Ces chiffres suivent la tendance ébauchée et présentée dans les ventes de gros, cf. supra « Ventes de gros, volume ». Intéressons-nous maintenant au circuit de ces ventes de détail. 2.2.2. / Les ventes de détail en volume : Les ventes, en 2004, en GSA représentent 55 % du total, les ventes en GSS, 45 %. On a donc une prépondérance des ventes effectuées en GSA. Cependant, ces dernières se désintéressent petit à petit du CD et tendent à allouer, désormais, sa place au DVD, car jugé plus rentable1. Il est désormais acquis que les majors se sont dangereusement liées aux GSA et se sont rendues par trop dépendantes de la grande distribution, quitte à étouffer la diversité de l’offre pour la concentrer sur les meilleures ventes. Alain Artaud du *label Capitol (groupe EMI-Virgin) dénonce, en outre, la surpuissance de la grande distribution et son empressement à ne prendre « que la frange la plus rentable » du catalogue des maisons de disques2. Pour le premier trimestre 2005, on note que la légère baisse du poids des GSA constatée en 2004 n’aura pas duré bien longtemps : en effet, les ventes laissent apparaître un retour de la suprématie des GSA et de la grande distribution pour les ventes de CD. Ces dernières reprennent en effet des parts de marché aux GSS avec 16,3 millions d’unités vendues, tous supports confondus, au premier trimestre 2005 contre 13,7 millions à la même période de 2004, soit + 19 % %. Le volume des ventes des GSS reste stable en volume avec 11,6 millions d’unités vendues au premier trimestre 2005, comme en 2004. Pour 2005, cela donne respectivement : 58,4 % de PDM pour les GSA et 41,6 % pour les GSS contre 54,1% et 45,9 % au premier trimestre 2004. En 2005, les ventes d’albums progressent dans chaque type de point de vente. Les ventes de singles progressent en GSA (+ 2,3 %) mais régressent, fortement, en GSS (- 15,4 %). Elles se concentrent d’ailleurs très fortement sur le top 100, i.e. les 100 meilleures ventes alors que les ventes d’albums, elles, se concentrent moins fortement qu’en 2003 (ce qu’il faut traduire par : il y a de nouveaux entrants dans le secteur des « formats longs » aussi appelés albums). La hausse des ventes d’albums se réalise surtout en GSA. Néanmoins, il semble utile de rappeler, comme dit précédemment, que les GSA se désintéressent progressivement du support CD. Il y a donc des opportunités à prendre pour les GSS. Par ailleurs, une étude de l’institut Forrester Research3 indique que les ventes de DVD vont commencer à baisser à partir de 2007. Cette inquiétude est relayée dans d’autres articles, qui annoncent aussi cette arrivée à maturité du DVD4 ainsi que le développement futur de la vidéo en ligne (V.O.D. – Video On Demand)5.
1
LSA, # 1 865 Télérama, # 2 766) 3 L’Usine Nouvelle, # 2 888 4 Le Nouvel Economiste, # 1288 5 cf. « La mutation du secteur de la location vidéo », étude pour la D.R.E.E., Candice Morrissey, ci. in « Problèmes économiques », # 2 867, janvier 2005 2