TOSCANE
GUIDE TOURISTIQUE
HISTOIRE, ART, NATURE
Région Toscane Conseil Régional
Première édition 1995 en collaboration avec Région Toscane – Conseil Régional Réimpression 2012 en collaboration avec Toscana Promozione – Agence de Promotion Économique de la Toscane
Edition promue par le Secteur Initiatives Spéciales du Touring Editore Directeur: Luciano Mornacchi Strada 1. Pal. F9, Milanofiori 20090 Assago (Milan) Tél: +390257547509 Télécopie: +390257547503
Ce guide a été réalisé par la Direction Editoriale du Touring Editore
Cartographie: Service Cartographique du Touring Editore Rédaction: Mirabilia, Milan Couverture et mise en page: Studio Queens srl - Milan Photo de couverture: Piazza del Campo, Sienne Persée (détail) de Benvenuto Cellini (Florence, Loggia dei Lanzi) Archives photographiques Toscana Promozione Impression: Giunti Industrie Grafiche, Iolo (Prato) Entreprise certifiée FSC ® © Touring Editore (Milan) Code: HZ308A Achevé d’imprimer Septembre 2012 Touring Club Italiano est une marque déposée du Touring Club Italiano (corso Italia, 10 Milan, www.touringclub.it) et concédée en licence à Touring Editore srl par Touring Servizi srl.
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Présentation Cette vocation à l’équilibre qui est à la base de ses bonnes fortunes consolidées, la Toscane semble la manifester même dans le rapport entre surface territoriale et population. Il en est de même dans l’économie, si l’on considère que le fameux “modèle toscan de développement” compte depuis longtemps parmi les réalités positives les plus reconnues à l’échelle italienne voire même internationale. Un équilibre, donc – qui se manifeste de façon encore plus évidente dans la gestion de la ressource la plus importante et la plus connue, aujourd’hui encore, de la région: le tourisme. C’est ici en effet que l’intelligence et la capacité doivent donner le meilleur d’elles-mêmes, car le problème qu’elles affrontent va bien au-delà des frontières régionales. Florence, Sienne, Pise, Lucques, pour ne citer que quelques-unes des villes toscanes tant célébrées, et sans oublier bien sûr ces centres “mineurs” si précieux que sont San Gimignano et Volterra, Pienza et Montepulciano, Cortone et Massa Marittima, et bien d’autres encore, appartiennent en effet à la culture du monde entier, tout comme y appartient ce paysage qui a tant contribué à créer le mythe puissant de la Toscane. Le problème se pose alors de protéger un patrimoine historique, artistique et environnemental unique au monde. Il est bien entendu évident qu’il faut, ici plus qu’ailleurs, exercer le maximum d’attention pour sauvegarder le caractère culturel qui a toujours distingué le tourisme en Toscane. Ce guide, fruit de la collaboration entre la Région Toscane et le Touring Club Italiano, est né pour donner, dans la mesure de ses possibilités, une contribution significative à cet objectif. Parvenu à sa deuxième édition il a été soigneusement actualisé et complété eu égard à la précédente, en collaboration avec Toscana Promozione. Il se présente comme un instrument simple, rigoureux et fiable, qui propose une visite de la Toscane qui ne veut être ni excessivement approfondie, ni trop rapide et superficielle – une visite placée sous l’enseigne, justement, de l’équilibre.
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Toscana 1 : 1 300 000 (1 cm = 13 km)
Plans de villes Arezzo Carrara Colle di Val d’Elsa Cortona Fièsole Firenze Grosseto Livorno Lucca Massa Massa Marittima Pisa Pistoia Prato San Gimignano Sansepolcro Siena Volterra
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Introduction La Toscane, cinquième région d’Italie par son extension, occupe une partie de l’Italie centrale; elle est bordée par la Ligurie et l’Emilie-Romagne, au nord, par les Marches et l’Ombrie à l’est, et par le Latium au sud. Son long littoral donne à l’ouest sur la mer Tyrrhénienne. L’image littéraire d’une région à prédominance agricole, que confirme l’iconographie classique des paysages de fond sur les tableaux du Moyen-Âge, de la Renaissance et du maniérisme, est partiellement démentie par la réalité moderne. S’il est exact que l’agriculture jouit d’assainissements séculaires et de zones spécialisées (comme les vignobles du Chianti et de Montepulciano, aux oliveraies de la région de Lucques, à la floriculture de la zone de Pistoia) et que presque 40% de la superficie est couverte de forêts, il n’en demeure pas moins que l’industrie est très développée, se distinguant par des localisations traditionnelles, environnementales et culturelles caractérisées: laissant de côté l’industrie minière, en déclin, nous mentionnerons les industries en plein essor: la métallurgie à Piombino, les chantiers navals à Livourne, Marina di Carrara et Viareggio, l’industrie chimique à Solvay, la verrerie du Valdarno Supérieur, Empoli, Pise, Livourne, la céramique à Sesto Fiorentino, Florence, Montelupo, les filatures de laine de Prato. L’artisanat compte parmi les plus qualifiés et les plus prestigieux du monde entier: production artistico-décorative à Florence, argenteries, toujours à Florence, orfèvreries à Arezzo, travail de l’albâtre à Volterra, fer forgé à Sienne et Pienza. Livourne est le huitième port d’Italie. L’industrie du tourisme est l’une des plus importantes du pays. Florence est le chef-lieu de la région, qui compte encore neuf chefs-lieux de province: Arezzo, Grosseto, Livourne, Lucques, Massa-Carrara, Pise, Pistoia, Prato, Sienne.
Un peu d’histoire Cœur de la civilisation étrusque, la Toscane offrait “un cadre d’une immense beauté” (Pline le Jeune). La puissance des Etrusques couvre la période allant du VIIIe aux IVe-IIIe s. avant J.-C., époque à laquelle la Toscane est elle aussi romanisée. Le deuxième moment historique, qui aura des répercussions fondamentales même au niveau de la transformation physique de la région, est, à partir de l’an mille, l’ère communale. La capacité de production, l’audace des échanges, la créativité culturelle et artistique, le dynamisme social font de la Toscane l’un des moteurs du renouveau italien et européen. Les villes toscanes, souvent en conflit les unes avec les autres, dominent une grande partie des marchés mondiaux, et les banquiers prêtent de l’argent à toutes les têtes couronnées d’Europe. La domination de Florence se fit de façon graduelle et contrastée, et, à partir du XIVe s., lorsque la ville était déjà une puissance économique de dimensions européennes, conduisit, après les “guerres d’Italie”, à la formation en 1569 du Grand-Duché de Toscane sous les Médicis. Mais la Toscane ne représente plus maintenant que la périphérie de l’Europe des nations, même si l’art et la culture continuent à en faire une région d’un prestige international. En 1737, la dynastie des Médicis s’éteint, et le GrandDuché passe aux ducs de Lorraine. Restent exclus de l’état régional Lucques (jusqu’en 1847), Massa-Carrara, seigneurie des Cybo Malaspina qui passera ensuite à la famille d’Este, et autres bribes de territoire. C’est pendant le XIXe s. qu’auront lieu les grandes transformations qui ont fait suite aux guerres napoléoniennes (la soeur de Napoléon, Elise Bonaparte Baciocchi, devient grande-duchesse de Toscane), la restauration de la maison de Lorraine, la participation à la naissance de l’Etat italien et l’annexion au Royaume d’Italie en 1860.
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L’art La région entière – Fièsole, Cortone, Chiusi, Volterra, Populonia, Vetulonia, Sovana – est riche en témoignages étrusques: portes, temples, remparts et surtout nécropoles, dont témoignent de nombreux parcs et musées archéologiques. Fort intéressantes se révèlent aussi les traces de la romanisation: les zones archéologiques de Roselle, de Cosa et de Massaciùccoli; des vestiges de thermes à Pise; des amphithéâtres à Lucques et Arezzo; théâtre et thermes à Volterra; temple, théâtre et thermes à Fièsole, parmi les centres les plus intéressants au point de vue archéologique; villas côtières ou de campagne dans les îles et l’arrière pays de la Maremma; fermes à esclaves en Toscane thyrrhénienne. A ces importants documents de l’antiquité viennent s’ajouter certaines découvertes, comme celles de valeur exceptionnelle du port urbain de Pise avec ses navires et du centre étrusque de Gonfienti non loin de Prato. L’art toscan naît aux environs de l’an mille et, du XIVe au XVIe s., il donnera lieu, dans les domaines de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, à l’une des saisons artistiques les plus extraordinaires, à l’échelle mondiale, de tous les temps. C’est tout d’abord l’architecture romane, présente dans toute la région, mais surtout à Florence (San Miniato) et à Pise (le Dôme). Le goût pisan, qui sera enrichi par Lucques, touchera Pistoia, Prato, Volterra, Carrara. Les édifices religieux qui s’élèvent à Florence et à Lucques au XIIIe s. offrent l’expression la plus élégante et la plus sobre du style gothique. C’est pendant ces siècles que change la physionomie de la région, et notamment de Pistoia, Pise, San Gimignano, Volterra, Cortone. Giovanni et Nicola Pisano imposent au domaine de la sculpture un renouveau dans lequel se trouveront impliqués les maîtres florentins Arnolfo di Cambio, Andrea Pisano, Andrea Orcagna, et, à Sienne, Tino da Camaino. La peinture voit renaître la rivalité entre Florence, avec Cimabue et Giotto, et Sienne, avec Duccio di Buoninsegna, Simone Martini, les frères Lorenzetti. Au XVe s., c’est Florence qui l’emporte, comme en politique: la Renaissance – et il n’y a dans cette affirmation aucune exagération – est une création florentine. Nous ne rappellerons ici que les trois maîtres qui – tous les manuels artistiques le disent – donnèrent “forme nouvelle” (Vasari) à l’art: Filippo Brunelleschi, Masaccio et Donatello. Mais la province offre elle aussi un panorama exceptionnel d’artistes: Sienne est la patrie de Jacopo della Quercia, de Francesco di Giorgio Martini, de Baldassarre Peruzzi; Sansepolcro est celle de Piero della Francesca, Cortone celle de Luca Signorelli, Lucques celle de Matteo Civitali. Les échanges entre Florence et le reste de la région sont dynamiques et féconds et créent cette empreinte “Renaissance” qui, bien que sujette à diverses modulations, est si puissamment unitaire. Ainsi naissent les créations de la pleine Renaissance pour lesquelles il s’impose ici de citer au moins Bernardo Rossellino, qui projeta Pienza, Michelozzo, Antonio da Sangallo, Benedetto da Maiano, et encore Filippo Lippi, Benozzo Gozzoli, pour arriver enfin aux plus grands: Léonard de Vinci et MichelAnge. Le XVIe s. voit Florence passer le sceptre à Rome, mais la Toscane demeure un important réservoir de talents et de mouvements: c’est pendant ce siècle qu’opèrent les maniéristes Rosso Fiorentino, Pontormo, Cellini, Beccafumi; après le maniérisme, c’est le tour de la netteté mesurée néoclassique; au XIXe s. arrivent les tachistes (Fattori, Lega) et, pour finir, les artistes de notre siècle, les maîtres de l’art moderne: Amedeo Modigliani, Gino Severini, Lorenzo Viani, Ottone Rosai.
6 ABBADIA SAN SALVATORE (Sienne) Centre principal du mont Amiata (voir plus loin) dont il constitue l’un des lieux de villégiature les plus agréables, il possède un récent passé minier dont témoigne le Parc-Musée minier. Ce centre est né autour de l’abbaye San Salvatore, fondée en 743, à l’époque lombarde, et devenue au Moyen Age l’une des plus puissantes de la Toscane, tout d’abord bénédictine, puis cistercienne. L’église romane construite en 1036, remaniée au XVIe s., possède une crypte du VIIIe s., sur 36 colonnes, à chapiteaux sculptés. Près de l’abbaye, le bourg médiéval* est particulièrement intéressant avec ses maisons gothiques et Renaissance.
ABETONE (Pistoia) Son nom lui vient du gigantesque sapin (“abete”, en italien) abattu au XVIIIe s. pour la construction de la route transapennine voulue par les maisons d’Este et de Lorraine. C’est le centre de sports d’hiver le plus important des Apennins. Dans la forêt de l’Abetone* (3700 ha, s’étageant de 950 à 1930 m d’altitude), riche en hêtres, sapins, mélèzes et érables, se trouve le jardin botanicoforestier, où est présente la flore typique des Apennins.
AMIATA (MONT) (Grosseto et Sienne). C’est le sommet le plus élevé de la Toscane (1738 m) au sud du fleuve Arno. Caractérisé par les oliviers, la vigne et le blé, il est, plus haut, couvert de châtaigneraies touffues et de hêtraies. Le tour du mont Amiata touche Abbadia San Salvatore, Piancastagnaio, Santa Fiora, Arcidosso et Castel del Piano. On atteint facilement le sommet à pied à partir de Pianello (1669 m), qui se trouve à 13,5 km d’Abbadia San Salvatore (voir plus haut).
ANGHIARI (Arezzo) Ce centre agricole et industriel de la haute Vallée du Tibre possède un noyau ancien, clos entre des remparts et caractérisé par des maisons moyenâgeuses et des palais de la Renaissance. Il est célèbre pour la bataille qui, en 1440, vit les Florentins l’emporter sur le duc de Milan, Filippo Maria Visconti. Remarquables sont l’église paroissiale Santa Maria delle Grazie, datant du XVIIIe s., et la fort ancienne église de Badia possédant un singulier intérieur asymétrique. Dans le palazzo Taglieschi, Renaissance, se trouve le Musée national de Palazzo Taglieschi, qui présente des œuvres d’art et des objets de la tradition populaire. En marge de l’habitat se dresse la petite église Santo Stefano, avec des structures du haut
Moyen-Âge (VIIe-VIIIe s.) de type byzantin. Dans les environs se trouvent, à 2 kilomètres de là, en direction sud-ouest, l’église di Sovara, une église paroissiale romane (IXe-Xe s.) et, près du hameau de San Leo, l’église Santa Maria a Corsano (XIIIe s.). A Monterchi (10 km env.), une salle d’exposition est consacrée à la célèbre et splendide fresque de la Vierge de l’Enfantement* de Piero della Francesca (v. 1455).
ANSEDONIA (Grosseto). Cette localité touristique sur la mer Tyrrhénienne, près du mont Argentario, s’étend à proximité des ruines de Cosa*, colonie romaine depuis 273 av. J.-C., déchue au IVe s. Dans un suggestif contexte environnemental, elle comprend la ceinture des remparts urbains, l’acropole avec le Capitolium à trois cellules sur un haut podium, le forum avec le quartier d’habitation. Les vestiges les plus significatifs sont exposés dans le Musée inclus dans la zone archéologique. A la base du promontoire se trouvait le Portus Cosanus (port de l’antique colonie) dont on peut reconnaître l’ainsi-dite Tagliata, ouvrage hydraulique d’époque romaine creusé dans le roc pour en éviter l’ensablement. Dans les environs, la Réserve naturelle du lac de Burano, couvrant environ 410 hectares, et, à 18 km, le village médiéval de Capalbio.
APUANES (ALPES) (Lucques et Massa-Carrara) Michel-Ange venait y “chercher des marbres” (Vasari), mais de nombreux autres, dont Giambologna et Canova, utilisèrent également ces “montagnes de marbre”, matériau dont ces Alpes représentent le centre d’extraction le plus important du monde entier. Elles font partie des Apennins septentrionaux, mais leur nature géologique (à prédominance de calcaires à cristallisation très fine) leur confère un profil “alpin”. Elles doivent leur nom – utilisé pour la première fois par Boccace – à un peuple de souche ligure: les Apuans. Le Parc naturel des Alpes Apuanes, institué en 1985 et s’étendant sur 20598 hectares, en protège la flore et la faune riches en espèces endémiques.
AREZZO Cette ville se trouve à la confluence des quatre vallées qui composent sa province: le Valdarno, la Valdichiana, la Val Tiberina et le Casentino. Cette situation géographique en a fait un point de rencontre de civilisations et cultures diverses. Arretium, dont on possède des informations remontant au IVe s. av. J.-C., fut peut-être l’une des 12 puissantes lucumonies étrusques. Il devint pre-
7 sidium romain et s’affirma pendant la période d’Auguste. Au Ier s. av. J.-C. se développa l’industrie de la “terre scellée” (céramiques à décorations en relief), qui déclina en même temps que la ville, au début du IIe s. Le renouveau économique et urbain commence au XIIe s. pendant la période communale. En 1289, avec la défaite de Campaldino, de dantesque mémoire, Arezzo entre dans l’orbite d’influence de Florence, auquel il est vendu une première fois en 1337, et définitivement en 1384, lorsque commence une décadence qui porte préjudice à son autonomie artistique et culturelle. Une nouvelle impulsion au développement se vérifie au moment de l’Unité d’Italie et surtout avec la construction de la ligne de chemin de fer Florence-Rome (1862-1866). La visite commence par la piazza San Francesco (B2), caractérisée par l’église gothique San
Francesco de fondation XIIIe s. et refaite entre 1318 et 1377, dans les formes du gothique ombro-toscan. Sa façade est inachevée et son clocher date du XVIe s. Dans son grandiose intérieur gothique dépouillé, avec des édicules du XIVe s. et Renaissance, ressortent les vestiges de fresques sur les parois exécutées au XIVe et au XVe s.; en contre-façade, une rosace avec un beau vitrail de Guillaume de Marcillat. Le choeur conserve l’un des exemples les plus extraordinaires de la Renaissance italienne: le cycle de fresques de la Légende de la Sainte Croix*, de Piero della Francesca. Exécuté entre 1453 et 1466, il s’inspire de la “Légende dorée” du béat Jacques de Voragine. Sa dernière restauration a mis en évidence l’extraordinaire richesse des effets chromatiques et de lumière atteints par Piero grâce à l’emploi de différentes techniques et la conception
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Pietro Lorenzetti, panneau central du polyptique de l’église Santa Maria (Arezzo)
résolument innovatrice de sa conception de l’espace et de la perspective. Suspendu dans le choeur, un grand Crucifix avec Saint François* du Maître de Saint François ( XIII e s.). Remarquables également la chapelle Guasconi ornée de fresques de Spinello Aretino (v. 1400) et la chapelle Tarlati avec des œuvres du même Spinello et de Neri di Bicci et belle Annonciation attribuée à Luca Signorelli ou à Bartolomeo della Gatta. L’église de la Badia (B2), érigée par les bénédictins au XIIIe s. et agrandie à la moitié du XVIe par Vasari (le clocher est de 1650), conserve un Crucifix* de Segna di Bonaventura et un autel monumental de Giorgio Vasari. Dans l’ancien monastère à droite de l’église, on peut voir un élégant cloître du XVe s. Sur le corso Italia (B-C1-2), depuis toujours la rue principale de la ville, bordée d’édifices anciens et d’élégants magasins, se dressent l’église San Michele (XIIIe s.), au clocher du XIVe s., le palazzo Bacci et le palazzo Altucci, une maison-tour du XIIIe s. et le palazzo Camaiani-Albergotti, du XIVe s., au flanc duquel s’élève la tour dite “della Bigazza”, de 1351, altérée pendant la période du fascisme pour servir de “tour du licteur”. Face à la maisontour se dresse l’un des plus précieux exemples d’art roman en Toscane: l’église Santa Maria*, construite à partir de 1140 avec des apports gothiques jusqu’aux premières décennies du XIVe s., altérée au XVIe par Vasari et radicalement restaurée à la fin du XIX siècle. La très belle façade* est romane, avec des influences pisano-lucquoises (XIIIe s.); le portail central est orné d’une représentation des Mois* et le robuste beffroi* (1330) est caractérisé par une structure à fenêtres bilobées qui lui ont valu le nom de “tour aux cent trous”. Dans le grandiose intérieur, un font baptismal de Giovanni di Agostino et un polyptique* de Pietro Lorenzetti (1320-24). La piazza Grande (B2-3), également dite piazza Vasari,
est l’une des plus scénographiques d’Italie; il s’y tient, en juin et en septembre, la Giostra del Saracino (Tournoi du Sarrasin) et, chaque mois, la célèbre Foire aux antiquités. Elle se caractérise par la fontaine publique, du XVIe s., le palais du Tribunal et l’élégant palais de la Fraternité des Laïcs*, gothique en son étage inférieur et Renaissance en son étage supérieur, et le palais des Loges conçu par Vasari en 1537. Dans la via dei Pileati (B2), prolongement du corso Italia, se trouvent le monumental palazzo Pretorio (XIVe-XVe s.) et ce que l’on suppose être la maison de Pétrarque, siège de l’Académie Pétrarque de Lettres Arts et Sciences. En longeant le passaggio del Prato (B2-3), avec la Forteresse Médicéenne, très abîmée, on atteint le Dôme (B2), commencé au XIIIe s. et achevé au début du XVIe s. A l’intérieur, arca di San Donato* (tombeau gothique), Madeleine*, fresque de Piero della Francesca, et le tombeau de l’évêque Guido Tarlati (1330). Dans le Musée Diocésain (B2), trois Crucifix* en bois du XIIIe, un extraordinaire Saint Jérôme dans le désert* de Bartolomeo della Gatta et de précieuses pièces d’orfèvrerie. Tout près, sur une petite place ombragée d’arbres, se dresse l’église San Domenico* (A2), à l’intérieur de laquelle se trouve un Crucifix*, grandiose œuvre de jeunesse de Cimabue. Un bel exemple du goût du maniérisme toscan est fourni par la Maison de Vasari (A2), l’habitation arétine de Giorgio Vasari, projetée par ce dernier (1540-48). D’ici, en passant par l’église du XIe-XIIe s. de Santa Maria in Gradi (reconstruite en 1592 par Ammannati), on arrive au Musée d’art médiéval et moderne* (A1-2), installé dans le palazzo Bruni-Ciocchi ou palazzo della Dogana, Renaissance (XVe s.), dans un carrefour monumental complété de palais du XIVe s. et de la Renaissance. Né de la fusion des collections municipales et de celles parvenues à la Fraternité des Laïcs, il offre un panorama exhaustif de la peinture arétine et toscane entre le XIVe et le XIXe s. On peut y admirer des œuvres de Giorgio Vasari, Margarito d’Arezzo, Spinello Aretino, Luca Signorelli, Bartolomeo della Gatta, Ludovico Carracci, une Vierge de la Miséricorde de Parri di Spinello, sans compter des œuvres de peinture allant du XVIIe s. (Grechetto, Pietro Benvenuti) au XIXe s., avec les tachistes Giovanni Fattori et Telemaco Signorini. Y trouvent place également des pièces d’orfèvrerie, des bronzes, des maïoliques* (l’une des plus importantes collections d’Italie), armes, monnaies et médailles. Sur l’antique “voie Sacrée”, qui ceignait en demi-cercle la cité médiévale, l’église Santissima Annunziata (B1) est un édifice Renaissance à façade inachevée, avec une élégante fenêtre trilobée du XVIe s. et, à l’intérieur, une image vénérée en terre-cuite représentant la Vierge à l’Enfant de Michele da Firenze (v. 1430).
9 Le Musée archéologique Mecenate* (C2) occupe l’édifice de l’ex-monastère San Bernardo (XVIe s.), construit en partie sur les ruines de l’amphithéâtre romain (117-138 de notre ère). Il abrite des pièces provenant de collections privées des XVIIIe-XIXe s. et de fouilles récentes. En sus de la section étrusque et hellénique se trouvent des pièces de la campagne arétine (cratère à volutes d’Euphronios*), de la Valdichiana (amphore* attique) et du Casentino. On remarquera dans la section romaine les fameux vases corallins* (ou “terres scellées”), poterie de table arétine en céramique recouverte de peinture rouge; en outre, coupe attique de Douris, verres et bijoux (portrait viril en chrysographie), numismatique, bronzes étrusques et romains et les sections de préhistoire et de paléontologie. A l’extérieur de l’enceinte citadine, sur le site de l’antique “Fons Tecta”, se dresse l’église Santa Maria delle Grazie (C2 h.p.), érigée en 1435-44. De formes gothiques sobres, elle est précédée d’un élégant portique à arcades de Benedetto da Maiano. A l’intérieur, un maître-autel en marbre et une terre cuite vernissée d’Andrea della Robbia, qui renferme une fresque de Parri di Spinello. Au lieu-dit Alpe di Poti (à 18,5 km vers l’est) se trouve l’abbaye San Veriano, église romane du XIe s.
d’Europe et, près de là, les localités Bagni Caldi et La Villa, où sont édifiées des villas présentant un intérêt historique.
ASCIANO
(Arezzo) C’est le centre le plus important du Casentino (voir plus loin), à visiter, l’église San Lorenzo, (XVe s.), qui possède un bel intérieur Renaissance, et l’église Santissimi Ippolito e Donato, remontant au XIIe s., mais plusieurs fois remaniée avec, à l’intérieur, une Vierge et les anges d’Arcangelo di Cola. Autres édifices intéressants: le palazzo Dovizi (XVIe s.) et l’oratoire San Francesco (1580). Dans les environs se trouve le sanctuaire Santa Maria del Sasso, Renaissance. Le Musée Archéologique du Casentino, dans la fraction Pàrtina, présente l’histoire du territoire.
(Sienne) Ce bourg à l’aspect médiéval, ceint de remparts construits par les siennois au XIVe s., se trouve dans la haute vallée de l’Ombrone. Sur la place centrale se dresse l’église Sant’Agata, basilique romane du XIe s., restaurée par la suite. L’antique palazzo Corboli, cours Matteoti, accueille le Musée communal et archéologique d’art sacré* qui renferme d’importants tableaux* d’artistes siennois du XIVe et du XVe siécle et les intéressants matériaux provenant des nécropoles de Poggio Pinci, de la lignée votive de Campo Muri et du tumulus noble de Molinello. Le Musée Cassioli conserve des œuvres du peintre tachiste Amos Cassioli et de son fils Giuseppe. Hors les murs se dresse l’église romano-gothique de San Francesco. A visiter dans les environs, les petites collines argileuses dites Le Crete (les glaises) et la gracieuse localité thermale de Rapolano Terme.
BAGNI DI LUCCA (Lucques) Cette localité, constituée de hameaux éparpillés entre les châtaigniers, les sapins, les avenues de platanes et les cyprès, était déjà renommée au XIe s. pour ses eaux. A visiter, le Casino municipal, édifice remontant à 1840 et premier casino
BARGA (Lucques). C’est une ville de la Garfagnana, à structure médiévale rigoureusement conservée, qui est caractérisée par des palais Renaissance et des venelles en escaliers appelées “carraie” (charrières). Sur la place herbeuse et suggestive dite l’Arringo (lieu d’assemblée du peuple) qui offre un panorama splendide sur les Alpes Apuanes et sur les Apennins, se dresse le Dôme*, une complexe construction des IXe-XIVe s., ayant un ambon* à reliefs du XII e s. A visiter le Palazzo pretorio, siège du Musée communal, qui possède une intéressante section archéologique. Dans les environs, Castelvecchio Pascoli, où se trouvent la maison et la tombe de Giovanni Pascoli. A Coreglia Antelminelli, il s’impose de visiter l’église San Michele, présentant des vestiges du XIIIe s., l’église San Martino, romane (IXe s.), et le Musée de l’émigration et de la statuette de plâtre. Dans la vallée du torrent Turrite di Gallicano, la grotte du Vent pénètre dans la montagne jusqu’à une distance de plus de 4 km.
BIBBIENA
BORGO SAN LORENZO (Florence) Fondé par les romains, et ancien marché agricole, c’est le plus grand centre du Mugello (voir plus loin). A l’intérieur de l’église San Lorenzo, église romane (1263), des terres cuites des XIVe-XVIIe s. et le fragment d’un retable pouvant se rapporter à la première période de Giotto. Importants les environs: à Grezzano, visiter l’église Santo Stefano (XIe s.) et le Musée de la Civilisation Paysanne. A San Piero a Sieve se trouvent l’église paroissiale, ancienne église du XIe s. transformée au XVIIIe s., et la forteresse San Martino, qui domine le bourg. Non loin de là, le couvent du Bosco ai Frati, qui abrite un petit Musée d’art sacré conte-
10 nant un Crucifix* en bois attribué à Donatello. A Scarperìa se dressent les remarquables palais des Vicaires, du XIVe s., siège du Musée des Fers Coupants, et la chapelle de la Madonna di Piazza. A l’est de Scarperìa, l’autodrome du Mugello, surtout utilisé pour des courses de moto. A Sant’Agata, la Eglise* romane (Xe s.) compte parmi les plus importantes du Mugello. A l’est se trouve Vicchio, village natal du Beato Angelico, à qui est consacré le Musée d’Art sacré. Au lieu-dit Vespignano est située la maison natale présumée de Giotto.
l’église baroque (XVIIIe s.) avec le cloître attenant (1543); la pharmacie (1543) et le réfectoire (1606). A l’intérieur de la forêt, à 1104 mètres, se dresse l’Ermitage*, premier siège de l’ordre des Camaldules, dont la constitution remonte à 1012. Dans les ruelles adjacentes s’alignent 20 cellules (XIe-XVIIe s.), habitées des ermites. Tout autour s’étend, sur 35.000 hectares, le Parc national des Forêts du Casentino, du mont Falterona et de Campigna, institué en 1989.
BUONCONVENTO
(Livourne) C’est une petite ville de la Maremme (voir plus loin), d’aspect médiéval. Hors les portes, dans le cimetière, se trouve l’église San Giovanni, église romane du XIIe s. Non loin de là se dresse Rocca di San Silvestro*, village minier abandonné au XIVe s., l’un des plus grands sites médiévaux de fouilles archéologiques de la Méditerranée, inclus dans le système des Parcs de la Val di Cornia. A visiter aussi dans les environs, les Thermes de Caldana et le bourg, partiellement ceint de remparts, de Suvereto.
(Sienne) Bourg agricole sur la Via Cassia, il est en partie ceint de remparts siennois du XIVe. Le centre historique a une structure typiquement moyenâgeuse. A visiter, l’église paroissiale Santi Pietro e Paolo (XIIe s.), refaite en 1705, et le Musée d’art sacré de la Val d’Arbia, avec des œuvres de Duccio di Buoninsegna, Pietro Lorenzetti et Sano di Pietro.
CALCI (Pise) Situé dans une cuvette d’oliviers de la Valgraziosa, il est marqué par le clocher de l’église Santi Giovanni ed Ermolao*, église construite entre le XIe et le XIIe s., et dont la façade est en marbres polychromes. Non loin du village se trouve la chartreuse de Pise*, complexe monastique de 1366, reconstruit entre le XVIIe et le XVIIIe s., siège du Musée d’Histoire naturelle et du Territoire de l’Université de Pise.
CAMAIORE (Lucques) Cette petite ville de la Versilia (voir plus loin) est entourée de collines entre les Alpes Apuanes et la mer Tyrrhénienne. La collégiale (1278), aux formes romanes, possède un clocher de 1365. Le Musée d’Art sacré abrite une petite collection riche en éléments de valeur. Aux abords de la ville, dans l’église Santi Giovanni Battista e Stefano, église érigée au XIIe s., se trouvent des fonts baptismaux obtenus à partir d’un sarcophage romain du IIe s. Entre les pinèdes, et donnant sur une large plage, s’étend Lido di Camaiore.
CAMÀLDOLI (Arezzo) Localité à l’intérieur d’une magnifique forêt* des Apennins, dans le Casentino. Le comte Maldolo d’Arezzo fit cadeau de ce territoire au moine Romuald, qui y fonda le monastère des Camaldules. Reconstruit au XIIIe s. et agrandi par la suite, il est constitué de parties appartenant à des époques diverses: l’hôtellerie avec cour à arcades du XIe s. et petit cloître du XVe s.;
CAMPIGLIA MARITTIMA
CAPRAIA (ILE DE) (Livourne) Ile de la mer Tyrrhénienne à prédominance montagneuse. La seule agglomération est Capraia Isola, dominée par la forteresse de San Giorgio, remontant au début du XVe s. Le sommet du mont Arpagna (410 m) offre une vue sur l’archipel et sur la Corse. Colonie pénitentiaire de 1873 à 1989, l’île a préservé de précieuses caractéristiques de faune et de flore, protégées dans le cadre du Parc national de l’Archipel Toscan (avec les îles d’Elbe, Pianosa, du Giglio, Montecristo, Giannutri et Gorgona).
CAPRESE MICHELANGELO (Arezzo) Niché sur une colline qui domine la vallée du Singerna, c’est le village natal de Michel-Ange (6 mars 1475). Le Château, érigé au XIVe s., abrite le Musée Michel-Ange, qui comprend la maison natale du maître.
CARRARA (Massa-Carrara) C’est la ville du marbre. Entourée d’oliviers sur le fond dénudé des Alpes Apuanes, elle produit un demi-million de tonnes de marbre par an: statuaire, bardiglio, violet, abricotine, apuan, brèche violette ou médicéenne. Siège d’une industrie bi-millénaire, la ville est mentionnée pour la première fois en 963; pendant trois siècles (1442-1741), elle constitua avec Massa le petit état des Malaspina, plus tard Cybo Malaspina. Construction romano-gothique (XIe-XIVe s.), le Dôme* (A-B2) est en marbre à bandes
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blanches et grises, avec une façade de type pisan entourée d’arcades du XIIe s. et ornée d’un portail roman sculpté, d’une petite loggia et d’une rosace gothique. Sur le côté droit, portail roman; très intéressants le campanile à ouvertures polylobées et l’abside. L’intérieur sévère conserve des marbres, des fresques allant du XIVe au XVIe s., et de précieuses statues de marbre. L’Académie des Beaux-Arts (B2) se trouve à l’intérieur du palazzo Cybo Malaspina (XVIe s.), appuyé au donjon du château médiéval. Elle conserve des sculptures et des cyppes romains et notamment l’autel romain connu comme édicule des Fantiscritti. En 1982 a été créé le Musée municipal du Marbre (C1, h.p.), qui documente, la culture et l’histoire de ce matériau. Dans les carrières de marbre de Colonnata (523 m), reliées par une galerie à la Carrière Musée des Fantiscritti*, on peut admirer d’imposants complexes marbriers. En 1985 a été institué le Parc naturel des Alpes Apuanes, qui s’étend sur 20598 hectares.
CASCIANA TERME (Pise) Ce site, qui se trouve entre les collines au sud de Pontedera (voir plus loin) devint un endroit à la mode au XVIIIe s., mais les Romains connaissaient déjà les propriétés de ses eaux, et un premier “établisse-
ment thermal” fut construit par les Pisans en 1311. A visiter dans les environs, Lari, avec sa forteresse Médicéenne et l’église Santa Maria Assunta, et Crespina, où se trouvent l’église San Michele (peinture sur bois* de Bernardo Daddi) et l’oratoire du XVIIIe s. de la villa Belvedere.
CASENTINO (Arezzo) Sous-région caractérisée par des villages accrochés à des collines, des châteaux, des remparts, des tours ou leurs vestiges, et des paysages, comme c’est souvent le cas en Toscane, riches en histoire nationale et littéraire. La plaine de Campaldino, près de Poppi (voir plus loin), vit en 1289 les guelfes florentins, dans les rangs desquels se battait le jeune Dante, l’emporter sur les Gibelins arétins: ce fut l’épisode qui marqua la domination de Florence sur toute la région. Le Casentino est la cuvette du cours supérieur de l’Arno (qui naît à 1358 m sur le versant du mont Falterona). Cette cuvette est close à l’ouest par les montagnes du Pratomagno et à l’est par les reliefs apennins qui culminent à l’alpe de Serra et à l’alpe de Catenaia, au-delà de laquelle s’ouvre la vallée du Tibre. Au fond de la vallée, de type alluvionnaire, s’étendent les champs de blé, les cultures potagères, la vigne, l’oli-
12 vier; sur les montagnes, le châtaignier, les pâturages et les sapins hauts et sévères, comme à la Verna ou à Camaldoli où se retrouvaient Laurent le Magnifique, Leon Battista Alberti et les autres humanistes. Les localités les plus importantes sont Bibbiena, Camaldoli, La Verna, Poppi et Stia (voir à l’ordre alphabétique).
CÀSOLE D’ELSA (Sienne) Etendu sur une colline, il conserve des remparts moyenâgeux fortement endommagés. Dans le centre se trouve la collégiale consacrée à Santa Maria (XIIe s.) qui renferme le cénotaphe de Beltramo Aringhieri* de Marco Romano ( XIV e s.). Dans l’ancienne église paroissiale se trouve le Musée Archéologique et de la Collégiale. Dans les environs, sont à visiter les suggestives villes médiévales de Mensano et Pievascola, avec une église fondée au XIe s.
CASTELFIORENTINO (Florence) Chef-lieu de la Valdelsa, c’est un important centre industriel, constitué d’une partie moderne et d’un habitat ancien, niché sur un éperon. En annexe de l’église Santa Verdiana (XVIIIe s.) se trouve une importante Pinacothèque avec des tableaux florentins et siennois des XIV e et XV e s. Intéressante également la Collection municipale d’Art, qui conserve deux cycles de fresques* de Benozzo Gozzoli.
CASTELLO DI BROLIO (Sienne) Cet ensemble, construit autour de l’an mille, appartient à la famille Ricasoli depuis le XIIe s. Florentins et Siennois se le disputèrent longtemps. Au XIXe s., le baron Bettino Ricasoli le fit reconstruire avec des formes gothicisantes, et en fit le siège de l’une des plus importantes exploitations agricoles du Chianti. A l’intérieur, dans la chapelle San Jacopo, se trouvent deux polyptiques du XVe s., d’école siennoise et florentine.
CASTELLO DI MELETO (Sienne) C’est un exemple d’exploitation agricole fortifiée, dont les origines remontent au XIIe s. Situé au sommet d’une colline, entre de hauts cyprès, il est caractérisé par deux puissants donjons circulaires. A l’intérieur se trouvent des salons décorés de fresques, des loggias, des cours et un gracieux petit théâtre du XVIIIe s.
CASTELLO DI ROMENA (Arezzo) Au sommet d’une colline du Casentino, déjà habité à l’époque étrusque, il fut édifié aux environs de l’an mille par
les comtes Guidi. Des 14 qu’il comptait à l’origine, il conserve trois tours et le donjon des trois enceintes de remparts. Dans un local près des remparts, se trouve le Musée archéologique. La toute proche église San Pietro di Romena* (1152, construite sur les restes d’une église du IXe s.), est l’un des témoignages les plus suggestifs de l’art roman dans le Casentino.
CASTELNUOVO DI GARFAGNANA (Lucques) La famille d’Este de Ferrare en fit le chef-lieu de la Garfagnana (voir plus loin) et sa Rocca (forteresse) du XIIe s., agrandie par la suite, fut habitée par Ludovico Ariosto, qui fut gouverneur. L’édifice abrite le Musée Archéologique de la Garfagnana, qui illustre l’histoire ancienne de la vallée. Le Dôme, qui renferme une terre cuite des Della Robbia, fut refait au XVIe s. A visiter, au nord-est, Castiglione di Garfagnana avec l’église San Michele (XVe s.) et l’église San Pietro, avec façade du XIIIe s. A San Pellegrino in Alpe se trouve le sanctuaire San Pellegrino, fondé, d’après la tradition, au VIe s. par le saint, et le Musée ethnographique provincial “don L. Pellegrini”. Du sanctuaire, on atteint rapidement les bouches des Radici, un col sur la ligne apennine de partage des eaux (panorama). Au nord se trouve le Parc naturel de l’Orecchiella. Au nord-ouest, à Camporgiano, on voit la Rocca (forteresse) avec le Musée municipal; en poursuivant, on arrive ensuite aux bouches des Carpinelli, sur la chaîne unissant les Alpes Apuanes et les Apennins (panorama).
CASTIGLIONCELLO (Livourne) Cette agréable agglomération près de la voie aurélienne est une station balnéaire de tradition élégante, située, entre pins et chênes verts, sur le promontoire qui s’avance sur la mer Tyrrhénienne. A visiter également, le Musée municipal archéologique du bourg fortifié voisin de Rosignano Marittimo.
CASTIGLIONE DELLA PESCAIA (Grosseto) Centre balnéaire renommé de la Maremme (voir plus loin). Le port est dominé par la Forteresse aragonaise ( XIV e- XV e s.), au sommet du coteau et de l’enceinte de remparts et de tours. Sont à visiter Castiglione Castello, dit bourg médiéval, dont les remparts munis de tours se soudent au château, et la pinède du Tòmbolo, qui s’étend sur le littoral sur 10 km environ. Dans les alentours, se trouvent les stations balnéaires renommées de Riva del Sole et Punta Ala.
13 CASTIGLIONE D’ORCIA
CERTALDO
(Sienne) Village situé sur le versant du mont Amiata, il conserve ses caractéristiques de château ancien dominé par les vestiges de la Forteresse des Aldobrandeschi. Méritent de l’attention la belle piazza del Vecchietta et l’église Santi Stefano e Degna, église d’origine moyenâgeuse. Non loin de là se dresse le bourg médiéval de Rocca d’Orcia, avec sa majestueuse rocca a Tentennaro*.
(Florence) Cette petite ville de la Valdelsa, d’origine étrusco-romaine, est constituée d’un noyau élevé (Certaldo Alto ou Castello), plus ancien, et d’une partie de plaine (Certaldo Basso ou Borgo). Le quartier Castello, de structure nettement moyenâgeuse, possède de remarquables édifices. La maison de Boccace est l’endroit où serait mort le grand nouvelliste (1375). Très intéressants l’église Santi Jacopo e Filippo, (XIIIe s.), toute simple, et le Palazzo pretorio, édifié sur les vestiges de l’ancien château. Dans l’ancienne église Santi Tommaso e Prospero, toute proche, cycle de fresques* de Benozzo Gozzoli (1466-67).
CASTIGLION FIORENTINO (Arezzo) Ce bourg médiéval de la Valdichiana (voir plus loin), déjà florissant centre étrusque, se caractérise par ses remparts et ses tours qui ceignent le centre historique. La collégiale San Giuliano, érigée en 1853 sur des vestiges d’oratoires précédents, conserve des œuvres d’art remarquables (Bartolomeo della Gatta, Lorenzo di Credi, Segna di Bonaventura). D’ici, l’on accède à la Vieille église (1451), qui contient une fresque de Luca Signorelli. Sur l’ancienne place du marché, aujourd’hui piazza del Municipio (place de l’hôtel de ville), donnent les arcades de Vasari et le palais Communal. A la place de l’acropole antique se dresse le Càssero (donjon), fortification des XI-XIIe s. renforcé au XIVe s. où est aménagée la remarquable Exposition archéologique, axée sur le sanctuaire étrusque* retrouvé là avec de rares décorations architecturales des V-IVe s. av. J.C. L’ensemble englobe l’église Sant’Angelo, cœur de la Pinacothèque communale qui compte nombre d’importants tableaux du XIII e au XV e s. (Bartolomeo della Gatta, Giovanni di Paolo, Taddeo Gaddi) et de pièces d’orfèvrerie médiévales. Dans l’église San Francesco (XIIIe s.) se trouve un grand Crucifix de Giambologna. Dans les environs, le castello di Montecchio Vesponi, manoir du Moyen Age entouré de remparts et de tours, ne se visite pas.
CÈCINA (Livourne) C’est un centre touristique et commercial moderne, situé sur la voie aurélienne et né après l’assainissement de la Maremme (voir plus loin). Près de Marina di Cècina, le Parc archéologique de San Vincenzino comprend les vestiges d’une grande villa romaine d’époque impériale équipée d’une suggestive citerne à voûtes. Inauguré en 2003, le Musée communal archéologique dans la localité La Cinquantina renferme des vestiges intéressants. Les environs sont les lieux qui inspirèrent le poète Carducci, avec la chapelle San Guido, d’où part la célèbre allée de cyprès* menant à Bolgheri. A Castagneto Carducci se trouvent la maison où Carducci vécut et le château de la Gherardesca, de dantesque mémoire.
CHIANCIANO TERME (Sienne) C’est l’une des plus importantes stations thermales d’Europe. L’eau de Sillene est déjà mentionnée en 1005, et était certainement connue des étrusques et des romains comme en témoigne l’intéressant Musée communal archéologique des Eaux, où abondent d’importants vestiges provenant du territoire. La zone thermale, qui s’est développée entre 1915 et 1929, est formée d’hôtels, d’établissements thermaux, de villas, éparpillés entre les jardins et les parcs; particulièrement beaux sont le Parc des Sources et le Parc de Fùcoli. Dans le centre historique, dans le palais de l’Archipréture (XVIIIe s.), se trouve le Musée de la Collegiale, contenant des œuvres d’école florentine et siennoise du XIVe et du XVe s. A visiter également la collégiale San Giovanni Battista (XIIIe s.), et le palais du Podestat (XIIIe s.) portant des armoiries du XVe et du XVIe s. Non loin de là, Sarteano, qui est une station thermale et dont le centre historique est dominé par le Château (XVe-XVIe s.); remarquable la collégiale Renaissance (1576). Le Musée communal Archéologique de palazzo Gabrielli (y remarquer la série de canopes) organise des visites dans les nécropoles étrusques voisines. A Cetona, sur la montagne du même nom, d’origine étrusque, avec des restes de remparts, la collégiale du XIIIe s. abrite des fresques du XVe s. Dans le Musée municipal pour la Préhistoire du mont Cetona, une riche documentation archéologique allant du Paléolithique à l’âge du Bronze. A visiter aussi, le Parc archéologiconaturaliste de Belverde.
CHIANTI (Florence et Sienne) Cette région, zone de production de l’un des plus célèbres vins du monde, prit le nom de Chianti au XIIIe s. et est caractérisée par des collines, des champs, des bois, des rangées de vigne et des oliviers, dans un paysage de peinture siennoise du XVe s.: des vignobles sagement amé-
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nagés de sangiovese, canaiolo, malvoisie et trebbiano – tous ces raisins qui, mélangés, donnent le vin de Chianti – s’alternent dans une zone qui, depuis l’époque des grandsducs, est disséminée de fermes, villas, châteaux et villages munis de tours comme des châteaux.
CHIUSI (Sienne) L’étrusque “Chamars” de Porsenna, qui l’emporta sur les Romains, s’étend entre de denses oliveraies à la limite méridionale de la Valdichiana (voir plus loin). Cette ville aux architectures moyenâgeuses et Renaissance a une structure étrusco-romaine. Avec l’assainissement de la vallée, elle vécut un nouvel essor à la fin du XIXe s. Le Dôme, roman, remontant au VIe s. et refait au XII e, fut radicalement restauré en 1887-94. A côté se dresse le Musée de la Cathédrale, qui conserve une précieuse collection de codes et de recueils de chorales* provenant de l’abbaye de Monte Uliveto Maggiore ainsi qu’un pavement* en mosaïque du Ve siècle. Le Labyrinthe de Porsenna* qui le jouxte offre un parcours archéologique émotionnant dans les galeries souterraines. Le Musée archeologique national* comprend de remarquables collections de pièces* étrusques et grecques. A partir du Musée, des visites aux catacombes sont organisées. La nécropole étrusque* comprend des tombes (VIe-Ve s. av. J.-C.) creusées dans la roche et en partie peintes.
COLLE DI VAL D’ELSA (Sienne) Il s’agit d’un centre manufacturier ancien et dynamique, caractérisé, à Colle Bassa, par un ingénieux système de canalisation, les “Gore”, remontant à l’an mille, qui a favorisé le développement de filatures, de papeteries et ensuite de verreries. C’est actuellement un centre réputé pour sa production de cristal. Dans la plaine, à Colle
Bassa, l’église Sant’Agostino (B4), dont la façade remonte au XIIIe s. et l’intérieur est Renaissance, mérite une visite. A Colle Alta*, très intéressante est la via del Castello (A-B2-3), qui traverse le vieux château de Piticciano. On y accède par une arcade ouverte dans le palazzo Campana (B2), exemple splendide et inachevé d’architecture maniériste (1539). Près du Duomo (XVIIe s.), le Palazzo pretorio (XIVe s.) (A-B3) accueille le Musée archéologique Bianchi Bandinelli, avec ses exceptionnels vestiges* étrusques. Le palazzo dei Priori (A-B3) est le siège du Musée municipal et d’Art sacré. Vers la fin de la rue, la maison-tour d’Arnolfo di Cambio (XIIIe s.; A3), où, d’après la tradition, serait né le célèbre sculpteur et architecte.
COLLODI (Pistoia) Situé dans la Val di Nièvole, ce village est surtout renommé pour avoir donné son pseudonyme à Carlo Lorenzini, l’auteur de “Pinocchio”. Le bourg ancien arrive tout près de la villa Garzoni, édifiée en 1633-62 et entourée d’un jardin* qui remonte à la moitié du XVIIe s., qui compte parmi les plus beaux d’Italie. De l’autre côté du torrent Pescia, le Parc de Pinocchio, créé entre 1956 et 1985.
CORTONE (Arezzo) Il occupe une position panoramique au-dessus du contrefort de l’Alta di Sant’Egidio. Célébré par Virgile, il fut une lucumonie étrusque, puis une ville romaine, puis une importante commune du Moyen Age; en 1411, il passa aux Florentins dont il suivit les destinées. Fra Angelico y travailla et Luca Signorelli, Pietro da Cortona et le peintre futuriste Gino Severini y nacquirent. Dans l’ensemble, la ville conserve une forte atmosphère médiévale, avec ses rem-
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parts, ses édifices, son tissu citadin et ses ruelles aux noms pittoresques. Le cœur de Cortone est la piazza della Repubblica (B1), dominée par le Palais communal (XIIIe s.), agrandi au XVIe s.; en face se tient le palais du Capitaine du Peuple. A côté, sur la piazza Signorelli (A1), nous avons le Palazzo pretorio, ex palazzo Casati, refait au XVIIe s., mais avec un côté original du XIIIe, recouvert d’armoiries, qui accueille le Musée de l’Académie étrusque*, fondé en 1727 comme développement de l’Académie étrusque. Petit et original, ce Musée n’en conserve pas moins des œuvres étrusques très intéressantes (grand lampadaire* en bronze du IVe s. av. J.-C.), pièces égyptiennes, monnaies*, œuvres du XIIIe et de la Renaissance toscane et une salle consacrée à Gino Severini. Le Dôme (A1) fut reconstruit aux XVe-XVIe s. sur une église paroissiale romane: à remarquer, sous le portique du XVIe, le portail de Cristofanello. En face, le Musée diocésain* contient des œuvres de Pietro Lorenzetti,
Luca Signorelli, Bartolomeo della Gatta, Giusto da Firenze, et la très célèbre Annonciation* de Fra Angelico. Commencée en 1245 par le moine Elia Coppi, l’église San Francesco (A-B2), remaniée au XVIIe s., conserve le reliquaire de la Sainte Croix, custode byzantine du Xe s. L’une des rues les plus belles et les plus caractéristiques de Cortone, la via Berrettini, mène à l’église San Nicolò (XVe s., A2), avec son remarquable étendard et des œuvres de Luca Signorelli. Sur une suggestive esplanade se dresse le sanctuaire Santa Margherita (A3), néo-gothique; un peu plus haut, la forteresse Médicéenne (1566), d’où l’on jouit d’un splendide panorama. Hors les remparts, à partir de l’église San Domenico (B2), bas gothique, restaurée au début du XIXe s., commence une promenade panoramique le long du viale Giardini Pubblici. Non loin de l’agglomération, l’église de la Madonna del Calcinaio* (14831513; B2, h.p.), l’un des plus beaux exemples de sanctuaire Renaissance, aux fenêtres ornées de vitraux réalisés par Guillaume de Marcillat (XVIe s.) et avec une image vénérée de la Vierge. Près de là, la Tanella di Pitagora est un hypogée étrusque du IIe s. avant J.-C. Toujours hors les murs, sont à visiter l’église Santa Maria Nuova (A2, h.p.), commencée en 1550, mais modifiée par Vasari; on peut admirer, dans un endroit suggestif, le couvent delle Celle (A2, h.p.), fondé par saint François entre 1211 et 1221, et, au lieu-dit Sodo, les “Meloni” (A1, h.p.), des hypogées étrusques remontant probablement aux VIe-IIIe s. avant J.-C.
CUTIGLIANO (Pistoia) Situé au milieu des bois de la vallée de la Lima, c’est le village qui conserve la structure la plus ancienne des Apennins
16 de Pistoia. Sur la place se dressent le Palazzo pretorio ou palais du Capitaine du peuple, du XIVe (remanié); l’église paroissiale, toute proche, contient des peintures sur bois des XVIe et XVIIe s. A visiter dans les environs, Rivoreta et son Musée des gens des Apennins de Pistoia, la station de ski Doganaccia, que l’on peut atteindre aussi par télébenne et d’où l’on arrive à pied au refuge Duca degli Abruzzi, et Pian di Novello, localité de sports d’hiver plongée dans les bois.
ELBE (ILE D’) (Livourne) Cette île fait partie de l’archipel toscan, situé entre l’Italie et la Corse et formé des îles de Gorgona, Capraia (voir plus haut), Pianosa, Giglio (voir plus loin), Montecristo, Giannutri et autres îlots, qui serait le témoignage, croit-on, d’une aire continentale submergée. C’est la plus grande des îles mineures italiennes (223,5 km2), avec des côtes très découpées, interrompues de baies formant de petites plages; le mont Capanne (1018 m) est le sommet le plus élevé. Depuis 3000 ans, on extrait le fer d’un sous-sol riche en minerais; la végétation est typiquement méditerranéenne: oliviers, cactus, arbousiers, châtaigniers et vignobles, ces derniers donnant des vins généreux comme l’Aleatico et le Muscat. Probablement, les premiers à l’habiter furent les Ligures. Les Etrusques travaillaient le fer dans les fournaises de Populonia; les Romains en firent une base navale; en raison de ses richesses et de sa position, elle subit les interférences de Pise, Gênes, Lucques; elle appartint au duché de Piombino (de la maison d’Appiano), fut mise à sac par les Turcs, puis fut occupée par l’Espagne, la France, l’Angleterre. En 1815, elle fut unie au grand-duché de Toscane. Après l’abdication de Fontainebleau, Napoléon y fut exilé et y demeura du 3 mai 1814 au 26 février 1815. L’île de Pianosa possède un environnement intact. On y visite l’ex-pénitencier et les vestiges de la villa romaine dite du Bain d‘Agrippa, une résidence princière sur la côte orientale. L’île de Montecristo est une masse granitique inhabitée et inacessible. La faune et le maquis méditerranéen, très touffu, sont protégés par le Parc national de l’Archipel Toscan (voir Capraia).
EMPOLI (Florence) Cette ville, située dans la plaine du Valdarno (voir plus loin) est un important marché et centre industriel (habillement, verre). Au centre, sur la piazza Farinata degli Uberti (qui, “à visage découvert”, défendit Florence après la victoire de Montaperti), se dresse la collégiale Sant’Andrea, érigée en 1093 avec des formes romanes et
remaniée au XVIII e s. Le Musée de la Collégiale renferme des peintures de Masolino da Panicale, des fonts baptismaux de Bernardo Rossellino et des œuvres toscanes remarquables des XIVe-XVIIe s. L’église Santo Stefano (du IVe s., mais radicalement restructurée au XVIe), contient des fresques de Masolino da Panicale et une sculpture de Bernardo Rossellino, l’Annonciation, qui a fait l’objet d’un nouvel aménagement. Dans les environs, il est intéressant de visiter la villa Médicéenne de Cerreto Guidi, et Montelupo Fiorentino, dont le palais du Podestat, du XIVe s., abrite le Musée archéologique et de la Céramique*, une production pour laquelle la ville est renommée depuis des siècles.
FIÈSOLE (Florence) Situé sur la colline qui surplombe les vallées de l’Arno et du Mugnone, il domine la ville de Florence, dont il offre le panorama le plus spectaculaire; mais une visite s’impose aussi pour la beauté du paysage, les vestiges archéologiques, le patrimoine artistique. D’origine étrusque, la romaine “Faesulae” était le centre de toute la région. Fortifiée en 1325, elle était au XVe s. l’une des localités préférées des Médicis et, aux XVIIIe et XIXe s., elle s’enrichit de villas et de jardins qui en firent l’un des lieux de séjour favoris des visiteurs étrangers. Sur la piazza Mino da Fièsole (A2), où se tenait l’ancien Forum, se dressent le palazzo Pretorio (XIVe s.), adjacent à l’ancien oratoire Santa Maria Primerana, le Séminaire et le palais de l’évéché. Le Dôme, construction romane agrandie aux XIIIe et XIVe s., dont la façade fut reconstruite au XIXe a un clocher caractéristique, réalisé en 1213 et refait aux XVIII e - XIX e s. A l’intérieur, des œuvres de Giovanni della Robbia, Bicci di Lorenzo et Mino da Fiesole, ainsi que la chapelle Salutati* contenant des fresques de Cosimo Rosselli (XVe s.). La zone archéologique* (A2) est particulièrement fascinante en raison de l’environnement et du paysage dans lequel se nichent les ruines. Le théâtre romain, qui remonte à l’époque impériale, conserve la cavea, comprenant 3000 places. Font également partie de cet ensemble les thermes, un temple romain et un tronçon de remparts étrusques*. Le Musée archéologique* renferme des matériaux provenant des fouilles urbaines datables de l’âge du Fer jusqu’aux périodes étrusco-romaine (bronzes, petits bronzes votifs, terres-cuites architecturales) et lombarde, ainsi que de remarquables collections de céramiques grecques, de la grande-Grèce et étrusques. Le Musée “Bandini” (A2) renferme la collection de l’érudit du XVIII e s. Angelo Maria Bandini, constituée
17 d’œuvres sur bois d’école toscane, remontant aux XIIIe-XVe s. Au sommet de la colline, là où se trouvait l’ancienne acropole, se dresse l’église San Francesco (A2), érigée au XIV e s. mais plusieurs fois modifiée; près d’un joli petit cloître du XVe s. se trouve le Musée ethnographique missionnaire. Hors du centre, à peu de distance, se trouve le couvent San Domenico (B1) qui contient des fresques de Fra Angelico. A quelques kilomètres de là, la Badia Fiesolana (A1), jusqu’en 1028 cathédrale de Fièsole, a été reconstruite en 1456 avec un intérieur* à la manière de Brunelleschi (14611464).
FIGLINE VALDARNO (Florence) Au point de vue de l’urbanisme, c’est l’un des centres les plus intéressants du territoire de Florence; il s’étend sur la rive gauche de l’Arno. C’est aujourd’hui un important centre industriel. La piazza Marsilio Ficino, entourée d’arcades, est une place marchande typique du XIIIe s., sur laquelle donnent d’un côté l’ancien hôpital Serristori et, en face, la collégiale Santa Maria (XIIe s.), transformée en 1439 et remaniée aux XVIIeXVIIIe s. L’édifice attenant abrite le Musée de la Collégiale. En sortant de la place, on trouve le Palazzo pretorio (XIVe s.). A visiter également, l’église San Francesco, d’origine romane, refaite au XVe s., plus tard rénovée, et la villa di San Cerbone, transformée aux XVIeXVIIe, qui est depuis 1890 le siège de l’hôpital Serristori (dans la pharmacie* de celui-ci est exposée une collection de vases en faïence). Dans les environs, à Gaville, l’église San Romolo (XIIe-XIIIe s.) mérite une visite; son
presbytère accueille le Musée de la Civilisation paysanne; à Incisa in Val d’Arno, voir la tour du Châtelain et, dans la partie haute, dite Castello, la maison où, enfant, vécut Pétrarque.
FLORENCE Chef-lieu de la région, Florence est l’une des villes d’art les plus importantes d’Italie, sinon du monde entier. C’est ici que se manifeste de façon dominante le phénomène artistique qui coïncide avec le renouveau de l’Europe, et la puissance de Florence et de la famille des Médicis coïncide avec la période artistique la plus féconde et influente de tout le millénaire. Situé sur les rives du fleuve Arno, Florence possède, outre son patrimoine artistique et culturel, un charme, une atmosphère, une magie que tous ont appréciés et apprécient encore, des premiers voyageurs nord-européens jusqu’aux foules actuelles de touristes, en passant par Stendhal, Ruskin et Berenson. Modeste hameau de l’étrusque Fièsole, “Florentia”, comme ville, naît romaine. Encore marginale pendant le haut Moyen Age (Lucques était à l’époque le siège principal de la “Tuscia”), la ville commence à se repeupler et à croître vers l’an mille: en témoignent le Baptistère roman et les églises San Miniato et Santi Apostoli. Après la mort de la grande comtesse Mathilde en 1115, les citoyens réussissent à se donner leur propre autonomie avec le premier régiment communal des douze consuls. Ainsi commence l’expansion: tout d’abord aux dépens de Fièsole, et ensuite, avec l’alliance avec Lucques, aux dépens de Sienne, Arezzo, Pistoia et Pise. Ce dernier sera l’adversaire naturel dans la recherche constante d’un débouché sur la
18 mer. A partir de 1193, c’est un podestat étranger qui, dans l’espoir de mieux administrer les litiges entre le peuple et la noblesse, dirige la ville. Dès le début du XIIIe s., les revendications politiques et territoriales s’assimilent aux luttes entre guelfes (qui s’appuient à la papauté et à la maison d’Anjou) et gibelins (qui soutiennent l’empire et la maison de Souabe). L’avènement de Frédéric II fera, pendant une courte période, prévaloir les gibelins. Le peuple chasse en effet les nobles et institue le Capitaine du Peuple. La défaite de Montaperti (1260) sera un épisode isolé: le choix des Anjou (Charles d’Anjou sera podestat pendant dix ans) par les guelfes se révèle gagnant. La ville, maintenant aux mains des Arts, des marchands et des artisans, l’emporte sur Sienne à Colle di Val d’Elsa en 1269 et sur Arezzo à Campaldino en 1289. Pise succombe aux Gênois dans la bataille de la Meloria (1284). Cette domination se reflète dans les premiers, grandioses, édifices gothiques: palais du Podestat (del Bargello), Santa Maria Novella, Santa Croce, Santa Maria del Fiore, Palazzo Vecchio, le campanile de Giotto, Orsanmichele. En ville travaillent Giotto, Cimabue, Arnolfo di Cambio, Andrea Pisano. Des remparts sont construits, qui seront suffisants, pendant les cinq siècles à venir, à contenir la ville. La reprise gibeline, guidée au début du XIVe s. par Castruccio Castracani et Henri VII, n’est qu’éphémère. Florence domine une grande partie de la Toscane, malgré la crise bancaire de 1342-45, la peste de 1348, les heurts entre les nantis et le menu peuple, qui débouche sur la révolte des Ciompi (1378). Au XVe s., la république florentine, régie par une oligarchie, se transforme en une seigneurie de fait. En 1434, Cosme de Médicis (Cosme l’Ancien), exilé comme citoyen, rentre dans la ville comme seigneur, ne maintenant en vie que formellement les institutions républicaines. Son neveu, Laurent le Magnifique, continuera son œuvre pendant son propre gouvernement, qui durera de 1469 à 1492. Son esprit coïncide avec celui de la pleine Renaissance et sera exprimé par Brunelleschi, Leon Battista Alberti, Michelozzo, Benedetto da Maiano, Masaccio, Fra Angelico, Andrea del Castagno, Paolo Uccello, Botticelli, Ghirlandaio, Benozzo Gozzoli, Donatello, Verrocchio, Pollaiolo, Luca della Robbia, Ghiberti… La mort de Laurent coïncide avec la fin d’une époque: l’édifice des Médicis ne résiste pas au heurt imposé par Charles VIII. L’exil des Médicis subira deux brèves interruptions (1494-1512 et 1527-1530), au cours desquelles vivra l’illusion de restaurer la république. Mais, en 1531, à la suite des impériaux, Alexandre de Médicis entre dans la ville comme premier duc de Florence. En 1569, Cosme
Ier devient grand-duc et avec lui se conclut la grande saison florentine. La ville continuera à s’embellir, mais Léonard de Vinci travaille à Milan et en France, et, en 1534, MichelAnge quitte définitivement Florence. Les XVIIe et XVIIIe s. voient le déclin économique de la ville et la fin de la dynastie des Médicis (1737). La maison de Lorraine leur succède et, avec Pierre-Léopold (le futur empereur Léopold II), une reprise partielle. Après la fuite de la maison de Lorraine, Napoléon intronise Ludovic de Bourbon-Parme avec le titre de roi d’Etrurie. En 1807, Florence est annexé à l’empire français. De 1815 à 1860, retour de la maison de Lorraine. Avec le plébiscite de 1860, Florence, avec toute la Toscane, entre dans le royaume d’Italie, dont il sera la capitale entre 1865 et 1871. C’est l’époque de l’expansion et de la restructuration – très discutée – de la ville. Au XXe s., la reprise économique et démographique conduit à l’incorporation des centres de Rifredi, Galluzzo et Rovezzano. Après les graves dégâts subis pendant la dernière guerre et au cours des inondations de 1966, la ville a continué à s’agrandir et la population, qui était de 200.000 habitants au début du XXe s., en compte aujourd’hui le double.
Le centre religieux. Au centre de la structure actuelle, la piazza del Duomo (C4-5), avec l’église Santa Maria del Fiore, et la piazza San Giovanni, avec le Baptistère, constituent le centre spirituel de la ville. Sur quelques mètres carrés sont réunis des chefsd’œuvre de Giotto, Brunelleschi, Ghiberti, Donatello, Andrea della Robbia, Benozzo Gozzoli, Michel-Ange. Le Baptistère San Giovanni* (C4), fulcre religieux de la ville, est l’un des plus anciens édifices de Florence. Caractérisé par un parement en marbre vert et blanc, il est construit selon un plan octogonal; un attique du XIII e s. soutient la pyramide également octogonale. Dans les trois portails se trouvent les célèbres portes* de bronze, disposées selon les points cardinaux, qui représentent une espèce de gigantesque Bible. La porte sud* est d’Andrea Pisano (1330), la porte nord*, de style encore bas gothique, est de Lorenzo Ghiberti (1403-24), tandis que la porte est, face au Dôme, la célèbre porte du Paradis*, comme elle fut définie par Michel-Ange, est une copie du chef-d’œuvre – maintenant pleinement Renaissance – de Lorenzo Ghiberti (1425-52): quelques panneaux originaux, endommagés par les agents atmosphériques et par les inondations de 1966, sont maintenant exposés, restaurés, au Musée de l’Œuvre de la cathédrale. L’intérieur, à plan central, est surmonté d’une coupole en quartiers décorée de mosaïques* byzantinisantes, du XIIIe s., réalisées
19 par des artistes vénitiens et florentins dont, peut-être, Cimabue. Le pavement* est caractérisé par des incrustations de marbre. Dans l’abside, d’autres mosaïques* byzantinisantes de Jacopo da Torrita. La tombe de l’anti-pape Jean XXIII est attribuée à Donatello et Michelozzo. Face à la porte sud se dresse la loggia del Bigallo (1352-58; C4), où l’on exposait les enfants abandonnés. A l’intérieur, une fresque de 1342 comprend la vue la plus ancienne de Florence. Isolé à droite de la cathédrale se dresse le campanile de Giotto* (C4), élancé et élégant. Commencé en 1334 par Giotto et Andrea Pisano, il fut terminé par Francesco Talenti en 1359. Le basement est orné de copies de bas-reliefs d’Andrea Pisano et de son école, de Luca della Robbia et d’Alberto Arnoldi. Au-dessus, copies des statues d’Andrea Pisano, Donatello et Nanni di Bartolo, dont les originaux se trouvent au Musée de l’Œuvre de la cathédrale. Un escalier de 414 marches mène à une terrasse d’où l’on peut admirer un vaste panorama* sur la ville. Le Dôme* ou cathédrale Santa Maria del Fiore (C4-5) offre au premier regard une image unitaire, mais c’est en réalité le résultat d’interventions successives. Il fut commencé par Arnolfo di Cambio en 1296 pour remplacer l’ancienne cathédrale Santa Reparata; il fut ensuite repris par Francesco Talenti entre 1331 et 1357; la partie absidale fut complétée en 1421 et, entre 1420 et 1436, la coupole de Brunelleschi fut réalisée, pour être ensuite couronnée en 1468 par la lanterne d’Andrea del Verrocchio. La façade, qui remplace la façade originelle d’Arnolfo di Cambio, abattue en 1587, est un ouvrage de la fin du XIXe s. L’intérieur, d’une majesté sévère, renferme de nombreux chefsd’œuvre, parmi lesquels il s’impose de signaler les vitraux de la contre-façade de Lorenzo Ghiberti, une image de Giotto de Benedetto da Maiano, les fresques de Vasari et de Federico Zuccari, qui décorent l’immense coupole* de Brunelleschi (91 m), les vitraux dans les yeux du tambour, sur cartons de Donatello, Ghiberti, Paolo Uccello et Andrea del Castagno; le Crucifix de bois de Benedetto da Maiano, sur le maître-autel, ainsi que les œuvres de Luca della Robbia, une arche avec les reliques de San Zenobi, chef-d’œuvre de Ghiberti et les monuments équestres à Giovanni Acuto* et Niccolò da Tolentino, respectivement de Paolo Uccello et Andrea del Castagno. Toujours à l’intérieur, les fouilles de 1966 ont ramené à la lumière les vestiges de l’ancienne cathédrale Santa Reparata, abattue en 1375. Le Musée de l’Œuvre du Dôme (C5) recueille d’importantes sculptures des XIVe et XVe s. florentins, dont de nombreux originaux du Baptistère, du Dôme et du
Campanile de Giotto (formelle* du Ghiberti et d’Andrea Pisano). Il faut en outre mentionner la Pietà*, inachevée, de Michel-Ange et deux tribunes de chantres*, respectivement de Donatello et de Luca della Robbia. Par la gracieuse via de’ Martelli (B-C4), flanquée de l’église San Giovannino degli Scolopi, l’on atteint l’un des plus remarquables exemples d’architecture de la première Renaissance, le palazzo Médicis-Riccardi* (B4): érigé à partir de 1444 par Michelozzo pour Cosme l’Ancien, il fut la demeure des Médicis jusqu’à Cosme Ier. A l’intérieur, une belle cour* mène à la Chapelle des Mages*, chef-d’œuvre de Michelozzo, décoré de fresques par Benozzo Gozzoli, et à la Galerie, ornée de fresques de Luca Giordano. La piazza San Lorenzo (B4), sur laquelle donnent des palais de familles nobles des XVeXVI e s. et le monument à Jean de Médicis (“Giovanni delle Bande Nere”), est dominée par la façade de l’église San Lorenzo, chef-d’œuvre de l’architecture religieuse du début de la Renaissance et indissolublement liée à la mémoire des Médicis. Construite par Brunelleschi en 1442-46 et terminée par Antonio Manetti en 1461, elle possède un intérieur d’une extraordinaire harmonie, avec des œuvres de Rosso Fiorentino, Desiderio da Settignano et Filippo Lippi. Du transept gauche, on passe à la Vieille Sacristie*, véritable joyau Renaissance de Brunelleschi, décoré par Donatello. Du premier cloître* de la basilique, on accède à la Bibliothèque Médicis Laurentienne, fondée par Cosme l’Ancien; elle est aménagée dans un édifice projeté par Michel-Ange qui, outre le vestibule et l’escalier, qui anticipent le baroque, dessina également le plafond, les pupitres et les chaises. Dans la partie absidale de la basilique se trouvent les chapelles Médicis*, comprenant la chapelle des Princes*, baroque, qui abrite des sarcophages monumentaux des grands-ducs de Toscane, et la Nouvelle Sacristie*, projetée et commencée par Michel-Ange (152124) et terminée par Vasari et par Bartolomeo Ammannati, prototype reconnu de l’architecture maniériste. Elle renferme les deux extraordinaires sépulcres que Michel-Ange sculpta de 1524 à 1533: le monument à Laurent duc d’Urbin* et le monument à Julien duc de Nemours*; la Vierge à l’Enfant* est également l’œuvre du maître. Piazza della Signoria et les Offices. Cette zone, depuis toujours cœur pulsant de la ville, reflète les rapports difficiles entre l’art et le pouvoir, caractérisée comme elle l’est par des monuments dans lesquels les “Arts”, la république et la seigneurie exprimèrent leurs goûts et leurs différentes conceptions de gouvernement.
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22 Le Dôme est relié à la piazza della Signoria par la via dei Calzaiuoli (C-D4), bordée par d’élégants magasins et par l’église San Carlo dei Lombardi ( XIV e s., gothique), que surplombe l’imposant édifice d’Orsanmichele* (D4), l’une des constructions les plus intéressantes de ce XIVe s. Erigé comme loggiamarché en 1337, il fut transformé en églisegrenier à la fin du siècle. A l’extérieur, on peut voir les tabernacles* avec les statues des saints patrons des Arts, exécutées par les plus grands artistes de la ville: Lorenzo Ghiberti, Andrea del Verrocchio, Donatello, Brunelleschi, etc. A l’intérieur se trouve le célèbre tabernacle* d’Andrea Orcagna, l’un des exemples les plus fascinants de gothique florentin. Dans la rue du même nom, le palazzo dell’Arte della Lana (D4), de 1308: c’était le siège de l’un des plus importants des Arts majeurs, et il abrite aujourd’hui la Société Dantesque ainsi que le Musée d’Orsanmichele. L’une des places les plus belles et les plus connues d’Italie, la vaste et solennelle piazza della Signoria (D4), est, depuis l’époque communale, le centre du pouvoir et de la vie civile. Dominée par le Palazzo Vecchio, elle a pour toile de fond les arcades gothiques de la Loggia della Signoria* (ou dei Lanzi, 1376-82); à l’origine siège d’assemblées et de cérémonies publiques, elle devint par la suite laboratoire et galerie d’art en plein air. La place est caractérisée par le Tribunale di Mercatanzia (XIVe s.), le Palazzo Uguccioni (XVIe s.), précédés de la statue de Cosme Ier de Giambologna et de la grandiose fontaine de Piazza de Bartolomeo Ammannati. Sur les marches du Palazzo Vecchio se trouve une copie du “Marzocco” (l’original se trouve au Musée du Bargello), le lion symbole de Florence, Judith et Holopherne, de Donatello (original à Palazzo Vecchio), le célèbre David de Michel-Ange (original à la Galerie de l’Académie), Hercule et Cacus*, l’œuvre discutée de Baccio Bandinelli. Sous la loggia de la Signoria, le Persée*, chef-d’œuvre de Benvenuto Cellini et l’Enlèvement des Sabines*, de Giambologna. Le Palazzo Vecchio* est l’un des plus beaux palais moyenâgeux d’Italie. Projeté comme palazzo dei Priori (palais des Prieurs) en 1299, par Arnolfo di Cambio, il devint au XVe s. palazzo della Signoria et fut la résidence des Médicis de 1540 à 1565. Entre 1865 et 1871, il fut le siège de la Chambre des Députés du royaume d’Italie. A partir du corps compact, bossagé, couronné d’une haute coursive crénelée, s’élance la tour* de 1310 (94 m), dite tour d’Arnolfo. A l’intérieur se tient la grandiose Salle des Cinq Cents*: construite par Antonio Sangallo (1495-96) pour les réunions générales du peuple, elle devint, sous Cosme Ier, la salle des audiences; elle renferme le Génie de la Victoire*, groupe de
marbre de Michel-Ange. On remarquera également le petit bureau de François Ier, la chapelle d’Eleonore, peinte par Bronzino, la salle de l’Audience, dont le plafond fut réalisé par Giuliano da Maiano, la salle des Lys, dans laquelle se trouve le groupe en bronze de Judith et Holopherne* de Donatello. Mentionnons en outre la donation Loeser, comprenant des œuvres des écoles toscanes des XIVe-XVIe s., et le Musée des Enfants. Dans l’attente d’un siège définitif, la Collection d’art contemporain “Alberto della Ragione” abrite d’importantes œuvres du XXe s. italien. L’impressionnant piazzale degli Uffizi* (E4), qui s’allonge à partir de la piazza della Signoria, est entouré du génial et majestueux palazzo degli Uffizi (palais des Offices), projeté par Vasari (1560-80) comme siège des bureaux administratifs du duché, et à l’intérieur duquel se trouve la célèbre Galerie. L’extrémité de la place donne sur l’Arno, sur le Ponte Vecchio et sur la colline de San Miniato. Le Musée des Offices* est l’une des collections les plus célèbres et importantes de peinture italienne et européenne allant du XII e au XVIII e s., et c’est le plus ancien musée de l’Europe moderne. Une partie fondamentale est constituée par les œuvres toscanes jusqu’au XVIe s., les œuvres vénitiennes, les œuvres nordiques et la collection d’autoportraits; la collection d’antiquités est également remarquable (groupe des Niobìdi*). Née à la fin du XVIe s. pour accueillir les collections du grand-duc François I er, elle s’agrandit constamment grâce à l’intérêt des Médicis. En un premier temps, c’était une sorte de galerie d’art moderne florentin (Vasari qualifiait de “modernes” les artistes du XVIe s.), mais par la suite elle se développa pour accueillir des objets d’intérêt scientifique et des œuvres d’artistes vénitiens et flamands. Les donations de la maison de Lorraine et le démembrement de la collection scientifique en confirma le caractère de musée des arts visuels. Au XIXe s., il y eut l’acquisition de peintures du XIVe et XVe s., et la Galerie devint la plus importante collection d’art italien du monde. Environ 2000 œuvres y sont exposées, mais une grande restructuration est prévue qui permettra d’y placer aussi les 1800 œuvres actuellement en dépôt. Bien qu’il soit impossibile ici de rendre compte de l’immense collection de la Galerie, il faut néanmoins mentionner les artistes qui y figurent et qui ont fait l’histoire de l’art: à partir des œuvres des XIIIe-XIVe s. toscans de Duccio di Buoninsegna, Cimabue, Giotto, Simone Martini, Ambrogio et Pietro Lorenzetti, Bernardo Daddi, Taddeo Gaddi, pour arriver à la Renaissance (XVe et XVIe s.) avec Lorenzo Monaco, Gentile da Fabriano,
23 Masaccio et Masolino, Fra Angelico, Paolo Uccello, Domenico Veneziano, Andrea del Castagno (Uomini illustri*), Piero della Francesca, Alessio Baldovinetti, Filippo Lippi, Filippino Lippi, Antonio Pollaiolo, Piero Pollaiolo, Sandro Botticelli (La naissance de Vénus et Le Printemps), Léonard de Vinci (Adoration des Mages), Verrocchio, le Pérugin, Luca Signorelli, Piero di Cosimo, Raphaël (Vierge au Chardonneret), MichelAnge (Tondo Doni), Giovanni Bellini, Bartolomeo Vivarini, Cima da Conegliano, Giorgione, Vittore Carpaccio, Andrea Mantegna, le Titien (Vierge d’Urbin), Andrea del Sarto, Pontormo, Bronzino, Parmigianino, Palma il Vecchio, Dosso Dossi, Lorenzo Lotto, Jacopo Bassano, le Corrège, Paolo Veronese, le Tintoret, le Greco. Parmi les chefs-d’œuvre d’Europe du nord, les œuvres d’Albrecht Dürer, Jan Brueghel l’Ancien, Lucas Cranach le Jeune, Albrecht Altdorfer, Hans Holbein. La section consacrée aux XVIIe-XVIIIe s. comprend des œuvres de Pietr Paul Rubens, Antoine Van Dyck, Justus Sustermans, le Caravage, Annibale Carraci, Rembrandt, Giuseppe Maria Crespi, le Canaletto, Francesco Guardi. Le couloir de Vasari* (1565), réalisé pour unir les Offices au palazzo Pitti à travers le Ponte Vecchio, renferme des œuvres italiennes et étrangères très importantes des XVIIe-XVIIIe s. Via Lambertesca, la Collection ContiniBonacossi* (E4) compte des œuvres d’importants artistes italiens et étrangers qui vont du XIIIe au XVIIIe siècle (Cimabue, Andrea del Castagno, Bellini, le Bernin, El Greco, Velázquez). Dans le palazzo Castellani (E4) se tient le Musée d’Histoire de la Science*, qui réunit la collection commencée par Cosme l’Ancien, exposée jusqu’au XVIIIe s. aux Offices, et la collection d’instruments et d’appareils didactiques et instrumentaux de la maison de Lorraine. L’Oltrarno En 1172, déjà, l’enceinte de remparts allait de l’autre côté de l’Arno, lorsque le seul pont était celui qui s’appelle aujourd’hui Ponte Vecchio et qui, de la piazza della Repubblica, mène sur la rive où se trouvent le Palazzo Pitti, l’église Santo Spirito et l’église Santa Maria del Carmine. La Piazza della Repubblica (C-D4) fut aménagée au XIXe s. à partir de la désastreuse démolition du vieux marché moyenâgeux. On y trouve les cafés les plus fréquentés de la ville. Près de là se dresse le palazzo Davanzati* (D3), un édifice sévère du XIV e s. avec un loggia du XVI e; il s’y tient le Musée de la Maison florentine ancienne, qui renferme des exemples intéressants des arts décoratifs des XIVe-XVIIIe s. La loggia del Mercato Nuovo (D4) (loggia du nouveau
marché), érigée au XVIe s. pour la vente de tissus précieux, et aujourd’hui vivant marché de l’artisanat, se trouve face à la fontaine dite del Porcellino (du porcelet, en réalité un sanglier), réplique d’un original hellénistique conservé aux Offices. Derrière la loggia del Mercato Nuovo se trouve le palazzo dei Capitani di Parte Guelfa (XIVe s.; D4), agrandi par la suite par Brunelleschi et Vasari, à l’intérieur duquel se trouve un magnifique salon de Brunelleschi, avec une lunette de Luca della Robbia et un plafond de Vasari. La via Por Santa Maria (E4), à l’extrémité de laquelle se dressent deux maisons-tours des XI e et XIII e s., mène au pont le plus ancien et le plus célèbre de Florence, le Ponte Vecchio*, construit en 1345 sur un précédent pont déjà connu en 996. Seul à avoir été épargné par les allemands pendant la débâcle de 1944, il est flanqué de boutiques consacrées autrefois à la vente de viande et de fruits et légumes, et aujourd’hui à l’orfèvrerie. Au-dessus de ces boutiques court le Couloir de Vasari. Le pont mène à la via de’ Guicciardini (E-F3), qui s’ouvre sur une petite place dominée par l’église Santa Felicita. C’est par ici que l’on arrive au plus monumental des palais de la ville, le Palazzo Pitti*(F2-3), édifié sur l’ordre des banquiers et des marchands Pitti à la moitié du XVe s., agrandi en 1558, et qui prit sa forme actuelle avec l’adjonction des deux ailes dites “rondò” en 1764 et 1839. De formes simples et grandioses, l’édifice renferme, avec d’autres constructions du jardin adjacent de Bòboli, certains des plus importants musées florentins. La Galerie Palatine* abrite surtout, dans les splendides salles spécialement décorées
Raphaël, La Vierge du Gran-Duc (Florence, Palazzo Pitti)
24 de fresques par Pietro da Cortona et Ciro Ferri, des œuvres des XVI e- XVII e s. Il faut mentionner au moins Les trois âges de l’homme, de Giorgione, la Vierge à la chaise et la Vierge du Grand-Duc de Raphaël, le Portrait de Jules II, du Titien, et la Vénus italique de Giovanni Canova, ainsi que les chefs-d’œuvre de Botticelli, Filippo Lippi, Luca Signorelli, Beccafumi, Rosso Fiorentino, Andrea del Sarto, Dosso Dossi, le Tintoret, le Véronèse, Rubens, Van Dyck, Murillo, le Pérugin, Sustermans, le Caravage, Salvator Rosa, et d’autres encore. Les appartements royaux, un ensemble de salles richement décorées, furent la résidence des Médicis et des familles de Lorraine et de Savoie. La Galerie d’Art moderne offre un panorama exhaustif de la peinture italienne du néoclassicisme jusqu’au XXe s. Dans les 30 salles, on peut voir, entre autres, des œuvres de Francesco Hayez, Giovanni Fattori, Gaetano Previati, Silvestro Lega, Medardo Rosso, Federico Zandomeneghi. Le Musée des Argents* conserve une riche collection d’objets en métaux précieux et en pierres semi-précieuses, cristaux et ivoires. Particulièrement intéressante è la collection de Laurent le Magnifique. Le Musée des carrosses, comprend des exemplaires des cours de Lorraine et de Savoie. Le Jardin de Bòboli* (F3), qui s’étend sur 45.000 m2, est l’un des plus élégants et grandioses jardins à l’italienne; projeté à la moitié du XVIe s., il doit son aspect actuel à des réfections et des adjonctions des XVIIIe-XIXe s. Les éléments les plus connus sont l’amphithéâtre, la fontaine de l’Artichaut, la grotte de Buontalenti, le vivier de Neptune, le jardin du Chevalier et le piazzale dell’Isolotto*, où se tient la fontaine de l’Océan, de Giambologna. Le Musée des Porcelaines* réunit des porcelaines de Ginori di Doccia, de Sèvres, de Chantilly, Vienne, Berlin, Meissen et autres manufactures. Dans la palazzina della Meridiana, néoclassique est aménagée la Galerie du Costume, qui documente l’évolution du costume du XVIIIe au XXe s. En sortant du Palazzo Pitti, avant de commencer la visite de la belle via Maggio (EF2-3), bordée de palais des XIVe et XVe s., il s’impose de visiter l’église San Felice in Piazza (F2) et le Musée zoologique “La Specola” (F2), dans le palazzo Torrigiani, section du Musée d’Histoire Naturelle de l’Université, qui possède de très riches collections, dont une de préparations anatomiques en cire* des XVIIIeXIXe s. Sur la piazza Santo Spirito (F2), aménagée en jardin et ceinte de maisons du XVe s., parmi lesquelles ressort le palazzo Guadagni, Renaissance, se trouve, précédée d’un parvis, l’église Santo Spirito* (E2) qui est, avec celle de San Lorenzo, l’un des plus beaux exemples d’architecture de la première
Renaissance. Projetée par Brunelleschi en 1444, terminée en 1488, elle possède un intérieur élégant et raffiné où sont conservées des œuvres de Bernardo Rossellini, Andrea Sansovino, Filippo Lippi, ainsi qu’un vestibule et une sacristie remarquables. A l’extérieur de l’église, on peut voir un beau campanile et à gauche, la cène de Santo Spirito, avec une grande fresque d’Andrea Orcagna. On atteint ainsi l’église Santa Maria del Carmine* (E1), d’origine médiévale, refaite en 1771, et universellement connue pour sa chapelle Brancacci, à laquelle on arrive en traversant un cloître du XVIIe s. Elle contient le cycle de fresques* de Masaccio et Masolino achevé par Filippino Lippi, un épisode crucial de l’histoire de l’art. Dans la sacristie, toute proche, de structure gothique, on peut voir des tableaux des XIVe et XVe s. Santa Trìnita et Santa Maria Novella. Nous allons maintenant pénétrer dans le quartier ouest, qui part de la via Tornabuoni, extrême limite de la cité romaine et de la première enceinte moyenâgeuse. A partir de l’église Santa Maria Maggiore, (C3-4) gothique, et en traversant la piazza degli Antinori (C3), avec son palazzo Antinori (XVe s.) et l’église San Gaetano, baroque, on arrive à la via de’ Tornabuoni* (C-D3), l’une des plus élégantes de la ville, bordée d’importants palais des XVe-XIXe s., dont notamment le palazzo Strozzi*(D3) qui, avec le palazzo Médicis-Riccardi, représente le plus remarquable exemple d’édifice Renaissance florentin; commencé en 1489 par Benedetto da Maiano et continué par Cronaca, il resta inachevé d’un côté et sur une partie de la corniche. Dans la toute proche église San Pancrazio (C-D3) se trouve le Musée “Marino Marini”, qui contient une partie importante des œuvres de l’artiste de Pistoia. La chapelle Rucellai (D3), adjacente, est une structure du XIVe s. renfermant le petit temple du Saint Sépulcre, œuvre élégante de L.B. Alberti. La belle loggia Rucellai précède le palazzo Rucellai* (D3), chef-d’œuvre de la première Renaissance, érigé pendant la seconde moitié du XVe s. sur plans de L.B. Alberti. Sur la piazza Santa Trìnita (D3), au centre de laquelle se trouve la colonne de la Justice, provenant des thermes de Caracalla, se dressent le palazzo Bartolini-Salimbeni, le palazzo Spini-Feroni et l’église Santa Trìnita*, l’une des plus antiques de Florence ( XI e s.), reconstruite en style gothique au XIV e s. et dont la façade baroque est de 1594. L’intérieur, sévère, est l’un des premiers exemples d’architecture gothique à Florence. Il contient des œuvres de Lorenzo Monaco, Domenico Ghirlandaio, Luca della Robbia et Desiderio da Settignano. L’église des Saints Apôtres* (XIe s.), sur la petite piazza del Limbo, borde
25 le borgo Santi Apostoli (D-E3), pittoresque rue moyenâgeuse avec maisons et tours du XIIIe s., dont notamment le palazzo Rosselli del Turco, de Baccio d’Agnolo. Le pont Santa Trìnita* (E3) traverse majestueusement l’Arno de ses trois arcades; chef-d’œuvre de Bartolomeo Ammannati (1608), détruit en 1944, il a été reconstruit dans ses formes originelles. Sur le bord du fleuve, le long du Lungarno Corsini, se trouve le palazzo Corsini (D2-3), l’un des meilleurs exemples de baroque florentin. La Galerie Corsini fait partie des plus belles collections particulières d’Italie, et contient des tableaux des XV eXVIe s. florentins et des œuvres d’artistes italiens et étrangers des deux siècles suivants. Sur la place du même nom se dresse l’église de la Toussaint (C1-2), fondée en 1251 et remaniée par la suite, dont la façade est baroque. A l’intérieur se trouvent des fresques de Domenico Ghirlandaio, Sandro Botticelli et Taddeo Gaddi; le réfectoire attenant conserve des fresques de Domenico Ghirlandaio. La piazza Santa Maria Novella (C2-3) est l’un des endroits les plus enchanteurs de la ville. Du côté opposé à l’église, la loggia di San Paolo (XVe s.) présente dix élégantes arcades et, entre les arcs, 9 médaillons d’Andrea della Robbia, auteur de la lunette sous le portique. Au centre de la place, deux obélisques de marbre indiquaient les buts du “palio dei Cocchi” (la course des biges). L’église Santa Maria Novella* (B2-3) est un chef-d’œuvre de l’art gothique, et fut construite par des architectes dominicains à partir de 1278. La façade* (XIVe s.) fut revue par L.B. Alberti. L’intérieur est d’une beauté élancée et harmonieuse et on peut y admirer, entre les belles œuvres de Nino Pisano, de Nardo di Cione, des Rossellino, de Desiderio da Settignano, Ghiberti, Filippino Lippi, Giambologna, un Crucifix* de Giotto, le célèbre cycle de fresques* de Domenico Ghirlandaio, une fresque* de Masaccio, et un précieux Crucifix* de Brunelleschi. A gauche de l’église, le Musée de Santa Maria Novella* occupe une partie des cloîtres du couvent. La Gare centrale de Santa Maria Novella (A-B2), sur la piazza della Stazione, est un bel exemple d’architecture rationaliste. Non loin de là, l’ancien couvent des religieuses de Foligno (A3) renferme une fresque des collaborateurs du Pérugin et d’autres fresques, détachées, de Bicci di Lorenzo. Les zones de San Marco et de la Santissima Annunziata. C’est la zone qui se trouve au nord du Dôme, et ses points stratégiques sont la piazza San Marco, avec la Galerie de l’Académie et le couvent où vécut Fra Angelico, et la piazza dell’Annunziata, avec, tout près, l’Hôpital des Innocents et le Musée Archéologique.
Le Réfectoire de Sant’Apollonia* (A4-5), réfectoire de l’ancien monastère des bénédictines de Sant’Apollonia, est décoré d’importantes fresques* d’Andrea del Castagno. Du monastère, on peut voir le grand cloître (XVe s.), dépendant de l’Université, qui donne sur la piazza San Marco, spacieuse et ombragée d’arbres. Sur cette place se trouve l’église San Marco* (A5), remontant au XIVe s., refaite par Michelozzo (1437-43) et plusieurs fois remaniée, à façade baroque. A droite de l’église, le Musée San Marco*(A5) occupe les intéressants locaux du couvent dominicain, qui fut au XVe s. un centre de culture considérable. Le musée présente un intérêt exceptionnel en raison de la collection d’œuvres de Fra Angelico, qui vécut et travailla ici. Parmi les nombreuses œuvres, on remarquera surtout la Déposition du Christ*, le tabernacle des Linaiuoli*, une Crucifixion* et une Annonciation*. Le cloître du Scalzo est une petite cour dont le portique porte une fresque monochrome réalisée par Andrea del Sarto et Franciabigio. Le Musée d’Histoire Naturelle (A5-6) se compose de trois sections: Musée de Minéralogie et Lithologie; Musée de Géologie et Paléontologie et Musée Botanique, auquel est annexé le Jardin Botanique, l’ancien jardin des Semplici, fondé en 1550. La Galerie de l’Académie* (A5) doit sa célébrité au groupe de sculptures des Prisons*, au Saint Mathieu inachevé, et surtout au David* de Michel-Ange. La Galerie contient également des peintures d’école florentine (XIIIe-XVIe s.). Le Musée des Pierres semi-précieuses est flanqué de l’institut spécialisé de niveau international, fondé en 1588. La piazza della Santissima Annunziata (B6) est une structure élégante, entourée d’arcades; au centre se trouvent la statue de Ferdinand Ier, de Giambologna, et deux fontaines baroques; à gauche, le loggiato dei Serviti. A droite de la basilique, l’Hôpital des Innocents* est un exemple des plus significatifs de la civilisation humaniste florentine et l’un des témoignages les plus gracieux de la Renaissance. Il s’ouvre sur la place avec un portique* à neuf arcades, qui porte huit médaillons d’Andrea della Robbia. C’est le siège d’une Pinacothèque, qui renferme un petit groupe d’œuvres de très haut niveau. La basilique de la Santissima Annunziata* (A6) abrite l’image vénérée de la Vierge de l’Annonciation: érigée en 1250 par les serviteurs de Marie, refaite au XV e s. et plusieurs fois remaniée, cette église est précédée d’un portique (XVII e s.) par lequel on entre dans le petit cloître dei Voti; sur les parois, certaines des fresques* les plus intéressantes de l’histoire de l’art florentin entre le XVe et le XVIe s., réalisées par Rosso Fiorentino, Jacopo Pontormo, Franciabigio, Andrea del Sarto; parmi elles, un bas-relief de Michelozzo.
26 A l’intérieur, style baroque pour la chapelle de l’Annonciation, dans l’autel de laquelle se trouve la fresque vénérée (XIVe s.). Attenant au transept, le cloître des Morts. Le Musée Archéologique* (A-B6) est situé dans le palais de la Crocetta; c’est l’un des plus importants d’Italie, notamment en ce qui concerne les civilisations étrusque et égyptienne. La section de sculpture étrusque* compte des chefs-d’œuvre de la sculpture de Chiusi (Mater Matuta, sarcophage de Larthia Seianti) et une célèbre collection de bronzes (Chimère d’Arezzo, l’Arringatore). D’une extraordinaire valeur également la collection de céramiques attiques* de production athénaise, d’où ressort le vase François, à figures noires. Parmi les bronzes romains, l’Idolino di Pesaro. Au Musée Egyptien*, le deuxième en Italie après celui de Turin, sont d’une facture particulièrement précieuse le portrait féminin du Fayyum, le relief avec les scribes, le char de guerre ou de chasse et les étoffes coptes. L’Hôtel-Dieu de Santa Maria Nuova (C5-6), le plus ancien hôpital de Florence, fut fondé en 1288 par Folco Portinari et restructuré au XVIe s. par Buontalenti. Le Musée florentin de Préhistoire (C5), où sont conservées de précieuses collections se rattachant à cette période, est aménagé dans l’ancien couvent des Oblates, où se trouve également le Museo di Firenze com’era (Musée de la Florence d’autrefois), qui illustre la transformation de la ville et abrite les douze célèbres Vues des villas Médicéennes de Giusto Utens. Précédée d’un beau cloître à arcades, l’église Santa Maria Maddalena de’ Pazzi (1257, mais reconstruite à partir de 1479) conserve une fresque du Pérugin, la Crucifixion*. Le quartier de Santa Croce. C’est la zone de l’église Santa Croce, décorée de fresques par Giotto et où reposent les “italiennes gloires”, et du Bargello, le musée où sont conservées certaines des plus belles sculptures de Donatello et de Michel-Ange. Mais le quartier tout entier offre une profusion d’éléments artistiques et historiques. Sur la via del Proconsolo (C-D5), l’une des plus anciennes de la ville, se trouve le palazzo Nonfinito, où est aménagé le Musée National d’Anthropologie et Ethnologie, fondé en 1869 par Paolo Mantegazza. A gauche, le long du borgo degli Albizi*, se dressent le palazzo Ramirez de Montalvo, le palazzo Altoviti et la maison et le palazzo degli Albizi. On a également, toujours sur la via del Proconsolo, le palazzo Pazzi* (XVe s.; D5), dit “de la Conjuration”. Sur la via Dante Alighieri se dresse la maison de Dante (D5), qui accueille le musée du même nom avec un nouvel aménagement. La Badia Fiorentina* (D5) est une ancienne église du XIIIe s., agrandie par Arnolfo di Cambio et remaniée aux XVe et XVIIe s. Le campanile
hexagonal à flèche est du XIVe s. Le palais du Podestat*, d’aspect austère, abrite le Musée du Bargello* (D5), l’un des plus importants du monde entier pour les collections de sculpture et d’objets d’art, notamment de la Renaissance, et pour les ivoires français du Moyen Age. On peut y admirer des œuvres de Michel-Ange (David Apollon*, Buste de Brutus*), Donatello (David*, Saint Georges*), Brunelleschi, Michelozzo, Luca della Robbia, Giovanni et Andrea della Robbia, Verrocchio, Francesco Laurana, Benvenuto Cellini, Giambologna, ainsi que des objets d’art décoratif de tout le bassin Méditerranéen. Sur la place du même nom, face au palazzo Gondi* (D5), l’une des plus belles demeures seigneuriales du XVe s., se dresse le palazzo di S. Firenze (D5), intéressant témoignage du bas baroque florentin. La Casa Buonarroti (D6) se présente sur le site de trois maisons habitées par Michel-Ange; le neveu de ce dernier, Michel-Ange le Jeune, la fit ériger, et réalisa ainsi un considérable témoignage du XVIIe s.; on remarquera la galerie et le bureau: on y trouve les collections de famille, dont certaines œuvres de Michel-Ange. Lieu de réunions populaires au XIV e s. et pendant la Renaissance, ainsi que terrain de “calcio fiorentino” – le football de l’époque –, la piazza Santa Croce (E6) est entourée de la basilique, mais aussi de caractéristiques palais florentins, dont le palazzo Cocchi Serristori et le palazzo dell’Antella. La basilique Santa Croce* (E6), chef-d’œuvre de l’architecture gothique, est le panthéon des Italiens illustres. Elle est l’œuvre d’Arnolfo di Cambio (1295), et fut complétée à la fin du XIVe s.; la façade et le campanile sont du XIXe s. L’intérieur est simple et grandiose et renferme, outre les chefs-d’œuvre de Benedetto da Maiano, Agnolo Gaddi, Giovanni da Milano, Donatello, et un extraordinaire cycle de fresques de Giotto, les tombes de Leonardo Bruni* (chef-d’œuvre de Rossellino), Michel-Ange, Machiavel, Ugo Foscolo, le sépulcre de Gioacchino Rossini, les monuments à Vittorio Alfieri et Antonio Canova. Le Musée de l’Œuvre de Santa Croce est aménagé dans les salles du couvent attenantes à l’église et comprend la célèbre chapelle Pazzi*, chef-d’œuvre de Filippo Brunelleschi. Du cloître, on accède au réfectoire, où se trouve le très célèbre Crucifix* de Cimabue et le Saint Ludovic* de Donatello. L’élégant second cloître, auquel on accède par un riche portail, est probablement l’œuvre de Bernardo Rossellino. Dans la via Magliabechi se trouve la Bibliothèque Nationale Centrale (E6), la plus importante d’Italie. Sur la via de’ Benci est situé le Musée de la fondation Horne (E5), une importante collection de peintures, sculptures, faïences, verres et monnaies des XI-
27 Ve-XVIe
s. En traversant le Ponte alle Grazie, reconstruit en 1957, on atteint le Musée Bardini* (F5), qui renferme la belle collection de tableaux, meubles et céramiques dont le collectionneur Stefano Bardini fit don à la municipalité en 1922.
Les collines et les quartiers extérieurs. On ne peut penser avoir effectué une visite complète de Florence si l’on n’a pas vu la verte colline, les quartiers au-delà de la ceinture des boulevards et, naturellement, les environs. Le viale dei Colli (boulevard des collines) est la plus belle promenade de la ville. Prolongement des boulevards qui se trouvent de l’autre côté de l’Arno, il mène au piazzale Michelangelo*, d’où l’on jouit d’un panorama tout à fait impressionnant sur Florence. D’ici, à la fin d’un escalier, on atteint l’église San Salvatore al Monte (1499). Au sommet de la colline se trouve San Miniato al Monte*, chef-d’œuvre de l’architecture romane, édifié entre 1018 et 1207. L’intérieur, qui possède un très beau pavement de marbre*, renferme des œuvres de Michelozzo, Agnolo Gaddi, Taddeo Gaddi, Luca della Robbia, Antonio Rossellino, Alessio Baldovinetti. A droite de l’église se dresse le palais des Evêques (XIVe s.). Par la via San Leonardo, tout de suite avant la porte San Giorgio, on arrive au Forte di Belvedere* (1590-95), qui se rattache aux remparts de la ville. Il avait des fonctions de forteresse et de résidence suburbaine. Relié, par Boboli, le palazzo Pitti et le Couloir de Vasari, au palazzo Vecchio, il est dominé par l’élégante palazzina di Belvedere, où se tiennent des expositions temporaires. Le dernier tronçon du viale dei Colli est le viale Machiavelli, qui prend fin à la porta Romana, tour massive qui possède encore ses battants de bois d’origine. Sur la rive droite de l’Arno, à l’ouest de la ville, s’étend le parc des Cascine*, poumon vert de Florence et promenade très aimée des Florentins. Dans les quartiers situés au nord, l’on peut voir le Musée Stibbert*, l’un des plus importants du monde par sa collection d’armes anciennes et par l’extraordinaire collection d’objets d’art appliqué de toutes les époques et de tous les pays. Dans l’église San Michele a Salvi se trouve le Musée du Cénacle d’Andrea del Sarto: le cénacle, décoré de fresques par Andrea del Sarto en 1526-27, est un chef-d’œuvre de la peinture du XVIe s. Le Musée du Temple israélite abrite de nombreux codes, parchemins et objets de culte hébraïques. Dans les environs, outre Fièsole (voir plus haut), il faut visiter Sieci, avec son antique église San Giovanni Battista a Rèmole, et Castello avec sa villa Medicea di Castello*,
siège de l’Accademia della Crusca. Non loin de là se trouvent la villa Medicea della Pietraia*, avec son beau jardin, et la villa Corsini, qui abrite les collections de sculptures et d’épigraphie antique du Musée Archéologique national. A Pratolino s’étend l’immense parc de la villa Demidoff ( XVI e s.), avec l’imposante fontaine des Apennins, de Giambologna. Enfin, sur une colline, entre oliviers et cyprès, se trouve la Chartreuse del Galluzzo*, précédée de Palazzo degli Studi, gothique, qui accueille une Pinacothèque; fondée en 1342 par Niccolò Acciaioli, elle comprend l’église San Lorenzo, le monastère, le petit cloître des Moines, le grand cloître, avec 66 bustes en terre cuite des Della Robbia, le réfectoire et le Cloître des frères Convers.
FIVIZZANO (Massa-Carrara). Ce bourg commercial de la Lunigiana (voir plus loin) est entouré de remparts érigés au XVIe s. par les Florentins. On remarquera la belle piazza Medicea, avec sa grande fontaine ( XVII e s.), ses palais Renaissance et l’église Santi Iacopo e Antonio, de 1377, agrandie au XVIe s. Près de là se dresse l’imposant Château de la Verrùcola, refait au XIVe s. En direction de Casola in Lunigiana, où se trouve le Musée du territoire de la Haute-Vallée Aulella, l’église de Codiponte, protoromane, présente des sculptures lombardo-carolingiennes. A visiter également la station thermale Equi Terme et les grottes d’Equi.
FOIANO DELLA CHIANA (Arezzo) Situé sur une colline, le bourg domine la Chiana et le torrent Esse. Remarquables la collégiale San Martino (1512-1796) et l’église San Michele Arcangelo, dite église San Domenico. Dans l’église Santa Maria della Fraternita est aménagé le Musée municipal. En marge du village, l’église San Francesco abrite un grand retable d’Andrea della Robbia. De l’autre côté de la Chiana, l’abbaye de Farneta (IXe ou Xe s.), dont il reste l’église et la crypte, contient un Antiquarium.
FOLLÒNICA (Grosseto) Centre industriel et station balnéaire de la Maremme (voir plus loin), ce qui n’était au siècle dernier qu’un gros bourg s’est peuplé suite à l’assainissement et à l’exploitation de la fonderie (déjà active au XVIe s.). A visiter le Musée du fer et de la fonte et la Pinacothèque Modigliani. La curieuse église San Leopoldo, en grande partie construite en fonte, représente un singulier exemple d’”archéologie industrielle sacrée”. A voir dans les environs, à Scarlino, l’église et les vestiges du Château d’où proviennent les matériaux du Centre de Documentation du territoire ainsi que les mines de Gavorrano.
28 FORTE DEI MARMI (Lucques) La forteresse, que Léopold Ier fit ériger en 1788, se trouve au centre de la place. C’était le port où arrivaient les marbres en provenance des Alpes Apuanes, que l’on aperçoit derrière les pinèdes. Découvert au XIXe s. par artistes et intellectuels, il est caractérisé par les villas qui en font l’une des stations balnéaires les plus élégantes et les plus fréquentées de la Versilia (voir plus loin).
FOSDINOVO (Massa-Carrara) Ce village ancien, perché sur une colline, extrême contrefort des Alpes Apuanes, est dominé par le Château du XIV e s. où aurait séjourné Dante en 1306. Dans l’Eglise paroissiale, un sépulcre en marbre de Galeotto Malaspina (mort en 1307).
GARFAGNANA (Lucques) Les limites actuelles de la région de la Garfagnana sont plutôt flexibles. On peut considérer comme telle la zone située autour de Castelnuovo historiquement dominée par la maison d’Este, qui par deux fois en confia le gouvernement à des poètes: à Arioste (1522-25) et au versificateur baroque Fulvio Testi (1640-42). Elle est délimitée au nord par les Alpes Apuanes, âpres et pointues, et par les Apennins, arrondis et verdoyants. Le fleuve même qui l’arrose, le Serchio, possède deux origines: l’une apuane, le Serchio de Gramolazzo, et l’autre apennine, le Serchio de Soraggio. La particularité d’être une terre de frontière montagnarde et l’éloignement des grands réseaux de communication en font, du dialecte à la gastronomie, un creuset de traits culturel singulier.
GIGLIO (ILE DU) (Grosseto) La deuxième île de l’Archipel toscan, complètement couverte de montagnes et caractérisée par un riche maquis méditerranéen, vit de la rivalité entre les deux centres Giglio Porto, village qui se blottit autour du port, et Giglio Castello, ceint de remparts moyenâgeux et dominé par la Rocca, la forteresse. L’autre village, Campese, borde une plage magnifique. A quelques milles de là se trouve l’île privée de Giannutri, qui fait partie du Parc national de l’Archipel toscan (voir Capraia).
GREVE IN CHIANTI (Florence) Situé entre l’antique voie Chiantigiana et le Valdarno Supérieur, c’est le centre le plus important du Chianti. Sur la piazza Giovanni da Verazzano*, très caractéristique, se dresse l’église paroissiale Santa Croce, reconstruite selon des formes néo-
classiques; à l’intérieur, un triptique de Bicci di Lorenzo. Dans le village voisin de Montefioralle, on peut encore voir des tronçons de remparts et de tours de l’ancien Château. Non loin de là, la grandiose villa Corsini, remontant au XVIe s.
GROSSETO C’est le chef-lieu de la Maremme (voir plus loin) et un florissant marché agricole. Il fut fondé en 935 par ceux des habitants de Roselle (autrefois étrusque) ayant survévu à la dévastation sarrazine. Il appartint aux Siennois à partir de 1336 et aux Médicis à partir de 1559. Son sort suivit la domination alternée de l’assainissement et de la malaria, définitivement vaincue au cours du Vingtième siècle. Le centre de la ville moderne est la piazza Fratelli Rosselli (B2), sur laquelle donnent le palais du Gouvernement, néoclassique, et l’édifice des Postes (1930), moderniste. Un peu plus loin, la porta Nuova donne accès au centre historique, enfermé dans l’hexagone verdoyant des bastions construits par François Ier en 1574. Le Dôme (C2-3), construit entre 1294 et 1302 sur l’édifice primitif du XIIe s., fut plusieurs fois restauré; sa façade blanc-rosé est une réfection néoromane de 1840-45. A l’intérieur, des fonts baptismaux d’Antonio Ghini (1470) et une peinture sur bois* de Matteo di Giovanni (XVe s.). Le Musée Archéologique et d’Art de la Maremme* (C2-3) est une galerie importante et reconstruit la succession des différentes cultures du territoire de la Maremme, des pièces archéologiques et préhistoriques jusqu’aux précieuses collections de l’ancien musée diocésain. La Section archéologique est axée sur Roselle (cycles statuaires* romains, célèbre alphabet étrusque en ivoire). La Section d’art sacré compte œuvres de Guido da Siena, Segna da Bonaventura, Sassetta. L’église San Francesco (B3) renferme un Crucifix, attribué à la première période de Duccio di Buoninsegna. Dans les environs, Marina di Grosseto a une belle plage dans la pinède du Tòmbolo, qui s’étend au sud jusqu’à Principina a Mare, où commence le Parc naturel de la Maremme*. Institué en 1975, il comprend la zone marécageuse de l’embouchure de l’Ombrone, les monts de l’Uccellina et la zone côtière qui, au nord, arrive jusqu’à la plage du Paludetto. On entre par Alberese ou par Talamone (voir plus loin). Le long de la côte se dressent les tours de l’antique système de vigilance. Près de la torre dell’Uccellina, on peut voir les ruines de l’ancienne abbaye San Rabano (XIe s.). Près de Nomadelfia, siège de l’institution de solidarité fondée par le Père Zeno Saltini, se trouvent les ruines de Roselle*, ville d’abord
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étrusque, puis romaine, dont les vestiges* des remparts sont encore visibles. Les fouilles, ont ramené à la lumière les restes de la cité romaine et la structure urbaine d’âge bas-archaïque.
IMPRUNETA (Florence) C’est ici, “in prunetis”, c’est-à-dire parmi les ronces, que se réfugièrent quelques fugitifs chrétiens avec une icône de la Vierge
peinte par saint Luc. Toute l’histoire du village est liée à ce culte et à la basilique qui fut plus tard édifiée. Sur la place centrale se dressent la basilique Santa Maria dell’Impruneta*, une église romane de 1060, rénovée au XVe s., avec un portique du XVIIe s. et un beffroi du XIII e . A l’intérieur, Renaissance, restauré après les bombardements de la dernière guerre, la chapelle de la Madone* conserve l’image vénérée, probablement médiévale mais repeinte en 1758.
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31 Le Musée du Trésor conserve des argents, des codes enluminés et un bas-relief représentant la découverte de l’image de la Madone*, attribué à Michelozzo ou à Filarete ou encore à Luca della Robbia.
LARDERELLO (Pise) En 1818, le Français De Larderel commença à extraire l’acide borique des “lagons” de Montecerboli, et, en 1846, le premier établissement fut nommé Larderello. C’est aujourd’hui un centre de production d’énergie électrique. A visiter, l’église della Madonna di Montenero (fin de la Renaissance) et, dans l’établissement de la société électrique ENEL, le Musée de la géothermie, qui comprend le lagon couvert et la source thermale. A Sasso Pisano, près de Castelnuovo di Val di Cècina, bourg constitué d’une zone moyenâgeuse, d’une zone Renaissance et d’une zone moderne, des fouilles archéologiques ont révélé la présence d’édifices thermaux étrusques (IIIe-Ie s. av. J.C.). A Pomarance, bourg d’aspect médiéval, la Paroissiale conserve une crèche en terre cuite polychrome du XVIe s. Entre la Maremme (voir plus loin) et l’intérieur se trouvent les Collines Métallifères, des montagnes volcaniques où se manifestent les “soffioni”, jets de vapeur d’eau à haute température.
LA VERNA (Arezzo) Cette singulière cime calcaire dans la région du Casentino (voir plus haut), entre le Tibre et l’Arno, fut donnée par le comte Orlando Cattani da Chiusi à François d’Assise qui, avec quelques compagnons, y construisit des cabanes. En septembre 1224, le saint reçut les stigmates et cet endroit est, depuis lors, un important sanctuaire. Le couvent de la Verna se dresse à peu de distance du sommet de la montagne: il comprend la petite église Santa Maria degli Angeli, l’église Majeure ou Basilique (XIVe-XVe s.), avec des terres cuites d’Andrea della Robbia, et la chapelle des Stigmates, qui remonte à 1263 et dans le sol de laquelle une pierre indique l’endroit où le saint reçut les stigmates. A visiter également la grotte qui fut celle de saint François et le Sasso Spicco, un énorme rocher saillant. A travers une vieille forêt de hêtres et de sapins, on atteint le mont Penna, d’où l’on a un panorama splendide sur les vallées du Tibre et de l’Arno.
LIVOURNE Ville par exccellence de la basse Renaissance, elle fut fondée par le grand-duc François Ier de Médicis; son développement fut caractérisé par les fonctions portuaires, mais
32 aussi par la “constitution” de 1593 qui stimulait l’immigration en protégeant la liberté des nouveaux venus, favorisant ainsi l’établissement de différentes communautés. La ville a deux pôles distincts: la “cité idéale” voulue par les Médicis, et l’expansion soutenue au XIXe s. par la maison de Lorraine. Malgré les bouleversements provoqués par les bombardements de la dernière guerre, on voit encore clairement les traces du plan que Buontalenti dessina au moment de la fondation de la ville. La piazza Grande (B2), ceinte de palais à arcades, est le centre de la ville. Le Dôme est une réfection de l’édifice (bas Gothique) dévasté par les bombardements. La piazza della Repubblica (B2) couvre un tronçon du fossé Royal, d’anciennes douves construites pour la défense de la ville. Sur les côtés les plus courts, deux grandes statues représentent Ferdinand III et Léopold II. Au-delà du fossé se dresse la fortezza Nuova (A-B2), dessinée par Bernardo Buontalenti. Derrière, il y a le quartier populaire Venezia Nuova* (la nouvelle Venise), construit par des ouvriers vénitiens, qui maintient les caractéristiques du projet originel par un dense réseau de canaux, de ponts, de ruelles étroites et de magasins. On y trouve l’église Santa Caterina, à plan octogonal. Les Bottini dell’Olio – magasins pour la conservation de l’huile – furent édifiés en 1705. Près de là se trouve l’église San Ferdinando, baroque. La fortezza Vecchia (B1), un imposant complexe fortifié érigé en 1521-34 d’aprés des plans d’Antonio Sangallo le Vieux, englobe le donjon della Contesse Matilde, un donjon massif du IXe s., entouré de la forteresse de 1377. Sur la piazza Micheli, juste en face, l’on peut voir le célèbre monument aux quatre Maures (B2), dédié au grand-duc Ferdinand Ier. Il doit son nom aux figures de bronze réalisées par Pietro Tacca en 1626. La place donne sur la vieille Darse, au-delà de laquelle s’étend le port Médicéen. Par la via Grande (B2), la rue principale de la ville, on atteint la piazza Grande, au-delà de laquelle se dressent, l’une près de l’autre, l’église Santissima Annunziata ou dei Greci Uniti (1601), l’église della Madonna (1607) et la façade de l’église San Gregorio degli Armeni. Au bout de la rue, le Cisternino (la petite citerne), construit en 1837-42 pour la distribution de l’eau. D’ici, l’on arrive à la piazza del Cisternone (B3) (place de la grande citerne), qui doit son nom au grand réservoir construit pendant la première moitié du XIXe s. En passant par la via De Larderel, on rejoint l’imposant palazzo De Larderel, édifice néoclassique du XIXe s. L’expansion des XIXe-XXe s. est caractérisée par des villas seigneuriales et d’anciens hôtels,
témoignage d’un essor touristique qui eut son apogée à cheval entre ces deux siècles. Sur la piazza della Vittoria (C2-3), ombragée d’arbres, l’église Santa Maria del Soccorso fut érigée en 1835 au terme d’une épidémie de choléra. La villa Maria (C3), entourée d’un parc séculaire, est le siège du Centre de documentation et recherche visuelle, où sont réunis des témoignages sur l’histoire de la ville. Tout près, le Castelletto (XIXe s.) abrite le Musée Mascagnano. Dans la villa Fabbricotti (D3) (XVIIe s.) se trouve la Bibliothèque Labronica, la deuxième par importance de Toscane. Dans la villa Mimbelli (D2), du XIXe s., se trouve le Musée municipal “G. Fattori”, renfermant des œuvres* du peintre de Livourne et des toiles des tachistes et des post-tachistes. La villa Henderson (D2) accueille le Musée d’Histoire naturelle de la Méditerranée. La belle promenade vers la mer se déroule le long du viale Italia* (B-F1-2) qui, des Chantiers Navals Orlando mène à la terrasse Mascagni, une avancée sur la mer où se tient l’Aquarium communal “D. Cestoni”. Peu après l’église San Jacopo in Acquaviva, on voit l’entrée de la célèbre Académie Navale (E2). Après l’hippodrome se trouve Ardenza (F3), un complexe résidentiel né autour d’un groupe d’édifices néoclassiques. Dans les environs, on peut admirer le sanctuaire de Montenero, édifié au XIVe s., reconstruit et agrandi en 1575 et 1721, où est conservée une précieuse collection d’ex-votos. La place offre un beau panorama*.
LORO CIUFFENNA (Arezzo) Localité caractéristique du Pratomagno (voir plus loin) sur la rivière Ciuffenna. L’église Santa Maria Assunta renferme un triptique de Lorenzo di Bicci et autres œuvres du XVIe s. Dans les environs, à Gròpina, se dresse l’église romane San Pietro*, avec des chapiteaux originaux et des fouilles archéologiques menées sous l’église. A Castelfranco di Sopra, entouré de remparts munis de tours, on trouve l’église San Tommaso (XIe s.) et le palais Communal du XIV e s., et, près de l’agglomération, l’ancienne abbaye de Soffena. A Pian di Sco, il y a une église paroissiale romane (XIIe-XIIIe s.).
LUCIGNANO (Arezzo) Ce village se dresse sur une hauteur de la Valdichiana (voir plus loin), et représente un singulier exemple d’urbanisme à plan elliptique, avec au centre la collégiale San Michele. Le Musée municipal recueille des œuvres des XIVe et XVe s. siennois, une Madone de Luca Signorelli et un reliquaire en or, commencé en 1350 et terminé en 1471,
33 l’Arbre de Saint François*, qui est le symbole de la ville. A droite du Palais communal se trouve l’église San Francesco (XIIIe s.), qui possède un portail gothique. En dehors de la porte San Giusto se dresse la forteresse Médicis (XVIe s.) et le sanctuaire de la Madonna delle Querce, peut-être dessiné par Vasari.
LUCQUES Ville romaine née sur un établissement ligure, occupée par les Goths et les Byzantins, Lucques fut le siège d’un duché lombard, pour devenir plus tard capitale de la Tuscia. Autour de l’an mille, à la suite d’un grand essor économique et démographique, la ville se munit d’une nouvelle enceinte de remparts. La fortune économique était déterminée par l’activité bancaire et par le travail de la soie, mais aussi par le choix de se mettre aux côtés de l’empereur dans la lutte des investitures, circonstance qui favorisa l’ouverture des marchés européens. Les contrastes avec Pise et les graves luttes civiles du XIVe s. permirent à certaines seigneuries, comme celles de Castruccio Castracani et d’Uguccione della Faggiuola, de s’affirmer. En 1369, Lucques retrouve son indépendance et, avec la parenthèse de la seigneurie de Paolo Guinigi (1400-30), constituera une sorte de ville-état en forme de république oligarchique. A la moitié du XVIe s., Lucques, état autonome, mais étouffé par les dominations des Médicis et des Este, se munit d’une troisième ceinture de remparts, qui ne fut jamais utilisée pour la défense et fut transformée, au XIX e s., en un lieu de promenade ombragé. Après la courte parenthèse de la république démocratique de 1799, Lucques devient une principauté sous la soeur de Napoléon, Elise. A la Restauration, il redevient duché sous Marie-Louise de Bourbon; plus tard, le fils de cette dernière, Charles-Ludovic, cèdera la ville à Léopold II de Lorraine (1847). C’est là une importante période de transformations urbanistiques: la création de la piazza Napoleone, la remise en état de la piazza del Mercato (place du Marché), la promenade des remparts et la construction de la gare de chemin de fer. Il n’y aura pas, après l’Unité d’Italie, de transformations importantes, mais les lucquois – comme le dit l’écrivain Mario Tobino – “ont fait la chose la plus extraordinaire qui soit arrivée en Italie: ils ont conservé leur ville. Lucques est toujours Lucques”. Au moment de la réalisation des boulevards bordés d’arbres sur les bastions, on ouvrit également la piazza Napoleone (C2), vaste et ombragée, ornée du monument néoclassique à Marie-Louise de Bourbon; cette
place est délimitée à l’ouest par le palais de la Province, autrefois palazzo della Signoria, commencé par Ammannati en 1578 et agrandi aux XVIIIe-XIXe s. La splendide église Santi Giovanni e Reparata* (C3), édifiée au XIIe s. et partiellement refaite au XVIIe, a encore son portail d’origine, remontant à 1187. Le Baptistère est attenant; il est construit sur plan carré et possède une belle coupole gothique de 1393. La zone archéologique située en-dessous rassemble les constructions primitives (paléochrétienne et du haut MoyenÂge) de l’antique Cathédrale de Santa Reparata et du Baptistère, ainsi que des stratifications romaines et antiques tardives. Un scénario médiéval très suggestif est offert par la piazza Antelminelli (C3) et l’adjacente piazza di San Martino, sur laquelle donne le palazzo Bernardi œuvre d’Ammaniti. La zone est dominée par le Dôme*, érigé avec des formes romanes aux XIe-XIIe s., mais refait aux XVe-XVIe s. La façade, asymétrique, date de 1204, avec un portique au-dessous duquel sont conservés des reliefs de 1233 et une Déposition attribuée à Nicola Pisano. A l’intérieur, le vénéré Saint Visage (Crucifix en bois d’art oriental), le très célèbre monument funèbre d’Ilaria del Carretto*, de Jacopo della Quercia, et un chef-d’œuvre de la sculpture du XIIIe s., Saint Martin à cheval et mendiant*. Le Musée de la Cathédrale, dans un ensemble datant des XIII-XIVe s., recueille de précieux objets du culte et des œuvres d’art. Via Guinigi* (B-C3) est l’une des plus suggestives de la ville; elle est bordée par les case dei Guinigi*, groupe de palais et de tours du XIVe s. De l’une d’elles, couronnée de chênes-verts, on jouit d’un très beau panorama. Toujours sur la via Guinigi, l’on a l’église Santi Simone e Giuda (XIIIe s.) et, sur la via Sant’Andrea l’église Sant’Andrea (XIIe s.) et la casa Gentili (fin XIVe s.), plus tard appelée Caselli, exemple typique de maison marchande lucquoise. Sur la piazza del Salvatore (B2), ornée de la fontaine néoclassique de Lorenzo Nottolini, se dressent la torre del Veglio (Moyen-Âge) et l’église del Salvatore ou della Misericordia. La piazza San Michele* (C2), centre animé et caractéristique de la vie citadine, présente le palais du Podestat ou Palazzo pretorio, de 1492, agrandi au XVI e s., et l’église San Michele in Foro*, l’un des exemples les plus typiques de l’architecture pisano-lucquoise. La façade est couronnée de quatre rangées de petites loggias richement décorées, au sommet desquelles se dresse une statue colossale de Saint Michel archange, de style roman; très beau le côté droit, offrant de vigoureuses arcades et une petite loggia (XIVe s.), et au fond duquel se tient le campanile. A l’intérieur, une terre cuite vernissée d’Andrea della Robbia et une peinture sur
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bois de Filippino Lippi. L’unique exemple à Lucques d’architecture Renaissance est l’église San Paolino (C2), érigée en 1522 sur l’emplacement d’un vaste édifice romain. Le palazzo Mansi* (B2) ( XVII e s.), siège de la Pinacothèque Nationale, a conservé une partie des décorations d’origine: son salon de Musique et une somptueuse chambre des Epoux* sont remarquables. La Pinacothèque renferme des peintures allant de la Renaissance à la première moitié du XVIIIe s., et entend reconstituer la collection donnée à la ville par Léopold II. San Romano (C2) est une église dominicaine reconstruite au XIIIe s. sur les restes d’un oratoire primitif. Quant à l’église Sant’Alessandro (XIe-XIIe s.; C2), elle représente, avec sa sobre façade en marbre et, à l’intérieur, ses colonnes avec chapiteaux des IIIe-IVe s., un très bel
exemple d’architecture romane primitive. A partir de San Giusto (C2), édifice roman du XIIe s., on passe par la via del Battistero, très suggestive, pour atteindre la via Fillungo* (B-C3), axe principal du centre historique, flanquée de maisons et tours anciennes, et sur laquelle donnent le palazzo Cenami (début XVIe s.), l’église San Cristoforo (C3), gothico-pisane, la casa Barletti Baroni (XIIIe s.) et la tour des Heures, dotée en 1471 d’une horloge mécanique. Par la tortueuse et pittoresque via C. Battisti (B2-3), bordée de beaux palais des XVIIe et XVIIIe s., dont le palazzo Controni-Pfanner, on arrive à l’église San Frediano* (B3), édifiée en 1112-47 et modifiée au siècle suivant. La façade, simple et noble, présente une petite loggia à architrave, surmontée d’une mosaïque byzantinisante. A l’intérieur, une fontaine lustra-
35 lant du Moyen Âge à la moitié du XVIIIe s. Sur la via del Fosso (A-C4), qui doit son nom au fossé qui protégeait les remparts du XIIIe s., se dressent la villa Buonvisi, avec un beau jardin, et le Jardin botanique, institué en 1820. L’église romane Santa Maria Forisportam (C3-4), de type pisan (XIIIe s.) donne sur la place du même nom, où se trouve une antique colonne romaine en granit, but des courses de “palio”. Dans le tronçon central de la via Santa Croce (C3-4), entre des maisons médiévales et de nobles palais, se dresse le palazzo Bernardini. Sur la piazza del Suffragio, on peut voir l’église del Suffragio (XVIIe s.) et l’oratoire Santa Giulia (XIIIe-XIVe s.). Les Murailles* du XVIe s., destinées à la promenade, comptent parmi les constructions militaires les plus significatives de Toscane. Dans les environs, parmi les nombreuses villas lucquoises édifiées après la Renaissance, il faut mentionner l’ancienne villa Reale* (villa Royale), maintenant villa Pecci-Blunt, qui possède un beau parc, la villa Mansi (fin XVIe s.) et la villa Torrigiani (XVIIe s.). A visiter également, l’église di Bràncoli*, romane, e Borgo a Mozzano, avec l’église paroissiale San Jacopo et l’oratoire du Crucifix.
LUNIGIANA
le romane, un pavement en mosaïque réalisé par les Cosma (célèbre famille de marbriers du Latium) et la chapelle “des Trente”, renfermant des reliefs* de Jacopo della Quercia. Près de l’église se trouvent les vestiges du cimetière Santa Caterina. Sur l’emplacement de l’amphithéâtre romain fut ouverte en 1830, piazza Anfiteatro* (B3): Il s’agit d’une série de constructions moyenâgeuses qui, en se superposant au théâtre, ferment la place comme un anneau, créant un tableau architectonique suggestif. Dans la villa Guinigi* (B4-5) (XVe s.), le Musée National contient des œuvres produites pour la ville par des artistes locaux et étrangers et permet de reparcourir l’histoire artistique de Lucques à travers les siècles. Il comprend un secteur archéologique avec un nouvel aménagement et des œuvres al-
(Massa-Carrara) Pointe extrême de la Toscane, encastrée entre la Ligurie et l’Emilie, cette région prend son nom de l’antique Luni, aujourd’hui site archéologique, et coïncide avec le bassin du fleuve Magra. Terre de transit par excellence, avec une fonction de charnière entre la plaine du Pô et l’Italie centrale, elle est caractérisée par des châteaux (on en a compté 160), des bourgs fortifiés, des hospices pour voyageurs. Elle est dominée par le gris de la pierre de grès; les dénivellations et les terrassements, qui permettent d’exploiter au mieux les pentes raides, donnent au territoire une forme que l’on ne retrouve nulle part ailleurs sur les collines de la Toscane. Son patrimoine linguistique et ses traditions en font, sous de nombreux aspects, une île dans la région: une terre bariolée, à l’identité très prononcée. Elle a una partie ligurienne qui arrive jusqu’à Sarzana; pour la partie toscane, les centres les plus importants sont Pontremoli, Fosdinovo, Fivizzano (voir à l’ordre alphabétique).
MAGLIANO IN TOSCANA (Grosseto) Située sur l’emplacement de l’étrusque “Heba”, et plus tard romaine, la ville conserve entre ses remparts des vestiges du XVe s. et des souvenirs des Aldobrandeschi de Santa Fiora. A visiter, l’église S, Giovanni Battista, l’église San Martino, romano-gothique,
36 et, le long du corso Garibaldi, le palazzo dei Priori et le palazzo di Checco il Bello (bas gothique). Les remparts (XVe s.) ont un tronçon de l’époque des Aldobrandeschi (XIIIe s.). Non loin de là se dressent les ruines majestueuses de l’église San Bruzio, commencée aux alentours de l’an mille.
MARCIANA (Livourne) Cette localité de l’île d’Elbe (voir plus haut) est entourée de châtaigniers et dominée par les ruines (XVe s.) de la forteresse de la maison d’Appiano. Le Musée archéologique contient des manufacts préhistoriques, étrusques et romains. Un sentier mène en une vingtaine de minutes au sanctuaire de la Madonna del Monte, où se trouve un ermitage dans lequel séjourna Napoléon. Une télébenne conduit aux grands massifs granitiques du mont Capanne. Marciana Marina, port touristique, possède une tour du XIIe s.
MAREMME (Livourne et Grosseto) Elle s’étend le long de la mer Tyrrhénienne, de l’embouchure du Cècina jusqu’au-delà de Tarquinia. Il s’agit d’une côte en prévalence plate, interrompue par le promontoire de Piombino, par Punta Ala, par les monts de l’Uccellina et de l’Argentario et par les Collines Métallifères. En raison de la stagnation des fleuves, provoquée par le soulèvement des “tòmboli” (des cordons de sable côtiers), il y eut transformation de la région en marécage et subséquent dépeuplement; ainsi, après une période étrusque et romaine florissante, la zone acquit une importance plus militaire qu’économique, dont témoignent les forteresses construites par les Espagnols au XVIe s., qui constituèrent l’Etat des Présides. Au début du XXe s., l’assainissement et l’élimination du paludisme ont redonné de la vigueur économique à la région, qui trouve aujourd’hui dans l’industrie touristique sa source principale de développement. La partie toscane se divise en Maremme pisane au nord de Piombino (mais appartenant déjà à la province de Livourne) et la Maremme de Grosseto, plus vaste. Sont aussi à voir les centres d’Ansedonia, Campiglia Marittima, Castiglione della Pescaia, Cècina, Follònica, Grosseto, Larderello, Magliano in Toscana, Massa Marittima, Monte Argentario, Orbetello, Piombino, Populonia, Talamone, Vetulonia.
MARINA DI CAMPO (Livourne) Cette station balnéaire très animée, située sur un promontoire du golfe de Campo, sur la rive méridionale de l’île d’Elbe (voir plus haut), est dominée par la tour de la Marine, Médicéenne. Dans les envi-
rons se trouvent les plages de Càvoli, Fetovaia et Lacona, le petit village de Pomonte, entre les vallons du mont Capanne, et le bourg d’origine romaine de San Piero in Campo, avec l’église San Nicolò, romane.
MARINA DI PIETRASANTA (Lucques) C’est une petite ville bien vivante de la Versilia (voir plus loin) avec, sur le fond, les cimes des Alpes Apuanes. Le long de la plage entre Forte dei Marmi et Lido di Camaiore (voir plus haut) se trouvent, soudées les unes aux autres, les localités touristiques de Fiumetto, Tònfano, Motrone, Focette.
MASSA Capitale de l’état des Malaspina – plus tard Cybo Malaspina – de 1442 à 1741, elle fut par la suite rattachée au duché de Modène; en 1806, Massa et Carrare sont agrégées à la principauté de Lucques et en 1859 unies au royaume de Sardaigne. Cette ville a un noyau médiéval, sur lequel se dresse la forteresse des Malaspina, et une partie remontant au XVIe s. La ville moderne tend à se souder à la côte. Le centre de la ville ancienne est la piazza degli Aranci (A-B2), que domine la belle façade du palazzo Cybo Malaspina (XVIe-XVIIe s.), qui possède une cour ornée d’arcades. Le Dôme (A2), remontant à 1389, mais plusieurs fois modifié, a une façade de 1936 en marbre de Carrare. A l’intérieur, la nécropole Cybo Malaspina et des Evêques, une fresque du Pinturicchio, un triptyque attribué à Filippo Lippi et 6 candélabres de bronze de Pietro Tacca. Le nouveau siège du Musée diocésain se trouve dans l’ex-Palais de l’Evéché. Sur la haute colline se dresse la Rocca* (B-C3; la forteresse), qui comprend une partie médiévale et un palais Renaissance. A l’intérieur, le Musée du Château conserve des pièces archéologiques. Le Musée ethnologique des Alpes apuanes (A1, h.p.) est l’un des plus complets dans son genre et renferme des témoignages de la vie paysanne. Dans les environs, on trouve la station thermale San Carlo Terme, Pasquilio au milieu des prés au pied du mont Càrchio, Antona, dont l’église paroissiale mérite une visite, et, dans le Parc naturel des Alpes Apuanes, Pian della Fioba avec le jardin botanique “Pietro Pellegrini”.
MASSA MARITTIMA (Grosseto) La “vieille ville” recueillie autour du Dôme possède une forte saveur moyenâgeuse et une valeur artistique très élevée; la “ville nouvelle” est une expansion projetée en 1228. La ville, située à quelques kilomètres de la mer, prend son nom de
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“Maritima Regio”, comme s’appelait au IXe s. la zone côtière. Jusqu’au XIVe s., on exploitait les mines d’argent et de cuivre; le déclin économique, provoqué par le paludisme, qui ne fut éliminé que par l’assainissement des terres, a paradoxalement contribué à préserver les points de vue suggestifs de l’image urbaine. Le centre monumental de la “vieille ville” est la piazza Garibaldi* (B-C1), close par une estrade à gradins sur laquelle se détache le Dôme. A gauche, après le Palais de l’Évéché se dresse la fonte dell’Abbondanza (XIIIe s.; C1-2). Toujours sur la place, on peut voir le Palazzo pretorio, la maison des comtes de Biserno, la tour des Biserno et le Palais
communal*, édifice de type roman des XIII e- XIV e s.). En face, les logge del Comune, des loggias reconstruites au XIXe s. Derrière se dresse le Palazzetto della Zecca (hôtel de la Monnaie), moyenâgeux. Le Dôme* (C1), commencé au XIe s. et agrandi entre 1287 et 1304, est un chef-d’œuvre de l’architecture romano-gothique pisane. Le campanile fut reconstruit vers 1920. A l’intérieur, très lumineux, on peut admirer, entre autre, des fonts baptismaux de 1267, la Vierge des Grâces, attribuée à Duccio di Buoninsegna, et l’arche de San Cerbone*, à qui l’église est dédiée, chef-d’œuvre du Siennois Goro di Gregorio. Face au Dôme se dresse le Palazzo pretorio (B-C1), résidence des podestats et
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siège des Musées municipaux, qui comprennent le Musée archéologique, contenant des matériaux de l’âge néolithique et de l’époque étrusque, et la Pinacothèque, avec des œuvres de Sano di Pietro, Sassetta, Ambrogio Lorenzetti et Sebastiano Folli. Sous la “vieille ville”, un ensemble de galeries, utilisé comme refuge pendant la seconde guerre mondiale, a été transformé en Musée de la Mine. Après la porte alle Silici s’ouvre la “ville nouvelle”, avec la piazza Matteotti* (B2), au centre de laquelle se dresse la tour du Chandelier ou de l’Horloge. La place est entourée de maisons anciennes et des courtines de la forteresse des Siennois. Dans le palais des Armes, Renaissance, se tient le Musée d’Histoire et Art des mines, qui expose des minéraux, des outils et une documentation cartographique, dont le célèbre Codice Minerario Massetano (code minier de Massa). Sur la piazza Beccucci se trouve l’exposition permanente de culture paysanne et, sur via Populonia, toute proche, on peut voir un ancien pressoir du XVIII e s. La gothique Sant’Agostino (B2) avec son beau portail présente une abside polygonale de 1348. Dans les environs se trouve l’intéressant Parc archéologique du lac de l’Accesa.
MONSUMMANO TERME (Pistoia) Cette station thermale de la Valdinievole, où nacquit Giuseppe Giusti, se forma au XVIIe s. en se regroupant autour du sanctuaire Santa Maria di Fontenuova. Dans le Musée attenant se dresse un Crucifix d’ivoire attribué à Giambologna. La casa Giusti, où nacquit le poète en 1809, abrite le Musée de casa Giusti. Le Musée de la ville et du territoire est aménagé Piazza Martiri. De l’établissement thermal, sur la place duquel se tient un petit musée archéologique, on accède à la grotte Giusti, divisée en salles dites Paradis, Purgatoire et Enfer, saturées de vapeur d’eau. Dans les environs, on visitera Monsummano Alto, petit bourg moyenâgeux entouré de remparts, dans lequel se trouve l’église romane San Nicolao (XIIe s.).
MONTALCINO (Sienne) Le village est situé sur une colline couverte d’oliviers et de vignes qui donnent le célèbre vin Brunello, entre les vallées de l’Ombrone et de l’Asso. En 1555, lorsque Sienne se rendit aux Impériaux, 650 familles se réfugièrent dans la forteresse de Montalcino (construite en 1361), résistant jusqu’en 1559.
39 Erigé aux XIIIe-XIVe s., d’influence nettement siennoise, le Palais communal possède un large portique au fond duquel se dresse la statue de Cosme Ier de Médicis (XVIe s.), et une haute tour. En face se trouve une loggia (XIVe-XVe s.). Derrière le palais, l’église Sant’Egidio est une construction dépouillée, de structure romano-gothique. Dans l’ex-couvent attenant à l’église Sant’Agostino (XIVe s.) se trouve le Musée municipal et diocésain d’Art sacré, où sont réunies des œuvres des maîtres siennois des XIVe et XVe s. Dans la Pharmacie du Spedale Santa Maria, fresques de Vincenzo Tamagni. La Rocca* (forteresse) domine l’agglomération de sa puissante masse pentagonale; à l’intérieur se trouve une oenothèque vendant des vins locaux.
MONTE ARGENTARIO
Un funiculaire est disponible pour atteindre Montecatini Alta, que l’on peut également rejoindre par une route panoramique qui passe près de la grotte Maona et qui conserve les vestiges de la Rocca du Moyen-Âge, le Siège prévôtal avec un musée et, sur la petite place, une petite chapelle renfermant une fresque (XIVe s.). Dans les environs, il existe, au milieu des bois, plusieurs lieux de villégiature agréables: Marliana, où l’on peut voir une porte de château, des vestiges de remparts et l’église San Niccolò; Panicàgliora; Sierra Pistoiese, avec l’église San Leonardo, romane, et les restes d’un château; et Femminamorta, sur un plateau verdoyant ondulé.
MONTE OLIVETO MAGGIORE (ABBAYE DE)
(Grosseto) C’est un promontoire, autrefois une île, lié à la rive par les “tòmboli” (cordons) de sable qui ferment la lagune d’Orbetello. Peut-être son nom dérive-t-il de l’activité de banquiers des romains Domitiens, qui en étaient propriétaires. A partir de 1555, il fit partie de l’Etat des Présides espagnols, à partir de 1815 il appartint au grand-duché de Toscane. Porto Santo Stefano, ancien lieu de pêcheurs et aujourd’hui localité balnéaire très renommée, conserve une forteresse espagnole. D’ici partent les bacs pour l’île du Giglio. Un autre village de pêcheurs était Porto Ercole, dominé par une forteresse et par trois forts espagnols. Sur la plage mourut le Caravage, poursuivi par les tueurs des Chevaliers de Malte. Dans les environs, il y a une belle promenade à faire vers le mont Telegrafo, le sommet le plus élevé du promontoire, d’où l’on peut voir un beau panorama* sur l’archipel toscan et la Maremme (voir plus haut).
(Sienne) Cet insigne monument artistique, perché sur une hauteur solitaire couverte de cyprès, avec, au loin, les crêtes, la vallée de l’Ombrone et le mont Amiata, fut fondé en 1313 par le Siennois Bernardo Tolomei. L’abbaye est formée d’un ensemble d’édifices (XIVe-XVIIIe s.) précédé d’un petit palais moyenâgeux édifié en 1393. Par une grande allée, on atteint le monastère, flanqué de l’église abbatiale à campanile gothique. On traverse un atrium pour pénétrer dans le grand cloître, sur les parois duquel se trouve l’un des chefs-d’œuvre de l’art de la Renaissance: le cycle de fresques de la Vie de Saint Benoît* de Luca Signorelli et de Sodoma. A l’intérieur de l’église, on peut admirer un splendide choeur* de bois de Fra Giovanni da Verona (1503). L’ensemble de clôture comprend le cloître intermédiaire, le réfectoire, le petit cloître, la bibliothèque*, qui contient 40.000 volumes, le définitoire, l’antique Pharmacie, et un important laboratoire de restauration pour parchemins et livres anciens.
MONTECATINI TERME
MONTEPULCIANO
(Pistoia) La naissance de la ville, dans la Valdinièvole, est liée à l’initiative de Pierre Léopold Ier (1765-90) de moderniser les installations qui, depuis déjà le XVe s., exploitaient les eaux minérales. C’est aujourd’hui une “ville d’eaux” des plus équipées et élégantes d’Europe. Au milieu de la ville se trouve le grand parco delle Terme*, où se trouvent les établissements de cure: le Tettuccio (1927), l’Excelsior (1915), de style Art Nouveau avec des adjonctions modernes, les Thermes Léopoldines (1775, renouvelées en 1927). L’Académie d’Art abrite un Musée contenant des œuvres d’art moderne et contemporain, une section historique et une collection de modèles et de calques de médailles. En amont du parc des Thermes s’étend le parco delle Panteraie, qui offre un beau panorama.
(Sienne) Ville d’une immense valeur architectonique de la Renaissance, dominant la Valdichiana (voir plus loin), elle compta parmi ses constructeurs Michelozzo, Antonio da Sangallo l’Ancien, Baldassarre Peruzzi, Vignola. Elle donna naissance à Agnolo Ambrogini, le Politien (au Moyen Âge, l’endroit était connu sous le nom de “Mons Politianus”). Précédée du jardin de Poggiofanti (XIXe s.), l’entrée au centre historique est la porta al Prato, appartenant à l’enceinte de remparts de la moitié du XIIIe s., restaurée au XVIe s. La via di Gracciano nel Corso*, axe du “bourg” de Gracciano, est flanquée de palais du XVIe s.: le palazzo Avignonesi, avec, en face, la copie ( XIX e s.) de la colonne du Marzocco; le palazzo Tarugi; le palazzo Cocconi, attribué à Antonio da Sangallo l’Ancien; le
40 palazzo Bucelli, auquel fait suite l’église Sant’Agostino (XVe s.), dont la façade est de Michelozzo et à l’intérieur de laquelle se trouvent un Crucifix en bois peint d’Antonio da Sangallo l’Ancien et des œuvres de Giovanni di Paolo, du Pollaiolo et de Lorenzo di Credi. En face, la tour de Pulcinella (1524), couronnée d’un automate en bois revêtu de tôle, représentant Polichinelle, qui tape les heures; après le palazzo Venturi et l’arc de la Cavina, on arrive sur la piazza delle Erbe, face aux arcades de la loggia del Grano (loggia du blé, fin XVIe s.), attribuée à Vignola. Le second tronçon du “cours” est la via di Voltaia nel Corso, également bordée de palais du XVIe s.: palazzo Cervini*, palazzo Bruschi, où se trouve le café Poliziano (XIXe s.), palazzo Gagnoni Grugni, suivi du collège des Jésuites (XVIIe s.) et de l’église del Gesù, baroque. La partie terminale du “cours” est la via dell’Opio nel Corso, qui se poursuit par la via del Poliziano, où se trouve la maison natale du Politien; sur la via del Teatro se dresse le théâtre Poliziano, du XVIIIe s., modifié en 1881. La piazza Grande*, centre monumental de la ville, est entourée de nombreux édifices: le palazzo Nobili-Tarugi, attribué à Antonio da Sangallo l’Ancien, flanqué du pozzo de’ Grifi e de’ Leoni (puits des Griffons et des Lions, XVIe s.), le palais du Capitaine du Peuple et le palazzo Contucci, Renaissance. Le Palais communal*, édifié entre le XIVe et le XVe s., possède une façade de Michelozzo et rappelle le palazzo della Signoria de Florence. Le Dôme* est une grande construction Renaissance, à façade inachevée et avec un campanile du XVe s. A l’intérieur, d’aspect grandiose, on peut admirer la statue de Bartolomeo Aragazzi, de Michelozzo, le triptyque de l’Assomption, de Taddeo di Bartolo, et une Vierge à l’Enfant, de Sano di Pietro. Sur la via Ricci, dans les salles du palazzo Neri-Orselli, Renaissance, le Musée communal Pinacothèque Crociani présente des œuvres de Margarito d’Arezzo, Bicci di Lorenzo, le Maestro di Badia a Isola, Andrea della Robbia et d’autres encore. Au-delà de la via del Poggiolo, flanquée, comme la via Ricci, d’édifices du Moyen Âge et de la Renaissance, se dresse l’église Santa Lucia, où le maniérisme se marie au premier baroque, et qui contient une Madone de la Misericordia de Luca Signorelli. Dans les environs immédiats, il faut signaler: l’église San Biagio*, significative création de la Renaissance, chef-d’œuvre d’Antonio da Sangallo l’Ancien, l’église Santa Maria dei Servi (XIVe s.), contenant une Madone* attribuée à Duccio di Buoninsegna, et l’église Santa Maria delle Grazie, à la belle façade maniériste, qui renferme un orgue Renaissance très rare et une terre cuite d’Andrea della Robbia.
MONTERIGGIONI (Sienne) Le village dans le doux paysage des collines siennoises est un rare exemple d’architecture militaire médiévale, qui s’est conservé à peu près tel que Dante le vit “Monte Reggion di torri si corona” (Monte Reggion couronné de tours): les remparts*, construits entre 1212-19 et 1260-70, sont munis de 14 tours quadrilatérales. L’église San Giovanni Battista est un exemple du passage du roman au gothique. Non loin de là se dresse Abbadia Isola, petit village né autour de l’abbaye San Salvatore (XIe s.).
MONTE SAN SAVINO (Arezzo) La colline parseméee d’oliviers sur laquelle il se dresse domine la vallée de l’Esse. Le bourg, riche en suggestions du Moyen-Âge et de la Renaissance, est l’endroit où nacquit Andrea Contucci, le Sansovino, à qui est attribuée la Loggia dei Mercanti*; en face se tient le Palais communal d’Antonio da Sangallo l’Ancien. L’église Sant’Agostino (XIVe s.), agrandie au XVI e s., peut-être par Sansovino, puis au XVIII e s., possède un portail gothique et un beau cloître. Sur la piazza Jalta se dressent le Cassero (donjon, 1383) et la petite église Santa Chiara (XVIIe s.). Dans les environs, on peut voir le sanctuaire Santa Maria delle Vertighe, fondé au XII e s.; à l’intérieur se trouve une chapelle de la Vierge qui, selon la légende, aurait été transportée ici d’Asciano, en 1100; le couvent abrite un précieux triptyque de Margarito d’Arezzo. En direction de Sienne, on rencontre le minuscule bourg châtelain de Gargonza, à présent un centre de vacances et de congrès, qui accueillit Dante au début de son exil.
MONTEVARCHI (Arezzo) Cette ville du Valdarno Superiore est un important marché alimentaire et vinicole, ainsi qu’un centre d’industrie textile. Elle est parsemée d’intéressantes petites villas et édifices de style Art Nouveau et art déco. Le Musée d’Art Sacré, près de la Collégiale San Lorenzo, regroupe des œuvres des XIVe et XV e s. et une collection des Della Robbia, dont un petit temple. Le Musée paléontologique, dans l’ancien couvent San Ludovico, où a également son siège l’Accademia Valdarnese del Poggio, recueille des fossiles du Pliocène. Dans les environs, Cennina* est un bourg intéressant, présentant des maisons du quinzième siècle et des restes du Cassero (donjon).
MUGELLO (Florence) C’est à Mugello que se situe la zone où Cimabue rencontra le jeune Giotto; à Vicchio, nacquit Fra Angelico; enfin, près
41 de Dicomano, le long de la rivière Sieve, se trouve un village qui s’appelle aujourd’hui Castagno di Andrea et où nacquit Andrea del Castagno. Le long de la route allant de Florence au col de la Futa se dressent deux des œuvres les plus suggestives de Michelozzo, réalisées pour Cosme de Médicis l’Ancien: le château de Trebbio et la villa de Cafaggiolo, qui devait devenir l’un des endroits préférés de Laurent le Magnifique. C’est une verte cuvette entre montagnes et collines, où coule la Sieve. Le fond de la vallée présente une abondance de cultures, vignes, vergers, dans un paysage très bariolé entre petites vallées et torrents. C’était au Moyen Âge un passage stratégique vers la Romagne. Pendant le haut Moyen Âge, il était dominé par la puissante famille des Ubaldini, qui y construisit de nombreux châteaux, dont il ne reste que peu de traces, auxquels s’ajoutèrent des églises paroissiales et des abbayes, mieux conservées. Lorsque la zone fut conquise par Florence, on y édifia ce que l’on appelait les “terres emmurées” – Fiorenzuola, Vicchio, Scarperìa – qui devaient garantir les trafics avec la vallée du Pô. A côté de ces centres s’en formèrent d’autres, commerciaux, comme San Piero a Sieve et Borgo San Lorenzo (voir plus haut). Au sud-est se trouve le vaste territoire du Pratomagno (voir plus loin), couverts de bois séculaires, où se dresse la célèbre abbaye de Vallombrosa (voir plus haut).
ORBETELLO (Grosseto) Entre la côte de la Maremme et le mont Argentario, deux bas cordons de sable, les “tòmboli”, délimitent la lagune d’Orbetello. La ville, très ancienne, fut plus tard sous la domination des Byzantins, des Lombards, des Aldobrandeschi, des Ursins, des Siennois, mais c’est la confluence dans l’Etat des Présides, voulu par les espagnols au XVIe s. et dont elle était capitale, qui caractérisa son architecture: par exemple, les imposants remparts qui entourent son centre historique avec les remarquables portes – porta a terra, porta Medicea Coeli, porta del Soccorso et la poudrière Guzman. Le Dôme (1376, refait au XVIIe s.) a une gracieuse façade gothique et conserve un devant d’autel pré-roman. L’ancien couvent des Ursulines renferme la Bibliothèque et expose le fronton du temple de Talamone*, œuvre étrusque d’époque hellénistique.
PESCIA (Pistoia) Cette ville médiévale, chef-lieu de la Valdinièvole (voir plus loin), dont les quartiers sont appelés “quinti” (cinquièmes), est aujourd’hui connue pour la floriculture et les pépinières. Le Dôme, refait en 1693, possè-
de un beau campanile de 1306. Dans la Bibliothèque capitulaire se trouvent des sculptures et des œuvres des XVe et XVIe s. Dans l’église San Francesco, d’origine gothique, on peut voir une chapelle attribuée à Andrea Cavalcanti et des fresques attribuées à Bicci di Lorenzo. L’église Sant’Antonio Abate ( XIV e s.), toute proche, contient des fresques, peut-être de Bicci di Lorenzo, et un groupe en bois du XIIIe s. Le centre de la vie citadine est la pittoresque piazza Martini, sur laquelle donnent l’oratoire de la Madonna di Piè di Piazza, de formes rappelant Brunelleschi, et le palais des Vicaires (XIIIe-XIVe s.). Le Musée municipal contient des œuvres d’école toscane allant du XIVe au XVIe s.; dans le palais du Podestat (XIIIe s.) se tient la gypsothèque du sculpteur Libero Andreotti. L’histoire du territoire est illustrée par le Musée municipal de sciences naturelles et d’archéologie de la Valdinièvole. Dans les environs, il faut signaler le village d’Uzzano, l’église di Castelvecchio ( XI eXII e s.) restaurée au XIXe s., Montecarlo, où l’on produit le vin renommé du même nom, et Altopascio, qui possède un remarquable centre historique qui s’est développé autour d’un Hôpital de Charité et de l’ordre de chevalerie correspondant.
PIENZA (Sienne) C’est au sommet d’une colline que se dresse, solitaire, cette ville, tentative de cité idéale Renaissance voulue par un pape humaniste, Enea Silvio Piccolomini, le futur Pie II et planifiée par Bernardo Rossellino, qui transformèrent ainsi la ville natale du pape, Corsignano. La mort du pape et de l’architecte, en 1464, laissa l’œuvre inachevée. Sur le point le plus élevé de la colline se trouve le chef-d’œuvre du projet, la piazza Pio II*, de forme trapézoïdale, qui reprend les principes architectoniques de Leon Battista Alberti. Tout autour de cette place, on voit le Palais de l’évéché (ex-palazzo Borgia), le Palais public, le palazzo Ammannati et la Cathédrale*, dont l’intérieur lumineux s’inspire des églises en salle allemandes; on peut y admirer un choeur* de bois de 1462, des œuvres de Vecchietta, Sano di Pietro, Matteo di Giovanni, des fonts baptismaux* de Rossellino. A droite de la cathédrale se dresse le grandiose palazzo Piccolomini*, précédé d’un puits, également dessiné par Rossellino et dont les rigoureuses formes Renaissance s’inspirent du palazzo Rucellai de Florence. Restauré pendant les années Trente du XXe s., il renferme une élégante cour par laquelle on accède à un jardin suspendu* sur lequel donne la célèbre loggia*. Le Musée diocésain* contient des éléments de décoration, d’orfèvrerie, des parements sacrés (chape de Pie II*) et peintures
42 d’école siennoise. L’axe principal du bourg est le corso Rossellino sur lequel donnent l’église San Francesco, gothique, et le palazzo Jouffroy, construit lui aussi, tout comme les palais Borgia, Ammannati et Gonzaga, sur sollicitation de Pie II. Le Musée de la Ville et du territoire, dans l’ex-conservatoire de San Carlo Borromeo, compte des céramiques néolithiques et l’importante collection étrusque Landi Newton. Tout près de là se trouve l’église San Vito (XIe-XIIe s.). Dans les environs, le monastère olivétain Sant’Anna in Camprena contient des fresques* de Sodoma; à Castelmuzio, on peut voir l’église Santo Stefano in Cennano, d’origine paléo-chrétienne, et l’oratoire de la Confrérie Santissima Trinità e San Bernardino contient un petit Musée d’Art Sacré. Monticchiello est un bourg moyenâgeux, connu pour ses spectacles du théâtre populaire.
PIETRASANTA (Lucques) Ville de la Versilia (voir plus loin), elle fut fondée en 1255, sur la via Francigena. Sa fortune est liée aujourd’hui à l’activité de sculpteurs et d’artisans du marbre, ainsi qu’à l’activité des fonderies qui fournissent des sculptures pour les galeries du monde entier. Le Dôme*, qui remonte à la moitié du XIIIe s., fut agrandi en 1330. La façade présente trois portails portant des reliefs d’école pisane et une rosace de Lorenzo Riccomanni (XVe s.). Le campanile (XVe-XVIe s.) est inachevé; à côté se dresse le Baptistère, restauré au XVIII e s. Le Museo archeologico Versiliese (fermé pour rénovation) documente les civilisations préhistoriques, étrusque, ligure, romaine. Le Museo dei Bozzetti (musée des maquettes) réunit des œuvres et des modèles du XX e siècle de sculpteurs contemporains. L’église Sant’Agostino ( XIV e s.) contient l’autel de l’Annonciation attribué à Stagio Stagi. Dans les environs, en passant par l’église Santi Giovanni e Felicita (XIIIe-XVe s.) on arrive à Valdicastello Carducci, où se trouve la maison natale de Giosuè Carducci (1835-1907).
PIOMBINO (Livourne) C’est un important centre portuaire et sidérurgique. Au centre de la vieille ville se dresse l’église paroissiale Sant’Antimo (XIVe s.), à côté de laquelle se trouve un beau cloître Renaissance. A l’extrémité du corso Vittorio Emanuele II, sur lequel donne le Palais communal, restauré en style XVe s., on atteint piazza Verdi, dominée par la demi-lune reliée à un donjon de 1213. Sur la place de la Citadelle, fortifiée en 1465-70, se trouve le Musée archéologique du Territoire de Populonia*, avec des objets préhistoriques, des trousseaux funéraires* provenant des
nécropoles étrusques de Populonia et des matériaux d’époque romaine et de l’Antiquité tardive (l’amphore argentée de Baratti* est une pièce exceptionnelle). L’Institut de Biologie et d’Ecologie marine possède un intéressant Aquarium méditerranéen.
PISE Située sur une anse du fleuve Arno, la ville de Pise se trouve actuellement à une distance d’environ dix kilomètres de la mer, mais c’est cette dernière qui a déterminé sa splendeur et son déclin. Ville florissante au temps des Romains, elle développa l’activité maritime déjà à l’époque gothique, lombarde et carolingienne. Au XIe s., sa flotte est assez puissante pour chasser, avec les Gênois, les Arabes de la Sardaigne et pour appuyer les Normands dans la prise de Palerme. Le grand moment de la république maritime est le XIIe s., qui voit l’appui à la première croisade, la guerre contre les Sarrasins dans les Baléares, la défaite d’Amalfi. Barberousse lui donne la Sardaigne en fief et la possession de la côte Tyrrhénienne de Portovenere à Civitavecchia. Ce sont les années de la grande splendeur artistique: on construit à côté du Dôme le Baptistère et la célèbre Tour. Mais Pise, gibeline, commence à susciter de nombreuses rivalités: celles des Lucquois, des Florentins et des Gênois. Après les victoires sur Gênes (1241 et 1258) et sur Florence à Montaperti (1260), Pise finit toutefois par subir le même sort que les autres villes gibelines après la fin des Souabe: elle est vaincue par les Lucquois et les Florentins et, à la Meloria, en 1284, sa flotte est détruite par les Gênois. Au XIV s. commence le déclin, et l’empire colonial se dissout également. Mais l’art est encore dans une phase splendide: on termine le Cimetière, l’Université renaît, on construit sur les bords de l’Arno l’église Santa Maria della Spina. En 1406, Pise tombe définitivement sous la domination florentine; le port s’obstrue, la zone devient marécageuse: la population tombe à 8 000 habitants. Avec le duché, puis le grand-duché des Médicis, arrivent des jours meilleurs: on développe l’Université, avec la fondation du premier Jardin botanique d’Europe, et Cosme Ie institue l’Ordre des Chevaliers de Saint-Etienne, qui redonne un certain prestige maritime à la ville, à la suite de quoi cette dernière prend de plus en plus cet aspect grand-ducal médicéen qui la caractérise aujourd’hui encore. Le centre antique de la ville républicaine fut, à l’époque des Médicis, transformé en piazza dei Cavalieri* (B4) pour y accueillir le palais des Chevaliers* ou palais de la Caravane, réfection de Vasari du palais des Anciens (Moyen Âge), siège de l’Ordre des
43 Chevaliers de Saint-Etienne. Il abrite aujourd’hui l’Ecole Normale Supérieure, instituée en 1810 par Napoléon sur le modèle des universités françaises. En face se dressent la statue de Cosme Ier et une fontaine de 1596. L’église Santo Stefano dei Cavalieri* et le palais de l’Horloge, lui aussi adaptation vasarienne d’édifices plus anciens, ferment la place. Dans le Borgo Stretto (C4), l’une des rues principales de la ville, on peut voir l’église San Michele in Borgo* (C4-5), à façade romano-gothique. Sur la Via Corsica se dresse l’église San Sisto (romane, XI e s.; B4). Le long de la via Santa Maria (B-C3), la plus caractéristique, peut-être, des rues de la ville, se trouvent des édifices du XVIIe et du XVIIIe s., et la Domus Galilaeana, la maison d’Antonio Pacinotti, une maison-tour du XIIIe s., et, près de l’église San Giorgio dei Tedeschi, l’Hospice des Enfants Trouvés (XVe s.). L’entrée du Jardin botanique se trouve via Ghini. La piazza del Duomo* (A3), dite Campo dei Miracoli, regroupe sur une vaste étendue herbeuse les plus hauts exemples de l’art roman pisan: le Campanile*, dit Tour penchée, est l’une des tours les plus belles et les plus célèbres du monde entier; commencé en 1173 et interrompu en raison de l’affaissement auquel il doit son inclinaison, ce campanile fut repris en 1275 et achevé au XIVe s.; c’est au sommet de la tour (54 m) que Galilée effectua ses expériences sur la gravité; le Dôme*, commencé en 1064 et conclu au XIIe s., expose à l’intérieur l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art gothique italien: la chaire* de marbre de Giovanni Pisano; le Baptistère* est un majestueux édifice roman à plan circulaire, à l’intérieur duquel se trouve une très belle chaire* de Nicola Pisano; ensuite vient le Camposanto*, commencé en 1277, un édifice rectangulaire à arcades aveugles et un très beau portique; à partir du XVe s., on y plaça les monuments funéraires, dont une collection de sarcophages romains*. Pendant les travaux de restauration, commencés après les graves dégâts subis au cours de la seconde guerre mondiale, on ramena à la lumière d’importantes Sinopies qui se trouvent aujourd’hui au Musée des Sinopies* (A3), dans les salles de l’Ospedale Nuovo della Misericordia. Le Musée de l’Œuvre du Dôme* (A3-4) contient des matériaux antiques et des œuvres d’art provenant du Campo dei Miracoli, surtout des sculptures des XIe-XVIe s. Sur la piazza dell’Arcivescovado (A-B4) se dresse le palais de l’Archevéché, œuvre florentine du XVe s. L’église Santa Caterina* (B5) fut érigée par les Dominicains entre 1251 et le début du XIVe s.; à côté, un clocher en brique ornée d’écuelles de céramique. L’église San Francesco (B-C5), commencée en 1211 et conclue pendant la pre-
mière moitié du XIVe s., possède une belle façade de 1603 et, à l’intérieur, des fresques de Taddeo Gaddi. Non loin de là se trouvent la petite église Santa Cecilia (C5), romane, et l’église San Paolo all’Orto. Une autre église romane est l’église San Pierino (C5), ornée à l’intérieur d’un pavement en mosaïque du XIIIe s. Le Musée national San Matteo* (D56) est aménagé dans une partie du couvent des bénédictines de Saint Mathieu. On remarque, parmi les différentes pièces, les précieuses collections de sculpture pisane, des céramiques* médiévales pisanes et islamiques et des œuvres d’école toscane des XIIe-XVe s., parmi lesquelles il faut au moins signaler un buste* de Donatello et un polyptyque* de Simone Martini. Sur le lungarno Mediceo donnent le palais des Médicis (D5) et le palazzo Toscanelli (XVIe s.), A partir du lungarno Pacinotti (C3-4), sur lequel donnent le palazzo Agostini et le palazzo Upezzinghi, dit “Alla giornata” (à la journée) en raison de la devise gravée sur le portail, on atteint le Palais Royal (C3), commencé par Cosme Ier de Médicis en 1559 et agrandi par la suite. Le Musée National du Palais Royal possède des œuvres d’art provenant des collections Médicis, Lorraine et Savoie. Derrière le Palais Royal se trouve l’originale église San Nicola (XIIIe s.; C3). Le Musée des Navires* (D2), installé dans les ex-Arsenaux des Chevaliers de Saint-Etienne sur le lungarno (quai) Simonelli, exposera les épaves des navires ainsi que les autres matériaux récupérés dans le vieux port de Pise, dont la découverte, entre 1998 et 2000, a constitué l’un des épisodes les plus importants de l’archéologie italienne de la fin du XXe s. Ces vestiges sont d’une valeur exceptionnelle non seulement pour leur état de conservation, mais aussi pour leur formidable importance quant à la reconstitution des trafics méditerranéens du Ve s. av. J.C. jusqu’au Ve s. de l’ère chrétienne. De l’autre côté de l’Arno se trouve un joyau de l’art romano-gothique, l’église Santa Maria della Spina* (D3); l’intérieur, très lumineux, présente des satues de Tommaso Pisano. En poursuivant par le lungarno Sonnino, on arrive à San Paolo a Ripa d’Arno* (D3), belle construction romano-pisane des XIe-XIIe s. A l’intérieur, derrière l’abside, la chapelle Sant’Agata*, petite construction octogonale du XIIe s. Sur la place du même nom se dresse l’église Sant’Antonio (E4); sur sa gauche, la Domus Mazziniana, qui abrite une bibliothèque spécialisée dans l’histoire du Risorgimento. Le corso Italia (D-E4) est une rue piétonne très vivante que bordent la petite église San Domenico et l’église Santa Maria del Carmine; à l’extrémité se trouvent les logge di Banchi, (XVIIe s.). Sur le lungarno Galilei, on peut voir la singulière église San Sepolcro*
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46 (D5), à plan octogonal. De là, par la via San Martino, on arrive au Bastion Sangallo (E5), unique vestige de ce que l’on appelait la “Cittadella Nuova”, érigée par les Florentins en 1468. Le grand jardin Scotto, aujourd’hui parc public, lui est adjacent. Dans les environs, vers Marina di Pisa, se dresse l’église San Piero a Grado*, basilique romane contenant un cycle de fresques du XIVe s.; près de là, les restes d’une basilique paléochrétienne. San Giuliano Terme est une station thermale au pied du mont Pisano. Le long de la bande côtière, entre Viareggio et Livourne (voir à l’ordre alphabétique) s’étend le Parc naturel de Migliarino, San Rossore, Massaciuccoli, institué en 1979. A l’intérieur se trouve le domaine de San Rossore*, autrefois propriété impériale, passée au XIe s. à l’Autorité Primatiale, puis aux Médicis, aux Lorraine, aux Savoie, et maintenant à la Présidence de la République.
PISTOIA La romaine “Pistoria”, probablement un avant-poste de liaison avec les Apennins et nœud de raccordement entre le nord et le centre, fut aussi une importante ville lombarde aux confins avec l’Italie byzantine. Après s’être constituée en Commune, elle atteignit son apogée au XIIIe s., lorsque les banquiers locaux prêtaient de l’argent à rois et princes français. En 1306, elle fut vaincue par les villes de Lucques et Florence qui s’étaient alliées et, en 1329, elle tomba définitivement sous l’hégémonie florentine. Ainsi commença un lent et inexorable déclin, ébranlé, à la fin du XVIIIe s., par le vent réformateur de l’évêque janséniste Scipione de’ Ricci. Ce n’est qu’à partir de la moitié du siècle dernier que le développement industriel, artisanal et agricole a déterminé l’expansion de la ville au-delà des remparts (XIVe s.). Le centre historique et artistique de la ville est la piazza del Duomo* (B4), qui réunit en un scénario suggestif les monuments du pouvoir religieux, civil et judiciaire. Le Dôme* est un édifice roman de type pisan, érigé entre le XIIe et le XIIIe s.; à la moitié du XIVe s., il lui fut ajouté des arcades de marbre; à l’intérieur, on peut voir l’autel de SaintJacques*, une œuvre monumentale d’orfèvres de Sienne, Florence et Pistoia, commencée en 1287 et terminée au XIVe s. A côté de l’édifice se trouve le robuste campanile, l’un des plus beaux d’Italie, avec des loggias de types pisan et une flèche Renaissance. Le Baptistère* (1338-59) est une architecture gothique élancée, de forme octogonale. Le palais des Evêques, important édifice du Moyen Âge, renferme le Musée Capitulaire, qui contient de précieux parements sacrés, relié au suggestif Parcours archéologique aménagé dans les souter-
rains, qui retrace la forme de la ville depuis l’époque romaine. Dans le palais du Podestat, sévère construction du XIVe s., agrandie à la moitié du XIX e s., se trouve le “siège des juges”, restauré en 1507, avec une table de justice et un banc des accusés. Le Palais communal est une majestueuse construction de 1294, reprise et agrandie en 1334-85 et abritant le Musée municipal, où sont exposées des œuvres allant du XIIIe au XXe s. Une section est consacrée à la collection Puccini, qui regroupe des peintures antiques et néoclassiques, ainsi que des meubles et objets du XIX e s. La basilique de la Madonna dell’Umiltà* (B3) est un important témoignage de la Renaissance (1492-1522). A l’intérieur se trouve une belle coupole de Vasari. L’église San Francesco (B3), du XIVe s., mais ayant fait l’objet de modifications et d’additions d’époque baroque, abrite des fresques remarquables du XIVe s. de Pistoia. L’église Sant’Andrea* (XIIe s.; A3), à façade romane,
47 renferme l’un des chefs-d’œuvre de la sculpture gothique: une chaire* de Giovanni Pisano, reprise de celle de son père Nicola à Pise. Fondé au XIIIe ou au XIVe s., l’hôpital du Ceppo* (A-B4), ainsi nommé à cause du tronc d’arbre dans lequel on recueillait les aumônes, est précédé d’un portique florentin orné d’une belle frise* en terre cuite polychrome de Giovanni della Robbia et Santi Buglioni (1525-26). D’autres édifices encore sont remarquables: l’église San Bartolomeo in Pantano (B4-5), romane, contenant une chaire* de Guido da Como (1250); le palazzo Rospigliosi (B4), qui renferme les Musées Rospigliosi et diocésain; la forteresse Santa Barbara (C5), remarquable exemple d’architecture militaire du XVIe s. Un rare exemple d’architecture médiévale en pierre forte est l’église Sant’Antonio del Tau (B4), ainsi appelée en raison du “tau” (T grec) d’émail bleu que ses moines portaient sur leur manteau. A l’intérieur se trouve
une riche décoration* à fresco, ininterrompue, des XIVe et XVe s., œuvre de différents artistes. La Fondation Marino Marini est située dans l’ancien couvent de l’ordre hospitalier de Saint-Antoine, restauré en 1987. L’une des plus grandes églises de la ville, l’église San Giovanni Fuorcivitas* (B4), érigée en style pisan au XIIe s., fut terminée au XIVe s. par des maîtres comasques. A l’intérieur, une chaire* de Fra Guglielmo da Pisa, un polyptyque* de Taddeo Gaddi et un groupe en terre cuite* vernissée de l’école des Della Robbia.
PITIGLIANO (Grosseto) Ce bourg, qui pendant des siècles a été un comté des Orsini, est de style médiéval avec quelques apports Renaissance. Sur la place principale, que l’on rejoint en longeant les arcades de l’aqueduc (XVIe s.), est le palazzo Orsini, qui remonte au XIVe s.,
48 mais fut agrandi et modifié au cours des deux siècles suivants. Objets du culte et œuvres d’art composent la collection du Museo di palazzo Orsini, complété par le Musée archéologique avec des trousseaux funèbres provenant des nécropoles étrusques du territoire. Au-delà du Dôme, baroque, s’étend le bourg moyenâgeux*, où se dresse la petite église Santa Maria (XVIe s.). En haut de l’à-pic des rochers de tuf se tient la synagogue du XVIIIe s.
POGGIBONSI (Sienne) C’est le plus grand centre industriel et commercial de la Valdelsa. L’église San Lorenzo (XIVe s.), reconstruite après la guerre, contient un Crucifix en bois du XIVe s. En passant par la fontana delle Fate (fontaine des Fées), XIIIe s., on atteint le couvent San Lucchese, qui comprend l’église du XIIIe s., la sacristie et un réfectoire. Castellina in Chianti, qui remonte à la Renaissance, est un bourg entouré de nombreuses fermes datant de l’époque grandducale. Staggia, bourg possédant des vestiges de fortifications du XIVe s., possède un petit Musée exposant des objets sacrés et des tableaux, dont un d’Antonio Pollaiolo.
PONTEDERA (Pise) Cette ville industrielle est située dans la plaine agricole où l’Era conflue avec l’Arno. C’est des usines Piaggio de Pontedera (avec un petit Musée) que sortirent les premiers scooters “Vespa”. A visiter, l’église Santi Jacopo e Filippo, du XVIIe s., avec des restes romans.
PONTRÈMOLI (Massa-Carrara) Cette “capitale” de la Lunigiana (voir plus haut) était considérée par Frédéric II comme “porte et clé unique” dans le passage du nord au sud (c’est ici que commence la montée du col de la Cisa). C’est une ville commerciale à vocation marchande, dont a dérivé l’activité de libraires ambulants qu’exercent à travers toute l’Italie de nombreux habitants de cette ville: il est donc tout à fait naturel que Pontrèmoli soit le siège du prestigieux prix littéraire Bancarella. La ville conserve un considérable patrimoine architectural: la Cathédrale, baroque, à façade néoclassique; l’église San Francesco, à clocher roman et, à l’intérieur, une œuvre d’Agostino di Duccio ( XV s.); l’oratoire de la Madonna del Ponte ou oratoire di Nostra Donna est un rare et bel exemple d’architecture rococo. Au château du Piagnaro est aménagé le Musée des statuesstèles de la Lunigiana*, qui expose les énigmatiques stèles en grès et autre matériel archéologique. A peine hors de l’aggloméra-
tion, on peut admirer la remarquable église Santissima Annunziata qui, à l’intérieur, abrite un petit temple ( XVI e s.) attribué à Sansovino. A côté, l’ancien couvent des Augustiniens contient deux cloîtres du XVe s. Tout près de la ville se trouve la remarquable église de la SS. Annunziata avec, à l’intérieur, un petit temple du XVIe s. Dans les environs, à Villafranca in Lunigiana, on peut voir les restes du château Malaspina et le Musée ethnographique de la Lunigiana. A Aulla se dresse la forteresse de la Brunella (XVIe s.), qui abrite le Musée d’Histoire naturelle de la Lunigiana.
POPPI (Arezzo) Ce bourg situé au cœur du Casentino (voir plus haut), au sommet d’une colline, est entouré de remparts et de tours. Le château des Conti Guidi* (XIIIe s.), accueille la Bibliothèque communale Rilliana, qui contient plus de 800 incunables; remarquable la chapelle décorée à fresque par Taddeo Gaddi. Sur la via Cavour, bordée d’arcades, se dresse l’église San Fedele ( XIII e s.), dont le clocher fut adapté sur un donjon des remparts. Non loin de là, près de Ponte a Poppi, on peut voir l’église de Certomondo, construite en souvenir de la victoire gibeline de Montaperti en 1262. A peine plus loin, sur le plateau de Campaldino, une colonne commémore la bataille de 1289 entre Arétins et Florentins, dans les rangs desquels militait Dante.
POPULONIA (Livourne) Ce fascinant bourg de la Maremme fut un port et un centre commercial et métallurgique de toute première importance dans l’Etrurie septentrionale. Le noyau médiéval est dominé par la Rocca (forteresse) médiévale, sous laquelle s’étend l’antique acropole ceinte de murs. En ville, le petit Musée archéologique Gasparri expose des pièces étrusques. Les nécropoles et les structures industrielles de l’étrusque Populonia, qui donnent sur le golfe de Baratti, se visitent dans le cadre du Parc archéologique de Baratti et Populonia*, organisé en trois parcours aménagés: les nécropoles de San Cerbone et de Casone*, la voie du Fer, la voie des Carrières*. A visiter, dans les environs, le Parc côtier de Rimigliano et San Vincenzo, une station de villégiature où se dresse une tour du XIVe siècle.
PORTO AZZURRO (Livourne) Centre balnéaire de l’île d’Elbe (voir plus haut), il est dominé par la Forteresse en forme d’étoile, aujourd’hui pénitencier, que Philippe II fit construire comme réponse espagnole à la fortification médicéenne de
49 Portoferraio. Sur la route pour Rio nell’Elba se trouve le sanctuaire de la Madonna Monserrato. A Rio Marina, dans le palais Communal (Hôtel de Ville) est aménagé le Musée minier de l’Elbe. De Capoliveri, sur une colline en terrasse, on jouit d’un beau panorama.
PORTOFERRAIO (Livourne) Chef-lieu de l’île d’Elbe (voir plus haut), déjà connu à l’époque romaine, il fut transformé par Cosme Ier de Médicis, qui voulut en faire une ville fortifiée, appelée “Cosmopoli” (ville de Cosme, mais aussi ville de l’harmonie). La ville est dominée par le forte del Falcone (fort du Faucon, XVIe s.), d’où l’on atteint la maison de Napoléon, qui vécut ici en exil en 1814-15. Dans un salon de l’édifice se trouve un théâtre du XVIIe s., où joua Pauline Bonaparte. D’autres forteresses sont le fort de l’Etoile et le fort de Laugier, qui abrite la Pinacothèque Foresiana, contenant des tableaux allant du XVIe au XIXe s. L’église de la Reverenda Misericordia conserve des reliques napoléoniennes. Le Musée municipal archéologique, situé dans la forteresse de Linguella, contient des vestiges étrusques et des épaves maritimes. A côté, la villa romaine de la Linguella. Dans les environs, on peut voir la villa Napoleone, résidence d’été de l’empereur. A Procchio se dresse une tour du XIIe s., dite Médicéenne ou Sarrasine. En direction du Volterraio, forteresse pisane construite sur une nécropole étrusque, on rencontre les Thermes de San Giovanni et, au lieu-dit Le Grotte, les vestiges d’une villa romaine d’époque impériale.
PRATO Située à quelques kilomètres de Florence, cette ville est caractérisée par une activité extraordinaire, dans laquelle l’art et l’économie s’entremêlent d’une façon unique. Depuis 1992, couronnant un vieux rêve, elle est devenue chef-lieu de province. Héritière d’un centre étrusque récemment découvert, elle se développe à l’époque lombarde autour du Borgo al Cornio et de l’église Santo Stefano – l’actuel Dôme; dans la petite localité de Prato, les Alberti, feudataires de la zone, construisent leur manoir sur lequel Frédéric II élèvera le château. Autour de ce dernier se crée une agglomération qui finira par englober la première. Après s’être constituée en libre commune au XIIe s., elle finira dans l’orbite de Florence à la moitié du XIVe s. Ville importante au Moyen Âge pour le commerce, surtout pour celui des tissus, elle vivra une période de décadence suite à la perte de son indépendance, puis commencera à renaître à la fin du XVIIIe s., tou-
jours principalement dans le secteur textile, qui vit encore une grande expansion. Le Dôme* (B2), à partir de l’église originelle (Xe s.), fut reconstruit aux XIIe-XIIIe s. en style roman. La façade de marbre à bandes blanches et vertes présente une lunette vernissée d’Andrea della Robbia et, dans le coin droit, la belle chaire de la Sainte Ceinture*, de Michelozzo et Donatello. Toujours à droite, on a le campanile gothique (XIIe-XIVe s.). L’intérieur contient des œuvres de Michelozzo, Mino da Fiesole, d’importantes fresques* de Filippo Lippi (abside), Agnolo Gaddi (chapelle du Sacro Cingolo) et Paolo Uccello, et une statue* du XIVe attribuée à Giovanni Pisano. Le Musée de l’Œuvre du Dôme* (B2) conserve, dans le Palais épiscopal (XIIe-XVIIe s.), de précieux reliefs avec les amours dansants* de Donatello, ainsi que des tableaux, des pièces d’orfèvrerie et des parements sacrés. D’ici, on accède aux voûtes, constructions gothiques du Dôme, décorées de fresques des XIVe-XVe s. Sur la via Garibaldi (B2-3), face à la tour des Buonconti, se dresse l’oratoire Madonna del Buon Consiglio (B3), dont la structure est du XVe s. La rue débouche sur la vaste piazza Mercatale (B-C3), emplacement traditionnel du marché, près de la porte Mercatale (B3) et de l’église San Bartolomeo (C3). La piazza del Comune (B2), dans le cœur du centre historique, est bordée par le Palais communal qui abrite la Galerie communale*. Le Musée du Tissu, avec ses précieuses étoffes allant du XVe s. à aujourd’hui (est aménagé dans une ex-usine du XIXe s. via S. Chiara). Le médiéval Palazzo pretorio est le siège de l’important Musée communal*, en réorganisation. Partie des œuvres de celui-ci et de l’Œuvre du Dôme sont temporairement exposées dans le Musée de Peinture murale* à San Domenico (B2), ensemble gothique rénové à l’époque baroque: on y trouve des chefs-d’œuvre de l’art toscan comme les tableaux de Paolo Uccello, Agnolo Gaddi, Bernardo Daddi, Giovanni da Milano, Lorenzo Monaco, Filippo et Filippino Lippi, Luca Signorelli. Un précieux exemple d’architecture Renaissance est l’église Santa Maria delle Carceri* de Giuliano da Sangallo; l’intérieur (dont les formes s’inspirent de Brunelleschi) contient une décoration en terre cuite vernissée d’Andrea della Robbia. Le château de l’Empereur* (C2-3), ou forteresse Santa Barbara, édifié par Frédéric II sur le modèle des châteaux souabes de la Sicile et des Pouilles, conserve de puissants remparts crénelés et des tours externes. Sur la piazza San Marco voisine (C3), une sculpture d’Henry Moore. L’église San Francesco (C2) ( XIII e s.), complétée d’un tympan Renaissance, possède un cloître du XVe s. par lequel on accède à la salle capitulaire,
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décorée de fresques de Nicolò di Pietro Gerini (v. 1395). Le palazzo Datini (B2), singulier exemple de demeure pré-Renaissance, abrite les Archives Nationales. Le palazzo Alberti (B2) renferme la Galerie Alberti (fermée), qui expose des toiles du XVIIe s. toscan. Près de l’imposant complexe (XVIIIe s.) du pensionant Cicognini (C1-2) se trouve l’église dello Spirito Santo (C2). L’église Sant’Agostino (A2), du XIII e s., refaite aux XIVe-XVe s., conserve à l’intérieur des œuvres allant du XVe au XVIIe s. A la périphérie se tient le Musée d’Art contemporain “Luigi Pecci” (D5, h. p.), installé dans un grand ensemble conçu pour représenter un point de repère et de réflexion pour l’art de cette dernière décennie.
Dans les environs, à Poggio a Caiano, on peut voir la villa Médicéenne* que fit construire Laurent le Magnifique sur plan de Giuliano da Sangallo; dans le salon central se trouve un cycle de fresques du XVIe s. célébrant les gloires de Médicis; tout autour s’étend un grand parc du XIXe s. A Comeana se trouve la tombe étrusque de Montefortini* et, non loin de là, la Ferdinanda*, villa Médicéenne érigée par Buontalenti, où est aménagé le Musée archéologique municipal avec des vestiges provenant de nécropoles, parmi lesquels un encensoir* portant une inscription en alphabet étrusque. Dans le bourg moyenâgeux d’Artimino se dresse l’église San Leonardo*, église romane contenant des statues en bois des XIVe et XVe s.
51 RADICÒFANI (Sienne) Cette ville caractéristique, située sous un fortin que fit construire le pape Adrien IV, fut la base des entreprises de Ghino di Tacco, comme le narre le “Décaméron” de Boccace. Au centre de l’agglomération se dresse l’église San Pietro, romane, restaurée après la guerre, qui contient des terres cuites des Della Robbia. En face, l’église Sant’Agata (XVe s.). Près de l’agglomération se trouve le palazzo La Posta, villa Médicéenne de style maniériste où séjournèrent Chateaubriand, Montaigne, Dickens. La Forteresse remonte au XIIIe s., mais fut reconstruite en 1565 et en 1929; elle conserve le donjon et une partie des remparts, et offre un panorama circulaire. Dans les environs, on rencontre la station thermale Bagni San Filippo, près de laquelle se trouve l’antique station thermale de San Casciano dei Bagni, petite ville entourée de remparts, dans laquelle on peut voir le Palais communal, Renaissance, et l’église Santissima Concezione (XVIe s.), contenant un tableau de Pomarancio.
SAN CASCIANO IN VAL DI PESA (Florence) C’est l’un des centres du Chianti (voir plus haut) les plus importants pour la production vitivinicole. L’église Santa Maria del Prato abrite le Musée de la Miséricorde, qui conserve un riche patrimoine artistique, dont un parchemin* de Giovanni di Balduccio et un Crucifix* sur bois de Simone Martini. Le Musée d’Art sacré expose des œuvres florentines des XIIIe et XIVe s., dont une Vierge à l’Enfant* d’Ambrogio Lorenzetti. Dans les environs, quelques églises: l’église Sant’Andrea a Luiano, petite église romane du XII e s.; l’église Santo Stefano a Càmpoli, connue depuis 903 et restaurée au XVIIe s., et l’église San Giovanni in Sugana, bas roman, remaniée au XVIe s., et présentant un cloître du XVIe s.
PRATOMAGNO
SAN GALGANO (ABBAYE DE)
(Arezzo et Florence) Le Pratomagno se découpe, massif, à partir de Loro Ciuffenna, avec des formes arrondies recouvertes de prés et de bois. Du côté du Casentino (voir plus haut) s’étendent de belles châtaigneraies, du côté du Valdarno (voir plus loin) des oliveraies et vignobles. Le point le plus élevé est la Croce di Pratomagno (1591 m).
(Sienne) Située dans le silence de la campagne siennoise, l’abbaye, dont il ne reste plus que des ruines, fut fondée en l’honneur de saint Galgano. Elle vécut sa période de plus grande splendeur au XIIIe s.; au XVe s. commence le déclin, et le siècle suivant voit la ruine inévitable. L’église abbatiale* est une vaste construction gothique, rénovée au XVIe s. L’intérieur grandiose, auquel manque le toit, est particulièrement suggestif. Du monastère attenant, il reste la salle capitulaire, la salle des moines et un cloître. Sur le Poggio di monte Siepi, voisin, se dresse la petite église San Galgano all’Eremo di monte Siepi*, de style roman. La chapelle contient des fresques* d’Ambrogio Lorenzetti.
PUNTA ALA (Grosseto) C’est une gracieuse station balnéaire, plongée dans la végétation méditerranéenne, qui ferme sur la gauche le golfe de Follonica.
52 SAN GIMIGNANO (Sienne) Edifiée sur une colline qui domine la Valdelsa, dans une zone certainement habitée à l’époque étrusque, San Gimignano constitue un témoignage exceptionnel de l’urbanisme médiéval toscan. Au Xe s. déjà, c’était un marché éminent, au carrefour d’importants axes routiers. Au XIIIe s., on comptait 9 “hospitatores” pour les marchands étrangers, tandis que les 72 tours qui s’y dressaient étaient l’expression de la richesse de la ville. Le nouveau tracé de la via Francigena et le subséquent développement de Poggibonsi et de Colle décrétèrent son déclin économique, circonstance qui a favorisé la conservation d’une image intacte du Moyen-Âge communal toscan. On traverse l’enceinte de remparts*, moyenâgeuse, qui aujourd’hui encore entoure la ville, par la porte San Giovanni (XIIIe s.; C2) qui s’ouvre sur un caractéristique arc rabaissé siennois. Sur la via San Giovanni (BC2) on peut admirer de nombreux édifices des XIIIe et XIVe s., dont les restes de la façade de l’église San Francesco (C2). Le palazzo Pratellesi (B2) abrite la Bibliothèque communale, qui possède un patrimoine de plus de 10 000 manuscrits. Plus loin se dressent la tour Cugnanesi et l’arc des Becci (B2), flanqué de la tour des Becci (XIIIe s.). Sur la via Quercecchio (B1-2), dans l’oratoire San Francesco, se trouve le Musée ornithologique. Une série de marches mène à la rocca di Montestaffoli (forteresse, 1353; B1), démantelée par Cosme Ie en 1558; l’unique tour qui est restée offre un beau panorama sur les tours de la ville. La piazza della Cisterna* (B2) est reliée par un passage à la piazza del Duomo avec laquelle elle constitue, depuis le XIIIe s., le centre du bourg. On peut y voir la casa Razzi, la casa Silvestrini, le palazzo Tortoli-Treccani (XIVe s.), le palazzo dei Cortesi, avec sa haute tour “du Diable”; dans le passage qui conduit vers la piazza del Duomo, les deux tours jumelles Ardinghelli s’appuient à la loggia du palais du Peuple. Sur la piazza del Duomo* (B2) donnent le palais du Podestat*, dominé par la puissante tour de la Rognosa et, à côté, la tour Chigi et les deux tours jumelles dei Salvucci. En haut d’un grand escalier, la Collégiale* est un édifice roman du XIIe s.; à l’intérieur, on peut y voir des œuvres de Taddeo di Bartolo, Benozzo Gozzoli, Jacopo della Quercia, Bartolo di Fredi; dans la chapelle Santa Fina*, l’une des créations les plus significatives de la Renaissance, un autel* de Benedetto da Maiano et des fresques de Domenico del Ghirlandaio; à gauche se tient le petit cloître San Giovanni (XIVe s.). Le Musée d’art sacré (B2) expose des peintures, des antiphonaires enluminés et des objets de décoration liturgique. A gauche de la Collégiale
se dresse le palais du Peuple*, dominé par la torre Grossa* où est aménagé le Musée municipal*, contenant des peintures d’école toscane des XIIIe-XVe s. et une collection de céramiques; dans la grandiose chambre de Dante est exposée une Maestà* de Lippo Memmi; dans la cour (XIVe s.), on peut voir une citerne de 1361 et, sous le portique, une fresque de Sodoma. La via San Matteo (A-B1-2), tronçon nord de la via Francigena, est bordée de maisons et palais moyenâgeux: le palais et la tour Pettini, l’arc et le palais de la Chancellerie, l’église San Bartolo, la maison-tour Pesciolini, la casa Francardelli, le palazzo Tinacci, le palazzo Bonaccorsi et, au bout, la porte San Matteo. Sur la piazza Sant’Agostino (A1-2), au-delà de la petite église San Pietro, romane, domine l’église Sant’Agostino*, imposante construction romano-gothique de 1280-98. A l’intérieur, un Couronnement de la Vierge*, chef-d’œuvre de Piero del Pollaiolo, et un cycle de fresques sur la vie de saint Augustin*, chef-d’œuvre de Benozzo Gozzoli. En Via Folgore da S. Gimignano (A2-3), l’exconservatoire de Santa Chiara est siège de Musée. Le Musée archéologique possède des vestiges étrusques et romains; la Spezeria di S. Fina conserve la collection de vases et de céramiques de la Pharmacie, en activité depuis 1253; la Galerie d’Art moderne et contemporain comprend des œuvres de Raffaele De Grada et d’autres maîtres des XIXe-XXe s. Dans les environs, l’église di Cèllole est une construction isolée, de style roman. Le couvent San Vivaldo (XIVe-XVIe s.) comprend une petite église et 18 chapelles disséminées dans le bois.
SAN GIOVANNI VALDARNO (Arezzo) Cette zone, située sur la plaine près du lit du fleuve Arno, fut la plus importante des “terres nouvelles” construites par les Florentins au XIIIe s. Peut-être projetée par Arnolfo di Cambio, elle fut l’endroit natal de Masaccio. Le centre de la ville est la piazza Masaccio, sur laquelle donnent l’église San Lorenzo, remontant au XIV e s., le “Palazzaccio”, édifice de la basse Renaissance, et la basilique Santa Maria delle Grazie ( XV e s.), à façade néoclassique (1840). Le Musée de la Basilique conserve des œuvres importantes, surtout du XVe s. florentin, dont une Annonciation* de Fra Angelico. Le Palazzo pretorio ou palazzo d’Arnolfo, de structure médiévale, porte sur la façade des blasons des XVe et XVIe s. Dans les environs, le couvent de Montecarlo est un complexe solitaire, de style Renaissance, possédant un grand cloître. A quelques kilomètres de là s’étend le Parc naturel de Cavriglia.
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C
SAN MARCELLO PISTOIESE (Pistoia) Entre Pistoia et l’Abetone (voir plus haut), c’est une localité très fréquentée des Apennins. A quelques kilomètres se trouve le pont suspendu, passerelle de fer d’une longueur de 220 m, au-dessus de la Lima. A Gavignana, renommée pour la défense qu’opposèrent aux Impériaux les milices de la république de Florence guidées par Francesco Ferrucci, qui mourut ici le 3 août 1530, on peut voir le Musée Ferrucciano et une église paroissiale portant des bas-reliefs de Luca della Robbia. Maresca est une localité de villégiature toute proche de la forêt du Teso.
SAN MINIATO (Pise) Cette ville d’atmosphère moyenâgeuse domine la plaine où coule l’Arno, entre Florence et Pise (voir plus haut). Elle fut l’un des plus grands centres impériaux de la Toscane et atteignit sa plus grande expansion
au XIVe s. pour tomber ensuite sous le pouvoir florentin. C’est aujourd’hui un centre industriel florissant, spécialisé dans la production du cuir. Sur la piazza del Popolo se dresse l’église San Domenico, érigée en 1330, dont la façade est inachevée et qui, à l’intérieur, expose des peintures et des fresques d’école florentine. Le Dôme (XIIIe s.), plusieurs fois remanié, possède un robuste campanile, appelé “tour de Matilde”. Le Musée diocésain d’Art sacré, adjacent, conserve des œuvres des XVIe-XIXe s. de Filippo Lippi, Neri di Bicci, Andrea del Verrocchio et d’autres encore. Le palais Municipal ( XIV e s.) comprend également le petit oratoire de la Madonna di Loreto, dit “Loretino”.
SAN QUIRICO D’ORCIA (Sienne) Centre ancien situé entre l’Amiata et la Valdichiana (voir à l’ordre alphabétique), il possède de nombreux témoignages mé-
54 diévaux. Dans le noyau antique se dresse la très belle Collégiale*, romane, à deux portails, l’un de 1080, l’autre du XIIIe s.; à l’intérieur, un triptyque* de Sano di Pietro. Près de la porta Nuova (Moyen Âge), un jardin à l’italienne du XVIe s., les Horti Leonini. Dans les environs, Bagno Vignoni est une fascinante localité thermale où l’on peut observer une curieuse place-vasque.
SANSEPOLCRO (Arezzo) C’est une petite ville d’art fascinante, où nacquit Piero della Francesca et où Cosme Ier fit édifier une forteresse; elle possède de nombreux édifices Renaissance. Au centre se trouve la piazza Torre di Berta (A2), dont le nom rappelle une tour détruite pendant la dernière guerre. De nombreux palais antiques l’entourent, dont le beau palazzo Pichi. Le Dôme (A2) est une complexe architecture romano-gothique, plusieurs fois restaurée; à l’intérieur il conserve, entre autres, le Saint Visage*, un imposant Crucifix en bois du Xe s., prototype de celui qui se trouve à Lucques. Le Musée communal* (A2) est important surtout pour les précieuses œuvres de Piero della Francesca, dont le chef-d’œuvre de la maturité, la Résurrection*; on y trouve en outre des ouvrages de Santi di Tito, Luca Signorelli, Pontormo et autres. L’église San Francesco (fin XIIIe s.; A2) possède un beau cloître à portail gothique. En face se dresse la petite église
Madonna delle Grazie (XVIe s.). La maison de Piero della Francesca (A3) est un bel édifice Renaissance à la construction duquel participa peut-être l’artiste lui-même. La forteresse Médicis (A3) est un exemple d’architecture militaire du XVIe s. L’église désaffectée de San Lorenzo (1556; A2) conserve sur le maître-autel une belle Déposition* de Rosso Fiorentino. Dans les environs, en passant par le col de Viamaggio, on arrive à la station de villégiature de Badia Tedalda.
SANTA FIORA (Grosseto) Ce village situé sur le versant sud de l’Amiata (voir plus haut) fut un ancien fief des Aldobrandeschi et des Sforza. L’antique église Sante Fiora e Lucilla conserve un ensemble d’œuvres des Della Robbia. Tout près se trouve l’entrée du parc, avec la Peschiera (XVIIIe s.) d’où coule la rivière Fiora. Dans les environs on peut voir la station thermale de Bàgnore; Arcidosso, dominé par la Forteresse des Aldobrandeschi dont la Bibliothèque accueille le Centre d’études “D. Lazzaretti”, du nom du prophète de l’Amiata, et, non loin de là, l’église ad Lamulas du XIIe s.; Castel del Piano, dont l’Hôtel de ville abrite l’Exposition sur l’histoire et la civilisation rurales et artisanales; et le Prato delle Macinaie, plateau fréquenté pour les sports d’hiver. Dans le Parc faunistique du mont Amiata on peut observer en liberté des che-
55 vreuils, des chamois, des cerfs, des mouflons; une zone est réservée au loup apennin et à l’âne à la robe souris.
SANT’ANTIMO (ABBAYE DE) (Sienne) Fondée, d’après la légende, par Charlemagne, ce fut une puissante abbaye bénédictine; elle déclina à partir du XIVe s., fut restaurée au début du XXe s. et accueille de nouveau une communauté religieuse. L’église abbatiale* est l’un des exemples les plus intéressants d’architecture monastique romane. A l’intérieur, des fresques monochromes du XVe s. A droite de l’église, les restes d’un monastère en partie reconstruit.
SATURNIA (Grosseto) Considéré par les anciens comme la première ville édifiée dans la péninsule, ce bourg se trouve dans la vallée de l’Albegna. Les remparts furent construits par les Siennois au XIVe s. sur les vestiges, encore visibles, des murs étrusques. Non loin de là se trouve la localité thermale Terme di Saturnia. A Montemerano, entouré de remparts du XVe s., se dresse l’église San Giorgio (XIVe-XVe s.). A Manciano, petite ville en partie médiévale possédant une Forteresse du XV e s., existe un Musée de Préhistoire et de Protohistoire.
SESTO FIORENTINO (Florence) C’est une ville industrielle située entre Florence et Prato (voir plus haut). Dans le domaine de Doccia, en 1737, le marquis Ginori fit commencer la production de porcelaine dure, sur l’exemple de Meissen. Le Musée des Porcelaines de Doccia en documente la production. Dans la localité Quinto, se trouve la tombe de la Montagnola*, superbe monument sépulcral étrusque du VIIe s. avant Jésus-Christ. Près de là se dresse la tombe de la Mula, également étrusque. Dans les environs, il faut visiter, à Calenzano, l’église San Niccolò, au campanile du XIVe s., et le Musée du Soldat et de la Figurine historique.
SIENNE “L’unique modèle vivant de ville moyenâgeuse”, comme l’a définie l’archéologue Ranuccio Bianchi Bandinelli, est la plus homogène des villes toscanes; ses formes actuelles sont à peu près identiques à celles du XIVe s., période où son art et son économie représentaient des alternatives, sinon des concurrents, par rapport à ceux de Florence. D’origine étrusque et colonie romaine, Sienne voit naître son destin lorsque, à l’époque lombarde, la via Francigena devient une alternative aux voies consulaires, faisant croître dans la zone les commerces et trafics divers. Les insti-
tutions communales commencent à s’affirmer au début du XIIe s., et la ville prend à s’étendre, entrant inévitablement en conflit avec Florence qui, en 1145, dominait déjà Poggibonsi et Montepulciano. Sienne devient l’un des centres gibelins italiens. En 1260, au cours de la bataille de Montaperti, elle l’emporte sur Florence, mais c’est un triomphe de courte durée: à Colle di Val d’Elsa, neuf ans plus tard seulement, Charles d’Anjou et les Florentins lui infligent une lourde défaite. Ainsi naît le Gouvernement des Neuf, guelfe et allié de Florence, qui dirige la ville jusqu’à 1355. C’est la période d’apogée des commerces, et la ville prend alors son aspect actuel, avec la construction de la tour du Mangia, du Dôme, interrompue en 1339 pour la construction du nouveau Dôme, le Baptistère, les églises San Domenico et San Francesco. Mais la peste de 1348 infligera un coup très dur à la ville, dont la population se réduira presque de moitié; en 1399, Sienne se livre aux Visconti. A la mort du duc Gian Galeazzo, les luttes intestines reprennent. En 1487, Pandolfo Petrucci s’empare du pouvoir et gouvernera jusqu’à sa mort (1512). Sienne tombe sous la tutelle impériale et, en 1531, les Espagnols occupent la ville; une insurrection contre ces derniers donne à Cosme Ier de Médicis l’occasion d’attaquer et d’assiéger la ville. Celleci, à bout de forces, capitulera le 17 avril 1555. Un déclin inexorable commence, et ce n’est qu’avec la maison des Lorraine que se vérifiera une reprise. C’est aujourd’hui une ville florissante et un centre universitaire et culturel prestigieux. Le Campo et le “terzo” de San Martino. La ville se ramifie sur trois crêtes de collines, dites “terzi” (tiers), eux-mêmes partagés en “contrade” (quartiers). Le “terzo” de San Martino s’étend vers l’est à partir de la piazza del Campo. Extraordinaire exemple d’architecture médiévale et centre vital de la ville, le Campo* (D3), en forme de valve de coquille, est l’emplacement de la très célèbre course du Palio. Au centre se trouve la Fonte Gaia œuvre de Jacopo della Quercia (1419), mais où dès 1342 les eaux confluaient grâce à un formidable réseau de canaux souterrains. Sur la droite se dresse le palazzo Sansedoni (XVIIIe s.); sur la gauche, le palazzo d’Elci, qui maintient son aspect moyenâgeux. Le Palais Public*, symbole de l’indépendance et du pouvoir économique de l’oligarchie siennoise, est l’un des exemples les plus significatifs d’architecture civile gothique italienne. Il fut érigé entre 1284 et 1310 et agrandi en 1680. Dans l’aile gauche se dresse la tour du Mangia* (1325-48), au pied de laquelle on peut voir la chapelle di Piazza, édi-
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57 fiée pour respecter un vœu émis au cours de la pestilence de 1348. La partie supérieure est de style Renaissance. Le Musée municipal* est aménagé dans le Palais Public et accueille un important ensemble de tableaux des XIVe-XVIIIe s., dont il faut signaler au moins la Maestà* de Simone Martini, le Siège du château de Montemassi par Guidoriccio da Fogliano*, traditionnellement attribuée à Simone Martini, et l’Allégorie du bon et mauvais Gouvernement*, d’Ambrogio Lorenzetti. Dans l’ancien couvent San Vigilio (D3) se trouve l’Université, l’une des plus vieilles d’Europe. Sur la via San Vigilio se dresse le Castellare degli Ugurgieri (D3), une caractéristique maison-forteresse médiévale; derrière elle on voit les palais Renaissance de la famille Bandini Piccolomini. Exemple de la Renaissance florentine arrivée à la maturité, le palazzo Piccolomini* (D3) renferme les Archives nationales et le Musée des Archives nationales*, exposant notamment la collection des “biccherne”*, 103 tableaux sur bois réalisés par les grands artistes de l’époque entre 1258 et 1659. A droite des logge del Papa, aux élégantes formes Renaissance, se dresse l’église San Martino (D3), l’une des plus anciennes de la ville, qui donne son nom au “terzo”. La Basilique des Servi* (E4) possède une façade du XVe s. inachevée, et un clocher du XIVe s.; à l’intérieur, on peut observer des œuvres de Coppo di Marcovaldo, Pietro Lorenzetti, Taddeo di Bartolo et d’autres encore. Derrière, se dresse l’oratoire Santissima Trinità (E4-5), érigé au XIVe s. et transformé selon le style maniériste au XVIe s. Dans la sacristie de l’église du Santuccio (E5) est aménagé le Musée de la Société des Exécuteurs de pieuses dispositions, où sont exposés des tableaux de peintres siennois (XIVe-XVIe s.). Au-delà de la porta Romana* (F5), la plus grande de l’enceinte de remparts du XIVe s., se trouve l’église Santa Maria degli Angeli in Valli (XVe s.). L’église Santo Spirito (D4), Renaissance, se trouve sur la place du même nom, où se détache la fontaine (XVIe s.) dite “des Pispini”; près de là, l’église San Giorgio (D4), d’origine médiévale mais refaite au XVIIIe s., présente à l’intérieur de précieux stucs monochromes. Dans la contrada del Leocorno se dresse l’église San Giovannino della Staffa (D3), du XIIIe s., mais reconstruite en 1563. Le “terzo di città”. Caractérisé par la coupole du Dôme et par le clocher, le “terzo di Città” est le plus ancien de Sienne. Dans l’antique “Triventum”, l’actuelle “Croce del Travaglio”, point de rencontre entre les rues qui constituent la charnière de la structure urbaine, se dresse la loge de la Mercanzia* (D3), élégante construction gothico-Renais-
58 sance. Dans la via di Città*, axe principal de ce secteur, de style moyenâgeux, on peut observer le palazzo Chigi-Saracini* (E3), siège de la prestigieuse Académie Musicale Chigiana, qui renferme une collection d’art, l’une des plus importantes collections particulières italiennes. En face se tiennent le palazzo Piccolomini* ou palais des Papesses et, plus loin, le palazzo Marsili (XVe s.). La moyenâgeuse maison-tour Forteguerri domine la piazza Postierla (E2), sur laquelle donnent le palazzo Chigi Piccolomini alla Postierla et le palais du Capitaine du Peuple; au centre de la place, une colonne du XVe s. Sur la piazza del Duomo* (E2), on peut voir le Palais de l’archevéché, de style gothique, édifié au XVIIIe s., le palais du Gouverneur des Médicis et le Dôme* (D-E2), l’une des plus belles créations de l’art romano-gothique italien. La façade est en grande partie de Giovanni Pisano, tandis que le bas-relief qui orne la lunette de la porte du Pardon est de Donatello (l’original se trouve au Musée de l’Œuvre); le campanile*, de structure romane, est à bandes blanches et noires, et possède six rangées de fenêtres. A l’intérieur, un très beau pavement* en marbre marqueté en couleur et griffé: il est divisé en 56 carrés portant des scènes sacrées et profanes réalisées au XIVe s. Dans le transept droit se trouvent la chapelle du voto, baroque, attribuée à G.L. Bernini, qui est aussi l’auteur de deux statues* aux côtés de l’entrée, et des œuvres de Mattia Preti, Vecchietta, Beccafumi. Dans le transept gauche se dresse la chaire* de Nicola Pisano, chef-d’œuvre de la sculpture gothique italienne, et l’on peut admirer également des œuvres de Donatello, Tino di Camaino, Francesco Vanni. A l’extrémité de la nef gauche, on aperçoit l’entrée de la bibliothèque Piccolomini*, création Renaissance portant des fresques de Pinturicchio. Toujours sur la piazza del Duomo se dresse le Spedale di Santa Maria della Scala*, vaste complexe hospitalier mé-
diéval avec son célèbre Pellegrinaio* peint à fresque au XV e s. On y trouve le Musée Archéologique National, qui regroupe différentes pièces de la période préhistorique étrusque et romaine ainsi que des splendides terres-cuites architecturales* provenant de l’ensemble princier de Murlo. Le Musée de l’Œuvre Métropolitaine* (E2) est installé dans un édifice aménagé dès le XVe s. dans de ce qui aurait dû être la nef droite du Dôme Neuf; y sont exposées des œuvres provenant de l’apparat décoratif du Dôme. A signaler la Maestà* de Duccio di Buoninsegna et des œuvres, entre autres, de Pietro Lorenzetti, Domenico Beccafumi, Jacopo della Quercia, Donatello, Giovanni Pisano. L’église San Giovanni Battista (D2) est pratiquement le Baptistère de Sienne; on y voit un beau portail* (XIVe s.) et, à l’intérieur, les fonts baptismaux*, chef-d’œuvre Renaissance attribué à Jacopo della Quercia, avec des statues de Donatello, Turino di Sano, Giovanni di Turino, Lorenzo Ghiberti. Toujours sur la piazza San Giovanni se dresse le palais du “Magnifique” (D2), qui prend son nom de Pandolfo Petrucci, seigneur de Sienne de 1487 à 1512. La Pinacothèque Nationale* (E3), qui occupe le palazzo Buonsignori et le palazzo Brigidi, constitue un point de repère fondamental pour la compréhension du développement de la peinture siennoise du XIV e au XVII e s. Outre les chefsd’œuvre de Duccio, Niccolò Segna, Ambrogio et Pietro Lorenzetti, Sassetta, Domenico Beccafumi, Sodoma et de nombreux autres, le musée renferme la collection Spannocchi, qui comprend des peintures de l’Italie du nord et de l’Europe centrale (Dürer, Lotto, Quentin Massys). Sur le Prato Sant’Agostino, on peut observer l’église Sant’Agostino (XIIIe s.; E3), rénovée par Vanvitelli et contenant des tableaux du Pérugin, d’Ambrogio Lorenzetti, de Sodoma. En face, dans l’ancien couvent des Camaldules, se tient l’Académie
Duccio, Maestà (Sienne, Musée de l’Œuvre Métropolitaine)
59 des Physiocritiques (F3), prestigieuse institution consacrée aux sciences, qui regroupe des collections d’intérêt naturaliste et une partie du Musée paléontologique, géominéralogique et zoologique; à l’extérieur s’étend le Jardin botanique. Sur le Piano dei Mantellini, on voit l’église San Niccolò al Carmine (F2): à l’intérieur, grande peinture sur bois* de Beccafumi et une Ascension*, chef-d’œuvre de Girolamo del Pacchia. Le “terzo” de Camollìa et San Domenico. Dans le secteur nord, marqué de contaminations des XIXe et XXe s., on trouve la mémoire de deux grands saints siennois: saint Bernardin et sainte Catherine. La charnière du “terzo” de Camollìa est la via Banchi di Sopra (D3), avec la piazza Tolomei sur laquelle donne le palais du même nom (XIIIe s.). En face se dresse l’église San Cristoforo, qui donne accès à un petit cloître du XIIe s. L’une des premières réalisations successives à la conquête des Médicis est la majestueuse basilique Santa Maria di Provenzano (C-D3), édifiée entre 1595 et 1604. Dans le coin, on trouve l’église San Pietro a Ovile. Sur la grande piazza San Francesco se dresse la basilique San Francesco (C3), du XIVe s., à façade néogothique. L’intérieur contient des œuvres* de Sassetta, Pietro et Ambrogio Lorenzetti, Lippo Vanni. Dans le couvent San Francesco, attenant, aujourd’hui en grande partie siège de facultés universitaires, un vaste cloître Renaissance permet d’accéder à la crypte de San Francesco. A côté, l’oratoire San Bernardino* (C3), érigé au XVe s., où le saint avait l’habitude de prêcher. Il comprend l’oratoire inférieur, orné d’un délicat relief* de Giovanni di Agostino, et l’oratoire supérieur, cœur du Musée diocésain d’Art sacré: il s’agit de l’un des exemples les plus intéressants de la pleine Renaissance, contenant des fresques et des peintures sur bois de Sodoma, Girolamo del Pacchia et Beccafumi. De San Francesco, on atteint la porta Ovile (XIIIe s.; C3) qui mène à la fontaine dell’Ovile (C3) et à l’oratoire San Rocco, où se trouvent des œuvres de maîtres siennois des XIVe-XVIe s. Derrière, il y a la fontaine nouvelle d’Ovile, l’un des exemples les plus significatifs de synthèse moyenâgeuse entre fonctions pratiques et harmonie artistique. Un peu plus loin, dans l’église San Michele al Monte di San Donato (C3), une Pietà en bois de Vecchietta. Sur la piazza Salimbeni (XIXe s.), on peut voir le palazzo Salimbeni (C2-3) et le palazzo Spannocchia. Santa Maria delle Nevi (C2) est un petit oratoire, érigé en 1471; à l’intérieur, un retable* de Matteo di Giovanni. Sur la via della Sapienza, dans la “maison de la Sagesse”, qui est le noyau originel de l’Etude siennoise, est aménagée la prestigieuse Bibliothèque Communale des Intronati (D2), qui dispose de
plus de 500.000 volumes, ainsi que de dessins et d’estampes. Du Portique des Communes d’Italie (1941), on accède au sanctuaire de la Maison de sainte Catherine (D2), créé autour de la maison natale de Caterina Benincasa, mystique siennoise proclamée en 1939 copatronne d’Italie. Un atrium en loggia mène à l’église du Crucifix, où est conservé le Crucifix devant lequel la sainte aurait reçu les stigmates. Le sanctuaire comprend en outre l’oratoire Supérieur, avec une peinture sur bois* de Bernardino Fungai, l’oratoire de la Chambre, l’oratoire di Santa Caterina in Fontebranda, qui renferme la statue de la sainte, de Neroccio di Bartolomeo. Au bout de la via Santa Caterina se dresse la plus célèbre des fontaines de Sienne: la fonte Branda*, que domine l’église San Domenico* (D2), imposante basilique d’empreinte gothique érigée par les Dominicains entre 1226 et 1262-65. Dépourvue de façade, elle est flanquée d’un clocher du XVe s.; à l’intérieur, la chapelle Santa Caterina expose des fresques* du Sodoma; le tabernacle conserve le reliquaire portant la tête de sainte Catherine. La forteresse de Santa Barbara ou forteresse Médicis (C1) fut édifiée par Cosme I er de Médicis. A l’intérieur se trouve l’Oenothèque italienne. Les jardins de la Lizza sont adjacents. La porte de Camollia (B1), reconstruction (XVIIe s.) de l’ancienne porte du XIVe s., porte l’inscription en l’honneur de l’entrée dans la ville de Ferdinand Ier de Médicis, devenue symbole de l’hospitalité siennoise: “Cor magis tibi Sena pandit” (Sienne t’ouvre mieux son cœur). Dans les environs, le couvent de l’Osservanza*, fondé par saint Bernardin, se dresse sur la colline de la Capriola, d’où l’on a un très beau panorama* sur la ville. A demi détruit par le bombardement aérien du 23 janvier 1944, il a été reconstruit avec les matériaux restants. L’église (1476-90) contient des œuvres de Sano di Pietro, Andrea della Robbia, Giacomo Cozzarelli et autres. Le petit Musée Aurelio Castelli, attenant, regroupe des œuvres provenant du couvent. L’ermitage de Lecceto, d’origine très ancienne, conserve l’aspect fortifié du XVe s.; on peut y voir, à l’intérieur, un cloître du XIIIe s. et un autre du XVe. La localité thermale de Bagni di Petriolo est ceinte de remparts du XVe s. Murlo est un bourg moyenâgeux où l’on peut visiter l’Antiquarium de Poggio Civitate*, qui conserve les matériaux provenant de la zone archéologique étrusque de Poggio Civitate parmi lesquels les exceptionnelles figures humaines assises* en terre cuite.
SIGNA (Florence) La partie haute, dite “Castello”, se trouve sur une colline entourée de vestiges des anciens remparts; la partie basse s’étend
60 sur la rive de l’Arno. L’église San Giovanni Battista, ou église della Beata, conserve une vasque baptismale de 1480. Sur la piazza Cavour se trouve un antiquarium avec des pièces étrusques et romaines. Dans l’oratoire San Lorenzo, remontant au IXe s., mais refait au XIIe, on peut observer des fresques du XIVe s. et une belle chaire* du XIIe s. Dans les environs, Lastra a Signa est un bourg conservant la structure et les remparts construits par la République florentine en 1377.
SINALUNGA (Sienne) Cette ville, de traditions agricoles et maintenant également industrielles, se dresse sur une hauteur qui domine la plaine de la Valdichiana (voir plus loin). A visiter, la Collégiale, où sont conservées des œuvres de Girolamo del Pacchia, Benvenuto di Giovanni et Sodoma. En marge de l’agglomération se dresse l’église San Bernardino (XVe s.).
SOVANA (Grosseto) C’est un lieu suggestif que ce village solitaire, en partie abandonné, où se mêlent des mémoires étrusques, romaines, médiévales. C’est la “Soana”, patrie d’Hildebrand, futur pape Grégoire VII. Un peu à l’écart, la cathédrale Santi Pietro e Paolo*, de construction romane, fut rénovée au XIVe s.; la coupole est d’ascendance lombarde (Xe s.). Sur la piazza Pretorio*, sur laquelle donnent le palazzo Pretorio, le palais des Archives et le palazzo Bourbon del Monte (Renaissance), se dresse l’église Santa Maria (XIVe s.), qui conserve un splendide ciboire préroman (VIIe-IXe s.). Dans les environs se trouve le Parc archéologique de la ville de Tufo*, qui a pour cœur l’extraordinaire nécropole étrusque avec la célèbre tombe Ildebranda*. A visiter aussi Sorano*, bourg médiéval dominé par la Rocca (forteresse) des Orsini, siège du Musée du Moyen-Âge et de la Renaissance.
STIA (Arezzo) Situé dans le Casentino (voir plus haut), au pied du mont Falterona, c’est un bourg d’aspect médiéval, important pour l’industrie de la laine. Sur la piazza Tanucci, moyenâgeuse, se dresse l’église Santa Maria Assunta, où l’on peut admirer des œuvres de Cimabue, Bicci di Lorenzo et Andrea della Robbia. Dans le Palagio Fiorentino, palais “médiévalisant” du début du vingtiéme siècle, se trouve le Musée d’Art contemporain avec des œuvres de Fiume, Cascella, Maccari entre autres. Dans les environs, à Pratovecchio, se trouve le palazzo Vigiani (XVIIe s.). Non loin de là se trouvent le château de Romena, érigé au-
tour de l’an mille, et l’église Romena*, du s. Du col La Calla, on arrive à la forêt de Campigna*.
XIIe
TALAMONE (Grosseto) Bourg très vivant sur un promontoire à l’extrémité des monts de l’Uccellina dans la basse Maremme (voir plus haut), il est dominé par une imposante Forteresse, qui abrite le Musée du Parc naturel de la Maremme. A visiter le Musée de la Pêche et des traditions de la Lagune. Sur une colline voisine, vestiges d’un temple romain où a été retrouvé un important fronton gréco-romain, qui se trouve à Orbetello (voir plus haut).
TIRRENIA (Pise) Station balnéaire située dans une pinède, sur le littoral entre l’embouchure de l’Arno et Livourne (voir plus haut). Dans les environs, le domaine de Tòmbolo, qui fait partie du Parc naturel de Migliarino, San Rossore, Massaciùccoli (voir Pise). Dans le domaine de Coltano, adjacent, se dresse une villa Médicéenne du XVIe s. transformée en Centre des visiteurs du Parc.
VALDARNO (Florence) La vallée de l’Arno, dans son cours moyen, se divise en quatre zones: en amont de Florence, le Valdarno Supérieur (à droite du fleuve) et le Pian di Rìpoli, qui occupe le territoire entre le fleuve et les collines du Chianti; en aval du chef-lieu, la plaine florentine, qui est divisée par le Valdarno Inférieur et par la gorge de Golfolina. C’est là le territoire où, aux XIII e et XIV e s., les Florentins fondèrent une série de “terre murate” (terres emmurées), bourgs fortifiés en défense des voies de trafic de l’époque: Figline, Signa, Lastra a Signa, Montelupo, Empoli, Fucecchio (voir à l’ordre alphabétique). Au dix-neuvième s., surtout dans le Valdarno Supérieur, précédemment réserve agricole de la commune de Florence, commencent à se multiplier des établissements industriels, qui altèrent profondément l’aspect de la zone. Le charme de l’ancien équilibre est maintenant conservé surtout sur les collines environnantes.
VALDICHIANA (Arezzo et Sienne) C’est aujourd’hui une zone très verdoyante, bien cultivée, qui s’étend d’Arezzo jusqu’à Chiusi, avec, tout autour, des collines et des montagnes argentées par les oliveraies. Au cours des premières années du XVIe s., Léonard de Vinci en traça une carte, grâce à laquelle on peut voir que cette zone était à l’époque occupée par un grand lac, dont il reste aujourd’hui le lac de Chiusi et celui, plus petit, de
61 Montepulciano. Toute l’histoire de l’endroit est marquée par les grands ouvrages hydrauliques commencés par les Romains. La carte de Léonard de Vinci nous montre la première tentative d’aménagement hydraulique après la détérioration subie par la zone au cours du Moyen Âge. L’œuvre d’assainissement et l’acquisition de nouveaux terrains agricoles a continué jusqu’à notre siècle. Sur les versants des collines et sur les crêtes, on peut observer des villes d’art et d’histoire splendides et renommées, souvent demeurées à peu près intactes: Castiglion Fiorentino, Chianciano Terme, Chiusi, Cortone, Foiano della Chiana, Lucignano, Montepulciano, Monte San Savino, Sinalunga.
VALDINIÈVOLE (Pistoia) Cette petite vallée le long du bassin du torrent Nièvole, entre Pistoia et la Lucchesìa, est une zone agricole et industrielle (surtout industrie hôtelière, chaussures et textile). Les centres principaux sont Collodi, Montecatini Terme, Monsummano Terme, Pescia (voir à l’ordre alphabétique). En marge s’étend la Réserve naturelle régionale du Padule de Fucecchio, une zone humide de grand intérêt.
VALLOMBROSA (Florence) C’est dans cette localité du Pratomagno (voir plus haut), aux abords de l’antique forêt de sapins, qu’en 1051 saint Jean Gualbert fonda la congrégation de Vallombrosa, dans laquelle l’idéal érémitique se fondait au cénobitisme bénédictin. L’abbaye* subit de considérables modifications, et l’aspect actuel est une réfection du XVIIe. L’église, également refaite au XVIIe s., possède un clocher du XIIIe. A pied, en traversant les bois, on passe près de quelques chapelles, et l’on atteint l’ermitage des Cellules, encore appelé le Paradisino (petit Paradis), d’où l’on voit un beau panorama. La Réserve naturelle biogénétique de Vallombrosa s’étend sur 1270 ha autour de l’abbaye.
VERSILIA (Lucques) Elle s’étend le long du littoral entre Forte dei Marmi et Viareggio (voir à l’ordre alphabétique), entre l’une des plages les plus vastes de toute la côte italienne et la chaîne des Alpes Apuanes: comme l’écrivait Mario Tobino, le charme de la Versilia réside dans le “voisinage de deux puissances opposées, la mer et la montagne”. On y trouve des villes connues de tous, car ce sont certaines des localités touristiques les plus élégantes et les plus fréquentées d’Italie: Camaiore, Forte dei Marmi, Pietrasanta, Viareggio (voir à l’ordre alphabétique).
VETULONIA (Grosseto) Ce bourg médiéval de la Maremme (voir plus haut) est construit sur le lieu de l’acropole d’une des plus importantes cités de l’Etrurie. De l’antique Vetulonia on visite la nécropole étrusque* de via dei Sepolcri (à voir les tombes de la Pietrera*, du Diablotin II et de la Fibule d’or), les abondants vestiges des habitations étrusco-romaines et, dans le village, les murailles de l’Arce (VIe s. av. J.C.). Le Musée communal archéologique “I. Falchi” illustre grâce à des vestiges l’histoire de l’habitat étrusque.
VIAREGGIO (Lucques) Centre principal de la riviéra de la Versilia, escale maritime dès le XIIe s., puis ville de pêcheurs, marins et calfats, il entre au XIXe s. dans la vague de la mode européenne et devient un centre touristique. A la moitié du siècle dernier, cette ville est devenue l’une des stations balnéaires les plus renommées et fréquentées d’Italie, et ce, grâce aussi aux défilés de chars au moment du Carnaval et au prix littéraire Viareggio. Le bord de mer, que longe un beau boulevard fleuri, est délimité par deux pinèdes. Dans la villa ayant appartenu à Paolina Borghese Bonaparte ont leur siège les Musées communaux, avec une Section d’archéologie préhistorique et l’importante Pinacothèque Viani d’art contemporain. Vers l’intérieur, non loin de là, s’étend le lac Massaciùccoli, où se trouve le Musée-villa Puccini, avec la tombe du compositeur. Dans la zone archéologique de Massaciùccoli, vestiges d’une grande villa romaine d’où provient la mosaïque* de pavement exposée dans l’Antiquarium.
VICOPISANO (Pise). Entre le mont Pisano et le canal Impérial se trouve un bourg moyenâgeux présentant des tours et des vestiges de fortifications restaurées par Brunelleschi. Le noyau habité est caractérisé par la tour des Quatre Portes* et par le Palazzo pretorio. En dehors de l’agglomération, on peut observer l’Eglise, une église romano-pisane (XIe-XIIe s.), où se trouvent des sculptures de bois des XIIe-XIV e s., et les deux églises romanes San Jacopo a Lupeta et Sant’Andrea a Lupeta.
VINCI (Florence) Dans ce village, qui se développa entre les vignobles et les oliviers, sur le versant du mont Albano autour du château des comtes Guidi, nacquit Léonard de Vinci. A l’intérieur du château (XIIIe s.), figure le Musée Vinci, qui regroupe des modèles et mécanismes réalisés sur la base des dessins
62 de Léonard. Le Musée idéal Leonardo da Vinci expose des originaux anciens, des incisions et des maquettes s’inspirant du maître. Dans le village d’Anchiano, tout proche, se trouve la maison natale de Léonard de Vinci.
VOLTERRA (Pise) De fondation étrusque, cette ville domine une colline abrupte sur les vallées du Cècina et de l’Era. “Velathri” – tel était son nom lorsqu’elle était l’une des douze lucumonies étrusques – était entourée de remparts et dominait l’île d’Elbe et la Corse, et, avec ses 25 000 habitants, représentait un centre florissant pour le commerce des métaux et pour la production de bois, blé, albâtre. La romaine “Volterra” décline rapidement après l’ouverture de la route transapennine Pise-Tortona. Au Ve s., c’est le siège d’un évéché et d’un comté; le pouvoir épiscopal, après l’an mille, deviendra l’apanage de la famille des Pannocchieschi mais, à partir du XIIIe s., ces derniers seront supplantés par la Commune. En 1361, la ville entre dans l’orbite de Florence, contre laquelle elle se rebellera à l’époque de Laurent le Magnifique: la “guerre de Volterra” et le sac qui s’ensuivra provoqueront son déclin définitif. C’est aujourd’hui un centre industriel, agricole et touristique, ainsi qu’un centre pour le travail de l’albâtre. L’une des places moyenâgeuses les plus intéressantes d’Italie, siège de marché depuis le IXe s., la piazza dei Priori* (B2) est ceinte
de palais sévères: le palais épiscopal, le Palazzo pretorio, qui englobe la tour du Podestat, l’abside du Duomo et, à côté, le palazzo dei Priori*(B2), érigé en 1208-54. A l’intérieur se trouvent la salle du Conseil, contenant une fresque du XIVe s., et la salle de la Giunta. Le Dôme* (B1) est une construction romane des XIIe-XIIIe s. A gauche, le côté de la chapelle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, auquel s’appuie un campanile du XVe s. A l’intérieur, on peut observer: une chaire*, reconstituée au XVIe s. avec des sculptures du XIIIe; un groupe de bois* polychrome (XIIIe s.); un ciboire* de Mino da Fiesole; une fresque* de Benozzo Gozzoli. En face se dresse le Baptistère (XIIIe s.) avec font baptismal* d’Andrea Sansovino. Le Musée diocésain d’Art sacré (B1) réunit des sculptures provenant du Dôme (Madone et Saints* du Rosso Fiorentino). Dans le quadrivium des Buonparenti* (A-B1), nettement moyenâgeux, se trouvent des maisonstours typiques du XIIIe s., dont la maisontour Buonparenti, reliée par un passage surélevé à la tour Buonaguidi. Sur la place Inghirami se dresse l’église San Francesco (XIIIe s.; A1), à l’intérieur de laquelle on peut voir la chapelle de la Croix de Jour, salle gothique revêtue de fresques de Cenni di Francesco di Cenni (1410). Dans le palazzo Solaini, restauré, se trouvent la Pinacothèque* et le Musée communal (A2). On y trouve réunies des œuvres d’artistes de Florence, Sienne et Volterra, allant du XIV e au XVII e s., dont Domenico Ghir-
63 landaio, Luca Signorelli, Rosso Fiorentino (Déposition*). Le palazzo Incontri-Viti (A2), XVIe s., contient des collections remarquables de porcelaines, objets orientaux et albâtres* de Volterra. Sur la petite place San Michele Arcangelo, dominée par la maison-tour Toscano, se dresse l’église San Michele Arcangelo (A2), à la belle façade romane de type pisan. La zone archéologique de Vallebuona (A12) comprend les restes du Théâtre* romain remontant à l’époque d’Auguste et ceux d’un édifice thermal du IV e s. A l’extrémité des bastions occidentaux de la Forteresse* (B23), aujourd’hui pénitencier, s’étend le Parc archéologique “E. Fiumi”, où l’on peut voir des vestiges de l’acropole étrusco-romaine. Le Musée étrusque “Mario Guarnacci”* (B2-3) expose du matériel archéologique allant de la préhistoire à l’époque impériale romaine, des sculptures (Ombre du soir”,
bronze votif étrusque du IIIe s. av. J.-C.), une vaste collection* d’urnes cinéraires étrusques en tuf, albâtre et terre cuite (l’extraordinaire urne des époux* du Ier s. av. J.-C.), et une collection numismatique*. La caractéristique via Matteotti* (B2), et son prolongement via Porta dell’Arco, sur lesquelles donnent de nombreuses boutiques où l’on travaille l’albâtre, mènent à la porta dell’Arco* (B1), autrefois partie de l’enceinte de remparts étrusques des IVe-IIIe s. avant J.-C. Dans les environs, sont à visiter le Balze*, impressionnant escarpement à calanques, dû à des éboulements; non loin se trouve une Abbaye, fondée en 1030 par les Camaldules. A quelques kilomètres de là, un bourg moyenâgeux, Montecatini Val di Cècina, présente une tour du XII e s., seul vestige d’une forteresse, le Palazzo pretorio et une église paroissiale romano-gothique.
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Un guide simple et rigoureux pour visiter les villes d’art, les centres mineurs, le parcs naturels et les zones archéologiques Carte générale de la Toscane 18 plans de villes
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