Pulse 07 Octobre 2016 (FR)

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Pulse

07 Supplément de L’Echo du 5 octobre

magazine des PME et des entrepreneurs

IT & Télécoms Wifi gratuit dans les cabines d’essayage

Finances L’argent de la technologie belge pour le FBI

et les chais de Francis Ford Coppola

ERIK DE BISSCHOP (FABRICANT DE TAPIS DESSO) SUR LE CRADLE-TO-CRADLE

Boucler le processus de production



SOMMAIRE

IT & TÉLÉCOMS

26 Le wifi à côté des cabines d’essayage ÉNERGIE

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Les big data dans les cabinets d’avocats

Objectif: boucler le processus de production

8 Moins de subsides, plus de choix pointus

12 Diminuer sa facture énergétique, c’est facile

14 Réduisez vos frais énergétiques en flexibilisant votre consommation

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16 Plus forts ensemble

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FINANCES

20 Le financement des boîtiers orange de ServersCheck

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20 RESSOURCES HUMAINES

40 Le boss et le burn-out

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Pas de cadeau fiscal pour les petits extras

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FLOTTE

34 Un cours de dérapage ne suffit pas

Une alternative en ligne au tribunal

Ours Idées et conseils aux entrepreneurs Pulse paraît quatre fois par an. Chaque numéro propose des informations concrètes sur l’actualité en matière de télécoms, IT, RH, internationalisation, finances, énergie, administration, immobilier, innovation et technologie.

Pulse est un supplément gratuit de L’Echo du 8 juin 2016 et une initiative de Echo Connect. L’Echo est édité par Mediafin Product Manager: Veronique Soetaert Rédaction: Willem De Bock, Roel Van Espen, Karin Eeckhout, Timothy Vermeir, William Visterin, Wouter De Broeck Rédaction finale: Natacha Boulvain Photo et illustration: Frank Toussaint, Pieter Van Eenoge, Belga, Studio Dann, Photo News Lay-out: Christine Dubois, Sieber Bulteel Direction: Dirk Velghe, Frederik Delaplace, Arnaud Delmarcelle Adresse: Tour & Taxis, avenue du Port 86c bte 309, 1000 Bruxelles Abonnements et distribution: Tél. 0800/55 150, E-mail: abo@tijd.be Annonceur Trustmedia: Tél. +32(0)2 422.05.11, E-mail info@trustmedia.be Éditeur Responsable: Dirk Velghe, avenue du Port 86c bte 309, 1000 Bruxelles

Prochains numéros 7 décembre 2016 CONNECT

Aucun élément de cette publication ne pourra être reproduit que ce soit électroniquement ou par tout autre moyen sans autorisation préalable introduite par écrit à l’éditeur © Mediafin

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Š Frank Toussaint

ÉNERGIE

Erik De Bisschop, strategic account manager chez Desso

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Objectif: boucler le processus de production Réfléchir autrement à la manière dont nous faisons les choses: c’est l’idée du ‘cradle-to-cradle’, soit du berceau au berceau. En Belgique, cette philosophie et le label C2C qui en émane suscitent un intérêt croissant. Quand les entreprises sont de plus en plus nombreuses à travailler en fonction de la métaphore du cerisier.

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n exemple-type de ‘cradle-to-cradle’? Le bois d’Accoya, un produit d’Accsys Technologies. Aux Pays-Bas, une entreprise qui “durabilise” du bois de conifères à croissance rapide via un processus à base de vinaigre concentré pour qu’il ait une durée de vie à l’extérieur de 50 ans ou plus. «Il a les avantages du bois sans les inconvénients comme la pourriture, la propension à se contracter ou à gonfler», explique Pablo van der Lugt, Head of Sustainability chez Accsys. Ce bois est destiné à la construction et à la menuiserie et représente une alternative au bois tropical, mais aussi à des matériaux plus chers comme le PVC et l’aluminium. Les déchets sont recyclés en matières premières pour des nouvelles chaînes de production: le vinaigre pour l’industrie agroalimentaire, les déchets de bois pour faire du Tricoya, un MDF de qualité.

La métaphore du cerisier Le ‘cradle-to-cradle’ est une idée du chimiste allemand Michael Braungart et de l’architecte américain William McDonough. Il se fonde sur trois principes, explique Gil Stevens, expert de

la plateforme belge C2C. «Primo: le déchet, c’est de la nourriture. Les déchets doivent servir de matières premières pour faire d’autres produits. Deuxio: utiliser de l’énergie renouvelable dans la production. Tertio: la diversité est essentielle. À partir de là, nous cherchons de nouveaux produits et de nouvelles manières de travailler qui contribuent à une meilleure société.» La métaphore du cerisier permet d’illustrer ces trois principes. Les feuilles mortes se transforment en nourriture pour l’arbre et pour d’autres organismes. Il tire son énergie du soleil. Et de nombreux autres organismes préservent l’ensemble de ce processus.

Gare aux additifs

«On peut recycler l’amiante, mais il reste toxique.»

Sur demande de l’industrie, ce principe du ‘cradle-to-cradle’ a été traduit en directives concrètes permettant de labelliser C2C certains produits. Ce label est particulièrement sévère: ses critères portent sur sept aspects d’un produit. Aucune des matières premières du produit ne peut être toxique; le matériau doit être cultivé de manière durable ou obtenu autant que possible du recyclage et le produit-même doit être recyclable ou compostable en fin de cycle. Le troisième critère porte sur la quantité d’énergie nécessaire pour fabriquer le produit, la provenance de cette énergie et les émissions de CO2. Idem pour l’eau: quel est le volume utilisé, d’où vient-elle, quel est l’impact de sa consommation sur l’environnement local et qu’en fait-on après utilisation? Enfin, le C2C exige que le produit soit fabriqué de manière socialement responsable. À la demande du fabricant de tapis

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Énergie

Desso, Erik De Bisschop, membre de l’équipe C2C, a fait la comparaison avec le recyclage. «On peut recycler l’amiante, mais il reste toxique. Le C2C commence par une analyse des matières premières. Le jour où Michael Braungart est arrivé ici, il nous a demandé ce qu’il y avait dans le tapis. Notre réponse, “du bitume et des fils”, ne l’a pas satisfait. Le C2C commence par l’identification et l’analyse de toutes les matières utilisées dans le produit.»

Analyses en laboratoire Gyproc, filiale de Saint-Gobain, fabrique à Kallo des panneaux de cartonplâtre se composant à 99% de deux composants simples: du plâtre et du papier recyclé. Le label C2C a été attribué au panneau de carton-plâtre classique dès 2011. Tom Rommens, Sustainability Manager: «Il faut analyser la formule de votre produit, sans oublier ses additifs, même en très faible concentration. Nous avons demandé des informations à nos fournisseurs. Dans un premier temps, il nous ont transmis la déclaration qu’ils sont

«Nous sommes toujours à la recherche de façons d’utiliser les flux continus issus du traitement des déchets pour la production de nos dalles de moquette.»

contraints d’établir dans le cadre de REACH, ce qui n’est pas suffisant. Dans ce document, il est mentionné “aucune conséquence nocive connue”, mais ce n’est pas suffisant. Dans la composition de nos panneaux retardateurs de flamme par exemple, on trouve des fibres de verre composées à 99,9% de verre, mais sur lesquelles on a appliqué un enduit. Pour que ces panneaux soient C2C, nous devons savoir avec précision quels sont les enduits et les substances chimiques qui se trouvent sur ses fibres de verre.» Le producteur d’articles de bureau néerlandais Jalema a obtenu la certification C2C pour ses 180 produits. Si son fournisseur ne pouvait pas lui donner la composition exacte de son produit, Jalema commandait des analyses en laboratoire pour le faire. Aujourd’hui, toutes les matières possiblement nocives ont été remplacées par des alternatives respectueuses de l’environnement, explique Cor Hulshof, Certifications & Environment Manager. «Dans plusieurs cas, le fournisseur a dû modifier sa formule pour satisfaire aux exigences C2C, mais ça n’a pas toujours été possible: comme nous sommes un petit client, tous n’étaient pas prêts à faire des modifications rien que pour nous. Nous avons donc dû chercher des alternatives.»

© Frank Toussaint

Partenaires d’écosystème

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Un produit doit être performant dans tous les domaines avant de pouvoir se targuer d’être C2C. Gil Stevens souligne que, pour une entreprise, se limiter à implémenter certains principes peut déjà être intéressant. «L’avantage du C2C est son caractère holistique. Ceux qui appliquent même certains de ses principes sont sur la bonne voie. Ils s’inscrivent aussi dans le modèle de croissance que promeut le C2C, qui prévoit qu’une entreprise se rapproche d’un idéal: boucler la chaîne biologique ou technologique, en n’utilisant que des énergies renouvelables et zéro matières toxiques.» C’est précisément en raison de son caractère global que le C2C est parti-


culièrement prospère dans un écosystème formé d’entreprises adeptes de la même philosophie. La collaboration entre ces entreprises est donc cruciale pour optimiser la chaîne “matière première-produit-déchet-matière première”. Erik De Bisschop en donne un exemple: le calcaire qu’utilise Desso est un déchet obtenu après adoucissement de l’eau. Ce calcaire stabilise la couche inférieure de la dalle de moquette. Depuis 2012, Desso utilise plus en plus de calcaire produit par les sociétés néerlandaises d’eau potable. «Nous sommes toujours à la recherche de façons d’utiliser les flux continus issus du traitement des déchets pour la production de nos dalles de moquette. Ce calcaire a été déclaré conforme aux critères C2C et est utilisé pour la production de dalles recyclables à 100%.» Si le recyclage n’est pas l’objectif central du C2C, il n’en est pas moins important. Les dalles de moquette Desso sont conçues de manière à ce que les différents composants puissent en être extraits pour être réutilisés. Comme chez Gyproc, où il est facile de séparer le papier du plâtre: «Tous les déchets de plâtre collectés en Belgique dans les parcs à conteneurs ou sur les chantiers ainsi que nos propres déchets sont traités par une entreprise-sœur à Kallo. Le papier recyclé et ce plâtre sont intégrés dans de nouveaux panneaux.»

duits C2C sont un élément important des critères pour obtenir ces labels.» Pour Accsys, le label sert à se distinguer des concurrents qui travaillent avec des substances toxiques. «Nous pouvons communiquer à ce propos, mais nous tenons aussi à prouver que ce ne sont pas que des mots. C’est important pour le client, les architectes, les pouvoirs publics…» Aux États-Unis et au Pays-Bas surtout, les produits C2C ont une longueur d’avance. «Ces deux pays sont des pionniers en la matière», souligne Pablo van der Lugt. «À Schiphol, le Park20|20, un business park C2C, affiche une occupation plus élevée que les autres alors que les loyers des bureaux sont plus élevés. C’est un magnifique exemple de ‘People, Planet, Profit’.»

La balle au bond

Le C2C est un plus Toutes les entreprises évoquent un processus long et relativement lourd, tant sur le plan technologique qu’administratif, pour obtenir le label C2C. Et les coûts peuvent être élevés. Alors, pourquoi investir? C’est une question de conviction et d’individualisation. Tom Rommens (Gyproc): «Le label C2C est un atout pour notre marque car il est la preuve de notre sens de l’innovation. Aujourd’hui, il est de plus en plus important de faire des constructions qui respectent l’environnement. Cela s’exprime dans des labels comme BREEAM et LEED, un choix que font de plus en plus d’entreprises. Les pro-

Les cinq principes du cradle-tocradle 1. Material Health 2. Material Reutilization 3. Renewable

Jalema remarque qu’aux Pays-Bas, les pouvoirs publics attachent beaucoup d’importance à ce label C2C. «Nous avons commencé dans la région de Venlo en collaboration avec les pouvoirs locaux. Ces derniers incitent très activement les entreprises à ce que leur production soit conforme au C2C. Et les entreprises de la région ont attrapé la balle au bond.» Le ‘cradle-to-cradle’ a-t-il également une valeur commerciale en Belgique? «Aujourd’hui, une entreprise est obligée de se distinguer des autres et, dans la mesure où un nombre croissant de donneurs d’ordre comprennent la nécessité et la valeur ajoutée d’une approche durable, incarner l’innovation dans ce domaine est un avantage. Mieux: si l’entreprise surfe sur ces tendances, le facteur prix devient relativement secondaire. Et, en plaçant la barre plus haut pour soi, on relève également celle de tous ses concurrents», conclut Roland Jonkhoff, Managing Director de Desso.

Energy & Carbon Management

4. Water Stewardship 5. Social Fairness

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Énergie

Moins de subsides, plus de choix pointus Même si les panneaux solaires n’ont plus la cote, les PME ont toujours autant de raisons d’envisager de faire un investissement dans une stratégie de sobriété énergétique.

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l y a 10 ans, il suffisait de couvrir le toit de panneaux solaires, et c’était dans la poche, car chaque kilowatt produit vous rapportait de l’argent», sourit Toon Possemiers, directeur général du bureau d’ingénieurs Cenergie. Dans le climat actuel pauvre en subsides, une autre approche est indispensable. «Les coûts énergétiques des petits consommateurs augmentent. Pour les PME, c’était 1.400 euros en moyenne l’an dernier selon le Vreg. C’est pourquoi ce sont surtout elles qui ont intérêt à faire des économies d’énergie et à produire de l’énergie renouvelable.» Cette option est d’autant plus intéressante si les PME peuvent adapter leur production à leur consommation. Voilà pourquoi c’est indispensable d’évaluer la situation globale dès le départ en commençant par cartographier la consommation d’énergie. «La prise de conscience a eu lieu, la bonne volonté est là, mais la plupart des chefs d’entreprises n’ont aucune idée de la structure de leur consommation d’énergie», explique Toon Possemiers. Deux questions sont fondamentales: combien mon entreprise consomme-t-elle et quand et combien paie-t-elle?

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Checklist Pour une rénovation et/ou une production sobre en énergie: ✔ Cherchez une personne dans l’entreprise qui adhère à 100% à l’idée et qui accepte de soutenir le projet. ✔ Analysez votre consommation d’énergie – éventuellement avec des partenaires externes. ✔ Commencez par les gains les plus aisés (free-cooling, éclairage...). ✔ Adaptez la production à la consommation (tant pour le type d’énergie que pour la capacité). ✔ Suivez le projet pour éviter les pertes ou “dés-économies”. Subsides actuels pour les PME : Flandre http://www.vlaanderen.be/nl/ondernemen/ groen-en-duurzaam-ondernemen/ subsidies-aan-ondernemingen-voorenergiebesparende-maatregelen Wallonie http://energie.wallonie.be/fr/incitants-financiers.html?IDC=6316

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Analyser sa consommation Un audit exécuté par un bureau de conseil contribue à élaborer une réponse systématique, mais la crainte des coûts a raison des intentions de nombreux chefs d’entreprises car, dans ce domaine aussi, les subventions se font rares. Les scans énergétiques gratuits fournis par l’Agence flamande pour l’entreprise ont été stoppés fin 2015, sauf pour les entreprises agricoles et horticoles. Il n’est possible de demander des conseils que via le portefeuille PME (pour 40% de la facture). Plusieurs villes, comme Alost, Gand ou Saint-Nicolas financent également un coaching en énergie pour les entreprises sur leur territoire. Une analyse est pourtant indispensable pour identifier le potentiel d’économies. Les facteurs déterminants sont le prix de l’électricité et le modèle de consommation. «Une PME qui paie cher son électricité et où l’éclairage représente une grande partie de la consommation rentabilisera rapidement un investissement en LED», explique Alex Polfliet, directeur du bureau de conseil Zero Emission Solutions. «D’autres interventions, notamment en matière d’isolation ou de ventilation, auront plus d’impact dans les grandes entreprises qui peuvent acheter leur électricité à des tarifs préférentiels.»

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Où se nichent ces économies? Dès que l’on a clairement identifié les économies qui auront le plus d’impact sur la facture, il est possible d’éla-


borer des mesures. «Dans la plupart des entreprises, il subsiste de nombreuses possibilités rapides», explique Alex Polfliet. «Par exemple, on trouve encore des compresseurs – souvent mal entretenus – qui tournent en continu ou qui se mettent en service régulièrement, ce qui consomme beaucoup d’énergie pour rien.» Remplacer un moteur électrique par un exemplaire plus économe permet de faire immédiatement de grandes économies. Combien? Un calcul à faire avec le simulateur sur le site ‘kmo-energiewijzer.be’. «Il suffit d’inscrire le numéro de TVA de votre entreprise pour comparer votre consommation à la référence dans votre secteur», explique Alex Polfliet. Une fois le tableau global de la consommation et des économies sous les yeux, vous pouvez déterminer s’il est intéressant de produire ou non de l’énergie renouvelable. Les solutions de loin les plus intéressantes consistent à adapter sa production à sa consommation. «Ça n’a pas de sens d’avoir une installation photovoltaïque de 20 kW si le pic de consommation atteint 10 kW à midi, car vous devrez vendre le surplus à un prix nettement plus faible», explique Alex Polfliet.

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Quelle forme d’énergie? Une étude de l’Unizo a révélé qu’à peine une PME sur cinq produisait de l’énergie renouvelable. Trois quarts des entreprises qui produisent de l’énergie sur leur terrain ou dans leur bâtiment optent pour des panneaux photovoltaïques (PV). Toon Possemiers et Alex Polfliet confirment la pertinence de ce choix. «Les PV peuvent être très intéressants tant que l’installation ne dépasse pas 10 kW et fonctionne avec un compteur qui tourne à l’envers, comme chez les particuliers», explique Alex Possemiers. «L’électricité produite par une installation PV coûte aujourd’hui environ 50 euros par mégawattheure. Le prix de l’électricité ordinaire pour une PME atteint rapidement 200 euros par MWh. Une installation parfaitement adaptée au profil de prélève© Pieter Van Eenoge

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Énergie

ment permet donc de faire de grosses économies», conclut Alex Polfliet. La cogénération n’est intéressante que si l’entreprise a besoin de chaleur et d’électricité toute l’année. «Le biogaz n’est rentable que si tous les éléments nécessaires sont déjà sur place et qu’il ne faut donc ni les acheter, ni les transporter», poursuit Alex Polfliet. Il est également nécessaire de consommer la totalité de la chaleur ainsi produite. «Certaines formes de cogénération basées sur le gaz naturel sont rentables, mais tout dépend de la quantité d’électricité produite qui peut être consommée immédiatement. Tout ce qui doit être réinjecté dans le réseau est produit à perte», pointe Alex Polfliet. Les petites éoliennes ne sont pas réalistes d’un point de vue économique. «C’est sympa pour les relations publiques, mais d’un point de vue énergétique, c’est un non-sens», selon Alex Polfliet. Par contre, les grandes turbines peuvent être intéressantes si l’entreprise consomme la totalité du

«Le biogaz n’est rentable que si tous les éléments nécessaires sont déjà sur place.»

courant produit. Car, non seulement l’électricité sera moins chère, mais l’ensemble des frais de réseau et des taxes disparaîtront également.

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Quel financement? La plupart des entreprises financent elles-mêmes leurs investissements en matière d’énergie ou avec l’aide d’une banque. «Dans le cas de projets liés à l’éclairage, on observe parfois l’intervention d’une partie tierce», remarque Toon Possemiers. Généralement, il s’agit d’ESCO (energy saving companies), qui se font rembourser sur base des économies réalisées. C’est un modèle économique valable, qui remporte un vif succès aux États-Unis et dont la Région flamande a fait la promotion. «Sauf qu’il faut bien calculer si votre entreprise fait effectivement des économies. Pour le savoir, vous devrez suivre tant les économies réelles que les prix de marché», conclut Alex Polfliet.

Cas d’école

Un plan simple (en matière d’énergie) Van Hoecke est une entreprise de Saint-Nicolas qui produit et distribue des éléments de mobilier (tiroirs et autres). Il y a un peu plus d’un an, elle a participé au “laboratoire climatique” organisé par la ville, lequel comprenait une analyse détaillée de la consommation d’énergie. «Nous avons identifié cinq domaines dans lesquels nous pouvions nous améliorer», explique Paul Verhulst, directeur technique et âme de la rénovation sobre en énergie. «Nous avions acheté un bâtiment ancien dont le revêtement de la toiture absorbait trop de chaleur l’été et laissait échapper trop de chaleur l’hiver. Il a été remplacé par un revêtement de toiture blanc.» Autre intervention très simple: le free-cooling. «Grâce à des grilles posées dans le bas des murs et des ventilateurs “champignons”, nous exploitons le refroidissement naturel de la nuit pour rafraîchir le bâtiment pendant l’été.»

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Pour le chauffage, l’entreprise remplace les vieux brûleurs à gaz par une chaufferie propre. «Nous y ferons brûler les déchets de bois issus de notre département de production. Nous n’aurons ainsi même plus besoin de les évacuer», sourit Paul Verhulst. L’ancien éclairage au néon sera également remplacé. «Nous procédons par étapes. Les anciens tubes seront remplacés par des armatures LED plus petites. En l’étalant, l’investissement pèsera moins lourd.» Cerise sur le gâteau, les deux nouveaux bâtiments qui abriteront les bureaux de Van Hoecke. «Ce sont des bâtiments presque neutres en énergie (PNE), alimentés par des installations photovoltaïques. Pour le chauffage et le refroidissement, nous faisons appel à la technique de la géothermie. Et une grande partie de l’eau que nous consommons, par exemple dans les toilettes, est remplacée par de l’eau de pluie.»


Aujourd’hui, 85 % des emballages industriels sont recyclÊs


Énergie

Diminuer sa facture énergétique, c’est facile Comment optimiser la consommation d’énergie d’un entrepôt? Cette question, trop peu de chefs d’entreprise se la posent. Pourtant, la réponse peut avoir un impact important sur les émissions de CO2 et, surtout, sur la facture énergétique.

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i vous avez une idée des caractéristiques de votre éclairage, de votre isolation, de votre système de gestion climatique, de vos chariots élévateurs, … vous pourrez calculer la consommation d’énergie théorique de votre entrepôt. « Cela dit, la théorie n’est que la moitié de l’histoire. L’autre facteur déterminant en matière de coûts énergétiques est l’utilisation, la gestion », explique Robbert Van Boxelaere, Sustainability Engineer au sein de l’entreprise immobilière WDP.

Mesurer c’est savoir Y a-t-il de la consommation de veille? La consommation de pointe entraîne-t-elle une augmentation de la facture? Dans le cadre d’un projet pilote, WDP suit la consommation réelle de quelques entreprises. Et s’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions précises, il est de plus en plus clair pour Robbert Van Boxelaere qu’en général, la consommation est loin d’être top. Pour l’optimiser, il faut avant tout comprendre la nature des coûts énergétiques. En effet, les entreprises qui connaissent en détail leurs coûts énergétiques peuvent ensuite effectuer des simulations et élaborer des scénarios. Que se passe-t-il si l’on augmente la part d’électricité solaire? Si l’on installe

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des capteurs dans les parties les moins utilisés de l’entrepôt ? Si l’on consomme à un autre moment de la journée? De même, il faut comprendre sa consommation d’énergie. Pour cela, vous devez mesurer en détail les destinations de l’énergie. «Ce sont des informations que la plupart des entreprises ne collectent pas», constate Robbert Van Boxelaere. «Pour cela, il ne suffit pas de se promener dans l’entrepôt. Mais, dès que vous avez une idée de la consommation réelle, vous remarquerez qu’il y a beaucoup d’améliorations faciles à mettre en œuvre comme des lampes qui restent allumées inutilement ou un chauffage qui se met en route deux heures trop tôt.»

Optimiser

Bons plans ✔ Ne vous limitez pas à la consommation théorique: suivez la consommation réelle de votre entrepôt. ✔ Faites l’exercice “Et si… ?” Et si nous exploitions davantage l’énergie solaire? Et si nous remplacions notre éclairage par des ampoules LED? ✔ Calculez le rendement des investissements faits dans l’optimisation énergétique en vous basant sur des chiffres bruts.

Une première étape importante dans l’optimisation est la gestion de l’énergie. Une alerte prévient le veilleur de nuit en cas de consommation de veille. Un temporisateur permet de charger les chariots élévateurs pendant les heures creuses plutôt que lors du changement d’équipe, sans tenir compte de l’heure. Sur base de cette consommation réelle, on peut également évaluer les investissements. Quel est le retour sur investissement d’une révision complète de l’éclairage? Estil déjà rentable de rééquiper une partie du magasin? «Nous remarquons que nos clients rentabilisent en deux ans un projet de ‘relighting’», ajoute l’expert de WDP. «Le stockage d’énergie, par exemple solaire, présente également un potentiel d’économies.»


© Mathijs Delva - Het Kantoor Van Morgen

La gestion de l’énergie dans les bureaux Les économies d’énergie dans les bureaux vont au-delà du remplacement des halogènes par des LED. L’architecte d’intérieur Frank Martens nous guide dans les bureaux sobres en énergie.

✔ Mieux vaut se protéger du soleil que rafraîchir Si vous voulez que vos bureaux soient frais en été, la première chose à faire, c’est de ne pas y laisser entrer les rayons du soleil. Et la manière la plus agréable de le faire est de planter des arbres devant les vitres: ils abritent du soleil d’été en été et, en hiver, leurs branches nues le laissent entrer. Vous n’avez pas la place pour planter un arbre? Dans ce cas, sachez qu’un protection à l’extérieur et plus efficace qu’à l’intérieur.

✔ Rafraîchir ne se résume pas à climatiser La climatisation est la première idée qui vient à l’esprit quand on évoque la régulation de la température dans les bureaux. Pourtant, il existe des alternatives beaucoup plus économes en énergie à même d’abaisser la température de quelques degrés, comme le refroidissement nocturne, par exemple. L’air froid de l’extérieur permet de porter le bâtiment à la température souhaitée pendant la nuit. Pendant la journée, on peut pomper de l’eau froide dans les canalisations de chauffage du plafond et du sol. Ce type de refroidissement n’est efficace que si le bureau n’est pas trop exposé au soleil. Si la climatisation s’avère quand même nécessaire, misez sur les pompes à chaleur qui sont devenues beaucoup plus économiques.

✔ L’air frais n’est pas de l’air froid La ventilation des espaces de bureau est indispensable pour les oxygéner. Cela dit, vous ne voulez pas non plus y injecter de l’air froid, surtout en hiver. La solution est la ventilation avec récupération de chaleur: avant d’être pompé hors du bâtiment, l’air délivre sa chaleur à un échangeur qui

l’utilise pour réchauffer l’air frais avant qu’il soit soufflé dans l’espace de travail.

✔ Éteindre tout En installant un seul interrupteur pour tout l’éclairage, c’est facile d’éteindre toutes les lampes quand on s’en va. On peut aussi installer un temporisateur qui éteint automatiquement toutes les lumières à une heure définie. Autre bonne idée : aux endroits de passage comme les couloirs et les toilettes, installez un capteur de mouvement qui n’allume que si quelqu’un s’y trouve.

✔ Mesurer et régler Pour le chauffage et le refroidissement, voire la ventilation et l’éclairage, il existe aujourd’hui des technologies qui permettent de faire du sur mesure. Vous pouvez piloter le chauffage et le refroidissement en vous basant sur la température mesurée dans les différentes zones. Un compteur de CO2 détermine la quantité d’air frais qui doit être injectée dans la pièce et adapte en conséquence le débit du système de ventilation. Et vous pouvez équiper les armatures d’un photomètre qui réduit automatiquement l’intensité de l’éclairage si la lumière naturelle est suffisante. Toutes ces mesures vous apporteront plus de confort pour moins de consommation.

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Énergie

Réduisez vos frais énergétiques en flexibilisant votre consommation En Belgique, les gros consommateurs d’électricité la paient bien plus cher que dans les pays voisins. La plupart d’entre eux ont déjà sensiblement diminué leur facture énergétique, mais ils doivent encore et toujours faire preuve de flexibilité pour faire face aux fluctuations des prix.

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n 2015, les industriels belges qui ont eu une consommation continue ont payé 16 à 40% de plus leur électricité que leurs collègues des pays voisins. Ce résultat était meilleur qu’en 2014, quand l’écart pouvait atteindre 75%, selon une étude de Deloitte. Une récente étude du CREG, le régulateur fédéral pour les questions d’énergie, a en grande partie confirmé ces chiffres. «La Région wallonne a introduit une dégressivité de la taxe sur les certificats verts en fonction de la consommation. Cela aplanit les principales différences», explique Peter Claes, administrateur de la Febeliec, la fédération belge des industries consommatrices d’énergie. Cette différence par rapport à nos voisins est due au fait que les consommateurs en continu dans les industries de base y bénéficient d’importantes exemptions.

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Une facture élevée La facture d’énergie reste un handicap concurrentiel considérable. «Pour nos membres, les entreprises à forte intensité électrique, ce poste peut représenter 10 à 15% des coûts de production variables, voire 50 à 60% pour certaines lignes de production. Ils consomment entre 100 et 1.500 gigawatts-heure par an. L’électricité constitue d’ailleurs un facteur de coût important dans toutes les entreprises industrielles», explique Peter Claes. «En 2015, l’incertitude qui planait sur les centrales nucléaires belges a entraîné une hausse du prix de l’électricité dont l’effet pourrait se prolonger en 2016 et en 2017 selon l’échéance des contrats à long terme. L’électricité reste moins chère en Allemagne où les neuf centrales au charbon hypermodernes et peu coûteuses qui y ont été construites ces dernières années sont

© Frank Toussaint

«Les entreprises peuvent espérer réaliser des économies en modifiant le moment de consommation.» Peter Claes, administrateur de Febeliec.


Peter Claes, Febeliec

des fournisseurs bon marché à des moments cruciaux. L’énergie renouvelable, lourdement subventionnée, y est presque gratuite.» Une entreprise ne peut pas agir au niveau de la structure tarifaire de l’électricité. Elle est également impuissante vis-à-vis des taxes sur l’électricité. Et, dans ce domaine, la Belgique est championne, même si la dégressivité réduit un peu leur impact sur les plus gros consommateurs que sont les industries. Les plus touchées sont les entreprises de taille moyenne, remarque la Febeliec.

Consommer mieux «Les entreprises peuvent encore alléger leur facture d’électricité en exploitant des synergies avec les entre-

prises voisines ou avec un quartier résidentiel, par exemple via des réseaux de chaleur. De même, il est toujours utile d’étudier s’il est préférable d’acheter ou de produire son énergie. Produire simultanément de l’électricité et de la chaleur revient souvent moins cher. La cogénération peut porter la consommation utile de la chaleur de 70 à 80%, mais elle exige toujours une étude de cas pour calculer sa rentabilité», explique Michaël Van Bossuyt, expert en énergie à la Febeliec. La plupart des plus gros consommateurs étudient les options possibles en matière d’efficacité énergétique. «Les entreprises peuvent aussi faire des économies en modifiant le moment de consommation. Certaines ne travaillent que la nuit, ce qui réduit nette-

ment les coûts énergétiques. Vous pouvez également adapter votre consommation aux saisons ou aux jours de la semaine, en favorisant la consommation le week-end. Cela dépend évidemment du type d’activité, de la technologie utilisée, de l’éventuelle capacité de réserve, de l’évolution de la demande des produits, de l’impact des charges salariales et encore d’autres facteurs comme les exigences de continuité.» Il y a aussi d’autres moyens de flexibiliser la consommation pour réduire les coûts. En Bretagne, on a fait l’économie d’une centrale de 400 MW/an en envoyant aux citoyens un SMS leur indiquant qu’ils avaient intérêt à éteindre quelques appareils. On évite ainsi la consommation aux heures de pointe, lorsqu’elle est chère. Il est également possible d’automatiser ces réglages. Febeliec plaide en faveur de compteurs intelligents qui évitent les pics de consommation onéreux. Des entrepôts frigorifiques industriels ont déjà conclu des contrats avec le fournisseur d’électricité Elia pour s’adapter aux pics et au creux de consommation. Une solution où tout le monde trouve son compte.

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Énergie

La gestion des zones d’activités progresse

Plus forts ensemble Ce qu’une PME seule ne peut pas réaliser ni financer peut être à la portée d’une association d’entreprises. Bewora est une ASBL active dans les zones économiques de Ranst et Wommelgem. «Nous voulons qu’un maximum d’entreprises profitent du travail de l’ensemble.»

uand on nous a proposé de devenir membres de Bewora, je n’ai pas hésité un seul instant», relate Hugo Janssens. Il dirige Akemi, une PME spécialisée dans les produits d’entretien pour pierres naturelles et les colles professionnelles. Les réunions de networking qu’organise régulièrement cette association ont particulièrement plu au chef d’entreprise. «C’est intéressant d’apprendre à connaître d’autres entrepreneurs des environs, à la fois sur le plan personnel et professionnel. Depuis que nous participons à ces réunions, nous avons fait des affaires avec nos voisins.» Nextel, un intégrateur de solutions informatiques, d’opérateurs et de sécurité, revendique la même expérience. Rudi Jacobs, Operations Director: «Il y a quelques années, nous avons abordé la technologie utilisée par notre entreprise lors d’une réunion de Bewora. Des entreprises du voisinage qui ne nous connaissaient pas étaient là et, depuis, nous pouvons les compter parmi nos clients.» Les événements de Bewora attirent un vaste public, ce qui n’est pas évident quand les membres sont des

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«Cherchez une “locomotive” passionnée et donnez-lui le temps de rapprocher les gens.»

hommes d’affaires très sollicités. «Ces réunions doivent être accessibles et intéressantes», affirme Dirk Maes, nommé en 2014 Park Manager à temps partiel par le président de Bewora, Marc Van Grootel. «Les entreprises membres de Bewora peuvent envoyer gratuitement deux personnes à nos Happy Hours. Il est possible d’en inviter plus contre paiement. Et une boisson de coûte qu’un euro.» Si Bewora peut proposer des tarifs aussi bas, c’est parce que l’association fait sponsoriser ses activités de networking. En échange de leur contribution financière, les partenaires des événements disposent d’une plateforme. Dirk Maes: «Nous leur demandons de partager leurs connaissances et leur expérience lors d’un exposé, par exemple, mais nous veillons à ce que cela ne se transforme pas en spot publicitaire. L’objectif? Enrichir le bagage de nos membres.»

Achats groupés Bewora est plus qu’une agence d’événements bien huilée. L’un des sept groupes de travail est spécialisé dans les achats groupés. Koen Caluwé, Managing Director de Caluwé Artisan Chocolatier, en est le président. «Pour


Sept conseils pour réussir une association d’entreprises 1. Professionnalisez la direction de votre association.

2. Recherchez une “locomotive”

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Dirk Maes (gauche) et Marc Van Grootel, Bewora

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à qui vous laisserez le temps d’étudier les dossiers et de réunir les membres. Utilisez les lignes de subventions publiques pour que le fonctionnement soit professionnel. Créez des événements de networking dont le contenu intéressera les membres. Invitez de nouveaux arrivants dans l’administration de votre district, ville ou commune pour couvrir votre zone d’activités. Si vous attirez des partenaires structurels ou des sponsors, optez pour ceux qui partagent votre vision et prenez des dispositions claires. Visez le succès commercial, mais veillez à conserver une part de créativité et de plaisir.

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Énergie

créer une plus-value pour les membres, nous essayons de réaliser une série d’achats groupés ou d’obtenir des réductions. Il y a six ans, nous avons organisé un achat groupé de panneaux solaires.» Certaines formations sont organisées pour tous les membres. L’achat groupé d’électricité et de gaz a également remporté un franc succès. Koen Caluwé: «Notre entreprise a ainsi réalisé une économie de 25%.» Cette année, Bewora a conclu un contrat d’achat groupé avec un fournisseur d’articles de bureau. L’achat groupé pour la gestion des espaces verts est en cours et celui des extincteurs est prévu pour 2017. Bewora a également conclu une transaction avec un hôtel prestigieux. «Nos membres peuvent y réserver une chambre à prix réduit pour leurs invités. Le matin, ils prennent le petit-déjeuner ensemble, gratuitement.»

Circulation plus fluide La cellule Mobilité de Bewora entretient des contacts avec De Lijn et d’autres parties qui jouent un rôle important pour la mobilité dans et au-

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tour des zones d’activité. «Quand nous avons érigé nos nouveaux bâtiments, l’administration communale nous a demandé d’établir un plan de mobilité», explique Rudi Jacobs (Nextel). Cela s’est fait en collaboration avec Bewora et la province d’Anvers, qui propose des mobiscans. L’objectif de ce plan est de formuler des recommandations pour les déplacements domicile-lieu de travail des collaborateurs. L’association planche également sur une proposition d’aménagement d’un garage pour vélos au terminus de tram pour inciter davantage de travailleurs à utiliser les transports en commun au lieu de leur voiture.

«Nous sommes la première zone industrielle à disposer de notre propre guichet VDAB.»

Accompagnement des RH Bewora imagine beaucoup d’activités au profit des entreprises membres. Ainsi l’ASBL a-t-elle récemment conclu un partenariat de trois ans avec le VDAB. «Nous sommes la première zone d’activités à avoir son propre guichet électronique du VDAB», explique le Park Manager. «Nos membres peuvent y adresser toutes leurs questions pratiques et


juridiques sur le recrutement de collaborateurs. Un collaborateur du VDAB suit les questions et donne une réponse dans le délai convenu.» Akemi a déjà utilisé cette offre. Hugo Janssens: «Sans l’offre de Bewora, je n’aurais jamais fait appel au VDAB pour recruter deux collaborateurs. La personne de contact du VDAB connaît très bien notre entreprise désormais, et elle nous a accompagnés de A à Z, de l’offre d’emploi aux premières discussions avec les candidats.» Pour l’entreprise, ce service a permis d’économiser du temps, sans frais supplémentaires. «L’affiliation à l’association – qui coûte environ 200 euros par an – ne présente que des avantages», conclut Hugo Janssens.

Un site d’informations et de conseils On estime qu’une association d’entreprises est active dans 40 à 50% des zones d’activités en Flandre. Et il n’est pas simple de les faire tourner à plein régime. Vous voulez en lancer une ou donner un nouveau souffle à votre association? Les cinq sociétés provinciales de développement (Provinciale Ontwikkelingsmaatschappijen, POM) œuvrent à la réalisation d’un site avec des informations pratiques et, ce, à la demande de l’Agence flamande pour l’innovation et l’entreprise, qui investit dans un réseau d’informations relatives à la gestion des zones d’activités. Un ‘single point of contact’ est disponible dans chaque province pour des conseils et de l’accompagnement dans la gestion des associations. «L’objectif du site est de regrouper les informations et de donner des conseils de première ligne», explique Peter Carpentier (POM Anvers). Comment structurer l’association à longue échéance? Quelles sont les possibilités de financement? Comment organiser une action d’enlèvement des déchets sauvages, par exemple? Qui a de l’expérience dans ce domaine? L’Agence flamande pour l’innovation et l’entreprise y publiera également les résultats d’un récent appel à projets concernant la gestion des zones d’activités. Jusqu’à fin juillet, les associations d’entreprises pouvaient introduire une demande d’aide financière pour la désignation d’un Park Manager ou la professionnalisation de la gestion de leur parc d’activités. Une nouvelle association peut percevoir un maximum de 60.000 euros, une association existante 40.000 euros. Une vingtaine de projets ont déjà bénéficié d’une aide.

ANNONCE


FINANCES

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Maarten Van Laere, ServersCheck


Le financement des boîtiers oranges de ServersCheck Quel est le point commun entre les radars routiers en Australie, les chais de Francis Ford Coppola et le FBI? Tous ont intégré la technologie de l’entreprise belge ServersCheck, troisième entreprise de l’entrepreneur en série Maarten Van Laere.

aarten Van Laere est un entrepreneur bouillonnant d’idées. En 2004, il a lancé ServersCheck alors qu’il avait déjà la création et la gestion de deux sociétés à son actif: le call-center Techmar et Netmining. «J’avais noté les conditions auxquelles ma nouvelle entreprise devait répondre. Pour diversifier les risques, je voulais un grand nombre de clients dans le monde entier. Si la situation économique se dégrade dans une partie du monde, il y a toujours une autre région qui est en croissance. Par ailleurs, je voulais aussi peu de personnel que possible. Je n’aime pas être obligé de virer.» Maarten Van Laere préférait également ne pas embarquer d’investisseurs externes. «Leurs intérêts ne sont pas toujours les mêmes que ceux d’un chef d’entreprise.»

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Software Ces conditions à l’esprit, Maarten Van Laere a eu l’idée de développer un logiciel qui suit la disponibilité des serveurs. «Si votre serveur tombe en panne, vous préférez en être informé avant que son utilisateur vous le signale. J’ai fait développer une première version par des free-lances et les pre-

«Je voulais aussi peu de personnel que possible. Je n’aime pas être obligé de virer.» Maarten Van Laere, ServersCheck

miers revenus m’ont permis d’améliorer la solution sur base des feed-back des clients.» Les ventes ont augmenté jusqu’à la crise de 2008. «J’ai compris qu’il serait difficile de survivre seulement avec des logiciels. On a parfois l’impression qu’un logiciel ne demande aucun coût de fabrication, ce qui est aussi la raison pour laquelle les clients ne sont pas prêts à les payer très cher. Et d’autres acteurs étaient arrivés sur le marché, certains avec des alternatives gratuites: nous devions nous réinventer.» Cette réflexion a amené Maarten Van Laere à un hardware qui suivrait également l’environnement de ses serveurs à distance. «Le taux d’humidité est-il au niveau souhaité? La température est-elle bonne? Car, quand la climatisation tombe en panne, les serveurs succombent tôt ou tard à la chaleur. De tels systèmes de monitoring existaient déjà, mais étaient trop complexes et trop chers pour des petites entreprises ou des petits locaux.»

Boîtier orange L’entrepreneur a lancé une première version sur le marché en 2010. Un petit boîtier orange, très compact, qui ne prenait quasi pas de place dans des racks de serveurs, généralement surchargés. La couleur aussi était importante. «L’orange, c’est la couleur de la sécurité et, grâce à cette couleur, le boîtier saute aux yeux dans des locaux où tout est noir.» L’appareil fonctionne en autonomie, sans ordinateur, raison pour laquelle il consomme très peu d’électricité, ce qui permet de rentabiliser très rapide-

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Finances

ment l’investissement. «Dans la version de base, nous installons le capteur pour la fonction la plus demandée, la mesure de température. En fonction des besoins spécifiques, nous y ajoutons des capteurs d’électricité, d’environnement, de sécurité comme les détecteurs de fumée, des capteurs de bruit, de lumière ou de mouvement… Chaque client choisit aussi la manière dont il est averti: via SMS ou e-mail.»

Logistique «Quand on vend des logiciels, il suffit d’envoyer une clé de licence. Le hardware, c’est une autre paire de manches car il implique de la logistique, surtout quand l’essentiel des clients se trouvent aux États-Unis et que les marchandises doivent être conformes au marché américain pour être dédouanés. Nous avons conclu un contrat avec un entrepôt externe dans le Michigan pour le stockage et l’expédition et avons construit une plateforme technologique entièrement intégrée dans la leur. Les commandes passées dans notre système ERP arrivent directement chez eux. Les stocks d’un produit donné diminuent? Nous recevons automatiquement un message nous invitant à en recommander. En fonction du produit, nous n’avons que quelques semaines à quelques mois de stock. Nous limitons ainsi nos besoins de cash au minimum.» «Nous le faisons aussi en demandant à nos clients de payer d’avance, ce qui permet de financer la production. Cette approche nous coûtera peut-être certains clients, mais qui sait les problèmes qu’ils auraient causés? Sachant qu’une grande partie des faillites sont imputables à des défauts de paiement, pourquoi prendre ce risque? Même l’État belge, qui a pourtant la réputation de payer très tard, nous a payés d’avance.» La solution de monitoring de ServersCheck est aujourd’hui utilisée dans des grands centres de données, des antennes GSM et des cabines contenant l’équipement de réseau le long des routes. En Australie, les radars routiers

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«Nommez la première version que vous commercialisez ‘version 2.0’ pour donner l’impression qu’il s’agit d’un produit qui a fait ses preuves.»

en sont équipés. «Nos capteurs permettent de lancer la climatisation de réserve dès qu’il fait trop chaud.» Depuis peu, des petits boîtiers oranges apparaissent également dans les blocs opératoires et les laboratoires d’hôpitaux, où ils surveillent le respect des normes de température, d’humidité et de renouvellement de l’air.

6.000 clients Maarten Van Laere travaille avec trois collaborateurs au siège de Zaventem, surtout pour la logistique. Le support commercial se trouve aux Philippines, le R&D et la production en Thaïlande. Le support commercial pour les États-Unis est assuré depuis les bureaux de Colorado Springs. Dans la mesure où il a sous-traité tout ce qui était possible de l’être, ServersCheck n’a que 12 employés pour servir plus de 6.000 clients - HP, Intel, Skype, Cisco, Facebook, Yahoo!, Google, Expedia, le département informatique de Jamie Oliver, les chais de Francis Ford Coppola. Et des services publics: le projet SmartNation de Singapour, plusieurs départements fédé-


raux des États-Unis, l’US Navy, l’US Airforce et le FBI. «Lorsqu’un marché public a été ouvert pour le renouvellement de l’infrastructure du FBI, le cahier des charges précisait clairement qu’il fallait nos capteurs. Nous ne bénéficions pas de cette reconnaissance en Belgique.» ServersCheck souffre effectivement d’un déficit de notoriété en Belgique, un pays qui ne représente que 1 % de son chiffre d’affaires. C’est la conséquence de la diversification des risques voulue par Van Laere, mais aussi une question d’échelle. «Aux États-Unis, quand une entreprise régionale de télécoms a besoin de matériel, c’est pour 15.000 antennes GSM alors que chez Proximus, c’est 4.000 antennes dans le meilleur des cas. Comme ce sont les gros volumes qui sont rentables...» Au grand regret de Maarten Van Laere, la Région flamande ne considère plus ServersCheck comme une entreprise flamande. «Nous avons même reçu une lettre du FIT nous signifiant que nous perdrons nos aides aux exportations. C’est vrai que nous créons surtout de l’emploi à l’étranger, mais nous devons être proches de nos clients. Et qui peut me reprocher d'avoir installé notre production et notre support commercial en Asie quand tous nos concurrents le font également? De plus, nous pouvons y trouver les ingénieurs qui nous manquent alors qu’ici, ce n’est pas évident. Mais tout marche très bien, avec ou sans aide et, pour l’instant, notre quartier général reste ici.»

complémentaire, parce que ce type de collaboration constitue également un canal de vente et peut donc engendrer une augmentation des volumes. Nous continuons à investir dans la R&D pour garder une longueur d’avance. Nous continuons à faire développer nos capteurs en accord avec les demandes des clients. Nous ne voulons surtout pas concevoir de produits dont personne ne veut. Voilà pourquoi nous sommes rentables depuis des années. Actuellement, on a l’impression que l’objectif des chefs d’entreprises est de faire de l’argent. Alors que ce n’est que le début de l’aventure.»

Conseils pour entrepreneurs débutants 1. ESSAYEZ D’ALLER LE PLUS LOIN POSSIBLE SANS CAPITAL EXTERNE «Commencez par fabriquer un produit et trouver des clients. Ne récoltez des fonds qu’après, et si nécessaire. Vous serez alors beaucoup plus fort et vous pourrez choisir avec qui vous vous engagez et à quelles conditions. Car vous payez parfois très cher l’argent du ‘venture capitalist’. Dès que vous vendez des actions, vous commencez à diluer votre participation et, avant de réaliser ce qu’il vous arrive, vous avez cédé votre entreprise.»

2. METTEZ VOS PRODUITS SUR LE MARCHÉ LE PLUS VITE POSSIBLE «De nombreux starters continuent à plancher sur leur produit jusqu’à ce qu’il soit parfait. C’est une grave erreur. En agissant ainsi, il ne sera jamais prêt à être commercialisé. Il est préférable de fabriquer une première version, de la mettre sur le marché et d’investir les revenus que vous récoltez dans des améliorations.» 3. SOUS-TRAITEZ TOUT CE QUE VOUS POUVEZ «Sous-traitez autant de tâches que possible à des free-lances ou à d’autres entreprises. Vous limitez vos risques et vous réduisez vos besoins en capitaux, ce qui vous permet d’être moins tributaire d’investisseurs.»

Financement Autre aspect intéressant: Maarten Van Laere a développé une entreprise internationale sans moyens externes. «Quand on se lance, c’est devenu pour ainsi dire impossible de trouver une banque qui accepte de vous soutenir. Mais je n’avais et je n’ai toujours aucun intérêt à impliquer des investisseurs en capital-risque dans mon entreprise. En revanche, je serais ouvert à un ‘corporate venture capitalist’ ou à une entreprise technologique plus grande et

4. NE METTEZ JAMAIS UNE ‘VERSION 1.0’ SUR LE MARCHÉ «Nommez la première version que vous commercialisez ‘version 2.0’. Personne n’achète une première version, alors qu’une version 2.0 donne l’impression qu’il s’agit d’un produit qui a fait ses preuves.» 5. METTEZ SUR PIED UN TABLEAU DE BORD «Un instrument indispensable, surtout si vos collaborateurs se trouvent dans le monde entier. Un tableau de bord de gestion est un écran sur lequel vous partagez en continu des informations opérationnelles importantes. Quel est le pourcentage des objectifs de vente quotidiens et mensuels qui ont déjà été atteints? Qu’en est-il des stocks ou du chiffre d’affaires? Combien de clients attendent la livraison?… Éclairant et motivant.»

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Finances

Pas de cadeau fiscal pour les petits extras La loi sur le régime fiscal des revenus d’appoint issus de l’économie de partage est entrée en vigueur début juillet. Les chauffeurs Uber, les cuisiniers amateurs ou les hommes à tout faire ne bénéficient d’un régime préférentiel qu’à première vue. ans l’économie de partage, des particuliers proposent des services à d’autres particuliers via des plateformes agréées. Les exemples les plus connus sont les chauffeurs Uber et les propriétaires qui font du Airbnb. «Une loi-programme belge en vigueur depuis début juillet définit le régime fiscal de ce type d’activités. Elle ne porte pas uniquement sur ces exemples connus: elle vise aussi le cuisinier amateur qui prépare un repas pour un groupe d’amis contre rémunération ou l’homme à tout faire, par exemple. Il doit toujours s’agir d’activités non professionnelles dont l’ampleur est limitée», explique Nathalie Van Diest, Senior Manager Tax & Legal pour le groupe d’expertise légale et de consultance Moore Stephens.

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Revenu d’appoint Pour l’instant, la loi n’est en vigueur qu’en théorie. Car elle prévoit que les candidats aux revenus d’appoint doivent proposer leurs services via des plateformes agréées auxquelles la loi impose une série de règles. Or, les réseaux existants doivent encore adapter leur plateforme. À première vue, le régime fiscal élaboré leur est favorable. Jusqu’à présent, ils ne pouvaient les déclarer que via les “revenus divers”, imposés à 33%, moyennant déduction des frais réels. La nouvelle loi prévoit un impôt distinct de 20% sur le mon-

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«Le chauffeur Uber est aussi imposé sur la location du bien mobilier qu’est sa voiture.»

tant que leur verse la plateforme, majoré des frais de la plateforme et après déduction de frais forfaitaires de 50%, que la plateforme peut retenir au titre de précompte. «Le régime classique des concurrents comme les sociétés de taxi et les B&B avec pignon sur rue reste plus intéressant», a calculé Nathalie Van Diest. «Car le prestataire de services Airbnb est également imposé sur la location du bien immobilier via le revenu cadastral ou sur la location de biens via les revenus mobiliers. Seuls les services


PAROLES D’EXPERT

Cédric Antonelli, Partner et expert Forensic & Litigation Support chez BDO

DÉTOURNEMENTS DE FONDS: LES DÉTECTER, LES PRÉVENIR ©D

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«Le régime classique des concurrents comme les sociétés de taxi et les B&B avec pignon sur rue reste plus intéressant.» Nathalie Van Diest, Senior Manager Tax & Legal, Moore Stephens.

supplémentaires comme le petit-déjeuner ou les services de nettoyage et de lessive bénéficient de ce régime fiscal préférentiel. Le chauffeur Uber est également imposé sur la location du bien mobilier qu’est sa voiture, en plus du nouveau régime applicable au service presté. Pour un chef amateur en revanche, la totalité des revenus bénéficiera du nouveau régime. Quant à la TVA, ils bénéficieront d’un statut particulier qui les obligera à se faire connaître, mais pas à prendre un numéro de TVA.»

On se souvient des scandales d'Enron, de Parmalat, de WorldCom, ainsi que de ceux de l'Office wallon des déchets, du CPAS d'Overijse et de la commune de Gerpinnes. La fraude, dont les conséquences pour l'organisation peuvent être dramatiques (finances, image), existe tant dans le public que dans le privé. Le détournement d’actifs en est la forme la plus courante – pour les entreprises, il représente même 83 % des cas de fraude, avec une perte médiane dépassant 100.000 euros, selon une étude de l'AFCE. Pourtant, des mesures simples peuvent limiter considérablement le risque. Dans le secteur public, la plupart des détournements prennent la forme de virements bancaires non autorisés, effectués par un membre du personnel mal intentionné vers son compte bancaire personnel (ou celui d’un complice). Un tel mécanisme dénote un manque de contrôle interne: l’enregistrement des opérations et leur paiement ne doivent pas dépendre de la même personne. Si la fraude a lieu, elle pourra être détectée en comparant les coordonnées des comptes bancaires, à savoir ceux bénéficiant des paiements et ceux du personnel. Dans le secteur privé, les détournements de stocks sont monnaie courante. Ainsi, un employé d’une entreprise de négoce de GSM qui effectue à la fois la commande des téléphones, l'enregistrement, la réception et le paiement des factures peut aisément frauder. Mais le contrôle des différences entre l'inventaire théorique et le stock physique permettra de le repérer. Ce contrôle peut aussi détecter un mécanisme de détournement de fonds, si le fraudeur simule un retour de marchandise et prélève dans la caisse la somme correspondante. Si l'on se fie aux statistiques, les organisations ne devraient pas se demander si elles seront un jour victimes d'une tentative de détournement, mais bien quand elles le seront. Pour s'en protéger, elles doivent répartir adéquatement les fonctions-clés entre les membres du personnel, et mettre en place des mesures de contrôle préventif et de détection présentant un bon ratio coût-efficacité.

Une initiative de Partner Content en collaboration avec


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Geert Schouteden, JBC


Le wifi à côté des cabines d’essayage Le wifi installé dans les boutiques JBC est destiné à ses clients et à ses collaborateurs. «Nous considérons le wifi gratuit comme un service proposé aux conjoints qui doivent attendre devant les cabines d’essayage», explique Geert Schouteden. La chaîne ne craint-elle pas le ‘showrooming’?

l y a environ un an et demi, JBC installait le wifi dans ses plus de 140 filiales après une phase de test de quatre mois. «En fait, c’était un projet assez complexe», se rappelle Geert Schouteden, qui, en tant qu’IT Operations Manager chez JBC, a été aux premières loges. Il a répondu à quelques questions.

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Qui utilise le wifi chez JBC? Le groupe-cible du réseau des boutiques JBC est double: les clients et le personnel. «Le wifi sert aussi aux processus internes. Nous collaborateurs utilisent des tablettes connectées au wifi», explique Geert Schouteden. «Nos collègues des ventes aussi l’utilisent et c’est très facile: ils peuvent s’y connecter dès qu’ils entrent dans une des filiales de JBC.» «Ce projet wifi constitue la base du projet omnichannel de JBC: nous installons des kiosques dans les magasins qui permettent aux salariés d’exécuter des tâches admiratives via une tablette, comme la préparation des colis à envoyer aux clients. Les tablettes peuvent également être utilisées pour faire du ‘guided selling’.» «Cependant, le wifi est avant tout un service à la clientèle. Nous voulons leur offrir un top confort: les visiteurs qui se connectent et acceptent la clause de non-responsabilité voient

Six conseils avant d’installer le wifi ✔ Pensez aux avantages: le wifi est non seulement apprécié des clients, mais il rend également les collaborateurs plus mobiles. ✔ Prenez le temps de tester: JBC a testé son système pendant quatre mois. La portée du signal dans les magasins a été cartographiée à l’aide de heatmaps. ✔ Alternatives hors connexion: les processus internes doivent pouvoir fonctionner offline en cas d’interruption de la connexion Internet. ✔ Donnez la priorité à l’utilisation interne de l’Internet. ✔ Prenez des dispositions avec le fournisseur, par exemple pour des interventions rapides en cas de problème technique. ✔ Optez pour du matériel de qualité multifonctions, qui combine wifi et sécurité par exemple.

d’abord s’ouvrir la page d’accueil du site de JBC. Ensuite, ils peuvent surfer normalement.» Qu’est-ce que le ‘traffic shaping’? Le système de caisse et les terminaux mobiles sont également connectés au wifi de JBC. «Il est crucial que l’utilisation d’Internet par les clients n’hypothèque pas son usage interne», pointe l’IT Operations Manager. JBC a donc recours au ‘traffic shaping’. D’une part, le comportement de ses clients sur Internet ne peut avoir d’influence sur la largeur de bande réservée aux applications critiques de JBC. D’autre part, JBC compte conserver le contrôle des activités de ses clients sur Internet en interdisant l’accès à certains sites: les applications de gaming, par exemple, qui absorbent beaucoup de largeur de bande, sont bloquées. L’accent est placé sur l’e-mail et les sites standard. «Voyez-y un service au client pour lui permettre de surfer pendant que sa compagne et ses enfants font leur choix.» Les sites sensibles et illégaux sont aussi bloqués. Autre exigence: pouvoir paramétrer de manière centralisée les heures d’ouverture du wifi. Les heures d’activation de la connexion Guestwifi sont ainsi configurables. C’était particulièrement important pour les filiales qui se trouvent au centre-ville ou en périphérie, sans quoi tout le quartier pourrait surfer sur le réseau de JBC, alors que le service est censé être réservé aux visiteurs de son magasin. Tout passe-t-il par le wifi? Chez JBC, le wifi reste un complément du réseau câblé traditionnel. «Un réseau câblé est toujours de meilleure qualité. Ou plutôt: il est plus stable. Toutes nos applications de base,

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IT-Télécom

comme notre administration backoffice, sont basées sur le réseau câblé. Nous utilisons donc le réseau câblé chaque fois que c’est possible, sauf que ça ne l’est pas toujours. Le wifi est alors une bonne alternative», sourit Geert Schouteden. Cependant, JBC a associé au wifi un nombre croissant de ses applications centrales. Geert Schouteden fait référence à l’utilisation, dans les filiales, d’un terminal mobile qui gère les transferts d’articles, les demandes et les modifications de prix.

«Nous constatons que nos clients l’utilisent de plus en plus car la connexion est simple et rapide.»

Le wifi est-il cher? C’est la question de tout chef d’entreprise: est-ce cher? «Nous exploitons plus de 140 magasins. Si l’on multiplie l’équipement nécessaire par ce nombre, on arrive bien entendu à un montant assez élevé», affirme Geert Schouteden. Pourtant, le haut débit proprement dit est relativement accessible. «Nous utilisons le réseau Explore de Proximus pour la connectivité. Généralement, six points d’accès suffisent dans une boutique moyenne de JBC – soit environ 1.000 m² –, avec un point d’accès central qui peut également être placé dans le magasin. Cet équipement provient de Fortinet. » Garantir la largeur de bande peut également s’avérer assez coûteux via le wifi, mais l’investissement reste finalement acceptable. «Nous n’exploitons pas des stades de football fréquentés par des milliers de gens. Le wifi est parfaitement adapté à des boutiques», estime l’IT Operations Manager. La technologie est-elle stable? Est-on satisfait du projet chez JBC, et la technologie des réseaux sans fil est-elle aujourd’hui suffisamment mature? «De manière générale, cela fonctionne bien. Nous avions préparé le projet et testé la portée du signal à l’aide de heatmaps dans les magasins. Quelques-uns ont été plus problématiques - la connexion n’était pas très bonne -, mais, globalement, nous sommes satisfaits. Nous avons également pris des dispositions en matière

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d’intervention avec notre opérateur de télécoms. L’objectif n’est pas qu’un wifi reste en rade pendant plusieurs jours, car les processus internes doivent continuer à fonctionner.» JBC met le réseau sans fil à la disposition de ses clients depuis un an et demi. «Nous constatons que nos clients l’utilisent de plus en plus, et systématiquement. Il faut préciser que la connexion est simple et rapide.» JBC a d’autres projets? La priorité reste la connectivité dans les boutiques. Mais JBC envisage une analyse poussée des utilisateurs, une des tendances majeures dans le monde du wifi et du retail. Ainsi le gérant du magasin peut-il tirer de nombreuses informations sur la circulation de ses clients grâce à leur smartphone et, ce, même sans qu’ils soient connectés au wifi. En principe, un gérant pourrait mesurer la fréquentation de son magasin, le temps pendant lequel les clients y restent et les rayons qu’ils voient. Il serait même possible de reconnaître un client qui revient quelques jours après une visite. Mais JBC ne souhaite pas aller jusque-là pour l’instant. «Mais nous ne l’excluons pas non plus. Nous avons déjà quelques idées de projets-pilote. Et nous disposons de l’infrastructure de base nécessaire.» Craignez-vous le ‘showrooming’? Le wifi dans les magasins est un service controversé car on a peur du ‘showrooming’, une tendance qui consiste à venir voir dans les magasins et essayer des articles que l’on achètera ailleurs, en ligne et à moindre prix. JBC est conscient de ce problème. «Nous faisons produire notre propre collection», tempère Geert Schouteden. «Ce n’est donc pas très intéressant de perdre son temps à rechercher nos articles en ligne. C’est possible, bien entendu, mais ce que l’on y trouve est également disponible dans nos magasins. Et au même prix.»

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Gadgets IT Accessoires pour nerds ou nouveautés intelligentes qui vont révolutionner votre quotidien? C’est vous qui voyez. 4

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1|OnePlus 3. Ce nouveau venu dans le secteur des smartphones propose le OnePlus 3, qui peut se mesurer au meilleur appareil du moment, alors que son prix (399 euros) est raisonnable. 2|Scanner mobile. Pour scanner des documents et des photos, il suffit de faire glisser par dessus ce Reflecta Scanner Kwik. Les données sont enregistrées en fichier JPG sur la carte microSD. Le scanner peut ensuite être relié à l’ordinateur via un port USB. Prix indicatif: 120 euros. Une version pour iPad est également disponible. 3|Lifepower A2. Cette prise de courant de voyage est particulièrement appropriée pour alimenter un projecteur ou un ordinateur portable. 299 euros. 4|Tek Pen 2.0 multifonctions. Ce stylo fait office de règle, de niveau, de tournevis ou même de stylo-bille. Réservoir d’encre rechargeable. 5|Acer R 13. Acer est réputé pour ses ordinateurs portables à petit prix, mais il a aussi une offre premium, le R 13, doté d’un écran 13 pouces avec deux charnières latérales pour le relever. À partir de 1.000 euros. 6|Teufel Mute. Un casque avec suppression active du bruit est très utile pour travailler sans être dérangé. Ce Teufel Mute associe qualité audio à une forme acceptable de réduction du bruit et coûte 170 euros. 7|Réfrigérateur de bureau. Ce mini-réfrigérateur refroidit une canette en 30 à 45 minutes et est équipé d’une connexion USB avec un câble de 120 cm. Un petit témoin bleu s’allume dès que la porte s’ouvre. Sympa mais très gadget.

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Jan Tuerlinckx, Tuerlinckx Fiscale Advocaten

Les big data dans les cabinets d’avocats Comment éviter que votre collaborateur passe des heures sur une affaire qui a déjà été analysée? Tuerlinckx Fiscale Advocaten évite de faire deux fois le même travail grâce à une technologie qui favorise le partage des connaissances, ce qui a bouleversé le fonctionnement du cabinet.

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e barreau est sans doute être le dernier secteur à avoir été impacté par l’informatique, tant en matière de fonctionnement que d’efficacité», affirme Jan Tuerlinckx, avocat associé au cabinet d’avocats du même nom spécialisé dans le droit fiscal. «Nous faisons partie des plus grands des petits cabinets d’avocats. Notre cellule

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fiscale est plus importante que les départements équivalents des grands cabinets», explique Jan Tuerlinckx. Un cabinet d’avocats se concentre sur des informations à propos de sujets spécifiques. «Ces informations sont accessibles aux personnes qui les utilisent. Il n’est pas rare dans un cabinet que des données soient regroupées dans un dossier ou un fichier soigneusement verrouillé. Dans de nombreux cas, ce n’est pas facile d’y faire des recherches», explique Jan Tuerlinckx. Il fallait donc rendre ces données plus accessibles. «La première idée? Engager un bibliothécaire capable de classer et d’inventorier toutes ces informations. La subdivision précise est un mode de fonctionnement classique dans notre secteur, mais elle demande beaucoup de main-d’œuvre et est donc coûteuse. De plus, la personne qui prend en charge ce classement doit être un spécialiste.»

Google au bureau Problème supplémentaire: les métadonnées associées à certains dossiers. Dans de nombreux cas, les avocats sont eux-mêmes responsables de l’inventaire, comme des labels correspondants. «Sauf que c’est difficile à imposer. Souvent, les avocats travaillent de deadline en deadline. Ils sont soumis à une pression du temps et à une pression commerciale», affirme-t-il. «Dans un petit cabinet de quelques avocats, la communication informelle peut compenser beaucoup de lacunes. Les collaborateurs se racontent ce qu’ils font pendant la pause-café, mais ça se complique quand on est plus nombreux.» C’est pourquoi le cabinet d’avocats a rassemblé ses informations dans un grand dossier avant d’y accoler un outil de ‘text mining’, ou exploration de texte. «Nous avons créé notre Google perso», sourit Jan Tuerlinckx. «Nous utilisons une base de données spécifique pour le partage des informations, laquelle renferme aussi d’autres éléments pertinents comme des e-mails, des travaux de recherche, des conclu-

«Nous avons créé notre propre Google: nous utilisons une base de données unique pour partager nos informations.»

sions des parties adverses, des articles de journaux ou de revues spécialisées… Elle crée ainsi une base élargie, parallèlement aux dossiers juridiques individuels qui sont conservés.» Comme chez Google, on obtient une série de résultats sur base de mots-clés. Ces résultats peuvent ensuite être affinés suivant certains paramètres, comme l’auteur, la date ou la nature de l’information juridique.

Travail d’équipe Outre la technologie, un bouleversement culturel était indispensable. «Nous avons beaucoup travaillé sur notre attitude. Dans un scénario classique, un client est surtout le client d’un avocat qui, lui, opère dans ce plus grand ensemble qu’est le cabinet. Ici, nous préférons voir le client comme le client d’une équipe.» Dans le cabinet, les clients ont des contacts avec plusieurs spécialisations, et donc avec plusieurs avocats. «Quand nous leur expliquons ces principes, nos clients comprennent immédiatement. Dans notre cabinet, nous travaillons principalement avec des jeunes avocats qui n’ont pas encore intégré l’approche classique des clients individuels typique du barreau. Le partage des données oblige chacun à concéder un peu de rendement personnel au profit de la rentabilité du cabinet. Et cela fonctionne.»

Rédaction modulaire Le bureau a également introduit la rédaction modulaire. «Quand on introduit un texte dans le système, c’est un peu comme si la technologie participait aux réflexions. Elle va jusqu’à proposer des blocs de texte en se basant sur les informations déjà reprises dans le système, car il se peut que quelqu’un ait déjà rédigé quelque chose de semblable», explique Jan Tuerlinckx. «Une grande partie de notre travail relève du sur-mesure, mais cela ne signifie pas que certains éléments ne puissent pas être réutilisés. Nous veillons à ce que nos collaborateurs

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IT-Télécom

réutilisent la bonne information. Il s’agit de certains paragraphes de texte que nous certifions à cette fin, par lesquels nous établissons la position du cabinet. Nous veillons également à ce que de tels modèles reprennent les informations actualisées et les dernières nouveautés.» Une autre innovation technologique est décrite par Jan Tuerlinckx comme la surveillance des délais, dans laquelle la technologie peut intervenir. «Le pire cauchemar de l’avocat? Ne pas pouvoir respecter le délai», avoue Jan Tuerlinckx. «Dans ce domaine, nous reconnaissons les documents qui sont soumis à des délais précis. C’est, par exemple, le cas de l’avertissement-extrait de rôle: on n’a que six mois pour introduire une réclamation. Ce document est envoyé dans la boîte de messagerie d’un avocat en vacances? Notre secrétariat l’identifiera très vite.»

Technologie sur mesure Toutes ces innovations technologiques fournissent des instruments utiles dans un secteur plutôt traditionnel comme le barreau, basé sur le travail sur mesure et les relations personnelles. Les possibilités sont multiples. Jan Tuerlinckx pense à un projet qui permettra d’interpréter des informations en se basant sur un contexte. «Un exemple? Le fisc prend une copie de la comptabilité d’un client pour l’examiner. Suivant le fisc, il y a des irrégularités, mais, sur base du contexte, l’entrepreneur peut démontrer que tout est en ordre. C’est par exemple possible avec les e-mails qui présentent le contexte exact. Certains de ces e-mails ont peut-être trois-quatre ans.

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«Le barreau est sans doute le dernier secteur à avoir été impacté par l’informatique.»

Ce type d’information, basée sur le contexte, fait partie de notre ‘text mining’», explique Jan Tuerlinckx. L’utilisation poussée de la technologie en général et du ‘text mining’ en particulier peut donc être très profitable à un cabinet d’avocats. Même si cela suppose un bouleversement culturel. «J’ai longtemps pensé que la technologie n’était accessible qu’aux grandes entreprises et aux grands cabinets. Ce n’est pas le cas.»

Conseils pour un partage des données ✔ Choisissez une approche et n’en déviez pas: la labellisation approfondie d’informations d’une part, la confiance au ‘text mining’ d’autre part. ✔ Adaptez la culture de l’entreprise. Le partage des données commence par une autre façon de penser, où l’équipe passe avant l’individu. ✔ Faites confiance à la technologie: certains logiciels, comme le ‘text mining’, ont beaucoup évolué ces dernières années et peuvent apporter une plus-value à votre entreprise. ✔ Procédez par étapes: évitez un big bang, procédez projet par projet. ✔ Il existe des possibilités pour tout le monde: la technologie est aujourd’hui à la portée des PME.


Comment faire des impressions moins chères Même si l’on conserve et envoie de plus en plus de documents sous forme numérique, on imprime toujours beaucoup. Voici quelques conseils pour rationaliser ce poste qui peut être très onéreux et énergivore.

uand vous imprimez une page Web, vous incluez généralement les bannières de publicité et les images. Évitez d’imprimer en couleur et installez un outil comme FinePrint sur votre ordinateur. Il vous permettra de supprimer les éléments superflus ou de sélectionner une zone spécifique. Les options ‘grayscale’ (échelle de gris) et ‘lighten’ (éclairer) vous aideront aussi à imprimer à moindre coût. Cet outil très malin ne coûte que 45 euros. Il y a une alternative gratuite: le webtool PrintWhatYouLike. Il vous permet de “déshabiller” les pages Web à imprimer via un bouton dans votre barre de navigation. Vous cliquez sur l’élément superflu et sélectionnez ‘remove’. Vous pouvez aussi réduire la taille de certains éléments peu inté-

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«Century Gothic consomme 30% d’encre en moins qu’Arial.»

QUATRE CONSEILS ✔ Supprimez ce qui est inutile, comme les éléments graphiques. ✔ Centralisez plusieurs impressions. ✔ Utilisez la police de caractère la plus adéquate. ✔ Installez une police de caractère économe en encre.

ressants. CleanPrint est un outil comparable, mais qui respecte plus fidèlement la mise en page originale.

Centralisez vos impressions Vous perdez beaucoup d’encre lors de l’entretien des têtes d’impression de l’imprimante à jet d’encre. Souvent, ce nettoyage se déclenche automatiquement quand vous la redémarrez après un certain temps d’inactivité. Voilà pourquoi il se peut que vous gaspilliez beaucoup plus d’encre quand vous étalez vos impressions sur plusieurs jour plutôt que si vous les centralisez dans un seul ordre d’impression. C’est ici qu’intervient Print Conductor: ce logiciel d’impression en ‘batch’ vous permet de sélectionner plusieurs fichiers (voire même un dossier complet) pour les imprimer tous ensemble. Cet outil est compatible avec une série de formats, dans ceux de Microsoft Office, PDF, HTML et de nombreux formats d’images. Il est gratuit, mais, pour un usage commercial, comptez 55 euros.

Impression et police Utilisez la bonne imprimante pour vos ordres d’impression. Vous trouverez des conseils sur un site comme Hardware.info - une vraie mine d’informations. Saviez-vous que la police de caractère a une grande influence sur la consommation d’encre ou du toner? Une étude de l’Université de Wisconsin a démontré que Century Gothic consommait 30% d’encre en moins que le très populaire Arial. Mieux, installez Ecofont sur votre ordinateur: cette police consomme encore moins d’encre ou de toner grâce à de minuscules petits trous. Et cela ne vous coûtera que 19,95 euros.

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FLOTTE

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Un cours de dérapage ne suffit pas Comment améliorer la sécurité sur la route de vos collaborateurs? Un petit cours sera peut-être le bienvenu, mais seules une sensibilisation et une information régulières apporteront un changement tangible.

n accident de travail sur dix a lieu sur le trajet domicile-travail. Ces accidents sont même à l’origine de la moitié des décès sur le lieu de travail. «Les entreprises qui mettent en œuvre une politique de sécurité réduisent le nombre d’accidents de travail. Cela dit, une meilleure sécurité routière nécessite une politique spécifique», affirme Werner De Dobbeleer, porte-parole de la VSV (Fondation flamande en matière de transport et de mobilité). En collaboration avec l’organisation de prévention Prebes, la VSV organise des séances d’information qui réunissent des conseillers en prévention, des gestionnaires de flotte et des directeurs de ressources humaines.

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Les trois E Trois types de mesures permettent de s’attaquer à l’insécurité routière: les trois E. «Engineering concerne la technologie embarquée par les véhicules et l’infrastructure routière. Enforcement considère le respect des règles de circulation. Mais c’est avec Educative, la formation des collaborateurs, que les entreprises enregistrent le plus de ré-

«Des enquêtes révèlent que le comportement humain est responsable de 90% de l’insécurité sur la route.»

sultats. Des enquêtes révèlent que le comportement humain est responsable de 90% de l’insécurité sur la route», explique Werner De Dobbeleer. Même si vos véhicules de société sont équipés des dernières technologies en matière de système de freinage, de tenue de route, de positionnement, etc., vous serez tôt ou tard confronté aux aspects liés au comportement. Les travailleurs doivent utiliser la technologie. «Par exemple, ils doivent systématiquement attacher leur ceinture de sécurité. Vous pouvez les sensibiliser en ce sens. Mais ne choisissez pas les thèmes au hasard: faites une analyse approfondie afin d’identifier les domaines dans lesquels vous pouvez enregistrer les gains les plus importants en matière de sécurité», explique Werner De Dobbeleer. Pour cela, la VSV utilise une check-list étendue. Une entreprise peut également collecter énormément de données sur sa flotte de véhicules, comme les distances parcourues et les accidents par exemple. «Vous disposerez ainsi d’une base pour établir des priorités. Vous pourrez aussi identifier les spots dangereux sur les itinéraires utilisés, dans le cadre d’une enquête menée auprès de vos collaborateurs. Ensuite, vous rechercherez des itinéraires alternatifs ou vous vous adresserez aux autorités pour qu’elles s’attaquent à ces endroits à risques.» Les entreprises ont tout intérêt à se concentrer sur la prévention

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des risques. «Pendant un cours de tenue de route classique, vous apprenez des petits trucs qui ne vous aideront pas beaucoup si vous vous retrouvez subitement en situation d’urgence. Vous devez avant tout apprendre à éviter de vous retrouver dans une telle situation. Ce type de cours envoie un mauvais message et peut même être contre-productif.»

Gestion des amendes L’analyse doit permettre de développer une stratégie et une approche globale. «Vos actions ne peuvent pas

être uniques et unilatérales», prévient Werner De Dobbeleer. «Un cours de conduite défensive, c’est très bien, comme une journée consacrée à la sécurité routière, mais ce n’est qu’un début: vous devez vous pencher régulièrement sur la question, avec une action par mois environ. Suivez les amendes pour excès de vitesse: interpellez les auteurs d’excès de vitesse, discutez des causes et aidez-les à s’y attaquer. Imposez-leur de payer les amendes pour les responsabiliser.» Depuis 2012, une entreprise peut également introduire le système ISO39001 pour la sécurité routière et

obtenir un agrément. Une telle politique assortie d’actions ciblées est rentable, les études le prouvent. «La baisse des accidents n’est que la cerise sur le gâteau. C’est déjà bien si vos collaborateurs adoptent un comportement plus sûr sur la route», estime Werner De Dobbeleer. «Cela a des avantages, tant pour vos collaborateurs que pour l’entreprise, et pas nécessairement à court terme. Comparez les chiffres d’il y a trois ans avec ceux des trois années suivantes, à partir du moment où vous avez mis en œuvre une politique de sécurité.»

Cas d’école

La sécurité routière commence sur le site Les entreprises qui mènent une politique de sécurité routière ont intérêt à s’attaquer d’abord aux comportements de leurs collaborateurs sur leur site. Sur le site anversois de Monsanto, la sécurité est une vieille habitude. «Notre groupe de travail “sécurité routière” se réunit tous les deux mois pour discuter des points à améliorer», explique Leen Waterschoot, qui préside ce groupe. Cela fait plusieurs années qu’il n’y a presque plus d’accidents sur le site. Pourtant, des camions y côtoient des vélos, une des combinaisons les plus dangereuses sur route. Ces deux types d’usagers ont eu droit à un cours sur les risques liés aux angles morts. «Chaque année, nous organisons une semaine de la sécurité routière. Un thème différent est abordé chaque jour, comme l’attention au volant ou l’entretien de la voiture. Il ne s’agit donc pas uniquement de prévention

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des risques au travail, mais également dans le trafic pendant le temps libre. Nous enseignons aussi la “conduite active”: ne pas se laisser distraire, regarder dans ses rétroviseurs, faire des pauses régulières en cas de longs trajets, pratiquer des exercices de respiration pour réduire le stress», énumère-t-elle. La promotion de l’i-bus, le service de transport pour les collaborateurs des entreprises établies Scheldelaan, dans le port d’Anvers, favorise aussi la sécurité routière sur le chemin du travail, affirme-t-elle, même si elle n’a pas de chiffres précis sur le rendement de ses efforts. «Ils dépassent certainement les coûts, mais ce n’est pas l’essentiel. La sécurité routière est un composant d’une indispensable

politique de sécurité.» Les entreprises peuvent aussi contrôler et sanctionner les mauvais comportements sur leur site. La malterie Boortmalt applique des protocoles stricts pour les chauffeurs des camions sur son site. Au sein de l’entreprise de transport H.Essers, la vitesse a été limitée à 29 km/h. Elle est contrôlée plusieurs fois par an et les contrevenants sont interpellés. Parfois, une entreprise peut aller jusqu’à améliorer l’infrastructure. Scania Parts Logistics recensait d’importants mouvements de piétons entre deux bâtiments, sur le principal itinéraire de ses camions. Alors, elle a construit un pont piéton. C’est cher, mais le trafic des piétons et des camions est totalement séparé.


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applis pour l’homme d’affaires

Il est toujours en ligne, prêt à travailler n’importe où et n’a plus de problèmes à l’étranger.

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HereWego

Speedify

DuoLingo

Evernote

Cal via Any.do

L’application HereWego est plus ou moins similaire au célèbre Google Maps, si ce n’est qu’elle est dotée d’un mode hors connexion inégalé. Vous pouvez ainsi télécharger des régions dans le monde entier pour qu’elles soient disponibles hors connexion Internet.

Les hotspots et les réseaux wifi publics ne sont pas toujours très stables et il peut aussi arriver que votre connexion 4G laisse à désirer. L’application Speedify associe les réseaux wifi disponibles à votre connexion 3G ou 4G pour vous garantir une connexion Internet aussi stable et rapide que possible.

Il est peu probable que tout le monde parle français là où vous vous rendez en voyage d’affaires. L’anglais vous sera très utile, mais quelques notions de la langue locale ne peuvent pas faire de mal. DuoLingo vous aide à les acquérir. En effet, cette application gratuite vous permet d’apprendre une des 15 langues les plus courantes, dont l’espagnol, l’italien et le portugais.

Plusieurs applications proposent aujourd’hui un blocnotes numérique et Evernote est une des meilleures. La version de base gratuite vous permet de prendre des notes que vous pouvez partager avec d’autres personnes ou pas.

Cal, l’application agenda d’Any.do, a beaucoup de succès pour faire une ‘to do list’. Cal se synchronise avec les principaux agendas électroniques, dont Google Calendar et Exchange de Microsoft. L’application Any.do affiche les plages disponibles pour que vous ayez un temps de battement entre deux réunions ou va jusqu’à essayer de prévoir avec qui vous voulez prendre rendez-vous.


PAROLES D’EXPERT

Erik Swerts, Director Operations, Alphabet Belgium

ENTRETIEN VERT La mobilité durable ne se limite pas aux véhicules hybrides et électriques. L’entretien et les réparations de votre parc automobile exigent eux aussi une attention toute particulière.

mobile

En moyenne, la réparation d’une voiture se traduit par l'émission de 75 kg de CO2. L’opération, cependant, pourrait respecter davantage l'environnement. C’est pourquoi la fondation Réparer durablement a été constituée. Cette association sans but lucratif attribue un label de durabilité à des centrales de pneus, garages et autres réparateurs (de vitres, notamment) qui travaillent de manière écologique. La particularité de cette initiative? Elle est née sous l’impulsion des clients mêmes du secteur automobile, représenté notamment par les compagnies de leasing, les compagnies d’assurances et les propriétaires de flottes. Ils contribuent ainsi à définir les normes et directives.

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Mindly

Unit Converter

Les mind maps sont une manière pratique de structurer vos connaissances géographiques, par exemple, en classant des thèmes par sujet dans une arborescence. Une bonne application gratuite de création de mind maps est Mindly. L’interface allie clarté et simplicité et permet de mettre de l’ordre dans vos idées.

Dès que vous sortez de la zone euro, voire outreManche, Unit Converter révèle toute son utilité. cette appli gratuite vous permet de convertir les unités de mesure et les devises.

Les entreprises de services automobiles sont évaluées de manière détaillée au moyen d'un audit objectif. Offrent-elles un service professionnel d'un point de vue écologique? Le cas échéant, elles sont récompensées par un label de durabilité. Ce dernier vise à encourager les carrossiers, garages, réparateurs de vitres et centrales de pneumatiques à entretenir et à réparer les voitures de façon durable. Avec succès, puisque des dizaines d’acteurs du secteur ont déjà décroché ce label. Et l’initiative incite la concurrence à suivre leur exemple… Le label de durabilité contribue du reste à un relèvement de la norme et donc à une amélioration du professionnalisme. L'objectif est de proposer un certificat dynamique dont les critères puissent se voir encore renforcés. Car la norme d'aujourd’hui sera peut-être dépassée demain. Si un chef d’entreprise recherche un constructeur automobile durable, une compagnie d’assurances durable ou une société de leasing auto durable, le label attribué par la fondation Réparer durablement représente une manière objective et transparente d’identifier les partenaires attentifs à l’entretien et aux réparations respectueuses de l’environnement.

Une initiative de Partner Content en collaboration avec


© Frank Toussaint

RESSOURCES HUMAINES

Joan De Winne, Vision4Dynamics

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Le boss et le burn-out Les dirigeants contribuent à l’apparition de burn-out chez leurs collaborateurs. Pourtant, un style de leadership différent permettrait de le prévenir. Bonne nouvelle: le maîtriser n’a rien de compliqué.

L

orsque Joan De Winne et son épouse Hilde Clement ont créé leur centre de leadership Vision4Dynamics, leur objectif était clair: «Soutenir les dirigeants d’entreprise pour leur éviter de somatiser et, par ricochet, leurs collaborateurs». Hilde Clement est psychothérapeute. Joan De Winne a connu son quart d’heure de célébrité au moment de l’affaire Dutroux, en tant que patron la DVI, la cellule de recherche et d’identification des victimes. «Mon rôle en tant que chef d’équipe était de trouver les bonnes personnes pour soutenir les familles des victimes dans des circonstances difficiles. Pour diriger ce type de collaborateurs, il faut faire en sorte qu’ils adhèrent à votre point de vue et que cela les inspire, car ils ne seront pas plus performants si le chef marche sur leurs plate-bandes. Nous avons constitué une équipe très soudée.»

Coresponsabilité Joan De Winne s’est penché sur la condition du leadership et en est arrivé à un constat étonnant. «Les dirigeants sont coresponsables du stress négatif éprouvé par leurs collaborateurs, mais vous ne pouvez pas le leur reprocher parce qu’en général, ils font ce qu’ils peuvent. Plusieurs enquêtes ont révélé que les dirigeants ne bénéficiaient de leur première formation en ‘soft skills’ qu’après 10 ans en moyenne, certains

«Les dirigeants sont coresponsables du stress négatif chez leurs collaborateurs, mais vous ne pouvez pas le leur reprocher parce qu’en général, ils font ce qu’ils peuvent.»

seulement après 20 ans. Ce n’est que très tard qu’ils acquièrent une compréhension de base de leur attitude et de ce qui motive leurs collaborateurs. Ils ne savent pas comment donner un feed-back, comment critiquer une personne sans la blesser ni la décourager, comment faire bouger les gens et les inspirer.» En 2015, la facture des incapacités de travail a atteint 6,4 milliards d’euros en Belgique, montant que l’on peut comparer aux 5,7 milliards d’euros consacrés aux allocations de chômage. Autrement dit, les absences de longue durée coûtent plus cher à l’État que les demandeurs d’emploi. Les dirigeants d’entreprises doivent donc changer leur fusil d’épaule, estime Joan De Winne. On sait désormais qu’un leadership orienté sur les personnes et un environnement de travail motivant est payant. Ce type de leadership favorise l’implication, permet d’attirer plus facilement les talents, améliore la réputation de l’employeur et la créativité. Autre avantage: il réduit la rotation du personnel et l’absentéisme. «Non seulement les collaborateurs sont heureux, mais l’entreprise économise aussi énormément d’argent et les résultats s’améliorent nettement. On le sait depuis des années, mais on ne fait rien, ou très peu parce que les dirigeants ont peur de changer d’approche. Ils pensent qu’ils doivent être omniscients ou alors, ils se raccrochent aux ordres et au contrôle. Ils n’osent pas se montrer vulnérables.»

Informations pertinentes Il n’est pourtant pas extraordinairement difficile de devenir un bon dirigeant, qui inspire et qui laisse la

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Ressources humaines

bride sur le cou en se basant sur la confiance, estime Joan De Winne. «Il faut juste comprendre certaines choses et acquérir certaines aptitudes. Par exemple, il est crucial de prendre conscience qu’un dirigeant doit vraiment être lui-même, se montrer humain, être à l’écoute et dialoguer avec ses collaborateurs. Nous n’imposons jamais un style de leadership. Vous êtes qui vous êtes et vos motivations vous sont propres. Vous découvrirez tout cela par l’introspection. Vous devez également pouvoir l’énoncer clairement à vos collaborateurs. Une manière simple de dévoiler des pans importants de votre personnalité de dirigeant consiste à travailler avec les questions développées par le professeur Noel Tichy de l’Université de Michigan.» (encadré) Joan De Winne admet qu’il n’a rien inventé dans son approche du leadership. Cela dit, il réunit des concepts dans un cadre orienté sur la pratique. «Dont l’ACE, issu de la théorie de l'autodétermination pour encourager la motivation autonome des collaborateurs. Le A représente le besoin d’autonomie dans des limites claires; le C, la volonté d’acquérir des compétences et d’obtenir une reconnaissance en échange; le E, l’engagement et sa récompense, l’appartenance à un groupe soudé et les tâches qui ont du sens.»

Dynamique du groupe Un autre élément important est la distinction entre le groupe et les individus qui le composent. «Vous pouvez emporter l’adhésion d’un individu dans un entretien privé, mais, dès que vous les voyez dans un groupe, il cesse de collaborer, voire il s’oppose. Un groupe ne réagit pas comme un individu. Un groupe peut ne pas être mature. Les dirigeants ne connaissent que très peu, voire rien à la dynamique de groupe, la manière de créer une équipe soudée qui fonctionne en cogestion, avec éventuellement des leaderships successifs.

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Pourtant, la méthodologie à suivre pour y arriver existe depuis longtemps.»

Règles de comportement

Les sept questions de Noel Tichy pour se découvrir une âme de leader 1. Jeune, qui étaient vos idéaux et qu’avezvous appris d’eux?

2. Quel objectif souhaitez-vous atteindre de votre vivant? En quels termes voulezvous que l’on se souvienne de vous?

3. Quelles sont les valeurs fondamentales à vos yeux?

4. Si vous observez vos réponses à ces trois premières questions, que signifie le terme «diriger» pour vous?

5. Qu’est-ce que vos collaborateurs peuvent attendre de vous, concrètement?

6. Qu’attendez-vous d’eux? 7. Comment donnez-vous le bon exemple?

Le dirigeant doit également gérer les limites imposées à ses collaborateurs. Il devra établir des limites pour ses collaborateurs, mais il y a également des lois et des règles à respecter, ainsi que le triptyque vision-mission -valeurs qui doit donner naissance à une culture d’entreprise. «Souvent, la vision et les valeurs sont juste affichées et on ne les observe pas dans la vie quotidienne, elles ne sont pas traduites de manière suffisamment concrète dans des comportements. Vous obtiendrez cette traduction en demandant à vos collaborateurs de quelle façon ils donneraient concrètement forme à une valeur comme l’orientation client par exemple. Vous obtiendrez ainsi des règles de comportement plus faciles à suivre que si elles avaient été imposées par le management. C’est la seule manière de créer une culture d’entreprise.» Dès que les limites sont claires, le dirigeant doit veiller à ce que tout le monde les respecte. Il donne l’exemple et du feed-back. «Mais souvent, il n’ose pas pointer le dépassement d’une limite, alors que c’est possible en recourant à la communication sans violence.» Cette méthode consiste à nommer clairement le comportement non souhaité, à exprimer ses sentiments, à citer les conséquences et à indiquer quel est le comportement à adopter. Le dirigeant doit également pouvoir donner un compliment. «Trop souvent, les collaborateurs n’en ont plus reçu depuis des lunes, ce qu’il justifie trop souvent par “ils sont payés pour ça”. Pourtant, ce n’est pas si compliqué d’apprendre à faire des compliments.» Cette approche du leadership prévient beaucoup de stress dont certaines conséquences peuvent être graves, estime Joan De Winne.


Une alternative en ligne au tribunal Si vous avez un problème avec une commande ou une vente en ligne, sachez que, grâce au RLL, soit le Règlement en Ligne des Litiges, mis en place au sein de l’Union Européenne, vous trouverez plus facilement un règlement.

diation est que ces deux parties gardent le contrôle du litige. La bonne volonté est, bien entendu, indispensable pour trouver une solution, sans quoi un mode alternatif de règlement des litiges n’a guère de sens.»

Entièrement en ligne

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ous vendez votre produit via un webshop ou il vous arrive de temps à autre d’acheter des articles auprès d’un fournisseur en ligne. Très pratique, mais il y a des risques - la livraison d’un produit abîmé par exemple. En général, ces petits problèmes sont réglés à l’amiable, mais ce n’est, hélas, pas toujours possible. Si le désaccord se prolonge et qu’il faut déterminer les responsabilités, la plupart du temps, le premier réflexe c’est d’engager une procédure judiciaire. Mais les procès sont onéreux et peuvent durer des années. Heureusement, il y a des itinéraires bis qui peuvent mener à une solution acceptable.

Alternative Il y a, par exemple, le Mode Alternatif de Résolution des Conflits, représenté par l’acronyme MARC, qui englobe les commissions des litiges, les services d’arbitrage, les ombudsmans et les organes de médiation. «Des parties indépendantes qui accompagnent les négociations entre le client et le commerçant en ligne», détaille Jan-Willem Lust du bureau légal de Juristen.be. «Elles tentent de trouver une solution acceptable pour les deux parties. L’avantage de ce type de mé-

Les atouts de la RLL ✔ ✔ ✔ ✔ ✔

Médiation hors tribunal Dans toute l’UE En français Traitement rapide Totalement gratuit

La plateforme de Règlement en Ligne des Litiges, soit RLL, est une possibilité assez nouvelle pour les consommateurs européens. Elle permet d’introduire une plainte via une plateforme en ligne. L’autre partie en prend connaissance et, dès lors, peut accepter ou refuser la procédure. Si les deux parties parviennent à un accord, le dossier est transmis à l’instance choisie qui tentera de trouver une solution. «L’avantage de ce système RLL est qu’il permet de régler plus facilement des litiges sur l’ensemble du territoire de l’Union Européenne», explique JanWillem Lust. «C’est pratique si le problème a pour origine un webshop ou un client à l’étranger. La plateforme RLL est de plus transparente, disponible en français et totalement gratuite.»

Sans succès? Ce règlement alternatif ne permet pas d’arriver à un accord? Vous pouvez reprendre la voie judiciaire classique via la procédure européenne de règlement des petits litiges. Celle-ci vous coûtera 100 euros maximum et n’exige pas l’intervention d’un avocat. Le traitement est rapide et il ne sera pas nécessaire de vous déplacer dans le pays de la partie adverse.

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