Immo experts, supplément du 21 juin 2018

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IMMOEXPERTS

Supplément du 21 juin 2018

Reportage

Analyse

On rencontre nettement plus d’allochtones au "L’époque des maisons de soins éloignées des sein du personnel que parmi les résidents p. 2 centres-villes est révolue"

Awards Focus sur cinq projets innovants (et primés) p. 6 d’architecture des lieux de soins

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LE COHOUSING POUR PERSONNES ÂGÉES: UN CRÉNEAU INEXPLOITÉ

© Saskia Vanderstichele

Habitats alternatifs en soins de santé

Une initiative de Partner Content. Excluant la responsabilité de la rédaction de L’Echo.


REPORTAGE

FAIBLE DEMANDE DE LA COMMUNAUTÉ ALLOCHTONE

Pourquoi nos soins pour personnes âgées sont toujours aussi "blancs" Les résidents de nos établissements de soins restent majoritairement "blancs". Si les différences culturelles n’y sont pas étrangères, il faut surtout y voir la conséquence du coût des chambres. Pourtant, la diversité ethnoculturelle est inéluctable dans les soins. Aux directions d’établissements et promoteurs de projets d’y apporter une réponse intelligente.

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ans le centre de soins résidentiels Domino créé dans le giron de l’ASBL Volkskliniek (mutualité socialiste Bond Moyson), Blanca, Celina et Marguerite habitent sous le même toit que Roger et Nicole. Le centre, qui compte 269 lits CSR (centre de soins et revalidation) et 218 logements à assistance, borde la Sleepstraat, l’épicentre de la communauté turque à Gand. Son aspect extérieur grisâtre et tristounet ne pourrait contraster davantage avec ses occupants. Martin Seeuws, son directeur depuis 36 ans, a vu l’établissement "prendre des couleurs" au fil des ans: "Notre personnel provient de 28 pays et les résidents de 7: Afrique du Nord, Ghana, Afghanistan, Turquie, etc. Lorsque la première infirmière noire a fait son entrée chez nous, une résidente gantoise s’est écriée: que fait cette Noire près de mon lit? Après deux semaines, elles étaient les meilleures amies du monde. La soirée de Nouvel An que nous organisons pour nos collaborateurs est une grande fête avec beaucoup d’ambiance et un code vestimentaire particulier. Couleurs vives exigées!" La langue de travail est le néerlandais. Tous ceux qui œuvrent aux soins doivent le parler ou l’apprendre. Ce n’est pas toujours facile, admet Martin Seeuws. En cas de différend lié à une confusion linguistique, un coach du personnel intervient. "La langue est importante, mais nos résidents, qui souffrent souvent de démence ou de problèmes psychiatriques, veulent surtout ‘sentir’ que les prestataires de soins leur veulent du bien", nuance le directeur. "Les infirmières africaines manifestent énormément de respect pour les personnes âgées. Elles portent un regard différent sur la maladie et la vieillesse."

Conflit de générations Ce centre de soins résidentiels est un pionnier de la diversité ethnoculturelle. Les solutions pragmatiques y ont la primauté sur les dif-

férences culturelles ou idéologiques. "Les collaborateurs qui se rendent coupables d’actes de discrimination font automatiquement l’objet d’une évaluation négative." Par ailleurs, les collaboratrices peuvent porter le voile. "Ce qui se trouve sur leur tête ne m’intéresse pas, c’est ce qui se trouve dans leur tête qui compte, la manière dont elles soignent les gens", tranche Martin Seeuws. Un centre de soins résidentiels présentant une telle diversité culturelle n’a pas été aisé à dénicher. La plupart des établissements de soins – des centres de soins résidentiels aux logements à assistance – sont toujours très "blancs", à l’exception des hôpitaux. Les temps changent, cependant, et les générations évoluent, y compris au sein de la population allochtone, confirme Yvonne Denier. Responsable de l’éthique au sein du réseau de soins Icuro et professeur d’éthique dans les soins de santé à la KUL, elle mène des recherches sur la diversité culturelle dans le secteur des soins: "Dans certaines cultures, plusieurs générations vivent sous le même toit.

Notre personnel provient de 28 pays et les résidents de 7. Martin Seeuws, Centre Domino

L’aide de proximité pour les personnes âgées est alors apportée dans le cadre familial. Ceci étant, les allochtones de deuxième ou troisième génération forment fréquemment des ménages à deux revenus et adoptent peu à peu des habitudes occidentales."

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PARTNER CONTENT


Le coût d’une chambre en maison de repos ou d’un logement à assistance all-in est trop élevé pour la communauté allochtone. Jason Jacobs, Realis

À Gand, Martin Seeuws observe ainsi un conflit de générations au sein de la communauté turque. "Auparavant, la plus jeune belle-fille devait assurer les soins des personnes âgées qui en avaient besoin, mais ce principe est pour la première fois remis en question. Car désormais, dans les jeunes ménages turcs, les deux partenaires travaillent et vont de l’avant." Yvonne Denier voit surtout un obstacle financier chez les allochtones, "même s’il est très possible qu’il ait disparu dans 10 ans. Parce qu’ils réfléchiront davantage et plus tôt à leurs vieux jours." Martin Seeuws prévoit lui aussi une augmentation du nombre de personnes d’origines différentes dans les soins résidentiels pour personnes âgées: "Auparavant, nous étions régulièrement confrontés à des situations de conflits interculturels, notamment pour ce qui concerne la fin de vie. L’euthanasie est taboue pour les musulmans, alors que nous nous fondons sur le libre choix des résidents. Cela posait des problèmes à certains collaborateurs d’origine étrangère. Aujourd’hui, nous sommes convenus qu’ils pouvaient se contenter de signaler une demande d’euthanasie d’un résident, mais ne devaient pas y participer."

Le Centre Domino à Gand. © Christophe Ketels

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REPORTAGE

Prix Martin Seeuws ne cache pas que son institution est de loin la moins chère de la région. À partir du 1er janvier 2019, l’ASBL Domino construira 141 logements à assistance supplémentaires, bien que ce marché soit totalement saturé – on note même une inoccupation structurelle. "Les loyers que nous demandons sont nettement inférieurs à ceux de la concurrence dans le secteur commercial privé", souligne Martin Seeuws. "Nous avons de longues listes d’attente. À l’inverse du secteur commercial, nous pouvons réinvestir immédiatement l’argent que nous générons. Mes collègues du secteur privé doivent d’abord assurer un rendement de 4 à 5% à leur investisseur. En outre, nos frais généraux sont très faibles." Le courtier en projets anversois Realis commercialise des logements à assistance agréés et des chambres de maisons de repos, tant pour les investisseurs que pour les utilisateurs finaux. Il ne recense aucun allochtone parmi ses clients – acquéreurs ou locataires. "Nous réalisons de nombreux projets de logements à assistance, mais seule la communauté autochtone se montre intéressée", indique Jason Jacobs, administrateur et partenaire chez Realis. "Le coût d’une chambre en maison de repos ou d’un logement à assistance all-in est trop élevé pour la communauté allochtone." Selon Stefanie Vanden Broucke, directrice générale du promoteur de projets gantois Vanhaerents, le manque d’intérêt des allochtones pour le marché des soins des personnes âgées s’explique principalement par le prix. Vanhaerents développe des projets PPP (partenariats public-

Les prestataires de soins allochtones sont de plus en plus nombreux dans nos institutions, mais nous avons très peu de résidents allochtones. Stefanie Vanden Broucke, Vanhaerents

Le Centre Domino à Gand. © Photos Christophe Ketels

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privé) en centre-ville pour plusieurs groupescibles, parmi lesquels les personnes âgées. "Plus les générations se succèdent, plus elles s’intègrent et adoptent certains pans de la culture occidentale, mais c’est un processus assez lent. Les allochtones veulent rester chez eux le plus longtemps possible. Les constructions adaptées et les soins à domicile vont encore gagner en importance. Les prestataires de soins allochtones sont de plus en plus nombreux dans nos institutions de soins, mais nous avons très peu de résidents allochtones." Vanhaerents réfléchit sérieusement à des solutions d’immobilier de soins abordable en location sur le marché privé, "dans le cadre desquelles nous conserverions le bâtiment en portefeuille et louerions les logements à long terme via des agences de location sociale". Stefanie Vanden Broucke entrevoit d’autres possibilités encore. "Au sein de la communauté allochtone, la famille est très importante. Ils veulent l’avoir à proximité. L’emplacement des futurs établissements de soins est donc crucial. Nous évitons les endroits retirés, isolés. Nous leur préférons les centres des villes et communes, avec des magasins et des terrasses à distance de marche."

Souhaits différents? L’augmentation de la présence allochtone dans les établissements de soins aura-t-elle une influence sur la construction ou la rénovation de ces établissements? Stefanie Vanden Broucke est de cet avis: "Les personnes allochtones reçoivent davantage les membres de leur famille. Si les chambres sont très petites, il faut prévoir des locaux supplémentaires où elles peuvent prendre un café avec toute la famille." Faut-il un local supplémentaire pour la pratique religieuse? "Si nous captons un tel signal, nous adapterons notre construction", répond Stefanie Vanden Broucke. Selon Jason Jacobs, construire des établissements de soins réservés aux musulmans serait une erreur. Yvonne Denier estime quant à elle qu’il faut offrir aux résidents des endroits où ils ont la possibilité de vivre la dernière phase de leur vie selon leurs souhaits existentiels ou religieux. "Il ne faut jamais sous-estimer ces sensibilités culturelles, par exemple en matière de rituels d’adieu." Le centre gantois Domino n’a pas de locaux de prière distincts. "Toutes les pratiques religieuses sont possibles dans notre local silencieux commun", explique Martin Seeuws. "Des prêtres et des imams peuvent les aménager en fonction de leurs contraintes, mais dès que le service est fini, les symboles religieux doivent disparaître. Sans quoi, on ne fait que créer des ghettos. L’établissement de soins est un reflet de la société dans laquelle nous essayons de vivre tous ensemble." l


VISION D’EXPERT ZORGBEDRIJF ANTWERPEN

Un lieu unique pour tous les âges Des milliers de jeunes et moins jeunes frappent chaque jour à la porte de la Zorgbedrijf Antwerpen, l’institution de soins de la Ville d’Anvers, pour bénéficier d’un large éventail de services. Ils peuvent en rester clients pendant des décennies: "Cela crée un lien de confiance."

Zorgbedrijf Antwerpen en chiffres Près de 20.000 clients à Anvers et alentour 50.000 à 60.000 contacts clients par semaine 4.350 collaborateurs motivés 7 centres spécialisés dans l’aide à la jeunesse

© Zorgbedrijf Antwerpen

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haque génération a ses propres préoccupations et besoins. La Zorgbedrijf Antwerpen y répond intelligemment avec un portefeuille de services étendu adapté à tous les âges. "Les seniors peuvent par exemple se tourner vers nos appartements-services et nos centres d’hébergement et de soins, ou faire appel à des services à domicile comme des soins de jour ou de nuit, une aide ménagère, ou encore un système d’appel", énumère Johan De Muynck, son CEO. "Les personnes isolées et les ménages avec enfants peuvent également s’adresser à nous pour tous les services de logement, de soins ou les services à domicile." "Dès la création de l’institution voici neuf ans, notre ambition était d’offrir une solution à toutes les préoccupations. Nous n’avons jamais cessé d’étendre à la fois nos services et notre portée géographique. Dans ce domaine, nous attachons beaucoup d’importance au divertissement. Dans tous nos centres d’hébergement et de soins, les seniors peuvent peindre, faire du sport, suivre un cours de cuisine, apprendre une langue, donner une petite fête, etc. En outre, nous organisons pour eux des excursions et des vacances en midweek." Ce portefeuille de services polyvalent distingue fondamentalement la Zorgbedrijf Antwerpen d’autres acteurs du secteur. "Nous avons choisi de ne pas scinder notre organisation en plusieurs entités et de ne pas céder d’activités", poursuit Johan De Muynck. "Cette stratégie crée des synergies au niveau managérial. Et comme nous nous adressons aux jeunes et aux moins jeunes, il est possible de rester client durant plusieurs décennies. Cela crée un lien de confiance, une dimension non négligeable dans le domaine des soins."

"Nous puisons souvent notre inspiration dans les technologies adoptées par d’autres secteurs" Johan De Muynck, CEO de la Zorgbedrijf Antwerpen

Innovation "Une extension systématique de l’offre de services implique par ailleurs d’être ouvert à l’innovation. Ces dernières années, nous avons introduit les certificats de droit au logement, proposé de brefs séjours de convalescence dans nos maisons de repos, et élaboré des services à domicile par quartiers. Autant d’innovations! Et puis, nous implémentons de nouvelles techniques pour des problèmes concrets, tels un système d’appel avec une déviation d’appel ou un badge d’accès intelligent qui remplace la clé. Nous puisons souvent notre inspiration dans les technologies adoptées par d’autres secteurs." La Zorgbedrijf Antwerpen a pris une participation dans de jeunes entreprises technologiques comme Senso2Me. Cette start-up a développé un système qui, via plusieurs capteurs sans fil, déclenche automatiquement une alarme dès qu’un événement suspect se produit. Cette solution peut être utilisée à la fois à domicile et dans les centres d’hébergement et de soins. "Nous collaborons aussi avec des groupes de télécom-

munications comme Telenet, Proximus et Alcatel", prolonge Johan De Muynck. "Nous leur offrons la possibilité de tester de nouveaux systèmes dans notre environnement. Nous contribuons ainsi au développement d’une foule d’innovations." Bien qu’elle n’héberge qu’un cinquième de ses clients, l’immobilier constitue un pilier important des services de la Zorgbedrijf Antwerpen. "Seuls certains bâtiments que nous exploitons ne nous appartiennent pas", conclut Johan De Muynck. "Nous investissons 60 à 70 millions d’euros par an dans de l’immobilier de santé neuf et sommes dès lors à la recherche d’un investisseur externe qui partage notre vision à long terme." l Sous la responsabilité de


ANALYSE

"Personne ne veut être mis à l’écart" L’époque des maisons de soins éloignées des centres-villes est révolue. Car l’implantation et l’environnement direct exercent une influence accrue sur le fonctionnement d’un établissement de soins et sur le bien-être de ses patients. Une véritable révolution est en cours dans ce domaine, en particulier dans le soin des personnes âgées.

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es nouveaux centres de soins résidentiels ont pris conscience de l’importance de l’environnement social et sociétal, ainsi que de l’utilité des espaces verts. Les soins des personnes âgées ont eux-mêmes évolué. Les personnes admises dans une maison de repos ont davantage besoin de soins qu’il y a cinq ans. Cela provient principalement

du rôle central joué par "l’environnement à domicile". Les personnes âgées conservent en effet leur autonomie de plus en plus longtemps, que ce soit chez elle, dans des projets de cohousing ou des habitations kangourou, avec l’aide de centres de jour ou dans des appartements - services ( lire page 12 ). Sous l’influence ou non de membres de la famille ou

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continuent à nous voir quand ils emménagent dans la maison de soins. Ils disposent des mêmes interlocuteurs. Cela facilite grandement la transition." Les résidents des logements à assistance entrent également en contact avec ceux de la maison de repos pendant les activités. "Nous les réunissons à l’occasion d’activités communes dans la cafétéria du centre de soins résidentiels", confirme Katrien Landuyt.

L’environnement doit stimuler le contact social

© Frans Parthesius

Le Centre de soins résidentiels Hollebeek à Anvers.

Dans les établissements de soins, c’est l’environnement qui détermine le contact humain. © Frans Parthesius

à l’appel des mutuelles et des pouvoirs publics, elles n’emménagent dans une maison de soins qu’à un âge plus avancé, et quand leurs besoins de soins se sont renforcés. Cette tendance n’est pas sans conséquence. Notamment sur l’organisation, l’aménagement et l’implantation des établissements de soins. Un bel exemple en est le campus de soins résidentiel Oleyck, à Landen, qui vient de souffler sa deuxième bougie. On trouve sur le site un centre de soins résidentiels de deux étages qui propose 92 unités de logement, dont six pour des séjours de courte durée. Le rez-dechaussée accueille un foyer, un salon de toilette et un salon de coiffure. Le campus compte encore 40 logements à assistance attenants répartis sur deux bâtiments, un centre de soins de jour et bientôt une crèche.

Nicole Devos, UPC KUL/Campus Gasthuisberg

Un environnement résidentiel qui stimule le contact social est crucial pour le bien-être des personnes âgées, acquiesce Nicole Devos, psychologue spécialisée dans le soin des personnes âgées et liée à l’UPC KUL/Campus Gasthuisberg, qui coache également des équipes de soins. "De nombreuses personnes âgées se sentent seules. Leur principal besoin, c’est le contact social! Et leurs discussions avec des personnes de leur âge ne suffisent pas à combler ce besoin, loin de là. Un mix de contacts sociaux avec des membres de générations différentes est donc très utile." La forme en boomerang du nouveau centre de soins résidentiels Hollebeek à Anvers facilite le contact social de manière organique. Car les chambres ne sont pas reliées entre elles par des couloirs mais par des méandres d’espaces communs, détaille Xaveer De Geyter, qui a conçu le bâtiment l’an dernier avec son bureau d’architectes XDGA. "Toutes les chambres des quatre étages sont implantées dans le virage extérieur du bâtiment. Le virage intérieur est une zone de passage avec des subdivisions douces: un point où s’asseoir, une cuisine, un foyer, un coin télévision… Cela autorise des rencontres spontanées et davantage d’échanges."

Intergénérationnel

Cadre familial

Plusieurs générations et types de soins sont donc réunis sur un même site. Ce mélange a de nombreuses conséquences visibles et tangibles, confirme Katrien Landuyt, qui coordonne l’animation au campus de soins Oleyck et est assistante résidentielle pour les logements à assistance. Elle a vécu de près la transition entre l’ancien et le nouvel environnements. "Dorénavant, je travaille la moitié du temps avec les résidents de la maison de repos et l’autre moitié avec ceux des logements à assistance. La transition d’un appartement-services à la maison de repos est beaucoup plus aisée. Au propre, parce qu’ils se trouvent sur le même campus, mais aussi au figuré: les occupants des logements à assistance nous côtoient, moi et plusieurs de mes collègues, lorsqu’ils vivent de manière autonome, et

Pour favoriser le contact personnel, l’établissement de soins résidentiels Oleyck est réparti en groupes d’habitations. Une infirmière par groupe est exemptée des pures tâches de soins chaque demi-journée. Elle peut ainsi se concentrer sur le contact social, individuel et sur mesure avec les habitants. Par exemple en cuisinant ensemble dans une cuisine commune, en regardant la télévision et via des activités de détente. "C’est un concept totalement neuf: aucun autre établissement de soins en Belgique ne travaille avec ces ‘mamans’", souligne Katrien Landuyt. "Selon moi, cet environnement chaleureux accroît la qualité des soins: il y a toujours quelqu’un à proximité, avec qui nos résidents peuvent discuter et qui veille en permanence à leur bien-être."

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ANALYSE

Quatre conseils immobiliers pour un environnement de soins positif Aux Pays-Bas, le Centrum Zorg & Bouw analyse les éléments ambiants qui ont un effet positif sur des personnes (malades) dans un établissement de soins.

Aménagement © Centre de soins résidentiels Oleyck

Des espaces verts tout proches favorisent la qualité du logement au centre de soins résidentiels Oleyck.

Les résidents des établissements de soins ressentent aussi le besoin d’échapper quelque peu à la pression dans un environnement naturel, estime Xaveer De Geyter. "Des espaces verts tout proches, pour se reposer ou simplement en vue directe depuis une fenêtre, favorisent clairement la qualité du logement." Le campus se trouve tout près de la réserve naturelle De Beemden, prolonge Katrien Landuyt: "Il y a énormément d’arbres, de verdure, d’étangs, de fontaines et d’animaux. En outre, les espaces verts sont très abondants sur le campus, parsemé de nombreux bancs."

Plus l’établissement est aménagé sur le modèle d’une maison, plus les résidents ressentent une certaine forme de reconnaissance et plus ils se sentent bien et en sécurité.

Vue et intimité Les résidents d’un établissement de soins accordent une grande importance au contact visuel avec l’environnement. Mais ils recherchent également de l’intimité. On peut y parvenir en faisant succéder des pièces largement garnies de fenêtres ou de baies vitrées et des pièces subdivisées en plus petites zones.

Ville ou campagne?

Bruit

"Il faut absolument éviter d’aménager un établissement de soins trop loin de la ville", prévient cependant Nicole Devos. "L’époque des maisons de repos à l’écart des centres-villes est révolue. Car les résidents se retrouvent souvent complètement isolés de la société. C’est le cas dans les centres de soins résidentiels certes architecturalement très réussis, mais qui ont été construits dans les forêts ardennaises ou dans d’autres environnements naturels désolés. C’est calme mais on n’y trouve ni magasin, ni café, ni restaurant dans un rayon de plusieurs kilomètres." Xaveer De Geyter partage cet avis: "Les établissements de soins doivent se trouver dans le centre ou aussi près que possible de la vie quotidienne. Donc en ville, par définition. Si l’on n’est plus capable de se déplacer aisément, il est préférable de multiplier les contacts visuels avec le monde extérieur – la rue, une place… et les gens qui y passent – à partir de sa chambre ou d’un espace commun. Plus il y a de mouvements, mieux c’est. Bien entendu, cette solution n’est pas idéale pour tout le monde. Il y a toujours des gens qui

préfèrent une maison de repos à la campagne." Les résidents de maisons de repos aménagées en des lieux isolés ne quittent que rarement leur chambre pendant des mois et s’étiolent, regrette Nicole Devos. "C’est triste. Personne ne veut être mis à l’écart! Dans les établissements de soins, c’est l’environnement qui détermine le contact humain." En d’autres termes, c’est l’environnement de l’établissement de soins qui détermine dans quelle mesure les résidents seront intégrés dans la société ou séparés d’elle, conclut Katrien Landuyt. "À Landen, nous faisons ‘entrer la société’ en stimulant les contacts sociaux entre les générations. Et nous intégrons les personnes âgées dans la société en les faisant habiter avec des membres d’autres générations, en organisant des activités de groupe et des excursions. C’est pour moi la principale différence avec les établissements d’autrefois. l

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© Centre de soins résidentiels Oleyck

Le bruit irrite les patients, accroît les troubles du sommeil, agit sur le système immunitaire et provoque une augmentation de la pression artérielle. On peut le diminuer via des plafonds et des cloisons acoustiques. Ou encore en employant des systèmes d’appel silencieux et en éteignant l’équipement non utilisé.

Éclairage L’intensité de l’éclairage a un impact sur la santé. Il faut au moins 1.500 lux pour exécuter des tâches dans de bonnes conditions, un élément déterminant pour le personnel soignant. La lumière naturelle préserve l’horloge biologique, avec des conséquences notamment sur la température du corps et les cycles du sommeil.





HABITATS ALTERNATIFS

LES PLUS DE 50 ANS PRÉPARENT LA SUITE DE LEUR VIE

Le cohousing pour les personnes âgées: un créneau inexploité Les plus de 50 ans sont nombreux à s’intéresser à une forme d’habitat alternatif comme le cohousing. Les connaisseurs du marché y voient un créneau inexploité… même s’ils restent pour l’instant des pionniers.

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’immobilier de santé ne manque pas sur le marché belge. Des logements à assistance aux appartements-services en passant par les centres de soins résidentiels: en fonction des soins exigés, il semble exister une forme d’habitat adapté à chacun. "Pourtant, il reste un groupe dont les besoins ne sont pas satisfaits", remarque Eef Tanghe. Elle dirige Cohousing Projects, société qui accompagne des projets de cohousing et y investit ellemême. Eef Tanghe fait référence aux plus de 55 ans qui sont encore très actifs, réfléchissent à leur logement futur, mais se trouvent trop dynamiques pour se tourner vers l’immobilier de santé traditionnel. "Ce sont leurs parents qui habitent dans un appartement-services!" Pour un nombre croissant de personnes âgées de 50 ans et plus, le cohousing constitue une solution envisageable, même si elle reste souvent associée aux jeunes ménages. Malgré la taille du groupe-cible, les plus de 50 ans représentent déjà la moitié des occupants des projets de Cohousing Projects. Ils veulent continuer à vivre en toute autonomie mais dans un environnement motivant et présentant une forte cohésion sociale. Bien que chaque ménage conserve son propre logement, de nombreuses parties communes sont à disposition. Comparez cela à un immeuble à appartements, où les habitants partagent une cave, une cage d’escalier, un jardin. Toutefois, ces parties communes sont nettement plus étendues dans le cas du cohousing, puisqu’elles incluent un salon, une salle à manger, un espace de bureau, une bibliothèque, une pièce silencieuse, voire un sauna. De nombreux projets de cohousing sont adaptés à des personnes moins mobiles. "Les futurs occupants s’assoient à la table à

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dessin: nous prenons en considération la possibilité d’une évolution de leur état de santé, et cela se traduit dans le concept", indique Eef Tanghe. Notamment des étages accessibles en ascenseur et des sentiers menant à l’habitation adaptés aux fauteuils roulants.

Uniquement pour les personnes âgées Tandis que les projets de cohousing ordinaires rassemblent plusieurs générations, on voit se multiplier les projets dédiés aux plus de 55 ans, à l’initiative de CPAS ou de sociétés de logements sociaux. Ils s’inspirent des maisons Abbeyfield, du nom de cette organisation non marchande britannique qui a tenté de lutter contre la solitude des personnes au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Les maisons Abbeyfield sont de petites habitations groupées réservées aux plus de 55 ans. Les occupants, généralement des personnes vivant seules, demeurent autonomes: ils disposent d’un appartement avec une salle de bain, une salle à manger, un salon et une kitchenette. Ainsi que d’une cuisine, d’une salle à manger et d’un grand salon communs qui composent le cœur de la vie de groupe. On recense environ 2.000 maisons Abbeyfield en Grande-Bretagne. Dans notre pays, on en décompte six en Flandre et trois autres qui seront inaugurées prochainement à Louvain, Gand et Malle. "En habitant en groupe, de nombreuses personnes âgées isolées espèrent entretenir des contacts sociaux tout en continuant à vivre en toute autonomie", note Charlotte Hanssens chez Abbeyfield Vlaanderen. "Il n’est jamais prévu explicitement que les occupants deviennent ‘aidants proches’ les uns des autres. Mais c’est souvent le cas dans la pratique."

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En général, tous les logements sont vendus avant la pose de la première pierre. Eef Tanghe, Cohousing Projects


© Stramien Architecten

Projet de cohousing Wijg & Co à Wijgmaal.

Une habitation pour la vie "Je ne comprends pas que certains promoteurs de projets n’appliquent toujours pas les principes de l’habitat adapté à toutes les phases de la vie", s’étonne Hendrik Leurs, courtier immobilier, promoteur de projets et administrateur à la Fexpro, la fédération flamande des experts et promoteurs immobiliers. "N’est-il pas logique de construire des habitations que les gens pourront continuer à habiter s’ils ont un jour besoin de soins?" Hendrik Leurs est un fervent défenseur de l’habitat adapté à tous les phases de la vie. "On croit souvent que l’universal design se résume à construire un logement pour personnes âgées ou personnes handicapées",

déplore-t-il. "Or, c'est faux." Que feriez-vous, par exemple, si vous vous retrouviez chez vous plusieurs semaines en fauteuil roulant après un accident de ski?"

Blocs-cuisines Rendre un logement future-proof implique de penser à une foule de petits détails: de l’espace suffisant pour former un cercle de 1,5 mètre de diamètre dans chaque pièce (afin que les personnes en fauteuil roulant ou déambulateur puissent se déplacer aisément), des portes plus larges, pas de seuils (qui compliquent l’accès à l’habitation) et des blocs-cuisines ou lavabos sous lesquels il est possible de glisser un fauteuil roulant.

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Selon Hendrik Leurs, ces adaptations entraînent un surcoût négligeable à la construction. "La Belgique est un paradis pour les personnes qui désirent bénéficier de soins à domicile: des services de nettoyage aux soins infirmiers, en passant par de petits travaux, la livraison de repas, les massages de récupération... Vous n’avez besoin d’un environnement de soins spécifique que dans des cas exceptionnels! Cela présuppose toutefois que la conception de nos habitations tienne compte d’une situation potentielle de soins. Réaliser des économies sur l’accessibilité, la sécurité ou la mobilité, cela revient à arrêter votre montre pour gagner du temps."

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HABITATS ALTERNATIFS

Acheter ou louer Les logements groupés qui s’adressent aux personnes âgées sont presque toujours des projets locatifs. Il en va autrement des projets de cohousing ordinaires. La plupart sont en effet destinés à la vente: les occupants sont des copropriétaires qui investissent dans le projet. Le seuil financier est donc plus élevé. "Il n’est pas évident de décrocher un prêt bancaire quand on a plus de 50 ans", embraie Eef Tanghe. "La plupart de nos projets sont occupés par des personnes âgées qui se sont constitué une réserve financière ou qui étaient propriétaires d’un logement qu’elles ont pu vendre." À petite échelle, Cohousing Projects expérimente cependant les logements à louer dans un projet de cohousing.

Pionniers

© Stramien Architecten

Cohousing Vinderhoute près de Gand.

Il n’est jamais prévu explicitement que les occupants deviennent ‘aidants proches’ les uns des autres. Mais c’est souvent le cas dans la pratique. Charlotte Hanssens, Abbeyfield Vlaanderen

Rapporté à l’ensemble de l’immobilier résidentiel, le cohousing reste certes un phénomène marginal. "Il existe néanmoins un marché pour ce type de biens et je suis convaincue que les projets dédiés aux plus de 55 ans incarnent un créneau intéressant… même si nous faisons toujours œuvre de pionniers", sourit Eef Tanghe. La situation pourrait évoluer à mesure que d’autres promoteurs immobiliers s’intéressent à cette nouvelle niche. "Nous travaillons de plus en plus avec des promoteurs", poursuit Eef Tanghe. "C’est indéniablement un progrès, parce que la présence d’un promoteur accroît les chances de succès d’un projet." Sans promoteur, en effet, le bâtisseur doit chercher un terrain et préfinancer de nombreuses charges lui-même. "Les promoteurs de projets sont régulièrement surpris lorsqu’il débute un projet de cohousing: en général, tous les logements sont vendus avant la pose de la première pierre! Cela apporte davantage de sécurité financière." Si le cohousing ordinaire commence à faire des

Qui habite où? Une habitation kangourou se compose de deux unités de logement. Deux générations y vivent sous le même toit. Généralement, il s’agit des parents qui habitent ainsi près de leurs enfants.

Le cohousing ou habitat groupé est une forme de logement où plusieurs ménages vivent ensemble. Chaque ménage dispose d’un logement privé à part entière, avec des espaces communs. Plusieurs générations peuvent ainsi s’entraider. Des logements groupés sont développés spécifiquement pour les personnes âgées.

Des habitations de type Abbeyfield du Projet Jansenius à Louvain.

En Grande-Bretagne, des communautés de logement existent depuis longtemps: ce sont les maisons Abbeyfield. Elles sont gérées par les occupants, contrairement aux logements à assistance administrés par des professionnels.


VISION D’EXPERT ZORGBEDRIJF ANTWERPEN

Réaliser des économies sur l’accessibilité, la sécurité ou la mobilité, cela revient à arrêter votre montre pour gagner du temps.

Quelles innovations dans l’immobilier de santé en 2025?

Hendrik Leurs, Fexpro

adeptes, l’habitat groupé spécifique aux personnes âgées suscite encore de nombreuses réticences. Notamment au sein de l’entreprise de construction Bostoen, qui a déjà réalisé plusieurs projets de cohousing. "Le cohousing est déjà un marché de niche: réduire un peu plus encore ce concept d’habitat n’a guère d’intérêt d’un point de vue économique et social", juge son administrateur délégué, Johan De Vlieger. Hendrik Leurs entrevoit quant à lui le potentiel des habitations groupées pour personnes âgées. Administrateur à la Fexpro, la fédération flamande des experts et promoteurs immobiliers, il est l’auteur du premier projet de cohousing en Flandre. Hendrik Leurs évoque notamment Gand, où il manque 16.000 logements alors que des centaines d’habitations sont trop grandes pour le nombre de leurs occupants – de grandes maisons de maître habitées par un couple, par exemple. Selon lui, il serait parfaitement possible de les transformer en maisons Abbeyfield. "Les promoteurs immobiliers pourraient vraiment développer des solutions d’habitat dans ce domaine. À condition que la politique leur en donne le loisir, ce qui n’est pas le cas avec le cadre réglementaire actuel. Il faut d’abord éliminer cet obstacle." l

"Il existe un nombre croissant d’appareils plug-and-play entièrement mobiles et personnalisés. Ceux qui emménageront dans un appartement à assistance ou un centre de soins résidentiels en 2025 emporteront tout simplement leurs propres appareils vers leur nouveau lieu de résidence. Avec l’essor de l’économie du partage, ces appareils seront de plus en plus pris en leasing et non achetés." "Les chambres des appartements à assistance et des centres de soins résidentiels seront davantage personnalisées et familières. Certains éléments fixes de l’intérieur, tels que le papier peint, les peintures et l’éclairage, disparaîtront au profit de visualisations réalistes sur des écrans. Cela autorisera une approche sur mesure, entièrement adaptée aux préférences du résident."

“Le papier peint disparaîtra au profit de visualisations réalistes sur des écrans." Johan De Muynck, CEO de la Zorgbedrijf Antwerpen

Les logements encadrés sont une forme d’habitat assisté. Les logements sont construits à proximité immédiate d’une maison de repos ou d’une maison de soins, afin que les occupants puissent bénéficier des services fournis par ces établissements.

Dans un appartement-services ou un logement à assistance, la personne vit en toute autonomie tout en bénéficiant de services et de soins lorsque cela s’avère nécessaire. Il peut s’agir de services de nettoyage, de petits travaux, de repas chauds ou d’une infirmière à domicile.

Le centre de soins de jour prend temporairement en charge l’accueil et les soins habituellement fournis par des aidants proches ou une infirmière à domicile. Ils sont généralement intégrés dans un centre de soins résidentiels.

Le centre de soins résidentiels ou centre de services de soins et de logement, nouvelle dénomination des maisons de repos, offre un hébergement et des soins permanents aux personnes âgées, et est avant tout destiné à ceux qui ne peuvent plus vivre chez eux et ont besoin de soins presque constants.

"Aujourd’hui, la Zorgbedrijf Antwerpen privilégie déjà des formes de construction personnalisables qui favorisent un habitat adapté à toutes les phases de la vie. En 2025, l’ossature durable sera la norme dans l’immobilier de santé. Elle constituera la base d’adaptations flexibles du bâtiment au fil des ans. Des structures minimales permettront une modularité maximale des espaces de vie et d’habitat."

Sous la responsabilité de Zorgbedrijf Antwerpen


AWARDS RUBRIEK DES PROJETS INNOVANTS EN BELGIQUE ET HORS DE NOS FRONTIÈRES

Lieux de santé: l'architecture pour lutter contre l'isolement En Europe comme ailleurs, les projets architecturaux autour des soins de santé ne cessent d'évoluer pour répondre efficacement aux besoins des patients. Focus sur 5 projets innovants récompensés. Leur point commun: répondre à l'isolement des personnes.

Prix de la meilleure prise en charge de personnes âgées en Europe 2017, European Association for Homes and Services for the Ageing (EAHSA)

Une meilleure prise en charge des personnes atteintes de démence À Het Heiveld, 50% des 180 résidents sont atteints de démence. Pour qu'ils soient autonomes, des activités "vertes" ont lieu: plantation de fruits et légumes, fertilisation, récolte… avant de cuisiner le tout dans le chalet des soins où d'autres résidents s'occupent de petits animaux. La supervision est assurée par un ergothérapeute afin que les résidents se sentent "comme à la maison". www.ocmwgent.be/Het-heiveld © wzc Het Heiveld/OCMW Gent

Premier prix dans la catégorie Hôpitaux/Centres médicaux 2017, International Architecture Award (IAA)

Une unité de dentisterie mobile en Californie Pour être au plus près des patients, il a fallu installer le matériel pour deux dentistes dans une remorque de 8 m de long, offrant 21 m2 d'espace insonorisé. Les panneaux en bois de la salle de stérilisation s'enroulent pour former le banc de la salle d'attente avec tablette intégrée. Le toit est équipé de baies translucides afin d’ouvrir la vue vers le ciel. Les équipements des deux dentistes ainsi que les systèmes de son et de climatisation sont dissimulés derrière le panneau de menuiserie central. www.studiodental.com

© International Architecture Awards

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IMMOEXPERTS / 21 JUIN 2018


Premier prix dans la catégorie Design en soins de santé 2017, American Institute of Architects (AIA)

Sensibiliser les plus démunis à se soigner Financé en partie grâce à une subvention fédérale, le Meridian Center for Health offre aux personnes isolées un accès aux soins de santé. Pour sensibiliser les sans-abri à se soigner, les coûts de visite sont faibles voire nuls. Sous un même toit, les patients trouvent une large gamme d'espaces communautaires, de services médicaux, dentaires ou encore de santé mentale. En outre, des équipes sont disponibles, après les heures d'ouverture, pour les associations de quartier. www.meridiancenterforhealth.org

© NBBJ/Sean Airhart

Un environnement écologique pour ce centre de recherche en soins de santé

Lauréat dans la catégorie Meilleur complexe médical 2018, Mipim Awards

Centre de recherche pour la Faculté de santé et sciences médicales de l'Université de Copenhague, la tour Maersk est le bâtiment le plus économe en énergie du pays. Conçue pour résister aux changements climatiques futurs, la façade en cuivre – dont un tiers des lames bougent avec le soleil – autorise une gestion optimale de la consommation énergétique. Un réservoir d'eau a été disposé sous la place afin de collecter et réutiliser l'eau de pluie. www.maersktower.ku.dk/architecure © Nikolaj Rentzmann © Lærke Gade Bjerregaard

Le premier hospice pour jeunes des Pays-Bas

Lauréat du Prix d’architecture des lieux de santé, Hedy d'Ancona 2016

Phase terminale, traitement de longue durée, gestion de la douleur: l'hospice Xenia permet à des personnes âgées de 16 à 35 ans de se soigner au sein d’une maison intime en plein centre-ville. Six patients sont actuellement pris en charge à Xenia, un projet né de la volonté de Jacqueline Bouts, une infirmière. Situé au centre de Leiden, l'hospice est ouvert sur la ville et ses habitants, ravis de voir un espace vert négligé depuis de nombreuses années reprendre vie. © Xenia Hospice

www.xeniahospice.nl IMMOEXPERTS / 21 JUIN 2018

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