“Ceux qui n’investissent pas en Chine manquent des opportunités de croissance.”
Aucun investisseur ne peut se permettre de snober la
Chine
Les Chinois règlent leurs achats
sans cash
Plus de rendement et moins de risques grâce au private
equity
Exclut la responsabilité de la rédaction de L’Echo. Une initiative de BNP Paribas Fortis Wealth Management en collaboration avec Echo Connect.
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AVANT-PROPOS
Olivier Van Belleghem, Directeur de BNP Paribas Fortis Wealth Management
La plupart des chefs d’entreprise qui visitent la Chine en reviennent très impressionnés. Ils louent l’esprit d’entreprise des Chinois et leur ambition sans limite. L’Empire du milieu n’est plus le pays de la contrefaçon bon marché, mais le paradis de l’innovation. Les possibilités sont infinies et le potentiel inédit. Voici un aspect de la Chine que nous connaissons moins en Occident. Nous voyons encore trop souvent ce pays comme une grande puissance économique mais aussi un État où le gouvernement décide de tout et où la vie privée n’existe pas. La réalité est autrement plus nuancée. Les entrepreneurs chinois ont sans doute davantage de liberté que les nôtres. Et saviez-vous que le gouvernement chinois travaillait à une législation sur la protection de la vie privée qui sera encore plus stricte que notre RGPD européen? Cela illustre à quel point la Chine nous est encore inconnue. Et c’est regrettable. Car ne vous y trompez pas: la Chine est le futur moteur de la croissance mondiale. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle devienne la première économie mondiale. Et si la liste des plus grandes entreprises cotées en Bourse est toujours dominée par les États-Unis, leurs concurrentes chinoises et par extension asiatiques jouent des coudes pour prendre leur place. Une citation décrit parfaitement leur passion pour l’entrepreneuriat. On la doit à Jack Ma, président d’Alibaba, devenue en 20 ans la 8e entreprise du monde: “Abandonner est le plus grand des échecs.” Chacun doit rester attentif à ce qui se passe en Chine. C’est la seule façon de protéger notre patrimoine et de le faire fructifier dans un monde où l’équilibre des forces est en train de basculer. Nous désirons y contribuer avec cette publication. Bonne lecture.
Photo de couverture, de gauche à droite. Thomas Baert, Koen De Leus, Pascal Coppens, Olivier Van Belleghem.
“La Chine est le et LE FUTUR MOTEUR DE LA CROISSANCE MONDIALE RUGIT EN CHINE. POURTANT, TOUT LE MONDE NE SEMBLE PAS ENCORE EN AVOIR CONSCIENCE: “LA CHINE A APPRIS DE NOUS PENDANT 30 ANS MAIS NOUS N’AVONS RIEN APPRIS D’ELLE.”
De gauche à droite: Pascal Coppens, Olivier Van Belleghem, Koen De Leus et Thomas Baert
Un nombre toujours croissant d’investisseurs et d’entrepreneurs se tournent vers l’Orient. Pourtant, la Chine demeure une aventure émaillée de risques et de préjugés. Les quatre experts que nous avons réunis peuvent en attester. Thomas Baert a créé sa propre entreprise de parquet et de laminés en Chine. L’entrepreneur high-tech Pascal Coppens travaille dans l’Empire du milieu depuis plus de 20 ans et y organise des voyages d’études pour nexxworks. Koen De Leus est l’économiste en chef de BNP Paribas Fortis dont Olivier Van Belleghem est Director Wealth Management.
paradis de l’innovation de l’esprit d’entreprise”
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La main-d’œuvre chinoise de qualité coûte cher. Thomas Baert
En Chine aussi, on innove énormément! Pascal Coppens
La plupart des investisseurs sont-ils suffisamment conscients du potentiel de l’économie chinoise? KOEN DE LEUS: “La Chine est en passe de devenir la plus grande économie au monde. Son seul marché intérieur, composé de 1,4 milliard de citoyens, est d’une taille hallucinante. Sans compter que la Chine s’apprête à opérer un nouveau bond en termes de productivité et de richesse, ce qui stimulera à nouveau
l’économie. Bien entendu, elle reste confrontée à d’immenses défis. Mais aucun investisseur ou entrepreneur ne peut plus se permettre de snober la Chine.” OLIVIER VAN BELLEGHEM: “Nos clients posent de plus en plus de questions sur la Chine. Or, le manque de connaissances et de transparence empêche souvent un investissement direct dans l’Empire du milieu. De ce fait, de nombreux clients optent pour la prudence et investissent via des entreprises européennes ou américaines actives en Chine.” Quels sont les principaux atouts de la Chine? PASCAL COPPENS: “Nous pensons souvent que les Chinois ne produisent que des objets bon marché. Le monde entier voit en la Silicon Valley un exemple d’innovation technologique, mais en Chine aussi, on innove énormément! Et ces innovations ont donné naissance à un écosystème très puissant au sein duquel même les plus grands concurrents collaborent.”
THOMAS BAERT: “C’est ainsi que la Chine est devenue un paradis pour l’innovation. Un tsunami d’entreprises chinoises gigantesques en pleine phase de croissance s’apprête à déferler sur l’Europe. Les entrepreneurs chinois sont extrêmement ambitieux. Ils ont un plan, ne s’arrêtent pas aux risques et sont mus par la volonté de créer de la richesse. Cet esprit d’entreprise est une arme puissante de l’économie chinoise.” Le gouvernement a une forte emprise sur l’économie chinoise. Cela ne constitue-t-il pas un risque? BAERT: “Le gouvernement chinois contrôle plusieurs secteurs déterminants, tels que le secteur financier et l’industrie automobile. Mais en dehors de cela, la plupart des entrepreneurs chinois ne souffrent pas de l’ingérence des pouvoirs publics. Dans de nombreux domaines, les entrepreneurs chinois sont même plus libres que nous.”
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COPPENS: “Nous avons toujours tendance à parier sur l’échec de la Chine. Cette conviction pourrait nous revenir comme un boomerang en plein visage. La Chine a appris de nous pendant 30 ans mais nous n’avons rien appris d’elle. Naturellement, ce pays est confronté à plusieurs défis majeurs, comme la hausse des prix de l’immobilier et un endettement faramineux. Le principal défi interne sera de préserver la paix sociale alors que la richesse augmente et que la soif de richesse s’accroît plus vite encore. Mais en ce moment, le rôle régulateur de l’État est un facteur positif; il permet de prévenir de nombreux dérapages.” Quel est le plus grand choc pour les entrepreneurs qui visitent la Chine? COPPENS: “Pour la plupart d’entre eux, un voyage d’études en Chine s’apparente à une leçon d’humilité, car la taille et l’innovation technologique des entreprises chinoises sont impressionnantes. Ils remarquent rapidement que les entrepreneurs chinois affichent ouvertement leur ambition de conquérir le monde. Ce qui incite de nombreux hommes et femmes d’affaires à envisager un partenariat avec une entreprise chinoise.” “Un voyage en Chine dissipe également de nombreux préjugés. Nous aimons croire que les Chinois n’attachent aucune importance à la protection de la vie privée. Alors même qu’ils œuvrent aujourd’hui à une législation sur la
De nombreux clients font le choix de la prudence et investissent via des entreprises européennes ou américaines actives en Chine. Olivier Van Belleghem
vie privée qui sera nettement plus sévère que notre RGPD.” BAERT: “En Occident, nos convictions nous enferment. Beaucoup d’entrepreneurs qui ont déjà monté des entreprises à l’étranger sont persuadés de pouvoir réussir avec les mêmes recettes en Chine. Or, la jungle chinoise représente une tout autre aventure. Il ne suffit pas d’envoyer un expatrié grassement rémunéré et d’engager des travailleurs chinois bon marché. En Chine, la main-d’œuvre de qualité coûte cher. Les travailleurs chinois sont extrêmement ambitieux. Et il faut attribuer aux collaborateurs performants des bonus correspondant à trois, voire quatre fois leur salaire annuel à la fin de l’année. L’entrepreneur occidental aurait vite fait de s’y casser les dents.”
Ceux qui n’investissent pas en Chine manqueront inévitablement des opportunités de croissance. Koen De Leus
Quelle aide un Wealth Manager peut-il apporter à des clients qui souhaiteraient investir ou entreprendre en Chine? DE LEUS: “Il s’agit surtout de diversifier le patrimoine. De nombreuses personnes n’ont qu’une faible exposition à l’Asie et à la Chine, alors que nous prévoyons une croissance économique annuelle moyenne de 4 à 6% pour les années à venir, contre 1% environ pour la zone euro. Quiconque n’investit pas en Asie renonce à d’énormes opportunités de croissance.”
VAN BELLEGHEM: “Pour saisir ces opportunités, un accompagnement est indispensable. Nous avons un bel assortiment de fonds en private equity qui investissent directement dans des entreprises asiatiques et plus particulièrement chinoises. C’est certainement une option pour les clients dotés d’un important patrimoine et d’une perspective de long terme. Avec son réseau mondial, BNP Paribas Fortis peut alors établir les bonnes connexions.”
Trois défis pour la Chine Koen De Leus, économiste en chef de BNP Paribas Fortis, s’est rendu en Chine en septembre 2018. Il y a visité de nombreuses villes et entreprises. De retour en Belgique, il a identifié plusieurs défis majeurs pour le pays: 1. La Chine a enregistré une croissance extrême ces 40 dernières années mais elle en paie le prix. L’immobilier résidentiel est très cher dans les villes principales, le système bancaire parallèle est sur le point d’exploser et les entreprises contrôlées par l’État doivent être démantelées. Il est indispensable d’éliminer ces déséquilibres qui pèsent sur la croissance.
2. La Chine doit simultanément changer de moteur de croissance, en passant d’une économie portée par les investissements à une économie soutenue par la consommation.
3. Autrefois, un doublement de la richesse tous les sept ans suffisait pour satisfaire la population. Plus on devient riche, cependant, plus on attache de l’importance à des valeurs au lieu de la richesse. Le Parti communiste sera contraint de donner corps à ces valeurs.
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Croissance lente, numérisation à grande vitesse
Chine
Inde et UE
250 000 000
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410 000 000
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800 000 000
LE FMI S’ATTEND CERTES À UN RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE CHINOISE, MAIS LA NUMÉRISATION DU PAYS S’OPÈRE À LA VITESSE DE L’ÉCLAIR. D’ICI À 2025, L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE REPRÉSENTERA PROBABLEMENT 50% DU PIB, UN NIVEAU COMPARABLE À CELUI DU JAPON AUJOURD’HUI.
États-Unis
Nombre d’internautes
Leader digital E-COMMERCE 15% de toutes les ventes au détail sont effectuées en ligne. Aux États-Unis, c’est 10%.
FINTECH En 2016, les paiements mobiles des citoyens chinois s’élevaient à 790 milliards de dollars, soit 11 fois plus qu’aux États-Unis.
500 MILLIONS X 5G La Chine mène des projets-pilotes 5G dans 17 villes, avec un lancement commercial prévu fin 2019-début 2020. Son but: atteindre 500 millions d’utilisateurs 5G d’ici à 2025.
98% sont actifs sur mobile
Le plan stratégique de la Chine prévoit que le pays se concentrera sur 10 secteurs dans lesquels il compte bien figurer au sommet mondial d’ici à 2025.
800
millions d’internautes
Avec plus de 800 millions d’utilisateurs, la Chine compte la plus grande population d’internautes au monde.
De l’usine mondiale à la superpuissance high-tech En 2015, la Chine a défini le plan stratégique “Made in China 2025”. Ce faisant, elle a annoncé clairement qu’elle ne serait plus l’usine du monde, inondant celui-ci de ses produits bon marché à faible valeur ajoutée. Désormais, la Chine affiche son ambition de devenir une superpuissance high-tech. Son plan stratégique prévoit que le pays se concentrera sur 10 secteurs dans lesquels il compte bien figurer au sommet mondial d’ici à 2025. L’IT, la robotique et les énergies renouvelables en font partie. Ce plan a quelque peu semé le trouble sur la scène mondiale. Notamment en raison de la diffusion d’un document de travail officieux, qui précisait que ces 10 secteurs-clés devaient, à terme, être autonomes à 70%. Or, ce n’est possible que si les fournisseurs chinois sont favorisés, ce qui est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. Et alors même qu’il est déjà difficile, pour les entreprises étrangères, d’avoir accès au marché chinois.
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Aucun investisseur ne peut MALGRÉ SON POTENTIEL, LA CHINE DEMEURE ÉLOIGNÉE DE NOMBREUX PORTEFEUILLES DE PLACEMENTS. POURTANT, AUCUN INVESTISSEUR NE PEUT SE PERMETTRE DE SNOBER L’EMPIRE DU MILIEU.
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La Chine incarne dorénavant une grande puissance technologique. “On peut voir l’innovation comme une table sur laquelle on a disposé tous les outils, études, technologies et éléments possibles”, avance Philippe Gijsels, Chief Strategy Officer chez BNP Paribas Fortis. “Autour de cette table prennent place les scientifiques, universitaires et inventeurs les plus brillants. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la plus grande table d’innovation se situe aux États-Unis. Or, on trouve désormais la même table en Chine. Aucun investisseur ne peut se permettre de ne pas être assis à l’une d’entre elles.” La Chine abrite par ailleurs une énorme population de 1,4 milliard de personnes, dont une grande partie doit encore émigrer de la campagne vers la ville. De quoi doper la consommation intérieure. L’urbanisation fera également progresser la richesse, en élargissant la classe moyenne. “C’est pourquoi les secteurs les plus intéressants pour ceux qui veulent investir en Chine sont les biens de consommation et la technologie. Ce sont les deux moteurs de la croissance.” La guerre commerciale qui oppose la Chine aux États-Unis fait hésiter les investisseurs. Toutefois, ceux qui attendent que le conflit soit résolu pourraient rester très longtemps sur le banc de touche. “La guerre commerciale ne se joue pas sur le soja ou les déficits commerciaux: il s’agit avant tout d’une lutte pour la prépondérance technologique”, prévient Philippe Gijsels. “La croissance sans équivalent de la Chine inquiète les Etats-Unis. Un tel conflit laisse peu de marge pour le compromis. Il pourrait donc durer des années.”
La guerre commerciale est avant tout une lutte pour la prépondérance technologique. Philippe Gijsels, Chief Strategy Officer chez BNP Paribas Fortis
Investir en Chine
Comment se positionner pour exploiter au mieux le potentiel de la Chine? De nombreux investisseurs optent pour des actions d’entreprises européennes ou américaines qui réalisent une part de leur chiffre d’affaires en Chine. “Mais les entreprises qui profitent pleinement de la croissance chinoise sont finalement peu nombreuses, parce que le marché demeure
rester absent de Chine assez fermé”, nuance Philippe Gijsels. “Pour l’instant, ce sont surtout des producteurs de biens de luxe et de matières premières.” Les fonds d’investissement représentent une stratégie populaire pour miser sur le potentiel chinois. Il peut s’agir de fonds passifs, qui répliquent un indice boursier. “Dans ce cas, on achète également l’ancienne Chine, et notamment des entreprises d’État qui ne sont maintenues en vie que pour préserver l’emploi”, alerte Philippe Gijsels. C’est pourquoi il est préférable d’opter pour des fonds à gestion active. Les frais sont un peu plus élevés, mais les gestionnaires peuvent se concentrer sur la partie économiquement intéressante du pays. Le gestionnaire de fonds peut aider son client à y voir plus clair. Ceux qui disposent de fonds suffisants, enfin, peuvent investir directement dans des entreprises chinoises non encore cotées en Bourse, et ce, via des fonds de private equity. “Ces entreprises recèlent un énorme potentiel de création de valeur”, conclut Philippe Gijsels.
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L’INDUSTRIE CHINOISE NE VA PAS ENTRER EN RÉCESSION
DE MARCHÉ ÉMERGENT À ÉCONOMIE MATURE
LE GOUVERNEMENT CHINOIS SOUTIENT L’ÉCONOMIE
L’indice PMI des directeurs d’achat compte parmi les principaux indicateurs de la santé industrielle d’une économie. Un indice PMI qui reste sous la barre des 50 points est un signe de récession imminente. Depuis la contraction économique de 2018, la Chine parvient à éviter de nets replis.
La croissance du PIB a nettement ralenti ces dernières années. L’époque des taux de croissance de 14% et plus est révolue: la croissance fluctue plutôt autour de 6%. C’est un signe que la Chine est en pleine transition, et qu’il s’agit désormais moins d’un marché émergent que d’une économie plutôt mature.
Ce graphique dévoile dans quelle mesure le gouvernement chinois fournit des crédits aux entreprises. Certes, il stimule encore l’économie, mais plus de manière aussi spectaculaire qu’en 2015, loin de là. Ce soutien n’en est pas moins une bonne nouvelle pour les investisseurs, car il a généralement un effet positif sur les cours de Bourse.
% 16 Groei Croissance
55 50
5
12 0
10
45 Krimp
Ralentissement
40 35
14
05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
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8 6
-10 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
2013
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2016
2017
2018
2019
Source: Bloomberg
60
% 10
Payer en Chine: du cash au mobile en un temps record NULLE PART AILLEURS QU’EN CHINE, OÙ L’ON NE PAIE PRESQUE PLUS EN LIQUIDE, LA TECHNOLOGIE DE PAIEMENT MOBILE N’A ACQUIS SI RAPIDEMENT UNE POSITION AUSSI DOMINANTE. LA BELGIQUE PREND-ELLE LA MÊME VOIE? OU LA CHINE RESTERA-T-ELLE UNE EXCEPTION?
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Les Chinois paient presque tout avec leur smartphone. Les codes QR scannables sont omniprésents. Et plus de 90% des paiements mobiles en Chine passent par WeChat Pay et AliPay. La plateforme WeChat Pay est propriété de Tencent, tandis qu’AliPay est intégré dans Alibaba. Leur écosystème numérique extrêmement convivial a pénétré en profondeur la vie quotidienne en Chine. Ces géants de l’internet sont ainsi parvenus à se rendre indispensables sur le marché du paiement mobile en un temps record. Un élément crucial de cette évolution est le concept d’app in the app, avec des dizaines de mini-applications parfaitement intégrées dans l’application principale. Grâce à elles, chaque Chinois dispose de son code QR personnel qui assure des paiements entre particuliers faciles et gratuits. Résultat: les banques sont de facto éliminées du processus de paiement. Tous les restaurants, magasins et stands de rue proposent à leurs clients un service de paiement extrêmement rapide via le même système, qui est également gratuit pour les commerçants.
Faux billets
Une évolution similaire attend-elle le marché belge du paiement? Il est trop tôt pour le dire. Car la Chine a sauté une étape. Jusqu’il y a peu, le cash y était omniprésent. Les Chinois n’ont donc jamais connu le confort des cartes de paiement. Or, l’énorme quantité de faux billets et d’argent noir en circulation a incité le gouvernement chinois à soutenir de façon extrêmement volontariste les solutions de paiement mobile high-tech. Les citoyens et commerçants chinois étaient eux aussi ouverts à cette
L’énorme quantité d’argent noir en circulation a incité le gouvernement chinois à soutenir massivement le paiement mobile.
nouvelle technologie. Il faut dire que les faux billets étaient devenus une véritable plaie dans l’Empire du milieu. En outre, la Chine ne disposait pas d’un réseau de terminaux de paiement en magasins suffisamment développé pour résister à cette nouvelle technologie de paiement. En combinant une quantité gigantesque de données d’utilisateurs et l’intelligence artificielle, ils
sont à même d’adapter parfaitement leurs produits et offres aux profils de clients individuels. Cette expérience d’utilisation fut un facteur crucial dans l’adoption rapide des technologies de paiement mobile en Chine. Enfin, la question de la protection de la vie privée, un argument particulièrement sensible en Europe, l’est nettement moins en Chine.
“Les actifs asiatiques offrent des revenus potentiels de long terme assez élevés” UN RENDEMENT POTENTIEL SUPPLÉMENTAIRE TOUT EN ABAISSANT LE RISQUE GLOBAL DU PORTEFEUILLE: LE PRIVATE EQUITY ASIATIQUE – ET NOTAMMENT CHINOIS – EST DEVENU UN MUST POUR TOUT INVESTISSEUR OCCIDENTAL, ESTIME STUART SCHONBERGER, MANAGING DIRECTOR DE CDH INVESTMENTS.
Pourquoi est-il intéressant, pour les investisseurs en gestion de patrimoine, de se tourner vers le private equity (PE) asiatique? Et quelle place lui réserver dans un portefeuille? Une stratégie d’investissement élaborée comporte une partie d’actifs plus rentables, tout en se ménageant une marge de sécurité pour les phases où les marchés traversent des turbulences. Le PE contrebalance la présence d’actifs plus volatils. Et au sein de cette classe, les actifs asiatiques permettent d’obtenir des revenus potentiels de long terme assez élevés, peu corrélés aux investissements PE dans les économies plus matures. On obtient donc un rendement supplémentaire tout en abaissant le risque global. Il est important de confronter en permanence ces investissements à l’ensemble de votre portefeuille et de tenir compte de votre profil d’investisseur.
Et en Belgique? Les banques et les commerçants belges ont beaucoup de leçons à tirer de la révolution des paiements en Chine. C’est pourquoi BNP Paribas Fortis investit massivement dans le développement technologique. Avec Payconiq bien sûr, qui vous permet de régler vos achats avec votre téléphone, sans devoir sortir votre carte bancaire. Mais aussi via Apple Pay. Car BNP Paribas Fortis est la seule banque de Belgique grâce à laquelle vous pouvez payer rapidement et en toute sécurité via la fonctionnalité Touch ID de votre téléphone. Sans carte bancaire ni carte de crédit.
Comment conseillez-vous d’approcher le marché asiatique du private equity? Les économies asiatiques comptent parmi les plus dynamiques de la planète: des marchés énormes englobant le tiers de la population mondiale, des entreprises innovantes… Ces actifs peuvent cependant s’avérer moins liquides, moins transparents, moins efficacement régulés. Le risque de change ne doit pas non plus être négligé. C’est pourquoi je recommande aux clients en Wealth Management de faire appel à des gestionnaires très qualifiés, qui ont démontré leur capacité à trouver du rendement au fil des cycles économiques. Cela implique soit d’aller les évaluer sur place, soit de recourir à
des spécialistes aguerris et disposant d’équipes installées en Asie. CDH Investments travaille sur le marché du PE chinois depuis près de 30 ans. Comment l’avez-vous vu évoluer? Ce marché s’est ouvert aux investisseurs internationaux. Seules quelques restrictions subsistent, par exemple pour les assurances et les services financiers, accessibles uniquement via des fonds locaux libellés en renminbi. Pour les large caps (qui pèsent de 100 millions à plus de 10 milliards de dollars de capitalisation), le marché du PE se rapproche des marchés matures. Les secteurs liés à l’internet, aux Big Data, au commerce, à la logistique, à l’éducation, à la santé et plus largement aux biens de consommation fournissent l’énorme marché intérieur chinois, ce qui les préserve assez efficacement des retournements de conjoncture globaux.
Le marché du private equity chinois s’est ouvert aux investisseurs internationaux. Stuart Schonberger, CDH Investments
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Conseils de lecture autour de la Chine China’s New Normal Pascal Coppens, Pelckmans Pro
“Pendant que le monde garde les yeux braqués sur la Silicon Valley, le train de l’innovation circule aussi en Chine.” Disponible en anglais et en français courant 2019.
Unlocking The World’s Largest E-market: A Guide To Selling on Chinese Social Media
Ashley Galina Dudarenok, Amazon “Le livre ultime pour développer votre activité sur le plus grand marché numérique du monde.”
Asia’s Cauldron
Robert D. Kaplan, Random House “L’analyste Robert D. Kaplan dévoile l’importance majeure de la géographie. Et livre une vision pénétrante de cette région instable qui détermine l’avenir des conflits géopolitiques.”
On China
Henry Kissinger, Penguin Press “Henry Kissinger, qui, en tant que secrétaire d’État, a posé les bases du rapprochement sino-américain dans les années 1970, dévoile dans ce livre fascinant les méthodes et objectifs de la politique étrangère chinoise.”
AGENDA
DU 19 AU 21 JUIN 2019: ASIA NEXT GENERATION
Événement réseau unique à Hong Kong BNP Paribas Wealth Management Asia organise son événement annuel Asia Next Generation à Hong Kong en juin. Un événement de networking et d’étude unique consacré aux opportunités d’affaires et d’investissements dans l’une des villes les plus dynamiques d’Asie. Les experts mondiaux de BNP Paribas et des conférenciers extérieurs évoquent ensemble la façon dont la technologie influence tant le marché que la société et joue un rôle dans de nouveaux secteurs d’investissement, MedTech et FinTech en tête. Outre des ateliers et des discours, le programme comprend cette année des visites dans des entreprises de la “Greater Bay Area”, également connue sous le nom de “Silicon Valley of Asia”.
Contact Wealth Management Bruxelles Montagne du Parc 12 1000 Bruxelles T : +32(0)2 565.93.98
Family Governance - Family Biz Michel Nétens michel.netens@bnpparibasfortis.com T: +32 (02) 228.73.47
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Géraldine van Swieten geraldine.vanswieten@bnpparibasfortis.com T: +32 (02) 228.46.98
Wealth Management Wallonie Place Xavier Neujean 8/10, 4000 Liège T: +32 (0)4 220.42.78
Peter Junius peter.junius@bnpparibasfortis.com T: +32 (0)16 31.23.42
Wealth Management Brabant Flamand - Limbourg Vital Decosterstraat 42, 3000 Louvain T: +32 (0)16 31.23.52 Wealth Management Flandre Orientale et Occidentale Minister Tacklaan 85, 8500 Courtrai T: +32 (0)56 23.88.02
Blog
Koen De Leus, économiste en chef chez BNP Paribas Fortis, fait le récit de son voyage en Chine en septembre 2018. blog - https://bnppf.be/KDLChine
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