois, les promoteurs s’en tenaient aux recettes éprouvées: un bâtiment commercial devait répondre à des codes précis. Aujourd’hui, je perçois un changement, une remise en question, et une plus grande collaboration dans le processus.»

Pour la construction du centre Ruinart, vous avez opté pour de la pierre locale et une charpente en bois. Pensez-vous que l’architecture commence à rattraper son retard en matière de durabilité? «Absolument. Pour moi, cette évolution est du même ordre que l’intégration de plus de exibilité et de diver-

sité dans notre manière de concevoir l’habitat. L’ancienne philosophie architecturale prenait peu en compte la nature, car elle était perçue comme imprévisible et incontrôlable. Aujourd’hui, nous devons reconnaître la nécessité de cohabiter avec elle, ce qui conduit à une compréhension plus profonde de la durabilité. J’utilise de moins en moins de béton, car c’est un matériau polluant; je privilégie de plus en plus le bois. Il y a quelques années encore, cela représentait un choix coûteux, et les clients hésitaient à cause du prix, mais nous avons tenu bon.»

«En Europe, en Amérique du Nord et en Afrique, j’ai constaté une forte progression de la construction en bois, mais au Japon, ce matériau a longtemps été perçu comme artisanal et traditionnel, pas comme un choix moderne. C’est avec cette idée à l’esprit que j’ai élaboré le plan directeur de l’Exposition universelle d’Osaka, qui se tiendra l’année prochaine, entièrement en bois. C’est une réalisation majeure.»

Qu’auriez-vous fait si vous n’étiez pas devenu architecte? «Adolescent, j’étais fasciné par la physique et Albert Einstein. Ses théories révolutionnaires et la manière dont il a transformé notre perception du monde m’inspiraient énormément. Je me disais que ce serait formidable de pouvoir, moi aussi, accomplir ce genre de choses. Mais quand je suis allé à l’université de Tokyo, j’ai découvert que le niveau était bien plus élevé que ce à quoi j’étais habitué: je ne comprenais absolument rien. Je me suis dit: bon, ce n’est pas pour moi! (rires) Puis j’ai découvert le design visuel et l’architecture. Là aussi, l’espace était central, seule l’approche était di érente. Pour moi, cela a été une révélation et une révolution.»

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Kitchen roulette

TOM LOOCKX

PANNA COTTA AUX FRAMBOISES D'AUTOMNE, GRANITÉ DE KRIEK

Dans notre nouvelle rubrique Kitchen Roulette, un chef dévoile quatre recettes avant de passer le relais au chef suivant, ce qui donne lieu à un menu surprenant et varié.Tom Loockx, chef du restaurant Stable à Edegem, célèbre la saison des framboises d’automne dans cette première création.

«Je sais que la panna cotta n’a pas toujours bonne presse. Elle est souvent trop ferme, trop lourde aussi. En y ajoutant de la crème fraîche et en la fouettant légèrement avant de la servir, elle gagne en fraîcheur et en légèreté. Je l’accompagne de saveurs acidulées, comme un granité à la kriek et des framboises d’automne. Je trouve intéressant d’o rir une seconde vie aux recettes classiques.»

INGRÉDIENTS (4 personnes)

Pour la panna cotta

250 g de crème eurette

150 g de crème fraîche

100 g de sucre

2 feuilles de gélatine

1 gousse de vanille

Pour le crumble au miel

100 g de beurre

100 g de sucre

100 g de farine

30 g de miel

Pour le granité à la kriek

100 g de kriek

40 g de sirop de sucre

20 g de jus de citron

50 g de jus de cerise

Pour la touche nale

12 framboises d’automne et, en option: meringue, biscuit au chocolat blanc, eurs.

PRÉPARATION

Préparez la panna cotta

Faites tremper les feuilles de gélatine dans de l’eau froide.

Coupez la gousse de vanille en deux dans le sens de la longueur, grattez les graines que vous mettrez dans une casserole avec la crème eurette et le sucre. Portez à ébullition et laissez mijoter doucement jusqu’à ce que le sucre soit dissous.

REPORTAGE: JAN SCHEIDTWEILER

RECETTE: TOM LOOCKX

PHOTOGRAPHIE ET STYLISME: EVA BEEUSAERT

Essorez les feuilles de gélatine à la main et ajoutez-les à la crème dans la casserole. Remuez jusqu’à ce qu’elles soient bien dissoutes avant d’y incorporer la crème épaisse. Mélangez bien et laissez refroidir. Couvrez avec un lm plastique (a n d’éviter la formation d’une peau) et laissez reposer au réfrigérateur.

C'est intéressant de donner une seconde vie aux classiques.

Préparez le crumble

Préchau ez le four à 165 °C.

Mélangez le sucre, la farine et le miel, puis incorporez le beurre en pétrissant. La pâte ne doit pas être lisse, mais friable. Enfournez pendant 20 minutes, jusqu’à ce que le mélange prenne une belle couleur dorée, en remuant toutes les 5 minutes avec une cuillère. En n de la cuisson, vous obtiendrez des miettes dorées.

Préparez la base du granité

Mélangez tous les ingrédients dans un plat peu profond adapté au congélateur. Laissez prendre le mélange jusqu’à ce qu’il forme un bloc solide.

FINITION

Fouettez légèrement la panna cotta pour la rendre plus onctueuse, puis répartissez-la dans des assiettes creuses. Ajoutez le crumble et le granité: raclez la surface du bloc congelé avec une fourchette a n d’obtenir de ns cristaux.Terminez en ajoutant 3 framboises tranchées en deux par personne.

Au restaurant, nous sublimons ce dessert avec des eurs de notre jardin, un biscuit au chocolat blanc et au riz sou é, ainsi qu’une meringue au thé rouge et à la verveine.

Pour le biscuit au chocolat blanc et au riz sou é

Faites cuire le riz un peu plus longtemps que la durée de cuisson recommandée, puis laissez-le sécher (idéalement sur une plaque au four). Faites-le éclater dans une poêle avec un peu d’huile neutre, puis égouttez-le sur du papier absorbant pour éliminer l’excès d’huile.

Faites fondre 160 g de chocolat blanc

avec 20 g de beurre de cacao, puis incorporez-y le riz sou é. Étalez cette préparation sur une ne plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé. Recouvrez-la d’une seconde feuille de papier sulfurisé et aplatissez à l’aide d’un rouleau à pâtisserie. Placez au congélateur. Sortez la préparation 15 minutes avant de servir. Cassez en morceaux pour le dressage.

Meringue au thé rouge et à la verveine

Préparez 60 ml de thé aux fruits rouges infusé avec quelques feuilles de verveine. Faites bouillir ce thé avec 200 g de sucre. Montez 3 blancs d’œufs en neige dans un robot de cuisine, puis ajoutez progressivement 30 g de sucre. Chau ez le sirop de sucre jusqu’à ce qu’il atteigne une température entre 118 °C et 121 °C (utilisez un thermomètre à sucre ou un thermomètre de cuisine numérique).

Versez lentement le thé chaud sur les blancs d’œufs tout en continuant à fouetter, jusqu’à ce que la meringue soit tiède. Dressez la meringue en petites touches à l’aide d’une poche à douille, puis dorez celles-ci au chalumeau.

CONSEIL VIN

Red Roses Beerenauslese, Kracher, Burgenland, Autriche, 2020.

Vous pourriez accompagner ce dessert d’une kriek bien fraîche, mais ce vin de dessert autrichien à base de rosenmuskateller, avec sa couleur et son goût de fruits rouges ra nés évoquant aussi la rose, est une excellente alternative. Le domaine Kracher jouit à juste titre d’une belle réputation: il excelle dans l’art d’équilibrer douceur et acidité. De plus, le vin présente une teneur en alcool relativement faible (11%), un atout supplémentaire.

L’ART DE LA TABLE

Madame est servie. Et monsieur aussi.

Carte sur table

JACOBIN

REPORTAGE: JAN SCHEIDTWEILER

Jan Scheidtweiler s’attable au restaurant Jacobin, au cœur de Bruges, où le chef sert une cuisine soignée et sans chichis.

La cuisine connaît parfois des vocations tardives. Boucher de formation, Carl Van Oyen (41 ans) ne s’est lancé dans la restauration qu’à 29 ans: après une formation, il a travaillé au Karmeliet et au Pure C. Pourtant, ce n’est qu’au printemps dernier qu’il ouvre son propre restaurant, Jacobin, un projet qu’il avait à l’esprit depuis 2018.

Quand on pousse la porte de ce petit bâtiment des XVIe et XVIIe siècles (le nom fait référence aux Frères Prêcheurs qui étaient établis dans ce quartier), on comprend pourquoi cela a pris tant de temps: si les poutres du plafond témoignent encore de ce passé lointain, tout le reste semble avoir été méticuleusement rénové.

La porte ouverte laisse entrevoir la cuisine, tandis qu’un comptoir accueillant invite à s’attarder au bar.

Est-ce lié à la maturité qui vient avec les années? Quoi qu’il en soit,Van Oyen ne se perd pas dans des plats compliqués aux oritures super ues. Le chef se limite à 15 plats simples à partager, allant des huîtres gratinées (12,9 euros pour 2) à une dame

blanche (12 euros). Ceux qui souhaitent un repas plus copieux, avec un accompagnement de pommes de terre ou une petite salade, pourront les commander moyennant un petit supplément: au Jacobin, même le pain est facturé (3 euros).

Certaines assiettes peuvent di cilement être quali ées de «plat complet» -une généreuse portion de succulent magret de canard sauvage (42 euros) est juste accompagnée de quelques dés de betterave et d’une feuille de salade de chêne. Pourtant, grâce à la cuisson parfaite et à la qualité de la volaille, ce plat s’impose comme l’un des moments forts de la soirée.

En revanche, la préparation plus élaborée de saumon gravlax, concombre, babeurre et mûres (16 euros) déçoit quelque peu. On s’attend à une assiette aux accents frais et acidulés ainsi qu’à un poisson aux saveurs intenses, mais l’ensemble est plutôt fade et sans relief. Par contre, les généreux morceaux de chou pointu rôti avec vinaigrette aux agrumes et graines de tournesol (14 euros) sont excellents. Le chou est

tellement fondant qu’il semble avoir été cuit au four à basse température. Quant au tartare de bœuf haché grossièrement (22 euros) avec une mayonnaise aux anchois, c’est un délice.

Les desserts sont simples: la part de cheesecake brûlé (12 euros) ou la crème

glacée à la cerise accompagnée de crème au chocolat et caramel (12 euros) sont bien la preuve que la simplicité aussi peut être délicieuse.

CETTE ENSEIGNE A FAIT L’OBJET D’UNE VISITE ANONYME, FINANCÉE PAR SABATO.

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Shiro Tsujimura
Kanaal
Axel Vervoordt Gallery

REPORTAGE: THIJS DEMEULEMEESTER

PHOTO:

PIET DE KERSGIETER

CHEF-D’ŒUVRE

Matthieu Beudaert, historien de l’art et chef du restaurant Table d’Amis, revisite l’actualité artistique en cuisine. Cette semaine: un homard en bronze au Rijksmuseum d’Amsterdam.

CI - DESSUS CE MAGNIFIQUE

BRÛLEUR D’ENCENS EN FORME DE HOMARD EST EXPOSÉ AU RIJKSMUSEUM À AMSTERDAM.

«Ce brûleur d’encens en forme de homard prêté par le Musée Cernuschi à Paris fait partie des pièces maîtresses de l’exposition du Rijksmuseum consacrée aux bronzes asiatiques. Cette œuvre, ainsi que d’autres, provenant de musées d’Inde, du Japon, de Thaïlande, de Chine, d’Indonésie et du Népal, sera exposée pour la première fois dans la ville néerlandaise.»

«Le bronze, un alliage de cuivre et d’étain, aurait été travaillé pour la première fois en Asie occidentale. La technique n’a pratiquement pas évolué en 4.000 ans. Comme les alliages, la cuisine relève de la chimie: on combine des ingrédients à des températures dé nies pour créer quelque chose de nouveau et d’unique. Ce homard, je l’ai d’abord grillé sur du charbon de bois jusqu’à ce qu’il devienne gris et calciné. Avec la tête, j’ai préparé une sauce d’un jaune intense, que je verse ensuite sur l’assiette tel du bronze en fusion. Intense, bestial, élémentaire; à l’image de la puissance de la mer.»

« ASIAN BRONZE, 4000 YEARS OF BEAUTY » , JUSQU’AU 12 JANVIER 2025 AU RIJKSMUSEUM À AMSTERDAM. WWW.RIJKSMUSEUM.NL

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VILLERS-LE-GAMBON | Bel ensemble boisé de + de 16ha, d’un seul tenant.

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REPORTAGE: FREEK EVERS

ILLUSTRATION: STUDIO PONG

Un gadget peut être indispensable pour alléger le poids de l’existence. Cette semaine: le Starlink Kit. Ou pourquoi vous (n’)avez (pas) besoin d’internet depuis l’espace.

INNOVATION

Les fournisseurs de télécommunications rivalisent d’e orts pour amener une connection internet ultra rapide partout dans notre pays, grâce à la bre optique. SpaceX boxe dans une autre catégorie: l’entreprise d’Elon Musk propose un kit comprenant une antenne satellite -surnommée Dishy McFlatface- et un modem: ce kit permet d’accéder à internet partout où l’on se trouve. Pour cela, SpaceX détient une licence pour un réseau spatial de 12.000 satellites (actuellement, un peu plus de 4.000 gravitent autour de la Terre).

VITESSE

Qui dit internet, pense vitesse. À cet égard, l’o re de SpaceX paraît peu performante. Alors qu’une connexion par bre optique peut atteindre une vitesse de 8,5 gigabits par seconde (Gbps), une connexion Starlink varie entre 25 à 225 mégabits par seconde (Mbps) à l’échelle mondiale. Pour donner un ordre d’idée, un foyer lambda qui utilise le streaming, la messagerie et la visioconférence se contente d’une vitesse de 100 Mbps.

UTILITÉ

Qui peut avoir besoin d’internet depuis l’espace? Starlink o re une option de connexion stable aux habitants des zones moins bien desservies. Qu’ils se déplacent en camping-car ou en mobilhome, les grands voyageurs apprécieront le fait que l’antenne satellite et le modem soient un équipement compact. Le réseau Starlink représente aussi une excellente option pour ceux qui voyagent en bateau.

Même les moins technophiles parviendront à congurer un réseau wi par satellite en quelques minutes. Le modem n’a besoin que d’une source d’alimentation pour fournir l’énergie nécessaire à Dishy McFlatface. La parabole s’oriente automatiquement vers les satellites les mieux positionnés dans l’espace pour établir la connexion. Et l’application Starlink fournit les conseils pour optimiser la qualité de la connexion.

PRIX

Le kit Dishy McFlatface avec modem est proposé à 349 euros et l’abonnement mensuel à Starlink, 50 euros. Si l’on opte pour le Starlink Mini, qui permettrait de télétravailler dans des endroits aussi reculés que le désert des Tartares, il faut compter 399 euros, plus un abonnement mensuel à 59 euros. La version dédiée à la navigation, conçue pour résister aux conditions météorologiques extrêmes que l’on peut avoir en mer, est proposée à 2.890,69 euros plus l’abonnement mensuel de 289 euros.

Le paradoxe du quotidien selon Anton Gudim.

COLLABORATEURS:

IRIS DE FEIJTER

ELS DE PAUW

THIJS DEMEULEMEESTER

FREEK EVERS

NATALIE HELSEN

VEERLE HELSEN

TOM LOOCKX

JAN SCHEIDTWEILER

BERT VOET

PHOTOGRAPHIE:

ALEXANDER D’HIET

EVA BEEUSAERT

EEFJE DE CONINCK

JAN LIÉGEOIS

WOUTER MAECKELBERGHE

SENNE VAN DER VEN

JAN VERLINDE

COVER:

RICCARDO GASPERONI

ILLUSTRATIONS:

ANTON GUDIM

STUDIO PONG

RÉDACTION DIGITALE:

ELINE BROECKX

CHEF DIGITAL: DRIES CEUPPENS

TRADUCTION: COLINGUA.BE

REWRITING:

NATACHA BOULVAIN

RÉDACTION FINALE:

AURÉLIE KOCH

RÉDACTION PHOTO & COORDINATION:

NATHALIE WARNY

MISE EN PAGE:

CHRISTINE DUBOIS

DAVID STEENHUYSE

ART DIRECTOR:

PHILIP VAN BASTELAERE

RÉDACTRICE EN CHEF

ADJOINTE: ELS MAES

RÉDACTRICE EN CHEF: AN BOGAERTS

CREATIVE DIRECTOR:

GERDA ACKAERT

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