Envue 37: Faites place aux nouvelles start-up

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édition 37

U n e i n i t i a t i v e d ’ E Y e n p a r t e n a r i a t a v e c E C H O CO N N E C T e t T I J D CO N N E C T | 1 0 m a r s 2 0 1 7

Faites place aux nouvelles start-up Apprêtez-vous à accueillir la nouvelle génération de start-up belges. Elles ont plus de succès que jamais, car l’écosystème pour les jeunes entreprises a considérablement gagné en maturité ces dernières années en Belgique. Les entrepreneurs innovants peuvent à nouveau rêver: tel est le message de ce cahier spécial. Il transparaît tant dans les portraits de starters qui réussissent que dans les interviews de spécialistes et autres investisseurs en capital-risque. Nous proposons également un tableau graphique détaillé des tendances actuelles dans le paysage des start-up, et nous nous penchons sur les questions du financement, du calcul de la valeur et des droits de propriété intellectuelle. Une lecture incontournable pour tous ceux qui veulent garder une longueur d’avance.

Des questions sur ce sujet? Souhaitez-vous consulter ce dossier en ligne? www.lecho.be/envue Bruno Wattenbergh, Karen Boers et Wouter Desmet © Christophe Ketels

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La nouvelle génération de start-up belges décryptée

De la start-up à la scale-up

Financement de start-up, mode d'emploi

De l'importance de protéger vos idées


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Start-up

PRÉAMBULE Le modèle d’innovation du futur Les relations entre les grandes entreprises bien établies et les start-up disruptives sont souvent marquées par une incompréhension mutuelle. Les secondes rêvent de ravir des parts de Rudi Braes, CEO et marché aux preprésident d’EY Belgique mières, tandis que les et Pays-Bas valeurs sûres voient en ces nouvelles venues une concurrence potentiellement dangereuse. Il n’y a pourtant aucune raison qu’il en soit ainsi. Start-up et grandes entreprises traditionnelles peuvent très bien se révéler complémentaires. Une grande entreprise industrielle s’apparente à un pétrolier. Un starter ressemble plutôt à un hors-bord, petit, maniable et rapide. Les bateaux de taille réduite peuvent explorer rapidement l’horizon et indiquer le bon cap. Une fois celui-ci identifié, le pétrolier apporte volume et puissance. C’est une bonne métaphore du modèle d’innovation de demain, où les valeurs sûres sous-traitent une partie de leur innovation à de plus petites entreprises agiles.

Start-up et grandes entreprises peuvent très bien se révéler complémentaires Dans le futur, la véritable innovation proviendra des start-up. Il est en effet beaucoup plus facile et efficace d’innover dans des structures réduites et maniables. Or, le gouffre qui sépare les start-up des grandes entreprises reste profond. C’est pourquoi EY tente de jeter un pont entre ces deux mondes. Pour les acteurs majeurs, nous sélectionnons et présentons des candidats partenaires appropriés et fiables grâce à nos liens avec d’innombrables start-up. Pour les starters, nous ouvrons les portes des décisionnaires au sein des grandes entreprises grâce à notre portefeuille mondial de clients et de contacts. Nous facilitons leur rencontre et les aidons à collaborer. Résultat: ils se ne voient plus comme des menaces et deviennent le yin et le yang du prochain modèle d’innovation.

Panorama des startup en 6 affirmations

CONNECT

Hans Arnold, Executive Director EY Lieven Bultinck, Avocat HVG Lindsey Clare, Avocate chez HVG

Europe Anvers

Londres reste the place to be pour les start-up innovantes.

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Londres demeure l’écosystème le plus prisé, surtout pour les start-up numériques. Ses principaux atouts? Un secteur financier puissant, la présence de capital-risque et de crowdfunding. Londres compte le plus grand nombre d’accélérateurs et de lieux de coworking en Europe. Quelques-unes des meilleures universités du monde y sont établies, et l’on y trouve un cluster créatif très développé autour du Silicon Roundabout. Bruxelles n’arrive qu’en 17e position de l’European Digital City Index (EDCI).

Gand

Comment la Belgique se débrouille-t-elle sur le front des start-up? Quels sont les secteurs qui ont le vent en poupe en Europe? Où se trouvent les hubs d’innovation les plus attrayants? Panorama des start-up en six affirmations-clés.

105

Malines

18

Bruxelles

249

Hasselt

Louvain

50

60

Top 5 des écosystèmes numériques pour les start-up: 1. Londres 2. Stockholm 3. Amsterdam 4. Helsinki 5. Paris

LouvainLa-Neuve

45

Liège

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Source: EDCI

Mons

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Avec 160 start-up, la HealthTech est la spécialité belge par excellence.

Charleroi

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Ce sont toujours les starters du secteur numérique qui récoltent le plus de capitaux en Europe.

Après la FinTech, c’est la technologie de la santé qui compte le plus de starters à succès en Europe. En Belgique, elle dépasse même sa "cousine" financière. En termes de start-up HealthTech, nous arrivons en quatrième position du classement européen, après la France, le Royaume-Uni et la Suède. Nos excellents centres de connaissance et notre généreux système de sécurité sociale ne sont pas étrangers à cette réussite.

Quatre des cinq secteurs les plus importants pour les start-up sont numériques. En 2015, les start-up actives dans les logiciels pesaient à elles seules 5,2 milliards d’euros de capital-risque. Le secteur pharmaceutique et les biotechnologies arrivent en deuxième position. Le grand nombre de start-up numériques s’explique par la baisse des coûts de démarrage. Actuellement, un développeur de logiciels avec une brillante idée peut lancer une petite entreprise sans trop de frais. Ceci dit, les coûts augmentent dans les phases ultérieures, en raison de la nécessité de conquérir rapidement des parts de marché.

Nombre de starters belges par secteur:* 1. HealthTech ........................................................ 160 2. Services aux entreprises ............................... 83 3. Informatique ..................................................... 83 4. Développement de logiciels ........................ 50 5. Technologie des médias ................................. 41 6. FinTech ............................................................... 37 7. HRTech ................................................................ 33 8. Services aux consommateurs ...................... 29 9. Gaming ............................................................... 28 10. AdTech .............................................................. 27

Capital-risque collecté par les start-up européennes et par secteur: (milliards d’euros)

Centre névralgique de l’Europe, refuge de nombreux travailleurs hautement qualifiés et autres talents polyglottes, Bruxelles est bien entendu le cœur vibrant de la scène belge des start-up. Starters, "enablers", investisseurs et accélérateurs s’y retrouvent lors de week-ends thématiques, meet-up, open coffees et autres événements bruxellois. En la matière, Gand (105 start-up) et Anvers (92) tirent également leur épingle du jeu.*

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Hein De Keyzer, Associé EY CogniStreamer Wouter Desmet, Associé EY Subsidia Wim Soens, Executive Director EY Cognistream

1 Logiciels ............................................................................. 5,20 2 Pharma et biotech ........................................................... 2,61 3 Biens de consommation et divertissement ............ 1,44 4 Services commerciaux .................................................. 0,87 5 Matériel informatique ................................................... 0,84

Bruxelles reste le hub d’innovation le plus actif dans notre pays. Sur les 877 start-up belges, 249 sont établies dans la capitale.

Des questions sur ce sujet? Vous souhaitez également consulter ce dossier en ligne? www.lecho.be/envue

Une initiative d’EY en partenariat avec

Start-up

Supplément en collaboration avec EY

Geert Vanbuggenhout, Executive Director EY Valuation & Business Modelling Bruno Wattenberg, Senior Advisor EY

Source: Startups.be

Bart Wyns, Manager EY Subsidia Editeur responsable : Stefan Olivier, associé EY Réviseurs d’entreprise

Source: Pitchbook

La grande majorité des start-up belges n’ont pas encore collecté de capitaux externes. Quelque 69% des starters belges n’ont pas (encore) collecté de capitaux externes. Souvent mais pas toujours, il s’agit de petites entreprises dans une phase très précoce, qui survivent grâce à l’épargne des fondateurs et à l’argent des friends, family & fools. Les 31% restants ont déjà fait appel à du financement externe, ce qui est un score très respectable. Elles sont 22% à avoir collecté du capital d’amorçage, généralement pour des montants compris entre 100.000 et 1 million d’euros. Environ 8% des start-up belges ont obtenu un montant plus élevé, essentiellement du capitalrisque, et 1% d’entre elles ont un exit réussi à leur actif.

Coordination EY: Anne-Sophie Jaspers, Jan-Peter Eerdekens www.ey.com/be/envue

Suivez EY sur : Tél. : 02 774 91 11

Stade de financement:*

Seules 15% des start-up innovantes ont été fondées par une femme.

Entre les mains des fondateurs: .. 69% Capital d’amorçage: ......................... 22% Stade précoce: ..................................... 3% Stade ultérieur: .................................... 5% Exit: ........................................................... 1%

twitter.com/EY_Belgium facebook.com/eybelgium

Les entrepreneurs européens restent très majoritairement masculins. Seules 15% des start-up ont été fondées par une femme. Le Top 3 s’en tire nettement mieux dans ce domaine: l’Angleterre (33%), la Grèce (28%) et l’Irlande (23%) sont clairement plus accueillantes pour les entrepreneuses. La Belgique arrive tout en bas du classement avec seulement 11% de fondatrices. Seules la Suisse (10%) et l’Autriche (7%) sont encore plus conservatrices. Source: EDCI

Une réalisation de Mediafin Publishing Coordination : Tim De Geyter, Veronique Soetaert Rédaction : Mediafin

Lay-out: Christine Dubois Photographes : Studio Dann, Shutterstock, Christophe Ketels Info? publishing@mediafin.be

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Start-up

Start-up

Supplément en collaboration avec EY

VERS UN ÉCOSYSTÈME COMPÉTITIF

Les starters peuvent à nouveau rêver

Start-up belges: rester ou partir? Autrefois, c’était l’évidence: une start-up numérique devait absolument émigrer aux États-Unis pour réussir. En cause? Le manque de capital-risque disponible en Belgique. Si de nombreuses start-up cèdent toujours au rêve américain, cela fait désormais l’objet d’un choix raisonné. Leurs motivations sont très diverses. Parfois, des compétences spécifiques ne sont dispo nibles que dans la Silicon Valley. Les services aux start-up y sont également beaucoup plus étendus. Mais cette médaille a son revers: les développeurs de logiciels sont souvent beaucoup plus chers aux États-Unis, et les autres frais y sont nettement plus élevés que dans notre pays.

La nouvelle génération de start-up belges s’avère particulièrement prometteuse. Wouter Desmet, Bruno Wattenbergh (tous d’eux d’EY) et Karen Boers (Startups.be) expliquent comment et pourquoi l’écosystème dans lequel baignent les starters belges arrive enfin à maturité. À quoi ressemble le paysage belge et européen des start-up?

Boers: Le paysage européen des start-up se concentre dans les grandes métropoles. Les hubs d’innovation les plus connus sont Londres, Stockholm, Berlin, Helsinki et Paris. Les start-up y trouvent un écosystème compétitif avec des centres de connaissance, des incubateurs, des accélérateurs et du capital-risque. De grands noms comme Google et Microsoft y investissent. De très nombreuses success-stories sont nées dans ces hubs.

Est-ce également le cas dans notre pays? Wattenbergh: En raison de nos systèmes régionaux, le paysage y est plus fragmenté. Il y avait beaucoup de subsides mais pas de masse critique, pas de réseau réellement fonctionnel, peu d’acteurs privés. Un mouvement de rattrapage s’est toutefois amorcé ces dernières années. Aujourd’hui, les choses évoluent vite. Des acteurs majeurs, plusieurs banques et EY, ont fait œuvre de pionniers. L’évolution est particulièrement intéressante à Bruxelles, Gand et Anvers, avec un paysage compétitif d’incubateurs privés et d’accélérateurs, des investisseurs qui suivent, des fonds désormais matures, un cadre légal de qualité et un tax-shelter. Pour la Belgique, le défi consiste à présent à consolider ce mouvement pour le transformer en un écosystème dynamisant. Desmet: La Belgique est confrontée à un handicap culturel en raison de sa mentalité très conservatrice. Notre enseignement, en effet, se focalisait sur la production de spécialistes pour de grandes entreprises. Désormais, on s’oriente davantage vers la formation d’entrepreneurs. Pour les millennials qui préfèrent ne pas se lier trop longtemps à une entreprise, la start-up est souvent l’aventure idéale. L’entrepreneuriat redevient "cool"!

© Christophe Ketels

Desmet: La plupart des starters surfent sur les mégatendances des Big Data, de l’internet des objets, de l’intelligence artificielle et de l’internet mobile. L’innovation est devenue beaucoup plus accessible. Aujourd’hui, un jeune développeur de logiciels avec un ordinateur portable et une connexion internet peut ravir des parts de marché à une grande entreprise. Pensez à Uber et à Airbnb, devenus en quelques années des leaders sur leur marché en partant d’une feuille blanche.

Karen Boers (Startups.be), Bruno Wattenbergh et Wouter Desmet (EY)

L’idée du "failing forward" y est cruciale: on apprend en tombant et en se relevant. Naturellement, l’environnement doit redonner suffisamment de chances, y compris en cas de faillite. Les investisseurs font lentement preuve d’une plus grande compréhension. Les start-up sont à nouveau à la mode. Boers: Des entrepreneurs innovants et charismatiques comme Dries Buytaert, l’homme derrière la plateforme Drupal, ou encore Davy Kestens de Sparkcentral, ont changé les mentalités grâce à leur réussite. Pensez également à Jeremy Le Van, qui est parti aux États-Unis et a vendu Sunrise pour 100 millions de dollars à Microsoft. Ces exemples éclairants dynamisent tout le paysage. Des starters plus récents et très prometteurs, comme Showpad et Teamleader, marchent dans leurs pas. Ils récoltent rapidement beaucoup de capitaux et joue d’emblée la carte internationale.

Modèle de financement

"bootstrapping": on se serre la ceinture et on accomplit un maximum avec ses maigres moyens. Si l’on souhaite se développer sans attendre, on a ensuite besoin d’aides publiques, mais aussi d’investisseurs. Voici une décennie, peu de starters étaient prêts à céder une partie du contrôle sur leur entreprise en échange d’une croissance plus rapide. Heureusement, ce conservatisme a désormais disparu. Desmet: Dans un premier temps, une erreur fréquente consiste à trop s’investir dans la technologie. Il faut procéder autrement: proposer son idée au client avant même d’avoir un produit fonctionnel. Si le client se montre intéressé, votre idée est viable. Si vous pouvez présenter quelques clients appâtés, vous convaincrez beaucoup plus aisément les investisseurs et récolterez ainsi de l’argent pour développer votre produit. La trajectoire de financement a changé. Dorénavant, les investisseurs exigent une preuve du potentiel financier du produit avant d’investir dans son développement.

Le modèle de financement a-t-il évolué lui aussi?

Spécialité

Wattenbergh: Dans une première phase, il faut naturellement se débrouiller avec son propre argent et ce que les friends, family & fools peuvent vous apporter. Puis arrive le

Wattenbergh: Nous n’avons pas de véritables spécialités parce

En quoi sommes-nous performants en Belgique?

"Trop de start-up sont amoureuses de leur technologie. Le cœur de notre message? Tombez amoureux de votre client!" Wouter Desmet, Associé chez EY

Durant la première phase de sa vie, la startup n’a guère de raisons de traverser l’Atlantique. Mais après une première validation, lorsque le modèle économique commence à s’imposer, il peut être intéressant d’ouvrir un établissement aux États-Unis pour tester son produit sur un marché vaste et uniforme. Nos autorités régionales y disposent d’antennes des plus utiles, et EY peut apporter dans ce cadre une aide précieuse. Si l’essai est concluant, vous y trouverez fréquemment des financements intéressants. Si vos besoins financiers atteignent déjà des sommets à un stade précoce, les ÉtatsUnis constituent souvent un passage obligé. Chez nous, une première levée de fonds rapporte généralement 1 à 2 millions d’euros; aux États-Unis, c’est en moyenne 10 millions de dollars. La concurrence y est toutefois rude et l’on y attend des résultats rapides. L’investisseur européen, à l’inverse, se montre un peu plus patient. En d’autres termes, la bonne question n’est pas: "Belgique ou États-Unis?" Demandezvous plutôt où vous trouverez les meilleures conditions selon la phase de croissance dans lequel vous vous trouvez, tout en tenant compte de l’ADN spécifique de votre entreprise.

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Start-up

Supplément en collaboration avec EY

EXECUTIVE SUMMARY

que nous ne faisons pas de choix clairs. C’est imputable en partie à la politique, en partie aux universités. La seule exception est l’Imec pour les études en nanoélectronique, qui a récemment fusionné avec l’incubateur et spécialiste numérique iMinds. Pour le reste, notre pays se contente de suivre les autres tendances européennes.

Boers: À présent, le secteur belge le plus performant est celui de la HealthTech, au carrefour de l’informatique et de la santé. Le vieillissement accroît les besoins de soins. Le grand défi consistera à les fournir à domicile. Justement, nous disposons, dans nos grandes villes, d’un écosystème de qualité avec une offre étendue de services de santé et de connaissance. Un bon exemple en est Bloomlife, une spin-off de l’Imec. Via des patches sans fil, des femmes enceintes et leurs médecins suivent la santé du bébé par l’intermédiaire d’un smartphone. Une idée novatrice reposant sur un modèle d’affaires évident.

Croissance

L’innovation surfe surtout sur des mégatendances numériques. La numérisation abaisse le coût de la création d’une entreprise.

Les starters européens se concentrent dans des hubs d’innovation citadins disposant d’écosystèmes de qualité.

La Belgique partait avec de lourds handicaps: sa mentalité n’était pas mûre, la politique et l’enseignement étaient trop fragmentés.

Un grand mouvement de rattrapage s’est amorcé. Plusieurs acteurs privés ont fait œuvre de pionniers pour donner aujourd’hui naissance à un écosystème belge.

Quelques exemples éclairants inspirent la nouvelle génération de starters.

Les nouvelles start-up à succès collectent rapidement beaucoup de capitaux et jouent d’emblée la carte de l’internationale.

L’entrepreneuriat redevient cool, les start-up sont à nouveau à la mode.

Le modèle de financement a évolué: les investisseurs récompensent surtout un intérêt avéré de la part de clients potentiels; le développement du produit n’intervient qu’ensuite.

La Belgique n’a pas vraiment de spécialité, même si nous sommes performants dans la HealthTech.

he K etels

• hr ist op

Desmet: Il y a une dizaine d’années, nous avons observé une vague de starters dans les biotechnologies. Un domaine gourmand en capital, très risqué… mais avare en véritables succès. Voilà cinq ans, une nouvelle vague centrée sur les applications mobiles a déferlé. Trop de petites entreprises ont pensé qu’elles pourraient conquérir le monde avec une app. Or, atteindre une masse critique de consommateurs coûte très cher. Pour cela, on trouve plus aisément des capitaux aux États-Unis.

©

C

"Le cadre dans lequel évoluent les starters belges n’a jamais été aussi favorable. Les entrepreneurs peuvent à nouveau rêver." Bruno Wattenbergh, Senior Advisor chez EY

De quoi une start-up a-t-elle besoin pour grandir?

D’ailleurs, ces start-up ne doivent pas nécessairement être numériques. Mon starter favori est un entrepreneur de 75 ans qui, après une carrière dans le traitement de l’eau, a développé un appareil de dosage anti-calcaire qui émet un signal sonore dès que la cartouche doit être remplacée. Nous l’avons aidé dans sa stratégie go-2-market, son business plan, les négociations avec des investisseurs potentiels… Vous le voyez: même avec une idée simple, il est encore possible d’innover.

hr ist op

Desmet: Dès le départ, l’entreprise doit prendre une série de décisions stratégiques déterminantes pour l’avenir. Il est alors crucial de bénéficier rapidement de bons conseils et de développer un réseau solide. Notre programme EYnovation se concentre sur ce domaine, notamment par un abonnement dans le cadre duquel nous fournissons aux starters des conseils professionnels aussi souvent qu’ils le souhaitent, sans frais supplémentaires. Par ailleurs, nous leur ouvrons les portes de notre réseau. Nous organisons des rencontres afin que les start-up puissent d’emblée présenter leurs idées à des dirigeants de grandes entreprises. Une occasion exceptionnelle pour des starters, un moment rafraîchissant pour les grands acteurs et motivant pour nos collaborateurs.

he K etels

Boers: Les starters doivent entrer le plus vite possible en contact avec les personnes adéquates dans le réseau d’incubateurs, d’accélérateurs, d’investisseurs et de conseillers. Auparavant, le paysage belge était très fragmenté. Startups.be a regroupé tous les acteurs sur une seule plateforme. Nous sommes le lieu de rencontre idéal avec un portefeuille de 1.800 starters et de 180 institutions spécialisées.

©

C

"Les starters doivent développer leur réseau le plus rapidement possible." Karen Boers, CEO de Startups.be et de l’European Startup Network

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What’s the right path to accelerate your growth journey? Find out how EY’s 7 Drivers of Growth can help your business grow from challenger to leader. ey.com/acceleratinggrowth #BetterQuestions

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Start-up

Start-up

Supplément en collaboration avec EY

LES PHASES DE CROISSANCE DES STARTERS

De la start-up à la scale-up

Appiness

Early growth Priorité: •

La conquête du marché local

La technologie sous-tendant la plateforme est développée étape par étape par Appiness avec le soutien de Microsoft. Parallèlement, la startup en étend le contenu et renforce son équipe. "Aujourd’hui, nous sommes engagés avec toutes les chaînes belges, nous formons une jointventure au Brésil et disposons de bureaux à Londres, Séoul, Rio de Janeiro, São Paulo et New York", détaille De Wachter. "Notre solution est très rapidement extensible à l’échelle internationale et nous pouvons l’intégrer dans des applications et sites Web de tierces parties." Comment expliquer l’essor rapide d’Appiness? "Pour moi, la concentration est le principal facteur de succès", répond Michel De Wachter. "À des moments difficiles, il ne faut pas douter de soi mais concentrer toute son énergie sur le problème. La solution viendra d’elle-même. C’est à ce moment que vous faites la différence."

Michel De Wachter, Cofondateur Apiness

Cette petite entreprise est le fruit d’une aide de l’Agence flamande pour l’innovation par la science et la technologie (IWT), d’une collaboration avec l’Université de Gand, Medialaan et BBDO, et du capital d’amorçage de deux business angels. Entretemps, Appiness est passée à la vitesse supérieure: au total, elle a collecté 3,2 millions d’euros auprès de grandes familles d’entrepreneurs belges.

Financement: •

"Grâce à l’application et au site Web de Spott, les téléspectateurs peuvent acheter immédiatement ce qu’ils voient à l’écran."

"Avec Appiness, nous pouvons rendre interactive n’importe quelle vidéo, y compris des émissions en direct, afin que vous puissiez reconnaître des acteurs, des produits et des marques avec votre smartphone", précise Michel De Wachter. L’application Spott permet ainsi aux téléspectateurs d’acheter, sans attendre, la jupe que porte leur actrice favorite à l’écran.

Business angels, venture capitalists

Durée: •

Comment les start-up traversent-elles les phases successives de leur existence? Pour le savoir, nous avons passé au crible trois d’entre elles: Hytchers est prête à bondir de ses starting-blocks, Appiness se développe rapidement et Odoo est en pleine période de croissance.

6-9 mois

Questions-clés: • •

Mes produits sont-ils adaptés à mes marchés? Puis-je poursuivre le développement de mon produit avec des clients payants? Mon modèle d’affaires est-il extensible?

Stand-up / start-up

Expansion/ scale up

Priorités:

Priorités :

• • • •

La génération d’idées L’exploration du marché Le produit minimum viable Les premiers clients-pilotes

Financement: •

Friends, family & fools et business angels

Hytchers

• •

Hytchers est le fruit des préoccupations écologiques de deux ingénieurs liégeois, Antoine Dessart et Jonas Douin, qui rêvaient de réduire l’empreinte environnementale de la logistique. L’idée est simple: durant leur parcours, des conducteurs particuliers transportent des colis d’une station-service à l’autre. En une ou plusieurs étapes, les colis arrivent ainsi de la station-service la plus proche de l’expéditeur à celle qui est située à proximité du consommateur final.

La conquête du monde Les ressources humaines et financières

Financement: •

Private equity

Durée: •

18-36 mois

Durée: •

9-18 mois

Questions-clés: • •

Le marché a-t-il réellement besoin de mon produit? Est-ce que je bénéficie de l’accompagnement d’un coach de qualité, doté d’une bonne expérience de l’entreprise?

Les colis proviennent de commerçants en ligne établis à proximité de stations-service – ils peuvent intégrer très simplement le logiciel nécessaire au sein de leur site. Les conducteurs particuliers sont quant à eux récompensés sous la forme d’un crédit qu’ils échangent contre une carte de carburant. "On évite ainsi toute ‘uberisation’: nous ne voulons pas créer un système de faux indépendants", explique Jonas Douin. Le contrat signé avec Total a constitué une avancée décisive pour Hytchers. En effet, depuis le mois de février, le système est testé en conditions réelles dans une soixantaine de stations-service sur l’axe Liège-Bruxelles-Anvers. En cas de succès, il sera étendu à l’ensemble du Benelux. Les initiateurs tablent également sur une extension ultérieure à d’autres marchés et à d’autres réseaux de transport. Pour le lancement de la plateforme et le test, Hytchers a réalisé une première collecte de 150.000 euros via le VentureLab, un incubateur liégeois, le fonds W.IN.G. et plusieurs business angels. "Une deuxième levée de fonds sera nécessaire si la plateforme est étendue au niveau national", ajoute Jonas Douin. "Nous tablons sur un demi-million d’euros environ."

"Nous voulons rendre la logistique plus respectueuse de l’environnement grâce à un modèle collaboratif de distribution de colis." Jonas Douin, Cofondateur Hytchers

Questions-clés: •

La croissance proviendra-t-elle du développement de nouveaux produits ou de la pénétration de nouveaux marchés? La gestion de mes collaborateurs et l’utilisation de mes capitaux sont-elles judicieuses?

Odoo La start-up a débuté ses activités voici une décennie dans l’implémentation de logiciels d’entreprise. "Nous avons accompli à la fois un parcours de saut d’obstacles et un marathon", sourit Fabien Pinckaers. "Nous avons redessiné totalement notre modèle d’affaires à deux reprises." En 2010, Odoo a ainsi décidé de se concentrer sur le développement de produits open source autour desquels elle vendait des contrats d’entretien. L’entreprise a collecté 3 millions d’euros de capitaux externes, ce qui lui a permis de se constituer un réseau de partenaires dans une centaine de pays. Une augmentation de capital de 7,4 millions d’euros a suivi quatre ans plus tard. "Nous sommes passés de la vente d’entretiens à la commercialisation d’un produit", pointe Fabien Pinckaers. Un coup dans le mille pour Odoo, puisque les cash-flows négatifs en 2015 sont redevenus positifs six mois plus tard. Pour autant, Odoo n’en est encore qu’au début de son parcours. "Le marché des logiciels d’entreprise est en pleine consolidation. Dans cinq ans, on comptera les acteurs de ce secteur sur les doigts d’une main." Fabien Pinckaers en est persuadé: Odoo en sera.

"Nous avons totalement bouleversé notre modèle d’affaires à deux reprises." Fabien Pinckaers, CEO Oodo

Pour l’instant, Odoo s’en sort sans capitaux frais. "Les revenus que nous générons dépassent nos coûts", indique Fabien Pinckaers. Odoo compte 300 salariés, 730 partenaires et 2 millions d’utilisateurs, pour un chiffre d’affaires de 15,9 millions d’euros.

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Innover avec succès

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"Ceux qui ne sont pas connectés au monde extérieur ratent de précieuses occasions"

In the Fourth Industrial Revolution, cybercrime can only be fought by combining technology and business acumen with uniquely human insights. Join the conversation #BetterQuestions ey.com/betterworkingworld

Pour innover avec succès, les entreprises doivent faire appel à tous les cerveaux disponibles. "Souvent, les problèmes sont si complexes qu’on ne peut les résoudre avec ses seuls collaborateurs", explique-t-on chez EY CogniStreamer, qui déploie dans ce but des plateformes collaboratives.

© 2017 EYGM Limited. All Rights Reserved. ED None.

Is the answer to cybercrime more technology, or more people?

"Tant la période dont on dispose pour développer un produit que la durée de son succès éventuel se sont nettement raccourcies", précise d’emblée Hein De Keyzer, associé chez EY CogniStreamer. "Cette nouvelle donne fait peser une pression énorme sur les entreprises qui doivent innover." EY CogniStreamer accélère ce processus en facilitant les collaborations à l’aide de plateformes numériques. "Il s’agit de processus structurés qui permettent de solliciter tous les cerveaux dont vous avez besoin, y compris ceux qui se trouvent en dehors de votre entreprise." "Auparavant, l’innovation se limitait souvent aux départements R&D", embraie Wim Soens, directeur d’EY CogniStreamer. "lls imaginaient une solution pour laquelle ils recherchaient ensuite un problème. Dans la plupart des industries, cette stratégie push, trop lente, ne fonctionne plus. Désormais, on part d’un

problème identifié sur le marché. Fréquemment, le problème en question est toutefois d’une telle complexité qu’il faut faire appel à des tierces parties pour fournir une partie de la solution." "C’est également une question de marketing et de cocréation avec ses fournisseurs, ses clients et les organismes de recherche", complète Hein De Keyzer. "Il est indispensable d’être connecté avec eux: ceux qui ne le sont pas ratent de précieuses occasions ." C’est à ce niveau qu’intervient EY CogniStreamer. Grâce à ses plateformes collaboratives, il est possible de discuter et de tester des idées de nouveaux produits, processus et services. Des entreprises comme Bekaert, KBC et Procter & Gamble étendent ainsi leurs antennes pour savoir ce qui se passe chez leurs clients. Elles peuvent ensuite collaborer avec des firmes externes pour développer un produit ou un service, et le présenter à leurs clients. "On dissipe ainsi de nombreuses incertitudes et on limite les risques", souligne Wim Soens. Il convient de distinguer trois types d’utilisateurs, poursuit Wim Soens. Pour le premier groupe, une application très conviviale a été développée sous la forme d’un réseau social. "Tout part des utilisateurs eux-mêmes. Dans leur grande majorité, les projets d’innovation naissent d’une demande ou d’une problématique particulières, après quoi des idées sont échangées. Dans

Le problème est souvent d’une telle complexité qu’il faut faire appel à des tierces parties. Wim Soens, Director EY CogniStreamer

Nous sommes voués à jouer la carte de l’internationale. Hein De Keyzer, Associé EY CogniStreamer

la strate suivante, les équipes développent les idées sélectionnées au moyen d’outils plus avancés, tels que des analyses de forces et faiblesses. Enfin, dans le cockpit, un groupe spécifique de directeurs de l’innovation, entre autres, pilote l’ensemble du processus. Ils sélectionnent les questions qui seront proposées à la communauté, composent les équipes, suivent l’élaboration, etc." Le logiciel d’EY CogniStreamer incite non seulement les grandes entreprises à innover comme des start-up, mais aussi avec des start-up. "Prenons l’exemple de l’incubateur Start it @kbc. Pour le mettre sur pied, nous avons créé un portail où les starters postent leurs projets", détaille Hein De Keyzer. "Une communauté d’experts provenant notamment de la banque – mais pas seulement – les évalue et choisit ceux qui seront suivis par des spécialistes de toutes origines." EY CogniStreamer se distingue des autres fournisseurs de plateformes collaboratives grâce à ses services d’accompagnement qui ont été étendus depuis le rachat de l’entreprise par EY. Par exemple, une assistance à la rédaction des questions posées à la communauté, ou encore un service de modération des échanges sur les

plateformes. "Nous mettons en contact des membres d’organisations différentes lorsque, sans se connaître, ils développent des idées complémentaires", illustre Wim Soens. Avec l’acquisition de CogniStreamer, EY accroît ses connaissances en matière de transformation numérique et de Big Data. De son côté, le fournisseur de plateformes accède ainsi à un réseau mondial. "Nous sommes voués à jouer la carte de l’international, c’est dans nos gènes", plaisante Hein De Keyzer. On peut le comprendre: en Belgique, son entreprise compte déjà la quasi-totalité des membres du Bel20 parmi ses clients.

Wim Soens Director EY CogniStreamer T. +32 2 774 9558 wim.soens@be.ey.com Hein De Keyzer Associé EY CogniStreamer T. +32 2 774 9114 hein.de.keyzer@be.ey.com


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À la recherche d’investisseurs

À la recherche d’investisseurs

Supplément en collaboration avec EY

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LE FINANCEMENT D’UNE START-UP

La scène belge des start-up devient financièrement adulte

Volta Ventures Créé voici deux ans, le fonds de capital-risque Volta Ventures investit dans des entreprises internet et de logiciels qui en sont encore à leurs débuts ou affichent déjà une activité significative dans le Benelux. Fort d’un capital de 55 millions d’euros, ce fonds a pris des participations dans sept starters, généralement entre 250.000 et 2 millions d’euros, avec potentiellement 5 millions d’euros en investissement de suivi.

La Belgique n’accuse aucun retard en matière de financement de ses start-up: désormais, le jeune talent trouve suffisamment d’appuis dans son propre pays. C’est la conclusion d’un entretien croisé avec Frank Maene, Managing Partner de Volta Ventures, et Bart Wyns (EY Subsidia). Quelles phases distinguez-vous dans le cycle de financement d’une start-up?

Frank Maene, Managing Partner de Volta Ventures et Bart Wyns d’EY Subsidia

Maene: Dans la phase contextuelle, lorsque l’entreprise n’a pas encore de revenus, il n’y a pour ainsi dire pas de financement. Aux États-Unis, on parle de "bootstrapping": il faut se serrer la ceinture. On développe son idée aussi loin que possible sur fonds propres. Plus vous accomplissez de choses vous-même, plus votre histoire impressionnera les investisseurs potentiels. Beaucoup frappent alors à la porte des friends, family & fools. Ceux-ci peuvent désormais investir à moindre coût grâce au tax-shelter. Cela les aide à franchir le pas. Wyns: Vous pouvez rechercher des aides publiques dès la phase conceptuelle. Les services publics régionaux compétents, le Vlaio en Flandre, Innoviris à Bruxelles et la DGO6 en Wallonie, proposent des mesures d’aide afin de mieux comprendre les possibilités et la faisabilité de l’innovation visée.

EY Subsidia EY Subsidia aide les starters et les plus grandes entreprises dans leur quête d’aides publiques aux niveaux européen, fédéral et régional. EY Subsidia se charge de l’établissement du dossier et des nombreuses formalités administratives, afin que son client puisse se concentrer sur son cœur d’activité.

"Quand nous investissons, nous voulons voir de la passion, des connaissances, de l’intelligence et du dynamisme." Frank Maene, Managing Partner de Volta Ventures

Maene: Quand l’idée commence à prendre forme, vous pouvez parfois vous adresser à des business angels, des investisseurs particuliers qui, souvent, sont eux-mêmes entrepreneurs. Typiquement, ils investissent entre 50.000 et 300.000 euros. La plupart opèrent à l’échelle individuelle, mais on trouve aussi des réseaux, comme le BAN en Flandre et Be Angels en Wallonie. Le crowdfunding commence aussi à gagner en popularité dans notre pays, avec des montants compris entre 25.000 et 100.000 euros. Bolero de KBC et MyMicroInvest s’investissent avec détermination dans cette optique. Une fois que vous savez où vous voulez aller, que votre business plan devient un peu plus concret et que vous désirez accélérer votre développement, vous pouvez vous tourner vers le capitalrisque. Des fonds comme Volta Ventures investissent initialement entre 250.000 et 2 millions d’euros. Si vous avez besoin de plus de 5 millions d’euros, il est préférable de chercher votre salut ailleurs en Europe: on ne trouve en Belgique aucun fonds en mesure de débourser de telles sommes. Wyns: Nous aidons les starters à faire l’inventaire de leurs besoins de financement et à les définir à des étapes charnières du cycle de vie de leur entreprise. Les questions importantes sont: à quel moment ai-je besoin de capital? Et quels sont les instruments les plus appropriés? Souvent, il ne s’agit pas uniquement d’un business angel, d’un fonds de capital-risque ou d’une aide publique, mais d’une combinaison d’instruments en fonction des besoins.

© Studio Dann

Capital et subsides Comment le starter peut-il trouver suffisamment d’argent? Maene: Lorsque j’ai débuté en 2000, le venture capital était encore inconnu en Belgique. Il n’existait guère de business angels. Les subsides étaient rares. Et les dossiers que je recevais étaient de qualité médiocre. Aujourd’hui, on trouve tout un écosystème de bailleurs de fonds, tandis que les start-up qui présentent leurs idées sont beaucoup plus adultes. Nous venons certes de loin, mais nous avons progressé rapidement, surtout ces dernières années. Nous sommes à présent en phase avec l’Europe. Dorénavant, un starter de qualité trouvera suffisamment de capital en Belgique. Le starter doit cependant rester attentif à un certain nombre d’aspects. Par exemple, une idée seule ne suffit pas pour récolter des capitaux. Élaborez un business-plan solide (opportunités sur le marché, concurrence, stratégie commerciale, équipe, budget, etc.) assorti d’attentes réalistes. Je reçois de temps à autre des starters qui me font miroiter un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en trois ans. Ma porte se referme immédiatement. De même, ne recherchez pas uniquement de l’argent, mais aussi un partenaire à part entière. L’investisseur doit faire office de caisse de résonance, aider à développer l’équipe, rechercher

des canaux pour mettre le produit sur le marché, ainsi qu’un financement complémentaire. La valeur ajoutée d’un investisseur peut largement dépasser le simple apport de fonds. Wyns: Il est important de contrôler rapidement votre développement sur votre marché-cible. Quiconque travaille trop longtemps en vase clos sur une technologie innovante risque de fournir un produit qui ne répond pas totalement aux souhaits ou aux intérêts du public visé. Expérimentez et adaptez jusqu’à ce que vous soyez parfaitement en phase avec le marché. Maene: Je vois passer quelque 1.500 dossiers par an. Le facteur décisif pour déceler les vainqueurs potentiels, c’est l’équipe. Même si ces entrepreneurs sont encore jeunes, nous voulons voir de la passion, de l’intelligence, une bonne connaissance du marché et du dynamisme lorsque nous investissons. C’est la personnalité qui fait la différence.

bénéficier à la société, par exemple sous la forme d’emplois. Une fois que vous avez inventorié vos besoins financiers, il convient de dresser la liste des canaux de subventions possibles. En Belgique, il existe un large assortiment d’instruments en fonction de la taille de l’investissement et de la phase dans laquelle se trouve l’entreprise. Problème: l’offre est morcelée au niveau régional et les procédures sont souvent complexes. La plupart des start-up et de nombreux investisseurs s’y perdent. C’est compréhensible. Lorsqu’on recherche des aides européennes ou interrégionales, les choses se compliquent encore, avec des processus décisionnels particulièrement rigides. La concurrence y est également plus intense, ce qui réduit les chances de réussite. Souvent, ces aides sont accordées dans le cadre de consortiums. Une entreprise individuelle ne pourra généralement pas en décrocher. Les aides publiques pour les starters ressemblent vite à une jungle inextricable. Chez EY Subsidia, nous en connaissons le moindre sentier. Nos services apportent une réelle plus-value en la matière. Les starters peuvent ainsi investir toute leur énergie dans leur entreprise.

Comment se déroule la quête d’aides publiques? Wyns: D’abord, il faut savoir que ces aides ne sont pas gratuites. Il s’agit la plupart du temps d’engagements de moyens entre la start-up et les pouvoirs publics. Il faut prouver que l’investissement va au moins partiellement

Bart Wyns Manager EY Subsidia T. +32 9 242 5144 bart.wyns@be.ey.com


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Propriété intellectuelle

Propriété intellectuelle

Supplément en collaboration avec EY

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La valeur d’une start-up "Les coûts dissuadent de nombreux starters, bien qu’ils soient négligeables par rapport aux avantages que procure la propriété intellectuelle dès que la valeur de l’entreprise augmente." Lieven Bultinck, Avocat chez HVG

Les comptes annuels d’une entreprise racontent son histoire mais pas son potentiel futur. Car celui-ci demeure toujours hypothétique. En outre, les jeunes entreprises ont un historique limité, enregistrent généralement des pertes opérationnelles et ne survivent que rarement. Comment attribuer une valeur correcte à une start-up? "Il n’est pas simple d’estimer la valeur d’une start-up", reconnaît Geert Vanbuggenhout, Executive Director d’EY Valuation & Business Modelling. Pourtant, l’analyse des cash-flows des activités existantes et nouvelles, combinée à une estimation de la période de convergence vers une situation plus stable avec des taux d’actualisation pondérés pour les risques, peut permettre de se forger une idée assez réaliste de la valeur intrinsèque d’une entreprise.

Valeur actuelle nette ou méthode des cash-flows actualisés La valeur actuelle nette est la méthode la plus utilisée pour évaluer des projets d’investissement. Selon cette méthode, la valeur actuelle d’une entreprise dépend de ses cash-flows futurs qui reviendront en fin de compte aux actionnaires. Les cash-flows futurs sont actualisés en fonction du profil de risque: plus le projet est risqué, plus le taux d’actualisation sera élevé et plus la valeur actuelle sera faible. L’une des difficultés de cette méthode réside dans l’estimation des cash-flows futurs. "Nous proposons une approche récursive qui ramène la situation attendue au présent avec une estimation cohérente du potentiel commercial, de la rentabilité, de l’intensité capitalistique et du profil de risque", détaille Geert Vanbuggenhout. "Une variable importante est la vitesse de transition entre la performance actuelle et la performance future." Générer plusieurs scénarios est une manière de prendre en compte cette incertitude. "En fin de compte, on détermine la valeur de l’entreprise en pondérant la valeur des actions sous chaque scénario à l’aide d’une probabilité subjective que le scénario en question se réalise."

Protégez votre idée

Valorisations relatives

Les start-up investissent beaucoup de temps et d’argent dans l’élaboration de leur idée mais oublient parfois que cette idée doit être protégée contre les plagiaires. Pourtant, le droit de la propriété intellectuelle recèle un véritable arsenal pour préserver votre création.

"Maintenez votre invention secrète jusqu’à la demande de brevet. Et prévoyez des clauses de confidentialité étendues avec les partenaires d’affaires qui collaborent au projet." Lindsey Clare, Avocate chez HVG

Les starters ont essentiellement trois options, détaille Lindsey Clare, avocate chez HVG: les marques, les brevets et les droits d’auteur. "Un brevet procure un droit temporaire d’interdire à autrui d’exploiter votre invention. Celle-ci doit être nouvelle, reposer sur une activité inventive et être susceptible d’application industrielle. Le critère de nouveauté est jugé au sens strict. Il est donc crucial de maintenir votre invention secrète. N’oubliez pas non plus de conclure des clauses de confidentialité étendues avec vos partenaires d’affaires." Selon que vous optiez pour un brevet belge, européen ou international, vous bénéficierez d’une protection à l’échelle belge, européenne ou internationale. "Plus la protection est étendue, plus la procédure est coûteuse", poursuit Lieven Bultinck, avocat au sein du même cabinet. "Ces frais peuvent être un obstacle pour des starters. C’est néanmoins le brevet qui offre la protection la plus efficace. Vous possédez en effet le droit exclusif d’interdire à tout tiers de fabriquer ou de vendre votre invention."

Enregistrer sa marque Une start-up peut également protéger sa marque. "Une marque est un signe qui distingue vos produits ou services",

définit Lindsey Clare. "Ce peut être un mot, un symbole, un logo, un slogan, un visuel ou un fragment sonore." Pour bénéficier de cette protection, vous devez enregistrer votre marque. En Belgique, vous avez le choix entre la marque Benelux, la marque de l’UE et la marque internationale. "Vous devez cependant remplir plusieurs conditions pour bénéficier de la protection: votre signe doit être disponible, admissible et avoir un caractère suffisamment distinctif", complète Lieven Bultinck. "Cette procédure relativement peu coûteuse vous confère un droit exclusif sur l’utilisation de la marque. Vous pouvez interdire à autrui d’utiliser des signes identiques ou similaires pour des biens ou services identiques ou similaires."

Droit d’auteur automatique Le droit d’auteur, enfin, offre le grand avantage de s’appliquer automatiquement: vous ne devez pas le demander. Pour bénéficier de la protection du droit d’auteur, votre création doit simplement satisfaire à deux conditions: être originale et mise en forme dans une expression concrète – les idées, en effet, ne sont pas protégées. "Lorsqu’on parle de droit d’auteur, on pense souvent à des

œuvres littéraires, mais cette protection s’applique également aux œuvres graphiques, audiovisuelles et musicales, et même aux programmes informatiques", précise Lindsey Clare. Le droit d’auteur vous octroie un droit patrimonial, autrement dit le droit exclusif d’exploiter votre œuvre et d’en percevoir les revenus. "En outre, vous bénéficiez du droit moral qui protège votre personnalité telle qu’elle s’exprime dans l’œuvre", poursuit Lieven Bultinck.

Coûts et avantages Réfléchissez par ailleurs aux risques que représentent vos collaborateurs, conseillent les deux avocats de HVG: "Évitez que certains d’entre eux n’emportent votre idée avec eux. Adoptez pour cela des clauses de confidentialité et de non-concurrence, ou d’autres qui les obligent à renoncer à certains droits. Discutez des possibilités précises avec votre avocat. "Une start-up peut obtenir une assistance et une protection adéquates, concluent-ils: "Les coûts dissuadent de nombreux starters, alors même qu’ils sont négligeables par rapport aux avantages que procure la propriété intellectuelle dès que la valeur de l’entreprise augmente."

La valeur d’une entreprise peut également être définie comme le prix d’entreprises comparables sur les marchés financiers. Plusieurs indicateurs, tels que l’analyse coût/bénéfice et l’Ebitda, sont calculés et appliqués à l’entreprise. "Cela dit, cette méthode est rarement applicable aux jeunes entreprises. En raison de leur caractère innovant, celles-ci ne sont guère comparables aux entreprises plus matures." Il existe d’autres variantes pour déterminer la valeur d’une entreprise. Dans le cas des ratios de transaction, on applique des multiples de transactions récentes à la jeune entreprise. Citons encore la théorie des options réelles: la valeur d’un programme ou d’une entreprise est déterminée en fixant les moments de décisions cruciales et en effectuant le calcul selon les diverses options. Enfin, on peut également réaliser une estimation sur la base des multiples de sortie: une variante de la méthode de la valeur actuelle nette, où l’investisseur part de l’hypothèse qu’il ne percevra qu’un seul cash-flow, au moment de sa sortie, et l’actualise en tenant compte de ses exigences de rendement.

Exercice de probabilité Vous préférez ramener la valeur de l’entreprise à sa valeur par action? "Il faut alors prendre en considération plusieurs éléments supplémentaires dans le cas d’une jeune entreprise, comme les options attribuées aux investisseurs précédents (capital-risque, private equity, etc.) et les catégories d’actions assorties de droits économiques", précise encore Geert Vanbuggenhout. "L’évaluation de la start-up reste un exercice de probabilité", conclut le spécialiste. "Les opinions sur la valeur sont susceptibles de diverger fortement. Pour rapprocher les points de vue, on utilise des mécanismes de correction qui permettent d’adapter la valeur de l’entreprise si les objectifs fixés ne sont pas atteints."

Lieven Bultinck Avocat chez HVG T. 02 774 93 89 lieven.bultinck@hvglaw.be

Lindsey Clare Avocate chez HVG T. 02 774 92 22 lindsey.clare@hvglaw.be

Geert Vanbuggenhout Executive Director EY Valuation & Business Modelling T. 02 774 64 96 geert.vanbuggenhout@be.ey.com


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