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CHEZ LE MÊME ÉDITEUR t Les 1800 mots de base anglais, $ 3*7*¾3& t Anglais: les 3500 mots essentiels, $ #064$"3&/ $ 3*7*¾3& t Visa pour la certification d’anglais (CEC), + ."35*/ ) 0-%&/%03' t La grammaire anglaise au collège, 4 #&3-"/% %&-²1*/& t La grammaire anglaise au lycÊe, 4 #&3-"/% %&-²1*/& t La grammaire anglaise de l’Êtudiant, 4 #&3-"/% %&-²1*/& t Petit vocabulaire actuel anglais, " )03/ $ (044&5 t Petit vocabulaire actuel exercices anglais, $ (044&5 t Le mot et l’idÊe anglais 2, + 3&: $ #064$"3&/ " .06/0-06
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A Laura-Michelle, la jeune fille au pair qui a inspiré le personnage de Julia et fait partie de nos beaux souvenirs familiaux. (Avec mes excuses à son mari Shawn pour avoir inventé de toutes pièces le personnage de Nanuq pour les besoins de l’histoire !) A mes enfants, Marion, Robin et Laura
Contents / Table des matières FOREWORD/ PRÉAMBULE .................................................................
1
CHAPITRE 1
Maud – L’attente .................................................
5
CHAPTER 2
Julia – Arriving .......................................................
7
CHAPITRE 3
Maud – Premier jour ............................................
9
CHAPTER 4
Julia – First day ...................................................... 13
CHAPITRE 5
Florence .............................................................. 17
CHAPTER 6
Maud – The bear ................................................... 21
CHAPITRE 7
Martin – L’ours .................................................... 27
CHAPTER 8
Julia – Jogging ........................................................ 31
CHAPITRE 9
Claire – L’ours .................................................... 37
CHAPTER 10
Julia – The bear hunt ............................................... 43
CHAPITRE 11
Frédéric – L’escalade ............................................ 49
CHAPTER 12
Maud – The Olympics ............................................. 55
CHAPITRE 13
Florence – La neige .............................................. 59
CHAPTER 14
Claire – The bear fight ............................................. 65
CHAPITRE 15
Julia – Retrouvailles ............................................. 73
CHAPTER 16
Martin – The Inushuk .............................................. 79
CHAPITRE 17
Julia – Epilogue .................................................... 85
PROPOSITIONS DE TRADUCTIONS CHAPITRE 2
Julia – L’arrivée .................................................... 95
CHAPITRE 4
Julia – Première journée ....................................... 97
CHAPITRE 6
Maud – L’ours ..................................................... 101
CHAPITRE 8
Julia – Footing ..................................................... 107
CHAPITRE 10
Julia – La chasse à l’ours ...................................... 113
CHAPITRE 12
Maud – Les Jeux Olympiques ................................ 119
CHAPITRE 14
Claire – Le combat de l’ours ................................. 123
CHAPITRE 16
Martin – L’inushuk ............................................... 131
Foreword / Préambule
J
’ai eu envie d’écrire un roman pour ceux qui apprennent l’anglais et, de cette façon, de combiner mes deux métiers, mes deux passions, l’écriture et la transmission. J’ai été professeur d’anglais pendant de nombreuses années, j’ai donc essayé d’inventer une histoire qui pourrait permettre au lecteur de faire des progrès en anglais mais aussi de s’identifier à mes personnages, de trembler et de sourire avec eux. Pour cela, une solution évidente m’est venue à l’esprit : j’ai pensé mettre mon lecteur dans la même position que celle de mes enfants quand ils ont appris l’anglais avec une jeune fille au pair à la maison. C’est-à-dire en étant immergés dans cette langue avec pour aide le contexte des échanges, le peu de français que connaissait la jeune fille, l’entraide entre membres de la famille, autrement dit la traduction ou les explications en français… L’expérience ayant été agréable et bénéfique pour mes enfants, j’ai pensé que cela pouvait être une solution pour d’autres par le truchement de mon roman… Il faut maintenant que j’expose ma « méthode » pour mettre mon lecteur dans cette situation d’immersion : le livre est écrit en changeant régulièrement de point de vue et de langue. Cela permet de comprendre la situation d’abord en français, puis d’avoir en anglais une version, certes un peu différente, mais que la connaissance des faits aidera à comprendre. Ou à l’inverse, de mieux comprendre plus tard en français ce qui avait été présenté en anglais. Les chapitres sont en effet alternativement plutôt en français ou plutôt en anglais avec des interventions ponctuelles dans l’autre langue. J’ai également ajouté des notes de vocabulaire en bas de page. Et puis surtout, j’ai traduit à la fin les chapitres qui étaient majoritairement en anglais. Ceci permet d’adapter la lecture aux besoins de chacun. Il y a, me semble-t-il, quatre utilisations possibles de mon histoire : 1. On peut lire tout en français. Ni l’ancien professeur que je suis ni l’écrivain que je m’efforce d’être ne voient cette solution d’un très bon œil car l’un des buts de mon roman est quand même de
2
THE BAREFOOT GIRL
proposer de l’anglais, mais le lecteur est roi ! On peut toujours finir par cette solution pour connaître la fin de l’histoire. 2. Plus intéressant, on peut lire le chapitre d’abord en français pour le sens puis en anglais pour… l’anglais ! 3. On peut aussi lire d’abord en anglais puis en français pour confirmer ce qu’on a compris… 4. La dernière possibilité est de lire les chapitres anglais en anglais en ne regardant la traduction que lorsqu’on ne comprend pas ou que l’on a un doute… 5. En fait, il y a cinq solutions : on peut aussi faire un mélange de tout cela ! C’est donc une grande flexibilité de lecture que je propose… Enfin, je voulais rassurer mon lecteur potentiel. Il ne faut pas se décourager. On a toujours un peu de crainte au début, avant de commencer, on a l’impression qu’on ne va pas comprendre mais il faut persister : une fois dans le bain, les choses sont plus simples, on s’habitue petit à petit… c’est ce qui se passe dans la vie ! Et souvent, à la fin on se dit que somme toute, on a plutôt bien compris l’histoire… Il faut se faire confiance. De mon point de vue, il ne s’agit pas de forcément tout comprendre. L’essentiel est de suivre l’intrigue et de se faire plaisir. Il ne faut pas chercher nécessairement à tout clarifier et surtout pas mot à mot, plutôt essayer de se laisser emporter par le sens de l’histoire… il n’est d’ailleurs pas interdit de lire une deuxième fois en allant plus dans les détails, pour la langue… Je voulais enfin préciser un dernier point : j’ai essayé de faire en sorte que des lecteurs de niveaux assez différents puissent trouver leur compte dans cette lecture, j’ai donc mis des expressions moins courantes, plus soutenues ou plus spécialisées pour ceux qui ont déjà un bon niveau de compréhension, pour qu’ils apprennent eux aussi du vocabulaire ou des expressions idiomatiques… Lorsqu’on apprend une langue dans un contexte réel, dans la vie, il y a beaucoup de choses qu’on ne comprend pas et selon son niveau, on en retire des éléments de langage différents : c’est un peu ce qui devrait se passer avec The barefoot girl…
Foreword / Préambule
3
Par expérience, je sais que l’on peut avoir envie de progresser en anglais à des âges différents, pour des raisons diverses et j’aimerais que mon roman puisse être lu avec plaisir par des publics différents… Si on a envie de lire une histoire pour réviser son anglais plutôt que de faire des exercices de grammaire (ou en plus des exercices !) ou si l’on souhaite se remettre à l’anglais en douceur avant de voyager, on devrait pouvoir trouver de l’intérêt à lire The barefoot girl. Ou bien si l’on a envie de découvrir des aspects de la culture canadienne… En conclusion, c’est un livre pour tous et pour chacun… Enfin, pour presque tous : il faut quand même avoir quelques bases d’anglais. Dans tous les cas, je recommande vivement l’usage d’un carnet de vocabulaire pour y noter les mots nouveaux… Je sais, les professeurs ont des idées fixes, des marottes ! My pet obsession, my hobby-horse is the vocabulary notebook! Bonne lecture !
CHAPITRE 1
Maud – L’attente. «
J
’ai décidé de commencer un journal à partir d’aujourd’hui. (It’s called a diary in English.) Je suis tellement excitée ! Un peu inquiète aussi c’est vrai, mais surtout contente. C’est une véritable aventure. Personne dans mon école n’a jamais vécu une expérience aussi étrange… J’aurai plein de choses à raconter aux copines ! Ça va changer, d’habitude je ne sais pas trop quoi raconter et du coup, c’est toujours cette pimbêche de Marianne qui fait tout un plat de ses grands voyages et de ses rencontres avec des gens connus ou alors cette peste de Mélanie qui invente des trucs impossibles, des histoires qui lui sont même pas arrivées. Maintenant je saurai quoi leur dire, j’aurai quelque chose d’intéressant à expliquer… I really wonder what she is like… Je me demande aussi comment ça va changer notre vie. Je vois bien que maman est impatiente elle aussi et que papa se fait un peu de souci… Mais pour nous, pour Clairette et pour Martin, pour moi, dans la vie de tous les jours, comment ça va se passer ? Et si je ne l’aimais pas ? Je n’aime pas tout le monde, ça c’est sûr ! What if I didn’t like her at all? En tout cas, on a bien fait les choses, on avait tout bien préparé, des tas de dessins de nous trois, des collages et des photos, des poèmes que maman nous a fait écrire, un plan de la maison. Moi, si j’étais elle, j’aurais drôlement envie de venir chez nous ! D’ailleurs je suis presque jalouse de la chambre que papa lui a faite dans le garage. Elle a une entrée indépendante (maman dit que c’est important), et surtout sa salle de bain à elle. It’s a great room… Elle pourra même la laisser en désordre j’en suis sûre, personne ne lui dira rien… En plus, elle a une jolie vue
6
THE BAREFOOT GIRL
sur le jardin, elle se croira un peu chez elle, elle nous a dit qu’elle habitait elle aussi à la campagne… On verra bien… Wait and see, they say in English but it is hard to wait! Ce qu’il me tarde d’être à demain ! J’aimerais que le temps passe plus vite… » La fillette reposa son stylo et son regard s’échappa par la fenêtre et se mit à courir jusqu’à l’horizon. Il suivait les crêtes des volcans d’Auvergne qui barraient le paysage de leurs masses renflées et paisibles, caressait les herbes des champs au passage, faisait des bonds et des écarts, sautait par-dessus les haies, longeait les barbelés, laissait le passage aux troupeaux de vaches. Maud aimait le paysage de ce pays où elle vivait mais, depuis quelque temps, elle essayait d’imaginer les grands espaces dont sa mère lui avait parlé. Elles avaient regardé ensemble un livre avec de belles photos. Il y avait des arbres fiers et rouges, des animaux magnifiques, des lacs comme ceux d’ici mais tellement plus grands, de la neige comme ici mais tellement plus profonde… Devant ses yeux rêveurs, la campagne verdoyante prenait de l’ampleur, les coutures du paysage cédaient et l’horizon s’ouvrait. Elle voyait se former devant elle des forêts immenses et éclatantes de couleur, des paysages de neige et de glace à perte de vue, des lacs sans fin où glissaient des patineurs, des montagnes inhabitées, des nuées de grands oiseaux au long cours… Demain elle arriverait de son pays lointain, aujourd’hui c’est Maud qui rendait visite à ce pays. Dans sa tête. Il fallait bien tromper l’impatience… I must go to sleep now, pensa-t-elle. Et elle finit par s’endormir, un tourbillonnement silencieux derrière ses yeux fermés. C’était des feuilles d’automne, rouges et découpées, et qui dansaient doucement.
CHAPTER 2
Julia – Arriving.
S
he was restless. Rather unusual for her. She was by all accounts enthusiastic and energetic and she was not an anxious person. She thought things could come and she would see to them. Adapt, cope, take in1, whatever. But of course, today was an important day in her life. She knew it well. She realised that she would necessarily look back on this particular day. Would that be with nostalgia, regret, sorrow or indifference? She couldn’t tell now but it would be a turning point in any case. There would be before and after today. She had kissed everyone goodbye, she wouldn’t see them for a little while, she had waved farewell happily at the airport but nevertheless her heart had been a little heavy. And of course he was not there to see her off 2. But that was not her foremost preoccupation just now. What if she didn’t like them? What, even worse, if they didn’t like her? What if she couldn’t understand a single thing about these strange people? After all, she didn’t know them at all. They had sent a very nice collage presenting the family. « Toute la famille devant le chalet », the caption said. Fair enough. But photos and drawings are not the real thing! She was nervous all of a sudden. And there was the problem of the decision she had to make for her future. To decide on what will become of you for the rest of your life, that was a tall order3… Her eyes wandered out of the
1.
To take in: here absorb, assimilate, ingest, take up mentally.
2.
To see someone off: to take leave, to go with someone to a place and say good-bye to them.
3.
A tall order: a difficult task.
8
THE BAREFOOT GIRL
window. Clouds and clouds, a real ocean of mashed potatoes. That didn’t help. She closed her eyes and tried to see in her mind’s eye the landscape she had seen on the photos. Green and cheerful, with little houses nestled in vales, cows everywhere, volcanoes looking like small molehills in the distance, dainty4 bright blue or green small lakes… She thought she would like that landscape. She decided she would like the whole experience. She was a positive thinker anyway, she believed in having a positive outlook on life and she could never worry for long! It simply was not in her temperament. She had a sunny disposition5… She repeated herself the sentence she had learnt by heart exactly for this type of situation: « Ça va aller ! » So, logically enough, when she came into the hall of the airport where people were waiting for the travelers, she was smiling. Her smile was broad in her freckled6 face, her eyes shining below her mass of curly fair hair. The man who had come to collect her was smiling too, with a somewhat more reserved and reticent smile. This tall girl almost intimidated him. He could feel her energy. Her gaze7 was direct, straightforward, open. She was already striding8 towards him, a huge rucksack on her back. She was also carrying two large suitcases. He waved the welcome sign the kids had made for her: « Bienvenue en France, Julia ! » « Laissez-moi vous aider à porter vos bagages ! » proposa l’homme. She shook her head laughingly but he grabbed the suitcase she had put down when he greeted her. He staggered under the weight and looked up at the smiling girl, wondering at the strength of the young person who had not appeared to be making a particular effort carrying the heavy cases. « Mince alors, c’est qu’elle est drôlement lourde ! Vous en avez de la force ! » s’exclama-t-il. He laughed too and off they went. 4.
Dainty: delicately pretty.
5.
To have a sunny disposition: to look on the bright side, to be usually happy.
6.
Freckled: with freckles, small brown spots on the skin (des taches de rousseur).
7.
To gaze at something: to look fixedly. Gaze (noun): regard.
8.
To stride: to walk with long regular steps.
Propositions de traductions
CHAPITRE 2
Julia – L’arrivée.
E
lle n’était pas tranquille. C’était plutôt inhabituel chez elle. De toute évidence enthousiaste et pleine d’énergie, elle n’était pas du genre stressé. Elle considérait qu’il fallait prendre les choses comme elles étaient. Elle s’adaptait, se débrouillait, prenait ce qui venait, agissait en fonction de ce qui se présentait. Bien sûr, aujourd’hui était un jour important dans sa vie. Elle s’en rendait bien compte. Elle savait qu’elle se retournerait forcément sur ce jour particulier. Le ferait-elle avec nostalgie, envie, regret, chagrin ou indifférence ? Elle ne pouvait le dire pour le moment mais ce serait en tout cas un tournant dans son existence. Il y aurait un avant et un après pour ce jour-là. Elle avait embrassé tout le monde, elle ne les verrait pas d’un moment, elle leur avait dit au revoir à tous en agitant joyeusement la main à l’aéroport mais elle avait eu le cœur lourd malgré tout. Et bien entendu, lui, il n’était pas venu lui faire ses adieux. Mais ce n’était pas sa préoccupation la plus importante, là, tout de suite. Et si elle ne les aimait pas, ces gens ? Et si, ce serait encore pire, ils ne l’aimaient pas elle ? Et si elle n’y comprenait rien de rien à ces gens bizarres ? Après tout, elle ne les connaissait pas du tout. Ils avaient envoyé un très joli collage qui lui présentait leur famille. « Toute la famille devant le chalet », disait la légende. D’accord. Mais les photos et les dessins, ce n’est pas la réalité ! Tout à coup elle était tendue. Et puis il y avait le problème de la décision à prendre pour l’avenir. Décider ce qu’on deviendra pendant le reste de sa vie, c’est pas du gâteau... Ses yeux s’échappèrent par le hublot. Des nuages et encore des nuages, un océan de purée
96
LA FILLE AUX PIEDS NUS
de pois. Ça ne facilitait pas les choses. Elle ferma les yeux et essaya de se représenter dans sa tête le paysage qu’elle avait vu sur les photos. Vert et gai, avec de petites maisons blotties dans des vallées, des vaches partout, des volcans comme de petites taupinières au loin, de jolis lacs minuscules dans des teintes de bleu vif ou de vert... Elle pensait qu’elle aimerait ce paysage. Elle décida qu’elle aimerait cette expérience toute entière. C’était une adepte de la pensée positive de toute façon, elle avait une vision de la vie délibérément optimiste, elle ne pouvait pas se faire du souci longtemps. Ce n’était pas dans son tempérament. Elle avait un caractère heureux... Elle se répéta la phrase qu’elle avait apprise par cœur justement pour ce genre de circonstance. « Ça va aller ! » Aussi, quand elle arriva dans le hall de l’aéroport où les gens attendaient les voyageurs, elle souriait. Un large sourire était affiché sur son visage plein de taches de rousseur et ses yeux brillaient sous la masse de ses cheveux blonds et frisés. L’homme qui était venu la chercher souriait lui aussi avec un sourire un peu plus réservé, plus hésitant. Cette grande jeune fille l’intimidait presque. Il sentait son énergie. Elle avait le regard droit, franc et ouvert. Elle marchait vers lui à grandes enjambées, un sac énorme sur le dos. Elle portait aussi deux grosses valises. Il agita la pancarte de bienvenue que les enfants avaient faite à son intention : « Bienvenue en France, Julia ! » « Laissez-moi vous aider à porter vos bagages ! » proposa l’homme. Bien qu’elle fit non de la tête tout en riant, il attrapa la valise qu’elle avait posée quand il l’avait saluée. Il chancela sous le poids et leva les yeux vers la jeune fille souriante, s’étonnant de la force de cette jeune personne qui n’avait pas semblé faire le moindre effort en portant ces lourdes valises. « Mince alors, c’est qu’elle est drôlement lourde ! Vous en avez de la force ! » s’exclama-t-il. Il rit lui aussi et ils partirent ensemble.
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