E-MAG TRANSPORT I SPÉCIAL SITL 2019

Page 1

Spécial

LE MAGAZINE DIGITAL DU TRANSPORT ROUTIER

N°1

2019

mars 2019

LE TRM : L’E-VOLUTION

L’INFORMATIQUE EMBARQUÉE :

Désormais partagée

L’E-CMR, solution unifiée BREXIT : l’épée de Damoclès

nos partenaires

AV

le Vo AN lvo

SPÉCIAL SOLUTIONS ALTERNATIVES AU CARBURANT

TL SI

TACHY INTELLIGENT : est-il prêt ?

EMtIrÈiqRuEe R sur P ec la T-FE él



Bienvenu-e À l’heure où tous les acteurs de la chaîne logistique et transport sont liés et travaillent main dans la main pour vivre l’ère numérique et connecté, l’équipe de TRM24 a décidé d’innover aussi avec le premier magazine digital du Transport. La SITL qui se tient du 26 au 28 mars prochains porte de Versailles à Paris nous paraissait le meilleur rendez-vous pour la sortie de ce tout premier numéro du e Mag Transport. Nous vous faisons partager à travers ces premiers articles d’actualité l’e-volution du secteur : l’informatique embarquée partagée, les solutions électriques et gaz des véhicules industriels, l’arrivée du Brexit. Des thèmes largement présents à la SITL 2019. Hervé Rébillon Fondateur de TRM24

Questions à 3Alain BAGNAUD Quels sont les principaux temps forts de l’édition 2019 ? SITL renforce son rôle de « the place to be » par des nouveautés à fort contenu et la présentation, sous des formats originaux. Ainsi SITL 2019 donnera davantage la parole à de hauts dirigeants d’entreprise du transport, de la logistique, du e-commerce et de la distribution lors d’interventions en direct. La conférence d’ouverture dont le thème inclut tous les paramètres, réponds à cette logique : « Enjeux sociaux et environnementaux, disruption numérique et contraintes réglementaires : comment le secteur du transport et de la logistique répond-il aux mutations de l’économie française ? ». Pour réenchanter le secteur transport, le Forum des Transporteurs Routiers mettra en scène plusieurs hauts dirigeants.

logistique frigorifique, commerce international–douane. Autour d’une centaine de thèmes, le cycle de conférences traitera également du Brexit, du Code des Douanes de l’Union (CDU), de la cyber sécurité qui touche toutes les entreprises quelle que soit leur taille, et de la nouvelle Loi d’orientation sur les mobilités (LOM).

Cette nouvelle édition proposera davantage d’échanges et d’interactivité ? SITL étoffe ses approches sectorielles autour de Business Meetings autour de 5 thématiques : matières dangereuses, livraison urbaine, fret ferroviaire,

Ont collaboré à ce numéro

directeur général du Pôle Transport Logistique & Tourisme, Reed Expositions France organisateur de la SITL 2019

L’innovation aura une place plus importante ? Nos visiteurs viennent pour découvrir de nouveaux produits et services. A nous de leur faire découvrir des innovations sources de richesses et de valeurs ajoutées pour leurs activités, et de nouvelles façons de s’approprier le salon. Les Parcours Open Innovation répondent à cette attente. Ils proposent une prise en charge de groupes de visite d’une quinzaine de personnes membres ou non d’une même entreprise et s’articulent autour de neufs thématiques, rassemblant chacune

10 à 15 exposants : Robotique et automatisation, Transports, Supply Chain, RSE, Emballage, Logistique urbaine et du dernier kilomètre, Immobilier logistique, Tracking & Géolocalisation, Sécurité & sureté. Encore plus que les années précédentes, l’un des moments clé du salon sera la Soirée des 19ème prix de l’innovation et du 4ème « Startup Contest », organisé avec notre Innovation partner SprintProject , cette année 70 candidats sont en compétition. Tout savoir sur la SITL 2019 : https://www.sitl.eu/

Directeur de publication Hervé Rébillon rebillon@trm24.fr

Conception et maquettes Agence Me-Mo Yves Dougin

Journalistes Louis Guarino guarino@trm24.fr

Webmaster TRM24 Thibault Taupin

Jean-Philippe Pastre pastre@trm24.fr Responsable publicitépartenariats Isabelle Perraudin perraudin@trm24.fr

Le e-mag transport est proposé par la rédaction de TRM24 et édité par La Station Productions.


4

L’INFORMATIQUE EMBARQUÉE

aujourd’hui partagée L’informatique embarquée est aujourd’hui à bord de tous les poids lourds. Les transporteurs n’ont pas le choix, ils doivent être connectés. Mais le marché évolue vite et les changements technologiques sont rapides. Certains prédisent même la disparition des traditionnels boîtiers et écrans télématiques au profit de solutions plus mobiles. L’avenir de la télématique va évoluer rapidement d’ici cinq ans. C’est en tout cas le point de vue d’Astrata, fort de ses 30 ans d’expérience dans la logistique et l’environnement transport. « Les constructeurs sont de plus en plus impliqués. A terme, les boîtiers télématiques sont voués à disparaître et les écrans seront de plus en plus limités car déjà trop nombreux sur le marché » analyse Michaël Serisé, directeur commercial France d’Astrata qui se repose sur son savoir-faire premier : la récupération de données comme les points de positions via Fleet lancé il y a 7 ans. « Ces données sont ainsi remontées vers une plate-forme unique » ajoute le responsable d’Astrata qui étend son service aux remorques. Ainsi depuis plus de deux ans, le concept Open Telematics Platform rassemble Astrata et ses partenaires avec un seul objectif : proposer une solution centralisée, intelligente et ouverte pour optimiser la gestion des flottes de ses clients.

Du conseil et des solutions adaptées L’approche commerciale évolue aussi. On ne vend plus désormais de la même manière l’informatique embarquée. « Nous sommes aujourd’hui dans du consulting afin de chercher à déterminer quelles solutions pour chacun de nos clients » déclare Michaël Serisé. Astrata comme ses concurrents se sont rapprochés aussi des constructeurs avec lesquels des partenariats ont été établis. Le spécialiste de la télématique pour véhicules industriels a souhaité se rapprocher aussi des utilisateurs, à savoir les conducteurs. Astrata a développé une appli, Mission Planner, qui donne une vraie visibilité au conducteur. « Il s’agit de mettre un vrai lien entre le TMS et le chauffeur. Savoir comment on remonte l’information » a ajouté Michaël Sérisé. Là encore, l’application est compatible avec tous les systèmes d’information du transport. « L’application combine des données provenant de diverses sources qu’elle analyse en continu pour surveiller


le flux de travail et qu’elle réinjecte dans les systèmes de back-office existants » indique Astrata. Mission Planner comprend un workflow ajustable en fonction des besoins des clients, simple à modifier et à mettre à jour. Grâce à son application Mission Planner, le conducteur peut collecter différentes informations provenant des équipements embarqués ou d’applications mobiles par exemple de lettre de voiture électronique. Trimble a décidé aussi de rendre ses solutions « universelles ». Il vient d’ouvrir sa tablette FleetXPS pour les « applications tierces ». Avec Absence Planner, les conducteurs soumettent des demandes de congés par voie électronique. Mais des applis extérieurs à Trimble peuvent être vues sur la tablette FleetXPS comme ContiConnect Driver. Développée par Continental, elle mesure la pression et la température des pneus et avertit le conducteur en cas de problèmes. Le conducteur peut aussi ajouter une appli e-CMR comme

5 À terme, les boîtiers télématiques sont voués à disparaître et les écrans seront de plus en plus limités Michaël Serisé, directeur commercial France d’Astrata

celle proposée par TransFollow et Dashdoc. Les applications autorisées sur la tablette FleetXPS ont été sécurisées et vérifiées, indique Trimble. L’idée étant de développer de plus en plus de solutions mobiles pour l’utilisateur direct, le conducteur, et de les ouvrir aux autres applications. Nous sommes à l’ère de l’informatique embarquée partagée. Hervé Rébillon rebillon@trm24.fr


6

INFORMATIQUE EMBARQUÉE

Le suivi de température en temps réel La jeune société Koovea présente à la SITL 2019 sa solution unique de suivi de température en temps réel. Le respect de la chaîne du froid est un enjeu qui touche différents secteurs de la logistique et cette solution brevetée rendra service à bon nombre d’entreprises. Le principe : un boîtier capteur de température connecté envoie ses informations à un serveur (le « K Hub »). Via une application, il permet d’alerter en temps réel d’une variation de la température dans la chaîne logistique et ainsi aussitôt de la rectifier.

Les remorques désormaIs connectées Après les camions, c’est au tour des remorques d’être connectées (avec ou sans lien avec le tracteur routier). Trimble présent sur la SITL 2019 a lancé récemment son système Trailer4U qui permet ainsi de localiser les semi-remorques. Cette solution de télématique évite de chercher trop longtemps un châssis adapté pour le transport d’un conteneur, conteneur-citerne, conteneur réfrigéré et flexitank. Une perte de temps que subissent encore trop souvent les transporteurs.

Comment ça marche ? Les châssis sont découplés sur le site de KVG-Trans ainsi qu’au port ou sur le site du client. Trailer4U utilise un modem conçu pour être attaché rapidement et facilement à une semi-remorque. Une fois par jour, le modem transmet l’endroit où se trouvent les semi-remorques stationnées. Lorsqu’une semi-remorque est déplacée, le modem transmet également un signal et son itinéraire peut être suivi avec précision. Trailer4U n’est pas seulement un outil de localisation. Il est aussi utile pour la sécurité du matériel et donc des marchandises. Tous les châssis sont munis d’un verrouillage de pivot d’attelage qui rend le vol de ce châssis, selon Trimble, « quasiment impossible. » Le français Sigfox présente sur l’édition 2019 de la SITL sa solution développée en partenariat avec Total Marketing France. L’objectif est de permettre au transporteur d’utiliser ses semis « sous utilisées voire perdues ». Sous forme d’alertes, des messages sont envoyés au client sur le portail sécurisé as24. Les boîtiers permettent ainsi de visualiser les temps d’arrêt des remorques mis aussi de détecter l’accrochage et le décrochage.


DOSSIER e-CMR

7

e-CMR : La solution unifiée

proposée par TransFollow La lettre de voiture électronique TransFollow mise au point par les transporteurs est avant tout une plate-forme rassemblant les principaux acteurs du transport et de la logistique. Un atout non négligeable pour la profession. Développée dans un premier temps en 2013 par l’association hollandaise de transporteurs, Transfollow a une longueur d’avance puisqu’il s’agit d’une solution pensée par les premiers concernés : les entreprises de transport. TransFollow, société affiliée du groupe Viatrans, collabore étroitement avec les associations de

transport nationales afin de s’assurer que la solution soit adaptée aux transporteurs et qu’elle soit conforme au cadre légal des différents territoires. Ce qui garantie aux utilisateurs une sécurité des échanges des données. « Il fallait développer aussi un système qui permet à tous les acteurs de se connecter techniquement. Dans la logistique, il existe une hétérogénéité immense. Ça répond à ce besoin » estime Alexis Perinet-Marquet de Viatrans ajoutant : « TransFollow a pour but de rendre les solutions hétérogènes de la logistique interopérables pour l’échange des lettres de voitures électroniques. » Autre valeur ajoutée de TransFollow :

« la solution propose plusieurs modes de signatures dont celle qui répond à toutes les exigences du protocole additionnel » nous a précisé le responsable de Viatrans qui entend poursuivre son travail de collaboration avec les fédérations de transporteurs afin de s’assurer que « chaque pays applique la conformité légale de la lettre de voiture électronique ». TransFollow est présente aujourd’hui dans six pays : la France, le Benelux, l’Espagne et la République Tchèque. D’autres pays devraient adopter la solution mise au point par Viatrans. L’Italie et la Pologne s’apprêtent à ratifier le protocole additionnel à la convention CMR.


8

Dossier

Brexit : une épée de Damoclès pour le TRM

Par Louis Guarino guarino@trm24.fr

« Deal » ou « no deal » ? Les négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne prennent des allures de tragédie shakespearienne. L’issue aura un impact sans précédent sur les flux de marchandises. Quelles implications pour le TRM en cas de « no deal ». Le Royaume-Uni devenant un État tiers, les règles de OMC s’imposeront. Décryptage et analyse en 3 points.

urotunnel, la filiale de Getlink, E est «brexit ready » 138 milliards d’euros, c’est la valeur des marchandises qui circulent entre la Grande-Bretagne et la France via le tunnel sous la Manche, soit 26 % des échanges commerciaux Jacques Gounon P-dg de Getlink

Eurotunnel, la filiale de Getlink qui gère l’infrastructure du tunnel sous la manche, a élaboré des plans destinés à faire face au Brexit. « Nous avons travaillé sur tout ce qu’il sera nécessaire à faire le 29 mars à minuit », affirme Jacques Gounon, le P-dg du groupe. Une centaine d’employés intérimaires seront recrutés pour accompagner les camions qui seraient perdus face aux nouvelles procédures liées à la sortie du Royaume-Uni. Eurotunnel ambitionne de faciliter la traversée des clients en situation de « brexit ready », les transporteurs qui ont fait le nécessaire pour être prêts en termes de formalités. En octobre 2018, lors de son audition au Sénat, Jacques Gounon prévenait. « Les ordonnances devront prendre

des mesures d’exception pour que les entrepôts pour les contrôles soient construits dans un délai raisonnable. Sans quoi rien ne sera prêt le 30 mars 2019 ». Depuis, le gouvernement d’Edouard Philippe a annoncé un plan Brexit à 50 millions d’euros et le recrutement de près de 270 douaniers supplémentaires rien que pour le littoral. Seul bémol, la grève du zèle des douanes de Calais et Dunkerque initiée le 4 mars frappe de plein fouet le transport routier dans les Hautsde-France (files d’attentes, retards, immobilisations forcées). Les douaniers réclament l’amélioration du pouvoir d’achat, une augmentation d’effectifs et des moyens pour le Brexit !


9

« Le Brexit a un coût humain » 3 Questions à Thierry Grumiaux, Délégué de la Commission « Transport, International, Douane et logistique » à la FNTR.

Quel sera le coût global du Brexit pour les entreprises du TRM dans l’hypothèse d’un « no deal » ? Thierry Grumiaux : À partir du moment où le Royaume-Uni active l’article 50 du traité sur le fonctionnement de l’union européenne (TFUE) et quitte l’Union européenne sans aucun accord au 29 mars 2019, il devient un pays tiers. Les relations UE / Royaume-Uni seront régies par les règles de l’organisation mondiale du commerce (OMC). Il faut que les exportateurs se préparent à des coûts supplémentaires, tels que des délais d’attentes et des formalités supplémentaires (déclarations en douane, application des INCOTERMS, demande de numéro EORI*) et pour les importateurs, de la même manière des formalités supplémentaires, des droits de douane et de la TVA douane à prendre ou de délais d’attente notamment pour les contrôles sanitaires et phytosanitaires. Le Brexit a un coût humain car les conducteurs routiers seront exposés aux temps d’attente, à l’intrusion de migrants dans les cargaisons à Calais et à l’absence de parkings sécurisés. Par ailleurs, nous n’avons aucune confirmation écrite de l’acceptation et la reconnaissance des permis de conduire européen sur le territoire Britannique. Demain, ce serait plus de 8 000 véhicules supplémentaires qui devraient remplir des formalités douanières contre 500 aujourd’hui.

Quelles seront les formalités à accomplir pour les transporteurs ?

Thierry Grumiaux : Les formalités de dédouanement peuvent être effectuées de deux manières différentes : par l’entreprise exportatrice ellemême ou par un prestataire externe baptisé représentant en douane enregistré (RDE). Le transporteur, sauf à ce qu’il soit lui-même RDE, n’aura pas de formalités en douane à accomplir. Il devra s’assurer que les documents requis soient disponibles pour son conducteur au chargement. Aujourd’hui, l’administration doit encore clarifier la procédure douanière à retenir en cas de groupage afin d’éviter le blocage des véhicules si les formalités ne sont pas correctement accomplies. Le représentant en douane enregistré engage la responsabilité pénale du chef d’entreprise.

Les institutions européennes sont parvenues, en « trilogue » le 26 février, à un accord provisoire en cas de « no deal ». Quels sont ses termes ?

Thierry Grumiaux : Sans pour autant maintenir le statu quo légal, le texte accorde une certaine flexibilité au secteur pour s’adapter jusqu’à fin 2019, date à laquelle ces mesures initiées fin 2018 par la Commission européenne ont vocation à laisser place à la future relation commerciale que devront négocier d’ici là les 27 et le Royaume-Uni. L’accord

* Economic Operator Registration and Identification

provisoire prévoit, entre autre, une reconnaissance de la licence britannique pour les transporteurs de personnes et de biens dans les 27 États membres. Concernant le cabotage, il prévoit 2 activités en 7 jours pour les 4 prochains mois (avril-mai-juin-juillet 2019) ; 1 activité en 7 jours pour les 3 mois suivants (aoûtseptembre-octobre 2019), et plus d’activité pour les 2 derniers mois (novembre et décembre 2019). Il précise enfin que les autorisations CEMT sont un système inadapté pour répondre aux besoins du TRM entre l’UE 27 et le RoyaumeUni. Cet accord provisoire doit encore être formellement adopté par le Conseil et le Parlement européen en procédure accélérée. Si le texte est adopté en procédure accélérée, il s’appliquera en lieu et place de l’ordonnance française adoptée en conseil des ministres au mois de février qui autorise le cabotage classique des transporteurs britanniques en France.


10

DOSSIER BREXIT

omment Conex prépare C les transporteurs L’éditeur de logiciels d’aide au dédouanement électronique a collaboré avec la douane française à la mise en œuvre d’un concept baptisé « la frontière intelligente ». C’est un système informatique permettant de fluidifier le passage de la frontière entre le Royaume-Uni et l’UE par les poids lourds grâce à l’anticipation de la déclaration d’importation. Tour d’horizon du process.

Alban Gruson, PDG de Conex SAS France

L’anticipation de la déclaration d’importation permet de déclencher les formalités avant d’arriver en frontière en donnant au transporteur le code-barres de la déclaration en douane. « L’enregistrement électronique de la plaque d’immatriculation et du numéro de la déclaration (code-barres), appelé « appairage », permet de constater l’embarquement du véhicule et de procéder à la validation définitive de la déclaration anticipée, explique Alban Gruson, PDG de Conex SAS France. Pendant la traversée, le système douanier DELTA réalise ses contrôles et attribue le statut des marchandises à l’arrivée en France. En fonction de celui-ci, le transporteur sera aiguillé vers la file correspondante : file verte (pas d’arrêt), ou orange (passage en zone de contrôle). » Le logiciel DELTApass via conex™, traitant la gestion administrative de toutes les procédures de dédouanement électronique permettra au déclarant, d’effectuer sa déclaration d’importation anticipée, d’en communiquer le numéro sous forme de code-barres aux opérateurs concernés et d’en automatiser la validation dans le cadre de la frontière intelligente. La France envisage d’autoriser l’établissement d’un transit anticipé à partir de Calais avant l’embarquement de GB. « Pour les flux à l’export, les chargements sont expédiés à Calais et Dunkerque accompagnés d’un EAD (Electronic Administrative Document) en

procédure ECS (Export Control System) ou d’un DOCAC (Document d’Accompagnement Communautaire) dans le cadre du transit – la Grande Bretagne ayant signé une convention de transit commun avec l’UE-,précise Alban Gruson. Le même processus d’appairage préalable à l’embarquement sera mis en œuvre. »

Réglementation ICS pour le Ro-Ro

En parallèle, la réglementation ICS (Import Control System), qui concerne les aspects sécuritaires, s’imposera aux transporteurs routiers qui font du Ro-Ro et expédient des marchandises depuis la GrandeBretagne vers l’Union Européenne. Pour les entrées en Grande-Bretagne, le système ICS britannique persiste mais de façon déconnectée du système ICS paneuropéen. Les flux Ro-Ro vers la Grande-Bretagne en sont dispensés provisoirement pour une période de 6 mois. Enfin, le « no deal » aura un impact direct sur la pérennité des numéros uniques d’identifiants communautaires (EORI : Economic Operator Registration and Identification). « Dans les faits, la GrandeBretagne va conserver dans sa propre base EORI les seuls identifiants qu’elle aura attribués, résume Bertrand Gruson, DG de Conex SAS France et de Conex Systems Ltd UK. Inversement, les numéros EORI GB seront invalidés dans la base EORI des 27 Etats membres. Aucun accord de reconnaissance mutuelle n’est envisagé à ce jour. »

POUR EN SAVOIR PLUS Conférence SITL : Le Brexit

26 mars 2019 12:00 - 13:00 – Salle C POUR EN SAVOIR PLUS

Brexit What’s new ?



12

SOLUTIONS ALTERNATIVES AU CARBURANT À nouvelles énergies, nouvelles offres ? Le GNV (alias gaz naturel pour véhicules) était initialement pensé pour les véhicules urbains et de distribution. Aujourd’hui, les motorisations au méthane s’échappent du ghetto urbain pour conquérir les grands espaces. A l’inverse, et sous la pression des édiles locaux, l’électricité est en train de devenir la reine des villes. Etat des lieux de ce que proposent les constructeurs dont Volvo Trucks et Iveco présents à la SITL 2019. Les motorisations au méthane (GNV) ne sont pas nouvelles : dès l’aube de l’an 2000, Renault Trucks (avec PVI) et Iveco proposaient des offres. Celles-ci étaient essentiellement dédiées aux applications urbaines (bennes à ordures ménagères). Hormis MAN et DAF, désormais tous les constructeurs proposent un modèle GNV, à-minima pour les missions de distribution urbaine ou les services aux collectivités. En 2015, Iveco sort le GNV du ghetto urbain avec le Stralis Natural Power à moteur Cursor 9 de 400ch et 1700Nm de couple. L’innovation tient ici au choix laissé au client du mode de stockage du gaz : comprimé sous 200 bar (GNC) ou liquéfié (GNL). Cette seconde option offrant dès lors une autonomie suffisante pour faire du grand régional, voire de la longue distance pour certaines missions régulières. Scania fait ensuite monter les enchères en 2017 avec son moteur 12,8 litres de 410ch et 2100Nm de couple. Disponible avec toutes les cabines G et R il est clairement orienté routier. Confirmation de ce fait est donné par la disponibilité du stockage GNL. Riposte simultanée d’Iveco avec le Cursor 13 Natural

Power et ses 460ch – pour 2000Nm de couple-(disponible avec réservoirs GNL) ! En 2018, Volvo entre dans la danse en commercialisant son moteur Diesel GNV Euro VI-c. Comment faire un cycle 4 temps Diesel fonctionnant avec du méthane, sachant que ce combustible résiste à la détonation ? En utilisant le principe du dual-fuel : on amorce la combustion avec du gazole, puis on alimente le moteur en énergie avec le méthane. Pour ce faire, il a fallu développer et industrialiser un injecteur spécifique (dû à l’équipementier Delphi). La motorisation repose ici encore sur un 6 cylindres de classe


13

13 litres, le Volvo G13C développant 420ch et 2100Nm de couple ou 460ch et 2300Nm de couple. Volvo propose ce modèle GNL avec les Volvo FM et FH (retrouvez la prise en main du FH 460 LNG en page…). Urbain, grand routiers, et désormais missions régionales sont à la portée des camions GNV : Avec l’ultime développement chez Renault Trucks du D Wide GNV grâce à l’option, développée CRMT sis à Dardilly (Rhône) permettant d’installer deux racks supplémentaires de réservoirs de part et d’autre du châssis, l’autonomie théorique atteint les 800km en GNC.

Les métropoles fascinées par l’électricité.

Avec les déclarations de Nicolas Hulot alors au Ministère de la transition écologique et solidaire demandant le bannissement des moteurs thermiques à partir de 2040, la loi d’août 2015 pour La transition écologique et la croissance verte ou encore le projet de loi d’Orientation des mobilités en discussion au mois de mars 2019 au Sénat, on voit bien que la classe politique française n’a d’yeux que

Le Volvo FE électrique, présenté à la SITL 2019.

pour la fée électricité. Les métropoles se ferment telles des citadelles aux moteurs thermiques. Paris en est peut-être le symbole, sinon la caricature. Quoi qu’il en soit il y a des gens qui y vivent, y travaillent et il faut bien les approvisionner. Pour les transporteurs, et les constructeurs, pas d’autre choix que de développer des véhicules électriques. Volvo Trucks présente à l’occasion de la SITL son Volvo FE électrique dans sa version définitive. C’est le clone du Renault Trucks D Wide Z.E et les deux modèles partageront les lignes d’assemblage de l’usine de Blainville-sur-Orne dès cette année. DAF, Mercedes-Benz, MAN, ont également pris position en annonçant leurs modèles électriques suivant des calendriers s’échelonnant entre 2020 et 2021. Scania propose d’ores et déjà

La prise en main du Volvo FH 460 LNG En décembre dernier, TRM24 vous proposait sa seconde prise en main : le Volvo FH 460 LNG. Jean-Philippe Pastre, notre journaliste-essayeur, nous avait fait partager ses premières impressions au volant de ce véhicule roulant avec une solution alternative au gasoil.

À DÉCOUVRIR SUR NOTRE SITE


14

SOLUTIONS ALTERNATIVES AU CARBURANT

une solution hybride rechargeable, en attendant des développements futurs autour du 100% électrique. Détail troublant : tous ces constructeurs, sans exception, ont recours au savoir-faire de leurs filiales (ou partenaires à l’image du Néerlandais VDL pour DAF) issues des autobus urbains ! Pourquoi ? Parce que ce marché doit migrer vers l’électrique suivant un calendrier encore plus serré que les camions : les Pays-Bas ont exigé qu’en 2025 tout autobus urbain neuf soit électrique. Même date butoir pour les futurs appels

Le petit véhicule électrique BYD débarque en Europe et le ie Truck de Irizar e-mobility.

d’offres des collectivités françaises concernant ces véhicules. L’arrivée de nouveaux entrants ou le scénario du frelon asiatique. Ce bouleversement fait entrer de nouveaux impétrants. L’inquiétude vient du fait que la Chine, qui n’a pas eu à dépenser des milliards d’euros pour la norme Euro VI, apparaisse outrageusement favorisée par cette migration en faveur de l’électrique. D’autant que les constructeurs chinois ont bénéficié de larges subventions de l’Etat et des provinces pour développer des véhicules 100% électriques. Ces subventions se tarissant, ils partent désormais à l’assaut des marchés d’exportation. Dores et déjà le fabriquant chinois de batteries, devenu constructeur, BYD a révélé son petit camion électrique. Autre Chinois prêt à débarquer : le puissant groupe SAIC. L’empire Daimler a quant à lui recours au savoir-faire de sa filiale nippone Fuso pour développer le Fuso e-Canter commercialisé dès ce printemps en France. Le gâteau du camion électrique urbain devra se partager ! Même les fabricants d’autobus et d’autocars s’y mettent. Ainsi Irizar e-Mobility avec son ie Truck dont la commercialisation est attendue en Espagne fin 2019. Malgré une usine au Pays Basque Espagnol comprenant même l’assemblage des packs batteries, les cellules proviennent du japonais Toshiba. De nombreuses questions restent en suspens autour du véhicule à batteries, en particulier la durée de vie de celles-ci et leur recyclage. L’arrêté du 3 août 2018 relatif aux exigences de sécurité des aires de charge des véhicules électriques, publié au Journal Officiel le 14 août 2018, ne simplifie pas non plus la vie des exploitants. Jean-Philippe Pastre pastre@trm24.fr


CHRONO

15

LE NOUVEAU TACHY INTELLIGENT

Sera-t-il prêt ? Le chronotachygraphe dit intelligent doit équiper les poids lourds nouvellement immatriculés à compter du 15 juin prochain. Les équipements sont produits mais la profession craint des retards de leur installation. Pourtant, Continental VDO et Stoneridge se disent prêts. Géolocalisation toutes les 3 heures, préparer la profession » déclare amélioration du scellement, Sylvain Rousseau. Continental nouveau capteur anti-fraude, le VDO annonce que Renault Trucks nouveau chronotachygraphe et Volvo ont déjà été livrés en que l’on doit appeler désormais premier monte et que les premiers « tachygraphe intelligent » réunit camions équipés du nouveau dans un seul appareil sécurité tachy devraient sortir d’usine et facilités administratives pour d’ici fin mars, donc bien avant l’usager. « Nous sommes à un la date butoir. Mais le travail des véritable tournant. L’annexe 1C constructeurs ne s’arrête pas là est l’évènement majeur depuis puisque certains devront passer l’arrivée du chrono en 2006. en centres ou ateliers agréés pour Jusqu’à présent, il y a bien eu un premier étalonnage. Stoneridge des évolutions réglementaires qui a lancé son SE5000 version au fur et à mesure des cinq 8.0 n’a pas attendu non plus le générations de chronos mais mois de juin pour s’y préparer : il n’y avait pas eu d’évolution « Depuis début février, nous avons de la norme » estime Sylvain mis en place un dispositif avec Rousseau, responsable du segment les ateliers. L’arrivée du tachy Tachygraphes, Télématique intelligent demande une extension et services chez Continental d’agrément et ça implique aussi VDO qui a anticipé l’entrée en de nouvelles formations » nous vigueur de la réglementation en a confié Lorin Valton d’Inodis, présentant son DTCO 4.0 bien distributeur de Stoneridge. amont. « Dès octobre dernier, nous avons organisé un tour Les cartes permettant d’activer de France de nos partenaires les nouveaux tachys délivrées par centres agrées. L’objectif était de Chronoservice tardent à venir. Aux

dernières nouvelles, elles devraient arriver au plus tard à la fin du mois de mars. Précision importante : les anciennes cartes continueront à fonctionner sur les nouveaux tachys intelligents. « Ensuite, chaque Etat membre de l’Union européenne décidera de la date de la fin de la mise en circulation des anciennes cartes » nous a indiqué Christophe Mathieu, responsable produits à Continental VDO. La France n’a rien prévu pour l’heure. La dernière crainte : les véhicules carrossés dont le délai de livraison est plus long. Il est fort à craindre que certains ne seront pas équipés du nouveau tachy d’ici le 15 juin. Bruxelles n’accordera aucun délai. « Il n’y aura pas de dérogations. Peut-être des règles particulières seront appliquées » nous a déclaré prudemment Lorin Valton.

Hervé Rébillon rebillon@trm24.fr


16

Soyez informĂŠs avant [tout] le monde

www.trm24.fr


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.