linguistique, a enseigné la grammaire française, à tous les niveaux du cursus de Lettres Modernes, à l’Université de Lille III. Ses recherches portent essentiellement sur la sémantique, et plus particulièrement celle du groupe nominal ; elle a publié notamment deux ouvrages consacrés au nom propre et de nombreux articles sur les démonstratifs.
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ISBN 978-2-7080-1305-6
9 782708 013056
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Marie-Noëlle Gary-Prieur, ancienne élève de l’ENS, agrégée de Lettres et docteur d’Etat en
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L’ouvrage devrait ainsi permettre à quiconque s’intéresse à l’apprentissage et à l’enseignement de la langue de se faire une idée claire du fonctionnement du système des déterminants du français. On sait que les déterminants sont l’une des principales difficultés rencontrées par ceux qui apprennent le français : une compréhension globale du fonctionnement de ce système complexe les aidera donc à manier plus facilement ces « petits mots ».
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Après avoir délimité sur des bases distributionnelles la catégorie des déterminants, ce livre propose un ensemble cohérent de définitions sémantiques permettant d’expliciter les instructions données par chaque déterminant pour actualiser le sens du nom introduit dans l’énoncé. Ces définitions sont formulées à partir de l’observation et de la comparaison systématiques des propriétés syntaxiques des différents déterminants dans les phrases. Elles tiennent compte des très nombreuses analyses récentes que les linguistes – dont l’auteur – ont consacrées à ce domaine de la grammaire.
LES DÉTERMINANTS DU FRANÇAIS
Les déterminants, ces petits mots qu’on croit parfois « vides de sens », jouent au contraire un rôle fondamental dans l’interprétation d’un énoncé : ce sont eux qui règlent le mode de construction des référents des groupes nominaux.
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Collection L’ESSENTIEL FRANÇAIS dirigée par Catherine Fuchs La conséquence en français, par Charlotte Hybertie La concession en français, par Mary-Annick Morel Les ambiguïtés du français, par Catherine Fuchs Les expressions figées en français, noms composés et autres locutions, par Gaston Gross Les adverbes du français, le cas des adverbes en -ment, par Claude Guimier Les formes conjuguées du verbe français, oral et écrit, par Pierre Le Goffic L’espace et son expression en français, par Andrée Borillo Les constructions détachées en français, par Bernard Combettes L’adjectif en français, par Michèle Noailly Les stéréotypes en français, par Charlotte Schapira L’intonation, le système du français, par Mario Rossi Le français en diachronie, par Christiane Marchello-Nizia La cause et son expression en français, par Adeline Nazarenko Les noms en français, par Nelly Flaux et Danielle Van de Velde Le subjonctif en français, par Olivier Soutet La construction du lexique français, par Denis Apothéloz La référence et les expressions référentielles, par Michel Charolles Le conditionnel en français, par Pierre Haillet Dictionnaire pratique de didactique du FLE, E par Jean-Pierre Robert La variation sociale en français, par Françoise Gadet La préposition en français, par Ludo Melis Le gérondif en français, par Odile Halmøy Le nom propre en français, par Sarah Leroy Outils et ressources électroniques pour le français, par Benoît Habert Les dictionnaires français, outils d’une langue et d’une culture, par Jean Pruvost Le temps de l’indicatif en français, par Gérard Joan Barceló et Jacques Bres Les verbes modaux en français, par Xiaoquan Chu Le discours rapporté en français, par Laurence Rosier Construire des bases de données pour le francais, par Benoît Habert Les expressions verbales figées de la francophonie, par Béatrice Lamiroy (dir.) Dernièrement parus : Rédiger un texte académique en français, par Sylvie Garnier et Alan D. Savage. Dictionnaire des verbes du français actuel,l par Ligia Stela Florea et Catherine Fuchs Les variétés du français parlé dans l'espace francophone. Ressources pour l'enseignement, par Sylvain Detey, Jacques Durand, Bernard Laks et Chantal Lyche (Dir.) Approches de la langue parlée en français, Nouvelle édition, par Claire Blanche-Benveniste
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Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Toute représentation, reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Par ailleurs, la loi du 11 mars 1957 interdit formellement les copies ou les reproductions destinées à une utilisation collective. © Editions Ophrys, Paris, 2011 Imprimé en France ISBN 978-2-7080-1305-6 Editions Ophrys, 25 rue Ginoux, 75015 Paris / www.ophrys.fr
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TABLE DES MATIÈRES Notations .......................................................................................................... XI Introduction ....................................................................................................... 1 Chapitre I : Qu’est-ce qu’un déterminant ? ......................................................5 1. Définir les déterminants ................................................................................... 5 1.1. Définition distributionnelle ...................................................................... 5 1.2. Classe distributionnelle et classe lexicale .................................................... 7 1.3. Deux sous-catégories de déterminants ....................................................... 8 2. Le sens instructionnel des déterminants............................................................ 9 2.1. GN et référence......................................................................................... 9 2.2. Sens conceptuel et sens instructionnel ....................................................... 9 3. Les déterminants et la détermination du nom................................................. 12 3.1. Déterminants et nombre ......................................................................... 12 3.2. Déterminants et compléments ................................................................ 14 3.2.1. Les adjectifs qualificatifss .................................................................... 14 3.2.2. Les compléments à droite du nom ....................................................... 15 4. Conclusion..................................................................................................... 16 Chapitre II : Les articles ................................................................................17 1. Un et du : le dénombrable (comptable) et le non-dénombrable (massif ) ......... 18 1.1. Les deux un............................................................................................. 18 1.2. Le comptable et le massiff ........................................................................ 19 1.3. Du se définit hors de la catégorie du nombre........................................... 20 1.4. Le passage du comptable au massif, et inversement ................................. 21 2. Un et le : l’indéfini et le défini ........................................................................ 24 2.1. Lee présuppose l’existence du référent du GN ........................................... 25 2.2. Lee pose qu’on considère la totalité du référent ......................................... 28 2.3. Les interprétations génériques de un et lee ................................................ 31 2.3.1. La généricité : une propriété de l’article, du GN ou de la phrase ? ......... 31 2.3.2. Un particularise et le généralise.......................................................... e 34 VII
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3. Less et dess : le pluriel opposé au singulier.......................................................... 37 3.1. Dissymétrie morphologique .................................................................... 37 3.2. Dissymétrie sémantique : les interprétations génériques........................... 39 4. L’absence d’article........................................................................................... 43 4.1. Le référent du GN est déterminé autrement ............................................ 44 4.1.1. Les noms propres................................................................................ 45 4.1.2. Les noms en emploi autonymiquee ....................................................... 46 4.1.3. Les énumérations............................................................................... s 46 4.1.4. L’apostrophee ...................................................................................... 47 4.2. Le concept nominal n’est pas actualisé..................................................... 48 4.2.1. Nom attribut et apposition................................................................. 48 4.2.2. Nom en position de complément caractérisant...................................... t 49 4.2.3. Nom qui appartient au prédicat verbal............................................... l 49 4.2.4. Constructions productives................................................................... s 50 5. Conclusion : défini et indéfini ........................................................................ 51 Chapitre III : Les déterminants définis ............................................................ 53 1. Les possessifs .................................................................................................. 53 1.1. Les possessifs et la catégorie de la personne .............................................. 55 1.1.1. Mon N, ton N : une référence déictique............................................. e 55 1.1.2. Son N : une référence anaphoriquee .................................................... 56 1.1.3. Effets de senss ..................................................................................... 58 1.2. Possessif et article défini .......................................................................... 59 1.2.1. Hypothèse de description : Poss N1 = le N1 de N2 ............................. 59 1.2.2. La relation marquée par de................................................................ 60 1.2.3. La possession inaliénable.................................................................... e 62 1.3. Conclusion ............................................................................................. 63 2. Les démonstratifs ........................................................................................... 64 2.1. Les différences entre le démonstratif et l’article défini .............................. 64 2.1.1. Argument historique.......................................................................... e 64 2.1.2. Le rôle de N dans la détermination du référent du GN N ........................ 65 2.1.3. Condition d’unicité vs. instruction de distinction ................................ 66 2.1.4. Les conditions de reprise : un Ni … le Ni vs. un Ni … ce Ni ............... 67 VIII
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Table des matières
2.2. L’incomplétude du démonstratif.............................................................. f 68 2.2.1. Hypothèse de description .................................................................... 68 2.2.2. L’asymétrie des personnes du discours................................................... s 69 2.2.3. Les indices complétant l’instruction d’identification du démonstratiff ..... 70 2.2.4. Conclusion ........................................................................................ 73 2.3. Effets de sens ........................................................................................... 74 2.3.1. La ‘fonction expressive’ du démonstratiff ............................................... 74 2.3.2. La ‘fonction conative’ du démonstratiff ................................................ 76 2.4. Démonstratif et référence générique........................................................ 77 2.4.1. Généralisation déictiquee .................................................................... 77 2.4.2. Reprise d’un référent général............................................................... l 78 2.4.3. Reprise généralisante.......................................................................... e 78 2.4.4. Généralisation discursive.................................................................... e 78 3. Conclusion..................................................................................................... 79 Chapitre IV : Les déterminants indéfinis........................................................81 1. Problèmes généraux........................................................................................ x 81 1.1. Distributions : la frontière entre déterminants et adjectifs ....................... 81 1.2. Le sens de l’étiquette ‘indéfini’ .............................................................. 84 2. Les quantifieurs .............................................................................................. 86 2.1. Les numéraux cardinaux.......................................................................... 86 2.1.1. Propriétés morphologiquess .................................................................. 87 2.1.2. Propriétés sémiotiquess ........................................................................ 87 2.1.3. Définition des déterminants numéraux cardinauxx ............................... 89 2.1.4. La combinaison défini + numéral ...................................................... 90 2.2. Les quantifieurs approximatifs ................................................................. 91 2.2.1. Quelque vs. un/du ........................................................................... 92 2.2.2. Quelques vs. plusieurs...................................................................... 94 2.2.3. Certains vs. quelques et plusieurs...................................................... 95 2.2.4. Divers et différents vs. certains.......................................................... 96 2.2.5. Divers vs. différents .......................................................................... 97 2.2.6. Conclusion : définition du micro-systèmee ............................................ 98
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2.3. Les déterminants de la quantité nulle ...................................................... 98 2.3.1. Négation d’une présence (aucun, nul) vs. affirmation d’une absence (zéro) .......................................................................... 99 2.3.2. Singulier ((aucun, null) vs. choix du nombre (zéro ( o) ............................ 101 2.3.3. Emplois prédicatifs ((nul, zéro vs. aucun) n .......................................... 102 2.3.4. Interprétations génériques ((zéro vs. aucun, nul) l ................................ 103 3. Les déterminants de la référence distributive (chaquee et tout) t ........................ 103 3.1. Monde réel (chaque) e vs. monde possible (tout) t ....................................... 105 3.2. Particularisation (chaque) e vs. généralisation (tout) t .................................. 106 3.3. Conclusion ........................................................................................... 107 4. Les déterminants de la référence illocutoire (quel ? et quel !) ! .......................... 107 4.1. Quel ??.................................................................................................... 108 4.2. Quel ! .................................................................................................... 110 5. Un déterminant de la référence individualisante : tel..................................... l 111 5.1. Tel et un ................................................................................................ 112 5.2. Les structures à redoublement (tel et tel, tel ou tel) l ................................ 114 6. Conclusion ................................................................................................... 116 Conclusion ...................................................................................................... 117 Annexe : Liste des définitions (instructions référentielles ........................... 121 Repères bibliographiques ............................................................................... 123 Glossaire.......................................................................................................... 129 Index ............................................................................................................ 135
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NOTATIONS Pour ne pas alourdir la présentation, j’ai choisi de faire précéder les exemples par des lettres ((a), (b), etc.) à l’intérieur de chaque paragraphe. Les exemples que je donne sont presque tous des énoncés que j’ai construits ; pour les quelques énoncés attestés dont j’ai eu besoin, j’ai seulement indiqué le nom de leur auteur. Voici la liste des abréviations utilisées : GN : groupe nominal *
: signe précédant les énoncés jugés inacceptables
pp
: élément de sens présupposé
p
: élément de sens posé (par opposition à pp)
⇒
: élément de sens impliqué par un autre
#
: différent de (s’oppose à =)
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INTRODUCTION On a beaucoup écrit sur les déterminants. Il n’est donc pas inutile de situer clairement, pour commencer, le propos et les limites de ce nouveau livre. Il s’agit évidemment, dans le cadre de la collection où il paraît, de tenter une synthèse 1 de ce que les linguistes qui ont travaillé sur les déterminants peuvent actuellement proposer comme description de cette catégorie de la grammaire française. Ce livre a pour origine un cours qui traçait, pour des étudiants de FLE, un panorama des déterminants français, avec en arrière-plan l’idée de permettre à ces étudiants de maîtriser l’emploi de ces formes. Mon objectif, en rédigeant ce travail, a été de formuler, pour chacun des déterminants pris en compte, une définition explicite des instructions que ce déterminant donne sur la manière d’actualiser le nom qu’il introduit dans un GN. La perspective est donc sémantique et plus précisément, s’agissant des déterminants, référentielle. Mais il ne s’agit pas pour autant de formuler simplement des ‘intuitions sur le sens’. Chacun sait bien que le sens n’est pas directement accessible, et qu’il se construit à travers les relations formelles qui constituent le système de la langue. J’ai donc travaillé dans une double perspective formelle et sémantique, en essayant d’appuyer systématiquement mes hypothèses de description sémantique sur le comportement syntaxique des unités décrites,
1. L’objectif est comparable à celui de Leeman (2004). Ces deux ouvrages sont complémentaires : D. Leeman insiste beaucoup plus que moi sur les tests syntaxiques permettant de mettre en évidence les propriétés des déterminants. Elle ne cherche pas, par contre, à proposer des définitions explicites des différentes unités envisagées. 1
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et sur les oppositions qui permettent de dégager la valeur de chacune d’entre elles. Les définitions que j’élabore dans ce livre sont, dans la plupart des cas, fondées sur diverses analyses proposées pour tel déterminant par tel(s) linguiste(s), et je donne naturellement toutes les références nécessaires pour se reporter au détail de ces analyses. Pour deux déterminants, toutefois, il s’agit de descriptions (partiellement, bien sûr) originales : le démonstratif, et l’indéfini zéro. J’ai délibérément choisi de décrire l’usage actuel du français, ce qui me conduit d’une part à exclure des unités généralement prises en compte dans les grammaires, mais dont le fonctionnement comme déterminant relève d’un état révolu de la langue (maint, t certain), d’autre part à inclure dans les ‘déterminants de la quantité nulle’ le mot zéro, qui ne figure généralement pas dans les grammaires, mais qui prend actuellement une importance croissante dans l’usage quotidien de la langue. Le chapitre I est consacré à la mise en place du cadre théorique dans lequel se situent les chapitres suivants (sémantique référentielle), et à la délimitation, à partir de critères distributionnels et morphologiques, de la catégorie qui sera présentée ici sous l’étiquette ‘déterminants’. En effet, on peut constater que les éléments rassemblés sous le nom de ‘déterminants’, dans les grammaires et les travaux de linguistique consacrés à cette question, ne sont pas les mêmes d’un ouvrage à l’autre. Il est important de comprendre pourquoi, et de préciser exactement les contours que j’attribue dans ce livre à la catégorie dont je traite. Le chapitre II est consacré aux articles, ce qui est une conséquence directe de la perspective adoptée : les articles, en effet, sont les unités qui donnent les instructions référentielles les plus simples ; c’est donc à partir d’eux qu’on peut mettre en place de la façon la plus claire possible l’opposition entre ‘défini’ et ‘indéfini’, qui détermine la suite du plan. Le chapitre III est consacré aux déterminants définis (possessifs et démonstratifs), qui sont étudiés par opposition à l’article le, pour dégager les propriétés qu’ils ajoutent à une simple référence définie. Le chapitre IV traite des déterminants indéfinis. J’examine d’abord les problèmes spécifiques que pose cette catégorie, avant de proposer une sousclassification des indéfinis retenus, fondée sur le type de référence construite 2
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Introduction
par les éléments de chaque sous-catégorie. Certaines de ces sous-catégories sont très classiques, et se retrouvent dans d’autres grammaires, même si elles ne regroupent pas toujours les mêmes éléments (les ‘numéraux cardinaux’, les ‘quantifieurs approximatifs’), d’autres constituent des tentatives originales (quels ? et quel ! sont regroupés sous l’étiquette ‘déterminants de la référence illocutoire’, tell est présenté comme l’unique représentant de la catégorie ‘référence indéfinie particularisante’).
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Chapitre I
QU’EST-CE QU’UN DÉTERMINANT ? Le terme de ‘déterminant’ est relativement récent dans l’histoire de la grammaire. Il s’installe très progressivement dans le métalangage grammatical à partir du milieu du siècle dernier : il apparaît, par exemple, dans WagnerPinchon (1962), mais on ne le trouve pas par contre dans la Grammaire Larousse du Français Contemporain (1964). Ce qu’on appelle aujourd’hui couramment les ‘déterminants démonstratifs’ se retrouvent, dans bien des grammaires sous l’étiquette ‘adjectifs démonstratifs’. Et même si la catégorie des déterminants semble maintenant bien installée dans la terminologie officielle, comme en témoigne par exemple la formulation des sujets de concours, il reste à préciser quels rapports elle entretient avec celle des ‘articles’ et des ‘adjectifs’. Avant de proposer une étude des déterminants du français, il convient donc de s’entendre sur une définition de cette catégorie.
1. Définir les déterminants 1.1. Définition distributionnelle Contrairement à d’autres termes utilisés en linguistique (‘morphème’ ou ‘adjectif ’, par exemple, qui sont spécialisés dans le métalangage grammatical), le mot déterminant appartient au langage courant : c’est le participe présent du verbe déterminer. Et l’usage de ce mot dans le métalangage grammatical n’est pas sans rapport avec son usage courant : les déterminants, bien sûr, déterminent le nom. Mais il faut se méfier, justement, du caractère très vague du sens courant de déterminer : en effet, il n’y a pas que les déterminants qui déterminent le nom. Comparons par exemple les énoncés (a) et (b) : 5
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(a) Sur la gauche, on apercevait dess arbres. (b) Sur la gauche, on apercevait des grandss arbres roux qui s’inclinaient jusqu’au fleuve.
L’interprétation du GN qui est en position de complément d’objet du verbe apercevoirr repose essentiellement sur le sens lexical du nom arbre. Mais l’énoncé (b) donne des arbres aperçus une détermination plus précise que (a) : on sait non seulement, comme dans (a), qu’il y a plusieurs arbres, mais aussi qu’ils sont disposés d’une certaine façon, qu’ils ont une certaine taille et une certaine couleur. La détermination d’un nom dépend de tous les éléments qui se combinent avec lui dans le GN dont il est la tête. La différence entre les éléments qu’on appellera ‘déterminants’ (comme des) s et les autres (par exemple adjectifs, comme grandss et roux, ou relatives comme qui s’inclinaient…) est que les premiers sont à la fois nécessaires et suffisants pour déterminer un nom dans le cadre d’une phrase. L’énoncé (a) montre que dess suffit à permettre la construction d’un GN : le GN complément, dans (a), s’obtient en supprimant tous les éléments qui déterminent arbress dans (b), sauf des. L’énoncé (c) montre qu’on ne peut pas poursuivre plus loin la simplification : (c)*Sur la gauche, on apercevait arbres.
La comparaison de ces trois énoncés montre que la forme dess joue, dans la construction du GN à l’intérieur d’une phrase, un rôle spécifique, différent par exemple de celui que joue grandss dans (b). C’est sur ce rôle qu’est fondée la définition de la classe à laquelle renvoie le terme technique de ‘déterminant’. Définition : On appelle « déterminant » un élément dont la présence à la gauche d’un nom commun est obligatoire en français 1 pour que le GN soit bien formé dans le cadre de la phrase. 2
Il s’agit là d’une définition distributionnelle, c’est-à-dire formelle et syntaxique : elle caractérise la classe des déterminants par leur position dans le cadre du GN, lui-même défini dans celui de la phrase. Le terme de 1. Ce n’est pas le cas dans toutes les langues. En latin, par exemple, le nom peut constituer à lui seul un GN. C’était encore le cas quelquefois en ancien français. Les articles se sont installés progressivement au cours de l’histoire du français. 2. Dans un énoncé qui n’a pas la forme canonique d’une phrase, un nom commun peut se rencontrer sans déterminant (attention, brouillard.). d L’absence de déterminant est de règle la plupart du temps devant un nom propre (Sur la gauche, on apercevait Pierre). e 6
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Qu’est-ce qu’un déterminant ?
‘déterminant’ s’est d’ailleurs installé dans la grammaire sous l’influence de la linguistique distributionnelle. 1.2. Classe distributionnelle et classe lexicale Les unités de la langue qui relèvent de la définition qu’on vient de donner se retrouvent, dans les grammaires qui n’emploient pas le terme de ‘déterminant’, aux chapitres intitulés ‘articles’ (le, un, du,…) et ‘adjectifs déterminatifs’ (ce, mon, quelques,…) 3. Mais la catégorie distributionnelle des déterminants n’inclut pas seulement les articles et les adjectifs déterminatifs. Elle inclut également des expressions complexes, comme l’illustre la série d’exemples suivants : (a) (b) (c) (d) (e) (f ) (g)
J’ai acheté dess pommes vertes. J’ai acheté un kilo dee pommes vertes. J’ai acheté un petit kilo dee pommes. J’ai acheté trop dee pommes. J’ai acheté beaucoup trop dee pommes. J’ai acheté tout un cageot dee pommes. J’ai acheté plus que tu ne peux imaginer dee pommes.
Toutes les expressions soulignées dans (b)-(g) occupent la même place et jouent le même rôle que l’article dess de (a). Et si on compare (a) et (b), on voit que l’adjectif qualificatif vertes s’accorde avec pommess (contrairement à petit qui, dans (c), s’accorde avec kilo), ce qui prouve que c’est bien pommess qui est le nom tête du GN, et non pas kilo. On appellera ces expressions ‘déterminants complexes’, ou ‘déterminants construits’. Ces déterminants se construisent essentiellement à partir d’un adverbe (trop, beaucoup, peu, énormément,…) t ou d’un GN (un kilo, une rangée, un cageot,…) t suivis de de. Le nom ou l’adverbe qui figure dans le déterminant complexe peut lui-même se construire avec d’autres éléments, comme le montrent (c) et (f ) pour les noms, (e) et (g) pour les adverbes. La classe distributionnelle des déterminants comporte donc des éléments hétérogènes, dont certains (les articles et les adjectifs déterminatifs) sont des unités lexicales simples et d’autres des constituants syntaxiquement complexes. Ces derniers, contrairement aux autres, forment une classe 3. On retrouve l’idée de détermination dans l’étiquette ‘adjectif déterminatif ’, cette catégorie d’adjectifs étant opposée à celle des ‘adjectifs qualificatifs’ qui, comme grandd ou roux, ajoutent un élément de sens au nom, sans être nécessaires à la construction du GN. 7
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ouverte, dont on ne peut pas énumérer les éléments : n’importe quel nom désignant un contenant peut remplacer cageott dans (f ), par exemple (un sac de pommes, un panier de pommes, un camion de pommes, un tombereau de pommes, etc.), et comme tous ces noms peuvent être eux-mêmes construits avec des adjectifs variés, on se rend compte facilement que les possibilités de combinaisons sont illimitées. Il est important de connaître la possibilité de construire librement ce type de déterminants, notamment pour bien se rendre compte que, dans des énoncés comme (b) et (c), ce n’est pas kilo, mais pommes, qui est le nom tête du GN. Mais dans la suite de ce livre, je me limiterai à la présentation des déterminants qui sont des unités lexicales morphologiquement simples. La définition proposée ci-dessus est donc trop large pour mon propos : pour l’y adapter, il suffit de remplacer le terme général très vague élémentt par unité lexicale morphologiquement simple. 1.3. Deux sous-catégories de déterminants Dans la catégorie lexicale ainsi délimitée, une sous-catégorisation peut être établie sur des bases distributionnelles entre ‘déterminants spécifiques’ et ‘déterminants complémentaires’. 4 Les premiers se caractérisent par deux propriétés : 1) ils se placent toujours avant le substantif, ce sont des proclitiques ; 2) ils ne peuvent pas se combiner entre eux. Cette sous-classe comporte les articles, les possessifs et les démonstratifs. Inversement, les déterminants complémentaires ont deux distributions possibles et peuvent se combiner aux déterminants spécifiques. On comparera : (a) Deuxx candidats se sont présentés. (b) Les candidats retenus sont deux. x (c) Mess amis sont arrivés. (d) *Les amis arrivés sont mes. (e) Mes deuxx amis sont arrivés. (f )*Mes * cess amis sont arrivés.
4. On peut se reporter, sur ce point, à la grammaire de Wagner et Pinchon. 8
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Qu’est-ce qu’un déterminant ?
Cette distinction commande l’ordre dans lequel je présenterai les différents types de déterminants : je traiterai d’abord les déterminants spécifiques (ch. II et III) puis les complémentaires (ch. IV).
2. Le sens instructionnel des déterminants Cette définition formelle de la classe des déterminants doit être complétée par une présentation du rôle particulier que jouent les unités de cette classe dans la construction du sens du GN. Les déterminants, en effet, ne se caractérisent pas uniquement par leur distribution dans le GN, mais aussi par leur contribution fondamentale à la référence de ce GN. 2.1. GN et référence Dans un énoncé, les GN sont la plupart du temps utilisés pour faire des actes de référence, c’est-à-dire pour mettre le discours en relation avec les entités du monde sur lesquelles porte ce discours. Il y a trois types de GN, et la référence s’établit de façon différente pour chacun d’eux. Si le GN est un pronom, la référence se fait par deixis (par exemple je, tu) ou par anaphore (il,l par exemple, renvoie à un GN qui a introduit précédemment le référent dans le discours). Si le GN est un nom propre, la relation référentielle s’établit en fonction des connaissances préalables des interlocuteurs. Le locuteur n’emploie un Np que s’il peut faire l’hypothèse que le destinataire de l’énoncé sait qui est l’individu correspondant à ce nom propre ; dans Pierre est arrivé, é Pierre désigne le seul individu qui, dans une situation donnée d’énonciation, porte le nom Pierre. Dans un GN dont le nom tête est un nom commun, la référence s’établit en combinant le sens du nom et celui du déterminant ; deux sens qui, nous allons le voir, ne sont pas de même nature. 2.2. Sens conceptuel et sens instructionnel Un nom commun a ce qu’on appelle un ‘sens conceptuel’ : la connaissance du sens du nom oriente l’esprit vers une certaine catégorie d’objets du monde. Par exemple, je ne peux pas utiliser indifféremment le nom arbre et le nom fleur, car chacun correspond à une classe référentielle différente : les propriétés qu’un objet du monde doit vérifier pour être désigné à l’aide 9
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Les déterminants du français
du nom arbre ne sont pas les mêmes que celles qu’un objet du monde doit vérifier pour être désigné à l’aide du nom fleur. La spécification des propriétés requises constitue ce qu’on peut appeler la ‘définition’ du nom dans le lexique (ou son ‘sens lexical’). La connaissance du sens lexical des noms permet d’expliquer pourquoi les énoncés (a) et (b), par exemple, sont inacceptables : (a) *J’ai mis le bouquet d’arbres dans le vase. (b) *Les écureuils grimpent aux fleurs.
Mais, sauf dans des conditions très particulières sur lesquelles nous reviendrons plus loin 5, le nom seul ne permet pas d’accomplir un acte de référence. En effet, le même nom fleur peut être utilisé aussi bien pour désigner la rose qui est en face de moi sur la cheminée, la totalité des marchandises vendues sur le marché aux fleurs de la ville, un bouquet dessiné sur tel livre, l’ensemble de toutes les fleurs passées, présentes et futures, etc. Hors de tout discours, le sens du nom reste virtuel. Pour utiliser le nom fleurr dans un discours, qui est un événement singulier, il faut actualiser ce sens, c’est-à-dire restreindre l’ensemble de toutes les références virtuelles possibles du nom à l’unique référence qui convient à la situation actuelle du discours. Et c’est là précisément le rôle du déterminant : dire qu’il détermine le sens du nom, c’est dire qu’il restreint l’étendue du sens conceptuel de ce nom pour l’adapter à la situation du discours. C’est Bally qui, l’un des premiers, a mis en évidence ce rôle, montrant que ce que nous appelons aujourd’hui les déterminants actualisent le sens du nom 6 : Bally a défini l’actualisation comme l’opération qui permet de passer de la langue (système de signes pourvus de sens) au discours (événement au cours duquel un locuteur utilise la langue pour produire un énoncé). On comparera par exemple les énoncés suivants, utilisant tous le nom fleur : (c) (d) (e) (f )
Cueille cette fleur. r J’ai mis quelques fleurss dans un vase. J’ai dessiné trois fleurs. J’aime les fleurs.
Les GN soulignés renvoient tous à la même catégorie référentielle, correspondant au sens conceptuel du nom fleur, mais ce sens n’est pas actualisé 5. Chapitre II, § 4. 6. Cff Bally (1932). 10
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Qu’est-ce qu’un déterminant ?
de la même façon dans chacun des quatre énoncés. Dans (c), le référent du GN est un individu singulier de la catégorie, identifié par la situation ; dans (d), il s’agit d’un groupe d’éléments de la catégorie dont le nombre n’est pas spécifié ; dans (e), c’est un groupe dont le nombre est spécifié ; dans (f ), c’est un référent général (tous les objets répondant à la définition du nom fleur). r Les GN dont le nom tête est fleur n’ont donc pas, dans les quatre énoncés ci-dessus, le même référent, et c’est au déterminant qu’il faut attribuer les différences observées, puisque le nom, lui, ne change pas de sens. Pour caractériser le rôle que joue le déterminant dans la construction de la référence actuelle du GN, on dira qu’il a un ‘sens instructionnel’ : cela signifie qu’il donne au destinataire de l’énoncé des instructions sur la manière de construire, à partir du sens lexical du nom, le référent du GN. 7 Ce terme de sens instructionnell vise à représenter le fait que la contribution du déterminant au sens d’un GN n’est pas de nature conceptuelle ; les informations qu’il apporte sur le sens du GN ne sont pas du même type que celles qu’apporte le nom. On a parfois utilisé, dans la tradition grammaticale, une opposition entre ‘mots pleins’ et ‘mots vides’, et rangé les déterminants dans la seconde catégorie. Il ne faut pas prendre ce genre d’opposition au pied de la lettre : ce n’est pas parce que les déterminants ont un sens différent de celui des noms qu’ils n’ont pas de sens, comme le laisse entendre l’étiquette de ‘mot vide’. On vient de voir que les déterminants contribuent de façon cruciale à l’interprétation sémantique d’un GN : ce sont eux qui assurent l’actualisation du sens du nom dans le discours. Il est vrai, bien sûr, que si on les considère dans la langue, isolés du discours, un nom est associé à des intuitions sémantiques plus nettes qu’un déterminant : fleur évoque à lui seul une idée pour tout locuteur français, ce qui n’est pas le cas de le ou de cette. Mais si on veut construire un énoncé, le nom ne peut pas plus se passer du sens du déterminant que le déterminant de celui du nom, car c’est la combinaison des deux qui rend la référence possible : (g) *Les sont belles. (h) *Fleurs sont belles. 7. C’est Oswald Ducrot qui a proposé le premier cette notion de sens instructionnel, depuis très largement reprise (voir Ducrot (1980). On peut lire à ce propos le chapitre 1 de Kleiber (1999), qui met bien en place les différents types de sens. 11
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On a peut-être l’impression de comprendre mieux (h) que (g), mais c’est une erreur : on ne sait pas plus dans un cas que dans l’autre de quoi il s’agit (à qui est attribuée la propriété être belles ?) Les chapitres qui suivent tenteront d’expliciter les instructions référentielles attachées à chacun des déterminants du français actuel; la connaissance de ces instructions est en effet la condition fondamentale d’un usage correct de ces unités. Mais auparavant, il faut encore s’arrêter sur un point important : la possibilité d’une corrélation entre le déterminant et les autres constituants qui se rattachent au nom dans un GN.
3. Les déterminants et la détermination du nom Comme on l’a déjà signalé plus haut, les déterminants ne sont pas seuls à assurer la détermination du nom, c’est-à-dire le passage de la ‘référence virtuelle’ du nom à la ‘référence actuelle’ du GN. 8 Il y a aussi le nombre et différents types de compléments qui peuvent contribuer à la détermination du nom. Il faut donc préciser le rôle du déterminant lui-même par rapport à ces autres constituants du GN. 3.1. Déterminants et nombre L’opposition entre singulier et pluriel est une propriété du GN et non, comme c’est le cas de l’opposition entre masculin et féminin, une propriété lexicale du nom. Si la catégorie du genre est définie dans le lexique, celle du nombre l’est dans le discours, car elle dépend de la référence. On voit bien la différence si on compare les exemples suivants : (a) J’ai vu une girafe. (b) J’ai vu un caméléon. (c) J’ai vu des girafes.
Le genre des GN compléments dans (a) et (b) est indépendant de leur référent dans une situation de discours donnée : que l’animal aperçu soit un mâle ou une femelle n’intervient pas puisqu’en français, les noms girafe et caméléon ne marquent pas la distinction du genre (contrairement par exemple au couple chien/chienne). e Par contre, le nombre des GN, dans (a) et (c), dépend des intentions de communication du locuteur dans une situation 8. L’opposition entre ‘référence virtuelle’ et ‘référence actuelle’ est proposée dans Milner (1982). Elle se rapproche de la théorie de l’actualisation de Bally. 12
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linguistique, a enseigné la grammaire française, à tous les niveaux du cursus de Lettres Modernes, à l’Université de Lille III. Ses recherches portent essentiellement sur la sémantique, et plus particulièrement celle du groupe nominal ; elle a publié notamment deux ouvrages consacrés au nom propre et de nombreux articles sur les démonstratifs.
www.ophrys.fr
ISBN 978-2-7080-1305-6
9 782708 013056
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Marie-Noëlle Gary-Prieur, ancienne élève de l’ENS, agrégée de Lettres et docteur d’Etat en
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L’ouvrage devrait ainsi permettre à quiconque s’intéresse à l’apprentissage et à l’enseignement de la langue de se faire une idée claire du fonctionnement du système des déterminants du français. On sait que les déterminants sont l’une des principales difficultés rencontrées par ceux qui apprennent le français : une compréhension globale du fonctionnement de ce système complexe les aidera donc à manier plus facilement ces « petits mots ».
LES DÉTERMINANTS DU FRANÇAIS
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Après avoir délimité sur des bases distributionnelles la catégorie des déterminants, ce livre propose un ensemble cohérent de définitions sémantiques permettant d’expliciter les instructions données par chaque déterminant pour actualiser le sens du nom introduit dans l’énoncé. Ces définitions sont formulées à partir de l’observation et de la comparaison systématiques des propriétés syntaxiques des différents déterminants dans les phrases. Elles tiennent compte des très nombreuses analyses récentes que les linguistes – dont l’auteur – ont consacrées à ce domaine de la grammaire.
LES DÉTERMINANTS DU FRANÇAIS
Les déterminants, ces petits mots qu’on croit parfois « vides de sens », jouent au contraire un rôle fondamental dans l’interprétation d’un énoncé : ce sont eux qui règlent le mode de construction des référents des groupes nominaux.
M.N. GARY-PRIEUR
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