Wealth (26 octobre 2024)

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Passion des lames

DES COUTEAUX

D’UNE ÉLÉGANCE AFFUTÉE

Cognac UN SPIRITUEUX EN QUÊTE DE RENOUVEAU

Wittockiana

PLONGÉE DANS UNE COLLECTION DE LIVRES UNIQUES

Soho House LE CLUB PRIVÉ DES «ÂMES CRÉATIVES»

La vie des grandes fortunes

Vroom service

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SAGESSE GÉNÉRATIONNELLE

Vous est-il déjà arrivé de ressentir une pointe d’agacement quand, au restaurant, on vous donne un couteau qui ne convient pas du tout au plat que vous avez commandé?

Un bon couteau, voilà ce qui peut vraiment faire la différence. Surtout lorsqu’il s’accompagne d’une belle histoire. Dans ce supplément, Antoine Van Loocke, artisan coutelier autodidacte, nous plonge dans son univers avec une série d’anecdotes sur les couteaux qu’il fabrique dans son modeste atelier, à Oosterzele. Ses créations ont déjà séduit les tables les plus prestigieuses (Hof van Cleve, Humus X Hortense, ou encore La Grappe d’Or).

sin de cordes, est animé d’un esprit entrepreneurial qui s’est transmis de mère en fille pendant des générations.

Mais ce e fois, c’est à son fils que l’actuelle propriétaire s’apprête à transme re le flambeau, assurant ainsi la relève de la sixième génération à la tête de la coutellerie.

TABLE DES MATIÈRES

ARTISANAT

Rencontre avec le coutelier Antoine Van Loocke et découverte de la boutique

«UNE NOUVELLE GÉNÉRATION EST À

ELLE

L’ŒUVRE.
AJOUTE

SA PIERRE À L’ÉDIFICE, TOUT

EN RESPECTANT L’HÉRITAGE

Autre lieu incontournable pour les amateurs de belles lames: De Messenwinkel, en plein centre d’Anvers. Ce magasin familial, qui fête ses 160 ans, est une véritable institution. Que vous soyez à la recherche d’un couteau de poche, ou d’un Laguiole doté d’un manche contenant un morceau de tour Ei ffel incrusté, chaque objet a son histoire. L’établissement, qui était auparavant une droguerie et un maga-

FAMILIAL.»

Katrien Verstraete Coordinatrice Wealth

Un écho similaire résonne dans les vignobles du Vieux Château Certan, propriété de la famille flamande Thienpont. En 1842, Camille Thienpont fonde un commerce de vins près d’Audenarde. Puis, en 1924, la famille acquiert le domaine Vieux Château Certan, à Pomerol, guidée en partie par les ambitions d’une femme. Aujourd’hui, une nouvelle génération est à l’œuvre.

Elle ajoute sa pierre à l’édifice, tout en respectant l’héritage familial. Les emblématiques capsules roses des bouteilles «VCC» en sont un exemple. Elles prouvent qu'une stratégie marketing bien pensée peut traverser un siècle sans perdre de sa fraîcheur. Inutile donc de tout réinventer, car certaines traditions n'ont pas besoin d'être chamboulées.

De Messenwinkel, à Anvers

P4

COGNAC

Le spiritueux d’antan est en quête d’une nouvelle image P16

CONCIERGERIE

AUTOMOBILE

Un service de gardiennage pour voitures exclusives, quelque part en Gaume P22

WITTOCKIANA

Plongée dans la prestigieuse collection de livres de l’industriel Michel Wittock P32

SOHO HOUSE

Un club privé, exclusif et controversé, pour les «âmes créatives» P38

VIEUX CHÂTEAU

CERTAN

Un siècle d’histoire à savourer P48

CAVIAR

Agroittica, le prestige du caviar P54

‘Wealth’ est une publication de Mediafin. Supplément de L’Echo, publié le 26 octobre 2024. Coordination: Katrien Verstraete. Journalistes: Evert Nerinckx, Floor Eelbode, Laura Keersmaekers, Mathilde Ridole, Petra De Rouck, Philip Gallasz, Silvia Benedett, Stéphane Godfroid. Rédaction finale: Ewa Kuczynski. Layout: Christine Dubois, Jan Nelis. Photos / Illustrations: Valentin Bianchi, Hans Lucas, Katrijn Van Giel, Jake Curtis, Alessia Pierdomenico, Katrijn Van Giel, Jonas Lampens, Tim Ricour, Kristof Vadino. Rédacteur en chef: Paul Gérard. Directrice de la rédaction: Isabel Albers. Éditeur responsable: Peter Quaghebeur, avenue du Port 86c, boîte 309, 1000 Bruxelles.

LA PASSION DES LAMES

L’ART COUTELIER S’INVITE AUX TABLES DES PLUS GRANDS CHEFS

Dans un petit atelier logé au coeur de la campagne, Antoine Van Loocke façonne des couteaux d’exception. Son savoir-faire unique, mêlant rec yclage de vieilles lames et créations artistiques, a ire les figures culinaires les plus prestigieuses.

PETRA DE ROUCK

PHOTOS: JONAS LAMPENS

Av ez-vous déjà eu le privilège de dîner dans un restaurant étoilé (Hof van Cleve, Castor, Humus x Hortense ou La Grappe d’Or, etc.)?

Dans ce cas, il est probable que vous ayez tenu, entre vos mains, un couteau doté d’un manche original, façonné dans une matière particulière.

C’est avec fierté qu’Antoine Van Loocke, artisan coutelier, nous raconte ce e anecdote. C’est en effet chez lui, et non dans des boutiques de luxe, que les plus grands chefs belges se rendent pour sublimer leurs tables.

C’est pourtant dans un lieu discret, bien loin du glamour des grandes enseignes, que naissent ces pièces uniques, fruits d’un savoir-faire exceptionnel: l’atelier d’Antoine Van Loocke se cache dans une maison nichée au coeur de la campagne, à Oosterzele, au sud de Gand. De prime abord, rien ne laisse présager que des grands

chefs internationaux tels qu’Albert Adrià (de l’ancien restaurant catalan El Bulli) ou encore, les Français David Toutin et Alain Ducasse ( des chefs étoilés) y ont acheté leurs couteaux.

Nous sonnons à la porte. C’est en short qu’Antoine Van Loocke nous accueille. Une fois à l’intérieur, nous sommes directement plongés dans son univers. Aux murs, dans les vitrines et sur les armoires, on peut y voir toutes sortes de couteaux, qui sont aussi des pièces uniques.

«Ils sont magnifiques, mais peuvent-ils encore servir?» lui demandons-nous. «Posez votre doigt sur la table et je vous ferai une petite démonstration», plaisante Antoine Van Loocke. «Un couteau est fait pour être utilisé. Le tout est de savoir comment: ne pas les me re au lave-vaisselle ou encore, le laver avec un tampon à récurer vert».

Restaurants étoilés

Mais comment les chefs étoilés ontils été amenés à franchir le seuil de son atelier? «J’ai commencé à expérimenter l’acier damassé pour fabriquer des couteaux, en 1998. Je suis autodidacte, je bricole et ce qu’il en sort est mon œuvre», nous

L’atelier d’Antoine Van Loocke se cache dans une maison logée au coeur de la campagne à Oosterzele, au sud de Gand.

explique-t-il. «En 2008, j’ai reçu ma première commande. Elle m’avait été adressée par Kobe Desramault, pour son restaurant, In de Wulf. Nous venons d’ailleurs de conclure un nouvel accord pour le restaurant qu’il a ouvert à Bruxelles. Mais il s’agit de ma dernière commande, car j’ai presque 70 ans et j’ai envie de “bricoler” comme je l’entends.»

Son avant-dernière commande, quant à elle, venait du restaurant Komaf, détenu par Anthony Stoop et Julie Van Gool, que Gault&Millau a d’ailleurs qualifié de «Découverte de l’année», en 2023. Tout cela a ise notre curiosité. Mais lorsque nous lui suggérons d’aller faire un tour dans son atelier, il esquive la question, en nous prome ant que ce e visite clôturera notre entretien. «Sinon, vos chaussures pleines de terre vont tout salir», rétorque-t-il.

L’âme des lames

Le coutelier gantois poursuit ses explications tout en manipulant un couteau sous nos yeux. «Soit les

lames de mes couteaux sont issues de matériel recyclé, soit je les fabrique moi-même», poursuit-il. «Je déniche des vieux couteaux un peu partout. Parfois dans une poubelle, mais aussi dans les ventes aux enchères ou dans les brocantes. Parfois, des gens en déposent simplement dans ma boîte aux le res. Un orfèvre bruxellois me donne aussi régulièrement des vieilles lames. Lorsque je farfouille dedans, je suis comme un gosse dans un magasin de jouets. Des longues lames usées d’une usine de découpe de légumes voisine me servent également de matériaux de base.»

Les lames recyclées qu’il utilise préservent aussi une partie de leur histoire. Car dessus, on peut encore y lire la mention du fabricant de l’époque et aussi, de temps à autre, un lieu de fabrication.

Antoine Van Loocke, quant à lui, n’appose pas de sceau sur ses couteaux. Néanmoins, «chaque couteau est accompagné d’un certificat». Pour ce faire, Antoine

Antoine Van Loocke a toujours privilégié l’exclusivité. Il a donc décliné toutes les off res pour commercialiser ses couteaux.

Van Loocke utilise une carte oblongue sur laquelle il inscrit soigneusement les termes «corne» et «inoxydable», avant d’y apposer sa signature. Ensuite, il ajoute une estampille sur le couteau. «Pour les couteaux plus coûteux, j’utilise une marque maison, un monogramme, que j’insère entre la lame et le manche.»

Le «bois pourri»

Même les manches sont issus de matériaux recyclés. «Aujourd’hui, ma marque de fabrique, c’est le ‘Vurt Ijt’ («bois pourri», NDLR). L’expression, aussi surprenante soit-elle, renvoie au bois stabilisé des racines de l’érable. L’arbre mort a ‘pourri’ pendant huit ans dans mon jardin, puis je l'ai laissé sécher pendant deux ans. Avec l’aide d’un professeur de Louvain, je suis parvenu à me re au point un procédé pour stabiliser le bois.» Le coutelier poursuit avec une explication technique détaillant un processus complexe, mêlant autoclaves, réci-

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pients sous pression, températures élevées et monomères. Il en résulte un composite high-tech, qui met en valeur les pores, la structure du bois et la teinte.

Antoine Van Loocke ouvre un rideau derrière lequel se cache une commode. «Oui, je vous dévoile déjà une partie de mon atelier», nous dit-il en souriant. L’un des tiroirs est rempli de manches en bois de racine. Elles sont de couleurs naturelles, mais aussi noires. «C’est le même bois, mais j’ai ajouté de la couleur au cours du processus. Je l’ai fait parce que le commerce de l’ébène est désormais interdit, comme pour d’autres bois précieux tels que le bois de rose, le bois de racine et le macassar». Il ouvre ensuite un second tiroir où sont entreposées des dizaines,

Ci-dessus, des couteaux à éplucher dotés d’un manche en “bois pourri”. Ci-contre, un couteau avec un manche dans lequel un dé à coudre est inséré, qu’Antoine Van Loocke ne vendra jamais.

voire des centaines de vieilles lames émoussées. Dans un autre encore, on aperçoit des manches en corne de bovin polie. «Ils datent de 1938. On les a trouvés dans un magasin de porcelaine d’Anvers qui a fermé ses portes», commente Antoine Van Loocke.

Ces trouvailles uniques illustrent bien son a achement aux matériaux rares, qu’il met au service de ses créations. Par exemple, pour Hof Van Cleve, Antoine Van Loocke a réalisé des jeux de six couteaux différents, avec des manches en corne de bu ffle, en ivoire, en corne de bœuf musqué et même... en os de pénis de morse.

«J’ai trouvé cet os de pénis sur une brocante à Namur. Un commerçant danois y vendait un lampadaire. Je pourrais raconter

des centaines d’anecdotes de ce genre. Le corail en mousse rouge (il montre un couteau suspendu au mur), je l’ai trouvé grâce à un ami qui rachetait de vieux meubles. Il m’avait informé qu’il connaissait une personne qui vendait un aquarium avec un corail géant.»

Recyclage

«L'un des moments les plus marquants de ma carrière a été le recyclage des couteaux que je vendais. Au bout d’une dizaine d’années, Peter Goossens (chef de Hof van Cleve) m’a rapporté des lames en acier de carbone, qui avaient commencé à rouiller. Il souhaitait les remplacer par des lames en acier inoxydable. J’ai dû trouver un moyen de retirer les lames des manches sans les abîmer. J’y suis parvenu grâce à un procédé d’induction.» Depuis, Antoine Van Loocke a mis au point 40 à 45 techniques similaires.

Sur sa table trône un livre d’esquisses. «Il sera intégré à la collection de la bibliothèque universitaire de la Boekentoren de Gand. Ces 50 dessins off rent un aperçu de 25 ans de créations. Ce ne sont pas des avant-projets, je les dessine après mes réalisations.»

Les œuvres d’Antoine Van Loocke sont désormais exposées dans les musées. Au fil des ans, le Design Museum Gent a intégré dans ses collections un aperçu représentatif de l’œuvre d’Antoine Van Loocke, tout comme le Musée des Techniques anciennes à Grimbergen. La reconnaissance internationale est arrivée en 2018, lors de la biennale Homo Faber, à Venise (la vitrine des meilleurs artisans d’Europe). Ce e année encore, l’un de ses couteaux y était exposé. Antoine Van Loocke nous le montre en photo. «C’est un couteau doté d’un manche noir et d’une lame en acier torsadé. La poche e est en peau de raie.» Pour d’autres couteaux, Antoine Van Loocke utilise des étuis en papier de chi ffon, fabriqués à partir de vieux t-shirts issus de la dernière usine de chiffons des PaysBas, située le long du Zaan.

Une commercialisation exclusive

Fidèle à sa vision artisanale, Antoine Van Loocke a toujours pri-

Dans son atelier, Antoine Van Loocke transforme des vieilles lames ternes en objets étincelants.

vilégié l’exclusivité. Il a donc décliné toutes les offres de commercialisation de ses couteaux. «L’aspect économique ne m’intéresse pas». L’artiste-coutelier préfère se charger lui-même de la vente de ses œuvres, à quelques exceptions près. «L’un de mes amis en vend quelques-uns à la coutellerie gantoise». Antoine Van Loocke vendra également ses oeuvres lors de l’exposition de fin d’année à la galerie gantoise D&Art, ainsi qu’au Design Museum de Gand, une fois que les travaux de rénovation seront terminés.

Les prix de ses couteaux varient considérablement. «Pour un ‘couteau à patates’, je demande 75 euros, et cela depuis 24 ans, tandis qu’un couteau avec un manche en ‘bois pourri’ coûte 250 euros». Selon le matériau utilisé, le prix peut a eindre plusieurs milliers d’euros. «Y a-t-il un couteau que vous ne vendrez jamais?», nous demandons-lui . «Oh, je ne les compte plus!», rétorque-t-il. Il fouille dans un bac et finit par nous en montrer un, avec un dé à coudre en argent inséré entre la lame et le manche, mais qui est cassé à l’arrière.

Atelier

La fin de l’entrevue touche à sa fin. Nous nous dirigeons vers son atelier. C’est la surprise: nous nous retrouvons face à un abri de jardin vétuste. On peut même y voir quelques toiles d’araignées. «Oui, ce sont des araignées, mes animaux de compagnie. Et ça, ce sont mes plantes d’intérieur», nous dit-il en montrant le lierre qui y pousse. Devant la fenêtre, l’on peut y voir une machine à aiguiser et à polir les couteaux. «Il y a encore d’autres machines à l’intérieur, comme des disques à meuler et à découper. Mais j’utilise aussi les ateliers d’autres personnes: je vais notamment à La Pinte, et en Allemagne pour stabiliser le bois.» Mais ce e image vétuste nous qui e rapidement: Antoine Van Loocke prend place derrière la machine à aiguiser et en un rien de temps, il transforme une vieille lame terne en une pièce étincelante.

DE MESSENWINKEL QUAND L’EXCELLENCE DES COUTEAUX FORGE LA TRADITION FAMILIALE

Avez-vous déjà tenu en main des couteaux fabriqués à partir de matériaux aussi uniques que la tour Ei ffel ou des molaires de mammouth? Les passionnés de belles lames trouvent leur bonheur chez De Messenwinkel, à Anvers.

FLOOR EELBODE

PHOTOS: KATRIJN VAN GIEL

Être un amateur de couteaux, c’est bien plus qu’une passion, c’est un art de vivre. «Les férus de belles lames en ont presque toujours un sur eux. Pour ma part, je ne m’en sépare jamais», nous confie Joannes Chevalier, responsable de la boutique De Messenwinkel, située su r la Mechelseplein, à Anvers. Il fouille son pantalon avant d’en sortir un. «Voilà mon assistant personnel. Je fais tout avec. Je coupe des pommes, j’ouvre des paquets. C’est l’un des ateliers avec lesquels je collabore qui me l’a donné», explique-t-il.

Cet homme d’une vingtaine d’années gère l’établissement avec Marina, sa vendeuse. Sa mère, qui continuera d’assurer la gestion de l’établissement jusqu’en avril, est actuellement en vacances.

Le tintement incessant de la cloche d’entrée du magasin rythme nos échanges. Nous en déduisons que les affaires tournent bien. Parmi les clients, on trouve des touristes heureux de pouvoir faire a ff ûter leurs couteaux, et même deux Australiens venus remplacer le leur, qu’ils ont dû abandonner lors d’un contrôle à l’aéroport. Marina se fait une joie de les servir tandis que Joannes se tourne vers nous: «Si vous voulez du bon matos, vous finirez bien par venir chez nous, comme tous les autres: les cuisiniers amateurs, les professionnels,... Même l’acteur Jan Decleir se rend chez nous pour son kit de rasage.»

«On reconnaît un bon couteau à sa finition. Il ne doit pas présenter de coins pointus. La dureté de l’acier joue également un rôle.»

Johannes Chevalier Responsable de la boutique

Joannes Chevalier incarne la sixième génération à prendre place derrière le comptoir du magasin. En plus de 160 ans, ce e boutique familiale a successivement vendu des articles de droguerie et des cordes avant de proposer des couteaux. «Ma mamie vendait toutes sortes de cordes», raconte son petit-fils, qui est le premier garçon à reprendre le magasin. «À Anvers, à l’époque, il n’y avait que 50 magasins de cordes. Les dossiers, les cahiers, les couvertures: tout devait être relié. Les travailleurs du port, les scouts... Tout le monde venait ici pour acheter des cordes», ajoute-t-il. Mais avec l'évolution des techniques et le changement des besoins de la clientèle, la grand-mère de Joannes Chevalier a dû se diversifier. Elle a d’abord essayé de relancer l’activité avec différents objets avant de découvrir le bon filon: les couteaux. «Elle a essayé un peu de

Forte de 160 ans d’histoire, la boutique De Messenwinkel est la plus ancienne d’Anvers.

tout, mais il fallait un produit qui soit à la fois petit et qui rapporte gros, du moins suffisamment. Cela fait maintenant 15 ans que nous ne vendons que des couteaux. Mais le plus surprenant, c’est que chaque semaine, quelqu’un entre pour acheter de la corde».

La boutique — la plus ancienne d’Anvers — s’est agrandie plusieurs fois au fil du temps, mais aujourd’hui encore, avec ses 45 mètres carrés, elle reste minuscule. Dans les trois petites pièces, les vitrines brunes et rouges débordent d’objets tranchants — couteaux de cuisine, ustensiles de rasage, Opinel, ciseaux et couteaux de poche — ainsi que de produits de rasage et de brosses en poils de sanglier. Elle baigne dans un jus d’époque. Le sol et les poutres du plafond en bois étaient déjà là, il y a 160 ans. Même l’auvent, devant le magasin, n’a pas bougé. «Il a fait son temps, mais nous ne trouvons personne pour le réparer», explique Joannes Chevalier. «Si l’un de vos lecteurs peut nous renseigner un bon homme de métier, il est le bienvenu».

Des couteaux de luxe

Mais ne vous y trompez pas. Ici, on ne vend pas de la camelote, et un simple coup d’œil aux vitrines suffit à nous en convaincre. Les couteaux de cuisine de la marque allemande Wüsthof, fabriqués dans une usine ultramoderne et garantis à vie, côtoient une belle collection de couteaux Kai et Yaxell, les favoris des chefs japonais. «On reconnaît un bon couteau à sa finition», détaille Joannes Chevalier. «Il ne doit pas présenter de coins pointus. La dureté de l’acier joue également un rôle et un bon couteau aura une certaine lourdeur. S’il est trop léger, il s’agira probablement d’un faux.»

Joannes Chevalier précise qu’il a un faible pour les Opinel’s — «Vous ne devriez peut-être pas l’écrire, mais c’est son rapport qualité-prix qui me plaît», nous confie-t-il. La grande a raction de la boutique n’en reste pas moins la collection de couteaux Laguiole et Aubrac, des couteaux de luxe, originaires des villages éponymes, dans le sud de la France. Ces couteaux, fabriqués à la main, se distinguent par des gravures sur le dos (la partie non aiguisée de la lame), dont l'une

permet d’identifier le fabricant. Chaque couteau est unique. Le prix varie d’environ 150 euros pour un couteau simple, à 1.000 euros pour les exemplaires plus singuliers.

Le choix des matériaux pour les manches varie, allant des options les plus courantes aux plus détonantes. De bons couteaux peuvent être équipés de manches fabriqués dans des matériaux bon marché, comme le genévrier ou la corne de vache, ou des matières plus rares, comme l’ivoire de mammouth ou de dents de cet animal. «Le prix élevé de ces couteaux s’explique aussi par leur fabrication artisanale», souligne Joannes Chevalier. «L’atelier avec lequel nous travaillons ne produit que quelques cou-

teaux chaque jour, et réalise des commandes sur-mesure. Ainsi, un client a fait fabriquer un couteau avec une queue de billard cassée.» Une fois par an, De Messenwinkel organise une journée dédiée aux couteaux Laguiole, en compagnie du patron de l’atelier français. Il est possible d’y faire aiguiser ses couteaux et de leur donner une nouvelle vie. En général, cet évènement donne lieu à la vente d’une quinzaine de couteaux uniques. «Chaque année, les mêmes personnes se pressent à la porte bien avant l’ouverture», sourit Joannes Chevalier. «Pour 2024, Laguiole prévoit de lancer une collection fabriquée à partir d’un morceau de la tour Ei ffel. Ils

La pièce maîtresse de la boutique est la collection de couteaux Laguiole et Aubrac (en haut).

Ci-contre, tant la série Ran (à gauche) que les couteaux Global sont d’origine japonaise.

BELGIQUE AARSCHOT Beets Pa eet ANVERS Chark BRUXELLES Bosmans Slaapcomfort Center BRUXELLES Univers du Sommeil EDEGEM Bedtime ESSEN Bedtime HASSELT Reyskens Slaapcomfort HEERS 2-Sleep Luxury Bedding HOESELT Crommen Slaapcomfort IZEGEM Top Interieur KNOKKE Chark COURTRAI De Nachtwacht LINKEBEEK Univers du Sommeil MASSENHOVEN Top Interieur OVERIJSE Univers du Sommeil RHODE-SAINT-GENESE Sleeping House SAINT-DENIS-WESTREM Twaalf Twaalf SAINT-NICOLAS Middernacht TERNAT Univers du Sommeil LUXEMBOURG HEIDERSCHEID Fiisschen Concept STRASSEN Maison du Lit

«De nombreux couteliers produisent des séries limitées ou fabriquent des couteaux sur mesure, avec une forme spéciale ou un manche particulier.»

Johannes Chevalier Responsable de la boutique

n’en fabriqueront qu’une centaine et ils seront aussi bientôt en vente chez nous.»

Ce e exclusivité s’inscrit dans l’esprit de De Messenwinkel, qui s’efforce d’offrir aux collectionneurs une multitude de petits trésors, même si ce n’est pas toujours évident. «De nombreux fabricants de couteaux sortent des éditions limitées ou fabriquent des couteaux personnalisés», explique Joannes Chevalier. «Ces couteaux, qui peuvent coûter plusieurs milliers d’euros, nous filent souvent entre les doigts. La marque suisse de couteaux de poche Victorinox sort chaque année deux ou trois modèles en édition limitée, par exemple, avec la mention de l’année ou le signe de l’année chinoise sur le manche. Nous en recevons

quelques exemplaires», précise Joannes Chevalier en montrant l’un de ces couteaux dans la vitrine. «Nous avons également créé notre propre modèle: un couteau de poche anversois, orné du symbole du célèbre biscuit d’Anvers (des mains), ainsi que des diamants.»

Imprégné depuis toujours par l’atmosphère du magasin, Joannes Chevalier n’y travaille pourtant que depuis deux ans. Il était mauvais élève. Il aurait voulu commencer plus tôt, mais sa mère l’en a dissuadé.

«J’ai donc fait toutes sortes de choses dont j’ai tiré des enseignements qui me sont à présent bien utiles dans le magasin. Et lorsque ma mère m’a annoncé qu’elle souhaitait prendre sa retraite, j’étais prêt.»

Joannes Chevalier prendra officiellement les rênes de l’affaire en avril. Il envisage d’agrandir le magasin. Il aimerait aussi explorer le potentiel du commerce en ligne. Il nous avoue qu’il espère que sa propre fille lui succédera un jour. «Elle a un an et demi, on a encore le temps d’y penser. Mais j’aimerais que notre magasin ajoute encore de nombreuses années à son compteur. Si les gens continuent à venir, il n’y a aucune raison de fermer boutique.»

Joannes Chevalier ne possède que le couteau qu’il a en poche. Il n’en collectionne pas. «Je m’en tiens à ce couteau. C’est un peu comme un ‘cran d’arrêt’ qui m’empêche de m’adonner à une passion qui pourrait vite me coûter cher.»

“En Bourse, vous entrez dans une toute nouvelle réalité”

En une décennie, Christian Teunissen a hissé Xior au rang d’acteur européen majeur dans le secteur du logement étudiant. Dans ce troisième épisode de la série de podcasts

Tomorrow Talks d’ABN AMRO Private Banking, le CEO partage ses réflexions sur l’impressionnante trajectoire de croissance de l’entreprise, les défis liés à son introduction en Bourse, et ses projets d’avenir sur un marché hautement concurrentiel.

“Les prêts verts rendent le portefeuille immobilier plus durable et l’entreprise plus attrayante pour les investisseurs.”

Yannick Huygens

Head of Corporate Banking chez ABN AMRO Belgique ‘‘

“Nous avons encore un potentiel de croissance externe, car le marché du logement étudiant reste sous tension.”

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© Frank Toussaint

RÉMY MARTIN, UN COGNAC À LA CROISÉE DES CHEMINS

Ce e année, la maison de cognac française Rémy Mart in n’a pas lésiné sur les moyens pour célébrer son tricentenaire. Sur tous les continents où elle commercialise ses prestigieux cognacs, elle orchestre des festivités somptueuses, me ant en lumière trois siècles de savoir-faire exceptionnel.

D’ailleurs, la «Coupe du 300ème anniversaire», bouteille spécialement créée pour l’occasion, en a surpris plus d’un lors de sa récente présentation, à Amsterdam. Ce cognac exceptionnel incarne non seulement l’héritage de Rémy Martin, mais aussi la vision d’une maison tournée vers son quatrième siècle.

Rémy Martin, le groupe français de liqueurs et spiritueux, célèbre ce e année son 300ème anniversaire. Un cap que le célèbre producteur de cognac entend franchir en reme ant au goût du jour ce digestif à l’image quelque peu ternie

Pourtant, malgré cet hommage, la réalité du marché rappelle que le spiritueux traverse une période

Quand vous comptiez juste faire du lèche-vitrine. Et repartez avec tout le magasin. C’est ça aussi, la nouvelle Volvo XC90. Découvrez la nouvelle Volvo XC90. For Life

difficile. En 2023, les exportations de cognac ont chuté d’environ 15% par rapport à l’année précédente, principalement en raison d’un ralentissement des ventes aux États-Unis. Autrefois symbole de prestige, le cognac est aujourd’hui prisonnier d’une réputation dont il peine à se défaire. «Le cognac a la réputation d’être une boisson réservée aux hommes d’un certain âge en costumes», observe Andy De Brouwer, sommelier et propriétaire du bar Velours, à Hal. «Contrairement à d’autres spiritueux, ce e boisson n’est pas parvenue à se réinventer. Voyez le gin. Il évoque aussitôt une terrasse et une belle soirée d’été. C’est ce qui manque au cognac: une ‘histoire’ qui donne envie. C’est dommage, parce que c’est une boisson grandiose, et c’est d’autant plus vrai pour les cognacs que l’on a laissé vieillir».

Réserve perpétuelle Baptiste Loiseau, maître de chai chez Rémy Martin depuis 2014, esquisse un sourire lorsqu’on lui parle de «boisson grandiose». Et pour cause. Pour créer la «Coupe 300ème», il s’est inspiré de la longue histoire de la maison de cognac française, plus particulièrement du cognac conservé lors des éditions précédentes: il a en effet puisé dans la Coupe du 290ème anniversaire, elle-même nourrie des eaux-de-vie de la Coupe du 275ème anniversaire. Un processus créatif connu sous le nom de «Réserve Perpétuelle».

Il a alors assemblé un nouveau mélange, complété par une sélection d’eaux-de-vie du terroir de Grande Champagne, le berceau du cognac en France. «La réserve perpétuelle nous accompagne depuis des siècles», explique le maître de chai lors d’un entretien accordé depuis le siège de Rémy Martin à Cognac. Ce e petite ville française, située en Charente qui a donné son nom au distillat de raisin. «Lorsque nous créons une nouvelle ‘Coupe’, nous en réservons une partie pour les futurs maîtres de chai, pour qu’ils puissent ensuite l’utiliser dans la suivante.»

2.500 euros la bouteille

Pour savourer la «Coupe 300ème», il faudra y me re le prix. Rémy

Maturation C’est dans les fûts des caves de Rémy Martin, à Cognac, que le spiritueux prend tout son caractère.

Martin ne propose que 56 exemplaires numérotés au Benelux, chacun au prix de 2.500 euros, destinés avant tout aux collectionneurs. Cependant, ce profil de client n’est plus le principal atout de la maison. Le consommateur moyen, surtout en Europe, vieillit, et la tradition du ‘digestif après dîner’ est en perte de vitesse. «Le

défi est double», explique Andy De Brouwer. «D’une part, les gens boivent moins d’alcool, donc les boissons fortes sont souvent les premières à disparaître des cartes. D’autre part, les jeunes préfèrent le vin, la bière ou le cidre»

Baptiste Loiseau pointe encore un autre élément: «Les gens boivent moins d’alcool, mais lorsqu’ils en

2.500

La Coupe 300 ème anniversaire, réservée aux collectionneurs, est proposée au prix de 2.500 euros et n’est disponible qu’en 56 exemplaires pour tout le Benelux.

de produits de luxe. Aux ÉtatsUnis aussi, les ventes souffrent de l’inflation et d’une baisse du pouvoir d’achat. Les maisons de cognac commencent aussi à subir la concurrence des spiritueux à l’image plus branchée, comme la tequila et le mescal. En 2022 comme en 2023, les ventes de cognac aux États-Unis ont chuté de plus de 10%.

consomment, le plus souvent, ils boivent de la qualité.» Cette «premiumisation» du marché se produit dans presque tous les segments de la consommation d’alcool. Rémy Martin, considérée comme une marque premium parmi les cognacs, pourrait tirer son épingle du jeu. Une bouteille de cognac standard de Rémy Martin – d’au moins quatre ans d’âge («VSOP») – se vend entre 50 et 60 euros. Le prix d’une bouteille de cognac de dix ans d’âge, voire plus, («XO») dépasse largement les 100 euros. Dans ce segment premium, les ventes résistent souvent mieux que celles des boissons moins chères. S’ajoute à cela la croissance des nouveaux territoires conquis par les maisons de cognac françaises au cours de ces dernières décennies.

Plus particulièrement aux ÉtatsUnis et en Chine, deux marchés clés depuis des années pour des producteurs comme Rémy Martin, Courvoisier et Hennessy, où se concentre la majeure partie de leur chiffre d’affaires mondial. En 2024, ces régions représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires mondial des vendeurs de cognac. Les ÉtatsUnis à eux seuls comptent pour plus d’un tiers des ventes mondiales de cognac, avec plus de 100 millions de bouteilles expédiées chaque année vers l’Amérique du Nord. Les Chinois, quant à eux, consomment plus de 30 millions de bouteilles par an.

Mais ces nouveaux marchés sont moins juteux qu’auparavant. L’économie chinoise bat de l’aile, ce qui incite ses citoyens à acheter moins

Pour ne rien arranger, depuis le 11 octobre, Pékin cible les producteurs français de cognac, avec des droits d’importation élevés sur les alcools, suite à l’escalade de la guerre commerciale entre l’Occident et la Chine. «Le cognac est en crise. Ce mot ne peut plus être tabou», écrivait d’ailleurs l’été dernier le journal régional français Charente Libre.

Une boisson à cocktails?

Le potentiel est là, estime Baptiste Loiseau, maître de chai. Selon lui, le cognac est plus qu’un digestif. «Le cognac se prête également parfaitement à la création de cocktails. C’est d’ailleurs la façon la plus courante d’en consommer aujourd’hui. Dois-je regre er qu’il faille diluer notre produit avec d’autres boissons? Non, car un bon cocktail peut hisser cet alcool au rang supérieur.»

Le sommelier Andy Brouwer confirme que le cognac a ce potentiel. «Ce n’est pas très fréquent, mais nous proposons un cocktail à base de cognac, l’Alexandra, un mix à base de liqueur de café et de crème». Mais ce n’est pas le cocktail le plus prisé: «Je pense que nous ne vidons qu’une bouteille de cognac par an. Les cocktails à base de vodka sont beaucoup plus populaires», argumente-t-il.

«Les maisons de cognac ont toutes un grand défi à relever», poursuit le sommelier. «Les producteurs devraient peut-être unir leurs forces. J’ai l’impression que chaque maison de cognac reste un peu sur son île. Pourquoi ne pas organiser ensemble un grand concours où le cognac serait à l’honneur, et où les différents maillons de la chaîne participeraient? Les producteurs d’autres spiritueux ont déjà prouvé qu’il était possible de moderniser une boisson. Je leur souhaite de relever ce défi, car encore une fois, c’est une boisson fabuleuse.»

«À l’inverse d’autres spiritueux, le cognac n’est pas parvenu à se réinventer. Voyez le gin. Il évoque aussitôt une terrasse et une belle soirée d’été. C’est ce qui manque au cognac.»

Le cognac se prête parfaitement à la création de cocktails. C’est la façon la plus courante d’en consommer aujourd’hui.

Ci-dessous, Baptiste Loiseau, Mâitre de chai chez

Rémy Martin

RÉMY MARTIN EN CHIFFRES

Rémy Martin, maison de cognac française fondée en 1724, est établie à Cognac, ville charentaise qui a donné son nom au distillat de raisin. Le cognac est un produit géographiquement protégé et ne peut être distillé que dans la région avoisinante.

Rémy Martin fait partie du groupe de boissons coté en bourse, Rémy Cointreau. Ce groupe a réalisé un chi re d’a aires de 1,2 milliard d’euros au cours de son dernier exercice, pour un bénéfice d’exploitation de plus de 300 millions d’euros. Plus de 80% de ce bénéfice provient de la division cognac du groupe, dont Rémy Martin est le fleuron.

Avec Courvoisier, Martell et Hennessy, Rémy Martin forme les «Quatre Grands» des maisons de cognac françaises. Ensemble, elles constituent la majeure partie du marché mondial. Le leader du marché est Hennessy, propriété du groupe de luxe français LVMH.

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LÀ OÙ SOMMEILLENT LES VOITURES LES PLUS LUXUEUSES DU MONDE

Dans un petit village qui borde la frontière luxembourgeoise, voitures de prestige, de collection et de course reposent à l’abri des regards, sous une vigilance accrue.

MATHILDE RIDOLE

PHOTOS: VALENTIN BIANCHI, HANS LUCAS

Lorsque nous arrivons dans ce petit village gaumais à la frontière luxembourgeoise, nul ne pourrait se douter qu’y sommeillent, sous très haute surveillance, parmi les voitures les plus prestigieuses du monde.

Une fois l’adresse exacte a einte, maintenue secrète pour des raisons évidentes de sécurité, nous nous trouvons face à un imposant portail gris qui ne laisse rien paraitre, si ce n’est les caméras de surveillance et autres claviers pour y insérer le code de sécurité. Jonathan Feller, l’un des administrateurs de Somewhere – l’appellation est, vous en conviendrez, assez bien choisie – nous ouvre les portes. L’ex-

49

Pas moins de 49 caméras infrarouge, mais aussi des portes renforcées, des systèmes de potelets anti-intrusion et une safe room ont été installés pour sécuriser les lieux.

térieur ne paie pas de mine. Rien de flamboyant, aucun écusson de luxe à apercevoir. La discrétion est le maître-mot ici, nous le comprenons rapidement. Nous avançons dans ce périmètre conscrit, cernés par les caméras qui décorent les énormes entrepôts construits en brique grise. «L’infrastructure, composée de plusieurs immeubles, appartenait à une famille de la région. Nous l’avons rachetée peu avant 2020, alors qu’elle était en vente depuis un certain nombre d’années», raconte Jonathan Feller. Initialement commercial chez BMW durant plus 20 ans, c’est avec son ancien patron Philippe Emond, administrateur de plusieurs concessions BMW en Belgique, en France et au Grand-Duché de Luxembourg durant 30 ans,

que l’idée d’une conciergerie pour voiture de luxe a germé. «Combien de fois a-t-on entendu des clients ne pas savoir où stocker leur voiture?» s’interroge Jonathan Feller. Forts de leur expérience dans le secteur automobile et déjà munis d’une solide liste de clients, ils se lancent dans l’aventure, sans savoir à l’époque que la crise sanitaire perturberait leur chantier qui n’aboutira finalement qu’en 2022.

Sous haute sécurité «Avant de commencer les travaux et de demander le permis d’urbanisme, nous avons rencontré une société de gardiennage, une société de conseil en sécurité, les pompiers et une compagnie d’assurances», explique l’administrateur. Un cahier des charges est ressorti de cet

audit global. Outre le portail gris très imposant à l’entrée, pas moins de «49 caméras infrarouge, des portes renforcées, des systèmes de potelets anti-intrusion et une safe room» ont été installés, liste Jonathan Feller. «Nous avons la chance d’être implantés dans une zone vallonnée avec un unique point d’entrée et de sortie», ajoute-t-il. Une société de gardiennage effectue quotidiennement des patrouilles aléatoires et une société de télésurveillance a accès à chacune des caméras du site si une alarme se déclenche. Le coût d’un tel niveau de sécurité? Pas moins de 200.000 euros. À cela s’ajoutent les primes pour assurer le contenu – jusqu’à 300 voitures à des prix plutôt élevés - mais dont notre interlocuteur préfère taire le montant, bien que

Jan Van Sande, Head of ING Private Banking & Wealth, aborde la question de front: “Je comprends ces doutes, mais je peux les dissiper immédiatement. Nos banquiers privés traitent un portefeuille d’investissement comme un chef étoilé compose son menu: ils recherchent soigneusement les meilleurs ingrédients et prêtent attention au moindre détail. Leur expertise et leur indépendance sont incontestables.”

Confier la gestion de son patrimoine à un banquier s’accompagne souvent d’un souhait: que l’investissement soit aussi rentable et les risques aussi faibles que possible. Un banquier qui propose systématiquement ses propres fonds suscite à juste titre la méfiance. “Il est impossible d’exceller dans chaque catégorie d’actifs”, abonde Jan Van Sande. “C’est pourquoi nous collaborons avec des gestionnaires d’actifs du monde entier. Cette architecture ouverte nous rend uniques.”

Du menu suggéré à l’investissement à la carte

Chez ING Private Banking, les clients peuvent choisir parmi trois approches d’investissement, selon leurs préférences et leur profil de risque. La première option consiste à confier entièrement la gestion de leur patrimoine à la banque,

UN MENU ÉQUILIBRÉ POUR VOS INVESTISSEMENTS

Tout investisseur se demande tôt ou tard si les produits d’investissement proposés par une banque sont choisis de manière vraiment indépendante. Chez ING Private Banking, les clients peuvent être rassurés: seul leur intérêt compte.

en suivant un menu proposé. Cette gestion centralisée mène à deux solutions, Kronos et Anthea, réservées aux patrimoines de plus de 250.000 euros, avec, d’un côté une approche plus durable et de l’autre plus responsable. Ces solutions combinent les meilleurs fonds sélectionnés par une équipe internationale de spécialistes.

Deuxième option: la gestion personnalisée. Les clients peuvent opter pour un mandat de gestion discrétionnaire à partir de 1 million d’euros, ou pour une gestion conseil à partir de 2,5 millions d’euros. “En gestion discrétionnaire, ils délèguent entièrement leurs décisions d’investissement à leur banquier privé et à leur gestionnaire de portefeuille, qui prennent alors les décisions d’achat et de vente en fonction du profil de risque et des objectifs de rendement du client”, précise Jan Van Sande. En gestion conseil, le service est totalement personnalisé. Le client gère lui-même son portefeuille à la carte, tout en étant activement soutenu par un gestionnaire de portefeuille.

“Nos banquiers privés recherchent soigneusement les meilleurs ingrédients et prêtent attention au moindre détail. Leur expertise est cruciale pour assembler ces ingrédients afin de créer le meilleur portefeuille d’investissement.”

Un univers d’investissement aux saveurs mondiales

L’univers d’investissement d’ING Private Banking est vaste et diversifié. “La stratégie d’investissement de notre Investment Office repose sur les analyses de notre propre bureau économique, qui étudie le contexte macroéconomique et les tendances des marchés financiers”, détaille Jan Van Sande. Cet univers inclut 120 fonds actifs de 38 maisons de fonds renommées, ainsi que 140 trackers et des centaines d’actions et d’obligations individuelles. “Pour les fonds, nous collaborons avec des maisons solides comme BlackRock, Schroders, Amundi Asset Management, AXA Investment Managers et Goldman Sachs. Mais nous explorons aussi de petites boutiques comme Eleva ou Polar Investments. Pour les trackers, nous sélectionnons parmi 13 gestionnaires de fonds, dont iShares, HSBC, Vanguard, JP Morgan, Ossiam et WisdomTree. Voilà ce que j’appellerais une palette d’ingrédients particulièrement riche.”

À l’instar d’une cuisine étoilée, ce processus de sélection repose sur l’expertise et le talent. Il combine des analyses quantitatives – fondées sur les critères classiques de rendement/ risque – et qualitatives, impliquant des réunions avec le gestionnaire de fonds pour un examen approfondi. Les considérations éthiques prennent dans ce cadre une importance croissante. “Nous privilégions clairement les fonds responsables et durables aux fonds traditionnels”, conclut Jan Van Sande.

Plus d’informations sur ing.be/menu-d-investissement

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les clients doivent maintenir une assurance à titre personnel. «Il existe, en Belgique, des classifications en termes de sécurité pour les assurances. Pour vous donner une idée, nous nous situons juste en dessous de celle des armes», indique Jonathan Feller.

Voilà qui donne le ton. Mais jusque-là, pas l’ombre d’un bolide. L’administrateur de Somewhere nous reçoit dans une pièce à l’apparence trompeuse, qui nous donne plus l’impression d’être dans la salle d’a ente d’une quelconque société que dans un immeuble où dorment Ferrari, Lamborghini, Aston Martin et autres voitures de luxe. «Personne ne vient ici, même pas les clients, sauf exception», tient à préciser Jonathan Feller. «Lorsqu’ils souhaitent utiliser leur véhicule, nous l’emmenons à un point de dépôt qui est notre bureau à Strassen (Grand-Duché de Luxembourg) ou à l’endroit souhaité.»

Le coût du gardiennage dépend du degré de service désiré. Le client a le choix entre quatre formules, de la plus élémentaire à 3.000 euros par an (HTVA) à la plus complète à 14.000 euros/an (HTVA). «La première, appelée ‘pack steel’, est destinée aux clients qui ne roulent jamais avec leur voiture, soit par manque de temps, soit parce qu’il s’agit d’un achat purement spéculatif en vue de réaliser une plus-value. Il m’est arrivé d’aller chercher des voitures neuves chez un concessionnaire et de les ramener directement ici, sans que le client ne soit présent», raconte Jonathan

«PERSONNE NE VIENT ICI, MÊME PAS LES CLIENTS, SAUF EXCEPTION.»

Jonathan Feller, Administrateur de Somewhere

Feller. «Notre volonté est d’afficher des tarifs compétitifs vis-à-vis des loyers pratiqués pour un parking à Luxembourg sans sécurité spécifique, en offrant en plus des services de conciergerie.»

Dépôts

jusqu’à la Côte d’Azur

Maintien de charge de la ba erie, contrôle de la pression des pneus, du taux d’humidité, ne oyage et mise sous housse constituent les «soins» compris systématiquement lorsqu’une voiture arrive chez Somewhere. «On maintient une température adéquate au stockage des voitures en permanence dans les halls, ainsi qu’un taux d’hygrométrie contrôlé. Le fait de maîtriser ces différents paramètres permet

d’éviter que les durites craquent ou que les joints des vitres ne s’assèchent, pour ne citer que ces exemples. Lors de la mise dans les halls, la pression des pneus est volontairement augmentée pour éviter leur déformation si la voiture reste immobile plusieurs mois», explique notre interlocuteur. Les autres formules proposent plus de services: dix dépôts par an dans les environs, le passage au banc de roulage une fois par mois, voire cinq dépôts/an dans un rayon de 150 kilomètres et même trois dépôts/an dans un rayon de 1.000 kilomètres, en plus du passage au contrôle technique. «Si le client souhaite que l’une des dix sorties annuelles soit consacrée à un entretien ou à un changement

JE VOIS J’ENTENDS

GROENLAND

de pneus, nous pouvons, à sa demande déposer le véhicule dans le garage de son choix. Selon le pack choisi, nous pouvons emmener la voiture à Bruxelles, à Knokke, au circuit de Spa-Francorchamps, en Suisse ou sur la Côte d’Azur, entre autres», illustre Jonathan Feller. Pas question pour autant de conduire ces voitures – que nous n’avons toujours pas vues au passage –, «cela va à l’encontre de notre vision et de notre devoir de discrétion. L’acheminement se fait dans un transport fermé», depuis l’intérieur de l’espace de stockage jusqu’au point de chute souhaité par le client. «Nous ne montrons jamais les véhicules, car bon nombre de nos clients ne veulent pas forcément que tout un chacun sache ce qu’ils ont ou non comme voiture. Nous ne diff usons rien sur les réseaux sociaux, car il n’y a ni photos ni vidéos des véhicules», explique l’administrateur de Somewhere. Nous voilà prévenus. Pas question, donc, de photographier avec nos smartphones ce qu’il s’apprête à nous dévoiler. Notre photographe pourra uniquement prendre en photos des détails, des finitions, le nom d’un modèle rare, mais pas de voiture reconnaissable en tant que telle.

Défilé de housses rouges

Après avoir franchi plusieurs points de contrôle, c’est alors qu’il actionne la porte du garage et qu’apparaissent, dans la pénombre, des dizaines de silhouettes de voitures couvertes d’une housse rouge uniforme à l’effigie de la société. Nous circulons parmi ces modèles, tentant de les reconnaître par leurs courbes

perceptibles à travers les housses. Nous y trouvons beaucoup d’Italiennes, mais aussi des voitures anglaises ainsi qu’allemandes, des plus récentes aux plus historiques. Par souci de discrétion, nous ne pourrons pas lister les modèles précis de Ferrari, Lamborghini et autres qui se trouvent en ces lieux, mais certains sont parmi les plus rares au monde…

Après avoir franchi plusieurs points de contrôle, c’est alors que Jonathan Feller actionne la porte du garage et qu’ apparaissent, dans la pénombre, des dizaines de silhouettes de voitures, couvertes d’une housse rouge à l’e igie de la société.

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“LA FISCALITÉ N’EST PAS SEULEMENT UN MOYEN D’AUGMENTER LES RECETTES: C’EST AUSSI UN OUTIL POLITIQUE”

La dette publique belge atteint 540 milliards d’euros. Pour la maîtriser, le gouvernement cible souvent les citoyens fortunés, partant du principe que les épaules les plus solides doivent supporter les charges les plus lourdes. Chez CapitalatWork Foyer Group, Erwin Deseyn et Vincent Lambrecht analysent l’impact de ces mesures budgétaires sur les grands patrimoines.

Erwin Deseyn, Chief Investment Officer chez CapitalatWork Foyer Group, souhaite dissiper un malentendu trop répandu:

“La plupart des Belges fortunés n’ont aucun problème à payer des impôts! Notre système fiscal est progressif: ceux qui gagnent plus, paient plus. En outre, le patrimoine en Belgique est déjà lourdement taxé, que ce soit directement via la taxe sur les comptes-titres, ou indirectement par le biais du précompte mobilier, du précompte immobilier, des droits d’enregistrement et des droits de succession.” Il souligne au passage que 4% du PIB belge provient des impôts sur le patrimoine et les plus-values, ce qui est “loin d’être négligeable”.

Une pression fiscale accrue freine l’investissement

Au cours de la décennie écoulée, la pression fiscale a augmenté sur les Belges fortunés, influençant nettement leurs stratégies d’investissement. “Prenez le précompte mobilier”, illustre Vincent Lambrecht, Director Estate Planning chez CapitalatWork Foyer Group. “Il a doublé en 10 ans, et la plupart des gens l’ont simplement accepté. La taxe boursière a plus que doublé, quant à elle, et la taxe sur les comptes-titres – qui n’est rien d’autre qu’un impôt sur la fortune – a été introduite. Bref, le patrimoine belge est fortement taxé.”

Pour réaliser des économies ou accroître les recettes, le gouvernement se tourne généralement vers les actifs les plus

“Les

Belges fortunés n'ont pas de problème à payer des impôts. Mais le patrimoine est déjà fortement taxé dans notre pays.”

accessibles, et notamment le patrimoine mobilier. Ces actifs sont bien documentés à la Banque nationale, et la perception des impôts est facilitée par les institutions financières, ce qui en fait une cible logique. “En revanche, les conséquences à long terme sont fréquemment sous-estimées”, avertit Vincent Lambrecht. “Des impôts plus élevés sur le patrimoine peuvent avoir un effet sur les décisions d’investissement, en poussant peut-être un entrepreneur à renoncer à investir en Belgique ou à choisir des projets moins bénéfi ques pour notre prospérité.”

Considérations fiscales

Consciemment ou non, la fiscalité joue un rôle majeur dans les décisions d’investissement. Ceci dit, les investissements ne devraient pas se fonder uniquement sur des considérations fiscales, estime Vincent Lambrecht. “Les décisions doivent être guidées par une vision d’avenir, la responsabilité sociétale des entreprises et les perspectives économiques.” Erwin Deseyn acquiesce: “Tant que la rhétorique politique ne change pas, la politique en la matière restera inchangée.”

Les deux experts se souviennent avec nostalgie de la loi Cooreman-De Clercq de 1982, qui encourageait les épargnants belges à investir dans des actions plutôt que de laisser leur argent dormir sur des comptes d’épargne. “Cette mesure a injecté un capital considérable dans l’économie réelle”, rappelle Vincent Lambrecht. “Aujourd’hui, nous parlons de taxes sur les plus-values des actions et des fonds d’actions. Les

politiciens semblent oublier que la fi scalité est un outil politique, pas seulement un moyen d’augmenter les recettes.”

L’impact de

la taxe sur les plus-values

À une époque où les investissements sont cruciaux, l’introduction d’une taxe sur les plus-values soulève de nombreuses questions. Encouragera-t-elle les Belges à investir davantage dans les entreprises, ou aura-t-elle l’effet inverse? “Cela ne rend certainement pas les actions et les investissements plus attrayants”, déplore Erwin Deseyn.

Il qualifi e cette taxe de “symbolique”, apte à générer peut-être 300 millions d’euros “à peine”, mais dont les conséquences à long terme pourraient nuire au climat d’investissement en Belgique. “Nous avons déjà un précompte mobilier de 30% et des recettes fiscales annuelles de près de 270 milliards d’euros, soit 52% du PIB. Je suis surpris qu’on parle encore d’une taxe sur les plus-values.”

Selon Vincent Lambrecht, une taxe supplémentaire sur le patrimoine ou les plus-values pourrait nuire à la croissance économique. Il évoque la taxe sur la spéculation de 2016, introduite pour taxer les

“Des impôts plus élevés sur le patrimoine peuvent influencer les décisions d'investissement et amener un entrepreneur à renoncer à investir dans notre pays.”

Vincent Lambrecht, Director Estate Planning chez CapitalatWork Foyer Group

gains à court terme. “Les investisseurs ont modifi é leur comportement. Et bien que la taxe sur la spéculation ait généré quelques revenus, le gouvernement a perdu beaucoup en recettes liées à la taxe boursière. Finalement, cette mesure a coûté plus qu’elle n’a rapporté.”

À ses yeux, une taxe sur les plus-values n’est pertinente que si elle est introduite avec soin. “Il est injuste qu’un petit entrepreneur, après 30 ans de dur labeur et d’investissement, soit soudainement confronté à une taxe sur les plus-values lors de la transmission de l’entreprise. Il faut bien réfl échir aux situations qui méritent une exemption.”

Vincent Lambrecht insiste sur un autre point: la transmission des entreprises familiales. “Quelque 80% des entreprises en Belgique sont des entreprises familiales, qui représentent 70% de l’emploi. Dans la décennie à venir, beaucoup de ces entreprises changeront de propriétaire. Il est donc crucial que la législation facilite cette transmission, afi n qu’elles restent en Belgique et continuent de contribuer à notre économie.”

Un cadre fiscal et réglementaire stable

Taxer plus lourdement les grands patrimoines peut avoir des conséquences négatives inattendues, prévient Erwin Deseyn. “Les Belges fortunés investissent et consomment beaucoup, ce dont profi te notre économie. De plus, leur contribution à la philanthropie est souvent sous-estimée. Nous devrions laisser ce capital travailler en Belgique, plutôt que de le faire partir à coups d’impôts.” Il ajoute que “la réglementation aux niveaux européen, fédéral et communal est parfois si complexe qu’elle décourage les investisseurs étrangers. Le secteur de la construction en est un bon exemple: les rénovations obligatoires, parmi d’autres exigences, rendent les investissements dans ce secteur moins attrayants.”

Afi n d’attirer et de conserver les investissements étrangers, la Belgique doit déployer un cadre fi scal et réglementaire stable. “Si la législation change chaque année, vous chassez le capital et laissez fi ler la prochaine génération d’entrepreneurs”, concluent les deux experts.

© Christophe Ketels
© Christophe Ketels

LA WITTOCKIANA RELIE SES TRÉSORS AUX RÉCITS DU MONDE ACTUEL

La Wi ockiana renferme une prestigieuse collection de reliures, rassemblées par l’industriel et bibliophile Michel Wi ock. Situé à Bruxelles, le musée a pour mission de préserver ces œuvres rares tout en les faisant découvrir au grand public, notamment à travers des collaborations avec des artistes et des projets communautaires.

PHILIP GALLASZ

PHOTOS: KRISTOF VADINO

En Région bruxelloise, un lieu chargé d’histoire et de créativité éveille la curiosité des visiteurs. «Ce musée, c’est le témoignage d’un homme influent, tant sur le plan de l’architecture que de sa collection», résume Sophie Briard, directrice et conservatrice des lieux. À l’intérieur de la Wi ockiana, c’est l’effervescence: nous découvrons l’endroit alors que se tiennent les Journées du Patrimoine, ce week-end du mois de septembre où le public a la possibilité de contempler les plus beaux trésors architecturaux. Des dizaines de visiteurs ont rejoint le

joli quartier du Chant d’oiseau, à Woluwe-Saint-Pierre. «L’accès au public n’a pas toujours été possible», commente Sophie Briard. «Ces reliures étaient d’abord exposées dans un cadre privé.»

À l’entrée du musée, elle nous montre le jardin parsemé d’œuvres d’art. Il s’agit de cadeaux d’artistes qui ont pu exposer à la Wi ockiana, ce qui a d’ailleurs souvent été un tremplin dans leur carrière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce jardin recèle de trésors. À titre d’exemple, la légende raconte que le «chêne de Victor Hugo» qui se dresse dans cet espace vert, est né d’un gland qui se trouvait dans le jardin de l’écrivain romantique du XIXème siècle.

Une passion dévorante

Mais quelle est l’histoire qui se cache derrière la Wi ockiana? Le fondateur du musée, Michel Wittock, avait une passion pour l’art, et plus généralement pour tout ce qu’il trouvait «beau». «Mon père invitait régulièrement des connaissances et des amis, des bibliophiles, mais aussi des artistes comme (le peintre, NDLR) Pierre Alechinsky. Il se réjouissait de leur montrer sa collection et ses dernières acquisitions. Nous pouvions nous joindre à eux, lorsque nous étions enfants», raconte son fils, l’écrivain Gérald Wi ock.

Aujourd’hui, Gérald Wi ock vit à Marseille, mais revient souvent à Bruxelles pour participer aux réunions du conseil d’administration de la Wi ockiana, dont il est membre. «Au fil du temps, mon père s’est entouré de conseillers pour gérer la collection. Mais il pouvait aussi être une sorte de Macron: ses idées faisaient force de loi. Ses fulgurances donnaient alors naissance à des expositions qui se démarquaient des événements traditionnels du genre. Cet esprit est toujours présent aujourd’hui, quatre ans après sa mort.»

«L’ACCÈS

AU PUBLIC N’A PAS TOUJOURS ÉTÉ POSSIBLE. CES RELIURES ÉTAIENT D’ABORD EXPOSÉES DANS UN CADRE PRIVÉ.»

Sophie Briard, Directrice et conservatrice de la Wi ockiana

Michel Wi ock était chargé des exportations dans l’entreprise textile familiale Wi ock-Van Landeghem, rachetée par Sioen à la fin des années 1990.

Lors de ses voyages d’affaires à Londres, Paris, Rome et New York, il s’arrangeait toujours pour disposer de «beaucoup de temps afin de traîner dans les ventes aux enchères et dans les librairies d’antiquités», déclarait-il au magazine urbain bruxellois Bruzz, en 2017. On pouvait aussi y lire: «Les livres s’amoncelaient, d’abord dans mon bureau, dans le fumoir et dans le hall d’entrée, puis dans le salon, la salle à manger et la chambre à coucher». Un jour, sa femme est tombée sur un coff re rempli de livres, rangé dans la salle de jeux des enfants. Ce fut la gou e d’eau qui fit déborder le vase. ‘Tu n’as qu’à construire une bibliothèque dans le jardin’, m’a-t-elle dit. ‘Et voilà, c’est ce qu’il a fait’.»

La naissance d’une bibliothèque

Michel Wi ock a alors confié, à son ami architecte Emmanuel de Callataÿ, le soin de construire une annexe dans le jardin de la maison familiale. La Wi ockiana ouvre ses portes à l’automne 1983, quelques mois après le braquage de l’usine familiale de Temse, par la bande de Nivelles — le concierge est aba u, des gilets pare-balles sont volés. En 1995, le bâtiment en béton brut est surmonté d’une grande verrière, conçue par Charly Wittock, le benjamin des cinq enfants de la famille. «Peu d’architectes ont l’occasion de construire un musée dès la fin de leurs études», soulignet-il. «Mon père m’a donné cette opportunité et a ainsi contribué à lancer ma carrière.» Aujourd’hui, Charly opère au sein du bureau d’architectes AWAA, qui travaille notamment pour la brasserie Duvel Moortgat. L’agrandissement de son musée décuple les ardeurs de Mi-

La collection, éclectique, propose des pièces uniques, anciennes, et des œuvres contemporaines, comme «L’Événement» de la lauréate du prix Nobel Annie Ernaux, reliée en rouge avec du tricot, ou encore, un livre sur Le Corbusier, doté d’une couverture en béton.

chel Wi ock. Cet ensemble unique de livres et de manuscrits acquis au fil des décennies est consacré en 2010, lorsque la Fédération Wallonie-Bruxelles en fait un Musée des Arts du livre et de la reliure. Pour éviter sa dissémination, Michel Wi ock fait don, un an plus tard, de 80% de la collection à un fonds au sein de la Fondation Roi Baudouin, également propriétaire du bâtiment du musée.

Le financement du musée reste pourtant un défi permanent, explique Sophie Briard. «En tant que musée relevant de la ‘catégorie b’, nous recevons les subventions les plus faibles de ce e catégorie. Pour l’instant, cela suffit à assurer son fonctionnement au quotidien, mais cela ne nous permet pas d’étendre nos activités ou de réorganiser le

musée en profondeur». Le Fonds reçoit parfois des donations, mais le musée espère surtout renouer des liens qu’il avait tissés autrefois avec des philanthropes.

Une collection éclectique

La collection Wittockiana, qui compte aujourd’hui quelque 3.000 œuvres de la Renaissance à nos jours, ne propose pas de vue d’ensemble chronologique ou géographique. «C’est la collection d’un collectionneur privé. Elle est donc, par nature, éclectique et sensiblement di fférente de celle d’un scientifique ou d’un musée», explique la conservatrice. Michel Wi ock a ainsi opéré une sélection de ses «œuvres précieuses», qui sont aujourd’hui conservées au rez-de-chaussée de la Wi ockia-

na, dans un espace clos protégé par une vitre. «Pour une conservation optimale, il est essentiel de maintenir cet espace à une température et à une humidité stables, ainsi qu’à une luminosité réduite», explique Sophie Briard en montrant la collection de reliures dorées classiques de la Renaissance. Parmi les autres pièces maîtresses de Michel Wi ock figurent la première édition complète de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert — véritable emblème du siècle des Lumières — ainsi que le cabinet de travail de son arrière-grand-père, qu’il a fidèlement reconstitué.

Valère Gille était un poète belge et belgicain, issu d’une famille bourgeoise francophone qui a codirigé la revue li éraire «La Jeune Belgique», à la fin des années 1880.

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L’architecte et figure emblématique de l’art nouveau belge Paul Hankar a conçu le mobilier.

Plus surprenantes et contemporaines, les œuvres des étudiants de l’école supérieure d’art de La Cambre sont exposées au premier étage, dans l’espace dédié au fonds documentaire. On peut également y voir un livre sur l’architecte Le Corbusier, orné d’une couverture en béton ainsi que la nouvelle du prix Nobel Annie Ernaux «L’événement» (sur l’avortement), ouvrage en partie relié avec du tricot. «Ces œuvres engagées offrent une nouvelle perspective», commente Sophie Briard. Elles complètent

les choix plus traditionnels de la collection de Michel Wittock et peuvent ainsi a irer un public plus large, au-delà des bibliophiles.

Renouer avec le quartier

Titulaire d’un diplôme en philologie romane, Sophie Briard a rejoint l’équipe en mars, après avoir été responsable des relations publiques à La Monnaie. Au-delà des expositions, elle aspire à renforcer les liens entre le musée et le quartier. C’est l’un des objectifs du projet communautaire mené avec l’artiste Vincen Beeckman. «J’ai travaillé avec des personnes en marge de la société, comme les sans-abri de la

L’architecte

Emmanuel de Callataÿ, ami de la famille, a conçu le bâtiment en béton brut au début des années 1980. En 1995, un étage en verre conçu par Charly Wittock (à droite), le benjamin des cinq enfants, a été ajouté.

Gare centrale de Bruxelles. Ce e mission à Woluwe est tout autre», explique-t-il. À proximité du musée, le parc de Woluwe est désormais devenu son terrain de prédilection. Il y établit des contacts avec tous ceux qu’il croise sur son chemin. «Des gens qui promènent leur chien, jouent au tennis, prennent un verre à la cafétéria, ne oient ou sécurisent le parc, jusqu’aux joggeurs et groupes de scouts. Je fais un brin de cause e, je parle du musée et, parfois, émerge un lien avec une histoire».

Vincen Beeckman développera le résultat de ces rencontres dans un livre et une série d’œuvres d’art, en collaboration avec un groupe d’étudiants de La Cambre. À l’automne 2025, ces œuvres intègreront une exposition centrée sur le lien renouvelé entre «l’extérieur et l’intérieur». L’objectif est de faire briller la Wi ockiana, non seulement comme un écrin de reliures rares, mais aussi comme un lieu de rencontre me ant en valeur l’innovation et la modernité.

Wittockiana, Rue du Bemel 23, 1150 Woluwe-Saint-Pierre. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Entrée: 5 euros chaque premier dimanche du mois.

SOHO HOUSE LE CLUB PRIVÉ DES «ÂMES CRÉATIVES»

Au fil des ans, le «phénomène Soho House» a donné naissance à un réseau mondial de cercles exclusifs dans les grandes métropoles. Innovants et élégants, ces établissements réinventent les «gentlemen’s clubs» d’autrefois, tout en préservant leur caractère très sélect.

Jeudi après-midi, 15 heures. Nous voilà sous le soleil d’Amsterdam. Nous sommes sur la Spuistraat, face au Bungehuis, un imposant immeuble de style fonctionnaliste, construit dans les années 1930 par la Bunge’s Handelmaatschappij.

Dans les années 1970, ce bâtiment était principalement occupé par la faculté des le res et des sciences humaines de l’université d’Amsterdam. Aujourd’hui, il accueille les personnes qui souhaitent profiter, en toute décontraction, des plaisirs chics de la vie. Bienvenue au Soho House d’Amsterdam, un club privé pour

le gratin du monde des médias, de l’art et de la mode.

En plus de son ambiance exclusive, le Soho House d’Amsterdam propose également un hébergement ra ffi né. Il compte 78 chambres, une salle de sport (dotée d’un mur d’escalade, d’un espace de yoga et de pilates), deux restaurants, un cinéma ainsi qu’un rooftop avec bar et piscine extérieure, offrant un panorama impressionnant. L’hôtel dispose également d’un «members’ space», où les adhérents peuvent travailler, prendre un café, etc.

Le souci du détail

Notre choix se porte sur une «small room», de 22 mètres carrés, offrant un «Super king size bed», et une vue sur le canal. L’hôtel étant abrité dans un monument protégé d’Amsterdam (le Bungehuis) tous les éléments architecturaux classiques ont été conservés.

204.028

Selon les chiff res que le journal américain The Times a récemment pu consulter, Soho House & Co compte actuellement 204.028 membres à travers le monde, soit 6.000 de plus qu’il y a trois mois.

Nous voilà donc plongés dans un décor des années 1930. Le mobilier en noyer de style Art déco, le parquet sombre et la moque e vintage colorée se marient à la perfection, et créent un espace au confort optimal.

Chaque détail a été soigneusement pensé: l’a ention portée à la finition est la véritable «tagline non-écrite» du Soho House, ce qui lui a d’ailleurs valu un excellent 18,6/20 au Guide Michelin.

La salle de bains, décorée dans le style d’un co age anglais, propose des produits de beauté inspirés du spa Cowshed, autrefois installé dans une ancienne étable à Babington House, en pleine campagne britannique.

Mais ce n’est pas tout... Au Soho House, le souci du détail se trouve aussi dans les petites a entions qu’il réserve à sa clientèle. Quinze minutes à peine après que nous ayons effectué notre check-in, le té-

LAURA KEERSMAEKERS
PHOTOS: JAKE CURTIS

«CHAQUE SOHO HOUSE EST DIFFÉRENT. À AMSTERDAM, LE BÂTIMENT ET LE MOBILIER SONT PLUS SOMBRES, CE QUI S’ACCORDE JOLIMENT AVEC L’ARCHITECTURE. DU BUNGEHUIS.»

Rebecca Donnison

Chargée de la communication et des adhésions au club d’Amsterdam

léphone sonne: «Est-ce que tout est conforme à vos souhaits?», nous demande-t-on. Un quart d’heure plus tard, deux jus de fruits fraîchement pressés nous sont apportés dans la chambre. «Le Soho House souhaite que vous vous sentiez comme chez vous, tout en cultivant un véritable sentiment d’appartenance à une communauté de pairs», nous explique Rebecca Donnison, chargée de la communication et des adhésions au club d’Amsterdam.

Un club sélect

Au-delà du service, chaque établissement tente de se fondre dans la

alternatif aux traditionnels ‘gentlemen’ clubs’ londoniens.» Ici, pas de cravates ni de politiciens ou d’avocats. Le Soho House se profile comme un club privé pour les «âmes créatives».

culture de la ville qui l’accueille. «Notre but n’est pas d’amener Londres à Amsterdam. Nous essayons de nous imprégner de l’âme de chaque lieu. Voilà pourquoi chaque Soho House est différent. À Amsterdam, le bâtiment et le mobilier sont plus sombres, ce qui s’accorde avec l’architecture du Bungehuis. Les Amstellodamois exerçant des métiers créatifs, tout comme les expatriés, constituent la majeure partie de nos membres», poursuit Rebecca Donnison.

Elle revient ensuite sur la naissance du club, créé en 1995 par Nick Jones. «Il souhaitait lancer un club

Nick Jones a fondé son empire grâce à son tout premier club, installé sur Greek Street, au cœur du quartier londonien de Soho. Avec 46 clubs dans le monde, le «phénomène Soho House» peut se targuer d’être l’un des clubs les plus célèbres au monde. Les prochaines implantations sont prévues à Tokyo, Milan et Madrid. «Quant à Bruxelles, rien n’a encore été décidé», précise Rebecca Donnison. Néanmoins, vous pouvez adhérer à la «creative community without a house», ce qui vous perme ra de profiter des Soho Houses lors de vos déplacements. À Bruxelles, il existe également une communauté CWH, où les membres peuvent profiter de divers événements : dîners, fêtes, conférences et ateliers. En outre, la société Soho House & Co Inc. est cotée en bourse (voir encadré).

Meghan & Harry

Le «petit club» de Soho House compte, parmi ses membres, des célébrités telles que les mannequins Kendall Jenner et Kate Moss, l’ancienne Spice Girl Victoria Beckham, l’actrice Nicole Kidman et la chanteuse Ellie Goulding. Petite détail glamour: le prince Harry et Meghan Markle ont eu leur premier «date» au Soho House

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«IL EST DIFFICILE DE COMMUNIQUER LE NOMBRE DE MEMBRES QUE NOUS COMPTABILISONS. CE DERNIER VARIE D’UNE ANNÉE À L’AUTRE.»

Rebecca Donnison (photo ci-contre) Chargée de la communication et des adhésions au club d’Amsterdam

Dans l’espace principal, les membres, peuvent y retrouver leurs amis, travailler ou savourer un cappuccino au lait d’avoine, près de la cheminée.

de Dean Street, à Londres. Lorsque nous interrogeons Rebecca Donnison sur les identités des éventuelles stars qui seraient membres, elle rétorque qu’elle n’est pas autorisée à nous répondre: «Le respect de la vie privée, c’est notre priorité», lance-telle. Et ce n’est pas peu dire. Le club comprend des zones interdites aux téléphones et aux photos, et des pièces qui bloquent le signal des téléphones portables. Les ordinateurs portables ne sont autorisés que dans certaines chambres et pour une durée maximale de 18 heures.

Lorsqu’il s’agit des chi ff res, la confidentialité reste de mise, car Rebecca Donnison se montre discrète sur le nombre de membres comptabilisés dans les Soho House’s. «C’est difficile à dire, cela varie d’une année à l’autre». Selon les chiffres récents que le journal The Times a pu consulter, les Soho

The Soho House Foundation

La Fondation Soho House, une organisation de bienfaisance, vise à financer et soutenir les jeunes créatifs et les artistes issus de milieux sous-représentés et socio-économiques défavorisés, en les associant à des membres plus âgés. Ainsi, 16 semaines durant, les jeunes sont encadrés, apprennent à développer leur réseau et reçoivent des conseils d’un expert du secteur. Les jeunes artistes peuvent également demander une bourse à la fondation.

House’s comptent actuellement 204.028 membres dans le monde. C’est 6.000 de plus qu’il y a trois mois. Une hausse en partie liée à l’ouverture de nouveaux clubs à Sao Paulo, Mexico, Portland (Oregon). La liste d’a ente pour les nouveaux membres a, elle aussi, a eint un nouveau record: 110.000 au cours des derniers mois.

Le concept Soho House se déploie à une vitesse fulgurante. Néanmoins, y devenir membre n’est réservé qu’aux «happy few». «L’adhésion se fait sur recommandation de deux autres membres», explique Rebecca Donnison. Il faut aussi répondre à un formulaire en ligne, où l’on vous pose des questions sur votre travail, vos intérêts, vos études et vos relations. «Votre nombre de followers sur Instagram et LinkedIn joue également un rôle», me glisse la Néerlandaise Sofie. «J’ai la chance que ma mère soit membre du Soho

Elle a rencontré son petit ami grâce au Soho House. «Avec l’application Soho, vous pouvez voir qui est présent dans le club ou dans la salle de sport. Vous apprenez d’emblée le nom et la profession de la personne qui s’entraîne à vos côtés. C’est facile pour le networking, mais aussi pour les ‘dates’».

La chambre XL Monumental, proposée à partir de 1.000 euros la nuit, est la plus grande chambre de l’établissement d’Amsterdam. Elle o re une vue sur les canaux, un lit «emperor size», un salon confortable et une baignoire en cuivre sur pieds.

House d’Amsterdam. Par ailleurs, je travaille moi-même pour une galerie. Or, à Amsterdam, presque toutes les galeries sont membres du Soho House.»

Le Soho House est ainsi devenu un mode de vie pour les privilégiés. Mais est-ce qu’on s’y amuse vraiment? «Cela permet de faire connaissance avec des personnes partageant les mêmes idées et de se constituer un réseau. Même si vous êtes en déplacement professionnel, le Soho House vous offre un cadre familier», explique Valérie, une Néerlandaise, au bord de la piscine.

3.000

Ceux qui souhaitent profiter des différents établissements dans le monde doivent s’acqui er d’une cotisation annuelle d’environ 3.000 euros.

Comment expliquer le succès de ce club à Amsterdam? «Dans ce e ville, les appartements sont petits, les loyers sont élevés et de nombreuses personnes travaillent à distance. Un tel environnement peut être une source d’inspiration. Mais je me demande si tout le monde ici a vraiment une âme créative. De plus en plus de gens y voient surtout un symbole de leur statut social», nous fait remarquer Valérie.

Pour devenir membre du Soho House d’Amsterdam, il faut débourser 2.100 euros par an. Et si vous souhaitez accéder aux différents établissements disponibles dans le monde, le ticket grimpe à près de 3.000 euros.

6,10%

de rendement locatif.

Il existe une pénurie structurelle de logements locatifs autour du North Sea Port. Grâce à nos accords de location avec les sociétés portuaires locales à la recherche de logements pour leurs employés, vous pouvez investir en toute sérénité tout en profitant de 50% de revenus locatifs de plus. Il est donc possible d'obtenir jusqu'à 6,10 % de revenus locatifs bruts de cette façon.

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Ce qui était autrefois la cour intérieure d’une université est aujourd’hui un restaurant italien tendance.

Le Cecconi’s, également ouvert aux non-membres, propose des pâtes fraîches et des pizzas cuites au four à bois.

Un art de vivre

Dans ce prix sont inclus plusieurs «community events». Ce soir, par exemple, nous aurons le choix entre un spectacle comique ou la projection du film «Le Parrain», dans la salle de cinéma. Finalement, nous déciderons de prolonger la soirée au bar du restaurant italien, Cecconi’s. Au menu, la spécialité du Soho: des pâtes au homard. Et pour accompagner notre conversation, un «Picante», un cocktail maison à base de tequila, de citron vert, d’agave et de piment. Le restaurant Cecconi’s est ouvert à tout le monde. «Tout le rez-de-chaussée du Soho House est public», explique Rebecca Donnison. «Nous voulons rendre quelque chose à la ville.»

L’arrivée du Soho n’a en effet pas été bien accueillie. Des riverains craignaient les nuisances de cet établissement qui ne respectait pas, entre autres, la décision des autorités locales de ne plus construire d’hôtels en ville. Certains jugeaient également inacceptable qu’une ancienne institution publique soit reprise par une entreprise privée. La justice a été saisie, mais en vain. Le Conseil d’État a finalement donné son feu vert.

Le lendemain matin, nous assistons à un «breakfast art talk» tout en savourant des fruits frais, du granola et des croissants. Nous sommes une trentaine de membres et sympathisants réunis pour écouter l’artiste ghanéen Derrick Ofo-

Très tendance, mais peu rentable

Être un club exclusif avec des adhésions coûteuses ne garantit pas forcément la rentabilité.

La société, cotée en bourse, en est l’exemple parfait: en 2023, le groupe a enregistré une perte de 117 millions de dollars pour un chi re d’a aires de 1,1 milliard. À Wall Street, la société a perdu les faveurs des investisseurs, et depuis son entrée en bourse en 2021, la valeur de son action a été plus que divisée par deux.

su Boateng. Il capture, à l’aide de son iPhone, des photos vibrantes du continent africain, et donne à chacun de ses clichés une vision positive. Cela lui vaut 75.000 followers sur Instagram et une galerie à Amsterdam, qui vend ses œuvres. «Nous essayons d’offrir un mélange d’activités. L’art, la musique, la santé et la connaissance sont nos piliers. Toutes les conférences sont en anglais», précise Rebecca Donnison.

Nous terminons notre séjour au spa Cowshed avec un «signature massage». Après une heure de massages et d’huiles énergisantes, c’est en pleine forme que nous qui ons le Soho House, le club qui a déjà refusé Kim Kardashian.

La plus grande sélection de propriétés exclusives, à vendre et à louer en Belgique.

STÉPHANE GODFROID

Tout a commencé il y a 100 ans, lorsque Joséphine Billiet demanda à son mari, Georges Thienpont, «si elle pouvait acheter un domaine, à Bordeaux, avec ses propres deniers». À l’époque, Georges Thienpont dirigeait avec succès une entreprise viticole depuis «Hof te Ca ebeke», siège situé à Etikhove, près d’Audenarde. Aujourd’hui, ce manoir familial datant de 1612 continue d’émerveiller, notamment par sa vaste cour et ses impressionnantes caves à vin.

En 1924, Georges Thienpont s’empressa de répondre à la demande de sa femme, Joséphine. Enthousiaste, il lui révéla que plus d’un domaine étaient à vendre à Pomerol. La légende raconte qu’à l’époque, un autre vigneron, dénommé Antoine Moueix, convoitait également un vignoble dans la région.

Arrivés chez le notaire, les deux hommes n’eurent d’autre possibilité que de choisir entre le Vieux Château Certan et le Château Taillefer. Georges Thienpont aurait alors poliment laissé le choix à monsieur Moueix, qui choisit le Château Taillefer, «parce que le domaine était plus proche de la gare». À l’époque, Georges Thienpont entrevoit déjà le potentiel du Vieux Château Certan. Ses vignobles sont situés sur le plateau calcaire de Pomerol, avec, comme voisins prestigieux, Château Petrus, Lafleur, L’Évangile, La Conseillante. Devenu propriétaire du domaine viticole VCC, Georges Thienpont multiplie les allers-retours entre Pomerol et Etikhove pendant une quarantaine d’années.

Dégustation festive

En Belgique, et surtout en Flandre, le Vieux Château Certan occupe une place privilégiée dans le coeur des amateurs de vin. Dans la famille Thienpont, cependant, on l’appelle affectueusement «notre Certan». Récemment, la famille a célébré le centenaire du Vieux Château Certan dans son splendide domaine d’Etikhove, avec deux journées inoubliables de dégustation. Nous y étions...

Qui aurait imaginé qu’en rachetant un domaine viticole à Pomerol, en 1924, la famille flamande Thienpont écrirait l’une des plus belles pages de l’histoire du vin? À l’occasion du centenaire du domaine, notre rédaction a participé à une dégustation exclusive: celle du Vieux Château Certan ou «VCC», pour ses nombreux fidèles de longue date.

LES 100 ANS DU VIEUX CHÂTEAU CERTAN

UN SIÈCLE D’HISTOIRE À DÉGUSTER

En pénétrant dans les salons du Hof de Ca ebeke, datant du XVIIème siècle, il ne fait aucun doute que l’événement sera à la hauteur de son prestige. À nos côtés, une petite dizaine de critiques internationaux: seule une femme est présente — Jancis Robinson, Master of Wine (MW), experte en vins du Financial Times et auteure de nombreux ouvrages de référence — elle est accompagnée de neuf hommes, dont moi-même, qui représente la Belgique.

Les hôtes et hôtesses étaient les cousins, Jacques et Alexandre Thienpont, ainsi que l’épouse de Jacques, Fiona Morrison (Master of Wine). Alexandre et son fils Guillaume Thienpont, sont aujourd’hui les vignerons de Vieux Château Certan. Jacques, qui a élu domicile à «Hof te Ca ebeke», dirige également le tout petit domaine «Le Pin» à Pomerol, qui produit l’un des vins les plus recherchés au monde, et qui se vend, en moyenne, à un peu plus de 4.000 euros la bouteille.

La légende de la capsule rose Entre deux dégustations, de savoureux souvenirs de famille ne tardent pas à jaillir. L’esprit d’entreprise et l’audace de Joséphine Billiet, qui a payé le VCC de sa poche, y sont notamment évoqués. «Si je

Ci-dessus, Le Vignoble du Vieux

Château

Certan, à Pomerol

Joséphine et Georges

Thienpont (à gauche), Alexandre et son fils

Guillaume

Thienpont (à droite)

convertis le prix payé à l’époque en montant d’aujourd’hui, elle a déboursé plusieurs millions d’euros pour un domaine de 14 hectares de vignes», confie Alexandre, «ce qui n’était déjà pas donné à l’époque». Pendant la dégustation, les discussions tournent également autour du brillant coup de marketing orchestré par Georges Thienpont pour la mise en valeur des bouteilles.

À l’époque, il souhaitait proposer un contenant unique et facilement reconnaissable. Il prit alors la décision audacieuse de remplacer la traditionnelle capsule rouge ou bleu foncé par une capsule rose vif. Selon la légende, Georges Thienpont aurait choisi le rose car ce e couleur était «à la mode» dans la bourgeoisie parisienne de son époque... La capsule ne changera plus jamais de couleur. Au-

jourd’hui encore, les amateurs de vin la reconnaissent de loin.

Des bouteilles non étiquetées

La plupart des millésimes que nous avons dégustés provenaient des caves familiales d’Etikhove. Un privilège rare. Une fois mis en bouteille, ces vins sont restés inchangés au fil des ans, car ils ont été préservés dans des conditions optimales. «Nous avons retrouvé pas mal de bouteilles non étiquetées dans les caves», nous révèle Jacques Thienpont. «Au cours de ces dernières années, ma femme et moi avons ouvert à de nombreuses reprises des bouteilles ‘sans nom’, parfois pour accompagner une simple pizza à emporter. Elles nous ont offert des moments divins... Il s’agissait peut-être de grands vins vieux de

PHILIPPE

plusieurs dizaines d’années, qui sait, peut-être des années 1920». Pas moins de 55 millésimes VCC ont été débouchés lors de la dégustation. Les plus anciens dataient de 1923, les plus jeunes de 2020. Nos premières impressions générales (voir ci-dessous)? Presque tous les vins, même ceux des millésimes les plus anciens, ont admirablement vieilli, révélant une étonnante vitalité. Pas une seule bouteille ne nous a semblé «éteinte». Seules quelques rares bouteilles se sont avérées bouchonnées.

Dégustation millésimée

Découvrir des vins datant des années de guerre, voire d’avant, relève presque du miracle. Les occupants nazis de Bordeaux ont racheté tous les stocks de vins invendus en 1940. On ne trouve pratiquement plus de vins de ce e période sur le marché, sans doute parce qu’ils ont été bus par les Allemands à l’époque. Mais sur la rive droite, du côté de Pomerol, la présence allemande était moins importante. Georges Thienpont a donc pu sauvegarder ses réserves de vins et les faire passer en contrebande, en Belgique. La légende familiale raconte que

NOTRE TOP 5

Le Vieux Château Certan pratique désormais la viticulture de précision.

Lorsque les vignes sont en pleine croissance, elles sont surveillées par GPS.

Georges a réussi à persuader les Allemands d’utiliser la maison comme hôpital plutôt que comme quartier général pendant l’occupation. Les caves ont donc pu rester intactes.La dégustation a donné lieu à l’ouverture de deux bouteilles pour chaque millésime, histoire de mieux comparer les vins et de faire ressortir les moindres nuances. Pas de chance pour le millésime 1986, dont les deux bouteilles se sont avérées bouchonnées, en raison de la bactérie TCA. «C’est d’autant plus dommage», regre e Jacques Thienpont, «qu’il s’agissait de nos deux dernières bouteilles de ce millésime.»

Cap sur le bicentenaire

Depuis qu’Alexandre a pris la relève, il a rénové le chai (en 1988) et modernisé le domaine traditionnel de Pomerol en 2003. C’est aussi lui qui a décidé de créer un second vin, «La Grave e de Certan». Aujourd’hui, le vignoble de VCC est planté de 70% de merlot, 25% de cabernet franc et 5% de cabernet sauvignon. L’âge moyen des vignes est de 50 ans, mais le vignoble contient également des vignes plus anciennes datant de 1932, 1943 et

1923

La composition exacte des cépages reste inconnue, bien que le merlot soit majoritaire.

«Tout le monde s’accorde sur la qualité exceptionnelle des vins de ce millésime», écrivait Georges Thienpont dans son catalogue. Ce vin centenaire révèle une longueur en bouche et des notes fruitées étonnantes .

1959. Actuellement, le VCC utilise les techniques les plus pointues pour vinifier son vin. La césure est donc totale par rapport aux méthodes d’avant. Tout le vignoble est surveillé par GPS lorsqu’il est dans sa phase de croissance. «Et nous allons encore plus loin», précise Alexandre Thienpont. «Nous contrôlons également le microclimat dans la cave à vin. Je me sens comme un musicien qui joue enfin sur un Stradivarius».

Des efforts couronnés de succès. Les vins du Vieux Château Certan sont classés parmi les meilleurs vins de l’appellation Pomerol. Presque tous les critiques de vin internationaux — de Jancis Robinson à Robert Parker en passant par James Suckling — lui a ribuent les meilleures notes. Il est évident que Guillaume Thienpont marche dans les pas de son père, Alexandre. La famille se dirige-t-elle à présent vers le bicentenaire?

Le Vieux Château Certan est disponible chez Thienpont Wine. Le cru 2018 est proposé au prix de 335 euros, celui de 2020 à 345 euros, et celui de 2022 à 401 euros.

1934

Ici aussi, la composition des cépages reste inconnue, bien que le merlot soit majoritaire.

Les dégustateurs professionnels considèrent ce cru de 1934 comme le meilleur millésime des années 1930. Le vin dévoile des arômes séduisants et accrocheurs de fruits secs, ainsi que de feuilles de tabac séchées. En bouche, il révèle des notes épicées, soutenues par une belle longueur vivace.

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16 novembre

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1945

La composition exacte des cépages reste inconnue, mais le vin est principalement issu du merlot.

Le hasard faisant bien les choses: ce vin exceptionnel a accompagné la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa robe, ses arômes et son goût, jeunes et pleins de fraîcheur, captivent dès la première gorgée. Au nez, on distingue des notes de feuilles de tabac séchées, de roses, un soupçon de fraise des bois et beaucoup d’épices. En bouche, il se révèle équilibré, rustique et complexe. Une véritable légende, gravée à jamais dans la mémoire sensorielle de tous les dégustateurs. Par ailleurs, la bouteille a été reconditionnée au domaine avec un nouveau bouchon en 1995.

1990

60% de merlot — 30% de cabernet franc — 10% de cabernet sauvignon

S’il y a bien un VCC qui incarne toutes les qualités du domaine, c’est celui-ci: grandeur, élégance, concentration et équilibre. Ce millésime a tout pour devenir une bouteille mythique.

Au nez, on retrouve des arômes de violette, de cassis, des épices dominées par le thym, ainsi que des notes profondes de terre et de sous-bois. En bouche, sa texture charnue et sa longueur sont d’une classe olympique, tandis que ses tanins équilibrés assurent un excellent potentiel de garde.

2010

86% de merlot — 8% de cabernet franc — 6% de cabernet sauvignon

Ce millésime se distingue techniquement par son faible rendement de 35 hl/ha. C’est également la dernière bouteille pour laquelle Alexandre a été l’unique maître d’œuvre, son fils Guillaume l’ayant rejoint en 2011.

Ce 2010 s’impose dès le départ comme un vin mûr et d’une grande classe, marqué par une touche généreuse d’épices, de cerise noire et des notes florales. D’une pureté remarquable, il déploie une élégance sublimée par une subtile, mais persistante touche de chêne.

Les participants à la dégustation (de gauche à droite): Jacques Thienpont, Colin Hay, Georges Thienpont, Roy Richards, Dan Keeling, Thierry Desseauve, Pierre Vila Palleja, Alexandre Ma, Fiona Morrison (MW), Jancis Robinson, Pierre Citerne, Alexandre Thienpont, Aldo Fiordelli, Neal Martin, Stéphane Godfroid et Alexander De Raeymaeker.

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VISITE CHEZ LE PLUS GRAND PRODUCTEUR D’«OR NOIR» EN ITALIE DU NORD

Dans la petite commune de Calvisano, entourée de fleuves et de champs cultivés, l’entreprise Agroi ica Lombarda produit le meilleur caviar de la Péninsule.

SILVIA BENEDETTI

PHOTOS: ALESSIA PIERDOMENICO

Le plus raffiné des caviars italiens provient d’une contrée où le temps semble s’être arrêté. Dans la commune de Calvisano, au cœur de la plaine du Pô, dans le nord de l’Italie, l’entreprise Agroittica Lombarda élève et cajole, depuis les années 1990, les précieux esturgeons à l’origine de l’or noir de la gastronomie mondiale. Premier en Italie, puis en Europe, ce caviar produit en Lombardie est aujourd’hui l’un des plus prisés et des plus achetés à l’échelle internationale.

La légende raconte que les esturgeons, poissons paisibles et à la

28

Le site d’Agroi ica Lombarda produit 28 tonnes de caviar par an.

220

Au prix de 220 euros environ les 30 grammes, le Calvisius Beluga est le caviar le plus cher en raison de sa qualité rare et très prisée. Avec ses oeufs de grande taille (plus de 3mm), c’est un caviar au «caractère aristocratique».

60

Le site de production recouvre 60 hectares de bassins, soit l’équivalent de 80 terrains de foot.

90

grande longévité, s’épanouissent sur des notes de musique classique et qu’ils doivent être protégés de tout chahut ou stress pour que le goût de leurs œufs ne soit altéré. Et c’est en effet le silence qui domine cet immense site de production italien, constitué de soixante hectares de bassins de pisciculture tapissés de gravier naturel.

Un silence entrecoupé par le bruit des dispositifs de filtration de l’eau, une sorte de mélodie rythmée qui accompagne la danse lente et harmonieuse de ces colosses gris cendré. Cet élevage est à l’origine d’une production annuelle de vingt-huit tonnes de caviar, dont presque 90% sont destinés à l’exportation, notamment en France et en Espagne, mais aussi aux ÉtatsUnis et au Japon.

«Notre histoire s’articule autour de l’immense richesse en eau

de ce territoire, traversé par de nombreux fleuves, bénéficiant de la présence d’une nappe aquifère souterraine, et si proche du lac de Garde…», explique la directrice générale de Agroi ica Lombarda, Carla Sora.

Une surabondance qui pousse, dans les années 1970, les propriétaires de l’aciérie Feralpi, située dans ce e même bourgade de Calvisano, à utiliser l’énergie produite par le refroidissement de leurs hauts-fourneaux pour chauffer des bassins d’eau. Ils se lancent ainsi dans la pisciculture. Ce furent alors d’abord les anguilles. Puis, grâce à une collaboration avec le biologiste marin russe Serge Doroshov, les fameux esturgeons blancs, originaires de l’océan Pacifique, font leur surprenante apparition dans ce e terre située à plus de 200 kilomètres de la mer.

90% de la production du caviar d’Agroi ica est vendue à l’étranger (aux États-Unis, en France, en Espagne et au Japon).

39

En 2023, le caviar, mais aussi les ventes de poissons fumés, ont généré plus de 39 millions d’euros de chiff res d’affaires.

160

L’entreprise emploie 160 travailleurs.

Et c’est l’histoire d’un mariage réussi… ou, plutôt, de joyeuses retrouvailles. Ce n’est, en effet, pas un hasard si l’esturgeon s’adapte à la perfection à ce e plaine aux pieds des Alpes. «Dans l’Antiquité, ce poisson nageait dans les eaux du Pô, comme dans celles du Tibre romain. On a retrouvé des ouvrages de cuisine du 15ème et du 16ème siècle, où l’or noir représentait déjà un ingrédient prisé dans les meilleures rece es de la Renaissance», ajoute, avec un sourire, Carla Sora. «L’esturgeon est, en réalité, une espèce de poisson qui a toujours vécu dans l’hémisphère nord, au-dessus de l’Équateur».

Or, cette régénération locale représente un véritable succès en particulier grâce à ces éleveurs lombards qui s’a achent à respecter, avec constance et rigueur, les équilibres écologiques entre les esturgeons et leur environnement naturel. Tout croisement d’espèce est, par exemple, interdit. «Nous profitons de l’eau que ce territoire nous offre, mais nous ne la gâchons jamais! Elle arrive, enrichie de sels minéraux, directement des glaciers alpins», explique la directrice. «Une fois utilisée pour l’élevage des poissons, nous la filtrons pour la restituer à ce même territoire, où elle est employée pour l’irrigation des terrains agricoles».

Mais aujourd’hui, Agroittica Lombarda, c’est avant tout l’histoire d’un succès commercial inédit. «Désormais nos caviars fournissent jusqu’à 80% du marché

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Diversité

L’élevage o re diverses variétés de caviar, proposant jusqu’à sept espèces de produits pour 14 qualités di érentes.

italien», explique, avec une nuance de fierté, Carla Sora. «Notre produit de pointe, le caviar Calvisius, dont le nom ressuscite les fastes de l’Empire romain, est une marque qui a rapidement a iré et convaincu les clientèles les plus exigeantes, au sein de la Péninsule comme dans le reste du monde.»

À l’échelle internationale, face au redoutable concurrent chinois, désormais premier producteur mondial, Agroi ica a voulu miser sur la qualité. «Nous ne pouvons pas rivaliser en termes de prix avec les éleveurs chinois. Ils privilégient, en effet, la quantité plutôt que la qualité», reconnaît-elle. «C’est ainsi que nous faisons, avec une conviction chaque jour renouvelée, le pari de l’excellence, forts de notre tradition, reconnue dans le monde entier, du made in Italy».

Cet élevage dans le nord de l’Italie off re ainsi diverses variétés de caviar, proposant jusqu’à sept espèces de produits pour quatorze qualités di fférentes. De même, Agroi ica Lombarda s’est

dotée de systèmes innovants pour une identification rigoureuse des productions proposées au marché, qui sont actuellement classées en fonction de leur couleur, dimension, consistance et saveur. Une méthode, une recherche continue de l’excellence et une ambition commerciale qui ont rapidement porté leurs fruits. Ainsi, c’est avec un certain étonnement et beaucoup de fierté que l’entreprise italienne a observé un engouement croissant pour ses produits, même sur des marchés généralement dominés par les producteurs de caviar russes et iraniens.«Aujourd’hui, même au Kazakhstan, ancienne république soviétique russophone, l’engouement pour notre caviar se fait ressentir!», se réjouissent-ils à Calvisano. Dès 2013, Agroi ica Lombarda part à la conquête du marché russe, mère patrie du caviar, après avoir ouvert, en 2009, le premier siège du groupe à l’étranger, aux États-Unis. Ce producteur italien reconnaît que «le chemin a

L’entreprise a observé un engouement croissant pour ses produits, même sur des marchés généralement dominés par les producteurs de caviar russes et iraniens.

été long, mais qu’un dernier bout de route reste à faire». Le marché mondial du caviar n’est, en effet, pas encore complètement mûr et il reste des marges de progression significatives. Le secret assurent-ils à Calvisano, est «d’avoir réussi à faire aimer notre histoire ainsi que nos produits à des consommateurs très di fférents.»

Au cours des dernières années, dans le sillon du succès de Agroittica Lombarda, l’Italie est, ainsi, devenue le leader du caviar en Europe et le deuxième producteur mondial derrière le géant chinois. Si à l’extérieur, où se déploient les immenses écrins d’eau qui abritent les esturgeons, le silence règne en maître et le temps semble s’être arrêté, dans les laboratoires d’extraction de Calvisano, l’activité est fébrile et cadencée: tout est question de minutes. Seuls les professionnels responsables de la préparation du caviar sont autorisés à entrer dans ces chambres froides et aseptisées. Et, pour éviter toute contamination du produit,

de l’air oxygéné est constamment insufflé sur les esturgeons prêts à l’extraction. Ainsi, le moment venu, les poissons, au ventre reluisant, enflé et généreux, y sont soigneusement lavés. Une petite armée de spécialistes, portant des blouses, des bonnets et des chaussons d’un blanc immaculé, se répartit les tâches avec une minutie presque mathématique.

Les œufs sont alors retirés chirurgicalement des esturgeons, pour être ensuite lavés avec des gestes, à la fois prudents et adroits. Les impuretés et les œufs cassés sont soigneusement éliminés avant le processus de «granulation» au cours duquel ce e manne noire, à l’apparence encore informe, est salée pour en préserver la saveur et la qualité. «C’est notamment la variable temps qui transforme le caviar en un produit aussi précieux. Il faut environ de 12 à 14 ans pour avoir des femelles d’esturgeon prêtes à l’extraction des

œufs», explique la directrice. «À partir de là, nous disposons d’un maximum de trois heures pour détacher le placenta du poisson, extraire les œufs, les ne oyer, égrener, examiner et, enfin, les saler…». Ce processus, manuel du début à la fin, impliquant sept, voire huit spécialistes, et ne peut adme re la moindre hésitation ou erreur. «Derrière ce e production, il y a le travail d’une équipe soudée et précise. À Calvisano, environ 20 personnes s’occupent de nos esturgeons, 24 heures sur 24, 365 jours par année. L’excellence de nos produits est intimement liée au facteur humain, à l’expertise et à la dévotion de chaque acteur du processus productif», précise la directrice.

Un long chemin a été parcouru depuis que, en 1570, le chef privé du Pape Pie V, Bartolomeo Scappi, eut l’audace d’organiser un banquet entièrement à base d’esturgeon et de caviar. Tout en

L’élaboration du caviar est un processus impliquant sept, voire huit spécialistes.

restant l’apanage des plus fortunés et de la restauration de luxe, ces grains noirs, vendus désormais aussi dans la grande distribution – comme la marque Cavalier Caviar Club de Agroi ica –, ont a eint des segments de clientèle nouveaux, notamment les jeunes. Des chefs audacieux ont, de même, transformé l’or noir en ingrédient vede e d’innovations culinaires. Ces dernières années, des spaghettis au caviar, des crèmes glacées saupoudrées de grains noirs, ou encore des desserts à base de chocolat blanc et d’œufs d’esturgeons ont fait leur apparition dans les restaurants étoilés italiens. «Des choix qui peuvent paraître extrêmes ont été faits dans l’univers de la gastronomie, notamment en pâtisserie, mais je n’ai pas de préjugés... Tout dépend de la qualité des ingrédients associés au caviar et, surtout, de la créativité et du savoir-faire du chef!», conclut, d’un sourire amusé, Carla Sora.

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