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Maxime Bontemps : « À la MMIe, nous croyons beaucoup en la rencontre »

Inaugurée en janvier 2019, la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMIe) rassemble 46 acteurs de la métropole lyonnaise, dont 37 communes. L’objectif est de proposer à tous demandeurs d’emploi, à partir de 16 ans, une multitude d’actions et d’événements pour leur permettre de rencontrer des entreprises et de trouver un travail. Entretien avec Maxime Bontemps, responsable des clauses sociales.

TVB:Quelsaccompagnementssontproposéspar laMMIe?

MB : À la MMIe, il n’y a pas d’accompagnement direct du public contrairement à d’autres structures. On ne fait pas de suivi au long cours. Par contre, on propose tout un tas d’événements et d’actions qui permettent aux demandeurs d’emploi de faire un pas de plus vers le retour à l’emploi. Nous avons plusieurs missions, la première étant la mobilisation des entreprises. À la MMIe, nous croyons beaucoup en la rencontre entre les entreprises et les personnes qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas eu un parcours linéaire. Nous organisons donc 650 événements, chaque année, avec des thématiques différentes, parfois des événements très recrutement, parfois plus découverte. Nous avons aussi ce qu’on appelle la Nouvelle charte des 1 000 entreprises pour l’insertion et l’emploi. Les entreprises qui veulent s’engager choisissent parmi 20 actions concrètes à mettre en place pour favoriser l’insertion. La MMIe, c’est également une vingtaine de lieux d’accueil de proximité sur le territoire, pour répondre aux questions et orienter le public et les partenaires. Nous avons aussi une activité d’innovation sociale, dans laquelle on retrouve le projet FAIR(e).

TVB:Qu’est-cequeleprojetFAIR(e)?

MB : C’est un projet dont nous sommes lauréat, dans un consortium avec Pôle emploi, l’Olympique Lyonnais et différents autres acteurs, et qui propose un accompagnement collectif à des promotions de 35 demandeurs d’emploi pendant douze semaines. Ils font du sport, du théâtre, de la sophrologie, des ateliers de confiance en soi, de projection dans l’entreprise… Ça s’adresse plutôt à des demandeurs d’emploi qui ne sont pas fermés sur un projet professionnel. Et dès la troisième semaine, cinq entreprises viennent de façon hebdomadaire présenter leur structure, leurs métiers, et proposer à toute personne de la promo intéressée de lui faire passer un entretien, sans CV. L’objectif est que cette rencontre puisse déboucher sur un stage, et ensuite un contrat.

TVB : Vous êtes responsable des clauses sociales, pouvez-vous nous expliquer à quoi cela correspond?

MB : Je vais vous donner un exemple. Si la métropole de Lyon veut passer un marché pour refaire une route, nous allons intégrer dans ce marché une clause dite sociale qui impose une condition à l’entreprise attributaire du marché. On lui demande par exemple d’embaucher X heures une personne éloignée de l’emploi. Ça nous permet de nous servir de ces leviers d’achats publics ou privés pour imposer à une entreprise de recruter quelqu’un qui est plus éloigné de l’emploi que la personne lambda qu’elle a l’habitude de recruter. Ça permet à 2 600 personnes, chaque année, d’avoir accès à un contrat de travail, qui est une première marche vers l’emploi.

TVB:Est-cequelaMMIeestunestructureunique enFrance,ouenexiste-t-ildessimilaires?

MB : On est à la fois unique et similaire. Ce qui a motivé la création de la MMIe, c’est la fusion entre la communauté urbaine du Grand Lyon et le département, et donc la fusion des compétences de développement économique et d’insertion. L’idée politique, au départ, c’était de créer une structure qui ferait la jonction entre ces compétences. Aujourd’hui, ce qui pousse des communes et différents acteurs à travailler avec nous, c’est notre capacité à faire et notre agilité à déployer des actions ultra spécialisées sur des communes qui ont des besoins spécifiques. Après, on reste une maison de l’emploi au sens du Code du travail, et des maisons de l’emploi, il y en a partout en France.

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