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Carole Koulinte, engagée contre le décrochage scolaire

Carole Koulinte est coordinatrice de la mission de lutte contre le décrochage scolaire, une action de l’Éducation nationale, pour les plus de 16 ans, sur le département du Rhône. Quels sont les moyens mis en place pour pallier ce phénomène qui concerne près de 200 000 jeunes au niveau national ?

TVB : Pouvez-vous vous expliquer en quoi consiste votre mission de coordinatrice départementale de la mission de lutte contre ledécrochagescolaire?

CK : Ma mission consiste à accompagner tous les jeunes qui sont soit sortis du système scolaire après un passage en CAP ou en bac pro, qui ont décroché de leur formation, soit des jeunes qui sont en formation, mais pour qui ça ne marche pas forcément bien et qui n’arrivent pas vraiment à accrocher ou être motivés pour continuer leurs diplômes. Nous sommes là pour essayer de donner envie de revenir à l’école, pour penser une réorientation professionnelle ; en résumé, aider à l’insertion professionnelle des jeunes qui ne souhaiteraient plus rester dans l’école, telle qu’on la connaît.

TVB : Quelle est la cause principale de décrochagescolaire?

CK : Les causes sont multiples, et il n’y en a pas une en particulier. Le plus souvent, le décrochage est dû aux difficultés sociales que la personne peut rencontrer : harcèlement, handicap, maladies... Il y en a aussi qui peuvent être en décrochage à cause de la sphère familiale qui peut poser problème, et nuire au bon déroulement de la scolarité. Dans ces cas-là, l’élève peut ne plus se sentir à l’aise en venant à l’école et va commencer petit à petit à « décrocher ».

TVB:Ledécrochagescolaireest-ilenhausse?

CK : Au niveau national, il y a plus de 200 000 jeunes concernés. Depuis 2013, il y a une politique de lutte contre le décrochage scolaire qui a réussi à réduire le décrochage scolaire de 40 %. Depuis 2020, les jeunes à partir de 16 ans ne sont plus en obligation d’être scolarisé, mais sont tout de même en obligation d’être en parcours de formation. Notre rôle est de trouver les jeunes avant qu’ils soient en décrochage, d’essayer de le prévenir le plus en amont possible et, en cas d’impossibilité de rester dans le système scolaire, de trouver une solution qui puisse davantage leur convenir. On travaille avec beaucoup de partenaires différents pour cela : les missions locales, des solutions alternatives comme les écoles de la seconde chance... L’important est de trouver une voie professionnelle.

TVB:Est-cequebaisserl’âgelégalpouraccéder au monde professionnel serait une solution au décrochagescolaire?

CK : Aller vers l’emploi à 16 ans, c’est déjà une grande avancée. Quand on baisse l’âge légal pour aller vers l’emploi, on augmente aussi parfois l’exploitation. Un jeune qui n’est pas formé, n’est pas assez solide pour évoluer dans le monde du travail, il peut aussi tomber sur un patron malhonnête qui peut lui demander de faire des choses en plus. L’exploitation peut être vite présente sur des publics très jeunes, donc si on n’est pas sur un cadre légal très bien fait, avec des patrons bienveillants, ça ne marche pas toujours. Je pense qu’on peut travailler davantage sur la prévention et redonner du sens à l’école pour beaucoup de personnes. Mais je ne crois pas que l’emploi à 16 ans soit une solution pour tous les jeunes.

Khalil,Théophile,BileletÉlodie Horn

MamadouDissa, directeur de la Mission Locale de Villeurbanne. ©Ibrahimpour

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