LA CONSTRUCTION D'UNE PENSEE

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SOMMAIRE


AVANT-PROPOS (4) PRÉPARATION (6) Esprit critique Apprendre- un acte permanent CONCEPTION (10) D’où vient l’idée ? La main contre l’ordinateur Les outils de présentation ou ceux d’étudier Les problématiques de la présentation RÉFLEXION (24) Contexte-une notion plus complexe que prévu L’architecture- un champ multidisciplinaire Les méthodes sont-elles en concurrence ? CONCLUSION (32) ANNEXE(34)


AVANT-PROPOS


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De la réflexion à la présentation l’évolution de ma vision sur l’architecture Avant d’arriver à ENSA PLV, j’ai passé un an d’étude à Ecole d’architecture de Hochiminh ville au Vietnam, cette période me donne une base de connaissances et une vision initiale du travail d’architecte. Pourtant, au-delà des bonnes connaissances, j’ai pu remarquer des problèmes dans les méthodes pédagogiques de cette école : un esprit enclin vers la forme plutôt que le contenu, vers l’esthétique de la présentation plutôt que la qualité du projet. On a commencé notre premier semestre par un projet de dessin. Il s’agissait de présenter un édifice proposé par l’enseignant mais ce travail est exclusivement artistique. On a appris à utiliser les couleurs, des techniques différentes pour redessiner les documents graphiques sans avoir besoin de comprendre le bâtiment car nos enseignants jugent notre travail uniquement sur la qualité de dessin. Même dans les projets suivants, quand on a commencé à concevoir, l’esthétique de la présentation était toujours plus appréciée que le projet. Ces exercices ont formés involontairement dans notre esprit une pensée

aberrante sur la manière de juger le projet, sur le travail professionnel. Dès mon arrivée à l’école de la Villette ma perspective a complètement changé; je découvre avec un certain émerveillement une pédagogie toutà-fait différente. Je suis assez surpris de découvrir la diversité des enseignements proposés. Il s’agit d’apporter des idées, de représenter, en discuter et pendant toute la durée de l’exercice repenser, faire, défaire et refaire mon projet. Cette démarche de travail est pour moi beaucoup plus stimulante et me donne envie de m’investir dans ce que je fais. Au fur et à mesure de mon parcours, je me nourris de toutes ses découvertes et profite pleinement de la formation pour progresser. Chaque semestre, j’apprends et je comprends les éléments nouveaux à travers tel ou tel enseignement ou une manière différente d’aborder le projet. À l’occasion de ce rapport, je veux revoir mon parcours de trois ans-un processus de construction de la pensée, de découvrir, d’approfondir et de choisir.


PREPARATION


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L’esprit critique Dans l’enseignement scolaire ainsi que dans la vie quotidienne, on accède à une multitude d’informations différentes. Recevoir, analyser, sélectionner est un processus nécessaire pour transmettre les datas à l’information et à la connaissance. Au-delà de la capacité de critiquer, l’habitude de penser, de juger est aussi indispensable. Je remarque que l’enseignement de l’école exige de penser dans notre travail. Particulièrement, en art-plastique et en

projet, les enseignants nous demandent souvent le raisonnement de tous ce que nous faisons dans nos projets : « Pourquoi tu fais ça? » « À quoi ça sert?» « Pourquoi ce choix est pertinent ? ». Je me suis rendu compte que l’architecture est un art de construire, mais aussi une science rigoureuse. Au fur et à mesure de mes études, je peux améliorer progressivement mon esprit critique, l’habitude de regarder, de juger, de remettre en questions des informations reçues.


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Apprendre- un acte permanent L’architecture est un domaine assez spécial. Il concerne étroitement notre vie quotidienne : c’est un espace où on habite, c’est une rue que l’on traverse, c’est un équipement qu’on utilise…

L’architecture est autour de nous et la vie devient une source de connaissances aux quelles on peut accéder facilement. Mais pour apprendre, il faut que notre regard soit attentif.

Chaque jour, je prends les transports en communs pour venir à l’école, le weekend je fais les courses au supermarché, et parfois, je me balade dans le centre-ville de Paris…

ions. Je me rends compte qu’une fois que l’on commence à dessiner, des informations peuvent se transmettre en connaissance ; quelques traits simples avec une petite légende, quelques lignes de texte nous permettent de projeter nos pensées en image visuelle. Par notre perception, la complexité se simplifie en quelques points qui peuvent marquer longtemps dans notre mémoire. Toutes mes expériences de la vie quotidienne constituent une base de connaissances qui vont revenir quand je fais mes projets d’architecture.

Je peux, à travers tous mes parcours quotidiens observer le mode de vie des gens, la fonction de l’espace public, comment les gens vivent dans l’architecture…J’essaie toujours de conserver un esprit attentif en regardant la vie se dérouler sous mes yeux. J’ai toujours sur moi un carnet de croquis sur lequel je peux noter rapidement mes réflex-


CONCEPTION


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D’où vient l’idée? Expériences personnelles, l’idée vient de l’expérience J’ai une expérience assez intéressante, quand on a commencé notre projet pavillon en première année, notre professeur- M. Andrés ATELA, nous a demandé de choisir chacun un sujet, un objet ou un phénomène qui nous inspire. J’avais un peu de mal à trouver un thème qui m’intéresse. L’idée de la pluie est venue par hasard quand j’écoutais la mélodie

du morceau « Kiss the rain » du musicien Yiruma. Toutes mes expériences sur ce thème venaient immédiatement dans mon cerveau et j’ai pu rapidement m’imaginer les espaces, les émotions que je voudrais créer dans mon pavillon. Au cours de la réalisation du projet, j’ai essayé toujours de rattacher mes perceptions personnelles à la création.

Lors de ce dernier semestre de licence, je travaille sur un projet de Gare. Quand je réfléchis sur la fonctionnalité de la Gare, les expériences peuvent m’aider. Je me souviens comment je me suis perdu dans la gare Châtelet, comment je fais le changement du Metro au RER à la gare d’Austerlitz, comment la zone d’échange de la Gare du Nord est

valorisée par la lumière, la transparence entre des activités, l’ambiance m’a surpris quand j’y suis venu pour la première fois. Je me rends compte que quand on conçoit un édifice, il est nécessaire de se placer nousmêmes à la place de l’utilisateur pour chercher la réponse pertinente. Les expériences en tant qu’utilisateur sont donc très importantes.

Espaces sont projetés à partir de l’imagination et l’expérience – projet Pavillon – S2 Atelier M.Atela

(*): image référence - Rain room exposition- Random International


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D’où vient l’idée? Les méthodes d’analyser, comment apprendre des références Avant d’attaquer notre propre projet, on a souvent multitude d’exercices d’analyse des références proposées par l’enseignant. Un exemple dans l’atelier de M. Pascal QUINTARD HOFSTEIN, avant de faire notre propre projet maison, nous avons une semaine pour étudier la Villa Santillana de l’architecte Henri Ciriani. Les références choisies par le professeur ont déjà certains principes concernant le sujet de l’atelier. Les analyses portent la conscience sur des aspects spatiaux de l’édifice : géométrie, plein, vide, opacité,

transparence, promenade architectural, lumière... Nous avons d’abord cherché des articles, des livre sur le bâtiment, redessiné les plans, des coupes pour essayer de le comprendre au mieux possible. Au cours des corrections, on découvre progressivement des idées cachées qu’on n’a pas pu apercevoir avant. Je me suis rendu compte qu’on avait négligé beaucoup d’informations en regardant le bâtiment, on avait jamais posé les questions pour essayer de chercher les réponses nous-mêmes puisque l‘on était déjà satisfaits avec les analy-

Analyse de Villa Santillana – architecte Henri Ciriani

Je reconnais que chacun a une idéologie différente de l’architecture, ça mène au fait que ses points de vue sur tel sujet sont plus ou moins subjectifs. Donc, en faisant un tel exercice de l’analyse, il faut conserver

un esprit critique, un recul suffisant pour ne pas se perdre dans « la conception du monde» des autres, et surtout, ne pas avoir peur de creuser les sujets par notre propre vision.


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Exercice de transposition à Gare Nogent – Le Perreux s’agit d’appliquer des principes retirés de la référence à notre propre projet


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La main contre l’ordinateur J’ai une bonne capacité à dessiner à la main, cela m’aide beaucoup dans mes études d’architecture, notamment dans le projet. A l’école, on a quelques cours ou exercices de dessin intégrés dans le cours de projet qui nous ont enseigné différents outils d’expression, de présentation. En première année, les cours Géométrie descriptive nous fournissent les techniques pour monter des axonométries, des perspectives à partir du plan, et de l’élévation. On a rencontré beaucoup de difficultés pour comprendre les logiques géométriques, de dessiner avec exactitude. Certains de mes camarades pensaient

que cette matière «était inutile parce que nous avons à notre époque plein d’outils 2D, 3D qui nous permettent de réaliser rapidement des dessins, des modèles 3D avec plus d’exactitude et de lisibilité. Ou dans les ateliers de deux premières années, nous sommes obligés de tous dessiner à la main, de dessins technique 2D à la vue 3D. C’était le moment où l’on a appris les logiciels comme Autocad, Sketchup, Rhinoceros dans le cours Informatique mais tous ces outils étaient mis à côté. Toutes ces expériences génèrent une réflexion sur le rôle du dessin à la main envers la pensée, de même que ce métier d’architecte. Coupe dessinée à la main – Projet École maternelle – S4 Atelier M.Quintard-Hofstein

Plan dessinés sur Autocad Projet Logements collectifs – S5 Atelier M Cornu et M.Gaudin Ce logiciel permet de multiplier des plans qui répètent sur les étages différents


16 Je me rends compte que dans l’étape de conception, la main projette les idées dans la tête plus vite, plus directement. Les esqui-

sses ne sont pas seulement une projection de l’idée, mais parfois un outil pour chercher l’idée.

En effet, une des particularités de l’esquisse c’est l’imprécision, le flou. Si un mur est représenté par trait gras voir une tache, il pourra aussi bien être une baie vitrée. Le fait que l’on puisse y voir différentes choses, les revoir sous des angles changeants ; cette capacité qu’à l’esquisse de pouvoir être interprétée crée un potentiel pour le projet.

tous les logiques sont automatiquement réalisées sur ordinateur, on risque de perdre notre habitude de penser, de réfléchir, notre conscience sur tous ce que l’on sait faire.

Esquisse de plan de la classe idéale – Projet École maternelle le croquis projette tous ce qui se passe dans le cerveau. Les couleurs sont utilisées pour clarifier « le brouillon de la pensée ».

« Un plan très bien fait permet des corrections plus sures qu’un croquis. Par contre, l’imprécision de ce dernier est en elle-même polyvalente et une erreur de maquette peut ouvrir la voie à une proposition imprévue » (Emili Donato : dessin d’architecture, 2001)

Des logiciels sont programmés pour nous aider à dessiner plus vite, plus précisément. Un clic de souris peut être égal à mille opérations manuelles. C’est avantageux mais aussi désavantageux. Une fois que logiciels pensent pour nous, et que

C’est pour ces raisons, à mon avis, que nos enseignants nous conseillent de faire nos projets à la main. Apprendre à dessiner, c’est aussi apprendre à réfléchir. Finalement, je peux me rendre compte que la qualité des dessins, qu’ils soient dessinés à la main ou à l’ordinateur, ne détermine pas la qualité de projet. C’est toujours la réflexion qui la décide.


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Dessin à crayon – Projet Maison cube – S3 Atelier M.QuintardHofstein


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Les moyens de présentation ou les outils d’étudier ? Plan, coupe, élévation Le tryptique « plan –coupe – élévation » condense des moyens d’expression anciens et toujours efficaces pour lire le projet à travers les éléments constructifs dimensionnés. Ils sont aussi le moyen de créer ou de formuler l’idée du projet. Tandis que le plan nous permet de voir l’articulation des espaces au sens horizontal, la coupe et l’élévation visualisent les dimensions verticales. L’espace est tridimensionnel, donc le plan est le coupe doivent se compléter pour faire comprendre cette tri-dimenCroquis d’intention de la coupe- Projet Ecole maternelleChercher à connecter les deux étages, renforcer l’axe principal par des usages partagés.

Croquis d’intention du plan RDC – Projet Logements sociaux-la recherche de distribution en RDC et des circulations verticales en fonction de l’orientation, répartition des appartements, vis-à-vis,…

sion. Pourtant, dépendant de chaque projet, un outil peut être plus efficace que l’autre. En projet de logements sociaux qu’on a fait au 5eme semestre, on a beaucoup travaillé avec le plan et n’a quasiment pas en coupe car ce type de programme ne cherche pas la relation verticale mais plutôt l’organisation horizontale. Alors que pour le projet école maternelle ou celui de Gare, dont l’espace porte un statut tout à fait différent, la coupe est souvent utilisée, même au préalable.


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Les moyens de présentation ou les outils d’étudier ? Maquette d’étude La maquette est un mode représentant intégralement l’édifice. Elle ne restitue pas simplement le système de proportions du projet sur la base d’un module, mais établit un rapport de proportionnalité directe entre les dimensions réelles de la maquette et les dimensions réelles du bâtiment construit. Elle nous permet de voir la vraie tri-dimension de l’espace. En fonction de l’objectif, on peut choisir l’échelle, les matériaux, les techniques d’assemblage appro-

prié. Pendant 3 ans, on a appris à travailler avec plusieurs types de maquette : les maquettes de structure en brochette, en toile, les maquettes d’insertion urbaine en papier pliant, en mousse, les maquettes de l’espace en carton. C’est évident que rien de la maquette ne représente parfaitement la réalité mais avec des matériaux et des techniques bien choisis, on peut faire comprendre ce que l’on a derrière la tête. Les maquettes d’étude pour le projet Ecole maternelle sont effectuées progressivement sur plusieurs échelles différentes pour étudier l’articulation programmatique et ensuite les espaces

Maquette structurebilité et

structureTD teste sa stales déformations

Exercice Boite de lumière – tester les effets de lumière dans le rapport avec l’espace


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Les moyens de présentation ou les outils d’étudier ? Perspective et axonométrie En atelier avec M. Quintard, nous utilisons beaucoup l’outil de la perspectif frontale. Elle se construit à partir du plan et la coupe pour présenter ce qu’on verra à partir d’un point de vue réel défini. C’est un outil très efficace pour visualiser les relations spatiales, les mouvements dans l’espace qui se forment par des opacités, des continuités de la matière… Je me souviens des Série des perspectives d’études – Projet maison cube – S3 – Atelier M.Quintard-Hofstein. Plusieurs essais différents des opacités permettre d’étudier leurs influences sur la perception de l’espace

Projet Gare Nogent-Le Perreux – S6 Atelier projet M.Jim Njoo – L’axonométrie éclatée accompagnant les perspectives permet de visualiser des espaces en cohérence avec la fonctionnalité.

problèmes rencontrés quand je fais des plans et les extrude en volume, l’espace n’a pas la qualité cohérente avec la fonctionnalité en plan car tous les questions de la hauteur des parois, la profondeur, le rapport avec l’étage supérieur et inférieur ne sont pas bien prises en compte. Dans ce cas, la perspective m’aide à mieux résoudre ces problèmes.


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Les problématiques de la présentation Si on considère que la forme est une formulation de l’idée, la mise en forme est donc un moyen pour transmettre l’idée aux autres. La présentation est un vrai projet en soi. Le but de la présentation, c’est de faire comprendre nos proposes. Donc, il faut choisir les modes de présentation qui sont pertinentes, les moyens graphiques qui expliquent bien les idées. Dans l’atelier d’art plastique avec M. Debombourg, je suis assez

étonné par les présentations de mes camarades. Tandis que je suis un peu emprisonné dans la culture des dessins, ils sont très libres dans les modes de présentation : installation, vidéo, maquette… Notre enseignant nous a demandé de faire les commentaires sur le travail des nos camarades, pas seulement sur l’idée, l’esthétique mais aussi sur la pertinence de la présentation. Nous avons progressivement eu l’habitude de prendre en compte tous les détails de notre rendu.

Projet Ville du future- Atelier Art plastique M. Bapstiste Debombourg. Le rendu est présenté sous plusieurs formes différentes pour faire comprendre les idées au mieux possibles


22 Au cours de projet dans l’atelier de M. Jim NJOO, on est entrainé à clarifier nos propositions sous forme de diagrammes, de schémas qui améliorent la lisibilité du projet, ses principes et le processus de conception qui l’accompagne. Nous considérons les

schémas, non pas comme la simplification du projet mais la condensation de ses idée-force. Les schémas sont toujours présentés au préalable ; les plans, coupes viennent après pour entrer dans le détail du projet.

À travers ces exercices, je peux comprendre qu’il faut toujours se mettre à la place d’une

personne qui n’a jamais vu notre projet pour pouvoir estimer la pertinence de notre présentation.

Coupe schématique et la coupe spatiale – Projet de la Gare- Le schéma en coupe permet de présenter l’articulation programmatique, principe de circulation…qui ne sont pas visibles dans les coupes techniques


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Le diagramme est un outil efficace pour expliquer les idées. Selon l’intention, il peut être présenté sous plusieurs formes différentes: axonometrie, coupe, radiographie,... Projet de la Gare de Nogent - Le Perreux


REFLEXION


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Le contexte une notion plus complexe que prévu Mon approche de l’architecture vis-à-vis de la notion de contexte a particulièrement évolué au cours de ces trois années de Licence. Première approche du contexte

Projet de pavillon - les rapports avec les pavillons voisins et avec la rue sont réfléchis mais ça reste encore très timide.

En première année, on a plutôt travaillé avec des objets isolés, non situés. Le but du projet était d’approfondir des notions essentiel-

lement architecturales. Donc, « le contexte » était résumé à une notion beaucoup plus simple : l’extérieur.


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Le contexte une notion plus complexe que prévu La prise en compte du contexte par l’abstraction M. Quintard, nous a proposé des exercices tout à fait particuliers : Construire une maison dans un site abstrait de 27 par 27 mètres. Les contraintes du contexte se résument à des axes à respecter. D’autres éléments du site sont ajoutés au cours de projet : nous pouvons décider de deux parois structurantes et de la topographie du sol en fonction de notre intention pour complexifier le contexte. Parallèlement au travail de l’espace intérieur, il nous faut penser au rapport entre le bâtiment et le reste du site, les espaces qui sont dessinés par les deux parois, le parcours, la vue…

Le projet suivant est le prolongement de celui de la maison, dans le même esprit. Nous nous implantons dans le un site boisé de la Cité université à Paris pour construire une école maternelle. Là aussi, les éléments du site sont schématisés aux éléments architecturaux : les voiries existantes, des allées d’arbres, la Grande pelouse structurent le site. Puis arrivent les questions de l’axe, de l’accès, de l’orientation, de l’ouverture…C’est, à mon avis, un vrai travail urbain, qui provoque une prise en considération du rapport entre le bâti et son contexte, entre espaces intérieur et l’environnement. Projet maison cube Deux parois orientent le parcours d’entrée de la maison et prolongent l’espace intérieur de la maison dans le jardin Maquette de projet Ecole maternelle La rangée d’arbre est schématisée à un mur virtuel qui joue avec le portique du parvis pour créer un parcours d’entrée.


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Le contexte une notion plus complexe que prévu Construire dans la ville Notre projet de logement collectif, effectué dans l’atelier de M. Vincen CORNU–Bruno GAUDIN, interroge une autre problématique liée au contexte. Dans le but de concevoir un ensemble de logements sociaux dans un l’ilot à St- Denis, nous travaillons dans un groupe de 4 personnes pour chercher des stratégies urbaines générales et un principe pour la volumétrie à partir d’une

Projet

Logements

collectifs

On cherche à définir une géométrie de l’ensemble qui permette de connecter les deux formes de gabarit issues du tissu existant, L’idée est de s’implanter avec le concept de l’ilot ouvert (Ch. Portzamparc). Chacun travaille ensuite à l’échelle du bâtiment et des logements en gardant à l’esprit la stratégie urbaine commune.

analyse commune du site. Ensuite, chacun s’occupe d’une parcelle, règle les problématiques qui lui sont propres et ce à plusieurs échelles en respectant des principes communs. Avec ce projet nous avons appris à voir l’architecture dans son rapport avec le tissu urbain, à aborder les notions de parcelle, d’ilot, et à équilibrer notre stratégie architecturale en fonction des règles d’urbanisme(PLU).


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Le contexte une notion plus complexe que prévu Contexte au sens large Au cours du dernier semestre, on fait le projet de la gare de Nogent-Le Perreux-une infrastructure politique important du Grand-Paris Express qui exige une réflexion sur beaucoup de facteurs : Politique, social, culturel… Il s’agit d’une nouvelle gare qui accueillera en 2030 la station RER, la future station de Metro ligne 15 et des programmes associés. La particularité de ce projet est que l’on devrait proposer un ensemble des programmes en fonction d’une stratégie politique argumentée. Nous avons étudié le

contexte urbain à l’échelle territoriale ainsi qu’à l’échelle de quartier pour ensuite décider du programme, la forme, le gabarit, les principes d’organisation de l’espace, le rapport du bâtiment avec l’espace public…Très peu de contraintes sont imposées au préalable, il nous faut porter la réflexion dans toutes les propositions, poser des questions sur la pertinence de nos choix. Ce projet m’ouvre un nouveau champ de l’enjeu architectural où on doit chercher l’équilibre entre la stratégie urbaine et architecturale. Schéma fonctionnel Projet Gare Nogent – Le Perreux La gare n’est pas pensée seulement comme une infrastructure politique du Grand Paris mais aussi un élément important du territoire. Le projet doit donc s’interroger toutes les échelles.

En parallèle de ce projet, les cours de forme urbaine portent sur des exemples d’urbanisme et de planification, ils ont aussi été très riches, nous aident de comprendre les logiques de l’agglomération, de l’évolution de formes urbaines, de l’échelle d’ilot à celle du territoriale.

La question des tissus, des transports, des réseaux…tous cela n’est pas qu’affaire d’urbaniste, bien au contraire, car tout s’interquestionnent, et nous devrons, en tant que futurs professionnels, en tenir compte au maximum.


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L’architecture, un champ multidisciplinaire L’architecture est une notion complexe qui n’a pas de définition « définitive » satisfaisant tout le monde. La plus courante pourrait être «l’art de bâtir » (Camillo Sitte), puisque cette discipline concerne la conception et la construction d’espaces (que ce soient des villes, des bâtiments, des intérieurs, des paysages, du mobilier, des objets, des espaces virtuels...). En général, son utilité est la première valeur à assurer. Cette valeur doit être vérifiée dans des contextes divers dont les rapports environnementaux, humains sont nécessaires. C’est pourquoi l’architecture est pour moi un champ multidisciplinaire qui ne peut ignorer la philosophie, la sociopsychologie, le droit ou la politique. Ce à La ment mais

n’est pas pour rien si les cours villette ne sont pas uniquedispensés par des architectes, aussi par des ethnologues,

des sociologues et des artistes qui nous apportent beaucoup puisqu’ils interrogent sa manière de voir et de pratiquer l’architecture. L’architecture implique tellement de choses, pose tellement de questions, qu’il est primordial de s’entourer d’autres professionnels pour nous aider à donner la meilleure réponse possible. Tandis que les projets de 1ere et 2eme année se concentrent exclusivement sur l’architecture, ceux de troisième année ouvrent un champ plus vaste de l’architecture, où toutes les problématiques sociales, urbaines, structurelles… interviennent dans la conception. Plus le projet s’approche de la réalité de sa construction, plus je comprends l’importance des autres disciplines dans ce métier.


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Les méthodes sont- elles en concurrence ? En observant mes amis travailler, je peux rendre compte que nous avons chacun nos particularités. Déjà, nous avons des parcours différents, nous appréhendons l’architecture avec une sensibilité différente qui fait que nous n’avons pas la même vision, les mêmes réflexions. Au cours de nos projets, les enseignants nous imposent leur méthodologie de travail par les démarches programmées, des exercices qui nous sont donnés au fur et à mesure de l’évolution du projet. J’aperçois que les exigences de l’enseignement sont là pour nous encadrer, nous aider à développer le projet de façon logique. Mais pour suivre cette route imposée, chacun a sa manière. Je peux remarquer dans la phase de conception, certains ont besoin d’écrire et de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent, d’autres ont besoin de dessiner, de faire des schémas, des croquis qui schématiser leur idées, d’autres veulent travailler directement avec les maquettes d’études. En effet, j’ai généralement besoin d’être accompagné et guidé dans mon travail. Pendant ces trois années

d’étude à l’école, j’ai eu la chance d’être encadré par des professeurs, notamment en projet, portant différentes idéologies sur l’architecture et donc, des méthodologies différentes. Lorsque je suis un nouvel enseignement, j’essaie de m’adapter à sa méthodologie de travail, même si elle est tout à fait différente, voir opposée celle des enseignants précédents. J’essaie d’aller plus loin avec chaque méthode proposée pour bien comprendre sa rationalité. Mon cheminement m’amène de plus en plus vers une autonomie dans ma manière de travailler. Je commence à expérimenter par moi-même et fais le choix des méthodes qui sont pour moi appropriées à chaque étape du travail. Je crois que c’est le brassage des approches, des enseignements et des enseignants qui font la richesse de ces études. On nous forme au sens large, sans barrières ou presque, il ne tient au final qu’à nous de faire un choix, un tri parmi ce que l’on nous apprend et de retenir ce qui nous semble plus juste, quelle méthode nous apparait plus pertinente.


CONCLUSION


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Nous sommes encore des enfantsarchitectes. Nos dessins sont maladroits, nos idées mal dégrossies, nos réflexions superficielles. Je reconnais un métier d’architecte complexe qui exige une base des savoir-faires professionnels beaucoup plus large et profond que la mienne. Les connaissances acquises jusqu’aujourd’hui sont une goutte d’eau dans l’océan. Nous avons abordé très peu de type de d’édifice en projet, on ne sait pas encore construire de A à Z, il nous reste encore beaucoup

de choses à apprendre pour être capables de pratiquer notre futur métier. Plutôt que des connaissances professionnelles, je retiens surtout des méthodes de réflexion, des envies d’aller plus loin, des intuitions, mes centres d’intérêts ainsi que des outils. Ce rapport me permet non seulement de faire un bilan de mes expériences, de voir mes progressions ou mes changements de réflexion, mais aussi de clarifier mes choix, mes envies pour mon futur parcours professionnel.


ANNEXE


35 Les pages suivantes collectent les croquis effectués dans mes carnets pendant la conception du projet. Ce ne sont pas seulement des brouillons ou

une collection de connaissances pour moi mais plutôt un journal intime architectural qui contient mes réflexions, la mémoire de mon parcours d’étude.


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